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Radiologie
2010/2013
Jamali ahmed
Pathologie des os (appareil locomoteur)
Par M. Jamali Ahmed Technicien de Radiologie 2010/2013 Page 2
Pathologie de l’appareil
locomoteur
1. Ostéopathie
Toute maladie osseuse.
Ostéosarcome
2. ostéoporose
Diminution progressive de la trame protéique de l'os, qui
reste cependant normalement minéralisé.
L'allègement de la trame protéique osseuse est un
phénomène naturel, appelé ostéopénie physiologique, lié
au vieillissement du squelette. L'ostéoporose est
caractérisée par l'exagération de ce processus, du fait
d'un déséquilibre entre l'activité des ostéoblastes (cellules
assurant la formation du tissu osseux) et celle des
ostéoclastes (cellules assurant la destruction du tissu
osseux) : pour un même volume, l'os est moins dense,
donc plus fragile. Les causes des ostéoporoses sont
multiples. La plus commune est l'ostéoporose
postménopausique : à la ménopause, le taux des
œstrogènes (hormones protectrices du tissu osseux)
chute.
L'ostéoporose sénile s'observe chez les personnes des
deux sexes après 70 ans, et sa fréquence augmente avec
l'âge ; elle est favorisée par la sédentarité, l'absence
d'exposition à la lumière naturelle (qui permet la
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synthèse de la vitamine D par la peau), un régime pauvre
en calcium et en protéines. L'ostéoporose peut aussi être
d'origine endocrinienne ou médicamenteuse et survenir à
tout âge : excès d'hormones thyroïdiennes ou
parathyroïdienne (adénome sur une des glandes
parathyroïdes), de corticostéroïdes (maladie de Cushing,
traitement par les corticostéroïdes), etc. L'ostéoporose
peut aussi survenir chez l'homme, favorisée par la
consommation de boissons alcoolisées et de tabac.
Exceptionnelle chez la femme jeune, elle se révèle alors
au cours de la grossesse. D'autres, plus complexes et
plus graves, accompagnent l'urticaire pigmentaire
(affection due à une prolifération de mastocytes, dans les
tissus) ou un diabète phosphoré. Enfin, il existe des
ostéoporoses héréditaires (ostéogenèse imparfaite).
SYMPTOMES ET SIGNES
Les fractures sont les principales manifestations de
l'ostéoporose. Leur siège varie selon que la diminution de
la densité osseuse affecte l'os cortical ou l'os spongieux.
m Quand l'ostéoporose touche l'os cortical, les fractures
affectent en général l'extrémité inférieure du poignet, la
tête de l'humérus et, lorsque le sujet est âgé, le col du
fémur. Elles peuvent aussi affecter le bassin et le sacrum
sous la forme de fractures de fatigue.
m Quand l'ostéoporose touche l'os spongieux, très
abondant dans les vertèbres, les fractures se traduisent
par des tassements vertébraux survenant brutalement et
entraînant une douleur dorsale ou lombaire aiguë
souvent prise pour un lumbago. La douleur est vive
pendant 10 jours et disparaît progressivement en 3 ou
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4 semaines. Le tassement se consolide, mais la vertèbre
reste déformée, pouvant être à l'origine de douleurs
chroniques n'apparaissant qu'à la station debout.
DIAGNOSTIC
Très souvent, un tassement vertébral ou une
transparence excessive à la radiographie permettent de
détecter une ostéoporose. L'absorptiométrie le plus
souvent aux rayons X mesure la densité osseuse et
permet d'apprécier l'importance de l'ostéoporose. Son
évolution peut être suivie en mesurant régulièrement la
taille du patient. Un tassement vertébral fait perdre entre
1 et 2 centimètres. Une ostéoporose comportant de
multiples tassements peut faire perdre de 15 à
20 centimètres.
TRAITEMENT ET PREVENTION
Le traitement des ostéoporoses endocriniennes ou
médicamenteuses est celui de leur cause. Les traitements
médicaux proposés pour lutter contre l'évolution de
l'ostéoporose sont la prise de calcium, de vitamine D et
de bisphosphonates (etidronate, alendronate, risedronate)
et d'anti-œstrogènes (raloxifène) qui s'opposent à la
résorption osseuse. Après plusieurs années de
traitement, les bisphosphonates augmentent la densité
osseuse et diminuent le nombre de fractures vertébrales
et du col du fémur. Des traitements stimulant la
formation osseuse (strontium, hormone
parathyroïdienne) sont proposés.
La prévention de l'ostéoporose est donc indispensable.
L'immobilité favorisant la perte osseuse, l'exercice
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physique (marche), voire la pratique régulière d'activités
sportives, peut être utile ; tout surentraînement a
cependant des effets néfastes. Il est recommandé d'avoir
une alimentation riche en calcium et en protéines (lait,
produits laitiers, viande, poisson) et de limiter la
consommation d'alcool et de tabac. Le traitement
préventif de l'ostéoporose post-ménauposique reposait
sur les œstrogènes qui s'opposent à la diminution de la
densité osseuse et réduisent la fréquence des fractures
pendant son application. Mais les inconvénients du
traitement substitutif de la ménopause l'emportant sur
les avantages, cette indication n'est plus retenue. Toutes
ces mesures visent à diminuer la fréquence des
tassements vertébraux chez la femme après 60 ans et des
fractures du col du fémur dans les deux sexes après 80
ans.
3. Scoliose
Incurvation latérale pathologique de la colonne vertébrale
(rachis).
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Une scoliose peut être permanente ou non, c'est-à-dire
présente ou non dans toutes les positions du rachis.
Lorsqu'elle affecte le rachis dorsal, elle entraîne parfois
des déformations (gibbosités) importantes.
DIFFERENTS TYPES DE SCOLIOSE
Il en existe trois, de gravité diverse.
Les attitudes scoliotiques sont caractérisées par une
incurvation latérale droite ou gauche du rachis,
visible en position debout, qui se corrige lorsque le
sujet se penche en avant. Elles sont le plus souvent
dues à une inégalité de longueur des jambes,
phénomène fréquent au cours de la croissance mais
qui peut persister à l'âge adulte. Elles nécessitent
une surveillance particulière chez les sujets en
période de croissance.
Les scolioses antalgiques, particulièrement
douloureuses, accompagnent un lumbago ou une
sciatique lombaire. En principe, elles se corrigent
lorsque leur cause est traitée, mais elles peuvent
persister, voire se transformer en scoliose vraie, avec
rotation des corps vertébraux. Elles nécessitent donc
une surveillance régulière.
Les scolioses vraies, également appelées scolioses
osseuses ou scolioses structurales, se subdivisent en
trois catégories différentes. Les scolioses par
malformation congénitale d'une vertèbre (la moitié
seulement d'une vertèbre s'est développée) existent
dès la naissance et sont souvent évolutives. Les
scolioses par déformation acquise d'une ou de
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plusieurs vertèbres (séquelles d'un mal de Pott, par
exemple) peuvent être très importantes. Les scolioses
idiopathiques, caractérisées par une rotation des
vertèbres, débutent dans l'enfance et s'aggravent
pendant toute la croissance sans entraîner de
douleur.
DIAGNOSTIC
Il repose sur l'examen clinique, sur certaines mesures
prises sur l'axe vertébral et affinées d'après les clichés
radiologiques. La scoliose est ainsi définie par son siège
précis (dorsal, lombaire) et par l'importance en degrés de
l'angulation observée entre les vertèbres.
TRAITEMENT
Les courbures scoliotiques doivent être mesurées
périodiquement. Si elles sont modérées, elles relèvent
d'une gymnastique appropriée et d'un traitement
orthopédique (corset, plâtre).
Seules les scolioses évolutives ou importantes doivent
être opérées mais, dans la mesure du possible, pas avant
la fin de la croissance osseuse du rachis. Le plus
souvent, le traitement consiste, après avoir corrigé du
mieux possible les courbures anormales, à souder les
vertèbres atteintes par une greffe osseuse (arthrodèse).
Ce geste, presque toujours associé à une ostéosynthèse
postérieure et/ou antérieure (pose d'une plaque ou d'une
tige), permet de redresser la colonne vertébrale, au prix
cependant d'une certaine raideur.
