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LES BANQUES ISLAMIQUES
ÉTUDE DE POSITIONNEMENT, SPÉCIFICITÉS
RÉGLEMENTAIRES ET PARTICULARITÉS D’AUDIT
Hassen BEN OUHIBA
Chartered Public Accountant, CPA
2 0 1 5
مشروع ( كتاب االقتصاد اإلسالمي االلكتروني المجاني )
إن مشروع (كتاب االقتصاد اإلسالمي االلكتروني اجملاني) يهدف إلى: تـبني نشـر مـؤلـفات عـلوم االقـتصاد اإلسـالمـي فـي الـسوق الـعاملـي؛ لـتصبح مـتاحـة •
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منشورات
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TABLE DES MATIERES
Titre Page
INTRODUCTIONGÉNÉRALE 8
PREMIÈREPARTIE: 16
ÉTUDEDEPOSITIONNEMENTDELAFINANCEISLAMIQUE 16
CHAPITRE1:CONTEXTEETPRATIQUESDELAFINANCEISLAMIQUE 18
SECTION1:EVOLUTIONETFONDEMENTSDELAFINANCEISLAMIQUE 18
1.1.Crisefinancièreoucrised’éthique:L’alternaOve 18
1.2.Lafinanceislamique:Unefinanceéthique 23
1.3.LesPrincipalesInsOtuOonsFinancièresIslamiques 24
1.3.1.Lesétablissementsfinanciers 24
1.3.2.LesprincipalesorganisaOonsdusystèmefinancierislamique 26
SECTION2:L’ENVIRONNEMENTDESBANQUESISLAMIQUES 27
2.1.LarégulaOondesacOvitésdesbanquesislamiques 27
2.1.1.LanécessitédelarégulaOon 27
2.1.2.LesystèmederégulaOonactueldesacOvitésfinancières 27
2.1.3.LanormalisaOondusystèmecomptableislamique 32
2.2.OrganisaOonetgouvernancedesbanquesislamiques 34
2.2.1.Elémentsdel’organisaOon 35
2.2.2.LesorganesdegesOon 35
CHAPITRE2:MODESDEFONCTIONNEMENTETANALYSECRITIQUEDESSYSTEMESDEGESTIONDESPRODUITSFINANCIERSISLAMIQUES
38
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SECTION1:LESPRINCIPAUXPRODUITSFINANCIERSISLAMIQUES:MODESDEFONCTIONNEMENT 38
1.1.ProduitsbaséssurleprincipedePartagedesPertesetProfits 38
1.1.1.LecontratMoudharaba 38
1.1.2.LecontratMoucharaka 38
1.2.LesopéraOonscommerciales 39
1.2.1.LecontratMourabaha 39
1.2.2.Lecontratijara 39
1.2.3.LecontratIsOsna 40
1.2.4.LecontratSalam 40
1.3.Lescomptesbancaires 41
1.3.1.Lescomptescourants 41
1.3.2.Lescomptesd’épargnes 41
1.3.3.Lescomptesd’invesOssement 42
SECTION2:ANALYSECRITIQUEETLIMITESDELAFINANCEISLAMIQUE 44
2.1.CriOqueopéraOonnelleetdegesOon 44
2.1.1.Limitesposéesparl’applicaOondelaréglementaOoninternaOonale 44
2.1.2.Problèmeposéparlepartagedesprofitsetpertes(PPP) 45
2.2.TransparencedesinformaOonsrapportées 48
SECTION3:L’AUDITCONFORMITESHARI’AEXTERNE:BESOINSHARI’ATIQUEETNECESSITEECONOMIQUE 50
DEUXIEMEPARTIE: 54
SPÉCIFICITÉSRÉGLEMENTAIRESETDÉMARCHED’AUDIT 54
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INTRODUCTIONDEUXIEMEPARTIE 55
CHAPITRE1:IMPLICATIONSREGLEMENTAIRES:GOUVERNANCE,CADRECONCEPTUELETTRAITEMENTSCOMPTABLES
55
SECTION1:REGLESDEPRISEENCOMPTEETDECOMPTABILISATION 55
SECTION2:ANALYSEAPPROFONDIEDELACONVENTIONDELAPREEMINENCEDUFONDSURLAFORME 59
SECTION3:IMPLICATIONSETRECOMMANDATIONSGOUVERNEMENTALESETORGANISATIONNELLES 62
3.1Voletgouvernance 62
3.1.1.ProposiOonsrelaOvesauxcontrôlesetauditsexternes,etauréférenOelAAOIFI 62
3.1.2.ProposiOonsrelaOvesauraOodeliquidité 65
3.1.3.ProposiOonsrelaOvesauxréservesobligatoires 61
3.1.4.ProposiOonsrelaOvesàlalimitedeparOcipaOondanslecapitaldesentrepriseshorsdusecteurfinancier 67
3.1.5.ProposiOonsrelaOvesauxcomptesd’invesOssementsparOcipaOfs 68
3.2VoletOrganisa7on 70
3.2.1.EvoluOondel’organigramme 70
3.2.2.PréparaOondesmanuels 70
3.2.3.FormaOondupersonnel 71
CHAPITRE2:DEMARCHED’AUDITDECONFORMITESHARI’A(SHARI’ACOMPLIANCE) 73
SECTION1:FONDEMENTSD’AUDITDECONFORMITESHARI’A 73
1.1.Naturedelamissionauvudel’IFACetdel’AAOFI 73
1.1.1.PosiOonnementdelamissionparrapportàl’IFAC 73
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1.1.2.PosiOonnementdelamissionparrapportàl’AAOIFI 73
1.2.Principesd’auditdeconformitéShari’a 74
1.2.1.DéfiniOon,objecOfetétendudelamission 74
1.2.2.Responsabilitédel’auditeurparrapportàlaShari’a 74
SECTION2:DEMARCHED’AUDITDECONFORMITESHARI’A 76
2.1.PlanificaOondestravauxàeffectuer 76
2.2.PrisedeconnaissanceetévaluaOondel’aspectShari’aOque 76
2.3.ExécuOondelarevue 78
2.4.DocumentaOondesconclusionsetrapport 79
TROISIEMEPARTIE: 81
INTRODUCITONTROISIEMEPARTIE 82
CHAPITRE1:LESOPERATIONSCOMMERCIALES 83
SECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOURABAHA 83
SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTIJARAETIJARAMUNTAHIABETTAMLIK 95
SECTION3:ContratdefinancementSalametSalamparallèle 102
SECTION4:CONTRATDEFINANCEMENTISTISNA 111
CHAPITRE2:PRODUITSBASESSURLEPRINCIPEDEPARTAGEDESPERTESETPROFITSETOPERATIONSDIVERSES 116
SECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOUCHARAKA 116
SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTMOUDHARABA 128
SECTION3:OPERATIONSDIVERSES 137
CONCLUSIONGENERALE 140
ANNEXES 145
ANNEXEI:MODELERAPPORTCONFORMITESHARI’A 145
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ANNEXEII:ModÈled’Étatsfinanciersd’unebanqueislamique 147
AnnexeIII:QUESTIONNAIREADRESSÉAUXPROFESSIONNELSAYANTAUDITEDESBANQUESISLAMIQUES 162
Bibliographie 175
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INTRODUCTION GÉNÉRALE
Actuellement, lemondeest en crise économiqueetmorale. Il est à larecherchederéponsesdansd’autressystèmesouécolesdepensées.Eneffet,plusieursauteursetchercheursjugentqu’onaakeintleslimitesducapitalismequiconsidèrequel’intérêtindividuelestsupérieuràl’intérêtcollecOf contribuant ainsi à dilapider les ressources et créer lesdéséquilibresenvironnementaux,économiquesetpoliOques.
Certaines idéologies,modes de pensées, échelles de valeurs,modèles,sont actuellement en cours d’analyse par des chercheurs et poliOciensafin d’inventer d’autres réponses à l’environnement complexe queconnait l’économiemondiale.Parmicesconcepts, lafinance islamique,danscequ’elleadeglobaletdemoraleaétéretenuepourdéfinirdesnouveauxmodesde relaOonsentre lesagentséconomiques.Elleaétéconsidéré par certains comme étant à-même d’apporter des réponsesadaptées et saOsfaisantes se traduisant par unmodèle économique etfinancier (différent de celui que nous connaissons et adoptonsaujourd’hui) et qui est fondé essenOellement sur l’applicaOon decertainesdisposiOonsdusaintCoranvoiredelaShari’a.
Communémentappelée lafinance islamique,cetteterminologieaapparudepuislesannées40,dateàlaquellel’IndienAbualAlaaAlMaududi,futlepremieràétablirsesprincipes.En1963, lapremièrebanqueislamique, laMit Ghamr Saving Bank, fut créée en Egypte, et a formalisé pour lapremière fois les techniques financières (Mourabaha,Salam, Istisna, Ijara)pour des comptes d’épargne . En tant que système idéologique basé sur1
l’éthique,etmettantencauselesprincipesdel’ultralibéralisme,lafinanceislamique a pu séduire les nonmusulmans et apporter des éléments deréflexion pour une « révision morale » d’un système économique etfinancier actuel en pleine crise et ayant poussé le monde entier vers larécession.Lapratiqueàgrandeéchelledelafinanceislamiquemoderneacommencéàsedévelopperaudébutdesannées70etce,aveclamontéede la religiositédespopulationsdumondeMusulmanaprès ladeuxièmeguerremondiale(paysdunordAsie)etlaflambéeduprixdupétrole(paysdu golfe). En effet, l’idée de banque islamique a ensuite été lancée par
Olivier Carré, 1992, « Religion et développement dans les pays musulmans: 1
éléments d’économie islamique », Social Compass, vol. 39, n° l, pp. 55-65.
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l’Organisationde laConférence Islamique (OCI)en1970etadonné lieu,2
cinqansplustard,àlacréationdelaBanqueIslamiquedeDéveloppement(BID),puisdebanquestellequelaDubaïIslamicBank.Basée sur les principes de Shari’a qui imposent jusOce, équité ettransparence,lafinanceislamiquesedisOnguedespraOquesfinancièresconvenOonnellesparuneconcepOondifférentedelavaleurducapitaletdutravail.Ainsi,cespraOquestrouventleurfondementdansl'éthiqueetla morale et puisent leurs sources dans la révélaOon divine et de laSunna s’inspirant des praOques économiques et financières à l’époqueduprophète(PBSL).
La finance islamique se différencie de la finance tradiOonnelle par savisionalternaOvede lavaleur travailetducapital.Dans lecadred'unerelaOonprêteur-emprunteur, lafinance islamiqueexigeunpartageplusjustedurisqueentrelesdeuxparOes.Celadécoulede5grandspiliers :3
- L'interdicOondelaRiba:IlestinterditdeOrerunavantaged'unprêtsicetavantagen'estpasjusOfié;
- L'interdicOonduGhararetduMaysir:Avecl'interdicOonduGharar,la spéculaOon pure, notamment celle qui porte sur les produitsdérivéset laventeàdécouvertest interdite.Deplus, l'interdicOondu Maysir correspond à l'interdicOon de l'incerOtude dans lestransacOons,avecpourfinalitédefinancerl'économieréelleaulieud'encouragerlaspéculaOon;
- LaprohibiOondecertainssecteurs:Lessecteursallantà l'encontredelamoraleislamiquesontinterdits(Alcool,élevageporcin,etc);
- Le partage des profits et des pertes: Lors d'une relaOonemprunteur/prêteur, le risque et les gains sont partagéséquitablement . On parle de finance parOcipaOve. Si l'emprunteur4
échoue,sansfairedefautemajeure, leprêteursedoitdepartagerlespertesavecsonclient;
Organisation intergouvernementale crée le 25 septembre 1969 qui regroupe 57 2
États membres. Cette organisation dont le siège est située à Djeddah, en Arabie saoudite, est une organisation au niveau supra-étatique et international à caractère religieux qui a pour but de renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques ainsi que dans les autres domaines. http://www. andlil. com/definition-de-finance-islamique-125392. html. 3
Ali Al Qaradaghi, « 4 األسس الشرعیة لتوزیع الخسائر واألرباح في البنوك اإلسالمیة مع بیان
.النوازل الخاصة باألزمة المالیة »; 2010
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- Le lien avec l'économie réelle: L’échange ne se fait que si un lienexisteavecunacOfréeletnonavecdesacOfspurementfinanciers.
Lapierreangulaireduraisonnementpréconisé,concernel’applicaOondecesprincipes.
Suiteauxcrises consécuOvespar lebiaisdesengagements croisés,deseffets-dominos,puisdesfaillitesenchaîne,lesystèmefinanciermondialrisqueuneffondrement total, faceau systèmeconvenOonnelactuel, laréponsedelafinanceislamiquebienqueséduisanterestetributairedenombreuses interprétaOons, divergences et confusions dans lescompréhensionsetlespraOques.Ainsi,lecadredelarégulaOonetdelasupervision des insOtuOons financières islamiques en général etcomptable et d’audit en parOculier reste peu développé, l'absence deposiOoncommunesurlesinstrumentsfinanciersliciteslimitefortementlesopéraOonsinternaOonales.En effet, et afinde faciliter le foncOonnement des banques islamiquescôte à côte avec les banques convenOonnelles, il était nécessaire demekre en place des lois bancaires islamiques concernantl’établissement,lefoncOonnementetlasupervisiondusystèmebancaireislamique, notamment la normalisaOon comptable, de contrôle etd’auditfinancieretShari’aOque.
A ce Otre, l’AccounOng & AudiOng OrganizaOon of Islamic FinancialInsOtuOon(AAOIFI),aétéfondéeauBahreinen1991,afindedévelopperetd’harmoniserdesnormescomptables,d’audit(quisontinspirésdansleursmajoritédesnormesinternaOonalesd’informaOonfinancière(IFRS)et normes internaOonales d’audit (ISA), avec prise en comptes desspécificités islamiques),degouvernance,d’éthiqueainsiquedemekreen place des standards Shari’a communs à l’ensemble des insOtuOonsfinancières islamiques. En effet, l’informaOon contenue dans les étatsfinanciers et qui intéresse les uOlisateurs et les invesOsseurs n’est paspurementfinancière. La - Shari’a compliance -ou la conformité Shari’aest un facteur indispensable pour assurer la crédibilité des produits etdes insOtuOons vis à vis des uOlisateurs des états financiers(invesOsseurs,…).
Ainsi,lesbanquesislamiquessontdotéesd’unconseildelaShari’aou«Shari’a Supervisory Board » composé généralement par desjurisconsultes non permanents et qui rendent des décisions juridiques
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religieuses(fatawas)sur labasedesrèglesetprincipesde laShari’a,etd’undépartementinternedecontrôledelaShari’a,quiexaminelamiseenœuvredesfatwaslorsdel'exécuOonduproduitetinformeleconseildelaShari’asurlaconformitédelagesOondefatwa .5
A chaque reporting, le conseil de la Shari’a émet des rapports auxactionnaires exprimant leurs opinions concernant la conformité destransactionsauxfatwas.OnremarquequeleprocessusdecontrôledelaShari’aestdéfaillant.Eneffet, lesmembresdudépartementdecontrôleinternedelaShari’a,salariés,ainsiqueleconseildelaShari’a,mêmes’ilsne sont pas permanents, ne peuvent être considères comme externe al’organisation .Enconséquence,seposeleproblèmed’indépendance.Ce6
concept mal appliqué a un impact direct sur la fiabilité et plusgénéralementl’imagedesbanquesislamiquesetleursdéveloppementetenfin, sur la confiance recherchée en dernier recours d’obtenir desproduits licites quel que soit les terminologies utilisées et les façadesaffichées.Toutefois, la normeASIFI n°4 de l’AAOIFI exige de l’auditeur (financier)externe d’obtenir l'assurance raisonnable que les transacOonsfinancièresde labanqueprisedans leurensemblesontconformesà laloiislamique(Shari’a) .7
D’où,l’intérêtdecemémoirequiseproposed’engageruneréflexionsurlesfondamentauxéconomiquesetShari’aOquesdelafinanceislamique,pourlesquelsnousproposonsd’analyserpourlesbanquesislamiques:- lesconceptsfondamentaux;- lespraOquesetdéclinaisonsbancairesetfinancièresproposées;- les praOques comptables et leur adéquaOon avec les principes de
l’imagefidèleetlatransparence;- le caractère acceptable voir souhaitable d’un programme d’audit
inspirédesprincipesislamiques;etenfin,- l’analyse structurelle des concepts de l’usure ou de l’intérêt et les
différentesmanipulaOonspourlescontourneraffectantainsil’imagedemarquedesopéraOonsfinancières.
The control of the Shari’a Supervisory Board in the Islamic financial 5
institutions, Samy Nathan Garas, International Journal of Islamic and Middle Eastern Finance and Management Vol. 5 No. 1; 2012. Geneviève Causse Broquet: « La Finance Islamique »; 2009. 6
Accounting, Auditing & Governance Standards (for Islamic Financial 7
Institutions), AAOIFI English version; 2008.
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Par conséquent, ce travail ne pourra se concevoir sans l’étude depos iOonnement et la propos iOon d’amél ioraOons ou derecommandaOonsàapporteràlafinanceislamique,notammentdanssadimension:- éthique(enmoralisant lessourcesdefinancementet ladesOnaOon
dufinancement);- économique (contratéquilibré)etéquitable (entre labanqueet les
co-contractants);- comptable (prééminence du fond sur la forme) et d’audit, et enfin
informaOonnelle(reporOngettransparencefinancière).
Dans le cadre de ce travail de recherche nous proposons de répondreauxquesOonsetinterrogaOonssuivantes:- Quelssontlesprincipesfondamentauxdelafinanceislamique?Les
banques islamiquessont-ellesdesétablissementsfinancierscommelesautres?
- Les banques islamiques sont-elles soumises à des parOcularitésjuridiques jusOfiant éventuellement des traitements parOculiers, sinon,peuvent-ellesêtretraitéesselonlesméthodesconvenOonnellesusuelles ? et dans l’affirmaOve, est-on prêt à abandonner lesprincipesactuelsdelafinance«classique»?
- Est-il possible, en l’absence de normes comptables naOonalesspécifiques, de traiter les produits financiers islamiques à parOr ducadreconceptuelactueletenparOculierduprincipedeprééminencedufondssurlaforme?
- Est-on en mesure de concilier un traitement comptable selon lesnormes IFRS avec un traitement comptable selon les normesislamiques?
- N’est-il pas opportun de prendre en compte un cadre conceptuelfinancier et une norme d’éthique spécifique à la finance et l’auditislamique?
- Et comment l’auditeur, peut akeindre sonobjecOfde laperOnencede l’informaOon financière et en même temps, de la conformitéShari’a?
De ces interrogaOons découle la problémaOque de la recherche quenousproposonsdemener:Quellespar*cularitésetplacedesbanquesislamiquesdanslecontexteéconomiqueactuel?Etquellessugges*onset implica*ons de ces spécificités sur le plan réglementaire, dans lapra*queetsurladémarched’audit?
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C’est dans ce contexte que le mémoire envisagé, a pour principauxobjecOfs d’étudier les parOcularités de la finance islamique, à traversl’analyse des techniques financières en la maOère et d’exposer lesrisquesd’auditspécifiques,ainsiquelesdiligencesd’auditquel’auditeurdevraitintégrerdanssadémarched’auditselonlemodèleShari’a.
CetobjecOfsedéclineenplusieurssous-objecOfscommesuit:i. ProcéderàuneétudeobjecOveetdeposiOonnementdesbanques
islamiques;ii. Analyser la conformité de ces produits financiers avec les
principesislamiques;iii. Mekre en exergue les principes fondamentaux de l’éthique des
affairesenIslamainsiquelesfinalitésdelaShari’aenlamaOère;iv. Mekreenévidencel’existencedecertainescontorsionsauxrègles
islamiquesdanslapraOqueactuelle;v. Analyserlestraitementscomptablesdecesproduits;vi. Proposerdesaxesd’amélioraOonsàlafinanceislamique;vii. Projeter les bases d’un cadre conceptuel basé sur la finance
islamique;viii. Présenterunedémarched’auditquigaranOt laconformitéShari’a
deleursproduits.
Ce mémoire se propose d’apporter des éléments de réponse à laproblémaOqueprécédemmentsoulevée,selonunplanentroisparOes:
UnepremièreparOeserapportantàl’étudedeposiOonnementetce,enanalysantlanoOondefinanceislamique,sesprincipesetspécificitésparrapportàunefinanceconvenOonnelle.CekepremièreparOeestcomposéededeuxchapitres.Lepremierseraréservé à la présentaOon du contexte et praOques de la financeislamique.Nousenvisageonsdans ledeuxièmechapitred’expliquer lesmodes de foncOonnement et de procéder à l’analyse criOque desproduitsfinanciersislamiques.La deuxième parOe, sera réservée aux implicaOons qu’auront cesparOcularitéssurdifférentsplans(règlementaires,référenOelsetnormescomptables et démarche d’audit) pour conclure par desrecommandaOonsetaxesd’amélioraOondecertainsaspectsayanttraitaux banques islamiques. La deuxième parOe est composée de deuxchapitres.Lepremierseraréservéàl’étudedesaspectsdegouvernance,
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du cadre conceptuel et des traitements comptables.Nousenvisageonsdans le deuxième chapitre présenter uneméthodologie d’audit Shari’aqui sera manifeste dans un manuel ou guide pour les professionnelsd’audit.
Afin d’apporter une réponse empirique à notre problémaOque, nousenvisageons d’adopter l’approche internaOonale comme approched’auditdeconformitéShari’a.C’estl’objetdenotretroisièmeetdernièreparOequivisedoncàconcevoirunguidepraOqued’auditdeconformitéShari’a qui sera manifesté dans un manuel de support pour lesprofessionnelsd’audit.
Les méthodes de recherche et techniques d’invesOgaOon que nousadopteronspourmenercekeétude,serontbaséessur:i. l’analyse basée sur la doctrine et la documentaOon existante
notamment:- LesouvragesgénérauxetspécialisésetarOclesenlamaOère;- Mémoires et thèses ayant traité des sujets en relaOon avec le
présentmémoire;- Textesréglementairesetnormesprofessionnelles.
ii. Mon expérience dans la vie associaOve (membre du Conseil de laComptabilitéIslamique);
iii. l’enquête, par quesOonnaire, réalisée auprès d’un panel d’expertscomptablesmembresde l’OrdredeExpertsComptablesdeTunisieafindeconfirmeretd’enrichir lesconstatsetsuggesOonsquenousproposeronsàtraverscekeétude.
Notre expérience acquise tout au long du stage professionnel et lesmissionseffectuéessurtoutdanslesecteurfinancier(banques,sociétésdeleasing,OPCVM..),sontàl’originedusujetdecemémoire.Eneffet,l’appariOon des insOtuOons financières islamiques en Tunisie nous apoussé à explorer ce domaine, faire des comparaisons avec la financeconvenOonnelle déjà traitée, apporter des soluOons et contribuerfinalementaudéveloppementdesditesinsOtuOons.Nousavonsainsiassistéàl’émergencederéflexionauseindesbanquestunisiennes sur la créaOondedépartementspour introduire la financeislamique et profiter ainsi des opportunités de refinancement et derentabilitéqu’elleassure.
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Enoutre,dans le cadredenotreexpérience, en tantqu’auditeur,dansunesociétédeproducOond’engraischimique(TunisianIndianFerOlizers– TIFERT) nous avons assisté au recours par ceke société à unfinancement important auprès de la Banque Islamique deDéveloppement.Cefinancementaétél’occasionpournousd’étudierleprocessus de financement et la documentaOon juridique assez richerequise pour établir un financement islamique de la construcOon decekeusineselonlaformule«IsOsna».
Le choix de ce sujet a été aussi, moOvé par les essais depuis bienlongtemps, par la plupart des instances financières à l’échelleinternaOonale, de promouvoir la finance islamique par la préparaOondes études, lois, normes dédiées à ce thème, afin de se rapprocherd’avantage aux normes et régulaOons internaOonales et d’y être enharmonie.
CekeétudenevisepasàétabliruneanalyseexhausOvedesspécificitésetparOcularitésdelafinanceislamique,ouàproposerdessoluOonsouréférenOels uniques et définiOfs des règles comptables et fiscales ounormaOves des banques islamiques mais de recenser les principalesparOcularités et praOques ou référenOels actuellementmis en place àtravers une étude de posiOonnement se déclinant en suggesOons etanalysesourecommandaOons.Atraverscekeétudeonneprétendpasnon plus, fournir un programme d’audit exhausOf pour les banquesislamiques,maisplutôtcontribueràl’adaptaOondeladémarched’auditpar les risques«approche internaOonale»auxparOcularités imposéespar les spécificités et produits propres à ces insOtuOons. Enfin, cemémoiren’abordepaslesujetdesSukuks .8
Hassen Ben OuhibaChartered Public Accountant, CPA
Il s’agit là d’une alternative à l’obligation classique qui est illicite en islam, 8
c’est un produit financier adossé à un actif tangible et à échéance fixe qui confère un droit de créance à son propriétaire. Celui-ci reçoit une part du profit attaché au rendement de l’actif sous-jacent.
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PREMIÈRE PARTIE:
ÉTUDE DE POSITIONNEMENT DE LA FINANCE ISLAMIQUE
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INTRODUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE
Lacriseditedessubprimesatouchél’ensembledusystèmebancaireetfinancier et est, en fait, une crise bien plus profonde que celle del’immobilier à risque américain, et qui est en train de transformerprofondément la physionomie de la finance mondiale. Elle a soulevédiverses interrogaOons sur la résistance des acOvités demarché, et enparOculierdesacOvitésdeOtrisaOonetsurlerôledesrèglescomptables,d’audit et de gouvernance. Le ralenOssement de la croissance de cesacOvitésestinévitable,mêmesi,làencore,l’ampleurduphénomèneestdifficileàdéfiniravecprécisionàcejour.
C’est dans ce contexte que les enjeux d’une réflexion sur la financeislamiqueprennent toute significaOon.Eneffet, les seulesbanquesquiontrésistéàcekecriseontétélesbanquesislamiques.Mêmesi,commenousleverrons,lafinanceislamiquen’estpasuniqueetindivisible(mais,aucontraire,hétérogènedanssesrèglescommedanssespraOques,ellen’en consOtue pas moins un univers dont le poids global croitrapidement et, surtout, va conOnuer à croître dans les années à venir.ElleestunedisciplinecomplexequinepeutêtreexaminéedirectementetuniquementdanssesdimensionstechniquessansprendreencomptesonenvironnementparOculier.
Nous nous proposons donc de commencer, dans un premier chapitre,par remonter à l’origine de la crise et à ses conséquences; puis pardécrire les facteurs qui ont aggravé ceke crise, nous présenterons,ensuite, les éléments de l’environnement du secteur des banquesislamiquesainsiquelesprincipauxobstaclesàsonexpansion.
Nous analysons, dans un deuxième chapitre, les caractérisOques desproduitsislamiquesquiontfaitquelesbanquesislamiquesaientmieuxrésistéàlacrisequeleurscontreparOesconvenOonnelles.
Finalement, nous procéderons à une idenOficaOon de leurs modes decontrôle et de gesOon, tout en démontrant l’importance de l’auditShariaOque externe, la portée d’un tel raisonnement fera l’objet d’uneanalysepurementcriOque.
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CHAPITRE1:CONTEXTEETPRATIQUESDELAFINANCEISLAMIQUESECTION1:EVOLUTIONETFONDEMENTSDELAFINANCEISLAMIQUE1. Crisefinancièreoucrised’éthique:L’alterna7veLacrisefinancières'estdéclenchéeen2007auxÉtats-Unissurlemarchédes prêts hypothécaires aux emprunteurs les plus démunis (lespersonnesayantdes revenus faiblesetqui risquentdese retrouverauchômage)etaussiauxclassesmoyennes.Cemarché s'est largement développé aux États-Unis à parOr de 2001,passantd'unmontantde94milliardsUSDen2001à685milliardsUSDen2006 .9
Toutefois,lespremièresannéessontcouvertesparuntauxd'intérêtfixequidevientensuitevariable.Lestauxd’intérêtsbaset l’encouragementde l’administraOon américaine à l’accès à la propriété immobilière ontincité les banques et les intermédiaires financiers à la distribuOonagressive de prêts immobiliers aux ménages américains, quels quesoient leurs niveaux de revenus. Ces prêts à des clients à la cote decréditinsuffisanteontparOcipéàlacréaOond'unebulleimmobilièrequielle-même nourrissait la bulle de crédits: tant que l'immobilieraugmente, la maison acquise et mise en hypothèque assure quel'opéraOonnepeutquebienseterminer,puisqu'encasdedéfaillance,labanque pourra rembourser le crédit en saisissant, puis en vendant lamaison.
Parailleurs,cemouvementd’octroiexcessifdeprêtshypothécairesaétéaccéléré par l'uOlisaOon de la OtrisaOon comme ouOl d'évacuaOon durisque de crédit. Ce mécanisme de OtrisaOon a sans doute incitécertaines insOtuOonsprêteusesà accorderd’avantagedeprêts àhautsrisques.
En effet, la OtrisaOon est une opéraOon financière qui consiste àtransformer des prêts illiquides en Otres négociables sur desmarchés,par l’intermédiaire des enOtés ad hoc. Le plus souvent, la banque àl’originedesprêts,lescèdeàunSpecialPurposeVehicule(SPV)ouenOtéàunobjecOfspécial,quifinancecekeacquisiOonenémekantdesOtressur les marchés financiers. Les invesOsseurs (fonds d'invesOssementsclassiques, etc. ) qui achètent ces Otres perçoivent en contreparOe les
Artus et al, Conseil d’analyse économique, La crise des subprimes, La 9
Documentation Française; 2008.
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revenus (intérêts et remboursement du principal) issus des prêts. LatransformaOon d’acOfs illiquides en Otres négociables s’accompagnetoujours d’une restructuraOon: les Otres émis par le SPV ont ainsi descaractérisOquesdifférentesdecellesdesacOfssous-jacentsentermesdemodalitésdepaiement,desensibilitéauxrisques.
Certains établissements financiers avaient fait des subprimes leurspécialitéenseconsacrantuniquementà l’octroidece typedecréditsaussitôt revendus sur lemarchéde laOtrisaOon.Ceke reventeélimineinstantanément les risques associés au prêt pour l'établissementfinancierprêteuretlerisqueesttransmisauxacheteursdeOtresdetypePCAA ( pap i e r commerc i a l a do s sé à de s a cO f s ) . C ekedéresponsabilisa*on des insOtuOons prêteuses a sans doute incitécertaines d'entre elles à accorder davantage de prêts à hauts risques.Lorsqu’en2005,laBanqueCentraleAméricaine,laFederalReserveBank,a commencé à rehausser ses taux d’intérêts, plusieurs ménagesaméricains se sont retrouvés dans l’incapacité de rembourser leursemprunts.Eneffet, lahaussedutauxd’intérêt,quiestpasséde1%en2003 à 5,25% en 2006 , a engendré une augmentaOon brutale des10
mensualités,cequiaprovoquéledéfautdepaiementdesemprunteurslesplusfragiles.
La finance islamique: intérêt et contraintes de mise en place en Tunisie, 10
mémoire en vue de l’obtention du diplôme national d’expert-comptable; Sonia Sellami; 2011.
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Ainsi,lesétablissementsdecrédit,censéspouvoirrécupérerleursmisesen vendant les habitaOons hypothéquées, se retrouvèrent sansmoyenrapidederedresserleurbilan,puisquevendrecesbiensnesuffisaitplusàcouvrirleurspertes.L'affluxdemisesenventedesbienssaisisamêmeaggravé le déséquilibre du marché immobilier où les prix se sonteffondrés.Bienqu’elleaitparuiniOalementneconcernerquelemarchédes subprimes aux États-Unis, la crise s’est propagée à l’ensemble desmarchésfinanciersetàl’économie«réelle»àtraversuncertainnombredemécanismes.
Unedescausesdelacriseaétélafragmentationd’actifspotentiellement«toxiques»endemultipleslignesdecréditremixéesplusieursfoispourformer,parvoiedetitrisation,desfondsdecréances,etsouventdesfondsde fonds de fonds, dont les détenteurs ne connaissent plus du tout lacomposition (ce que l’on appelle les sous-jacents) et ne sont donc pluscapablesd’enmesurerlesrisques.Ce manque de transparence, a rapidement provoqué une crise deconfiance: ne pouvant discriminer avec cerOtude entre les bons et lesmauvaisacOfs,lesOtresadossésauxprêtsimmobiliers,dontl’évaluaOonétaitjugéetropincertaine,n’ontplustrouvéd’acheteurs.
