1
Mardi 27 janvier 2015 Ouest-France Monde 4 Le monde en bref New York attend une tempête de neige historique Une masse d’air très froid dégrin- gole du Canada. Elle va se heur- ter à une masse humide venue de l’océan Atlantique. Résultat : le nord- est des États-Unis, et en particulier New York, vont connaître des vents violents (entre 70 et 90 km/h) et de fortes chutes de neige (5 à 10 cm par heure). Des routes seront impratica- bles. Cinq mille vols ont été annulés. Le maire de New York, Bill de Blasio, demande de ne pas sortir, ni de cir- culer en voiture. Les écoles devaient rester fermées aujourd’hui. Cette dé- pression devrait s’éloigner demain mercredi. Costa Concordia : 26 ans requis contre le commandant L’accusation n’a accordé aucune cir- constance atténuante à Francesco Schettino, l’ex-commandant du na- vire de croisière, dont le naufrage a fait 32 morts en janvier 2012 au large des côtes italiennes. Schettino avait abandonné son navire en train de couler, avec ses 4 500 passagers et membres d’équipage. Le verdict est attendu début février. Un astéroïde de 500 mètres a frôlé la Terre Le « caillou », de la taille de deux ba- teaux de croisière, est le plus gros objet céleste à être passé aussi près de notre planète, a annoncé la Nasa. « 2004 BL86 », c’est son nom, a frôlé la Terre (à 1,2 million de kilomètres, tout de même) à 17 h 19, heure fran- çaise. Il repassera dans les parages dans 200 ans, toujours sans risque de collision. Le prochain objet cé- leste aussi volumineux à s’approcher aussi près de notre planète, appelé « 199 AN10 » est attendu en 2027. Des groupes de travail communs à l’UMP et à la CDU Nicolas Sarkozy a rencontré, hier, An- gela Merkel, à Berlin. L’ex-président de la République a annoncé la créa- tion par l’UMP et la CDU, « dans les prochains jours », de « groupes de travail communs » sur les questions économiques et d’intégration. Nico- las Sarkozy a, par ailleurs, affirmé que tout devait être mis en œuvre pour éviter le « drame » que consti- tuerait la sortie de la Grèce de la zone euro. La première femme évêque de l’Église d’Angleterre La révérende Libby Lane, 48 ans, a été ordonnée, hier, lors d’une céré- monie historique en la cathédrale de York. C’est la première femme évêque de l’Église anglicane d’An- gleterre depuis sa fondation en 1534. Elle avait été désignée en dé- cembre pour inaugurer une nouvelle ère, après des siècles de prédomi- nance masculine dans la hiérarchie cléricale. Son ordination est sur- venue vingt ans après l’arrivée des premières femmes prêtres en Angle- terre, où elles représentent aujour- d’hui près d’un tiers du clergé. L’evêque Libby Lane est applaudie par ses pairs à l’issue de la cérémonie. EPA Combats en Ukraine : des mineurs bloqués sous terre Environ 500 mineurs sont restés bloqués sous terre, hier midi, dans une mine de charbon de Donetsk. En cause : une coupure d’électricité provoquée par les bombardements dans l’est de l’Ukraine, où l’armée ukrainienne combat les séparatistes soutenus par la Russie. Leur vie n’était pas en danger, la ventilation ayant continué de fonctionner. La re- prise des combats dans le Donbass a fait plus de 300 tués ces deux der- nières semaines. Hier, Vladimir Pou- tine a riposté avec colère aux criti- ques occidentales, en accusant l’ar- mée ukrainienne d’être « une légion étrangère à la solde de l’Otan », utili- sée pour contenir la Russie. La dépouille d’Hervé Gourdel rapatriée en France Le corps du guide de haute mon- tagne, enlevé puis décapité en sep- tembre par des djihadistes