24

Le Catalyst Novembre Edition

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le Catalyst Novembre Edition
Page 2: Le Catalyst Novembre Edition

Matieres de novembre

45891112

7

13

Innovations mondiales dans le do-maine des technologies médicales

Transplantation de tête

Développement de la maladie d’Alzheimer chez les chimpanzés

En quoi le virus du Zika pour-rait-il être positif ?

La découverte d’une nouvelle photo enzyme naturelle et ces applications biotechnologiques

10 Cher Darwin

Cori Bargmann - La prochaine Marie

Curie

Grippeou

Nah?

`

Élimination de populations de moustiques dans le Pacifique Sud à l’aide d’infection bactérienne

Page 3: Le Catalyst Novembre Edition

17 19 21L’EQUIPE

L’Université de Colombie synthétise

une matrice pulmonaire

Trump: bâtir un mur devant la réalité et la science

Télécharger nos mémoires et nos pensées

Catalyse délicieuse

Guerrières vikings : Mythe ou réalité ?

Diagnostique préimplanta-toire: La décision prénatale

dans l’éthique parentale

Les héros ne portent pas tous des capes

Parce que le cancer de l’ovaire ne devrait pas être une condamnation à mort

Le Virus du Nil occidental, profil et

incidence

Rédacteur en chefSetti Belhouari

Editor-in-ChiefSanmeet Chahal

Directrice de la productionJasmine Bhatti

Asst. directrice de la productionElsie Lebedev

ConseillèreTanya Yeuchyk

Directrice des médiasSaania Tariq

Directeur du site webMichael Leung

LogisticienMeaghan De Jesus

Coordinatrices des auteursAnastasia TurnerConstance You

PhotographesElsie LevedevPape Theodore Seye

Auteurs|AuteuresMohamed Bachrouch, Dimi-tri Beaulieu, Alex Bologa, An Duong, Sijyl Fasih, Manuela Fonesca, Kenny Huynh, Erik

Jacques, Michael Kalyn, Divine Kankenga, Hailey

McTaggart, Alixe Ménard, Marie-Pier

Millette, Sandrine Pageau, Simon Reilley, Omar Salah,

Alex Tirpan, Khaled El TybyRédactrices|Rédacteurs

Nabil Asraoui, Shobhita Balasubramaniam,

Setti Belhouari, Sanmeet, Chahal, Alex Chen, Natalia Forero, Nasim Haghandish, Divine Kankenga, Navpreet

Langa, Ann Lee, Karan Mediratta, Hadjar Saidi,

Mihaela Tudorache, Khaled El Tyby, Michelle Vandeloo,

Kelly Xu, Constance Yu Traductrices|

TraducteursSetti Belhouari, Shamei

Benoit Leblanc, Jade Ashley Kaitlin Choo-Foo, Youssef Saddiki, Hadjar Saidi, Na-

thaly Sbeiti, Mihaela Tudor-ache, Michelle

Vandeloo, Khaled El Tyby`

1415

16182022

Page 4: Le Catalyst Novembre Edition

Un triomphe historique pour la bataille contre le cancer s’est produit lors de l’approbation d’un

nouveau traitement contre la leucémie par la U.S. Food and Drug Administration (FDA). Le nouveau traitement se

nomme « Kymriah ». Il est considéré comme la première théra-pie génique contre le cancer mise sur le marché aux États-Unis. Il

vise à donner une seconde chance à certains patients pour lesquels des traitements de première ligne ont échoué [1].

Kymriah est la première approbation par la FDA d’un traitement fait à base du récepteur d’antigène chimérique (RAC) de lymphocytes T. Il est utilisé

pour les patients atteints de leucémie aiguë lymphoblastique (LAL). Il a précédem-ment été étudié sous la notation de CTL019 par la compagnie Novartis. Kymriah est la

première thérapie de lymphocyte T de RAC approuvée pour l’immunothérapie contre le cancer. Ce traitement sert pour des jeunes patients pédiatriques de 25 ans et moins ayant une

LAL des lymphocytes T réfractaire ou récidivante [2]. À cause de l’agressivité de la maladie, les patients souffrant du LAL se soumettent souvent

à de multiples traitements de chimiothérapie, radiation, thérapie ciblée ou transplantation de cellules souches, mais moins de 10% des patients survivent au-delà de 5 ans. Lorsque les médicaments de première

ligne ne font pas effet, le traitement unique qu’est Kymriah offre l’opportunité de guérir les patients de leur leucémie aiguë lymphoblastique en l’éliminant complètement.NOUVELLE H

ISTORIQUE

a

Premièr

e

thérap

ie

géniqu

e pou

r le

traite

ment d

u canc

er ap

-

prouvé

e aux

États

-Unis

À la différence des autres médicaments syn-thétiques ou biologiques, Kymriah ne peut pas être produit en grande quantité. La thérapie est produite à partir du sys-tème immunitaire de la personne atteinte. Le procédé pour créer le traitement peut prendre jusqu’à trois semaines. Tout comme d’autres thérapies géniques, le traitement implique le retrait des lymphocytes T du patient. Les lymphocytes T sont une sorte de globules blancs du système immunitaire présents dans le sang, et responsables de combattre les in-fections et les substances étrangères au corps. Les cellules T extraites sont modifiées afin de contenir un nouveau type de protéines, soit les RAC. Ces dernières aident à détecter cer-tains types de cellules cancéreuses dans le corps. Quand les cellules reprogrammées sont réinsérées dans le corps, elles peuvent localiser et éliminer les cellules cancéreuses [3]. Le traitement peut alors faire effet. Aussi prometteur que Kymriah semble, il comporte tout de même des désavantages. Comme Novartis l’avait mentionné dans son étude, près de la moitié des patients d’une étude ont développé un syndrome de libération de cytokines en réponse à la circulation libre de cellules repro-grammées dans le corps. Le syndrome peut causer de fortes fièvres et des symptômes semblables à ceux de la grippe. Dans certains cas, il peut s’avérer mortel. Les patients qui développent ce syndrome doivent être admis aux soins in-tensifs et être sous observation. Novartis note aussi d’autres

Alek Tirpan, 4e année BIM

INNOVATIONS MONDIALES DANS LE DOMAINE DES TECHNOLOGIES

MÉDICALES

4

effets secondaires nécessitant l’hospitalisation [4]. Le traitement est complexe, mais sa liste d’effets sec-ondaires est limitée et il n’en reste pas moins que le traitement peut offrir des bénéfices sans comparable pour les patients éligibles. Le seul fait qu’il peut éliminer une forme rare de leucémie est un exploit. Plusieurs médecins croient que cette thérapie deviendra une nouvelle norme pour cette population particulière de patients [4]. Les données supportent la croyance. Une autre étude de Novartis démontre que parmi 63 patients, 83% étaient en rémission après 3 mois et 64% étaient toujours en rémission après un an. Une autre étude comprenant 51 patients démon-tre que 45% des patients traités par Kymriah montraient soit une réponse partielle, soit une réponse complète, donc que leur cancer avait régressé ou disparu [5]. Des enjeux sont toujours présents. Le prix en est d’ail-leurs un majeur. Novartis a élevé le prix du traitement à 457 000$ à cause de la personnalisation nécessaire et de la com-plexité du procédé de création. Par contre, la compagnie col-labore avec des agences fédérales comme Centers for Medi-care and Medicaid Services dans le but de créer un mode de paiement basé sur le résultat du traitement sur les patients, permettant aux patients de ne payer que lorsqu’il y a réponse positive durant premier mois [6]. Bien que ce traitement soit encore dispendieux, il inspire grandement confiance dans le fait qu’un médicament a le potentiel d’éliminer la leucémie ai-guë lymphoblastique.

Source: G

ene Liter

acy Projec

t

Source: Stony Brook University

Page 5: Le Catalyst Novembre Edition

Les humains, au cours de l’Histoire, ont souvent été la source de leurs propres misères. Cela est le cas notamment aux îles de l’océan Sud-Pacifique, où les Hommes ont introduit l’espèce de moustiques Aedes polynesiensis il y a 1000 ans, lorsqu’ils ont migré du Fiji à ces îles.

Élimination de populations de moustiques dans le Pacifique Sud à l’aide

d’infection bactérienne Alex Bologa, 2e année biotechnologie

Quels sont les

dangers de ces mous-

tiques?

Cette espèce de moustiques n’est pas venue seule en Polynésie : elle a apporté avec elle de nom-breuses maladies terribles tel que la filariose lymphatique le virus de la dengue, la malaria, et plus récem-ment le virus Zika dans une région du monde qui n’était pas préparée pour cette épidémie de moustiques ! En effet, il est estimé que les cas reportés du virus de la dengue en Polynésie française a augmenté de 1358 en 1965 à 7320 en 1997, soit près de 6 fois de plus en juste 32 ans ! Les habitants de ces îles du Pacifique se sont donc dit qu’assez est assez, et qu’il fallait faire quelque chose pour arrêter cette croissance de moustiques portant des maladies potentiellement fatales. Aussi, la forte présence de moustiques infectés nuisait beaucoup au tourisme actuel en Polynésie française, qui connaissait une forte hausse autrement. Ceci peut endommager l’économie de plusieurs îles polynési-ennes qui se basent principalement sur le secteur touristique. C’est pour ces raisons que des scientifiques ont décidé de rétablir le mal accidentel commis par les migrants du Fiji il y a 1000 ans, et de commencer à se débarrasser de ces moustiques problématiques en Polynésie.

Comment ont-ils fait cela?

Mais comment séparer les mâles des femelles?

En fait, c’est un processus assez sim-ple et efficace (triant plus 99% des larves correctement). À l’aide de l’eau, les larves de moustiques sont lavées et glissent entre les parois de deux assiettes en verre. Les femelles qui sont physiquement plus grandes que les mâles (pour pouvoir pondre ses œufs) se-ront bloquées vers le milieu de l’assiette alors que les mâles descendent jusqu’en bas.