Cekecrisedeconfianceafaitquelesbanquesn’ontplusacceptédeseprêterentreelles.L’accèsaucréditestdevenupluscoûteuxetdifficile:lesprêteurs,confrontésàunrisquededéfautaccru,fontpayerpluscherlesemprunteurs,voirerefusentdeleurprêter.SelonJurgensen(2008),lacriseestunecrisedeconfianceetdevaleurséthiquesquiaabouOàungel presque total des marchés financiers, « Car ceke crise financière«systémique»peutenréalitéêtreakribuéenonseulementàl’explosiond’unebulle,phasederéajustementclassiquedescyclesd’uneéconomiecapitaliste,maisencored’avantageaurejetcroissantdetouteunesériedevaleurséthiques» .11
Decequiprécède,lesproblèmeséthiquescausantlacrisedessubprimespeuventêtrerésumésainsi:
JURGENSEN. Philippe: «Crise financière ou crise morale?», 11
www.canalacademie.com; 2008.
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- Une perte du sens de responsabilité: les banques prêteusessouhaitaient sedécharger totalementdu risquevia laOtrisaOonenn’en conservant aucune part. Ceke technique a entraîné unedéresponsabilisaOondesrisquesendiffusantdes«acOfstoxiques»des banques (de type subprimes) dans l’ensemble du systèmefinanciermondial.Certainsproduits structurésdeOtrisaOonétaientconçusdemanièreàmélangercrédits toxiquesetcrédits sainsafindedissimulerlaqualitédescrédits.
- LemanquederégulaOon:Ilestclairquelacriseatenudavantageàl’insuffisanceduchampcouvertparlescontrôlesqu’auxdéfaillancessupposées des superviseurs. la réglementaOon souvent incomplèteetinadéquate,n’apaspupoursuivrelesinnovaOonsfinancièrespourcontrôler leurmiseenœuvreetprotéger le systèmede la cupiditédes acteurs. En effet, ce sont des secteurs non régulés comme leshedge funds , les agences de notaOon, que sont venus les12
dérapages,etnondesacOvitésbancairesrégulées.- Absencedestandardsdenotations:l’absencecomplètedelisibilitédes
critèresdesratings (AAA),généreusementaccordésparcesagencesàdes fonds de titrisation, correspondaient en réalité parfois à desactivités risquées dont la valeur s’est brusquement effondrée. Lescritèresutiliséspourobtenircesnotationsonttoujoursétéobscursetl’on comprend aujourd’hui qu’ils étaient, hélas, souvent biaisés. Eneffet, une procédure civile intentée la justice Américaine ayant pourobjet:" lesnotations [deStandardandPoor's ]en2007decertaines13
obligations américaines adossées à des dette (CDO)", des titresfinanciers complexes qui étaient basés sur des montages liés à desemprunts immobiliers à risques dits "subprimes". L'exposition trèsélevéedenombreusesbanquesàce typedeproduits financiersavaitété l'une des causes principales de la crise financièremondiale qui adébuté en 2007-2008. Dans un communiqué, S&P "regretteprofondément"quesesnotations"aientéchouéàanticipertotalementla rapide détér iorat ion des condit ions sur le marchéhypothécaireaméricaindurantcettepériodetumultueuse" .14
Les hedge funds sont des fonds d’investissement d’un type particulier. Il 12
n’existe pas de définition légale, précise et formelle du terme. Ce sont des « fonds de couverture et de gestion alternative », c’est-à-dire se livrant à des placements de protection contre les fluctuations des marchés considérés.
Agence de notation. 13
http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/04/crise-financiere-les-etats-14
unis-preparent-une-plainte-contre standard-and-poor-s_1827049_3234. html
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- Manqued’éthiquedesbanquiersarrangeurs:uncertainnombredeces opéraOons était tellement opaque et peu transparent, voirecomplexe(différentestranches…)qu’ildevenaitparfoisimpossibledeconnaîtrelacomposiOonexactedecequiétaitvendu.
LesystèmefinanciertradiOonnelbasésurl’intérêtfixeetlaspéculaOon,ouOlléparunsystèmecapitalisteopportunisteàlarecherchederevenusà court terme toujours plus grands, a akeint ses limites. Ce systèmeapermis le développement de comportements contraires à l’intérêtgénéral,àlongterme.Lesystèmeestconstruitsurlacupiditédesgens,l’individualisme sans limite aucune et le non-respect des règles decomportementssocialementresponsables.
Ledéveloppementde lafinance islamiqueparaitune soluOonpossibleaprès l’échec du système classique à assurer la stabilité du systèmefinancier, et à la suite de la demande des invesOsseurs musulmansdétenant d’énormes surplus de liquidité et refusant de les placer dansdesfondsclassiques.
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2. Lafinanceislamique:UnefinanceéthiqueLa crise financière actuelle met en lumière des InvesOssementsSocialementResponsable (ISR)etdesplacementsdits«éthiques»quirésistent bien à la tempête que nous traversons et il parait doncintéressantdes’yakarderencherchantàcomprendrepourquoiilssontmoinsvulnérablesetcommentilssontstructurés.L'Investissement Socialement Responsable (ISR) est un terme génériquequi désigne les diverses démarches d'intégration du développementdurableauseindelagestionfinancière. Ilconsistepour les investisseursquilepratiquentàprendreencomptedescritèresdits«extra-financiers»,c'est-à-direEnvironnementaux,SociauxetdeGouvernance(ESG)dansleurs choix d'investissement. Cela signifie qu'ils ne s'intéressent plusuniquement aux caractéristiques financières des actifs (actions ouobligations d'entreprises cotées, emprunts d'états, entreprises noncotées...)danslesquelsilsplacentleurscapitaux .15
La finance islamique intègre des composantes éthiques et extra-financières qui peuvent consOtuer des points de convergence avec leconceptde l’ISR.Elledésigneunsystèmeéconomiqueconçuenaccordaveclesfinalités(Maqassid)delaShari’a.LesmaqassiddelaShari’asontles noOons et les sagesses remarquées de la part du Législateur danstouteslessituaOonsdelaLoiouleurmajorité.Il y est intégré les points suivants: les caractérisOques de la Loi, sesfinalitésulOmes,lessensetlesnoOonsquetouteLoicomprend .16
Appliqués aux transacOons financières (maqassid spécifiques ouélémentaires de la Shari’a), ces noOons visent plus spécifiquement:l’enrichissement de l’individu, la redistribuOon équitable des richesses,honnêteté dans les relaOons commerciales, la transparence dans lanégociaOon et dans l’exécuOon des contrats, la prévisibilité desconséquences et l’équité dans les rapports contractuels, notammentquantauxmodalitésderémunéraOonparlepartagedesrisques.
Leprinciped’équitéestdoncàlabasedelaconcepOonéconomiquedudroit musulman. Basés sur la parOcipaOon, pas sur l’endekement, lestransacOons et produits financiers islamiques respectent en effet un
http://www.novethic.fr/isr-et-rse/comprendre-lisr/definitions-et-objectifs. html15
Mohamed Tahar Ibn Achour, « 2001 ;« 16 .مقاصد الشریعة االسالمیة
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certain nombre de principes éthiques, dont la prohibiOon de l’intérêt(Riba)quiexigequeleprofitrésultedel’achatpuisdelaventedebienset prévoit que la réparOOon du retour sur invesOssement soitdéterminée à l’avance. La thésaurisaOon et de la spéculaOon oul’incerOtude (Gharar, Maysir) sont également interdites, il est doncimpossible de vendre un bien que l’on ne déOent pas ou qui ne nousapparOent pas et les flux financiers doivent être corrélés à des acOfstangibles.
Dans ce système, la banque s’en Oent au rôle d’intermédiairecommercial et ne peut exercer des acOvités de nature spéculaOves.L’invesOssement se doit également d’être socialement responsablepuisqu’ilestinterditd’invesOrdanslesacOvitéscontrairesauxprincipesdel’Islamcommel’alcool,letabac,lesarmes,lesassurancesoulesjeuxd’argent. A ce filtre sectoriel s’ajoutent des critères portant sur lagouvernance,quidoitêtretransparente,éthiqueetrégulée.
Enfin, le principe de partage des pertes et profits sOpule quel’invesOsseuretl’entrepreneurs’associentsurunprojetetenpartagentles pertes et les profits selon une quote-part définie à l’avance. Cesystème supposedes risquesplus importantspour l’invesOsseur tandisqu’il protège l’entrepreneur. En conséquence, l’existence des banquesislamiquesreprésenteunealternaOveéthique:à lafoisconcurrentesetcomplémentaires des banques convenOonnelles, elles permekent demobiliser lescapitauxenproposantunealternaOveauprêtà intérêtetfondentd’une raOonalitééconomiqueconciliant raOonalité sociétaleetraOonalitéenfinalité.
LesPrincipalesIns7tu7onsFinancièresIslamiques
LesprincipalesinsOtuOonsfinancièresislamiquessont:d’unepart,lesétablissementsfinanciers,d’autrepartlesorganismeschargésdelarégulaOonetdudéveloppementdelafinanceislamique.
2.1. LesétablissementsfinanciersIls peuvent être classés selon leur acOvité, selon leur implantaOon ouselonqueleursacOvitésfinancièresetounonenOèrementislamique.▪ Selon leur acOvité, on disOngue: les banques islamiques, les
compagnies d’assurances, les compagnies Moudharaba. Ons’intéresse aux banques. Les banques islamiques sont soit des
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banquesdedétail, soitdesbanquesetdes fondsd’invesOssementislamique:
Lesbanquesdedétailsontcellesquiassurent lafoncOontradiOonnelled’intermédiaOon. Elles reçoivent l’argent des déposants et placent cetargentdansdesprojetspourlecomptedesdéposants.LesopéraOonsenamont (la collecte des fonds) et en aval (l’invesOssement) sont, enprincipe,baséessurlesmêmesprincipesdepartagedespertesetprofitet de l’interdicOon du Riba. Les banques d’invesOssement islamiquessontdesbanques«degros».Ellescollectentlesurplusdeliquiditésdesbanques de détail et invesOssent dans des projets. L’acOvité financièredegrosestalimentéeparlesfondssouverainsquisontàlarecherchedeplacements intéressants, essenOellement les banques centrales et lesinvesOsseursinsOtuOonnelsdespayspétroliers.
▪ Selon leur lieu d’implantaOon, on disOngue les banques qui setrouvent dans un pays enOèrement « islamisé » et les autres. LesbanquesquisetrouventdansunpaysenOèrementislamisécommel’Iran, le Soudan ou le Pakistan, ne sont régies que par une seuleréglementaOon. Les banques qui se trouvent dans les autres payssont dans un système financier dual. Elles sont donc soumises àdeuxsystèmesderéglementaOonetderégulaOonquisontplusoumoinscompaObles.Lesplusnombreusessontsituéesdanslespaysdu Golf, surtout à Bahreïn qui est reconnu comme étant la placefinancièreislamiquelaplusdynamique.
▪ Selonl’importancedeleuracOvitéfinancièreislamique,ondisOngue
les banques dont l’acOvité financière est enOèrement islamique etcelles qui n’ont que des guichets ou « fenêtres islamiques ». Lecaractèrelicitedeces«fenêtres»n’estpasunanimementreconnucarlerisquedemixitédefluxlicitesetdefluxillicitesestréel.
Le système financier tunisien compte actuellement (en 2014) troisbanquesislamiquesàsavoir«NourIslamicBank»,«AlBaraka-Bank»et«LaBanqueZitouna»ainsiquedeuxsociétésd’assuranceislamiqueàsavoir«BestRé»et« LaZitounaTakaful»,outred’autres insOtuOonsfinancières convenOonnelles qui ont commencé à offrir quelquesproduits financiers islamiques.A la faveurdu changementdu contextepoliOque suite à la RévoluOon, il est akendu que la Tunisie enregistreune croissance progressive au niveau du nombre des insOtuOons
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financières offrant uniquement ou en parOe des produits financiersislamiques.Une telle croissance s’inscrit parfaitement dans le sens de l’évoluOonactuelleetprévisibledelafinanceislamiquequiestappeléeàjouerdansles années à venir un rôle de plus en plus grandissant sur la scènefinancièretunisienneainsiqu’internaOonale.
2.2. Lesprincipalesorganisa*onsdusystèmefinancierislamique
➢ LaBanqueIslamiquedeDéveloppement(BID)
Aétécrééen1974,elleregroupedesmembresdeplusde40pays.SonobjecOfestdepromouvoirledéveloppementéconomiqueetleprogrèssocial au sein des pays membres conformément aux principes de laShari’a. On peut la considérer comme l’équivalent de la banquemondialepourlemondemusulman.ElleaparOcipéaufinancementdenombreuxprojetd’infrastructuredanslespaysendéveloppement.
➢ TheAccoun*ngandAudi*ngOrganiza*onforIslamicFinancialIns*tu*ons(AAIOFI)
Aété fondéeen1990.SituéeàBahrein,elleestchargéed’élaborer lesstandardsetprincipesenmaOèredelacomptabilité,d’audit,d’éthique,degouvernanceetdeconformitéShari’a.UneprésentaOondétailléedecetorganismeseraexposéeauniveaudelasecOonsuivante
➢ IslamicFiqhAcademy(IFA)
Cree en 1981 à Djeddah, est une assemblée de jurisconsultes quiémekentdesavisreligieuxsurdifférentssujets.
➢ IslamicFinancialServicesBoard(IFSB)
A été créé en 2002 enMalaisie. Il est composé de représentants desbanques centrales de divers pays, des organismes internaOonauxnotammentlabanquemondiale, leFMI(fondmonétaire internaOonal),laBID.Cetorganismeinter-gouvernementalapourmissionl’intégraOondelafinanceislamiquedanslesystèmefinanciermondial.
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SECTION2:L’ENVIRONNEMENTDESBANQUESISLAMIQUES1. Larégula7ondesac7vitésdesbanquesislamiques
1. Lanécessitédelarégula*onLa finance islamique s’est beaucoup développée au cours de deuxdécennies.Cequicompteactuellementestdepoursuivresacroissancemais surtoutd’assurer sa respectabilité,deprouverque le systèmeestviable.Enconséquence,larégulaOondelaprofessions’impose.La régulaOon dans la doctrine islamique doit être fondée sur desconceptsdesurveillanceetdecontrôlequifaitparOcipertouslesagentséconomiques (Hesba ) qui, selon Ibn Taymia auront pour but de17
délimiter les contours d’un développement économique convenableaveclesfinalités(Maqassid)delaShari’a .18
CekerégulaOonestd’autantplusnécessairequedurantcekepériodedeforteexpansion,pourconcurrencer lesbanquesconvenOonnelles,ellesontdûcréerdenouveauxproduitsenimaginantdesprocédésdenatureàrendrecesproduitsconformesàlaShari’a.
2. Lesystèmederégula*onactueldesac*vitésfinancièresActuellement, la réglementaOon prudenOelle dans le monde est unsystème global, c’est –à- dire que le cadre est le même quelles queso ient les insOtuOons : banques commerc ia les , soc iétésd’invesOssements,etc...L’autoritédecontrôleestlabanquecentraledechaque pays. Ceke dernière est conforme à la réglementaOoninternaOonaledanslamesureoùlegouvernementdupaysaadoptélesrèglesinternaOonales.
LaréglementaOoninternaOonaleémaneduComitédeBâle .Lestextes19
réglementaireslesplusconnussontle«raOoCook»etlerécent«raOoMacDough»,tousdeuxdesnomsdesprésidentsducomitéaumomentdeleurélaboraOon.
L’audit, le contrôle. 17
Ahmad Ibn Taymia, « 1995 ;« 18 .مجموع فتاوى ابن تیمیة
Institution créée en 1974 par les gouverneurs des banques centrales des pays 19
du G10, elle se réunit 4 fois par an. Ses missions ont pour but de renforcer la sécurité et la fiabilité du système financier, d’établir des standards minimaux en matière de contrôle prudentiel, de diffuser et de pouvoir les meilleures pratiques bancaires et de surveillance, de promouvoir la coopération internationale en matière de contrôle prudentiel. Même si un pays n’a pas adopté les accords du Comité, ils lui servent néanmoins de référence.
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LesprincipauxdomainesderèglementduComitédeBâleauniveaudusecteurbancairepourassurerlasantéetlastabilitédusystèmefinanciersont: - Lasuffisanceducapital,- L’idenOficaOon des principaux types de risques et les techniques
uOliséespourlesgérerefficacement,- Lesméthodesd’évaluaOondelaqualitédesacOfsdelabanque,- LacréaOonderéservespourcouvrirlespertessurlesprêts,- Lesdifférentstypesdecontrôleinterne,- Lesauditsexternesnécessaires,unaccentestmiségalementsurla
formaOondes contrôleurs,parOculièrement la capacitéà idenOfierlesrisquesetàmekreenœuvrelesmoyensdelesanOciper,delesgéreretdelescontrôler.
Le calcul de la suffisance de capital est un élément essenOel de laréglementaOon.LasuffisanceducapitalLe raOo de solvabilité, dit < raOo Cook>, a été mis en applicaOon enjuillet1998.IlestrelaOfàlamesureprudenOelledesrisquesdemarché(risques relaOfs aux instruments financiers détenus, risques dechange…).
Lesfondspropressontévaluésàdesniveauxsuccessifs: - Le niveau 1 est le capital de base, composé grosso modo de la
situaOonnekediminuéedesacOfsimmatériels;- Le niveau 2 est le capital complémentaire, c’est le montant
précédentauquelonajoutedesélémentsdequasifondspropres .20
De ces éléments, on, retranche les fonds propres ou assimiléscorrespondant à des placements dans d’autres établissements, parexempledesOtresdeparOcipaOondansdesfiliales.
Ra*oCook=Fondspropres/Risquespondérés
Risquepondéréd’unengagement=Montantdel’engagement* Quo*téderisque
Par exemple les titres participatifs20
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LecomitédeBâleclasselesengagementsenquatregroupes,enfoncOondesrisquesencourus: 0%,20%,50%et100%.Lesengagementspondérésà0%doncnenécessitantpasdecouverture.Lesengagementspondérésà20%sontparexemple:lescréancessurlescollecOvitésterritoriales,ougaranOesparcescollecOvités.Les engagements pondérés à 50% sont par exemple: les prêtshypothécaires.Lesengagementspondérésà100%sont ceuxquine sontpasdans lesgroupesprécédents,ainsilecrédit-bailmobilier,lesprêtsparOcipaOfsenfaveurdelaclientèle.LesexigencesduComitédeBâlesontlessuivantes:- Lerapportminimalàrespecterentrelesfondspropresetlesrisques
pondérésestde8%.- Lecapitaldebase (niveau1)doit représenterauminimum50%du
total des fonds propres exigés au Otre des risques de crédit, lecomplément éventuel ne pouvant être consOtué que par le capitalcomplémentaire .21
LeComitédeBâle aprocédéà la révisiondu systèmede régulaOon. Ilreposedésormaissurtroispiliers:
❖ LepremierpilierestrelaOfàl’exigenceminimaledesfondspropres,c’est le«raOoMacDough».Lesgrandes lignesdu«raOoCooke»sontmaintenuesmais:✓ Audénominateur,cen’estplusseulementlerisquedecréditqui
estprisenconsidéraOon,c’estunmontantcomprenant:lerisquedecrédit(75%)pluslerisqueopéraOonnel(20%)etlerisquedemarché(5%);
✓ Lesméthodesdecalculdesrisquessontplusélaborées: labaseest toujours consOtuéed’une grille standardmais deméthodesde management internes plus sophisOquées, basées sur lagesOondesrisquespeuventêtreenvisagéesparlesbanques.
La différence entre ces approches, c’est à dire entre le recours à unegrille standard ou l’uOlisaOon de méthodes internes, est que le rôle
Pour plus de détails sur ces points, voir; Rouach et Naulleau (2009). Le 21
contrôle de gestion bancaire et direction financière, Revue Banque Edition.
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primordial est accordé au contrôleur dans le premier cas, à la banqueelle-mêmedansledeuxième.
❖ LedeuxièmepilierestunprocessusdesurveillancedelagesOondesfondsproprespar lesautoritésdecontrôle,cesdernièrespourrontévaluerlesystèmeparlecontrôleinternedesbanques.
❖ Le troisième pilier vise à instaurer une discipline de marché enaméliorantlacommunicaOonfinancièredesbanques,notammentladiffusiond’informaOonssur lesméthodesd’évaluaOondes risques,leniveaudesfondspropres,etc.
LesaccordsdeBâle sontappliquésdans laplupartdespays.C’estunenécessité pour se faire une place dans le système financier désormaisglobalisé. L’applicaOon de ceke réglementaOon est du ressort desrégulateurs naOonaux mais également des établissements eux-mêmesquisouhaitentuneimplantaOonouunereconnaissanceinternaOonale.LaspécificitédesbanquesislamiquesSi pour certaines acOvités les banques islamiques et les banquesconvenOonnelles fournissent des prestaOons similaires (dépôts à vue,servicesbancaires,etc.),surdenombreuxpointslesacOvitésdivergent.Toutefois,auniveaudesbanquesislamiques:- LesopéraOonsparOcipaOvessontdesopéraOonsrisquées;- LesproduitsbaséssurlesopéraOonsd’achat/ventesontengénéral
peurisqués;- Les dépôts d’invesOssements (mobilisés sur la base du PPP) ne
présentent pas les mêmes risques que les comptes courants, enl’occurrencecesontlesdéposantsquisupportentunrisqueélevé.
Deplus,lesbanquesislamiques:- Nepeuventpasfaireappelàlabanquecentraleendernierressort(à
causedel’interdicOonduribapraOquéparlabanquecentrale);- NepeuventpasuOliserlesinstrumentsclassiquesdecouverturedes
risquesdufaitdel’interdicOonduribaetdugharar;- Nepeuventpasinfligerdespénalitésderetardpourpaiementtardif.
L’examen des différences entre banques convenOonnelles et banquesislamiquesfaitdoncapparaîtrequelesacOvitésdesbanquesislamiquessontsurcertainspointsplusrisquéesmaisquesurd’autreselleslesont
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moins. LaquesOon seposealorsde savoir si la réglementaOonprévuepourlesystèmeconvenOonnelestnécessaire,etsielleestsuffisante.Selon l’IIRF (InsOtut Islamique de recherches et de formaOon) , la22
réglementaOon prévue pour le système convenOonnel doit êtreappliquéepourplusieursraisons:- Lastabilitédusystèmefinancier;- L’acceptaOon des banques islamiques sur le marché interbancaire
internaOonal;- La sauvegarde des intérêts des Otulaires de dépôts à vue, et une
protecOonrenforcéedesOtulairesdecomptesbancairesspécifiques.
Onmesure l’importance que revêtent la réglementaOon et le contrôledans un système financier islamique qui est toujours à l’étatembryonnaire.Cependant il faut éviter de soumekre les banques islamiques à unedoubleréglementaOonquilespénaliseraitetconduiraitàunebaissedeleurcompéOOvité.LaréglementaHonetlecontrôleenvigueurA Otre d’exemple, considérons le cadre de la réglementaOon et ducontrôleexistantdansquelquespaysmembresdelaBID.Laplupartsontdes pays a système dual, c’est-à-dire où coexistent banquesconvenOonnellesetbanquesislamiques .LasituaOonestgénéralement23
lasuivante:- LesnormesinternaOonalessontadoptées(ycomprislesprincipesdu
ComitédeBâle),malgrélesdifficultésrelaOvesaucalculdesrisquesdesacOfs,créesparlesmodesdefinancementspécifiques;
- Lesbanquesislamiquessontsuperviséesparlesbanquescentrales;- Les banques islamiques sont, pour la plupart des pays, contrôlées
dans lecadredessystèmes internaOonauxdecontrôledesbanquescommercialesenvigueur;
- Laconformitéaveclesnormesétabliesparl’AAOIFIn’est,engénéral,pasréalisée.
INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION 22
BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « réglementation et contrôle des banques islamiques », 2000.
Seuls l’Iran, le Pakistan et le Soudan sont des pays où le système financier est 23
entièrement islamisé.
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3. Lanormalisa*ondusystèmecomptableislamiqueLa comptabilité doit satisfaire les besoins d’information des différentesparties prenantes sur les activités des institutions en général: leursituation financière, leur performance, les risques encourus. En ce quiconcernelesinstitutionsfinancièresislamiques,lespartiesprenantssontnombreuses: les actionnaires actuels et potentiels, les dirigeants, lesclients(déposantsouemprunteurs),lesemployés,lesanalystesfinanciers,lesorganismesdecontrôleetderégulation,etc.
Le système comptable des insOtuOons financières islamiques a pu etpeutconOnueràapparaîtrecommepeutransparent,d’abordàcausedelajeunessedesinsOtuOonsquiontétécréésetsesontdéveloppéestrèsrapidement dans différents pays soumis à des réglementaOonsnaOonales différentes, puis parce que les produits nouveaux et lesnouveaux modes de foncOonnement exigent des règles spécifiques àimaginer .24
LamondialisaOonaconduitàdesbesoinsaccrusd’homogénéisaOonetde transparence. Les informaOons produites doivent être claires,explicitesetcomparables.Se pose alors le problème de l’adéquaOon entre des standardscomptablesetfinanciersspécifiquesetlesnormesinternaOonales.
L’organismedenormalisaHon:l’AAOIFI❖ Historiqueetmission
C’est une insOtuOon implantée à Bahreïn en 1991 , à l’iniOaOve de25
plusieurs groupes bancaires . Financée au départ par ses fondateurs,26
L’ensemble des produits offerts par les banques islamiques en Tunisie sont 24
actuellement traités conformément au système comptable des entreprises tunisiennes sans aucun traitement particulier qui prend en compte leurs spécificités contractuelles et Shari’atiques. Ainsi, ils sont considérés en tant que crédits ordinaires à la clientèle sans aucune distinction des autres types de crédits conventionnels et sont présentés au niveau des états financiers des banques islamiques en Tunisie parmi les crédits et créances sur la clientèle et sont comptabilisés en tant que tels dès la mise à la disposition des fonds objet du contrat de financement au client concerné.
Créé en Algérie en 1990. 25
Al Baraka (Bahreïn), Al Rajhi (Arabie Saoudite), la BIB (Bahreïn Islamic 26
Bank), la BID (Banque Islamique de Développement), Bukhari capital (Malaisie), la KFH (Koweït Finance House).
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ses ressources proviennent actuellement de la coOsaOon de sesmembres.
SonobjectifestdepromulguerdesstandardsbaséssurlesprincipesdelaShari’a pour les institutions financières islamiques et de contribuer àl’expansiondel’industriefinancièreislamique.Acetitre,elledispensedesprogrammesdeformationàlacomptabilitéetàl’auditdontlecontenuestconformeauxrèglesetprincipesdelaShari’a.Sesmembressontissusdedifférents horizons. On y trouve, outre les membres fondateurs, desmembres associés (représentants des institutions financières islamiques,membres de l’Académie du Fiqh), des représentants des institutions derégulation(banquescentrales),desobservateurs(membresd’organisationset d’associations professionnelles, comme les cabinets d’auditinternationaux, des savants de la Shari’a). Cette diversité lui assure uneindépendancecertaine.
L’AAOIFIeffectueungrostravaild’adaptaOondesnormesinternaOonalesaux parOcularités des insOtuOons financières islamiques. Commel’indiquel’étuderelaOveàlaréglementaOonetaucontrôledesbanquesislamiques déjà citée , une telle adaptaOon est nécessaire pour les27
raisonssuivantes:1. Les produits islamiques sont spécifiques, ils exigent chacun des
disposiOonscomptablesparOculières;2. Lesnormesdoiventêtreuniformiséesdansletempsetdansl’espace
(différentesrégionsetdifférentesinsOtuOons);3. LesnormesontàfairefaceàdesdomainesparOculiers,ainsilazakat;4. LesnormesdoiventfaciliterletravaildescontrôleursdelaShari’a;5. La transparenceestnécessaireencequiconcerne la responsabilité
desbanquesislamiques.
❖ Modedefonc*onnementC’estuneorganisaOonnonpermanente,structuréeainsi:- L’assembléegénérale,organedécisionnel;- Un conseil d’administraOon, dont les membres se réunissent, en
principe,unefoisparan;- Unsecrétairegénéral;
Etude Chapra et Khan; Règlementation et contrôle des banques islamiques; 27
IRTI; 2000.
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- Deux organes: l’AccounOngAudiOng Board et le Shari’a Board dontlesmembresseréunissentplusieursfoisparan.
Les normes sont élaborées et révisées en concertaOon avec lesorganismes représentaOfs de la profession. Les premières ont étéintroduitesen1993.
❖ LesnormesislamiquesLa liste des thèmes couverts par les normes donne une idée del’importance des travaux de l’AAOIFI. Les normes publiées comportentcinqparOes:Lacompa7bilité:comporte - LesobjecOfsetlesconcepts;- LesFinancialAccounOngStandards(FAS),aunombrede23,portent
sur:✓ Les états financiers des banques et insOtuOons financières
islamiques;✓ Les produits financiers: Mourabaha, moudharaba, moucharaka,
Salam,ijaraetIsOsna;✓ Lescomptesd’invesOssement;✓ Lesprovisionsetréserves;✓ Les états financiers, les provisions et réserves dans les
compagniesd’assurances;✓ Lesfondsd’invesOssement;✓ LesopéraOonsendevise.
L’audit: comporte 5 standards « AudiOng Standards for IslamiqueFinancialinsOtuOons»(ASIFI).La gouvernance: comporte 6 standards « Governance Standards forIslamiqueFinancialinsOtuOons»(GSIFI).L’éthique(ESIFI):comporte2standards.LaShari’a(SSIFI):comporte30standards.
2. Organisa7onetgouvernancedesbanquesislamiquesLes banques islamiques sont généralement des sociétés par acOonsrelevantdudroitclassique.Etant donné leur mission, à côté des organes habituels détenant lepouvoir juridique, comme le conseil d’administraOon, des organesspécifiquesdéOennentlepouvoirmoral,ainsilecomitédelaShari’a.Enconséquence, on se trouve face à une double gouvernance qui fait laparOcularitédecesétablissements.
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La structure des banques islamiques sera examinée par comparaisonaveccelledesbanquesconvenOonnelles:
2.2. Elémentsdel’organisa*onDansuneenOtéorganisaOonnelle,ondifférenciegénéralementainsilescentres de responsabilité: Les centres opéraOonnels, les centres desupportetlescentresdestructure.LescentresopéraOonnelssontceuxchargédel’acOvitédeproducOon.
DansunebanqueconvenOonnelle,onclasse lesacOvitésendifférentescatégories:▪ LesacOvitéscourantesdebanque(gesOondesdépôtsetmoyensde
paiement…)ouacOvitédeguichet;▪ LesacOvitésfinancières,dontlesacOvitésdemarché(achat/ventede
Otres, placements…), les acOvités de gesOon administraOve(conservaOon des Otres, gesOon des valeurs mobilières…) et lesacOvitésdeconseil(gesOondepatrimoine,ingénieriefinancière…).
L’organigramme des banques comporte donc une structure ou l’onretrouvedesenOtésspécialiséesselonlestypesd’acOvité.
Dans la plupart des banques islamiques les acOvités demarché et deconseil sont jusqu’à présent peu présentes et l’on trouve plutôt desenOtés chargées des acOvités courantes spécialisées par type declientèle (parOculiers, entreprises) et par type de produit (Mourabaha,ijara…).
2.2. Lesorganesdeges*onL’assemblée générale des acOonnaires désigne lesmembres du conseild’administraOonquidélèguesesfoncOonsàundirecteurgénéral.
❖ LeConseild’Administra*onPourêtremembreduconseild’administraOon, il faut remplir certainescondiOons:enprincipe,êtremusulman,disposerd’unnombred’acOonsindiquédans lesstatutsetnepasexercerdefoncOonsdans labanque.La durée du mandat est de 3 ans. Le nombre d’administrateurs estindiqué dans les statuts, ainsi que les pouvoirs et les modalités defoncOonnementduconseil.
Les dirigeants managers exercent leur foncOon sous le contrôle duconseil d’administraOon. Leur rôle est difficile car ils doivent tenter deconcilier la raOonalité économique et les contraintes de laréglementaOon islamique. (Il [ledirigeant]doitgérerdeuxsystèmesdelogiquepotenOellement contradictoiresà savoirun logiqued’efficience
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et une logique de mainOen et de protecOon des valeurs éthique etreligieuses. Ces logiques s’expriment à travers le système de doublegouvernancequicaractériselesbanquesislamiques),(Siagh,2003).
❖ LeShari’aSupervisoryBoard(SSB)LescomitésdesupervisionShari’a,enanglaisShari’aSupervisoryBords,est un organe obligatoire qui peut être définis comme des « comitésconsultaHfs composés de spécialistes en loi islamique (Shari’a scholars)qui seprononcent sur la conformitéà la Shari’adesproduitsfinanciersproposés» . Ilsexercent leurcontrôleauregardduFiqhAl-Muamalat28
etréalisentcequel’onpourraitappelerun«auditShari’aHque».
