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Mémoire du DIU de Pédagogie Médicale Année 2012 – 2013 Évaluation de l’enseignement de l’histologie en médecine et place du numérique Dr. Capucine Hyon Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie Service de Génétique et Embryologie Médicales – Hôpital Trousseau

Évaluation de l’enseignement de l’histologie en médecine et place du numérique Dr. Capucineine memoire diu

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Mémoire du DIU de Pédagogie Médicale

Année 2012 – 2013

Évaluation de l’enseignement de l’histologie en médecine et

place du numérique

Dr. Capucine Hyon

Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie

Service de Génétique et Embryologie Médicales – Hôpital Trousseau

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Table des matières Résumé .................................................................................................................................................... 3

I. Introduction .......................................................................................................................................... 4

II. Problématique ..................................................................................................................................... 5

III. Matériel et méthodes ......................................................................................................................... 5

A. Enquête nationale ....................................................................................................................... 5

B. Développement d’un outil numérique interactif ........................................................................ 5

IV. Résultats ............................................................................................................................................. 5

A. Résultats de l’enquête ................................................................................................................. 5

1. Résultats globaux .................................................................................................................... 5

2. Enseignements dirigés en DFGSM2 et DFGSM3 ...................................................................... 6

3. Exemple d’utilisation de l’ENT à Paris XIII ............................................................................... 7

B. Développement d’un outil numérique interactif ........................................................................ 7

1. Définition des objectifs ............................................................................................................ 7

2. Réalisation du projet ............................................................................................................... 8

3. Présentation aux TICEMed ...................................................................................................... 8

V. Discussion ............................................................................................................................................ 8

VI. Conclusion ........................................................................................................................................ 10

Bibliographie.......................................................................................................................................... 11

Figures et annexes ................................................................................................................................. 12

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Résumé L’enseignement de l’histologie fait partie intégrante des enseignements de PACES et DFGSM2 et

DFGSM3 (Diplôme de formation générale en science médicale). Les étudiants à l’Université Pierre et

Marie Curie sont souvent peu motivés pour participer aux enseignements dirigés. Nous avons donc

réfléchi à élaborer un outil numérique qui pourrait rendre les enseignements dirigés d’histologie plus

interactif. Pour cela, nous avons tout d’abord réalisé une enquête nationale portant sur

l’enseignement de l’histologie pour établir un état des lieux et évaluer la place du numérique dans

cet enseignement conjointement avec le Collège des Histologistes, Embryologistes, Cytologistes et

Cytogénéticiens puis nous avons réfléchi à l’élaboration d’un outil numérique.

Près de 85% des facultés ont répondu au questionnaire. L’étude a montré que le nombre d’heures

d’enseignements dirigés (ED) est proportionnellement plus élevé en DFGSM2 et DFGSM3 par rapport

à la PACES. Les ED se déroulent pratiquement tous de la même manière à savoir une introduction par

des rappels de cours sous la forme d’un diaporama puis un temps d’observation de lame soit

virtuelles sur un ordinateur soit au microscope à partir de lame d’histologie. L’enquête n’a pas

permis de mettre en évidence d’outil permettant de rendre l’ED plus interactif même si l’exemple de

l’université de Paris XIII montre qu’il est possible d’intégrer des questionnaires interactifs au cours de

l’ED. Le projet que nous avons ensuite élaboré a été présenté au responsable des TICEMed de

l’UPMC mais les possibilités actuelles de la plateforme ne permettent pas de développer le projet tel

qu’imaginer initialement. Des réflexions sont toujours en court pour développer cet outil pour la

rentrée 2014.

Ce travail permet d’avoir une bonne vision de l’enseignement de l’histologie en France. Il a montré

que la place du numérique est encore très faible dans l’enseignement d’histologie alors même que

c’est une matière qui repose sur l’observation et que la génération d’étudiants qui arrive va être

confronté aux nouvelles modalités des Épreuves Classantes Nationales informatisées (ECNi) dans

lesquelles des questions d’histologie se prêteront parfaitement au format des questions uniques.

