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Séminaire Projet Bretagne Institut d’Etudes Politiques de Rennes Mai 2014 A la découverte d’une filière d’avenir pour la Bretagne Par 3 étudiants du Séminaire Projet Bretagne de l’IEP de Rennes, sous la direction de Jean OLLIVRO et en partenariat avec l’association OPEN ODYSSEY : Amandine FORGET, Mathilde GERIN, Sébastien MARREC

Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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Suite aux Journées de l'Algue de mars dernier, les trois étudiants organisateurs de SciencesPo ont soutenu leur projet et leur rapport devant leur équipe pédagogique. Voici donc le rapport complet sur les Journées de l'Algue. Rédigé par : Mathilde Gerin Amandine Forget Sébastien Marrec

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Page 1: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Séminaire Projet Bretagne

Institut d’Etudes Politiques de Rennes

Mai 2014

A la découverte d’une filière d’avenir pour la Bretagne

Par 3 étudiants du Séminaire Projet Bretagne de l’IEP de Rennes, sous la direction

de Jean OLLIVRO et en partenariat avec l’association OPEN ODYSSEY : Amandine

FORGET, Mathilde GERIN, Sébastien MARREC

Page 2: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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Table des matières

Remerciements ....................................................................................................................... 4

Introduction ............................................................................................................................. 5

Des algues, des enjeux et un projet ..................................................................................... 6

Démarche préliminaire ............................................................................................... 6

Préalables et connaissances sur les algues en Bretagne ................................. 6

Le rôle central du questionnaire dans l'orientation de notre action ............. 8

Avancées et aboutissement vers le thème final.................................................. 10

Un évènement centré sur la valorisation alimentaire ? .................................. 10

Une meilleure compréhension et une nouvelle approche grâce aux

entretiens ....................................................................................................................... 11

Dépasser la controverse des algues vertes ................................................... 13

Les algues bretonnes, un potentiel d’utilisations considérable ................. 13

Des idées à l'aboutissement ............................................................................... 14

Des ateliers de cuisine à base d’algues ? Une matinale ? ............................. 14

Une « Semaine de l’Algue » ? ............................................................................ 14

« Les Journées de l’Algue » ............................................................................... 15

Lancement des opérations .................................................................................................. 16

Les évènements......................................................................................................... 16

La visite du site industriel d’Olmix ..................................................................... 16

Présentation de l’entreprise ............................................................................. 16

Objectifs de la visite ........................................................................................... 16

Organisation et mobilisation des étudiants .................................................. 17

Déroulement de la visite ................................................................................... 17

Les conférences ..................................................................................................... 18

La conférence à Agrocampus : les algues dans l’alimentation humaine ... 18

La conférence à Sciences Po : révélatrice des multiples controverses

autour des algues ...................................................................................................... 19

La campagne de communication ............................................................................ 22

Stratégie de communication ............................................................................... 22

Page 3: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

3

Des actions de communication menées sur le long terme.......................... 23

Supports de communication à notre initiative .............................................. 25

Communication Web .................................................................................... 25

Création de supports numériques .............................................................. 26

Flyers, affiches et invitations papier .......................................................... 26

Relais par les médias ou autres structures..................................................... 27

Quelle efficacité ? ................................................................................................. 27

Communication Web .......................................................................................... 27

La force d’un réseau diversifié et étendu ....................................................... 28

Des pistes pour poursuivre le projet ............................................................... 29

Résultats et aboutissements .............................................................................................. 31

Le ressenti des intervenants ................................................................................... 31

Pour davantage de dialogue entre étudiants et monde professionnel ...... 31

La mise en réseau des acteurs de la filière ....................................................... 31

Pour une mobilisation des Bretons autour de la filière algue ...................... 32

Témoignages et ressentis du public ...................................................................... 33

Des étudiants enthousiasmés par la visite d’Olmix ........................................ 33

Entendre un autre point de vue que celui habituellement relayé par les

médias ............................................................................................................................. 34

Des interrogations encore nombreuses : quels impacts écologiques ? ...... 35

Des échanges riches entre le public et les intervenants ................................ 35

Qu’avons-nous apporté au débat ? ........................................................................ 37

Conclusion .............................................................................................................................. 38

Annexes .................................................................................................................................. 40

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Remerciements

Nous remercions Samuel Tiercelin et l’équipe d’Open Odyssey pour leur

disponibilité et leur accompagnement tout au long du projet.

Nos remerciements vont également à Jean Ollivro pour ses conseils, ses

encouragements et son aiguillage.

Nous tenons à remercier Nastasia Keurmeur, étudiante de l’IEP et d’Agrocampus,

qui nous a rejoints à notre grande joie dans cette aventure. Sans son travail et son

dynamisme, « les Journées de l’Algue » n’auraient pas connu une telle ampleur.

Nous remercions enfin toutes les personnes qui ont donné de leur temps pour nous

aider dans notre recherche et notre travail, pour leurs regards et leurs

connaissances sur le thème, qui nous ont été précieux.

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Introduction

Dans le cadre du séminaire « projet Bretagne » dirigé par Jean Ollivro, nous

sommes trois étudiants de quatrième année de Sciences Po Rennes ayant choisi

d’étudier la question des algues en Bretagne. Une étudiante de cinquième année

actuellement à Agrocampus et intéressée par cette problématique s'est joint à

notre équipe. Nous avons aussi été soutenus par l’association Open Odyssey durant

tout le déroulement de notre projet.

Nous avons choisi le thème des algues en Bretagne car nous avons chacun une «

fibre » écologique et donc un intérêt pour ce qui concerne de près ou de loin les

questions environnementales.

Parmi nous, deux étudiantes originaires des Pays de la Loire, l’une n’ayant pas

entendu parler du problème des marées vertes ; l’autre étant au courant du

problème mais avec une vision négative des algues, en écho avec le discours

quelque peu réducteur de la plupart des médias. Les deux autres étudiants,

bretons, se sentaient d’emblée concernés par la question. Une certaine curiosité

d'en découvrir plus sur le sujet ajoutée à une envie de faire avancer les choses nous

a réuni autour de ce projet. Nous avons donc formé une équipe de quatre, alliant

regards externes et familiarités sur le sujet.

Le projet a été amorcé l'an dernier par deux étudiantes de ce même

séminaire, Elodie Le Paih et Maud Pichard. Leur étude était concentrée

exclusivement sur les algues vertes. Nous avons pensé tout d’abord organiser une

nouvelle conférence pour faire avancer le débat autour de la question des algues

vertes en Bretagne. En bref, poursuivre le travail amorcé l'an dernier en se

demandant où nous en étions aujourd'hui. Cependant, après de nombreuses

rencontres, il nous a semblé plus pertinent d’axer notre travail sur les

opportunités de valorisation des différentes espèces d'algues en général sur le

territoire breton.

Les questions auxquelles nous nous sommes confrontées sont les suivantes :

Comment valorise-t-on actuellement les algues en Bretagne ? Quelles

opportunités de développement pour la filière algue en Bretagne ?

A travers ce dossier, il s'agira de présenter notre projet, sa démarche et ses

résultats, tout en exposant les différentes découvertes que nous avons pu faire,

tant sur le plan scientifique que politique, social, culturel et économique.

Page 6: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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Des algues, des enjeux et un projet

Démarche préliminaire

Préalables et connaissances sur les algues en Bretagne

Le projet initial a évolué entre le lancement de notre démarche et le résultat final

auquel nous avons abouti. Afin de mieux comprendre pourquoi, il est important de

revenir sur les différents stades de notre recherche.

Dès que le choix de parler des algues en Bretagne a été posé, nous avons pris

conscience que ce thème était très complexe et qu'il était primordial pour la

bonne réussite de notre projet de comprendre tous les enjeux s'y rattachant.

Nous avons en premier lieu contacté les deux étudiantes de l’IEP qui ont travaillé

sur le sujet l'an passé. Après un entretien via Skype, nous avons obtenu leurs

documents de travail que nous avons lu attentivement. Nous avons recherché en

quoi notre démarche pouvait enrichir le travail amorcé. Grâce à la lecture de ce

dossier, nous avons pu saisir rapidement la complexité du débat autour de cette

question en Bretagne et nous saisir des différents jeux d'acteurs, notamment grâce

au schéma de la controverse au sujet des algues vertes (page suivante).

Page 7: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

7

La controverse des algues vertes en Bretagne

A la lecture du dossier résumant le travail de Maud et Elodie, il est aussi apparu

plusieurs points à approfondir. La question de la valorisation des algues vertes et

des freins politiques et culturels à sa mise en place était centrale. Cela faisait

écho à nos recherches personnelles qui attestent d'un manque d'informations sur

les possibilités de valorisation des algues et le monopole des algues vertes sur la

question.

Page 8: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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En effet, nous avons aussi réalisé en parallèle une veille documentaire pour obtenir

un maximum d'informations1. Ce travail a été très intéressant et nous a permis de

nous familiariser avec des concepts scientifiques, comme par exemple mieux

comprendre la différence entre algues et ulves ou encore apprendre qu'il existe

environ 700 espèces d'algues en Bretagne. En faisant des recherches sur Internet,

nous avons vu que la question des algues en Bretagne tournait principalement

autour des phénomènes des marées vertes et que très peu de sites Internet étaient

dédis aux algues alimentaires.

C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de concentrer notre attention sur les

possibilités de valorisations des algues vertes, ainsi que l’image des algues dans

l’imaginaire collectif, qui se résume principalement à la pollution.

Le rôle central du questionnaire dans l'orientation de

notre action

Mais avant d’aller plus loin dans notre démarche, il nous est apparu comme

essentiel de recueillir l’avis des habitants sur la question des algues. Nous avons

donc réalisé un questionnaire à destination en premier lieu des étudiants bretons2.

Maud et Elodie avaient réalisé un questionnaire similaire l’an dernier, qui

s’adressait avant tout aux personnes habitant sur le littoral breton. Nous avons

souhaité rassembler un maximum de réponses de toute la Bretagne. Le public cible

était les étudiants, car nous savions déjà que nous souhaitions mettre en œuvre des

actions s’adressant avant tout aux étudiants, en tant que futurs acteurs de la vie

politique, économique et sociale. Les questions étaient variées, portant à la fois sur

la vision des algues, les potentiels de valorisation et la consommation alimentaire3.

Nous voulions aussi que ce questionnaire nous oriente quant à la démarche à

adopter pour toucher le plus de personnes lors de nos événements. Nous avons

donc posé des questions concernant le « meilleur » événement à réaliser, soit celui

qui ferait déplacer et intéresserait le plus de personnes.

1 Annexe 1 2 Les étudiants sondés venaient des écoles suivantes : Rennes : IEP, Agrocampus, IGR, ESC, INSA, Rennes 1, IUT Brest : FBS, Telecom Bretagne Lorient : UBS, ENSIBS, IUT Vannes : ICAM Pontivy : IUT Nantes : SciencesCom, ISEG Angers : ESAIP 3 Annexe 2

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Ce questionnaire a remporté un succès considérable et a été une vraie base de

travail. Nous pouvons le considérer comme plutôt représentatif puisque 190

personnes ont répondu. L’essentiel des réponses a été collecté entre le 16 et le 24

décembre 2013.

Les grands points qui sont ressortis du sondage sont les suivants :

Il y a clairement deux façons de percevoir les algues : 27% des personnes

interrogées considèrent l'algue comme une ressource et 30% comme une

pollution

Par rapport à la valorisation des algues, 49% considèrent que cette question

est méconnue et 44% qu'elle est insuffisamment mise en avant.

Parmi les utilisations connues, on trouve tout d'abord la cosmétique et

l'alimentation humaine (24% chacun), suivies de la pharmacie (22%) et de

l'énergie (16%).

A l'affirmation : « La filière algue peut être une filière du futur », 23% des

personnes sont sans avis. Cela témoigne d'une méconnaissance de ce sujet

et d'un manque d'informations.