Les jurisconsultes connus sont ainsi très sollicités, certainsapparOendraientàplusdetrenteconseils,d’autresferaientparOed’unecinquantaine de conseils. Il est vrai, comme il a été indiqué ci-dessus,que le profil exigé est rare puisque la foncOon suppose desconnaissances tant dans le domaine religieux que dans le domainebancaireetéconomique.
➢MissionsduShari’aSupervisoryBordLesinterventionsdesShari’aSupervisoryBordsontétéontdéterminéparl’AAOIFI,ainsiquel’IFSB:- Assister les insOtuOons dans l’élaboraOon des contrats et des
produits qui soient en conformité avec les principes du droitmusulman;
- CerOfier l’acceptabilité des instruments financiers à travers desfatwas;
- VérifierquelestransacOonssontconformesauxfatwasémises,- VérifierlecalculetlaliquidaOondelazakat;- Distribuer les revenus non conformes à la Shari’a à des œuvres
caritaOves.
➢Délibéra*onsduShari’aSupervisoryBordAfin de veiller à la cohérence de l’ensemble de la finance islamique,l’IFSBrecommandequelesdécisionssoientprisesparconsensus .29
Jusqu’à présent, aucun système de supervision des comités Shari’a n’aétéélaboréenTunisie. Ilapuêtreproposédanscekehypothèsede«recourir à une organisaHon non-gouvernementale qui regrouperait des
Élyes JOUINI et Olivier PASTRÉ, « La finance islamique - Une solution à la 28
crise ? », 2009. IFSB, Principes Directeurs IFSB-10 (2009). 29
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spécialistesenfiqhetdesspécialistesdudomainebancaireetfinancier» . Ce concept quant à lui seul reste inefficace comme on va le30
démontrerdanslasecOonsuivante.
Fadi ACHI et Élisabeth FORGET, « La gouvernance des comités Shari’a », 30
2011.
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CHAPITRE2:MODESDEFONCTIONNEMENTETANALYSECRITIQUEDESSYSTEMESDEGESTIONDESPRODUITSFINANCIERSISLAMIQUESSECTION1:LESPRINCIPAUXPRODUITSFINANCIERSISLAMIQUES:MODESDEFONCTIONNEMENT
1. ProduitsbaséssurleprincipedePartagedesPertesetProfits1.1.LecontratMoudharaba
Ils’agitd’uneformed’associaOonentrelecapitalfinancierd’unepartetletravaildel’autre.LagesOondel’affaireesttotalemententrelesmainsdutravailleur«Mourdhareb»alorsquelesacOfsacquisgrâceaucapitalavancédemeurent lapropriétédu«Rabalmal».Lesprofitsnetssontpartagés entre les deux parOes suivant des proporOons déterminéesd’avancealorsquelapertesurlecapitalestàlachargeduseul«Rabalmal».Danscecas,labanquejouelerôlede«Mourdhareb»etaffichesonaccordpour le principedepartager les profits avec les détenteursdescomptes.
1.2. LecontratMoucharakaLaMoucharakaestuneassociaOonentredeuxparOes(ouplus)danslecapitald’uneentreprise,projetouopéraOonmoyennantuneréparOOondesrésultats(pertesouprofits)dansdesproporOonsconvenues.Elleestbaséesur lamoralitéduclient, larelaOondeconfianceet larentabilitéduprojetoudel’opéraOonainsiquesurlaréparOOondesrisquesentreles associés. Par ailleurs, la Moucharaka, telle que praOquée par lesbanques islamiques nouvelles, se présente le plus souvent sous formed’une contribuOon au financement de projets ou d’opéraOonsponctuelles proposées par la clientèle. Ceke contribuOon se réalisesuivantdeuxformules:
- LaMoucharakapermanente:Labanqueparticipeaufinancementduprojetdefaçondurableetperçoitrégulièrementsapartdesbénéficesensaqualitéd’associécopropriétaire. Ils’agitenl’occurrencepourlabanqued’unemploiàlongoumoyentermedecesressourcesstables(fonds propres, dépôts participatifs... ). L’apport de la banque peutrevêtir la forme d’une prise de participation dans des sociétés déjàexistantes,d’unconcoursàl’augmentationdeleurcapitalsocialoulacontributiondanslaformationducapitaldesociétésnouvelles(achatou souscription d’actions ou de parts sociales). Ce type deMoucharaka correspond dans les pratiques bancaires classiques auxplacements stables que les banques effectuent soit pour aider à la
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formationd’entreprisesoutoutsimplementpours’assurerlecontrôled’entreprisesexistantes.
- LaMoucharakadégressive(Moutanaqissa):LabanqueparOcipeaufinancement d’un projet ou d’une opéraOon avec l’intenOon de sereOrer progressivement du projet ou de l’opéraOon après sondésintéressement total par le promoteur. Ce dernier versera, àintervalle régulier à la banque, la parOe de bénéfices lui revenantcomme il peut réserver une parOe ou la totalité de sa propre partpour rembourser l’apport en capital de la banque. Après larécupéraOon de la totalité de son capital et des bénéfices quiéchoient,labanquesereOreduprojetoudel’opéraOon.
2. Lesopéra7onscommerciales
2.1. LecontratMourabahaLaMourabahaestuncontratdeventeauprixderevientmajoréd’unemargebénéficiaireconnueetconvenueentrel’acheteuretlevendeur.LaMourabahapeutrevêOrdeuxaspects:- TransacOondirecteentreunacheteuretunvendeurquiexposeàla
ventesamarchandisesanspréalableordreoupromessed’achatdupremier.
- TransacOon triparOte entre un acheteur final (ou donneur d’ordred’achat), un premier vendeur (le fournisseur) et un vendeurintermédiaire(exécutantdel’ordred’achat).
Ceke dernière formule a été retenue dans les praOques bancairesislamiques.Labanqueintervientenqualitédepremieracheteurvis-à-visdu fournisseuretderevendeurà l’égardde l’acheteurdonneurd’ordre(leclient).Labanqueachètelamarchandiseaucomptantouàcréditetla revend au comptant ou à crédit à son clientmoyennant unemargebénéficiaireconvenueentrelesdeuxparOes.L’innovaOon du système de financement islamique relaOvement à laMourabaha fut d’en faire une techniquedefinance indirecte et ce, enapportant certains ajustements aux ventes à crédit classiques. Cesajustements sont dictés par la volonté de ne pas trop s’écarter de lanature classique des banques en tant qu’intermédiaires financiersmanipulantdesdocumentsplutôtquedesmarchandises.
2.2. Lecontratijara
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C’estuncontratde locaOondebiens,assorOd’unepromessedeventeauprofitdu locataire. Il s’agit d’une techniquedefinancementqui faitintervenirtroisacteursprincipaux:lefournisseur(fabricantouvendeur)dubien,lebailleur(enl’occurrencelabanquequiachètelebienpourleloueràsonclient)etlelocatairequilouelebienenseréservantl’opOonde l’acquérir définiOvement au terme du contrat de locaOon. Dans cegenredefinancement,lesbanquesislamiquesontvuunetechniquequis’accommodeavec leurorientaOonaussibiendans l’effortdeconcouriraudéveloppementdumondemusulmanquedansunstrictrespectdelaShari’a puisque ceke opéraOon est considérée comme étant licite etconforme aux préceptes du droit musulman . De la définiOon31
précédente, il découle que le droit de propriété du bien revient à labanque durant toute la période du contrat, tandis que le droit dejouissancerevientaulocataire.
2.3. LecontratIs*sna
L’Istisnaestuncontratd’entrepriseenvertuduquelunepartie(Moustasni)demande à une autre (Sani) de lui fabriquer ou construire un ouvragemoyennantunerémunérationpayabled’avance,demanièrefractionnéeouà terme. Il s’agit d’une variante qui s’apparente au contrat Salam à ladifférence que l’objet de la transaction porte sur la livraison, nonpas demarchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant subi unprocessusdetransformation.Laformuledel’Istisna,miseenpratiqueparune banque islamique peut revêtir l’aspect d’une opération triangulairefaisant intervenir aux côtés de la Banque, le maître de l’ouvrage etl’entrepreneurdanslecadred’undoubleIstisna.
2.4. LecontratSalam
Le Salam peut être défini comme étant un contrat de vente aveclivraison différée de la marchandise. Ainsi, contrairement à laMourabaha,ils’agitd’uneventeàcréditàl’enversoùleprixestpayéaucomptant alors que la marchandise n’est délivrée que plus tard. EnpraOque la banque (acheteur) passe une commande à son client pourune quanOté donnée de marchandises, d’une valeur correspondant àsonbesoindefinancement. Le client (vendeur) lui adresseune facture
Séminaire de l’IIRF de la Banque Islamique de Développement à Djeddah: Le 31
leasing « Ijara» par Abdessatar Khouildi.
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proformaindiquantlanature,lesquanOtésetleprixdesmarchandisescommandées.LesdeuxparOes,unefoisd’accordsurlescondiOonsdelatransacOon, signent un contrat de Salam reprenant les clausesconvenues.Parallèlement, lesdeuxparOessignentuncontratdeventepar procuraOon par lequel la banque autorise le vendeur à livrer ou àvendre(selonlecas)lesmarchandisesàuneOercepersonne.Levendeurs’engage, sous sa pleine responsabilité à recouvrer et à verser lemontant de la vente à la banque. A l’échéance, au cas où la banqueaurait choisi de mandater le vendeur pour écouler les marchandisespoursoncompte,cedernierlesfacturerapourlecomptedelabanqueet livrera les quanOtés vendues en prenant soin, si la banque le jugenécessaire,d’exigerdesacheteursde faire viser lesbonsd’enlèvementauxguichetsdecekedernière(mesuredesOnéeàpermekrelesuivietlecontrôledel’opéraOon).
3. Lescomptesbancaires
3.1.LescomptescourantsCes comptes sont quasiment idenOques à ceux des banquesconvenOonnelles.LesdroitetobligaOonsrespecOvesdudéposantdelabanquesontlessuivants:Labanque,gardiennedesfonds:
- neverseaucunerémunéraOon;- uOliselesfondsselonsongré;- exigeunsoldetoujoursposiOf;- jouit des fonds reOrés du placement des fonds déposés, en
contreparOeassumelesperteséventuelles.Leclient:
- peutreOrersonargentàtoutmoment;- estassurédepouvoirrécupérerlemontantdéposé;- neperçoitaucune rémunéraOonmais labanqueneprélèvepas
defraisdegesOon.Peutbénéficierdesservicesclassiquesdesbanques:carnetdechèques,opéraOonsdevirement,etc.
3.2.Lescomptesd’épargnesCe sont des comptes de dépôts à terme, basés sur le principe de laparOcipaOon.L’objecOfdecescomptesestd’inciterlesgensàépargner.Cescomptessontpeurépandus.LesmodalitésdefoncOonnementsontgénéralementlessuivantes:
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Leclient:- nereçoitpasl’intérêt,labanqueneluigaranOtniunrendement
déterminé,nileremboursementducapitaldéposé;- n’aaucundroitderegardsurlamanièredontlabanquegèreles
fonds;- doit prévoir la banque s’il désir reOrer des fonds, le délai de
préavisétantpréalablementprécisé.
Labanque:- gèrelesfondscontrelesfraisdegesOon;- verse une parOe de son résultat selon le taux de réparOOon
convenuetlesoldemoyenducompte;- estresponsableencasdenégligencedesapartdanslamanière
degérerlesfonds.
3.3.Lescomptesd’inves*ssementIls consOtuent la principale source de fonds des banques islamiques.LeurmodedefoncOonnementesttoutàfaitconformeauxprincipesdela Shari’a puisqu’ils sont basés sur le principe de PPP et associent lefacteurcapitaletlefacteurtravail.CaractérisHquesIls s’apparentent plus à un achat d’acOons qu’à un dépôt de typeconvenOonnel.Eneffet, iln’yapasdegaranOederemboursementà lavaleur nominale, les déposants n’ont pas de rémunéraOon fixe, leurrémunéraOonestbaséesurleprincipedupartagedeprofitsetdepertesdelabanques.Paruncontrat,leclientautoriselabanqueàinvesOrlesfondsdansdesprojets. Le contrat doit contenir toutes les modalités relaOves auxopéraOons envisagées: objet, échéance, règle de partage, etc…. Lapériodededépôtestgénéralementcompriseentre6moiset3ans,voireplus. Elle peut être renouvelée; la banque touche une commission degesOon, « les dividendes » sont donc calculés après déducOon de lacommission.Différentscomptesd’invesHssementOnpeutdisOnguerdeuxgrandescatégoriesdecomptes:lescomptesstandards(nonaffectés)etlescomptes«affectés».- Les comptes standards s’appellent encoredépôts d’invesOssements
illimités (ounonrestricOfs). Les fondssontalors intégrésdansceuxde la banque pour consOtuer un pool d’invesOssements. LarémunéraOon a lieu en fin d’année. La banque intervient
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successivement comme moudhareb, puis comme rab-el-mal. Cescomptes sont, en principe, moins risqués pour le client puisquel’invesOssementportesurplusieursopéraOons;
- Les comptes « affectés » s’appellent encore des dépôtsd’invesOssements limités (ou restricOfs). La banque dispose desfonds selon les indicaOons du dépositaire. Les fonds déposés nepeuvent alors être mélangés avec ceux de la banque. LarémunéraOonalieuenfind’opéraOon.
ModalitésdefoncHonnementdescomptesAlabasedecestypesdedépôt,ilyauncontratdetypemoudharaba.EnpraOquec’estlabanquequifixedesvariablesessenOelles:
- Lecapitalminimum;- Letempsminimum;- Le%deréparOOon.
Le problème important pour la banque est celui de la maitrise desrisques, d’où les précauOons au départ: la nécessité d’effectuer uneétude sérieusede faisabilité, le recours à la diversificaOon (secteurs etzones) et la consOtuOon de réserves pour compenser les perteséventuelles.
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SECTION2:ANALYSECRITIQUEETLIMITESDELAFINANCEISLAMIQUE
1. Cri7queopéra7onnelleetdeges7on
1.1. Limites posées par l’applica*on de la réglementa*oninterna*onale
L’applicaOon de la réglementaOon internaOonale n’est pas sans poserquelques problèmes: D’abord, elle favorise l’expansion des modes definancement les moins risqués, ceux basés sur les opéraOonscommerciales achat/vente au détriment des opéraOons parOcipaOves.Ensuite,ellemetsurunmêmeplan,quantàl’évaluaOondesrisques,lesdépôtsàvueet lesdépôtsd’invesOssement.Or cesdernierspartagentles risquesde la banque. Enfin, la parOcularité de la finance islamiqueestdeseconformeràlaShari’a.
➢Letraitementdescomptesd’inves*ssementsLa réglementaOon bancaire internaOonale met sur le même plan lescomptesdedépôtsetlescomptesd’invesOssements,orcesderniersnepeuventêtreconsidéréscommedesdépôts.Ilsnepeuventnonplusêtreconsidérés comme des parOcipaOons au capital de la banque, lesdéposantn’ayantpaslesdroitsakachésauxacOons.Ainsi,ilsnepeuventparOciper aux réunionsdes acOonnaires et être représentés au conseild’administraOon.D’oùdes interrogaOonsàproposdu«statut»decesfonds: faut-il les intégrer dans le capital de la banque ? Faut-il lesconsidérer comme des quasi-fonds propres ? Faut-il les considérercommedesacOfshors-bilan?Selon l’étude de Charpa et Khan (2000), « en prenant en compte lanaturespécialedesdépôtsd’invesOssementsetlesrisquesencourusparles acOfs des banques islamiques, l’applicaOon des normesinternaOonalesdesuffisanceducapitalestdevenuunetâchedifficile».Ces auteurs font remarquer que la nature spécifique des dépôtsd’invesOssements a conduit certaines banques islamiques à les placerhors-bilan,cequiestcontraireauxnormespréconiséesparl’AAOIFI.Dans lagesOondescomptesd’invesOssements, lesbanques islamiquesassument un risque spécifiquenon couvert par les accords deBâle: lerisquecommercialdéplacé.Ce risque fait référence aux pertes que la banque islamique absorbepour s’assurer que les Otulaires des comptes d’invesOssementparOcipaOfs sont rémunérés à un taux de rendement équivalent à untaux compéOOf et ce, par pression commerciale. La banque islamiquepeut décider de réduire sa marge afin d’assurer une rémunéraOon
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compéOOveàsesclients.Onassistealorsàuntransfertd’unepartdesprofitsdesacOonnairesverslesOtulairesdescomptesd’invesOssement.Il y a donc un transfert de risque, théoriquement supporté par laOtulaires des comptes d’invesOssement, vers les acOonnaires, d’où lenomakribuéàcerisquespécifique:lerisquecommercialdéplacé.
1.2. Problèmeposéparlepartagedesprofitsetpertes(PPP)Dans un souci commercial, les banques islamiques se réfèrentgénéralement pour le calcul du taux de rendement des CIP à desbenchmarks basés sur des taux d’intérêt couramment uOlisés parl’industriebancaireconvenOonnellecommeleLIBOR.Toutefois,lecalculdelarentabilitédesCIPseferadifféremmentselonlacatégoriedecomptes:
➢LesdépôtssontlimitésouaffectésLesprincipessuivantssontgénéralementappliqués:- LesopéraOonsrelaOvesàchaqueopéraOon,ouprojet,sontretracées
dans un document prévu à cet effet, sorte de compte spéciald’invesOssement;
- LarémunéraOonrevenantaudéposantestcalculéeà l’échéancedel’opéraOon,ouenfindeprojet;
- Seules les charges directes affectables au projet sont prises encompte dans le calcul de la rentabilité, les charges généralesd’exploita*onde labanque–difficilement répar*ssablesentre lesprojets – sont couvertes par la par*cipa*on de la banque auxprofits;
- La banque remet au déposant un document comptable explicaOf,unenotedecrédit,quireprendlacomptabilitérelaOveàl’opéraOon.
Leprofitqui en résulte,diminuéde la rémunéraOonde labanque,estensuitepartagéentrelesdifférentsinvesOsseurs/déposants.Lesystèmed’informaOon relaOf à ces comptes est déconnecté de celui de lacomptabilité financière dans les banques ou les comptesd’invesOssements limités sont présentés hors-bilan et traitesconformémentà laconvenOoncomptabledeprééminencedu fondsurlaforme ,c’est-à-diredanslaplupartdesbanques.32
➢LesdépôtssontillimitésLesdéposantsparOcipentalorsaurésultatdelabanque.L’esOmaOondesprofits est, dans ce cas, effectuée par période, la liquidaOon a lieuchaquefind’annéeàparOrdelacomptabilitéfinancière.Lesproblèmes
Voir Partie II32
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quiseposentsontdedeuxordres:lerésultatàconsidérer,laréparOOondurésultat.La déterminaOon du résultat à prendre en considéraOon est parfoisdélicate, ainsi en cas d’acOvités mulOples de la banque et lorsque labanqueréalisedesopéraOonspoursonproprecompte.UnsystèmederéparOOondeschargesindirectesdevraêtremisenplaceafindecernerlerésultatengendréparchaquecatégoried’acOvités.
EncequiconcernelaréparOOondurésultat,labanquerecourtalorsàlaméthodeuOliséeparlesbanquesconvenOonnelles,lorsqu’ellescalculentles intérêts débiteurs: la méthode des nombres, dite méthode desnumars danslesbanquesislamiques.Unebanquenepeutpasmekre33
sur le même plan et rémunérer de la même manière des soldes demontantsdifférentsplacéspendantdesduréesdifférentes.Laméthodedes nombres consiste à rendre les soldes homogènes, en ramenantchaqueunitémonétaireàl’unitémonétaireparjour.LenombreestégalaumontantdusoldemulOpliéparlenombredejoursdurantlesquelslesoldeaétéidenOque.Ainsiunmontantde1000,placédurant10jours,estéquivalentàunmontantde10000placédurantunejournée.
Illustra7ondelaméthodedesNumars:Supposonsunebanqueadeuxdéposantsdontlescomptessontlessuivantsdurantl’annéeN:
Désigna7ons Date Dépôts Retraits Soldes Nombres Explica7on
Déposant1
01/02/2014 10000 10000 300000
10000*30jours
01/03/2014 20000 30000
1800000
30000*60jours
01/05/2014 30000 60000
5400000
60000*90jours
01/08/2014 - 60000 - -
01/10/2014 30000 30000 600000
30000*30jours
Recommandée par l AAOIFI, en l’absence de substitut. 33
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Supposons que le résultat à reparOr est de 18 000 au cours de lapériode,50%pourlabanqueet50%pourlesdéposants.
▪ Ledéposant1recevra:18000*50%*12000000/(12000000+18000000)=3600
▪ Ledéposant2recevra:18000*50%*18000000/(12000000+18000000)=5400La réparOOondurésultatdevraensuite tenircomptedumontantde ladate des dépôts et des dates des retraits car les fonds peuvent êtredéposéspourdesmontantsetdesduréesdifférentes.Ceke technique est contraire au principe de partage de pertes et deprofits(PPP),Eneffet,ledéposantencaissesesprofitsàladateduretraitenfoncOondumontantetdeladuréedudépôt(mêmeencasdeperteréelle). Ceci implique que rendement des comptes d’invesOssementparOcipaOfsnedépenddoncdelarentabilitéréelledel’acOfsous-jacent.Toutefois, Abdoullâh Ibn 'Amr (que Dieu l'agréé) rapporte que leProphète(PBSL)adit:"Iln'estpaslicitedecombinerunempruntetunevente,nidespécifierdeuxcondiOonsdansunevente,nide*rerprofit
01/11/2014 35000 65000
3900000
65000*60jours
Total1 125000 60000 6500012000
000
Déposant2
01/01/2014 50000 50000
7500000
50000*150jours
01/06/2014 50000 100000
9000000
100000*90jours
01/09/2014 - 100000 -
01/12/2014 50000 50000
1500000
50000*30jours
Total2 150000100000 50000
18000000
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de ce dont il n’est pas encore garan*t , ni de vendre ce qui ne34
t'apparOentpas."(TradiOonauthenOfiéeparA�rmidhietAlAlbâni). 35
En conséquence, les banques islamiques doivent abandonner ceketechnique des Numars et avoir des techniques et systèmes degesOonalternaOfsquiserontconformesàlaShari’a.2. Transparencedesinforma7onsrapportéesConsciente de l’ampleur du risque de non-conformité à la Shari’a,l’AAOIFIaadoptédesmesuresrelaOvesauxobligaOonsdetransparence,danscesens,elleaémis9Normestraitantlagouvernance,l’auditetlaconformitéShari’a:- GSIFI n°1 Les comités de supervision de la Shari’a: DésignaOon,
composiOonetrapport;- GSIFIn°2L’auditShari’a;- GSIFIn°3L’auditShari’aInterne;- GSIFIn°4Lescomitésd’auditetdegouvernancepourlesinsOtuOons
financièresislamiques;- ASIFIn°1LesobjecOfsetprincipesd’audit;- ASIFIn°2Lerapportd’audit;- ASIFIn°3lestermesd’engagementd’audit;- ASIFIn°4lestravauxd’auditdeconformitéauxprincipesdelaShari’a
parunauditeurexterne;- ASIFI n°5 la responsabilité de l’auditeur dans la détecOon de la
fraude.Toutefois, il existe aumoins deux types de contrôles Shari’aOques: uncontrôleinterneetuncontrôleexterne,parfoiscomplétéparuncontrôlecentralauniveauétaOque .Lecontrôleou l’audit interneestdévoluà36
ungroupedevérificaOoninterneàlabanqueislamique;sesmissionsselimitentauxopéraOonsquoOdiennes.Sesmembressontdessalariésdel’insOtuOon financière, qui répondront de leurs éventuelles fautesprofessionnelles selon les règles du droit du travail. Le rôle de cecontrôleur est limité aux opéraOons quoOdiennes; il n’a pas le rôled’iZaa , mais simplement de vérificaOon de la bonne applicaOon des37
fatawasetdesstandardsdéclarés.
34 أخرج الترمذي عن ابن عمر رضي هللا عنھما أن رسول هللا صلى هللا علیھ وسلم " نھى عن سلف
وبیع ، وشرطین في بیع ، وبیع ما لیس عندك ، وعن ربح ما لم یضمن. " Mohamed Salah Al Othaymeen, « ;« 35 الشرح الممتع على زاد المستقنع - المجلد العاشر
1999. F. ACHI et É. FORGET, « La gouvernance des comités Shari’a ». 36
L’iftaa est l’art de déclarer une fatwa. 37
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Lecontrôleexterneest,quantàlui,lefaitdelaShari’aSupervisoryBordet de l’auditeur financier externe qui ne sont pas des employés de labanque.L’audit interne vérifieque l’insOtuOonest conformeà la Shari’a et quechaque incident de non-conformité a été enregistré, remonté auxinstancesconcernéesetrecOfié,tandisquel’auditexterneeffectueunerevueannuellepourdonnerplusdecrédibilitéà l’insOtuOonetvérifierque les disposiOfs internes de conformité et d’audit Shari’a ont étécorrectementassurés.Les textes normaOfs sont le principal élément et support detransparence Shari’a, étant donné que leur structure et leur contenufournissentlescritèresd’auditetindiquentdonccommentl’auditdoitsedéroulerdanslecadred’undisposiOfspécifique.Dèslors,leursexamensuscitedenotrepartlesremarquessuivantes:
❖ Le référentiel Shari’atique de l’AAOIFI comporte une faille majeure auniveaudelapartieintroductionindiquantquelesnormesShari’atiquesnepeuventsesubstituerauxavisdesjurisconsultesdesSSB.Cettefailleestàl'origine de divergences dans les avis, fatawas et interprétations.Cependant l’un des obstaclesmajeurs au développement de la financeislamiqueest ladivergenced’opinionsentre lesdifférentsComitésde laShari’a.Lesopinionspeuventnonseulementêtredifférentesd’unpaysàun autremais peuvent aussi être distinctes d’un courant religieux à unautre.
❖ Selon le § 18 de la ASIFI n°2, l’auditeur externe (financier) doitclairement menOonner dans son rapport que les états financiersdonnent une image fidèle, et ont été établis conformément auxdisposi*ons de la Shari’a tel que déterminée par le Shari’aSupervisoryBoard.OnremarqueicilerenvoiauxdisposiOonsdelaShari’a telquedéterminéepar leSSB;cequi implique la référenceauxfatawasduSSBadoptésdanslapréparaOondesétatsfinanciers,quivariaient fortementetpouvaientprovoquerdesconfusionsvis-à-visdumarchéetdesuOlisateursdesétatsfinanciers.
❖ Le concept du SSB, tel que définit et appliqué par les banquesislamiquesfavoriselecumuldetachesincompaOblesauxniveauxdela concepOon (l’i�aa, concepOon des contrats…), l’autorisaOon(autorisaOon des produits financiers et des transacOons) et lecontrôle (audit conformité Shari’a). Ceci risque d’engendrer des
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dysfoncOonnementsetd'irrégularitésaffectantaussibienlaqualitédesfatawasémisquel’efficacitédel’audit.
❖ Acesujet,Dr.AbdulBariMUSHALnousdécritlesconséquencesdecekesituaOon:‑ 38" On réaffirme, d’après notre parOcipaOons aux travaux des SSB;qu’ils praOquent l’i�âa et instaure les lois, et procèdent par eux-mêmes ou par intérim, a l’audit Sharia. Sous prétexte de la nonséparaOon des foncOons le cumul des taches incompaObles, Enconséquence, ils se permekent souvent de changer les fatawasqu’ils ont imposé préalablement pour que les résultats deconformitéShari’anesoientpascontradictoires."
❖ Enfinetdanslapratique,laplupartderapportsd’auditShari’anefontaucuneréférenceàl’AAOIFI.Enrevanche,certainsrapportsrappellentquel’applicationdesrèglesdelaShari’aestduressortdeladirectionde la banque, d’autres précisent que l’audit est effectué en accordavec les règlesetprincipesde laShari’a, telsquedéterminéspar leconseilde laShari’ade labanque . Il s’agitdonc,danscecas,d’un39
contrôle de conformité aux règles définies par la direction de labanqueouleSSB.
SECTION 3: L’AUDIT CONFORMITE SHARI’A EXTERNE: BESOINSHARI’ATIQUEETNECESSITEECONOMIQUE
Etant donné la dimension religieuse du système bancaire et financierislamique,lesopéraOonsdoiventêtreenconformitéauxexigencesdelaShari’a, pour cela ils doivent être impéraOvement audités. Ce souci de
o38 " نؤكد من خالل المشاركة في الھیئات الشرعیة أنھا تفتي وتصدر التشریعات ثم تقوم بنفسھا (أو بتوكیل غیرھا) بالتدقیق الالحق وإظھار المالحظات على التطبیق، تحت ضغط عدم الفصل بین السلطات والجمع بین الوظائف المتعارضة، تنجرف في بعض األحیان لتغییر الفتوى أو المعیار الذي أصدرتھ من قبل حتى ال تكون نتائج التطبیق مخالفة للفتوى أو المعیار. إن خذا النوع من الممارسة یؤدي إلى عدم استقرار المعیار، كما یؤدي إلى تھمیش آلیات المسائلة خاصة إذا كانت الھیئة الشرعیة الخاصة تجد رأیا فقھیا یمكن أن تمرر على كل مخالفة أو انفالت. " /تقویم إسھامات المصارف المركزیة في المواءمة الشرعیة والرقابة والتنظیم للصناعة المالیة اإلسالمیة، عبد الباري مشعل، المؤتمر العالمي الثامن لعلماء
الشریعة، مالیزیا، أكتوبر2013. Geneviève Causse Broquet: « La Finance Islamique », 2009. 39
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conformitéauxprincipesdelaShari’aadonnénaissanceàunmodedefoncOonnement alternaOf et à des règles de gesOon plus rigoureusesmais aussi à de nouveaux risques spécifiques à l’industrie financièreislamique. En effet, la non-conformité à la Shari’a demeure l’un desrisques opéraOonnels majeurs auquel sont exposées les insOtuOonsfinancières islamiquesetquipeutavoirun impactnégaOfsur leurpartdemarché,leurrentabilitéetleurliquidité,voirmêmeleursurvie.
L’auditShari’aest l’examendelaconformitédel’ensembledesacOvitésd’uneinsOtuOonfinancièreislamiqueàlaShari’a.Cetexamenportesurlescontrats,lesaccords,lespoliOques,lesproduits,lestransacOons,lesstatuts,lesétatsfinanciers,lesrapports,etc.L’objecOfde cet audit est de s’assurerque les acOvitésdes insOtuOonsfinancièresislamiquesnesontpasencontradicOonaveclesprincipesetrèglesduFiqhAl-Muamalat.
Toutefois, l’audit Shari’a externe renforce des différents niveaux decontrôle:
➢Auniveaudesdisposi*fsnorma*fsL’auditvapermekredereleverlesécartsparrapportauxprincipesdelaShari’a.
➢Auniveaududisposi*fdeRiskManagementSil’unitédeRiskManagementdéfinitlespoliOquesdegesOondurisquede non-conformité à la Shari’a, l’audit va permekre d’apprécierl’efficacitéetlaperOnencedesdisposiOfsmisenplace.
➢AuniveauducontrôlepermanentL’auditvapermekred’évaluerl’efficacitédescontrôlesopérésparl’auditShari’a interne et émekre les recommandaOons adéquates pourrenforcercedisposiOf.Par ailleurs, l’audit Shari’a externe vapermekred’apprécier le systèmedegouvernanceShari’aenenOeren jouissantde l’indépendanceetdel’objecOviténécessairespourémekreunavisneutre.
Deplus,L’auditShari’aassisteetaccompagneledisposiOfdegesOondesrisquestoutaulongduprocessusetce,àtraverscequisuit:
➢Lorsdelaphased’iden*fica*ondesrisquesLecomitédesrisquesdéfinitlesdifférentstypesderisquesetlesseuilsd’exposiOon tolérables. Ces instrucOons sont prises en considéraOondans lecadrede l’élaboraOondespoliOquesde labanque islamiqueetlorsdelaconcepOondesproduitsetdesprocéduresinternes.
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L’audit Shari’a intervient dans chacune des étapes précitées enprésentant les conséquences et les risques de non-conformité à laShari’a encourus de chaque configuraOon et de chaque choixopéraOonnel.Eneffet, ils’agitdes’assurerquelesorientaOonsdéfiniesparlecomitédesrisquessontmisesenœuvreetce,enconformitéaveclesprincipesdelaShari’a.