Des biologistes d’un laboratoire biomédical dans la commune Paéa sur l’île tahitienne ont développé une stratégie pour éliminer les populations de moustiques des petites îles environnantes. Le scientifique principal du projet et entomologiste, Hervé Bossin, proclame même qu’en une dizaine d’années, l’archipel de la Société en Polynésie française (Tahiti, Moorea, Bora Bora, Huahine et Raiatea) n’aura plus ce problème. Cette opération commence dans le laboratoire de moustiques de l’institut Louis Malardé, et consiste à infecter les larves de moustiques avec la souche bactérienne Wolbachia. Cette bactérie provient d’une autre espèce de moustique Aedes reversi qui n’est pas naturellement présente en Polynésie. La bactérie agit donc de façon nocive sur Aedes polynesiensis. Lorsque la femelle poly-nesiensis est injectée avec cette bactérie, ses œufs posséderont eux-mêmes la bactérie, alors que si le mâle est injecté et insémine une femelle non-infectée, les œufs résultants n’écloront plus. Ces biologistes ont déterminé que la manière la plus rapide de répandre cette bactérie par-mi une population insulaire de moustiques est d’infecter les mâles et de les relâcher stratégiquement proche de nids où il y a une forte concentration de femelles. Du fait que la durée de vie des mous-tiques est de 10 jours pour les mâles et approximativement 50 jours pour les femelles, une popula-tion entière de moustiques peut être éradiquée assez rapidement.

5Source: Dengue and Mosquito Control on Rarotonga

Source: How Far They’ll Go

Page 6: Le Catalyst Novembre Edition

Quel est le futur de cette méthode d’élimination par bactérie?

Est-ce la manière la plus efficace de

prévention?

Présentement, cette méthode est pratiquée plutôt sur les îles du Pacifique du Sud comme l’île Tetiaroa, car ce sont des régions isolées et peu peuplées, parfaites pour ces expérimen-tations scientifiques. Elles permettent de véri-fier que cette éradication peut se faire sans conséquence et en toute sécurité. Mais il y a déjà des essais au Brésil et à Guangzhou en Chine où l’espèce Aedes albopictus à presqu’été entièrement éradiquée sur deux îles chinoises peuplées. De même, aux États-Unis, 70% de l’espèce Aedes albopictus a déjà été éradiquée dans trois états américains. Les seuls problèmes peuvent survenir du fait qu’il est plus difficile de se débarrasser de pop-

Actuellement, les scientifiques croient que cette méthode par infection bactérienne est la plus efficace de tous les points de vue pour la prévention contre les maladies provenant des moustiques: Économiquement, ils estiment qu’infecter les moustiques avec la bactérie Wolbachia coûte beaucoup moins cher que de les modifier génétiquement. Il couterait moins d’un dollar par personne pour relâcher un groupe assez grand de moustiques infectés dans une région, ce qui éviterait ainsi de transmettre des maladies comme la dengue (qui tuent 800,000 enfants par an en moyenne). Écologiquement, cette méthode complétement naturelle est plus favorable que de vapo-riser des produits chimiques et autres pesticides sur des nids de moustiques, car elle utilise une bactérie déjà présente dans 65% des insectes. Aussi, en Polynésie, le moustique est une espèce rel-ativement nouvelle introduite par les Hommes, comme expliqué précédemment, et n’est donc pas une espèce nécessaire dans la chaine alimentaire de ces îles : les araignées ont beaucoup d’autres options et il n’y a pas de grenouilles ni de chauve-souris pour manger ces moustiques. D’autre part, cette prévention contre les moustiques éviterait que des virus mortels soient transmis à d’autres animaux comme les oiseaux, et sans élimination complète de ces moustiques il y a toujours danger de transporter ces maladies par avion. En plus, la rapidité de cette élimina-tion de populations de moustiques par bactérie fait en sorte qu’il n’y a pas de possibilité que les moustiques évoluent pour acquérir une résistance immunologique à cette bactérie.

ulations de moustiques dans des territoires plus grands que dans des îles, car il est plus facile pour des moustiques non-infectés présents dans une population infectée de voyager et de se re-produire ailleurs. Aussi, il faut faire attention de ne pas enlever le moustique des écosystèmes qui en ont besoin, notamment des lacs et étangs.Finalement, on peut dire que cette méthode bactérienne et préventive des maladies prove-nant des moustiques aura un futur proche as-sez glorieux : un futur où les touristes visitant le Pacifique du Sud et d’autres îles exotiques n’au-ront plus à se couvrir d’insecticides et à se gifler toutes les deux minutes pour éviter une piqure de moustique. Un futur où la mortalité causée par ces moustiques diminuera drastiquement avec un peu de chance. Mais est-ce vraiment de la chance, ou de la pure science ?

6

Source: Oliver Exterminating

Page 7: Le Catalyst Novembre Edition

C

O

R

I

B

A

R

G

M

A

N

N

J’ai récemment laissé aller ma curiosité et j’ai « googlé » « Scientifiques de renommée mondiale », et voici ce qui est apparu : Albert Einstein, Isaac Newton, Stephen Hawking, Ma-rie Curie, Louis Pasteur, Charles Darwin, Ni-kola Tesla, James Watson et Alexander Graham Bell. Remarquez-vous quelque chose d’étrange? Oui, cela m’a pris du temps avant de le remar-quer aussi. De tous ces dix scientifiques, il n’y a qu’une seule femme qui a pu porter le titre de « renommée ». Hum. Qu’en est-il de Jane Good-all, Maria Mayer, Rachel Carson, Henrietta Lacks? Pourquoi les femmes scientifiques et gagnantes de prix Nobel sont-elles laissées de côté plutôt que d’être idolâtrées comme leurs pairs masculins? En n’enseignant aux jeunes filles qu’à propos des hommes scientifiques, nous ignorons le fait qu’elles ne se verront ja-mais dans la peau d’un scientifique. Où sont les femmes? La science est-elle seulement pour les hommes? Pourquoi devons-nous redou-bler d’efforts pour être vues comme des égales? Il est temps de donner du crédit à nos sœurs collègues scientifiques, et ce mois-ci il est question de Cori Bargmann. Bargmann, neurobiologiste, est une lueur d’espoir pour nous, les femmes scientifiques. L’an dernier, elle a même été appelée une vraie « rockstar »1. Comme plusieurs d’entre nous, sa passion pour la science a commencé avec une pure curiosité et maintenant, elle concentre ses études principalement sur C.elegans, un asca-ris ayant plusieurs similitudes fonctionnelles avec les humains au niveau neurobiologique. Elle est également la présidente du volet sci-entifique de l’Initiative Chan Zuckerberg. Bargmann a un début modeste: à 17 ans, son premier emploi s’agissait de prépar-er de la nourriture pour les mouches dans un laboratoire de biologie. Par la suite, elle a étudié un oncogène non-Ras nommé neu pour sa thèse de recherche et l’a cloné à partir d’un neuroblastome de rongeur. Ceci lui a permis d’établir qu’il était question d’un récepteur de facteur de croissance épidermique (EGFR), lui permettant ensuite de déterminer les mu-tations qui activent l’oncogène neu. Ces études ont éventuellement mené les scientifiques à établir une corrélation entre les oncogènes neu et les tumeurs agressives du cancer du sein. Si vous n’avez qu’à peine murmuré « wow », la sci-ence est-elle vraiment pour vous? Ce qui est si inspirant chez Bargmann est qu’elle ne craint pas la complexité. Pour elle, le système nerveux

Alixe Ménard, 2e année BIM

7

La prochaine

Marie Curie

est un casse-tête, et en assembler les pièces est son passe-temps favori. Son travail tourne principalement autour de l’olfaction, c.-à-d. la réception liée à notre sens de l’odorat, ainsi que d’autres fonctions neurobiologiques telles que la réponse au stress. Elle est capable d’uti-liser une ablation au laser sur C. elegans afin d’étudier les neurones chimiosensitifs respons-ables de créer un état de résistance au stress, appelé dauer larvae. Je ne sais pas pour vous, mais j’aimerais bien trouver cet état chez moi. On peut dire que Cori Bargmann est une super héroïne de la neurobiologie et j’es-père que cet article a su souligner ses accom-plissements, tout en vous inspirant à travailler fort de votre côté. Bargmann n’est pas devenue une scientifique du jour au lendemain. Elle a étudié la biochimie à l’Université Georgia, suivi par des études supérieures au Massachusetts Institute of Technology et a obtenu un doctorat du Département de biologie. Elle a ensuite tra-vaillé sous l’aile de Dr Robert Weinberg, biolo-giste, où elle a étudié l’oncogenèse, principale-ment basée sur la molécule Ras et son lien avec le cancer de la vessie. Comme vous pouvez voir, ses études et recherches ont varié tout au long de sa carrière, et c’est grâce à ses explorations qu’elle a pu élargir ses connaissances et deve-nir la scientifique acclamée qu’elle est. Tout cela pour dire qu’il est correct d’explorer les options qui s’offrent à nous. Le chemin vers l’excellence n’est ni à sens unique ni restreint. En tant que femmes, nous devons redoubler d’efforts pour être reconnues, alors pourquoi ne pas rendre notre par-cours utile? En tant que scientifique, nous ne devons pas prouver no-tre valeur aux hom-mes, mais nous dev-ons part-ager notre savoir au monde en-tier, comme le fait Cori Bargmann.

