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[Cahier des Activités & Interventions] 72H DE NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN EDITION 2 [Cheikh Dieylar DIALLO] [3 décembre 2011]

Le cahier des 72 h de njàccaar edition2 28-29_30 oct 2011

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Le Cahier des 72h de Njàccaar Edtion 268 pages de pur plaisir, d'expérience, de découverte et ... d'Afrique !!!

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[Cahier des Activités & Interventions] 72H DE NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN EDITION 2

[Cheikh Dieylar DIALLO] [3 décembre 2011]

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[MERCI !]

La seconde Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain s’est tenue à Montpellier, les

28-29-30 OCTOBRE 2011.

Avec vous, qui y avez participé, tant par votre présence sur place, votre suivi via internet, ou vos interventions, ces trois

journées d’échanges, de partages de connaissances, de rencontres, de création, furent une totale réussite.

Je viens donc, en ma qualité de Président de l’Association, vous remercier tous et toutes, au nom de nos partenaires et de

Njàccaar Visionnaire Africain, pour votre implication et vos encouragements constants durant et après ces 72H.

72H au cours desquelles nous tous avions, comme à chaque fois au cours de cet évènement annuel, pour objectif

principal de réunir africains et amis de l'Afrique, dans une dynamique de concertation et de prise d'initiatives. Ainsi, tout

un chacun a pu lors de ces 3 journées et se former et s’informer, afin d’apporter sa contribution à l’épanouissement de la

Mère Afrique, et donc de lui-même.

72H au cours desquelles nous devions apporter une réponse à la question : «Le progrès en Afrique : quelles actions

avec quelles re-sources?» Tous nous avons décidé d’y répondre : «Synergie et Volonté Participative». Ce qui implique :

refus de l’inaction, soutien de tout un chacun aux projets de Njàccaar Visionnaire Africain, et force de proposition.

72H après lesquelles, moi Sadio SANGHARE, en ma qualité de Président de Njàccaar Visionnaire Africain, je nous

propose de nous interroger une nouvelle fois, à l’aune de la nouvelle année d’activités à venir : «Je dis que j’aime

l’Afrique ? Que j’ai la volonté de faire ? Sans actions, ne dois-je me dire que tout appel à la solidarité et au changement

n’est qu’imposture ?».

Si aujourd’hui, en tant que fils et filles de Mère Afrique, nous estimons toujours que donner sa Parole est un acte

d’engagement ne pouvant souffrir aucun retrait,

si nous donnons encore de la Valeur à la promesse faite, il nous incombe à toutes et à tous de répondre à ces nouvelles

interrogations par «Je vais agir. Urgemment. Avec mes frères et sœurs d’Afrique, avec les amis de l’Afrique. Ensemble et

efficacement.»

Voilà donc que nous serons devenus, tous et toutes, aujourd’hui plus que jamais, ces nouveaux hommes et ces nouvelles

femmes animés d'une conscience historique et acteurs de leur propre destinée. De la destinée de Mère Afrique.

En attendant l’Edition 3 des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain, nous vous réitérons, Njàccaar et ses Partenaires, nos

remerciements les plus chaleureux pour votre appui indispensable et indéfectible.

Nous vous disons «Au travail ! Et à l’année prochaine pour de nouvelles et concrètes avancées».

Njàccaarement !

Sadio SANGHARE,

Président de Njàccaar Visionnaire Africain

« Faire ce que nous pouvons, avec ce que nous avons »

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[ORGANISATION]

[ C O M M U N I C A T I O N & M E D I A S ]

1. VISUEL, PROGRAMME & AFFICHE Page 05

2. BANDE-ANNONCE Page 05

3. LIVE-BLOGGING & LIVE-STREAMING Page 06

4. REPORTAGE PHOTOS Page 06

5. REPORTAGE VIDEO Page 06

[ L O G I S T I Q U E ]

6. LE LIEU Page 08

7. INSCRIPTIONS & INVITATIONS Page 08

8. HEBERGEMENTS Page 08

9. RESTAURATION Page 08

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[ACTIVITES]

[ V E N D R E D I 2 8 ]

10. COURS. [Initiation à la langue Wolof]. Page 11

11. DEBAT. [Le Secteur Agricole en Afrique. Cas de l’arachide. Page 13

12. DOCUMENTAIRE suivi de DEBAT. [La dépigmentation]. Page 15

13. PANEL. PARTIE 1/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs]. Page 16

[ S A M E D I 2 9 ]

14. COURS. [Initiation au Braille]. Page 21

15. ATELIER. [Formation à la création de BD. Partie 1]. Page 26

16. SOIREE CULTURELLE. [Njàcc’Art].

EXPOSITION. [Tableaux de Natacha SUPPRISSE]. Page 33

DEFILE DE MODE. [Créations d’Aïssatou BADIANE]. Page 36

NHAPPY GALSEN [Les Cheveux Naturels] Page 37

MUSIQUE RAP. [BigL XL] Page 38

17. PANEL. PARTIE 2/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs]. Page 40

[ D I M A N C H E 3 0 ]

18. CONFERENCE. [De la Recherche Scientifique]. Page 46

19. PANEL. PARTIE 3/3 [Et des Acteurs, et des Entrepreneurs]. Page 53

20. PROJECTION DE FILM. [Yeelen]. Page 60

[ A C T U A L I T E S E T C O N T A C T S ] Page 61

[ R E M E R C I E M E N T S ] Page 66

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[Communication & Média]

[EQUIPE ORGANISATRICE]

[Abdoul Khadre DIALLO] Chef d’Equipe

[Ndeye Fatou SARR] Photographie

[Marie-Madeleine DIOUF] Live-Blogging

[Adama DIOUF] Live-Streaming

[Pape Abdoulaye FAM] Caméra

[Amadou Kéthiel KEBE] Caméra

[VISUEL, PROGRAMME & AFFICHE]

Ma responsabilité concernant cette partie de notre plan de communication : création du logo des 72h de

Njàccaar Visionnaire Africain, Edition 2. Puis mise sous format image du programme.

La création du logo n’a pas été une tâche facile, compte tenu des courts délais, et aussi qu’il fallait être

inspiré, et vite, car le temps nous était compté. Pas simple !

J’y suis toutefois arrivé, et ai été d’autant plus satisfait que cela a été apprécié de la majorité. Logo

validé donc !

La suite ? L’affiche et le programme ! Une fois le détail des activités finalisé et validé par notre

Président, Sadio SANGHARE, j’ai entamé la création de l’affiche et du programme, travail créatif

finalement pris en charge et finalisé par Ndeye Fatou SARR.

[BANDE-ANNONCE]

Une fois ces deux images créées, le but était aussi de s’en servir pour la bande-annonce, question

d’apporter plus de technicité autour de l’évènement, et de démontrer les aptitudes des membres de

Njàccaar. Mais force était de constater que je ne disposais pas de « ressources » suffisantes, telles les

vidéos de l’Edition 1 des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, ni à mon avis de toutes les connaissances

requises pour réaliser une bande annonce aussi professionnelle que celles que l’on peut trouver sur You

Tube ou sur les sites professionnels axés «évènementiel». Un membre de Njàccaar se proposa alors pour

m’assister à la réalisation de la vidéo. Puis, manque de temps (imprévus…), ne put s’atteler à cette tâche.

Et c’est ainsi qu’un beau matin, sur un coup de tête, je me suis décidé à aller à la découverte de

Windows Movie Maker (W.M.M), ayant déjà mon idée en tête : une vidéo, du texte, une musique de

fond, un fond d’écran en mouvement, histoire de capter l’attention des internautes qui viendraient à

visionner cette vidéo. Bingo ! C’est ainsi que j’entamai la création de la bande annonce. Seul, mais non

moins fier et satisfait.

La version finale, validée par toute l’équipe, est sortie au même moment que l’affiche et le programme.

Timing idéal pour booster la communication pré-72h.

Et voici qu’une fois postée sur Facebook, les internautes fans de notre page se la transmettaient, « like-

aient » et « partageaient » de partout. Ce, jusqu’au jour J.

Le site web de Njàccaar a également diffusé la bande-annonce, ainsi que l’Affiche et le Programme des

72H Edition 2.

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[LIVE BLOGGING & LIVE STREAMING]

Quelques jours avant les 72h, les leaders de Njàccaar eurent l’idée de former des équipes pour la

communication ‘’In-72h’’. Dès lors, l’équipe communication In-72h naquit. Equipe dont je fus nommé

responsable, pour toute la durée de l’aventure. On voulait faire du live blogging (avec Cover It Live et

Facebook) et du live streaming (avec Live Stream). Il fallait donc s’approprier ces deux outils très

rapidement, et apprendre à suffisamment les maîtriser avant le jour J. Tâche je ne trouvai pas du tout

insurmontable, sauf qu’un problème, de taille pour moi, se posait : je ne savais pas comment et filmer, et

diffuser en direct dans le même temps.

Jour J. Première bonne nouvelle ! Nous pouvions disposer d’internet dans la salle où se tenaient les

activités. Et en plus, nous disposions de 2 ordinateurs : un portable et un fixe. Le portable servit donc à

« live bloguer » et le fixe au « live streaming ». Mais ce qui résolut réellement le souci bloquant pour le

live streaming, ce fut la caméra amovible de notre cher Président, Sadio SANGHARE. Nous pûmes donc

filmer la quasi-totalité de nos activités. Et afin d’avoir un rendu son si ce n’est parfait mais au moins très

correct, pour la vidéo en live, il y eut les hauts parleurs et les micros. Ce qui a permis, et ce sont les

internautes qui nous l’ont confirmé, de bien nous entendre.

[REPORTAGES PHOTOS & VIDEOS]

S’ajouta la communication en « différé » : photos et enregistrements vidéo non-live. Nous prenions des

photos de toutes les activités et les filmions également, du début à la fin. Figurez-vous que les 2 caméras

dont nous disposions ont tourné quasiment non-stop… 3 jours durant !

[CONCLUSION]

Au-dessus de tous ces aspects matériels, je ne puis terminer sans rappeler ce qui fut le ciment et l’élément

indispensable à la réussite de ce plan de communication : les hommes et les femmes qui, avec moi, ont

travaillé d’arrache-pied à la réalisation de nos objectifs. Mon équipe, initialement composée d’environ 8

personnes, dont moi-même, finit par ne comprendre que 6 personnes ! Qu’importe, ce sont les aléas de

toute entreprise, adaptabilité et réactivité ont dû prendre le pas sur un éventuel abattement, car nous y

croyions dur comme fer, à la réussite de cet évènement. Voilà donc que tous, solidaires, nous avons su

fournir le travail demandé et permettre à ceux qui n’ont pu se déplacer de ne quasiment rien rater de

ces trois journées.

Je tiens également à faire part du profond respect et dévouement dont toute l’équipe a fait preuve à

mon encontre. Je suis jeune, certes, très jeune, mais alors, ce ne fut point un sujet bloquant pour aucun

d’entre eux, car qu’importait le fait que la plupart soient plus âgés que moi (aspect important de la

culture africaine…), dès lors que je leur demandais d’effectuer une tâche quelconque, je n’eus que

retours positifs et actions rapides et efficaces. Et lorsqu’une difficulté ou un problème technique se

présentaient, j’étais celui vers qui, naturellement, tous se tournaient. Demandant quoi faire. N’est-il pas

valorisant de travailler avec une telle équipe ?

Ces 3 mois de préparatifs, suivis des 3 journées d’activités intenses, m’ont permis de découvrir des

aspects de ma personne que je ne soupçonnais pas, à savoir, finalement, des capacités à : diriger,

innover, convaincre, rassembler, m’adapter et optimiser. Jamais, avant que finalement je ne

constate et me dise « Waouh ! Tu l’as fait ! », je n’aurais cru être capable de réaliser tout ce que

Njàccaar m’a confié comme responsabilités, me permettant par la même occasion de me réaliser

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pleinement. J’en tire une fierté immense, et ma confiance en moi n’en est que renforcée. Je suis ravi

d’avoir eu à travailler avec toutes ces personnes toutes aussi motivées les unes que les autres, ces

personnes engagées, sérieuses et travailleuses.

Ah ! Autre chose ! L’activité fut certes intense, mais quelle passion ! Partant de là, nul ne ressentait ni

la difficulté des tâches, ni la fatigue physique… il nous fallait juste faire, nous y avons toute notre

force et tout notre cœur. Intense ! Inoubliable !

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[LOGISTIQUE]

[EQUIPE ORGANISATRICE]

[Aïssatou BADIANE] [Sadio SANGHARE] [Abdoul Khadre DIALLO] [Cheikh Dieylar DIALLO] [Marie-

Hélène MOREIRA] [Fatoumata MBAYE] [Sakinatou BÂ] [Marie-Madeleine DIOUF]

[UNE VILLE : MONTPELLIER]

Choix de la ville de Montpellier…..

[DES LOCAUX PRATIQUES ET AGREABLES]

1 / Maison Martin Luther KING, 27 BLD Louis Blanc, 34000 Montpellier

2 / Centre 665, 665 route de Mende, 34090 Montpellier

3 / Espace Aragon, 117 rue des Etats Généraux Richter, 34000 Montpellier

[LES INSCRIPTIONS & INVITATIONS]

1 / Création d’un Evènement dans Facebook, espace dédié à renvoyer les personnes intéressées à

s’inscrire via le formulaire ci-dessus cité, créé depuis Google Docs.

2 / Confirmation de la prise en compte de la participation aux 72H des personnes ayant répondu

« OUI » ou « PEUT-ETRE », par post d’un message via la page de l’Evènement dans Facebook. Le

message promettait aux invités de leur faire parvenir, dès clôture des inscriptions, l’invitation officielle. Le

formulaire d’inscription était disponible en ligne via Google Docs.

3 / Formalisation des invitations par l’envoi, une fois les inscriptions online clôturées, de courriers

d’Invitation Officielle, personnalisés, et reprenant : coordonnées, jours de présence, demande éventuelle

d’hébergement ainsi que coordonnées et adresses de l’hébergeant.

[LES HEBERGEMENTS]

Grâce au réseau amical de Sadio SANGHARE, Président de Njàccaar Visionnaire Africain, nous avons pu

disposer, sur Montpellier, de lieux d’hébergement chez l’habitant. Tout le monde a pu être correctement

logé, pour cela nous ne remercierons jamais assez tous ces bons amis nous ayant apporté leur soutien :

Sara DKIL, Sonia, Clébert CODJO, Sadio SANGHARE, Mambaye LÔ, Absa KANE, Hamady Oumar

NDIAYE, Omar CAMARA, Ibrahima BASSE CISSE.

[LA RESTAURATION – LA CUISINE]

Pour mener à bien la tenue et l’organisation de la 2ème édition des 72h de Njàccaar, les membres du

comité de pilotage se sont répartis en équipes. C’est ainsi que je fus nommée responsable du menu des

trois journées, et par la même occasion de l’équipe cuisine.

Afin de cadrer avec le thème de l’évènement, je devais proposer un menu composé de plats et produits

essentiellement africains. Ce fut entendu.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Etape 1 : constituer mon équipe. Je n’ai eu aucune difficulté à trouver des volontaires souhaitant nous

assister dans cette tâche.

Etape 2 : arrivée à Montpellier deux jours avant les 72H. Première chose faite : dresser un tableau

prévisionnel du menu pour les 3 jours d’activités.

Etape 3 : Le lendemain, jeudi, c’est flanquée des membres présents sur place que je me suis rendue au

marché, chez l’épicier, en grande surface… pour faire les courses correspondant au menu.

Etape 4 : soirée du jeudi. Préparation des plats et autres mets du vendredi. D’abord les beignets, qui ont

servi d’amuses gueules durant les activités. Puis vint le tour du Yassa poulet (Riz blanc nature

accompagné d’une sauce oignon, avec des poulets au four) et du « Cere Siim » (couscous à base de mil

accompagné d’une sauce rouge à la viande). Et pour finir, préparation du jus de bissap. Ouf !

Préparation des plats terminée à temps, grâce à la précieuse aide de l’un des membres de Njàccaar.

Ouf donc ! Je n’aurais pas à rater une quelconque activité le lendemain, d’autant plus que je devais

ouvrir les activités, moi-même et Sadio SANGHARE, à savoir le cours d’initiation à la langue Wolof.

Vendredi donc, nous avons dégusté notre Yassa à midi, Yassa qui fut fort apprécié par toutes les

personnes présentes.

Etape 5 : Ouh la la ! Il faut à présent penser aux repas de samedi ! Le stress de cette cuisine du

lendemain restant à faire ne cessant de me guetter, je fis appel à la bonne volonté de Marie Madeleine

Diouf (Membre de Njàccaar), et nous allâmes faire les courses pour le lendemain. Le soir arrivé, les

invités regroupés chez le Président Sadio Sangharé pour la veillée nocturne, ont pu déguster comme

prévu le couscous de mil accompagné de la sauce viande, ou « Cere Siim ». Jusque-là, nous étions dans

les temps… nous savourions donc ce moment ensemble avec les autres.

Etape 6 : Samedi ! Pour le petit déjeuner, nous avions à notre disposition du Tapioka (céréale béninoise).

Mélangé avec du lait chaud sucré, c’est un délice ! Marie Madeleine DIOUF et Ndèye Fatou SARR se

chargèrent de servir nos invités présents ce matin-là.

Etape 7 : La tension monte, ce jour-là, je ne pouvais assister aux activités, faute de ressources humaines

en cuisine. Heureusement que notre très chère Fatoumata MBAYE (Membre de Njàccaar), était là pour

diriger les opérations. Je l’assistai donc, et c’est ainsi qu’elle a pu nous préparer : riz à la viande pour le

midi, tartes au thon et à la viande pour le repas du soir. Ce fut une journée laborieuse, dans la mesure

où nous avions eu des problèmes techniques en cuisine, avec une marmite qui n’était pas adaptée pour la

cuisson du riz. Nous avions donc perdu énormément de temps en cuisine. Malgré tout, et encore grâce au

savoir-faire de Fatoumata, qui a su nous faire patienter et a su canaliser nos impatiences, tout put finir en

beauté. Le plat tant attendu fut fin prêt, quoique en fin d’après-midi. Eh bien, alors ? Nos estomacs se

sont adaptés ! Et le plat fut servi ! Et les purent l’apprécier, eux qui l’attendaient depuis ! Tout le monde

eut donc son assiette de riz… fort heureusement. Et le soir venu, c’est le même sort que réservèrent les

estomacs affamés de nos invités aux délicieuses tartes de la Chef Fatoumata (je puis vous dire que les

gens en parlent toujours, de ces tartes…). Une journée réussie de plus !

Etape 8 : Dimanche, dernier jour ! Nous reprenons le train-train quotidien : petit déjeuner commun autour

d’un café, thé, du pain accompagné de pâte à tartiner, beurre,… Pour le midi, les riz, poulet, cere et

autres tartes, laissèrent respectueusement leur place à un succulent Thiacry, concocté par Sakinatou BÂ

(Membre de Njàccaar).

Etape 9 : Le soir venu (il y’a déjà moins de monde et aussi moins de bouches à nourrir…), nous clôturons

en beauté les 72h autour de pizzas choisies par Cheikh Dieylar DIALLO et Sadio SANGHARE. Nous

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savions déjà que c’étaient des hommes de goût, et là aussi, dans le domaine du culinaire, ils ont su nous le

prouver ! C’est cela les Njàccaar !!!

