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Enseigner la Shoah

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Auteur : Patricia EVRARD, [email protected] coordonné par Christelle Membrey-Bézier pour Mme Achard et M. Bussière, IA-IPR Lettres. Groupe de travail ouvert à toute proposition ou suggestion : écrire à [email protected]

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Académie de Dijon

LETTRES TICE

Dossier coordonné par Christelle Membrey-Bézier pour Mme Achard et M. Bussière, IA-IPR Lettres

Groupe de travail ouvert à toute proposition ou suggestion : écrire à [email protected]

[email protected]

Enseigner la Shoah

Séquence pédagogique en français et travail interdisciplinaire (français-histoire) en classe de

première L.

En partenariat avec :

•Le Mémorial de la Shoah, Paris.•La Fondation pour la mémoire de la Shoah, Paris.•Le Rectorat de l’Académie de Dijon•Le Conseil Régional de Bourgogne

Tous mes remerciements à Monsieur Alban Perrin,coordinateur des voyages d’étude au Mémorial de la Shoah,pour ses précieux conseils. P.E.

Le projet pédagogique en français dans une classe de première littéraire.

L’enseignement de la Shoah est au programme des cours d’histoire du lycée, et il peut concerner aussi les professeurs de français.La production littéraire contemporaine porte très largement sur cette période, et n’en finit pas d’explorer toutes les dimensions de cette expérience humaine unique qu’est la Shoah.De Primo Levi à Laurent Binet, tous les genres romanesques et autobiographiques y sont représentés : littérature de témoignage, autobiographie, roman autobiographique, autofiction, roman historique par exemple.A cette production centrale, il faut ajouter bon nombre d’essais, de textes poétiques et des pièces de théâtre. Enfin, et ce n’est pas la moindre partie de la production artistique contemporaine, de nombreux films de fiction ou des documentaires traitent de cette période. La bande dessinée n’est pas en reste : témoin le remarquable Maus d’Art Spiegelmann.

Le professeur de français n’a donc que l’embarras du choix pour construireun programme d’enseignement sur la Shoah, ancré dans les programmes.Sans négliger les objectifs fondamentaux de sa matière, il fera réfléchir ses élèves aux rapports qu’entretiennent l’histoire et la fiction, à la question des genres, et aux différents aspects de l’autobiographie (problème du souvenir, de la mémoire, de l’écriture).Il initiera ses élèves à la lecture de l’image, proposera une analyse critique de la production cinématographique ou les fera réfléchir aux enjeux de la transposition cinématographique d’œuvres littéraires.

Voici quelques unes des problématiques qui peuvent être abordées et qui ont fait l’objet de séquences pédagogiques dans une classe de première littéraire, dont la plupart des élèves ont une option arts plastiques.

L’écriture autobiographique et la ShoahObjets d’étude : L’autobiographie, le roman.Problématique : Quelle importance les souvenirs ont-ils dans la démarche autobiographique de Perec ?Corpus : G.PEREC W ou le souvenir d’enfance, coll. L’imaginaire, Gallimard, 1975.

Lecture analytiqueChapitre II (p.13 du début du chapitre à "la guerre, les camps"). Chapitre IV (p.21/22 du début du chapitre à "pour que je sois encore »).chapitres VIII (p.48/49 "La guerre survint" à "elle mourut sans avoir compris").Ch. X (p.76/78 "Le départ" à la fin du chapitre).

Lecture cursive :P.Levi Si c’est un homme

Notions abordéesLes rapports que les deux écritures (autobiographiques et romanesques) entretiennent entre elles et à l’histoire personnelle de G.Perec .Le titre, la quatrième de couverture de W , les épigraphes avant chaque partie (citations de Queneau).Confrontation de l'écriture romanesque et autobiographique (chapitres 1 et 2 ).La question du genre: roman ou autobiographie? Genèse et états du texte (versions et évolution).L'intertextualité dans W ou le souvenir d'enfance.

Textes et documents complémentaires : Sujet EAF: Antelme, Némirovsky, Littell ( Manuel « Soleils d’encre », Lettres et Langue, 1re, Hachette éducation, 2007, p.378/381).Charlotte DELBO Auschwitz et après ? I Aucun de nous ne reviendra, « Les mannequins », Le convoi du 17 janvier, « La course ».Perec Je me souviens (extraits).J.Littell Les Bienveillantes in Le guide des 100 romans incontournables de P.Vavasseur (Librio).

ActivitésExposés : Biographie de Perec et de P.Levi.Le contexte historique de la Shoah notamment en Italie.la partie romanesque et la partie autobiographique de W ou le souvenir d’enfance (résumés).Chapitre X : les souvenirs et la métaphore de l’entrelacement, le « X » et l’omoplate cassée (souvenirs).Chapitre XIV : la parodie utopique (thèmes des camps de concentration).Dissertation sur le recours à la fiction dans l’écriture autobiographique.Imitation de texte : présenter Si c’est un homme à la manière de P.Vavasseur (cf supra).Bibliographie classée et analytique des textes littéraires portant sur cette période de l’histoire et exposition au C.D.I. Lecture à haute voix .Voyage d’étude au Mémorial de la Shoah à Paris (16 décembre 2009) et à Auschwitz-Birkenau (5 mai 2010).T.P.E. sur la filmographie et les témoignages réels concernant cette histoire.

Bibliographie

Un premier travail de repérage au C.D.I. a permis d’établir un recensement des ouvrages présents au lycée et qui concernent cette période historique.