Source: Getty Images

Page 8: Le Catalyst Novembre Edition

TRANSPLANTATION DE TETEKhaled Tyby, 4e année BIM

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où la plupart des organes humains peuvent être transplantés d’une personne à une autre. Le cœur, le foie, les poumons, les intestins et les reins font partie de cette catégorie d’organes ayant déjà fait l’objet de transplantation ou de greffe. Alors une question demeure : pourquoi pas la tête ? C’est la question que Sergio Canavero et ses collègues chinois se sont posés. Sergio Canavero est un neurochirurgien italien âgé de 52 ans convaincu et persuadé de pouvoir, avec succès, réaliser une opération de transplan-tation de tête. Le neurochirurgien souhaite intervertir les têtes de deux humains : l’un dont les organes ne fonctionnent pas et l’autre dont ces derniers sont sains, mais dans un état où son cerveau est médicalement mort. Voici les étapes de l’opération nommée HEAVEN, ‘’Head anastomosis venture’’. Premièrement, la tête, sujet de la greffe, doit être refroidie à 15 degrés Celsius. Ce refroidissement est absolument nécessaire puisqu’il permet d’éviter la mort des neurones qui se situent dans le cerveau et parce que ceci lui permet de vivre plus longtemps dans un milieu anaérobique. Cela est très similaire à la transplantation des autres organes comme le cœur qui doivent être placés dans un environne-ment froid dans le but d’être conservés pour une période de temps plus longue. Ensuite, la tête va être amputée manuellement avec un cou-teau, qu’on appelle gemin-o-tome. Ce couteau, très tranchant, va permettre une coupe propre à travers la moelle épinière. Suite à cette coupure, la tête va se trouver dans un environne-ment froid et ne disposera pas de sang. Elle sera donc inactive. Celle-ci doit être, par la suite, transférée au nouveau corps en moins de 60 minutes afin d’établir une nouvelle circulation sanguine pour pouvoir nourrir le cerveau. Les vaisseaux san-guins de la tête seront reliés aux vaisseaux du corps fonction-nel à travers des tubes faits à base de silicone. Enfin, les nerfs, les muscles, les ligaments et le plus important,

la partie de moelle épinière de la tête, devront être attachés avec ceux du corps receveur. Cette dernière étape constitue le problème majeur de l’opération. Pendant de nombreuses années et jusqu’à aujourd’hui, il était considéré ‘’impossible ‘’ de réaliser une opération de repérage de moelle épinière. Dans ce cas, il faut joindre deux moelles épinières différentes au niveau du coup. Pour faire cela, Sergio Canavero propose d’utiliser une substance chimique, le polyéthylène glycol, substance qui se trouve dans les produits cosmétiques actuels comme la crème solaire et les crèmes de peau. Le PEG, aussi nommé macrogol, peut être injecté après une grave bless-ure de la colonne vertébrale pour permettre aux membranes nerveuses de la moelle épinière de se réparer. Par contre, il existe une substance de la même famille, nommée TEX-AS-PEG, inventée par le chimiste canadien William Sikke-ma, ayant déjà été utilisée avec succès pour la réparation des activités motrices d’un rat victime dune sévère blessure de la moelle épinière, et qui dispose de plus de chances de réussite que le PEG du docteur italien. Les deux parties coupées de moelle épinière vont donc baigner dans le TEXAS –PEG et vont ensuite être superposées l’une au dessus de l’autre. Quels sont les risques de rejet ? Le rejet survient quand le tissu de l’organe, ou dans ce cas de la tête, est reconnu comme étant étranger par le système immunitaire du receveur, lequel en conséquence attaquera les tissus du cerveau. Les risques de rejet pour la transplan-tation de tête sont assez élevés. Pour qu’un patient puisse survivre après une transplantation de tête, ce dernier va de-voir consommer des médicaments immunosuppressifs très puissants comme des cytostatiques, des anticorps ou des glucocorticoïdes afin d’affaiblir le système immunitaire du nouveau corps. Ce faible système immunitaire peut donc aussi être la raison de plusieurs autres maladies dangereuses. Quels sont les risques psychologiques pour le receveur du nouveau corps ? Bien évidemment, les risques de mort des patients sont élevés, mais imaginons un scénario ou le patient survit. Quels seront les risques psychologiques sur celui-ci ? Le premier volontaire de Sergio Canavero est Valery Spiridon-ov, un informaticien russe âgé de 31 ans qui a été atteint d’une maladie du muscle nommée Werdnig-Hoffman. Mr. Spiridonov s’entraîne régulièrement en utilisant des situa-tions virtuelles en cas de réactions psychologiques inatten-dues. Après l’opération, Spiridonov aura aussi à passer une évaluation psychiatrique pour s’assurer de ses niveaux de stress. Cependant, le fait que Spiridonov puisse subir une réac-tion psychologique inattendue est une situation de forte probabilité. D’après un professeur de philosophie de l’uni-

8 Source: CBS News

Page 9: Le Catalyst Novembre Edition

Une étude publiée le 1er aout 2017 a démontré que les chimpanzés âgés développent des marqueurs bi-ologiques similaires aux humains en ce qui a trait de la mal-adie d’Alzheimer. L’étude publiée dans le journal «Neurobi-ology of Aging» (Melissa K. Edler et al., 2017) vise à étudier le développement de la maladie chez le chimpanzé dans le but de mieux comprendre les mécanismes impliqués chez l’homme. La maladie d’Alzheimer chez les humains détruit petit à petit les cellules nerveuses du cerveau par le biais de protéines anormales. Celles-ci ne sont pas sujettes aux mé-canismes normaux de dégradation des protéines et s’accu-mulent dans le cerveau. L’agrégation d’amyloïde-β dans le mi-lieu extracellulaire du cerveau forme des plaques protéiques insolubles, qui sont toxiques aux neurones environnants. Ceci est accompagné par la formation de nœuds de neuro-fibrilles à l’intérieur des neurones, le produit de protéines tau anormalement phosphorylés. Ces dernières sont asso-ciées au réseau de microtubules responsable du transport de substances chimiques à l’intérieur des cellules nerveuses, un processus essentiel à la transmission de signaux nerveux et au métabolisme des neurones. L’hyper-phosphorylation anormale de ces protéines entraine leur dissociation des mi-crotubules pour former des agrégats, menant à des lésions dans le réseau de transport de la cellule. Dans les deux cas, ceci mène à la perte de neurones et une diminution de la masse du cerveau. En ce qui a trait aux chimpanzés, les symptômes de la maladie d’Alzheimer sont similaires, mais avec certaines nuances importantes. Marty Ann Raghanti fit l’analyse des cerveaux de 20 chimpanzés mort à un âge avancé dans le but d’établir un lien avec la maladie chez les humains. Bien que l’équipe de recherche ait découvert la présence d’am-yloïde-β en plaques, la protéine a été localisée principale-ment dans le réseau sanguin du cerveau. De plus, les lésions tau ont été trouvées sous forme de précurseurs de nœuds de neurofibrilles. Malgré la présence des marqueurs pathogéniques typiques de la maladie, les chimpanzés ne semblent pas développer de démence. L’amyloïde-β et la protéine tau sont identiques chez le chimpanzé et l’homme, indiquant peut-être qu’il existe un mécanisme de protection chez les chim-panzés qui prévient une perte plus significative de neurones. Cela expliquerait-il pourquoi l’amyloïde-β s’accumule prin-cipalement dans les vaisseaux sanguins et non en plaques? Quoi qu’il en soit, de plus amples études sont nécessaires afin de mieux comprendre ces données et les mécanismes à l’œuvre qui feraient avancer ou ralentir le développement de la maladie d’Alzheimer. Malgré cela, une chose est certaine : la prévention est la meilleur forme de traitement qu’il existe. En restant actifs et en continuant de poser des défis à nos capacités cérébrales, on peut grande-ment diminuer nos chances de développer une telle maladie.

Dimitri Beaulieu, 3e année BIM

versité de Warwick, Quassim Cassam, il est très possible que la personne qui se réveille après la transplantation n’ait au-cune conscience du passé de Valery Spiridonov. L’opération, d’après Quassim Cassam, aurait donc donné naissance à un humain avec la tête de Valery Spiridonov. Sergio Canavero et ses collègues chinois veulent révo-lutionner le monde de la transplantation humaine. Dans un monde où la transplantation de cœur, poumons, foie, rein et beaucoup plus d’organes est si commune, la tête pourra très bientôt rejoindre le groupe. Avec une opération qui est es-timée à 36 heures, le neurochirurgien italien voudrait com-mencer son premier essai au plus tôt en décembre 2017 sur Valery Spiridonov, son premier volontaire. Avec les doutes médicaux, tel le rejet de la tête et la possibilité de problèmes psychologiques pour les patients, les doutes et les questionne-ments éthiques de la communauté scientifique, médicale et même mondiale, Sergio Canavero reste convaincu que son idée fonctionnera avec 90% de possibilités de succès.

Développement de la maladie d’Alzheimer chez les chimpanzés

9Source: National Public Radio

Page 10: Le Catalyst Novembre Edition

Cher Darwin, Comment peut la voix d’une chanteuse

d’opéra casser du verre ?

~ Anonyme

Cher Darwin,

Pourquoi les abeilles construisent-elles le rayon de miel en forme hexagonale ?

~ Miellat

Cher Anonyme,

Félicitations! Vous êtes le premier à m’avoir posé cette question sur ce phénomène tant bizarre que fascinant ! La résonance, soit la vibration syn-chrone de deux oscillateurs voisins, est au cœur de ce phénomène. Tout système oscillateur (même toi !) oscille naturellement à une fréquence spécifique, une fréquence naturelle, sans force appliquée. Des vocalistes experts, les chanteurs d’opéra peuvent chanter à un ton identique à la fréquence naturelle du verre, provoquant ainsi sa vibration. Dépendant de l’amplitude et de la durée du son, le verre vibre de plus en plus rapidement jusqu’à ce que le verre se casse. J’espère que cette explication résonne avec toi!