Les lombostats sont d'une grande utilité pour traiter
certaines scolioses lombaires qui deviennent
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douloureuses et évolutives à l'âge adulte : altération des
disques intervertébraux, voire compression de racines
nerveuses ou de la moelle épinière, ayant pour
conséquence des complications neurologiques graves.
4. Tumeur maligne de l'os.
Synonyme : sarcome ostéogénique.
L'ostéosarcome est la plus fréquente des tumeurs
malignes osseuses primitives (non formées par les
métastases issues d'un autre cancer). Généralement, elle
survient chez l'enfant et l'adolescent. Sa cause est le plus
souvent inconnue, en dehors de certaines formes
touchant l'adulte et liées à la cancérisation d'une maladie
osseuse de Paget.
SYMPTOMES ET SIGNES
La tumeur se développe habituellement sur la partie
moyenne des os longs se trouvant au voisinage de
l'articulation du genou (fémur, tibia) et de l'épaule
(humérus). Un ostéosarcome s'étend assez rapidement
aux tissus adjacents, détruit l'os sain avoisinant ; on
distingue les formes centrales, qui envahissent la
médullaire osseuse (partie centrale de l'os), des formes
périphériques, qui se développent à partir du périoste.
L'ostéosarcome peut aussi se disséminer par voie
sanguine (métastases pulmonaires).
Un ostéosarcome se traduit par une tuméfaction locale
légèrement inflammatoire, douloureuse ; à un stade plus
avancé, la tuméfaction est grosse et devient très
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douloureuse. Parfois, il est révélé par une fracture
« pathologique », c'est-à-dire survenant spontanément ou
après un traumatisme minime. Le diagnostic repose sur
la radiographie et sur l'examen histologique de la tumeur
après biopsie ; il comprend la recherche d'éventuelles
métastases, essentiellement pulmonaires.
TRAITEMENT
Il repose sur la chimiothérapie et sur l'ablation
chirurgicale de la tumeur ; celle-ci doit être la plus large
possible ; on essaie toutefois de conserver la plus grande
partie du membre atteint afin de faciliter la pose d'une
prothèse articulaire ; l'amputation, exceptionnelle, est
réservée aux tumeurs volumineuses ou aux récidives.
5. maladie d'Osgood-Schlatter
Inflammation de l'apophyse tibiale antérieure
(protubérance située juste sous le genou, palpable sous
la peau, sur laquelle s'insère le tendon rotulien),
survenant au cours de la croissance.
Synonyme : apophysite tibiale antérieure de croissance.
La maladie d'Osgood-Schlatter fait partie des
apophysites de croissance ; lors de cette affection,
l'apophyse tibiale antérieure, non encore soudée au tibia,
se morcelle du fait des tractions répétées exercées par le
tendon rotulien. L'affection débute entre 10 et 15 ans par
des douleurs locales exacerbées à la marche et à la
course. Elle atteint le plus souvent les deux tibias.
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DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
La radiographie du genou de profil met en évidence la
fragmentation de la tubérosité tibiale antérieure.
Le traitement repose sur la prise d'anti-inflammatoires et
l'arrêt de l'activité qui est à l'origine de la douleur (course,
par exemple) pendant plusieurs mois, parfois pendant un
an. Si, malgré cela, les douleurs persistent, on peut avoir
recours à une immobilisation plâtrée, pendant 1 mois ou
2. La guérison se fait sans séquelles.
6. Ostéite
Infection d'un os d'origine microbienne, due le plus
souvent au staphylocoque doré.
Lorsque la moelle osseuse est atteinte, ce qui est
presque toujours le cas chez l'enfant et l'adolescent, alors
que l'os est en phase de croissance, on parle
d'ostéomyélite.
7. Ostéomyélite
Maladie infectieuse grave, chronique ou aiguë, du tissu
osseux.
Le microbe responsable de l'ostéomyélite est le
staphylocoque doré. Il contamine l'os par la voie
sanguine, à partir d'une infection locale (plaie infectée,
abcès, fracture ouverte). L'ostéomyélite atteint surtout les
os longs (tibia, fémur, humérus) ; elle se déclare plus
particulièrement chez les enfants ou les adolescents.
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SYMPTOMES ET SIGNES
L'ostéomyélite se signale par des douleurs intenses de l'os
atteint, accompagnées d'une impotence fonctionnelle
totale, par une inflammation et un gonflement local, une
forte fièvre et une altération de l'état général. Parfois, les
symptômes généraux sont moins intenses.
DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT
Le diagnostic repose sur l'hémoculture (culture du sang
pour mise en évidence du germe) et sur la scintigraphie
osseuse.
Le traitement doit être entrepris d'urgence. Il consiste en
une antibiothérapie prolongée (plusieurs mois), avec
immobilisation de l'os infecté par un plâtre. Une
intervention chirurgicale (ablation et greffe osseuse) peut
être nécessaire en cas d'ostéomyélite aiguë, pour enlever
un séquestre (fragment osseux isolé), ou en cas
d'ostéomyélite chronique.
8. Ostéome
Tumeur bénigne constituée de tissu osseux adulte,
affectant une structure anatomique, osseuse ou non
(muscle, notamment).
m L'ostéome musculaire circonscrit est une tumeur
bénigne résultant de l'ossification d'un hématome
intramusculaire.Peu douloureux, il n'entraîne qu'une
gêne musculaire modérée.
Il n'est possible d'en réaliser l'ablation chirurgicale
qu'après s'être assuré, par des examens cliniques et
radiologiques répétés, que son évolution paraît stabilisée.
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Lorsque l'ablation est incomplète, des récidives peuvent
survenir ; si l'ostéome siège sur un membre, la mise au
repos de celui-ci est conseillée.
m L'ostéome ostéoïde est une tumeur bénigne constituée
d'ostéoblastes (cellules produisant le tissu osseux),
richement vascularisée, apparaissant dans 90 % des cas
entre 5 et 25 ans, avec une nette prédominance
masculine.
Il siège surtout sur les os longs des membres (fémur,
humérus, radius, tibia) et sur les vertèbres et se traduit
par des douleurs en général nocturnes, soulagées par
l'aspirine.
Le diagnostic repose sur la scintigraphie osseuse et la
radiographie, qui montre une importante condensation
osseuse, avec, en son centre, une zone claire
caractéristique, appelée nidus.
L'ostéome ostéoïde, dont l'évolution est très lente, doit
être retiré chirurgicalement.
Voir : ostéoblastome.
9. syndrome S.A.P.H.O.
Association de diverses affections cutanées (acné,
pustulose) et ostéo-articulaires (synovite, hyperostose,
ostéite).
Le syndrome S.A.P.H.O. (acronyme de synovite, acné,
pustulose, hyperostose, ostéite) est une affection de
cause inconnue qui semble présenter un lien de parenté
avec les spondylarthropathies (groupe de 4 affections
inflammatoires chroniques caractérisées par une atteinte
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articulaire vertébrale) ; en effet, les limites entre la
pustulose palmoplantaire, caractéristique du syndrome,
et le psoriasis, qui accompagne certaines
spondylarthropathies, ne sont pas nettes, et les lésions
du bassin dues à l'ostéite ressemblent à celles qui
surviennent au cours d'une spondylarthropathie, la
spondylarthrite ankylosante. Cependant, l'antigène HLA
B 27, présent dans 75 % des cas de
spondylarthropathies, n'est retrouvé que chez 30 % des
malades atteints par le syndrome S.A.P.H.O.
SYMPTOMES ET EVOLUTION
La synovite (inflammation de la synoviale,
membrane tapissant l'intérieur de la capsule des
articulations mobiles) est responsable d'arthrites
aiguës inflammatoires (douleur, rougeur, gonflement
articulaire, fièvre) ; aucun germe n'est mis en
évidence dans les prélèvements de liquide articulaire.
L'acné est grave, chronique (acné congloblata) ; elle
se traduit par une suppuration cutanée étendue.
La pustulose (maladie cutanée caractérisée par la
présence de pustules, soulèvements circonscrits de
l'épiderme contenant un liquide purulent) atteint la
paume des mains et la plante des pieds.