Les travaux d’élèves présentés dans ce diaporama sont en ligne sur le blog du lycée à cette adresse : www.lpolouhans.com/weblog

Mise en oeuvre

L’histoire et la fiction

• Contexte politique et historique• Par ChloeR, lundi 29 mars 2010 à 11:39 :: Travail de

mémoires :: #281 ::rss• Depuis 1922, le Royaume d'Italie est aux mains du parti fasciste,

dirigé par Benito Mussolini, qui exprime des revendications sur divers territoires, en Afrique ou en Europe. La guerre contre l'Ethiopie permet à l'Italie de s'emparer d'un riche pays africain, mais elle l'isole en Europe. L'Italie se retire de la Société des Nations et se rapproche de l'Allemagne nazie. Après la signature des accords de coopération avec l’Allemagne, Mussolini emploie le terme d'axe Rome-Berlin pour qualifier cette nouvelle entente. Dès lors, Mussolini enverra des troupes soutenir Franco lors de la Guerre d’Espagne, adhèrera au pacte Antikommintern l’année suivante et rencontrera Hitler à plusieurs reprises. Pour raffermir davantage la collaboration des deux nations, le pacte d’Acier sera signé le 21 mai 1939 Bien que son armée ne soit pas tout à fait prête à entrer en guerre, le 10 juin 1940, l’Italie profite de la faiblesse de la France pour lui déclarer la guerre. Aux côtés de l’Allemagne nazie, avec laquelle elle a conclu le pacte d’Acier, elle fait de même vis-à-vis du Royaume-Uni. Toutefois, l’Italie cumulera les défaites militaires. L'armistice signée le 22 juin par la France met un terme à la participation de la France au conflit et fait du nord du pays une zone sous occupation allemande. En lançant la guerre contre l'URSS, Mussolini perd de plus en plus l’estime de Hitler et de la population italienne, à cause d'une nouvelle défaite désastreuse. La conférence de Wannsee en 1942 près de Berlin réunit quinze hauts responsables nazis et des officiers SS. La réunion a pour objectif de débattre sur "la solution finale de la question juive". Il est décidé que les Juifs d'Europe en état de travailler seront transférés dans des camps de travaux forcés. Pour ceux incapables de travailler, l'élimination est décrétée. Certains camps seront essentiellement consacrés à cette extermination de masse : Belzec, Sobibor, Treblinka puis Auschwitz. Le génocide du peuple juif commence.

En histoire, les élèves ont travaillé sur le contexte historique de la Shoah.

Les travaux d’élèves présentés dans ce diaporama sont en ligne sur le blog du lycée à cette adresse : www.lpolouhans.com/weblog

Chronologie historique

L’histoire et la fiction

• Les polémiques concernant le roman de Jonathan LittellLes Bienveillantes (paru en 2006) et plus récentes, celles qui ont opposé Claude Lanzmann et Yannick Haenel à propos de son livre Jan Karski (publié en 2009) permettent de comprendre les enjeux de la littérature de la Shoah.

• L’objet d’étude « Convaincre, persuader, délibérer » permet d’étudier des articles critiques comme ceux qui ont opposé Florence Mercier- Leca, Maître de Conférences à l’université de Paris IV-Sorbonne et Georges Bensoussan, historien, rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah, dans le numéro 24 de la Nouvelle Revue Pédagogique de mars 2007.

• La première défend « une lecture littéraire » du roman de Littell, fondée principalement sur les relations d’intertextualité que ce livre entretient avec la mythologie (par le titre), ou avec des textes ancrés dans l’histoire de la littérature comme « la ballade des pendus » de Villon, à laquelle l’incipit du roman fait penser par son apostrophe « Frères humains ». La dimension polyphonique de cette œuvre la fait sans hésiter appartenir au corpus de la littérature contemporaine que peut constituer un enseignant aujourd ‘hui.

• L’historien, quant à lui, dénonce le « copié-collé » de sources historiques, censées fonder la vérité de cette invention romanesque, et qualifie l’ouvrage de prétentieux, rempli qu’il est de clichés et autres « analyses bétifiantes ».

• Le débat est ouvert et fructueux pour des élèves qui découvrent une période avec un regard critique.

En français, c’est le rapport de la littérature et du cinéma à l’histoire qui a été l’objet d’une réflexion.

L’histoire et la fiction

• Après la publication du roman de Yannick Haenell, intitulé Jan Karski, l’opposition entre Lanzmann et Haenel a largement alimenté la production journalistique et médiatique, les deux auteurs venant s’expliquer sur les plateaux de télévision.

• Nous avons travaillé sur un dossier constitué d’articles publiés sur internet. Celui de Jérôme Dupuis, intitulé « Yannick Haenel : Lanzmann ne peut pas comprendre un roman comme le mien » donne la parole au romancier qui explique pourquoi il a eu recours à la forme romanesque pour faire parler le héros polonais qui avait alerté les alliés sur la solution finale sans être entendu et qui, ensuite, s’était « muré dans un très long silence ».

• http://www.lexpress.fr/culture/livre/haenel-lanzmann-ne-peut-pas-comprendre-mon-roman_844271.html)

Quels rapports l’histoire et la fiction entretiennent-elles?

L’histoire et la fiction

http://www.courrierinternational.com/article/2010/02/12/on-ne-touche-pas-a-jan-karski

Des documents complémentaires

(point de vue de Leopold Unger, journaliste polonais, et extrait du film que Lanzmann a présenté à la télévision pour sa défense) ont permis de situer plus précisément les faits et de faire entendre d’autres voix sur la question.

L’histoire et la fiction

• « Jusqu'où va la liberté du romancier ? Les romanciers sont les dignes héritiers d'Alexandre Dumas, écrivant dans ses Mémoires : "Il me paraissait permis de violer l'Histoire, pourvu qu'on lui fît de beaux enfants" .

• Les historiens, eux, sont divisés. "Quand le romancier s'attaque à l'Histoire, il a le droit d'en faire ce qu'il veut, mais cela n'a d'intérêt que s'il nous dévoile une vérité qui échappe à l'historien", a déclaré au Monde Annette Wieviorka. Certains de ses collègues refusent "la posture de l'historien défendant son pré carré" : "Du moment que le contrat de lecture – fiction ou document – est respecté, il n'y a aucun problème, affirme un universitaire. C'est le cas pour le roman de Yannick Haenel. Mais nous sommes à une période charnière où les frontières entre la fiction et l'Histoire bougent. » http://www.lexpress.fr/culture/livre/pourquoi-lanzmann-s-en-est-il-pris-au-karski-de-haenel_845729.html

• Le roman de Laurent Binet, bizarrement intitulé HHhH(Himmlers Hirn heisst Heydrich= le cerveau de Himmler s’appelle Heydrich) prend lui aussi un fait historique lié à la Shoah (attentat réussi contre Heydrich, l’un des principaux artisans de la « solution finale » à Prague en 1942) pour le relater sous l’angle de la fiction.

