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« Place de la Palabre » Rendez-vous chaque 1er jeudi du mois à 20h30 à la médiathèque de Nègrepelisse Éteignez les écrans et venez penser par vous-même ! Et écouter les autres : ils sont différents et c'est une bonne nouvelle ! On parle de tout, chacun peut participer, ça titille la curiosité... Dans l’esprit de

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« Place de la Palabre »Rendez-vous chaque 1er jeudi du mois à 20h30 à la

médiathèque de Nègrepelisse

Éteignez les écrans et venez penser par vous-même ! Et écouter les autres : ils sont différents et c'est une bonne nouvelle ! On parle de tout, chacun peut participer, ça titille la curiosité...

Dans l’esprit de

Règles du jeu

• Un espace d’expression et d’écoute

• Prêter attention à la façon dont se passent les échanges :– d’abord essayer d’exprimer son point de

vue (et pas une généralité), dire « JE… »

– écouter,• SANS réagir, sans se demander si l’on est

d’accord ou pas d’accord,

• Nous ne sommes pas habitués, mais « débattre » et « se contredire », ce n’est pas la même chose !

– ralentir le rythme,

– permettre à tous de s’exprimer.

Les « Palabres » 2012-2013

1.La création monétaire, la finance, la dette2.La « TVA Sociale », la fiscalité3.Démocratie, vote et tirage au sort4.Qui est riche, qui est pauvre ?5.Pic pétrolier et pic des ressources6.Simplicité volontaire et décroissance 7.L’éducation populaire, Monsieur, ils n’en n’ont pas voulu… (avec la Compagnie Mise en Œuvre)8.Quels passages et rites de passage liés aux cycles de vie ? (avec l’association JADES)9.Pourquoi et comment s'engager dans notre époque (autour des écrits de Miguel Benasayag)

1. Un emploi ou un travail ?2. La gratuité n'a pas de prix.3. Autour du livre de Tim Jackson

"Prospérité sans croissance« 4. La morale, tabou ou calcul ? (avec

Nicolas Guiraudet)5. Circuits courts, commerce et

distribution : de la fourche à la fourchette ?

6. Comment être parents aujourd'hui ? (avec Ninon Bives)

7. L’école, à quoi ça sert ?8. La démocratie directe, comment ?9. Espace public et espaces privés10. Les Biens Communs

Les « Palabres » 2014 - 2015

1.JE suis ce que je ressens ! 2.JE suis ce que je créé ! 3.JE suis ce que je rêve ! 4.JE suis un corps ! 5.JE suis mes relations ! 6.Pièce de théâtre « Le choix des arbres » - Cie Mise en œuvre 7.JE suis pressé ! 8.Conférence gesticulée « Mes identités nationales » - Vent Debout9.Je suis de quelque part ! 10.JE suis un touriste !11.JE suis bien élevé !

1. JE suis informé de ce qui NOUS arrive ? Les actualités : information, occupation, distraction ?

2. JE m'engage dans NOTRE société ? Pourquoi agir : sans promesse, sans savoir, dans la complexité, dans les conflits, en situation, ici et maintenant, sans fin...

3. JE suis un individu ou NOUS sommes des personnes ? Individualisme, individuation, égocentrisme, égoïsme, égotisme, altruisme...

4. JE communique avec NOUS ? La communication non violente (CNV) et ses cousines...

5. JE chante avec NOUS ? Poser sa voix, chanter à plusieurs, la psychophonie, la culture populaire...

6. JE suis la NATURE ? La nature est-elle en nous ou nous en elle ? Nature, culture... En partant d'un essai de François Terrasson intitulé "La Peur de la nature »

Le sujet du jour

Série "JE-NOUS" :• JE m'engage dans NOTRE société ? 

• Comment agir, comment s'impliquer, comment "y croire" : sans promesse, sans savoir, dans la complexité, dans les conflits, en situation, ici et maintenant, sans fin...

• Quel moteur et quels outils ?

• Définitions

• Votre ressenti du jour

• Constat sur l’époque

• Des situations exemples

• Un jour, je suis engagé…

• Là, je ne suis pas engagé…• Pistes

Un processus, des situations

• Déni / impuissance• Reliance• Dissonance• Indignation• Motivation• Insurrection• Mobilisation• … joie

Définitions

L'engagement politique • est une attitude qui consiste à intervenir dans la vie de

la société.

Définitions

Engagement : • Acte par lequel on s'engage à accomplir quelque chose

; promesse, convention ou contrat par lesquels on se lie.

Philosophie : Pour les existentialistes• acte par lequel l'individu assume les valeurs qu'il a

choisies et donne, grâce à ce libre choix, un sens à son existence.

En psychologie sociale, l'engagement désigne l'ensemble des conséquences d'un acte sur le comportement et les attitudes.

• Kiesler dans les années 1960, et Joule et Beauvois dans les années 2000.