L'hyperostose et l'ostéite aseptique (respectivement
prolifération osseuse et inflammation osseuse
d'origine non infectieuse) atteignent le plus souvent
le sternum, les clavicules, les os du bassin et les
vertèbres. Sur les radiographies, on observe une
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condensation associée à une augmentation de
volume des os.
Le syndrome S.A.P.H.O. est chronique, évoluant par
poussées plus ou moins invalidantes selon les cas.
TRAITEMENT
Le traitement du syndrome S.A.P.H.O. est
essentiellement celui de ses symptômes ; il fait appel aux
anti-inflammatoires locaux et généraux, aux
antibiotiques en cas de lésions cutanées surinfectées.
10. Ostéoarthrite
Arthrite
Toute affection inflammatoire, aiguë ou chronique, qui
atteint les articulations.
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Synonyme : ostéoarthrite.
Si une seule articulation est atteinte, on parle de
monoarthrite ; lorsque 2, 3 ou 4 articulations sont
touchées, d'oligoarthrite ; au-delà, de polyarthrite. On
appelle acropolyarthrites les arthrites qui touchent les
articulations distales (mains, pieds) ; polyarthrites
rhizoméliques, les arthrites qui touchent essentiellement
les articulations des racines des membres (épaules,
hanches) ; spondylarthropathies, les arthrites des
membres qui s'associent à des atteintes inflammatoires
de la colonne vertébrale ou des articulations sacro-
iliaques. Une arthrite qui dure plus de 3 mois est dite
chronique.
L'arthrite se caractérise par des douleurs souvent
nocturnes pouvant réveiller le malade. Le matin, les
articulations ne retrouvent leur mobilité qu'après une
période d'échauffement, dont la durée constitue un bon
témoin du degré d'inflammation. L'épiderme peut être
localement rosé ou rouge, voire violacé.
L'articulation est souvent gonflée, en partie du fait d'un
épanchement de liquide synovial ; l'analyse de celui-ci,
après prélèvement par arthrocentèse (ponction de
l'articulation), permet de confirmer le caractère
inflammatoire de la maladie et de rechercher un germe
pathogène ou des microcristaux. Au besoin, une biopsie
de la membrane synoviale peut être réalisée sous
anesthésie locorégionale, parfois combinée à une
arthroscopie permettant le contrôle visuel.
On distingue quatre catégories d'arthrite : les arthrites
inflammatoires aseptiques, dont l'inflammation synoviale
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est de cause inconnue ; les arthrites septiques et les
arthrites microcristallines, dues respectivement à la
présence d'un germe et de microcristaux dans
l'articulation ; enfin, les arthropathies nerveuses, dues à
certaines maladies du système nerveux.
Arthrites inflammatoires aseptiques
Les arthrites inflammatoires aseptiques forment un
groupe d'affections de causes très diverses.
Le rhumatisme articulaire aigu, ou maladie de
Bouillaud, touche surtout les grosses articulations,
essentiellement les genoux, les coudes et les
chevilles ; l'inflammation est très douloureuse mais
de courte durée, l'atteinte passant en quelques jours
d'une articulation à une autre. Il succède à une
angine à streptocoques. Des complications
cardiaques sont à craindre (cardite rhumatismale).
La polyarthrite rhumatoïde, le plus fréquent des
grands rhumatismes inflammatoires, appartient au
groupe des maladies systémiques, ou connectivites.
Elle s'installe sans cause décelable. Elle touche
plusieurs articulations simultanément, surtout les
doigts et les poignets, et évolue pendant de
nombreuses années.
Les arthrites réactionnelles apparaissent en réaction
à une infection siégeant en dehors de l'articulation et
qui est provoquée par certaines entérobactéries,
transmises en général par l'alimentation ou au cours
d'infections génitales. Ces arthrites entrent dans le
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cadre du syndrome oculo-urétro-synovial (syndrome
de Fiessinger-Leroy-Reiter).
On a découvert en 1973 qu'elles se déclenchent surtout
chez les sujets porteurs d'un groupe leucocytaire
héréditaire (le groupe HLA B27) également présent chez
90 % des sujets atteints de spondylarthrite ankylosante.
C'est une des raisons qui ont fait grouper ces affections
sous le vocable de spondylarthropathies.
La spondylarthrite ankylosante est une affection
chronique fréquente chez les hommes, qui touche les
articulations sacro-iliaques et intervertébrales. Elle
évolue pendant de nombreuses années.
Le rhumatisme psoriasique est caractérisé par une
atteinte articulaire, inflammatoire, associée au
psoriasis, et qui peut revêtir plusieurs formes.
La maladie de Still affecte surtout les enfants âgés
de moins de 4 ans.
C'est une polyarthrite symétrique associée à de la fièvre,
à des adénopathies (gonflement d'un ou de plusieurs
ganglions lymphatiques), à une splénomégalie
(augmentation de volume de la rate) et à une éruption
cutanée. Il existe plusieurs autres types de rhumatisme
inflammatoire de l'enfant (arthrites chroniques juvéniles).
Arthrites septiques
Les arthrites septiques, ou arthrites infectieuses, sont
provoquées par un germe ayant pénétré dans
l'articulation soit par voie sanguine, depuis un foyer
infectieux situé à distance, soit accidentellement, à la
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faveur d'une blessure ouverte, voire d'une infiltration. Ce
sont presque toujours des monoarthrites.
Gonflée, chaude, parfois rouge, l'articulation touchée
devient vite douloureuse au point de rendre tout
mouvement impossible. Le malade a de la fièvre,
accompagnée de frissons.
Lorsque l'on suspecte une arthrite septique chez un
sujet, celui-ci doit être isolé, et le germe en cause identifié
le plus rapidement possible. Cette identification sera faite
par hémoculture si le germe a pu être transmis par voie
sanguine, par prélèvement gynécologique, urinaire, de
gorge ou de tout foyer infectieux éventuel (dentaire,
sinusien, cutané, etc.) et/ou par ponction de
l'articulation pour étudier le liquide synovial et le mettre
en culture.
Les arthrites septiques à germes banals
(staphylocoques, streptocoques) sont les plus
fréquentes.
L'infection vient d'un foyer voisin (plaie) ou distant
(bactériémie).
La ponction retire un liquide purulent. Ces arthrites
septiques sont favorisées par un état immunitaire
déficient.
Les arthrites brucelliennes, observées au cours de la
brucellose, sont devenues très rares du fait de la
quasi-disparition de cette maladie.
Elles peuvent être aiguës ou chroniques.
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Elles touchent toutes les articulations avec une
prédilection pour celles de la colonne vertébrale, pour les
articulations sacro-iliaques et pour les hanches. Le
diagnostic, orienté par des lombalgies avec fièvre,
s'appuie sur les radiographies du rachis et du bassin.
L'arthrite de Lyme, ou maladie de Lyme, est due à
un germe, Borrelia burgdoferi, inoculé par une
morsure de tique.
Cette maladie provoque également une éruption cutanée
et des signes neuroméningés.
Les arthrites virales peuvent être dues aux virus de
la rubéole et des hépatites, au parvovirus
responsable de l'exanthème subit, à certains
arbovirus africains et australiens, au V.I.H.
L'atteinte articulaire touche en règle générale peu
d'articulations et reste modérée. Ces arthrites guérissent
en quelques jours sans laisser de séquelles.
Les arthrites sexuellement transmises comprennent
les arthrites gonococciques (rares aujourd'hui), les
arthrites de la syphilis secondaire, les arthrites
réactionnelles à Chlamydia trachomatis et les
arthrites peu fréquentes et brèves de la phase
d'invasion du V.I.H. (virus du sida).
Les arthrites tuberculeuses avaient presque disparu
avec la vaccination par le B.C.G. et le traitement
antibiotique des primo-infections tuberculeuses.
Elles voient aujourd'hui leur nombre augmenter du
fait de l'immunodéficience profonde induite par le
virus du sida, qui rend certaines mycobactéries,
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normalement inoffensives, pathologiques chez des
sujets infectés par le V.I.H.