BILAN CUISINE : SA-TIS-FAI-SANT !!!! Même si nous n’avons finalement pu essentiellement préparer

des plats africains, nous avons su gérer et la préparation des plats, et les imprévus. Attention Edition

3 ! Ce sera du tonnerre cette fois-ci !

Merci à toute mon équipe cuisine !

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[ACTIVITES - VENDREDI 28]

COURS. [INITIATION A LA LANGUE WOLOF]

[Aïssatou BADIANE] [Sadio SANGHARE]

La Seconde Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain s’est ouverte sur un cours d’initiation à la

langue wolof.

Animateurs : Sadio SANGHARE et Aïssatou BADIANE.

Nous rappelons que nous ne sommes pas des professionnels de la formation, et encore moins des

Professeurs de la langue wolof, que nous ne prétendrons pas ici maîtriser. Néanmoins, chez Njàccaar

Visionnaire Africain, notre credo étant de faire « ce que nous pouvons avec ce que nous avons », et nous

rajouterons même, « avec ce que nous sommes et connaissons », nous nous sommes, en toute modestie,

décidés à donner ce cours de wolof, en faisant appel et à nos

humbles connaissances en la matière, et en notre soif de

transmettre.

Cette volonté d’apprendre chaque jour un peu plus, de pousser

l’autre à apprendre et à s’approprier pleinement sa culture,

nous l’avons solidifiée par une intense et très diversifiée

documentation. Et c’est ainsi que nous avons pu donner ce cours

d’initiation à la langue wolof.

Le cours a débuté par un rappel historique sur l’origine de la langue wolof et par la définition des

territoires sur lesquels est parlée la langue wolof.

Une langue de la famille Niger-Congo. Classée dans la branche nord du groupe Atlantique, le wolof

est parlé par huit à dix millions de locuteurs, principalement au Sénégal, en Gambie et en Mauritanie, le

wolof figure parmi les langues nationales de ces pays mais y fonctionne aussi, souvent, comme langue de

communication.

Une langue à tradition orale. C’est avec l’islamisation du Sénégal qu’il y eût les premières tentations

d’écriture du wolof en caractères arabes, qui plus tard est appelée le « Wolofal ». Néanmoins, le

Sénégal a pu se doter depuis 1971 d’une orthographe officielle basée sur l’alphabet latin. L’alphabet

(Liifantu) wolof est alors composé de 29 lettres dont 9 voyelles et 20 consonnes.

Une langue à classe nominale. L’ensemble du lexique nominal est réparti en dix classes qui déterminent

un accord syntaxique, limité en wolof aux déterminants du nom. Ces classes sont marquées par un

classificateur, généralement postposé au nom et constitué d’une consonne à laquelle sont suffixés

différents éléments intervenant dans la détermination nominale.

Les déterminants nominaux sont généralement postposés et, pour la plupart, formés à l’aide de la

consonne de classe et d’un suffixe spatial indiquant la position du référent par rapport au locuteur.

Une grammaire. Après avoir abordé les bases fondamentales de la langue wolof, nous avons survolé

brièvement la grammaire wolof. Mais nous avons tenu à faire une remarque fondamentale sur la

grammaire car le système des temps grammaticaux en wolof n'est pas comparable à celui du français.

Le wolof n'a pas de temps grammaticaux à proprement parlé. L'ensemble des 6 conjugaisons appelés

modes est soumis en wolof à l'opposition des deux aspects « accompli / inaccompli », mais seulement

avec des variations d'emploi.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Un système verbal. Basé sur (ndeminu waxeel bi).

- Trois modes (anam) : l'indicatif (tegtal), l'injonctif (ndigal) et le subordinatif (jokk)

- Deux formes (ndemin) : la forme affirmative (ndeminu waaw) et la forme négative (ndeminu déet)

- Deux aspects (gis-gis) : l'accompli (lu sotti) et l'inaccompli (lu sotteegul)

Les pronoms personnels intègrent le mode et l'aspect du verbe. C'est donc le pronom qui varie et non la

base du verbe qui reste invariable.

Le wolof ne possède pas d'adjectifs. Ce sont des verbes qui en tiennent lieu. Les notions exprimées en

français par être - adjectif attribut sont rendues par des verbes qui ont un statut de verbes d'état par

opposition aux verbes d'action.

Des règles grammaticales. C’est alors après cette remarque, que nous avons abordé les règles

grammaticales wolof en les traitants comme telles :

- Les signes de ponctuation

- Les particules « daan », « doon » et « na »

- Les interjections

- Le nom et ses modalités

- Les pronoms personnels objets

- Les adverbes généraux

- Les adverbes de manière

- Les adverbes d'affirmation et de négation

- Les adverbes d'intensité

- Les adverbes de lieu

- Les adverbes de quantité

- Les adverbes de temps

- Les locutions adverbiales

- La dérivation nominale

- La dérivation verbale

- La dérivation complexe

Nous avons terminé la première partie du cours avec ces règles

grammaticales, puis nous avons enchainé avec la deuxième

partie qui consistait à présenter au public la traduction intégrale

de tous les concepts mathématiques traduits en wolof par le Pr.

Cheikh Anta Diop et enfin de l’appliquer dans des exemples

d’équations.

Cette présentation nous a permis d’interagir avec les

participants, parmi eux des sénégalais qui ignoraient qu’ils

utilisaient chaque jour des expressions mathématiques sans

pour autant se rendre compte.

Pour terminer le cours, toujours dans une logique de faire

participer le public, nous avions prévu des devinettes afin qu’on puisse s’appliquer à tout ce qui a

été dit en théorie dans le cours.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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DEBAT. [LE SECTEUR AGRICOLE. ENTRE AMENESIE, ASYMETRIE ET APHONIE. LE CAS DE L’ARACHIDE AU SENEGAL]

[Enhougban Séraphin Georges IVANHOE] Agriculteur,

paysagiste.

[Adama DIOUF] Etudiant en Droit des Entreprises,

Coordonnateur Njàccaar Toulouse.

[Cheikh Dieylar DIALLO] Membre de Njàccaar.

Timing : 16h30-18h00 : Présentation. 19h00 -20h30 : Echanges

Gérant de 2 entreprises, paysagiste et créateur ANTHROPOSOLS d’ART, Enghoungban Séraphin

Georges IVANHOE est aussi exploitant agricole dans le Lot. Surnommé le jardinier poète, il ouvre

son intervention par une citation de Platon : « Il n’est personne jusqu’ici, fut-il sans culture, qui ne

devienne poète quand de lui amour s’est emparé ». L’autre aurait dit « a-t-il craqué ? ». Au lieu de

parler des vers de terre de son jardin, Séraphin préfère plutôt déclamer des vers sur la terre et l’amour

qu’il lui porte. « Je suis passionné par la terre » dit-il. Et le lien avec la citation devient alors beaucoup

plus clair.

La monoculture entraîne une perte de la biodiversité. Cette dernière est fondamentale pour le système

du Vivant et son équilibre. Dans la nature, ou ce qu’il en reste, il est encore possible d’observer cette

biodiversité sur 1m² de terre. En effet sur une telle surface vivent des bactéries, des insectes, des

végétaux etc. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer voire de creuser un peu. Toutefois, quand

l’Homme y plante de l’arachide, par exemple, cette bande de sol s’appauvrit à long terme et au final

elle ne capte qu’une petite partie de l’ensemble des éléments chimiques présents dans la nature. Le sol

s’appauvrit alors. De plus en Afrique, les sols sont qualifiés de « vieux » et se dégradent vite

contrairement aux sols en Europe où le climat est tempéré et les terres « jeunes ». Ces quelques raisons

poussent Séraphin à penser que la monoculture,

malgré ses avantages, atrophie les économies des

pays africains qui la pratiquent toujours.

Le mot « arachide » provient de « arachidna » une

plante originaire du Brésil et du Pérou. Pourtant

c’est le terme « cacahuète » qui aurait été plus

précis pour designer cette plante oléagineuse

mesurant 75 cm au plus et dont le cycle végétatif

dure 3 mois environ. L’arachide est la 4ème plante

alimentaire mondiale après le riz, le maïs et le blé.

Le 1er producteur mondial d’arachide est la Chine, suivi de l’Inde, de l’Argentine et des Etats-Unis. Le

Nigéria est le 1er producteur d’arachide en Afrique. Le choix de la filière arachidière au Sénégal

s’explique par sa spécificité tant dans son introduction au XIXe par les colonisateurs Français que par son

essor et son importance dans l’économie du pays.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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L’arachide est introduite au Sénégal vers la fin de la 1ère moitié du XIXe siècle. Son introduction

s’explique principalement par des raisons économiques que sont l’abolition de la traite négrière et le

déclin de la gomme arabique. L’arachide devient une économie de substitution pour les colons Français.

Appelé symboliquement « Or du Sénégal » pour la couleur jaune de sa fleur et la richesse qu’elle

représente. En moins d’un siècle, la culture de l’arachide au Sénégal a profondément bouleversé

l’organisation sociale de plus d’un tiers de la population. Le Sénégal est entre autre qualifié de pays de

monoculture extrême au point qu’une autorité du pays laissait un jour entendre que lorsque l’arachide se

porte bien tout va bien.

Même si le pays de la Teranga (hospitalité en langue Wolof) ne figure pas parmi les premiers

producteurs mondiaux d’arachide, il est tout de même le 1er producteur d’huile d’arachide. Le Sénégal

n’en demeure pas moins importateur d’huile de tournesol. Les principaux acteurs de cette filière sont

essentiellement les producteurs, les distributeurs et les commerçants. Les transformateurs peuvent aussi

être ajoutés, surtout avec la délocalisation au Sénégal de la transformation par la firme Lesieur pendant

la seconde guerre mondiale. Qu’ils soient paysans, propriétaires terriens, chefs religieux tout simplement

saisonniers, les acteurs de la production ont été et demeurent aujourd’hui encore les acteurs les plus

faibles de la filière. Victimes de et quelquefois coupables, ils souffrent de la spéculation des acheteurs,

des prix fixés sans leurs consultations, de bons impayés, des fluctuations du marché intérieur et

extérieure, des politiques libérales de l’Etat et des plans d’ajustement structurel des institutions financières

internationales : Banque Mondiale, Fond Monétaire Internationale et l’Organisation Mondiale du

Commerce.

Sous le prisme des producteurs, certes mais pas seulement, le constat est effrayant : le secteur est en

crise. Celle-ci ne date pas d’aujourd’hui. Les maux qui gangrène la filière remontent à ses débuts et

pourtant perdurent. En 2001, l’Etat dissout la Sonagraine et libéralise la collecte alors que l’histoire a

déjà montré les limites de cette libéralisation. Bons impayés de la part des intermédiaires ou collecteurs,

méfiance et spéculation, bradage de la production dans les loumas (marchés hebdomadaires) à des prix

atteignant souvent la moitié du prix fixé par l’Etat. La mauvaise gestion des semences et des récoltes des

paysans les entraîne dans un cercle infernal de dettes. La culture de l’arachide épuise et appauvrit les

sols poussant les paysans à augmenter les surfaces cultivés. Les sols sont en danger et les terres sont

bradées aux étrangers. Surproduction et lieux de stockage inexistant ou inadaptés. Enfin des politiques

agricoles incohérentes, avouant du moins en apparence un pilotage à vue, voire soumises au diktat

extérieur sans oublier la baisse du cours des matières premières depuis 1970. Résultat des courses, le

secteur est en pleine crise, dont les acteurs s’entendent unanimement sur son existence et son caractère

avancé. Pour toutes ces raisons l’avenir de l’arachide au Sénégal est plus que menacé. Que faire alors?

Ne conviendrait-il pas de tirer les enseignements des erreurs du passé, ce avant toute chose ? Au moins

cela permettrait de faire de nouvelles erreurs et de sortir du comportement amnésique qui semble

caractériser le siècle et demi passé. Ensuite l’Etat comme les producteurs devront entamer la sortie de la

monoculture de rente, valoriser et diversifier les utilisations de l’arachide, produit dont la totalité, la

plante comme la coque et le fruit peuvent servir à l’Homme ou aux bêtes de somme. Ainsi l’asymétrie des

moyens de décision et donc de pression entre l’Etat ou les intermédiaires et les producteurs d’une part et

les institutions financières internationales et l’Etat d’autre part pourrait diminuer voire disparaître, laissant

place à une véritable souveraineté du Sénégal, par extension des Etats Africains, synonyme de

protection des marchés locaux id est des producteurs. Nous sommes alors convaincus que ces derniers se

libérant de l’étau de la dépendance multiforme, celle-ci accrue par le capitalisme financier et la

mondialisation, pourront oser et proposer de nouveaux modes de vie donc une nouvelle façon de

consommer, proactive et plus participative. Ils recentreront le système sur l’Homme et viendront alors et

enfin à bout de cette aphonie des décideurs. L’épanouissement à partir de la base, voilà le défi que

l’Afrique, et l’humanité en général, doit relever pour son progrès, aujourd’hui sa survie.

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DOCUMENTAIRE SUIVI DE DEBAT. [LA DEPIGMENTATION OU « XESSAL »]

[Aïssatou BADIANE]

La réalisation d’un documentaire, sur la dépigmentation est un projet qui est né il y a 4 mois au sein de

Njàccaar même. Motivée par la lutte contre ce phénomène Ŕ que je qualifie d’ailleurs de fléau social -

j’en ai discuté avec le Président Sadio SANGHARE, qui m’a donné feu vert pour la diffusion et le

commentaire du documentaire lors des 72h de Njàccaar Edition 2.

J’ai donc travaillé sur ce projet en collaboration avec Njàccaar Sénégal. Cependant, les courts délais

dont nous disposions ne nous permettant pas de réaliser un projet aussi abouti que souhaité dans les

temps (pour les 72H…), j’ai décidé d’adopter une formule plus simple, et de poser le problème

différemment, tout en laissant place au débat; c’est ainsi que j’ai sollicité les personnes de mon

entourage motivées par cette lutte, et acceptant d’être interviewées sur le sujet, en répondant à mes

questions, qui pour la majeure partie tournaient autour du pourquoi et du comment de ce phénomène. En

outre, j’ai eu l’honneur de rencontrer le Docteur Khadi SY BIZET, dermatologue-esthéticienne, qui tient son

cabinet à Paris. Entièrement engagée dans la lutte contre le Xessal, elle m’a accueillie les bras grands

ouverts et à répondu à toutes mes questions.

Ainsi lors des 72h, j’ai pu, avec l’aide d’Abdoul Khadre Diallo (membre de Njàccaar), diffuser des vidéos

de 3 à 7 minutes de la dermatologue. Cette dernière évoquait des points très intéressants à connaître sur

ce fléau, à savoir : les causes de ce phénomène (l’histoire de notre continent Ŕ qui a beaucoup souffert

de l’esclavage et de la colonisation Ŕ , le complexe de l’homme noir par rapport à l’homme blanc, le

désir des femmes d’être belles et plus appréciées sachant que dans nos cultures la femme claire et

synonyme de fertilité et de clarté, la médiatisation grandissante des femmes au teint clair via le petit

écran, …).

J’ai pu diffuser des vidéos assez « choquantes » sur les conséquences de la dépigmentation;

accompagnées des récits du docteur Bizet, qui évoquait les risques de maladies telles que l’hypertension

artérielle, le diabète, la stérilité chez la femme, la malformation infantile, et des problèmes de

cicatrisations de la peau, j’ose espérer que cette diffusion a pu porter quelque fruit dans l’esprit de ceux

et celles qui croiraient encore que s’adonner à la pratique du Xessal est exempt de tout danger pour la

vie humaine elle-même..

Le but de ce documentaire n’étant pas de blâmer ceux qui s’adonnent à cette pratique, il doit sensibiliser

sur les conséquences au niveau sanitaire de ce fléau qui sont très sérieuses. CE phénomène n’est ni bien

pour notre santé, ni pour notre culture, sans parler de notre économie. Je pense, pour les 30 minutes que

j’ai eues pour défendre ma position par rapport à ce phénomène, le message est bien passé.

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PANEL 1. [ET DES ACTEURS, ET DES ENTREPRENEURS]

Modérateur [Cheikh Dieylar DIALLO]

LA COURS DES ENFANTS (CDE), « LES ENFANTS C’EST L’AVENIR ».

La Cours Des Enfants est une association loi 1901 créée à Bordeaux il y a 2 ans. Composée

majoritairement de femmes, elle a pour objectif de venir en aide aux enfants défavorisés du Sénégal. Le

Sénégal parce que c’est le pays qu’ils connaissaient le mieux.

L’idée de créer la CDE est venue suite à la diffusion par M6 de reportages sur les « talibés ». Malgré les

stéréotypes que les habitants du Sénégal ont sur les émigrés et leurs enfants, «Bounty » ou « déracinés »,

les membres de la CDE ont décidé de venir en aide aux enfants défavorisés, sachant que « les enfants

c’est l’avenir » lâche la présidente, Fatou Lô.

Au niveau des actions, la CDE est venue en soutien à une pouponnière à Mbour (ville qui se situe à 80 km

de Dakar au Sénégal) en achetant du lait et des couches.

Oumy LÔ, membre de la CDE, prend le micro et présente une autre action de l’association à savoir La

reconstruction en brique de 2 classes de CI (Cours d’Initiation) dans une école à Louga car actuellement

elles sont en paille. Au départ le projet était planifié pour l’été 2012 mais pour des raisons financières la

fin est prévue pour l’été 2013. Pour financer ces actions la CDE organisent des événements, des soirées,

des animations. Aussi l’association vend-t-elle des bonbons et fait-elle des séances de maquillage pour

les enfants toujours pour réunir les fonds suffisants à l’aboutissement du projet de reconstruction. La

présidente prend bien le soin de préciser que c’est le directeur de l’école à Louga qui a été demandeur.

« Une des bases de l’association c’est d’une part de ne pas envoyer d’argent comme ça. On fait

beaucoup d’appel aux dons. On n’a jamais fait de demande de subventions. Pas d’envoi d’argent et

surtout on ne crée pas de besoins», poursuit Fatou LÔ.

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Pendant les 2 premières années, la CDE a d’abord essayé de remplir ses caisses en attendant que des

associations ou des structures dans le besoin aillent la solliciter même si parallèlement elle a aussi

prospecté sur « ce qu’on pouvait faire, ce qu’on se sentait capable de faire » dixit la présidente.

La 1ère année a servi à trouver des fonds. Par exemple grâce à un défilé, organisé pourtant avec des

habits personnels, la somme de 500€ est récoltée en une après-midi. Autre exemple de moyens qui ont

servi à trouver des sous, c’est la tenue de stand d’animation sur différents marchés à Bordeaux ou la

vente sur les plages de plats et de produits africains, sénégalais en particulier, comme le « ceebu jën »

(Riz au poisson), le « gerte suukër » (Cacahuète au sucre). Par ailleurs la CDE s’est mise au tressage et

toutes autres activités dont ils se sentaient capable et pouvant rapporter des fonds comme l’organisation

de soirée où les salles étaient quelquefois gratuites et les étudiants présents. Des artistes comme Nit Dof

et Ass Malick les soutiennent car ceux-ci sont allés à Bordeaux tenir des concerts gratuitement pour la

CDE.

Dernièrement l’association est intervenue sur le problème survenue dans la corne de l’Afrique.

L’association Afrique Terre de Culture faisait une collecte de denrées alimentaires. La CDE a fait le relais

sur Bordeaux et est parvenue à remplir un camion. La semaine dernière, elle a organisée une soirée

toujours à Bordeaux et tous les bénéfices, soit à peu près 1500€, iront à Action Contre La Faim en vue de

l’achat de denrées alimentaire pour la Somalie.