algériens, est arrivé à l’aéroport de Roissy, hier à la mi-journée, à bord d’un vol Air France en provenance d’Alger. Le cercueil, recouvert d’un drapeau bleu blanc rouge, a été pris en charge par une société de pompes funèbres sur le tarmac, puis accueilli par ses pro- ches. Une courte cérémonie de re- cueillement s’est tenue en présence du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et de Christian Estro- si, député UMP des Alpes-Maritimes, département d’où était originaire Hervé Gourdel. Tunisie : le gouvernement Tounès déjà menacé Le gouvernement d’Habib Essid, composé de ministres issus de la coalition laïque Nidaa Tounès, pour- rait bien essuyer un premier revers aujourd’hui au Parlement. Les trois principaux partis d’opposition, En- nahda (islamiste), le Front populaire (gauche) et Afek Tounès (libéral) ont annoncé qu’ils lui refuseraient la confiance. Nidaa Tounès, qui avait remporté 86 sièges (sur 217) aux lé- gislatives d’octobre 2014, peut comp- ter sur l’appui de l’Union patriotique libre (16 sièges), mais cet appoint ne lui suffit pas pour obtenir une majo- rité. Syrie : l’État islamique expulsé de Kobané Les défenseurs kurdes de la ville, appuyés par l’aviation américaine, ont infligé aux djihadistes leur premier revers. Il y a seulement quatre mois, la chute de Kobané aux mains du groupe l’État islamique (Daech en arabe) pa- raissait inexorable. Les djihadistes avaient conquis plusieurs dizaines de villages autour de cette ville kurde de 40 000 habitants, frontalière de la Turquie. Équipés de dizaines de blin- dés et de canons pris aux armées sy- rienne et irakienne, les combattants de Daech semblaient ne devoir faire qu’une bouchée de la cité défendue par quelques centaines de Kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD), munis seulement de kalachni- kov et de lance-roquettes. Hier, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une ONG ba- sée à Londres, a annoncé le premier revers militaire de l’EI. « Il n’y a plus de combats dans la ville et les djiha- distes se sont repliés. Les Kurdes pourchassent encore des combat- tants cachés à l’extrémité est de la ville », affirmait son directeur, Rami Abdel Rahman. « Des combattants ont été vus en train de fuir sur des cyclomoteurs », confirmait Musta- pha Ebdi, un militant kurde. Cette bataille de Kobané aura coû- té cher à Daech, qui y a perdu un millier d’hommes selon l’OSDH. Les forces du PYD ont repris le dessus grâce au soutien aérien des États- Unis. Depuis la fin septembre, l’avia- tion américaine a effectué près de 700 frappes. Les défenseurs de Ko- bané ont aussi reçu le soutien, déci- sif, de 150 peshmergas kurdes ira- kiens, qui ont pu gagner la ville par la Turquie. L’échec de Kobané marque un premier coup d’arrêt pour Daech, qui en un an avait conquis de larges ter- ritoires dans le nord-ouest de la Sy- rie et l’ouest de l’Irak. La progression des djihadistes semble aussi enrayée en Irak, où l’armée a annoncé, hier, avoir repris le contrôle de la totalité de la province de Diyala, au nord de Bagdad. 100 km O.