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Doctissimo.fr Avril 2012 Page 1 sur 16 Fini les déchets Recueil de Maryam RAHOU

Fini les déchets

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Parce que nous croulons sous les emballages et les déchets de toute sorte, il est important de trier ! Si les collectivités mettent en place des plans de gestion des déchets, nous pouvons tous agir à notre échelle. Découvrez les bons gestes !

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Fini les

déchets

Recueil de

Maryam RAHOU

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Tri et recyclage

1. Stop au gaspillage alimentaire

2. 12 gestes pour ne plus gaspiller la nourriture

3. Et si je recyclais au lieu de jeter ?

4. Réduire ses déchets, c'est possible !

5. Petit guide pour bien trier ses déchets

6. Le tri sélectif, pour quoi faire ?

7. Papier recyclé, mettez-vous à la page

8. Le recyclage des piles et batteries

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Parce que nous croulons sous les emballages et les déchets de toute sorte, il est important de trier ! Si

les collectivités mettent en place des plans de gestion des déchets, nous pouvons tous agir à notre

échelle. Découvrez les bons gestes !

Tri et recyclage

La modernisation de la France dès les années 60 a entraîné une augmentation de la production de déchets.

Entre 1960 et 2003, le tonnage des ordures ménagères a doublé pour atteindre près de 360 kg/an/habitant.

Face à cette évolution, il devient indispensable de trier ses déchets, ce qui facilite également le recyclage.

1. Stop au gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire représente 20 kg de déchets par personne et par an. En plus de conséquences

sociales et économiques évidentes, ce gaspillage a un impact environnemental non négligeable.

La crème fraîche ou le sachet de salade qui reste à moitié entamés dans le frigo, les pommes de terre qui

meurent à petit feu… Ces situations vous sont familières ? Nous sommes nombreux à gaspiller de la

nourriture, parfois sans rien faire pour y remédier.

D’après l’Ademe, chaque année, chaque personne, en France, jette 7 kg d’aliments non entamés, encore

emballés et 13 kg de restes de repas, de fruits et légumes abîmés ne sont pas consommés. Au total, ce sont

donc 20 kg de nourriture purement et simplement gaspillés chaque année, soit environ 1,2 millions de tonnes

de nourriture qui se retrouvent dans nos poubelles.

Le gaspillage coûte cher

D’après une étude britannique réalisée en 2007, chaque Londonien jetterait...140 kg de nourriture par année !

Quand on sait que là-bas, de nombreux magasins proposent la formule "Buy one, get one free", on comprend

mieux pourquoi. Au total, dans le Royaume-Uni, un quart de la nourriture achetée y est jetée… Et le pays

dépense 12 milliards de livres chaque année en nourriture consommable jetée ! En Belgique, où

660 000 tonnes de nourriture sont jetées chaque année, le coût estimé est de 175 euros par ménage !

Pour le moment, nous ne disposons pas de telles données chiffrées en France mais celles de la Belgique

(meilleure élève que nous) et du Royaume-Uni (moins bon élève...) permet d’avoir une idée de l’impact

économique du gaspillage.

Gaspillage = plus de déchets donc plus de carbone rejeté !

Plus surprenant, ce gaspillage issu d’une consommation effrénée a lui aussi des conséquences

environnementales. Eh oui, même un produit comme un steak a un coût énergétique considérable. D’aucuns

considèrent la viande et le régime carné typiquement occidental comme un véritable problème climatique.

Au total, notre alimentation (production, transformation et stockage) est responsable de 20% du total des

émissions quotidiennes de gaz à effet de serre ! Dans le cas du gaspillage, le bilan carbone est relativement

lourd. Non seulement il comprend le cycle production-transformation-stockage des denrées alimentaires en

question mais en plus, il faut compter le traitement des ordures qui lui aussi occasionne des rejets massifs

de CO2.

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Certains gaspillent, d'autres n'ont pas de quoi se nourrir

Enfin, d’un point de social, le gaspillage est d’autant plus intolérable lorsque l’on sait qu’en 2009, en France

(pour ne pas parler de la situation mondiale), 3,3 millions de personnes dépendaient, directement ou pas, de

l’aide alimentaire… « Aujourd’hui, les personnes qui font appel à de l’aide alimentaire ne sont pas

nécessairement des personnes marginalisées. Des familles, des étudiants, des retraités qui n’arrivent pas à

s’en sortir sont heureux de pouvoir bénéficier d’un coup de pouce », souligne Marie-Pierre Medouga-

Ndjikessi de la Fédération Française des Banques alimentaires.

Même si les supermarchés, les industries agro-alimentaires et autres producteurs gaspillent plus que de

raison, cela ne doit pas nous empêcher d’agir à notre niveau en modifiant notre comportement. Par ailleurs,

les entreprises et les collectivités sont elles aussi invitées, sous différents biais, à modifier leurs

comportements.

Pour éviter le gaspillage, récolter les invendus ou invendables

Ainsi, en récoltant des denrées alimentaires auprès des industriels, producteurs, grandes et moyennes

surfaces (GMS) et autres sources, le réseau des 79 Banques Alimentaires répartis partout en France (y

compris les DOM TOM) a permis de servir l’équivalent de 176 millions de repas à quelque

740 000 personnes sur l’année 2009.