Mots-clés : Histologie, PACES, DFGSM, E-learning, Numérique, Parcours pédagogiques

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I. Introduction L‘enseignement de l’histologie dans le cursus médical s’effectue au cours du premier cycle et de la

première année du deuxième cycle. Il a tout d’abord été défini par l’arrêté ministériel du 18 mars

1992 relatif à l'organisation du premier cycle et de la première année du deuxième cycle des études

médicales1. L’histologie faisait partie des disciplines ou ensembles disciplinaires devant

obligatoirement être dispensés au cours du premier cycle soit en première année soit en deuxième

année. L’arrêté ministériel du 28 octobre 2009 relatif à la mise en place de la première année

commune aux études de santé (PACES) a modifié les modalités de la première année des études

médicales2. Il précise en annexe les contenus des unités d’enseignement communes et l’histologie

fait toujours parti des enseignements obligatoires. Concernant la deuxième année des études

médicales, elle entre maintenant dans le cadre du diplôme de formation générale en sciences

médicales (DFGSM)3. L’enseignement de l’histologie y est également présent. Il se fait dans le cadre

d’enseignements intégrés (appareils, systèmes et fonctions) avec pour objectif général « d’établir,

dans un continuum cohérent, un socle de connaissances fondamentales utile à une vision intégrée du

fonctionnement des appareils et systèmes en abordant les différents thèmes suivants : données

embryologiques, anatomiques, histologiques et physiologiques » (Annexes de l’arrêté du 22 mars

2011).

A l’Université Pierre et Marie Curie, l’enseignement de l’histologie en DFGSM2 et DFGSM3 se fait au

sein de modules d’enseignements intégrés par appareil (EIA). Ces enseignements sont dispensés à la

fois sous forme de cours magistraux (CM) et d’enseignements dirigés (ED). Les étudiants ont

également à leur disposition un polycopié de cours qui est accessible avant les cours magistraux ainsi

qu’un support de cours mis à leur disposition dans les jours suivants le cours magistral sur leur

espace numérique de travail (ENT). La deuxième partie de l’enseignement se fait sous forme d’ED où

les étudiants ont tout d’abord un rappel de cours sous la forme d’un diaporama suivi de l’examen de

lames virtuelles. Pour l’étude des lames virtuelles, les étudiants sont deux par poste informatique et

ont à leur disposition cinq à six lames à examiner lors de la séance. La présence aux ED n’est pas

obligatoire et il existe une faible participation à ces séances avec dans les cas extrêmes un ou deux

étudiants présents. Par ailleurs, lorsque les étudiants sont présents ils sont parfois peu motivés pour

participer à l’oral lors de la séance de rappel de cours. De la même manière, lors de la partie portant

sur les observations de lames, il est parfois difficile de réussir à les captiver. En effet, lorsque

l’enseignant est avec un binôme pour répondre aux questions ou montrer des structures

intéressantes, les autres étudiants ne peuvent profiter des commentaires de l’enseignant et se

démobilisent facilement.

En 2005, Nathalie Auger dans le cadre du mémoire DIU de Pédagogie Médicale avait fait un état des

lieux de l’enseignement d’histologie dans le but d’identifier les problèmes rencontrés lors de cet

enseignement et les solutions possibles4. L’enquête avait déjà pointé le fait que cette matière était

boudée par les étudiants

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II. Problématique L’objectif du travail est de réaliser un état des lieux de l’enseignement de l’histologie dans les

facultés de médecine en France et d’évaluer la place du numérique dans cet enseignement, pour

ensuite essayer de proposer un outil numérique pour les enseignements dirigés d’histologie à

l’UPMC dans le but de développer la participation des étudiants à cet enseignement.

III. Matériel et méthodes

A. Enquête nationale

L’état des lieux de l’enseignement de l’histologie au niveau national a été faite avec le concours du

Collège des Histologistes qui souhaitait également avoir un aperçu de l’enseignement de sa

discipline. Un questionnaire portant sur l’enseignement de l’histologie aussi bien en PACES que dans

les années ultérieures a été envoyé à tous les responsables d’enseignement dans les différentes

faculté de médecine de France.

