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Depuis 2007, avec des petits hauts et beaucoup de bas, c’est la grande récession. La reprise souvent annoncée n’est pas en vue, elle est plus que problématique comme le montrent les derniers développements en Europe. Dans ce cadre, les politiques d’austérité mortifères qui y sont administrées comme un remède de cheval n’ont pas la croissance pour objectif, mais bien la révision sociale tous azimuts des grandes conquêtes de la période précédente. Retrouvez les chiffres et les explications dans le dernier diaporama d’Apex.
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32, rue de Chabrol. 75010 Paris
Tél. 01 53 72 00 00
Site : www.apex-isast.fr
Mel : [email protected]
Crise durable et enjeux cruciaux
Grande récession, reprise problématique
et révision sociale tous azimuts
1. « La douloureuse » : une boule de neige en forme de facture
2. Crise, déficit et dette : « la politique des caisses vides »
3. La facture à payer : considérablement alourdie par les inégalités
4. Mondialisation, crise et purge : les enjeux de la crise
► Conclusions provisoires : comprendre pour agir
Crise durable et enjeux cruciaux 1
Crise durable et enjeux cruciauxGrande récession, reprise problématique et révisions sociales tous azimuts
« Le cercle vicieux entre les États, les banques
et l'économie réelle est plus solide que jamais »
Bulletin du FMI (18 juillet 2012)
Crise durable et enjeux cruciaux 2
1. De la crise à la dette : la « douloureuse »
Perte de croissance due à la crise : 15 points en Europe
et 6 points aux USA, qui ne seront pas comblés
Tendance
PIB
95
100
105
110
115
120
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Zone € (indice 100 en 2005)
Perte PIB
- 15%1 500 Md€
Crise durable et enjeux cruciaux 3
Tendance
PIB
95
100
105
110
115
120
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
USA (indice 100 en 2005)
Perte PIB
- 6%
900 Md$
(700 Md€)
PIB des USA :
environ 15 000 Md$
(11 000 Md€)
Source : OCDE, calculs M. Husson
PIB de la zone € :
environ 9 500 Md€
(12 000 Md$)
Transfert de dette privée à l’Etat : explosion et bonne
affaire pour les banques… qui ne prêtent pas davantage
0
5 000
10 000
15 000
20 000
00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13
Dette publique totale (en Md$ et Md€)
USA Zone €
Crise durable et enjeux cruciaux 4
USA
Depuis 2008
+ 8 000 Md$
(7 000 Md€)
Zone € (à 17)
Depuis 2008
+ 3 000 Md€
Source : Eurostat, OCDE
Gonflement de la dette
de près de 10 000 Md€
pour les pays avancés
Ménages
-4%
-2%
+0%
+2%
+4%
+6%
+8%
+10%
+12%
+14%
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Zone euro : prêts octroyés par les banques (variation annuelle en %)
Entreprises
Mécanisme global de transformation de la dette privée
en dette publique (socialisation des pertes)
Crise durable et enjeux cruciaux 5
Banquesprivées
Emprunts (dette)
Etats& Banques centrales
Fonds injectés
(contre actifs toxiques)
Intérêts (déficit)
Dépenses fiscales*
Baisse des recettes
–
Fonds renfloués
Marges étoffées
+
* Dépenses fiscales = niches fiscales recensées et déclassées + dérogations diverses, tout cela faisant baisser les recettes
Actif du bilan de la BCE
et de la Fed = 3 000 Md€
Mécanismes d’amplification de la dette
• Recours de l’Etat aux marchés financiers (interdiction de faire appel aux Banques centrales depuis 1973 en France et article 123 du Traité européen) :effet à la hausse des taux d’emprunt
• Injection massive de fonds aux banques dans la crise de 2008-2009 sans contrôle public sur l’affectation des ressources allouées
• Baisse des recettes de l’Etat amplifiée par la baisse de l’activité
• Effets de la politique fiscale dégressive des États:
En faveur des grandes entreprises
En faveur des privilégiés
Niches fiscales (recensées et déclassées*)
Évasion fiscale
► Redistribution de la richesse…… au profit des plus richesRobin des Bois à l’envers !