« Après "récolte" des denrées auprès des différents acteurs (données gratuitement bien entendu), nous nous

chargeons de les distribuer le jour même auprès des associations, explique Marie-Pierre Medouga-

Ndjikessi. Le principe est très simple mais la logistique énorme puisque ce sont près de 4000 personnes qui

sont mobilisées chaque jour. Par ailleurs, étant donné que nous sommes considérés comme un

redistributeur, nous sommes soumis aux mêmes règles d’hygiène que les distributeurs eux-mêmes (respect de

la chaine du froid notamment) ».

Au total, les Banques Alimentaires travaillent avec 4919 relais partenaires (associations telles que l’Armée

du salut, les petits frères des pauvres, etc. mais aussi des caisses centrales d’activité sociales, des antennes

des grandes associations telles que la Croix Rouge par exemple).

Quid des poubelles des magasins et commerçants

Les GMS donnent des produits consommables retirés des rayons avant la date limite de consommation (en

moyenne entre 15 jours et une semaine avant et parfois deux jours). Quant aux industries agro-alimentaires,

elles fournissent des aliments non vendus ou ayant un défaut d’emballage ou d’étiquetage les rendant

impossibles à vendre.

« Nous travaillons avec près de 80% des grandes surfaces, en espérant pouvoir le faire avec les 20%

restants ! Quelques discounters nous donnent aussi leurs produits. Par contre, cette année, nous avons

moins de denrées provenant de l’agro-alimentaire. Non pas faute de bonne volonté mais parce qu’ils ont

connu un gain de productivité et produisent donc moins de denrées invendables ».

Par ailleurs, il faut savoir qu’une large partie des denrées (30% environ) provient directement de l’Union

européenne, dans le cadre de son Programme d’aide aux démunis . Et que deviennent les denrées qui ont

dépassé la DLC ? En d’autres mots, que font industriels et GMS de toute cette nourriture périmée qui emplit

les poubelles ? Evidemment, elles ne peuvent être redistribuées dans la mesure où ce sont des aliments

impropres à la consommation.

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« Il faut faire extrêmement attention avec ce qui se trouve dans les poubelles et plus particulièrement avec la

viande et les œufs. Ils sont susceptibles de transmettre la listériose, maladie potentiellement dangereuse. Les

risques sont réels, il ne faut pas les négliger ! »

Pour en savoir plus sur la Semaine européenne de réduction de déchets ou le travail des Banques

Alimentaires, n’hésitez pas à vous rendre sur leur site. Par ailleurs, ne manquez pas nos bons conseils pour

arrêter de gaspiller de la nourriture !

Yamina Saïdj, le 18 novembre 2010

Sources

Enquête Composition des ordures ménagères et assimilées – ADEME 2010

Household Food and Drink Waste in the UK menée par l’association WRAP (Waste and Resources Action

Programme) en octobre 2009

Eviter le gaspillage alimentaire, cela commence au magasin!, Etude de l'Observatoire Bruxellois de la

Consommation Durable, Belgique

Des sites pour aller plus loin

Semaine Européenne de réduction des déchets

Fédération Française des banques alimentaires

2. 12 gestes pour ne plus gaspiller la nourriture

Marre de jeter à la poubelle un pot de crème fraîche à peine entamé ou 500 g de pommes de terre

toutes bourgeonnées ? Voici des pistes pour consommer juste, malin et économique et écologique !

Vous aussi êtes excédés de devoir jeter tant de denrées alimentaires ? Quand on sait que le gaspillage

alimentaire représente 20 kg par personne et par an, avec des conséquences tant environnementales, que

sociales ou économiques, il devient nécessaire d’y remédier ! Et avec un peu de bon sens et de bons réflexes,

acheter utile et en bonne quantité devient un jeu d’enfant.

Avant les courses

Faites l’inventaire de ce qu’il vous manque au frais ou dans les placards. Une ardoise ou un bloc-

notes placé stratégiquement dans la cuisine peuvent vous y aider ;

Faites à l’avance les menus pour la semaine à venir, pour n’acheter que ce dont vous avez besoin et

que vous allez utiliser !

Ainsi, vous pourrez faire une liste de courses adaptée à vos besoins, sans oublier que vous n’aurez

pas à passer chaque jour au supermarché parce qu’il manque de la crème fraîche ou de la farine !

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Pendant les courses

Vérifiez la date limite de consommation : inutile d’acheter un pack de 8 yaourts s’ils périment dans

2 jours… ;

En parlant de pack de 8, est-ce bien nécessaire d’en acheter autant si vous n’êtes que deux? Assurez-

vous donc d’adapter les quantités à la taille de votre ménage. D’autant que de plus en plus de

produits proposent différents formats, de la portion individuelle au pack famille ;

Respectez la chaine du froid en finissant vos emplettes par les produits frais et en dernier lieu, le

surgelé. Mieux, si vous y pensez, le sac isotherme !

Enfin, ne cédez pas aux sirènes de la consommation et essayez de vous limiter au nécessaire. Bien

sûr, une petite tablette de chocolat en plus ne peut pas faire de mal... Dans le même ordre d’idée,

évitez les opérations du style "deux achetés, un offert", non seulement vous n’y gagnez rien (pire,

vous dépensez plus), mais surtout, le produit "offert" a de fortes chances de terminer à la poubelle !