• L’interrogation sur les rapports entre histoire et littérature trouve ainsi ses réponses dans les œuvres multiples qui paraissent aujourd’hui encore et dont les historiens eux-mêmes se font l’écho.

Pour conclure cette question des rapports entre histoire et littérature, nous nous sommes demandé si l’écrivain a tous les droits .

Nous avons appuyé notre réflexion sur un article de L’express intitulé « Pourquoi Lanzmann s’en est-il pris au Karski de Haenel? » et sur la parution du roman de Laurent Binet HHhH.

L’histoire et la fiction

• "Shoah" de Claude Lanzmann

• Par CapucineR, jeudi 20 mai 2010 à 10:38 :: Travail de mémoires :: #295:: rss

• Dix ans de travaux pour neuf heures trente de vidéo...

• La réflexion de Claude Lanzmann a abouti à l'émergence de "Shoah" en lieu et place d'"holocauste" pour qualifier l'extermination juive pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est la réalité mise à nue. La réalité mise face à nous. C'est pire que les histoires que l’on lit car nous voyons les émotions des personnes qui racontent, anciens SS comme anciens déportés. Lanzmann a recueilli des dizaines de témoignages et sans aucun tabou, il a demandé aux témoins, de raconter leur cheminement au travers de cette guerre, des camps de concentration et d’extermination. Les hommes et femmes qui ont témoigné ont répondu, sachant que leurs réponses resteront à jamais gravées dans la mémoire des personnes qui les ont écoutés. Nous n’avons pas tous la possibilité de rencontrer un ancien déporté et Claude Lanzmann nous permet de manière brute de voir la cruauté qui a ravagé ces hommes. Il suffit de quelques minutes du film pour être touché au plus profond de son être et voir tout le travail effectué. Certaines personnes sont mortes métaphoriquement en sortant des camps et cela se voit à l’expression de leur visage. Et c’est la manière de filmer du réalisateur qui rend aussi bien les émotions. Dix ans de travaux ont été nécessaires pour réussir à créer Shoah, neuf heures trente de vidéo qui retracent la vie de ces personnes écartelées. Dix ans de travaux pour montrer aux générations futures la réalité, la violence et la cruauté de la guerre et pour montrer jusqu’où les hommes peuvent aller.

Claude Lanzmann a fait preuve d’une objectivité extraordinaire car il a, en plus d’avoir interrogé des Juifs, écouté le témoignage de certains anciens officiers SS. Nous voyons la médaille et son revers. Nous pouvons enfin « comprendre » comment ces hommes ont pu arriver à des fins si horribles. Les ordres, les obligations. Le réalisateur ne nous protège pas. Il nous emmène sur les traces des lieux de tueries, nous fait vivre les premiers retours aux camps de quelques déportés… La vérité brutale et droit au but : il ne faut plus jamais que cela arrive.

• Capucine et Nina 1ère L

Une autre problématique proche de celle-ci touche les œuvres cinématographiques .

La question du document doit être envisagée avec le très grand Shoah de Claude Lanzmann, fondateur d’un nouveau rapport à la Shoah, et inaugural quant à la question des témoignages de rescapés.

Voici les réflexions de deux élèves de 1°L sur ce sujet, publiées sur le blog du lycée.

L’histoire et la fiction

• Filmographie de la Shoah.• La présentation des principaux films liés à la Shoah et la

problématique de sa représentation à l’écran sont liées à l’étude de l’image qui fait partie des programmes de français au lycée.

• Terminologie : Philippe MESNARD , dans Consciences de la Shoah, 2000 dénonce une « banalisation » du mal qui s'incarne dans un champ lexical vulgarisateur (holocauste, camp etc.), dans une intertextualité qui fait des images de trains et de charniers des métaphores ou des métonymies récurrentes et dans la réduction de la réalité à des stéréotypes. Pour éviter la « banalisation » du mal, il convient de prêter attention au vocabulaire utilisé. On préférerera « Shoah », sans connotation religieuse, à « Holocauste », en référence au film de LANZMANN, considéré comme « un acte fondateur » . Définition du mot « Shoah » : processus inexorable dont les étapes sont identiques dans toute l'Europe: définition, concentration, expropriation, déportation et extermination des juifs.

• Aspect juridique : définition du génocide (ONU 1948) exclu de la catégorie de crime politique, ce qui autorise l’extradition des personnes coupables de ce crime. Imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (ONU 1968).

• La question de la représentation : éviter le « spectacle » de l’horreur, montrer sans relativiser la Shoah sont des impératifs qui vont conduire Claude LANZMANN à privilégier l’appel à témoins . (Une polémique à ce sujet a été lancée par Jacques RIVETTE dans Les cahiers du cinéma après le film Kapo de Gillo Pontecorvo en 1960).

• Une séance de présentation des films sur la Shoah (de Nuit et brouillard , 1955 à Sobibor, 2001) a donné lieu à une réflexion sur « la représentation de la Shoah à l’écran ».

L’étude des films de fiction - et, parmi les plus populaires, il faut citer Spielberg La liste de Schindler, qui met au premier plan la question des « Justes » (voir à ce sujet le « Mur des Justes » du Mémorial de la Shoah), Polanski et Le pianiste, Bénigni La vie est belle - s’est appuyée sur une analyse critique d’Anne-Marie Baron parue dans le numéro de novembre 2005 de L’école des Lettres .

http://www.lpolouhans.com/weblog/index.php?2010/05/09/293-les-justes-de-bresse

L’histoire et la fiction

• Par CapucineR, jeudi 20 mai 2010 à 10:45 :: Travail de mémoires :: #296:: rss

• Films traitant de la Shoah• Documents disponibles au CDI:

• LANZMANN, Claude. Shoah, DVD. Argos Films, 1985, 613 min.