Darwin

Cher Miellat,

Il s’avère que le rayon de miel est un chef d’œuvre d’architecture. Les abeilles veulent une structure compacte pour stocker leur miel, si important pour la survie de la ruche, tout en minimisant la main d’œuvre nécessaire pour la construire. Si tous les côtés sont de taille égale, les cellules du rayon seront étroitement attachées, sans espaces entre celles-ci. Parmi toutes les formes ayant des côtés de taille égale, le triangle, le carré et l’hexagone sont les plus convenables pour cette fonction. L’hexagone, par contre, est un peu plus compact, tel prédit le mathématicien romain Marcus Terentius Varro : Un rayon de miel hex-agonal a un périmètre inférieur. Cette structure est ainsi efficace et réduit le gaspillage de la cire nécessaire pour réparer les espaces. Quelle écono-mie ! Continuez la quête !

Darwin

CHER DARWIN Sijyl Fasih, 1e année BIM

10

Source: Pape Theodore Seye Source: Elsie Lebedev

Page 11: Le Catalyst Novembre Edition

Dans les dernières années, le virus du Zika a at-tiré beaucoup d’attention des médias pour l’épidémie qu’il a causée, engendrant des anomalies congénitales. Plus récem-ment, on en entend parler surtout pour son potentiel à deve-nir un traitement efficace contre une forme très agressive de cancer du cerveau. Voici donc quelques questions que vous pourriez vous poser à ce sujet, ainsi que leurs réponses. Les résultats préliminaires d’une étude menée par un groupe de chercheurs à ce sujet ont été publiés dans The Journal of Ex-perimental Medicine, citant Zhe Zhu comme premier auteur. Qu’est-ce que le virus du Zika ? Le virus du Zika est l’un des Flavivirus de la catégorie des virus à ADN, qui inclut également le virus du Nile, le virus de la Dengue et le virus de la fièvre jaune. Ce virus attaque les cellules souches neurales du fœtus, provoquant la mort cel-lulaire et la différenciation, causant, selon le registre de nais-sances des États-Unis pour le Zika, des anomalies congénital-es telles que des malformations cérébrales, la microcéphalie et des troubles développementaux chez les nouveau-nés. Ces symptômes apparaissent chez 1 bébé sur 10 de mères affectées par le virus, selon des chercheurs du CDC, les Centers for Dis-ease Control and Prevention. Les effets de celui-ci semblent moins sévères chez les adultes, avec de rares cas de ménin-goencéphalites. La propagation du virus du Zika fonctionne selon un cycle humain-moustique, le virus pouvant donc être transmis par les moustiques ou sexuellement. Le groupe de chercheurs a émis l’hypothèse que puisque ce virus attaque spécifiquement les neuroprogéniteurs, ou cellules souches dans le cerveau, il pourrait possiblement cibler les cellules souches des glioblastomes (CSGs).Qu’est-ce qu’un glioblastome ? Un glioblastome est une tumeur cérébrale très agres-sive, qui est partiellement résistante à tous les traitements connus et utilisés et qui revient à proximité du lieu initial de résection. Les CSGs contribuent à la malignité de ce type de tumeur de plusieurs manières : leur potentiel invasif, leur évasion immunitaire, leur résistance à la thérapie, ainsi que leur prolifération ininterrompue et leur capacité à promou-voir l’angiogenèse, qui est la formation et le développement de vaisseaux sanguins. Que savons-nous à propos des effets du virus du Zika sur les glioblastomes Résultats in vitro Des expériences in vitro dans lesquelles des CSGs et des cellules de gliomes différenciées (CGDs) ont été inoculées avec le virus du Zika démontrent que celui-ci infecte une très grande proportion de CSGs et une proportion significative-

Marie-Pier Millette, 3e année PSY

En quoi le virus du Zika pourrait-il être positif?

ment moindre de CGDs, n’ayant presque aucun effet sur ces dernières. Les effets du virus sur les CSGs sont les suivants : l’abolissement de la prolifération, la réduction de la forma-tion de sphères, qui est une technique que la tumeur utilise pour se renouveler, la réduction de l’expression de SOX2, un marqueur des CSGs, ainsi que l’apoptose.Résultats sur des spécimens humains Les chercheurs ont eu accès à des glioblastomes fraîchement retirés chirurgicalement de patients humains. Ils les ont inoculés avec le virus du Zika, qui a graduelle-ment infecté les cellules des tumeurs. Dans le même sens que les résultats décrits à la section précédente, le virus a infecté les CSGs, mais pas les CGDs. De plus, grâce à une autre expérience sur du tissu neuronal sain provenant d’hu-mains adultes, les chercheurs ont confirmé que le virus du Zika n’infecte pas le tissu neuronal sain chez les adultes.Résultats sur des souris Les chercheurs ont essayé de répliquer ces résultats in vivo, en utilisant des souris de laboratoire possédant des mutations au niveau des interférons de type 1, étant donné que les souris ne sont pas des hôtes naturels pour le virus du Zika. Les interférons de type 1 sont des protéines respons-ables de la transcription d’un groupe de gènes qui jouent un rôle dans la résistance à des infections virales (Honda K. & al., 2005). De plus, le virus a été adapté pour infecter des souris. Le virus adapté a été inoculé dans des souris ayant une tumeur de type gliome. Les résultats démontrent que le virus adapté a ralenti la croissance de la tumeur, et n’avait aucun effet sur les cellules saines du système nerveux cen-tral. Les tumeurs traitées avec le virus étaient plus petites et la durée de vie des souris les possédant était plus longue que pour les souris possédant des tumeurs traitées avec un placébo. Le virus du Zika a des effets uniques sur les CSGs Des tests similaires effectués avec le virus du Nile démontrent que ce dernier infecte les CGDs et les CSGs de façon équivalente. Le virus du Nile infecte également tout autre type de tissu neuronal sain. Il est donc possible de conclure avec ces observations que la spécificité des cellu-les que le virus du Zika infecte n’est pas une caractéristique commune à tous les Flavivirus, lui donnant un plus grand potentiel à devenir un bon outil thérapeutique.

11

Source: Virology Blog

Page 12: Le Catalyst Novembre Edition

La découverte d’une nouvelle photoenzyme naturelle et ces applications biotechnologiques

Erik Jacques, 3e année APA La lumière est souvent im-pliquée dans les processus de tout or-ganisme biologique et dans la plupart des cas, les interactions photons-or-ganisme sont gérées par des protéines photoactifs (Sorigue et al., 2017). Malgré le fait qu’il existe plusieurs catégories pour ce type de protéine (ex : photorécepteurs, canaux ioniques photosensitive, etc.), les photoenzymes vont constituer l’intérêt majeure de cet article. Les photoenzymes sont des catalyseurs qui ont besoin d’un apport continuel de photons pour demeurer dans un état active. Ce type d’enzyme est assez rares puisque la sélection naturelle n’a pas favorisé la catalyse initiée par la lumière, en conséquence la liste de matériaux biologiques qui peuvent réagir avec la lumière de façon utile est courte (Yirka, 2017). En accord avec ça, il existe que deux familles de photoenzyme naturel : les ADN photolyases, qui eux aident à ravauder l’ADN lors de dommage induit par des rayons ultraviolets (UV) et les protochlorophyllide réductases, qui eux sont engagés dans la synthèse de chlorophylle et qui dépendent de la

Comment le virus du Zika cible sélectivement les cellules souches du glioblastome ? Il y a encore beaucoup de tra-vail à faire avant qu’on puisse com-prendre comment le virus du Zika est si spécifique contre les cellules souches cancéreuses. Une explication possible mettrait en cause les interférons de type 1. Les cellules souches du glioblastome ne sont pas sensibles aux interférons de type 1, et le signalement interféron se-rait activé par le virus du Zika. Où en sommes-nous dans la pro-gression de ce traitement ? Une version moins virale du virus du Zika a été créée pour favoris-

er la sécurité en étant plus adaptée à la réponse immunitaire du corps hu-main. Cette version modifiée du virus avait des effets semblables à ceux de la souche parentale, et ses effets étaient bonifiés lorsque combiné avec un trait-ement de chimiothérapie utilisé contre les glioblastomes (qui à lui seul a un faible taux de survie), le témozolo-mide. Ces résultats sont très positifs, démontrant qu’une version modifiée du virus du Zika pourrait favoriser l’infection et la lyse des CSGs tout en étant moins dangereuse pour les cel-lules à proximité. Cependant, nous n’en sommes toujours pas à l’étape de tester ce traitement sur des cerveaux

humains ! Il y a reste de travail à faire avant d’en arriver là. Puisque la sécu-rité est la première priorité, plus d’ex-périences devront être menées pour mieux comprendre le virus du Zika, par exemple, afin de savoir si le virus mutant est stable, et afin d’être capa-bles de créer d’autres versions plus sta-bles et peut-être même plus efficaces. L’étape suivante est de créer un modèle humain de CSG qui peut être étudié in vivo sur des souris. Tout ceci doit être accompli avant de pouvoir utiliser le virus du Zika comme traitement ef-ficace et sécuritaire contre les patients adultes atteints de glioblastomes.

lumière (Scrutton, 2017). La recherche sur ces composés pour des utilités bio-technologiques a pris de l’avance dans les années récentes pour la simple raison que l’accélération de réactions chimiques par la lumière via ces en-zymes offre une voie chimique qui est à la fois industriellement évolutive et écologique afin de synthétiser un pro-duit voulu (Yoon, Ischay, & Du, 2010). Ceci s’oppose à d’autres réactions où des enzymes additionnelles sont parfois nécessaires, mais qui mène à la formation de produits non désirés qui peuvent être menaçants à l’environne-ment et difficiles à jeter. Récemment, une équipe de chercheurs affiliés avec plusieurs institutions en France a découvert une nouvelle photoenzyme algale qui est capable de convertir des acides gras en hydrate de carbone (Sorigué et al., 2017). Cette équipe s’est rendu compte que la microalgue Chlorella variabilis NC64A avait la capacité de transform-er des acides gras de longue chaîne en alcanes et alcènes à travers un proces-sus photo-dépendent. Lorsque l’équi-pe a failli trouver des homologues d’enzyme connues, pouvant aider avec

la création d’hydrocarbures dans le génome de la microalgue, elle a con-clu qu’elle doit être en train d’utiliser un alcane synthase non découvert et elle l’a ensuite isolé et nommé : fatty acid photodecarboxylase (FAP). Les résultats de l’étude in-diquent que FAP fait partie des réductases glucose-méthanol-choline (GMC) : une famille de flavoprotéines qui, comme le nom le suggère, sont des protéines qui contiennent des flavines; soit la flavine adénine dinu-cléotide (FAD) ou la flavine mono-nucléotide (FAM) (Piano, Palfey, & Mattevi, 2017). Ceux-ci sont capables de participer aux transfert d’électrons et sont donc souvent utilisés comme cofacteurs. Les cofacteurs se définis-sent en étant tout produit chimique organique et inorganique qui aide les enzymes durant la catalysation d’une réaction (Scrutton, 2017). En conséquence, les flavines se retrou-vent souvent dans des oxydases et des déshydrogénases, mais cependant, les découvertes récentes indiquent que ces protéines sont contenues dans la plupart des processus biologiques (malgré le fait que les flavines 12