2 membres de l’association sont établis au Sénégal. La pouponnière de Mbour accueille 183 enfants de

0 à 1 ans qui ont perdus leurs mamans. Les parents de l’enfant sont tenus de venir récupérer l’enfant à

l’âge de 1 an. Malheureusement dans 30% des cas l’enfant reste à la pouponnière. Tout dernièrement un

site d’information sur le Sénégal révélait que la SENELEC menaçait de couper l’électricité de la

pouponnière, ce qui constitue un gros souci. A la base, c’est une Française qui a créé la pouponnière, et

la frustration n’a pas manqué de gagner les membres de la CDE car très souvent les actions menées au

pays sont l’œuvre d’étrangers. La CDE souhaiterait réunir différentes associations en France en créant

des évènements où tous les bénéfices reviendraient à la pouponnière. Les évènements auraient lieu la

même date voire la même période et que chaque association de manière indépendante s’organise de

son côté. Les compétences et les connaissances sont disponibles et variées. Les fonds récoltés serviraient à

financer un projet concerté entre les différentes associations en actions.

En somme être membre de la CDE, c’est investir son temps et son argent.

Les participants sont touchés par les actions de la CDE et pour beaucoup se proposent de contribuer

essentiellement par leur temps et leurs compétences à la réussite des actions présentées.

Avec la CDE, Ibrahima DIOP a appris à « faire des actions » et à « donner». Fatma de poursuivre « j’ai

appris à m’occuper des autres, à savoir ce qui se passe vraiment dans mon pays, à savoir le milieux des

enfants abandonnés, à être plus autonome, à donner et à recevoir. »

Fatou LÔ revient sur la Pouponnière de Mbour.

Lorsque la pouponnière de Mbour comptait 140 enfants, elle avait besoin de 3500€ pour les nourrir.

Sous l’émotion, la présidente revient sur les photos, la collecte. Après la collecte des sous, les membres

ont photographié l’argent. La présidente termine par « tu vois les photos avec tout le lait autour, tous les

enfants et là tu dis Diantre, grâce à moi ça se trouve y’a 2 ou 3 qui vont vivre encore un peu. Et là

franchement tu reçois énormément, plus que si on te donnait 1 million € ».

Fatoumata MBAYE. Tout part du désir d’aller aider une pouponnière et se termine dans un orphelinat.

Sur le point d’aller au Sénégal en voyage, elle envoie un message sur Facebook à toutes ses

connaissances en vue de récolter de l’argent pour en faire un don à une pouponnière. Elle parvient à

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réunir 500€ ce qui permet d’acheter du riz par contre le bénéficiaire est un orphelinat qui se trouve dans

le quartier Liberté VI. La structure est tenue par une dame qui faisait ses études en France. Pareille aux

membres de la CDE, elle décida un jour de venir de faire une action pour les enfants. A sa grande

surprise, elle se rendit compte que l’écrasante majorité des personnes qui venaient en aide aux enfants

défavorisés sont des étrangers. Elle se demanda alors ce qu’elle pouvait faire pour aider. Elle construisit

alors un étage de plus au-dessus de sa maison pour en faire un orphelinat. Elle accueille 40 enfants et les

élève jusqu’à l’âge de 18 ans. « Quand j’ai vu cette dame, je me suis dite je vais plus jamais être

découragée… on a tous quelque chose à donner et on va foncer. » Une cousine à Fatoumata lui suggère

de venir en aide aux enfants dans le domaine de l’éducation. Même s’il existe des personnes volontaires,

il demeure néanmoins un manque d’organismes, de structures capables de définir un plan. « Au-delà de

la nourriture, que pourrait-on faire pour améliorer leur avenir et leur insertion dans la société ? »

ASH : ASSOCIATION DES SENEGALAIS DE L’HERAULT.

Président en exercice de la structure, Oumar Hamady NDIAYE n’est pas seulement chargé de la

présidence de l’ASH il porte aussi sur ses épaules un deuxième prénom, Amadou Fatou, chose fréquente

chez les Pulaar. « Je me présente pour mes cousins Sérères et mes cousins Diolas qui sont là » ajoute-t-il.

L’ASH est une personne morale qui représente tous les Sénégalais de la région Languedoc-Roussillon plus

particulièrement du département de l’Hérault.

Ndiaga SYLLA occupe actuellement le poste de secrétaire général et Malick LOUM est adjoint de la

commission presse et information.

L’association comprend 3 volets : pédagogique, culturel et social. « Elle a été créée pour garantir les

intérêts moraux et matériels des Sénégalais ».

Même si le bureau est composé uniquement d’étudiants, l’association est soutenue par les travailleurs et

les familles sénégalaises montpelliéraines sans oublier les autorités administratives de la ville. Assister les

Sénégalais de l’Hérault quelque soient leurs catégories socioprofessionnelles et promouvoir la culture

sénégalaise, voici les 2 axes prioritaires de association. Créer un cadre convivial où on peut se

regrouper, échanger et partager en un mot s’épanouir.

L’ASH organise des matchs de Football en invitant d’autres associations, des soirées dansantes et une

semaine culturelle chaque mois d’Avril.

Le principal acquis social de la structure non des moindres, c’est les logements de Las Rebes octroyés par

le CROUS à l’ASH. Une convention bipartite a en effet été signée afin d’accueillir et d’héberger les

nouveaux étudiants sénégalais. Par ceux-là, il faut comprendre les primo-arrivants.

Pour terminer le président de l’ASH a porté à la connaissance de tous les participants du panel le

« projet de rapatriement en cas de décès » car « toute âme qui goutte à la vie, gouttera à la mort »

insiste-t-il. C’est pourquoi un système de rapatriement des corps au Sénégal est en étude.

AAPIJAS : ASSOCIATION DES ANCIENS PENSIONNAIRES DE L’INSTITUT DES JEUNES AVEUGLES DU SENEGAL.

« L’association a été en 1998, à ce moment j’étais au Sénégal, je suis venu (en France) 4 ans après. »

déclare Pape GNING, un membre de l’AAPIJAS venu présenter cette structure au panel.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Les anciens pensionnaires de l’institut des jeunes aveugles du Sénégal jugeaient nécessaires de se

regrouper ensuite « de penser comment faire des actions au Sénégal pour rendre service aux non-

voyants qui sont là-bas parce qu’au Sénégal les personnes en situation d’handicap souffrent beaucoup.

Beaucoup de gens souffrent certes mais encore plus les personnes en situation d’handicap. »

Il y a 2 ans, l’AAPIJAS a fait un don de 500 cannes blanches au Sénégal dont 75 grâce à des bonnes

volontés établies à Montpellier. Grâce à ces cannes, des non-voyants ont abandonné le « bâton ». Elle a

aussi fait un don de 20 ordinateurs accompagnés du logiciel JAWS pour montrer aux Sénégalais qu’un

non-voyant peut utiliser un ordinateur.

A Thiès les non-voyants sont assez connus pour fréquenter collèges et lycées, comme le Lycée Malick SY.

Arrivés en France après l’obtention du bac et d’une bourse d’étude de la République du Sénégal,

obtenus avec mérite, les 35 membres de l’association sont disséminés dans les villes françaises et se

réunissent une fois par an dans une ville pour les besoins de l’association à l’instar de l’assemblée

générale annuelle.

L’AAPIJAS cherche à assurer l’éducation des personnes en situation d’handicap, surtout pour les non-

voyants car c’est un droit et non un privilège. A la création de l’IJAS (Institut des Jeunes Aveugles du

Sénégal), les autorités disaient que c’était un privilège. Le premier bachelier est allé étudier le droit en

France. A son retour il a revisité les textes et les statuts de l’institut pour leur dire que l’éducation n’est

pas un privilège mais un droit pour tout enfant. Donc il avait du mérite d’aller changer cela.

Le handicap n’est pas une fin en soi. Et au-delà de l’éducation, il y a aussi lieu de penser à l’insertion.

La stigmatisation des personnes en situation d’handicap va jusqu’à les empêcher d’obtenir un emploi car

les voyants doutent de leurs compétences or des membres de l’AAPIJAS donnent des cours dans des

universités en françaises et d’autres travaillent un peu partout. Alors pourquoi pas dans leurs pays

d’origine ? « La réponse est qu’au Sénégal, on ne fait pas confiance aux non-voyants » dit Pape GNING.

En somme c’est pour toutes ces raisons que l’AAPIJAS a été créé.

Plusieurs rencontres entre l’AAPIJAS et les autorités sénégalaises ont eu lieu pour parler des objectifs de

l’association. Ce fut notamment l’occasion d’expliquer les évolutions profondes de la technologie et des

techniques pour l’éducation et l’insertion professionnelle des aveugles.

Tout ce que les voyants font avec la souris et l’écran, les non-voyants sont capables de le faire avec le

clavier et le logiciel JAWS. « On n’a pas mal d’atouts que nous offre la France et nous leur en

remercions » ajoute Pape. En France il est permis pour un non-voyant de s’insérer socialement. En ce qui

concerne l’insertion professionnelle chacun, là où il est, essaie de se battre pour trouver un emploi au

Sénégal ou en France. Cela ouvrira peut-être aux Sénégalais les yeux sur la capacité des aveugles à

travailler et à réussir.

« Par sa volonté et son courage, le non-voyant est aujourd’hui capable de réussir comme tout le monde »

conclue Mr GNING.

ETS : EDUCATION POUR TOUS AU SENEGAL

Déclarée à Cannes, l’association a été créée par Yaya, un cuisinier. Il a créé 2 écoles avec un effectif de

225 élèves qui y apprennent le français, l’arabe et le Coran.

Saliou FALL, un nouveau membre s’est alors posé la question : « Qu’est-ce que je peux faire pour être

utile ? Comment tout le monde peut l’aider ?»

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L’association compte aujourd’hui 5 membres pour faire un effort à l’endroit des jeunes et aider les

générations futures à s’armer de savoirs, elle aurait besoin de gens de bonne volonté.

CRI : COLLECTIF POUR LA RENOVATION ET L’INITIATIVE (DU LYCEE LIMAMOULAYE DE GUEDIAWAYE).

Babacar NDIAYE, responsable de la communication du CRI, a représenté la structure dans le Panel.

Crée en 2009 au mois de juillet parce qu’à l’époque il fallait crier. En effet « Ku bëgg dee wekku » dit

d’ailleurs l’adage Wolof. (A bout de force, tout Homme réagit).

Le choix du terme « collectif » au détriment de l’association s’explique par l’idée très répandue selon

laquelle les associations poursuivent beaucoup plus des objets culturels alors que ce n’était pas encore

une question urgente pour le collectif.

« Rénovation » parce que certains élèves du lycée font des cours sous des tentes et que des

effondrements ont déjà eu lieu.

« Initiative » pour inciter les gens à initier des projets.

Pour rester ouvert, les responsables du CRI ont volontairement omis le nom du lycée afin que les anciens

ne soient pas les seuls concernés.

Au sujet de la rénovation le CRI a mis en place une pétition, car « on ne peut pas se substituer au rôle de

l’Etat » soutient Babacar.

Côté social, le CRI a mis en place des projets pour la plupart en collaboration avec l’assistante sociale du

Lycée Limamou Laye de Guédiawaye. Entre autre, on peut compter:

Un projet de don de fourniture au début de chaque année scolaire pour les élèves dans le besoin.

Un projet de distribution de prix au meilleur élève du lycée. L’année dernière c’est un ordinateur

portable qui a été offert.

Un projet d’accueil et de conseils des nouveaux bacheliers en France.

D’autres projets sont en

cours comme la création

d’un portail Internet ainsi

que d’un journal pour

informer les élèves du lycée

sur leur besoin avant et

après le bac notamment en

matière d’orientation

académique et d’insertion

professionnelle.

Pour atteindre ses objectifs,

le CRI a besoin de tout le

monde, à commencer tout

naturellement par les

anciens.

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[ACTIVITES - SAMEDI 29]

COURS. [INITIATION AU BRAILLE]

[Pape Ibrahima GNING] Doctorant. Dernière année. Thèse en Sciences de Gestion à l’Université de

Montpellier 3.

Pape a présenté les composantes de la méthode braille, méthode créée par Louis Braille.

Au menu de la séance il y eut un exposé théorique au départ, ensuite de la pratique, avant de terminer

par des questions suivies de réponses.

Pape souhaite la sensibilisation au handicap visuel afin que l’ignorance et donc la marginalisation recule

pour laisser place au mieux-vivre ensemble. « Pour informer les gens et les sensibiliser, rien ne me gêne »

ajoute Pape pour mettre à l’aise le public.

L’écriture en braille se fait à l’aide d’une tablette qu’on ouvre. La feuille de papier s’insère à l’intérieur

de la tablette qui se referme sur elle en la coinçant pour éviter qu’elle se déplace.

La tablette de Pape est composée de 9 lignes, chacune d’elles comprend des cases. Une case est

ensemble de 6 trous, en réalité appelés des points, alignés en 2 colonnes et 3 lignes. Les 6 points

permettent en fait d’écrire une lettre, un chiffre ou tout autre caractère.

En plus de la tablette, il faut compter le poinçon dans les outils d’écriture en braille. Il est composé d’une

aiguille qui permet de faire des trous donc d’écrire des points.

Maintenant grâce aux avancées technologiques, des ordinateurs en braille existent. C’est pourquoi

depuis son arrivée en France, Pape n’utilise plus les tablettes qu’il utilisait au Sénégal. Celles-ci sont

encore largement utilisées en Afrique parce que « Le matériel informatique coûte très cher et en France,

les aveugles le reçoivent grâce aux divers financements. »

Découverte des points et de leur agencement.

Chaque participant a écrit une lettre avec la tablette en suivant l’ordre de l’alphabet français. Avec leur

main chacun pouvait sentir les points saillants signifiant une lettre, un chiffre ou un caractère.

Q : Y-a-t il des supports spécifiques pour écrire en braille ?

R : Oui il y a un papier spécial beaucoup plus épais que les papiers utilisés normalement par les voyants.

Il permet de bien mettre en relief les écritures étant donné que c’est à partir du touché que les aveugles

lisent.

Q : Est-ce que ça coûte cher ou pas ?

R : Tout ce qui concerne le matériel des non-voyants coûtent chers non seulement pour leur spécificité mais

aussi parce qu’ils sont financés.

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Q : Est-ce que les gens qui corrigent ou donnent des cours aux aveugles sont des enseignants voyants

simplement formés à la méthode braille ?

R : Tout à fait. C’est des enseignants comme ceux des autres établissements mais qui ont juste été formé

en braille.

Q : Combien de temps est-ce nécessaire pour lire de façon littérale en braille ?

R : L’écriture peut être assimilée assez rapidement. La lecture en revanche prend beaucoup plus de

temps. Les voyants n’ont pas besoin de développer leur touché pour lire le braille dans la mesure où ils

peuvent voir les points. Les non-voyants quant à eux ont vraiment besoin de développer le touché. Il y a

aussi le braille abrégé qui prend moins de place et qui est plus rapide.

Q : Au Sénégal avant de venir en France, y-avait-il les outils nécessaires pour suivre les cours en braille à

l’université ou dans l’école où vous étiez?

R : Pour les études supérieures le matériel est quasi inexistant. L’université n’est pas encore prêt pour

accueillir des non-voyants parce qu’ils n’ont toujours pas le matériel qu’il faut pour que les non-voyants

puissent continuer les études. C’est la raison pour laquelle les bacheliers non-voyants n’ont d’autres choix

que d’aller étudier à l’étranger, en France pour la plupart. A l’institut par contre, le matériel nécessaire

existe bel et bien. C’est l’Etat du Sénégal qui alloue à l’Institut un budget de fonctionnement dans lequel

réside une partie pour l’achat de matériels didactiques. L’école fournit ainsi le papier, les poinçons, les

aiguilles et les cahiers.

Q : Est-ce que vous suivez entièrement votre scolarité à l’institut ? Ou bien vous apprenez seulement la

méthode braille avant d’entrer dans des écoles classiques comme les voyants ?

R : L’Institut comprend un internat et s’arrête au primaire. Après l’entrée en 6ème « nous sommes orientés

vers les collèges et lycées de Thiès » précise Pape. Ensuite les non-voyants et les voyants partages les

mêmes classes. Les CM Ousmane NGOM, Mamadou DIAW, Idrissa DIOP sont des exemples. Après le

BFEM (Brevet de Fin d’Études Moyennes), les élèves non-voyants vont directement au lycée. « Là-bas

aussi on partage la même classe que nos camarades. Nous écrivons en braille et eux ils écrivent avec

leurs stylos, c’est la seule différence » ajoute Pape.

Q : Est-ce que les professeurs qui vous corrigent au lycée sont formés en méthode braille ?

R : Non. Ils n’ont pas de compétences en braille mais dans chaque lycée ou dans chaque collège, il y a un

enseignant spécialisé en braille qui transcrit les sujets pour les non-voyants d’une part et recopie les

copies des non-voyants pour les professeurs. « La seule différence se trouve au bac. Vu que c’est des

copies anonymes, on ne donne pas le papier en braille donc le correcteur ne sait même pas si c’est un

valide ou non-voyant. »

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Q : Comment l’écriture braille est transposée en informatique ?

R : Il y a 2 systèmes. Le premier est un ordinateur classique dans lequel le logiciel JAWS, une synthèse

vocal, est installé et « tout ce que je touche il me le dit et tout ce qui apparait sur l’écran il me le lit ». Le

deuxième est un ordinateur n’a pas de synthèse vocale mais est exclusivement en braille. C’est appareil

avec des lignes. Si par exemple j’ai une clé, je l’insère dans l’ordinateur et tout ce qui s’y trouve,

l’ordinateur me le sort en braille. Une imprimante en braille existe aussi, il sort des écritures en braille.

Q : Comment faites-vous pour écrire des formules en mathématiques ? Vous est-il possible de poursuivre

des études en science ?

R : Souvent c’est la bête noire des non-voyants les mathématiques. Aucun des membres de l’AAPIJAS n’est

dans un domaine des sciences exactes, que ce soit au lycée ou plus tard. Il est bien possible tout de

même d’écrire les formules mathématiques en braille mais il convient de préciser la difficulté que cela

représente pour les non-voyants.

Q : Juste par simple curiosité, auriez-vous une boîte e-mail ?

R : Oui.

Q : Comment faites-vous pour écrire l’arobase en braille ?

R : Il existe un signe en braille représentant l’arobase.

Q : Est-ce qu’au Sénégal il existe une législation qui permet ou impose de transcrire les textes et/

documents en braille ?

R : Non, il n’y en a pas. Le braille est très volumineux. Les enseignants transcrivent plutôt des extraits que

l’intégralité des documents dont les non-voyants ont besoin. Au Sénégal le papier coûte cher, donc on

préfère se limiter au minimum. En France par contre, tout ce que le non-voyant souhaite comme document

il peut l’avoir en braille, même son relevé bancaire.

Q : Y-a-t-il des non-voyants qui font de la musique ?

R : Oui. Les notes de musiques en braille existent.

« Vous avez la feuille sur laquelle nous avons essayé de transcrire, est-ce que vous pouvez corriger pour

voir si nous n’avons pas fait de bêtises? Rires. »

Pape Gning rappelle aux participants qu’ils peuvent ne pas s’arrêter au braille et demander aussi des

précisions sur la vie quotidienne d’un non-voyant. « N’hésitez pas à poser des questions sur la vie

quotidienne d’un non-voyant».