• RESNAIS, Alain. Nuit et brouillard, Vidéocassette. L'Eden CINEMA, 1955, 32min. Nuit et brouillard diffère de Shoah car c'est un film à production nationale, et les images sont aussi des images d'archives à contrario des images de Shoah qui sont des images d'aujourd'hui.

• Documentaires autres:

• ROTMAN, Patrick. Les survivants Documentaire. 2005, 114min. Ce documentaire est une suite d'interview avec des anciens déportés Juifs qui illustrent des images d'archives.

• Quelques autres films sur la Shoah:

• SPIELBERG, Steven. La liste de Schindler, film. 1993, 195min. C'est l'histoire d'un Juste, industriel Allemand membre du partit nazi qui réussit à sauver près de 1 200 Juifs.

• BENIGNI, Roberto. La vie est belle, film. 1997, 117min.

• POLANSKI, Roman. Le pianiste, film. 2002, 150min. Ce dernier film est l'adaptation de l'histoire de Wladyslaw Spzilmann, pianiste Polonais, qui au cours de la Seconde Guerre Mondiale se retrouve coincé lui et sa famille dans le Ghetto de Varsovie. Nous suivons donc l'évolution de ce lieu et celui des ses habitants.

• Nina et Capucine . 1Ère L

Filmographie de la Shoah.

Travail réalisé par les élèves.

Les genres de l’écriture

• Où est le vrai ? Dans la partie romanesque ? Dans la partie autobiographique ? Dans le croisement des deux, dit l’auteur « comme si aucun des deux ne pouvait exister seul, comme si de leur rencontre seule (…) pouvait se révéler ce qui n’est jamais tout à fait dit dans l’un, jamais tout à fait dit dans l’autre, mais seulement dans leur fragile intersection. »

Dans une séquence sur le roman et l’autobiographie, le livre de Georges Perec W ou le souvenir d’enfance, éd. Denoël, 1975, confronte les deux écritures romanesques et autobiographiques puisque cette œuvre est constituée de deux récits entrecroisés : un récit imaginaire, celui de W, île olympique que va découvrir un certain Gaspard Winckler (dont le nom commence par la même lettre) au terme d’un voyage qu’il entreprend pour retrouver celui dont il a usurpé le nom, et un récit autobiographique où l’auteur-narrateur-personnage avoue qu’il n’a pas « de souvenirs d’enfance ».

Les genres de l’écriture

D’autres œuvres de Perec sont venues compléter la connaissance de cet auteur majeur du vingtième siècle et du mouvement de l’OuLiPo qu’il a représenté si brillamment : ses Je me souviens ont été pastichés, et le roman La disparition (dont il faut lire la première page pour comprendre la réussite de cette acrobatie qu’est un roman lipogrammatique) permet de comprendre que le jeu sur les formes est une profonde réflexion sur le sens et n’est pas si éloigné du contenu qu’on peut le croire à première vue.

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Les genres de l’écriture

• Biographie de PRIMO LEVI.

• Par ChloeR, lundi 29 mars 2010 à 11:31 :: Témoigner aujourd'hui-2010 ::#277 :: rss

• A présent, nous allons présenter la réécriture de la biographie de Primo LEVI, écrite à la première personne et dont les informations sont tirées en partie du livre "Si c'est un homme". Ce livre est un témoignage, un récit et une réflexion sur le pire camp de concentration existant,Auschwitz, où il a été interné. Tout au long de ce récit, il montre les horreurs de la déshumanisation des camps.Primo Lévi a écrit ce livre en commençant par le dernier chapitre, le souvenir le plus frais dans sa mémoire. Au départ, ce récit n'était pas destiné à devenir une oeuvre littéraire, mais c'est avec son besoin de se libérer, et de témoigner qu'il s'est rendu compte que ses souvenirs mis bout à bout devenaient un récit... Il a comme particularité de ne pas présenter les événements trop chronologiquement, mais par thème : le travail, la sélection, la nuit etc. Comme il le dit lui-même, P.Levi ne juge pas, il constate. Son point de vue est on ne peut plus objectif et jamais il ne laisse la haine dépasser sa raison. Il écrit pour lui et essaie de comprendre, en même temps qu'il cherche à le faire avec nous ...

Je suis né le 31 juillet 1919 à Turin, dans une famille bourgeoise juive. Apès l'obtention de mon doctorat de chimie en 1941, j'ai travaillé dans une mine d'amiante puis à Milan dans une entreprise de médicaments.Je fus arrêté le 13 décembre 1943, et déporté à Auschwitz le 20 février 1944 avec 650 autres Juifs italiens.Dans le camp, je travaillais au laboratoire de chimie de l'usine de caoutchouc de Monowitz, d'où je sortis le 27 janvier 1945, lors de la libération des camps par l'Armée rouge soviétique. Mais atteint de scarlatine, je restai à l'infirmerie du camp et ne retournai en Italie qu'enoctobre 1945. En revenant à Corso Re Umberto, j'étais méconnaissable, vêtu d'un vieil uniforme de l'Armée rouge, la malnutrition avait bouffi mon visage.Les mois qui suivirent m'ont permis de me reconstruire physiquement, de prendre contact avec des survivants et de chercher du travail à Milan. J'étais traumatisé par cette expérience concentrationnaire, au cours de laquelle j'ai perdu des personnes chères à mon coeur.En 1946, je rencontrai Lucia Morpurgo de qui très vite je tombai amoureux.Je devins directeur d'une petite entreprise de peinture après y avoir travaillé et j'y restai jusqu'à ma retraite. Dès mon retour, j'ai très vite ressenti le besoin d'écrire mes souvenirs...En 1947, je publie mon premier livre Si c'est un homme, qui sera par la suite traduit dans une trentaine de langues.A ma retraite, je me consacrai pleinement à l'écriture et à mes mémoires. Je publiai plusieurs récits, La trêve (1963), le système périodique(1975),La clé à molette (1978), Maintenant ou jamais (1982) ou encore les naufragés et les rescapés (1986). J'écrivis aussi des nouvelles, et des recueils de poémes et d'essais (Le métier des autres, 1985).Mon fils Renzo naquit en 1957, et fut nommé ainsi en hommage à mon ami Lorenzo Perrone, décédé en 1952.En 1963, je connais une grave dépression liée à mon passé...Et en 1986 je publie Les naufragés et les rescapés écrit quarante ans après Auschwitz. Je reviens sur mon expérience concentrationnaire en m'interrogeant sur la fidélité de la mémoire...