Page 13: Le Catalyst Novembre Edition

représentent que 1% du total de protéines existantes et qu’ils sont plus polyvalents qu’on y pensait) (Conrad, Manahan, & Crane, 2014; Piano, Pal-fey, & Mattevi, 2017). En corrélation avec cela, les résultats de spectroscopie de masse de FAP divulguent que l’en-zyme contient un cofacteur FAD dans sa composition qui utilise la lumière bleue afin d’activer la protéine et aider la décarboxylation d’acides gras via un mécanisme de réaction chimique qui possède une haute efficacité pour for-mer des chaînes de C16-C17, théorisé par les chercheurs. (Sorigué et al., 2017), voir Figure 1.

GRIPPE

OU

Nah?Manuela Fonesca,

3e année BIM

Le temps de l’année est arrivé, pen-dant lequel les étudiants de l’Université d’Ottawa souffrent à travers les rapports de laboratoires et les examens de mi-session. En même temps, il existe des créa-tures microscopiques dans notre corps qui luttent pour nous maintenir en bonne santé. Edward Jenner, un grand scientifique qui a découvert le premier vaccin contre la va-riole, a eu un énorme impact dans le do-maine médical, et c’est la raison pour laquelle nous sommes si avancés aujourd’hui. Les vaccins sont utiles pour les vitamines et les suppléments de fer, la contraception et même pour nous aider à éviter la grippe. La question qui se pose est donc: Est-ce que le vaccin nous empêche d’attraper la grippe?. Avant de décider de se faire vacciner, nous devrions être informés de l’efficacité, de la façon dont le vaccin fonctionne et des avan-tages liés à la vaccination contre la grippe. Tout d’abord, les vaccins contre la grippe sont administrés selon deux méthodes. La première méthode s’agit d’un vaccin fabri-qué avec la version inactive et non-infectieuse du virus. La deuxième méthode utilise le vac-cin recombinant. Les vaccins causent notre corps de développer des anticorps, qui s’agis-sent de petites protéines sous la forme d’un «Y». Ces anticorps se développeront environ deux semaines après une vaccination. Des antigènes fragilisés, des antigènes morts , ou segments d’une protéine après sa destruction sont injectés dans notre organisme. Lorsque le corps est exposé à cela, il déclenche une réponse pour se défendre. Le risque que la

Figure 1

grippe devienne nuisible ou même fatale est aussi petite que le virus lui-même. Cependant, il existe une possibilité d’être allergique, mais cela est également très rare. Certains effets secondaires qui peuvent se produire sont la douleur, la rougeur, l’enflure à l’endroit de l’in-jection, ainsi que des douleurs et dans des cas peu fréquents, le développement d’une fièvre. En outre, il est important de savoir que la vaccination est comme soudoyer votre petit frère avec des bonbons pour compléter tes corvées. Il y a une chance qu’il accepte de faire la faveur, mais il y a aussi une chance qu’il ne la fasse pas. En d’autres termes, l’im-munisation ne réduira que les chances de maladie dans une certaine mesure. Des études récentes menées par les Centres de contrôle et de prévention des maladies ont démontré que la vaccination peut réduire la maladie de 40% à 60% pendant les saisons lorsque le vi-rus est le plus actif. Même si la vaccination ne fait que freiner la maladie et ne pas l’arrêter complètement, cela peut être plus avantageux que prévu. Réduire les chances de contracter la grippe devient considérable lorsqu’on se rend compte du potentiel du virus à s’empirer menant possiblement à une visite à l’hôpital. Mais certainement, les opinions sur les vaccins pourraient également varier en raison de ses effets variés sur les différents groupes d’âge. Une étude menée en 2014 a montré une diminution du risque d’unité de soins intensifs pédiatriques liés à la grippe (PICU) qui démontre que ce vaccin peut fin-alement réduire les chances de subir un trait-ement grave dans le cas où le virus excelle.

L’idée de pouvoir fournir un biocatalyseur «vert» pour la produc-tion d’hydrate de carbone est très attrayante puisque le dernier bioca-talyseur constitue la base de notre ci-vilisation moderne en ce qui concerne l’industrie d’énergie, les produits de

consommation, les matériaux industri-els et beaucoup d’autres (Hall, Thara-kan, Hallock, Cleveland, & Jefferson, 2003). Cette découverte est la preuve que la catalysation photo-dépendante n’est pas aussi limitée qu’on pensait et que la recherche sur des voies moléculaires, engageant l’utilisation de photon, devrait être intensifiée de plus. Pour l’instant, les enzymes dépendant de cofacteur (probablement des flavines) et leur utilité pour une photochimie plus verte semblent être une voie promettante pour le dévelop-pement de nouvelle biotechnologie.

13

Source: Sorigué, D. et. al

Source: Clipart Library

Source: Clker

Page 14: Le Catalyst Novembre Edition

L’omniprésence d’aliments transformés et modifiés est aujourd’hui un sujet de conversation chez les consommateurs nord-américains. Les ad-ditifs qui sont souvent indétectables rendent très mince la frontière entre le naturel et l’artificiel. Une technique artificielle souvent utilisé par l’industrie alimentaire est la transglutaminase. Il s’agit d’une enzyme que les chefs d’avant-garde et les produc-teurs de masse utilisent dans la préparation de pro-duits de viande, de produits laitiers et de boulangerie (Kieliszek & Misiewicz, 2014). Cependant, à me-sure que l’utilisation de la transglutaminase devient plus populaire, de nombreux consommateurs ont commencé à redouter son effet sur la santé. L’enzyme transglutaminase se trouve na-turellement dans de nombreux organismes eu-caryotes et procaryotes (Mahmood & Sebo, 2009). Présente à la fois à l’extérieur et à l’intérieur des cellules, sa fonction est très diversifiée et elle par-ticipe à divers processus physiologiques tels que la spermatogenèse, la coagulation sanguine chez les animaux et les processus de croissance et de développement chez les plantes (Kieliszek & Mis-iewicz, 2014). L’industrie alimentaire s’est penché sur une caractéristique spécifique de l’enzyme, il s’agit de sa capacité à favoriser la construction de liaisons croisées entre deux molécules protéiques différentes (Mahmood et Sebo, 2009). Comme l’enzyme est capable de modifier à la fois les pro-priétés chimiques et physiques des protéines (Kieliszek et Misiewicz, 2014), elle a le pouvoir d’améliorer des caractéristiques telle que la tex-ture et la viscosité (Mahmood et Sebo, 2009). La transglutaminase microbienne est la forme de l’enzyme qu’utilise l’industrie alimentaire. La bactérie Streptoverticillium mobaraensis est la

principale source de biosynthèse de la transgluta-minase (Kieliszek & Misiewicz, 2014). Ces produits enzymatiques microbiologiquement dérivés ont été utilisés pour améliorer la texture du pain et des pâtes alimentaires, favoriser la consistance crémeuse des yaourts, ils ont aussi été utilisés comme base dans les desserts et vinaigrettes glacés et enfin ils ont permis de développer des films protéiques destinés à enrober les fruits et légumes pour allonger leur durée de consommation (Kieliszek et Misiewicz, 2014). En outre, l’utilisation de l’enzyme dans l’in-dustrie de la viande permet d’obtenir une texture plus durable et d’intégrer en toute transparence des additifs de moindre qualité tels que le lait écrémé en poudre et la farine à la viande transformée. Ce qui lui a valu comme nom ‘’colle à viande’’. (Kieliszek & Misiewicz, 2014). Avec l’utilisation plus fréquente de la transglutaminase dans l’industrie alimentaire, certains consommateurs craignent que leur état de santé se dégrade. Bien qu’elle figure elle-même dans la liste des enzymes alimentaires permises par le gouvernement canadien (Santé Canada, 2017) et qu’elle soit considérée comme un liant alimen-taire sécuritaire par l’USDA (ministère de l’Agricul-ture des États-Unis, 2017), son utilisation pourrait avoir des effets secondaires. On a constaté que E. coli 0157: H7 peut être introduit le long des lignes de colle lorsque l’enzyme est utilisée pour fusion-ner plusieurs morceaux de viande, ce qui indique une contamination directe de matières fécales dans la viande (Greger, 2015). De plus, la capacité de la transglutaminase à agir comme un auto-an-tigène capable d’induire une réaction auto-im-mune pourrait constituer un danger pour ceux qui souffrent d’intolérance au gluten (Greger, 2015).