47% des sondés ne consomment jamais d'algues, principalement parce qu'ils

ne savent pas comment les consommer (40% d'entre eux) et n'en ont pas

envie (30%). On retrouve ici le manque d'informations et la mauvaise image

véhiculée par un produit qui concentrerait des algues.

75% des personnes se déclarent intéressés pour en apprendre davantage sur

la question, dont 43% grâce à une conférence-débat, 60% par une visite

d'entreprise travaillant à base d'algues et 67% par une dégustation.

84% des personnes se déclarent sensibles au phénomène des marées vertes

en Bretagne, en l'associant principalement à l'agriculture intensive.

Les résultats de ce sondage nous ont permis d’orienter notre action. Nous avons

donc décidé de mettre en avant les moyens qui peuvent faire de l'algue verte une

ressource en présentant les manières de valoriser l'algue. En offrant une

information et en essayant de changer la vision sur l'algue verte, il nous semblait

important de montrer en quoi une filière algue peut être créatrice d'activité,

d'innovation et d'emplois en Bretagne.

Pour ce faire, nous avons choisi trois axes :

organiser la visite d'une entreprise exploitant l'algue

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mettre en place une conférence-débat rassemblant des spécialistes du

domaine

accompagner ces deux événements d'un buffet réalisé entièrement avec des

produits à base d'algue afin de sensibiliser les gens à la cuisine à la base

d'algues.

Il est important de rappeler qu'à ce stade de notre travail, nous pensions avancer

sur la question de la valorisation des algues vertes et uniquement des algues

vertes.

Or cette vision a bien évolué puisque nous nous sommes rapidement rendu compte

qu'il serait certainement plus bénéfique d'ouvrir le débat sur la question de la

valorisation des algues en général.

Avancées et aboutissement vers le thème final

Un évènement centré sur la valorisation alimentaire ?

Suite aux résultats de ce questionnaire, il nous semblait tout d'abord judicieux

d’axer notre réflexion sur l'aspect de la valorisation alimentaire des algues vertes,

et notamment la consommation humaine, qui est une activité à forte valeur

ajoutée et plutôt méconnue. Réconcilier les Français et particulièrement les

Bretons avec les algues vertes à travers la découverte de nouvelles saveurs nous

semblait intéressant. D'autre part, peut-être qu'avec un effet de ricochet, les gens

seraient ensuite plus ouverts et plus curieux à l'égard des autres possibilités de

valorisation des algues vertes...

Nous avons donc voulu en savoir plus, notamment comprendre les différents

points de blocage, tant du côté des citoyens (pourquoi n'y a-t-il pas plus de

consommation d'algues), que des restaurateurs (pourquoi proposer ou ne pas

proposer de menus à base d'algues) et des entreprises et producteurs (quelles

difficultés, quelles règlementations ?) 14 kilos d'algues sont consommés par an

en Corée, 7 au Japon et un chiffre quasi-nul en France alors que les côtes

bretonnes rassemblent environ 70 espèces d’algues comestibles, pourquoi ?

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Une meilleure compréhension et une nouvelle approche

grâce aux entretiens

Nous avons contacté des acteurs et des organisations impliqués dans la valorisation

des algues afin de confirmer ou infirmer notre projet. Parmi les acteurs que nous

avons rencontrés, plusieurs ont été essentiels dans l'avancée de notre travail (Cf.

schéma ci-dessous).

Nous sommes ainsi entrés en contact avec4 :

Des industriels/transformateurs

Christine Le Tennier, PDG de Globe Export, Présidente de la Chambre

syndicale des algues et des végétaux marins

4 Liste non exhaustive.

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Hervé Balusson, PDG d’Olmix : alimentation animale

Marc Boudalil, responsable FAVINI France : production de papier à

base d'algues

Rémy Lucas, gérant de la société Algopack : substitut au plastique à

base d’algues

Des récoltants

André Berthou, conchyliculteur et président du Syndicat des

Récoltants Professionnels d'Algues de Rive de Bretagne

Jean-François Arbona, co-gérant de C-Weed, algoculteur

Des acteurs publics

Thierry Burlot, Vice-président de la Région Bretagne, en charge de

l'aménagement du territoire et de l'environnement

Pierre Karleskind, Vice-président Région Bretagne, chargé de l’Europe,

de la Mer et du Littoral

Hervé Thomas, Directeur de la Délégation de la Mer et du Littoral du

Finistère (Préfecture)

Chantal Deschamps, du cluster Produits de la Mer, Nutrition, Santé

Enora Keromnes, Chargée de l'aquaculture et de la valorisation des

métiers (Région Bretagne Direction de la mer, du développement

maritime et du littoral)

Des scientifiques

Didier Gasquel, Responsable du pôle de recherche halieutique

d’Agrocampus Ouest

Marie Lesueur, chercheuse au pôle halieutique

Hélène Marfaing, du Centre d'Études et de Valorisation des Algues

Monique Ras, chef de projet Idealg

Des membres d’associations

Jean-Claude Pierre, fondateur d’Eaux et Rivières de Bretagne, de Nature et

Culture, et du Réseau Cohérence

Béatrice Feltmann, directrice du cluster Eco-Origin

Régine Quéva, association « La Consoeurerie des Croqueuses d’Algues »

Des professionnels de la communication

Gaël Desgrées du Loû, directeur d’une agence de communication

Julien Dézécot, rédacteur en chef du magazine « Bretagne Durable »

Journalistes de France 3 Bretagne, du site Terri(s)toires, du magazine

WeDemain

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Au départ, nous avons contacté principalement des industriels et des producteurs

d'algues. Un problème important a été soulevé : la biomasse n'est pas assez

importante en Bretagne. Pour produire, il est nécessaire d'importer la majorité

des algues utilisées ! Tout d’abord, les algues sont consommées dans de très

nombreux pays (75% du chiffre d’affaires de l’entreprise « Globe Export » est

réalisé par les ventes à l’étranger). De plus, la consommation se développe en

France, en particulier dans la haute gastronomie.

Par ailleurs, la filière fait face à des problèmes concernant la législation (seules 14

algues alimentaires sont autorisées à la vente) ainsi que l'image souvent négative

des algues. Un point important à rappeler est que les algues alimentaires sont

majoritairement des algues brunes et des wakamés.

Dépasser la controverse des algues vertes

Il est apparu au fil des rencontres et des entretiens que la question de la

valorisation alimentaire et de la valorisation en générale ne touche pas seulement

les algues vertes mais toutes les algues en général. Les algues vertes concentrent

tous les affects et nous avions envie d'aller au-delà de cette controverse pour

présenter simplement, suite à nos découvertes, un état des lieux en matière de

valorisation des algues sans tomber dans des débats vains.

Nous avons aussi participé au Carrefour des gestions locales de l'eau de Rennes du

29 janvier 2014 et jusqu'à quelques semaines avant notre conférence, nous avons

poursuivi les rencontres.

Au fur et à mesure de notre avancée, nous nous sommes rendu compte à quel point

ce sujet était passionnant mais aussi ardu et sensible.

Les algues bretonnes, un potentiel d’utilisations considérable

Nous avons découvert de grandes potentialités de valorisation que nous ne

connaissions pas et qu'il nous semblait nécessaire de partager aux citoyens, et en

particulier les étudiants bretons.

Liste (non exhaustive) des valorisations des algues :

Alimentation humaine

Peinture, revêtements

Compléments alimentaires pour animaux en substitut aux antibiotiques

papier

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Cosmétique

Substitut au plastique

Méthanisation

Biocarburants

Trois secteurs principaux utilisent les algues : l’industrie agro-alimentaire (colloïdes

: gélifiants, émulsifiants), l’alimentation humaine, et la chimie fine : cosmétiques,

pharmacie, compléments alimentaires. Le chiffre d’affaire des trois secteurs

cumulés représente 5 milliards d’euros pour l’année 2008. La chimie fine récolte

elle 86% du pactole avec un CA de 4,3 milliard d’euros. Pour donner une autre

échelle de valeur, le prix à la tonne des algues utilisées comme colloïdes ou dans

l’alimentation humaine tourne autour de 50 euros. Pour la chimie on atteint les 500

euros la tonne.

Aujourd'hui, le secteur de l'algue s'appuie principalement sur une trentaine de

navires. Lanildut (Finistère) est le premier port goémonier d'Europe, et

l'exploitation des laminaires représente près de 500 emplois, directs et induits.

Des idées à l'aboutissement

Dès lors, nous avons eu plusieurs idées toujours dans l'optique de faire évoluer les

mentalités par rapport à l'algue, trop souvent amalgamée à l'algue verte. Les

personnes que nous voulions sensibiliser étaient en premier lieu des étudiants, en

tant que futurs acteurs et consommateurs de demain.

Des ateliers de cuisine à base d’algues ? Une matinale ?

Nous avons tout d'abord eu l'idée d'organiser des ateliers de cuisine à Science Po

Rennes et à Agrocampus Ouest, menés par Christine Le Tennier et Régine Quéva,

mais leur agenda ne le permettait pas. Nous avons aussi envisagé l'organisation

d'une matinale à Science Po avec Christine Le Tennier, mais après s’être renseigné,

cette proposition ne correspondait pas avec le format d'une matinale.

Une « Semaine de l’Algue » ?

Rapidement après avoir recueilli les résultats du questionnaire, l'idée d'une «

Semaine de l'Algue » a émergé. Nous avions comme prévision de réaliser sur une

semaine une série d'événements consacrés aux algues. Notre vision était que

chaque jour un événement soit organisé, réparti entre nos deux écoles, Sciences Po

et Agrocampus Ouest : la projection d'un film documentaire le premier jour,

Page 15: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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ensuite une visite d'entreprise, une conférence-débat le troisième jour et enfin

un salon : « L'Algue à travers les cultures » le dernier jour. Ce salon aurait

présenté diverses photographies des algues et de leur utilisation à travers le

monde et les peuples7 avec quelques ateliers comme par exemple un atelier

cosmétique offrant la possibilité de tester des cosmétiques. Malheureusement il

nous a été impossible d'obtenir le documentaire recherché et pour des contraintes

d'agenda nous avons dû revoir notre organisation et annuler cette semaine de

l'Algue.

« Les Journées de l’Algue »

C'est ainsi que le projet des « Journées de l'Algue » a émergé, avec la retenue de

trois événements : deux conférences débats et une visite d'entreprise. La visite

d'entreprise n'a pas pu avoir lieu la même semaine que les deux conférences-

débats pour des questions d’organisation. Nous souhaitions organiser ces

événements sur nos deux écoles pour toucher un maximum de personnes. Nous

avons donc organisé une première conférence débat le mercredi 12 mars à

Agrocampus Ouest axée davantage sur la valorisation alimentaire, intitulée : « La

filière algue en Bretagne : une alternative pour une alimentation durable? »

rassemblant producteurs, récoltants et scientifiques. Le lendemain, c'est à Science

Po Rennes que s'est tenue la seconde conférence-débat : « Les algues en Bretagne :

Quels problèmes, quelles opportunités ? » avec des industriels, des responsables

politiques et scientifiques.

Ces conférences seront présentées de manière plus détaillée dans la suite de ce

dossier.

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Lancement des opérations

Les évènements

La visite du site industriel d’Olmix

Présentation de l’entreprise

La visite s’est déroulée le 20 février 2013 à Bréhan, site historique de l’entreprise

Olmix. Créée en 1995, le groupe Olmix est présent en Bretagne, en Asie, en

Turquie, en Afrique et en Amérique du Sud, avec 13 filiales. Les produits de la

société concernent essentiellement la nutrition et la santé animale et végétale. Le

groupe commercialise également des produits pour la cosmétique et les matériaux.

Olmix emploie 250 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros

en 2013, dont 80 % à l’exportation.

Sur le secteur de l'alimentation animale à base d'algues, Olmix est leader en Europe

et son chiffre d'affaires, suivant ses exportations, ne cesse d'augmenter. L'enjeu

est aussi environnemental, et c'est ce sur quoi la communication de l'entreprise

insiste : proposer des aliments à base d'algues évite aux éleveurs et aviculteurs

l'utilisation de tourteaux de maïs importés d'Amérique latine (et qui coûtent chers

à la balance commerciale française) ou, le cas échéant si elles sont autorisées, des

farines animales, actuellement interdites dans l'Union Européenne.