Arthrites microcristallines
Dans les arthrites microcristallines, l'inflammation est
déclenchée par l'accumulation dans les articulations de
microcristaux d'acide urique (goutte), de pyrophosphate
de calcium (chondrocalcinose) ou d'apatite (maladie des
calcifications multiples).
Ces arthrites provoquent des crises très douloureuses,
avec gonflement rapide, mais transitoire, de l'articulation,
qui répondent très bien au traitement (anti-
inflammatoires non stéroïdiens, colchicine).
Arthropathies nerveuses
Les arthropathies nerveuses s'observent au cours de
certaines maladies du système nerveux (tabès,
syringomyélie, diabète, lèpre, paraplégie et tétraplégie
d'origine traumatique) provoquant une perte de
sensibilité de l'articulation. Les traumatismes et les
contraintes s'exerçant sur cette dernière ne déclenchent
plus alors la contracture réflexe protectrice des muscles
de voisinage, mais ils entraînent une mobilité exagérée,
susceptible d'endommager l'articulation et de créer une
déformation importante appelée arthropathie de Charcot
(gonflement, voire destruction articulaire plus ou moins
marquée).
Traitement des arthrites
Certaines arthrites demandent un traitement spécifique :
antibiotiques pour les arthrites septiques, hypo-
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uricémiants dans la goutte, anti-inflammatoires et
corticostéroïdes dans la polyarthrite rhumatoïde. Dans la
plupart des cas, les analgésiques et les anti-
inflammatoires soulagent la douleur. Certaines arthrites
inflammatoires aseptiques peuvent entraîner des
déformations ou des destructions articulaires nécessitant
parfois une arthroplastie (remplacement de l'articulation
par une prothèse), voire une arthrodèse (fusion
chirurgicale des os de l'articulation). Le traitement des
arthrites septiques doit être précoce, car les lésions de
l'os et des cartilages résultant de l'action du germe
peuvent devenir irréversibles en quelques jours. En
attendant que le germe soit identifié, on commence un
traitement antibiotique, qui sera ajusté quand le germe
sera connu et sa sensibilité aux divers antibiotiques,
précisée. Un repos avec immobilisation de la ou des
articulations atteintes est conseillé. Le traitement des
arthrites microcristallines est celui de l'affection en cause
(goutte par exemple).
11. Coxa vara
Déformation de l'extrémité supérieure du fémur,
caractérisée par une fermeture de l'angle
cervicodiaphysaire (angle formé par le col du fémur et la
diaphyse).
La coxa vara peut être congénitale ou acquise, à la
suite d'une fracture du col du fémur ou d'une affection de
l'enfance, l'épiphysiolyse de la tête du fémur. Indolore,
elle peut cependant entraîner une claudication.
Par M. Jamali Ahmed Technicien de Radiologie 2010/2013 Page 22
A long terme (au bout de quelques années, voire même
de quelques dizaines d'années), elle occasionne
généralement l'apparition d'une arthrose précoce, qui doit
être traitée.
Le seul traitement de la coxa vara est chirurgical : il
consiste à rétablir un angle normal entre le col du fémur
et la diaphyse.
12. Coxite
Inflammation de l'articulation (arthrite)
coxofémorale.
Une coxite peut être due à une maladie inflammatoire
(polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante) ou
infectieuse (brucellose).
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13. Cyphoscoliose
Double déformation de la colonne vertébrale, associant
une déviation latérale (scoliose) et une déviation à
convexité postérieure (cyphose).
Une cyphoscoliose entraîne des troubles statiques
d'importance variable et peut s'accompagner de douleurs,
voire d'un retentissement sur l'état général (troubles
respiratoires, cardiaques ou viscéraux).
Le traitement repose sur la kinésithérapie et la
gymnastique corrective et, dans les cas les plus graves,
sur le port d'un corset.
La prévention consiste à surveiller et à corriger l'attitude
de l'enfant ou de l'adolescent en position assise.
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14. Cyphose
Déformation de la colonne vertébrale, anormalement
convexe en arrière.
La courbure du rachis dorsal, normalement convexe en
arrière, est excessive dans la cyphose, qui affecte
habituellement la colonne dorsale entre les 2 omoplates,
arrondissant le dos et projetant le cou en avant.
m La cyphose des enfants et des adolescents résulte
parfois d'une mauvaise posture, mais est le plus souvent
due à une maladie de croissance des vertèbres dorsales,
la maladie de Scheuermann. Cette cyphose n'est pas
douloureuse mais favorise l'apparition d'une arthrose
dorsale.
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La cyphose des adultes jeunes est le plus souvent
due à certaines maladies inflammatoires de la
colonne vertébrale, les spondylarthropathies.
Les cyphoses acquises des sujets âgés résultent de
tassements vertébraux (ostéoporose), de discopathies
dégénératives multiples (vieillissement des disques
intervertébraux) ou, plus rarement, d'un déficit des
muscles paravertébraux.
TRAITEMENT
Le traitement des cyphoses est celui de leur affection
d'origine. Il repose également sur la kinésithérapie et la
rééducation corrective. Dans certains cas de maladie de
Scheuermann, le port d'un corset est indispensable.
15. Décalcification
Diminution importante de la teneur en calcium de
l'organisme, particulièrement dans les os et les dents.
Le terme de décalcification osseuse n'est pas utilisé en
médecine ; il recouvre en effet plusieurs maladies de
nature différente. Ainsi, une carence en vitamine D
(responsable de rachitisme chez l'enfant, et
d'ostéomalacie chez l'adulte), quel qu'en soit le
mécanisme, ou une ostéoporose (le plus souvent
primitive, parfois secondaire à une hyperparathyroïdie),
entraînent toutes deux une diminution de la teneur en
calcium des os, mais selon des mécanismes tout à fait
distincts.
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16. Rachitisme
Maladie de l'enfance et de l'adolescence due le plus
souvent à une carence en vitamine D et se traduisant par
une minéralisation insuffisante des os.
CAUSES
Le rachitisme est lié à une perturbation du métabolisme
phosphocalcique : les os ne parviennent pas à fixer des
quantités suffisantes de calcium et de phosphore et
subissent des déformations réversibles.
La carence en vitamine D peut être due à un déficit
alimentaire, surtout dans les pays en développement,
mais aussi solaire.
Une forme particulière de rachitisme, dite
vitaminorésistante, provient non pas d'une carence en
vitamine D mais d'une anomalie rénale qui empêche la
transformation par le rein du 1-25 (OH)2 cholécalciférol,
forme active de la vitamine D.
SYMPTOMES ET DIAGNOSTIC
Le rachitisme se traduit par des déformations variables
du squelette : os des membres inférieurs anormalement
courbés, épaississement de l'extrémité des os, perceptible
aux poignets et aux chevilles, crâne réagissant à la
pression comme une balle de Celluloïd avec fermeture
retardée de la fontanelle antérieure, bourrelets au niveau
des côtes.
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Le diagnostic est établi, pour les nourrissons, entre 4 et
12 mois. L'examen radiologique, en particulier celui du
poignet, montre un retard d'apparition des points
d'ossification et des déformations métaphysaires des os,
et les dosages sanguins révèlent, dans les cas sévères,
une baisse anormale des taux sanguins de phosphore et
de calcium et une augmentation des phosphatases
alcalines.
TRAITEMENT ET PREVENTION
Le traitement repose sur l'administration de vitamine D.
Les rachitismes vitaminorésistants peuvent aujourd'hui
être traités grâce à la mise au point de 1-25 (OH)2
cholécalciférol de synthèse.
L'administration systématique, sur prescription médicale,
de vitamine D aux nourrissons ainsi que la
supplémentation en vitamine D des laits infantiles
permettent de nos jours d'assurer une prévention efficace
de la maladie.
17. Orteil
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Chacun des cinq doigts du pied
Le squelette de l'orteil est constitué de petits os
tubulaires, les phalanges, articulés entre eux, au nombre
de 2 pour le gros orteil (pouce), de 3 pour les 4 autres
orteils. Les phalanges sont mobilisées par des tendons
fléchisseurs et extenseurs. De chaque côté des orteils, il y
a une artère fine et un nerf.
PATHOLOGIE
Les orteils peuvent être le siège de nombreuses maladies
congénitales ou acquises, en général aggravées par le
port de chaussures inadaptées.