• Suite à de nombreuses dépressions, Primo Lévi se donna la mort le 11 avril 1987, sans laisser de lettres ni d'explications.

Le témoignage de Primo Levi dans Si c’est un homme est indispensable pour la compréhension de cette expérience unique de la Shoah qui sert de filigrane au récit de Perec. C’est pourquoi il a été lu en lecture cursive, faisant l’objet de références multiples au cours de la séquence.

Ici, une réécriture par les élèves.

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Les genres de l’écriture

• L'arrestation.• Par ChloeR, lundi 29 mars 2010 à 11:29 :: Témoigner aujourd'hui-

2010 ::#276 :: rss• Nous avons été arrêtés le 13 mars 44, toute la famille avait quitté

Paris, était passée en zone libre, suite à une dénonciation, non pas comme Juifs, mais en tant que communistes. Certaines personnes ont dénoncé, mais d'autres, au contraire, comme ce monsieur, sont venues nous prévenir. Il travaillait à la préfecture, et avait vu notre nom sur ce dossier.Le 13 mars 1944, lorsque je suis rentrée du travail pour déjeuner, la Gestapo était à la maison. Ils étaient assez reconnaissables avec leurs tenues : manteaux de cuir et chapeaux.Mon père avait 61 ans et était devant avec mon petit frère (11ans) et mon neveu (14 ans). Quand j'ai vu ces gens là, je leur demande ce qu'ils faisaient ici, et ils m'ont dit : « On vient arrêter les Juifs ». Je leur ai répondu que nous n'étions pas Juifs mais Orthodoxes puisque mon père avait un certificat qui l'attestait. Il se l'était procuré en monnayant.Naturellement, ils ne se sont pas occupés de ce que je disais, et ont emmené les garçons dans la cuisine. Vous savez que chez les Juifs, même quand on n'est pas pratiquant, la tradition est de faire circonscrire les garçons, les trois l'étaient. Pour la Gestapo, c'était la preuve que les dénonciateurs avaient raison.Mme KOLINKA.

• J'avais été fait prisonnier par la Milice fasciste le 13 décembre 1943. J'avais vingt-quatre ans, peu de jugement, aucune expérience et une propension marquée, encouragée par le régime de ségrégation qui m'avaient imposé quatre ans de loi raciales, à vivre dans un monde quasiment irréel, peuplé d'honnêtes figures cartésiennes, d'amitiés masculines sincères et d'amitiés féminines inconsistantes. Je cultivais à part moi un sentiment de révolte abstrait et modéré.

• Primo LEVI.

Par ailleurs, le livre de Primo Levi Si c’est un homme a aussi servi de point d’appui pour l’étude du témoignage d’une rescapée d’Auschwitz, Madame Kolinka, en T.P.E.

Un découpage du témoignage enregistré de Ginette Kolinka, confronté au texte de Primo Levi, fait apparaître quelques unes des étapes de ce que les Nazis ont appelé « la solution finale .»

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Aspects de l’écriture autobiographique : souvenir, mémoire, écriture

« Pour la plupart, le corpus est constitué d’écrivains juifs, tous remarquables

par leur relation originale au judaïsme. On remarquera toutefois une

étude consacrée à un romancier non juif, manière de démontrer l’importance

des répercussions d’un tel événement sur le paysage littéraire en

général, mais aussi de pointer l’éventuel danger d’une modélisation, cas

particulier d’un auteur pour qui la Shoah s’érige en une sorte de paradigme

de la souffrance.

Deux grands principes nous ont guidé dans les choix toujours difficiles :

tout d’abord, la présence de tous les genres littéraires (il nous faut malheureusement déplorer l’absence d’un article consacré au théâtre pour des

raisons indépendantes de notre volonté) avec une prédominance manifeste

du domaine romanesque. Cette prédilection pour la fiction n’est cependant

pas due au hasard : on comprendra à la lecture combien les frontières de

genre ne s’appliquent désormais que rarement à un support plus que jamais

protéïforme : quand le roman se fait autobiographie, quand la fiction vient

au secours du témoignage car les mots sont pâles, quand la prose devient

poétique, quand certains concepts philosophiques nous aident à repenser

un espace littéraire dont les structures ont toutes volé en éclat. En second

lieu, la représentation de deux générations d’auteurs : les contemporains de

l’événement (qu’ils en soient les témoins directs ou indirects) et les

« héritiers d’un désastre sans mots ».

Extrait de l’article à télécharger à cette adresse:

http://www.memorialdelashoah.org/upload/medias/fr/A1_seltextes_176_ruszniewski.pdf

Dans un article de la revue d’histoire de la shoah , disponible sur le site du Mémorial Myriam Ruznievski-Dahan pose les problématiques de l’écriture de l’autobiographie liée à la littérature de la Shoah . Il faut se demander, suggère-t-elle, si l’auteur est juif ou non-juif, s’il est témoin direct ou indirect, ou encore « héritier », s’il a été déporté ou non. Et elle donne quelques exemples parmi les auteurs :

Benjamin Fondane, Paul Celan, Elie Wiesel ont été déportés (ce dernier est à la fois rescapé et témoin).

André Schwartz-Bart n’a pas été déporté.

Romain Gary est un résistant.

Georges Perec (dont la mère disparut à Auschwitz) a été un « enfant caché » et il témoigne de la rupture, du « vide », de « l’absence ».