Objectifs de la visite

L'objectif de la visite était multiple :

faire comprendre aux étudiants la richesse que sont les algues en Bretagne,

et les enjeux en termes de développement durable et d’emploi qu’elles

représentent : la filière algue pourrait devenir un des fleurons de l’industrie

bretonne au rayonnement international

en leur montrant un panel d’utilisations possibles des algues dans l’industrie

donner aux étudiants la possibilité de visiter un site de production industriel

et de trouver un éventuel terrain de stage ou d’emploi

Page 17: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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Organisation et mobilisation des étudiants

Nous avons réussi à mobiliser une centaine d’étudiants, venant d’écoles variées :

l’Ecole des Métiers de l’Environnement (presque la moitié des visiteurs),

Agrocampus (18%), l’IGR (12%), Rennes 2 (fac de géographie, 9%), l’INSA (6%), l’IEP

(3%), l’ESC, et enfin l’UCO d’Angers. D’autres écoles étaient très intéressées (ICAM

de Vannes, ECAM de Rennes) mais les étudiants n’ont pu venir pour cause de cours.

Nous nous sommes chargés de la location d’un bus et le coût du transport a été

financé par Olmix. Un deuxième bus a été loué par l’EME pour ses étudiants. Nous

avons préparé en amont la visite avec Aurélie Garel, responsable communication

d’Olmix.

Déroulement de la visite

Pour la visite, les étudiants ont revêtu une tenue de protection hygiénique et par

groupe de vingt environ, ont suivis les employés conférenciers. Nous avons fait en

quarante minutes le tour des installations, du séchage à la réduction des algues en

passant par le mélange avec les minéraux et les oligo-éléments. Des étapes de la

visite ont davantage mobilisé l'attention, comme la dégustation des produits

alimentaires pour les animaux, évidemment comestibles pour un être humain mais

un peu fades.

L'une des interventions les plus intéressantes était celle des scientifiques et

chercheurs employés par Olmix, qui se consacrent à plein temps à l'amélioration de

la composition des recettes et à la recherche de nouvelles utilisations des algues. Si

la voie des carburants a été pour l'instant abandonnée par l'entreprise, elle est de

plus en plus intéressée par l'alimentation humaine. Nous avons pu voir le

laboratoire, où travaillaient quelques personnes sur des échantillons d'algues

soumises à différentes conditions de transformation ou de stockage. Les

intervenants ont expliqué les processus de fabrication des produits, le rôle de

chacun, les interactions chimiques et les apports nutritifs, l'enjeu d'une recherche

exigeante et innovante pour rester à la pointe de la technologie et être compétitif

sur le marché, notamment face aux pays émergents riches d'une tradition d'usage

des algues.

La visite a été instructive et a donné la possibilité de voir les salariés à chaque

étape de la fabrication. Cependant, le bruit des machines ne permettait pas

d'entendre dans de bonnes conditions les explications. Mais de plus longs exposés

Page 18: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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ont été proposés par la directrice de la recherche, parfois très techniques, à la suite

de la visite.

Le tout s'est conclu par un discours enflammé d'Hervé Ballusson enjoignant les

étudiants convaincus à raconter ce qu'ils avaient vu et à participer à une action de

mobilisation pour promouvoir les algues au service de l'économie régionale.

L'appel à « évangéliser la Bretagne » a été entendu, en a amusé certains mais a

beaucoup fait réfléchir. Cette sympathique après-midi s'est fini autour d'un

abondant buffet, favorisant un échange décontracté entre les étudiants qui

n'avaient pu poser toutes leurs questions pendant la visite, et personnalisé,

puisqu'ils pouvaient aller voir la personne effectuant une profession qu'eux-mêmes

pourraient exercer plus tard. Par exemple, les étudiants de l'INSA discutaient avec

des chercheurs, et d'autres de Sciences-Po avec le responsable de la

communication, Gaël Degrées du Lou. Hervé Ballusson lui-même est resté avec le

personnel et les étudiants. Le buffet, autour de sashimis, de sushis aux algues,

d'une délicieuse soupe aux champignons et aux algues, a remporté un vif succès.

Les conférences

Le programme des conférences est accessible ici et en annexe 3.

La conférence à Agrocampus : les algues dans l’alimentation

humaine

La conférence a débuté par une présentation du projet et un exposé des enjeux par

Nastasia en tant qu'étudiante de l'Agrocampus et instigatrice infatigable de cet

événement à l'Agrocampus. Un chercheur du pôle halieutique de l'établissement a

présenté une étude très détaillée sur la situation mondiale de production et de

commercialisation des algues, et sur les pratiques de consommation, tant en France

qu'à l'étranger.

Ensuite, chacun des invités a répondu à nos questions. La synergie des témoignages

entre les professions a très bien fonctionné et le tout était assez dynamique,

d'autant que Christine Le Tennier a donné le ton en s'emportant contre

« l'apathie » des pouvoirs publics à l'égard de la filière algues, dont la valorisation a

perdu beaucoup d'années par manque d'ambition et dont les choix de soutien ne

sont pas à ses yeux pertinents, car pas du tout orientées sur de la production à

haute valeur ajoutée. Les questions ont été nombreuses et pertinentes à l'égard

Page 19: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

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des invités, puisqu'elles interrogeaient les difficultés du secteur, la réglementation

et aussi les différents moyens de faire entendre la filière alimentaire.

La conférence-débat s’est conclue autour du buffet à base d’algues que nous avions

préparé avec d’autres étudiants5 et l’équipe d’Open Odyssey. Les convives ont pu

découvrir des tartares et rillettes de poisson aux algues (venant de l’entreprise de

Christine Le Tennier), mais aussi du caramel au beurre salé, du lemon curd et de la

confiture aux algues. Sans oublier la surprise des « billes de cocktail » servies dans

des verres de jus de fruits, qui éclatent dans la bouche.

La conférence à Sciences Po : révélatrice des multiples

controverses autour des algues

La deuxième conférence a été plus longue et plus mouvementée. Nous avons

rappelé l'objectif pédagogique et interactif de nos précédentes actions. Nous

avons également diffusé la vidéo que nous avons réalisée intitulée « le Zapping des

algues » (cliquez ici pour voir la vidéo) : un condensé d'extraits de reportages et

d'émissions sur les algues bretonnes. Déjà diffusé en partie à l'Agrocampus, ce

« zapping » donne un bon aperçu des différents procédés de valorisation et des

opportunités économiques en Bretagne.

Ce potentiel a été reconnu par tous les intervenants comme insuffisamment

exploité. Jacques Lescoat (géographe) est intervenu brièvement pour regretter le

manque d'appui à une filière qui pourrait vraiment symboliser une vraie force pour

le territoire, en prenant en compte les risques industriels. Le géographe a dressé

un parallèle intéressant avec l'industrie du sable, dont les dérives ont mené à des

catastrophes environnementales. La réutilisation des algues à Venise a servi de

point de départ à la présentation suivante, celle de l'entreprise Favini qui produit

du papier à base d’algues vertes en Italie6, que d'aucuns ont trouvé trop proche

de la promotion d'entreprise. Hervé Ballusson a livré une véritable tirade sur le fait

que les algues puissent participer à nourrir une humanité croissante et de plus en

plus avide en viande, en insistant davantage sur la prospective des capacités à

l'exportation que sur les bénéfices apportés par son industrie au territoire. Les

5 De l’IGR (que nous avons connus par Open Odyssey), de Supinfo et d’Agrocampus (réseau personnel) 6 Le papier en question a été créé à la demande de la Ville de Venise, car la baie était envahie par les ulves, les mêmes algues vertes qui envahissent les côtes bretonnes. La municipalité est à ce jour débarrassée de ces algues, car elle a mis en œuvre une lutte efficace contre l’utilisation excessive des nitrates. Désormais, la société Favini transforme en papier non plus des algues vénitiennes, mais bretonnes. A noter que le papier à base d’algues représente une infime part du chiffre d’affaires de l’entreprise. Celle-ci produit également du papier à base d’autres « déchets » comme les pelures de fruits et légumes et les coquilles d’arachides.

Page 20: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

20

intervenants se sont adaptés au public de l'établissement Sciences-Po, même si la

salle, un peu moins remplie que la veille avec environ 90 personnes, était loin d'être

composée uniquement d'étudiants de l’IEP.

Le débat a été marqué par l'intervention exhaustive d'une militante d'Eaux et

Rivières, qui a dit regretter le manque de représentations de personnes opposées à

l'exploitation des algues vertes. Celle-ci ne pouvait selon la militante pas être

compatible avec un tournant vers une agriculture plus durable, moins dispendieuse

en engrais et pesticides azotés, et donc avec la diminution du taux de nitrates dans

les eaux, reconnue comme grande responsable des marées vertes dans les baies

bretonnes. A cause de la longueur de la conférence (un peu plus de deux heures), la

session des questions s'est trouvée raccourcie par rapport à la veille. En conclusion,

nous avons essayé de faire entendre nos propositions à savoir : que le dialogue

constructif puisse avoir lieu entre les différents acteurs de la filière, et que des

actions de sensibilisation des citoyens à cette question soient entreprises.

Au total, les conférences (en particulier celle de Sciences Po) ont confirmé les

controverses que nous avons découvertes durant notre projet. Derrière le débat

autour des algues vertes se cachent de multiples polémiques entre les

différents acteurs de la filière, comme le résume le schéma ci-dessous.

Page 21: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

21

Tout d’abord, nous avons découvert que les militants écologistes ne portaient pas

le même discours. Si certains sont catégoriquement opposés à la valorisation des

algues vertes, d’autres ne le sont seulement si cela détourne la puissance publique

des plans de lutte contre les marées vertes.

Concernant les algues en général, on dégage plusieurs polémiques.

D’une part, les exploitants demandent aux pouvoirs publics :

Davantage d’autorisations pour exploiter certaines zones littorales

(ramassage/culture). Mais on constate un conflit d’usage avec les autres

activités du littoral, à savoir la pêche et la navigation de plaisance.

Autoriser plus d’espèces d’algues à la culture et au ramassage. Notamment

les algues à fort valeur ajoutée

Il existe également un conflit entre une partie des exploitants/récoltants face au

cluster Produit de la Mer Nutrition Santé, le Centre d’Etudes et de Valorisation des

Algues et le projet Idealg. Ceux-ci, supposés soutenir les professionnels des algues,

n’ont pas la même vision stratégique que ces derniers. Le cluster et les centres de

recherche proposent de développer la culture des laminaires. Or, cette algue est

une des plus abondantes en Bretagne, ce qui fait dire à des exploitants qu’il s’agit

d’une aberration. A court terme, cela peut paraître insensé : puisqu’il faut importer

la plupart des algues pour répondre à une demande croissante, pourquoi ne pas

cultiver les dites-algues en quantité insuffisante en Bretagne ? Mais à long terme, la

stratégie portée par le cluster et les scientifiques peut se comprendre : elle repose

sur l’hypothèse que d’ici quelques années, les eaux des pays asiatiques, grands

consommateurs d’algues, et avant tout, de laminaire, seront tellement polluées

que les Asiatiques devront importer de la matière première de qualité. A savoir de

Bretagne (qui reconnue comme ayant une qualité d’eau exceptionnelle). De plus,

les laminaires ne sont pas des espèces invasives, contrairement à d’autres espèces

qui le sont potentiellement : il faudrait que davantage de recherches soient

menées sur les conséquences possibles de la culture des espèces d’algues

importées notamment sur les écosystèmes marins.

Par ailleurs, le rôle du CEVA est remis en cause par nombre de récoltants et de

transformateurs, mais nous ne nous aventurerons pas sur ce terrain extrêmement

glissant.