Le questionnaire complet est rapporté en annexe 1. Les questions principales portaient sur les

enseignants impliqués dans la discipline, les organes étudiés en ED, les supports utilisés lors de ces

enseignements et enfin, les différents outils numériques utilisés dans les facultés pour

l’enseignement de l’histologie et l’usage qui en était fait.

Le questionnaire contenant principalement des questions fermées, seules quelques questions

offraient la possibilité de détailler la réponse.

B. Développement d’un outil numérique interactif

Pour pouvoir développer un outil qui permettrait d’améliorer la participation des étudiants aux

séances d’enseignement dirigé plusieurs étapes ont été mises en place.

- Définition des critères auxquels l’outil doit répondre ;

- Réalisation d’un projet ;

- Discussion avec l’équipe des TICEMed de l’UPMC pour réfléchir aux modalités.

IV. Résultats

A. Résultats de l’enquête

1. Résultats globaux

L’enquête a été envoyée dans les 32 facultés de médecine de France dont les responsables de

l’enseignement d’histologie font partis de la sous-section 42-02 du CNU. La faculté de Tours n’a pas

été incluse dans l’enquête car l’enseignement de l’histologie est assuré par les anatomo-

pathologistes. Le taux de réponse au questionnaire a été de 84% avec 27 questionnaires complétés

et exploitables.

L’enseignement d’histologie est dispensé en PACES, en DFGSM2 et/ou DFGSM3 (Figure 1). Il se fait

principalement sous forme de cours magistraux (CM) en PACES (40 heures en moyenne) complété

dans 70% des universités par quelques heures d’ED (9 heures en moyenne).

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Le nombre d’enseignants appartenant à la sous-section 42-02 participant à l’enseignement de

l’histologie est très variable d’une faculté à l’autre. Il y a en moyenne 6 enseignants par faculté avec

un minimum de 1 enseignant à Grenoble ou Paris VII et un maximum de 16 enseignants à Paris V ou

Paris VI. Rapporté au nombre d’étudiants par promotion5 (à partir du DFGSM2) cela représente un

enseignant pour 57 étudiants en moyenne avec un enseignant pour 327 étudiants à Paris VII jusqu’à

un enseignant pour 17 étudiants à Paris XII.

2. Enseignements dirigés en DFGSM2 et DFGSM3

Actuellement, l’histologie est enseignée le plus souvent (72%) sous forme dispersée dans des UE

intégrées par appareil, toujours majoritairement sous forme de CM, mais la proportion d’heure d’ED

augmente par rapport à la PACES avec ⅓d’heures d’ED et ⅔ d’heures de CM en DFGSM2 (Figure 1).

a. Organisation générale

Une grande majorité des facultés ont des heures d’ED en DFGSM2 et/ou DFGSM3 puisque seules

deux universités (Aix-Marseille et Paris VII) n’en font pas (Figure 2 et 3). Les étudiants sont en

moyenne 28 par groupe avec un minimum de 15 étudiants et un maximum de 60 étudiants. Chaque

ED est pris en charge par un enseignant excepté dans cinq universités où deux enseignants sont

présents.

Sur la figure 3 sont rapportés les appareils abordés lors des séances d’ED dans chaque université. Au

total, ⅓ des facultés aborde l’ensemble des appareils et près des ⅔ abordent au moins six appareils

sur les huit proposées sur le questionnaire. On peut noter également que l’histologie digestive, uro-

génitale et respiratoire est étudiée dans l’ensemble des facultés en ED.

b. Support des enseignements dirigés.

Les rappels de cours font partie intégrante des enseignements dirigés puisque 63% des universités en

font.

