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Adrien Pujol, La microfinance au Mexique, 06/2009, ISTEC D'une surface de près de 2 millions de Km2 et comptant plus de 100 millions d'habitants, le Mexique est le plus grand et le plus peuplé des pays d'Amérique Centrale. Doté de climats divers et de ressources agricoles et pétrolifères abondantes, le Mexique est un pays à revenu moyen qui se remet de la pire récession qu'il ait connue depuis près d'un demi-siècle, après la dévaluation du peso en 1994. Depuis lors, l'économie a connu une croissance soutenue grâce au regain du commerce, à la stabilité monétaire et à la modernisation industrielle et agricole, maintenant dominée par le secteur privé. Malgré ses avancées, la répartition des revenus reste très inégale et les zones rurales souffrent toujours d'une pauvreté endémique. Le secteur de l'économie informelle est une source d'emplois pour de nombreux Mexicains, dont 40% environ vivent en dessous du seuil de pauvreté. (Source : Internet, pdf, Mexique le financement accessible à tous) Le développement de la microfinance s’est donc imposé afin de subvenir au besoin financier d’une grande partie de la population. Il existe aujourd’hui de multiples forment de microfinance qui viennent en aide à des catégories de personnes précises (par exemple microfinance à destination des agriculteurs, microfinance à destination des petits entrepreneurs…). Cependant, comme nous le verrons dans cette étude, ce secteur de la microfinance reste encore très (trop) limité et inefficace. Dans une première partie, je m’attacherai à définir les mots clés de mon étude comme l’économie informelle et la microfinance. Dans un second temps, je réaliserai un état des lieux du secteur de la microfinance au Mexique. En conclusion, je montrerai quelles sont les limites de ce secteur et poserai les enjeux de demain.

Etude Sectorielle La Microfinance Au Mexique

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Adrien Pujol, La microfinance au Mexique, 06/2009, ISTEC

D'une surface de près de 2 millions de Km2 et comptant plus de 100 millions d'habitants, le Mexique est le plus grand et le plus peuplé des pays d'Amérique Centrale. Doté de climats divers et de ressources agricoles et pétrolifères abondantes, le Mexique est un pays à revenu moyen qui se remet de la pire récession qu'il ait connue depuis près d'un demi-siècle, après la dévaluation du peso en 1994. Depuis lors, l'économie a connu une croissance soutenue grâce au regain du commerce, à la stabilité monétaire et à la modernisation industrielle et agricole, maintenant dominée par le secteur privé. Malgré ses avancées, la répartition des revenus reste très inégale et les zones rurales souffrent toujours d'une pauvreté endémique. Le secteur de l'économie informelle est une source d'emplois pour de nombreux Mexicains, dont 40% environ vivent en dessous du seuil de pauvreté. (Source : Internet, pdf, Mexique le financement accessible à tous)

Le développement de la microfinance s’est donc imposé afin de subvenir au besoin financier d’une grande partie de la population. Il existe aujourd’hui de multiples forment de microfinance qui viennent en aide à des catégories de personnes précises (par exemple microfinance à destination des agriculteurs, microfinance à destination des petits entrepreneurs…). Cependant, comme nous le verrons dans cette étude, ce secteur de la microfinance reste encore très (trop) limité et inefficace.

Dans une première partie, je m’attacherai à définir les mots clés de mon étude comme l’économie informelle et la microfinance.

Dans un second temps, je réaliserai un état des lieux du secteur de la microfinance au Mexique.

En conclusion, je montrerai quelles sont les limites de ce secteur et poserai les enjeux de demain.

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Partie 1 Définitions

A. Définition 1 : Economie solidaire

« Penser globalement, agir localement est une des devise de cette économie solidaire. Une économie dont les valeurs ne sont pas celles de la surproduction, mais bien d’une production contrôlée et consciencieuse de son environnement. Une production qui se voudrait en accord avec la société et l’environnement. Fini, le temps de la guerre entre salariés et patron dans un monde où les entrepreneurs s’assureraient que le développement de leur entreprise est durable et équitable. » [Source : www.economiesolidaire.com/a-propos/]

Le principe de cette économie solidaire est donc de replacer la valeur travail comme une ressource au service de tous et équitablement partagée entre tous.

