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M I L L E S I M E 2 0 1 3 DOSSIER DE PRESSE LETTRES DE CHÂTEAUX Marie-Stéphane Malbec 12, rue d’Enghien - 33000 Bordeaux [email protected] Tél : +33 (0)5 56 44 63 50

Millésime 2013 en France

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M I L L E S I M E

2013D O S S I E R D E P R E S S E

L E t t R E S D E C h â t E a u xM a r i e - S t é p h a n e M a l b e c12, rue d’Enghien - 33000 [email protected] é l : + 3 3 ( 0 ) 5 5 6 4 4 6 3 5 0

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S O M M a I R E

L e m i L L é s i m e 2 0 1 3 à B o r d e a u x « Difficile, hétérogène, intéressant, voire très bon... »Château Castera, Cru Bourgeois, MédocChâteau talbot, Grand Cru Classé en 1855, Saint-JulienChâteau de Lamarque, haut-MédocChâteau Paveil de Luze, Cru Bourgeois, MargauxChâteau Marquis de terme, Grand Cru Classé en 1855, MargauxChâteau Belle-Vue, Château de Gironville, Crus Bourgeois, haut-Médoc et Château Bolaire, Bordeaux Supérieur, haut-MédocChâteau Cantemerle, Grand Cru Classé en 1855, haut-MédocChâteau Sénéjac, Cru Bourgeois, haut-MédocChâteau de Rouillac, Pessac-LéognanChâteau Carbonnieux, Grand Cru Classé, GravesChâteau Fonplégade, Saint-Emilion Grand Cru ClasséChâteau de Pressac, Saint-Emilion Grand Cru ClasséChâteau Grand Corbin, Saint-Emilion Grand Cru ClasséChâteau Canon Pécresse, Canon Fronsac

LE MILLéSIME 2013 à SautERnES Et BaRSaC« Fringant, vif, marqué par un fruit éclatant et un bel équilibre... »Château Guiraud, Grand Cru Classé en 1855, Sauternes

LE MILLéSIME 2013 En CôtES DE GaSCOGnEDomaine d’arton, Côtes de Gascogne

LE MILLéSIME 2013 En LanGuEDOC-ROuSSILLOnVignobles Lorgeril, Languedoc-RoussillonChâteau de Caraguilhes, Corbières

LE MILLéSIME 2013 En PROVEnCEChâteau Lauzade, Côtes de ProvenceDomaine de Saint-andrieu, Côtes de Provence

LE MILLéSIME 2013 En BOuRGOGnE« Imprévisible Bourgogne »Maison Louis Jadot, Bourgogne

LE MILLéSIME 2013 En ChaMPaGnEChampagne Philipponnat

34681113

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2013 à B o r d e a u x«Difficile, hétérogène, intéressant,

voire très bon…»

Le millésime 2013 à Bordeaux a été marqué par une climatologie capricieuse qui a contraint les bons vignerons à un travail incessant à la vigne comme dans le chai. Pluies

au printemps, orages de grêle, coulure, froidures diverses : tout le cycle végétatif de la vigne a souffert, jusqu’à la période même des vendanges, alternant plus que de saison les jours de pluie et de beau temps.

« C’est le millésime le plus compliqué depuis trente ans » estime un propriétaire de Léognan, remontant au médiocre 1984. un autre assure avec ironie que « c’est un millésime très complexe… à vinifier », ce qui reflète bien un sentiment général. Mais de tout cela on peut conclure à quelques certitudes.

La première caractéristique du millésime 2013 à Bordeaux est la faiblesse des rendements, donc des volumes vinifiés. un million d’hectolitres manquent à l’appel, au total en Gironde. Ce qui est considérable. Si l’on ajoute les sélections sévères pratiquées dans certains chais pour mettre en premier vin les meilleures cuvées, on mesure les faibles quantités qui seront proposées par les grands crus.

Deuxième constatation : les blancs tirent superbement leur épingle du jeu. C’est une grande année de blanc. Qu’ils soient blancs secs ou blancs liquoreux, le millésime a souri à ces vins et l’amateur devra s’en souvenir. On peut associer à ce succès les vins rosés et clairets, vifs, fruités, charnus et peu alcoolisés.

Enfin, les vins rouges ont manqué de quinze jours de grand soleil pour affiner leur maturité. Mais l’hétérogénéité est telle, d’une parcelle à l’autre, d’un cépage à l’autre, que certains terroirs, plus précoces ou mieux travaillés, ont donné d’excellents résultats. Sans comparer ces vins aux glorieux 2009 et 2010, on peut situer les meilleures cuvées 2013 au niveau des 2007 ou 2011. Ces vins sont en ligne avec un climat océanique capricieux, porteur d’un millésime difficile et jaloux, mais que les progrès récents de l’œnologie et de la viticulture ont contribué à améliorer.

Sans aucun doute, les bons terroirs ont leur mot à dire, principalement ceux où les cabernets francs et les cabernets sauvignons ont moins souffert des attaques de botrytis, et bénéficié des ultimes soleils d’une maturité tardive. un vieil adage bordelais dit qu’il faut acheter « les grands vins dans les petites années, et les petits vins dans les grandes années » si l’on ne veut pas trop vider son portefeuille. Certains vins de ce millésime trop vite décrié vont offrir à l’amateur de très bons rapports prix/plaisir, avec des rouges frais et fruités à boire assez rapidement.

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C h â t E a u C a S t E R aCru Bourgeois, haut-Médoc

Jean-Pierre Darmuzey - Directeur Commercial

CoNdiTioNs CLimaTiQues

Malgré un hiver très pluvieux, la sortie des premiers bourgeons fin mars ne laissait

présager en rien le retard considérable que nous allions prendre en terme de maturité.

Le fait marquant du millésime fut indéniablement le climat subit au printemps. a la fin du

mois de juin, le monde du vin, rassemblé à Bordeaux à l’occasion de Vinexpo, fut le témoin

privilégié d’un temps pluvieux et froid gênant considérablement l’éclosion de la fleur. Ceci

eut pour effet d’avoir une véraison très étalée dans le temps, et malgré un mois de juillet

ensoleillé et un superbe mois d’août, les prévisions du début des vendanges étaient plutôt

autour de mi-octobre. Les pluies de septembre et la pression du botrytis en décidèrent

autrement.

Les VeNdaNGes

Les premiers merlots sont arrivés au cuvier le 2 octobre dans un état sanitaire satisfaisant.

nous sentions l’arrivée imminente du botrytis. L’utilisation optimale de nos trois machines à

vendanger nous a permis de le devancer surtout dans les graves. Le peu de volume produit

nous a donné la possibilité de faire un maximum de sélections parcellaires et d’avoir le

temps nécessaire pour faire une trie sévère.

ViNiFiCaTioNs

Pour les vinifications nous avons choisi de les faire à basse température (max 28°C) et de

pratiquer une extraction modérée. Paradoxalement, pour un tel millésime, elles se sont

déroulées sans encombre.

Les écoulages confirmèrent le peu de rendement et de structure. Les vins de presse en

revanche donnèrent une qualité inattendue et permirent d’améliorer la texture avec

précision.

Le ViN

Sans faire de grandes révélations, nous pouvons dire que ce ne sera pas un vin de garde,

mais nous avons été très surpris du résultat. Le vin est fruité et souple avec beaucoup de

fraîcheur, le degré alcoolique revient dans la norme bordelaise en titrant une moyenne de

12,5°C. Ce sera un millésime de transition à déguster avant ses aînés.

...

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a QueL miLLesime 2013 FaiT-iL PeNser ?

La chose amusante que j’ai remarquée en discutant avec mes confrères, c’est la différence

d’appréciation suivant leur âge. Pour les plus jeunes, ils n’ont pas vu un tel millésime depuis

2002 voire 1997. Ceux qui ont un peu plus d’expérience parlent de 1993 et 1992. Ceux qui

ont du « vécu » n’hésitent pas à dire que c’est un mélange de 1987 et 1984. Les plus anciens

trouvent leurs références dans 1977 ou 1972 voire 1963.

Quant à moi, je dis toujours qu’un millésime ne ressemble à aucun autre et je trouve que ce

2013 est vraiment un millésime ExCEPtIOnnEL dans tout ce qu’il eut de... calamités.

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C h â t E a u t a L B O tGrand Cru Classé en 1855, Saint-Julien

Christian hostein - Chef de culture

Le vigneron est souvent pessimiste et puis, à la fin des vendanges, quand toute sa récolte

est rentrée, un grand sourire illumine sa face et d’un seul coup efface les affres de

l’attente, il est récompensé de ses efforts.

Cette année, pas de sourire, nous avons péché par orgueil et nous avons cru jusqu’à fin

septembre que la récolte, sans être grasse, serait correcte. nous avons renié nos appréciations

sur la coulure de mi-juin, les seules à avoir été sensées : les merlots étaient coulés et les

cabernets sauvignons bien plombés, peut-être une demie-récolte ? nous aurions dû rester

sur ces valeurs et ne pas nous fier à un œil trompé par des grappes parfaitement dégagées,

mises en valeur par l’effeuillage et les travaux en vert mais malheureusement bien creuses !

Restait à faire du bon vin avec ces raisins parcimonieux et trompeurs !

Les écoulages se terminent, on parle d’une demie-récolte. Des merlots bien décevants,

heureusement les cabernets sauvignons sont le cœur de notre vignoble et seront le cœur

de l’assemblage. Les barriques neuves attendent d’être abreuvées et elles resteront cette

année en sole, la place ne manquera pas dans nos chais rénovés.