Le texte, il faut l’interroger aussi, ajoute-t-elle, quant à son genre : est-il fictionnel ou non ? S’agit-il d’un roman ? D’un document ? D’un témoignage ? De poésie ? D’une biographie ? D’une autobiographie ?

Aspects de l’écriture autobiographique : souvenir, mémoire, écriture

Le livre de Perec W ou le souvenir d’enfance , abordé sous l’angle générique, est aussi une anthropologie.

Non seulement Perec, comme son héros Gaspard Winckler, part à la recherche de lui-même, à la recherche de ses souvenirs occultés de l’enfance brisée, mais il nous donne à comprendre par le processus de l’écriture comment fonctionne la mémoire, la signification de l’amnésie, et tout le processus de récupération de son enfance perdue. Nous comprenons intimement, émotionnellement, affectivement et intellectuellement que la mémoire fonctionne par symboles, un peu comme le rêve décrypté par Freud. Ainsi, le premier souvenir de Perec, ce chevalet en « X » sur lequel un homme coupait du bois devient-il, par un jeu complexe et subtil, le symbole de toute sa vie : deux « v » réunis par la base (double V : W) qui peuvent se transformer en étoile juive ou en symbole SS (voir la page 106 de l’édition de 1975)…

Après ce premier souvenir, les autres vont ressurgir du passé enfoui et l’autobiographe achèvera son œuvre.

Aspects de l’écriture autobiographique : souvenir, mémoire, écriture

« Résonance de la Shoah » : des textes lus par les élèves

Capucine lit des extraits de « J’ai pas pleuré » d’Ida Grinspan.Cliquez sur les icônes :

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Maxime lit des extraits de Charlotte Delbo"Auschwitz et après, II. Une connaissance inutile"

Noémie lit un extrait de Charlotte Delbo"Aucun de nous ne reviendra", I.

Aurore lit des extraits de Primo Levi "Si c'est un homme"

Le projet interdisciplinaire (français-histoire) : travail de mémoires

Ce projet s’est appuyé sur les TPE en français-histoire. Un groupe d’élèves a travaillé sur « L’image » en étudiant le film de Chaplin Le dictateur.

Le projet interdisciplinaire (français-histoire) : travail de mémoires

Un autre groupe a travaillé sur la transcription écrite de témoignages oraux, en l’occurrence celui de Madame Kolinka, qui avait accompagné les élèves à Auschwitz en 2006 et dont le témoignage avait été enregistré.

Le projet interdisciplinaire (français-histoire) : travail de mémoires

• Rencontre avec un survivant d'Auschwitz• Par CharlotteM, jeudi 21 janvier 2010 à 14:03 :: Travail de mémoires ::#250 :: rss• Le 16 décembre 2009, au Mémorial de la Shoah à Paris,nous avons rencontré Mr Lazare

Lombroso, ancien déporté d’Auschwitz, qui nous a relaté sa déportation.•

Monsieur Lombroso• Issu de famille juive, mon père fut arrêté lors d’une rafle en 1941. Moi en revanche je

venais de terminer l’école, j’avais treize ans. Mon père était le seul soutien de famille donc il fallut que ma mère, ma sœur et moi nous nous mettions à travailler. J’ai porté l’étoile de David et ai subi les nombreuses restrictions des lois antisémites de cette époque comme l’interdiction des lieux publics et le couvre-feu à vingt heures pour tous les Juifs. En 1943, j’avais alors quinze ans, je retirai mon étoile pour pouvoir me rendre au cinéma mais malheureusement un contrôle de police s’effectua et on me menaça puis on me dit de « foutre le camp ». Je ne me fis pas prier.Le 12 juillet 1944, la police française m’arrêta avec ma mère suite à une dénonciation. Nous étions cachés à Villepinte chez des amis. Ma sœur, en revanche, était cachée ailleurs. La police voulut me mettre les menottes mais ma mère dit que, étant donné qu’elle était là, je n’allais pas m’enfuir. Je fus remis à la Gestapo avant d’aller en prison. Je subis le « coup de la baignoire » pour me faire avouer où était ma sœur. Je fus ensuite emmené au dépôt puis à Drancy où je restai jusqu’au 31 juillet 1944.Nous fûmes ensuite mis dans des wagons à bestiaux qui partirent pour une durée de trois jours et trois nuits pour finalement arriver à Auschwitz, le 3 août 1944. Ma mère avait de la peine à descendre du wagon et du coup elle se fit « tabasser » par les SS et moi aussi car j’avais voulu l’aider.Le tri se fit, « gauche : le camp, droite : les fours crématoires ». Je fus mis en quarantaine, puis tatoué, et enfin affecté dans un bloc et dans un kommando de terrassement. Il y avait tous les « métiers » au sein du camp, certains avaient la chance de travailler à l’abri. A cinq heures, se faisait le lever avec de « l’ersatz* » puis l’appel qui durait des heures. L’hiver, nous ne travaillions pas avant le lever du jour et du coup l’appel durait encore plus longtemps. Le travail se faisait en dehors du camp. Les kommandos étaient organisés avec un kapo (ancien détenu qui avait « droit de vie et de mort sur nous »). L’hiver, la terre était tellement gelée qu’il était difficile de creuser.Le midi, nous avions « une soupe » et j’espérais que le kapo allait remuer la soupe sinon ce n’était que de l’eau. Si personne ne passait pour avoir sa ration, les coups tombaient. Chaque déporté devait avoir sa gamelle et sa cuillère et il fallait faire attention à ne pas se la faire voler. Au dîner, nous avions un quart de pain avec de la margarine ou du saucisson. Le soir dans « les dortoirs », nous ne parlions tous que de nourriture, des souvenirs de plats cuisinés par nos femmes ou nos mères. Le soir, parfois il y avait des mises en rang où les SS retiraient cinquante personnes au hasard et les tuaient.