Page 22: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

22

La campagne de communication

Notre stratégie de communication peut se résumer ainsi : créer plusieurs occasions

de communiquer au sujet des conférences-débats via un ou des événements

préalables aux conférences, et générer ainsi un effet « boule de neige », pour faire

« monter la couverture médiatique » au sens large (médias, réseaux).

Une fois notre stratégie de communication explicitée, nous en analyserons les

résultats et les perspectives éventuelles.

Stratégie de communication

La première possibilité de communication fut la diffusion de notre questionnaire

sur le réseau social Facebook, auprès des étudiants de l’IEP, ainsi que via l’ENT

d’Agrocampus Ouest. D’une pierre deux coups, nous avons annoncé par la même

occasion la tenue de deux conférences-débats en mars, afin d’éveiller l’attention

des étudiants.

Mais l’événement clé qui a permis à notre projet de « décoller » en termes de

couverture et de relais médiatiques a été la visite de l’entreprise Olmix le 20

février. La portée de cette journée en matière de communication fut multiple.

D’une part, nous avons pu ainsi inviter directement la centaine d’étudiants présents

à assister aux conférences ; nous leur avons distribué des flyers des conférences,

pour qu’ils les diffusent dans leurs écoles. D’autre part, cette journée a vu le

lancement du relais de notre initiative par les médias, avec une interview à TébéSud

(la télévision locale du Morbihan) et deux articles de Ouest-France.

Trois éléments sont à analyser dans notre stratégie de communication :

- La chronologie de la couverture médiatique

- Les supports de communication que nous avons réalisés

- Le relai par les médias officiels

Page 23: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

23

Des actions de communication menées sur le long terme

Notre campagne de communication

16-19 décembre : diffusion du

questionnaire via Facebook (FB) et

mailing -> annonce de la tenue de 2

conférences-débats en mars

11 février :

- création de l’événement FB

« visite Olmix »

- invitation à la visite d’Olmix aux

groupes Facebook des 1ère, 2e et

4e années de l’IEP

17 février : relance de l’invitation à la

visite sur le groupe FB des 4e années de

l’IEP

18 février : 1er communiqué de presse

19 février :

- invitation à la visite d’Olmix au

groupe Facebook « BZH Sciences

Po Rennes »

- à la Une de L’hebdo du cloître

pour annoncer les conférences

20 février : invitation orale aux 100

étudiants présents à la visite d’Olmix à

venir aux 2 conférences-débats

27 février : création de la page FB « Les

Journées de l’Algue » et des 2

Relai par les médias

20 février :

- interview pour « TébéSud », la

télévision locale du Morbihan,

diffusée le soir

- article Ouest-France sur la visite

22 février : 2e article Ouest-France

Page 24: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

24

« événements FB » invitant aux

conférences-débats

5 mars :

- 2e communiqué de presse

- invitation aux conférences sur

les groupes FB des 1ère, 2e et 4e

années de l’IEP (avec teaser)

6 mars : invitation aux conférences sur

le groupe FB du groupe BZH (avec

teaser)

9-10 mars : mailing d’invitations (à tous

nos réseaux)

10 mars : à la Une de L’Hebdo du

Cloître

11 mars :

- relance de l’invitation aux

conférences sur les groupes FB

des promos de l’IEP (1A, 2A, 4A)

- invitation sur le site de l’IEP

11 mars :

- article dans WEDEMAIN

- article interview sur le site

Terri(s)toires

12 mars :

- interview France 3 Bretagne

(journal 12-13)

- Page FB de l’université Rennes 1

: brève invitant aux conférences

Page 25: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

25

Supports de communication à notre initiative

Communication Web

Facebook

Notre équipe a été particulièrement active sur le réseau social Facebook. Nous

avons créé :

Un « événement » invitant les internautes à s’inscrire à la visite d’Olmix, avec

des informations sur notre démarche, ainsi que les articles/vidéos produites

par la presse. Lien : cliquer ici

Une « page » dédiée aux Journées de l’Algue où nous expliquions notre

démarche, annoncions les différents événements (conférences) et relayons

les articles de presse, les interviews télévisées. Fin avril, la page comptait 44

« fans ». Lien : cliquer ici

Un événement invitant les internautes à s’inscrire à la conférence-débat à

Agrocampus. Lien : cliquer ici

Un événement invitant les internautes à s’inscrire à la conférence-débat à

Sciences Po. Lien : cliquer ici

Nous avons « posté » de nombreuses invitations à nos événements sur les groupes

FB des promotions de l’IEP, ainsi que du groupe « BZH Sciences Po Rennes », qui

réunit les étudiants ou anciens élèves de l’IEP « bretonophiles ».

Communiqués de presse

Samuel Tiercelin nous a mis en relation avec Gaël Desgrées du Loû, directeur d’une

agence de communication (DL Médias), prestataire d’Olmix. M. Desgrées du Loû

nous a appris à rédiger un communiqué de presse, ses conseils ont été

enrichissants.

Les communiqués ont ensuite été diffusés aux contacts journalistes d’Open

Odyssey et de DL Médias via l’agence de communication « La Septième Vaque » qui

est un des partenaires d’Open Odyssey7.

Relais par les universités

Nos événements ont été relayés par l’IEP (L’Hebdo du cloître, site internet),

Agrocampus (ENT), l’UEB (site) et Rennes 1 (page Facebook).

7 Annexe 4

Page 26: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

26

Boîte-mails dédiée

Notre équipe s’est dotée d’une boite mail dédiée aux « Journées de l’algue »,

depuis laquelle nous envoyions l’essentiel des mails. Cela a permis de faciliter les

échanges, d’avoir une identité claire et définie en tant que l’équipe des journées de

l’algue, plutôt que de devoir signer de nos 4 noms à chaque mail.

Création de supports numériques

Le Teaser

Très tôt, notre « quatuor » a imaginé de réaliser une petite vidéo à destination des

étudiants, qui aborderait la question des algues de manière décomplexée, ludique

et dynamique. Nous voulions donner envie aux étudiants de s’intéresser au débat,

en leur montrant les perspectives qu’offrent les algues en matière de

développement durable, d’emploi et d’activité. Nous avons fait appel à un étudiant

de SciencesCom (Nantes) rencontré par Samuel Tiercelin lors d’un projet antérieur.

Ce fut l’occasion pour nous de découvrir comment monter un scénario et le rendre

attractif en termes marketing. (Cliquer ici pour voir la vidéo)

Vidéo « Le zapping des algues »

Pour introduire les 2 conférences, nous avons souhaité réaliser une vidéo qui

présente tous les modes de valorisations possibles des algues en Bretagne. Notre

« quatuor » a reçu quelques conseils de Thierry Gainié, producteur, que connaissait

Open Odyssey via Olmix. Nous avons fait la promotion de ce « zapping » sur tous

nos supports de communication : communiqués de presse, invitations mails,

Facebook… (Cliquer ici pour voir la vidéo)

Flyers, affiches et invitations papier

Nous avons réalisé des affiches8 (cliquer ici), des flyers9 (cliquer ici), ainsi que des

invitations papier10. Le design a été conçu par une autre étudiante de SciencesCom.

Les invitations ont été imprimées sur du papier écologique, contenant entre 30 et

80% d’algues vertes. Ce papier a été inventé par la société Favini qui est la seule

entreprise à le produire. Il est commercialisé entre autres par la société Cloître

Imprimeur (35), à qui nous avons fait appel pour l’impression des invitations.

8 Voir également en annexe 5 9 Voir également en annexe 6 10 Annexe 3

Page 27: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

27

Relais par les médias ou autres structures

Le 20 février, jour de la visite d’Olmix, a connu une forte couverture médiatique.

Une journaliste de la télévision TébéSud est venue sur le site interviewer Amandine

et un étudiant participant à la visite (vidéo de l’interview).

Un article a été publié dans Ouest-France le jour-même, suivi d’un deuxième le 22

février.

Nous avons eu la chance de voir notre projet relayé les 11 et 12 mars par France 3

Bretagne, dans une interview au journal du 12h-13h (vidéo de l’interview), le

magazine WeDemain11 (cliquez ici pour consulter l’article) et le site Terri(s)toires12

(cliquez ici pour consulter l’article).

Après le 12 mars, il n’y eut en revanche pas de relais par les médias officiels.

Cependant, une vidéo résumant la conférence à Sciences Po a été réalisée par

Open Odyssey et publiée sur son site et sa page Facebook (cliquez ici pour voir la

vidéo).

Quelle efficacité ?

Communication Web

Bien que nous ayons été très présents sur le réseau social Facebook, force est de

constater que ce n’est pas à ce biais que nous devons le succès de nos trois

événements en terme d’audience. Si 200 étudiants de 4e année de l’IEP ont eu

accès à notre questionnaire (via Facebook et par mail), seulement une quinzaine y a

répondu. On peut l’expliquer du fait que les messages publiés sur le groupe des

promotions de l’IEP sont extrêmement nombreux et variés : quatre par jour en

moyenne, concernant des événements, des demandes d’informations sur les

examens, les cours, des annonces diverses... Les étudiants sont souvent noyés sous

les informations, et ne prennent pas la peine de lire l’intégralité des messages

publiés. Par ailleurs, si 99 personnes étaient invitées via Facebook à la visite

d’Olmix, seulement 14 ont répondu qu’elles seraient présentes. Alors que le jour J,

ce sont cent étudiants qui ont visité le site industriel de l’entreprise. A noter que

sur les cent étudiants, seulement quatre venaient de Sciences Po.

11 Voir également en annexe 7 12 Annexe 7

Page 28: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

28

Au total, beaucoup de temps et d’énergie ont été consacrés à la communication en

direction des étudiants de l’IEP, pour très peu de participants aux événements.

La question est alors de comprendre :

pourquoi nos événements ont-ils rencontré peu de succès auprès des

étudiants de l’IEP

quels ont été les réseaux qui ont permis de mobiliser autant d’étudiants lors

de la visite et des conférences.

La force d’un réseau diversifié et étendu

Si l’on se réfère au schéma ci-dessus, on distingue 4 sources majeures de « mise en

réseau » :

l’IEP

Agrocampus

Open Odyssey

Page 29: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

29

le réseau CCI

Le réseau « Sciences Po » a essentiellement consisté à l’envoi de mails et de

messages FB aux étudiants, ce qui ne s’est pas révélé fructueux. En revanche, la

communication a été efficace quand elle s’est effectuée sur la base de relations

personnelles :

Beaucoup d’étudiants sont venus aux événements car ils avaient travaillé

avec Samuel Tiercelin et son équipe lors d’autres projets (dont deux en lien

avec les algues)

La moitié des étudiants venus à la visite provenait de l’Ecole des Métiers de

l’Environnement : les responsables de l’établissement ont été contactés par

Loïc Evain de la CCI de Rennes, ancien maître de stage d’une d’entre nous

Des étudiants de Rennes 1 se sont mobilisés car Jean Ollivro est leur

professeur de géographie

A Agrocampus, Nastasia Keurmeur a travaillé de concert avec de nombreux

enseignants, qui ont relayé l’information auprès des étudiants

On peut opter également pour une autre approche : celle du public cible. Si peu

d’étudiants de l’IEP ont participé aux événements, c’est peut-être tout simplement

parce que les questions liées à l’agriculture, la biologie et l’écologie ne sont pas les

thèmes de prédilection d’un institut d’études politiques. A contrario, les algues

sont un sujet d’étude au programme des écoles telles l’EME ou Agrocampus. Elles

peuvent aussi davantage intéresser des étudiants en géographie et en économie eu

égard aux problématiques d’aménagement du territoire et des débouchés

économiques liés. A ce titre, la conférence à Agrocampus a réuni cent personnes

dont la majorité était des étudiants d’Agrocampus.

Des pistes pour poursuivre le projet

Nous avons reçu de nombreux mails suite aux trois événements. Beaucoup de

personnes souhaitaient obtenir des contacts des intervenants, des entreprises de

valorisation ou des comptes-rendus des conférences. Cela nous a donné l’idée de

créer une plateforme Web de mise en réseau des différents acteurs (actuels ou

futurs) de la filière algue.