Les dégustations d’écoulage révèlent des arômes de fruits rouges acidulés, la malo leur

fera du bien ! nous pensons que la légèreté, l’élégance et l’abord facile à la dégustation

caractériseront le millésime 2013. Les vins de presse rempliront leur rôle de constructeur et

de liant, leurs sélections et leur élevage requièrent le plus grand soin.

Quant à cette funeste coulure (depuis 1984, elle n’avait pas autant impacté nos volumes

de récolte), elle trouve sa raison dans une succession de passages pluvieux et froids depuis

le début du cycle végétatif, un débourrement normal puis une végétation retardée jusqu’à

enclencher une floraison que je situe au 16 juin, à talbot. historiquement tard au final ! Les

pluies se sont succédé jusqu’à juillet qui trompa son monde par la valeur importante des

températures et août, sec et estival fut sans excès. Septembre, assez chaud et orageux,

enclencha la prolifération du botrytis et il fallut avancer le ramassage des merlots, car ils

sont comme le lait sur le feu dans de telles conditions ! Ce fut une course de vitesse et

toutes les forces vives de la propriété furent mobilisées à la sortie du weekend du 28 et

29 septembre où le champignon s’extériorisa violement (certains parleront de génération

spontanée !). ...

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une fois les merlots ramassés, nous avons avancé «rapidement» sur les cabernets

sauvignons, privilégiant le cœur du plateau et nous finissions les vendanges le 14 octobre

sur l’ouest du vignoble avec un état sanitaire correct. L’alerte a été chaude ! En résumé,

les grands cabernets sauvignons sont d’un bon niveau, les petits verdots ramassés à « la

goutte de sang » en milieu de vendanges sont remarquables de pureté variétale et aideront

à l’assemblage du grand vin. Les blancs ont traversé les difficultés du millésime avec une

nette accélération de la maturité en septembre.

Les sauvignons blancs sont aromatiques et vifs, très pêche blanche cette année, et les

sémillons assez concentrés seront notre gourmandise de fin d’année.

Les labours d’automne viennent de se terminer. Le vignoble va se mettre en repos végétatif

et la semaine prochaine nous commencerons la taille. Ce sera une longue période où l’espoir

d’une future récolte plus garnie renaîtra.

DatES DES VEnDanGES

Blanc : 2 tries

les 19 et 20 septembre•

les 26 et 27 septembre•

Rouge :

Merlot noir du 1er au 4 octobre

CS plantes 4 et 7 octobre

CS Plateau du 8 au 10 octobre

PV 8 et 10 octobre

CS Lalande du 10 au 14 octobre

PLuVIOMétRIE :

Janvier : 166 ml - Février : 78 ml - Mars : 59 ml - avril : 47 ml - Mai : 100 ml - Juin : 120 ml

Juillet : 42 ml - août : 33,5 ml - Septembre : 81 ml - Octobre : 71 ml

novembre : 100 ml en cours

Date débourrement : 29 mars 2013

Mi floraison merlot noir : 16 juin 2013

Talbot, le 19 novembre 2013

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C h â t E a u D E L a M a R Q u Ehaut-Médoc

Marie-hélène et Pierre-Gilles Gromand d’Evry - Co-Propriétaires

Le millésime 2013 fut, à l’évidence, compliqué. L’année culturale 2013, par ses

rebondissements climatiques, demanda au vigneron de s’adapter et d’exercer des

choix à l’aune de son expérience et de sa détermination. C’est ce qui va faire la différence,

d’un vignoble à l’autre. C’est également l’état de la structure des sols et du bon équilibre

nutritionnel qui feront ces différences.

Cela interdit les conclusions hâtives de certains, par un jugement global du millésime 2013.

La seule chose qui est générale : c’est la modestie quantitative de la récolte 2013 !

au Château de Lamarque, les deux préoccupations de l’année furent la coulure, puis les

éventuels dangers du botrytis liés au climat de septembre.

Sur le plan climatique, si les séquences furent anarchiques, il n’ en demeure pas moins

qu’en terme de lumière et de températures les minimas ont été là. Il reste que le temps des

vendanges fut très perturbé ; mais nos soins et options, à la vigne, pouvaient assurer une

maturité homogène et précoce.

La coulure porta un coup certain au volume de la récolte à venir. La coulure n’ayant pas été

uniforme sur tout notre vignoble, des vendanges en vert ont eu lieu sur certaines parcelles.

La recherche qualitative était donc bien présente dans notre démarche volontaire.

Il était clair, début août, entre coulure et vendanges en vert, que la récolte serait courte,

très courte. On pouvait, donc, en déduire que la maturité serait assez précoce avec un bon

potentiel de concentration.

Il est utile de rappeler qu’au Château de Lamarque, nous appliquons depuis plus de vingt

ans la méthode dite COuSInIE, du nom de cet agronome résidant près de narbonne,

qui consulte et conseille nombre de beaux vignobles dans la région bordelaise et dans

le monde. L’idée force de cette méthode : plus d’équilibre nutritionnel pour moins de

traitements. Monsieur Jean-Pierre Cousinié n’hésite jamais à rappeler les démonstrations

du Docteur arden andersen : les plantes malades ne viennent que sur des sols déstructurés,

déséquilibrés et carencés. Le BOn FOnCtIOnnEMEnt du SOL est PRIMORDIaL.

C’est ainsi, dans le cadre de notre démarche permanente, selon les principes «Cousinié»

rappelés, que deux décisions (mais assez habituelles pour nous) ont été prises :

1. aucun traitement anti-botrytis n’a été fait sur des jeunes cabernets sauvignons ; aucun

sur merlots et petits-verdots (soit pas de traitement anti-botrytis sur 60 % du vignoble).

...

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2. un apport d’engrais foliaire (potassium), suite à une analyse des baies, fin août, afin

de rendre optimale le rapport magnésium / potassium. En effet, si ce rapport est bon,

voire parfait, l’application en cours de maturation, rend cette maturité optimale et très

qualitative. On rappellera que les traitements phytosanitaires (du type anti-botrytis)

allongent la vie végétative de la vigne, rendant plus lointaine la maturité et donc la date

des vendanges. Or, rendre plus lointaine cette date, dans le cadre d’une débâcle climatique,

représentait un risque ...

(Certains contestent l’allongement végétatif dû aux phytosanitaires, ce n’est clairement pas

notre avis … !)

Pour conclure sur ces interventions à la vigne qui furent la réponse essentielle à ce millésime

2013 compliqué, nous devons préciser que nous ne sommes pas un vin bio ; que nous

ne faisons que des façons aratoires (pas de désherbants) ; que nous sauvegardons, sans

cesse, la structure des sols ; que nous ne traitons jamais en précaution ; que nous veillons

scrupuleusement à l’équilibre nutritionnel.

au terme de notre stratégie : recherche d’une parfaite maturité sans délai excessif, eu égard

à la météo :

Première Cuve de merlot vendangée le 26 septembre 2013 :

- d° : 13,15 ; Ph : 3,39 ; at : 3,36 .

Les vendanges se sont donc déroulées :

pour les merlots, du 26 septembre au 2 octobre (avec des arrêts) ;•

pour les cabernets sauvignons, du 3 octobre au 10 octobre (avec des arrêts)•

pour les petits verdots, les 10 et 11 octobre.•

Comme en 2012, nous avons eu une vendange mixte : mécanique et manuelle.

avec une machine à vendanger de dernière génération (mais sans égrappage embarqué

pour ne pas triturer la vendange). S’il fallait une « force de frappe » rapide et qualitative

pour vendanger en limite : équilibre / état sanitaire, fallait-il encore avoir les moyens d’un tri

complémentaire et indispensable à la réception des raisins au cuvier.

au printemps 2012, nous nous sommes équipés d’une machine de tri optique, Defranceschi

« x-tRI » , présente chez certains de nos très fameux confrères (La Lagune, Léoville Las

Cases etc …). Cette machine combine à la fois une très haute qualité de tri (puisque les

caméras vont jusqu’à analyser le taux de chlorophylle, selon les désidératas) et la rapidité. ...

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nous avons pu, en effet, vendanger, nous arrêter, reprendre, très exactement au rythme

que nous souhaitions. L’idée, comme nous l’avons déjà dit, était d’intervenir en « blitz »

selon nos parcelles et nos cépages.

Vinification relativement facile (les fermentations alcooliques et malo-lactiques normales) ;

le pressurage : un essorage et deux pressées.

notre rendement est de 32 hl/ha brut et de 28,5 hl/ha net (après action de la x-tRI , soit

12% d’élimination) sur 37 ha.

Les caractéristiques du millésime 2013 : degré de l’ordre de 13° ; des IPt de 65 à 102, une

acidité de 3,4. En somme : bon équilibre.

L’assemblage de ce millésime, avec l’aide de l ’œnologue Eric Boissenot, correspond à une

ventilation 75% « Grand Vin » ( Château de Lamarque), 20% « second vin » (Donjon de

Lamarque) et 5% de saignées (rosé, dénommé « Zéro » anagramme de Rozé ! !).

Dans le millésime 2013, les cépages du Château de Lamarque sont : 45% cabernet

sauvignon ; 45% merlot ; 10% petit-verdot. On retrouvera les quelques cabernets

francs encore présents sur la propriété, avec les « plantes » merlots dans le Donjon de

Lamarque.