Dans tous les cas, les étudiants examinent des lames histologiques lors de la séance. Cette

observation se fait à partir de lames histologiques examinées au microscope optique (78% des cas)

et/ou à partir de lames virtuelles qui correspondent à des coupes histologiques numérisées avec une

très grande résolution permettant de zoomer et d’observer les structures comme avec un

microscope optique (48%). L’origine des lames virtuelles est diverse. Elles proviennent le plus

souvent des collections personnelles du département d’histologie (69%). Dans certaines facultés, les

lames virtuelles utilisées proviennent de sites internet (23%) : le site de l’université de Grenoble

(http://lv.ujf-grenoble.fr) ou bien le site d’histologie belge (http://histology.be). Enfin une université

utilise à la fois des lames virtuelles personnelles et des lames en ligne.

Enfin quelques universités complètent l’observation des lames par des questions vrai/faux, QCM,

QROC ou bien cas cliniques (Figure 4).

c. Enseignements dirigés et contrôle continu

Un contrôle continu est mis en place dans 9 facultés seulement, soit en DFGSM2 soit en DFGSM3 ou

bien durant les deux années. Les modalités varient d’une faculté à l’autre, il se fait soit sous la forme

d’un oral avec reconnaissance de lame soit sous la forme d’une examen écrit avec un schéma à

légender, des QROC, une question rédactionnelle ou bien un diagnostic d’organe (Figure 5).

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La note de contrôle continu représente de 5% à 100% de la note finale d’histologie avec une médiane

à 20%.

d. Utilisation de l’Environnement Numérique de Travail

Toutes les universités ont maintenant la possibilité de mettre en ligne différents documents à travers

l’environnement numérique de travail (ENT) (Figure 6). Le plus souvent les enseignants utilisent l’ENT

pour mettre à la disposition des étudiants les polycopiés de cours et d’enseignements dirigés (24

facultés). La moitié des universités ont la possibilité de soumettre en ligne également des exercices,

et les ⅔ des universités qui ont la possibilité de le faire utilisent cet outil pour leur enseignement.

Enfin six universités ont également la possibilité de faire des parcours pédagogiques dans le cadre de

l’enseignement d’histologie mais seulement une université l’utilise.

3. Exemple d’utilisation de l’ENT à Paris XIII

L’université de Paris XII utilise l’ENT pour les enseignements de l’histologie. La plateforme

d’enseignement en ligne utilisée est Claroline. Les étudiants doivent se connecter à la plateforme et

s’inscrire au cours pour pouvoir le suivre. En conséquence, le nombre d’utilisateur de la plateforme

est inférieur au nombre d’étudiants inscrits dans la promotion (20% d’étudiants de la promotion non-

inscrits sur la plateforme).

Une fois inscrit au cours, l’étudiant a accès en dehors des séances d’ED à des liens vers des sites

d’intérêt et à des exercices. La plateforme permet d’avoir les statistiques sur les utilisateurs, le

nombre de connexion et les dates de connexions. Il en ressort que les étudiants se connectent du

soir de l’ED jusqu’à la veille de l’examen.

Lors de la séance d’ED, les étudiants ont accès à différents exercices :

- Questions vrai/faux avec comme support possible une image ;

- QCM à choix simple ou à choix multiples ;

- Questions avec texte à trous ;

- Questions après examen d’une lame virtuelle ;

- Questions de concordance.

L’étudiant rempli le questionnaire en ligne et a accès à ses résultats immédiatement. L’enseignant

voit en temps réel les résultats des étudiants. Cela lui permet d’adapter son enseignement en

fonction des réponses correctes ou fausses.

B. Développement d’un outil numérique interactif

1. Définition des objectifs

Nous avons tout d’abord défini les critères qui nous ont paru essentiels à remplir. Cet outil doit

permettre de :

- Faire travailler tous les étudiants en même temps ;

- Examiner l’ensemble des réponses des étudiants et pouvoir partager ces réponses avec

l’ensemble des étudiants ;

- Réfléchir sur ces résultats pour permettre d’échanger sur ce qui est correct ou non.