On pourrait adosser à cette plateforme un site Internet d’information sur les

algues, à l’usage des professionnels. Il s’est avéré d’une part, que les personnes

souhaitant se professionnaliser dans le domaine manquaient d’informations. Et

d’autre part, que les professionnels même de la filière ne sont pas forcément au

courant des travaux menés par tel ou tel centre de recherche, ou par telle ou telle

Page 30: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

30

société. Enfin, un site Internet a déjà été créé par des étudiants de l’INSA, cette

fois-ci à destination du grand public. A l’heure actuelle, il n’est question sur ce site

que des algues vertes. Nous proposons d’étendre l’information à toutes les algues

de Bretagne. Enfin, il parait essentiel de faire connaître ce site, et de l’alimenter en

contenus, afin que les citoyens découvrent la formidable richesse des algues

bretonnes.

Page 31: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

31

Résultats et aboutissements

Le ressenti des intervenants

Pour davantage de dialogue entre étudiants et monde

professionnel

Les différents événements ont été salués positivement par la plupart des

intervenants, notamment pour le dialogue entretenu entre étudiants et acteurs du

monde professionnel, et entre ces derniers eux-mêmes. C’était l’une de nos

principales motivations et à ce titre nous pouvons nous estimer satisfaits du

résultat. Mathilde rappelle en effet que « l’on ne pourra pas résoudre sans

concertation et dialogues » les difficultés de développement du secteur. Comme l’a

noté dans son intervention en direct de Paris le président du Conseil Economique

Social et Environnemental Jean-Paul Delevoye lors de la conférence à Sciences-Po :

« Le numérique doit nous aider à favoriser le débat citoyen : nous sommes en

pleine métamorphose, et la conduite du changement ne peut se faire que dans le

dialogue ».

La question des algues pourrait être un bon terrain d’expérience de concertation

inédite entre la population, les pouvoirs publics et les acteurs industriels en

matière de choix économiques décisifs pour l’avenir de la région. Jacques Lescoat,

président de l'association des Géographes de Bretagne confie à cet égard : « J'ai

toujours pensé que ce qu'il fallait privilégier était la rencontre précisément entre

les jeunes et le monde du travail à travers les stages, à travers des rencontres

telles que celles que vous organisez. C'est infiniment précieux. C'est une conviction

appuyée sur 42 ans d'expérience professionnelle ». Tel est aussi l’avis de Christine

Le Tennier, PDG de Globe export : « Je trouve que la démarche est excellente car

vous êtes les futurs repreneurs des entreprises demain ou futurs salariés et le fait

de vous intégrer à ce niveau d'études dans notre activité au quotidien est très

bien ».

La mise en réseau des acteurs de la filière

M. Lescoat comme d'autres participants ont souligné comme point fort de ces

conférences la réunion de nombreux acteurs influents de la filière algues, qui a

Page 32: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

32

permis de montrer les possibilités de développement, le rôle des uns et des autres,

leurs relations et leurs échanges. La filière algue favoriserait le tissu dense et

original des PME bretonnes et en créerait de nouvelles, de même que des emplois

de service aux entreprises. L'un des axes majeurs de l'économie des territoires

aujourd’hui est d'avoir des projets spécifiques qui prennent en compte les

caractéristiques des territoires, en s'éloignant des modèles économiques et

financiers centralisateurs.

Se demander si nous voulons développer l'exploitation et la transformation des

algues, c'est in fine poser la question de savoir quel paysage, quel littoral, quel

renouvellement industriel nous souhaitons pour l’avenir. Or, quoi de plus breton

que les algues, qui après des centaines d'années d'activités goémonières, constitue

un savoir-faire et une activité historique en Bretagne, et une marque d'identité de

la région ? D'où l'importance que les habitants aient un accès à l'information sur

cette filière et puissent en discuter pour prendre l'avenir économique de leur

région à bras le corps.

A cet égard Jacques Lescoat nous a félicités. « Avoir pu mobiliser autant de profils

différents et réussir à créer un dialogue avec les étudiants ainsi qu’un véritable

débat citoyen représente déjà un grand pas en avant pour l’appropriation

territoriale de ces problématiques. […] La démarche même des Journées de

l’Algue, basée sur le dialogue social et une volonté de cohésion, a été vivement

soutenue par les intervenants. La filière prend maintenant pleine conscience de la

nécessité de créer une dynamique de territoire autour de ces enjeux,

d’impliquer les habitants dans leurs problématiques quotidiennes le plus tôt

possible. »

Pour une mobilisation des Bretons autour de la filière

algue

Pour le géographe, l’aboutissement à la fois logique et décisif de ce projet serait

justement la mobilisation des Bretons autour de la nécessité de valoriser cette

filière, autrement dit que la société civile s’empare de cette opportunité

territoriale. « La Bretagne ne s’est pas faite en un jour. Le débat social et la

vulgarisation de ces enjeux ne peut pas se terminer maintenant. Il est essentiel de

poursuivre le travail accompli par les étudiants en développant la démarche des

Journées de l’Algue jusqu’à ce qu’une vraie cohésion citoyenne soit atteinte. […] Il

est clair que tous les intérêts se rejoignent dans l’appropriation du sujet des algues

par la société civile. » Jacques Lescoat prône « une opération de pédagogie

Page 33: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

33

scientifique de grande envergure au cours de l’année prochaine » comme une

sorte de « caravane de promotion et de débats » au sujet de cette filière.

On peut dire que la dynamique a déjà été enclenchée, puisque les Journées de

l’Algue ont continué par la suite à Brest, lors d’une journée de conférence et

d’ateliers le 23 avril dernier13. Nastasia de l’équipe étudiante note elle aussi qu’

« on aurait pu continuer à débattre et je pense qu'il est important qu'une

dynamique de forums citoyens se mette en place, comme sur les énergies marines,

que la société civile prenne le relais ».

Hervé Balusson, le PDG d’Olmix, explique d’ailleurs sa participation spontanée au

projet suite à ce qu’il appelle un « blocage de mentalités dans la population

bretonne. » Ce dernier constituerait le dernier obstacle à un formidable

développement de la filière qu’il a grandement contribué à faire connaître et à

faire assimiler à la Bretagne, en tant que savoir-faire et que marque de fabrique :

« Aujourd'hui, avec les vingt ans de communication sur les algues vertes dans les

baies, il y a un tel problème figé qu'il faut réussir à le faire bouger d'une manière ou

d'une autre, et ces journées sont une façon de le faire bouger ». La mobilisation du

public a sans doute conforté cette conviction, d’autant que la communication

multiple et efficace autour des événements a permis la venue d’un grand nombre

d’auditeurs et par là-même la crédibilité de notre démarche auprès des acteurs.

Témoignages et ressentis du public

Des étudiants enthousiasmés par la visite d’Olmix

La visite d’Olmix a enthousiasmé la plupart des étudiants venant de toute la

Bretagne (Rennes, Brest, Lorient, Vannes, Pontivy) et même de plus loin (Angers).

Ceux qui n’avaient jamais visité de site industriel n’étaient pas rares, ce qui appuie

un peu plus les propos des intervenants que nous venons de citer sur l’absolue

nécessité de faire se rencontrer étudiants et entrepreneurs. Nombre d’entre eux

avaient entendu parler d’Olmix comme un exemple cité dans leurs cours ou

connaissaient déjà l’entreprise par des recherches. Pierre, étudiant à l’INSA (Institut

national de sciences appliquées) de Rennes, apprécie : « La journée était une très

bonne expérience pour découvrir une entreprise sur laquelle on avait travaillé dans

le cadre de notre monographie ».

13 Les Journées de l’Algue à Brest ont été organisées par des étudiantes de la French Business School (FBS) avec Open Odyssey.

Page 34: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

34

Un de ses camarades regrette cependant quelques défauts qui montrent que

l’entreprise ne réussit pas toujours, malgré toute sa bonne volonté, à parler

différemment et à mener une visite de manière plus appropriée devant un public

d’étudiant. Vianney, lui aussi étudiant à l’INSA, juge que « la présentation de la

scientifique était un peu trop technique voire imbuvable, mais les autres étaient

pas mal. La visite était un peu bruyante, on n'entendait pas tout ce que les

intervenants disaient et c’est dommage. » Contrairement à d’autres occasions, les

machines de production n’avaient en effet pas été arrêtées. Même si des questions

ont été évidemment posées aux ingénieurs d’Olmix quant aux projets de

l’entreprise pour la consommation humaine, certains auraient préféré que la visite

évoque davantage cette forme de valorisation et ses voies d’emprunt, au détriment

du savoir-faire d’Olmix : l’alimentation et la santé animales.

Entendre un autre point de vue que celui habituellement

relayé par les médias

Pour certains, la visite fut l’occasion d’entendre un autre son de cloche que dans les

médias, qui trop souvent biaiseraient le débat en mettant au centre la question des

algues vertes, comme l’explique Aurélia, une étudiante de quatrième année à

l’I.E.P. : « C'est vrai que dans la plupart des journaux, on va trouver des avis très

négatifs ou des informations relayées par les écologistes. C'était bien d'avoir des

contre-arguments, mais bien entendu les personnes d’Olmix sont très

engagées donc il faut peser le pour et le contre. Les écologistes disent que cela

encourage l'utilisation des pesticides et que c'est cautionner le comportement des

agriculteurs qu'ils considèrent comme malsain. C'est assez discutable car l'on sait

que les algues vertes existent aussi naturellement, même si la pollution encourage

le phénomène ».

En effet, s’il y a bien une question dont quelques dirigeants d’entreprises

travaillant les algues ne veulent plus entendre parler, c’est bien celle des marées

vertes médiatisées par la télévision et qui n’ont pour eux que trop stigmatisé

l’image de la totalité de la filière de ramassage et d’exploitation, c’est-à-dire

entretenu l'amalgame entre les problèmes sanitaires et environnementaux

causées par l’afflux d’ulves et la croissance économique de l’ensemble de la

filière algues.

Une autre étudiante de Sciences Po, Maïté, est plus réservée : « D'avoir un discours

plutôt optimiste - peut-être un peu trop - était intéressant. Mais je n’irai pas jusqu’à

déclarer vouloir évangéliser la Bretagne pour convaincre ses habitants, comme le

Page 35: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

35

fait le PDG. A mon avis, il faut plutôt informer la population sur les différentes

manières d'exploiter les algues vertes, au mieux faire de la sensibilisation,

faire de la pédagogie. Il faut peut-être écouter les gens qui s'opposent à

l'exploitation de cette filière, voir leurs arguments. »

Des interrogations encore nombreuses : quels impacts

écologiques ?

Les interrogations restent nombreuses, même chez ceux convaincus que le

développement de la filière revêt plus d’avantages que d’inconvénients, comme

Johanne, étudiante à l’Agrocampus : « J'ai vécu en Chine et à Taïwan un an et demi,

et donc tout ce qui concerne les algues dans l'alimentation humaine est un sujet

assez familier parce que là-bas, c'est au quotidien qu'on en mange. Y être m'a

convaincue des bienfaits de l'algue, et d’ailleurs je trouve que ce n’est pas mauvais,

mais c'est assez subjectif évidemment, et donc de la pertinence de créer une filière

algue en Bretagne à travers les aspects économiques, sociologiques, écologiques. »

Mais elle confie aussitôt : « Mon bémol est que l'on ne sait pas trop les

conséquences de l'intensification de l'algoculture. Pour l'instant, on utilise

majoritairement des algues sauvages. Si l'on commence à exploiter ces algues de

manière intensive, je me demande ce que ça provoquera sur l'environnement, la

biodiversité, l'équilibre de la mer ».

Sa voisine de bus Jeanne, de la même école, opine : « Si l'on augmente

l'exploitation, on va forcément avoir une culture de masse, et qui dit culture de

masse dit apport de compléments alimentaires. On ne peut pas exploiter la nature

à outrance. » Aurélia s’inquiète elle des conséquences de la récolte des algues sur

les fonds sous-marins. Force est de constater à travers quelques rapides questions

que les impacts écologiques de l’exploitation des algues, pour les étudiants,

sont souvent considérés comme aussi préoccupants que les aspects économiques,

industriels et scientifiques des algues.