Les déformations et malformations des orteils,
fréquentes, témoignent en général d'une déformation
globale du pied (pied plat ou creux, avant-pied
triangulaire, etc.) :
l'hallux valgus est une déviation du gros orteil vers le
2e orteil, responsable d'une tuméfaction douloureuse
couramment appelée oignon ;
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l'hallux rigidus est une arthrose de l'articulation du gros
orteil, qui devient rigide et douloureux ; cette affection de
cause inconnue gêne considérablement la marche, en
particulier lorsque le pied s'élève sur la pointe ; son
traitement est d'abord médical (infiltrations locales et
port de chaussures rigides), mais une intervention est en
général indispensable dans les formes évoluées ;
l'exostose sous-unguéale est une tumeur osseuse
bénigne siégeant surtout sur la dernière phalange du
gros orteil : elle soulève l'ongle, qui devient très
douloureux à la marche, et doit être enlevée
chirurgicalement ;
le quintus varus est une déviation du 5e orteil, qui
chevauche le 4e. Son traitement est chirurgical ;
la griffe des orteils se traduit par une flexion exagérée et
permanente des orteils en direction de la plante du pied.
La déformation peut être corrigée par le port de semelles
orthopédiques ou par une intervention chirurgicale ;
les orteils en marteau sont des déformations d'un ou de
plusieurs orteils, excessivement fléchis.
Les fractures des orteils, très fréquentes, sont le plus
souvent dues à un choc direct et s'accompagnent presque
toujours de lésions cutanées (contusions, ecchymoses,
etc.). Elles sont réduites orthopédiquement ou, plus
rarement, chirurgicalement. Les deux extrémités de l'os
fracturé sont immobilisées à l'aide d'un bandage
élastique fixant l'orteil fracturé à un orteil intact
adjacent. La reprise de la marche est généralement
possible dès le 15e jour après l'accident.
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Les lésions cutanées dues aux frottements sont
particulièrement fréquentes sur les orteils et sont souvent
associées aux déformations osseuses précédemment
décrites. Le cor et le durillon sont des épaississements de
forme arrondie, légèrement bombés, de la couche cornée
de la peau, de consistance dure, se développant sur les
zones soumises à des pressions fortes et répétées. L'œil-
de-perdrix est une ulcération résultant du frottement de
la peau d'un orteil contre la peau de l'orteil voisin, dans
un espace mal aéré, où la sueur fait macérer la peau. Il
siège surtout entre le 4e et le 5e orteil. Son traitement
consiste à mettre en place un tampon écartant les orteils.
La chirurgie est réservée aux ulcérations chroniques.
18. ostéodystrophie
Toute maladie caractérisée par des anomalies de la
croissance et du développement des os.
Les ostéodystrophies acquises sont notamment la
maladie osseuse de Paget, les ostéodystrophies de
croissance (ostéochondrites et apophysites), le
rachitisme, l'ostéomalacie, les ostéodystrophies
endocriniennes (notamment celles dues à une
hyperparathyroïdie) et celles survenant au cours des
insuffisances rénales chroniques.
Les ostéodystrophies d'origine génétique sont la
dysplasie fibreuse des os, les lésions osseuses
caractéristiques de la maladie de Recklinghausen et un
certain nombre de maladies héréditaires (ostéogenèse
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imparfaite, ostéoporose, mucopolysaccharidose, maladie
de Gauch
19. Ostéogenèse imparfaite
Fragilité osseuse excessive due à un défaut congénital
d'élaboration des fibres collagènes du tissu conjonctif qui
forme la trame de l'os.
Synonyme : fragilité osseuse héréditaire.
L'ostéogenèse imparfaite caractérise en fait 7 maladies
héréditaires, dont la maladie de Lobstein. De
transmission autosomique (par un chromosome non
sexuel) dominante (il suffit qu'il soit reçu de l'un des
parents pour que la maladie s'exprime chez l'enfant), elle
se traduit par une coloration bleutée du blanc des yeux,
une surdité, une hyperlaxité ligamentaire et des fractures
fréquentes, se consolidant mal et entraînant des
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déformations, qui surviennent parfois avant même le
début de la marche.
Le traitement par les bisphosphonates (pamidronate
intraveineux) diminue la fréquence des fractures.
20. Ostéomalacie
Décalcification osseuse de l'adulte et du sujet âgé.
L'ostéomalacie, équivalent chez l'adulte du
rachitisme de l'enfant, est due à une minéralisation
osseuse de mauvaise qualité, elle-même liée à une
carence en vitamine D. Celle-ci peut résulter d'un apport
alimentaire insuffisant ou, plus souvent, d'une
absorption insuffisante de la vitamine D (maladie du
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pancréas, intolérance au gluten). En outre, une
ostéomalacie peut être due à une intoxication de l'os par
certaines substances (fluor, biphosphonates) ou être le
fait d'une baisse importante du taux de phosphore dans
le sang (insuffisance rénale chronique).
SYMPTOMES ET DIAGNOSTIC
La maladie se traduit par des douleurs quasi constantes,
siégeant dans les hanches et les épaules ; les
déformations osseuses, qui affectent essentiellement les
vertèbres, les membres inférieurs et le bassin, sont
parfois importantes. Le sujet éprouve des difficultés à
marcher.
La radiographie met en évidence un aspect
déminéralisé et « flou » du squelette, des déformations et
des fissures osseuses appelées stries de Looser-
Milkmann.
Les examens biologiques confirment la diminution des
taux de calcium et de phosphore dans le sang,
l'effondrement du taux de calcium urinaire, du taux de
dérivé sanguin actif de la vitamine D et l'augmentation
du taux sanguin de phosphatases alcalines osseuses
(enzymes témoignant de l'hyperactivité osseuse). La
biopsie osseuse révèle une augmentation de l'épaisseur
du tissu osseux faiblement minéralisé, dit « ostéoïde », et
une hyperactivité des ostéoblastes (cellules formatrices
du tissu osseux).
TRAITEMENT
L'administration de vitamine D assure, en général, une
guérison rapide de l'ostéomalacie ; on y associe
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généralement un apport de calcium. Les douleurs et les
troubles de la marche disparaissent rapidement ; seules
les déformations osseuses persistent quelquefois. Les
ostéomalacies dues à une diminution excessive du taux
sanguin de phosphore sont, elles aussi, traitées par
prescription de vitamine D, mais, dans ce cas,
l'amélioration des symptômes est souvent incomplète.
21. ostéonécrose
Mort d'un fragment de tissu osseux, due à une
interruption de la circulation sanguine, aboutissant à un
infarctus osseux.
Synonyme : nécrose osseuse aseptique.
Les travées osseuses de l'os mort ne se renouvellent
plus et finissent par s'effondrer. Si l'ostéonécrose touche
une zone articulaire, l'articulation se déforme et devient
douloureuse. Une ostéonécrose peut atteindre toutes les
articulations, en particulier la tête du fémur, de
l'humérus et le condyle interne (extrémité inférieure) du
fémur.
CAUSES
Une ostéonécrose peut survenir à la suite d'un
traumatisme (fracture du col du fémur sectionnant ses
vaisseaux nourriciers ; fracture du semi-lunaire au
poignet) ou d'une hyperpression osseuse (ostéonécrose
des plongeurs sous-marins), au cours de certaines
affections (drépanocytose, alcoolisme) ou d'un traitement
par les corticostéroïdes. Parfois, surtout chez l'enfant, on
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ne retrouve pas de cause. L'ostéonécrose atteint surtout
la tête et l'extrémité inférieure du fémur.
SYMPTOMES ET DIAGNOSTIC
La douleur entraîne une diminution de la mobilité
articulaire.
Le diagnostic précoce repose sur la scintigraphie osseuse
ou l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), la
radiographie ne donnant des signes que plus
tardivement, lorsque l'os nécrosé s'est affaissé.
TRAITEMENT
Si l'os nécrosé n'est pas écrasé, le traitement consiste à le
mettre en décharge, le patient devant marcher à l'aide de
cannes pendant 3 ou 4 mois. Si, au contraire, l'os
nécrosé se trouve dans une zone osseuse supportant le
poids du corps (fémur, tibia), une ostéotomie (section de
l'os) et, parfois, la pose d'une prothèse articulaire sont
proposées.