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2. Réalisation du projet

Le projet initial a été présenté au responsable des TICEMed de l’UPMC le Docteur Dominique

Hasboune (Projet visualisable à cette adresse : http://invis.io/EFGBIUY4) (Figure 7).Brièvement, les

étudiants se connectent sur leur ENT puis sur la plate-forme pédagogique Sakai. Ils ont alors accès

aux différents cours auxquels ils sont inscrits et dans notre cas au cours « ED Histologie ». En cliquant

sur l’onglet, ils ont alors accès à toutes les informations concernant l’ED puis dans le menu à gauche

en cliquant sur Modules, ils accèdent aux différents EIA. En cliquant sur la lame qui les intéresse, ils

accèdent au logiciel de visionneuse de lame que nous utilisons actuellement pour les ED (MIRAX

Viewer). L’enseignant peut ensuite demander aux étudiants d’identifier les structures intéressantes

en cliquant dessus. Sur l’interface enseignant apparait le nom de tous les étudiants présents à l’ED en

bas à gauche ainsi que la région sur laquelle chaque étudiant a cliqué. L’enseignant peut ensuite

comparer les résultats des étudiants et faire expliquer par les étudiants eux-mêmes pourquoi telle

réponse est correcte ou non.

3. Présentation aux TICEMed

Les discussions avec Monsieur Hasboune et les équipes du TICEMed ont montré que le projet

présenté était difficile à mettre en œuvre avec la plateforme actuelle. En revanche, d’autres

possibilités ont été évoquées pour permettre de répondre aux critères énoncés précédemment. En

effet, concernant le premier objectif, l’utilisation des postes informatiques comme actuellement

permet de faire travailler tous les étudiants. Pour pouvoir rendre l’ED interactif, la proposition faite

est l’utilisation de deux logiciels disponibles : EVO et MosSolo. EVO permet de réaliser du partage

d’écran et offre donc la possibilité de montrer à l’ensemble des étudiants des explications qui étaient

précédemment données à un petit groupe d’étudiant seulement. Le logiciel MosSolo permet de créer

des questions de type QCM avec support texte, vidéo ou image qui avec l’utilisation d’un boitier de

vote permettrait de rendre la séance plus interactive. L’enseignant et les étudiants auraient alors

accès aux réponses de l’ensemble des étudiants et pourraient discuter sur ces résultats.

V. Discussion Cette enquête, réalisée conjointement avec le Collège des Histologistes, Embryologistes, Cytologistes

et Cytogénéticiens permet d’avoir une bonne vision de l’enseignement de l’histologie dans les études

de médecine en France puisque 85% des facultés ont répondu à cette enquête.

Alors que l’enseignement se fait principalement sous forme de cours magistraux en PACES, il

comprend un volume horaire d’ED plus important en deuxième et troisième année. Ceci est rendu

possible par la diminution du nombre d’étudiants entre le PACES et les années supérieures.

Cependant deux universités ne font pas de séance d’ED. Ceci peut s’expliquer par le fait qu’il n’y ait

que peu d’enseignants de la spécialité. C’est particulièrement le cas à Paris VII où il n’y a qu’un seul

enseignant en histologie, il parait donc difficile d’organiser des ED dans ces conditions. En revanche,

à Grenoble où il n’y a également qu’un seul enseignant, des séances d’ED sont organisées avec

examen de lames virtuelles, où les étudiants sont environ 30 par groupe. La diminution du nombre

d’enseignant en histologie avait déjà été mise en avant par Nathalie Auger lors de l’étude qu’elle

avait réalisée en 2005 auprès des enseignants d’histologie de sept facultés de France.

Cette enquête a montré que le déroulement de ces séances d’ED est très variable d’une faculté à

l’autre. Ils sont systématiquement réalisés en présentiel avec tout d’abord un rappel de cours

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semblant indispensable puisqu’il est réalisé dans de nombreuses facultés puis un temps

d’observation de lames correspondant aux différents systèmes étudiés parfois complété par des

QROC/QCM, cahier de TP ou exposés oraux. Dans certaines universités, deux enseignants sont

présents lors de la séance d’ED. Ceci permet d’avoir une plus grande disponibilité pour les étudiants.