Après les courses

Pour éviter le gaspillage, une bonne conservation des aliments est primordiale :

Dans la mesure du possible, rangez les aliments en fonction de leur date de péremption ;

Inutile de faire cuire 500 g de pâtes si vous n’êtes que deux. Vous l’aurez compris, il s’agit de

cuisiner malin et d’adapter les doses au nombre de bouches à nourrir. Et si vous recevez des amis et

préférez en faire plus que pas assez, n’hésite pas à leur proposer un petit doggy bag de votre

succulent couscous, car ça serait dommage que personne ne le mange ;

Quant aux aliments cuisinés, ils doivent être consommés, réfrigérés ou congelés dans les deux

heures, sous peine de les rendre impropres à la consommation. Par contre, évitez de mettre

directement au frigo le gratin tout chaud sortant à peine du four. Attendez qu’il ait refroidi... ;

Les restes sont à ranger dans un boite hermétique fermée, type TupperWare. Ce type de conservation

vaut mieux que de mettre le gratin au frais recouvert de papier aluminium ;

Et bien sûr, accommodez les restes : le vert du poireau ou des légumes qui ne sont plus de toute

fraîcheur pour une soupe, du pain sec pour faire un délicieux pain perdu… De l’art d’accommoder

les restes sont nés de délicieuses recettes, comme la paëlla pour ne citer qu’elle.

Cette liste de conseil n’est pas exhaustive bien évidemment. Si vous aussi avez des astuces à partager pour

éviter de gaspiller la nourriture, faites-en profiter la communauté des Doctinautes !

Yamina Saïdj, le 18 novembre 2010

Source : Le gaspillage alimentaire – Copidec

Des sites pour aller plus loin

Semaine Européenne de réduction des déchets

Fédération Française des banques alimentaires

3. Et si je recyclais au lieu de jeter ?

Le recyclage des déchets ménagers se développe en France sous l'impulsion des localités. Plusieurs

bacs, des réflexes simples à adopter, le recyclage n'est finalement pas compliqué à mettre en place.

Mais la question se pose différemment lorsqu'une vieille voiture, une pile ou un ordinateur est à jeter.

Comment trier des déchets encombrants ou toxiques : le guide d'un recyclage vraiment sain pour

l'environnement.

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Les collectivités évoluent. Sous l'impulsion d'Eco-emballages, chargé de généraliser le recyclage dans toute

la France depuis 1992, villes et villages se mettent à adopter des bacs à couvercle jaune, blanc ou bleu. Si le

recyclage du papier, du verre et du plastique n'est pas chose compliquée, puisqu'il suffit de les jeter pour les

recycler, d'autres produits manufacturés sont difficilement triables.

L'encombrant est recyclable

Ce qui ne veut pas dire que tout ce qu'on ne peut pas jeter dans une poubelle doit nécessairement se retrouver

dans une benne ou une déchetterie. Les solutions existent et sont de plus en plus nombreuses. Elles

impliquent des coûts supplémentaires liés au traitement, mais elles représentent également des économies. Le

bénéfice environnemental n'est pas négligeable non plus.

L'exemple le plus fort reste celui de la voiture. En 2000, l'Union européenne oblige désormais les

constructeurs à prendre en charge les véhicules hors d'usage. Ils sont huit millions chaque année, contenant

des produits dangereux et des matières polluantes.

Désormais, donc, les concessionnaires et casseurs sont obligés d'accepter même la plus vieille des voitures.

Ils prennent soin d'isoler pneus, batteries et huiles pour sauvegarder l'environnement. Après le broyage et le

tri, 85% du poids de la voiture est recyclé. Veiller donc à ce que le concessionnaire respecte la loi permet

donc de ne pas simplement jeter sa vieille voiture.

D'autres produits contiennent également des produits toxiques et ne peuvent simplement être jetés pour être

triés. Il s'agit en premier lieu des piles et des ampoules. Aujourd'hui, entre 20 et 30% seulement sont

recyclés, ce qui provoque le rejet de substances toxiques, comme le mercure, dans la nature.

Il faut donc ramener ses piles et ampoules aux grandes surfaces et magasins de bricolage, qui sont obligés

par la loi de les accepter. Les médicaments, eux, contiennent également des produits nuisibles à

l'environnement. Les ramener chez le pharmacien, c'est s'assurer qu'ils serviront aux pays en voie de

développement. Les boîtes vides, elles, sont recyclées.

L'électronique et l'électroménager

Un ordinateur, un lave-linge, un poste de télévision : tous sont également dangereux et difficilement

recyclables. L'Union européenne oblige les vendeurs à récupérer un produit électrique ou électronique usagé,

mais à une condition, que le consommateur achète un produit neuf. Si tel n'est pas le cas, et si l'équipement

fonctionne encore, on peut le céder gratuitement à une association caritative (Co-ordinateur ou Emmaüs,

par exemple).

Les collectivités, en général, proposent enfin un service gratuit de collecte du matériel lourd, si ce n'est pas

une déchetterie fixe. Gravats, ferraille, matériel de bricolage et vieux objets peuvent également être amenés

dans une déchetterie.

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On peut aussi faire des heureux avec ce qui nous encombre. Un vieux meuble, des vêtements, des jouets ou

des appareils électroménagers qui fonctionnent : Emmaüs, le Secours catholique et la Croix-Rouge

reprennent ces objets et viennent parfois les chercher à votre domicile.