-F. IRAK JORDANIE TURQUIE SYRIE LIBAN Damas Euphrate Kobane Territoires contrôlés par Daech Alexis Tsipras, nouveau Premier ministre grec Après l’alliance avec un petit parti souverainiste de droite, le leader de Syriza a prêté serment auprès du président de la République. Son gouvernement pourrait être connu aujourd’hui. Athènes. De notre envoyé spécial Les Athéniens l’appellent le « vieux quartier rouge ». Au Pirée, Nikea a longtemps été un bastion commu- niste. Dimanche, il a voté à 43,39 % pour Syriza, plus gros score obtenu par le parti d’Alexis Tsipras dans la capitale. « C’est parce que les gens sont pauvres et qu’il y a beaucoup de chômage », explique Maria, qui revient du marché, un sac de provi- sions sous le bras. La plupart des ate- liers qui travaillaient pour la marine sont aujourd’hui fermés. « Presque tous mes amis sont sans travail », soupire Leonardos, 31 ans, qui vient de perdre son poste de livreur de piz- zas et rêve d’émigrer au Canada. Cérémonie civile C’est avec ces victimes de la crise que la gauche radicale a bâti son succès : 36,3 % des voix, soit 149 sièges. À deux députés près, elle s’assurait la majorité absolue au Par- lement. Avec cette « victoire histo- rique », comme l’a titré le quotidien Ta Nea, beaucoup de Grecs se pren- nent à rêver d’un vrai changement. Tout en restant lucides. « Si cela ar- rive, cela ne sera pas tout de suite. Il faut savoir être patient. Je leur donne quatre ans pour réussir », concède Andreas. Ce chômeur de 42 ans votait pour la première fois. Pour gouverner, Syriza s’est allié hier avec les Grecs indépendants (Anel), petite formation de la droite souverainiste qui vient de faire élire 13 députés. L’accord conclu en fin de matinée est un peu le mariage de la carpe et du lapin. Non seulement, l’Anel est totalement opposé au plan politique, mais, durant la campagne, il a diffusé un spot à a télévision qui a fait rire toute la Grèce. On y voyait son président, Panos Kammenos, ex- pliquant à un jeune garçon prénom- mé Alexis comment se servir d’un pe- tit train électrique. La campagne est terminée, les rancœurs doivent s’oublier. Fort de sa majorité, Alexis Tsipras est allé dès 14 h prêter serment auprès du président de la République Carolos Papoulias. « Je servirai toujours la Grèce et lintérêt du peuple grec », a-t-il déclaré en costume bleu mais sans cravate, comme à son habitude, lors d’une cérémonie civile, une pre- mière en Grèce. Il a ensuite été offi- ciellement nommé Premier ministre. « Il devrait annoncer mercredi la composition de son gouverne- ment », indique Nikos Alivizatos, professeur de droit constitutionnel. Après la rentrée parlementaire, fixée au 5 février, les députés devront élire le nouveau président de la Répu- blique. « Un nom sera présenté par Syriza et l’Anel, le vote interviendra sans débat », précise le Pr Alivizatos. Le président dispose de peu de pouvoirs, la fonction est surtout pres- tigieuse. Mais c’est en ne parvenant pas à l’élire que les députés grecs avaient provoqué fin décembre la dissolution du Parlement. Et ces lé- gislatives qui viennent de tenir l’Eu- rope entière en haleine. Marc MAHUZIER. Les résultats : Syriza (gauche ra- dicale), 36,49 %, 149 sièges sur 300. Nouvelle démocratie (conser- vateurs), 27,81 %, 76 sièges. Aube dorée (extrême droite), 6,28 %, 17 sièges ; To Potami (centriste), 6,05 %, 17 sièges. KKE (commu- niste), 5,47 %, 15 sièges. Anel (droite souverainiste), 4,75 %, 13 sièges. Pa- sok (socialiste), 4,68 %, 13 députés. Climat : l’Inde n’est pas la Chine Obama n’a pas décroché d’accord avec le 3 e pays émetteur de gaz à effet de serre. L’Inde privilégie la coopération bilatérale. Trois questions à… La Chine a signé un accord « climat » avec les États-Unis, pas l’Inde. Pourquoi ? Les scénarios sont différents. La Chine représente 20 % de la popula- tion mondiale et 27 % des émissions. L’Inde, avec près de 18 % de la po- pulation mondiale, ne contribue pour l’heure qu’à hauteur de 5 % de ces émissions ; l’inverse des États-Unis : 5 % de la population mondiale et 17 % des émissions de CO 2 en 2010. L’Inde est-elle ambitieuse en matière d’énergies renouvelables ? 