• Voir le reste sur le blog du lycée : www.lpolouhans.com/weblog

Un autre groupe a travaillé sur la transcription écrite de témoignages oraux

celui de Monsieur Lombroso qui a témoigné devant les élèves au Mémorial de la Shoah lors de la visite préparatoire à Paris

• Témoignage fait le 16 décembre 2010 au Mémorial de la Shoah à Paris.

1. L’arrestation : 12 juillet 1944

2. Les lois antisémites

3. L’interrogatoire

4. Drancy

5. Les wagons à bestiaux

6. L’ arrivée à Auschwitz3 août 1944

7. La sélection

8. Le tatouage

9. L’affectation (block, commando)

10. L’appel

11. Le kapo

12. La sélection dans les blocks

13. L’évacuation du camp d’Auschwitz18 janvier 1945

14. La marche (Auschwitz-Wroclav : 120 kilomètres)

Le projet interdisciplinaire (français-histoire) : travail de mémoires

Le témoignage est un moment capital du parcours de connaissances accompli par les élèves.

Les quelques extraits audiosdu témoignage de Monsieur Lombroso permettent de repérer les étapes du processus de l’extermination.

http://www.lpolouhans.com/weblog/index.php?2010/01/21/250-rencontre-avec-un-survivant-d-auschwitz

Le projet interdisciplinaire (français-histoire) : travail de mémoires

• Voyages organisés avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah

Dates : entre janvier et mars 2010

Ces voyages sont destinés aux élèves de Première et de Terminale de l’enseignement public et privé sous contrat. Ils s’adressent uniquement à des classes entières, accompagnées de deux enseignants, sur le principe du volontariat. Neuf vols sont proposés au départ des régions Pays de la Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne, Franche-Comté, Alsace, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées (liste sous réserve). Il appartient à chaque équipe enseignante de réaliser un projet pédagogique danslequel s’inscrit le voyage d’étude (exposition, atelier d’écriture, CD-Rom, site Internet, pièce de théâtre…).

Le Mémorial de la Shoah accompagne les classes retenues dans la mise en oeuvre de ce projet.

Frais de participation : 50 euros par personne(hors acheminement à l’aéroport et repas de midi).Les vols sont opérés au départ des métropoles régionales.

Le formulaire d’inscription est téléchargeable sur le site Internet des voyages d'étudesLes inscriptions sont prises en compte en fonction de la qualité et de la pertinence du projet pédagogique présenté.

•Renseignements : Charlotte Le Provosttél. 01 53 01 17 83faire une demande par mail

• http://www.memorialdelashoah.org/b_content/getContentFromNumLinkAction.do?itemId=354&type=1

Le Mémorial de la Shoah à Paris propose des voyages d’étude à Auschwitz, en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Les établissements sont sélectionnés sur leur projet pédagogique et les enseignants bénéficient d’un accompagnement ad hoc. C’est cette collaboration que je voudrais exposer ici à partir de notre expérience qui fut la deuxième (un premier voyage d’étude a eu lieu en 2006 pour notre lycée).Il n’est pas facile pour un enseignant d’aborder cette période de l’histoire, non seulement sur le plan émotionnel (qui n’est pas à négliger, pour les enseignants et pour les élèves) mais aussi au niveau pédagogique.Aussi l’encadrement des acteurs divers du Mémorial de la Shoah est-il très important. Il est à la fois un garant pour l’enseignant, un accompagnement dans sa mission d’éducation et une référence pour cet objet d’étude si particulier.

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• Compte-rendu réalisé par un élève de 1°L :• A notre arrivée au Mémorial, nous avons été pris en charge par Monsieur Thierry

FLAVIAN qui a balisé notre parcours en neuf parties :1.Le vocabulaire2.Le mur des noms3.La crypte et le tombeau4.La maquette du ghetto de Varsovie5.Les Juifs en France6.La salle des fichiers7.L'exposition permanente8.La déportation des Juifs9.Le témoignage d’un déporté

• Nous avons donc commencé notre visite par quelques notions de vocabulaire. Tout d'abord, Monsieur FLAVIAN nous a demandé combien de génocides avaient eu lieu au XXème siècle et en quoi ils consistaient : un génocide est le meurtre planifié d'un groupe d'êtres humains sans autre motif que son appartenance à ce groupe.Il en existe quatre au XXème siècle :

• le génocide des Juifs par les Nazis,

• celui des Arméniens par les Turcs,

• celui des Ukrainiens par l'URSS

• le génocide des Hutu par les Tutsi.

• Le second mot de vocabulaire est holocauste : c'est un sacrifice que l'on prépare dans le but de plaire à un Dieu.Le dernier mot est Shoah : (catastrophe en Hébreux) c'est le nom que l'on donne au génocide des Juifs par l'Allemagne Nazie pendant la seconde guerre mondiale.

• Le mur des noms est donc un monument qui commémore le nom de tous les juifs qui ont été déportés durant cette période. Pour chacun, on retrouve le prénom, le nom, la date de naissance. Ils sont classés par ordre alphabétique mais également par date de déportation. Il y a eu en tout 76500 Juifs déportés.

• Voir la suite sur le blog du lycée www.lpolouhans.com/weblog

Visite du Mémorial de la Shoah à ParisLe premier accompagnement a lieu lors de la visite préalable imposée (et néanmoins indispensable) du Mémorial de la Shoah à Paris.C’est le premier contact avec les acteurs de cette structure, et avec l’histoire de la Shoah.Un guide accompagne le groupe dans les différents aspects de la découverte de ce lieu de mémoire et dispense les premières explications sur le lieu lui-même et sur le rapport à l’histoire contemporaine.Les élèves sont aussitôt immergés dans la problématique historique, avec un vocabulaire précis dont tous les termes particuliers sont explicités (pourquoi shoah et pas holocauste ? pourquoi le ghetto ? Voir sur le blog)Ils sont confrontés à l’idéologie nazie et à ses conséquences et découvrent la « solution finale ».