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Q : Est-ce que le petit point sur la lettre « J » du clavier est destiné aux aveugles afin qu’ils puissent se

repérer ?

R : Les points ou tirets sur les touches « J » et « F » nous permettent de nous repérer. Quand les non-

voyants se forment en informatique, il leur demander de mettre les deux index sur ces deux touches et

leurs autres doigts sur toute l’étendue du clavier. Ainsi ils utilisent les 10 doigts de la main.

Q (Facebook) : Y-a-t’il une différence entre la transcription en braille de l’alphabet grecque et

l’alphabet arabe?

R : Oui il y a une différence. Les Arabes ont adapté le braille à leur mode d’écriture. Vu que je n’ai pas

appris le braille en arabe, je ne saurai vous en dire plus.

Q : Est-ce que le braille a été adapté à des langues africaines ? Comment vous vous êtes sentis

marginalisé au Sénégal ? Si oui comment pensez-vous qu’on pourrait y remédier ?

R : Des gens écrivent le wolof en braille mais en utilisant l’alphabet français par exemple. Les besoins

des non-voyants sont énormes car il n’existe pas de politique de prise en charge. La marginalisation est

prégnante, il ne faut pas le nier mais elle s’explique majoritairement par l’ignorance. La population ne

nous côtoie pas assez pour nous connaître. Les non-voyants sont souvent associés à la mendicité or depuis

que des structures telles que l’Institut des Jeunes Aveugles du Sénégal existent, les non-voyants et leurs

familles sont sensibilisées partout de plus en plus dans les coins les plus reculés du pays pour que ceux-ci

intègrent ces structures pour bénéficier d’une éducation.

Même le diplôme en poche, le non-voyant est toujours confronté à des difficultés pour s’insérer

professionnellement. Les gens agissent plus par pitié que par devoir, alors qu’ils devraient quand même

faire confiance aux diplômés. Or la pitié tue l’effort. En France les gens agissent par devoir, si tu dois

avoir quelque chose tu l’as.

L’égalité des chances fait qu’une fois tu as des compétences, tu as des chances de t’en sortir.

Un de mes prédécesseurs donne des cours de droit à l’université de Caen. Donc pourquoi en France on

nous fait confiance, et chez nous non ? Cela prouve l’existence de cette marginalisation. Nous avons

quand même rencontré les autorités sénégalaises. L’AAPIJAS a rencontré le président de la République

du Sénégal à 2 voire 3 reprises à Paris. Cela a fait avancer les choses dans la mesure où on compte

maintenant la loi d’orientation du handicap qui a été voté à l’Assemblée Nationale du Sénégal à

l’unanimité même si elle n’est toujours pas promulguée.

Mais tous les handicapés au Sénégal souffrent de la marginalisation et des structures de prise en charge

inexistantes ou inadaptées. A l’université par exemple, j’ai entendu les handicapés physiques se plaindre

de l’absence d’ascenseurs car ils sont incapables de monter les escaliers alors qu’en France partout où il

n’y pas d’ascenseurs il y a une pente qui te permet de monter ou de descendre. En France tout ou

presque est prévu mais en Afrique ça tarde et la volonté politique fait vraiment défaut.

C’est la volonté politique qui permet à tout un citoyen d’être indépendant.

Q : Comment font les étudiants non-voyants pour lire les œuvres au programme philosophique ou

sociologique par exemple ?

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R : Auparavant les œuvres étaient principalement lus et enregistrées en sonore. Depuis peu, un site

Internet canadien regroupe toutes les œuvres disponibles en formule numérique. Un non-voyant qui veut

lire tel bouquin va dans ce site, télécharge l’œuvre souhaité ensuite le met dans son ordinateur en braille.

Il parvient ainsi à lire les œuvres au programme ou tout simplement celles qu’il aimerait lire. Dans les

facultés, c’est très difficile voire très rare de trouver des œuvres en braille.

L’EXPOSE A ETE CLAIR ET CONCIS. LES PARTICIPANTS ONT ETE ALORS CONVIES A SE RAPPROCHER DE PAPE, A PRENDRE EVENTUELLEMENT SES COORDONNEES ET LUI POSER DES QUESTIONS AU BESOIN, CAR C’EST AINSI ET SEULEMENT AINSI QUE TOUS ENSEMBLES NOUS VIENDRONT A EFFICACEMENT BOUT DE LA MARGINALISATION DES NON-VOYANTS DANS LES SOCIETES AFRICAINES

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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ATELIER. [FORMATION A LA CREATION DE BD]

[NJACC’ART] Ndeye Fatou SARR - Abdoul Khadre DIALLO - Cheikh Dieylar DIALLO

Il y a bien des façons de définir la bande dessinée…

Qui vous dira que c’est un « moyen de communication de masse », associant étroitement l’image et le

langage, et cela est vrai. Le graphiste, lui, affirmera qu’il s’agit plutôt d’un genre de littérature dessinée,

et c’est encore vrai. Et tel autre vous soutiendra que la bande dessinée est au fond plus proche du

cinéma que de la littérature, et c’est une définition qui ne manque pas non plus de vérité.

S’il est si difficile de définir avec précision la bande dessinée, c’est qu’elle se situe précisément au

carrefour de plusieurs moyens d’expression artistique : l’art graphique, l’art cinématographique et la

littérature. Elle est tout à la fois dessin, cinéma, écriture, se conjuguant entre eux pour former un art

nouveau, doté d’un ensemble de moyens d’expression extrêmement complets et variés, comme nous allons

nous en rendre compte.

MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE L’ART CINEMATOGRAPHIQUE :

Les « plans » (gros plan, plan d’ensemble, etc.), le « cadrage » ou « angles de vue » (plongée, contre-

plongée, etc.), le « montage » ou enchainement des plans…

MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE L’ART GRAPHIQUE

Le graphisme, la composition des images, les jeux d’ombre et de lumière, la perspective, la couleur …

MOYENS D’EXPRESSION DERIVES DE LA LITTERATURE

Les textes et les dialogues…

Auxquels il faut ajouter un certain nombre de moyens d’expression non moins remarquables qui sont

propres à la bande dessinée :

Les CADRES (ou « cases ») qui peuvent varier de proportion d’une image à l’autre, rétrécir, s’étirer à

volonté selon les nécessités du récit.

Les PHYLACTERES (ou « bulles » ou « ballons ») qui intègrent le langage à l’image et permettent de

faire parler les personnages.

Les ONOMATOPEES qui constituent le « bruitage » expressif des bandes dessinées.

Ensuite tout dépendra du talent avec lequel le créateur de bandes dessinées saura choisir parmi ces

moyens d’expression très divers, ceux qui conviennent le mieux à ce qu’il veut exprimer à chaque moment

du récit.

Extraits de: «De l’Art de la BD Ŕ Tome 1- Editions Glénat» (du scénario à la réalisation de DUC, page 6)

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NJACC’ART est un label de production et de création de Njàccaar Visionnaire Africain. Pour le moment

il ne compte qu’un seul volet : la bande dessinée. Toutefois, NJACC’ART aspire à élargir sa production à

tous les domaines de l’art.

Lors de l’élaboration du Programme de la Seconde Edition des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain

(rappel du Thème : Quelles Actions, avec quelles re-sources ?), l’équipe BD de NJACC’ART décide de

proposer un atelier « simulation d’un studio de BD ».

Ne cherchant point à discuter au préalable de l’histoire de la BD ou à en donner une définition, les

participants ont souhaité aller droit à l’essentiel. Pour ceux disposant d’Illustrator, il s’agissait de créer

une planche ou une étiquette. Quant aux équipes de scénaristes, il leur incombait de proposer des

scénarii.

Installation des participants

Ceux disposant d’ordinateurs portables aux capacités suffisantes pour utiliser le logiciel Adobe Illustrator

furent installés sur le devant. Ceux n’en ayant pas, quant à eux, furent automatiquement affectés à une

équipe de scénaristes, et occupèrent les tables restantes.

Phase d’écriture du scénario

Des feuilles furent distribuées pour l’écriture des scénarii, ceux étant équipés d’e-PC ou autres portables,

également affectés à une équipe de scénaristes, étant tenus de dactylographier leur scénario. Au final 3

équipes de scénaristes se forment et compétissent pour le meilleur scénario.

Par où commencer ?

Une fois les installations de logiciels effectuées, et ces derniers lancés, « par où doit-on commencer ? »

CDD s’adresse à son public : « D’après vous, par où commencer ? ». Il poursuit, selon son principe, en ces

termes «Plus vite vous répondrez, plus vite nous avancerons ! Alors ?». Des réponses fusent alors çà-et-là,

et c’est ainsi que l’atelier débuta concrètement, par une suite de Questions-Réponses.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Questions fort nombreuses, par ailleurs, et portant sur :

- Par où commencer

- Le scénario

- L’idée

- Le synopsis

- Les personnages

- Où l’on veut aller

- Le(s) lieu(x)

- Le contexte

- Le cadre

- La couleur

- Arbre

- Musique

- Bruitage

- Public

- Acteurs => Héros

- Titre

- Nombre d’épisodes

- Le papier

- Le support

- La volonté

- La définition

- L’humour

- Le style

Une fois achevée la collecte d’idées (ou brainstorming, ou remue-méninge ou encore « sottante xalat »)

terminée, arrive le moment crucial de celles qui vont être retenues ou mises ensemble. Au final ne

resteront plus que celles qui ne sont pas ci-dessus barrées dans la liste.

Conclusion : pour concrétiser la création de la BD, il nous faudra avoir au sein de chaque groupe des

acteurs jouant ces deux rôles essentiels : celui de scénariste (les dénicheurs d’idées), et celui de

dessinateur. Le rôle du premier : définir un titre, écrire un scénario et un synopsis, préciser le

contexte, décrire de façon détaillée chaque héros, définir et décrire la cible, choisir si la BD sera en

couleur ou en noir et blanc. Quant au second, il aura à : dessiner, encrer, colorier, ajouter les bulles.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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FIGURE 1 ETIQUETTE 1, ENCRAGE TERMINE

FIGURE 2 ETIQUETTE 2, ENCRAGE TERMINE

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Pour les besoins de cet atelier, Marof, membre de NJACC’ART, a déjà dessiné une planche, dont nous

allons faire l’encrage au cours de l’atelier. Pour ce faire, il existe plusieurs méthodes, et nos participants

vont appliquer celle consistant à encrer à l’aide d’un logiciel de dessin vectoriel : Illustrator. Ils seront

essentiellement initiés aux outils plume, zoom, ellipse et rectangle, entre autres.

Au final, le groupe des dessinateurs n’est pas parvenu à encrer en totalité, mais la plupart des binômes

est parvenue à un rendu correct d’au moins une étiquette.

Ainsi ils ont compris qu’avec de la volonté, de la patience et beaucoup d’efforts il était possible de créer

une BD, et ce avec peu de moyens matériels.

1. L’étudiant Noir - Equipe 2 - 13 voix

2. Les Visionnaires - Equipe 3 - 9 voix

3. Temps Boy - Equipe 1 - 4 voix

Convient-il de préciser que seule l’équipe 1 a suivi le canevas proposé ci-dessus ? Au vu des résultats,

constitués des votes des participants, force était d’admettre qu’il valait peut-être mieux poursuivre son

propre schéma, mais en même temps, tous étaient-ils prêts à en assumer les conséquences, qu’elles soient

heureuses ou malheureuses.

FIGURE 3 ETIQUETTE 3, ENCRAGE NON TERMINE

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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RESULTATS DES VOTES

1ère Position - L’Etudiant Noir - Equipe 2

29 octobre 2011 : Ngoor nouveau bachelier sénégalais débarque à Orly (Paris).

17h à Orly……….

Ngoor à la vue de la grandeur de l’aéroport de Orly s’exclame « waaw fii mom bakane na di,

wallay le président Wade nous blague ».

Après quelques minutes d’attentes il appelle son ami qui devait venir le chercher

Ngoor : « mais sa waadji mom pourquoi il ne répond pas, c’est bizarre pourtant il avait dit qu’il

viendrait me prendre à l’aéroport à 17h ; bon je vais patienter encore un peu »

23h à Orly………

Ngoor: « sheuuteeeuuteuh mais man fouma dieum. Déjà y’a Birane qui n’est pas venu me prendre

en plus il fait très froid et je ne connais personne dans cette grande ville, et les gens sont si

pressés qu’ils n’ont même pas le temps de répondre à mes questions».

Vers 1H du matin à Orly

Ngoor : « ahh pèkhé amoul je vais être obligé de dormir ici en plus j’ai tellement faim et froid

Tieyy Yalla… »

Ngoor couché sur un banc public devant l’aéroport tente de dormir en vain.

6h du matin à Orly……..

Amina jeune étudiante de 25 ans qui travaille comme femme de ménage à Orly…

Amina : « waaaaw » étonnement

Ngoor toujours couché sur un banc et Amina le regardant eu pitié de lui.

Amina « Wa ki avec ce froid il dort ici à l’aéroport ? En plus mome ses habits sont légers di…

Ndeysaaaane…

Amina entre dans l’aéroport et va travailler

2h plus tard…..

Amina sort du travail et répond à une de ses copines « Wa yow nam nala di naka

Sénégal ? »…

Ngoor(en pensée) « Ha ki dé c’est une sénégalaise. Attend je vais lui demander de l’aide »

Ngoor : « Yow sokhna ci on dirait que tu es une sénégalaise ?

Amina : « Wi je suis sénégalaise kayy » Je t’ai vu ici tout à l’heure quand je suis arrivée. Qu’est-

ce que tu fais sur ce banc en plus avec ce froid la ?

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Alors Ngoor triste et choqué par ce qu’il vient de vivre raconte son triste histoire à Amina et elle,

les larmes aux yeux car touchée par la situation du jeune homme prend sa valise et lui demande

de la suivre...

A Suivre …

Synopsis de la BD

Idée : Ngoor nouveau bachelier sénégalais âgé de 18ans débarque à Orly, un milieu qui lui est

totalement inconnu…

Titre : L’étudiant noir

Héros : Ngoor et Amina

Contexte : Situation de certains jeunes étudiants africains en France (Paris)

Cible : Tout public

NB ou Couleur : En noir et blanc

2nde Position – Les Visionnaires – Equipe 3

N’ayant pas les mêmes moyens financiers que les autres équipes de scénaristes, l’équipe 3 a

rédigé le texte sur une feuille.

Intitulé « les visionnaires », le scénario a un rapport avec le contexte des 72h de Njàccaar

Visionnaire Africain. Les personnages choisis ont des visions différentes de l’avenir de leurs pays.

Le premier personnage contrairement au second en a une vision laxiste. Il fait passer ses intérêts

avec ceux de son peuple. Il s‘agit d’un père et de son successeur dans un village du Sénégal.

Cette histoire vise tous les lecteurs quel que soit leur âge. La BD sera en couleur et elle pourra

ainsi mettre en valeur la nature et ses couleurs comme la verdure, les animaux et la terre.

3ème Position - Temps Boy – Equipe 3

C’est l’histoire qui retrace le vécu d’une personne durant son cursus scolaire dans le milieu

sénégalais.

Nous entamons pour une meilleure optique la description de son quotidien. L’exemple d’une

personne qui malgré les difficultés de la scolarisation d’un enfant dans un milieu pauvre au

Sénégal nous dévoile les rouages de sa vie avec une volonté inébranlable de s’en sortir même si

son entourage lui rend la vie plus dure et le combat plus long.

Les héros

Makhoura : jeune Sénégalais qui combat la vie au quotidien et qui essaie de réussir dans

la société.

Tonton Laye : oncle de Makoura au chômage qui rentre tous les jours au petit matin saoul

et qui entretient une relation autoritaire avec Makhoura.

M. Bâ l : professeur de Makhoura qui encourage le jeune Sénégalais.

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Contexte : les études dans le milieu social sénégalais.

Cible : les Sénégalais et la diaspora africaine.

Couleur : Noir & Blanc.

SOIREE CULTURELLE : NJACC’ART.

[EXPOSITION DE TABLEAUX : Natacha SUPPRISSE]

Le thème de la Seconde Edition des 72h à peine déterminé, nous prîmes contact avec Natacha

SUPPRISSE, qui en fut informée et fut invitée à exposer une fois de plus ses créations (elle était déjà

présente lors de la Première Edition des 72H de Njàccaar Visionnaire Africain). Natacha nous accueilla

comme à l’accoutumée avec chaleur et sourire, et nous informa avoir écoulé ses dernières toiles.

« Heureusement ! » nous fit-elle comprendre, car elle préférait de loin nous fournir de nouvelles œuvres

pour cette occasion de la 2ème Edition des 72H de Njàccaar, peindre de nouveaux tableaux

spécialement pour l’occasion d’autant plus que l’inspiration était déjà au rendez-vous. C’est ainsi qu’elle

s’engagea à exposer à nouveaux pendant les 72h de Njàccaar après la 1ère édition. Ne pouvant

assister aux 72h, elle a tenu à envoyer un message aux organisateurs afin que celui-ci soit lu aux

participants. Nous vous le délivrons ici : «Salut Cheikh, j’ai tout fait pour faire partir mon e-mail mais rien

n’y fait donc je vais résumer mes idées par texto. Il y a des chiffres au dos des toiles. Il s’agit du classement

dans l’ordre pour l’affichage des tableaux. Allez, l’idée c’est que les spectateurs observent les tableaux et

donnent à l’oral leurs propres interprétations, avant que je ne leur donne ma vision des choses.»

DONC MOI JE METS EN LUMIERE PLUSIEURS ASPECTS. J’UTILISE DES SYMBOLES STEREOTYPES QUI ME RENVOIENT A

L’HISTOIRE DE L’AFRIQUE, NOTAMMENT LES MASQUES ET LES ELEMENTS DISCONTINUS RENVOYANT A L’EPOQUE

DES PHARAONS.

J’AI CHOISI DE REINTERPRETER DES MASQUES. CERTAINS REGARDENT VERS LE PASSEE (DROITE), D’AUTRES VERS LE

FUTUR (GAUCHE). ET UN MASQUE VERS LE PRESENT QUI EST DE FACE. ET PUIS IL Y A DE PETITS RESEAUX DE LIGNES

BLANCHES. CELLES-CI REPRESENTENT LES CIRCUITS QU’ON PEUT VOIR DANS LES PUCES ELECTRONIQUES PAR

EXEMPLE.

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L’IDEE C’EST QU’ON PEUT RASSEMBLER ET UNIR TOUTES LES CONNAISSANCES TECHNOLOGIQUES ANCESTRALES DE

CE CONTINENT. IL Y A AUSSI UNE IDEE D’UNITE AFIN DE PERMETTRE A L’AFRIQUE DE RAYONNER A NOUVEAU.

NOUS SAVONS PAR EXEMPLE QUE LES EGYPTIENS ETAIENT DES VISIONNAIRES DANS LE DOMAINE DES SCIENCES.

AINSI JE PROPOSE UN DEVELOPPEMENT DES CAPACITES SCIENTIFIQUES POUR APPORTER QUELQUES ELEMENTS DE

REPONSE CONCERNANT UN DEVELOPPEMENT FUTUR DE CE BEAU CONTINENT.