300 millions d’Indiens n’ont pas ac- cès à l’électricité. Il est difficile d’ima- giner une baisse de la production et de la consommation de char- bon, dans le pays, au cours des dix prochaines années. L’utilisation de gaz, de « charbon propre » ainsi qu’une plus grande efficacité éner- gétique restent les clés. L’Inde a revu à la hausse ses objectifs dans le solaire, pour atteindre les 100 GW de capacités installées d’ici à 2022 contre 20 GW en 2020. Mais ce dont elle a besoin, ce sont de nouveaux partenariats. Pourquoi Paris ne s’en- gage-t-il pas afin que chaque contrat signé dans la défense [avions Rafale, par exemple, N.D.L.R.] donne lieu à un accord de montant équivalent dans la « technologie climatique » ? Quels sont les risques du changement climatique en Inde ? En Inde, 40 % de la population vit dans des zones urbaines, et une large part des métropoles sont si- tuées sur la côte : Mumbai, Calcutta, Chennai pour les plus importantes. Ces villes vont être affectées par la hausse du niveau de la mer, avec pour conséquence une migration en masse de population vers l’inté- rieur du pays. Par ailleurs, la fonte des glaciers affectera le débit des fleuves tandis que l’agriculture verra ses rendements baisser en moyenne de 10 %. Recueilli par Mathilde ESLIDA. Rajendra Shende. Président de Terre Policy Centre, Ex-directeur Environnement à l’Onu. Ouest-France Crash d’un F-16 en Espagne : huit Français tués Les deux pilotes grecs ont également péri dans cet accident sur la base aérienne d’Albacete. Trois autres militaires français sont très grièvement blessés. Un avion de combat grec prenant part à un exercice multinational s’est écrasé au décollage, hier en milieu d’après-midi, sur la base aérienne d’Albacete, à 260 km au sud-est de Madrid (Espagne). Le chasseur F-16 s’est écrasé sur un des pakings de la base où stationnaient d’autres avions de chasse dont deux Alpha Jet, deux Mirage 2000D et deux Rafale fran- çais, tuant une dizaine de personnes. Le crash a été probablement provo- qué par une panne de réacteur. Les deux membres d’équipage grecs ont péri, ainsi que huit avia- teurs français. « Cet accident a cau- sé par ailleurs de graves blessures par brûlures à six personnels mé- caniciens, selon le bilan actuel présenté par les autorités espa- gnoles », a annoncé l’Elysée hier soir dans un communiqué. « Un blessé est en situation dextrême urgence. Cinq autres sont en réanimation dont deux placés en coma artifi- ciel », précise aussi le communiqué, soulignant que « trois autres blessés légers sont en sortie dhôpital ». Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, se rendra en Espagne ce mardi après-midi. Des militaires de dix nationalités, dont des Français, étaient présents sur cette base. Une partie des Fran- çais viendrait de la base aérienne de Nancy. Ils prenaient part à un exer- cice de l’Otan intitulé Tactical Leader- ship Programme. Selon le journal es- pagnol ABC, deux avions de chasse français avaient décollé peu avant le crash et ils ont été déroutés vers une autre base. Selon l’armée de l’air française, des Rafale, Mirage, Alpha Jet et Awacs étaient annoncés à cet exercice de qualification d’équipages à la respon- sabilité de chef de mission. Un avion de combat grec s’est écrasé au décollage, hier en milieu d’après-midi, sur la base aérienne d’Albacete. Reuters. 300 km Madrid Albacete ESPAGNE FRANCE ALGÉRIE MAROC M er M é dite rr a n é e PORTUGAL O-F