• Dans tous les cas, c'est la situation qui détermine le comportement et non pas les attitudes ou la personnalité des participants à l'expérience. Ces derniers peuvent cependant rationaliser ou justifier ce comportement en l'attribuant à leurs opinions ou à leur volonté.

• La notion d'engagement peut donc former une explication du changement d'attitude qui prend le contrepied des approches de persuasion puisque les attitudes deviennent une conséquence du comportement et non l'inverse.

Kiesler et Sakumura : « le lien qui relie l'individu à ses actes comportementaux ». À travers ce lien, la personne est engagée par son acte.

Beauvois et Joule : « l'engagement correspond, dans une situation donnée, aux conditions dans lesquelles la réalisation d'un acte ne peut être imputable qu'à celui qui l'a réalisé. ».

En psychologie sociale

Est-ce possible de changer les choses ?

Votre ressenti?

Palabre de déc. 2012 : Une époque obscure ?

Cette époque est obscure car • notre civilisation a perdu le mythe du progrès et le poisson-pilote qui l'accompagne : la

promesse d'un futur plus radieux que le présent.

• l'économisme et le technologisme sont les seuls pourvoyeurs de (non) sens.

• elle est mortellement distrayante et nous promet de s'occuper de tout à notre place, de la naissance à la mort.

• nous croyons être des individus (faussement libres d'avoir coupés nos liens) plutôt que des personnes (reliées en tout et à tout).

Une époque obscure est une époque dans laquelle • la puissance d'agir des personnes est détournée dans les circuits qui les oppressent.

• la grande majorité des personnes ne voit pas vers quoi et comment passer à autre chose.

Une époque obscure est une époque de déboussolement, de tristesse et d'impuissance.

• Même si nous sommes plus en sécurité physique et matérielle qu'à d'autres époques ou d'autres endroits.

Une époque obscure

Le monde (non conscient, biologique, naturel, social, les liens…)Le concret

MoiMa conscienceMes oignonsL’immédiat

« Je pâtis le monde »Je ne connais pas ce qui m’arrive.Je ne peux agir sur ce qui m’arrive.

« Je suis affecté. »Je suis informé.Je suis conscient.Je veux.

SaturationEcrasement

ImpuissanceTristesse

1 situation

1 autre situation

1 autre situation

1 autre situation ?

Amazon / libraires indépendants

1 autre situation ?

Le barrage de Sivens ?

Donner

Comment ça s'est passé pour vous ?• « Le jour où j'ai vu le lien sur ça... »• « Le jour où j'ai trouvé quoi faire après avoir vu

les liens… »

• Chacun partage son expérience marquante.

Recevoir

Est-ce que vous avez un souci ? • Sur une situation d'impuissance ?

• « Il y a un truc qui cloche mais je ne vois pas les liens »

• Sur une situation de dissonance ?• « je vois les liens mais je ne sais pas quoi faire »

« Aujourd’hui pour aujourd’hui »

Il s'agit bien d'expérimenter et de poser les soubassements

qui vont de l'indignation à la mobilisation, en passant par la motivation et l'insurrection,

qui nous PERMETTRONT de construire d'autres modes de vie, individuellement et collectivement • Il n’y a pas de raccourci vers de nouveaux

systèmes.

Expérimenter POUR « développer la puissance d’agir »

Comprendre et expérimenter les liens qui nous tissent.• Se territorialiser.

Assumer ces liens : « Je suis tissé de l’époque »• Comment le monde existe ici et maintenant ? • Comment le monde existe en moi ?

• Je me tisse et tisse l’époque autrement.• Fil par fil.

Autonomie contre hétéronomie.• Rechercher une majorité de liens horizontaux.• Rechercher une majorité de liens de proximité.

« Faire jurisprudence »• Chaque pas créé un nouveau possible et montre que c’est

faisable.

En intensité et en diversité.

Expérimenter « en pratique aussi »

• L’information et la prise de conscience ne font pas le poids par rapport à ce dont je suis tissé, mon vécu, mes habitudes…

Des pratiques transmissibles plus que des concepts compréhensibles.• Changer pour et par les pratiques.• Eduquer pour et par les pratiques.

Des pratiques qui construisent des savoirs.Le politique n’est pas la mesure de toute

chose qui expliquerait et ordonnerait la réalité.

Expérimenter « en situation »

Ce qui m’affecte est multiple, parfois même contradictoire, en conflit.• Je ne peux synthétiser en théorie tous les problèmes et agencer

leurs solutions, ni maîtriser le changement à l’avance et en globalité.

En situation, j’intègre le monde à changer.• Ce n’est pas une abstraction à construire de toutes pièces.• Je tiens compte du monde concret, donc des rétrocontrôles qui

invalident ma « belle théorie ».

En situation, il y a une unité de mon engagement.• Je recherche la justice, pas en général, mais dans chaque

situation. Sans qu’une idéologie puisse définir d’en haut et par avance où sera la justice dans cette situation.

• Et c’est dans chaque situation, que je peux repérer des asymétries, que je peux dire « ça, c’est mieux que ça ».