22. talalgie
Douleur du talon.
Une talalgie peut être due à une atteinte du calcanéum
(os du talon), du tendon d'Achille ou de l'aponévrose
plantaire (structure fibreuse renforçant les muscles de la
plante du pied).
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Selon l'âge du sujet, les principales causes de talalgie
diffèrent.
Chez l'enfant de moins de 13 ans, elle peut être
causée par une ostéochondrite du talon, ou maladie
de Sever (lésion du calcanéum due à un défaut
d'apport sanguin).
Entre 13 et 20 ans, elle est en général liée à une
maladie inflammatoire rhumatismale comme la
spondylarthrite ankylosante, provoquant une
inflammation du tendon d'Achille à son point
d'insertion avec le calcanéum (enthésopathie).
Chez l'adulte, elle est le plus souvent provoquée par
une inflammation du calcanéum (calcanéite), du
tendon d'Achille (tendinite) ou, chez un sportif, de
l'aponévrose plantaire.
Chez le sujet âgé et parfois chez le sujet jeune, elle
trouve son origine dans une fracture de fatigue du
calcanéum, favorisée par l'ostéoporose (raréfaction
du tissu osseux) et les frottements répétés.
A tout âge, le port de chaussures inadaptées, un
surmenage de l'appui talonnier ou une anomalie de
la voûte plantaire (pied plat, par exemple) peuvent
entraîner une talalgie
23. Synovite
Inflammation de la synoviale (membrane tapissant
l'intérieur de la capsule des articulations mobiles).
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Une synovite peut notamment se trouver liée à une
infection intra-articulaire (arthrite septique), à une
maladie systémique (lupus érythémateux disséminé), à
une arthrite inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde,
spondylarthrite ankylosante) ou microcristalline (goutte,
chondrocalcinose articulaire). Toutes les articulations
sont susceptibles d'être atteintes.
SYMPTOMES ET SIGNES
La synoviale enflammée s'épaissit, pouvant éroder l'os
sous-jacent, avec parfois apparition de véritables nodules
inflammatoires (pannus synovial de la polyarthrite
rhumatoïde, par exemple). Elle sécrète un liquide
synovial abondant, dont une ponction permet de préciser
le caractère inflammatoire. La synoviale étant richement
innervée, l'articulation est douloureuse. Une forme
particulière de synovite, appelée synovite villonodulaire,
est une affection de cause inconnue au cours de laquelle
les nodules inflammatoires se chargent de dépôts ferreux
(hémosidérine) ; elle se traduit par des hémorragies intra-
articulaires répétées.
TRAITEMENT
Le traitement de la synovite repose sur les anti-
inflammatoires locaux (pommades, infiltrations) et sur le
traitement de la maladie en cause. Lorsque la synovite
est chronique, on peut pratiquer une synoviorthèse
(injection dans l'articulation d'une substance visant à
détruire la synoviale)
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24. spondylite
Inflammation d'une vertèbre.
La spondylite est en fait une ostéomyélite vertébrale.
Elle est très souvent associée à une inflammation du
disque intervertébral adjacent : on parle alors de
spondylodiscite.
DIFFERENTS TYPES DE SPONDYLITE
Il en existe deux.
La spondylite septique peut être due à une infection
osseuse bactérienne (tuberculose, brucellose,
staphylococcie), parasitaire (échinococcose) ou
mycosique.
La spondylite aseptique, c’est-à-dire non infectieuse,
peut survenir dans le cadre d’une spondylarthrite
ankylosante ou d’un syndrome S.A.P.H.O. (synovite-
acné-pustulose-hyperostose-ostéite).
SYMPTOMES ET SIGNES
La spondylite septique se traduit par des douleurs si
vives qu'elles empêchent le malade de marcher. En
l'absence de traitement, elle peut être mortelle
(septicémie).
La spondylite aseptique, beaucoup moins grave, se
traduit par des douleurs lombaires moins violentes.
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TRAITEMENT
Le traitement d'une spondylite est fonction de sa cause :
antibiothérapie de longue durée en cas d'infection ; anti-
inflammatoires, le plus souvent non stéroïdiens, en cas
de spondylite aseptique. Une immobilisation du rachis
(repos au lit, puis port d'un corset) est indispensable,
surtout en cas de spondylite septique.
25. Sciatique
Douleur irradiant le long du trajet du nerf sciatique et/ou
de ses racines.
Le nerf sciatique naît de la réunion de deux racines
issues de la moelle épinière, L5 (émergeant du rachis
entre la 4e et la 5e vertèbre lombaire) et S1 (émergeant
du rachis entre la 5e vertèbre lombaire et la 1re vertèbre
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sacrée). Il descend verticalement à la face postérieure de
la cuisse avant de se diviser, au creux poplité, en nerf
sciatique poplité interne, qui descend à la face
postérieure de la jambe, et nerf sciatique poplité externe,
qui descend à sa face externe.
CAUSES
Une sciatique est généralement due à une compression
des racines nerveuses L5 ou S1, le plus souvent due à
une hernie discale (saillie d'un disque intervertébral en
dehors de ses limites normales), plus rarement à une
compression osseuse n liée à une arthrose, à une
fracture du petit bassin, à une luxation de la hanche ou à
une étroitesse du canal rachidien lombaire n, tumorale
(tumeur osseuse vertébrale, neurinome [tumeur de la
racine du nerf], tumeur du petit bassin) ou de nature
inflammatoire (spondylodiscite).
SYMPTOMES ET SIGNES
Ils dépendent de la localisation de la lésion. Si seule la
5e racine lombaire est touchée, la douleur atteint la face
postérieure de la cuisse, la face externe de la jambe, le
dos du pied, le gros orteil ; si la 1re racine sacrée est
touchée, la douleur atteint le mollet, le talon, la plante et
le bord externe du pied. Si les deux racines nerveuses
sont touchées, la douleur s'étend de la fesse au pied.
Souvent précédée par des douleurs lombaires aiguës
(lumbago) ou chroniques, accentuée par la toux et la
station debout, la douleur peut être minime ou intense,
empêchant parfois le sujet de dormir (sciatique
hyperalgique).
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Lorsque la sciatique est due à une hernie discale, il
n'existe pas de corrélation entre l'importance de celle-ci et
l'intensité de la douleur.
Une forme particulière de sciatique, appelée sciatique
paralysante, se traduit par une paralysie du pied.
DIAGNOSTIC
L'examen radiographique du rachis lombaire peut être
normal ou mettre en évidence un pincement ou un
bâillement discal localisé. Le scanner et l'imagerie par
résonance magnétique (I.R.M.) permettent de visualiser la
lésion et d'évaluer son retentissement sur les racines
nerveuses. La discordance entre les symptômes et les
images n'étant pas rare, le diagnostic doit s'appuyer
avant tout sur les données de l'examen clinique.
TRAITEMENT
Le traitement d'une sciatique dépend de sa cause. Dans
le cas d'une sciatique paralysante, il est chirurgical. Dans
le cas d'une hernie discale, il doit rester médical pendant
les 8 premières semaines car, quelle que soit la sévérité
des douleurs initiales, la sciatique guérit médicalement
dans 90 % des cas. Le but du traitement médical est de
rendre cette période la moins pénible et la plus courte
possible ; il repose sur l'administration d'analgésiques,
d'anti-inflammatoires, de corticostéroïdes généraux ou
locaux en infiltrations, sur le repos au lit si la douleur est
trop vive ou sur le port d'un corset en résine pendant
6 semaines. Dès que les douleurs le permettent, le rachis
étant encore maintenu par le corset, on peut commencer
à remuscler les membres inférieurs par des
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accroupissements. Le rachis lui-même ne sera rééduqué
qu'une fois la sciatique guérie, pour prévenir les
récidives.
Si, après 2 mois de traitement médical, la sciatique reste
invalidante, entravant l'activité quotidienne du sujet, on
traite la hernie discale par nucléolyse (destruction du
nucleus pulposus n partie centrale, semi-liquide, d'un
disque intervertébral n par injection d'une enzyme
végétale, la papaïne) ou chirurgicalement.