QUE CE SOIT DANS LE DOMAINE DE LA BIOLOGIE, DE L’ECOLOGIE ETC. PERMETTRE A TOUS D’ACCEDER A LA

CONNAISSANCE. LE RESEAU DE LIGNE BLANCHE EST TRES LIMITE CAR CETTE IDEE D’UTILISER LES TECHNOLOGIES ET

LES SCIENCES DOIT ETRE RAISONNABLE ET LIMITEE CAR UTILISEE A MAUVAIS ESCIENT, ELLE EST DEVASTATRICE.

VOICI EN RESUME CE QUE J’AI VOULU TRADUIRE A TRAVERS CES IMAGES. »

NATACHA SUPPRISSE, TEXTO ENVOYE LE SAMEDI 29 OCTOBRE 2011 A 18H46 ET A LIRE AU PUBLIC DES 72H.

Selon les souhaits de l’auteur des toiles donc, les organisateurs disposèrent celles-ci dans l’ordre puis

demandèrent au public présent d’en donner sa propre interprétation. Quelle ne fût la surprise générale

en écoutant chacun exprimer sa vision ! Au final, en effet, en regroupant les idées des uns et des autres,

le public avait tout bonnement et simplement saisi le message de Natacha ! Mais Les personnes présentes

n’ayant pas encore eu connaissance de la vision propre de l’auteur des toiles, l’une d’elles, sentant

sûrement l’adrénaline monter, demanda s’ils auraient la réponse de Natacha. Hilarité totale ! On lui

répondit «Peut-être bien que oui, peut-être bien que non ». Et ce fut le suspens, que nous nous amusâmes

à faire durer jusqu’au bout. Le public reporta de nouveau son attention vers les toiles, et les échanges

reprirent de plus belle.

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Puis vint le moment de leur lire le message de Natacha. Au fur et à mesure le message leur était lu, les

chuchotements laissaient place à des applaudissements dirigés à l’encontre de telle ou telle autre

personne ayant deviné telle ou telle composante du message de l’artiste. Et voilà que la personne

applaudie, jouant le jeu de celui qui avait su percer les mystères de l’œuvre en question, et afin de faire

rire, caricaturait son contentement en gonflant le thorax, s’enflant de fierté exagérée et de satisfaction

non déguisée, « faisant sa star » lors de ce court moment où cela lui était permis. De cette furtive

notoriété, profitaient également toutes les personnes assises à côté d’elle, qui saisissaient alors l’occasion

qui leur était donnée en disant « c’est nous, c’est nous ! » par des mouvements de bras, de mains, d’yeux,

de tête, tout aussi désordonnés, drôles, qu’explicites. Quels drôles et agréables moments ce fût là !

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A la fin de la lecture du message, acclamations et des sifflements animèrent la salle pendant un moment.

Inutile de vous dire que la personne ainsi applaudie et saluée avec déférence, c’était Natacha, absente,

certes, mais fort présente par le message qu’elle nous avait transmis là, et n’avait nullement besoin de

nous convaincre à y croire. Il nous parlait, ce message c’était tout simplement aussi une vision de Njàccaar

Visionnaire Africain.

Elle fut donc applaudie en tant qu’artiste, pour son talent et son très beau travail. Puis pour sa

pédagogie, son humilité, sa générosité, et la façon ludique avec laquelle elle a partagé avec nous ses

créations, sa vision.

Mais ces applaudissements, en plus d’être principalement adressés à l’artiste, étaient également destinés

au public lui-même, pour avoir su capter l’essence même des œuvres, le sens de ces images, pour avoir

décodé et compris le message de Natacha, qui fut tout à la fois opinion et réponse, espoir et solution.

Message qui répondait tout simplement, dans sa globalité, aux questions « que faire ? », « comment ? »

et « avec quoi ? ».

«L’exercice est très intéressant ! », « A renouveler !», « N’y aurait-il pas d’autres tableaux ? »,

«Malheureusement non.», «Ooooh ! (de dépit)», «Et si l’on veut en acquérir un, de ces tableaux ? ».

Pouvions-nous entendre çà-et-là. Une fois la clameur des voix évanouie, emportant avec elle l’un des

moments forts de ces journées, les esprits s’apaisèrent, se firent pensifs, rêveurs, la parole devint silence

et introspection. Instants inoubliables, gravés pour un long moment dans l’imaginaire des visionnaires.

Instants de pure poésie.

[COUTURE-STYLISME-DEFILE DE MODE : Aïssatou BADIANE]

Dans le programme des 72h de Njàccaar, il a été convenu d’organiser une soirée culturelle, où

créativités, cultures et festivités seraient au rendez-vous. C’est à cette occasion que des activités à savoir,

une exposition de tableaux d’art, un concert, un défilé de modes, … ont été proposées.

Etant une amoureuse du stylisme et notamment de la mode, je me suis occupée de la section défilé de

mode de cette soirée avec l’aide de Ndeye Fatou SARR (membre de Njàccaar) avec qui j’ai pu dessiner

des modèles d’habits. Ce fut un défi à relever, dans la mesure où le résultat de cette activité devait être

au parfum du thème de l’évènement et de notre slogan : « Faire ce que nous pouvons avec ce que nous

avons ».

C’est ainsi que j’ai sensibilisé quelques fille de Njàccaar (membres et sympathisantes) afin de se joindre

à nous dans cette entreprise pour mener à bien cette activité.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Néanmoins plusieurs problèmes se posaient. Nous n’avions pas un budget énorme pour organiser un

défilé de mode, ainsi j’ai proposé de faire un Défilé 100% Made In Njàccaar.

Je n’ai jamais cousu de ma vie mais je savais que j’aimais coudre.

Sans réfléchir, je suis allé acheter des tissus africains (wax, imprimés, …), accessoires (perles, plumes,

accessoires coutures, …), j’ai commandé une machine à coudre, et j’ai décidé de coudre, à la grande

surprise générale. On m’a conseillée de commander les modèles à Dakar, d’aller voir un professionnel, et

même de laisser tomber, mais rien y fait j’avais déjà décidé de coudre et comme suis connue pour être

très têtue, personne n’allait m’empêcher d’arriver à mes fins.

Mes débuts en couture furent 8 semaines exactement avant la cérémonie, je commence à regarder les

tutoriels sur internet Ŕ j’utilise là une des qualités que Njàccaar m’a inculquée : aller chercher, prendre,

entreprendre, s’auto-former, c’est ce qui se fait dans Njàccaar-, je monte ma machine. Je fus découragée

au début car les résultats n’étaient pas conformes à ce que l’on voit en réalité, mais il a suffi d’un peu de

patience pour comprendre ce qu’i n’a pas marché et ainsi continuer dans le travail.

Les jours passent, je fini un modèle, à la grandes surprise de mes amis ; et de deux et de trois, ainsi de

suite. Le travail commence à ralentir, je n’arrive pas à avoir les mesures des mannequins à temps, les

examens et cours s’accélèrent ainsi ils me restaient 4 modèles à coudre. Seulement 4 jours me séparent

de mon jour de départ pour Montpellier et je devais absolument finir les modèles. J’étais habitée par

une motivation inconditionnelle, je ne voyais une seule et unique chose : finir les modèles. Il a fallu une

journée entière et une nuit pour finir le tout, sauf une robe que j’ai dû finir à la main en coulisses.

Ce fut un voyage long, périlleux mais passionnant que j’ai vécu en réalisant ces modèles, même si j’étais

épuisée physiquement, mon morale était en pleine forme car j’étais satisfaite d’avoir accompli ma

mission.

Les filles ont essayé leur modèle, j’ai dû ajuster pour certaines, pour d’autre c’étaient parfait, et place au

défilé que s’est passé avec succès tant dans le déroulement tant sur le dénouement car j’ai pu faire

passer un message : celui de faire comprendre aux jeunes africains que le développement de l’Afrique

commence par nous-même, chacun a un atout qui sommeille au plus profond de soi. Il faut le savoir, oser

le dire et avoir l’audace d’agir.

Mission accomplie dans la mesure où nous sommes retournés aux ressources pour réaliser ce défilé, et

avec ce que nous avons : nos talents, notre volonté, notre motivation et notre confiance en la réussite de

cet évènement.

[N’HAPPY GALSEN]

A l’occasion des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain, le groupe N’happy Galsen avec Mado, Mariétou

et Neïfa a été invité pour se présenter et animer un débat à la suite de la projection de leur reportage

sur les cheveux crépus.

LE GROUPE

Il a été créé au mois de Mars 2011 par Marie Madeleine DIOUF et Ndeye Fatou SARR. Le but initial

était de regrouper les sénégalaises qui avaient les cheveux crépus ou étaient dans un processus de

retour vers des cheveux non défrisés ou voulaient juste s’informer. Au fur et à mesure que le groupe

grandissait, d’autres sœurs d’autres pays d’Afrique nous on rejoint, par la suite des frères.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Au sein du groupe on échange des conseils, des astuces, des techniques pour l’entretien et la coiffure de

nos cheveux.

REPORTAGE

Durant l’été, nous avons profité du fait que plusieurs

N’Happys étaient présentes sur Dakar pour organiser une

rencontre.

Cela avait pour but de sauter la barrière du virtuel et

discuter de vive voix et surtout mieux faire connaissance.

Cette rencontre s’est concrétisée par un shooting photos

avec LayePro et un reportage avec Pape Fam de 820

records. La vidéo est disponible sur You Tube :

http://www.youtube.com/user/820records#p/u/4/EsDN

C9atGSI.

Dans le reportage il est question du retour au naturel, de la routine pour entretenir les cheveux, les frais

liés au retour au naturel, l’avis de la famille proche ainsi que dans le monde scolaire ou professionnel.

Chaque femme a sa propre définition du retour au naturel et une application qui lui est propre.

QUESTIONS-REPONSES

Plusieurs questions relatives aux coiffures ont été soulevées. A la question de donner une définition

exacte du concept nous avons dit que chacune y allait de sa sauce mais que toutes les n’happy ont au

moins une chose en commun : c’est qu’elle ne se défrise plus ou pas les cheveux.

Pour plus d’infos rendez-vous sur N’happy Galsen (Facebook).

N’Happy Galsen est un Groupe indépendant, et non rattaché par quelque lien que ce soit à Njàccaar

Visionnaire Africain.

C’est avec grand plaisir que N’Happy Galsen a répondu à cette invitation à participer à l’Edition 2

des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain.

[MUSIQUE RAP] BigL Xl

BigL XL, de son vrai nom Loïc NIODOGO, est un

rappeur burkinabè, né à Paris le 22 février 1990. Il

est étudiant en Droit à Toulouse. Il réside en France

depuis maintenant 2 ans, après avoir passé 6 ans en

Allemagne et 7 années au Burkina Faso. Il est

également engagé au sein d'associations, notamment

celle de l’A.E.F.A.T. (Association des Étudiants

Toulousains du Faso) au sein de laquelle il fait

couramment partie du Bureau. Outre la musique, il est

également passionné de sport, notamment de Basket-

ball.

"A New Era" fera partie d'une mixtape qui s'appelle "l'Envol" et sera très bientôt disponible sur sa

page Facebook.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Ci-après le1er couplet, ainsi que le refrain.

A New Era

I've been in hell and I ain't got back!

Am I gonna top that?

I'm trying to stay strong, but I feel like a wreck

(Now) Who is my friend, who is not?

It acts like a blood clot

I was set to take off

Yet my wings took a shot!!

You're my friend but I don't know ya

I'm subject to paranoia

I got to do things twice, trice, Over and Over...

I come a long way, my life use to be BullSh*t free

Yeah I talk harsh lil nig*a pardon me

You ain't getting no fuck*ng points for your fa*gotery

I got trust issues, who is my enemy?

I'm in a hole, (I've) Been in the dark all week end

I haven't started speaking, so my feelings are all leaking

I'm tired of everybody, and I can't stand myself...

It Seems like I blew the easiest, and I can't for cry help

I'm trying to fight better, but I feel (like) its a wrap

So now I'm finna do whatever, (so) It is a new era!

HOOK

It is a new Era, I'm down for whatever

I got pull out from my home, I'm gone, who I am?

I try not to cry no more. I changed a lil bit, but this is how I roll...

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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PANEL 2. [ET DES ACTEURS, ET DES ENTREPRENEURS]

Modérateur [Mambaye LÔ]

Après l’introduction de Mambaye Lô qui a annoncé le panel et expliqué son but, Cheikh Dieylar Diallo

est revenu sur la nature des 72h, ses objectifs et sur les activités précédant le panel.

Les « acteurs » ont ensuite pris la parole pour se présenter eux-mêmes, présenter aussi leurs structures,

leurs objectifs et leurs actions.

FESSEF : FEDERATION DES ETUDIANTS ET STAGIAIRES SENEGALAIS DE FRANCE

Le président Ousmane Bocar Diallo, venu de Paris et accompagné par 2 autres membres du bureau, a

pris le micro pour intervenir au nom de la FESSEF.

Créée en 2009 à Lyon, la FESSEF est un collectif qui regroupe un ensemble d’associations étudiantes

actives. Après avoir fait un état des lieux des besoins du monde étudiant, ils ont remarqué que les

associations locales avaient du mal pour faire remonter « plus au niveau » ces informations. Or comme

dit l’adage « l’union fait la force » ou encore « ce qu’une personne peut faire, plusieurs y arriveront

beaucoup mieux », des anciens membres de ces associations locales ont pensé se regrouper autour d’une

structure qui va fédérer toutes les associations actives capables de faire un état des lieux de ce qui se

passe au niveau de leur zone d’action.

En faisant jouer leurs relations, les initiateurs de la FESSEF se sont retirés d’abord de leurs anciennes

structures avant de faire passer l’information et mettre en place un projet proposé à toutes les

associations étudiantes sénégalaises de France Un bureau a été ensuite mis en place le 31 janvier 2009

à Lyon avec une vingtaine d’associations adhérentes.

A partir de là, la FESSEF entama un vaste programme de promotion de son objet et de son existence

auprès des associations.

Aujourd’hui la FESSEF rassemble une base de données de 30 associations qui ont adhéré mais qui ne sont

pas forcément actives. Les difficultés rencontrées sont souvent le renouvellement du bureau des

associations et l’absence de transitions, de mises à jour des informations et des activités.

La FESSEF intervient sur 3 phases, l’avant, pendant et l’après étude de l’étudiant sénégalais. Avant, il

s’agit de faire un état des lieux des besoins en informations pour venir étudier en France pour les

bacheliers qui résident au Sénégal. La FESSEF fait alors intervenir une association adhérente intervenant

dans la ville d’arrivée du bachelier.

Le collectif est entré en contact avec Campus France Sénégal, l’organisme qui s’occupe des démarches

des étudiants ou bacheliers qui souhaitent poursuivre leurs études en France. Qu’est-ce qui se passe à

Campus France ? Quelles sont ses missions ? Où vont les frais de dossiers des candidats ? Ces frais

s’élèvent à 50000 FCFA soit environ 76,22 €. A quoi ça sert ? Autant de questions qui interpellent les

membres de la FESSEF et qu’ils ont par conséquent posées à Campus France et aux autorités

sénégalaises, voulant ainsi jouer le rôle de relai entre Campus France et les Sénégalais en général et les

étudiants en particulier.

Pour l’étudiant sénégalais arrivé ou établi en France, la fédération facilite la recherche et l’obtention

d’attestation d’hébergement, l’orientation et l’accès aux informations utiles. C’est bénévolement que ce

travail de terrain a été fait. Cela est jute du au fait que les générations d’étudiants précédentes et

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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actuelles ont rencontré des difficultés fort agaçantes dans leur parcours, et les membres de la fédération

sont animés par le souhait d’éviter ces mêmes travers et améliorer par conséquent les conditions de vie et

d’études des futurs étudiants.

Le SGEE (Service de Gestion des Etudiants à l’Etranger) se trouve à Paris et a été sollicité par la FESSEF.

L’ambassade du Sénégal à Paris pareil et les autorités de tutelle. Ils étaient et sont toujours d’accord

pour qu’ils leur soient présentés des projets. Ceux-ci seront essentiellement axés sur la vie étudiante et

l’insertion professionnelle. La FESSEF cherche avant à ce que toutes les conventions et tous les accords

signés entre le Sénégal et la France soient suivis et réactivés en mettant l’information en place et à la

portée des bénéficiaires. Ensuite des organismes comme le CROUS (Centre Régional des Œuvres

Universitaires et Scolaires) sont mis au courant et sont interrogés sur les démarches et documents

nécessaires à l’obtention de nouveaux partenariats et de nouvelles conventions pour l’accès aux

logements universitaires par exemple.

Autre action concrète menée par la FESSEF, c’est la campagne d’information au sujet des attestations

d’accueil mises en place par la France. Les étudiants en possession d’une préinscription dans un

établissement d’enseignement en France et demandeurs du visa sont tenus de présenter un papier

attestant qu’il aura un logement en France, que ce soit un bail ou une attestation d’accueil délivrée par

un particulier. Cette dernière est obtenue au niveau des collectivités locales qui certifient le document en

question. C’est à partir de ce moment là seulement qu’elle peut être envoyée au Sénégal pour compléter

le dossier du candidat pour l’obtention du visa.

La FESSEF souhaiterait organiser un forum de l’emploi pour les étudiants sénégalais. Ce projet s’inscrit

dans le volet insertion professionnelle car même si certains jeunes diplômés trouvent un emploi en France,

la majeure partie n’en trouve pas ou trouve des emplois qui ne correspondent pas à leur qualification.

Des structures ont déjà tenté d’organiser ce forum mais aucune n’est parvenue à lui donner sa véritable

dimension. Les raisons à ces limites sont sûrement nombreuses. Une nouveauté, il s’agit de la circulaire du

31 mai dernier sur les étudiants étrangers.

Quelle alternative reste-t-il alors aux étudiants sénégalais diplômés en France ? La FESSEF pense qu’il

faudrait faire venir en France les organismes chasseurs de têtes et les structures au Sénégal, comme le

Mouvement des Entreprises au Sénégal (MEDES), prêtes et désireuses à employer ces diplômés,

rassembler les autorités sénégalaises qui devaient s’occuper de ce problème, réunir tous les étudiants

dispersés en France dans un forum pour l’emploi des étudiants et diplômés sénégalais de France. Ce

projet a le but d’être une alternative, car certains la saisiront peut-être pour rentrer travailler au

Sénégal. Pour la réussite de ce forum, le président de la FESSEF de préciser que beaucoup de

partenariats ont été noués et que toutes les structures partenaires seront sollicitées et mises à contribution.

Celui doit se rendre d’ailleurs au Sénégal pour informer les autorités et la population sur place que

désormais il existe une structure qui peut les informer efficacement.

« On veut juste marquer notre génération … il y a un travail qui doit être fait et une transition qui

doit être faite sur ce qu’on a vécu pour que ce soit conservé. On pourrait être fier de nous parce

qu’on aura essayé. C’est qu’on est en train de faire, je pense et j’espère qu’on va y arriver tous

ensemble. Je vous remercie » conclue M. Diallo.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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JP : JEUNESSES PATRIOTES

Seynabou DIA, responsable de communication de JP, a représenté et présenté sa structure dans le panel.

Crée en 2010, Jeunesses Patriotes est un mouvement politique non partisan dont les membres sont des

étudiants situés principalement au Sénégal, en France et au Canada.

Restaurer l’image de la jeunesse sénégalaise, prouver sa valeur et se positionner en tant que force de

proposition dans la conduite des affaires publiques sont les ambitions de JP. Pour atteindre ces objectifs,

les membres sont dans une logique de formation. JP a organisé 2 cafés-débats à Dakar pendant l’été

2011. Le premier portait sur la constitution et il était animé par un constitutionnaliste en l’occurrence

Alioune Sall et le second sur la crise en casamançaise animé par Pierre Atépa Goudiaby, un colonel et un

commandant.