Hailey McTaggart, 2e année BPS Catalyse DELicieuse`

Non seulement ce vaccin protège les enfants, mais il peut également protéger les personnes de tous âges, y compris les personnes âgées. Malgré des télomères plus courts que les jeunes, et des répons-es immunitaires plus faibles au vaccin contre la grippe, il existe plusieurs raisons pour lesquelles les personnes âgées devraient être vaccinées. Pour commencer, ils sont exposés à un risque beaucoup plus élevé de maladie grave, d’hospitalisation et

même de mort du virus. Cela constitue une preuve qu’une certaine protection, bien que petite soit meilleure qu’aucune protection du tout, d’autant plus qu’elles présentent un risque plus dangereux. Pour conclure, bien que l’évitement contre le monstre de la grippe ne soit pas à 100% garanti, la prévention de cette maladie est plus avantageuse que les inconvénients. À l’avenir, nous espérons tous avoir une résolution moins discutable et plus fiable.

14

Page 15: Le Catalyst Novembre Edition

Guerrières vikings : Mythe ou réalité ?Sandrine Pageau,

3e année BIM Dans le monde du cinéma moderne, des personnages féminins jouant des rôles de féroces guerrières combattant aux côtés de leurs compag-nons masculins, sont mis en évidence. Comme il en est le cas dans la série télévisée Vikings, ces démon-strations féministes séduisent les cœurs de nom-breux de téléspectateurs, qui ont tendance à accla-mer ce genre de performances. Inopportunément, les études archéologiques nous ramènent sur terre: Bien que certaines tombes de femmes vikings en-terrées avec des armes aient été découvertes, aucune ne prouvera l’existence des guerrières de haut statut au sein de ce peuple scandinave. Ainsi, ces histoires, aussi intrigantes soient-elles, furent longtemps re-jetées, considérées comme récits mythologiques. Cependant, plus récemment, vers la fin du 19e siècle, fut déterrée la tombe d’un viking baptisé Bj 518 (puisque découvert en 581 av. J-C) parmi plusieurs milliers de tombes vikings retrou-vées près de la ville suédoise de Birka. Ce qu’il y a de particulier avec la tombe de Bj 581, ce sont les objets sépulcraux qu’on y retrouve. D’abord, le corps était enterré avec de nombreuses armes: une épée, une hache, une lance, des flèches, un cou-teau de combat et deux boucliers. En plus, deux chevaux, un ensemble complet de pièces de jeux et un plateau de plan de guerre y étaient aussi, ce qui attire encore plus l’attention. Plus particu-lière, cette découverte suggère la connaissance des tactiques de guerres et des stratégies, ainsi que le statut élevé de Bj 581 au sein de cette armée viking.

Alors que les scientifiques continuent à chercher de nouvelles utilités pour la transglutaminase, les Nord-Amér-icains sont de plus en plus conscients de leur utilisation dans la nourriture qu’ils consomment. Certains la considèrent comme un ruban adhésif biologique qui pourrait nuire

à leur bien-être, tandis que d’autres pourraient être tentés de le percevoir comme un simple outil dans l’arsenal d’un chef créatif. Quoi qu’il en soit, il est évident que la trans-glutaminase est un élément novateur de notre siècle qui relie l’innovation scientifique et l’évolution gastronomique.

Compte tenu de ces trouvailles, combinées aux archives historiques, le sexe de Bj 581 a pen-dant longtemps été identifié comme masculin. Toutefois, une analyse plus poussée du squelette contredit cette hypothèse. En effet, la largeur de la grande encoche sciatique et du sillon pré-auric-ulaire, la minceur des os, ainsi qu’une éminence mentale de la mandibule moins protubérante permettent d’identifier le sexe de Bj 581 comme féminin. Notons que cette analyse ostéologique a aussi permis d’estimer l’âge de la guerrière à plus de 30 ans, ce qui s’avère assez âgé pour l’époque. Néanmoins, puisque cette découverte n’aurait pas respectée le contexte historique et archéologique et était controversée, elle ne fut pas déclarée légitime. Fort heureusement, grâce à l’avancement récent des techniques de séquençage d’ADN, il fut possible de confirmer le sexe véritable de Bj 581. Des échantillons d’ADN pris de la canine et de l’humérus gauches de la guerrière furent analysés. En résumé, le processus impliqua l’ex-traction d’ADN, plusieurs cycles d’amplification par PCR et pour terminer, le séquençage complet du génome de Bj 581. D’abord, une analyse de l’ADN mitochondrial confirma que l’échantillon provient d’un seul individu, rejetant la possibilité de contamination par l’ADN d’un autre individu que Bj 581. Puis, en calculant le ratio de séquenc-es alignées aux deux chromosomes sexuels, l’ab-sence du chromosome Y chez Bj 581 servit à sup-porter les découvertes ostéologiques antérieures et à trancher: Bj 518 était bien une femme. Reste à savoir si le sexe de cette guerrière était connu de ses subordonnés. S’agirait-il simple-ment d’une situation à la Mulan de Disney ? D’une exception à cette époque de dominance masculine ? Ou avons-nous finalement trouvé la preuve qu’il existait un équilibre des genres au sein de l’ordre so-cial des Vikings ? Chose certaine, plus de recherches seront nécessaires pour confirmer ces hypothèses.

15Source: SPISSIA

Page 16: Le Catalyst Novembre Edition

Diagnostic preimplantatoire : La decision prenatale dans l’ethique parentale

En tant qu’êtres humains et organismes vivants, no-tre but rudimentaire d’un point de vue biologique est de sur-vivre et de se reproduire. Cependant, dans cette optique, nous élevons des enfants avec qui nous développons des relations profondes. Avec tous les efforts entrepris pour concevoir un enfant, on espère qu’il ou elle aura une vie joyeuse et saine. Cependant, plusieurs parents doivent au préalable faire face à un certain défi : la possibilité d’hérédité d’une maladie. Tout au long de notre scolarité aujourd’hui, le terme « test » n’a pas une association plaisante, mais le test connu sous le nom de diagnostic préimplantatoire ou DPI, semble avoir beaucoup de potentiel pour aider les parents et les futurs parents qui sont porteurs de maladies génétiques transmissibles. Afin de comprendre le DPI, il faut tout d’abord comprendre la fécondation in vitro (FIV), cette dernière permettant ledit diagnostic (Lu et al., 2016). Pour certaines raisons telles qu’un manque de succès de grossesse répété, des trompes de Fallope bloquées ou endommagées, ou une production d’ovules en déclin à cause de l’âge avancé de la femme, la fécondation in vitro, devient indispensable : elle est une technique qui offre la possibilité d’obtenir des embry-ons issus de combinaisons manuelles d’ovules et des sperma-tozoïdes dans un laboratoire.

D’abord, l’ovulation chez la femme est augmentée grâce à la médecine. Puis les ovules sont récupérés en vue de la création d’embryons. Ces œufs ont besoin de trois à six jours pour se développer, période pendant laquelle une biop-sie est effectuée sur chacun d’eux. Ensuite une cellule ou deux sont enlevées des embryons pour que les chromosomes et les séquences des gènes soient testés. Seuls les embryons sains sont implantés à nouveau dans l’utérus, tandis que ceux qui ne réussissent pas au test sont éliminés (Lu et al., 2016). Étant une technologie de diagnostic génétique dével-oppé au Royaume-Uni il y a de cela 30 ans, le DPI a aidé plu-sieurs couples à éviter une multitude de maladies génétiques dont la maladie de Huntington, la maladie des os de verre, et la polydactylie (Cyranoski, 2017). En même temps, une autre technologie génétique qui a été en hausse récemment, soit la CRISPR-Cas9, fait

Kenny Huynh, 1e année BIM

` `` `

16

aussi parler d’elle. Elle a pour but de modifier les gènes des maladies dans les embryons humains. Toutefois, tout comme CRISPR-Cas9 et plusieurs autres technologies modifiant les gènes, le DPI suscitent tout un débat avant son approbation effective. L’un des problèmes est certainement la bioéthique. L’utilisation du DPI peut être un dilemme éthique pour des parents partout dans le monde. Ceci étant dit, le niveau des préoccupations éthiques concernant le DPI peut varier, avec certaines similarités, entre l’Est et l’Ouest. À l’Ouest, les préoccupations concernent première-ment le concept du DPI lui-même dans la mesure où les embryons qui auront leurs cellules enlevées sont considérés comme des porteurs de vie jetés, et deuxièmement, les préoc-cupations concernent les développements possibles du DPI; D’une part, puisque choix et pouvoir sont donnés à l’homme, il pourrait choisir de modifier des traits non-reliés aux mal-adies. Et puisqu’il s’agit de modification de gènes humains, immédiatement la peur de l’eugénique s’installe. D’autre part, pour d’autres, essayer de se débarrasser de certaines maladies génétiques est une dévaluation des individus qui les ont déjà. Avec le soutien public du gouvernement pour prévenir les futures générations de ces maladies, on crée ainsi des mar-ginaux et une fracture sociale. En plus, cette division pour-rait s’accroître si l’accès au DPI n’est pas universel. Ceux qui restent atteints pourraient recevoir des fonds réduits pour leurs traitements, puisqu’ils formeront une minorité dès lors. (Cyranoski, 2017). Si le DPI continuait à progresser dans l’Ouest, il pourrait tout de même avoir une partie constante de la pop-ulation porteuse de maladies. Grâce au respect du droit à l’autonomie, certains pourraient choisir de refuser le DPI et d’éviter l’anxiété d’examiner chaque enfant potentiellement malade (Cyranoski, 2017). Même si on nous donne le moyen de savoir comment une vie prend fin, l’ignorance peut de-meurer la meilleure une option. Du coté de la Chine de l’Est, l’ennui avec le DPI ne semble pas être un problème éthique, mais plutôt un prob-lème de santé (Cock, 2017). La majorité se soucie moins de l’abus du DPI mais plutôt de son usage minime. Compte tenu de la technologie, le principe est qu’il serait mieux de l’utilis-er à son plein potentiel le plus tôt possible afin protéger les générations futures. Avec moins de considérations éthiques, l’essentiel ici est de trouver un équilibre entre la progression rapide et les risques inconnus. Le changement de la politique de l’enfant unique à celle de deux enfants en Chine a permis à plusieurs couples plus vieux et infertiles d’avoir le deuxième enfant qu’ils ont toujours voulus (Cook, 2017). Les maladies génétiques en

