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L’ART-THÉRAPIE ET LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE (TSPT) Josiane Gagnon, étudiante à la maîtrise en art-thérapie à l’UQAT Le 11 décembre 2016 1

Art thérapie et tspt partie1

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L’ART-THÉRAPIE ET LE TROUBLE STRESS

POST-TRAUMATIQUE (TSPT)Josiane Gagnon,

étudiante à la maîtrise en art-thérapie à l’UQAT

Le 11 décembre 2016

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Plan de l’exposé

VIGNETTE CLINIQUE• Données épidémiologiques• Selon le DSM-5• Besoins spécifiques des

personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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Plan de l’exposé (suite)

REVUE DE LITTÉRATURE SUR L’UTILISATION DE L’ART-THÉRAPIE AUPRÈS DES PERSONNES SOUFFRANT D’UN TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE

• Guérir avec l’argile• Le Focusing en l’art-thérapie• 5 facteurs traumatologiques (SR-5) et leurs expérimentiels • L’action sociale• Conclusion

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Stéphane Guay (2015), chercheur au Centre d’étude sur le trauma du Centre de recherche de l’IUSMM. 2. Brillon (2013)

Données épidémiologiques

o Au cours de leur vie, les 3/4 des Canadiens vivront au moins un événement potentiellement traumatique (EPT) et 10 % d’entre eux développeront un état de stress post-traumatique (ESPT)1

o Entre 25% et 35% des victimes exposées à une expérience traumatique vont développer un TSPT 2

Pas toutes les victimes vont en souffrir

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Brillon (2013)

Données épidémiologiques

Les femmes sont plus à risque de développer un TSPT1

o Les recherches parlent du doubleo Plus nombreuses que les hommes à être victimes

d’agression sexuelle

« près de 94 % des victimes de viol souffrent de TSPT dans les premières semaines après l’agression. Les deux tiers des victimes vont encore démontrer un TSPT un mois plus tard (65 %) alors que la moitié continue à souffrir de TSPT plus de trois mois plus tard. »

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Brillon (2013) 2. Geoffrion (2014)

Données épidémiologiquesLes plus à risque en raison de leur métier : les policiers, les ambulanciers, les chauffeurs d’autobus, les pompiers, les infirmiers1

o Exposés à répétition, ex. assister à la mort d’un enfanto les évènements traumatiques sont banalisés, ex. ça fait partie de la job2

o ils craignent d’être vus comme des incompétents2

Les conséquences 2 o perte d’empathie pour la clientèleo hypervigilanceo travailler dans état de peur constanto Sx niés ce qui en empêche le dépistage

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Elbrecht (2013)

Données épidémiologiques

D’un point neurologique1

o les gens souffrant d’un TSPT ont une désensibilisation des extérocepteurs o Ces extérocepteurs jouent un rôle dans la régulation de l’anxiétéo Ce sont eux qui recueillent les excitations venant de l’environnement extérieur

Ce qu’il faut retenir :Les gens souffrant d’un TSPT sont coupés de leur sensDonc, plus à risque d’être re-traumatisés

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Adapté de Morrison (2013)

La symptomatologie selon le DSM-51

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LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ L’ADULTE

Exposition à un événement traumatique

o expérience directe

o être témoin

o apprendre qu’un traumatisme est arrivé à un proche

o de manière répétée à des événements traumatiques (exclus la télévision)

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Adapté de Morrison (2013)

La symptomatologie selon le DSM-51

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LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ L’ADULTE (suite)

Symptômes intrusifs (1/5)o Souvenirs répétitifs, involontaires et envahissants du traumatismeo Rêves répétitifs liés au traumatismeo Réactions dissociatives o Détresse psychologique lors de l’exposition à des indices du traumatismeo Réactions physiologiques lors de l’exposition à des indices du traumatisme

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Adapté de Morrison (2013)

La symptomatologie selon le DSM-51

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LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ L’ADULTE (suite)

Symptômes d’évitement (1/2)

o Évitement des souvenirs, des pensées ou des sentiments associés au traumatisme

o Évitement des rappels externes qui éveillent des souvenirs du traumatisme

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Adapté de Morrison (2013)

La symptomatologie selon le DSM-51

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LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ L’ADULTE (suite)

Symptômes d’affects négatifs (2/7)o Incapacité de se rappeler un aspect important du traumatismeo Croyances ou attentes négatives persistantes et exagéréeso Distorsion cognitive → se blâmer ou blâmer les autreso État émotionnel négatif persistanto Réduction nette de l’intérêto Sentiment de détachement d’autrui ou de devenir étranger aux autreso Incapacité persistante d’éprouver des émotions positives