Expérimenter « dans la réalité »

Tout n’est pas possible.• Un enfant qui meurt ne revient pas.

• La calotte glaciaire qui fond ne se reforme pas.

• Une espèce disparue ne revient pas.

• Les écosystèmes complexes détruits ne se reforment pas.

Tout n’est pas « compossible ».• On peut arrêter une guerre, mais peut-on mettre fin à

LA GUERRE ?• Est-ce qu’il peut faire beau tous les jours ?

• Certains enjeux sont en conflits (par exemple aujourd’hui, entre le social et l’écologique).

Expérimenter « tels que nous sommes »

C’est-à-dire tels que nous devenons.• Si « je suis = je deviens », mes activités sont

une recherche de l’être.

Sans exclure les humains présents.• Les humains, tels qu’ils sont, sont viables.

Sans s’extraire de la réalité présente.• Le monde, tel qu’il est, n’est pas une erreur.• Les choses ont une raison suffisante d’être

ainsi.

Expérimenter « en recherche »

Sans promesse :• Sans savoir si c’est le bon chemin.

Sans utilitarisme :• Sans chercher à être « utile ».

De façon buissonnière et buissonnante :• Dans les marges. Dans plusieurs directions.

Pour le devenir de mes utopies :• L’utopie est utile pour avancer mais si elle se réalise en

totalité, elle est totalitaire !

Sans illusion, sans espoir, sans optimisme : • Sans espérer que chaque action change LE monde.

Expérimenter « au présent »

Elargissement du présent en longueur.• En intégrant le passé

• Héritages à critiquer, préserver, réutiliser.

• En intégrant le futur. • Devenir, expérimentations buissonnantes.

Elargissement du présent en largeur.• Par la diversité des possibles expérimentés.

Un autre rapport au temps

Passé Présent Avenir

AA

BB

Expérimenter « en minorité »

Un film d’amour ne parle pas DE toutes les histoires d’amour et pourtant il parle À tout le monde.• Quelque chose de minoritaire, de singulier, peut être

universel.

Une expérimentation connait une masse ou un périmètre critique à NE PAS dépasser.• Au risque de sortir de la situation qui l’a fait émerger,

donc de sa cohérence et de sa consistance.

• Elle n’a pas vocation à répondre à d’autres situations, elle est incomplète par nature par rapport à la globalité.

Expérimenter « en réseaux coopératifs »

La multitude plutôt que l’unitude.

Puisque les luttes ne sont pas extensibles à la globalité.• La forme réticulaire vient remplacer la forme

hiérarchique.

2 types de réseaux :• Homogène : entre luttes similaires dans des

situations différentes.• Hétérogène : entre luttes différentes dans une

même situation.

Expérimenter « en conflits »

Ne pas chercher la résolution du conflit mais son devenir.• Quand on cherche à fermer le conflit, on dénie la légitimité des

points de vue en présence (« ils n’ont pas compris »).• Si l’on admet que ce que l’on dit est plus profond que ce que l’on

pense et qu’il ne suffit pas d’expliquer.

• L’écrasement du conflit abouti à l’affrontement, c’est-à-dire à l’écrasement de l’Autre (par l’isolement, la contrainte, la rééducation, l’enfermement, l’extermination).

Les conflits sont la vie.• C'est à dire que le but est de :

• faire avec la totalité de notre humanité,• faire société avec la totalité des humains de la situation.

• Si on fait société ensemble, il y a un territoire en commun, qui comprend le conflit et le rapport de forces.

Expérimenter « sans fin »

Sans espérer un monde parfait, une résolution définitive de tous les problèmes.• Il n’y pas de fin de l’Histoire, de monde idéal dans

lequel tout le monde se tient par la main.

• Il y a plusieurs légitimités, légitimement en conflit.

• Alors il faudra toujours « lutter » :• Est-ce que vous vous dites : « Si demain j’ai encore faim,

pourquoi manger aujourd’hui ? »

• On n’imagine pas un médecin passer du côté de la maladie sous prétexte qu’il ne trouve pas de remède !

• Ce qui, en situation, est jugé mieux, est « bon à prendre », même si ce n’est pas parfait et « total ».

« L’engagement c’est la prise de risque, la mise en déséquilibre, le dépassement de soi, la participation à un projet collectif, (…) l’aspiration vers le haut, la poursuite d’un idéal, l’envie de transformation. »

• Martin Hirsch

Lecture(s)

Lien(s)

Miguel Benasayag: “S'engager c'est être happé par la vie”• http://www.philomag.com/les-idees/miguel-benasayag-sengager-cest-etre-happe-par-la-vie-91

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Miguel Benasayag “De l’engagement dans une époque obscure”• http://www.universitepopulaire.be/?p=952

Miguel Benasayag, « militant chercheur » - Résister « malgré tout »• http://www.peripheries.net/article186.html

TEDxConcorde 2012 - Miguel Benasayag - Éloge du conflit • https://www.youtube.com/watch?v=Cp5d45Fr3_c

• Merci