Les autres types de sciatique sont traités par
radiothérapie ou chimiothérapie en cas de tumeur
maligne osseuse du rachis lombaire, ablation de la
tumeur en cas de neurinome ou de tumeur du petit
bassin, antibiotiques en cas de spondylodiscite.
26. Cervicarthrose
Arthrose affectant le rachis cervical.
Une cervicarthrose se retrouve chez la majorité des
sujets après 50 ans, mais les lésions (pincement discal et
ostéophytes), révélées par l'examen radiologique, ne
s'accompagnent parfois d'aucun symptôme ; d'une façon
générale, il n'existe pas de corrélation entre l'importance
des lésions et les douleurs ressenties.
La cervicarthrose atteint surtout la partie basse du
rachis cervical, mais elle peut aussi affecter sa partie
supérieure.
Le plus souvent, la cervicarthrose n'entraîne qu'une
légère gêne. La douleurcontrarie les mouvements du cou,
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souvent plus d'un côté que de l'autre, et elle est aggravée
par des oscillations passives de la tête comme il s'en
produit en voiture. Chez la majorité des individus, après
quelques poussées douloureuses qui durent chacune
plusieurs semaines, voire plusieurs mois, la gêne
diminue au prix d'une perte de mobilité du cou. Une
cervicarthrose peut contribuer à rétrécir le canal cervical
et entraîner à la longue des lésions de la moelle épinière
avec troubles de la marche.
Une névralgie cervicobrachiale est souvent associée à la
cervicarthrose, mais elle peut avoir d'autres origines. Si
elle résiste au traitement médical, elle entraîne une
douleur aiguë qui part du cou pour gagner le bras, puis
la main ; elle dure de 3 à 6 semaines, régressant ensuite
lentement. Elle appelle des investigations (scanner,
imagerie par résonance magnétique [I.R.M.]) pour
préciser la nature de la compression de la racine
nerveuse (ostéophyte, hernie discale, etc.) et son siège
dans le cou.
TRAITEMENT
Il repose sur la prescription d'analgésiques et/ou d'anti-
inflammatoires et la mise au repos du cou par un collier
cervical lors des poussées douloureuses. Massages,
rééducation ou cures thermales peuvent être utiles en
dehors des épisodes de crise. Le traitement de la
névralgie cervicobrachiale repose le plus souvent sur les
anti-inflammatoires non stéroïdiens, parfois sur les
corticostéroïdes. En cas de hernie discale, une nucléolyse
ou une intervention chirurgicale peut s'imposer.
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27. Chondrodystrophie
Trouble de la formation et de la croissance des cartilages.
Une chondrodystrophie peut être responsable de
différentes sortes de nanisme. La mieux connue est
l'achondroplasie, et la plus célèbre, la pycnodysostose,
qui affecta le peintre français Henri de Toulouse-Lautrec.
28. Gonarthrose
Arthrose du genou.
La gonarthrose est la cause la plus fréquente de
douleur du genou chez les sujets de 45 ans et plus.
CAUSES
La gonarthrose est souvent favorisée par une mauvaise
conformation de l'articulation n comme dans le genu
varum, où l'axe de la jambe est dévié en dedans par
rapport à l'axe de la cuisse n, provoquant une surcharge
sur la partie interne du genou.
Elle peut aussi être due à une mauvaise position de la
rotule.
SIGNES ET SYMPTOMES
La douleur siège dans l'articulation mais n'irradie pas au-
delà. Selon la zone du cartilage atteint, elle prédomine en
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avant, en dedans ou en arrière du genou. Augmentée par
la station debout prolongée, la marche, la montée et la
descente des escaliers, elle se calme au repos.
Comme les autres formes d'arthrose, la gonarthrose se
caractérise par des poussées évolutives congestives ;
pendant ces périodes, le genou est gonflé et la douleur est
permanente.
TRAITEMENT
Lorsque l'arthrose, due à un genu varum, concerne la
partie interne du genou, une intervention chirurgicale
destinée à rendre un axe convenable à la jambe est
pratiquée sous anesthésie générale. En ce qui concerne
l'arthrose de la partie externe du genou et de la rotule, un
traitement médicamenteux, associé à une rééducation,
suffit ; la chirurgie correctrice, délicate, est rarement
nécessaire.
Le traitement médical associe anti-inflammatoires non
stéroïdiens (A.I.N.S.), analgésiques et antiarthrosiques.
Des infiltrations et des lavages articulaires peuvent aider.
Si le genou est très atteint, en particulier si la marche est
impossible sur une distance inférieure à 100 mètres sans
douleur, la mise en place d'une prothèse du genou peut
rendre au sujet une bonne capacité de déplacement.
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29. genu valgum
Déviation de la jambe vers l'extérieur de l'axe du membre
inférieur avec saillie du genou en dedans.
S'il est marqué, le genu valgum, couramment appelé
genou cagneux, peut entraver la marche. En outre, les
pressions ne s'exerçant pas aux endroits habituels, le
genu valgum est souvent facteur de gonarthrose (arthrose
du genou).
- Chez l'enfant, entre 3 et 5 ans, le genu valgum est
courant, accentué par un excès de poids. Il est dû à
une hyperlaxité des ligaments internes du genou ou
encore à une séquelle de fracture (fracture de la
partie inférieure du fémur ou de la partie supérieure
du tibia, qui n'a pas consolidé en bonne position), à
une maladie osseuse par carence (rachitisme) ou à
une malformation osseuse. Le genu valgum est
indolore. Dans les formes légères, il régresse souvent
avec la gymnastique et la croissance. Dans les
formes importantes, le traitement nécessite la prise
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de vitamine D (contre le rachitisme), le port de
chaussures correctrices et la pose d'attelles pendant
la nuit. La chirurgie est réservée aux formes graves ;
le chirurgien fait une ostéotomie (section osseuse)
qui réaligne l'os concerné, puis le fixe.
- Chez l'adulte, le genu valgum peut être dû à un
genu valgum infantile non traité, à une séquelle de
fracture du genou consolidée en mauvaise position
ou à une maladie osseuse (ostéomalacie). Il est
parfois à l'origine d'une arthrose du genou
invalidante. Outre la vitamine D (contre une
ostéomalacie), le traitement des formes graves de
genu valgum est l'ostéotomie ou, si la situation a
évolué depuis trop longtemps, le remplacement de
l'articulation du genou par une prothèse.
-
30. genu varum
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Déviation de la jambe vers l'intérieur de l'axe du membre
inférieur avec saillie du genou en dehors.
Le genu varum, couramment appelé jambe arquée,
peut évoluer vers une arthrose du genou (gonarthrose)
par excès de pression sur des points normalement
soumis à des pressions faibles.
m Chez l'enfant, le genu varum est habituel jusqu'à l'âge
de 18 mois. Chez les enfants plus âgés, il peut être dû à
une maladie osseuse (rachitisme). Le genu varum est
indolore. Le traitement, s'il est nécessaire, est chirurgical
et consiste à placer une agrafe sur le tibia du côté externe
du cartilage de conjugaison (plaque cartilagineuse située
aux extrémités d'un os, assurant sa croissance) ; les os
grandissent alors à vitesse normale du côté interne du
genou, moins vite du côté externe, ce qui permet
d'obtenir une correction progressive.
Chez l'adulte, le genu varum peut être dû à un genu
varum infantile non traité ou à une séquelle de
fracture. Le traitement des formes graves est
chirurgical, par ostéotomie (section osseuse) suivie
d'une correction de l'axe et d'une fixation de l'os
concerné
31. Géode
Cavité osseuse pathologique donnant sur les clichés
radiographiques une image radiotransparente.
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32. Hallux valgus
Déviation du gros orteil vers les autres orteils.
L'hallux valgus est dû à une déviation, le plus
souvent congénitale, du premier métatarsien (os du
squelette de l'avant-pied) vers le milieu du corps, appelée
metatarsus varus ; il est favorisé par le port de talons
hauts. Les arthrites chroniques et les déviations du talon
vers l'extérieur du pied en constituent des causes moins
fréquentes.