Figure 1 - Les étapes d’un DPISource: F, S

Source de photo: Arizona Reproductive Institute

Page 17: Le Catalyst Novembre Edition

An Duong, 3e année BIO

Au Canada, la phase terminale des maladies pul-monaires représente la troisième cause la plus commune de transplantations d’organes, avec 219 patients nécessitant une transplantation de poumons. Parmi ces patients, 59 sont décédés en attendant leurs tours. Pour diminuer ce taux, la recherche s’est concentrée sur l’augmentation du nombre de poumons viables pour la transplantation. Des tentatives précédentes pour la décellularisation de la matrice pulmo-naire ou pour la fabrication d’échafaudages synthétiques ont été entravées par un manque de vascularisation nécessaire pour le support des cellules régénératives et pour le maintien de la barrière sang-air qui est essentiel pour le fonctionne-ment des poumons. Une nouvelle recherche provenant de l’Université de Columbia mets en place une nouvelle technique qui per-met de rétirer l’épithélium pulmonaire, tout en préservant la structure et la fonction du réseau vasculaire. Plusieurs groupes de chercheurs dans le passé ont pu décellulariser l’épithélium pulmonaire en administrant dans les poumons, à travers son système vasculaire, une solution de détergent de faible concentration. Cette méthode permet de s’étendre de la courte distance de diffusion entre les capillaires et l’alvéole, au réseau vasculaire extensif qui atteint toutes les cellules épithéliales. Malgré l’efficacité de cette méthode, plusieurs études démontrent que le réseau vasculaire ne reste pas in-tact après la perfusion. L’équipe à l’Université de Columbia a pu surmonter ce problème en transportant la solution de détergent à travers la trachée. Une solution contenant une variété d’électrolytes, un substrat d’énergie, et un régulateur de pression oncotique est perfusée à travers le réseau vascu-laire pour s’assurer de sa stabilité durant la procédure. Les résultats issus de l’ablation d’épithélium pulmonaire d’un rat ont démontré une diminution de seulement 24% du contenu d’ADN des poumons, comparé aux 75-98% du contenu ADN qui peuvent être éliminés lors d’une décellularisation typ-ique. Il a aussi été démontré que le réseau vasculaire reste intact et fonctionnel, en administrant des vaso-constricteurs et des vaso-dilatateurs, pour ensuite mesurer la réponse ap-propriée de changement de pression sanguine.

Cette nouvelle méthode permet non seulement aux scientifiques de fabriquer des échafaudages pulmonaires vi-ables, mais aussi, constitue un outil pour cibler l’épithélium pulmonaire infecté. « We developed a radically new approach to bioengineering of the lung » dit Gordana Vunjak-Nova-kovic, scientifique en chef de l’équipe à Columbia, qui ex-plique que la nouvelle approche est plus radicale envers la bio-ingénierie des poumons. « We reasoned that an ideal lung scafold would need to have perfusable and healthy vas-culature, and so we developed a method that maintains fully functional lung vasculature while we remove defective epi-thelial lining of the airways and replace it with healthy ther-apeutic cells. This ability to selectively treat the pulmonary epithelium is important, as most lung conditions are diseases of the epithelium. »: Il stipule que l’échafaudage pulmonaire idéal nécessite un réseau vasculaire en santé et ayant la ca-pacité de perfusion, d’où le développement d’une méthode qui maintient ce réseau complètement fonctionnel, même après l’ablation et le remplacement des cellules épithéliales défectives des voies respiratoires. La majorité des maladies pulmonaires étant le résultat des maladies de l’épithélium, cette capacité de traiter de manière sélective l’épithélium pul-monaire s’avère importante. Il est à noter que, tandis que les essais ont été effec-tués sur des poumons en santé, les résultats dans les poumons malades peuvent varier si ces derniers sont plus sensibles au détergent de décellularisation. En raison de cela, la recherche veut se concentrer sur la fixation d’une dose universelle et l’étude de la réponse immunitaire potentielle d’élimination de l’épithélium. Néanmoins, les résultats de cette étude promet-tent beaucoup de nouvelles possibilités dans le domaine de la transplantation d’organes.

L’Universite de Colombie synthetise

une matrice pulmonaire

``

Chine, cependant, ont des conséquences qui ne se limitent pas seulement aux effets physiologiques causés par ces mal-adies. Les contraintes sociales de la stigmatisation, les réper-cussions et le manque de soutien pour ces malades y susci-tent un désir d’utiliser le DPI. En 2004, on comptait quatre cliniques agréées. Ce nombre est passé à 40. Les procédures de DPI ont presque triplé, passant de 876 à 2429 sur deux ans entre 2014 et 2016. Toutefois, en dépit de la promotion du DPI en Chine, quelques inquiétudes par rapport à son abus perdurent. Alors, les cliniques agréées ne sont autorisées à traiter que des maladies sévères et à aider les cas d’infertil-ité. De surcroît, la sélection du sexe est illégale (Cyranoski, 2017).

Malgré ces différences culturelles, le DPI peut être très bénéfique sur le plan économique. Aux États-Unis par exemple, le coût de prévention de la fibrose cystique par le DPI est de 57 500 $ alors que les coûts médicaux tout au long de la vie d’un patient atteint de la maladie seraient de 2.3 millions de dollars. En considérant les autres patients et les autres maladies évitables avec le DPI, des milliards de dollars sont économisés. Le DPI est donc dans l’ensemble, un diagnostic génétique novateur dont l’adoption dans la société dépend de différentes approches selon les cultures. Seul le temps révèlera les résultats de ces différentes approches.

17Source de photo: BioPharmaReporter

Page 18: Le Catalyst Novembre Edition

Parce que le cancer de

l’ovaire ne devrait pas

être une condamnation à mort Les boules de dames est le terme provocateur util-isée par Ovarian Cancer Canada pour décrire les ovaires afin d’attirer l’attention envers le cancer des ovaires. Les ovaires, qui constituent la partie centrale du système repro-ducteur de la femme, possède la fonction de produire les ovocytes et les hormones supporteurs, estrogène et proges-térone. Les ovocytes sont les cellules germinales qui, suite la fertilization par le sperm, donne naissance à l’embryon. L’es-trogène possède des fonctions majeurs dans la physiologie et l’apparence des caractéristique secondaires d’une femme alors que la progestérone est cruciale pour le maintien de grossesse. Les ovaires sont essentiels pour la reproduction et pour la santé des femmes mais elles sont également victimes de maladie. Le cancer épithélial de l’ovaire constitue 90% de tous les types de cancer des ovaires. Il s’agit de la malignité gynécologique la plus mortelle dans l’occident en raison du fait que la maladie est souvent détecté à une étape tardive, lorsque la maladie devient très dure à traiter. L’apparition du cancer épithélial de l’ovaire est très mal comprise et son origine est souvent débattue entre les experts. On pense que les origines de cette maladie provient sinon de l’épithéli-um des trompes de Fallope (ETP), de l’épithélium ovarien de surface (EOV) ou du tissue endométrial. On pense que les cellules sécrétrices du ETP donnent naissance à des lé-sions malignes précurseur qui offrent les premiers signes du cancer de l’ovaire. L’EOV est une couche simple de cellule épithéliale qui couvre les ovaires. Pendant l’ovulation, l’EOV se rompt pour libérer les ovocytes et endurer une répara-tion de la plaie. On pense que plusieurs tours de ruptures et de réparation de plaie, causée par l’ovulation mène à une accumulation de cellules endommagée dans le EOV qui en conséquence rend plus susceptible à une transformation en cancer. L’explant de l’endomètre résultant de l’endométriose, une croissance cellulaire anormale des cellules endométri-al en dehors de l’utérus, sont dites de transformer dans la cavité pelvienne. Indépendamment de l’origine du cancer, que ca soit dans le ETP, EOV ou dans le tissue endométri-al, l’ovaire devient fréquemment un lieu de profonde crois-sance tumorale. Le cancer épithélial des ovaires est la source primaire des décès de malignité gynécologique et possède de multiples sites d’origines. Le cancer des ovaires possède des symptômes qui sont vagues et souvent rejetés. Les symptômes les plus communs sont des gonflements de ventre, des difficultés à manger, une urgence à uriner, des douleurs abdominales et

Omar Salah, 4e année BPS

des plénitudes anormales après avoir manger. Alors que ces symptômes ne sont pas rare, il s’agit de la persistance des ceci à travers le temps qui peut alerter les femmes de cette maladie sous-jacente mais sérieuse. Malheureusement, les étapes préliminaires du cancer des ovaires sont des fois sans symptômes et les signes commencent à apparaître lorsque la taille de la tumeur est grande et que la maladie ait suffisam-ment progressé. Il n’existe pas de méthode de dépistage fiables pour détecter le cancer des ovaires a une étape préliminaire. Le di-agnostic du cancer des ovaires est basée sur des symptômes, une examination complète pelvienne, une échographie transvaginale et des tests de sang. Malheureusement, les tests invasifs ne sont pas concluants et la biopsie tissulaire est la seule façon de confirmer le diagnostic. Le traitement principal du cancer des ovaires est une chirurgie de réduction, dans laquelle les chirurgiens retirent le plus possible de tissue cancéreux. La plupart du temps, la chirurgie est précédée (neoadjuvant) ou suivie (adjuvant) de chimiothérapie. L’objectif d’une thérapie néoadjuvante est de réduire la tumeur avant la chirurgie, alors que le but de la thérapie adjuvant est d’éliminer toutes les cellules can-céreuses qui n’ont pas pu être retiré durant la chirurgie afin d’éviter la récurrence du cancer. La plupart du temps, la chi-miothérapie utilise une combinaison de drogues à base de platine et taxane. Bien que 60-80% des patients montre une réponse complète à la chimiothérapie, éventuellement ils re-chutent à cause de la chimiorésistance et les chances de sur-vie sont pauvres. Le mécanisme par lequel la tumeur ovari-enne devient résistante à la chimiothérapie est mal compris mais peut impliquer une altération dans la transportation de drogues, une activation des protéines de détoxication cellulaire et une augmentation de la tolérance aux lésions induites par l’ADN. Les cancers avec des haut taux de mortalité sont dis-proportionnés en comparaison aux cancers avec des hautes chances de survie. Les cancers avec des hautes chances de survie telle que le cancer du sein et de la prostate, laisse de nombreux survivants d’avoir la chance plaider pour leur maladie. Le grand nombre de survivants est plus effi-cace pour sensibiliser, collecter des fonds et faire du lob-bying pour investir d’avantage dans la recherche sur leur néoplasme spécifique. Le pronostic du cancer des ovaires ne s’est pas amélioré en cinquante ans, en raison du faible in-vestissement de recherche. Approximativement 75% des pa-tients du cancer des ovaires sont diagnostiqués à une étape tardive et sont trop malades pour plaider pour leur maladie, cela en conséquence détruit les efforts de sensibiliser et in-18