Des échanges riches entre le public et les intervenants

C’était aussi, d’ailleurs, une caractéristique des débats qui ressortait des questions

posées lors des conférences. Le public n’a pas seulement répondu en nombre mais

aussi en participant à l’échange avec des questions souvent très pertinentes : les

aspects nutritifs des algues, les intérêts de l’algoculture, les conséquences d’une

marée noire sur les récoltes et les consommateurs, la question du type de produits

Page 36: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

36

à proposer et des marchés sur lesquels s’implante, la possibilité d’une opération

d’information et de communication à l’échelle de la Bretagne pour convaincre

le société civile de la richesse de la filière…

Plusieurs individus ont pu faire état de leur difficulté à trouver des algues lors de

leurs courses, en grande partie à cause du manque de valorisation des produits

dans les surfaces de vente.

Les personnes avec qui nous en avons pu en toucher un mot ont été satisfaites de

la teneur des débats ; beaucoup ont avoué avoir beaucoup appris sur les

ressources offertes par les algues. Notamment pour ce qui est du substitut au

plastique, du papier et, pas le moins évident mais souvent le plus curieux, les

opportunités culinaires. Le buffet a en cela d’éloigner définitivement toutes les

idées reçues sur la comestibilité des algues, et a offert l’occasion de découvrir un

vaste panel de produits originaux et promoteurs d’une image inédite de la

créativité bretonne.

Les questions ont été nombreuses, représentant près d’une heure de débat à

l’Agrocampus et moitié moins à l’IEP, à cause des contraintes de temps, la

conférence ayant duré trois heures en tout.

Certains, au gré de leurs convictions personnelles et de leurs a priori, ont fait part

de leur regret quant à certaines réponses qui s’apparentaient trop à des exposés

d’entreprise (comme la présentation du représentant de la papeterie), des propos

trop « ardus » ou agressifs, et du manque de porte-parole d’associations de

riverains ou d’associations écologistes. Sur ce dernier point, lors du second débat,

une membre d’Eaux et Rivières 35 n’a pas manqué de le signaler, au risque de

phagocyter la séance des questions. Nous redoutions un dialogue de sourds entre

les différentes parties, et c’est pourquoi nous avons fait en sorte de laisser la

parole davantage aux acteurs des pouvoirs publics, de l’entreprise, des organismes

d’études et de promotion, des scientifiques.

Page 37: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

37

Qu’avons-nous apporté au débat ?

« C’est un sujet kamikaze. A plusieurs reprises, on nous a dit : c’est fou ce projet, la

valorisation des algues en Bretagne est un sujet extrêmement brûlant, surtout

quand on connaît la controverse existante autour des algues vertes » témoigne

Mathilde.

La rencontre entre les différents acteurs de la « filière » algue et les étudiants a

pourtant bien eu lieu. A cet égard, notre rôle était avant tout de faire la jonction

entre les convictions :

des intervenants entre eux

des intervenants et du public.

Les conférences avaient pour principal objectif d’être une introduction

pédagogique à un sujet méconnu ou saturé de malentendus et de raccourcis

caricaturaux.

Nous avons tenté d’éviter d’être trop idéologues, mais bien de sortir de nos idées

reçues. Nous savions que nous devions parler à tous les étudiants, de quelle école

qu’ils soient, y compris ceux qui n’avaient pas d’intérêt pour le sujet, et parmi eux

les étudiants de Sciences-Po. Pour cela, nous avons joué la carte du

questionnement scientifique, technique et économique, mais aussi social,

environnemental, et également en termes de prospective territoriale dans un souci

d’évoquer concrètement des facettes de géographie appliquée. La

pluridisciplinarité, tant citée comme modèle à l’IEP, a irrigué aussi la vocation de

nos événements. D’où le rapide constat de la nécessité de mettre à profit toutes

les compétences, tous les témoignages et analyses, certains plus institutionnels,

d’autres plus gestionnaires et décisionnels, d’autres enfin plus pratiques et

personnels.

Retranscrire la complexité du débat était indispensable du fait de l’imbrication de

multiples intérêts, restrictions, volontés. Cet objectif a motivé la sortie du carcan

élimé des conséquences des algues vertes, devenu passage obligé des conférences

sur le sujet, et la multiplicité même des interventions nous a fait comprendre qu’il

n’y avait pas de meilleures manières de traduire la complexité des problématiques

en jeu. La petite filière devient alors univers.

Page 38: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

38

Conclusion

Ce projet nous a permis de beaucoup apprendre sur la question des algues

en Bretagne mais aussi, de manière plus générale, tant sur les phénomènes de

marées vertes que des perspectives d'innovation encourageantes. Cela a été

d'autant plus enrichissant que les aspects scientifiques et industriels sont des

questions sur lesquelles nous sommes moins familiers au sein de la formation

Science Po. Ce fut passionnant de croiser questions économiques, politiques,

sociales, scientifiques et environnementales.

De plus, nous avons pu rencontrer grâce à ce projet de nombreux acteurs venant de

milieux hétéroclites. Nous avons bien senti que cette question était brûlante en

Bretagne de par l'accueil qui nous a parfois été réservé par les personnes

directement touchées par les marées vertes, comme les maires de communes

littorales. Cependant, il est indéniable que la majorité des personnes que nous

avons contactées ont fait preuve d'une grande disponibilité et d'un vif intérêt pour

notre travail.

Cette expérience a également été l'occasion de nous familiariser avec les

médias et le monde de la communication. Nous avons ainsi eu l'occasion de

représenter Sciences Po Rennes lors du direct du journal télévisé de France 3

Bretagne, à Tébésud et dans de nombreux journaux papiers et sites d’information.

Plus largement, cette expérience nous a permis d’apprendre à gérer un projet de sa

genèse à son aboutissement. Nous avons ainsi appris à réaliser un questionnaire,

des interviews, rassembler et condenser des informations en provenance de

différentes sources, imaginer des conférences, de leurs thématique générale

jusqu’au conducteur final, gérer la logistique.

Le travail et la coordination d'équipe ont joué un rôle essentiel. Le partenariat

avec Agrocampus a aussi été très enrichissant, rassemblant deux visions des

choses complémentaire avec d'un côté la vision économique, politique et sociale, et

de l'autre celle plus scientifique. De plus, ce projet a été l'occasion d'organiser et

d'animer pour la première fois des conférences-débats, en présence d'acteurs

étatiques, de chefs d'entreprises, de scientifiques et de spécialistes. Autant

d'éléments utiles et nécessaires pour notre vie professionnelle future.

« Les Journées de l’Algue » nous ont aussi davantage sensibilisés aux enjeux

du territoire breton, à leurs acteurs, dans une approche soutenue par la Région

Bretagne dans une volonté d’apporter les réponses les plus adaptées aux

Page 39: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

39

préoccupations de ses habitants. L'image des algues en Bretagne est entachée

par celle dominante de l'algue verte et des conséquences néfastes que cette

dernière entraîne aux plans écologique, touristique et économique. Même si des

efforts pour lutter contre la prolifération des algues vertes sont amorcés et une

réflexion pour un nouveau modèle de développement engagée, un des problèmes

demeure la vision de l'algue qu’a la société civile dans une grande majorité. Or, un

changement de mentalité prend du temps.

Pour aller vers un modèle conciliant lutte contre les marées vertes et valorisation

des algues, un dialogue et une conciliation entre les différents acteurs sont

nécessaires. C’est ce que nous avons souhaité poursuivre à travers notre

démarche, qui s'inscrit pleinement dans le nouveau défi du développement

économique durable que les territoires doivent amorcer vers de nouvelles filières

associées à la recherche et l'innovation. L'enjeu est double : l'attractivité et la

réputation du territoire par un effet d'intégration des thématiques

environnementales et high-tech, et sur le long terme de nombreuses créations

d'emplois, ancrés sur le territoire, non délocalisables.

Le but de ce dossier a été de présenter le déroulement de travail et les

connaissances que nous avons pu en retirer, avec des éléments qui pourront servir

de base l'année prochaine à d'autres étudiants qui souhaiteraient prendre la

relève et, pourquoi pas, organiser cette fois-ci une véritable « Semaine de l'Algue

», plus complète, mais sans doute plus exigeante tant pour les organisateurs, les

participants et le public.

Un autre projet de travail pourrait être la création d’une plateforme Web de mise

en réseau des différents acteurs de la filière algue.

Enfin, deux sites Internet d’information sur les algues pourraient être créés, en

s’inspirant du site existant sur les algues vertes, mis en place par des étudiants de

l’INSA en 2013. Le premier site à l’usage des professionnels ou futurs

professionnels de la filière algue, et le deuxième en direction du grand public, afin

que celui-ci découvre le riche potentiel d’utilisations des algues.

Page 40: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

40

Annexes

Annexe 1 : Veille documentaire sur les algues alimentaires

Annexe 2 : Questionnaire

Annexe 3 : Programme des conférences

Annexe 4 : Communiqués de presse

Annexe 5 : Affiche

Annexe 6 : Flyer

Annexe 7 : Revue de presse écrite

Page 41: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Annexe 1 : Veille documentaire sur les algues alimentaires

Pourquoi les Français mangent-ils si peu d'algues ?

Le Figaro, Karine Durand, le 08/07/2012 en ligne ici

Adorées par les asiatiques, totalement boudées par les européens,

les algues alimentaires peinent à décoller en France.

Le bilan est sans équivoque: 14 kg d'algues consommées par an en Corée du Sud par habitant,

7 kg au Japon, et zéro en France malgré l'engouement grandissant pour la gastronomie asiatique.

Déjà très peu nombreuses, les entreprises de la filière sont, en plus, en déficit de matières

premières. En Bretagne, cinq algoculteurs se partagent un marché qui ne parvient pas à trouver

ses marques: «l'espace disponible sur le littoral est très convoité, explique Marc Danjon,

Directeur général adjoint du CEVA (Centre d'Etudes et de Valorisation des Algues) à l'occasion

de la conférence Invest (in) Blue, il est difficile d'obtenir des espaces pour cultiver.

Jusqu'à présent, ces espaces sont largement réservés aux huîtres et cette filière a plus de poids

que celle des algues». 20 000 hectares français sont en effet occupés par la production d'huîtres.

Pour approvisionner le marché, la filière est obligée de recourir à la cueillette, d'où des prix

souvent élevés.

Un manque d'espace réservé à l'algoculture

«La situation peut être comparable à celle des champignons des bois cueillis dans nos forêts et

aux champignons de Paris qui proviennent de l'agriculture, précise le spécialiste, une vraie

agriculture permet de diminuer les coûts». Cependant, toutes les algues ne sont pas forcément

plus chères que les légumes, c'est le cas des haricots de mer de Bretagne souvent moins onéreux

que les plus classiques haricots verts extra-fins. Avec l'assurance d'acheter un produit local

contenant deux plus de nutriments qu'un légume terrestre.

En Asie, 94% des algues sont issues de la culture alors qu'hors Asie, l'essentiel provient de la

cueillette. Si la culture d'algues, et leur marché, commencent à se développer en Angleterre et

en Allemagne, la France fait figure de mauvais élève selon le CEVA. «Au niveau industriel, il

est difficile de développer une vraie industrie seulement sur de la cueillette, ajoute Marc

Danjon, et l'administration préfère la monoculture». En bref, huîtres ou algues, il faut choisir.

Contrairement aux idées reçues, l'Europe n'a rien à envier à l'Asie en termes de diversité

d'algues alimentaires. Près d'une soixantaine d'espèces de «légumes de la mer» poussant sur nos

rivages seraient comestibles.

Page 42: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Les bienfaits méconnus des algues

LE MONDE | 20.07.2012 Par Pascale Santi

En ligne ici

Longtemps boudées par les Européens, mais consommées abondamment en

Asie, les algues semblent peu à peu séduire les Français. Les 50es journées de

l'Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN), qui se sont tenues

en juin à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), se sont intéressées à ce phénomène.