La mise en barriques du millésime 2013 s’est étalée de la mi-novembre 2013 à la fin de

l’année (100% en barriques : 5 tonneliers français, chauffe moyenne : 45% neuf, 40% un

vin, 15% Deux vins).

En l’état, le millésime 2013 du Château de Lamarque présente une robe rouge grenat, dense

et profonde ; le nez est encore discret, marqué par un léger boisé (prise de barrique) avec

des arômes de fruits noirs ; en bouche, bien équilibré et bien structuré ; belle densité et

tanins fins, fruits bien présents, bonne caudalie.

Ce millésime rend compte des efforts de la propriété durant tout l’année 2013 à la vigne,

des bonnes options de la vendange et du classicisme de la vinification.

Février 2014

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C h â t E a u P a V E I L D E L u Z ECru Bourgeois, Margaux

Frédéric de Luze - Propriétaire

Cela faisait de nombreuses années que nous n’avions pas connu une année viticole aussi

compliquée et, après avoir discuté avec mon père, il faut remonter dans les années

1970 pour retrouver des situations similaires.

trente années après, la viticulture a beaucoup changé. Des moyens de plus en plus précis,

permettant de mettre en œuvre des conditions optimales pour produire des vins de

qualité.

avec un printemps très froid et pluvieux, une floraison difficile, une pression de maladies

importantes (mildiou, oïdium) tout l’été, nous avions des risques énormes d’avoir des

rendements très faibles.

au Paveil, la vigne est soignée avec frénésie par le responsable Stéphane Fort et nous avons

engagé tout ce qui était possible pour protéger le vignoble.

C’est une visite quotidienne des parcelles qui a fait que nous étions prêts pour vendanger

une dizaine de jours avant ce qui était prévu et avons pu anticiper la pression du botrytis.

Le 27 septembre nous avons attaqué les merlots du plateau graveleux, les volumes sont

faibles (- 50%), les degrés d’alcool sont très élevés.

Le 28 septembre, énorme chaleur humide, il y a tellement peu de raisins que remplir une

cuve prend un temps considérable. Vers 17h, un orage d’une rare violence, on se croirait à

la Guadeloupe, la foudre tombe chez un voisin et nous voyons une partie de ses bâtiments

en feu, au même instant la grêle tombe chez un autre. Quelle violence, que peut-il encore

se passer d’aussi désastreux ?

Le 29 septembre, c’est dimanche mais on travaille « à fond », il faut terminer la cuve car la

pluie est annoncée pour 17h.

Les 1er et 2 octobre, nous attaquons le merlot et ramassons dans la foulée le cabernet

sauvignon de la Palue.

Le 3 octobre, les merlots des parcelles argileuses sont parfaits avec des volumes

importants. ...

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Du 4 au 9 octobre, nous avons vendangé les cabernets sauvignons qui nous ont surpris

agréablement tant sur les volumes que sur l’intensité.

Des macérations courtes et des écoulages rapides ont permis une mise en barrique rapide.

Lors des dégustations avec Stéphane Derenoncourt et Simon Blanchard, nous avons été

très heureux de constater :

- des merlots souples, gourmands, fruités avec des tanins fins

- des cabernets sauvignons possédant une belle aromatique florale et épicée avec des

trames tanniques serrées et de belles longueurs

Rendez-vous au mois d’avril prochain, vous allez être surpris par le Paveil 2013

Janvier 2014

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C h â t E a u M a R Q u I S D E t E R M EGrand Cru Classé en 1855, Margaux

Ludovic David - Directeur Général

« InOuBLIaBLE DE COMPLExIté … DanS SOn éLaBORatIOn »

Dans notre métier, nous avons coutume de dire que chaque millésime possède une vraie

personnalité, que son histoire lui est propre et que de fait, chaque vin est différent.

Le millésime 2013 est par essence inoubliable de complexité ! avec bientôt 25 ans de

vinifications en France, à Bordeaux, à Pomerol, à Saint-Emilion, à Margaux, en afrique du Sud

ou en Californie, je n’avais jamais connu une telle difficulté d’appréhension des vendanges.

une quadrature du cercle à résoudre, une équation à multiples inconnues où l’objectif reste

cependant irrémédiablement le même : élaborer un grand Vin.

Si nous considérons l’ensemble des difficultés rencontrées au cours de cette année 2013, la

liste est bien longue et parfois pathétique : un printemps pluvieux et froid, de la coulure, du

millerandage, du mildiou et de l’oïdium, un retard de maturité, une présence croissante de

la pourriture grise, un très faible rendement hectare imputant l’équilibre économique… De

mémoire de viticulteur, un tel cumul nous ramène des décennies en arrière, dans un autre

siècle.

après une période d’attente à scruter les changements permanents de la météorologie,

les vendanges ont commencé avec une pression phytosanitaire et un retard de maturité

considérables. nous avions beau suivre l’évolution des anticyclones et dépressions sur

l’Europe, le temps ne s’est jamais stabilisé. Chaque matin nous oscillions entre besoin

d’accélérer le rythme des vendanges et le désir de tout arrêter. Les merlots ont été vendangés

du 2 au 4 octobre, les petits verdots les 8 et 11 octobre, et enfin les cabernets sauvignons

du 8 au 15 octobre.

J’aime à rappeler à notre équipe que « nous avons fêté la fin des vendanges le jour où nous

avions prévu de les démarrer ». aléas du temps, de l’histoire du millésime, le travail de

vigneron est de s’adapter à toutes les situations pour produire le meilleur vin possible.

C’est une année de défis, de décisions fortes et de choix techniques minutieux qui se sont

offerts à nous. Les mots « sélection » et « rigueur » ont rarement eu autant de sens que

dans le travail de notre équipe.

...

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Et pourtant quelle qualité attendre ?

… le terroir est là au coeur de l’appellation Margaux.

En outre, la préparation des vignobles grâce aux effeuillages, la maîtrise des engrais, la

limitation des produits phytosanitaires, la gestion éco-environnementale de nos parcelles,

le travail de sélection et le tri réalisé lors de la récolte ont fait leurs effets sur les raisins.

Cette alchimie de graves profondes et nos interventions viticoles précises constituent les

éléments déterminants de la qualité de nos vins.

De plus, les derniers investissements et particulièrement l’amélioration de notre système

de réception vendange et de tri au chai, nous ont permis d’être intraitables sur les raisins

destinés à être mis en cuves. Indiscutablement, l’amélioration des techniques de vinification,

plus douces, plus naturelles, permettent de limiter toutes actions mécaniques et d’optimiser

la texture et le soyeux des tanins.

Le travail de ces 20 dernières années dans l’amélioration de la gestion viticole et les progrès

de la maîtrise oenologique sont là et nous permettent d’oeuvrer sur la base du grand terroir

du Château Marquis de terme.

une fois encore, la nature sait nous rappeler que le vin reste un magnifique produit issu de

l’agriculture et non en rien un produit industriel. Il est marqué par son sol et sa climatologie à

chaque millésime, et c’est ce qui lui donne sa dimension historique, culturelle et patrimoniale

que nous aimons et défendons.

Même si la nature nous a rappelés à l’ordre cette année, nous avons relevé le défi de la qualité

à tout prix. Dans les chais, un millésime agréable, souple, de garde moyenne, de fraîcheur

et d’équilibre est en train de se construire. une excellente opportunité pour attendre le

moment de déguster les derniers grands millésimes de la propriété 2009, 2010, 2011, et

laisser ce 2013 se construire paisiblement.

novembre 2013

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ChâtEau BELLE-VuE Et ChâtEau DE GIROnVILLECrus Bourgeois, haut-Médoc

ChâtEau BOLaIRE, Bordeaux SupérieurJean-Michel Marle - Directeur d’Exploitation

MILLéSIME DE PROMESSE Et D’aDVERSIté

Chacun se souvient des mois de mai et juin, froids et pluvieux, d’une floraison tardive,

puis d’un bel été. Prometteur, sec et ensoleillé, vendange tardive certes mais goûteuse.

Las, la souveraine loi des éléments nous a guidés vers d’autres cieux ! Et une autre histoire,

moins facile à dompter.

nous avons commencé le 27 septembre, par les merlots comme de bien entendu, sous

un régime quasi-tropical et sous une pression botrytis permanente. Pendant qu’ailleurs les

foires aux vins commençaient, à Belle-Vue et Gironville il nous fallait jongler entre les averses

et guetter le soleil ; le haut-Médoc Sud cherchant la maturité optimale dans l’adversité...

Bon, ce ne sera pas l’année des merlots, mais nous les avons eus ! avec leur fruité et avant

qu’ils ne nous lâchent.

nos chers cabernets sauvignons, puis nos amis petits verdots (que vous reconnaissez dans

nos trois vins), ont ensuite montré meilleure mine, bien meilleure. La dynamique acquise

par les vendangeurs dans les merlots a permis d’optimiser, parcelle par parcelle, jour après

jour, pour rentrer un joli fruit, certes moins volumineux qu’en année faste, mais coloré et

« punchy ». Et le soleil revenait dans les derniers jours ! Les sourires installés sur les visages,

avec des cuves bien au frais dans leur macération pré-fermentaire.

Le premier acte de ce nouveau millésime s’achevait ainsi vendredi 18 octobre, dans les petits

verdots de Bolaire comme il se doit. avec la sérénité de la « mission accomplie », réussie en

étant souvent passé près de l’orage, au propre comme au figuré.

