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FINANCEMENT ET GOUVERNANCE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU SENEGAL :
ENTRE PRIVATISATION ET HYBRIDATION…
Abdoul Alpha Dia Université Alioune Diop de Bambey (UADB),
Sénégal
INTRODUCTION
• Enseignement supérieur, au niveau mondial, qui est affecté marqué ces dernières années par de profondes mutations : – LMD, – Assurance-qualité… – … mais aussi mondialisation/libéralisation.
• Sénégal qui n’a pas échappé à toutes ces mutations
• Communication qui s’intéressera en particulier à la libéralisation de l’enseignement supérieur au Sénégal, et qui tentera de montrer qu’en réalité, cette dernière est englobée dans une mutation encore plus large, celle de l’hybridation.
PLAN 1. LA PRIVATISATION DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU
SÉNÉGAL
– Quelques rappels autour de la privatisation (au sens général)
– La privatisation de l’enseignement supérieur dans le monde et en Afrique
– Développement de l’enseignement supérieur privé au Sénégal
2. L’HYBRIDATION DU SYSTÈME D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU SÉNÉGAL
– Quelques rappels sur l’hybridation
– L’hybridation de l’enseignement supérieur au Sénégal
• « Privatisation » du public
• « Publicisation » du privé
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) • La privatisation, qu’est ce que c’est ?
• Un certain flou caractérise la définition de la privatisation (Plane, 1996).
– Au sens strict : retrait de l'État prenant la forme d'un transfert des droits de propriété à un actionnariat privé.
– Au sens large (depuis les années 80) : passage d'une organisation publique à un mode de gestion privé, sans transfert des titres de propriété.
• Privatisation qui est plus récemment devenue un facteur d'amélioration des performances du système productif.
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) • Historique de la privatisation en Afrique
• En Afrique, "mythe de l'Etat développeur" qui a précédé celui de "l'Etat fantoche" (Petiteville F., 1998).
– Théories économiques du développement des années 60 qui assignaient à l'Etat un rôle de développement global
– A partir des années 80, considérant que les trois fonctions de l’Etat issues de cette conception (allocation, redistribution, stabilisation) n'avaient pas été correctement prises en charge, la pensée économique dominante ainsi que les politiques préconisées par les institutions financières internationales minimisent le rôle de l'Etat
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• Aux origines de la privatisation de l’enseignement supérieur
–Dans le monde
• Privatisation qui résulte de la pression : – d’un environnement économique de plus en plus compétitif
et imprévisible,
– (ii) d’un marché du travail polarisé,
– (iii) de difficultés budgétaires croissantes
– (iv) de marchés financiers en quête de placements rentables.
– En Afrique
• Education qui fait partie, avec la santé et la protection sociale de la « troisième vague de la privatisation » inspirée en Afrique par la Banque mondiale (Torres et Mathur, 1996).
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• Quelques débats autour de la privatisation et de la libéralisation de l’enseignement supérieur
• Depuis Friedman (1955), question de la place de l’enseignement privé et de ses effets (notamment sur l’équité et/ou sur l’efficacité) sur les services éducatifs qui a donné lieu à un débat important.
• Arbitrage entre enseignement public et enseignement privé qui est devenu un enjeu de politique économique et sociale dans de nombreux pays (Coleman et Hoffer, 1987). – utilisation du privé pour
• mieux répondre aux demandes éducatives des ménages (Walberg, 2007)
• améliorer l’efficacité des services éducatifs (Patrinos et al., 2009)
– développement de l’éducation privée qui a parallèlement suscité des inquiétudes quant au renforcement de la stratification sociale et des inégalités (Kremer et Sarychev, 2000 ; Meuret et al., 2001).
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• Historique de la privatisation de l’éducation en Afrique
• Phénomène de l’enseignement supérieur privé qui n’est certes pas d’apparition récente (Altbach, 2005)
– Cf. missions et autres institutions religieuses.
• Cependant, privatisation de l’enseignement supérieur qui est relativement récente
– Tradition d’un système d’enseignement supérieur exclusivement public
– Causes : Insuffisance des ressources publiques affectées à l’éducation, et son corollaire, les faibles performances des universités publiques.
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L(1
) • Historique de la privatisation de l’enseignement
supérieur au Sénégal
• Jusqu’au début des années 90, universités et écoles publiques qui étaient quasiment les seules au Sénégal à offrir des formations supérieures:
• Adoption, à partir des années 90, d’une législation propice au développement de l’enseignement supérieur privé.
• Libéralisation de l’enseignement supérieur qui est devenu, en une décennie, et du fait de la croissance rapide des institutions privées, un puissant facteur de transformation de l’enseignement supérieur sénégalais (F. Ndiaye, 2010)
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L(2
) • Evolution du nombre d’établissements privés
d’enseignement supérieur
• Passage progressif d’une logique de complémentarité à une logique de concurrence
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NOMBRES D’EPES
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L(2
) • Evolution de la part des effectifs dans les établissements
privés d’enseignement supérieur
17 810 (87,7%)
52 863 (73,6%) 70 000 (66%)
2 490 (12,2%)
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) • Quel bilan pour l’enseignement supérieur au
Sénégal ?