JP doit aussi organiser le dimanche 13 novembre 2011 un 3ème café-débat dont le thème est

« Panorama de l’économie sénégalaise : bilan et perspective ».

Pour plis d’information au sujet de JP, les participants ont été conviés à visiter la page et le groupe de

discussion sur le réseau social facebook du mouvement où des thèmes sont débattus avant d’en faire des

rapports. L’idée est ensuite de les rendre public afin que tout le monde soit au courant. Personne ne peut

véritablement proposer des solutions « sans pour autant connaître domaine, sans pour autant t’informer,

apprendre et se former » soutient Mlle Dia avant de rendre le micro en ces termes « nous sommes dans

cette logique ».

820 RECORDS

Pape Abdoulaye FAM, fondateur et un des responsables, a présenté et représenté le 820 Records dans

le panel.

Pape et ses amis avaient une passion pour la musique et d’autres faisaient du rap. Or l’enregistrement

au Sénégal coûtait très cher dans les grandes structures comme le studio Sankara ou d’autres. De plus

celles qui proposaient des enregistrements à coûts réduits travaillaient pour la plupart dans le secteur

informel.

Pape et ses amis se sont alors regroupés et ont décidé de créer quelque chose de qualité tout en restant

dans le secteur formel, ce qui voulait dire travailler dans la légalité. De là l’idée est née de mettre en

place un studio d’enregistrement sonore et visuel en pensant à la fois à la musique et au clip vidéo

(reportage, clip musical, films…).

La structure s’appelle 820 Records et se lit huit cent vingt « records » en français ou eight two o

« records » en anglais. Son évolution dépendra des besoins et des nécessités au niveau local.

820 Records est destinée à être une entreprise à terme mais pour le moment les membres fondateurs

préfèrent gagner de l’expérience dans le processus de mise en place en commençant par des projets

audio-visuels comme des montages, des reportages et des clips.

Le 820 Records détient à sa son actif plusieurs beats, clips et reportages mais surtout 2 projets de

mixtape, id est une compilation de plusieurs rappeurs qui pour la majorité ne peuvent pas se permettre

d’enregistrer dans les grands studios. Les 2 mixtapes sont téléchargeables sur le site internet

www.820records.com.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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AFRIC1WEAR

Pape Diop est étudiant à Marseille et auto-entrepreneur de la ligne de vêtement « street » et engagé

Afric1wear. Pape est aussi membre de Njàccaar et d’Afric1 dont le but est de créer un dynamisme chez

les jeunes Africains.

La marque Afric1wear est indépendante et engagée. Toutes ses recettes sont investies dans des projets

humanitaires. Elle cherche simplement la conscientisation des jeunes Africains sur les valeurs humaines et

africaines.

Pour commencer Afric1wear envisage d’organiser un festival humanitaire panafricain à Saint-Louis pour

encore une fois créer un dynamisme et se positionner en tant qu’acteur. Le festival compte plusieurs

volets : santé, art et sensibilisation.

La sensibilisation, c’est pour inciter les jeunes à agir.

« Devenir nos propres bailleurs de fonds, les acteurs de

nos vies » ajoute Pape Diop.

Saint-Louis est une région du Sénégal et ancienne

capitale de l’AOF (Afrique Occidentale Française).

Aujourd’hui à cause d’un défaut d’activités économiques

elle est touchée par un exode important de ses jeunes

vers l’actuelle capitale du Sénégal, Dakar. La réussite

du festival pourrait contribuer au frein de ce

phénomène en apportant des alternatives économiques

à la jeunesse qui ne dort pas mais qui n’est pas assez

organisée.

Afric1wear et Afric1 ont besoin de soutiens des

associations, des entreprises et des particuliers pour la

réussite du festival « humanitaire » et « panafricain »

insiste Pape Diop en ajoutant « on est en pleine

mondialisation, qu’on le veuille ou non, souvent on est

rarement acteur au niveau de notre pays, souvent on y

va pour des vacances et souvent on regarde d’autres

personnes venir nous aider ».

En soutenant des projets comme le festival, les jeunes

Africains en Afrique ou de la diaspora auront le

sentiment d’avoir été utiles et d’avoir contribués au progrès du continent et sûrement dans un futur proche

des milliers de projets de ce genre naîtront. Cela ne pourra être que bénéfique pour l’Afrique.

NATT-BI

« Nàtt-Bi » signifie « tontine » en Wolof, la langue la plus parlée au Sénégal, et désigne le nom de

l’association qu’est venue présenter Mariètou Bâ, la présidente.

Créée le 10 0ctobre 2010, Nàtt-Bi est une association panafricaine de microcrédit qui ne compte pas

que de Sénégalais. Elle compte des Africains d’un peu partout entre autres du Togo, du Bénin mais aussi

d’Antillais et de Français, par contre elle est orientée exclusivement vers l’Afrique.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Comme l’a affirmé la présidente, Les membres de Nàtt sont partis du constat suivant : « l’Afrique est le

continent le plus aidé au monde, et malgré tout on n’avance pas ». Qu’est-ce qui ne va pas alors ? Est-ce

que les aides sont adéquates ? Y a-t-il un suivi ? Est-ce suffisant d’apporter de l’argent et de partir ?

« Nous nous sommes posés tout un tas de question. Nous sommes arrivés à la conclusion que finalement les

aides étaient inefficaces parce que non seulement elles n’étaient pas adaptées à la culture locale d’une

part et d’autre part il n’y a pas de suivi ».

Fort de ce constat, les membres ont décidé d’agir à leur niveau en créant une association de microcrédit

différente des autres. Le nom Nàtt-Bi a été inspiré par la tontine. Toute personne adhérente à

l’association devient cotisante, ce qui constitue les premiers fonds pour soutenir des projets en Afrique.

Le premier projet financé par Nàtt-Bi cet été au Sénégal est celui d’un entrepreneur qui a voulu se lancer

dans la vente de poulets. Avant de mettre les sous à la disposition du créditeur, les membres ont fait une

étude de rentabilité pour voir déjà comment le financer et comme l’aider à faire marcher son activité

tout seul.

Le système de remboursement de Nàtt est sans intérêt d’autant que dans les cultures africaines il n’est

pas légitime de se faire rémunérer pour sur un prêt. Ensuite le créditeur ne rembourse que les 2/3 de la

somme prêtée, le dernier tiers étant un don de la part de l’association. Ce projet a été financé et

l’activité a débuté.

2 autres projets sont en train d’être étudiés. Le premier est une coopérative de productrices de Karité au

Bénin qui demande un financement pour accroître leur activité. Le second vient du Cameroun où une

personne souhaite ouvrir un restaurant universitaire car il n’y en a pas.

« Comme vous le voyez ce sont les projets qui nous animent et nous restons panafricains jusqu’au bout,

nous ne nous limitons pas au Sénégal, nous allons un peu partout en Afrique où on nous demande. Nous

avons un site internet www.natt-bi.com et vous pourrez allez voir ce que nous faisons, nos activités et

même vous inscrire » souligne Mariètou Bâ

Nàtt-Bi organise un festival annuel intitulé Afrodiz’Act en collaboration avec Njàccaar et Hip Human

Hope. Cette dernière est une association déclarée à Bordeaux qui fait de l’évènementiel pour récolter

des fonds et les mettre à disposition pour des causes en Afrique. La première édition a eu lieu en juin

dernier à Bordeaux. Il y a des chances que la 2ème édition se fasse juin prochain (2012) à Marseilles.

Nàtt-Bi organise aussi des évènements, des goûters, des soirées etc pour récolter des fonds.

SENDEV : SENEGAL DEVELOPPEMENT

Association humanitaire, Sendev agit au Sénégal essentiellement pour la rénovation d’écoles primaires.

Elle a aussi un pôle informatique qui informe les bacheliers des différentes possibilités d’études qu’ils

peuvent faire en France mais également des secteurs où il y a un manque de personnel au Sénégal. A

cette fin, Sendev a travaillé avec le bureau des statistiques à Dakar. Le secteur en carence de personnel,

c’est le secteur agricole et agroalimentaire donc l’ensemble de la filière alimentaire. Le secteur tertiaire

aussi a besoin de monde, notamment en informatique et en gestion administrative. Vient en dernier le

secteur environnemental où véritablement la manque d’experts et d’ingénieurs sur place est criant.

« Est-ce qu’un paysan peut s’exprimer ? Je vais essayer parce que nécessité fait loi ». C’est par ses mots

que Séraphin Ivanhoé, surnommé jardinier poète, fait son entrée en matière dans le panel.

« Préparer les nouvelles maisons écologiques dont on parle » est l’idée de Séraphin. Pour cela sa

première véritable expérience dura 3 ans au bout desquelles il est parvenu à créer un biotope dans une

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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maison qui n’est pas la sienne mais qui renferme tout de même sa création. Aujourd’hui un comité de

soutien est crée dans le lot afin de permettre à Séraphin de protéger et de certifier sa création.

L’objectif ensuite est de créer des écoles agricoles en Afrique dont l’enseignement s’appuierait sur les

techniques utilisées par Séraphin pour construire cet anthroposol reconstitué.

Séraphin de conclure « c’est l’amour du sol, quand il te prend, tu ne peux pas faire autrement, j’ai créé

du vivant. Je vous invite à venir voir ». Il demande alors le soutien de tout le monde aussi bien pour la

communication de son projet que pour sa réussite.

La 2ème partie du panel « et des acteurs et des entrepreneurs » prit fin tout en laissant les participants sur

leur faim car il fallait rendre la salle. C’est pourquoi une 3ème séance fut proposée au public pour le

lendemain dimanche 30 octobre à 10h00. La proposition fut acceptée par un nombre important de

participants et du coup fut validée. Le panel se poursuivrait le lendemain avec pour ordre du jour débat

et concertations sur des projets à réaliser avant les prochaines 72h de Njàccaar.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[ACTIVITES - DIMANCHE 30]

CONFERENCE. [DE L’IMPORTANCE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE]

[Mambaye LÔ] Doctorant, Ecole des Mines d’Alès, 2ème année. La thèse de Mambaye LÔ porte sur «La

Conception Préliminaire des Systèmes Mécatroniques ». Ses travaux portent sur l’aide à la décision et

l’observation de l’impact de ces choix d’architecture dans la production de ces éléments

mécatroniques.

[Mohamed François SY] Doctorant, Ecole des Mines d’Alès, dernière année. Mohamed François Sy

travaille sur la «Recherche d’information en informatique». Plus largement il s’agit de la recherche

d’information et de l’impact qu’elle peut avoir sur les sociétés des pays en voie de développement.

Cette intervention se veut une introduction du sujet pour sensibiliser et susciter un débat sur la

recherche scientifique en général en Afrique et sur le cas particulier du Sénégal. La recherche n’étant

pas l’apanage de la majorité de la population active dans tous les pays. C’est encore plus vrai dans

les pays dit en voie de développement, notamment en Afrique sub saharienne.

Les ressources naturelles et le capital ont joué un rôle déterminant dans le développement d’un pays il y

a quelques décennies.

Aujourd’hui la matière grise, le savoir, la capacité d’innovation et la volonté d’entreprendre constituent

les premiers leviers de la croissance économique et du développement durable. Par exemple pour guérir

certaines maladies, la découverte voire la création de nouveaux médicaments est nécessaire. La

recherche serait un instrument qui permet aux humains de voir au-delà de leurs propres yeux et de voir

de manière plus rapide, plus efficace et surtout plus viable les lois de la nature.

L’impact de la recherche se ressent directement sur la productivité des industries d’un pays d’où

l’importance pour ce dernier d’avoir une politique de recherche afin de répondre à ses besoins lui-même

Un autre volet impacté par la recherche, c’est la compétitivité. Celle-ci peut être définie comme

« l’aptitude à une entreprise, un secteur, ou l’ensemble des entreprises d’une économie à faire face à la

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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concurrence effective ou potentielle ». Le monde semble aujourd’hui être une jungle économique où seuls

s’en sortent les économies les plus compétitives et donc les plus boulimiques en part de marchés intérieure

et extérieure.

La recherche augmente la connaissance fondamentale qui ensuite permet d’améliorer le confort et surtout

de pourvoir aux besoins vitaux qui sont de l’ordre de la santé, de l’alimentation et de l’accès à l’eau par

exemple.

En octroyant des moyens, suffisant dans l’idéal, à des personnes chargés d’imaginer la société de

demain, les problèmes sont beaucoup mieux anticipés et ces personnes y répondent beaucoup mieux.

Avec la porosité des frontières, aujourd’hui pour exister dans le monde il faut rayonner culturellement. Il

est alors nécessaire de se doter des arguments et des moyens suffisants pour exister, or ces arguments et

ces moyens la recherche scientifique y contribue beaucoup.

La recherche est aussi un secteur où les acteurs bougent beaucoup, sont amenés à se rencontrer et à aller

à la rencontre de leurs pairs dans le monde entier dans le contexte des conférences internationales. Dès

lors pouvoir se positionner sur la scène mondiale revient simplement à être indépendant culturellement.

Les acteurs dans la recherche scientifique sont principalement les Etats, les agences comme l’ANR,

certaines structures finançant les projets de recherche, les laboratoires, les universités, et les entreprises.

En France par exemple, on note dans certaines thèses des conventions appelées CIFRE où les entreprises

prennent en charge une part importante du financement des thèses en laissant le reste aux instituts de

recherche. Ce qui est intéressant dans ces thèses pour les doctorants, en plus de la rémunération c’est

qu’ils répondent à un besoin précis ou un problème concret.

Toujours en ce qui concerne le financement de la recherche, il faut compter par exemple pour la France

l’ANR Agence Nationale de Recherche et le FISRT (Fond d’Impulsion pour la Recherche Scientifique et

Technique) pour le Sénégal. Aussi dans un gouvernement il est fréquent de voir que plusieurs ministères

participent à la recherche car chacun a des besoins en recherche et le ministère de la recherche ne peut

pas forcément y répondre exhaustivement.

Le secteur privé arrive à investir dans la recherche grâce aux conventions mais pas seulement. Une

entreprise peut en effet investir sur un projet de recherche pour que l’institut ou l’université aie le matériel

de recherche nécessaire pour répondre au problème posé.

En Europe le pourcentage du PIB des Etats dédié à la recherche scientifique s’élève à 3% par pays. Il

s’agit d’une norme bien entendu. Des pays la respectent et d’autres non. En Afrique, en plus de la

faiblesse du PIB des pays, moins de 0,5% de celui-ci est alloué à la recherche.

Mambaye Lô conclue en citant Omar Sock, professeur à l’ESP (Ecole Supérieur Polytechnique) de Dakar :

« Le système d’enseignement supérieur et de recherche d’un pays à une influence directe sur la

productivité nationale et constitue un élément clé dans toute stratégie de croissance et de réduction de la

pauvreté ».

Dans un premier temps, la recherche au Sénégal fut l’œuvre des colons. L’Université Cheikh Anta Diop

existait avant l’indépendance.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Au lendemain de l’indépendance, l’Etat a tenté de prendre en main le secteur de la recherche

scientifique avec l’élaboration du 2ème plan national de développement économique et social grâce

auquel le CNRS (Conseil National de Recherche Scientifique) fut créé.

En 1973, l’Etat du Sénégal crée la DGRST (Direction Générale à la Recherche Scientifique et Technique)

même s’il faut attendre le 03 avril 1986 pour avoir un ministère de la recherche scientifique. L’une des

raisons est la pression sur le Sénégal des institutions de Bretton Woods, en l’occurrence la BM (Banque

Mondiale) et le FMI (Fond Monétaire International). Les ajustements structurels se sont poursuivis jusqu’aux

années 90 où la priorité était centrée sur l’éducation de base en commençant par l’école primaire.

Quand bien même ces raisons sont compréhensibles et légitimes, elles ne sont pas suffisantes pour

expliquer l’importance secondaire donnée à la recherche scientifique. Or le tissu économique et de

production, pour qu’il continue à créer de la richesse et à se différencier des autres acteurs aussi bien

sous régionaux, régionaux qu’internationaux, a besoin de la recherche de pointe pour innover et créer.

Des entreprises fondées sur ces découvertes exporteraient et ramèneraient des devises dans le pays.

En somme jusqu’aux années 1990, le Sénégal a suivi les conseils de la BM et du FMI et l’Etat a négligé

l’enseignement supérieur et n’a pas investi dans le secteur de la recherche.

Un cadre institutionnel pour la recherche existe au Sénégal.

La loi d’orientation 91-22 du 16 février 1991 dans son article 16 fixe les objectifs de l’enseignement

supérieur :

- Former le personnel de haut niveau, scientifiquement et techniquement qualifiés, adaptés au contexte

africain et du monde contemporain

- Développer la recherche dans toutes les disciplines de la science, de la technique et de la culture.

Donc le Sénégal compte un ministère de la recherche scientifique et des CURs (Centre Universitaire

Régional). Ces derniers sont les universités de Bambey, de Thiès et de Ziguinchor.

De plus il faut compter le CNRS (Conseil National de la Recherche Scientifique) qui est tout de même

nouveau et n’a pas encore pris toute sa place. Son objectif est le même que celui du CNRS en France où

en réalité la recherche se fait beaucoup plus par le CNRS et l’INRIA que par les universités. En créant une

structure fédératrice des différents laboratoires, le Sénégal s’aligne vers ce type de fonctionnement pour

définir des priorités et engager des actions au niveau national pour la recherche scientifique.

Le pays de la Teranga détient depuis 2 ans un FIRST (Fond d’Impulsion de la Recherche Scientifique et

Technique) qui vise à financer des projets. On aurait dit le penchant ANR (Agence National de

Recherche). Chaque année des appels d’offres sont effectués. Les laboratoires, les universités, les

porteurs de projets à financer sont appelés à déposer leurs projets et le fond propose des financements.

Le ministère de l’agriculture possède une grosse part dans la recherche avec l’ISRA (Institut Sénégalais

pour la Recherche Agricole). Recherche de nouvelles semences, de nouvelles souches qui sont par

exemple résistante à la sécheresse ou aux maladies tropicales pour le riz, l’arachide, la pomme de terre

entre autres. L’ISRA participe ainsi à la valeur nutritive des produits cultivés au Sénégal et occupe une

partie importante dans le budget de la recherche scientifique au Sénégal.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Il est noté une certaines instabilités à la tête des ministères concernées par la recherche scientifique au

Sénégal à cause des changements fréquents des décideurs, de l’éclatement de plusieurs ministères et de

l’absence de synergie.

La recherche se fait au Sénégal dans les universités où sont généralement logés les laboratoires : l’UGB

(Université Gaston Berger), l’UCAD (Université Cheikh Anta Diop) et les CURs.

Les établissements privés ne font pas trop de recherche mais permettent juste de combler le vide parce

qu’il n’y a plus de places dans les universités. On compte à peu près 10000 étudiants dans le privé, donc

c’est plus pour renforcer la capacité d’enseignement que celle de la recherche.

A ces derniers s’ajoutent l’ENSA (Ecole Normale Supérieure de l’Agriculture), l’ECR (Ecole des Cadres

Ruraux), l’ENEA (Ecole Nationale d’Economie Appliquée).

Dans la recherche scientifique, le Sénégal s’est fixé l’agriculture comme priorité. En effet près de 90% du

budget alloué à la recherche scientifique est investi dans la recherche agricole et va doit à l’ISRA pour

assurer la création de souches ou de semences suffisants pour renouveler le parc végétal du Sénégal.