Les « vinifs » pouvaient commencer, en se remémorant l’éternel adage « plus vrai que

jamais » qui nous dit que la qualité du raisin rentré est le premier déterminant de la bouteille

à venir, et qu’à ce titre c’est l’anonyme, le vigneron inconnu de chaque jour, d’une année qu’il

faut saluer, qui a sans relâche travaillé sa parcelle, taillé, relevé, épampré, avec le soleil et la

pluie comme seuls complices.

LE CyCLE DE La VIGnE En 2013

Débourrement tardif donc prise de retard, la baisse des températures et la pluie au printemps

ont fait ralentir considérablement la pousse de la vigne, malgré une jolie sortie de manne.

...

Page 16: Millésime 2013 en France

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2013

16

Les pluies survenues notamment lors de la floraison des merlots ont considérablement

diminué le rendement de ce cépage. Durant l’été, l’alternance de soleil et d’orages a rendu

délicate la gestion de l’approche phytosanitaire, qui a été dynamique jusqu’à la veille des

vendanges.

Les vendanges ont été à l’image du reste de la campagne : « intenses » liées aux fortes

précipitations du début, entrainant une forte pression botrytis.

LES POIntS FORtS Et DéLICatS

Fortes pluies au printemps, dans une climatologie froide ;•

Millerandage significatif ;•

Fortes pluies pendant l’essentiel des vendanges ;•

Détermination très fine des dates optimales de récolte.•

LES DatES Et LE DéROuLEMEnt DES VEnDanGES

Du 27 septembre au 18 octobre 2013, dans un rythme intensif et quasi-continu. Quelques

journées ponctuelles d’interruption nous permettant de rechercher la meilleure maturité

des cabernets et petits verdots en finale.

LES CaRaCtéRIStIQuES DE CEttE annéE...

Le millésime 2013 a beaucoup de points communs avec 2012 (tardif, millerandage, grêle...).

Dès le printemps de cette année le millésime était sous pression : malgré de belles sorties de

grappes initiales, les précipitations et la fraîcheur lors de la floraison ont entraîné coulure et

millerandage ; puis dans un été de beau soleil et de chaleur clémente, quelques orages ont

continué à grignoter le potentiel de production, pour finir sur des précipitations au moment

des vendanges ; conduisant à un retard de grossissement des baies et au développement

inhabituel du botrytis.

La SPéCIFICIté Du 2013

Des vins plus légers et moins tanniques que d’habitude, qui recevront un élevage doux et

un boisé délicat, privilégiant le fruit sur une trame « dentelle ». Couleurs moins intenses que

les millésimes précédents.

...

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2013

17

a QuELLE autRE MILLéSIMé LE 2013 FaIt-IL PEnSER ?

a la typologie du 2008, à l’instar d’ailleurs du millésime 2012.

QuELQuES MOtS SuR LE 2013

Consultant technique - Vincent Bache-Gabrielsen :

« 2013 aura été un millésime exigeant, nécessitant une grande énergie et une forte technicité

pour révéler la qualité de nos terroirs ».

Janvier 2014

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2013

18

une belle sortie de mannes à la mi-avril et des nappes phréatiques entièrement

reconstituées au cours de l’hiver précédent nous donnaient bon espoir pour la récolte

à venir. La végétation allait cependant être ralentie par un printemps maussade aboutissant

à une floraison inégale dans la deuxième quinzaine du mois de juin. Le développement de

la vigne marquait alors un retard d’environ deux semaines par rapport à la normale.

En revanche, les mois de juillet et août furent splendides et ils jouèrent un rôle déterminant

dans la construction du millésime. alors que le soleil ardent de juillet poussait la vigne à

combler son retard, le mois d’août connaissait de superbes conditions anticycloniques qui

allaient s’étaler sur la première quinzaine de septembre. un climat tropical s’installa par

la suite, nous conduisant à anticiper d’environ une semaine la cueillette des raisins. Les

vendanges débutèrent le 28 septembre et se déroulèrent en grande partie sous la pluie,

un peu comme celles que nous rencontrions fréquemment au cours de la décennie 1990.

Dans ces conditions, il fallait être réactifs, organisés et bien équipés. La pourriture grise

guettait nos raisins et nous ne devions en aucun cas nous laisser prendre de vitesse. L’ordre

de ramassage des parcelles fut ainsi clairement guidé par l’aspect visuel de la vendange.

Les équipements de tri des raisins à la vigne et au chai furent, bien entendu, d’une aide

précieuse mais c’est la rapidité d’intervention des équipes qui fut déterminante.

Globalement, nous sommes plutôt agréablement surpris par la qualité des vins qui présentent

une belle couleur, de beaux arômes de fruits et une matière délicate en bouche. Préserver

le caractère fruité des vins et mettre en valeur la finesse des tanins sera notre priorité en

terme d’élevage pour ce millésime dont nous attendons encore beaucoup.

Février 2014

C h â t E a u C a n t E M E R L EGrand Cru Classé en 1855, haut-Médoc

Philippe Dambrine - Directeur

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La première impression est souvent la bonne, voilà comment je résume le millésime 2013.

Depuis la fin des travaux en vert et des effeuillages, on se rassurait à tort en contemplant ces grappes de cabernet sauvignon qui paraissaient deux fois plus généreuses que les merlots.Cet excès d’optimisme mal venu fut vite effacé dès les premières parcelles de cabernets vendangées.

Rien de plus logique finalement quand on regarde la météorologie durant la floraison (du 12 au 20 juin à Sénéjac), un temps froid et 90 mm de pluie sur ces seuls 8 jours !Les merlots étaient donc coulés et les cabernets sérieusement atteints, il restait certainement sur pied une grosse demi-récolte. Juillet et août ont été de vrais mois estivaux (secs et températures élevées). un temps orageux s’est mis en place en septembre, certains ramassaient les cèpes à la faux ! Mauvais présage à 3 semaines des vendanges… En effet, le botrytis s’installant avec vigueur, nous avançons la date de récolte des merlots, et enchaînons sans attendre sur les cabernets sauvignons.

QuELQuES DatES :

- du 29 septembre au 2 octobre, les merlots sont ramassés- le 5 octobre, nous prenons les cabernets francs- du 7 au 10 octobre, les sauvignons sont à l’abri- le 11 nous terminons par les petits verdots.

nous sommes maintenant à la veille des assemblages, nous avons porté une grande attention à nos vins de presse qui seront, je pense, essentiels dans la tenue de ce millésime qui se révèle élégant dans un style léger, après les premières dégustations à la sortie des malos.

au vignoble, la taille a débuté, les sols sont nourris et griffés, nous attendons tous un 2014 plus généreux.

PLuVIOMétRIE :

Janvier : 125 mm - Février : 89 mm - Mars : 59 mm - avril : 41,5 mm - Mai : 109 mm Juin : 138 mm - Juillet : 67 mm - août : 23,5 mm - Septembre : 74,5 mm

Octobre : 116,5 mm - novembre : 145 mm

Décembre 2013

C h â t E a u S é n é J a CCru Bourgeois, haut-Médoc

Damien hostein - Directeur technique

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MILLéSIME 2013 : InSPIRatIOn….ExPIRatIOn…..

Il a fallu chercher au plus profond de nous-mêmes pour trouver la bonne inspiration

pour qualifier ce millésime 2013. L’hiver et le printemps froids et humides ont eu pour

conséquence de bouleverser tout le planning des travaux viticoles et de mettre à mal nos

émotions et les organisations, nous obligeant à modifier sans cesse nos prévisions avec

notamment une période de floraison qui s’est déroulée dans des conditions météo très loin

d’être favorables.

Il y a eu heureusement une période de répit pendant les mois de juillet et août qui furent

chauds et secs excepté un jour, un seul, qui verra un orage de grêle s’approcher de trop près

de notre domaine entraînant de véritables blessures sur une partie du vignoble.

a l’heure du bilan et une fois les assemblages effectués, nous avons heureusement

retrouvé malgré tout une partie de notre sourire considérant que la vie de vigneron est

ainsi faite, de hauts et de bas mais toujours de passion. Les vins nous apporteront sûrement

un plaisir plus immédiat et moins durable avec un fruit toutefois bien présent. Mais une

autre préoccupation nous habite aussi maintenant au quotidien : celle de la rareté de ce

2013 décidément unique ! nous avons travaillé de façon acharnée toute l’année, pour voir

seulement quelques précieuses barriques se reposer dans notre chai d’élevage, ce qui nous

donne un sentiment d’inachevé qu’il nous faudra toutefois assumer, travaillant sans relâche

déjà le futur millésime qui nous redonnera, nous l’espérons, le souffle nécessaire et ainsi

mieux respirer.

Inspiration…expiration …

Février 2014

C h â t E a u D E R O u I L L a CPessac-Léognan

Laurent Cisneros - Propriétaire

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2013 SERa un tRèS BOn MILLéSIME MaLGRé LES IntEMPéRIES PRIntanIèRES !

nous avons débuté les vendanges le 16 septembre par des sauvignons blancs précoces

très aromatiques (soit 12 jours plus tard qu’en 2012). Puis tout s’est enchaîné très vite

afin de préserver les qualités gustatives des raisins. En effet, les indices de maturité étaient

satisfaisants et la météo capricieuse, ce qui nous a incité à vendanger sans interruption

tous les cépages. a la vigne, les équipes de vendanges ont été renforcées et au cuvier, nous

avons installé une deuxième ligne de réception, ce qui a permis de rentrer une récolte d’un

état sanitaire parfait. Les derniers coups de sécateurs ont été donnés le 16 octobre à midi.