Cependant, du fait de la diminution du nombre d’enseignants dans la discipline, il parait difficile

d’appliquer ce système dans toutes les universités. Il semble donc nécessaire de développer des

outils qui permettent d’avoir plus d’interactivité avec les étudiants pendant la séance d’ED.

Concernant l’utilisation de l’environnement numérique de travail, nous avons vu que toutes les

universités ont la possibilité de mettre en ligne les polycopiés de cours et pratiquement toutes les

universités l’utilisent. En revanche, on peut noter que peu d’universités ont la possibilité de réaliser

des parcours pédagogiques. Un parcours pédagogique est défini comme étant « un scénario

d’enchaînement d’activités qui tente d’organiser les activités d’un apprenant au sein d’un contenu

pédagogique [...]. En plus d'être structuré, un parcours peut être séquencé. Cela signifie que

certaines étapes peuvent constituer des prérequis pour d'autres ("Vous ne pouvez aller à l'étape 2

avant d'avoir parcouru l'étape 1"). Une séquence peut être suggestive (les étapes sont montrées les

unes après les autres) ou contraignante (l'étudiant est obligé de suivre les étapes dans un ordre

imposé). Un parcours est plus que le découpage d'une matière : c'est un itinéraire à travers le savoir

qui inclut potentiellement des épreuves, des temps de discussion, d'évaluation, d'expérimentation,

de publication, de regard-croisé... »6. Cependant, il existe très probablement un biais dans ces

réponses. En effet, dans le questionnaire de l’UPMC, il est noté qu’il n’est pas possible de réaliser de

parcours pédagogique or en faisant des recherches pour ce mémoire il apparait que l’université Paris

VI grâce à la plate-forme pédagogique Sakai a la possibilité d’en construire7. Des recherches

complémentaires ont permis de mettre en évidence que l’ensemble des universités françaises de

médecine ou autre ont à leur disposition des plates-formes pédagogiques de type Moodle, Claroline

ou Sakai qui offrent la possibilité de réaliser des parcours pédagogiques pour les enseignements8.

Ceci montre qu’il existe bien des outils numériques disponible pour les enseignements mais que

l’information est probablement sous diffusée auprès des enseignants.

L’exemple d’utilisation de l’ENT de Paris XIII montre qu’il est possible de mettre en place des séances

d’ED plus interactive en utilisant le numérique à disposition dans les universités. Le développement

de ces séances d’ED est un atout. En effet, les enseignants ce sont adaptés à la nouvelle génération

d’étudiants qui appartient à la Net génération9. Ce sont des étudiants qui ont grandi avec un

ordinateur et une connexion internet. Ils ont accès à l’information très rapidement et ne souhaitent

pas apprendre par cœur ce qu’ils peuvent trouver très rapidement sur internet. Ils ont également la

particularité de s’ennuyer rapidement, il faut donc repenser le mode d’enseignement en leur

proposant des séances plus interactives. L’enseignant doit alors devenir un guide et non plus un

simple transmetteur de connaissance. Par ailleurs, les séances d’ED à Paris XIII ont pour support des

questions qui sont tout à fait dans l’esprit de la réforme des Epreuves Classantes Nationales

informatisées (ECNi). Cependant, même si les le support permet d’adapter l’enseignement en direct

et de revenir sur les points qui ont mal été compris par les étudiants, il semble que la participation

des étudiants à l’oral peut encore être difficile. C’est pourquoi, nous avons réfléchi au

développement d’un outil qui augmenterait encore l’interactivité enseignant-étudiants et étudiants-

étudiants. Cependant, le service des TICEMed à l’université Paris VI n’a pas encore suffisamment de

ressource pour pouvoir développer l’outil tel qu’il a été imaginé au départ. Des solutions alternatives

ont été tout de même proposées.