Au service de cette économie solidaire, plusieurs outils se sont développés :

- Le commerce équitable - Les services de réinsertion - Le développement durable - La microfinance…

C’est donc souvent au service d’un idéal (pas tout le temps), que des initiatives sont prises dans ce sens notamment dans les pays en développement. Au Mexique, nous retrouvons notamment la microfinance qui possède une place importante bien que limitée.

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B. Définition 2 : Economie informelle

L’économie informelle est une composante essentielle du tissu économique et social Mexicain.

« On oppose aux initiatives du secteur informel, celles du secteur formel (réglementés et régies par la législation des politiques publiques). Le concept de «secteur informel» apparaît pour définir toute la partie de l’économie qui n’est pas réglementée par des normes légales. En marge de la législation sociale et fiscale, elle échappe à la Comptabilité National et donc à toute régulation de l’État. »

(Coutinho M., ECONOMIE INFORMELLE ET ECONOMIE SOCIALE Interface entre les concepts, article internet, 17/04/08)

- Sept critères ont été retenus par le BIT (bureau internationale du travail) pour caractériser le travail dans le secteur informel :

• la facilité d’accès aux activités ; • l’utilisation de ressources locales ; • la propriété familiale des entreprises ; • l’échelle restreinte des opérations ; • l’utilisation de techniques simples et le nombre réduit de travailleurs ; • des qualifications qui s’acquièrent en dehors du système scolaire

officiel ; • des marchés échappant à tout règlement et ouvert à la concurrence.

- Il existe différent types d’économie informelle :

• L'économie familiale et domestique

• la transformation des achats alimentaires en biens de consommation (repas) ;

• les activités de service, telles : le ménage et les travaux de couture, le jardinage, bricolage et petites réparations ;

• les activités de service à la personne : garde des enfants, garde des malades et des personnes âgées, transports des personnes.

• L'économie conviviale

• les services rendus à des voisins ou à des personnes âgées ou handicapées ;

• la production de petits objets et d'aliments vendus lors de fêtes et coup de main à leur organisation ;

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• la participation gratuite à l'organisation et au déroulement d'activités culturelles, cultuelles, syndicales ou politiques.

• L'économie souterraine ou clandestine

• l'économie souterraine générée par le travail au noir ;

• l'économie générée par les délits économiques ;

• l'économie générée par les activités criminelles ;

Cette économie informelle présente donc différents visages qui peuvent être positifs et bénéfiques pour la société, ou au contraire négatives voir nocives.

Effets Négatifs Effets Positifs

• évasion fiscale et travail au noir pénalisent les individus respectant les lois;

• pas de protection sociale pour les travailleurs au noir;

• pas de garantie pour les consommateurs;

• concurrence déloyale préjudiciable à l’emploi.

• soupape de sécurité de l’économie formelle

• réseau locaux subvenant à des besoins non satisfait ou mal satisfait par l’économie formelle

Il suffit de passer quelques semaines au Mexique pour se rendre compte de l’importance de ce secteur informel. Les boutiques « sauvages », marchands ambulants, marchés vendant des copies de grandes marques de vêtements, cd pirates de films et de jeux vidéo, sont légions, aussi bien dans les campagnes que dans les plus grandes villes touristiques. D’après une étude du quotidien national El Financiero datée du 29 août 2000, plus de 65,8 % de la population active mexicaine subsiste grâce à une activité informelle.

Nous comprenons également à quel point cette économie informelle est vitale pour ce pays comptant plus de 40% de sa population vivant au-dessous du seuil de pauvreté. L’économie informelle Mexicaine joue donc un rôle d’économie réelle, beaucoup plus nécessaire que tolérée par le gouvernement qui ne peut pas, de toute façon, offrir à sa population du travail dans le secteur formel.