➢LorsdelaphasedemesuredesrisquesL’audit Shari’a contribue à évaluer l’impact des risques auxquelsl’insOtuOonfinancièreestexposée.Eneffet, ils’agitdedisOnguerentrelesrisquesayantunimpactimportantetceuxayantunimpactmoyenoufaible.L’auditShari’adoitévaluerlesrisquesliésàchaquedisposiOfetàchaque procédure. Par exemple, un contrat deMourabahaqui sOpulequelabanquevendàsonclientunbienavantqu’ellenelepossèdeestnul et les revenus générés d’une telle transacOon ne vont pas êtreintégrés dans le résultat de la banque. A cet effet, l’audit Shari’a peutévaluerl’impactdechaquedécisionsurlerésultatetlaréputaOondelabanqueislamiqueafindelacorriger.
➢Lors de la phase de défini*on d’une stratégie de ges*on desrisques
Lesmissionsd’auditShari’apermekantd’idenOfier lesanomalieset lesécartsprésentantunrisqueimportantàlabanqueislamique.Al’issuedeces missions, l’auditeur émet des recommandaOons et despréconisaOonsafindecorriger lesanomaliesetdecouvrir lesrisquesyafférent. Ces recommandaOons doivent être perOnentes, réalisables etcontribueràlaréducOondesrisques.
➢Le rôle de l’audit Shari’a dans la réduc*on des risquesd’inves*ssement
Les banques islamiquesmobilisent les fonds en leur possession et lesallouent à des invesOssements en conformité avec les principes de laShari’a.Eneffet, il s’agitdefinancerdesacOvités licitesetrentablesenuOlisant des formules légales Si l’invesOssement est entaché d’uneirrégularitépar rapportà laShari’a, le revenugénéréestexcludeceluide la banque islamique, ce qui porte akeinte à sa performancefinancière.Enoutre,l’auditShari’apermetauxbanquesislamiquesdeseprémunircontrelesrisquesd’invesOssementetce,ens’assurantde:
➢LaconformitédesrevenusPour s’assurerde la légalitédes revenus, l’auditeurShari’adoitvérifier,parexemple,que:
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- Lesprojets illicites sont rejetésetquedans le casd’invesOssementillicites,lesrevenusgénéréssontapurés;
- LesélémentsessenOelsdescontratssontsaOsfaits.Parexemple,encasd’uncontratdevente, labanquedoitposséderlebienavantdelevendre;
- LesgaranOesontétéconsOtuéesenconformitéaveclesprincipesdela Shari’a. Parexemple,uneassurance souscritedans le cadred’unfinancementdoitêtreconformeàlaShari’a;
- LesclientsnefontpasappelàdespraOquesillicitespourseprocurerde la liquidité auprès de l’insOtuOon. Par exemple, la banque àtravers la formule Mourabaha l’acquisiOon, par une entrepriseindividuelle, d’un bien donné qui apparOent à l’associé unique. Enfait, ceke transacOon est assimilée à Bai’ Al- Inah puisqu’il s’agit40
d’acheteretvendreunbiendeetàlamêmepersonne
Cession Bail40
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DEUXIEME PARTIE: SPÉCIFICITÉS RÉGLEMENTAIRES ET DÉMARCHE
D’AUDIT
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INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE
Après avoir présenter au niveau de la première parOe le contexte etl’environnementdans lequel lesbanques islamiquesopèrent,quantausystèmedegouvernance,auxrèglesdegesOon,ladeuxièmeparOedecemémoireseraconsacréeauxrecommandaOonsenréponsesdeslimitesidenOfiés et a l’adaptaOon de la méthodologie d’audit à travers ladéterminaOon, dans le cadre d’un programme de travail détaillé, lesdiligences àmekreenœuvrepar l’auditeur et ce, dans le cadred’unemissiond’auditShari’aOque.
Nous proposons dans le cadre de ceke parOe de présenter, dans unpremier temps, les diverses soluOons que nous jugeons adaptées auxdifficultés liées au foncOonnementde cesbanques.Dansundeuxièmetemps, le deuxième chapitre traitera le posiOonnement envisageabled’une mission d’audit Shari’aOque dans les deux référenOels d’audit(AAOIFI et IFAC), nous étudierons ensuite les diligences spécifiquesrelaOves à la compréhension de la banque islamique et de sonenvironnement.NousprésentonsenfinuneconcepOond’unedémarched’audit.
CHAPITRE1:IMPLICATIONSREGLEMENTAIRES:GOUVERNANCE,CADRECONCEPTUELETTRAITEMENTSCOMPTABLESSECTION1:REGLESDEPRISEENCOMPTEETDECOMPTABILISATIONUn système comptable est inhérent à tout système économique etsocial,voirespirituel.Ilconvientdoncd'adapterlesystèmegénéralementadmis, celui du système européen continental, aux spécificités de lafinance islamique. Pour ce qui est des hypothèses de base et desprincipes, on constate donc une similitude certaine avec lesystème comptable internaOonal. En revanche, les documents àélaborerOennentcomptedesspécificitésdesbanquesislamiques.
➢LeshypothèsesdebaseLeshypothèsesservantà l'élaborationde la réglementationsont lessuivantes:l'unicitédel'entité,lacontinuitéd'exploitationetlastabilitédupouvoird'achatetdel'unitémonétaire:- L'unicité de l'entité (The Accounting Unit Concept) consiste à
considérer l'entité comme une entité indépendante, son patrimoineestséparédeceluidespropriétaires.
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- Lacontinuitéd'exploitationpeutêtreconsidéréecommeuncorollairede la précédente: la durée de vie de l'entité est déconnectée decelledespropriétaires.Ellen'estpasdéfinie,ilfautdoncdécouperletempsenpériodes(ouexercices)afindedonnerrégulièrementdesinformations aux intéressés et de procéder à des rémunérationspériodiques. En l'absence d'informaOons contraires fiables, onsupposedoncque l'activité continue sur lesmêmesbases, cequiades conséquences sur la comptabilité, notamment la praOque desamorOssements.
- La stabilité du pouvoir d'achat et de l'unité monétaire. C'estconsidérerque lepouvoird'achatet lavaleurde lamonnaie sontstables.C'estégalementnepastenircompted'uneaugmentationdela valeur qui serait due à l'écoulement du temps, doncrespecterl'interdicOondugharar.
Ceshypothèses sont cellesgénéralementadmisesdans le systèmeinternational, sauf la dernière, les IFRS prévoient une comptabilitéd'inflaOondanscertainessituaOons.
➢LesprincipesretenusIlssontconformesàceuxcommunémentadmis:- Lapertinence,quiexigequel'informationaitunevaleurprédictive,soit
vérifiableetdisponible;- La régularité, qui suppose la représentativité de la réalité,
l'objectivité,laneutralité;- Lacomparabilitédansletempsetdansl'espace;- La compréhensibilité, qui sous-entend l'utilisation de classifications
pertinentespour lesutilisateurs,des intitulés significatifs,unejuxtaposiOon des données connexes qui nécessitent descomparaisons.
Si ces principes sont conformes aux principes généralement admis, onnote toutefois une différence avec les normes IFRS. L'AAOIFI n'admetpasleprincipedelasuprématiedelasubstancesurlaformequel'onpeuttraduireparsuprématiedel'économiesurledroit.Enconséquence,danslacomptabilitéislamiqueonnetientpascomptedelavaleurréelledesbiens(actifs ou créances), sauf pour des actifs financiers côtés,mais de lavaleurdanslecontrat,demêmenesontconsidéréscommeactifsquecedont on est propriétaire. Le concept de prééminence du fond sur laformeseradéveloppédavantageauniveaudelasecOonsuivante.
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➢Lesétatsfinanciers 41
Lesdocumentscomptablesetfinanciersdesynthèseàproduirepar lesbanquessontdetroiscatégories:
1)LesétatsrelaOfsàl'acOvitébancaire:- lebilan;- lecomptederésultat;- letableaudesfluxdetrésorerie;- la variation des capitaux propres et la répartition des
profits.2)Les états financiers reflétant les variaOons des comptesd'invesOssementslimitésetéquivalents;
3) LesétatsrelaOfsà lamissionsocialede labanque(comptede lazakatetdufonds(qardhassan )).42
➢LareconnaissancedesfaitscomptablesRappelons qu'en comptabilité un événement comptable peut êtrereconnu, c'est-à-dire pris en considération en comptabilité, soit aumomentoù ildonne lieu àuneentréeouune sortied'argent, soitaumomentdela«réalité»del'événementquiestlacausedufluxdetrésorerie.Danslepremiercas,onparledecomptabilitédecaisse,dansledeuxièmecasdecomptabilitéd'engagement.Laplupartdesystèmescomptablesretiennentlacomptabilitéd'engagement.Ilenestainsidansle système comptable préconisé par l'AAOIFI dont les règles sont lessuivantes:
▪ En ce qui concerne les produits, le principe de base est qu'unproduit est reconnu lorsqu'il est réalisé. La réalisation suppose laréuniondescondiOonssuivantes:- leprocessusd'obtentiondudroitaurevenudoitêtrecomplet,
par exemple, pour une vente la livraison a été faite, pour unelocationletempsestécoulé;
- ilyaobligationderemettreàlabanqueunmontantdéterminéoufacilementdéterminable;
- lemontant doit être recouvrable avec un degré raisonnabledecerOtude.
▪ Pour lescharges, leprincipeestégalement la réalisationou lerattachement aux produits réalisés, ou le rattachement à la
Voir Annexe II41
Prêt sans contre partie42
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période (amorOssements, par exemple). Il s'agit donc d'unecomptabilité d'engagement qui confirme l'application du principede laprimautédudroit sur le fait, teinté toutefoisd'unedosederéalismeéconomique.
Quantautraitementdelazakat,l'AAOIFIaélaboréunstandardspécifiquerelatifàladéterminationdelabaseimposabledelazakat,soncalculetàsacomptabilisation,ilestpréciséque:- lesactifsdoiventêtreévaluésàleurjustevaleuraumomentducalcul;- la banque doit publier l’information sur la base du calcul et sur le
montantdurespectivementparchaquedétenteurd’unepartdecapitaletparlesdétenteursdescomptesd’investissementsparticipatifs.
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SECTION2:ANALYSEAPPROFONDIEDELACONVENTIONDELAPREEMINENCEDUFONDSURLAFORMEL’AAOIFIn’admetpasleprincipedelaprééminencedufondsurlaforme,contrairementaucadreconceptuelIFRS.Toutefois,lesnormesIAS/IFRSémises par l’IASB sont applicables aux opéraOons bancaires islamiquessouscondiOondurespectdelaprééminencedufondsurlaforme(oudelaréalitééconomiquesurl’apparencejuridique) .43
Pour leur comptabilité, les banques islamiques peuvent appliquer soitles IAS/ IFRS, soit des normes spécifiques plus soucieuses de la formejuridiquedescontrats,cellesédictéesparl’AAOIFI.CesdernièresnormessontdénomméesFAS(FinancialAccounHngStandards) .44
Les banques islamiques qui privilégient l’approche juridique (AAOIFI)cherchent à accroitre la légiOmité morale et envoient, à travers leursméthodes comptables, des messages de conformité des élémentsfinanciersàlaShari’a,carlaconformitéàlaShari’adépendfortementdel’exacOtudede lacomptabilité (exemple lacomptabilisaOonerronéedel’amorOssementaffecteleprincipedePPP).
Les banques islamiques qui privilégient l’approche économique (IAS/IFRS)cherchentàaccroitrelacomparabilitéinternaOonaledeleursétatsfinanciers. Elles esOment que la présence d’un SSB est suffisante pourgaranOr la légiOmité morale des services offerts, ce qui leur suffit àjusOfierleurpoliOquecomptable.
Concrètement, trois produits financiers (l’Ijara Muntahia Bekamlik,Mourabaha, comptes d’invesOssements parOcipaOfs CIP) peuvent êtreinterprétés différemment selon que la banque islamique se conformeauxformesjuridiquesouqu’elleoptealasubstanceéconomique.Ainsi, les traitements de ces produits seront analysés selon les deuxpoliOques, juridiqueetéconomique,enétudiant lesétatsfinanciersdedeuxbanquesislamiquesdelarégiondugolfe:BahreïnIslamicBankBIB(approche juridique) et Abu Dhabi Islamic Bank ADIB (approcheéconomique).
Price Waterhouse Coopers: « Growing pains: Managing Islamic banking risks 43
», 2008. Aldo Levy et Hichem Rezgui: Politique des banques islamiques et principe 44
comptable de la prééminence du fond sur la forme; N°452 Mars 2012 // Revue Française de Comptabilité.
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La différence entre l’apparence juridique et la réalité économique estparOculièrementpercepObleetvisibledanslecadredel’IjaraMuntahiaBekamlik(locaOon-financement),laMourabaha(créditclassique),etlesCIP (comptes d’invesOssements parOcipaOf ou dépôts classiquescondiOonnés).Onexpliqueci-dessouslescasdelijarah,delaMourabahaetdeCIP:
➢IjaraMuntahiaBefamlikSelonleprincipedelaprééminencedufondsurlaforme,unacOflouéencrédit-bailn’apparOentpasjuridiquementaupreneur,maiselleenal’usufruit et le contrôle. Il serait donc, selon le principe de “substanceover form“, de capitaliser le bien chez le locataire comme s’il en étaitpropriétaire.
Réalitééconomique
Ensubstance,lesdeuxcontrats,locaOon-financementetIjaraMuntahiaBe`amlik,sontunmêmemodèleéconomiquequiimpliqueuntransfertde propriété soit au début, soit à la fin du contrat. En vertu del’applicaOonduprincipedelaprééminencedufondsurlaforme,l’IjaraMuntahia Be`amlik est ici interprétée comme une forme de ventepuisqueilyauntransfertaupreneurdelaquasi-totalitédesrisquesetavantagesinhérentsàlapropriétédel’acOfobjetdelalocaOonavecousanstransfertdepropriétéenfindecontrat.
Formejuridique
Dans un contrat de locaOon simple (Ijara), la banque acquiert un bienpourunuOlisateurquileluiloueàtempéramentetleconservedanssonbilan et, pour ceke facilité de trésorerie, la banqueperçoit unproduitfinancier. Dans un contrat de locaOon financement (Ijara MuntahiaBe`amlik), le client pourra ou non lever l’opOon d’achat en fin decontrat.Cesdeux contrats sont traitéspar IAS17et IFAS08.Pourquel’opéraOon soit conforme aux préceptes financiers de laShari’a, il fautuneséparaOondelanue-propriétéetdel’usufruit,cequiempêchetouttransfertdepropriétéavantlepaiementtotaldeséchéances.Labanque(bailleur) doit donc capitaliser ce bien et supporter la totalité descharges relaOves à sa détenOon (amorOssement, entreOen, coût deréparaOon,... ) et ce, contrairementà lanorme IAS17.Bahreïn IslamicBank, qui applique la norme FAS 08de l’AAOIFImainOent les acOfs de
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l’Ijara Muntahia Be`amlik dans son patrimoine, les évalue au coûthistoriqueetensupportelescharges.
➢MourabahaRéalitééconomique
Silaformejuridiquedel’opéraOonestbienunetransacOoncommerciale(vente + marge), la substance économique rappelle une opéraOon definancement par crédit bancaire classique (prêt + intérêt) car lastructuraOondelamargebénéficiaireestcalculéeparrapportauxtauxd’intérêtpraOquésparlesbanquesconvenOonnelles.CeciestjusOfiéparle risque commercial de fuite des clients trouvant des rémunéraOonsplus akracOves dans la finance classique. Ainsi, les taux de marge deMourabahatendentsouventversceuxdescréditsclassiques.
Formejuridique
LaformejuridiquedecekeopéraOonestsemblableàuneopéraOondeventeàcréditavecuntransfertdepropriétéimmédiat.Enapparence,laMourabaha est une opéraOon commerciale. La marge prédéterminéedoit être jusOfiée par le caractère commercial et non financier del’opéraOon.C’estpourcekeraisonquelabanquedoitacquérirl’acOfetledéteniravantdelevendre.Lesbanquesislamiquesconsidèrentquelamargebénéficiairen’estpasassimilableàunintérêtmaisàunbénéficecommercialenrémunéraOondesrisquesdedétenOondetoutacOf.
➢Comptesd’inves*ssementsPar*cipa*fs(CIP)Réalitééconomique
TroistraitementscomptablessontpossiblesquandlesCIPsontappréhendésselonleursubstanceéconomique:▪ Ilssontconsidéréscommedesdekesetcomptabilisésentantque
telles. En effet, les CIP revêtent les caractérisOques de dekes carleur resOtuOon est, en réalité, garanOe, contrairement à ce quesuggèrelaformejuridiqueducontrat.Lerisquecommercialdéplacé(pression des régulateurs, de la concurrence ou des deuxensembles) pousse les insOtuOons bancaires islamiques à assurerimplicitementlecapital.
▪ LesCIPontdescaractérisOquesde fondsproprescar ilsabsorbentune parOe des risques et des pertes opéraOonnelles. Certainesbanquespeuventlescatégorisercommedes“OtresparOcipaOfs“car
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lesCIPseraient,ensubstance,despartsdecapitalquinedonnentpasundroitdevote.
▪ LesCIPsonttraitésenhorsbilan:LasubstanceéconomiquedesCIPestsemblableàlafiducie.Sonrégimeestletransfertd’unacOfàunou plusieurs fiduciaires qui le mainOennent séparé de leurpatrimoine en l’exploitant au profit d’un bénéficiaire. La banquepeutalorsseprévaloirdegérerlesinvesOssementspourlecomptedebénéficiaires(déposants)etdegardercesacOfsendehorsdesonpatrimoine.
Formejuridique
Les banques islamiques ont recours aux dépôts comme ressourcefinancière importante. Ces deniers sont de plusieurs types, ils peuventêtrecourantsoubaséssurleprincipefinancierislamiquedePPPcommelesCIPetlescomptesd’épargne.
Enapparence,cesCIPressemblentplusàunpartenariatqu’àdesdekesbancaireclassiques.La banque ne peut inscrire les CIP dans un compte de deke car laresOtuOondudépôtn’estpasgaranOe.Demême,cesdépôtsnepeuventêtreinscritsdansuncomptedefondspropres,carsileprincipaln’apassubi d’altéraOons consécuOves àuneperte, il doit être remboursé à lamaturité du contrat. Aussi, les déposants ne peuvent prétendre aumême statut que les acOonnaires car ils n’ont pas le droit de vote. LaBahrein IslamicBank, conformément à la normeFASn°1, comptabiliselesCIPdansunerubriquehybrideentredekesetcapitauxpropres .45
SECTION3:IMPLICATIONSETRECOMMANDATIONSGOUVERNEMENTALESETORGANISATIONNELLES1. Voletgouvernance
1.1. Proposi*onsrela*vesauxcontrôlesetauditsexternes,etauréféren*elAAOIFI
Comparéeauxdécisionsdivergentesethétérogènes(avis,fatawa…),desSSB d’une banque islamique à une autre, le référenOel AAOIFI semble
Voir Etats Financiers Consolidés pour l’exercice 2013 du Bahrein Islamic 45
Bank, (BIB), www. bib. com.
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être le plus adéquat et couvrant exhausOvement tous les aspectsShari’aOques,vuquel'AAOIFIaadoptéunprojetindépendantdetextesetnormesquiadéjàfaitl’objetdetravauxderechercheetdevalidaOonet qui permet d'homogénéiser les praOques, rédiger les contrats,préparer les états financiers et aux auditeurs de valider les opéraOonsparrapportàceréférenOeldonné,etfinalementpouréviterlesconflitséventuels.Ainsi,nousrecommandonscequisuit:
➢ Révision du référen7el: Il doit être inséré l’obligaOon pour lesinsOtuOons dont les états financiers ont été préparé selon lesnormes l’AAOIFI de procéder à une déclaraOon explicite et sansréservedecekeconformitédanslesnotesetce,àl’instardesIFRS.La banque ne doit décrire des états financiers comme étantconformes aux AAOIFI que s'ils sont conformes à toutes lesdisposiOons des AAOIFI. L’applicaOon est une quesOon importantecar lamulOplicaOondes variantesde référenOels et desméthodesposeradesproblèmesdecomparabilité.Notonsquel’AAOIFIdanssaconsOtuOon actuelle est un organisme de normalisaOonrelaOvementjeune.Iln’apasencoreétéconfronté,dansladurée,àtoutes lesdifficultésdemiseenœuvredenormesfondéessurdesprincipes,surtoutcellesdelaShari’a.Celles-cicomportent,eneffet,unepartimportanted’interprétaOonetdejugementcequiimpliquedesprocessusd’adaptaOonetd’amélioraOondansladurée.
➢ Renforcementdurôledel’IFA:Nousavonssoulignéquedufaitquechaquebanque islamiqueaitsonpropreSSBengendreunmanqued’uniformité dans les fatawas et les décisions prises en ce quiconcerne la structuraOon de la même transacOon ou du mêmeproduitfinancierd’unebanqueàl’autre.PourmekreuntermeàcespraOques, nous recommandons que l’Islamic Fiqh Academy (IFA)(qui regroupe les spécialistes du fiqh les plus respectés, (et oùtoutes les écoles du fiqh Hanbalite, Chafiite, Hanafite, MalikitemêmeJafaritesontreprésentées),soitlaréférenceencequiatraità la Shari’a. Le fait d’avoir une insOtuOon commune qui centralisetoutes les décisions de jurisprudence islamique devrait être denatureàfaciliteretàaccélérerletravaildel’AAOIFIetfaireensortequelesnormesqu’ilétablitsoientacceptéesetadoptéespartoutesles banques. Une telle proposiOon aurait pour conséquencel’éliminaOon des mulOples SSB, tout en jouant le rôle d’un SSB
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uniquepourtoutes lesbanques islamiques.AuniveaunaOonal,unseulSSBpeutêtrecrééauniveaudelaBCT.
➢ Créa7on des départements d’audit Shari’a au sein des cabinetsd’exper7se comptable: Sous la direcOon des Experts Comptables,auditeurs des banques islamiques, ces départements, ou lesmembres des SSB actuels des banques islamiques pourraient êtreemployés,sous-traitants…,assureraientlerôled’auditeursexternesde la Shari’a, conjointement avec les auditeurs financiers via uneéquipemixte. Une tellemesure aurait comme effet de séparer lerôle d’interprétaOon dévolu à l’IFA du rôle de surveillance dévoluauxcabinetsd’audit.
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Schémas1:Processusd’homogénéisa*ondespra*quesbancairesislamiques
1.2. Proposi*onsrela*vesaura*odeliquidité
Les banques islamiques, malgré leur acceptaOon par les législaOonsbancaires,ellesn’ontpasaccèsaumarchémonétaire.Cependant,ellessetrouventdanslanécessitédeseconformerauxnormesprudenOellesédictéesparlesbanquescentrales,àsavoirleraOodesolvabilité .46
Enconséquence, lagesOonde liquidités s’avère trèsdifficile tantencequi concerne le placement de trésorerie excédentaire qu’en ce quiconcerneleréapprovisionnementencasderupturedeliquidités.Dufaitde laprohibiOonde lapraOquede l’intérêt, lesbanques islamiquesnedisposentpasdemoyenspermekantdefairefrucOfierleursfonds.IlenrésulteunmanqueàgagnerparrapportauxbanquesconvenOonnelles.En cas de rupture liquidités, elles ne peuvent se réapprovisionnerd’urgence, soit auprès de la banque centrale soit auprès d’autres
En Tunisie, les banques sont tenues de déclarer mensuellement un ratio de 46
liquidité (Actif réalisables / Passifs exigibles) à la BCT, qui doit être au moins égal à 100% et être respecté en permanence. De même, et suivant l’article 39 de la circulaire n°2006 -19 sur le contrôle interne, les établissements de crédits doivent mettre en place un dispositif de contrôle du risque de liquidité pour s’assurer qu’ils sont en mesure de faire face, à tout moment, à leurs exigibilités et d’honorer leurs engagements de financement envers la clientèle.
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Cabinetsd’Auditetd’ExpertiseComptable
BanqueIslamique
AAOIFI
IslamicFiqhAcademy
Fatawas/InterprétationsSharia
Compliance
Normescomptables,d’auditetdelaSharia
établissements financiers (marché interbancaire). La situaOon estd’autantpluspénalisanteque lesmarchésmonétaireset interbancairesislamiquessontpeudéveloppés.
Quelques techniques ont été essayées pour leur permettre de recevoirl’assistance financière requisedansde tellesconditions,mais leproblèmedemeure,àcejour,nonrésolu.L’unedecestechniquesconsisteàfixerunerémunérationen rapport avec les tauxdeparticipationauxbénéfices surcomptesd’investissement,desortequelabanquecréditriceparticipeauxbénéfices de la banque débitrice. La difficulté provient du fait que lesrésultatsdesopérationsd’investissementnesontpasconnusaumomentdelatransaction,quiestpardéfinitiondecourtterme.Deplus,iln’estpastrès logique qu’une banque accepte de prêter des liquidités sur la based’uneparticipation aux bénéfices à unebanquequi connaît de sérieusesdifficultésdetrésoreriedenatureàréduiresesperspectivesdebénéfice.
Une soluOon aujourd’hui largement recommandée serait que lesbanques islamiques forment un pool financier dont les ressourcesseraient employées en acOfs réels, exploités sur une longue durée encontreparOe de taux fermes. Les droits de propriété sur les fonds dupool, émis sous forme de cerOficats d’invesOssements, seraientnégociablessurlemarchéparlesbanques.
Proposi*onsrela*vesauxréservesobligatoiresChaque banque islamique doit déposer des réserves (une parOe des47
dépôts) auprès des banques centrales, ces réserves sont une garanOe
En Tunisie: Conformément à l’Art 2 (nouveau) de la circulaire aux banques n47
°03/2011du 01/04/2011, relative à la réserve obligatoire, le montant de la réserve obligatoire est déterminé par l’application des taux suivants à l’assiette des dépôts ci-après:
- 5% de l’encours des dépôts à vue, des autres sommes dues à la clientèle, des Certificats de dépôts dont la durée initiale est inférieure à 3 mois et de l’insuffisance constatée pour le respect du ratio de liquidité ou titre du mois considéré ;
- 1% de l’encours des certificats de dépôts, des comptes à terme, des bons de caisse et des autres produits financiers dont la durée initiale est supérieure ou égale à 3 mois et inférieure à 24 mois ;
- 1% de l’encours des comptes spéciaux d’épargne ; et 0% de l’encours de tout autre dépôt quelle qu’en soit la forme dont la durée initiale ou contractuelle est supérieure ou égale à 24 mois.
-
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minime en cas de défaillance de la banque islamiquemais souvent, labanque centrale ne prend pas en considéraOon la nature des capitauxgérésparlesbanquesislamiquesquisontengrandeparOedesOnésauxinvesOssements dans le cadre des opéraOons de Mourabaha et desMoucharaka, le niveau de réserve obligatoire appliqué par la banquecentrale gèle une grande parOe des comptes d’invesOssement,notamment,danslespaysoùleniveaudelaréserveobligatoireesttrèsélevé.
Les mesures proposés dans ce cas-là, sont simples à appliquer et nenécessitentpasdegrandesréformesmaisjustequelquesajustements:- Appliquer la réserve obligatoire sur les comptes courants des
banques islamiques et non pas sur ses comptes d’invesOssementsqui sont le noyau de l’acOvité de ces banques. La banque centralepeutmêmeélever le niveau des réserves requises sur les comptescourants par rapport à ce qui est appliqué sur les autres banquesconvenOonnelles.
- Labanquecentraleappliquelaréserveobligatoiresurlesdeuxtypesdecomptesdelabanqueislamique,encasd’insuffisanceoubesoind’invesOssements, la banque centrale s’engage à refinancer labanque islamique en donnant la possibilité de réinvesOr la réserveobligatoiredescomptesd’invesOssementsd’unemanièrecompaObleaveclesprincipesdelaShari’a.
1.3. Proposi*ons rela*vesà la limitedepar*cipa*ondans lecapitaldesentrepriseshorsdusecteurfinancier
Quelques législations interdisent aux banques de détenir desparticipationsdansdesentreprisesexerçanthorsdudomainefinancier .48
Eneffet, laprincipaleactivitédesbanquesislamiquesestfocaliséesurlefinancement de l’économie réelle et la participation dans des projets àtravers des opérations de Moudharaba et moucharaka basées sur leprincipedepartagesdespertesetdesprofits.
Dans un contexte dominé par l’omniprésence des banquesconvenOonnelles et l’absence d’unmarché interbancaire islamique, les
Conformément à la réglementation prudentielle en Tunisie (loi 2001-65), les 48
banques ne peuvent pas détenir directement ou indirectement plus de 30% du capital d’une même entreprise opérant dans un secteur non financier.
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projets et parOcipaOons ciblés par les banques islamiques sontquasimentendehorsdusecteurfinancierconvenOonnel(nonconformesauxpréceptesdelaShari’a).Ainsi,cegenrederestricOonsconsOtueunevraie contrainte pour les banques islamiques, limitant leurs champsd’intervenOondanslefinancementdel’économietoutenétantenligneaveclesprincipesfondamentauxdelaShari’a.NotonsquelesopéraOonsde Moucharaka et Moudharaba consOtuent les principaux produitsofferts par les banques islamiques, en se basant sur le principe departage des pertes et des profits. En effet, laMoucharaka consOtue lemodedefinancementleplusadaptéaubesoindescyclesdecréaOonetde développement des entreprises aussi bien pour ce qui est de laconsOtuOon et/ou augmentaOon du capital que l’acquisiOon et/ou larénovaOondeséquipements.Aussi,laMoucharakaest-elletrèssollicitéeparlespromoteurspourlacréaOondepeOtesetmoyennesentreprisessousformedesociétésdediversesformes.
Pour les opérateurs économiques (partenaires), le principe de partagedurisquefaitdelaMoucharakaunesourcedefinancementakrayante.LarémunéraOondelabanque, loindeconsOtuerunechargefinancièrefixe, est une contribuOon variable directement liée au résultatd’exploitaOon. En akendant, le développement d’un marchéinterbancaire islamique et l’accroissement d’insOtuOons financièreislamiques (Takaful, Ijara, Islamic funds,…), les banques centralesdevraient revoir ceke restricOon pour les banques islamiques pour leslibérer en les permekant d’accroitre le financement de l’économie àtraversdesopéraOonsMoucharakaetMourabahaendehorsdusimplesecteurfinancier.
1.4. Proposi*ons rela*ves aux comptes d’inves*ssementspar*cipa*fs
➢ Repor7ng
LesOtulairesdecomptesd’invesOssementdevraitavoiruneinformaOonclairequantà:- L’affectaOon des acOfs et les changements y afférents mekant en
relieflesrisquesassociésàchaqueclassed’acOfs;- L’étendue et la nature de la gesOon commune des comptes
d’invesOssementetleursallocaOonsauxdifférentsinvesOssements;
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- L’affectaOon des résultats aux réserves visant la garanOe d’unminimumdeprofit;
- Laméthodedecalculdespartsdeprofitspourlesdifférentstypesdedéposants.
Généralement, les législations des sociétés commerciales prévoient queles banques constituées sous forme de sociétés anonymes, rendentcompte de leur gestion au conseil d’administration. Pour ce qui est descontrats participatifs, il n’existe aucun texte légal qui prévoit que lesbanquesislamiquesdoiventrendrecompteauxdéposantsparticipatifsdelagestionqu’ellesonteffectuéedeleursfonds.
AinsinousrecommandonsdenormaliserladivulgaOonlesinformaOonsrelaOvesauxcomptesd’invesOssementsauxdéposantsparOcipaOfs.➢ Disposi7fdeges7ondurisquecommercialdéplacé
LabanqueislamiquepeutêtreamenéeàfairevarierleraOodepartageduprofitréduisantainsisarémunéraOonentantqueMourdhareb.Ellepourrait réduire oumême abandonner sa commission deMourdharebau-dessousde lapartcontractéeetakribuetemporairementdefaiblesbénéfices ou des pertes aux acOonnaires et ce, au profit des Otulairesdescomptesd’invesOssementparOcipaOfs.Pour akénuer l'impact d’un faible rendement sur les dépôtsd’invesOssement et éviter un retraitmassif des fonds, la banque peutpréleverdes réservesàparOrdesprofitsakribuablesauxOtulairesdescomptes d’invesOssement et aux acOonnaires. Elle peut inclure uneclausedanslestermesducontratdonnantledroitàlabanqueislamiquederetenirunecertaineproporOonduprofitakribuableauxOtulairesdescomptesd’invesOssement.IlexistedeuxpraOquesefficacesderétenOonderéservespourakénuerle risque commercial déplacé: Profit EqualisaHon Reserve (PER) etInvestment Risk Reserve (IRR). Ces deux réserves sont recommandéesparl’AAOIFI .49
LaPERestretenueàparOrdurésultatbrutdelabanqueislamiqueavantl’allocaOondesprofitsentrelesacOonnairesetlesOtulairesdescomptes
FAS n°11, § 16 et 17. 49
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d’invesOssement.Elle réduitainsi les fonds réellementakribuablesauxOtulairesdescomptesd’invesOssementetauxacOonnaires.EnpériodesoùletauxderendementdesinvesOssementsestsupérieuràcelui des invesOssements comparables sur le marché, la banqueislamique peut maintenir une rémunéraOon comparable à larémunéraOondumarchétoutenprélevantuneparOedesrevenuspouralimenterlaPER.LemontantdelaréserveapparOentauxacOonnairesetaux Otulaires des comptes d’invesOssement parOcipaOfs (suivant lemêmeraOodepartageduprofitconvenudanslecontratMoudharaba)etserviraàlisseruntauxderendementfaiblemaisposiHf.