• Contribution à la diversification et l’extension de l’offre de formation
• Enseignement supérieur privé qui participe à l’attractivité du Sénégal
• Contribution à l’activité économique
– En 2009 : chiffre d'affaires global de 31,1 milliards de FCFA, masse salariale globale de 9,5 milliards de F CFA (près de 3.000 emplois, permanents et contractuels)
– participation directe à la formation du PIB
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) • Historique de la notion d’hybridation éducative
• Notion « d’hybridation éducative » proposée par KARPOV et LISSOVSKA (1998) pour décrire les pratiques qui brouillent, dans la Russie postsoviétique, les frontières entre les secteurs éducatifs public et privé :
• Cette “transition chaotique vers l’inconnu” (Vinokur & al., 2001) n’est pas le fait du seul système éducatif de la Russie, même s’il en est un cas d’école et un observatoire privilégié.
– Partout dans le monde, on observe de plus en plus un effacement des frontières entre public et privé.
– Notion d’“hybridation” de l’éducation qui mériterait donc d’être approfondie dans un pays comme le Sénégal.
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) • Financement par le marché (1) • Cf. notion d’« université entrepreneuriale » :
– établissements qui restent juridiquement publics et financés partiellement sur fonds publics, mais qui sont désormais autorisés à se procurer des ressources extrabudgétaires,
• Mobilisation de nouveaux mécanismes de financement, dont les plus importants sont les suivants : – mécanismes de partage de coûts : relèvement des
droits d’inscription – dispositifs générateurs de revenus :
• apparition de formes institutionnelles hybrides, ni publiques ni privées, soumises à un enchevêtrement de centres de décision
• formations payantes, pour les deux cibles que sont la formation initiale et la formation continue
• ouverture de succursales privées, • consultance
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) • Financement par le marché (2)
• MESR/PDESR (2013, p. 28).
–« Il est attendu une amélioration significative de la contribution des universités sur la base de leurs ressources propres. Cette contribution devrait passer de 7.5% des dépenses totales en 2012, à plus de 30% en 2017. Au total, les universités devraient générer 80 milliards sur la période 2013-2017 ».
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) • Développement de la sous-traitance
• Définition extensive de la privatisation qui l’assimile à un processus qui tend au renforcement de la part relative du secteur privé.
• Développement de la sous-traitance qui participe de ce mouvement
• Activités sous-traitées au niveau de l’enseignement supérieur public :
– services annexes : restauration, la sécurité.
– services d’enseignement : • Conséquence de l’Insuffisance du corps professoral permanent : une
partie importante des heures d’enseignement est confiée à des vacataires, à travers des contrats de nature privée.
• Forme particulière de de privatisation de l'éducation : substitution des emplois de titulaires de la fonction publique par des emplois éphémères de contractuels de doit privé (Solaux et Suchaut, 2002)
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) • Application à l’enseignement supérieur public de modes de gouvernance issus du privé (1)
• Années 60 et 1970 : plupart des travaux consacrés aux universités qui soulignaient leurs spécificités organisationnelles.
• Années 1990 : retournement complet de la littérature
– Transfert progressif vers les universités de modes de gouvernance et de management issus du privé + introduction de mécanismes marchands ou quasi marchands dans le pilotage du système.
– C’est l’objet du Nouveau management public, dont l’outil principal est le principe de l’agence (cf. Jensen et Meckling).
– La gestion des firmes étant considérée comme nécessairement supérieure à la gestion bureaucratique, l’université publique est soumise au modèle de la corporate governance
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(4
) • Application à l’enseignement supérieur public de modes de gouvernance issus du privé (2)
• Illustration au Sénégal : « Projet de gouvernance et de financement de l’enseignement supérieur axé sur les résultats » (mis en place depuis 2012).
– Fixation d’objectifs de résultat mesurables,
–Remplacement des motivations propres au métier par des incitations extrinsèques
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• Financements publics à travers l’orientation de bacheliers par l’Etat
• Depuis 2013, Etat du Sénégal qui a pris la décision d’orienter un certain nombre de bacheliers dans le privé, et de prendre en charge intégralement leurs frais d’inscription et de scolarité dans ces écoles – Nombre de bacheliers concernés : entre 2.000 et
3.000 / an
– Cout total de la prise en charge : entre 2 et 3 milliards F CFA / an
• Orientation des bacheliers dans le privé qui s’apparente quelque peu au système des vouchers (bons d’éducation) que l’on retrouve dans certains pays anglo-saxons.
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• Tutelle d’organismes publics et/ou à des règles édictées par le public ou pour le public
–Organismes certificateurs ou accréditateurs publics : CAMES, ANAQ, etc.
–Ailleurs dans le monde, accréditateurs qui sont souvent des structures privées (EFMD, etc.)
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• Partenariats académiques et co-diplômation avec des structures publiques
• Codiplomation aves des structures publiques
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–Etc.