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L’économie informelle étant tolérée, le Mexique possède un environnement favorable au développement de la microfinance. En effet, le problème des petits entrepreneurs ne se trouve pas dans la loi et la légalité de faire du commerce. Ce dont ils ont besoin et qu’ils n’ont pas, c’est d’argent pour se lancer. Cependant, comme nous le verrons plus tard dans l’étude, ce secteur de la Microfinance reste encore très fragmenté et ses ressources trop limitées.

Un marché informel à Mexico City

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C. Définition 3 : Microfinance

« Elle désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits (« microcrédit ») à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. » Aujourd’hui, la microfinance consiste en «la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.»

[http://www.lamicrofinance.org/section/faq]

La microfinance a fait ses débuts au Bengladesh dans les années 70 sur l’initiative de Muhammad Yunus, professeur d’économie. Il a fondé la Grameen Banque, la première banque de microcrédit qui existe toujours aujourd’hui. Depuis, notamment en Inde mais également dans le monde entier, la microfinance s’est développée grâce à l’apparition de nouvelles banques mais aussi de nouveaux acteurs voyant dans cet outil la solution a la pauvreté du tiers monde. C’est ainsi que de nombreuses associations et ONG ont développées leurs propres systèmes de microcrédit.

En Inde, la microfinance s’adresse surtout aux zones rurales. Au Mexique, la microfinance s’adresse aux ruraux et presque autant aux urbains.

Muhammad Yunus

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Partie 2 : Le secteur de la microfinance au Mexique

Le système financier Mexicain a subi de nombreux bouleversements sur les 30 dernières années. Les grands acteurs financiers avaient été nationalisés au début des années 80 pour faire face à la crise économique que traversait le pays. Ce n’est que 15 après que les institutions financières ont été reprivatisées. Cependant le pays fut touché par une nouvelle crise en 1994 qui a obligé le gouvernement à réformer le système financier. Depuis 2000, le secteur bancaire se renforce et se développe considérablement, en donnant notamment de plus en plus accès aux services financiers à la population pauvre du pays.

Cependant, le secteur bancaire ne s’est pas encore totalement démocratisé. 67% du marché est dominé par 5 des 40 banques opérant au Mexique. De plus, même si les services financiers se veulent de plus en plus accessibles, le manque de couverture des banques, surtout dans les zones rurales, et la peur de la prise de risque en prêtant aux plus pauvres, ne permet pas encore à la majorité de la population un accès efficace aux services financiers.

Parallèlement, le gouvernement a pris conscience de l’importance de la microfinance comme outil essentiel pour sortir la population Mexicaine de la pauvreté et soutenir l’essor économique du pays. Pour exemple, l’ex-Président, Vicente Fox (président du Mexique de 2000 à 2006), a créé le centre Fox destiné à lancé un vaste programme de microcrédit dont les familles aux revenus les plus modestes pourront bénéficier.

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A- Portrait

1. Les acteurs

Au Mexique, on estime que 42,6% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et que seulement 18% de la population possède un compte bancaire (Benchmarking Mexican Microfinance, 2008, p.3)

Pour servir cette population, différentes institutions se sont développées, chacune s’appuyant sur des systèmes de fonctionnement différents. Le tableau ci-après classe ces institutions selon leurs appellations légales, si elles font du profit ou non et enfin si elles sont régulées par la loi ou non.

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(Benchmarking the Mexican Microfinance, 2008, p.3)

Comme nous le constatons, ils existent de nombreuses formes d’institutions destinées à servir la population pauvre du Mexique. Cela va des banques traditionnels proposant des services destinés au développement social, jusqu’aux coopératives qui rassemblent un groupe de personne qui mettent en commun leur argent et cotisent afin de financer leurs affaires.