Le millésime 2013 est, comme tous les millésimes tardifs, propice à l’élaboration de très

grands vins blancs. D’autant plus que les faibles rendements (-30% par rapport à 2012)

ont permis de vendanger des raisins à leur optimum de maturité et que les fermentations

se sont déroulées dans d’excellentes conditions (cinétique fermentaire moyenne = 8j). Le

degré moyen est de 12.8% vol et l’acidité de 4.7g/L.

Pour les vins rouges, après une cuvaison de 3 à 4 semaines, la qualité des différentes

parcelles nous laisse imaginer un millésime à la hauteur des grands classiques de Bordeaux

(type 2008) avec du fruit, de la structure et de la longueur en bouche. Le degré moyen est

de 13% vol, l’acidité de 4g/L et 900 mg/L d’anthocyanes.

novembre 2013

C h â t E a u C a R B O n n I E u xGrand Cru Classé, Graves

Eric et Philibert Perrin - Propriétaires

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C h â t E a u F O n P L é G a D ESaint-Emilion Grand Cru Classé

Eloi Jacob - Directeur Général

LE CyCLE DE La VIGnE En 2013

Le printemps froid, humide et peu ensoleillé a entraîné un retard de débourrement, de floraison et une forte coulure sur les merlots. Cependant les mois de juillet et d’août ont été très ensoleillés et ont permis de rattraper une partie du retard de croissance accumulé en début de saison. Les mois de septembre et octobre, doux et humides, ont accéléré la décision de date de récolte, mais notre vignoble en bio avait atteint la maturité phénolique. LES POIntS FORtS Et DéLICatS

Les points forts :- l’été chaud qui a permis de rattraper une partie du retard.- la coulure, point négatif généralement mais positif cette année pour l’aération des grappes- la conduite en bio du vignoble : maturité plus précoce Les points délicats :- la forte pluviométrie du printemps- l’automne doux et humide qui a réduit le temps de récolte à cause de la pression en botrytis

LES DatES Et LE DéROuLEMEnt DES VEnDanGES

Du 27 septembre au 4 octobre. Vendanges précoces et très rapides du fait de la pluviométrie annoncée. un tri optique de la vendange a été effectué afin de ne sélectionner que les raisins les plus murs. LES CaRaCtéRIStIQuES DE CEttE annéE...

Cette année a été marquée par une des composantes importantes du terroir : LE CLIMat. QuELLE SERa La SPéCIFICIté Du 2013

un vin très fruité, gourmand et équilibré avec des tanins souples a QuELLE autRE MILLéSIMé LE 2013 FaIt-IL PEnSER ?2001 2013 n’est pas un mauvais millésime mais plutôt un millésime compliqué. actuellement, nous avons tous les outils techniques pour réussir un millésime : effeuillage, vendanges vertes, tri mécanique et optique de la vendange. Il suffit de savoir prendre des risques pour atteindre l’optimum de maturité mais aussi d’être très réactif pour pouvoir vendanger rapidement si nécessaire.

Janvier 2014

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2013

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2013 a été unE annéE tRèS DIFFICILE

tout d’abord, il a fait froid et humide pendant la floraison, ce qui a eu pour conséquences :

- de générer une coulure très importante sur les vieilles vignes. notre vignoble étant assez jeune, nous avons moins souffert de cette coulure que nos voisins ; notre rendement est proche de 30 hl/ha.- d’engendrer une grande hétérogénéité de maturité entre les grappes, mais également à l’intérieur de la même grappe.

La pression mildiou et pourriture a été très forte ; il a fallu être très vigilants. La qualité du matériel de pulvérisation devait en outre être parfaite. L’achat de deux nouveaux pulvérisateurs très performants en début d’année a été pour nous d’une grande aide ; notre feuillage était parfait.

un passage de grêle très important le 2 août à moins d’1 km de chez nous ; nous n’avons été que très marginalement touchés, mais les graines touchées n‘ont pas muri.

heureusement, un bel été (juillet et août ensoleillés) a permis notamment d’atteindre une bonne maturité des pépins.

travaux en vert très importants : 25 personnes dans les vignes de fin août à fin septembre pour la fin de l’effeuillage et le nettoyage des grappes (élimination des parties vertes et des foyers de botrytis, grappe par grappe sur 200 km de rangs de vignes !...)

nous avons ainsi pu attendre la maturité et vendanger assez tard (du 4 au 18 octobre) en évitant (à peu près) le botrytis.

Vendanges manuelles en cagettes.table de tri optique les deux premiers jours, remplacée par un table de tri par densimétrie (beaucoup plus performante cette année) qui a permis de séparer les grains moins mûrs (sélection de 30% environ !...) Résultat coûteux mais magique ! La partie écartée a été retriée une seconde fois pour en récupérer la moitié (15%) environ pour le second vin ; les autres 15% ont été jetés.

Les résultats sont encourageants ; il faut attendre la fin des fermentations malo-lactiques pour avoir une idée précise. nous ferons cependant encore des sélections entre les cuves pour le premier vin ; in fine, le Château de Pressac devrait représenter seulement la moitié de la production totale (soit 15 hl/ha), mais devrait être qualitatif.

Ouf !...

novembre 2013

C h â t E a u D E P R E S S a CSaint-Emilion Grand Cru ClasséJean-François Quenin - Propriétaire

Page 24: Millésime 2013 en France

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L’année 2013 a débuté par un printemps froid et pluvieux. nous avons constaté une belle

sortie avec de nombreuses inflorescences. Les trois premiers mois de la pousse de la vigne

ont été très difficiles climatiquement et cette campagne 2013 a été très technique. Les fortes

pressions maladies et parasitaires (mildiou, oïdium, vers de grappe) nous ont obligés à être

très vigilants et précis dans l’application de nos traitements. une floraison des merlots sous un

temps frais et pluvieux a occasionné de la coulure, les cabernets plus tardifs sur Saint-Emilion

en ont moins souffert. heureusement l’été chaud et ensoleillé a permis aux raisins de rattraper

un peu leur retard en maturité.

Les vendanges prévues aux alentours du 5 octobre ont été avancées d’une grosse semaine

et se sont déroulées du 27 septembre au 10 octobre. En effet la pression botrytis étant

forte, nous avons fait ce choix pour rentrer notre récolte dans le meilleur état sanitaire. La

pluie ne facilitant pas les choses, nous avons augmenté nos troupes de vendangeurs et de

trieurs afin de ne pas se laisser rattraper par la pourriture.

Les vins actuellement en barriques sont élégants et fruités ; l’élevage sera déterminant pour

garder fraîcheur et fruit au Grand Corbin 2013 qui fera un très bon vin de moyenne garde.

Février 2014

C h â t E a u G R a n D C O R B I nSaint-Emilion Grand Cru Classé

Charles Cruse - Régisseur

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L’aRt Et La MatIèRE

Il y a les millésimes de vignerons et les millésimes d’œnologues. Depuis de nombreuses

années, les premiers ont été si nombreux que nous avions presque fini par croire à l’absolue

suprématie du viticulteur. avions nous péché par excès de confiance dans la nature ? En 2013,

ce sont les œnologues qui ont repris le pouvoir. Les hommes sages ont corrigé les caprices

du climat. avec une matière première contrariante, les grands artistes ont su façonner des

œuvres aux formes aimables, à l’esthétique aboutie. Du produit sauvage de la vigne de Canon

Pécresse, Stéphane Derenoncourt a su extraire, en l’écoutant, en le domptant, en l’élevant,

une minéralité civilisée. Surprenant numéro que ce 2013. Il est comme ces élèves qui ne

devaient pas décrocher leur baccalauréat et qui l’obtiennent à la surprise générale. Certes pas

avec les félicitations du jury mais avec tant de mérite que cela leur vaudrait bien une mention.

Oui, il revient de loin ce millésime, mais cela nous rend d’autant plus fiers du résultat obtenu.

Et, après tout, pourquoi ne marcherait il pas sur les traces de ces aînés injustement méprisés

devant lesquels, dix ans, vingt ans plus tard, les contempteurs les plus sévères ont si souvent

fait amende honorable ? à Canon Pécresse, nous faisons le choix de croire en l’avenir de ce

2013.

Mars 2014

C h â t E a u C a n O n P é C R E S S EFronsac

Jean-Francis Pécresse - Propriétaire

Page 26: Millésime 2013 en France

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à S a u t e r n e s«Fringant, vif, marqué par un fruit éclatant

et un bel équilibre...»

Ce sont bien les mots qui sont unanimement revenus pour décrire ce millésime 2013 après

la dégustation de l’ensemble des Crus Classés de Sauternes & Barsac le 11 mars dernier

au Château Guiraud. tant pis si ça manque d’humilité mais on a bien le sentiment à Sauternes

d’avoir réussi un grand millésime.

Comme partout, les pluies printanières n’ont pas été sans conséquences sur la floraison.

Par chance, les beaux mois de juillet et août, sans excès de sécheresse, ont été suivis par un

automne doux et humide favorable à un développement précoce et généralisé du botrytis.