De trop nombreux déchets

En somme, trier, c'est offrir des possibilités nouvelles à nos déchets. L'acier et le verre se recyclent à l'infini

afin d'économiser les matières premières. L'aluminium se recycle à 100% et sert à la composition de

centaines d'objets de la vie de tous les jours. Toutes les briques alimentaires se recyclent, et chaque tonne

recyclée, ce sont deux tonnes de bois économisées. Or, depuis quarante ans, la production de déchets se

multiplie. Les évolutions démographiques et technologiques influencent le mode de vie et engendrent une

progression très nette des déchets ménagers.

Avec l'individualisation des mentalités, les industriels s'adaptent et proposent de plus en plus de repas

personnels; des emballages individuels et autres dosettes ou demi-portions. Le prêt-à-manger, le grignotage

se substituent au traditionnel repas. Conséquence ? Dix emballages par jour jetés en moyenne. Recycler au

lieu de jeter, ou comment se montrer reconnaissant envers la planète.

4. Réduire ses déchets, c'est possible !

La France est en retard en matière de recyclage, et chaque Français jette chaque année 590 kg de

déchets par an. Devant ce constat, s'il n'est pas toujours possible de recycler, chacun peut néanmoins

réduire la taille de sa poubelle en toute simplicité. Ce petit guide apprendra à ceux que le recyclage

rebute qu'ils peuvent néanmoins devenir des éco-consommateurs responsables.

En France, seulement 10% des déchets sont recyclés en 2006, contre 50% en Allemagne et en Suisse. Notre

pays est très en retard, et les Français jettent de plus en plus de déchets depuis trente ans. Or, on peut tout

simplement, en adoptant un comportement responsable, réduire soi-même ses déchets, en attendant qu'ils

soient recyclés.

Le Grenelle Environnement en a fait une priorité et a fixé des objectifs très clairs : diminuer la production

d’ordures ménagères et assimilées de 7% par habitant pendant 5 ans, soit une diminution de plus de 5 kg par

an et par habitant.

« La prévention des déchets, c’est l’un des chantiers clefs du Grenelle, à côté de la rénovation thermique, de

l’efficacité énergétique avec au fond, toujours cette même idée sous-jacente : comment faire aussi bien en

terme de qualité et de confort avec moins de matières premières ? » a rappelé Jean-Louis Borloo. Une

récente campagne donne aux Français des conseils pour mieux gérer au quotidien leurs déchets.

A la maison

Boire de l'eau du robinet plutôt qu'en bouteille : globalement, l'eau potable en France est propre,

contrairement à d'autres pays. En la laissant s'aérer, on laisse les éléments volatiles s'évaporer et l'eau

a meilleur goût. Surtout, on économise l'achat d'eau minérale et on évite de jeter trop de bouteilles en

plastique ;

Faire la cuisine : il est très simple de fabriquer des yaourts et du fromage blanc avec du lait. C'est

aussi moins onéreux, comme lorsqu'on prépare son propre déjeuner plutôt que de recourir à des plats

préparés et sur-emballés. Cette même nourriture provoque moins de déchets si vous disposez de

tupperwares plutôt que d'utiliser du papier alu ;

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Les déchets de cuisine peuvent être recyclés en compost pour le jardin, ainsi que le marc de café et

tous les restes de nourriture en général.

Eviter d'utiliser des produits jetables : mouchoirs, lingettes, rasoirs, appareils photos jetables sont

des investissements à perte, puisqu'ils coûtent plus chers que des produits à longue durée de vie.

Utiliser une éponge, une serviette ou un torchon pour essuyer est également plus économique qu'un

essuie-tout. Enfin, il est bon de savoir qu'il existe des couches lavables pour bébés et des serviettes

réutilisables pour les règles ;

Signaler sur sa boîte aux lettres son refus de recevoir des courriers publicitaires : à l'aide d'un

autocollant, c'est simple et ça permet d'économiser 42 kg de papier par an ;

Respecter les doses : inutile de mettre trop de produits ménagers dans l'eau, puisqu'ils sont tout

aussi efficaces à faible quantité ;

Jeter au dernier moment : trop d'objets et d'appareils électriques sont jetés alors qu'ils peuvent

encore servir. Entretenir et prendre soin d'un appareil électrique, c'est d'abord allonger sa durée de

vie. Et tout objet à jeter peut servir à quelqu'un d'autre. On peut donc le donner à un ami, une

association caricative, voire même le vendre en occasion.

Au magasin

Les emballages sont tentants, mais inutiles : leurs couleurs et leurs présentations servent très

souvent à attirer le consommateur, pourtant ils ne prouvent par la qualité du produit. Eco-

consommer, c'est aussi préférer les produits les moins emballés ou acheter un gros conditionnement

plutôt qu'une portion individuelle ;

Refuser le sac en plastique en caisse : on pense toujours en avoir besoin, mais les études prouvent

que la grande majorité de ces sacs se retrouvent à la poubelle. Prendre un cabas ou un panier est une

meilleure solution, puisqu'ils sont plus solides et durent plus longtemps. En 2005, on distribuait

encore 500 sacs par seconde en France ;

Pour les fruits et légumes, une astuce simple : peser les fruits et légumes séparément et les mettre

ensemble dans un seul sac sur lequel on collera toutes les étiquettes. Ce qui ne doit pas faire oublier

qu'il ne faut pas acheter des barquettes de fruits ou des films plastiques qui ne pourront être

recyclés ;

Choisir prudemment : les bonnes questions avant tout achat devraient être : ai-je vraiment besoin

de ce produit ? Durera-t-il longtemps ? Pourrai-je le réparer ? Par exemple, il est préférable d'acheter

des piles rechargeables plutôt que celles qui vous promettent de durer plus longtemps.