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Adapté de Morrison (2013)

La symptomatologie selon le DSM-51

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LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ L’ADULTE (suite)

Symptômes physiologiques (2/6)o Irritabilité ou accès de colèreo Comportement irréfléchi ou autodestructeuro Hypervigilanceo Réaction de sursaut exagéréeo Problèmes de concentrationo Perturbation du sommeil

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Adapté de Morrison (2013)

La symptomatologie selon le DSM-51

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LE TROUBLE STRESS POST-TRAUMATIQUE CHEZ L’ADULTE (suite)

Durée : plus de 1 moisSi > que 1 mois il s’agit d’un Trouble de Stress Aigü

La survenue des sx peut être différée :six mois après l’événement et même plusieurs années plus tard

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Levine (1997)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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« Body sensation, rather than intense emotion,is the key to healing trauma1

[ La clé pour guérir d’un traumatisme est une question de sensations corporelles plutôt que d’émotions intenses ] »

Clarissa Pinkola Estes dans sa préface de Waking the Tiger de Peter A. Levine (p.12)

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Levine (1997)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Levine (1997)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Levine (1997)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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o Levine déconseille une approche qui chercherait à faire remonter de vieux souvenirs et de revivre les émotions douloureuses reliées au traumatisme, cela « re-traumatisera » inutilement la victime

o méthode « Bottom-Up »: axé dans un premier temps sur les sensations corporelles, puis trouver un sens nouveau au symptôme

o 75 % des motifs de consultation chez le médecin n’ont pas d’explications physiques et la majorité des patients en institution psychiatrique démontrent des sx associés à un trauma

o Déni → répétition → effet domino dans la société (ex. vétéran qui commet des hold-up chaque 5 juillet)

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1. Cyrulnik (2002)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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Comme un kintsugi : l’art de recoller les morceaux brisés

o Le traumatisme, un phénomène complexe

o enjeux physiologiques et psychologiques

« l’acte de création colmate la brèche, répare la meurtrissure, et permet de redevenir soi-même, totalement » (p. 175) 1.

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : Elbrecht (2013) Levine (2010, 1997)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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Rôle du thérapeuteo doit être très attentif aux réactions physiologiques issues du SNA

o aider le client à appliquer les freins à la branche sympathique du système nerveux autonome (SNA)

o stade plus sévère et chronicité du TSPT, c’est la branche parasympatique qui domine les réponses du SNA : symptômes dissociatifs dont l’absence mentale, le sentiment d’irréalité, la dépersonnalisation et la somatisation.

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : Elbrecht (2013) Levine (2010)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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SYSTÈME SYMPATHIQUE SYSTÈME PARASYMPATHIQUETensions musculaires, raideur dans la posture,

nervosité générale, yeux exorbités et dilatation des pupilles,

augmentation du rythme cardiaque, digestion accrue ou contraction de l’estomac,

respiration saccadée, peau froide,

teint pâle ou avec des rougeurssueurs froides dans les mains et sur le front,

bouche sèche,agirs colériques,

sanglots ravalés ou saccadés

Immobilisation,ralentissement de la respiration,

ralentissement du rythme cardiaque, regard fixe, pupilles contractées,teint pâle ou avec des rougeurs

peau sèche,digestion accrue ou contraction de l’estomac,

voix étouffée, colère qui paralyse,

sanglots ravalés ou saccadés

Note : Les deux branches sont toujours activées, mais elles varient en dominance

Description de signes physiques du SNA (adapté de Levine, 2010 et Elbrecht, 2013)..

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VIGNETTE CLINIQUE

Source : 1, Cyrulnik et al., (2012) 2. Van der Kolk (2014)

Besoins spécifiques des personnes atteintes d’un TSPT selon Levine

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Rôle du thérapeute (suite)o les neurones miroirs qui sous-tendent toutes relations humaines (concept du neurologue Giacomo

Rizzolatti dans les années 1990)1

o « nos neurones ont absolument besoin de la présence physique des autres et d’une mise en résonance empathique avec eux. […] Mais quand on affronte quelqu’un, envahi par la colère, on est en résonance totale aussi. En fait, nous attrapons les émotions des autres comme des virus, en positif comme négatif. » (Cyrulnik et al., 2012, empl. 681-690).

o un couteau à deux tranchants : explique certaines causes, mais surtout indique le chemin pour guérir

o L’art de l’art-thérapeute : développer son empathie et sa propre capacité d’autorégulation

o l’efficacité d’une thérapie réside dans la réactivation en toute sécurité, à travers un jeu de miroir entre le thérapeute et le client, sans être pris en otage par les émotions négatives, tant chez l’un que l’autre2