Le début des vendanges a été particulièrement prometteur. toutes les conditions étaient

réunies pour réaliser un millésime exceptionnel. Les températures élevées du 22 au 26

septembre permirent la concentration rapide des baies « pourries nobles ».

Les vendanges ont débuté la dernière semaine de septembre. Les deuxièmes et troisièmes

tries furent effectuées entre le 8 et le 25 octobre, ralenties par les averses du début du mois.

La qualité et la rapidité des troupes de vendangeurs ont été déterminantes pour ce millésime

qui a nécessité un œil averti dans les sélections des baies et une mobilisation de tous les

instants pour s’adapter au rythme intense de leur concentration…

Finalement nous avons eu beaucoup de chance et le sentiment cette année d’avoir été

privilégiés. La climatologie du Sud a marché, comme en 2007, même si le millésime est

différent…

2013 est marqué par un style éclatant avec un fruit à la fois très aromatique et élégant. On est

dans un registre de fruits blancs et d’agrumes, pêche, poire, citron…

Les vins sont homogènes, équilibrés avec des degrés de liqueur différents de l’un à l’autre.

C’est un millésime qui vieillira certainement bien grâce à sa belle acidité et à son botrytis

élégant, il n’est pas dépourvu de complexité même si c’est juste un peu ce qui lui manque pour

être exceptionnel…

En attendant, nous avons du mal à résister dès maintenant à ses arômes printaniers et à sa

nature enjôleuse et fringante.

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unE MétéOROLOGIE PLutôt FaVORaBLE

Rien ne semblait prédire, dès le printemps, que l’année s’annoncerait aussi bien : la pluie printanière n’a pas été sans conséquence sur la floraison. Par chance, à partir de la

deuxième semaine de juillet jusqu’à mi-septembre, la météo a été plus clémente. L’averse du dernier week-end de septembre est cependant venue compliquer les vendanges (40mm d’eau sont tombés en l’espace de quelques heures), mais rien en comparaison à ce qu’on a pu voir dans le reste du bordelais. Sauternes a même été épargné par les nombreux épisodes de grêle qui ont frappé violemment tout le vignoble de Bordeaux.

DES VEnDanGES MaRQuéES PaR unE tRèS BELLE POuRRItuRE nOBLE

Les vendanges ont commencé au Château Guiraud le 19 septembre 2013, par le vin blanc sec « G ». une semaine plus tard, les vendanges du « G » étaient terminées et celles des Sauternes commençaient pour se terminer presqu’un mois plus tard, le 24 octobre 2013.

Le début des vendanges a été particulièrement prometteur… toutes les conditions étaient réunies pour réaliser un millésime exceptionnel : des conditions climatiques idéales et un phénomène de botrytisation et de concentration intense et rapide. Ceci a nécessité la mobilisation de 130-150 vendangeurs expérimentés, qui assuraient des passages réguliers, couvrant près de 20 ha par jour. Les vendanges ont été, par la suite, ralenties par les averses de début octobre. Plus encore que les autres années, la clé de ce millésime a résidé dans une sélection très rigoureuse. Cinq tries ont été nécessaires.

2013 : GRanD MILLéSIME – PEtIt VOLuME

Pour son 3ème millésime certifié en agriculture Biologique, le Château Guiraud, 1er Grand Cru Classé en 1855, est passé très près d’un millésime exceptionnel, comparable en plusieurs points à 2001. On y retrouve pratiquement la même structure – grande complexité aromatique et grande pureté – mais avec légèrement moins de concentration.

2013 est assurément un grand millésime ! Olivier Bernard, président de l’union des Grands Crus de Bordeaux, annonçait ainsi en février 2014 : « a Sauternes, c’est une année d’exception, je donne 5 étoiles ! »

Il faudra cependant se contenter d’un petit volume, plus ou moins équivalent à celui de l’année 2011. On prévoit environ 50 000 bouteilles, soit 30% de moins qu’une année normale.

a la veille des assemblages, 2013 s’annonce très frais avec des sauvignons - véritable signature du Château Guiraud et issus de notre sélection massale - particulièrement délicieux.

Février 2014

C h â t E a u G u I R a u DGrand Cru Classé en 1855, Sauternes

xavier Planty - Directeur

Page 28: Millésime 2013 en France

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une fois de plus les vendanges de cette année auront été atypiques car très tardives.

Début des vendanges des sauvignons : le 23 septembre.

Cette année, petite récolte du fait des conditions climatiques du printemps peu favorables

à la fécondation des fleurs.

Cependant, la faible quantité reste très prometteuse qualitativement. Les premiers vins finis

sont aromatiques avec des notes de fruits exotiques bien présentes (arômes caractéristiques

de tous nos vins blancs). Les rouges sont très fruités et pour le moment, sont dominés par

les notes épicées et de violette apportées par la syrah.

Pour le plus grand bonheur de tous les amateurs de notre rosé, cette année nous pourrons

proposer un peu plus de rosé à la vente, la syrah étant le seul cépage pour lequel la récolte

a été assez quantitative.

avec beaucoup de chance nous avons réussi à vendanger sous des conditions climatiques

favorables. nous avons réussi à passer entre les nombreuses gouttes de pluie du mois

d’ octobre.

armagnac : la distillation a commencé le 26 octobre. nous étions une fois encore les

premiers de l’appellation à pouvoir distiller. arômes poirés comme toujours très présents et

caractéristiques de notre terroir de haut armagnac.

Janvier 2014

D O M a I n E D ’ a R t O nCôtes de Gascogne

Fabrice Saramon - Maître de chai

Page 29: Millésime 2013 en France

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GénéRaLItéS Du MILLéSIME 2013 SuR LE LanGuEDOC- ROuSSILLOn :

Les conditions météorologiques du printemps 2013 sont celles de tous les records : un mois de mars très arrosé (2 à 3 fois les normales de saison), le mois de mai le plus froid

depuis 20 ans, un mois de juin tout aussi frais, des pluies régulières et excédentaires en juin et juillet…, avec des valeurs accentuées vers le « Far Ouest » du Languedoc : le Cabardès.

Les conséquences à la vigne ont été nombreuses : après un démarrage plutôt régulier (mais tardif déjà), la croissance végétative a été très ralentie jusqu’à la mi-juin, avec des stades végétatifs qui se sont étirés en longueur (la préfloraison a été interminable…), des assimilations minérales très ralenties (sols froids et humides).

autre conséquence, mais pas la moindre, la coulure exceptionnelle qui a frappé les grenaches et les merlots dans certaines zones tardives de l’Ouest du Languedoc comme le Cabardès mais aussi les zones plus à l’Est comme le Minervois, Faugères et Saint-Chinian, et les Côtes du Roussillon.

La coulure a parfois réduit la récolte à moins de 10 hl/ha.

Malgré un magnifique été, les conditions exceptionnelles du millésime ont maintenu toute la saison le retard phénologique initial, avec peu de rattrapage sur la fin du cycle : les dates de récolte ont été retardées en moyenne de 2 semaines (mais parfois davantage) par rapport à 2012, avec l’année la plus tardive donc depuis 20 ans.

L’auDE : ChatEau de PEnnautIER et la BORIE BLanChE

La situation est contrastée selon les secteurs, les volumes de récolte sont supérieurs à 2012 sur la partie Est du département (Minervois-Minervois La Liviniere, narbonnais), alors que le secteur Ouest audois, Carcassonnais, accuse une baisse globale moyenne de 10 à 12 %, voir localement 20 a 25%.

Dans le Cabardès au Château de Pennautier :•

L’année débute avec un retard d’environ 15 jours au débourrement. Les périodes pluvieuses et froides n’ont épargné aucun secteur. Le vignoble a eu du mal à trouver son rythme de croisière. La floraison a eu lieu avec 15 à 25 jours de retard par rapport à 2012 (avec un gradient Est/Ouest important). Elle a pu sembler généreuse sur certains cépages.

V I G n O B L E S L O R G E R I LLanguedoc Roussillon

Miren de Lorgeril - Propriétaire

...

Page 30: Millésime 2013 en France

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2013

30

La véraison s’enclenche avec le même retard, associée à une hétérogénéité forte entre

parcelles pour un même cépage. Cette disparité s’observe aussi au sein d’une même parcelle

ainsi qu’à l’échelle d’une grappe donnée. Le phénomène de millerandage a été très présent

sur certains cépages (merlot, carignan).

Les grenaches ont subi une coulure importante selon les secteurs du département avec

des pertes pouvant atteindre 70%. Les autres cépages se sont correctement comportés en

terme de production, notamment syrah. La véraison a débuté avec 15 jours à 3 semaines de

retard sur les cépages les plus précoces, décalage qui s’est maintenu jusqu’à la récolte.

nous avons observé dans certains secteurs une vendange fragile en ce qui concerne les

cépages blancs (chardonnay, sauvignon blanc), récoltés pour certains avant totale maturité

et un rendement proche voir inférieur à l’an passé. Ce phénomène de fragilité s’observe

aussi sur certains cabernets sauvignons, francs et syrahs. Des sélections rigoureuses ont

été nécessaires et ont permis d’obtenir des produits très qualitatifs. un regroupement

des maturités a été constaté sur merlots, cabernets francs et sauvignons sur la fin de

vendange.

Les sommes de températures efficaces cumulées à la mi-août affichent une diminution

d’environ 23% par rapport à 2012. Cette baisse a généré un recul des dates de vendanges

afin d’obtenir la maturité recherchée.