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Au bureau

Eviter d'imprimer en grande quantité : de nombreux documents peuvent être lus directement sur

l'ordinateur. Cela permet d'économiser le papier et l'encre ;

Toujours utiliser pleinement une feuille : avant de jeter du papier, veiller à ce qu'il ait été

pleinement utilisé, au recto comme au verso ;

Utiliser un verre ou une tasse : à la fontaine d'eau ou devant la machine à café, on utilise sans se

rendre compte des milliers de gobelets qui ne serviront qu'une fois. Mieux vaut donc disposer de son

propre verre ou sa tasse.

Des sites pour aller plus loin

Le site reduisonsnosdechets mis en place dans le cadre du Grenelle de l'environnement

Vous trouverez d'autres conseils sur le site Réduisons nos déchets mis en place par le Ministère de l'écologie, de

l'énergie, du développement durable et de la mer.

5. Petit guide pour bien trier ses déchets

Avec le recyclage, les Français changent leurs habitudes. De plus en plus mis en place par les

collectivités locales, le tri sélectif permet de préserver l'environnement tout en offrant un avenir

économique au papier, au verre ou aux emballages qui s'accumulent dans les déchetteries. Simple et

efficace, le recyclage doit être compris pour être opérationnel. Petit guide à l'usage des écolos

néophytes.

Lorsqu'Eugène Poubelle, préfet de la Seine, invente l'objet qui porte son nom en 1884, il prévoit déjà la

collecte des déchets et leur tri. Il souhaite que matières putrescibles, papier et verre soient séparés. La règle

n'est que peu suivie, et il faut attendre un siècle pour que Paris songe à nouveau à trier ses déchets.

Le tri sélectif, simple et efficace

Outre la sauvegarde de l'environnement, la revalorisation de certains matériaux et la limitation de déchets

dangereux jetés dans la nature, le tri sélectif est très profitable car il implique chaque citoyen et concourt à le

responsabiliser. Avec la participation active de chacun, l'écologie est plus efficace. Mais le tri est également

exigeant : chacun doit se renseigner pour ne pas se tromper. Un tri mal fait provoque des pertes de temps au

centre de recyclage et risque de polluer les autres déchets.

Dans toute la France, on retrouve les mêmes caractéristiques. La collecte peut se faire en apport volontaire,

ce qui nécessite des conteneurs spécifiques pour récupérer les produits recyclables. Les déchetteries sont

aussi le moyen de se débarrasser de tout ce qui ne peut pas être accepté par la collecte normale. Cette collecte

peut être séparative et en porte à porte.

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La commune met à la disposition des foyers plusieurs poubelles aux couleurs différentes. Il existe

généralement une poubelle pour les matières organiques, une pour le plastique, une pour le verre et une pour

le papier. Finalement, la solution idéale reste la collecte mixte, partagée entre volontaire et séparative.

Le tri des emballages

Son couvercle peut être jaune et certaines acceptent le papier. Mais elle est là pour recueillir les emballages

ménagers. Briques alimentaires, cartons d'emballage, boîtes de conserve et canettes, bouteilles en plastique,

flacons, barquettes, aérosols sont acceptés. Même le petit électroménager ! Un sèche-cheveux, un rasoir

électrique, un robot ménager peut également être jeté dans ces poubelles. Mais si l'on envisage de le

remplacer par un nouvel achat, le vendeur a l'obligation, depuis 2006, de reprendre l'ancien appareil.

Attention ! Ces déchets ne doivent pas être enfermés dans des sacs.

Ne pas y jeter : tous les emballages souillés, le papier peint, les objets en verre, les couches-culottes et tout

papier qui serait emballé dans un film plastique. Les flacons qui portent un symbole « dangereux » ou «

inflammable », les papiers sales et les mouchoirs en papiers sont également des déchets qui ne peuvent être

recyclés.

Le tri du papier

La poubelle qui recueille le papier recyclable a généralement un couvercle bleu. On peut y jeter journaux,

revues et magazines, sans qu'aucun ne contienne de plastiques.

Le tri du verre

La poubelle du verre a un couvercle blanc. Les bouteilles, pots et bocaux en verre peuvent y être déposés. Si

l'on n'en dispose pas, il existe de nombreux systèmes de collecte publique en France. Attention ! Il ne faut

pas y jeter les bouchons, capsules ou couvercles des déchets en verre.

Ne pas y jeter tout ce qui contient de la porcelaine, de la faïence ou du pyrex, comme la vaisselle doit être

jetée dans la poubelle normale. La terre cuite, comme celle des pots de fleur, sont à bannir, ainsi que les

miroirs, les vitres ou les ampoules électriques.