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Cette réflexion avec le service des TICEMed a également permis d’amorcer une réflexion sur la

refonte des enseignements dirigés d’histologie en DFGSM2 et DFGSM3 à Paris VI. L’objectif est

d’adapter les enseignements aux nouvelles modalités des ECNi dont les modalités ont été dévoilées

en mars 201310. Ces nouvelles épreuves comporteront quatre types de questions : les dossiers

progressifs, les questions isolées, la lecture critique d’article et les tests de concordance de script. Les

questions isolées sont une opportunité pour notre spécialité dans le sens où ce genre de question est

parfaitement adapté pour évaluer les notions dites fondamentales des étudiants. En effet, les

questions peuvent être au format texte, photo, audio ou vidéo. L’analyse d’une coupe de tissu peut

donc tout à fait être intégrée alors qu’elle n’était pas du tout au programme des ECN jusqu’à

maintenant.

Une des possibilité pour l’évolution des enseignements d’histologie à Paris VI serait donc d’utiliser la

plateforme Sakai pour réaliser des séances d’ED informatisées telles qu’elles sont faites à Paris XIII,

en utilisant par ailleurs des boitiers de vote et la possibilité de partage d’écran pour pouvoir faire

parler les étudiants sur une image ou une autre.

VI. Conclusion Les outils numériques n’ont encore qu’un place limitée dans les enseignements d’histologie en

médecine. Il existe pourtant des outils mis à la disposition des enseignants pour la pédagogie mais

qui semblent sous utilisés. L’évolution des pratiques des étudiants pour l’apprentissage doit nous

pousser vers le développement des outils numériques, d’autant plus avec l’arrivée prochaine des

nouvelles modalités des ECNi qui seront entièrement informatisées et qui permettront d’évaluer les

connaissances fondamentales qui ne sont pas évaluées jusqu’à maintenant.

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Bibliographie 1. Arrêté du 18 mars 1992 relatif à l’organisation du premier cycle et de la première année du

deuxième cycle des études médicales | Legifrance. at

<http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006078898>

2. Arrêté du 28 octobre 2009 relatif à la première année commune aux études de santé.

3. Arrêté du 22 mars 2011 relatif au régime des études en vue du diplôme de formation générale en

sciences médicales.

4. AUGER, N. L’enseignement de l’histologie : problèmes et solutions. at

<http://www.edu.upmc.fr/medecine/pedagogie/memoire/Auger_2005.pdf>

5. Arrêté du 9 mars 2012 fixant le nombre d’étudiants de première année commune aux études de

santé autorisés à poursuivre leurs études en médecine à la suite des épreuves terminales de

l’année universitaire 2011-2012.

6. Parcours pédagogique - Wiki Paris Descartes. at <http://wiki.univ-

paris5.fr/wiki/Parcours_p%C3%A9dagogique>

7. Leçon : Un outil pédagogique dans Sakaï. at

<http://video.upmc.fr/differe.php?collec=E_outil_sakai-120113>

8. Liste des plates-formes pédagogiques dans les universités françaises « Blog – Le capital

humain.net. at <http://le-capital-humain.net/blog-moodle/2011/10/liste-des-plates-formes-

pedagogiques-dans-les-universites-francaises/>

9. Boulé, F. Hautement différente : la génération Y, un défi de taille pour l’enseignement médical.

Pédagogie Médicale 13, 9–25 (2012).

10. ECNi, une réforme en perspective | www.side-sante.org. at <http://side-sante.org/?q=node/4>

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Figures et annexes Figure 1. Nombre d'heures de cours magistraux et d'enseignement dirigés pour chaque année.

Figure 2. Nombre d'universités ayant des enseignements dirigés en PACES, DFGSM2 et/ou DFGSM3.

Figure 3. Appareils abordés lors des séances d'enseignements dirigés en DFGSM2 et DFGSM3.

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Figure 4. Supports utilisés par chaque université lors des séances d'ED.

Figure 5. Modalités du contrôle continu pour les 9 facultés ayant un instauré un contrôle continu.

Figure 6. Proportion de facultés pouvant mettre en ligne des documents pour les enseignements et

proportion de facultés utilisant ces outils.

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Figure 7. Aperçu du projet de développement d’un outil numérique interactif pour l’enseignement de

l’histologie.

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Figure 7. (Suite)

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Annexe 1. Questionnaire pour l’enquête sur l’enseignement de l’histologie.