Ouest france 27.01.2015

Embed Size (px)

Citation preview

Mardi 27 janvier 2015Ouest-FranceMonde4

Le monde en bref

New York attend une tempête de neige historiqueUne masse d’air très froid dégrin-gole du Canada. Elle va se heur-ter à une masse humide venue del’océan Atlantique. Résultat : le nord-est des États-Unis, et en particulierNew York, vont connaître des ventsviolents (entre 70 et 90 km/h) et defortes chutes de neige (5 à 10 cm par

heure). Des routes seront impratica-bles. Cinq mille vols ont été annulés.Le maire de New York, Bill de Blasio,demande de ne pas sortir, ni de cir-culer en voiture. Les écoles devaientrester fermées aujourd’hui. Cette dé-pression devrait s’éloigner demainmercredi.

Costa Concordia : 26 ans requis contre le commandantL’accusation n’a accordé aucune cir-constance atténuante à FrancescoSchettino, l’ex-commandant du na-vire de croisière, dont le naufrage afait 32 morts en janvier 2012 au large

des côtes italiennes. Schettino avaitabandonné son navire en train decouler, avec ses 4 500 passagers etmembres d’équipage. Le verdict estattendu début février.

Un astéroïde de 500 mètres a frôlé la TerreLe « caillou », de la taille de deux ba-teaux de croisière, est le plus grosobjet céleste à être passé aussi prèsde notre planète, a annoncé la Nasa.« 2004 BL86 », c’est son nom, a frôléla Terre (à 1,2 million de kilomètres,tout de même) à 17 h 19, heure fran-

çaise. Il repassera dans les paragesdans 200 ans, toujours sans risquede collision. Le prochain objet cé-leste aussi volumineux à s’approcheraussi près de notre planète, appelé« 199 AN10 » est attendu en 2027.

Des groupes de travail communs à l’UMP et à la CDUNicolas Sarkozy a rencontré, hier, An-gela Merkel, à Berlin. L’ex-présidentde la République a annoncé la créa-tion par l’UMP et la CDU, « dans lesprochains jours », de « groupes detravail communs » sur les questions

économiques et d’intégration. Nico-las Sarkozy a, par ailleurs, affirméque tout devait être mis en œuvrepour éviter le « drame » que consti-tuerait la sortie de la Grèce de la zoneeuro.

La première femme évêque de l’Église d’Angleterre

La révérende Libby Lane, 48 ans, aété ordonnée, hier, lors d’une céré-monie historique en la cathédralede York. C’est la première femmeévêque de l’Église anglicane d’An-gleterre depuis sa fondation en1534. Elle avait été désignée en dé-cembre pour inaugurer une nouvelle

ère, après des siècles de prédomi-nance masculine dans la hiérarchiecléricale. Son ordination est sur-venue vingt ans après l’arrivée despremières femmes prêtres en Angle-terre, où elles représentent aujour-d’hui près d’un tiers du clergé.

L’evêque Libby Lane est applaudie par ses pairs à l’issue de la cérémonie.

EPA

Combats en Ukraine : des mineurs bloqués sous terreEnviron 500 mineurs sont restésbloqués sous terre, hier midi, dansune mine de charbon de Donetsk.En cause : une coupure d’électricitéprovoquée par les bombardementsdans l’est de l’Ukraine, où l’arméeukrainienne combat les séparatistessoutenus par la Russie. Leur vien’était pas en danger, la ventilation

ayant continué de fonctionner. La re-prise des combats dans le Donbassa fait plus de 300 tués ces deux der-nières semaines. Hier, Vladimir Pou-tine a riposté avec colère aux criti-ques occidentales, en accusant l’ar-mée ukrainienne d’être « une légionétrangère à la solde de l’Otan », utili-sée pour contenir la Russie.

La dépouille d’Hervé Gourdel rapatriée en FranceLe corps du guide de haute mon-tagne, enlevé puis décapité en sep-tembre par des djihadistes algériens,est arrivé à l’aéroport de Roissy, hierà la mi-journée, à bord d’un vol AirFrance en provenance d’Alger. Lecercueil, recouvert d’un drapeau bleublanc rouge, a été pris en charge parune société de pompes funèbres sur

le tarmac, puis accueilli par ses pro-ches. Une courte cérémonie de re-cueillement s’est tenue en présencedu ministre des Affaires étrangères,Laurent Fabius, et de Christian Estro-si, député UMP des Alpes-Maritimes,département d’où était originaireHervé Gourdel.