Enfin, tout ce qui n'est pas recyclable doit être jeté dans le bac vert. En cas de doute, mieux vaut donc éviter

de recycler.

Les autres déchets

On peut réunir dans cette classification tous les déchets qui ne peuvent être jetés dans le bac vert ou recyclés

par les centres de tri. Ils font l'objet d'un traitement spécialisé. Il s'agit donc :

Des déchets toxiques ou dangereux : piles, accumulateurs, batteries, huile de vidange peuvent être

récupérés par les fournisseurs ;

Les produits de bricolage, le mercure, les bouteilles de gaz, la peinture et les solvants ne doivent pas

être jetés à l'égout ;

Les déchets encombrants, les gravats : les produits électroménagers sont obligatoirement récupérés

par le vendeur lorsque l'on compte acheter un produit neuf. Les gravats, les anciens meubles sont de

plus en plus collectés par la commune, qu'il faut obligatoirement contacter. Il existe également des

déchetteries spécialisées dans certaines localités ;

Les médicaments non-utilisés doivent être rapportés au pharmacien.

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Il faut enfin savoir que le recyclage, s'il protège l'environnement, permet également de réutiliser les

ressources naturelles de la planète. Le verre et le papier jetés convenablement se retrouvent à nouveau dans

l'industrie. Les ferrailles deviennent des objets métalliques nécessaires, les huiles sont traitées, les batteries

neutralisées et revalorisées, les déchets verts servent à fabriquer le terreau utile au jardinage et à l'agriculture.

Mais c'est surtout le tri du plastique et des emballages qui permet de ne pas gâcher le pétrole utilisé lors de

leur fabrication.

C'est avec l'effort de tous, les gestes collectifs et individuels que l'on peut sauver la planète, et l'économie.

6. Le tri sélectif, pour quoi faire ?

Certains diront que le recyclage est inutile, qu'il coûte cher et qu'il contribue à la pollution. Mais le tri

sélectif devient aujourd'hui une obligation à mesure que les déchetteries se remplissent, que les centres

d'enfouissement débordent et que l'incinération des déchets pollue. Laisser à cette industrie naissante

les moyens de faire ses preuves peut créer des emplois, protéger l'environnement et réduire les coûts

de gestion des déchets.

Recycler, c'est donner une seconde vie. C'est éviter que des produits gaspillés se retrouvent dans la nature et

prennent des années, voire des dizaines d'années, à disparaître. Le tri sélectif coûte cher mais se révèle être

un secteur créateur d'emplois. Recycler, c'est protéger l'environnement, penser à l'avenir des prochaines

générations.

Recyclables à l'infini

Abandonnés dans la nature, certains déchets rejettent dans le sol des substances toxiques, comme les piles,

les batteries, la peinture ou le vernis. L'eau de pluie facilite le ruissellement et l'infiltration de ces substances

dans le sol. D'autres déchets apparemment inoffensifs sont pourtant une pollution visuelle insupportable.

Pire, la majorité des déchets ne sont pas biodégradables.

Une bouteille en verre prend 4000 ans pour disparaître, un chiffre ramené à mille ans pour une bouteille en

plastique. Un sac en plastique reste 400 ans minimum dans la nature et une boîte en aluminium 500 ans. Pour

un pneu ou une carte téléphonique, il faut compter entre 500 et 1000 ans.

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Pourtant, tous ces produits sont recyclables, parfois à l'infini. Le verre en est le premier exemple : sans perte

de matière ni de qualité, son recyclage permet d'économiser 100 kg de fuel pour une tonne de verre.

L'aluminium se recycle totalement, et sert à fabriquer des vérandas ou des fers à repasser. Récuperer 105 000

tonnes de papier permet d'en fabriquer 90 000 tonnes, ce qui sauve 420 000 tonnes de forêt. Même l'acier

peut être réinvesti dans l'industrie automobile pour fabriquer des moteurs, des portières, mais aussi des boîtes

de conserve et des lave-linges.

Une obligation écologique

En choisissant le tri sélectif, on remplit donc plusieurs objectifs :

En recyclant, je protège l'environnement : alors que le traitement des déchets coûte cher et pollue,

le tri sélectif est la seule alternative. Pour en finir avec le stockage en masse dans des décharges

ouvertes, pour donner la chance à une industrie naissante et diversifiée de se développer.

Régulièrement, de nouveaux débouchés apparaissent grâce au progrès scientifique et aux soucis

d'économie des industriels. En 2005, le tri a permis d'éviter des rejets de gaz à effet de serre

équivalant à la pollution d'une ville de 750 000 habitants ;

En recyclant, j'économise : Eco-emballages est la société agréée par les pouvoirs publics pour

renforcer la filière du tri sélectif. Plus on trie, plus les pouvoirs publics pourront maîtriser les coûts

de gestion des déchets (financés par les contribuables) et plus Eco-emballages recevra des aides

financières. Leur montant est effectivement lié à la quantité et la qualité des matériaux triés ;

En recyclant, je protège l'énergie : chacun peut, à son échelle, préserver l'environnement en triant.