L’IRR est retenue à parOr du revenudeMoudharaba qui représente lapartduprofitakribuéauxOtulairesdescomptesd’invesOssement.ElleestprélevéeaprèslecalculdelarémunéraOondelabanqueentantqueMourdhareb. A la différence de la PER, le montant retenu d’IRRapparOent enOèrement aux Otulaires des comptes d’invesOssementparOcipaOfsetserviraàabsorber lespertessur leurcapital invesO.ElleestdoncuOliséedanslescénarioextrêmeoùletauxderendementsurlescomptesd’invesOssementparOcipaOfsestnégaHf.
2. VoletOrganisa7on
2.1. Evolu*ondel’organigrammeDufaitdel’accroissementdelatailledesbanquesmaisaussidufaitdel ’évoluOon de l ’acOvité financière is lamique, la structureorganisaOonnelledoitévoluer.Desdépartementsoudivisionsprennentdel’importance,quandd’autresdisparaissentouontrelaOvementmoinsd’acOvités.AceOtre,parmilesenOtésquiprennentdel’importance,noustrouvons:- LedépartementauditinterneShari’a;- LedépartementaffairesinternaOonales(raisondeglobalisaOon).
PourcequiconcerneleShari’aboard,c’estlanonuOlitédesonintervenOonetafind’éviterladoublegouvernanceetlecumuldesfoncOonsquisetraduitparsadispariOondel’organigramme.
2.2. Prépara*ondesmanuelsL’importancedesmanuelsdeprocéduresetd’auditinterneausenslargen’estplusàdémontrer.Eneffet,depar leursnatures,cesdernierssont
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appelés à définir et suivre des opéraOons dont le cycle, doit êtrescrupuleusementrespecté.
Toutefois, les banques malaysiennes sont dans l’obligaOon d’avoir unmanuel de procédures Shari’aOque. Conformément au § 20 du« Guidelines on the governance of Shari’a for the Islamic FinancialInsOtuOons », toute banque islamique doit avoir un manuel deconformité Shari’a. Le manuel doit préciser la manière dont unedemande d'avis Shari’aOque est faite et la manière/arguments de laconformitéavecunedécisiondelaShari’a .50
Demanièregénérale,unmanueldeprocéduresShari’aOqueaurapourbutdes’assurerde labonneapplicaOonduréférenOel (objetde l’auditdeconformitéexterne),etpermekantainsidesesubsOtueraucomitéShari’a,notamment:- définir les étapes à suivre dans l’exécuOon des acOvités principales
dudisposiOfShari’aOque;- définirlesakribuOonsdévoluesauxdifférentsagentsàchaqueétape
d’exécuOondesopéraOonsfinancières;- mekre à la disposiOon des intervenants des ouOls nécessaires à
l’exécuOondesopéraOons;- idenOfierlestypesdecontrôlefondamentauxàeffectueràprioriou
posteriorinotammentlecontrôlejournalier,hebdomadaire,mensuelouannuel;
- indiquer, pour les procédures administraOves, les responsabilitésdans l’engagement de l’insOtuOon, le schéma de traitement et decontrôledesdossiers.
L'applicaOon des instrucOons des manuels et le respect, pour chaqueopérateur,desaresponsabilitédecontrôleetd'exécuOondestâchesquiluisontdévolues,serontainsiplusaisésaussibienpourlesorganismesdecontrôleexterne.
2.3. Forma*ondupersonnelEn raison du rôle unique qu'ils sont invités à accomplir, les auditeursexternes, lescommissairesauxcomptes,doiventêtrebienformésdansla loi islamique (Fiqh Al Mûamalat et les praOques comptables et
Guidelines on the governance of Shari’a for the Islamic Financial Institutions; 50
Central Bank of Malaysia; December 2004.
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commerciales). Dans la praOque, il s'avère que très peu deprofessionnels sont bien calés dans les deux disciplines. C’est unedifficultéquis’ajoutecarlesétudesseronttrèslongueset,làencore,lesbesoinsn’ontpasétéanOcipés.
AumêmeOtrequedanslesprogrammesdeformaOonsprofessionnelles,une formaOon complémentaire à la deuxième compétence s’impose.Toutefois,l’équiped’auditexternepeutaussiregrouperdessavantsdelaShari’aàl’appuietdesexpertsfinanciers.
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CHAPITRE 2: DEMARCHE D’AUDIT DE CONFORMITE SHARI’A (SHARI’ACOMPLIANCE)SECTION1:FONDEMENTSD’AUDITDECONFORMITESHARI’A
1. Naturedelamissionauvudel’IFACetdel’AAOFI
1.1. Posi*onnementdelamissionparrapportàl’IFAC
La mission d’audit Shari’aOque s’inscrit dans le cadre d’une missiond’audit de procédures convenues . En effet, Conformément au § 2 de51
l’ISRS 44OO, est applicable à des missions relaOves aux informaOonsnon-financières à condiOon que l’auditeur ait une connaissanceadéquatedusujetconsidéréetqu’ilexistedescritèresraisonnablessurlesquels baser ses conclusions. Les indicaOons contenues dans lesnormes internaOonales d’audit (normes ISA) peuvent également êtreuOlespourl’auditeurlorsdel’applicaOondelaprésentenorme .52
L’objecOfd’unemissiondeprocéduresconvenuesest,pourl’auditeur,demekre en œuvre des procédures de nature d’audit, définies d’uncommunaccordentrel’auditeur, l’enOtéettoutautreparOeintéressée,etdecommuniquerlesconstataOonsdefait .53
1.2. Posi*onnementdelamissionparrapportàl’AAOIFI
Conformémentà lanormeASIFIn°4, lamissiond’auditShari’aOquefaitparOeintégrantedelamissionprincipalederévisiondescomptesdelabanque islamique. A ce Otre, l’auditeur financier externe est invesOd'unemission générale qui comporte unemission d'audit financier etune mission de vérificaOons parOculières, conduisant à obtenir uneassurancequantà lafiabilitédes comptes, au foncOonnement régulierdes procédures comptables et de contrôle interne, et la régularité desopéraOonsettransacOonsparrapportauréférenOelShari’aOque.
Enconséquence,l’auditeurexterneestappeléàconcevoiretàmekreenœuvredescontrôlesspécifiquespourchaquecatégoried'opéraOonsafind’évaluer la conformité des transacOons au référenOel Shari’aOque del’AAOIFI.
Norme internationale de services connexes (ISRS) 4400. 51
ISRS 4400 § 3. 52
ISRS 4400 § 4. 53
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2. Principesd’auditdeconformitéShari’a
2.1.Défini*on,objec*fetétendudelamission
➢ Défini7onetobjec7fConformément à la norme GSIFI n°2 « Shari’a Review », l’audit deconformité Shari’a consiste à évaluer de façon indépendante si unebanque islamique est, dans toutes ses activités, conforme à la Shari’aIslamique.Eneffet, l'objectifde lamissiond’auditde conformitéShari’aest de s'assurer que les activitésmenées par une banque islamique necontreviennentpasrèglesetprincipesdelaShari’a.➢ EtendudelamissionLamissiondel'expert-comptables'étendauxfaitsdenatureàconfirmerlasituaOonShari’aOquepréoccupantede labanque.Elleportesurtousles éléments d'ordre économique, financier ou social nécessaires à lacompréhensiondel’aspectShari’aOqueetàl'appréciaOondelaposiOonde la banque vis-à-vis des règles islamiques. En effet, et examencomprend, selon la normeGSIFI n°2, les contrats de financements, lesaccords, les poliOques, les produits, les statuts, les états financiers, lesrapports,lescirculaires,etc…
L’auditeurdoitdoncdéterminerlescritèresd’auditsurlabasedestexteslégislaOfs et réglementaires applicables et du cadre de référence (leréférenOel AAOIFI dans le cas d’espèce). Pour être appropriés, lescritères d’un audit de conformité doivent être perOnents, fiables,exhausOfs,objecOfs,compréhensibles,acceptablesetdisponibles.En outre, selon le § 11 de la même norme, les procédures d’audit etd'examen doivent porter sur toutes les acOvités, les produits et lesemplacements de la banque (toutes les direcOons et les agences).Conséquemment,larevuedoitêtreexhausOve.
2.2.Responsabilitédel’auditeurparrapportàlaShari’aBienquel’auditeurestresponsabledeformeretd'exprimeruneopinionsurledegrédeconformitédelabanqueà laShari’a, laresponsabilitépour lerespectdesesrèglesincombeàladirectiondelabanque.Toutefois, selon la norme GSIFI n°2 « Shari’a Review », le SSB de labanquedoitfournirdesconseilsetdesformaOonsportantsurlerespectdelaShari’aetcepourpermekreàs'acquikerdecekeresponsabilitédemanièreefficace.
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L'examendelaShari’ad'unebanqueislamiquen'exonèrepasladirecOonde leurs responsabilités de procéder à toutes les opéraOonsconformémentàlaShari’a.IlestdelaresponsabilitédeladirecOondelabanque de fournir aux auditeurs toutes les informaOons relaOves à laconformitédel'insOtuOonauxrèglesdelaShari’a.
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SECTION2:DEMARCHED’AUDITDECONFORMITESHARI’A
1. Planifica7ondestravauxàeffectuerConformémentàlanormeGSIFIn°2,laplanificaOonconsisteàélaborerunestratégieuneapprochedétailléeconcernantlanature,lecalendrieret l'étendue de l'audit dans le but de le réaliser efficacement et entempsvoulu.
CekeplanificaOonestformaliséenotammentdansunplandemissionetunprogrammedetravail.Elleconsisteàprévoir:- L'approchegénéraledestravaux;- Les procédures d'audit à mekre en œuvre par les membres de
l'équiped'audit;- La nature et l'étendue de la supervision desmembres de l'équipe
d'auditetlarevuedeleurstravaux;- La nature et l'étendue des ressources nécessaires pour réaliser la
mission,ycomprislerecourséventuelàdesjurisconsultesenShari’a;
LaplanificaOonestengagée:- Après lamiseenœuvredesvérificaOons liéesà l'acceptaOonetau
mainOen de la mission, en ParOculier de celles liées aux règlesdéontologiques;
- Avantlamiseenœuvredesprocéduresd'audit.
A ce stade, l’auditeur peut s'entretenir des quesOons relaOves à laplanificaOon avec les personnes appropriées au sein de la banque(DirecOonGénérale,SSB...).
2. Prisedeconnaissanceetévalua7ondel’aspectShari’a7quePendant ceke phase on effectue une évaluaOon de l’apOtude de lastructuredecontrôleShari’ainternedelasociétéàgérerlesrisquesdenon-conformité.
EnmaOèredeprisedeconnaissancede labanque, lanormeISA310«prise de connaissance des acOvités de l'entreprise » précise: «avantd'accepter la mission, l'auditeur rassemble des informaOonspréliminaires sur le secteur d'acOvité, la propriété, la direcOon desopéraOonsdel'enOtésoumiseàl'audit,etdétermines'illuiestpossibled'acquérir unniveaude connaissance suffisant des acOvités de l'enOtépourréaliserl'audit».
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Laprisedeconnaissancedelabanqueaurapourbutdecomprendrelecontextedanslequelelleévolueetdelasituerdanssonenvironnementéconomique,socialeetjuridique.Ellepermetàl'auditeurd'assimiler lesprincipalescaractérisOquesdelabanque,sonorganisaOon,sesresponsables,etsurtoutsesspécificitésdefoncOonnement.
Demême,selonI‟ISA315:«L’auditeurdoitacquérirlaconnaissancedusecteur d’acOvité concerné, de l’environnement réglementaire et desautres facteursexternes,ycompris le référenOelcomptableapplicable.Ces facteurs incluent les éléments sectoriels, tels que le marché et laconcurrence, les relaOons avec les fournisseurs et les clients et lesdéveloppements technologiques, l’environnement réglementaire,parmid’autres sujets, englobe le référenOel comptable applicable,l’environnement légal et poliOque et les exigences environnementalesayantuneincidencesurlesecteurd’acOvitéetl’enOté,ainsiqued’autresfacteursexternestelsquedescondiOonséconomiquesgénérales.Ainsi,l’auditeurnedoitpasperdredevue,duranttoutelamission,lecontextedanslequelévoluel’entreprisecliente».
L’auditeur,aprèsavoirmisenœuvrelesacOonsnécessairespourlabonneconduitedelamission,doitévaluerobjecOvementl’intégritédeladirecOondelabanqueetd’unefaçongénéralel’intégritédel’ensembledesorganesdegouvernance.
Outrelesdiligencesstandardsdesprocessusd’acceptaOonetd’évaluaOondurisquedelamission,ildoit:- Examiner l’architecture du disposiOf de gouvernance de la banque:
lesorganesdedirecOon,lesmembresduconseild’administraOonetduSSB,desstructuresd’auditShari’ainterneetdeconformité;
- Evaluer l’expérience professionnelle des différentes parOes citéesprécédemment (notamment le SSB), leurs qualificaOons, et leursréputaOons;
- S’assurer de l’inexistence de conflits entre les divers organes degouvernanceinternesàlabanqueetserenseignersurlescausesdesconflitséventuelsetlesparOesconcernées;
- S’assurerdurespectdesrèglesd’éthiquedelafinanceislamiqueparlesdifférentsmembresdesorganesdegouvernancedelabanque;
- Examiner les avis, fatawas, les prises de posiOon, les modèles descontratsdefinancementémanantduSSB;
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- Décrire lesréférenOelsappliquéspar labanquepour lapréparaOondes étatsfinanciers et des autres formesde reporOngfinanciers etnonfinanciers,notammentShari’aOque;
- Examinerlesrapportsd’auditduSSB;- Evaluer la nécessité de s’assister par des spécialistes en Fiqh Al-
Mûamalat;- Evaluer les possibilités d’existence de risque de fraude ou de non-
conformitéauxloisetauxrèglesetprincipesdelaShari’a.
3. Exécu7ondelarevueLanormed’auditASIFIn°4amis l’accentsur lerôleet laresponsabilitédel’auditeurexternequantàlavérificaOonparl’auditeurquelabanqueislamiquearespecté les règleset lesprincipesde laShari’asur labasedesfatawasetdesdirecOvesrecommandéesparleSSB.Acestade,l’auditeurdoitexécuterleprogrammedetravaildéjàplanifié.Concrètement,l’auditeurdoitprocéderà:
❖ La collecte d’éléments probants servant de base a exécuter lestravauxdevérificationdurespectdelabanqueislamiquedesrèglesetprincipesdelaShari’a.Notamment(demanièreindicative):✓ L’obtenOon de l’état des dossiers de financements conclus, en
cours, approuvés et non encore engagés, ou en coursd’approbaOon;
✓ L’obtenOon d’un état détaillé des règles, principes et fatawasappliquésparlabanque;
✓ L’obtenOon de détail des produits nouveaux ou desmodificaOonsfaitesparrapportàl’exerciceprécédent;
✓ IdenOficaOon de toutes les nouvelles fatawas, règles etdirecOvesdelaShari’a;
✓ ObtenOon des rapports de l’SSB, des audits internes etexternes,lesétatsfinanciers…
❖ La mise en oeuvre des tests de conformité (compliance test):L’objecOfétantdefaireunétatdeslieuxdestransacOonsbancairesislamiques et produits de financement par rapports aux normes,standards et réglementaOons de l’AAOIFI. Toutefois, il s’agit des’assurer du respect donc des disposiOons normaOves propres auxacOvitésbancairesetfinancières islamique,mais aussidesnormesdéontologiques.Parexemple:
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✓ VérifierquelesdiverstypesdescontratsuOliséscorrespondentàdesmodèlesstandardspréétablisetapprouvésparleSSB;
✓ Vérifier que les missions de revue Shari’aOque ont été biendocumentées et conduites sur la base des programmes detravaildétaillés;
✓ Revoir toutes les défaillances décelées par l’auditeur Shari’ainterne,
✓ Vérifier que les cas de non-conformité aux fatwas, règles etprincipes de la Shari’a ont été analysés et discutés, et desacOonscorrectricesontétéprisesparladirecOon;
✓ Vérifier que les transacOons réalisées par la banque sontconformes aux règles et principes de la Shari’a tel quedéterminéesparl’AAOIFI;
✓ Vérifier l’existence d’acOvités de contrôle automaOsées pourl’idenOficaOon des revenus prohibés ou de sources illicites etvérifier via des tests de foncOonnement que ces acOvitésfoncOonnentefficacement.
4. Documenta7ondesconclusionsetrapport➢ Documenta7ondestravauxL’auditeurconsOtueundossiercontenantladocumentaOondel’auditdeconformité Shari’a. Il doit consigner dans son dossier les éléments quipermekentàtouteautrepersonneayantuneexpériencedelapraOquede l’audit et n’ayant pas parOcipé à la mission d’être en mesure decomprendre:- la planificaOon de l’audit dont les principaux éléments sont
formalisésdansleplandemissionetleprogrammedetravail;- la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit
effectuées;- les caractérisOques qui permekent d’idenOfier les éléments qu’il a
testésafindepréciserl’étenduedesprocéduresmisesenœuvre;- lesrésultatsdecesprocéduresetlesélémentscollectés;LesélémentsdedocumentaOonconsignésdansledossiermenOonnentl’idenOtédumembredel’équiped’auditquiaeffectuélestravauxetleurdatederéalisaOon.➢ Rapportd’auditL’auditeurd’unebanque islamiquedoitadresserà l’assembléegénéraledes acOonnaires son rapport d’audit. Selon la norme GSIFI n°1, la
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spécificité du rapport d’audit de conformité Shari’a consiste dans lesélémentssuivants :54
❖ LamenOonexpresseauniveauduparagraphederesponsabilitédela direcOon que la conduite des opéraOons de la banqueconformément aux principes et règles de la Shari’a sont laresponsabilitédeladirecOondelabanqueislamique;
❖ LamenOonexpresseauniveauduparagraphedétendueque:✓ l’auditeuraeffectuédestests,desprocéduresetdestravauxde
révisionappropriés;✓ les états financiers ont été audite pour s’assurer de la
perOnencedel'allocaOondesbénéficesentrelesacOonnairesetles Otulaires de comptes d'invesOssement sur la base de laShari’a;
✓ les revenus prohibes ont été mis à la disposiOon desœuvrescaritaOves;
✓ lecalculde lazakatestconformeauxrèglesetprincipesde laShari’a;
❖ LamenOonauniveauduparagraphed’opinion:✓ que les contrats et la documentaOon connexe sont en
conformitéaveclesrèglesdelaShari’a;✓ lescasdenon-conformitéauxrèglesetprincipesdelaShari’a.
Voir Annexe I54
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TROISIEME PARTIE: GUIDE OPERATIONNEL& MANUEL D’AUDIT DE CONFORMITÉ SHARI’A (SHARI’A COMPLIANCE)
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INTRODUCITON DE LA TROISIEME PARTIE
Après avoir rapprocher le concept d’audit de conformité Shari’a auxréférenOels internaOonal (ISA) et islamique (AAOIFI), etdéterminer sesfondements,ilconvientdeprésenterunguidepraOqued’auditdécrivantlesétapesdestravauxquiserontexécutéspourchaqueproduitfinancierislamique (découpage par produit). En effet, ce découpage est encohérenceavec lesstructuresfoncOonnellesdesbanques islamiquesetentenantcomptedeleursstructuresdereporOng.
CemanuelaurapourobjecOfdeservirdeprogrammedetravaillorsdesauditsdeconformitéShari’aconduitspardesexpertscomptables.Ainsi,ilrecenselesquesOonsclésquel’auditeurvaseposerlorsdelaconduitedelamission.
Ceguideseraaxésurtroismodules:▪ LaprésentaOondescondiOonsdevaliditéShari’aOqueduproduit;▪ L’exposiOon des schémas comptables adaptés à ces condiOons de
validité;▪ LaconcepOondestestsd’audit.
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CHAPITRE1:LESOPERATIONSCOMMERCIALESSECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOURABAHA
1.1Condi7onsdevalidité
• Lamanifestationde lavolontéduclientd’acquérirunbienparlavoiede l’institution
- Lamanifestationdevolontéet lapromesseunilatéraled’achatpeuvent être faites par un seul et même acte signé par leclient. Cet acte peut être rédigé par le client ou prendre laforme d’un formulaire de demande standard adopté par labanqueetsurlequelleclientapposesasignature.
• Attitudedelabanqueàl’égarddelademandeduclientderéaliserlaMourabaha
- Tout engagement contractuel antérieur entre le client-donneur d’ordre d’achat et le vendeur originaire doit êtrerévoqué de leur consentementmutuel. Cette révocation doitêtreexpressémentconstatée.Leclientnepeutpastransféreràlabanquelecontratqu’ilaconcluaveclevendeur.
- Il incombe à la banque de s’assurer que le vendeur de l’actifest une tierce personne et non le client lui-même ou sonmandataire.
- Le c l ient-donneur d’ordre d’achat lu i -même ou sonmandataire ne peut pas, être le propriétaire originaire del’actif,ni levendeurdel’actif,détenupar leclient.Siunetellevente se réalise et que l’on découvre la réalité par la suite,l’opérationestnulle.
- Il est interdit de conclure un contrat de Mourabaha à terme(moyennant le paiement fractionné ou différé du prix devente) ayant pour objet la vente de l’or, de l’argent ou dedevises.
- Il est interdit de conclure un nouveau contrat deMourabahasurlemêmebien.• Lapromesseunilatéraled’achatduclient
- L’acte constatant la promesse unilatérale d’achat du client ne
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doit pas comprendre une promesse synallagmatique des deuxparties(labanqueetleclient).
- La banque et le client-donneur d’ordre d’achat peuventmodifier les clauses de la promesse jusqu’à la conclusion ducontrat deMourabaha, telles que celles relatives au termedela promesse, au bénéfice, etc. Elle ne peut êtremodifiée queparconsentementmutueldesdeuxparties.
• Commissionsetfrais
- La banque ne peut pas percevoir du client une commissiond’engagement.
- La banque ne peut pas percevoir une commission au titre defacilitésdecaisse.
- Les frais d’actes conclus entre la banque et le client sontsupportés à parts égales par eux, sauf convention contrairedespartiesmettantces fraisàlachargedel’uned’entreelles,àlaconditionquecesfraissoientéquitables,c’est-à-direqu’ilsconstituent la juste rémunération du travail fourni afin qu’ilsnecomportentpasimplicitementdecommissiond’engagementoudecommissionautitredefacilitésdecaisse.
- La banque peut percevoir une commission au titre de laréalisationd’uneétudede faisabilitéà lademandeduclientetdansson intérêt,età laconditionqu’elle soit stipuléedans lecontrat.
• Garantiesliéesàlamiseenœuvredel’opération
- Silebienapériousubidesdommageslorsdesontransportoude sonstockage, laperten’estpas imputéeau client-donneurd’ordred’achat.Cetteperten’estpascouvertepar lagarantiede bonne exécution des obligations du vendeur originaire quine comprend pas les risques de transport qui doivent êtresupportésparlepropriétairedubien(labanque).
- La banque peut, en cas de promesse unilatérale d’achat,percevoirduclientunesommed’argentappeléehâmichjiddiyapours’assurerdelacapacitéfinancièreduclientetgarantir lesdommages qui pourraient résulter de l’inexécution par leclient de sa promesse ayant forceobligatoire.De cette façon,la banque n’a pas besoin de demander le paiement d’une
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indemnitécorrespondantaupréjudicesubi,ellelaretranchedumontantduhâmichjiddiya.
- Le hâmich jiddiya ne constitue pas un arboun. Cette sommeversée pour garantir le sérieux du client peut constituer unefiducie sûreté (amanah lil hifd) dont la banque ne peut pasdisposer, ou une fiducie gestion (amanah de gestion) que leclient autorise la banque d’investir sur la base d’un contratmoudharaba.
- Labanquenepeutpassesaisirdumontantdehâmich jiddiyaen cas d’inexécution par le client de sa promesse ayant forceobligatoire. Son droit se limite à retrancher le montant dupréjudice réel subi résultantdecette inexécution.Cemontantest égal à la différence entre le coût de revient de lamarchandise et son prix de revente à un tiers. L’indemnité nedoitpascomprendrelapertedechange.
- Si le client accomplit sa promesse et conclut le contrat deMourabaha pour le donneur d’ordre d’achat, la banque doitrestituerhâmichjiddiyaauclient.Ellenepeutl’utiliserqu’encasd’inexécutiondelapromesse.Labanquepeut,aumomentdelaconclusionducontratdeMourabahapour ledonneurd’ordred’achat, convenir avec le clientdedéduire cette sommeduprixdelamarchandise.
- La banque peut recevoir l’arboun après la conclusion de lavente Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat avec leclient. Ce versement n’est pas permis dans la phase de lapromessed’achat.
• Acquisition de la marchandise par la banque avant saventeparlaMourabahapourledonneurd’ordred’achat
- Il est interdit à la banque de vendre le bien avant sonacquisition.LecontratdeMourabahaavecleclientnepeutpasêtre signé avant la conclusion, avec le vendeur originaire, del’achatdubien,objetde laMourabahaetsadélivranceréelleoufictiveparlaremisedubienoudesdocumentspermettantla délivrance. La vente Mourabaha est nulle si la premièrevente est nulle et ne réalise pas de transfert de propriété delachosevendueàl’institution.
- Lesdocumentsetcontratsétablisaumomentdelaconclusiondu contrat d’achat du bien doivent être au nom de
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l’institution. Ils ne doivent pas être établis au nom du client,mêmesicedernierestsonmandataire.
• Délivrance du bien avant sa vente au moyen d’uneMourabahapourledonneurd’ordred’achat
- Il faut s’assurerde la remise réelleoudepleindroitdubienàla banque avant sa revente au client au moyen d’uneMourabahapourledonneurd’ordred’achat.
- La banque réceptionne elle-même le bien dans les entrepôtsdu vendeur ou du lieu désigné dans la clause réglant lesconditions de livraison. Ainsi, la garantie du bien vendu esttransférée à la banque au moment du transfert de lapropriétédubien.
- L’assurancedubien,objetducontratdeMourabaharelèvedela responsabilité de la banque dans la phase de l’acquisition.Elle accomplit cette procédure à ses frais en raison de saqualité de propriétaire de la marchandise et supporte, à cet itre, les r isques qui en résultent. En conséquence,l’indemnité d’assurance est due exclusivement à la banque silerisqueseréaliseavantletransfertdelapropriétéauclient.La banque peut ensuite ajouter les frais aux coûts de revientdu bien acheté et par conséquent au prix de vente de laMourabaha.
• LaconclusionducontratdeMourabaha
- Labanquenepeutajouteraucoûtderevientdelachosequelesdépenses financières directes payées à autrui. Elle ne peutpas,parexemple, ajouter au coûtde revient la rémunérationdesesemployésoucequis’yapparenterait.
- Si la banqueobtient du vendeur un rabais sur lamarchandise,mêmeaccordéaprèslaconclusionducontrat,elledoitenfairebénéficier le client en réduisant le prix global dumontant decerabais.
- Le prix de la chose objet de la vente Mourabaha pour ledonneurd’ordred’achatet lamargebénéficiairedoiventêtredéterminés.
- La détermination du prix ou de lamarge bénéficiaire ne doiten aucune façon dépend re d ’ i nd i ce s i n connus ou
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déterminables dans le futur tels que la conclusion d’unevente dont la marge bénéficiaire serait indexée sur le tauxLIBORquiseraconnudanslefutur.Iln’yapasd’inconvénientàdésignerun indiceparmi les indices connus, dans la phase dela promesse, pour s’y référer dans la détermination du tauxde bénéfice à condition que la détermination de la margebénéficiaire dans le contrat de Mourabaha pour le donneurd’ordred’achatsoitsurlabased’unpourcentagedéterminéducoûtderevientetquelamargenedépendepasduLIBORnidufacteurtemps.
- Labanquenepeutpaspercevoirde rémunérationà raisondela prolongation du terme ou d’un retard, que ce dernier soitounonjustifié.
- La banque doit stipuler qu’en cas de refus du client deréceptionner lebienaumomentprévuaprès laconclusionducontrat de Mourabaha, elle peut vendre le bien parreprésentationduclientetpour son compteet recouvrer sesdroitsduprixdeventeetseretournercontre leclient, lecaséchéant,encasd’insuffisanceduprix.
• GarantiesdelaMourabahaettraitementdesesdettes.
- LecontratdeMourabahanepeutpascomporteruneclausederéserve de propriété subordonnant le transfert de lapropriétéde l’actif aupaiement intégral duprix.Cependant,l’enregistrement de l’actif au nom du client acheteur peutêtredifférédanslebutdegarantirlepaiementduprix.
- Toute rémunération accordée pour différer la date dupaiement de la dette (rééchelonnement de la dette), que leclientsoitsolvableounon,estinterdite.
- En cas de défaut de paiement du client débiteur des sommeséchues, lemontant dû à la banque correspond seulement aumontant de la dette. La banque ne peut pas contraindre leclientàpayerunerémunérationàsonprofit.
2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptablesLecontratdefinancementMourabahaesttraitéparlanormeFASn°2.Lorsdelasignatureducontratetleversementduhâmichjiddiyaparledonneurd’ordre:
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Si le contrat ne sOpule pas le versement d’un hâmich jiddiya, aucuneécrituren’estconstatée.Après la signature du premier contrat de vente (entre la banque et lepropriétaire originaire), l’entrée du bien est constatée à son coûtd’acquisi7on. A l’inventaire, le bien figure au bilan de la banque si ledeuxième contrat de vente n’a pas encore été signé à la clôture descomptes:
Dans le cas où la banque est en mesure d’obtenir effecOvement uneréducOonaumomentoùelleconclutàsontouruncontratMourabahaavecsonclient,etquecekeristourneestreçuesubséquemment,celle-cidoitêtrediminuéeducoûtdubientoutenconsidérantsoneffetsurlesproduitsdechaquepériodeetlesproduitsdifférésétablisparlerécentcontrat. En revanche, dans les autres cas (tels que l’obtenOon de laréducOon après la signature du contrat Mourabaha), la réducOon esttraitéecommeunrevenudansl’étatderésultatdelabanqueislamique:
Comptedetrésorerieoucomptecourantduclient
DépôtdegaranOe
BiendeMourabaha
Trésorerieoucomptecourantduclient
BiendeMourabaha
Trésorerieoucomptecourantduclient
RevenudesinvesOssements
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Danslecas,oùlepaiementsefaitaucomptantouestéchelonnésurunseulexercicecomptable,lesproduitssontconstatésdèslasignatureducontratdeventeentrelabanqueetledonneurd’ordre:
Dans le cas où le paiement est échelonné sur plusieurs exercicescomptables, la norme FAS n°2 admet deux méthodes pour lacomptabilisaOondesproduitsdel’opéraOondeMourabaha.Lapremièreest la méthode requise, c’est la méthode préférée par l’AAOIFI. Ladeuxième méthode est opOonnelle. Dans la praOque, les banquesislamiquespréfèrentappliquerladeuxièmeméthode.
➢ Méthode requise: Les produits sont constatés à la clôture del’exercice selon une allocaOon proporOonnelle sur la durée ducréditindépendammentdufaitquelesencaissementssoientreçusounon.
Lorsdelasignatureducontratdevente(entrelabanqueetledonneurd’ordre):
Trésorerieoucomptecourantduclient
BiendeMourabaha
RevenudesinvesOssements
CréancesMourabaha
BiendeMourabaha
Revenudel’invesOssement
Produitdifférédel’invesOssement
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Al’échéance(paiementdesmensualités):écrituremensuelle:
ConstataOondesproduitsàlaclôturedel’exercice:écritureannuelle:
➢ Méthodeop*onnelle:Lesproduitssontconstatésaumomentetàhauteurdechaqueencaissementreçu.