Cette part importante de la recherche réservée à l’agriculture s’explique par l’insuffisance alimentaire et

la durée de saison sèche dans la plus part des régions. En effet dans ces régions la saison des pluies

tourne autour de 3 mois.

Aux niveaux régional et sous régional, l’ISRA est une véritable réussite, car elle exporte beaucoup de

semences, elle est cotée et reconnue.

L’Etat définit un cadre pour la recherche et fixe des objectifs mais il faut bien mettre les moyens de sa

politique car celui qui doit mener ces actions à savoir le chercheur soit dans des conditions lui permettant

d’atteindre ces objectifs.

Au Sénégal le chercheur n’est pas reconnu socialement mais aussi financièrement. « Quand dans mon

quartier on me dit ‘’qu’est-ce que tu fais ?’’, je dis que je fais une thèse en informatique, on me demande

‘’pourquoi tu vas faire une thèse en informatique ?’’ C’est que les gens ne comprennent pas le besoin

d’aller faire de la recherche fondamentale. »

Il est vrai que de prime abord la recherche peut sembler déconnectée des réalités locales, et la

population peut avoir du mal à voir comment elle peut impacter sur son vécu quotidien. Sans vouloir

justifier, voici ce qui peut expliquer le manque de reconnaissance sociale des chercheurs.

Par ailleurs, ceux-ci souffrent aussi de la faible indemnisation financière pendant leurs années de

recherche. En effet une bourse de thèse au Sénégal s’élève à 60000 FCFA soit 91,47 € par mois, la

même bourse que l’étudiant en DEA (Diplôme d’Etude Approfondie). En somme c’est une bourse de 3ème

cycle.

Arrivé à ce stade des études, les doctorants sont des adultes sur qui leurs familles comptent et qui

aspirent aussi à fonder une famille. Les thèse durent alors beaucoup plus longtemps qu’en France par

exemple (3 à 4 ans) et dépassent souvent la décennie parce que le chercheur trouve d’autres moyens de

subsistance comme l’enseignement dans différents établissements.

La réglementation pose également problème.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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En Afrique il y a un organisme qui s’appelle CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement

Supérieur). Le CAMES gère les grades et définit ses règles pour pouvoir être maitre de conférences. Ce

ne sont pas les Etats qui iront dire à un tel ou à un tel autre qu’il est maître de conférence, professeur etc.

A côté le Sénégal a aussi défini ses propres règles qui sont en contradiction avec le CAMES alors qu’il a

adhéré à ce celui-ci.

Au lendemain des indépendances, seuls les professeurs et les maitres de conférences étaient habilités à

donner des cours magistraux or un simple docteur ne peut donner que des travaux dirigés et aider les

professeurs dans leurs travaux dirigés et pratiques. Comme il se trouve qu’au Sénégal il n’y a pas assez

de professeurs et de maîtres de conférences, l’Etat a sorti un texte de loi permettant aux docteurs

d’assurer des cours magistraux. Cette loi est en contradiction avec le CAMES. Ainsi l’Etat évite de nommer

les docteurs maitre de conférences parce que cela nécessiterait une augmentation de salaire et un

changement de statut administratif.

A l’UCAD on note 30% de professeurs, 45% à l’UGB et le reste dans les CURs.

Au même moment en France, un docteur peut directement être maitre de conférences à la sortie. 86%

des docteurs Sénégalais sont formés en France, pour les récupérer n’est-il pas aberrant de leurs offrir de

mauvaises conditions de retour sachant qu’ils peuvent trouver facilement mieux en France ? Meilleur

salaire, reconnaissance académique et possibilité d’évolution dans sa carrière, comparée avec les

conditions au Sénégal le chercheur est manifestement plus enclin à rester en France. Un réel problème

d’attractivité se pose si les Etats africains souhaitent que leurs chercheurs retournent après leurs études.

Au Sénégal il y a ce que Mohamed appelle « une pénurie » virtuelle de chercheurs car ils existent bel et

bien et sont présents. Seulement ils n’ont simplement pas le grade leur permettant de s’affirmer en tant

que chercheurs.

Le budget de l’enseignement supérieur est de 84 milliard soit 0,5% du PIB de l’Etat consacrée à la

recherche scientifique. L’AUF (Agence Universitaire Francophone) finance beaucoup de bourses de thèses

ou de master. La coopération française en finance aussi.

Il n’y a pas assez de synergie entre universités et entreprises. Sachant que 86 % des thèses au Sénégal

se font en France la plus part des chercheurs travaillent sur des problématiques qui n’ont rien à avoir

avec les besoins du Sénégal.

Mohamed a donné 2 expériences vécues au Sénégal qui montre que les chercheurs sont « sous-utilisés »

par leur Etat respectif, la prégnance de la corruption, du laxisme et de l’absence de volonté politique

sans oublier les difficultés socioculturelles.

Si la recherche scientifique au Sénégal ne démarre pas ce n’est pas fautes de chercheurs, même s’ils ne

sont pas en excès non plus, mais c’est bien à cause du système politique et socioculturelle.

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Pour bien adapter la comparaison, le choix s’est porté sur la Tunisie qui a, à peu près, la même

superficie et population que le Sénégal. Constat poignant par rapport à la Tunisie, le Sénégal est dans

le rouge.

Synthèse :

- Faiblesse au Sénégal, de la part du PIB attribuée à la recherche, pas assez de synergie entre

universités et entreprises.

- Projet Sic Sénégal : Mettre en relation les acteurs de la Vallée du Fleuve Sénégal, la SAED

(Société Nationale d’Aménagement et d’Exploitation des Terres Delta), la Banque Mondiale et

d’autres acteurs, ne se faisant pas confiance, refusaient de partager leurs informations. Le projet

n’a jamais abouti car la SAED ne s’intéressait pas aux outils qu’on leur a proposés, car ils n’ont

pas besoin d’avoir un avantage compétitif vu qu’elle n’a pas de concurrent.

- Le problème des fuites des cerveaux. Les chercheurs sénégalais sont sous-utilisés au Sénégal, or

en France ils travaillent souvent avec des problématiques qui n’ont rien à voir à celles du

Sénégal.

- Le projet de certification et de traçabilité de semences arachidières (Mémoire DESS), financé par

l’UE pour le Ministère de l’Agriculture du Sénégal. Ce projet permet, grâce au numéro d’un sac

de semence acheté, de remonter l’historique pour connaitre le producteur. Pendant le projet, la

DS (Direction des Semences) n’a jamais appelé pour savoir où en était le projet, alors même que

le produit a été livré, il n’a toujours pas été mis en œuvre. Résultat des courses, malgré tout

l’investissement qui a été mobilisé pour créer ce produit innovant (32 millions de FCFA), ils ne sont

pas encore prêts à intégrer ces innovations parce qu’ils ne pourront plus faire prospérer

manœuvres douteuses.

Questions et interventions du public :

- Ajouter un problème culturel, problème entre les sénégalais (ou africains) par rapport à la

recherche. Est-ce que le fait de devenir chercheur est une vocation pour vous (Les intervenants) ?

On ne peut pas envisager les prémices d’un développement sans accorder l’importance qui est la

sienne à la recherche. Pour innover, il faut chercher. Pour les deux intervenants, ils ne se sont

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jamais prédestinés à la recherche car au Sénégal. C’était une option choisie en cours d’études. Il

y’a donc de la pédagogie à faire.

- Sur l’aspect culturel de la recherche, historiquement la recherche est née en Afrique sauf qu’à partir

d’un certain moment il y’a eu une brisure et les africains se sont tournés vers autre chose car il

n’existait plus un Etat fort, car c’est à ce dernier de garantir la recherche (Esclavage et

Colonisation). La recherche a continué au niveau individuel d’où la migration des chercheurs africains

vers des Etats forts tels que les USA et l’Asie.

- Développer la médecine traditionnelle basée sur la connaissance de la nature.

- On note un phénomène social freinant la recherche. L’interprétation négative de la société sur la

durée des recherches (Thèses, etc.…). Donc il faut conscientiser la jeunesse africaine.

- Intervention : La recherche n’est pas plus importante que la production de la connaissance. Les

ingénieurs par exemple, peuvent apporter de la plus-value intellectuelle à la société. Nous devons

nous approprier nos connaissances, oser rentrer au pays une fois finies les études pour partager ces

connaissances. Les Etats africains ont failli car les décideurs ignorent les chercheurs.

- Orienter les jeunes vers la recherche dés le bas âge implique une réforme de l’éducation

- Il serait important de s’intéresser à la redéfinition de la nature des bourses étrangères allouées aux

étudiants immigrés pour favoriser le retour des diplômés pour servir l’Etat. Le scientifique ne fait pas

rêver les jeunes africains, ça aussi on devrait y penser.

- Une fois que le constat du problème est fait, qu’est-ce qu’on peut faire ? Peut-être des forums de

l’entreprenariat avec au menu partage des connaissances où tous les savoirs seront au-rendez-vous

grâce aux ouvriers, aux artisans, aux ingénieurs, etc).

- Il faut qu’on sache que l’Etat c’est nous et qu’on fasse de telle sorte que les Hommes d’Etat soient à

notre image. Vu les enjeux internationaux, la recherche est devenue régalien pour un Etat. Vu les

objectifs à plus long terme, l’Etat n’est pas motivé pour investir dans la recherche.

- Soutenir la recherche historique pour rétablir toutes les vérités falsifiées.

- Développer un centre de recherche sous-régional, vu la similitude de nos réalités.

- De loin c’est attractif par ses lumières mais ce n’est pas beau. Il y a l’aspect mystérieux quand nous

sommes au Sénégal

CONCLUSION : Il faut permettre aux chercheurs de pouvoir rentrer, promouvoir la recherche scientifique

dans les universités africaines et encourager au niveau individuel une certaine valeur de la recherche.

«La leçon est duuuure» - «Moi j’ai TOUT imprimé» - «Concentres-tooooi !»

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PANEL 3. [ET DES ACTEURS, ET DES ENTREPRENEURS]

PARTIE 1 : SYNERGIE

La question : Pouvons-nous(les participants aux 72h de Njàccaar édition 2) faire des choses ensembles ?

Si oui quoi ?

La réponse : créer une synergie des structures africaines en général, en commençant de manière

pragmatique par le Sénégal à court terme.

Structure officielle

Structure sans contenu

Les structures adhérentes ne changent pas

Moyen de communication

La Synergie irait chercher les idées à la base.

Au-delà de l’aspect réflexion, il y a d’autres aspects comme :

La formation

L’entraide

L’événementiel

Tout le monde est partant pour la Synergie.

Propositions de nom de la Synergie :

- SSS Ŕ 3S Ŕ Synergie des Structures Sénégalaises (de France)

- SSA 2SA : Synergie des Structures Africaines

- SJS : Synergie Jeunesses Sénégalaises (Bocar)

- SYREAC : Synergie pour la réflexion et l’action concertées (Adama)

- RAA : Rassemblement Africain d’Action (Lyncx)

- Synergie des Sankofas (Seraphin)

Va chercher, retourne, fouille et prend. Un oiseau qui vole en avant et la tête tournée en arrière. Akan

(Ani, Baoule, Ashanti).

Aucun nom n’a été arrêté pour le moment.

Pourquoi :

Constat :

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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Pour chaque pays, il y a un problème de rassemblement en France donc il faudra avant tout solidifier la

base. Les Maliens et les Gabonais « arrivent à bouger et à faire bouger les choses » dit le président de

la FESSEF. Les Burkinabés essaient.

- Unir les personnes au lieu de vouloir unir les pays.

- Mutualiser les réflexions, les idées et les moyens d’actions.

- Capitaliser les expériences acquises par chaque structure dans la réflexion, les idées et les projets

- Mettre en commun les réseaux

- Constituer un poids humain

- Mettre en commun les systèmes d’information des structures

Par exemple, lorsqu’un étudiant souhaitera avoir un stage au Sénégal, la Synergie pourrait lui donner

des informations pratiques et certainement des contacts dans le pays ce qui aujourd’hui n’est guère une

chose aisée. (CF Sendev).

Si une idée ou un projet a déjà été mis en place, on ne revient pas là-dessus, on l’améliore. Par exemple,

je veux aller au Sénégal, à qui m’adresser ?

Quand : Dimanche 30 Octobre 2011 est la date de la rencontre de la première moitié de la 3ème

partie du Panel « Et des acteurs et des entrepreneurs ».

Où ? Centre 665.

Qui ? Tous les participants, en particulier les structures représentées, à la 2ème édition des 72h de

Njàccaar Visionnaire Africain à Montpellier.

Comment ? Si un membre d’une structure (le CRI par exemple) propose quelque chose mais

comment récupérer cette proposition et lui donner une suite (par exemple la valider).

Quelle est alors la meilleure manière de matérialiser cette synergie ? Concrètement qui traiterait ces

informations ? Une personne ? Une équipe ? Au final il a été décidé que ce serait une équipe composé

d’un représentant par structure adhérente à la synergie. Ce représentant est désigné par sa structure de

provenance.

Lynx a donné les exemples de Google Apps et Alfresco et Zale préconisent de ne pas laisser les

« mauvaises graines » pourrir des autres graines.

Créer un comité Ad Hoc composé par un groupe de personnes

- Education pour tous au Sénégal : Saliou FALL (Membre)

- Jeunesses Patriotes : Seynabou DIA (Chargé de communication)

- Njàccaar Visionnaire Africain : Ndeye Fatou SARR (Membre)

- FESSEF (Fédération des Etudiants et Stagiaires Sénégalais de France) : Amara TOURE (SG)

- GREAT : Pape Diop (Président)

- CDE ( à confirmer) : Fatou LÔ (Présidente)

- Natt-Bi (à confirmer) : Mariètou Bâ (Présidente)

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- Babacar Faye va en parler à Clermonferrant

- Sakinatou BÂ va en parler à l’AESG (Association des Etudiants Sénégalais de Grenoble) et à ALJA.

- Créer une plateforme d’échange

- Créer la Synergie dès à présent entre structures présentes et commencer à agir.

- Aller à la rencontre des associations sénégalaises (actives) dans les différentes villes.

Entreprises qui ont donné leur accord pour être des partenaires de la Synergie :

- Agricole : SARL Séraphin, Pro, Ehoungban Seraphin Georges IVANHOE

- Ligne de vêtement street et engagé panafricaine : Afric1Wear, Pape DIOP

- Audiovisuel : 820 Records, Pape FAM

- Consultance: UPAHOTEP Consulting, Uphahotep Kajor Mendy

- Maintenance informatique: Amadou Kéthiel KEBE

- Stylisme: Aïssatou BADIANE

SERAPHIN IVANHOE

PAYSAGISTE ET CREATEUR D’ANTHROPOSOL RECONSTITUE

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PARTIE 2 : PRESENTATION DES PROJETS ET DES IDEES ENTREPRENEURIALES POUR L’ANNEE A VENIR.

Modérateur [Cheikh Dieylar DIALLO]

1) Pamela : rassembler des Centre-Africain de sa génération

Partant des désirs de créer une synergie, elle va essayer de mobiliser des compatriotes de sa

génération sur des réseaux sociaux pour créer un réseau. Elle va aussi essayer d’entrer en contact

avec des Centre-Africains en France et à Toulouse en particulier pour les inviter à mutualiser les

efforts et les compétences.

2) Fatou LÔ, présidente de la CDE (Cours Des Enfants) : organiser un évènement pour aider la

pouponnière de Mbour

La CDE souhaite réunir plusieurs associations pour organiser en commun des évènements le même

jour où tous les bénéfices reviendraient à la pouponnière de Mbour (une ville située à 80 km de

Dakar, capitale du Sénégal). En fonction des besoins de celle-ci, chaque association serait libre

de choisir ce qu’elle va organiser comme évènement.

3) Ehoungban Seraphin Georges IVANHOE, paysagiste et auto entrepreneur SARL Seraphin Pro :

créer un réseau d’écoles agricoles

« Depuis avant-hier, hier je vous ai parlé de ma passion pour la terre. En cote d’ivoire j’ai

travaillé la terre, j’ai travaillé sur la création d’anthroposol, dans des espaces verts… » dit

Séraphin. Il souhaiterait maintenant créer une fondation qui va gérer des écoles agricoles puis les

piloter.

Il envisage pour cela de se retirer successivement dans 4 pays pour entamer le projet initial car

ce qui est durable il faut le réfléchir, rencontrer les gens, les acteurs et enfin les décideurs.

En premier il souhaite aller au Sénégal car il est référent à beaucoup de choses. « Il y’a des

choses qui se sont passées à une époque. Je suis passionné». Selon Séraphin quelqu’un qui sait

d’où il vient, il peut construire sa maison où il veut.

Ce projet d’école compte 2 aspects :

appui au dynamisme agricole

lieu de vie : créations de biotope / de climat

4) Abdoul Khadre Diallo, responsable de la CST (Cellule Scientifique et Technique) de Njàccaar :

créer un centre de ressources informatiques pour les élèves et les étudiants en Afrique

Depuis 6 mois environ, il pense à créer un site Internet pour les élèves et les étudiants en Afrique

en commençant par le pays qu’il connait le mieux le Sénégal. Aujourd’hui tout est en papier,

remarque-t-il avant d’ajouter qu’il serait temps de tout informatiser : cours, correction, question…

Informer sur les formations que proposent les universités, créer des jeux ludiques et

pédagogiques pour les élèves de primaires, en mot stimuler les jeunes.

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5) Pape Diop autoentrepreneur Afric1wear et président Afric1 : organiser la 1ère édition du festival

Saint-Louis’Mouv

Actuellement Pape appelle à l’aide pour collecter des idées et des compétences pour le projet

mais aussi pour acheminer des matériaux informatiques de la France à Saint-Louis et qui serviront

initier à l’informatique des élèves d’écoles primaires.

6) Amadou Kéthiel Kébé, étudiant à Toulouse : entreprendre

Il souhaite monter une entreprise de maintenance informatique sur Toulouse, participer au même

type de projet à Dakar avec un de ses amis et enfin reprendre une affaire d’acheminement et de

vente de matériaux vétérinaires au Sénégal.

7) Fatou Niang Sow, présidente de l’association Yaye Boye au Sénégal, représentée par Babacar

Faye.

Babacar Faye a parlé en son nom et entend lui donner les contacts de « Solidarité Talibé » qui

est en veille pour le moment. Yaye Boye est une association à but socio-éducatif déclarée au

Sénégal et cherche à sortir l’enfant de la rue. La première action de Yaye Boye est un projet de

parrainage d’enfants déscolarisés à hauteur de 20000 FCFA soit 30,7 €.

8) Ibrahima CISS : demande à l’aide pour l’éducation de la banlieue de Dakar.

CISS est intéressé par beaucoup de projets d’éducation comme Impression d’Afrique à

Montpellier ou encore l’APEET (Association Pour les Elèves et Etudiants de Thiaroye).

Les activités militantes, dans la banlieue dakaroise notamment, sont sujettes à beaucoup de

pressions, politiques en particulier.

L’APEET veut monter un site avec une base de données utile à l’éducation afin de sensibiliser les

jeunes, dénoncer et enlever tout type de complexe.

A Pikine par exemple, après les années de gloires du foot beaucoup d’élèves se tournent

aujourd’hui vers la lutte comme métier et moyen de réussite et sortie de la pauvreté. Quand bien

même la presse ou les autorités peuvent soutenir qu’on lutte contre le chômage, c’est une

information) à prendre avec des pincettes.