Les emballages consomment l'énergie et les matières premières de la planète. L'aluminium, le fer, le

pétrole, le sable, le bois sont autant de ressources qu'il faut économiser pour ne pas les épuiser. Mais

aussi pour limiter l'énergie consommée pour les transformer ;

En recyclant, je développe le secteur du tri sélectif : il y a quinze ans, le recyclage était encore une

utopie destinée aux générations futures. Les déchets étaient tous brûlés, enfouis ou déposer en plein

air. Aujourd'hui, six emballages sur dix sont recyclés. Ce qui a pour effet de créer des emplois, dix

fois plus que l'incinération et vingt fois plus que l'enfouissement ;

Il ne tient donc qu'à chacun d'entre nous pour qu'un jour, les déchetteries ne soient plus qu'un

mauvais souvenir. Le comportement citoyen est plus qu'une nécessité écologique, c'est aujourd'hui

une obligation.

M. Sanhaji, 15 avril 2008

7. Papier recyclé, mettez-vous à la page

Loin de son image traditionnelle de mauvaise qualité, le papier recyclé rivalise désormais avec celui

qu'on tire directement de la cellulose du bois. Décliné sous de multiples formes, il contribue ainsi à

réduire fortement l'impact de l'industrie papetière sur l'environnement...

L'industrie du papier est la première consommatrice de bois au monde : 42% des forêts exploitées servent à

l'alimenter, dont 17% de forêts primaires (n'ayant pas fait jusque là l'objet d'une exploitation industrielle). Or

la disparition de celles-ci est l'une des principales causes de la baisse de la biodiversité que subit

actuellement notre planète. De plus, ces forêts contribuent de façon significative à la lutte contre l'effet de

serre en absorbant une part du CO2 présent dans l'atmosphère.

Autre atteinte portée contre l'environnement, la phase de transformation de la matière première en produit

fini. Il s'agit en effet d'une industrie très polluante car :

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Consommant d'importantes quantités d'eau (60 litres par kilo de papier) et d'énergie ;

Emettant divers types de polluants (gaz à effet de serre, composés soufrés, chlore parfois encore

utilisé quoique de moins en moins...) ;

Souffrant d'un faible taux de transformation (près de trois tonnes de bois pour une tonne de papier).

Chaque Français consomme annuellement 183 kilos de papier par an, dont 20% proviendraient des forêts

primaires du Canada, de Finlande, d'Indonésie ou encore de Russie. C'est dire l'importance du sujet d'un

point de vue écologique !

Un papier plus respectueux de l'environnement

En comparaison, la production de papier recyclé apparaît comme bien plus respectueuse de l'environnement,

même si elle n'est pas neutre écologiquement. Tout d'abord, elle est plus efficace, puisque avec une tonne de

papier ou de cartons récupérés se fabriquent 900 kilos de papier recyclé. Elle consomme aussi 90% d'eau et

50% d'électricité en moins. Des opérations telles que le désencrage des vieux magazines ou encore le

blanchiment final font certes intervenir divers produits chimiques, mais en moindres quantités que dans la

production de papier à partir de pulpe de bois. Sans oublier l'impact du transport, bien moindre là encore.

La première étape de ce cycle de transformation est bien sûr la récupération des papiers et cartons usagés. Il

peut s'agir de journaux, de magazines, de prospectus publicitaires, de cartons d'emballage, mais aussi des

déchets des imprimeries, etc. Le taux de récupération est impressionnant, puisqu'il s'élevait en 2006 à 60,5%.

Soit une progression de 7% par an depuis 10 ans, pour atteindre un volume de plus de 6 millions de tonnes !

Puis ces matières premières sont placées dans une machine appelée « pulpeur », qui les brasse dans une eau

savonneuse afin de séparer les fibres de cellulose des produits résiduels pouvant s'y trouver. L'épuration

sépare alors les fibres des éléments du type colles ou agrafes. Le désencrage permet alors d'obtenir une pâte

qui sera ensuite traitée selon le niveau de qualité que l'on désire obtenir. Et c'est reparti pour un tour ! Le

papier peut ainsi faire l'objet de quatre ou cinq recyclages successifs...

Le papier recyclé dans tous ses états

Le papier recyclé couvre aujourd'hui pratiquement tous les usages habituels du papier, des ramettes pour

impression aux cahiers d'écriture en passant par les mouchoirs ou le papier cadeau. Il entre aussi à 80% dans

la composition du papier journal, et même un éditeur comme Bordas s'est converti à ses vertus.

Ces produits se trouvent de plus en plus facilement dans la grande distribution, moins souvent dans les

papeteries de quartier. A des prix certes supérieurs (de 10 à 20% environ) à leurs équivalents non recyclés.

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Cela est dû principalement au fait qu'ils bénéficient d'une demande plus réduite. Mais vu leur intérêt

écologique et le fait qu'ils contribuent à créer des emplois locaux, cela vaut bien de dépenser quelques euros

de plus, n'est-ce pas ? Tout en apprenant à faire un usage plus raisonnable de la ressource, en prenant

l'habitude de réutiliser ses propres papiers de brouillon ou encore d'imprimer recto verso.

Pour les reconnaître, le plus simple est de se fier aux différents labels existants, tels celui de l'APUR

(Association des Producteurs et Utilisateurs de Papier Recyclé), dont l'étiquette précise le taux de fibres

récupérés (60, 80 ou 100%) ou L'Ange Bleu garantissant 100% de papier recyclé.