Lorsdelasignatureducontratdevente(entrelabanqueetledonneurd’ordre):
Al’échéance(encaissementdesmensualités):
Trésorerieoucomptecourantduclient
CréancedeMourabaha
Produitdifférédel’invesOssement
Produitdel’invesOssement
CréancedeMourabaha
BiendeMourabaha
Produitdifférédel’invesOssement
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Si le recouvrement d’une créance est incertain à cause des difficultésfinancièresdudonneurd’ordre:
Encasderecouvrementd’unecréancedouteuse:
Le donneur d’ordre est déclaré insolvable et la créance devientirrécouvrable(laresponsabilitédelabanquen’estpasprouvée):
Trésorerieoucomptecourantduclient
Produitdifférédel’invesOssement
CréancedeMourabaha
Produitdel’invesOssement…
CréancedouteusedeMourabaha
CréanceMourabaha
Trésorerieoucomptecourantduclient
Produitdifférédel’invesOssement
CréancedouteusedeMourabaha
Produitdel’invesOssement
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Le donneur d’ordre est déclaré insolvable et la créance devientirrécouvrable(laresponsabilitédelabanqueestprouvée):
Ledonneurd’ordrepeutserétracterpouruneraisonquelconqueaprèsla conclusion du premier contrat de vente entre la banque et lefournisseuroriginaire.Labanquesetrouvedoncenpossessiond’unbien«indésirable»qu’elledoitrevendre.Danscecas,lanatureducontratdeMourabahadétermineletraitementcomptabledesgainsoudesperteséventuellessurl’opéraOonderevente.➢ Mourabahaavecpromessed’achatparledonneurd’ordreEncasdereventedubienavecperteouaucasoùelleestréévaluéeavecvaleurinférieureàsoncoûtd’acquisiOon,labanqueprélèvedudépôtdegaranOlemontantsuffisantpourcouvrirsespertes:
Pertesdel’invesOssement
Produitdifférédel’invesOssement
CréancedouteusedeMourabaha
Pertessurcréanceirrécouvrables
CréancedouteusedeMourabaha
Trésorerie
Hâmichjiddiya
BiendeMourabaha
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Si leHâmichjiddiyan’estpassuffisant,unecréancepourlereliquatestconstatée sur le donneur d’ordre. (Le reliquat peut être prélevédirectementsuruncomptecréditeurdudonneurd’ordre):
Aucasoùlebienestrevenduavecungainousanspertes, ledépôtdegaranOeestrétrocédéaudonneurd’ordre.
➢ Casoùilnyapasdepromessed’achatparledonneurd’ordreLabanqueassumel’enOèreresponsabilitédubien.Lehâmichjiddiyaestrétrocédéaudonneurd’ordreetl’opéraOondeventeesttraitéecommes’ils’agissaitd’uneMourabahasimple(sansdonneurd’ordre).LabanquedoitimpéraOvementdivulguer(danslesnotesauxétatsfinanciers)sielleeffectue les opéraOons deMourabaha avec ou sans promesse d’achatparledonneurd’ordre.
Trésorerie
Hâmichjiddiya
CréancedeMourabaha
BiendeMourabaha
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3. Testsd’audit
Obj. FaitparRéf.W/
P
Travauxintérimaires:
- S’assurerqueleclientest indépendantdupropriétaire originaire en comparant leprixd’achatet leprixdevente, leregistredecommerceduclientetdupropriétaire,la composition du capital des entités duclientetduvendeur(lecaséchéant).
- S’assurer de l’absence d’un contrat entrelevendeuroriginaireetleclientàtraversl’offre de prix (signature de prix de deuxparOes) ou l’existence de la menOon [leclientapayéunacompte].
- Vérifierquelebien,objetdefinancementn’estpasorouargent.
- S’assurer que la date de signature ducontratd’achatetlapossession(Facture/bondelivraison)estantérieureàcelledecontratdevente.
- Recalculer la marge bénéficiaire (sur labase du pourcentage déterminé du coûtde revient) et vérifier que la marge nedépende pas du LIBOR ni du facteurtemps.
- S’assurer que la banque n’a pas prélevéune parOe du Hâmich jiddiya supérieureaudommage réel en casdedésistementsurlapromesseobligatoire.
- S’assurer de joindre les documentsprobantsauxtravauxd’audit.
- S’assurer de l’exactitude desméthodes etdesimputationscomptables.
- Conclure/SynthèsedelasecOon.
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SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTIJARAETIJARAMUNTAHIABETTAMLIK2.1Condi7onsdevalidité
• Promessedelocation- La banque peut demander au promettant de lui verser une
sommedéterminéedontelle sesaisitpourgarantir le sérieuxdu client dans l’exécution de sa promesse de location et desobligations qui en résulteraient, à la conditiondenepréleversur la somme versée que le montant du préjudice réel, desorte qu’en cas d’inexécution de sa promesse par le client, cedernier supportera la différence entre le coût de revient dubien destiné à être loué et la somme des loyers effectifs dueautitredubailconsentiàuntierssurlemêmebien,ouencasdeventedubien,ilsupporteraladifférenceentresoncoûtderevient et le prix de vente. Cette somme versée pour garantirle sérieuxduclientpeutconstituerune fiducie sûretédont labanque ne peut pas disposer, ou une fiducie gestion que leclient autorise la banque à investir sur la base d’unemoudharaba. Il est permis de convenir au moment de laconclusionducontratijaradeconsidérercettesommecommefaisantpartiedestermesdeloyer.
• L’acquisition par la banque du bien destiné à être loué oudesonusufruit
- Ilestexigépourlavaliditéducontrat ijaraquiapourobjetunechose déterminée qu’il soit précédé de l’acquisition du biendestinéàêtrelouéoudesonusufruit.a. Silebienoul’usufruitdubienappartientàlabanque,ce
qui devrait en principe être le cas, le contrat ijara estconstitué dès que les deux parties en expriment lavolonté.
b. Si le bien doit être acquis par achat de la banque aupromettant,encasdepromessede location,oude touteautre personne, l’ijara ne peut être conclue qu’aprèsl’acquisition du bien par la banque. La propriété estacquiseparl’établissementducontratdevente,mêmes’iln’a pas été enregistré sous le nom de l’acheteur (labanque). En ce cas, l’acheteur doit obtenir un titreopposablepourétablirsondroitdepropriété.
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- Lelocatairepeutsous-louerlebienàsonpropriétairependantladuréede la locationprincipaleaunloyerinférieur,supérieurou égal au loyer de la location principale, dans le cas où lesdeux loyers seraientpayésd’avance. Toutefois, celan’estpaspermis, s’il en résulte un contrat înah par lamodification duloyeroudu terme, telqu’une locationprincipaleenvertudelaquelle un bien est loué à 100 dinars comptant, puis lelocataire sous-loue ce même bien au même bailleur à 110dinarsàterme,ouunelocationprincipalea110dinarsàtermeet une sous-location à 100 dinars comptant, ou un loyeridentique dans les deux locations, néanmoins le loyer estdifféré d’unmois dans la location principale et de deuxmoisdanslasous-location.
• Règlesrégissantlajouissanceetlebienloué- Le bailleur ne peut pas exiger que le locataire effectue les
grosses réparations dont dépend la production/conservationdes fruits. Toutefois, il peut donner mandat au locataired’effectuer les grosses réparations. Le locataire n’est tenuqu’auxréparationsd’entretien.
- Lebailleurgarantitlebienlouépendantladuréedubailsaufencas d’abus ou de négligence de la part du locataire. Il peutcouvrir lebienparuneassuranceconformeà laShari’achaquefois qu’il est possible. Les frais d’assurance sont à la chargedu bailleur. Celui-ci peut les prendre en considération lorsdelafixationdubailetnepeutpasréclameraulocataireaprèsla conclusion du bail toute dépense supplémentaire quidépassecequiétaitprévulorsdeladéterminationduloyer.Lebailleur peut donner mandat au locataire d’accomplir lesformalitésd’assurance.
• Leloyer- Le loyerpeutêtrepayéenespèces,ouennature(biens),ouen
utilité(service).Ildoitêtredéterminéglobalementpourtouteladuréedelalocationouenplusieursversements.Ilpeutêtrefixe ou variable selon ce qui a été convenu entre les deuxparties.
- Danslecasoùleloyerestvariable, lepremiertermedoitêtredéterminé. Pour les périodes suivantes, le loyer est indexésur un indice régulier et lié à une norme connue et non
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contestée car cet indice devient l’élément de référence pourlespériodes restantes. Ildoit comporterunseuilminimumetunseuilmaximum.
- Lespartiespeuventconvenirdedécomposerleloyerendeuxparties: l’unepourlebailleuretl’autreresteentrelesmainsdulocataire pour toute dépense approuvée par le bailleur pourcouvrirlesfraisd’entretiendebaseoud’assuranceouautreetdoitêtregardéedansuncomptespécifique.
• Garantiesdel’Ijaraettraitementdesesdettes- Le bailleur ne peut pas stipuler unemajoration du loyer en cas
deretarddanslepaiementdesloyers.- La location (Ijara) ou la location-acquisition (Ijara Muntahia
Bettamlik) peut comporter une clause obligeant le locatairedéfaillant à disposer à titre gratuit d’une somme déterminéeoud’unepartiedu loyerencasderetarddans lepaiementduloyeréchuauprofitd’œuvrescaritativesencoordinationaveclecomitédeShari’adelabanque.
• Extinctiondelalocation- Le bailleur peut vendre le bien loué à un autre que le
locataire. En ce cas, la vente ne modifie pas le droit de cedernier, qui continue à jouir du bien. Parce que le bienappartientàautrui,l’accorddulocatairen’estpasrequis.Quantàl’acquéreur,s’iln’apaseuconnaissancedelalocation,ilpeutannuler la vente. S’il en a eu connaissance et l’a acceptée, il adroit au loyer correspondant à la période de bail restant àcourir.
- Encasdeperte totaledubien, lecontratde locationprend finsi la location porte sur un bien déterminé. Dans ce cas, lebailleurnepeutpasexigerleversementdurestedestermesdeloyer.
- Si le locatairemet un terme à sa jouissance du bien ou s’il lerestitueaupropriétairesanssonaccord,leloyerdelapérioderestant à courir demeure exigible. Le bailleur ne peut pas leloueràuntierspourlapérioderestantàcourir.
• Résiliation,extinctionetrenouvellementdelalocation- Le bailleur peut exiger la résiliation du bail en cas de défaut ou de
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retarddepaiementduloyer.- Lebails’éteintdepleindroitpar l’expirationdutermefixé.Le
bailpeutêtrerenouvelépourunepériodedéterminée,soitquelerenouvellementaitlieuavantl’expirationdutermeinitial,oupartacitereconductionprévueparlecontrat,saufsil’unedespartiesdonnecongéàl’autre.
• Ladispositiondubienlouédansl’IjaraMuntahiaBettamlik- Dans l’Ijara Muntahia Bettamlik, il faut déterminer par acte
séparé la manière dont le locataire acquiert la propriété dubien, il n’est pas permis de mentionner qu’il fait partieintégranteducontratd’IjaraMuntahiaBettamlik.
- Il n’est pas permis de conclureune ijara assortie d’un contratdeventeàterme.
2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptablesLecontratdefinancementIjaraetIjaraMuntahiaBettamlikesttraiteparlanormeFASn°8.
Lesbiensmobiliersetimmobiliersacquisenvued’êtreexploitésdanslecadredesopéraOonsdeIjaraetdeIjaraMuntahiaBekamliksontinscritsparmilesimmobilisaOonsetce,àleurcoûtd’acquisiOon,àsavoirleprixd’achatmajorédesfraisd’acquisiOon.
Lesfraisengagéslorsdelaconclusionducontratd’Ijara,autresqueceuxinclusdans lecoûtd’acquisiOonde l’immobilisaOon,sontcomptabilisésencharges:
ImmobilisaOonsdonnéesenIjara
Trésorerie
ChargessurImmobilisaOonsenIjara
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Les loyers sur immobilisaOons données en ijara et de Ijara muntahiabekamliksontcomptabilisésenproduitsdelapériode:
Les amorOssements sur immobilisaOons données en Ijara et en Ijaramuntahiabekamliksontcomptabilisésenchargesdel’exercice(selonlaméthodelinéaire):
Les frais d’entreOen et de réparaOondes biens donnés en Ijara qui neprolongent pas la durée de vie du bien seront, constatés parmi leschargesdel’exercice.
S’il s’agit de charges qui prolongent la durée de vie du bien (ou quiprocurent des avantages économiques futurs), des provisions serontconsOtuéesenvuedefairefaceàcescharges:
Trésorerie
Trésorerie
LoyerssurimmobilisaOonsdonnéesenIjara
DotaOonsauxamorOssementssurimmobilisaOonsdonnéesenIjara
AmorOssementssurimmobilisaOonsdonnéesenIjara
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DotaOonsauxprovisionssurimmobilisaOonsdonnées enIjara
Diversesautresprovisionspourrisquesetcharges
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- Examiner les contrats d’acquisiOon du bien
objetdel’ijaraetceluidela locaOonafindes’assurerquelesdeuxactessontséparés.
- Dans le cas où le promettant a versé unesomme déterminée dont elle se saisit pourgarantir son sérieux dans l’exécution de sapromessedelocationetdesobligationsquienrésulteraient,vérifierquelabanqueneprélèvesur la somme versée que le montant dupréjudice réel, le cas échéant, en casd’inexécutiondelapromesse.
- Rapprocher la date du transfert de contrôle(date bon de livraison) du bien objet del’ijarade ladateducontratafindes’assurerque la conclusion du contrat ijara a étéprécédé de l’acquisiOon du bien desOné àêtrelouéoudesonusufruit.
- Vérifier que les deux loyers sont payésd’avance dans le cas d’une sous-locaOon dubien à son propriétaire (la banque) par le
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Si le bien objet du contrat est cédé par le propriétaire au locataire, lacession est comptabilisée selon les mêmes modalités que cellesapplicables aux immobilisaOons classiques (Avec prise en compte desrésultatsdecession).
d’avance dans le cas d’une sous-locaOon dubien à son propriétaire (la banque) par lelocataire(pouréviterlecontratînah).
- S’assurer de l’absence d’une majoration duloyer en cas de retard dans le paiement desloyersparlelocataire.
- Dans le cas où le loyer est variable, vérifierque lepremier termeaétédéterminé.Pourlespériodessuivantes,s’assurerquele loyerest indexé sur un indice lié à une normeconnue et qu’il doit comporter un seuilminimumetunseuilmaximum.
- Examiner s’il existe un PV de perte du bienobjetde la locationetencasdepertetotaledubien,s’assurerquelecontratdelocationaprisfin.
- Vérifier que la somme déposée par lelocataireencasderetarddanslepaiementduloyer échu a été cédée au profit d’œuvrescaritatives
- S’assurerquelebienrestituén’apasétélouéàunautretiers(encasoulelocatairemetunterme à sa jouissance du bien ou s’il lerestitue au propriétaire sans son accord), etq u e l a b a n q u e a r e n d u e x i g i b l eimmédiatementleloyerdelapérioderestantàcourir.
- Vérifierquelalevéedel'optionàlafindubaila été faite par acte séparé sansmentionnerqu’il fait partie intégrante du contrat d’IjaraMuntahiaBettamlik.
- Alafindubail,vérifierquelalocationn’apasétésuivied’uneventeàterme.
- S’assurerdel’exactitudedesméthodesetdesimputationscomptables.
- Conclure/Synthèsedelasection.
Obj.Faitpar
Réf.W/P
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SECTION3:ContratdefinancementSalametSalamparallèle
3.1Condi7onsdevalidité
• RémunérationduSalametsesconditions- La rémunération du Salamdoit être déterminée afin d’éviter
toute ambigüité et tout litige. Si la rémunération est enespèces, ce qui est le principe, sa monnaie, sonmontant etsesmodalitésderèglementdoiventêtrefixés.Enrevanche,sila rémunérationestuneautrechose fongible, sonespèce, sanature,saqualitéetsaquantitédoiventêtrefixés.
- La délivrance de la rémunération du Salam doit se faire aulieu de conclusion du contrat. La délivrance peut toutefoisêtre différée de deux ou trois jours au maximum même enprésence d’une clause et à la condition que la délivrance dela rémunération intervienne avant la date de délivrance del’objetduSalam.
- La rémunération du Salam ne peut pas être une dette, tellequelesdettesbancairesoucommercialesquelevendeurdoitàl’institution.
• L’actif,objetdel’obligationetsesconditions- Le contrat Salampeut avoir pour objet des choses fongibles,
telles que les choses qui peuvent être pesées, comptées oumesurées.
- L’actifnepeutpasêtreunesommed’argent,oudel’or,oudel’argent, si la rémunération du Salam est une sommed’argent,oudel’or,oudel’argent.
- L’actif doit pouvoir être déterminé de telle sorte que levendeur puisse être tenu responsable de sa conformité à laspécification. Il suffitquecette spécification soitpréciséedemanière qu’il ne subsiste aucune ambiguïté. Si quelquesincohérences mineures demeurent, personne n’y prêtehabituellementattention,ellessont jugéesacceptablesetnesont généralement pas considérées comme des motifs delitige.
- La quotité de chaque élément doit être déterminéeconformément à son espèce (poids, mesures, dimension/volumeetnombre).
- L’actif doit être disponible dans son lieu, en général, à
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l’échéance du terme du contrat Salam pour que le vendeurpuisseledélivreràl’acheteur.
- Le lieude ladélivrancede l’actifdoitêtredéterminé. Le lieude laconclusionducontrat sera le lieude ladélivrance, saufencasd’impossibilité,auquelcasilconvientdeseréférerauxcoutumesenvigueur.
• Délivrancedel’actif- Si le vendeur propose la délivrance d’un actif de moindre
qualité, l’acheteur peut ne pas accepter la délivrance. Lesparties peuvent s’accorder sur une délivrance assortie d’unrabais.
- La clause pénale n’est pas admise en cas de défaut dedélivranceautermeconvenu.
- Si l’actif n’est pas disponible ou n’est disponible quepartiellement sur lemarché de sorte que le vendeur n’a paspu l’obtenir au termedu contrat Salam, l’acheteur a le choixentre:▪ Attendrejusqu’àcequelebiensoitdenouveaudisponible
surlemarché;▪ DemanderlarésiliationducontratSalametlarestitutionde
sarémunération.
2. Schémasélémentairedesopéra7onscomptables
LecontratdefinancementSalamesttraitéparlanormeFASn°7:
ConstatationducapitalSalam
VirementducapitaldeSalamdanslecomptecourantdudemandeur(Mousalamilayh):
FinancementparSalam
Comptecourantduclient
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Silecapitalestennature:
LivraisondelamarchandisedeSalamàlabanqueSi la marchandise livrée est conforme au contrat: enregistrée au coûthistorique:
Silamarchandisen’estpasconformeaucontratetsavaleurmarchandeest égale à la valeur sOpulée dans le contrat, la marchandise desubsOtuOon est enregistrée au coût historique. Si la valeurmarchandeestinférieureàlavaleursOpuléedanslecontrat,labanqueenregistreladifférencecommeuneperte.Valeurmarchande de lamarchandise de subsOtuOon = valeur sOpuléedanslecontratdeSalam:
Valeurmarchande de lamarchandise de subsOtuOon < valeur sOpuléedanslecontratdeSalam:
FinancementparSalam
AcOfdisponiblepourleSalam
MarchandisedeSalam
FinancementparSalam
MarchandisedeSalam
FinancementparSalam
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IncapacitédudemandeuràlivrerlamarchandiseàladaterequisepourcasdeforcemajeureDeuxéventualitéspeuventêtreenvisagées:- Lecontratpeutêtreprolongé.- Le contrat n’est pas prolongé et le capital du Salam (somme
donnée) est enregistré en tant que créance sur ledemandeur:
Sil’incapacitéestparOelle(uneparOedelamarchandiseaétélivrée):
Incapacitédulivrerlamarchandiseàladaterequisepourcausedenégligenceoudemauvaiseges*on
MarchandisedeSalam
Perte/invesOssementSalam
FinancementparSalam
CréancedeSalam
FinancementparSalam
CréancedeSalam
MarchandisedeSalam
FinancementparSalam
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Siledemandeursetrouvedansl’incapacitédelivrerlamarchandiseàladaterequiseàcausedesaproprenégligence,lecontratestannuléetlabanque enregistre une créance pour un montant égal à la valeur demarchédelamarchandise:
Letraitementdelanormecomptabledel’AAOIFIestcontradictoireaveclessOpulaOonsduShari’aBordde l’AAOIFI.Selon lesnormesShari’a, labanquenepeutpasrécupérerlavaleurdemarchémaisuniquementlecapitaldonné.
ReventedelamarchandisedeSalamaprèssarécep*onparlabanqueReventeavecprofit:
Reventeavecperte:
CréancedeSalam
FinancementparSalam
Produitsdel’invesOssement…/surSalam
Trésorerie
FinancementparSalam
Produitsdel’invesOssement…/surSalam
Trésorerie
Pertesdel’invesOssement…/Salam
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Réévalua*ondelamarchandisedeSalamàlafindelapériodecomptableAl’inventaire,lamarchandisedeSalamestenregistréeàsoncoûtouàlavaleur réalisable neke si celle-ci est inférieure. Une provision est55
consOtuée si la banque esOme qu’une baisse significaOve impactera lavaleurde lamarchandise. Si la valeur réalisablenekeest inférieureaucoûthistorique,ladifférenceestenregistréeenperte:
Salamparallèle(doubleSalam)PriseencompteduSalamparallèleLes opéraOons de Salam parallèle sont prises en compte dans lacomptabilitéde labanquedèsquecelle-ciencaisse lecapitaldeSalamdel’acheteurfinal(mousalam):
Quand le contrat de Salam est conclu avec la parOe qui va fournir lamarchandise,labanqueverselemontantdemandéparledemandeur:
MarchandisedeSalam
Pertesdel’invesOssement…/Salam
ProvisionpourbaissedevaleurdelamarchandisedeSalam
Trésorerie
Salamparallèle
Valeur marchande moins les charges avant la vente. 55
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RécepOonde lamarchandisepar labanque (marchandiseconformeaucontrat):
Livraisondelamarchandiseàl’acheteurfinal:ladifférenceentreleprixreçuparl’acheteurfinaletlecoûtdelamarchandiseestenregistréeenrésultatdel’exercice.✓ Coût de la marchandise pour la banque > montant reçu par
l’acheteurfinal:
✓ Coût de la marchandise pour la banque < montant reçu parl’acheteurfinal:
FinancementparSalam
Trésorerieoucomptecourantduclient
MarchandisedeSalam
FinancementparSalam
Salamparallèle
Pertesdel’invesOssement/Salam
MarchandisedeSalam
Salamparallèle
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Les opéraOons de Salam parallèle apparaissent dans le bilan parmi lepassif.
3. Testsd’audit
MarchandisedeSalam
Produitdel’invesOssement…/Salam
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- Vérifier l’absencedelapratiqueduribadans
la rémunération du contrat Salam qui peutêtre sur plusieurs formes (blé; céréales; lesdroitd’usageetd’habitation).
- Vérifierque la rémunérationduSalamainsiquesescaractéristiques (montant,quantité,modalités de règlements…) sont fixesclairementdanslecontrat.
- Vérifierqueladélivrancedelarémunérationdu Salam a été effectuée au lieu de laconclusionducontratetavant ladélivrancedel’actif
- S’assurer que La rémunération du Salamn’estpasunedettedueàlabanque.
- Vérifier que la délivrance a été effectuée àl’échéance.
- S’assurer que la rémunération du Salam etl’actif ne sont pas de la même nature(argent;or…).
- S’assurer que l’actif a été déterminé sansaucuneambigüitéauniveauducontrat
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Obj. Faitpar
Réf.W/P
- s’assurer que la quotité de chaqueélémentestdéterminéeconformémentà son espèce (poids, mesures,dimension/volumeetnombre).
- s’assurer que l’actif était disponible aulieu de la délivrance tel que déterminédanslecontrat,lorsdel’échéance.
- Recenserlesgarantiesdel’actifetleursn a t u r e s ( s û r e t é r é e l l e , u ncautionnement…),lecaséchéant.
- Encasd’existenced’unrabaissurleprixconvenuinitialement,vérifierqu’ils’agitd’une résolution d’un litige tel qu’unactifdequalitéinférieure.
- S’assurer que le contrat du SalamparallèleestdéfinitivementindépendantduSalamdanssesdroitsetobligations.
- S’assurer de l’exactitude desméthodesetdesimputationscomptables.
- Conclure/Synthèsedelasection.
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SECTION4:CONTRATDEFINANCEMENTISTISNA
4.1Condi7onsdevalidité• Objetetgarantiesducontratd’Istisna
- Un contrat d’Istisna ne peut avoir pour objet que des produitsmanufacturés, c’est à-dire issus de la transformation de matièrespremières. Le contrat n’est valide que dans la mesure où lefournisseur s’est engagé à fournir des produits manufacturés. Lecontrat d’Istisna peut être conclu pour la fabrication d’objetsrépondantàdesspécificationsparticulièresdumoustasni,mêmes’iln’en existe pas de semblables sur le marché, à condition qu’ellessoientdéterminables.
- L’objet du contrat d’IsOsna peut être des choses similairesdisponibles sur le marché et dont les éléments consOtuOfs sontsubsOtuables les uns aux autres dans le cadre de l’exécuOon del’obligaOon puisqu’ils sont fabriqués suivant les mêmesspécificaOons.
- L’objet du contrat d’IsOsna ne peut pas être une chose désignéecomme telle. Par exemple, le fabricant ne peut pas dire: « Je tevendscekevoitureoucekeusine».L’objetducontratd’IsOsnaestuniquement déterminé par ses spécificaOons et non par ladésignaOon. Le moustasni ne peut exercer ses droits sur l’objetqu’après la livraison totale ou parOelle de l’ouvrage. Lemoustasnin’a pas de droit de propriété sur les maOères premières qui setrouvent chez le fabricant, à moins que celui-ci ne s’engage à lesuOliserseulementpourlaréalisaOondel’ouvrageàOtredegaranOedel’achèvementdestravaux.• Leprixdanslecontratd’Istisna
- Le prix doit être déterminé lors de la conclusion du contrat. Il estpayablesoitenespèces, soitennature,soitenusufruitétabli surunbiendéterminéousurl’ouvragependantuneduréedéterminée.
- Le paiement du prix peut être différé ou fracOonné en plusieursversementsdéterminésàdes termesconvenus,ouenunesommeverséed’avanceet lesoldeenplusieursversementscorrespondantaux dates de livraison des parOes de l’ouvrage. Les versementspeuventaussiêtreàmesuredel’avancementdestravaux.
- L’exécuOon d’un contrat d’IsOsna par le biais d’une Mourabaha,c’est-à-dire lorsque le prix est déterminé par le coût de revientaugmentéd’unemargedéterminée,estinterdite.
- DanslecasoùlecoûteffecOfqu’entraînepourlabanquel’exécuOon
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de l’ouvrage est inférieur au coût esOmé, ou lorsque la banque aobtenuuneremisedufabricantdans lecadrede l’IsOsnaparallèle,lefabricantnedoitpasbaisserleprixiniOalementconvenudanslecontratetlemoustasnin’apasdroitàladifférenceouàuneparOedecelle-ci. Il envademêmeencasd’augmentaOonducoûtde lafabricaOon.• Révisionducontratd’Istisna
- Lefabricantetlemoustasnipeuventconveniraprèslaconclusionducontratd’IsOsnademodifier lesspécificaOonsde l’ouvrageoud’enajouterd’autresetdedéterminer cequien résultepar rapportauprixetàl’octroid’undélaid’exécuOon.LesparOespeuventsOpulerque la modificaOon des spécificaOons de l’ouvrage entraîne encontreparOe larévisionduprixseloncequerequiert l’experOseoula coutume en vigueur, ou tout indice connu afin d’éviter quel’ignorancedecertainspointsnesoitsourcedeliOge.
- LemoustasninepeutpasimposeraufabricantlesmodificaOonsdel’objet du contrat d’IsOsna, à moins que le fabricant ne les aitacceptées.
- Ilestinterditderéviseràlahausseleprixpourdifférerletermedupaiement. Quant à la révision à la baisse du prix pour paiementanOcipé, elle est admise à condiOon que rien ne soit sOpulé à laconclusioncontrat.• Supervisiondel’exécution
- La banque islamique en sa qualité de client peut, aprèsl’approbaOon du fabricant, donner à un bureau techniquemandatdevérifierlaconformitédel’ouvrageauxprévisionsducontratetdelui dire si elle devait payer, si la livraison de l’ouvrage devait avoirlieu et si elle devait l’accepter, conformément aux termes ducontrat.
- La banque islamique en sa qualité de fabricant peut, par acteséparé, donner au client mandat de superviser l’exécuOon del’ouvrageconformémentauxprévisionsducontrat.
2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptablesLecontratdefinancementIstisnaaététraiteparlanormeFASn°10:Les dépenses encourues avant la conclusion du contrat Istisna serontenregistrésdansuncompted’attente:
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Aladatedelaconclusionducontrat,cesdépensessonttransféréesdansuncompteIsOsnaencoursd’exécuOon:
En cas de non conclusion du contrat, les dépenses encourues serontdéduitesdesrevenusdelaparOequilesafinancés:
Lorsdel’exécuOondestravaux,lachargeIsOsnaseraconstatéecontreunpassif:
Lorsdupaiementdel’entrepreneur:
DépensesprécontratIsOsna
Trésorerie
IsOsnaencoursd’exécuOon
DépensesprécontratIsOsna
Produitsd’invesOssements
DépensesprécontratIsOsna
Chargesd’invesOssements
DekesIsOsna
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ConstataOondescréancesIsOsnasurleclientalaclôture:
Remarque: lesproduits et les charges associés au contratdoivent êtrecomptabiliséesenfoncOondudegréd’avancementàladatedeclôture.Eneffet,Ledegréd’avancementestdéterminéparréférenceauxcoûtsdu contratencourus jusqu’à lafind’unepériode selonunpourcentagedescoûtstotauxesOmésdechaquecontrat.
DekesIsOsna
Trésorerie
CréancesIsOsna
ProduitsIsOsna
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3. Testsd’audit
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- S’assurerquel’objetducontratIsOsnaporte
uniquementsurdesproduitsmanufacturés.- S’assurer que l’objet du contrat d’Istisna est
uniquement déterminé par ses spécificationsetnonparladésignation.
- Vérifierqueladuréede l’ouvrageet leprixontétédéterminéslorsdelaconclusionducontrat.
- Vérifier que le prix de l’Istisna n’a pas étédéterminé sur la base du coût de revientaugmentéd’unemargedéterminée.
- En cas de paiement différé, s’assurer del’absenced’unerévisionàlahausseduprixducontrat.
- En cas de paiement anOcipé, s’assurer quelarévisionàlabaisseduprixducontrat, lecas échéant, n’a pas été sOpule dans lecontratiniOal.
- Vérifier les principes comptables, etl’adéquation avec les normes Shari’atiquesadoptesdanslecadredenotreaudit.
- S’assurer de l’exacOtude des méthodes etdesimputaOonscomptables.
- Conclure/SynthèsedelasecOon.
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CHAPITRE2:PRODUITSBASESSURLEPRINCIPEDEPARTAGEDESPERTESETPROFITSETOPERATIONSDIVERSESSECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOUCHARAKA
1.1.Condi7onsdevalidité
• ContratdelaMoucharaka
- Lecontratdesociéténedoitpascomporteruneclausedeventeetd’achat.Cependant, l’associés’engageparunepromesseconstatéeparacteséparé.Delamêmefaçon,laventeetl’achatsontconstatésparacteséparé.AucundesdeuxcontratsnedoitêtresOpulédansl’autre.
- Lecontratdesociéténedoitpascomporteruneclauseakribuantàl’unedesparOesledroitderachetersapartdanslecapitalsocial.
- Toute clause mekant la totalité des dépenses d’assurance oud’entreOen à la charge de l’un des associés, au moOf que l’objetsocialluireviendraitinfine,estnulleetdenuleffet.
• Bénéfices
- Ilfautdéterminerlapartdechaqueassocié(labanqueetleclient)danslesbénéficesoulesrevenusdelasociété.LesparOespeuventconvenirdemodalitésde réparOOondesbénéficesquine seraientpasproporOonnellesauxapportsencapital.Enoutre,ellespeuventconvenir de garder la même réparOOon des bénéfices quoique laréparOOon du capital soit modifiée ou de la modifier suivant lamodificaOonde la réparOOondu capital social sansporterakeinteau principe de contribuOon aux pertes à proporOon de la part dechacundanslecapitalsocial.
- Toute clause akribuant à l’un des associés une somme forfaitairedesbénéficesestnulleetdenuleffet.
• Acquisitiondesparts
- L’undesassociéspeut faireunepromessecontraignanteau titredelaquellesonassociéacquiertsapartprogressivementsurlabased’uncontratdeventeàlavaleurdemarchéouàunevaleurconvenueaumoment de l’achat. Il est interdit d’exiger la vente à la valeurnominaledesparts.
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- L’unedesparOesaucontratdesociétépeutprendreàbaillapartdeson associé en contreparOe d’un loyer déterminé et pendant unepériode déterminée. Chaque associé demeure responsable del’entreOendesapart.
