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Développement historique du droit foncier rural en Côte d’Ivoire
Héritage de l’époque coloniale
20e siècle: migration et conflit
Cadre juridique actuel relatif au foncier
• Politique de l’Afrique occidentale française - toutes les terres non-occupées et non-cultivées sont la propriété de l’Etat
• Droits coutumiers sont seulement des droits de propriété s’ils sont immatriculés.
Héritage de l’époque coloniale
• Arrivé des migrants transfert des terres des habitants traditionnels aux nouveaux arrivants
• Politiques de l’Etat (par ex. “la terre appartient à celui qui la met en valeur” ) exacerbent les conflits entre les nouveaux arrivants et les habitants traditionnels
• Prise des terres des réfugiés pendant les guerres civiles par ceux qui sont restés
20e siècle: migration et conflit
Cadre juridique actuel relatif au foncier
Loi sur le domaine foncier rural (1998)
Deux étapes pour avoir un droit de propriété sur les terres:
1) Obtenir un certificat foncier 2) Immatriculer ce certificat foncier en titre de propriété
Certificats fonciers et titres de propriété
Titres de propriété sont seulement pour les individus.
Certificats fonciers peuvent être collectifs.
Cadre juridique actuel relatif au foncier
Délimitation des territoires des villages
Menée au niveau local, par le Comité Villageois de Gestion Foncière Rurale (CVGFR).
Gratuit pour les communautés- payé par l’Etat
Relativement progressif, mais c’est dans le droit administratif- donc ne donne pas de titre de propriété.
Processus intéressant dans le droit administratif
Les droits coutumiers qui n’ont pas été immatriculés en certificats fonciers ne reçoivent aucune protection
Les certificats fonciers doivent être immatriculés en titres de propriété endéans 3 ans (et la date limite finale sera en 2023)
Très peu de communautés ont réussi à avoir des titres de propriété
Protection insuffisante des droits coutumiers
Résultat:
Trop cher
Trop compliqué: trop d’étapes
Pas assez de capacité au sein du gouvernement pour une immatriculation massive des terres
Pourquoi un tel échec du processus d’immatriculation des terres?
Les titres de propriété permettent seulement d’accéder à la propriété individuelle
Titres de propriété formels effacent certains usages coutumiers tels que les pratiques de chevauchement
Incapacité à s’adapter à de nouveaux contextes ou besoins
Gestion des terres s’opère au niveau de l’Etat- moins accessible pour les communautés
Les droits fonciers coutumiers peuvent être plus flexibles que les titres de propriété formels
Sans réexaminer l’approche fondamentale de la Loi sur le Domaine Foncier Rural aux droits fonciers coutumiers, tout effort de réduction des coûts de formalisation des droits est destiné à l’échec
Recommandation
Reconnaitre les droits coutumiers comme des droits de propriété sans immatriculation
Les droits coutumiers devraient avoir le même statut juridique que les droits formels
On devrait toujours encourager l’immatriculation des droits coutumiers - mais l’absence d’immatriculation d’un titre ne devrait pas signifier qu’il n’y a aucun propriétaire sur le terrain
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Recommandation:Reconnaitre les droits coutumiers comme des droits de propriété sans immatriculation1
Comment donner aux droits coutumiers un statut juridique sans les immatriculer?
Exemple du Libéria: Draft Land Rights Act, 2014:
“L’existence [et] validité de la propriété de la Terre Coutumière ne seront pas touchées par l’absence du titre ou d’une immatriculation préalable, à moins qu’il y ait des preuves (dont témoignage oral) de l’existence d’une relation de long terme entre la communauté réclamant la terre coutumière et la terre en question”
Recommandation
Immatriculer les droits coutumiers dans leur format existante
Permet aux communautés, et pas seulement aux individus, d’être propriétaires des terres
S’assurer que tous les droits coutumiers qui se chevauchent sur les terres soient immatriculés.
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Recommandation:Le certificat foncier devrait être un droit de propriété automatique
Supprimer la deuxième étape (Titre de propriété)
Ceci simplifie le processus et le rend moins cher
Le certificat foncier a la possibilité d’être collectif
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Recommandation:Simplifier et décentraliser le processus d’immatriculation
Utiliser l’approche de délimitation des territoires des villages du droit administratif
Basée sur les Comités Villageois de Gestion Foncière Rurale (CVGFR)
Les nommer administrateurs légaux des terres locales S’assurer qu’ils soient démocratiquement choisis
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Recommandation:
Simplifier et décentraliser le processus d’immatriculation
Processus de délimitation des territoires des villages
CVGFR identifie les frontières du territoire du village (l’accord des voisins suffira) protection juridique immédiate
CVGFR identifie et rédige des règles pour les terres communales
CVGFR identifie les droits des familles / individus
Le sous-préfet vérifie le travail du CVGFR
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Recommandation:
Contrôle des concessions privées
Soumettre les nouvelles concessions à une enquête sur les droits fonciers existants
Rendre plus difficile la conversion des concessions existantes en titres de propriété
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Recommandation:
Processus de consultation publique nationale
Pour rédiger une nouvelle Politique Nationale Foncière, et puis une Loi sur le Domaine Foncier Rural modifiée
Afin de susciter l'adhésion du public et profiter des expériences du terrain
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Points forts du nouveau Code Forestier (2014) pour les droits fonciers coutumiers:
Les arbres appartiennent au propriétaire du terrain (plus à l’Etat) (art. 21 et 32)
Création des « forêts des communautés rurales » (art. 40)
Un droit foncier coutumier (même non-immatriculé) est
suffisant pour confier la propriété sur les arbres et les
forêts (art. 32 et 40)
Points faibles du nouveau Code Forestier (2014) pour
les droits fonciers coutumiers:Dans la coutume, la propriété des
arbres et la propriété des terres sont souvent séparées
Incohérence de l’article 29 qui confie la propriété des forêts non immatriculées à l’Etat, et non les propriétaires coutumiers
Si les droits coutumiers disparaissent en 2023, les communautés perdront bientôt les arbres et les « forêts des communautés rurales »
Recommandation:S’assurer et clarifier la propriété des forêts par les communautés
Expérience des autres pays montre que la conservation des forêts marche mieux quand les communautés locales ont les droits de propriété sur les terres
Faciliter la création des forêts des communautés rurales, et préciser qu’elles ne sont pas la propriété de l’Etat
En attendant une reforme de la Loi sur le domaine foncier rural, couvrir les coûts d’immatriculation des titres de propriété sur les forêts avec la Taxe d’Intérêt Général (TIG)
Permettre aux communautés de devenir les gestionnaires, puis propriétaires des forêts classées
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