Bertrand Mauvy

8. Le recyclage des piles et batteries

Avec le développement de l'électronique grand public, piles et batteries se sont multipliées ces

dernières années au sein de chaque foyer. Souvent lâchées dans la nature une fois hors d'usage, elles

représentent une réelle menace pour l'environnement et ont nécessité la mise en place d'une filière de

recyclage adaptée...

Un milliard de piles et de batteries disséminées dans les foyers français, équivalent à un poids total de 50 000

tonnes : c'est l'estimation fournie par le Screlec, l'un des deux éco-organismes (avec Corepile) chargés en

France de leur récupération et de leur recyclage.

Or, si 87% des Français assurent les rapporter pour permettre de les recycler, seul un tiers du volume estimé

est effectivement récupéré. Bien loin d'un autre type de batteries, celles au plomb qu'on trouve dans les

véhicules motorisés : celles-ci atteignent un taux de récupération de 105%, soit un nombre d'unités

récupérées légèrement supérieur à celles mises en circulation chaque année.

Pourtant, les piles et batteries dites « portables » (celles qu'on trouve dans nos appareils électriques et

électroniques) représentent une nuisance non négligeable pour l'environnement. En effet, elles contiennent

des métaux lourds (cadmium, cuivre, lithium, manganèse, mercure, nickel, plomb, zinc) qui répandent des

particules nocives dans l'atmosphère en cas d'incinération, ou forment dans les décharges des lixiviats,

liquides hautement polluants qui contaminent ensuite eaux et sols.

C'est pourquoi l'Union européenne, dans une directive datée de 2006, a souhaité donner une nouvelle

impulsion à la récupération et au recyclage des piles et batteries. Avec un objectif à l'horizon 2016 : 45%

d'éléments récupérés, soit 15% de plus environ qu'aujourd'hui. Une telle ambition repose sur la participation

de tous, entreprises et particuliers, industriels et pouvoirs publics...

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Recyclage des piles, mode d'emploi

En moyenne, chaque foyer français n'abriterait pas moins de cinquante piles et batteries (ou accumulateurs)

portables. Le chiffre paraît énorme, et pourtant regardez autour de vous : des baladeurs MP3 au réveil matin,

de la souris sans fil à la perceuse, du téléphone portable aux montres, de la télécommande du garage aux

appareils photo, les piles et batteries sont partout !

D'où l'intérêt de les récupérer pour offrir une seconde vie à leurs composants. En effet, le recyclage d'une

tonne de piles permet d'obtenir 600 kg de métaux lourds, dont par exemple 300 à 350 kg de zinc, 20 kg de

nickel ou 2 kg de mercure. Celui contenu dans une seule pile suffisant à polluer 40 litres d'eau pendant 50

ans, on comprendra aisément la nécessité de ne pas le laisser se répandre dans l'environnement...

Une fois récupérées, les piles vont donc être soumises à un traitement de choc afin d'en extraire les éléments

les plus intéressants. Elles sont ainsi successivement broyées, filtrées, ou encore chauffées à des températures

élevées afin de séparer les métaux par condensation. Les matériaux ainsi obtenus sont dès lors réinjectés dans

le circuit industriel selon différentes affectations :

Plomb et cadmium pour fabriquer de nouvelles batteries ;

Manganèse dans des pièces de haute résistance à l'usure telles que les godets pour pelleteuse ;

Nickel dans des accessoires ménagers et pour le bâtiment ;

Zinc dans les gouttières de récupération de l'eau de pluie...

Pas si facile d'apporter sa contribution

Il y a pourtant un hic, mais il est de taille : comparé aux batteries au plomb par exemple, la récupération des

métaux lourds dans les piles portables est beaucoup moins rentable. Il est vrai aussi qu'il s'agit d'un circuit

bien plus complexe !

Comme on l'a vu, il faut d'abord que les particuliers pensent à rapporter celles qui dorment chez eux. Du fait

de leur dissémination, cela requiert des actions de sensibilisation qui au final se révèlent coûteuses. Autre

approche sans doute plus efficace, la possibilité de récupérer les piles auprès d'entreprises, en même temps

que d'autres utilitaires à recycler (cartouches d'encre...). Certains prestataires commencent déjà à se lancer

dans une telle démarche.

Pour les particuliers, en revanche, le parcours du combattant ne fait que commencer. Vous l'aurez peut-être

vous-même constaté : beaucoup de commerçants rechignent à se charger de la récupération, alors qu'ils y

sont légalement tenus s'ils vendent des appareils électriques ou électroniques. Sans parler du fait que lorsque

cette récupération existe, elle n'est pas toujours organisée très rationnellement, voire uniquement pour

séduire les clients à la fibre écolo, sans suivi derrière...

L'une des solutions réside peut-être dans la multiplication des points de collecte : le Screlec a ainsi mis en

place 10 000 de ses « batribox » partout en France. Mais à l'avenir, on semble davantage s'orienter vers une

interdiction progressive des composants les plus dangereux (cadmium, mercure) dont le procédé de

récupération est aussi le plus onéreux.

Ce qui ne retire rien à la nécessité de rapporter ses piles et accumulateurs usagés, non seulement les piles

bâtonnets de type AA, les plus répandues et moins nocives, mais aussi toutes celles qui sommeillent dans nos

appareils. Une action qui ne coûte pas grand chose, mais peut faire beaucoup de bien à l'environnement...

Bernard Rastoin