Un hallux valgus se complique par une atteinte de
l'articulation métatarsophalangienne, à l'origine de
douleurs parfois intenses, parfois associée à une
inflammation de la bourse séreuse correspondante
(bursite).
Son diagnostic est clinique et surtout radiologique, les
clichés pratiqués permettant d'apprécier l'amplitude de la
déformation et le degré d'usure articulaire.
TRAITEMENT
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Il repose essentiellement sur le port de chaussures
larges, qui permettent de limiter les frottements. La
chirurgie est réservée aux sujets vraiment handicapés,
car la rééducation est longue (un mois environ) et
relativement douloureuse mais donne de bons résultats.
L'intervention consiste à remettre le gros orteil dans son
axe normal (par retension de certains ligaments, ablation
du morceau d'os saillant, etc.)
Les géodes ont des causes diverses. On peut les
rencontrer dans certaines formes d'arthrose, de
polyarthrite rhumatoïde et dans différentes tumeurs
osseuses (géodes de la voûte crânienne dans le myélome
multiple)
33. Hernie discale
Saillie du disque intervertébral en dehors de ses
limites normales.
La hernie discale, un peu plus fréquente chez
l'homme que chez la femme, survient le plus souvent
entre 20 et 30 ans.
Elle concerne le disque intervertébral, qui est
constitué de deux parties : un noyau gélatineux central
(nucleus pulposus) et un anneau de fibres périphériques
attachant les deux vertèbres l'une à l'autre. Si l'anneau
est fissuré, le noyau s'y engage et fait saillie à l'extérieur
de la colonne vertébrale, comprimant le plus souvent une
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racine nerveuse, voire la moelle épinière. Les hernies
surviennent généralement au niveau lombaire, entre la
quatrième et la cinquième vertèbre lombaire ou entre la
cinquième lombaire et la première sacrée ; elles
atteignent plus rarement les vertèbres cervicales.
La cause de la destruction du disque peut être un
surmenage modéré, mais répété (travailleurs manuels),
ou bien le soulèvement d'une lourde charge, voire une
brusque torsion du tronc.
SYMPTOMES ET DIAGNOSTIC
Une hernie discale se manifeste par une douleur
aiguë et une raideur de la colonne vertébrale. La
compression d'une racine nerveuse provoque une
névralgie (sciatique, névralgie cervicobrachiale) associée à
des fourmillements, voire à une paralysie. La
compression de la moelle épinière provoque des
paralysies des membres. Les hernies lombaires
entraînent parfois une paralysie des sphincters.
Le diagnostic est confirmé par un scanner, par
l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), ou, plus
rarement, par une saccoradiculographie.
TRAITEMENT
Il vise d'abord à atténuer les douleurs vertébrales et
les névralgies : repos au lit, analgésiques et anti-
inflammatoires non stéroïdiens, au besoin infiltrations
péridurales de corticostéroïdes. Pour diminuer les
douleurs persistantes et limiter les rechutes, on peut
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prescrire des massages, des séances de kinésithérapie et
le port d'un corset abdominal ou d'un collier cervical. En
cas d'échec, on a recours à la chimionucléolyse
(destruction du noyau du disque par injection d'une
enzyme, la papaïne), voire à la chirurgie. Les paralysies
et, plus particulièrement, les compressions de la moelle
imposent un traitement chirurgical en urgence.
34. Hydarthrose
Epanchement de liquide séreux à l'intérieur d'une
articulation.
Le liquide séreux sert à lubrifier l'intérieur de
l'articulation. Il est sécrété par la synoviale (membrane
tapissant la face interne d'une capsule articulaire).
L'hydarthrose, improprement appelée dans le langage
courant épanchement de synovie, peut être due à une
lésion traumatique vieille de quelques jours (fracture
articulaire, entorse grave, lésion méniscale), à une
arthrose ou à une maladie inflammatoire de l'articulation
(polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante,
chondrocalcinose articulaire).
L'hydarthrose du genou, la plus fréquente, se
traduit par un gonflement de l'articulation et, à la
palpation, par une sensation de résistance élastique au-
dessus de la rotule. Le patient ressent une gêne, parfois
des douleurs.
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La percussion de la rotule entraîne aussi, en retour,
une sensation tactile de choc sec et rapide, appelée choc
rotulien. La radiographie du genou complète l'examen.
Une ponction de l'articulation permet de soulager
le patient et de déterminer la cause de l'hydarthrose (par
analyse du liquide séreux ainsi prélevé), qui sera alors
soignée.
35. Laxité
Possibilité pour une articulation d'effectuer des
mouvements soit d'une amplitude anormale, soit
n'existant pas à l'état naturel.
Une laxité peut être constitutionnelle, existant
depuis la naissance - on parle alors plus volontiers
d'hyperlaxité -, due notamment à des maladies du tissu
conjonctif (comme la maladie de Marfan), ou post-
traumatique, survenant à l'occasion d'une entorse avec
déchirure ligamentaire.
Elle peut entraîner des troubles importants de la
mécanique articulaire et, par conséquent, des douleurs et
une sensation d'instabilité de l'articulation atteinte.
Cependant, une articulation laxe ne présente pas
nécessairement de signes d'instabilité.
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TRAITEMENT
La laxité constitutionnelle, qui entraîne rarement
une gêne fonctionnelle, ne nécessite aucun traitement ;
seuls les cas provoquant une réelle instabilité requièrent
une intervention chirurgicale (retente des ligaments). En
revanche, toute entorse grave d'une articulation entraîne
une laxité immédiate, qui disparaît normalement après le
traitement approprié de l'entorse et un temps de
rééducation. Si cette laxité persiste, il convient de suivre
une rééducation des muscles entourant l'articulation,
d'entreprendre un traitement orthopédique avec pose
d'un plâtre, voire d'envisager une intervention
chirurgicale.
36. Luxation
Déplacement des 2 extrémités osseuses d'une
articulation entraînant une perte du contact normal des
2 surfaces articulaires.
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CAUSES
Les articulations le plus souvent atteintes sont celles des
membres supérieurs (épaule, coude, doigts) ; cependant,
le genou, les vertèbres ou la hanche peuvent aussi être
luxés lors d'un accident violent.
Une luxation est due à un choc ou à un mouvement
forcé, beaucoup plus rarement à une malformation
(luxation congénitale de la hanche). On parle de luxation
partielle, ou subluxation, quand l'os déplacé a glissé sur
le côté mais reste encore en contact sur une certaine
surface avec le second os de l'articulation. On parle de
luxation complète si les deux os ne sont plus du tout en
contact. Lorsque le déplacement osseux est important,
certains ligaments voisins de la capsule articulaire
peuvent être lésés.
SYMPTOMES ET SIGNES
Les symptômes d'une luxation sont caractéristiques :
douleur, déformation et impossibilité de bouger
l'articulation. La radiographie permet de confirmer le
diagnostic. Une luxation peut être associée à une fracture
d'un des deux os.
Par ailleurs, elle peut se compliquer à court terme
d'une compression des artères ou des nerfs voisins, ou de
la moelle épinière dans le cas des vertèbres. Une luxation
ancienne peut réapparaître à l'occasion de traumatismes,
voire de mouvements de plus en plus minimes : on parle
alors de luxation récidivante.
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TRAITEMENT
Il repose sur une réduction (remise en place) en urgence,
à l'hôpital, des deux os ; cette opération peut être
orthopédique (par manœuvres externes) ou, parfois,
chirurgicale. L'articulation est ensuite immobilisée le
temps que la capsule et les ligaments se cicatrisent :
pendant 2 à 3 semaines pour une petite articulation, un
mois pour une luxation de la hanche, celle-ci nécessitant
en outre une mise en traction de la jambe. Beaucoup
plus rare et plus grave, la luxation du genou, qui entraîne
une rupture de tous les ligaments de l'articulation,
nécessite une réparation chirurgicale et une
immobilisation du membre inférieur pendant environ
6 semaines. Le malade peut ensuite marcher en s'aidant
de cannes puis, dans un délai de 2 mois environ après
l'accident, sans appui. Des séquelles telles qu'une raideur
ou au contraire une instabilité du genou sont fréquentes.