Crise durable et enjeux cruciaux 6
* Niches fiscales déclassées : considérées depuis 2006 comme une modalité fiscale normale
Le déficit engendré par la baisse des impôts
apparaît comme un formidable moyen de pression pour contraindre l’État
à rétrécir. Il n’y a en vérité aucun autre moyen que cette pression »
Guy Sorman (La solution libérale, 1984)
« Si vous ne connaissez pas une véritable crise, inventez-la ! »
Ruth Richardson, ex ministre des Finances de la Nouvelle-Zélande (à Davos en 1997)
« Il n’y a rien de pire que de gâcher une bonne crise »
Thomas Enders, PDG d’Airbus (à Davos en janvier 2012)
Crise durable et enjeux cruciaux 7
2. La crise, le déficit et la dette :
« la politique des caisses vides »
Monde : 22,96%
OCDE : 25,62%
Europe : 20,12%
18%
20%
22%
24%
26%
28%
30%
32%
34%
36%
38%
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
Taux moyen d’impôt sur les sociétés (en %)
Crise durable et enjeux cruciaux 8
Fiscalité allégée sur les profits des entreprises
et les revenus des privilégiés, partout
En 15 ans, le taux d’IS
baisse de 15 points
dans le monde
Source : KPMG Corporate and Indirect Tax Survey 2011 ; rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (mars 2012)
20%
8%
30%
22%
40%
28%
0% 10% 20% 30% 40%
Particuliers
Sociétés
Taux d’imposition réels moyens comparés(IS et prélèvements obligatoires 2011
en % du revenu en France)
PME-ETI
Grands Groupes
90% de la population
1% le plus riche
TPE
0,1% très riche
14%
16%
18%
20%
22%
24%
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
France : dépenses et recettes de l’État (en % du PIB)
Dépenses
Recettes
Crise
2008-09
Crise durable et enjeux cruciaux 9
Baisse des recettes accentuée depuis les années 2000
sans augmentation notable des dépenses de l’État (en % du PIB)
Source : Insee (comptes nationaux de l’Etat)
Récession
1992-93
Depuis 25 ans,
les dépenses
se situent à 23%
environ du PIB
Les recettes
chutent de 22%
à 16% du PIB
170
142,3
130,2
122,3
120
117,8
116,6
115,5
115,4
101,9
101,6
PECO
UK
USA
Japon
Benelux
Espagne
France
Allemagne
UE
Italie
Grèce
Évolution des dépenses publiques par habitant 2000-2014 (en volume, base 100 en 2000)
Crise durable et enjeux cruciaux 10
Explosion des dépenses publiques françaises : une fable
pour peser sur un choix social
Source : Commission européenne, Insee, DG Trésor
Sécu.42%
État33%
Collect. territ.19%
Divers7%
Total 2012 (dépenses et transferts) : 1 263 Md€
Crise durable et enjeux cruciaux 11
Niches fiscales (dont CICE) = 150 Md€ ; évasion fiscale = 50 Md€
28
11
11
Estimation de l’évasion fiscale 2012 (en Md€)
TVA
IR / ISF
IS
50 Md€
Entreprises de
plus de 2 000
salariés :
500 sur 12 000
supportent l’IS
(soit 5% !)
Source : rapport de la Commission du Sénat sur l’évasion fiscale 2012, présidée par Philippe Dominati (UMP), 24 juillet 2012
Katia Weidenfeld : À l’ombre des niches fiscales (Economica 2011)
IS67
IRPP50
TVA15
TIPP 6
ISF 2 Divers 4
Dépenses fiscales 2011 (niches en Md€)
Total 2011
des niches =145 Md€
Estimation 2012
150 Md€
-1,5%
-3,1%
-4,1%-3,6%
-2,9%
-2,3%
-2,7%
-3,2%
Déficit constaté◄ -4,1%
-6,8%-7,2%
-5,1%-4,9%
-0,7%
-2,0%
-3,0% -3,0%
-2,1%
0,2%
0,6%0,8%
Horscadeaux fiscaux
◄ -1,2%
-3,3%-3%
-2,2%
-1,8%
-8%
-7%
-6%
-5%
-4%
-3%
-2%
-1%
0%
1%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Déficit budgétaire en % du PIB
Crise durable et enjeux cruciaux 12
Déficit budgétaire : 3 points de PIB (environ 60 Md€)
induits par les nombreux cadeaux fiscaux
Source : Rapport Carrez à l’Assemblée nationale (juin. 2010) ; M. Husson (hussonet : note 17) ; actualisés
Cadeaux
fiscaux
Déficit induit
par les cadeaux
fiscaux :
3 points de PIB
« Un système favorable aux très richesdonne des résultats décevants pour le travail de tous les autres.