APEET veut « monter le site pour sensibiliser sur ce qu’est le droit et c’est qu’est leur droit » en

parlant des jeunes en banlieue car « la politique se fait malheureusement par l’influence

religieuse et familiale » conclue CISS.

9) Moussa SY, étudiant mauritanien à Nîmes :

Il a connu Njàccaar grâce à Mambaye LÔ.

Il souhaite, à l’instar de Pamela, rassembler ses compatriotes et leur dire qu’une association

panafricaine existe et qu’elle a une vision, sûrement pour agir par la suite en concert.

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10) Babacar FAYE, responsable de la CCI-Njàccaar (Cellule Communication et Information) :

Sokone Pour Toujours ou Sokone 3S

Il entend mettre sur pieds une structure orientée vers Sokone, une ville du Sénégal situé dans la

région de Fatick)

L’idée est mobiliser les ressortissants pour mettre sur pieds Sokone Saine, Savante et Salubre soit

Sokone 3S et pour cela Babacar FAYE lance un appel à toutes les bonnes volontés. Livres,

moustiquaires, compétences, temps, … sont tout autant de besoins pour arriver à créer un

dynamisme local et extérieur d’une part et d’autre part des projets socio-éducatifs en conformité

avec « nos réalités » dit-il. « Savoir pour changer la manière d’éduquer nos enfants » insiste-t-il.

Sokone 3S cherche entre autres à combattre le paludisme, à nettoyer, désherber et éviter les

flaques pendant l’hivernage.

11) Mouhamadou Lamine FAYE, ingénieur informatique à Paris :

Son idée est de mettre en œuvre des compétences qui existent déjà. Par exemple, les personnes

qui ont des compétences au pays mais qui n’ont pas d’activités pourraient faire des stages contre

des rémunérations. Ce serait l’occasion de prendre des besoins ici et les faire réaliser là-bas. Il

faudra alors trouver des clients pour des projets offshores et des personnes qualifiées au pays

avec des compétences et une méthodologie de gestion de projet avancé.

12) Saliou FALL, membre d’Éducation Pour Tous au Sénégal (Cannes) : agrandir des écoles

EPTS cherche à agrandir les deux écoles et donc a besoin de gens volontaires et passionnés pour

soutenir ce projet, et en parler afin de sensibiliser sur son utilité. Il y a également besoin d’un site

internet.

13) Adama DIOUF, étudiant en droit des affaires et membre de la CEP-Njàccaar (Cellule

Economique et Politique) : Entreprendre mais aussi aider à entreprendre.

Adama pense qu’il ne faut pas laisser de coté les projets économiques et Babacar NDIAYE, étudiant en

classes préparatoires aux grandes écoles à Nîmes trouve que les gens devraient plutôt générer des

emplois, demander des subventions, des financements pour aider les pères de familles car véritablement

c’est ce qui va aider les enfants.

Il a des amis sérigraphes à Bargny, mais les matériaux à leur disposition sont rudimentaires et pense

qu’investir sur les moyens de production serait une bonne idée, toujours pour aller dans le sens des

projets économiques.

« Aller investir dans l’éducation, l’agriculture » lança quelqu’un d’autre et Babacar FAYE réagit en

expliquant que « c’est l’économie qui devrait être au service de la culture et non l’inverse et si l’économie

devait être mis en avant nous allons droit au mur. En revanche si nous parvenons à mettre la culture

devant, l’économie va suivre et la recherche aussi puis l’épanouissement. »

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Pour revenir au panel, le modérateur coupa le débat fort intéressant sur la place de l’économie et la

culture dans la quête du bien-être de l’Homme, et donna la parole aux participants avant de terminer le

panel.

Fatoumata DIOUM membre de la CDE trouve que sa structure pourrait travailler avec l’association Yaye

Boye d’autant plus que la CDE a des partenaires à Mbour.

Abdou Khadre DIALLO veut travailler avec et pour Ibrahima CISS vu la similarité de leurs projets de

départs, idem pour Pamela et Moussa SY qui entendent échanger sur les moyens pour rassembler leurs

compatriotes.

Oumar Hamady NDIAYE, président en exercice de l’ASH (Association des Sénégalais de l’Hérault) pense

qu’ « il ne faut pas parler mais il faut que je consomme » pour maximiser le bien-être des populations. Il

entend alors intégrer le projet 4 dit-il « sans hésitation ». Surnommé « leader », même s’il a essayé « de

ne pas trop tirer en longueur » le tir qu’il n’a vraiment pas raté, c’est d’apporter son énergie tout au long

de ces 3 journées.

CONCLUSION :

Le panel « et des acteurs et des entrepreneurs » s’est étalé sur les 3 journées et a réuni 18

structures (CDE, ASH, AAPIJAS, CRI, EPTS, Yaye Boye, Nàtt-Bi, Njàcccaar Visionnaire

Africain, FESSEF, 820 Records, Afric1wear, Afric1, Sendev, APEET, Sokone 3S, Upahotep

consulting, SARL Seraphin Pro, Jeunesses Patriotes) dont 14 associations et mouvements, et

4 entreprises. Elles ont toutes en commun une chose : la volonté d’agir.

Au-delà de ces structures, il a vu la participation de plusieurs personnes en dehors de toute

structure mais qui envisagent tout de même d’entreprendre, soit en créant soit en agissant

dans une association ou dans une activité économique.

Tout ce beau monde est parvenu à se réunir et à se rencontrer, à discuter et à échanger, à

partager et à s’entraider. En un mot ils ont décidé de créer un réseau de personnes d’abord et

ensuite de compétences, de mutualiser les expériences et les efforts, et enfin ils ont décidé de

créer une synergie sous forme de structure pour peser de tout leur poids dans la réussite de

tous les projets cités au cours de ces 72h de Njàccaar édition 2.

Les objectifs du panel « et des acteurs et des entrepreneurs », et des 72h en général, sont

alors atteints. Les conclusions des échanges seront envoyées aux participants qui se

chargeront de les diffuser dans leurs réseaux. A partir de ce moment, la balle sera dans le

camp de chaque « acteur » et de chaque « entrepreneur », donc chacun pourra pleinement

jouer son rôle sur le terrain des engagements pris et des promesses faites. La 3ème édition des

72h de Njàccaar est déclarée arbitre du match. C’est parti ! Au travail !

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PROJECTION DE FILM. [Yeelen, de Souleymane cisse]

Au Mali, une confrontation impitoyable entre un fils et son père qui refuse de le voir devenir son égal. Un

film d'une beauté à couper le souffle.

Dans la tradition bambara, le pouvoir de commander les forces mystiques se transmet de génération en

génération. Quand débute l'initiation de Nianankoro, son père, Soma, a le sentiment d'être dépossédé

de son héritage et jure de l'éliminer. Contraint à la fuite, le jeune homme parcourt les contrées maliennes,

jusqu'à l'affrontement final.

Dans ce film magique, non situé dans le temps, les animaux marchent brusquement à reculons, les reflets

de l'eau dévoilent l'avenir et le feu surgit du néant. C'est en se confrontant à ces éléments et en

apprenant à les dompter que le héros forge son courage et sort progressivement de l'enfance. Ce

voyage initiatique donne vie à une Afrique pétrie de mystère, où la métaphysique transcende les êtres et

réveille leur soif de connaissance, de violence et d'amour. L'intensité des regards, la grâce des corps

dénudés et la splendeur des paysages font de Yeelen une œuvre ensorcelante, à l'esthétique maîtrisée.

SOULEYMANE CISSE : S’IL y a un cinéaste qui a su traiter les complexes de l'Afrique, la complexité et la

richesse de sa culture et la nécessité de son cinéma, c'est bien Souleymane Cissé. Pourtant son discours est

tellement subtil et si pénétrant, jusqu' au coeur des questions fondamentales, qu'il laisse croire qu'il passe à

côté ou même qu'il les évite. Cissé a cette force de propos qui fait que l'Afrique est donnée à voir presque

avec agressivité, n'eût été cette forme d'élévation digne de la culture Bambara, celle-là même qui empreint

son cinéma d'un sublime qui le place au niveau le plus universel.

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[ACTUALITES & CONTACTS]

[CDE] – LA COUR DES ENFANTS

26 et le 27 novembre 2011 : la CDE s’est rendue à Paris pour un week-end évènement sur le thème

de la Société de la Connaissance et la Diffusion des Savoirs.

Les suivre : http://www.lacourdesenfants.com/

Les contacter : http://www.lacourdesenfants.com/contact.php

[ASH] – ASSOCIATION DES SENEGALAIS DE L’HERAULT

13 novembre 2011(dimanche) : L’ASH a préparé et offert un repas pour la Tabaski. Cela se

passait à Montpellier. L’Association Njàccaar Visionnaire Africain y fut représentée par 3 de ses

membres.

Elle organisa également une « Grande Journée Sportive », avec au programme football et basket-

ball. L’équipe de foot de SIMKIM, également connue sous le nom de «Barça», remporta la coupe.

Elle fut suivie dans le classement par l’équipe «DEUGEUR», également appelée «MALAKA».

Les suivre : Pas de site web.

Les contacter : [email protected]

[AAPIJAS] – ASSOCIATION DES ANCIENS PENSIONNAIRES DE

L'INSTITUT DES JEUNES AVEUGLES DU SENEGAL

03 décembre 2011(samedi) : Journée internationale des

personnes handicapées: Déclaration de l'AAPIJAS : « Voilà

10 ans que l’association des anciens pensionnaires de l’institut

des jeunes aveugles du Sénégal (AAPIJAS) a été créée à Lyon

en France. Elle compte une section au Sénégal depuis 2006 et

regroupe des diplômés en droit, en sciences politiques, en

sociologie, en psychologie, en informatique, en administration,

en communication, en santé publique etc…. ». La suite ici :

http://www.leral.net/Journee-internationale-des-

personnes-handicapees-Declaration-de-l-

AAPIJAS_a22635.html

Les suivre : Pas de site web.

Les contacter : M. DIOUF Cheikh Saad-Bouh - Président

Tél. 00 33 645 67 78 98 - E-mail: [email protected]

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[CRI] – COLLECTIF POUR LA RENOVATION ET L’INITIATIVE

25-27 novembre 2011 : Outre ses projets de journal et de site Internet, le Collectif a mis en place un

système interne de financement de ces mêmes projets. Pour les membres du CRI qui souhaiteraient y

apporter leur support, la cotisation a été fixée à 5€ par membre et par mois.

Les suivre : http://www.facebook.com/group.php?gid=156341283399

Le Lycée Seydina Limamou Laye : http://lyceelimamoulaye.org/

Les contacter : [email protected]

[ETS] – EDUCATION POUR TOUS AU SENEGAL

Bientôt : Un nouveau logo pour l’association.

Les suivre :

Les contacter :

[YAYE BOYE] – PROJET POUR SORTIR LES ENFANTS DE LA RUE

03 décembre 2011 : A ce jour, nous avons pu avoir 15 parrainages effectifs. Une première remise

de l’argent récolté est prévue pour ce samedi 10 décembre.

Les suivre : http://www.facebook.com/yayeboye

Les contacter : [email protected]

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[NATT BI] – MICROCREDIT INSPIRE DE LA TONTINE

Les suivre : http://www.facebook.com/nattbi et aussi sur http://nattbi.com/

Les contacter : http://nattbi.com/contactez-nous/

[NVA] – NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN

Mardi 15 novembre 2011 : Njàccaar Visionnaire Africain et le CRAN (Conseil Représentatif des

Associations Noires) ont organisé, à Toulouse, un debating.

Les suivre : http://www.facebook.com/pages/Nj%C3%A0ccaar-

VisionnaireAfricain/115919378460758?sk=info et aussi http://www.njaccaar.com/

Les contacter : [email protected]

[FESSEF] – FEDERATION DES ETUDIANTS ET STAGIARES SENEGALAIS DE FRANCE

Novembre 2011 : La FESSEF lance une opération médiatique au Sénégal pour la promotion de son

projet et la vulgarisation de ses initiatives. Cible : étudiants sénégalais de France.

Les suivre : http://26475hpv124108.ikoula.com:8080/Site_Fessef/ ou alors :

http://www.facebook.com/profile.php?id=100000725736691

Les contacter :

[email protected] - (00 33) 6 25 42 33 63 / (00 33) 6 69 56 05 37

[820 RECORDS]

4 novembre 2011 : 820 Records lance son second volet de compilations Hip-hops et gratuites. La

mixtape est téléchargeable gratuitement. Elle comprend onze titres, abordant des thèmes aussi

variés que le viol, la corruption, le système éducatif sénégalais, et les inondations. Lien de

téléchargement : http://www.megaupload.com/?d=S IOAJT94. Les suivre & les contacter : http://www.820records.com/

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[BigL XL] – LOÏC NIODOGO

Son actualité musicale est disponible sur sa page Facebook : BigL XL & R.O.D.

Où vous trouverez des news de sa mixtape "L'Envol".

Le suivre : http://www.facebook.com/pages/BigL-XL-

ROD/304040376277474?ref=ts&sk=app_178091127385

Ou encore sur : http://fr-fr.facebook.com/people/Lo%C3%AFc-Niodogo/100000145435401

Le contacter : [email protected]

[AFRIC1WEAR ET AFRIC1]

Le projet de Festival St-Louis Mouv’. Toute bonne volonté sera la bienvenue, et toutes possibilités de

partenariats étudiés.

Site internet http://www.festivalsaintlouismouv.fr/

Page-évènement sur Facebook

http://www.facebook.com/event.php?eid=293630850648625&ref=ts

Les suivre : http://www.afric1wear.fr/

Les contacter : [email protected] Ŕ 06.89.41.20.08

[SENDEV] – SENEGAL DEVELOPPEMENT

Les suivre : http://www.facebook.com/SENdev

Les contacter : [email protected]

[APEET] – AMICAL POUR LA PROMOTION DES ELEVES ET ETUDIANTS DE THIAROYE

En plein projet de création de son futur site Internet.

Les suivre & les contacter : 00 221 77 306 47 08 MOUSTAPHA MBENGUE, nouveau

président /00 221 77 570 87 20 MOR SECK, président sortant.

[SOKONE 3S]

Les suivre & les contacter : [email protected]

[UPAHOTEP CONSULTING]

31 octobre 2011 : Upahotep Kajor est définitivement rentré au Sénégal, à la fin de la Seconde

Edition des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain. Après des années d’études en France, l’enfant de

Sikicoor (Ziguinchor) et de Tengèj (Rufisque) est enfin retourné dans sa terre natale. En attendant la

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mise en place effective du Cabinet Upahotep Consulting, M. Kajor a déjà mis les pieds dans l’arène

politique.

Le suivre & le contacter :

http://www.facebook.com/pages/Upahotep-Consulting/275521775798667

[FONDATION SERAPHIN PRO - SARL]

Séraphin a entamé les démarches de création de sa Fondation. Il doit prochainement rencontrer son

Excellence Mr l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire à Paris.

Le suivre : http://jardindeseraphin.wordpress.com/

Le contacter : [email protected] - 05 65 10 67 40 / 06 47 23 10 37

[JEUNESSES PATRIOTES]

13 novembre 2011 : Organisation d’un café-débat au Restaurant Le Petit Dakar, conformément à

l’annonce faite lors de la Seconde Edition des 72h de Njàccaar Visionnaire Africain.

21 novembre 2011 : le compte-rendu a été publiquement diffusé.

Il est toujours consultable et téléchargeable via le lien suivant :

http://www.slideshare.net/sambadka/rapport-cafe-debat-jpatriotes?from=share_email.

Les suivre & les contacter :

http://www.facebook.com/profile.php?id=100002189612286&sk=wall

[NATACHA SUPRISSE]

Son site internet, ses œuvres :

http://www.wix.com/ibis973/suprisse-natacha .

La suivre & la contacter :

http://www.wix.com/ibis973/suprisse-natacha#!__page-6

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[72H de NJACCAAR VISIONNAIRE AFRICAIN : 28-29-30 OCTOBRE 2011, MONTPELLIER]

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[REMERCIEMENTS]

«A NOS INVITES, PARTENAIRES, MEMBRES, AMIS… PRESENTS»

SANGHARE SADIO Ŕ DIALLO ABDOUL KHADRE Ŕ KEBE AMADOU KETHIEL Ŕ LÔ OUMY Ŕ FEDIOR MATI Ŕ FEDIOR AMINATA Ŕ NATACHA

SUPRISSE Ŕ LÔ SEYNABOU Ŕ SAMB NDEYE Ŕ DIALLO MARY Ŕ LÔ FATOU Ŕ DIOUM FATMA Ŕ DIOP IBRAHIMA Ŕ LÔ IBRAHIMA Ŕ EHOUNGBAN

SERAPHIN GEORGES IVANHOE Ŕ SY SADA Ŕ SY MOUSSA OUMAR Ŕ SEYE CHIMERE Ŕ FAM PAPE ABDOULAYE Ŕ DIOP PAPE Ŕ KAJOR

UPAHOTEP - SY MOHAMETH FRANÇOIS Ŕ LÔ MAMBAYE Ŕ BA SAKIINATOU Ŕ BADIANE AÏSSATOU Ŕ MBAYE FATOUMATA Ŕ NDIAYE

DETHIE - DIAGNE MAREME Ŕ NGOM NDEYE FATOU - DIALLO BOCAR Ŕ NDIAYE MARIAM - FEBELENA PAMELA - NDOYE

ABDOULAYE - GUEYE ADJA Ŕ TOURE ELHADJI AMARA Ŕ DIALLO NDEYE BIENETA Ŕ FALL KHADIJA Ŕ DIA BABA ABDOUL Ŕ FAYE MOUHAMADOU

LAMINE Ŕ KIEDY CHRISTIAN Ŕ DIOP PAPE MADIAMA Ŕ YOUDA Ŕ LEMY Ŕ GUEYE BARA Ŕ NDIAYE BABACAR - FALL SALIOU Ŕ NDIAYE HAMADY

OUMAR - LOUM MALICK - SYLLA NDIAGA - DIEYE BALLA - GNINGUE PAPA IBRAHIMA - BA MARIETOU - DIOUF ADAMA - GUEYE IBRAHIM

SULEÏMAN - CODJO CLEBERT - DKIL SARAH - SARR NDEYE FATOU - DIALLO CHEIKH DIEYLAR - DIOUF MARIE-MADELEINE - BAZI ARSENE

«AUX PERSONNES, ADMINISTRATIONS, AYANT RENDU CELA POSSIBLE»

MAIRIE DE MONTPELLIER Ŕ ESPACE MARTIN LUTHER KING Ŕ CENTRE 665 Ŕ ESPACE D’ARAGON Ŕ HEBERGEMENT : SARA DKIL, SONIA, CLEBERT

CODJO, SADIO SANGHARE, MAMBAYE LÔ, ABSA KANE, OUMAR HAMADY NDIAYE, OMAR CAMARA, IBRAHIMA BASSE CISSE, BABA ABDOUL DIA

«AU COMITE DE REDACTION DU PRESENT COMPTE-RENDU»

SANGHARE SADIO

BADIANE AÏCHA

DIALLO ABDOUL KHADRE

SARR NDEYE FATOU

DIALLO CHEIKH DIEYLAR

MOREIRA MARIE-HELENE

ET A PRESENT…

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« BEN, ON NE FAIT QUE CELA, TRAVAILLER, PRESIDENT ! »