En raison de leur confusion avec les algues vertes qui polluent le littoral, ces légumes de

mer ont un problème d'image. Mais "les consommateurs français s'y intéressent de plus

en plus, et on observe un nombre croissant de restaurateurs utilisant les algues dans

leur cuisine", constate Hélène Marfaing, chef de projet agroalimentaire au Centre d'étude

et de valorisation des algues (CEVA), situé à Pleubian, dans les Côtes-d'Armor. C'est à

travers les restaurants japonais et les bars à sushis que les algues ont commencé

àséduire les gastronomes.

Sur les 15 millions de tonnes d'algues produites chaque année dans le monde, 75 % se

retrouvent dans les assiettes, principalement asiatiques, souligne le CEVA. Quelque 800

à 1 000 tonnes sont récoltées annuellement en France.

Les algues sont utilisées sous plusieurs formes. Séchées, comme le nori (présent dans

les makis), le wakamé ou encore le kombu, utilisés dans la soupe miso. Sous forme

fraîche, on consomme les filaments verts, sortes de haricots de mer, en salade

En Occident, l'industrie agroalimentaire emploie l'agar-agar, extrait d'algue rouge,

comme gélifiant dans les bonbons, la charcuterie, les gâteaux, etc., où il remplace la

gélatine. L'agar est aussi utilisé au Japon comme coupe-faim. Seules quatorze algues

alimentaires sont autorisées à la vente en France. Composée de 70 % à 90 % d'eau, soit

moins que les légumes terrestres, l'algue est appréciée des végétariens.

SOURCES DE PROTÉINES ET DE SELS MINÉRAUX

Déjà mises à l'honneur par David Servan-Schreiber, décédé en juillet 2011,

dans ses recettes anticancer, les algues, crues ou cuites, possèdent de grandes qualités

nutritionnelles. D'un apport calorique très faible (sans graisses ni calories), elles

contiennent des sels minéraux, oligoéléments et fibres - jusqu'à 87 % dans les algues

brunes -, et des protéines, surtout la spiruline. Certaines espèces en contiennent même

plus que les oeufs, recèlent davantage de calcium que le lait et présentent des taux de

vitamines élevés."L'algue peut être une alternative aux produits laitiers pour les

personnes souffrant d'excès de cholestérol, en raison de leur teneur en calcium",

explique Hélène Marfaing. "Ce n'est pas forcément un aliment miracle, mais il contribue

à couvrir les apports nutritionnels recommandés."

Page 43: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Sous forme de complément alimentaire, c'est aussi un "soutien lorsque l'on surveille son

alimentation", indique le CEVA. Les compléments alimentaires doivent

toutefois être utilisés avec précaution.

Des études épidémiologiques menées au Japon montrent qu'une consommation

régulière d'algues coïncide avec une plus faible incidence du cancer du sein, du côlon et

de la prostate. Hélène Marfaing mentionne les fameux centenaires d'Okinawa, gros

consommateurs d'algues. Mais ils ont aussi une alimentation saine et modérée, boivent

du thé vert et pratiquent une activité physique soutenue.

La fréquence des cancers dépendant des oestrogènes est bien plus faible en Asie

qu'en Europe ou aux Etats-Unis. Une étude de 2009 suggère que cela pourrait être lié à

la consommation de produits de la mer, explique Hélène Marfaing. Leur teneur en iode,

plus importante que celle des poissons et crustacés, est un atout, notamment pour les

femmes enceintes.

DES ANTOXYDANTS SPÉCIFIQUES

On y trouve aussi des antioxydants, dont la fucoxanthine (pigment caroténoïde) et la

phycoérythrine, qui n'existent nulle part ailleurs. David Servan-Schreiber considérait la

fucoxanthine comme un antioxydant "efficace pour empêcher la croissance des cellules

cancéreuses de la prostate". La phycoerythrine serait, selon plusieurs études, "utile dans

la prévention ou le traitement de maladies dégénératives".

Un bémol : "Il faut se cantonner aux algues autorisées à la vente, prévient le docteur

Jacques Fricker, nutritionniste, dans son livre La Vérité sur les compléments

alimentaires (éd. Odile Jacob). Elles ont aussi une fâcheuse tendance à concentrer des

minéraux plus ou moins toxiques : arsenic, cadmium, mercure..."

Si leur consommation est en progression, les algues ne font pas encore partie de notre

univers culturel alimentaire. "Les Occidentaux sont-ils prêts à en faire un produit courant

?", questionne le docteur Arnaud Cocaul. Pas sûr. "Malgré leurs bienfaits nutritionnels,

leur consommation restera sans doute anecdotique", estime ce nutritionniste.

Page 44: Les Journées de l'Algue - Rapport Final
Page 45: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Annexe 2 : Questionnaire « Les algues, quels problèmes,

quelles opportunités ? »

Le questionnaire est accessible en ligne : cliquer ici.

Question 1 : Que vous évoque le mot algue ?

o Une ressource o Une pollution o Un aliment o Des qualités nutritionnelles spécifiques o Pas grand-chose o Autre

Question 2 : Parmi les 700 espèces d’algues bretonnes, l'espèce des algues vertes est fréquemment mise sur le devant de la scène lors des « marées vertes ». Êtes-vous sensible au phénomène des marées vertes en Bretagne ?

o Oui o Non

Pourquoi ?

Question 3 : Pouvez-vous citer des facteurs de développement des algues vertes ?

Question 4 : Savez-vous par quels moyens peut-on lutter contre la prolifération des algues vertes ?

Question 5 : Parmi les utilisations suivantes des algues, desquelles avez-vous déjà entendu parler ?

o Pharmaceutique

o Cosmétique

o Alimentation animale

o Alimentation humaine

o Energie

o Matériau

o Autres

Question 6 : Pensez-vous que la valorisation des algues est un thème :

plusieurs réponses possibles

o Connu

o Méconnu

o Suffisamment mis en avant

o Insuffisamment mis en avant

Question 7 : En réponse à la phrase : « La filière algue est une filière du futur, un nouveau levier de croissance pour l'économie bretonne », vous êtes :

o Tout à fait d'accord o Plutôt d'accord o Plutôt pas d'accord o Pas du tout d'accord o Sans avis

Question 8 : Consommez-vous des algues :

o Souvent o Parfois

Page 46: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

o Rarement o Jamais

Question 9 : Si non, quelles en sont les raisons ?

plusieurs choix possibles

o J’ignore qu’il existe des produits comestibles à base d’algues o Je ne sais pas comment les cuisiner o Le produit ne donne pas envie de le consommer o Autre

Question 10 : Seriez-vous intéressé(e) pour participer à un évènement portant sur la question des

algues en Bretagne ?

o Oui o Non

Question 11 : Si oui, quel genre d’évènement ?

Intéressé(e) Pourquoi pas Pas intéressé(e)

Conférence-

débat

Visite d'une

entreprise

valorisant des

algues

Dégustation

de produits à

base d'algues

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Page 48: Les Journées de l'Algue - Rapport Final
Page 49: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Annexe 4 : les communiqués de presse

http://data.laseptiemevague.fr/OpenOdyssey/journees-algue/CP_2014-02-18/index.html

Lancement d’une série d’événements sur

la valorisation des algues

Une centaine d’étudiants du Grand Ouest en visite chez OLMIX ce jeudi 20 février

Page 50: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Le groupe Olmix accueillera ce jeudi 20 février, de 15h à 18h, une centaine d’étudiants sur son site industriel de

Bréhan (Morbihan, 56).

Seront représentés : l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes, Agrocampus Ouest, l’Ecole des Métiers de l’Environnement,

l’Institut National des Sciences Appliquées, l’Institut de Gestion de Rennes, l’Université Rennes 2, l’Université Catholique

de l’Ouest (Angers), l’Ecole Supérieure de Commerce de Rennes.

Olmix, pionnier de la valorisation des algues, est présent dans 60 pays à travers le monde. Cette entreprise à la pointe

de l’innovation est un acteur majeur de la filière algue.

Cette visite est la première étape d’une série d’événements portant sur la valorisation des algues, avec notamment "Les

Journées de l’Algue" les 12 et 13 mars prochains à Rennes. Un communiqué de presse vous sera prochainement

adressé.

Cette visite est organisée par quatre étudiants de l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes et d’Agrocampus

Ouest (Amandine Forget, Mathilde Gerin, Nastasia Keurmeur, Sébastien Marrec), avec le soutien de l’association Open

Odyssey et de Jean Ollivro, professeur à l’IEP de Rennes et président de Bretagne Prospective.

Vous êtes cordialement invité(e) à vous joindre à cette visite si vous le souhaitez.

Adresse du site d’Olmix : ZA du Haut du Bois, 56580 Bréhan

Merci de nous contacter :

Mathilde GERIN - étudiante co-organisatrice : Tél. 06 42 96 53 90 // [email protected]

Jérémy DELAUNAY - resp. communication Open Odyssey : Tél. 06 85 59 65 55 // [email protected]

Télécharger le communiqué au format PDF : cliquer ici

Plus d'infos sur le dispositif Open Odyssey : www.open-odyssey.org

Page 51: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

http://data.laseptiemevague.fr/OpenOdyssey/journees-algue/CP_2014-03-04/index.html

Deux conférences sur les perspectives de la filière algue

en Bretagne : la dynamique se poursuit

Les 12 et 13 mars prochains à Rennes, deux conférences-débats auront lieu à Agrocampus Ouest et Science Po

Rennes sur le thème de la valorisation des algues en Bretagne. Voir la vidéo de présentation : cliquer ici

Page 52: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Le 20 février dernier, une centaine d’étudiants de Rennes, Brest et Angers a été sensibilisée au potentiel de valorisation

des algues en Bretagne, lors de la visite à Bréhan (Morbihan) du site industriel d’Olmix, un des acteurs de cette filière

d’avenir. Un secteur porteur d’une croissance exceptionnelle et de nouveaux emplois, mais qui suscite parfois de vives

polémiques.

Pour aller plus loin et poursuivre la dynamique de mobilisation des étudiants bretons et ligériens, ainsi que du grand

public, autour de ces enjeux de filière pour le territoire, deux conférences-débats auront lieu les 12 et 13 mars prochains.

La première se déroulera le mercredi 12 mars (18h15 - 20h), à Agrocampus Ouest, autour de la question : "La

filière algue en Bretagne : une alternative pour une alimentation durable ?"

En présence de plusieurs experts et acteurs de cette filière : Marie Lesueur et Quentin Le Bras (pôle halieutique

d’Agrocampus Ouest), André Berthou (Syndicat des Récoltants Professionnels d'Algues de Rive de Bretagne), Monique

Ras (Station biologique de Roscoff), Christine Le Tennier (Globe Export), Régine Quéva, Caroline Kurdali (La Consoeurerie

des Croqueuses d’Algues).

Le jeudi 13 mars (17h-19h30), c’est à Science Po Rennes que se tiendra la deuxième conférence-débat : "Les

algues en Bretagne : quels problèmes, quelles opportunités ?"

Avec la participation de : Jean-Paul Delevoye (Conseil Economique Social et Environnemental), Hervé Balusson (Olmix),

Marc Boudalil (Favini), Marc Danjon (Centre d’Etude et de Valorisation des Algues), Pierre Karleskind (Région Bretagne),

Hervé Thomas (Préfecture du Finistère, Délégation à la mer et au littoral du Finistère).

Ces conférences sont organisées par quatre étudiants de l’Institut d’Etudes Politiques de Rennes et

d’Agrocampus Ouest (Amandine Forget, Mathilde Gerin, Nastasia Keurmeur, Sébastien Marrec), avec le soutien de

l’association Open Odyssey et de Jean Ollivro, professeur à l’IEP de Rennes et président de Bretagne Prospective.

Vous êtes cordialement invité(e) à participer à ces conférences si vous le souhaitez.

