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L encre violette2

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Réalisation : Francis

e t la va l s e d e s

souven i r s…

L’odeur d e la c ra i e , l ’ en c r e v i o l e t t e , d e s ca r tab l e s en cu i r , l ’ od eu r de s

c rayons ta i l l é s . . ! !Entendez - vous enco r e t i n t e r la

c l o che . .?

Les p lumes    Avan t , quand l ’ é co l e a commencé , on n ’ é c r i va i t pas av e c de s s ty l os -b i l l e mai s de s p lumes . Ce n ’ é ta i t pas tou t e s l e s mêmes . Il y en ava i t beaucoup comme , par exempl e , la p lume Henry , la p lume Sergen t -Major . La p lume mé ta l l i que a é t é i n t rodu i t e dans l e s é co l e s pr imai r e s au mi l i eu du XIX° s i è c l e .

Les che r spo r t e - p l umes

à vue sen i vo i r e ou en o s

« Dagron »

Les cah i e r s   Les cah i e r s é ta i t fa i t s pour é c r i r e . Souven t , l e s cah i e r s é ta i en t d é co r é s . Il s n ’ava i en t pas l e même nombre de page s . Il y ava i t d e s cah i e r s d e 10 , 20 , 30 , 40 page s . Les cah i e r s d e ma in t enan t on t 60 , 70 , 80 , 90 page s .      Avan t , i l n ’ y ava i t pas de g rands cah i e r s ma i s que de s p e t i t s . Il y ava i t d e s cah i e r s pour chaque mat i è r e : l e cah i e r d e g éog raph i e , d e math éma t ique s , d e f rança i s , d e d e s s i n , d e d e vo i r s . . .      Il y ava i t un s eu l d i c t i onna i r e : c ’ é ta i t c e l u i du ma î t r e . Main t enan t , i l y a p lu s i eu r s d i c t i onna i r e s .

Lou i s Lib ra

CHER PETIT ENFANT, NOUS TE DEMANDONS DE LIRE ATTENTIVEMENT CES QUELQUES LIGNES ...Tu aimes ta famille,Tu aimes ton pays,Tu dois aimer tous les hommes sans exception,Et tu dois aimer la Liberté par dessus tout. Car il n'y a rien de plus noble et de plus beau que la Liberté.Il ne faut haïr personne.Tu dois toujours respecter la liberté d'autrui.Afin que ta propre liberté soit également respectée.

IL N'Y A PAS DE PLUS GRANDE VERTU QUE LA TOLERANCE.Ne laisse jamais la haine pénétrer dans ton cœur. Il faut aimer tous les hommes. Ce n'est pas leur faute s'ils sont nés dans un autre pays, s'ils ont une autre religion que toi, ou s'ils en ont aucune. Toutes les idées, toutes les croyances, doivent être libres.Est-ce de leur faute s'ils sont catholiques, protestants, juifs, ou libres penseurs. Tu peux discuter leurs idées, tu as même le droit de combattre leurs opinions, mais tu ne dois pas les haïr, encore moins les persécuter ...

CHER PETIT ENFANT ! IL FAUT T'INSTRUIRE !portrait de Jules Ferry, un des principaux fondateurs de l'Ecole laïque

L’école républicaine s’occupait de la morale et du civisme.Buvard consacré à deux figures de notre histoire nationale réunies par

le fait d’avoir été toutes deux victimes du fanatisme :Miche l Serv e t savant et libre penseur

et Jean Jaurè s apôtre du socialisme, de la laïcité et de la Paix

La r e sponsab i l i t é du r empl i s sage d e s en c r i e r s ! !! Que du bonheur ! !!

Voilà quel était le contenu du cartable d'un écolier d'autrefois: ardoise et craie, trousse (crayons et compas), plumier (porte-plume et plumes sergent-major, à baïonnette ou droites), cahiers lignés... et pour jouer: toupie, osselets et surtout billes. Qu'y-a-t-il dans les sacs des enfants d'aujourd'hui?

Une dictée de certificat en 1957Sur le paquebot…Après une journée étouffante le soir semble venir vous délivrer…C’est la vie qui renaît d’un coup à l’heure routinière où le reste du monde va dormir. En un clin d’œil tout change. La mer la première s’assombrit, la vague claire prend un ton gris d’étain, puis le ciel se cendre et l’on ne voit plus au couchant que la gorge rose du jour que l’horizon marin paraît trancher. Là-bas une barque de pêcheur emporte dans sa voile ce qui reste de lumière. C’est fini, la nuit tombe…ou plutôt non, elle monte. Elle s’élève de la mer comme un brouillard, comme un lourd voile bleu qui joint la vague au ciel. A onze heures tout s’éteint. L’escalier se remplit des derniers rires, le bar se vide : tout le paquebot va dormir.