Cépages nombre de jours floraison /maturité

2011 Floraison

2011 Maturité

2012Floraison

2012 Maturité

2013 Floraison

2013 Retard / 2012

2013 Maturité

Chardonnay 96 23 mai 27 août 2 juin 6 sept 25 juin 23 27 sept

merlot 104 25 mai 6 sept 5 juin 17 sept 24 juin 19 10 oct

sauvignon Blanc

93 30 mai 31 août 11 juin 12 sept 27 juin 16 1er oct

Cabernet sauvignon

111 30 mai 18 sept 14 juin 3 oct 27 juin 13 17 oct

Caberne-Franc

110 25 mai 12 sept 7 juin 25 sept 24 juin 17 15 oct

Pinot 96 23 mai 27 août 4 juin 8 sept 22 juin 18 12 sept

...

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Les actions menées pour réagir à ces données d’exception ont suivi deux axes : un axe viticole et un axe œnologique

axe Viticole

Données générales également pour les autres secteurs viticoles mais avec moins d’intensités en allant vers l’Est du Languedoc et les Pyrénées Orientales

très tôt et davantage que les autres années, nous sommes intervenus au vignoble de manière à jouer sur les facteurs permettant :1. une meilleure ventilation des raisins 2. une plus grande exposition.

Ceci afin de compenser cet inhabituel cumul de températures basses. ainsi alors qu’habituellement nous effeuillons la face uniquement du côté levant (soleil levant), afin d’éviter d’exposer les raisins à la « cuisson » du soleil languedocien et uniquement sur les cépages précoces chardonnay, sauvignon, syrah, cette année nous avons réalisé un effeuillage du cordon, donc des deux faces tous cépages confondus (coût supplémentaire mais primordial).

Les décisions de récolte se sont faites plus que jamais parcelles par parcelles, par qualité et non pas par cépage .

axe Œnologique :

Sur certains secteurs, la fragilité des pellicules et le retard d’accumulation des polyphénols ne permettaient pas de travailler les raisins comme les autres années. aussi nous avons privilégié un travail doux d’extraction. très tôt, à savoir en milieu de fermentation, nous avons travaillé en marc immergé, nous avons ainsi décidé d’effectuer des pleins de cuves de façon à travailler sous forme d’infusion, pour une extraction lente et douce des tanins préservant la pellicule au plus loin de la vinification, nous avons ainsi pu réaliser des macérations aussi longues que les autres années. Là également, la dégustation régulière et attentive des cuvées était plus encore que jamais incontournable.

Les presses n’ont pas été réincorporées dans ces cuvées et sont allées dans les vins de Pays.

Pour notre propriété de BORIE BLanChE (Minervois et Minervois La Liviniere), les •données sont quasi identiques mais moins soutenues....

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L’hERauLt : MOuLIn DE CIFFRE (Faugères et Saint-Chinian)

au Moulin de CIFFRE, les conditions météo ont été plutôt clémentes en septembre (températures douces, peu de pluies jusqu’à la fin du mois). Il a fallu faire preuve de patience, et maintenir à la vigne un bon état sanitaire (les gestes en vert et la qualité des traitements ont été prédominants pour nous donner cette latitude). Les maturités ont ensuite été facilement atteintes, les dates de récolte ont également été plus resserrées sur la fin de récolte. Sur les secteurs tardifs de coteaux, les pluies de fin septembre ayant fragilisé les cépages de dernière époque (mourvèdre notamment) .

Idem pour les axes viticole et oenologique, le vignoble est majoritairement en syrah et grenache et un peu de mourvèdre en Faugères.

LES PyREnEES ORIEntaLES : MaS DES MOntaGnES

Comme dit plus haut , le retard a là aussi été constaté avec 15 jours de décalage. Le grenache a coulé mais de façon « raisonnable » puisqu’il est régulièrement assez exposé du fait de la climatologie liée à la tramontane qui signe cette région.

nous avons travaillé les syrahs sur les axes viticole et oenologique comme dit plus haut, le grenache planté en gobelets a attendu sagement la maturité que nous souhaitions et nous les avons travaillés en cave de façon habituelle avec des remontages plus soutenus en début de fermentation qu’en fin, où nous avons privilégié des remontages courts liés à des dégustations régulières.

Février 2014

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2013, MILLéSIME PéDaGOGIQuE

Le millésime 2013 ou le retour dans les années 80. nous avons en effet retrouvé en 2013, les conditions climatiques du début des années 80. Ce que nous retiendrons en grande

partie de 2013 est le retard pris par le cycle végétatif dès le printemps. nous pensions 2012 comme étant un millésime tardif… puis est venu 2013 avec 7 jours, 10 jours puis au final 15 jours de retard sur les millésimes des dernières années.

La floraison est arrivée avec l’été autour du 20 juin, la véraison deux mois plus tard autour du 20 août. Ce qui laisse supposer des vendanges à partir de début octobre contre mi-septembre habituellement. Et plus nous entrons dans l’automne, plus le risque de flirter avec la pluie est important…

notre travail a donc consisté, de manière moins confortable que les habitudes que nous avions prises les millésimes précédents, à trouver la date de récolte optimale… avant ou après la pluie, avant ou après la grosse entrée maritime du 4 octobre pour les syrahs… Les carignans et mourvèdres ont eux, dû attendre un peu plus, jusqu’à mi-octobre, pour atteindre les maturités souhaitées.

notre printemps frais et humide a donc eu des répercussions jusqu’à la récolte car nous n’avons jamais rattrapé le retard pris au départ.

2013 est pour nous un millésime pédagogique car notre approche a dû être un peu différente : effeuillage des syrahs et des mourvèdres pour combler l’aspect tardif du cycle et optimiser l’aération des grappes sous une météo plutôt humide, optimisation du palissage pour une meilleure qualité des rognages toujours à la recherche d’une meilleure aération des grappes,… là où nous recherchons l’ombre habituellement, nous étions plus en recherche de soleil et d’air pour nos grappes, afin d’améliorer la qualité de maturation et de limiter le développement de maladies. Même lors de la récolte notre approche a du être différente car les baies proposaient des profils aromatiques différents de ce que nous avons l’habitude de goûter, dus à ce retard du cycle végétatif.

Le millésime 2013 a donc demandé beaucoup d’efforts récompensés par une jolie récolte en quantité (moyenne de 35hl/ha contre 30 habituellement) et des vins au profil plus frais et tendu, d’une substance élégante. Ce que nous recherchons habituellement sous notre climat habituellement méditerranéen…

Janvier 2014

C h â t E a u D E C a R a G u I L h E SCorbières

Etienne Besancenot - Directeur technique

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On PREnD LES MêMES Et On RECOMMEnCE !

Décidément le vrai challenge aujourd’hui est d’amener des raisins sains et équilibrés au

jour de la récolte ! On est peu de chose face à Dame nature, mais une fois que l’on

en a pris conscience on devient plus serein. Les aléas climatiques se succèdent d’années en

années, l’hiver veut jouer les prolongations induisant un retard végétatif constaté de deux

semaines, ce qui, en soit, n’est finalement pas plus mal et nous fait revenir à des débuts de

vendanges comme ceux d’il y a dix ans ! La grêle n’est jamais bien loin, elle s’est invitée un

matin de mai causant quelques dégâts essentiellement sur le végétal.

La floraison ? hormis les grenaches, nous avons constaté une belle sortie. Il a fallu garder un

œil attentif sur la vigne jusqu’à début août afin de protéger le végétal et d’éviter un effeuillage

précoce : il y a une vie après la récolte ! C’est la préparation des réserves pour l’année suivante

et pour ça il faut des feuilles !

nous avons commencé les vendanges le 5 septembre pour finir au 15 octobre, sans

bousculades, grâce à une météo des plus clémente.

Ce sera une de nos meilleures années voire la meilleure de ces dix derniers millésimes :

une couleur rose nette, franche, des équilibres acidité / gras bien justes, nous sommes très

satisfaits !

Les rouges sont d’une grande qualité aussi, et première fois en 5 ans, nous avons pu les

récolter une fois les blancs et rosés rentrés, autant dire que nous les avons choyés !

L’année dernière nous avions fait nos adieux à nos vieux carignans, nous nous étions préparés

à leur révérence en sélectionnant une parcelle de vieux grenache qui a su se montrer digne

en nous offrant un profil très « Provence ».

Vraiment un millésime à retenir et à garder comme référence. Le potentiel à Lauzade est

vraiment impressionnant, à nous de le dévoiler !

Décembre 2013

C h â t E a u L a u Z a D ECôtes de Provence

nicolas Perolini - Directeur d’Exploitation

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Pour l’année 2013 le cycle de la vigne a été perturbé par un printemps frais et

humide.

L’été fut plutôt doux et arrosé, et les vendanges ont commencé avec une dizaine de jours

de retard.

Ce millésime ne ressemble à aucun autre, la maturation des raisins à été longue, mais au final

cela donne des vins très élégants avec de belles expressions aromatiques, de la complexité

et un bel équilibre en bouche.

Janvier 2014

D O M a I n E D E S a I n t - a n D R I E uCôtes de Provence

Grégory Guibergia - Responsable du domaine

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Mis à l’épreuve en 2012, les vignerons de Bourgogne espéraient une année 2013 sereine. Dame nature, capricieuse, en a décidé autrement. Défiant toutes les prévisions

climatologiques, elle n’a laissé aucun répit. après un hiver long, un printemps maussade et un bel été, providentiel, les vendanges n’ont démarré que début octobre dans la plupart des secteurs.