Page Facebook : www.facebook.com/journees.algue

Teaser de présentation de l’événement : cliquer ici pour voir la vidéo

Invitation et programme : cliquer ici pour télécharger le document PDF

Se rendre aux conférences...

Agrocampus Ouest : 65 Rue de Saint-Brieuc, 35042 Rennes IEP de Rennes : 104 Boulevard de la Duchesse Anne, 35700 Rennes

NOUS CONTACTER pour tout renseignement : [email protected]

Mathilde GERIN - étudiante co-organisatrice : Tél. 06 42 96 53 90

Amandine FORGET - étudiante co-organisatrice : Tél. 06 28 78 79 70

Samuel TIERCELIN - créateur du dispositif Open Odyssey : Tél. 06 79 62 40 45 // [email protected]

Plus d'infos sur le dispositif Open Odyssey : www.open-odyssey.org

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Annexe 7 : Revue de presse 20 février – Bréhan http://www.ouest-france.fr/olmix-des-etudiants-se-penchent-sur-la-filiere-des-algues-1945915 Olmix. Des étudiants se penchent sur la filière des algues

Bréhan - 20 Février

écouter

Visite de l’usine Olmix à Bréhan près de Pontivy. | Ouest-France

L'entreprise Olmix, de Bréhan, est pionnière dans le valorisation des algues vertes, mais aussi rouges ou brunes.

Le groupe Olmix a accueilli jeudi près de 120 étudiants de Brest, Rennes et Angers sur son site de Bréhan

Ces élèves suivent des filières scientifiques ou agronomiques, mais aussi politiques ou commerciales.

Sujet scientifique

L’objectif était de montrer que « les algues, c’est un sujet scientifique avant d’être un sujet politique », déclare Hervé Balusson, le PDG de la société.

Page 56: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Olmix emploie 250 personnes et est présente dans soixante pays à travers le monde.

Cap sur la Chine

La société développe actuellement une forte activité « en Chine, au Vietnam, au Pakistan, au Mexique, au Brésil, en Côte d’Ivoire ». Et investit aux États-Unis où elle est entrée au capital de son distributeur.

22 février – Bréhan

http://www.ouest-france.fr/pres-de-120-etudiants-en-visite-la-societe-olmix-

1955529

Près de 120 étudiants en visite à la société

Olmix Bréhan - 22 Février Claude LEMERCIER

Les étudiants dans la partie laboratoire de l'entreprise Olmix, dans le parc d'activités du Haut-du-

Bois.

Venant de Brest, Rennes ou Angers, des étudiants se sont penchés sur le développement de la filière des algues. Ils ont découvert l'entreprise, du laboratoire jusqu'à la production industrielle.

Page 57: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Le groupe Olmix, pionnier de la valorisation des algues (vertes, mais aussi rouges ou brunes) a accueilli, jeudi, près de 120 étudiants de Brest, Rennes et Angers. Ces élèves suivent des filières scientifiques ou agronomiques, mais aussi politiques ou commerciales. Parmi les établissements représentés : l'Institut d'études politiques de Rennes, Agrocampus Ouest, l'École des métiers de l'environnement, l'Institut national des sciences appliquées, l'Institut de gestion de Rennes, l'université de Rennes 2, l'Université catholique de l'Ouest, l'École supérieure de commerce de Rennes.

L'objectif de cette opération de séduction était de montrer que « les algues, c'est un sujet scientifique avant d'être un sujet politique », déclare Hervé Balusson, le PDG de la société. Les étudiants ont pu se rendre compte de la réalité d'une telle entreprise. « Les algues vertes ne sont pas seulement un problème, mais aussi une ressource potentielle. » Olmix est « en pleine ascension, l'usine est saturée », affirme le PDG.

Gros clients

Hervé Balusson est persuadé que la filière des algues est promise à un bel avenir. Elle offre des débouchés en matière de « médicaments, santé animale et végétale, bioplastiques ».L'entrepreneur le crie haut et fort : « On va monter une industrie en Bretagne, ça fait dix ans que je me bats pour ça. » Un consortium d'entreprises a été créé. La première usine bretonne de raffinage des algues a été inaugurée en septembre à Plouénan, dans le Finistère.

Mais le patron a un regret. « Si on m'avait laissé avancer, j'aurais été le premier sur le marché mondial. » Il dénonce le « dogmatisme » de certains. « Mon gros concurrent, dix fois plus gros que moi, a déclaré pendant des années que j'étais un escroc essayant de vendre des algues qui étaient du foin. Or, il a inauguré au mois de mai, dans le Kentucky, une usine de micro-algues. » Pas besoin d'aller si loin. Le pôle de compétitivité Timatec, présent sur trois régions françaises (Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Rhône-Alpes) s'est approprié aussi la valorisation des algues.

En attendant, Olmix avance. La société emploie 250 personnes, dont 100 à Bréhan, et est présente dans soixante pays à travers le monde. Elle développe actuellement une forte activité« en Chine, au Vietnam, au Pakistan, au Mexique, au Brésil, en Côte-d'Ivoire ». Et investit aux États-Unis où elle est entrée au capital de son distributeur. Son client chinois, par exemple, est fabricant d'aliment pour bétail. « Il produit quatre fois plus que Sanders », fait remarquer Hervé Balusson.

WEDEMAIN le 11 mars http://www.wedemain.fr/On-sous-estime-le-potentiel-des-algues_a461.html

« On sous-estime le potentiel des algues

»

Rédigé par Côme Bastin le Mardi 11 Mars 2014 à 15:35 | Lu 1580 fois

Page 58: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

En Bretagne, des étudiants se mobilisent pour sensibiliser le grand public aux

enjeux prometteurs de la filière algue. Rendez-vous à Rennes, jeudi et

vendredi, pour deux jours de débats.

ALGUES © JEAN-LOUIS POTIER

Cauchemar des baigneurs, la purée verte qui tapisse certaines plages bretonnes peut-

elle faire le bonheur des entrepreneurs ? C'est la conviction de quatre étudiants de

Sciences Po Rennes et Agrocampus Ouest, qui ont entrepris d'informer le grand public sur

le potentiel de la filière algues, en partenariat avec l'association Open Odyssey. « Les

enjeux sont énormes en termes de valorisation », assure Amandine Forget, membre de

cette équipe qui organise les Journées de l’algue, jeudi et vendredi à Rennes. « Il y a

cependant un paradoxe, poursuit l'étudiante : les gens sous-estiment le potentiel des

algues parce qu’ils les détestent, alors que la valorisation permet justement de s’en

débarrasser ».

Quelles sont les perspectives ? « On sait déjà transformer les algues brunes en

bioplastique,explique Amandine. A Saint-Malo, Algopack commercialise le premier

matériau rigide à base de dérivés d'algues bretonnes. Avec les algues vertes, on peut faire

de la peinture, du biocarburant, de la méthanisation. » L'entreprise Favini, qui fabrique du

papier à partir d’algues, s’est également récemment installée dans la région. Une société

dont le savoir-faire s'est développé à Venise, où proliféraient massivement les végétaux

aquatiques. La ville s'est depuis débarrassée des algues par ce biais.

« Avance technologique »

Page 59: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

L’entreprise italienne n’a pas choisi la Bretagne par hasard : avec le premier littoral de

France, et une eau souvent renouvelée par les courants océaniques, la région est

idéalement placée pour devenir leader de la culture d’algue. Déjà, 90 % des algues

produites en France le sont en Bretagne. Mais ces dernières sont encore le plus souvent

destinée à l’export, vers les pays asiatiques, qui les utilisent pour leurs vertus gustatives et

médicinales. A l'inverse, d’autres algues doivent être importées d’Asie, faute de filières de

production et de ramassage en France.

Le regard porté sur cette plante commence néanmoins à évoluer dans l’Hexagone. Le 20

février dernier, Amandine, Mathilde, Sébastien et Nastasia ont convié d’autres étudiants

bretons à une visite des locaux de l’Usine d’Olmix, leader des biotechnologies

nutritionnelles et médicales issues des algues, ou « biotechnologies bleues ». Preuve de

l'engouement naissant autour de ces débouchés, une centaine d'étudiants ont répondu

présents, venant pour certains d’Angers. « Cela nous a surpris, et même

dépassé », reconnait Amandine. « La Bretagne doit désormais réussir à transformer son

avance technologique en filière industrielle », estime Hervé Balusson, PDG d’Olmix, qui

participera, à Rennes, aux débats organisés par les quatre étudiants.

Au programme des journées de l'algue :

- La filière algue en Bretagne : une alternative pour une alimentation durable ?

Mercredi 12 mars 2014, de 18h15 à 20h - Agrocampus Ouest : 65 rue de St Brieuc 35042 Rennes -

Amphithéâtre Matagrin

- Les algues en Bretagne : quels problèmes, quelles opportunités ?

Jeudi 13 mars 2014, de 17h à 19h30 - Institut d'Etudes Politiques de Rennes - 104 bd de la Duchesse

Anne 35700 Rennes - Amphithéâtre Erasme

TERRI(S)TOIRES INFO le 11 mars 2013 http://www.terristoires.info/economie/valorisation-des-algues-les-etudiants-donnent-le-la-1589.html#.Ux98vFy2aWw.facebook

3 questions à... Mathilde Gerin

Valorisation des algues : les étudiants donnent le La

Portrait Mathilde Gerin - © Mathilde Gerin

Page 60: Les Journées de l'Algue - Rapport Final

Deux jours qui ont pour but d'accélérer l'essor d'une filière d'avenir, car durable. En master, à Sciences

Po Rennes, Mathilde Gerin participe à l'organisation des "Journées de l'algue" à Rennes. Avec le soutien

d'Open Odyssey (cf. encadré), quatre étudiants d'Agrocampus et de Sciences Po souhaitent booster

l'économie des algues bretonnes. Pari lancé.

Du haut de tes 21 ans, comment as-tu eu l'idée de mener un projet autour des algues ?

"L'année dernière, deux étudiantes de Sciences Po ont présenté un projet autour des algues vertes, qui

regroupait les interlocuteurs directement concernés par le sujet. J'ai trouvé ça très courageux de s'attaquer à un

sujet aussi polémique. C'est intéressant de voir qu'on peut faire d'une source de pollution un enjeu économique et

politique durable. Et puis, j'ai découvert un domaine de valorisation incroyable. J'ignorais par exemple que la

Bretagne était le troisième champ d'algues au monde, derrière l'Asie, avec 700 espèces différentes rien que dans

la région. C'est pour ça que j'ai souhaité poursuivre le projet et l'élargir à toutes les algues."

Concrètement, comment sensibilise-t-on des étudiants sur cette thématique ?

"On a d'abord commencé à réaliser un sondage, et on s'est rendu compte que le sujet était très méconnu, même

s'il suscitait l'intérêt. On a ensuite proposé la visite d'un site industriel qui exploite ces algues en Bretagne. Une

centaine d'étudiants ont répondu présent. J'étais très étonnée de ce résultat. On souhaite que la conférence-

débat de demain contribue à l'émergence d'une filière qui en est aujourd'hui au stade embryonnaire."

Envisages-tu de faire carrière dans cette filière ?

"J'ai envisagé pendant un temps de travailler dans le domaine de l'écologie. Je souhaite continuer de militer et de

lire sur ces thématiques de recherche et développement, car j'ai encore beaucoup à apprendre. C'est un univers

très riche. Mais pour tout dire, j'ai une autre ambition : devenir chanteuse lyrique professionnelle ! Il paraît que les

artistes sont souvent très écolos..."

Les journées de l'algue

Mercredi 12 mars 2014, de 18 h 15 à 20 h : La

filière algue en Bretagne : une alternative pour une alimentation durable ?

Agrocampus Ouest - 65 rue de St Brieuc - 35042 Rennes - Amphithéâtre Matagrin

Inscription

Jeudi 13 mars 2014, de 17 h à 19 h 30 : Les algues en Bretagne : quels problèmes, quelles opportunités ?

Institut d'études politiques de Rennes - 104 bd de la Duchesse Anne - 35700 Rennes - Amphithéâtre Erasme

Inscription