On trouve un peu plus de 600 organismes inégalement répartis sur le territoire. Comme le montre les graphiques de la page suivante, la majorité d’entre eux ne sont pas encore régulés :

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(Benchmarking the Mexican Microfinance, 2008, p.6)

2. Les produits et services

Ces institutions offrent différents types de services :

- Offre de crédits (communs à toutes les institutions – 100%) :

Parmi toutes leurs offres de produits, le produit le plus commun que toutes sans exceptions proposent à leurs clients est le prêt destiné aux microentrepreneurs. Sinon, on trouve également des crédits destinés à améliorer les conditions d’habitation, à l’achat de voitures, et des crédits destinés à la consommation courante.

Les autres types de services varient selon les institutions. On trouve ainsi :

- Assurance vie (16%) - Assurance voiture (3%) - Transfert d’argent (3%

Parallèlement, plus de 37% de ces institutions proposent également des services non-financiers à leurs clients :

- Formation à l’entrepreneuriat et à l’utilisation de crédits - Sensibilisation aux problèmes de santé - Formation destiné au développement personnel et notamment à

l’ « empowerment » des femmes.

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3. Les clients

Les clients de ces institutions sont principalement des familles vivant avec des revenus inférieurs à 2,200 pesos par mois (environ 120€). Beaucoup de ces familles vivent dans les zones rurales mais la tendance actuelle est à l’augmentation des clients habitants en zones urbaines. Il est intéressant de noter que plus de 52% de ces familles travaillent et possèdent leur propre business et que plus de la moitié ne sont pas enregistrés.

Une famille Mexicaine dans son magasin

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4. Exemple d’initiative gouvernementale

Le gouvernement s’implique de plus en plus dans le développement de la microfinance. Cette année encore, la loi « Law of Savings and Microcredits » continue d’évoluer afin de réguler davantage d’institutions et de mieux cadrer le secteur de la microfinance.

Des programmes sont également régulièrement lancés. En 2001, c’est le programme Microstart, visant à développer une industrie robuste de la microfinance en zone rurale. Ce programme a pour objectif d’apporter l’assistance technique et humaine nécessaire à 3 institutions déjà existante afin de les aider à se développer. En 2007, c’est le programme FOX, mené par l’ancien président Vincente Fox. Ce programme s’adresse aux familles dont les revenus sont compris entre 700 et 3500 pesos mensuels. Des prêts pouvant s’étaler de 12 à 18 mois leur seront accorder afin de soutenir les initiatives productives des individus ou de groupes d’individus en situation de pauvreté.

Les objectifs de se programment ambitieux sont d’aider les individus à autocréer leur emploi et à sortir leur famille de la pauvreté.

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5. Secteur formel et secteur informel

Dans ce contexte de réduction de la pauvreté par le travail, le secteur informel est donc toléré par le gouvernement. Il serait en effet impossible de réaliser d’importantes campagnes de microcrédits par exemple pour soutenir les microentrepreneurs, si dans le même temps le gouvernement ne facilitait pas au maximum leur développement. Dans ce cadre, le secteur informel se transforme donc en outil de développement, temporaire, pour le gouvernement à destination des petits entrepreneurs.

Effectivement, lorsque un mexicain lance une petite activité comme vendre des légumes sur un vélo en porte à porte et dans la rue, être déclaré lui apportera plus d’inconvénients qu’autres choses. Quand ses affaires se développeront et qu’il aura besoin de protéger son business, à ce moment là il fera de lui-même les démarches nécessaires pour être reconnu par les autorités.

Petits marchands de fruits dans une rue de la capitale

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6- Couverture géographique du secteur

La population Mexicaine est inégalement répartie sur son territoire. Très dense dans les villes, elle est par contre complètement dispersée dans le reste du pays.

La population urbaine est divisée en 9 grande zones métropolitaines, 9 grandes villes, ou est rassemblé plus de 50% de la population urbaine du pays, soit 35% de la population totale. Le reste de la population urbaine se répartie dans 81 autres villes. Au total, 70% de la population vit en ville, les 30% restant vivant en campagne.