La d i s t r ibu t i on d e s p r ix , un r i tu e l qu i s e r enouve la i t chaque anné e   en f in d ’anné e s co la i r e … Cet t e t rad i t i on qu i a d i sparu de no s j ou r s é ta i t un hommage r endu au mér i t e d e s é l è v e s , en que lque so r t e l e sa la i r e d e s p lu s mér i tan t s .

La maîtresse donnait des bons points aux élèves les plus méritants. Je me souviens très bien de ce petit bout de carton rose, comme un pétale d'école républicaine...Je m'en souviens d'autant plus que j'en ai reçu une tripotée, de bons points.Ben oui, à l'époque, j'étais plutôt bonne élève.

Malgré des souvenirs assez précis, j'ai quand même du mal à savoir si la maîtresse nous donnait les bons points directement, si elle les plaçait sur notre bureau avant que nous ne rentrions en classe, les genoux mercuro-chromés par nos mères, ou encore si elle les glissait dans le cahier, à la page contenant l'exercice de la veille..Toujours est-il que ces bons points ont rythmé avec bonheur mes jeunes années scolaires.

Pour les ranger, je me servais d'une boite de comprimés Solutricine vitamine C, boîte en fer à l’époque.

…Comme vous le savez tous, avec 10 bons points, nous avions droit à une récompense. Et peu importait à l'époque qu’il ne s'agisse que d'une image.Car avec 10 images, nous pouvions obtenir le Saint-Graal des gratifications : la photo!Les images, j'ai en gardé quelques-unes. Il y  en a qui représentent des oiseaux, des légumes, des fruits, des insectes ou encore des métiers. Ainsi je me souviens de celle sur laquelle figurait l'Armageddon des patates, le dragon tuberculicide :le splendide, l'inimitable... doryphore !Authentiques images , leur obtention annonçait une soirée parfaite à la maison, soirée veloutée d'une fierté peu feinte.En me souvenan t d e t ou t ça , j e me rappe l l e que nous é t i on s heu reux e t que nous so r t i on s par f o i s à bord d e no t r e bonne v i e i l l e camionne t t e au d émarr eu r manue l !Je me rappe l l e que j ' a va i s 9 ans .Je me rappe l l e d ' un e en fan c e heu reus e , j e  m 'ape r ço i s que j ' a i eu b eaucoup de chanc e . . .

…Généra t i o n de l ’ é co l e pub l i qu e , pous s i è r e d e s parque t s a r ro s é s av e c un en tonno i r avan t d ’ ê t r e ba l ayé s , pou ss i è r e d e l a c ra i e t ombée l e l ong de s tab l eaux , cha l eu r d e s po ê l e s à bo i s , o deu r d e l ’ e n c r e d ’ impr ime r i e qu i co l l e à l a f eu i l l e d e pap i e r , L ’ é c o l e r emp l i s sa i t no t r e en fan c e .

Je fais donc partie de ceux, de plus en plus rares ou vieillissants, qui ont appris à écrire au porte-plume, ont connu la petite boule sur le majeur, les « pâtés » sur le cahier, le buvard. J’adorais la plume Sergent-Major pour ce qu’on n’appelait pas encore son design. Son doux crissement sur le papier rythmait le silence de la création. Je me délectais de la beauté du tracé avec les

pleins et les déliés.Ces sensations s’effacèrent avec l’usage du stylo à bille. Aujourd’hui, le clavier de l’ordinateur a formaté l’écriture qui s’est faite scripte. Si je m’attarde, avec un brin de nostalgie, sur ce temps de l’insouciance, c’est que je suis persuadée d’y avoir puisé le goût du savoir et de la pensée,

l’intérêt pour la lecture et l’écriture, le plaisir des images et des sons, la curiosité ...

Malgré l e t emps qu i s ’ envo l e , Il n ’ en e s t pas mo ins v ra i ,

Que c e qu i n e s ’ oub l i e jamai s … Ce son t l e s souven i r s d ’ é c o l e ! ! !

En souvenir de mes chères maîtresses et chers maîtres.

J’essaye de transmettre à mon tour, et de conserver intact, ce goût du savoir, de la connaissance et de toutes les valeurs que vous m’avez inculquées, pour que fleurisse encore longtemps notre belle devise républicaine:Liberté Egalité Fraternité