Tunisie : le gouvernement Tounès déjà menacéLe gouvernement d’Habib Essid,composé de ministres issus de lacoalition laïque Nidaa Tounès, pour-rait bien essuyer un premier reversaujourd’hui au Parlement. Les troisprincipaux partis d’opposition, En-nahda (islamiste), le Front populaire(gauche) et Afek Tounès (libéral)

ont annoncé qu’ils lui refuseraient laconfiance. Nidaa Tounès, qui avaitremporté 86 sièges (sur 217) aux lé-gislatives d’octobre 2014, peut comp-ter sur l’appui de l’Union patriotiquelibre (16 sièges), mais cet appoint nelui suffit pas pour obtenir une majo-rité.

Syrie : l’État islamique expulsé de KobanéLes défenseurs kurdes de la ville, appuyés par l’aviationaméricaine, ont infligé aux djihadistes leur premier revers.

Il y a seulement quatre mois, la chutede Kobané aux mains du groupel’État islamique (Daech en arabe) pa-raissait inexorable. Les djihadistesavaient conquis plusieurs dizainesde villages autour de cette ville kurdede 40 000 habitants, frontalière de laTurquie. Équipés de dizaines de blin-dés et de canons pris aux armées sy-rienne et irakienne, les combattantsde Daech semblaient ne devoir fairequ’une bouchée de la cité défenduepar quelques centaines de Kurdesdu Parti de l’union démocratique(PYD), munis seulement de kalachni-kov et de lance-roquettes.

Hier, l’Observatoire syrien des droitsde l’homme (OSDH), une ONG ba-sée à Londres, a annoncé le premierrevers militaire de l’EI. « Il n’y a plusde combats dans la ville et les djiha-distes se sont repliés. Les Kurdespourchassent encore des combat-tants cachés à l’extrémité est de laville », affirmait son directeur, RamiAbdel Rahman. « Des combattantsont été vus en train de fuir sur descyclomoteurs », confirmait Musta-pha Ebdi, un militant kurde.

Cette bataille de Kobané aura coû-té cher à Daech, qui y a perdu unmillier d’hommes selon l’OSDH. Lesforces du PYD ont repris le dessus

grâce au soutien aérien des États-Unis. Depuis la fin septembre, l’avia-tion américaine a effectué près de700 frappes. Les défenseurs de Ko-bané ont aussi reçu le soutien, déci-sif, de 150 peshmergas kurdes ira-kiens, qui ont pu gagner la ville parla Turquie.

L’échec de Kobané marque unpremier coup d’arrêt pour Daech, quien un an avait conquis de larges ter-ritoires dans le nord-ouest de la Sy-rie et l’ouest de l’Irak. La progressiondes djihadistes semble aussi enrayéeen Irak, où l’armée a annoncé, hier,avoir repris le contrôle de la totalitéde la province de Diyala, au nord deBagdad.

100 km

O.-F.

IRAK

JORDANIE

TURQUIE

SYRIELIBAN

Damas

Euphrate

Kobane

Territoires contrôlés par Daech

Alexis Tsipras, nouveau Premier ministre grecAprès l’alliance avec un petit parti souverainiste de droite, le leader de Syriza a prêté sermentauprès du président de la République. Son gouvernement pourrait être connu aujourd’hui.