Au sommet, en quelques dizaines d’années,on s’en est sorti comme des brigands,
et tous les autres doivent maintenant régler l’addition »
The Economist (26 octobre 2011) *
Crise durable et enjeux cruciaux 13
3. La facture à payer :
considérablement alourdie par les inégalités
“ A system that works well for the very richest has delivered returns on labour that are disappointing
for everyone else (…) The people at the top have made out like bandits over the past few decades,
and now everyone else must pick up the bill ”
USA ou France : mieux vaut être dans le Top 1%
Crise durable et enjeux cruciaux 14
Source : CBO (Congressional Budget Office, Département budgétaire du Congrès des USA) : rapport octobre 2011
Étude Insee sur les très hauts revenus (THR : 1% des contribuables), Julie Solard, avril 2010
Top 1%375
99% restant130
80
120
160
200
240
280
320
360
79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99 01 03 05 07
USA : revenu réel moyen après impôt(indice base 100 en 1979)
+40%
+28%
+18%
+11%
+9%
+9,1%
-0,9%
Les plus riches (0,01%)
Très aisés (0,09%)
Aisés (0,9%)
Hauts revenus (9%)
90% de la population
Part des revenus de 1%
Part des revenus de 90%
France : évolution des revenus moyenset répartition globale (2004-2007)
Cotisations sociales
Investissements
Dividendes
2%
5%
8%
11%
14%
17%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
1950 1954 1958 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010
Div
iden
des
Co
tisa
tio
ns
& in
vest
isse
men
t
En % de la VA des sociétés non financières (1950-2012) en France
Crise durable et enjeux cruciaux 15
Moins de cotisations sociales, pas plus d’investissements
mais bien plus de dividendes (en proportion de la VA des SNF)
Source : Insee
60
65
70
75
1960 1970 1980 1990 2000 2010
Part des salaires dans la VA (en %)1960-2012
1970-2010
-8 pt
1975-2010
-10 pt
Crise durable et enjeux cruciaux 16
Part des salaires dans le PIB avant la crise : - 10 pointsTransfert global de richesse estimé en 20 ans : 20 000 Md €
60
65
70
75
80
1960 1970 1980 1990 2000 2010
Part des salaires dans la VA (en %)1960-2012
1975-2010
-16 pt
1980-2010
-10 pt
Source : Base de données Ameco (Commission européenne)
Concurrencepar les coûts
(« compétitivité-coût »)
Pressionsur les salaires
et les prix fournisseurs
Demande intérieure comprimée
(baisse de la consommationen biens et équipements)
Reportdes investissements
(panne durable)
Crise durable et enjeux cruciaux 17
Cycle infernal de la déflation
Longue panne d’investissement dans le monde
13%
8%
19%18%
8%
-9%
-1%
10%
6%
-1%
0%
-3%-2%
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015p 2016p
Variation annuelle de l’investissement (Capex)
Crise durable et enjeux cruciaux 18
Source : Standard & Poor’s via Xerfi (sur un échantillon des 2000 plus grosses entreprises mondiales, réalisations et projets) ;
Insee, Banque de France
-2%
-7%
+5%
+12%
+1%
-21%
2014p
2013
2012
20011
2010
2009
France : évolution de l’investissement industriel(variation annuelle en %)
« La réforme du marché du travail est nécessaire pour réduire
les coûts de la main d’œuvre, doper la productivité.