1.2.Schémasélémentairedesopéra7onscomptables
La norme comptable FAS n°4 traite de la Moucharaka simple et laMoucharaka dégressive. Cependant, FAS n°4 propose des traitementscomptables seulement lorsque le client /associé assure lui-même lagérancedel’associaOon.L’éventualitéquelabanqueassureelle-mêmelagéranceduprojetn’estpaspriseencompteparlanormedel’AAOIFI.
➢ Casn°1:Leclient/associéestlegérantdel’associa*on
Comptabilisa*on de la par*cipa*on de la banque dans le capital del’associa*on
• Alasignatureducontrat
Lapartdelabanquedanslecapitalestconstatéelorsquelesfondssontmis à disposiOon de l’associé ou dans les comptes de la société deparOcipaOon.Cekepartestconstatéeàsavaleurnominaleouselon lajuste valeur convenue entre la banque et son partenaire (si lacontribuOon de la banque est en nature). Les gains ou les pertes deréévaluaOonsontconstatéesdanslerésultat.
ParOcipaOondelabanqueennuméraire:
ParOcipaOondelabanqueennature:
SilaValeurcomptable=valeurdumarché
FinancementparMoucharaka
Trésorerieoucomptecourantdel’associé
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SilaValeurcomptable<valeurdemarché
SilaValeurcomptable>valeurdemarché
Évalua*onaladatedeclôtureLaparOcipaOondelabanquedanslecapitalMoucharakadégressiveestévaluée au coût historique après déducOon du coût des parOcipaOonstransféréesaupartenaire. Ladifférenceentre le coûtet la juste valeurdesparOcipaOons transféréesdoitêtreconstatéeen tantqueperteouprofitauniveaudel’étatderésultatdelabanque.
FinancementparMoucharaka
BiendonnépourlaMoucharaka
FinancementparMoucharaka
BiendonnépourlaMoucharaka
Produit/invesOssement
FinancementparMoucharaka
Pertesdel’invesOssement…
BiendonnépourlaMoucharaka
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Si la Juste valeur des parOcipaOons transférées = valeur comptable(historique):
SilaJustevaleurdesparOcipaOonstransférées>valeurcomptable
SiJustevaleurdesparOcipaOonstransférées<valeurcomptable
Fin de laMoucharaka et non res*tu*on des parts de la banque parl’associé
Trésorerie
FinancementparMoucharaka
Trésorerie
FinancementparMoucharaka
Produitdel’invesOssement…/Moucharaka
Trésorerie
Pertesdel’invesOssement…/Moucharaka
FinancementparMoucharaka
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Constata*onduprofitoudespertesdelabanqueLes profits ou pertes sont constatés à la liquidaOon de l’associaOon (sicelle-cialieuaucoursdemêmeexercicecomptablequelasignatureducontrat).SilaMoucharakas’échelonnesurplusieursexercices,lesprofitset lespertessontconstatésà lafinde l’exerciceoù ils sont réalisés.LapertevientendiminuOonducapitaldelabanque.
• Casdeprofits:
• Etencasdepertes:
• Casdepertes(laresponsabilitédel’associés’estavérée):
CréancedeMoucharakasurl’associé
FinancementparMoucharaka
Trésorerie
Profitsdel’invesOssementsurMoucharaka
Pertesdel’invesOssement
FinancementparMoucharaka
CréancedeMoucharaka(oucomptecourantdel’associé)
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➢ Casn°2:Labanqueestgérantedel’associa*on
LanormeFASn°3n’apasprisencomptel’éventualitéoùlabanquegèreelle-même le projet. En praOque, la banque islamique gère elle-mêmeles projets de Moucharaka dégressive notamment les projetsimmobiliers où le client parOcipe avec le terrain alors que la banquefinancelestravauxdeconstrucOonetgèreleprojet.Comptabilisa*on de la par*cipa*on de la banque à la signature ducontrat
• Lesdeuxparticipationssontennuméraire
RécepOondelaparOcipaOondel’associéparlabanque:
AlaconsOtuOondelasociété:
FinancementparMoucharaka
Trésorerie
DépôtsgaranOsdelaclientèlesurMoucharaka
FinancementparMoucharaka
DépôtsgaranOsdelaclientèlesurMoucharaka
ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°…
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Lorsdel’invesOssementdesfondsdeMoucharaka:
Les deux par*cipa*ons sont en nature (pour la par*cipa*on de labanque:valeurde marché=valeurcomptable)
ConsOtuOondelasociété:
Al’invesOssementdesfonds:
ParOcipaOondelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°…
AcOfsdeMoucharakaMoutanakissan°…
Trésorerie
FinancementparMoucharaka
AcOfsdeMoucharakaMoutanakissan°…
ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°…
ParOcipaOondelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°…
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Venteprogressivedespartsdelabanque
• Venteàlavaleurcomptable
Enregistrementdel’opéraOondevente:
ConstataOondel’augmentaOondelapartduclientetladiminuOondecelledelabanque:
• VenteàlavaleurdemarchéCasoulavaleurdemarché>valeurcomptable
AcOfsdeMoucharakaMoutanakissan°…
Trésorerie
Trésorerie
FinancementparMoucharaka
ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°…
ParOcipaOondelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°…
Trésorerie
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Puis
AinsiàlafindelaMoucharaka,latotalitédespartsdelabanqueontététransférés:▪ Lesoldeducompte«FinancementparMoucharaka»=0▪ Lesoldeducompte«ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharaka
n°…»(Partdelabanquedanslecapital)=0▪ Le solde du compte « ParOcipaOon de la clientèle associée dans la
Moucharaka n°… = solde du compte « AcOfs de MoucharakaMoutanakissan°…»
Enconséquence,l’écrituresuivanteestpasséelorsquel’associéprendpossessiondelatotalitéduprojetafindesoldertouslescomptes:
Constata*onduprofitoudespertesdelabanque
FinancementparMoucharaka
ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°…
ParOcipaOondelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°…
ParOcipaOondelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°…
ActifsdeMoucharakaMoutanakissan°…
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Danscecas,labanqueouvreuncomptedénommé«Produitsetchargesde la Moucharaka Moutanakissa » dans lequel sont enregistrés lesproduitsetchargesdesMoucharakaauxquellesparOcipe labanque.Cecompte est clôturé à la fin de chaque exercice comptable (ou à laliquidaOondelaMoucharaka).Unsoldecréditeursignifiequelerésultatde laMoucharaka est excédentaire. Le profit devra alors être partagéentrelabanqueetsonassocié.
EnregistrementdesproduitsdelaMoucharaka:
EnregistrementdeschargesdeMoucharaka:
Clôture du compte « Produits et charges de la MoucharakaMoutanakissan°…»(Soldecréditeur):
Trésorerie
ProduitsetchargesdelaMoucharakaMoutanakissan°…
RevenusetchargesdelaMoucharakaMoutanakissan°…
Trésorerie
ProduitsetchargesdelaMoucharakaMoutanakissan°…
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Clôture du compte « Produits et charges de la MoucharakaMoutanakissan°…»(Soldedébiteur):
LaparOcipaOondelabanqueestdiminuéedumontantdelaperte:
3. Testsd’audit
Produitdel’investissement…/surMoucharaka
ComptecourantduclientouParticipationdelaclientèleassociée
Pertesdel’invesOssement/surMoucharaka
ParticipationdelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°…
ProduitsetchargesdelaMoucharakaMoutanakissan°…
ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°…
FinancementparMoucharaka
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Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- Vérifier que le contrat de société ne
comportepasuneclausedeventeetd’achatetquelaventeetl’achatsontconstatésparacteséparé.
- S’assurer de l’inexistence d’une clauseattribuant à l’une des parties le droit derachetersapartdanslecapital.
- S’assurer que la réparation des dépensesd’assurance ou d’entretien a été faiteproportionnellement aux parts de chacundanslecontrat.
- Vérifierque la répartitiondesbénéficesestconforme aux termes convenus dans lecontrat.
- S’assurer que les pertes sont imputésproporOonnellement aux parts de chacundanslecapital.
- S’assurer que les prix de cessionsprogressives des parts sont déterminés surlabasedesvaleursdemarchésàladatedetransactionetnonpasàlavaleurnominale.
- Pour le loyer, voir le programme d’auditijara.
- S’assurer de l’exactitude des méthodes etdesimputationscomptables.
- Conclure/Synthèsedelasection.
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SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTMOUDHARABA2.1Condi7onsdevalidité
• Capitaldelamoudharaba- Lecapitalde lamoudharabaestconstituépardesapportsen
numéraire. Il peut également être constitué d’apports ennature. En ce cas, la valeur de l’actif au moment de laconclusion du contrat est considérée comme le capital de lamoudharaba. Les apports en nature sont évalués par desexperts,ouselonuneméthodeconvenueparlesparties.
- Lecapitaldelamoudharabanepeutpasêtreunecréancedurabalmalàl’égarddumourdhareboud’unetiercepersonne.
• Règlesetconditionsduprofit- LesmodalitésderéparOOonduprofitdoiventêtredéterminéesafin
d’éviter toute ambiguïté et toute contestaOon. La réparOOon duprofit doit être effectuée sur la base d’un pourcentage indivis duprofit et non sur la base d’une somme forfaitaire ou d’unpourcentageducapital.
- Enprincipe,lecumuld’unequote-partduprofitdelamoudharabaetd’unerémunérationn’estpaspermis.Riennes’opposeàceque lesdeux parties conviennent, par acte séparé, que l’une d’entre ellesaccomplisseunactequinedépendpasdesactesdelamoudharabamoyennant une rémunération déterminée, de sorte que le contratmoudharabasurvive,s’ilvientàenêtreséparé.
- Les parOes doivent, au moment de la conclusion du contrat,convenirdesmodalitésderéparOOonduprofit.Ellespeuvent,d’uncommunaccord,modifier cesmodalitésde réparOOonduprofit, àtout moment, en précisant la période pour laquelle cet accordproduitseseffets.
- LerabalmalnepeutpasfairedeuxapportsencapitaldisOncts,demanière que le mourdhareb perçoive les profits de l’un des deuxapportsetlerabalmalceuxdel’autre,ouquelerabalmalperçoiveles profits des deux apports d’un exercice social donné et lemourdharebceuxdel’autre.L’unedesdeuxparOesnepeutpasnonpluspercevoirlesprofitsd’unetransacOondonnéeetl’autreceuxdel’autretransacOon.
- Aucunedistributionnepeutêtrefaiteauxpartiesauméprisdelarèglede l’intangibilité du capital de lamoudharaba, c’est-à-dire lorsque lavaleurliquidativedesinvestissementsestoudeviendrait,àlasuitede
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la distribution, inférieure au montant du capital de la moudharaba.Quand une perte résulte des opérations de moudharaba, elle estimputée sur les profits tirés des autres opérations. Ainsi, la perteantérieureest-ellereportéesurlesprofitstirésd’opérationsfutures.
- Le mourdhareb a droit à sa quote-part des profits dès leurappariOon (leur réalisaOon) dans les opéraOons de moudharaba.Toutefois, ceke propriété n’est pas ferme puisqu’elle est retenuepour garanOr l’intangibilité du capital de la moudharaba et n’estconfirmée que par la réparOOon des profits au moment de laréalisaOonoudel’évaluaOondel’acOf.Enrevanche,ilestpermisdedistribuerdesacomptessurdividendes,auquelcascesdernierssontrevus aumoment de la réalisaOon ou de l’évaluaOon de l’acOf. LadistribuOon finale des profits est basée sur le prix de cession desacOfs,c’estcequ’onappellelaliquidaOonoularéalisaOondel’acOf.Il est également permis de distribuer les profits sur la base del’évaluaOon/esOmaOon de l’acOf, à savoir l’esOmaOon des acOfs àleur juste valeur. Les créances sont évaluées à leur valeur neke,c’est-à-dire après l’imputaOon des provisions pour dépréciaOonlorsque le recouvrement de ces créances s’avère incertain.L’évaluaOondescréancesneOentpascomptedelavaleurtemps(larémunéraOondel’intérêt),niduprincipederemisesurlabasedelavaleur actuelle (remise de la deke en contreparOe d’un paiementanOcipé).
• Pouvoirsetactesaccomplisparlemourdhareb- Lemourdharebdoitexécuterlecontratmoudharabadebonnefoiet
garanOr une gesOon saine et prudente du capital en bon père defamille.
- En cas de conclusion d’une moudharaba illimitée, le mourdharebpeut accomplir tous les actes que peuvent accomplir desinvesOsseursdanssondomained’acOvité.
- Lerabalmalpeut limiter lesactesdumourdharebdansunintérêtparOculier.Lamoudharabapeutêtrelimitéedansletempsoudansl’espacedesorteque le rabalmal sOpuleque lemourdharebdoitinvesOr le capital de la moudharaba à unmoment déterminé, oudansunpaysdéterminé,ousurunmarchéd’unpaysdéterminé.
- Lemourdharebnepeutpasvendreunechoseàunprixinférieurauprixdumarché,ouacheterunechoseàunprixsupérieurauprixdumarché,saufdansunintérêtqu’iljugemanifestedanslesdeuxcas.
- Lemourdharebnepeutniaccorderniprêt,nicadeau,nidonaOonà
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une œuvre caritaOve sur les biens de la moudharaba. Il ne peutrenoncer auxdroits liés auxopéraOonsde lamoudharabaque surmandatspécialdurabalmal.
2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptables
LecontratdefinancementMoudharabaesttraitéparlanormeFASn°3:Miseàdisposi*onducapitaldeMoudharabaparlabanqueSi le capital est ennuméraire, il est constaté pour sa valeur nominale.Lorsqu’il est convenu que le capital sera libéré en plusieurs tranches,chacuned’ellesestcomptabiliséeàsonéchéance:
Si lecapitalestennature, ilestévaluéàsa justevaleur, laperteou legainderéévaluaOonsontsupportésparlabanque.
✓ Juste valeur égale à la valeur comptable du bien donné enMoudharaba:
✓ Juste valeur supérieure à la valeur comptable nette du biendonnéenMoudharaba:
FinancementparMoudharaba
ComptecourantduMourdhareb
FinancementparMoudharaba
Lebiendonnéennature(terrainoumarchandise,etc.)
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✓ JustevaleurinférieureàlavaleurcomptabledubiendonnéenMoudharaba:
Leschargespourlasignatureducontrat:nepeuventêtreincluesdanslecapitalsaufsilesdeuxparOess’yaccordent:
Évalua*onducapitaldeMoudharabaaprèslasignatureducontrat
Si une parOe du capital s’est détériorée avant le commencement duprojetetsansqueleMourdharebn’ensoittenupourresponsable,uneperteestenregistréesurlabanqueetlecapitalestdiminuédumontantesOmédeladégradaOon.SilecapitalenenOerestdégradé,lescomptes
Trésorerie
FinancementparMoudharaba
Lebiendonnéennature
Produitdel’invesOssement…
FinancementparMoudharaba
Chargesdel’invesOssement
Lebiendonnéennature
FinancementparMoudharaba
Trésorerie
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deMoudharabasontclosetlabanqueenregistreuneperte.✓ DégradaOon parOelle du capital sans que le Moudhareb n’en soit
tenupourresponsable:
✓ DégradaOon parOelle ou totale de la Moudharaba pour cause denégligenceparleMoudhareb:
S’ilyaunversementd’unepartiedesbénéficesouducapitalalorsquelecontratestencoreencours:
L’entrepreneur Moudhareb apporte des jusOficaOfs de créance sur lesclientsdelasociétédeMoudharaba:
PertesdeMoudharaba
FinancementparMoudharaba
CréancedeMoudharabasurleMoudhareb
FinancementparMoudharaba
Trésorerieoucomptecourantduclient
FinancementparMoudharaba
CréancedeMoudharabasurlesclientsdelaMoudharaba
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Comptabilisa*ondespertesetprofitspouruneMoudharabaétaléesuruneseulepériodecomptable
✓ CasoulerésultatdeMoudharabaestexcédentaire:
✓ Casoulerésultatestexcédentaireavecl’existencedecréancesurlesclientsde la sociétédeMoudharaba (créancesnongaranOespar leMoudhareb):
✓ Casoulerésultatestexcédentaireavecl’existencedecréancesurlesclients de la société de Moudharaba (créances garanOes par leMourdhareb): le compte « créance de Moudharaba sur leMourdhareb»estdébitédelavaleurdescréancessurlesclientsde
FinancementparMoudharaba
FinancementparMoudharaba
Produitdel’invesOssementsurMoudharaba
Comptecourantduclient
FinancementparMoudharaba
Produitdel’invesOssementsurMoudharaba
Comptecourantduclient
RevenuretenupourleMoudhareb
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MoudharabacarleMourdharebestresponsabledelacollectedelacréancequ’ildoitpayermêmeencasdedésistementdesclients:
✓ SilescréancesgaranOesparleMourdharebsontrecouvertes:
✓ LerésultatestdéficitairesansqueleMourdharebnesoittenupourresponsabledelaperte:
FinancementparMoudharaba
CréancesdeMoudharabasurleMourdhareb
Produitdel’invesOssementsurMoudharaba
ProduitretenupourleMourdhareb
CréancedeMoudharabasurlesclientsdelaMoudharaba
Trésorerie
ProduitretenupourleMourdhareb
CréancesurleMourdhareb
Comptecourantduclient
Pertesdel’invesOssement…surMoudharaba
FinancementparMoudharaba
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✓ Lerésultatestdéficitaireet leMourdharebesttenuresponsabledelaperte:
Comptabilisa*ondesprofitspouruneMoudharabaétaléesurplusieursexercices
Si le contrat de Moudharaba est échelonné sur plusieurs exercicescomptables,lesprofitssontconstatésdansl’exerciceoùilssontréalisés.Quant aux pertes, elles sont constatées dans la limite du capital deMoudharaba.✓ Pertes temporairesdeMoudharabaà lafinde l’exercicecomptable
etavantlafinducontrat:
✓ Profits temporairesdeMoudharabaà lafinde l’exercicecomptableetavantlafinducontrat:
CréancedeMoudharabasurleMourdhareb
FinancementparMoudharaba
Pertesdel’invesOssementsurMoudharaba
FinancementparMoudharaba
FinancementparMoudharaba
Produitdel’invesOssement…/surMoudharaba
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3. Testsd’audit
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- Examiner les rapports des évaluateurs, en
cas d’apports en nature, lors de lad é t e rm i n a O o n d u c a p i t a l d e l aMoudharaba,etvérifierqu’ils sontévaluésàleurjustevaleuràladatedelaconclusionducontrat.
- S’assurer que le capital moudharaba neportepas sur une créancedu rab almal àl’égard du mourdhareb ou d’une Oercepersonne.
- S’assurer que les modalités de réparOOondu profit ont été déterminées sur la based’un pourcentage indivis du profit et nonsurlabased’unesommeforfaitaireoud’unpourcentageducapital.
- S’assurer (à la conclusion du contrat) queles deux parOes se sont accordées surl’ensembledesmodalités.
- Examiner les variaOons du capital de laMoudharaba afin de s’assurer que Rab almal ne réalise pas des apports en capitaldisOnct engendrant le partage des profitspartransacOon.
- S’assurer au moment de distribuOons desprofits que la valeur liquidaOve desinvesOssementsest supérieureaumontantducapitaldelamoudharaba.
- S’assurer que la distribuOon finale desprofitsestbaséesurl’esOmaOondesacOfsàleur juste valeur et que les créances sontévaluéesàlavaleurcomptableneke.
- S’assurer de l’exacOtude des méthodes etdesimputaOonscomptables.
- Conclure/SynthèsedelasecOon
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SECTION3:OPERATIONSDIVERSES
3.1Lesopéra7onsdechange3.1.1Testsd’audit
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- S’assurer que toutes les opéraOons de
change se font au comptant et non pas àterme(bienqu’ellessoientréaliséespourseprémunir contre l’écart de conversion dubénéfice d’une opéraOon libellée enmonnaie étrangère), et ce, avec livraisonimmédiate et avant que les parOes seséparent.
- Vérifierque lesrèglementsdesversementsrelaOfs aux opéraOons à terme dans uneautre devise, (telles que la MourabahainternaOonale), ont été effectués au coursdechangeofficieldujourdupaiement.
- Rapprocherlesfacilitésdecréditaccordéespar l’banque avec les soldes des comptesclientsafindes’assurerdel’inexistencedesopéraOons de change effectuées par leclient pour des sommes supérieures à cequ’ilpossèderéellement.
- S’assurer de l’inexistence des promessessynallagmatiques à force obligatoire danstouslescontratsdechange.
- S’assurer de l’absence d’un contrat dechangedansunautrecontratdechangededevises.
- Conclure/SynthèsedelasecOon.
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3.2Moné7que
3.2.1Testsd’audit
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- Parcourir les relevés des comptes courants
pour s’assurer le non existence d’intérêtsprélevésen casde retarddepaiementparleporteurdelacartedesmontantsdûs.
- Vérifier que si le porteur de la cartedéposer, à Otre de garanOes, une sommed’argent,ildoitalorsêtreclairementsOpuléau niveau du contrat que la banqueinvesOra ceke somme pour le compte duOtulaire de la carte sur la base d’unemoudharaba,etquelesbénéficeséventuelsde cekemoudharaba seront réparOsentreleOtulairedelacarteetlabanqueselonunraOoprédéterminé.
- Examiner les condiOons contractuelles afindes’assurerdunonémissiondescartesdecrédit qui akribuent à leur Otulaire uneréserve de crédit renouvelable, avec unremboursementaumoyendeversementsàtermeetlepaiementd’intérêts.
- S’assurer,lors de l’achat de l’or, de l’argentou des devises en uOlisant les cartesmonéOquesque labanquerèglesansdélaile montant dû à la parOe qui accepte lepaiementparcarte.
- Conclure/SynthèsedelasecOon.
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3.3Créditsdocumentaires
3.3.1Testsd’audit
Obj.Faitpar
Réf.W/P
Travauxintérimaires- S’assurer que les rémunéraOons des
services rendus pour l’émission decrédits documentaires sont soit unmontant for fa i ta i re et non unpourcentageetquellesneOennentpascompte de la durée du c réd i tdocumentaire.
- Conclure/Synthèse.
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CONCLUSION GENERALE
Lacrisedessubprimesamisenexerguelafinanceislamiqueetasuscitéun intérêt parOculier pour les produits bancaires islamiques, étantdonné que les banques islamiques les banques islamiques ont prouvéleurrésistancefaceàcekecrisequiatouchélafinanceconvenOonnelle.
Lesbanques islamiques se caractérisentpar l’intervenOondirectedanslestransacOonsfinancesparelles-mêmeset lerespectdelaShari’a.Eneffet, commenous l’avons soulignédans leschapitresprécédents, toutcréditreposantsurunacOfréelet laspéculaOonest interdite.Aussi, lapraOque de la OtrisaOon, à l’origine de la crise est interdite par larèglementaOonislamique.
Cependant, ces contraintes ont été à l’origine de la résistance de cesbanques à une crise financière d’envergure internaOonale. Toutefois,malgrédesprojecOonsdedéveloppementencourageantesdel’industriebancaireislamique,cesbanquesprésententdesaspectsquiconsOtuentdes obstacles de nature à freiner leur développement, notamment lesaspectsd’auditetdecontrôle.
Nousavonsessayéauniveaudecemémoirededémontrerl’apOtudedel’expert-comptable a effectuer des intervenOons portant sur l’auditShari’aOque, d’idenOfier les diligences spécifiques de l’auditeur dans lecadre d’une mission d’audit de conformité Shari’a d’une banqueislamiqueàtraversl’adaptaOondel’approcheinternaOonaled’audit.
Dans une telle perspecOve, nous avons essayé de posiOonner lesbanques islamiques dans l’environnement normaOf et règlementaireinternaOonal comparaOvement aux banques convenOonnelles,d’analyser leurs caractérisOques foncOonnelles et organisaOonnelles etd’idenOfierlesprincipaleslimitesetobstaclesqu’ellesrencontrent.
Nous avons également analysé le référenOel AAOIFI en indiquant sesforces et ses faiblaisses, notamment en maOère de l’audit conformitéShari’atoutencriOquantlespraOquesactuelles.
Dans la deuxième partie dumémoire nous nous sommes intéressés enparOculier au champ d’applicaOon, aux objecOfs du reporOng financierislamique. Nous avons établit également, une comparaison entre le
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cadre conceptuel islamique et le cadre internaOonal afin d’évaluer lespossibilitésdeconvergencedesdeuxsystèmescomptables.Enréponseauxlimitesspécifiquesidentifiés,nousavonsessayéd’apporterdesrecommandationsetdespropositions,déterminéladémarched’auditàmettreenœuvreparl’expert-comptabledanslecadred’unemissiond’auditdeconformitéd’unebanqueislamiquesouslaformed’unguidepratique.Ainsi,nousavonsproposédesprogrammesdetravailspécifiques.
Au niveau de la troisième partie, nous avons présenté un guideopérationneld’auditShariaquipeutconstituerunpremiersupport,deparsanature,quidevraêtreenrichi,notammentparl’additiondesspécificitésdes produits financiers des autres institutions financières islamiques(sociétésdetakaful,fondsd’investissementsislamique…).
L’analyse approfondie de l’environnement et des spécificités desbanques islamiques, nous a permis aussi de relever certainesproposiOonsetaxesd’amélioraOons:- L’adopOon du référenOel de l’AAOIFI pour toutes les insOtuOons
financièresislamiques;- CentralisaOondesavisjuridiquesauseindel’IFA;- LimiterlerôledesSSBauxconseilsetlesintégrerdansdescabinets
d’experOsecomptable;- Lamiseenplacepar l’AAOIFId’unprocessusconOnud’amélioraOon
desnormesàlalumièredesincohérencesconstates;- L’aménagementdes règlesdegesOonetdecouverturedes risques,
misesenplaceparleBanquesCentrales;- L’organisaOondes cycles de formaOonpour les experts comptables
portantsurlafinanceislamique;- L’introducOon au niveau du cursus universitaire de l’expert-
comptabledesprogrammesliésàlafinanceislamiqueetauxnormescomptables,Shari’aOques,d’auditetdegouvernancedel’AAOIFI.
Cependant,cetravailderecherchen’apaspourobjecOfdemekreà ladisposiOon des professionnels une documentaOon exhausOve et neprétend pas non plus apporter une méthodologie formelle etinnovatrice,mais pourrait consOtuer un guide praOque, uOle, à l’égardd’unprofessionnelqui,nonfamiliariséaveclesecteur,setrouveamenéàintervenirauprèsd’unebanqueislamique.
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Par ailleurs, les révisions et/ ou les nouvelles publicaOons des normesShari’aOques, comptables, d’audit et de gouvernance ainsi que laréglementaOonenvigueurdoiventêtreprisesenconsidéraOonlorsdelalecturedecemémoire.
Faute de documentaOon de recherche suffisante en la maOère, cemémoire tente d’ouvrir les portes sur un champ de rechercherelaOvementnouveauetquiprésenteunemulOtudedeproblémaOquesintéressantes pour les chercheurs, théologiens, et experts-comptables.Eneffet,dansunsecteurauxperspecOvescertainesetquinécessitedesinvesOssements en capitaux souvent importants, soutenir la recherchescienOfiqueestnecessaireafind'akeindrelesobjecOfsdeprogressiondel’ensemble du secteur, notamment en ce qui concerne les sukuks, quisont sontdesproduitsobligataires (semblableàuneobligaOondans lemonde financier classique) conforme à la Sharia ou au droit religieuxislamique.
Il s’agit de Otres parOcipaOfs dont l’échéance est fixée d’avance et quisontobligatoirementadossésàunacOftangible.CesacOfsgénèrentunrevenu stable et négociable dépourvu du recours à tout intérêt.Autrementdit, lessukukssontdescerOficatsdepropriétéd’unacOf,cequi lesdifférenciedesobligaOonsconvenOonnellesqui sontbasées surdeladeke.
Demanière générale, lemécanismedes sukuks consisteen la créaOond’un véhicule ad hoc (SPV) qui émet des obligaOons sur unmarché àdesOnaOond’invesOsseurs.Ces invesOsseursdétenteursdesOtresémisprocurentdes liquiditésà laSPVquiachèteunbien(conformémentauprincipe de l’asset backing). Les invesOsseurs jouissent de l’usufruit decesacOfsauproratadeleursinvesOssementsetsupportentlerisquedecréditdel’émekeursaufdanslecasoùl’émekeurgaranOtl’opéraOonens’engageantàracheterlebienàl’échéancedel’opéraOon.
LaventedecetacOfsefaitaumoyend’autrescontratsdefinancementsislamiques c’est pourquoi le plus souvent l’émission de sukuks faitintervenirunautre contratdefinancement islamique; tel est le casduSukukIjara.
L’opéraOon de financement islamique Ijara est un contrat de locaOondans lequel une insOtuOon financière achète un bien et le loue à un
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parOculier ou une entreprise. Dans le mécanisme du sukuk ijara, uneentrepriseconsOtueunSPVquivaémekredessukuks.LesinvesOsseursdétenteurs de ces sukuks versent des liquidités qui sont placées dansl’immeuble que le SPV est chargé d’acheter. Cet immeuble fait alorsl’objetd’uncontratd’ijaraetest louéàunOerspendanttouteladuréed’émission des sukuks. A l’échéance de ceke opéraOon, les SPV sontdissoutesetlesbénéficesissusdecekeopéraOonsontreversésentrelesinvesOsseurs.
Parunenotedu2juillet2008,l'AutoritédesMarchésFinanciers(AMF)aadmis l’entrée des obligaOons islamiques en France. Cet accueil dessukukss’estaccompagnéde l’élaboraOondecondiOonsd’acceptaOonàla négociaOon des sukuks sur le marché français. Ces condiOonsprévoient notamment que l’émekeur devra au préalable déposer unprospectus auprès de l’AMF comportant une descripOon précise duproduitproposé.
Le27octobre2010,l’AMFréitèresaposiOonsurlanécessitéderéaliserunprospectussoumisauvisadel’AMFcommecondiOond’admissiondessukuks sur le marché réglementé. Ceke posiOon s’accompagne d’unguide praOque qui détaille les modalités praOques d’obtenOon de cevisa .56
Ce guide énonce que bien que les sukuks ne soient pas expressémentvisés par le règlement européen et la direcOve Prospectus, il n’endemeure pasmoins que les disposiOons de ces textes sont applicableaux obligaOons islamiques. En effet, l’AMF précise qu’aux termes del’arOcle 23§2 du règlement, les valeurs mobilières assimilables auxcatégories visés par ce même règlement sont soumises au mêmeschéma de note retenu pour ceke catégorie avec en complément lesinformaOonsperOnenteset les caractérisOquesfinancièrespropresauxsukuks .57
L’AMF précise ensuite que sa compétence se limite à accorder un visapour l’admission des sukuks sur lemarché réglementé. Autrement dit,l’AMF met en évidence qu’elle ne contrôle pas le caractère charia
ww. amf-france. org. 56
ww.amf-france.org.57
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compliantdessukuksproposésàl’émissionquirelèveuniquementdelacompétenceduchariaboard.
Successivement,l’AssembléenaOonaleconsOtuanteenTunisieaadoptéendatedu30juillet2013uneloioctroyant lapossibilitéd’émekredessukuks en dinars ou en devises. Ceux-ci représentent une version ditecompaOble avec la charia et consistent en la souscripOon à desobligaOons émises en contreparOe de ressources que des créanciersacceptentdemekreàladisposiOond’undébiteur.LeministèreTunisiendesFinancesatablésuruneémissiondesukuksauOtre du budget 2013 d’un montant de 1000 Millions de Dinars, maisl’absence de cadre réglementaire pour le montage de l’opéraOonconcernantlescondiOonsd’émission,lefondscommundegesOon,leurenregistrementetnégociabilitéetl’instauraOond’uncomitédecontrôleShari’aOque, n’ont pas permis la mobilisaOon de fonds pour legouvernement qui a subi, ainsi, un échec auprès des invesOsseurspotenOels.Plusieurs quesOons restent en suspens au Otre du lancement de telsmontages sur le marché financier local en termes de liquidités, depotenOeld’affairesetdetransparence.
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ANNEXEI:MODELERAPPORTCONFORMITESHARI’A(AAOIFI:GovernanceStandardforIslamicFinancialInsOtuOons)
SHARI’ASUPERVISORYREPORTInthenameofAllah:thebeneficent,themercifultotheSharcholdersoftheXYZIslamicFinancialIns7tu7on.