Athènes.De notre envoyé spécial

Les Athéniens l’appellent le « vieuxquartier rouge ». Au Pirée, Nikea alongtemps été un bastion commu-niste. Dimanche, il a voté à 43,39 %pour Syriza, plus gros score obtenupar le parti d’Alexis Tsipras dans lacapitale. « C’est parce que les genssont pauvres et qu’il y a beaucoupde chômage », explique Maria, quirevient du marché, un sac de provi-sions sous le bras. La plupart des ate-liers qui travaillaient pour la marinesont aujourd’hui fermés. « Presquetous mes amis sont sans travail »,soupire Leonardos, 31 ans, qui vientde perdre son poste de livreur de piz-zas et rêve d’émigrer au Canada.

Cérémonie civile

C’est avec ces victimes de la criseque la gauche radicale a bâti sonsuccès : 36,3 % des voix, soit 149sièges. À deux députés près, elles’assurait la majorité absolue au Par-lement. Avec cette « victoire histo-rique », comme l’a titré le quotidienTa Nea, beaucoup de Grecs se pren-nent à rêver d’un vrai changement.Tout en restant lucides. « Si cela ar-rive, cela ne sera pas tout de suite.Il faut savoir être patient. Je leur

donne quatre ans pour réussir »,concède Andreas. Ce chômeur de42 ans votait pour la première fois.

Pour gouverner, Syriza s’est alliéhier avec les Grecs indépendants(Anel), petite formation de la droitesouverainiste qui vient de faire élire13 députés. L’accord conclu en finde matinée est un peu le mariage dela carpe et du lapin. Non seulement,l’Anel est totalement opposé au planpolitique, mais, durant la campagne,il a diffusé un spot à a télévision quia fait rire toute la Grèce. On y voyait

son président, Panos Kammenos, ex-pliquant à un jeune garçon prénom-mé Alexis comment se servir d’un pe-tit train électrique.

La campagne est terminée, lesrancœurs doivent s’oublier. Fort desa majorité, Alexis Tsipras est allédès 14 h prêter serment auprès duprésident de la République CarolosPapoulias. « Je servirai toujours laGrèce et l’intérêt du peuple grec »,a-t-il déclaré en costume bleu maissans cravate, comme à son habitude,lors d’une cérémonie civile, une pre-

mière en Grèce. Il a ensuite été offi-ciellement nommé Premier ministre.

« Il devrait annoncer mercredila composition de son gouverne-ment », indique Nikos Alivizatos,professeur de droit constitutionnel.Après la rentrée parlementaire, fixéeau 5 février, les députés devront élirele nouveau président de la Répu-blique. « Un nom sera présenté parSyriza et l’Anel, le vote interviendrasans débat », précise le Pr Alivizatos.

Le président dispose de peu depouvoirs, la fonction est surtout pres-tigieuse. Mais c’est en ne parvenantpas à l’élire que les députés grecsavaient provoqué fin décembre ladissolution du Parlement. Et ces lé-gislatives qui viennent de tenir l’Eu-rope entière en haleine.

Marc MAHUZIER.

Les résultats : Syriza (gauche ra-dicale), 36,49 %, 149 sièges sur300. Nouvelle démocratie (conser-vateurs), 27,81 %, 76 sièges. Aubedorée (extrême droite) , 6,28 %,17 sièges ; To Potami (centriste),6,05 %, 17 sièges. KKE (commu-niste), 5,47 %, 15 sièges. Anel (droitesouverainiste), 4,75 %, 13 sièges. Pa-sok (socialiste), 4,68 %, 13 députés.

Climat : l’Inde n’est pas la ChineObama n’a pas décroché d’accord avec le 3e pays émetteur degaz à effet de serre. L’Inde privilégie la coopération bilatérale.

Trois questions à…

La Chine a signé un accord« climat » avec les États-Unis,pas l’Inde. Pourquoi ?

Les scénarios sont différents. LaChine représente 20 % de la popula-tion mondiale et 27 % des émissions.L’Inde, avec près de 18 % de la po-pulation mondiale, ne contribue pourl’heure qu’à hauteur de 5 % de cesémissions ; l’inverse des États-Unis :5 % de la population mondiale et17 % des émissions de CO2 en 2010.