Pour promouvoir la compétitivité, il faut abaisser les coûts et mettre en œuvre
des réformes afin de faciliter l'accès aux marchés pour les entreprises »
Bulletin du FMI (18 juillet 2012)
Crise durable et enjeux cruciaux 19
4. Mondialisation, crise et purge :
Les enjeux de la crise
12 642
21 881
76 349
France Italie Allemagne
Achats de robots (2008-2012)
Crise durable et enjeux cruciaux 20
Manque patent d’investissement et d’équipement :
oui, il y a un problème de compétitivité• Le niveau des marges (de la
profitabilité) n’explique pas la faiblesse de l’investissement
• C’est cette faiblesse qui empêche la montée en gamme et le positionnement des prix français
• S’il y a un problème de compétitivité, c’est là qu’il se trouve (dans la baisse d’efficacité du capital = hausse de sa composition organique)
Il faut une stratégie et une politique publique d’industrialisation moderne
Taux de robotisation comparé dans l’industrie
755
178
152
66
39
125
695
78 82
42
12
84
Automobile Chimie / Plasturgie Métallurgie Agroalimentaire Electricité /électronique
Moyenne industrie
Nombre de robots pour 10 000 employés en Allemagne et en France (en 2012)
129% 85% 55% 216%
49%
Crise durable et enjeux cruciaux 21
9%
162 000 robots en Allemagne en 2012
contre 34 000 en France, soit 5 fois plus
Source : Eurostat, Roland Berger
Émergents
Tendance2009-2011
Monde
Developpés
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
180
190
Indices de production industrielle(base 100 en 2005)
Crise durable et enjeux cruciaux 22
Crise, acte 2 : nouveau décrochage en 2011
11 sept2002
Crise
-20%
-15%
-10%
-5%
+0%
+5%
+10%
+15%
+20%
Variation annuelle du commerce mondial(en volume)
Croissance
moyenne
1997-2002
Source : Natixis AM
Fin 2011
Nouveau décrochage de l’OCDE
Ralentissement des émergents
Crise durable et enjeux cruciaux 23
Reprise : es-tu là ? On aimerait dire oui… Mais
Zone €
USA
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
07 08 09 10 11 12 13 14p
Taux de chômage (en %de la population active)
Croissance
éventuelle, molle
et sans emplois
Source : OCDE, Eurostat, FMI
PIB USA
PIB Z€
Invest. USA
Invest. Z€
75
80
85
90
95
100
105
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014p
USA et zone euro : PIB et investissement total(indice base 100 en fin 2007)
Recul du PIB
par habitant
Pas de retour
au niveau
d’avant crise
Crise durable et enjeux cruciaux 24
Florilège
de vœux pieux(depuis 2012)
Crise durable et enjeux cruciaux 25
5. Conclusion : reprise, vraiment ?
Crise durable et enjeux cruciaux 26
Bulle financière : toujours là, comme avant la crise !
Alimentée par un torrent de liquidités
373
418
508
586
673
598 595 604583
601
707
648 639 633
693710
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Marché mondial des produits dérivés (par semestre en milliers de Md$)
Source : BRI
« Il y aura d’autres chocs
financiers.
La création monétaire
mondiale reste
extrêmement importante
et se traduit dans
l’augmentation du prix
de certains actifs.
Cela peut créer des
bulles. »
François Pérol
(Président du directoire
de BPCE)
Les Échos (20/02/14)
14 banques
contrôlent 82%
du marché
• « La priorité devrait être de rendre les salaires réactifs (flexibles) aux conditions du marché du travail »
• « Une différenciation accrue des salaires entre les différents types de travailleurs et d’emplois est nécessaire »
• « De telles politiques devraient également contribuer à accroître la pression à la baisse exercée par les chômeurs sur les salaires »
« Les marchés du travail et la crise », rapport de la BCE (octobre 2012)
Enjeu de la phase actuelle de la crise :
les recommandations (pressantes) de la BCE (et de la Troïka)…
Crise durable et enjeux cruciaux 27
Mario Draghi, Président de la BCE
…Et le bon sens de Standard & Poor’s
« Un processus de réforme basé sur le seul pilier de l’austérité budgétaire risque de
s’avérer autodestructeur, l’inquiétude des consommateurs quant à leur emploi et leur
revenu réduisant la demande intérieure – et cela conduisant à une baisse des
recettes fiscales. »
Note de Standard & Poor’s sur la dégradation de la France et d’autres pays européens (janvier 2012)
• La crise n’est pas conjoncturelle mais structurelle. Elle est maintenant
globale : économique, financière, sociale, écologique
• Mondialisation, financiarisation, libéralisation et déréglementation en
sont l’origine : c’est une crise du système capitaliste du XXIe siècle
• La montée des dettes et des déficits publics correspond à la
socialisation des pertes et à l’étatisation de la bulle financière privée
• La récession traduit l’affaissement du marché solvable et le
ralentissement du commerce mondial induit par le tour de vis général
• La crise est aggravée par les politiques d’austérité, qui n’ont pas la
croissance pour priorité :
Elles ne sont pas une « erreur » mais une orientation délibérée contre le travail
Car l’enjeu de la phase actuelle est, pour le capital, de créer les conditions d’un
nouveau mode d’accumulation et de profit basé sur la régression sociale et
l’approfondissement des inégalités
Crise durable et enjeux cruciaux 28
Comprendre globalement la crise et ses enjeux