Le nombre d’agence représentant les différentes institutions de microfinances sont extrêmement variables. La moyenne du pays est d’environ 1,75 agences pour 200 00 habitants. Toutefois, la réalité est bien différente. Par exemple, dans l’état de Mexico, du Chiapas et d’Oaxaca, le nombre moyen s’élève à 9,4 agences pour 100 000 habitants, tandis que dans les autres états du pays, on n’atteint même pas 1 agence pour la même proportion d’habitant.

C’est donc une grande part de la population qui n’a pas encore accès suffisamment à ces services.

La carte de la répartition des agences représentants les différentes institutions de microfinance au Mexique

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B. Les défis de demain

Le secteur de la microfinance au Mexique n’a jamais été aussi dynamique qu’actuellement mais devra faire face à de nombreux défis pour confirmer son essor.

Dans son bulletin numéro 21 (2007), le Comité Technique National de la Sécurité Sociale (Comité Technico Nacional de la Seguridad Social) fixe les objectifs de la microfinance et les critères nécessaires à la réussite de ces institutions :

Objectifs :

- Eradiquer la pauvreté - Promouvoir l’éducation - Améliorer la santé des femmes et des enfants - Favoriser l’ « empowerment » des femmes

On parler beaucoup dans le domaine de la microfinance et du microcrédit de l’ « empowerment » des femmes. D’ailleurs, le plus souvent, les services de microcrédits sont destinés aux femmes. Pourquoi ? La raison est simple : les femmes sont considérées et ont prouvées qu’elles étaient plus responsables que les hommes. Elles remboursent mieux et dédient davantage que les hommes l’argent qu’elles gagnent à leur famille.

Les critères de réussites :

- Solidité de l’institution - Trouver le compromis fonctionnel entre les 4 principes de bases d’un

microcrédit de haute qualité : o Fournir des services financiers partout et en permanence o Avoir beaucoup de clients o Atteindre la cible = les pauvres o Atteindre l’équilibre financier

Avant d’atteindre ces objectifs, comme l’éradication de la pauvreté, il est nécessaire de remettre les deux pieds dans la réalité. Après avoir fait l’état des lieux du secteur de la microfinance au Mexique, la priorité du secteur est en premier lieu de venir à bout de l’extrême pauvreté en permettant aux plus pauvres d’accéder au service de finance et de leur permettre de lancer des activités.

Dans un second temps, il est nécessaire de consolider le secteur. En effet, la microfinance ne va pas s’adresser à quelques milliers de personnes. Ce sont des millions de Mexicains qui sont concernés et demandeurs de ce type de service financier. Cette consolidation passera notamment par une réduction nécessaire des coûts de fonctionnement des institutions qui pour le

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moment n’ont pas les moyens de se développer et par une couverture géographique beaucoup plus grande que ce qui réalisé actuellement.

Parallèlement, le Mexique doit continuer la lutte contre la corruption, véritable gangrène qui ronge de l’intérieur les progrès économiques du pays. Plus de transparence et d’honnêteté permettront au système de fonctionner et de donner confiance aussi bien aux investisseurs et prêteurs qu’aux emprunteurs.

Bibliographie:

Comité Tecnico Nacional de Seguridad Social, boletin tecnico, Las microfinanzas y los microseguros en Mexico, n°21 – 2007, http://www.microseguros.info/uploads/media/BOL_21_07_CTN_SS.PDF

Site internet The MIX (Microfinance Information Exchange), 2008, Benchmarking Mexican Microfinance, http://www.themix.org/publications/2008-mexico-microfinance-analysis-and-benchmarking-report

M.Gouté, Articulation finance informelle-microfinance classique, étude de cas dans l'Etat d’Oaxaca, Mexique, BIM n° 13 mai 2008 Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur (ABES)