L’Inde est-elle ambitieuseen matière d’énergiesrenouvelables ?

300 millions d’Indiens n’ont pas ac-cès à l’électricité. Il est difficile d’ima-giner une baisse de la productionet de la consommation de char-bon, dans le pays, au cours des

dix prochaines années. L’utilisationde gaz, de « charbon propre » ainsiqu’une plus grande efficacité éner-gétique restent les clés. L’Inde arevu à la hausse ses objectifs dansle solaire, pour atteindre les 100 GWde capacités installées d’ici à 2022contre 20 GW en 2020. Mais ce dontelle a besoin, ce sont de nouveauxpartenariats. Pourquoi Paris ne s’en-gage-t-il pas afin que chaque contratsigné dans la défense [avions Rafale,par exemple, N.D.L.R.] donne lieuà un accord de montant équivalentdans la « technologie climatique » ?

Quels sont les risques duchangement climatique en Inde ?

En Inde, 40 % de la population vitdans des zones urbaines, et unelarge part des métropoles sont si-tuées sur la côte : Mumbai, Calcutta,Chennai pour les plus importantes.Ces villes vont être affectées par lahausse du niveau de la mer, avecpour conséquence une migrationen masse de population vers l’inté-rieur du pays. Par ailleurs, la fontedes glaciers affectera le débit desfleuves tandis que l’agriculture verrases rendements baisser en moyennede 10 %.

Recueilli parMathilde ESLIDA.

RajendraShende.Président deTerre PolicyCentre,Ex-directeurEnvironnementà l’Onu.

Oue

st-F

ranc

e

Crash d’un F-16 en Espagne : huit Français tuésLes deux pilotes grecs ont également péri dans cet accident sur la base aérienne d’Albacete. Trois autresmilitaires français sont très grièvement blessés.

Un avion de combat grec prenantpart à un exercice multinational s’estécrasé au décollage, hier en milieud’après-midi, sur la base aérienned’Albacete, à 260 km au sud-est deMadrid (Espagne). Le chasseur F-16s’est écrasé sur un des pakings de labase où stationnaient d’autres avionsde chasse dont deux Alpha Jet, deuxMirage 2000D et deux Rafale fran-çais, tuant une dizaine de personnes.Le crash a été probablement provo-qué par une panne de réacteur.

Les deux membres d’équipagegrecs ont péri, ainsi que huit avia-teurs français. « Cet accident a cau-sé par ailleurs de graves blessures

par brûlures à six personnels mé-caniciens, selon le bilan actuelprésenté par les autorités espa-gnoles », a annoncé l’Elysée hier soirdans un communiqué. « Un blesséest en situation d’extrême urgence.Cinq autres sont en réanimationdont deux placés en coma artifi-ciel », précise aussi le communiqué,soulignant que « trois autres blessés

légers sont en sortie d’hôpital ».Jean-Yves Le Drian, le ministre de

la Défense, se rendra en Espagne cemardi après-midi.Des militaires de dix nationalités,dont des Français, étaient présentssur cette base. Une partie des Fran-çais viendrait de la base aérienne deNancy. Ils prenaient part à un exer-cice de l’Otan intitulé Tactical Leader-

ship Programme. Selon le journal es-pagnol ABC, deux avions de chassefrançais avaient décollé peu avant lecrash et ils ont été déroutés vers uneautre base.

Selon l’armée de l’air française, desRafale, Mirage, Alpha Jet et Awacsétaient annoncés à cet exercice dequalification d’équipages à la respon-sabilité de chef de mission.

Un avion de combat grec s’est écrasé au décollage, hier en milieu d’après-midi, sur la base aérienne d’Albacete.

Reu

ters

.

300 km

Madrid

Albacete

ESPAGNE

FRANCE

ALGÉRIEMAROC

Mer M

éditerr

anée

PORTUGAL

O-F