Le projet interdisciplinaire (français-histoire) : travail de mémoires

Visite du camp d’Auschwitz-BirkenauLes élèves et les accompagnateurs ont retrouvé les responsables du Mémorial de la Shoah (Charlotte Le Provost, Alban Perrin) à l’aéroport de Dijon, ainsi que Monsieur Orenstein, rescapé d’Auschwitz, venu de Lyon pour accompagner les élèves sur le lieu même de sa déportation et pour leur faire entendre son témoignage direct.A l’aéroport de Cracovie où l’avion se pose, des cars nous attendent et nous conduisent à Auschwitz. Pendant le trajet, un guide polonais fait un exposé historique sur la Pologne.La visite du camp d’Auschwitz est encadrée par un historien du Mémorial, Alexandre Doulut, par une guide du camp et par le témoin rescapé qui intervient chaque fois que cela lui semble nécessaire.

N.B. Alexandre Doulut vient de publier avec Sandrine Labeau un livre intitulé Les 473 déportés juifs de Lot-et-Garonne (Après l'oubli/Les Fils et Filles de Déportés Juifs de France, 2010).

Un diaporama a été réalisé par les élèves à partir de leurs photos. La bande son est une création originale, à partir de sons qui retranscrivent leurs émotions.

Monsieur Orenstein, le témoin rescapé d’Auschwitz

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Après Auschwitz

Le jour de l’ouverture de l’exposition, les élèves ont répondu aux questions de Lydie Lécuelle sur la radio locale: Radio Bresse (www.radiobresse.com)

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Après Auschwitz

Il est très important pour eux que les élèves puissent formuler leur ressenti après la visite du camp d’Auschwitz et de Birkenau. C’est pourquoi ils ont réalisé une exposition, qu’ils ont fait visiter en la commentant aux autres élèves du lycée, à leurs parents et aux autres personnes intéressées .

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Après Auschwitz

Bibliographie générale• BARON, Anne-Marie. La représentation de la

Shoah à l'écran. L' Ecole des Lettres, novembre 2005.

• MESNARD, Philippe. Consciences de la Shoah, 2000.

• BESANCON, Alain L'image interdite, 2000.• ABENSOUR, Corinne : Les Bienveillantes, une

lecture littéraire… NRP, mars 2007, N°24, p.7-9• BENSOUSSAN, Georges : Les Bienveillantes, une

entreprise factice. NRP, mars 2007, N°24, p.10.• BENSOUSSAN, Georges : Le devoir de mémoire.

In Paroles de la Shoah. Etonnants classiques.Flammarion, 2002. p.119-121.

• RUSZNIEWSKI-DAHAN, Myriam : présentation sur le sujet à télécharger sur le site du Mémorial (http://www.memorialdelashoah.org/upload/medias/fr/A1_seltextes_176_ruszniewski.pdf)

• Anny Dayan Rosenman : Les alphabets de la Shoah : Survivre, témoigner,écrire. CNRS, éditions 2007

Articles et œuvres critiques

Bibliographie générale

• Bibliographie sur la Shoah

• Laurent Binet, HHhH, Grasset, 2010.• Yannick Haenel, Jan Karski, 2009.• Primo Levi, Si c’est un homme, éd. Giulio Einaudi, 1958 et Julliard, 1987 (trad. française).• Jonathan Littell, Les Bienveillantes, 2006.• Irène Némirovsky, Suite française, 2004.• Georges Perec W ou le souvenir d’enfance,Gallimard, 1975 ; Je me souviens, Hachette

Littératures, 1978 ; La disparition, éd. Denoel, 1969.• Jorge Semprun, Elie Wiesel , Se taire est impossible, arte éditions, Mille et Une Nuits,

1995.• Art Spiegelman, Maus. Un survivant raconte (1) ; Maus. Et c'est là que nos ennuis ont

commencé (2) Flammarion, 1987.• Elie Wiesel, La nuit, 1958.• Paroles de la Shoah, Anthologie, GF Flammarion, 2002.•

• Bibliographie complémentaire • Robert Antelme, L’espèce humaine, Gallimard, 1957.• Charlotte Delbo, Auschwitz et après : I. Aucun de nous ne reviendra, éd. de Minuit, 1970.• Germaine Tillion, Une opérette à Ravensbrück, éd. de la Martinière, 2005.•

• Filmographie• Roberto Benigni, La vie est belle, 1997.• Charlie Chaplin, Le dictateur,1940.• Claude Lanzmann, Shoah, 1985; Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures, 2001; Jan Karski,

2010.• Roman Polanski, Le pianiste, 2002.• Alain Resnais, Nuit et brouillard, 1955.• Steven Spielberg, La liste de Schindler, 1994.•

Œuvres étudiées

Bibliographie générale

• Des voix sous la cendre, les manuscrits des Sonderkommandos d'Auschwitz Birkenau, Le livre de Poche, 2006.

• Chil Rajchman, Je suis le dernier juif, Succès du livre édition, 2009.

• Zalmen Gradowski, Au cœur de l'enfer, témoignage d'un sonderkommandod'Auschwitz, Tallandier, 2009.

• Les nombreux récits écrits dans le ghetto de Varsovie comme celui de Chaim Kaplan : Chronique d'une agonie (Mémorial de la Shoah/Calmann-Lévy, 2009) ou par des Juifs avant leur déportation comme Le Journal d'Hélène Berr et celui d'Anne Franck

• Une œuvre en particulier : Dora Bruderde Patrick Modiano.

Bibliographie sur la Shoah conseillée par Alban Perrin, coordinateur des voyages d’étude à Auschwitz, Mémorial de la Shoah, Paris.

Bibliographie générale

• Parmi les nombreux documents disponibles sur le site du Mémorial de la Shoah (www.memorialdelashoah.org), nous recommandons :

• La chronologie comparée de la Shoah.

• L’histoire de la Shoah.

• La bibliographie sur le camp d’Auschwitz-Birkenau.

• L’univers concentrationnaire : carte des camps.

On peut les trouver sur notre site à cette adresse :

http://www.lpolouhans.com/interne/index.php?option=com_content&task=view&id=258&Itemid=30