Les conséquences des aléas climatiques (coulure et millerandage, dégâts de grêle, concentration, maladie) ont impacté les quantités récoltées. Du nord au sud, il semble qu’aucune région viticole n’ait tout à fait été épargnée. Certains évoquent de très petits rendements, avec un volume égal voire inférieur à celui de 2012 (1,26 millions d’hectolitres1).

heureusement, les premières dégustations laissent présager une belle réussite. une fois encore, l’expérience aura fait la différence ! hommes et vignes sont marqués par cette année éprouvante, mais récompensés de leur labeur.

LE CIEL nOuS tOMBE SuR La têtE... MaIS MénaGE L’ESSEntIEL !

L’hiver s’est attardé en Bourgogne. De janvier à juillet, les températures restent fraîches. Le soleil est le grand absent de ce premier semestre, alors que la pluie s’impose largement. Cette climatologie très maussade a des conséquences sur la vigne, qui reprend son cycle tardivement, avec près de 2 semaines de retard.

Début mai, alors que les premiers bourgeons viennent de faire leur apparition, des précipitations extraordinaires s’abattent sur la région. Certaines parcelles se retrouvent plusieurs jours les pieds dans l’eau.La floraison et la nouaison ne bénéficient pas d’une météorologie plus propice. Le retard est alors d’environ 3 semaines.

L’été, chaud, sec et ensoleillé rassure et profite à la qualité des raisins. Il permet d’obtenir une bonne maturation. Juillet est marqué par un violent orage de grêle sur la Côte de Beaune (1 350 ha touchés le 23 juillet).Septembre ne ménage pas les vignes. La douceur ambiante et les pluies régulières favorisent le développement de la pourriture (Botrytis), limité sur les grappes aérées constituées de petites baies.Le choix de la date de récolte est un véritable casse-tête. Il faut être très réactif et vendanger rapidement.

Ce millésime exigeant a demandé beaucoup d’efforts, qui sont aujourd’hui couronnés de succès. Les vins dévoilent une réelle pureté aromatique et des couleurs inattendues. Les équilibres sont particulièrement plaisants.

12 novembre 2013

e n B o u r g o g n e« Imprévisible Bourgogne »

BIVB

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un hiver particulièrement long repousse le débourrement d’environ deux semaines par

rapport à 2012.

au printemps, le cycle de la vigne est retardé d’une semaine environ du fait de températures

atypiques, d’un cumul de précipitations record (le double d’une année moyenne en mai)

et d’un déficit d’ensoleillement important. La pression des maladies cryptogamiques, le

mildiou en particulier, est importante à la veille de la floraison.

nos cépages blancs sensibles au froid pendant cette période clef en souffrent et la

petitesse des inflorescences laisse présager une récolte faible en quantité. Le mâconnais et

le chablisien sont particulièrement concernés.

L’été fut meilleur avec de belles journées chaudes et ensoleillées et la vigne en profite

pour pousser mais pas encore pour mûrir sa récolte car la véraison n’intervient que fin août

début septembre. Le 23 juillet au soir, un épisode de grêle d’une vingtaine de minutes réduit

violemment les espoirs d’une récolte abondante du nord de Meursault au Sud d’aloxe-

Corton. Beaune, Pommard et Savigny sont les villages les plus touchés.

Septembre, habituellement mois des vendanges est déterminant dans la maturation des

raisins. Les derniers jours sont plus humides et les premiers foyers de pourriture grise doivent

être contenus.

Il est temps de couper dans les tous premiers jours d’octobre en commençant par les blancs.

un travail précis de tri est nécessaire tout au long de la cueillette.

La belle surprise vient dans nos cuves de macération avec de belles robes et un fruit

généreux. La trame acide s’est bien fondue et la finesse des tanins devrait être révélée après

la dégradation malolactique.

La fermentation des blancs est achevée pour certains, en cours pour d’autres. De jolis nez

expressifs et précis se dévoilent, soutenus par une belle tension. Là aussi, laissons-nous le

temps des malos pour éclaircir nos premières bonnes impressions.

novembre 2013

M a I S O n L O u I S J a D O tBourgogne

Frédéric Barnier - Directeur technique

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DéSaStRE Ou MIRaCLE ?

Je suis un peu étonné par les commentaires que je commence à lire.D’aucuns généralisent le mauvais temps qui aurait enveloppé tous les vignobles français

de juin à octobre. Quelques champenois avancent que nenni, notre région a été épargnée et bénie de conditions ayant permis un millésime qui tutoierait les plus grands.

au vrai, Chez Philipponnat à Mareuil sur ay, j’ai vu deux printemps, deux étés et deux vendanges.

DEux PRIntEMPS :

Les terroirs hâtifs, dont le Clos des Goisses et les meilleurs coteaux de la « Grande Vallée » de la Marne et de la « Côte des Blancs », ont fleuri vers la mi-juin, dans un temps froid et pluvieux. Les rendements y sont faibles à modérés, la coulure, le millerandage et le filage des grappes ayant pris leur tribut.

Les terroirs plus classiques, comme à avenay chez Philipponnat, ou plus tardifs ont fleuri fin juin, voire début juillet, dans des conditions de température et de lumière plus favorables. Ils ont subi un retard inhabituel par rapport aux premiers, et ont bénéficié de rendements potentiels d’autant plus importants que la sortie de grappes était très généreuse en nombre et en taille.

a ce moment critique de la floraison, les grappes développées plus précocement ont parfois été affectées par des infections de botrytis, qui ont séché par la suite, mais se sont parfois repris de la vigueur lors de la maturation.

DEux étéS :

Le mois de juillet, après un mois de juin très arrosé, est resté humide, mais avec des périodes de rémission suffisantes pour permettre de maîtriser le mildiou, très peu présent cette année. En revanche, l’oïdium s’était parfois installé en juin, et a pu toucher certains vignobles de chardonnay, en l’absence de précaution et de réactivité. Comme on sait, Philipponnat cultive essentiellement des pinots noirs et n’a pas eu ce souci. Les uniques chardonnays du Clos des Goisses, très bien aérés, ventés, aux grappes lâches, furent également épargnés.Les derniers jours de juillet, le mois d’août et les premiers jours de septembre ont quant à eux été exceptionnellement secs.

C h a M P a G n E P h I L I P P O n n a tChampagne

Charles Philipponnat - Président Directeur Général

...

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C’est le miracle qui a permis d’éviter le désastre, d’éviter de vendanger à la mi-octobre, et de terminer de dessécher les atteintes fongiques.

DEux VEnDanGES :

Elles se sont annoncées avec la menace redoutée de fortes précipitations pendant quelques jours autour du 10 septembre. Fort heureusement, ces précipitations de l’ordre de 50 mm se sont interrompues pour laisser place à un temps sec et chaud jusqu’au début de la cueillette, le 30 septembre à Mareuil. Cependant, les pluies qui ont touché les régions plus méridionales, ont été plus abondantes dans le Sud de la Marne et surtout, l’aube. Dans les terroirs les plus hâtifs, des baies ont parfois éclaté, favorisant la reprise désagréable du botrytis, voire quelquefois de la piqûre acétique.

Là où le botrytis n’a pas été prévalent, essentiellement dans les premiers et grands crus, le début de la vendange est souvent très beau, avec une belle voire forte maturité, accompagnée d’acidités fort fraîches, sans toutefois (et heureusement) égaler celles de 1996. Dans les Clos des Goisses et au « Léon » à ay, nous avons retrouvé des maturités similaires à celles de 2000 et 2012, entre 11,5° et 12°, et des acidités proches de celles de ce dernier millésime, ou de 2008.

Les terroirs plus tardifs sont assez hétérogènes. Deux grands facteurs ont joué : les précipitations, avec leur effet de dilution, et en fin de vendange, le développement d’un botrytis classique, gras puis sec ; et d’autre part la charge en raisins, qui a influé sur l’atteinte -ou non- d’une vraie maturité physiologique, toujours problématique au mois d’octobre quand les rendements sont élevés. Il y a cependant de très belles choses quand ces écueils ont été évités, notamment dans les vallées de la Marne et de l’ardre. toutefois, cette période de la vendange aura produit dans l’ensemble des vins de potentiel alcoolique plus habituel que ceux de la première période, avec des acidités souvent très fermes.

QuI POtuIt RERuM COGnOSCERE CauSaS ?

Il est bien difficile de faire des pronostics sur les vins à ce stade. nous attendrons les assemblages en avril pour nous prononcer.

D’ores et déjà, nous savons que la matière existe pour créer de grandes cuvées, à condition d’être sélectifs. Dans ce sens 2013 n’est pas un grand millésime universel. Mais c’est peut-être un millésime exceptionnel pour les lots d’exception.

...

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L’acidité des éléments de maturité moyenne sera délicate à gérer, car elle sera quelquefois

très vive. Chez Philipponnat, nous avons pris la décision de n’empêcher aucune fermentation

malo-lactique en cuve cette année. Dans les fûts en revanche, nous l’éviterons comme

d’habitude, et y avons logé la « première vendange », la plus mûre.

nous vous donnons rendez-vous au printemps prochain pour une nouvelle évaluation,

et dans 4, 6 ou 10 ans pour vérifier le résultat dans le Royale Réserve, le Blanc de noirs

Millésimé, ou le Clos des Goisses 2013.

Octobre 2013