AssalamAlaikumwarahmatallahwabarakatuh
In complaisance with the leker of appointment, we are required tosubmitthefollowingreport.We have reviewed the principals and the contracts relaOng to thetransacOons and applicaOons introduced by the Example IslamicFinancialInsOtuOonduringtheperiodended.Wehavealso conductedour review to formanopinionas towhethertheExampleIslamicFinancialInsOtuOonhascompliedwithShari’aRulesandPrincipals and alsowith the specific fatwas, rulings and guidelinesissuedbyus.TheExampleIslamicFinancialInsOtuOonmanagementisresponsibleforensuring that the financial InsOtuOon conducts its business inaccordance with the Islamic Shari’a Rules and Principles. It is ourresponsibility to forman independentopinion,basedonour reviewoftheoperaOonsofTheExampleIslamicFinancialInsOtuOon,andtoreporttoyou.We conduct our review which included examining, on a test basis ofeach type of transacOon, the relevant documentaOon and proceduresadoptedbytheExampleIslamicFinancialInsOtuOon.Weplannedandperformedourreviewsoastoobtainalltheinformationandexplanationswhichweconsiderednecessary inorder toprovideuswith sufficient evidence to give reasonable assurance that the ExampleIslamic Financial Institution has no violated Islamic Shari’a Rules andPrinciples.Inouropinion:
ANNEXES
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a) The contracts, transacOonsentered intoby theExample IslamicFinancial InsOtuOon during the year ended … that we havereviewed are in compliance with the Islamic Shari’a Rules andprinciples;
b) The allocaOon of profit and charging of losses relaOng toinvestment accounts conform to the basis that had beenapproved by us in accordance with Islamic Shari’a Rules andprinciples;
Where appropriate, the opinion paragraph shall also include thefollowingmakers:
▪ AllearningsthathavebeenrealizedfromsourcesorbymeansprohibitedbyIslamicShari’aRuleshavebeendisposedoftocharitablecauses;and
▪ ThecalculaOonofzakatisincompliancewithShari’arules.
NameandsignaturePlaceanddate
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ANNEXEII: MODÈLED’ÉTATSFINANCIERSD’UNEBANQUEISLAMIQUE
BANQUEISLAMIQUE
ÈTATCONSOLIDÈDELASITUATIONFINANCIÈREARRETÉAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
Notexxx
UnitéMonétaire
xxUnité
Monétaire
Ac7fs - -
Liquiditésetéquivalentdeliquidités - -
Mourabahaàrecevoir - -
InvesHssements:
- InvesOssementsenvaleursmobilières - -
- Moudharaba - -
- Moucharaka - -
- ParOcipaOons - -
- Stocks - -
- InvesOssementsimmobiliers - -
- AcOfsdesOnésàl’Ijara - -
- IsOsna - -
- AutresInvesOssements - -
Totalinves7ssements - -
Autresac7fs - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATCONSOLIDÉDELASITUATIONFINANCIÈREARRETÉAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
Notexxx
UnitéMonétaire
xxUnité
Monétaire
Passifs,contratsd’invesOssementsnonaffectés,Intérêtsminoritairesetcapitauxakribuablesauxpropriétaires
--
--
Passifs:
- Dépôtsàvue - -
- DépôtsàvuepourbanquesetinsOtuOons - -
- Dekes - -
- Dividendesàdistribuer - -
- Autrespassifs - -
Totalpassifs - -
AcOonsdesOtulairesdecomptesd’invesOssementsnonaffectés - -
Intérêtsminoritaires - -
TotalPassifs,contratsd’invesOssementsnonaffectésetintérêtsminoritaires - -
Capitauxpropresakribuablesauxpropriétaires - -
Capitallibéré - -
Réserves - -
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Bénéficesnondistribués - -
Totalcapitauxpropres - -
Totalpassifs,contratsd’invesOssementsnonaffectés,Intérêtsminoritairesetcapitauxakribuablesauxpropriétaires
- -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATDERÉSULTATCONSOLIDÉPOURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
NotexxxUnité
Monétaire
xxUnité
Monétaire
Revenus
- Produitsdifférésdesventes - -
- ProduitsdesinvesOssements - -
- -
Retoursurcomptesd’invesOssementsnonaffectésavantlapartdelabanquecommeMoudharib
- -
PartdelabanquecommeMoudharib - -
Retoursurcomptesd’invesOssementsnonaffectésavantZakat - -
PartdelabanquedanslesrevenusdesinvesOssements(commeMoudharibetcommebailleurdefonds)
- -
RevenusdelabanquedesespropresinvesOssements - -
PartdelabanquedanslesrésultatsdesinvesOssementsaffectéscommeMoudharib
- -
Chargedelabanquecommeagentd’invesOssementdescomptesrestreints - -
Revenusdeservicesbancaires - -
Autresrevenus - -
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Totalrevenus - -
Chargesgénéralesd’administraOonDépréciaOon - -
RésultatnetavantzakatetimpôtsProvisionpourZakat - -
Résultatnetavantintérêtsminoritaires - -
Intérêtsminoritaires - -
Résultatnet - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATDEFLUXDETRÉSORERIECONSOLIDÉ(1/2)POURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
Notexxx
UnitéMonétaire
xxUnité
Monétaire
Résultatnet - -
Ajustements - -
FLUXNETSPROVENANTDESACTIVITESD’EXPLOITATION
DépréciaOon - -
Provisionpourcomptesdouteux - -
Provisionpourzakat - -
Provisionpourimpôt - -
Zakatpayée - -
Taxespayées - -
Retoursurcomptesnonaffectés - -
Gainsurventesd’acOfsnoncourants - -
DépréciaOond’acOfsloués - -
ProvisionpourdépréciaOondeOtres - -
Dekesperdues - -
FluxnetsprovenantdesacOvitésd’exploitaOon - -
FLUXPROVENANTDESACTIVITESD’INVESTISSEMENT
Ventesimmobilières - -
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Achatsimmobiliers - -
AcquisiOondevaleursmobilières - -
A u gmen t aOon d ’ i n v e sO s s emen tMoudharaba - -
VentesdebiensIsOsna - -
FluxprovenantdesacOvitésd’invesOssement - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATDEFLUXDETRÉSORERIECONSOLIDÉ(2/2)POURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
NotexxxUnité
Monétaire
xxUnité
Monétaire
FLUXPROVENANTDESACTIVITESDEFINANCEMENT
AugmentaOondescomptesnonaffectés - -
AugmentaOondecomptescourants - -
Dividendespayés - -
AugmentaOondedépensesdecrédit - -
DiminuOondesdépensesdecrédit - -
AugmentaOondesintérêtsminoritaires - -
DiminuOonenautresacOfs - -
FluxprovenantdesacOvitésdefinancement - -
AugmentaOon(DiminuOon)desfluxdetrésorerie - -
TrésorerieiniOale - -
Trésoreriefinale - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATDEVARIATIONDESCAPITAUXPROPRESPOURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
Capitallibéré
Réserveslégales
Réservesgénérales
Bénéficesnon
distribuésTotal
Soldeauxxx - - - -
Emissiond’acOons - - - -
Résultatnet - - - -
Profitsdistribués - - - -
Transfertenréserves - - - -
Soldeauxxx - - - -
Résultatnet - - - -
Profitsdistribués - - - -
Transfertenréserves - - - -
Soldeauxxxx - - - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATDESVARIATIONSDESINVESTISSEMENTSAFFECTÉSPOURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
Unitésdeportefeuillesd’inves*ssementsaffectés
Descrip7on Portefeuilleenvaleurs
mobilièrescommercialisable
s
Portefeuille
immobilier
Portefeuillemourabaha
Total
XX XX XX XX XX XX XX XX
InvesOssementendébutdepériode
- - - - - - - -
NombreiniOald’unitésinvesOes
- - - - - - - -
ValeuriniOaledel’unité - - - - - - - -
Dépôtsetémissions - - - - - - - -
Rachatd’unitésetretrait - - - - - - - -
Pertesouprofitd’invesOssement
- - - - - - - -
ChargesadministraOve - - - - - - - -
InvesOssementenfindepériode
- - - - - - - -
Nombrefinald’unitésinvesOes
- - - - - - - -
Valeurfinaledel’unité - - - - - - - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATSURLESRESSOURCESETLESEMPLOISDESFONDSDESTINÉSALAZAKATETAUTRESFONDSACARACTEREPHILANTHROPIQUEPOURLA
PÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
NotexxxUnité
Monétaire
xxUnité
Monétaire
SourcesdeZakat - -
Fonds(notes…) - -
Zakatdueparlabanque - -
ZakatdueparlesOtulairesdecomptes - -
DonaOons - -
Totalsources - -
Emploisdesfondsdezakat
- Zakatpourdespauvresetdesnécessiteux - -
- Zakatpourdesréfugiés - -
- Zakatpourlesendekés - -
- ZakatpourlesnouveauxconverOsàl’Islam - -
- Zakatpourservirlesautrescauses - -
Totalemplois - -
AugmentaOon(DiminuOon)desressourcessurlesemplois - -
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Zakatnondistribuéeaudébutdel’exercice - -
Zakatnondistribuéeenfind’exercice - -
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BANQUEISLAMIQUE
ÉTATSURLESRESSOURCESETLESEMPLOISDESFONDSDESTINESALAZAKATETAUTRESFONDSACARACTEREPHILANTHROPIQUEPOURLA
PÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR)
xxxUnité
Monétaire
xxUnité
Monétaire
Solded’ouverture - -
Prêtsdebienfaisance - -
Fondsdisponiblesauprêt - -
Sourcesdufonds - -
AllocaOondecomptescourants - -
AllocaOon de bénéfices prohibés par laShari’a
Sourceexternesàlabanque - -
Totaldessourcesdurantlapériode - -
Emploisdesfonds - -
Prêtsauxétudiants - -
PrêtsauxarOsans - -
Règlementsencomptescourants - -
Totalemploisdurantlapériode - -
Soldeàlaclôture - -
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Prêtsdebienfaisance - -
Fondsdisponiblesauprêt - -
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ANNEXEIII:QUESTIONNAIREADRESSÉAUXPROFESSIONNELSAYANTAUDITEDESBANQUESISLAMIQUES
Laprésenteenquêteaété lancéeafinde valider les recommandaOonsproposées et les diligences d’audit spécifiques aux banques islamiquesenréponseàleursspécificitésdéjàidenOfiéesauniveaudelapremièreparOedecemémoire.
Dans cet objecOf, nous avons adressé le quesOonnaire présenté ci-dessous aux experts comptables et experts comptables stagiaires,membresdel’OrdredesExpertsComptablesdeTunisie,ayantaudité,aumoinspourunefois,desbanquesislamiques.
Le nombre des réponses obtenues s’est arrêté à 18 sur 30 personnesconsultés.CeuxayantréponduontdéclaréavoirparOcipéàl’auditd’unebanqueislamiqueenTunisieet/ouàl’étranger.
Pour l’exploitaOon des réponses obtenues, nous avons opté pourl’adopOondesproposiOonsconfirméesposiOvementàplusde40%,ainsiquecellesproposéesparlespersonnesayantréponduetjugéesparnossoinsperOnentes.
Ainsi, les proposiOons adoptées ont été intégrées, alors que cellesrejetées, totalement ou parOellement (moins de 40% des réponsesobtenues) ont été abandonnées et par conséquent éliminées desproposiOonslistéesauniveaudeladeuxièmeparOedecemémoire.
Par ailleurs, 95% des répondants, ont confirmé qu’ils ont appliqué lesréférenOels comptables Tunisien (SCE) et InternaOonal (IFRS), et queleurs travaux d’audit ont été conduits conformément aux normesinternaOonales de l’IFAC. Toutefois, ils ont confirmé aussi leur souhaitpour l’adopOondes normes comptables, d’audit et de gouvernancedel’AAOIFI.
Ci-aprèsletexteduquesHonnairediffusé:
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Mesdames,Messieurs,
Dans le cadre de l’élaboraOon d’un mémoire d’experOse comptableinOtulé«Lesbanquesislamiques,étudedeposiOonnement,spécificitésrèglementairesetparOcularitésd’audit»,nousavons leplaisirdevousadressercequesOonnaire.
L’objecOf de ce quesOonnaire est de savoir la manière selon laquellevousavezintervenufaceauconceptdeconformitéShari’a.
En effet, votre expérience nous sera d’un précieux apport dans lafinalisaOondenotretravailderecherche.
JecerOfieque,par lasuite,vosréponsesseronttraitéesd’unemanièrestrictementconfidenOelleetanonyme.
Jevousremercieinfinimentpourvotreaideetpourletempsquevousallezconsacreràlaréponseauques7onnaire.
ConfraternellementHassenBENOUHIBA
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QUESTIONNAIRE
1. INFORMATIONSSURLERÉPONDANT
1. Qualitédurépondant:
Autreàpréciser…
2. Votreexpérienceprofessionnelleestde:
3. Avez-vousrenduunserviceprofessionnelauprofitd’unebanqueislamique?
4. Dansl’affirma*ve,préciserletypedeservicerendu:
Expert-ComptableDiplômé
Expert-ComptableStagiaire
Moinsde5ans
Entre5et10ans
Plusde10ans
Oui
Non
Auditlégal
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Autreàpréciser…
5. Danslecasoùvousavezréaliséunauditlégal,avez-vousexpriméuneopinionsurlaconformitéShari’a?
6. Un programme détaillé des travaux d’audit Shari’a est mis enplace:
2. CADRESDERÉFÉRENCES
1. Quel est le référen7el sur lequel vous vous êtes basé pourréaliserlamission?
Auditcontractuel
PréparaOonsdesétatsfinanciers
Oui
Non
Oui
Non
Lesnormescomptableslocales
LesnormescomptablesinternaOonales(IFRS)
LesnormescomptableséditéesparTheAccounOngandAudiOng
OrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons(AAOIFI)
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Autreàpréciser…
3. ORGANISATIONETGOUVERNANCEDELABANQUEISLAMIQUE:
1. LeprocessusdegouvernanceShari’a*queestassurépar:
LesnormesinternaOonalesd’audit(ISA)
Lesnormesd’auditéditéesparTheAccounOngandAudiOng
OrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons(AAOIFI)
LesnormesShari’aéditéesparTheAccounOngandAudiOng
OrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons(AAOIFI)
LesFatawasdesShari’aSupervisoryBord
LeShari’aSupervisoryBord
LeComitéd’audit
Leconseild’administraOon
DirecOond’auditinterneShari’aOque
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2. Ledisposi*fdegouvernanceretenuauseindelabanqueestconformeaux:
Autreàpréciser…
3. 3-3 Le système de gouvernance Shari’a est composé desorganessuivants:
Autreàpréciser…
4. L’organigramme de la banque islamique est-il élaboré pourafeindrelastratégieetlesobjec*fsfixésparlesac*onnairesentreautrelaconformitéShari’a?
5. Les membres du Shari’a Supervisory Bord sont-ilsindépendantsdelabanque?
ExigencesducomitédeBâle
ExigencesBanqueCentraleLocale
Normesdegouvernancedel’AAOIFI
L’auditeurinterne
L’auditeurexterne
LeShari’aSupervisoryBord
Oui
Non
Oui
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4. RÉCEPTIONSYSTÉMATIQUEDESINFORMATIONSLORSDELAPHASED’ÉVALUATIONDUSYSTÈMEDECONTRÔLEINTERNE
1. Labanquemet-elleàladisposi*onduprofessionnelunedocumenta*onsurlesprocéduresdecontrôleShari’a*que?
2. Dansl’affirma*vecefedocumenta*onporte-t-ellesurlesdifférentescomposantesdecontrôleShari’a*que?
Autreàpréciser…
3. Est-cequevouspouvezaccédersystéma*quementauxdocumentssuivants?
Toujours Souvent Parfois Jamais
Toujours Souvent Parfois Jamais
L’environnementdecontrôlefavorisantlerespectdelaShari’a
FixaOondesobjecOfs
IdenOficaOondesévénements
Lesprocéduresd’évaluaOondesrisques(risquedenon-conformitéShari’aOque,risquecommercialdeplacé,risqueopéraOonnel...)
Lesystèmed’informaOonmisenplacepourletraitementdestransacOonsconformémentàlaShari’a
LesacOvitésdecontrôlespécifiquesàlaconformitéShari’a
Informationetcommunication
Pilotage
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Autreàpréciser…
5. COMMUNICATIONDUPROFESSIONNELAVECLESORGANESDEGESTIONDELABANQUE
5.1. Les organes de ges*on de la banque procèdent-ils à uneévalua*onducontrôleShari’a?
5.2. Dansl’affirma*vecestestss’avèrent-ils?
5.3. Lesorganesdeges*on(ycomprisladirec*ond’auditShari’ainterne) de la banque établissent-ils un rapport sur lesprocéduresdecontrôleShari’a?
Toujours Souvent Parfois Jamais
LesrapportsdesauditsShari’ainternes
LemanueldesprocéduresShari’aOque
LesrapportsduShari’aSupervisoryBord
Périodiquement Parfois Jamais
Périodiquement Parfois Jamais
PerOnents?
Suffisants?
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5.4. Le Shari’a Supervisory Bord communique ses rapportsd’audit:
6. RELATIONDUPROFESSIONNELAVECLESHARI’ASUPERVISORYBORD
1. Est-ce que vous communiquez et discutez avec le Shari’aSupervisoryBordsurlessujetssuivants?
Périodiquement Parfois Jamais
Al’auditeurexterne
Aucomitéd’audit
Auconseild’administraOon
AlaBanqueCentrale
Toujours
Souvent
Parfois
Jamais
Le plan de travail d’une missionintérimaire de conformité Shari’a danslecadred’unemissiond’auditdesétatsfinanciers
Lesdéfaillancesrelevéesaucoursd’unemission de de conformité Shari’a danslecadred’unemissiond’auditdesétatsfinanciers
Le rapport avant sa transmission à laDirecOonGénérale
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Autreàpréciser…
7. UTILISATIONDESTRAVAUXDEL’AUDITSHARI’AINTERNEPARLEPROFESSIONNEL
1. Est-ce que vous recourez aux travaux des auditeurs Shari’ainternes?
Dansl’affirma7ve:
Autreàpréciser…
8. TESTSDEFONCTIONNEMENTDESACTIVITÉSDECONTRÔLELIÉESAUPROCESSUS«LECONTRÔLEDELACONFORMITÉSHARI’A»
1. Lestestsdefonc*onnementcomprennent:
Oui Non
Toujours
Souvent
Parfois
Jamais
DiscussiondurésultatdetravailaveclesdesauditeursShari’ainternes
Se baser sur le travail des auditeursShari’ainternespourfixerleplanningdel’intervenOon intérimaire dans le cadred’une mission d’audit des étatsfinanciers
Se baser sur le travail des auditeursShari’ainternespourfixerleplanningdel’intervenOon pour le contrôle descomptes dans le cadre de cadre d’unemissiond’auditdesétatsfinanciers
Oui Non
VérificaOonquelesrègles,principesetfatwasappliquésparlabanquesontvalidésetapprouvésparleSSB
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Autreàpréciser…2. Vousavezconduitvotreaudit:
9. ANALYSEDEL'IMPACTDESTRAITEMENTSCOMPTABLESSURLACONFORMITÉSHARI’A
1. Avez-vous évalué les répercussions des traitementscomptablessurlesrèglesetprincipesdelaShari’a?
2. Avez-vous communiqué l’impact néga*f des traitementscomptables sur les règles et principes de la Shari’a auxresponsablesdelagouvernanceetàladirec*on?
10. RECOURS À UN SPÉCIALISTE DANS L’ÉVALUATION DU PROCESSUS « LECONTRÔLEDELACONFORMITÉSHARI’A»
1. Leprofessionnel fait-t-ilappelàun spécialisteduFiqhAl-Mûamalat dans le cadre d’une mission intérimaire del’évalua*onducontrôledelaconformitéShari’a?
Revoirlesnouvellesfatwas,règlesetdirecOvesdelaShari’a,ets’assurerqu’ilsontétécorrectementappliqués
Oui Non
EnuOlisantlatechniqued’échanOllonnage
ExhausOvement
Oui Non
Oui Non
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2. Dansl’affirma*ve,citezlesaxesdel’interven*on?………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………….………………………………………………………………………………………………….
11. RAPPORTDUPROFESSIONNELEXTERNESURLACONFORMITÉSHARI’A
11.1. Les défaillances soulevées sont-t-elles prises en comptepar les organes de ges*on et de gouvernance de labanque?
11.2. Avez-vous men*onné que vos diligences ont couverts laconformitéauxrèglesdelaShari’a?
11.3. Avez-vous annexé un état des points de non-conformitéShari’aàvotrerapport?
Oui Non
Oui Non
Oui Non
Oui Non
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Bibliographie
A. Ouvrages1. François Guéranger: « Finance Islamique: Une illustraOon de la finance
éthique»,2009;2. Elyès Jouini et Olivier Pastré: « La finance islamique - Une soluOon à la
crise?»,2009;3. TheAccounOngandAudiOngOrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons:
«AccounOng, AudiOng & Governance Standards (for Islamic FinancialInsOtuOons)»,AAOIFIEnglishversion,2008;
4. INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUEISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « EvoluOon des acOvités bancairesislamiques:problèmesetperspecOves»,1997;
5. Artus et al, Conseil d’analyse économique, La crise des subprimes, LaDocumentaOonFrançaise,2008.
6. JURGENSENP. (2008): «Crisefinancièreou crisemorale ?», 17octobre2008
7. INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUEISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT « Banques Islamiques: réponses à desquesOonsfréquemmentposées»,2001;
8. INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUEISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « la gesOon des risques: analyse decertainsaspectsliésàl’industriedelafinanceislamique»,2002;
9. INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUEISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « réglementaOon et contrôle desbanquesislamiques»,2000;
10. GenevièveCausseBroquet:«LaFinanceIslamique»,2009;11. BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « Les sciences de la Shari’a
pourleséconomistes:lessourcesduFiqh,sesprincipesetsesthéories»,1998;
12. INSTITUTISLAMIQUEDERECHERCHESETDEFORMATIONBANQUEISLAMIQUEDEDEVELOPPEMENT: « Statut légal (HOKM) des transactions bancaires avecintérêts»2002;
13. Yunis,H.«GrowthofPrivateEquityFundsusingIslamicFinance»,IslamicFinanceGuide,2006;
14. Ariff,M.«ResearchReporton IslamicBanking»,Asian-Pacific EconomicLiterature,Vol.2,1988;
15. Umer Chapra; Tarikullah Khan, RéglementaOon et contrôle des banquesislamiques, Banque islamique de développent / InsOtut islamique derechercheetdéveloppement,Etudespécialen°3,2000;
16. Yunis,«GrowthofPrivateEquityFundsusingIslamicFinance»,2006;
Page � of �175 180 www.kantakji.com
17. Mohamed Ali CHATTI, « DiversificaOon bancaire, performance, éthique:AlternaOveoucomplémentarité?Casdesbanquesislamiques»,2010.
B. Articles,mémoires,étudesetconférences:1. The control of the Shari’a Supervisory Board in the Islamic financial
insOtuOons, Samy Nathan Garas, InternaOonal Journal of Islamic andMiddleEasternFinanceandManagementVol.5No.1,2012pp.8-24;
2. TheconflictsofinterestinsidetheShari’asupervisoryboard,SamyNathanGaras, InternaOonal Journal of Islamic and Middle Eastern Finance andManagementVol.5No.2,2012pp.88-105;
3. F.AcHLetE.Forget,« lagouvernancedescomitésShari’a»,opcit,§21,p30;
4. The need of accounOng standards for Islamic financial insOtuOons:evidence from AAOIFIA, del Mohammed Sarea, Journal of IslamicAccounOngandBusinessResearchVol.4No.1,2013pp.64-76;
5. Shari’a-compliance and value of analysts’ recommendaOons: evidencefrom theMENA region,Omar Farooq, Journal of IslamicAccounOng andBusinessResearchVol.5No.1,2014pp.61-76;
6. L’IntermédiaOon Financière ParOcipaOve des Banques Islamiques,KhoutemBenJedidia,EtudesenEconomieIslamique,Vol.6,2012;
7. PriceWaterhouseCoopers:«GlobalFinancialCrisis»,2009;8. Price Waterhouse Coopers: « Growing pains: Managing Islamic banking
risks»,2008;9. ZAKIMyret,(2006),«Genève,oùseconcentrentlespétrodollars,aprisdu
retarddanslafinanceislamique»,RevueLeTemps–Finance,2006;10. KPMG: « Finance islamique: ProblémaOque de présentaOon dans les
référenOelsinternaOonaux(IFRS,BâleII,etc.)»,2008;11. SÉMINAIRE EUROMONEY CONFÉRENCE DE PARIS SUR LA FINANCE
ISLAMIQUEPARIS:«Stabilitémondiale,l’avenirdesmarchésdecapitauxetdelafinanceislamiqueenFrance»,Septembre2009;
12. AnouarHassoune:«LagesOondesrisquesdanslesbanquesIslamiques»,2008;
13. Mohamed Ibrahim, Shahul Hameed: « IFRS vs AAOIFI: The Clash ofStandards?»,2007;
14. Islamic Financial Services Board: « The recent crisis: Lessons for IslamicFinance»,2009;
15. EmiratesBusiness:«IFRSformergerofIslamicAccounOngStandards»parKarenRemo-Listana,2009;
16. WebCPA Staff: « IFRS to Converge with Islamic AccounOng Standards »,2009;
17. Standard &Poor’s Paris, le 16/05/2007: « Les habits neufs de la financeislamique»parAnouarHassoune;
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18. Recueil des communications données dans le cadre du séminaireconjointement organisé par l’Institut Islamique de Recherche et deFormation et de la banque Al-Baraka mauritanienne islamique (Acte deséminairen°37)«Introductionauxtechniquesislamiquesdefinancement»;
19. Guidelines on the governance of Shari’a for the Islamic FinancialInsOtuOons;CentralBankofMalaysia;December2004;
20. Rouach et Naulleau: Le contrôle de gesOon bancaire et DirecOonfinancière,RevueBanqueEdiOon,2009;
21. Séminairede l’IIRFde laBanque IslamiquedeDéveloppementà Jeddah.Leleasing«IjarawaIqOna»parAbdessatarKhouildi;
22. La finance islamique: intérêt et contraintes demise en place en Tunisie:SoniaSellami,2011;
23. LafinanceislamiqueetlaproblémaOquedutraitementcomptableenIFRS,GaithHajji,2011;
24. Les banques islamiques: étude des spécificités et proposiOon d’unedémarched’audit,KaisBklouO,2014.
C. Codes,loisetnormes:1. Ahadithsduprophète(PBSL)etLeSaintCoran;2. AAOIFI, Accounting, Auditing and Governance Standards for Islamic
Financial stitutions, Bahrain: 1421 H-2000, (Volume: Accounting, AuditingGovernanceandEthics).Edition2010;
3. InternaOonalFinancialReporOngStandards;4. InternaOonalAudiOngStandards.
D. SitesInternet:1. AccounOng and AudiOng OrganizaOon for Islamic Financial InsOtuOons:
www.aaoifi.com;2. Islamicfinancialservicesboard:www.ifsb.org;3. BanqueIslamiquedeDéveloppement:www.isdb.org;4. InsOtutislamiquederecherchesetdeformaOon:www.irO.org;5. Ribh,lejournaldelafinanceislamique:www.ribh.wordpress.com;6. Audit,ConformitéEtRechercheenFinanceIslamique:www.acerfi.org;7. IslamicBusinessRecherchesCenter:www.kantakji.com8. www.andlil.com;9. www.novethic.fr;10. www.canalacademie.com;11. www.bct.gov.tn;12. www.ifsb.org.
E. Bibliographiearabe(المراجع باللغة العربیة):
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1. األسس الشرعیةلتوزیع الخسائر واألرباح في البنوك اإلسالمیةمع بیان النوازل الخاصة باألزمة المالیة - د. علي القرة داغي-2010
2. الخدمات االستثماریة في المصارف واحكامھا في الفقھ االسالمي - د. كمال توفیق-20083. دورالقیمواألخالق فىاالقتصاد االسالمى-د. یوسف القرضاوي- 19954. سیاسات توزیع األرباح في البنوك اإلسالمیة: البدائل العادلةبین المساھمین والمستثمرین-د. عبد
الحلیم غربي2010-5. الشرح الممتع على زاد المستقنع - محمد بن صالح العثیمیین - 19996. فتاوى ابن تیمیة - احمد ابن تیمیة - 19957. التحریر والتنویر- محمد الطاھر بن عاشور-19978. مقاصد الشریعة االسالمیة - محمد الطاھر بن عاشور- 20019. فقھالمحاسبة االسالمیة - د. سامر قنطقجي - 199610. تحول المصارف التقلیدیة للعمل وفق أحكام الشریعة اإلسالمیة - خلفسالمالعطیات - 200711. تقویم إسھامات المصارف المركزیة في المواءمة الشرعیة والرقابة والتنظیم للصناعة المالیة
اإلسالمیة، عبد الباري مشعل، المؤتمر العالمي الثامن لعلماء الشریعة, مالیزیا، أكتوبر2013.
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GLOSSAIRE DES TERMES UTILISÉS EN DROIT ET FINANCE ISLAMIQUE
Arboun: dépôt de garanOe versée à la signature d’un contrat, Sil’acheteurestdéfaillantlevendeurleconserve.Rahn:Accordaux termesduquelunacOf est affectéengaranOed’unedeke.LagaranOepeutêtreuOliséeencasdedéfaillance.Amana: (fiabilité, loyauté, honnêteté. ) Le terme renvoie aux dépôts.Unepersonnepeutdétenirdesbienspourlecompted’autrui,parfoisenapplicaOond’uncontrat.Qard hassan: Emprunt sans intérêt mais couverture des frais parl’emprunteur.Enfinanceclassiqueonappelleraitcelaunprêtmutualiste.Shari’a: Likéralement: ordonner, prescrire. Ensemble des lois et règlesissuesduCoranetdelaSouna.CorpusjuridiqueenIslamFatwa:Avis,réponse,décretreligieuxd’unOuléma(expertdelaSouna)ou d’un comité de la Charia, gardiens de la stricte observance de laCharia.Fiqh:JurisprudenceislamiquepourlaviereligieuseetsapraOque.C’estunesourceimportantedel’économieetdelafinanceislamique.Gharar: (Risqué, incertain) C’est l’une des trois interdicOonsfondamentalesenfinanceislamique,avecleribaetlemaysir.LeGhararest un concept complexe qui recouvre certains types d’incerOtudes oud’imprévus liés à un contrat. L’interdicOon du Gharar sert souvent defondementauxcriOquesdespraOquesfinancièresclassiques tellesquelaventeàdécouvert,laspéculaOonetlesproduitsdérivés.Ijara:Contratauxtermesduquellabanqueachèteunbienpourunclientpuisleluilouepourunepériodedéterminée.Ijaramuntahiabexamlik:Contratauxtermesduquel labanqueachèteunbienpourunclientpuisleluiloueenlocaOonfinancementpourunepériodedéterminéemaisleclientalapossibilitéd’acquérirlebienenfindecontrat.C’estunvraicrédit-bailenfinanceclassique.Is7sna: Financement progressif: contrat d’acquisiOon d’un bien avecpaiementprogressifduprixaufuretàmesurequelebienestconstruit.S’apparenteàlasous-traitance.Moucharaka:Dechirka,quisignifieparOcipaOonouassociaOon.C’estuninvesOssementparOcipaOf,oulepartagedeprofitsestproporOonnelaumontant invesO. Les mouchariks parOcipent donc au capital et à lagesOon. C’est une sorte de cofinancement. C’est une sorte de capital-invesOssement.
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Moudharaba: Partenariat d’invesOssement ou le capital estintégralementapportépar labanquerabelmalet lagesOonduprojetestassuréeparl’autremoudharebrabelmal.LebénéficeestréparOenfindecontratselonunevenOlaOonfixéepréalablementmais lespertesnesontsupportéesqueparl’invesOsseur.Mourdhareb: Partenaire gesOonnaire, entrepreneur dans unemoudharaba.Mourabaha: Contrat de vente à tempérament ou une parOe fait unapport en industrie (compétence, acOf immatériel, etc…) et l’autre unapportencapitalfinancier.Cela permet d’acquérir un bien sans contracter un emprunt portantintérêt.TrèsuOliséenmicrocrédit.Rab al mal: Personne qui invesOt les capitaux dans un contratmoudharaba.Riba: AugmentaOon, ajout. C’est l’une des interdicOons fondamentalesen finance islamique, avec le Gharar et le maysir. Intérêt fixéprédéterminé perçu quel que soit le résultat du projet. Tout taux derendement sans risque ou garanO sur un prêt ou un invesOssementrelève du riba. On parle d’usure mais cela prête à confusion car çarendraitlicitetoutintérêtserviautauxnormal.Sani:Sous-traitantdansuncontratIsOsna.Zakat: Sorte d’impôt ou taxe sur la fortune. C’est un des 5 piliers deL’islam.Bai’Al-Inah:Cessionbail
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