Source de photo: Clearity Foundation

Page 19: Le Catalyst Novembre Edition

Trump: bâtir un mur devant la réalité et la science Depuis son élection le 8 novembre 2016, le di-rigeant du parti républicain Donald Trump a été vivement critiqué pour ses propos qui lui ont distingué du parti ad-versaire démocrate qui menait les États-Unis ces dernières années. La communauté scientifique n’a pas été épargnée par la réforme Trump qui a ébranlé non seulement les activistes et les scientifiques, mais également la ma-jorité des citoyens qui ont vécu son ascension au pouvoir grâce aux médias. Voici différents évènements boulever-sants qui ont capté notre attention l’année précédente: Exclusion de l’accord de Paris : La capitale de France accueillait la conférence internationale de re-cherche qui a permis à 147 pays de se rallier sur un plan de gestion efficace concernant la hausse de température moyenne mondiale . La participation des États-Unis n’a pas fait long feu ramenant l’argument de la perte d’em-ploi et différentes pertes économiques : « J’ai été élu pour représenter les habitants de Pittsburgh, pas de Par-is» . Rappelons-nous que les États-Unis sont le deux-ième plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre. Coupure sur la recherche du VIH : Le 46e président des États-Unis a également apporté des réductions massives de 17% du financement américain envers la lutte contre le sida qui se chiffre en milliards. Plus de ⅔ des finance-ments gouvernementaux internationaux proviennent des États-Unis, ce qui en faisait le plus grand contributeur. La réduction privera environ 830 000 patients et entraînera po-tentiellement 200 000 nouvelles infections de sida, de tuber-culose et du paludisme d’après la fondation Kaiser Family . Nomination de républicains comme chefs de la NASA et du EPA : Scott Pruitt et Jim Bridenstine dirigent l’agence de protection de l’environnement (EPA) et l’Admin-istration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA), re-spectivement. Les deux dirigeants ont en commun d’être des

hommes politiques américains du parti républicain qui n’ont été sélectionnés par nulle autre que Donald Trump. Pruitt a d’ailleurs déjà mentionné que l’activité humaine n’était pas la cause principale du changement climatique en plus d’avoir déjà poursuivi en justice l’EPA, ce qui fait en sorte que sa présente position est mitigée par les environnementalistes. Tentative d’abolition d’un système de santé : Les États-Unis est le seul pays développé à ne pas posséder de système d’assurance maladie universelle tel que le Cana-da. L’Obamacare (nom commun de Affordable Care Act) est un projet ambitieux des démocrates de Barack Obama afin de mettre en place un système de santé pour tous les citoyens américains. Trump entend abroger complètement cette assurance aux Américains en voulant la remplacer par un plan moins coûteux, mais la critique le laisse entendre qu’il n’y a pas encore de plan de remplacement concret. Le délai de remplacement ferait en sorte qu’environ 20 millions de personnes pourraient se retrouver sans assur-ance selon le bureau du Directeur du budget du Congrès . Dissolution du NCADAC: Récemment, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique sous la gouvernance du président républicain a mis un terme aux financements du Comité consultatif national d’évaluation et de développement climatique. Sans subvention fédérale de la maison blanche, l’association qui concrétise les recherch-es scientifiques en environnement afin d’orienter le secteur public et privé sur les démarches à prendre peine à join-dre les deux bouts et perd également son impact au pays. Finalement, la communauté internationale espère pouvoir tourner la page sur ce mauvais chapitre d’ici qua-tre ans. Les dirigeants doivent savoir gérer l’économie de manière efficace en prévoyant l’impact qu’auront les cou-pures dans le domaine des sciences dans les prochaines années plutôt que de penser seulement aux gains immédi-ats qu’ils pourront enregistrer au courant de leur mandat. Le saviez-vous: Medicare et Medicaid sont deux systèmes d’assurance maladie distincts aux États-Unis. Medicaid est offert aux individus et aux familles à faible revenu et ressources alors que Medicare vise les per-sonnes de 65 ans ou plus qui répondent à certains critères.

Simon Reilley, 2e année BMI

vestir dans la recherche pour le cancer des ovaires. Le cancer du sein a un taux de survie de 87% comparée à 44% pour le cancer des ovaires. Au Canada, en 2013, 74 millions de dollars a été investie pour les travaux de recherche du cancer du sein alors que seulement 1/5 de ce montant, 13,8 million, a été investie pour les travaux de recherche du cancer des ovaires. Pour conclure, l’ovaire est un organ important pour la reproduction des femmes et leur santé. Même si le cancer des ovaires a été découvert il y’a un siècle, son étiologie est faiblement compris et il reste la tumeur gynécologique la plus mortelle dans les pays développés. L’ ETP, EOV et le tissue endométrial sont des sites communs de la naissance

du cancer des ovaires. Les symptômes associés au cancer des ovaires sont très subtiles, communs mais se distinguent par leur persistance à travers le temps. A ce jour, il n’existe pas de test de dépistage fiables pour le cancer des ovaires. La chirurgie reste le meilleur traitement du cancer des ovaires. La chimiorésistance est un grand obstacle face au traitement des patients. Le sous-financement du cancer des ovaires entrave la recherche qui pourrait potentiellement faire avancer les options de dépistage et traitement. A la fin, toutes les femmes devraient avoir une connaissance du cancer des ovaires et aider à sensibiliser les gens parce que le diagnostic du cancer des ovaires ne devrait pas être une peine de mort. #Boulesdedame

19Source de photo: Open Clipart

Page 20: Le Catalyst Novembre Edition

Les héros

ne portent

pas tous des

capes

Nous vivons dans un monde rem-pli d’incertitudes et de controverses. Il y a très peu de motifs qui sont biologique-ment, économiquement et politiquement confiants pour un changement positif. Cependant, malgré les efforts anti-change-ment climatique et répressifs scientifiques de Trump, il semble qu’il y a d’immense progrès pour le blanchissement corallien. Cet avancement partage le potentiel de restaurer et de reconstituer les récifs cor-alliens des océans contre les effets néfastes du changement climatique.

Quand vous entendez à propos du blanchissement corallien, ça ne vous frappe pas comme un problème majeur, mais il existe un incroyable système de soutien pour la durabilité des récifs cor-alliens. Par exemple, environ 500 millions de personnes dans le monde dépendent sur la productivité de cet écosystème ainsi que de l’économie mondiale qui évalue la croissance annuelle de 30 millions USD. Sans oubliant la beauté naturelle du récif corallien, qui seul est raison suffisante pour sauver.

Ça commence avec des relations symbiotiques microscopiques complexes entre le corail et un genre d’espèce protiste eucaryote appelée Symbiodinium spp. Évoluant des dinoflagellés il y a environ 50 millions d’années, ce genre de micro-al-gues produit des métabolites pour nourrir le corail et favoriser la calcification pour la croissance du récif. Il existe de nom-breuses espèces de Symbiodinium avec un étalage de variations génétiques et de tolérances thermiques. Ceci crée la pos-sibilité d’augmenter les chances de succès de la mise en œuvre grâce à la capacité de modifier une espèce spécifique à une niche corallienne particulière. Cependant, ces producteurs primaires photosymbiotiques critiques sont menacés par les tempéra-tures océaniques croissantes, surtout celles accompagnant l’effet El Niño.

Avec les progrès dans le domaine de la bio-ingénierie environnementale et génétique, les chercheurs sont capables d’explorer la possibilité d’accroître l’activité antioxydante et les tolérances thermiques de ces espèces. Ce cadre génétique est maintenant possible grâce au séquençage de nouvelle génération qui avait servi à cartographier les premiers génomes de Symbiodinium il y a quelques années. De nouveaux gènes, virus et éléments génétiques liés au stress thermique et à la capacité de transformation sont mainte-nant accessibles et cartographiés, ouvrant la porte aux nouvelles opportunités pour maintenir l’homéostasie récifale. C’est ex-actement ce que de nombreuses universi-tés et établissements commencent à faire en Australie, dans l’espoir que cette recher-che mènera à une réforme aquatique mon-diale.

Néanmoins, même avec tous ces progrès, il reste encore beaucoup d’obsta-cles à surmonter avant la propre mise en œuvre. Le besoin de politiques, d’études de contrôle et de terrain ainsi que de sensibil-isation générale du public est lié aux taux de température océanique actuels. Il doit y avoir une approche « tous en mains ». Les chercheurs devront collaborer intensive-ment pour épuiser tous les impacts négat-ifs potentiels sur l’écosystème. Les citoyens devront surmonter la stigmatisation néga-tive derrière la mise en œuvre d’organis-mes génétiquement modifiés (OGM) dans un environnement naturel et, finalement, observer les avantages que ça propose pour l’atténuation des récifs coralliens.

Avec la promesse montrée à tra-vers la biotechnologie dans la sécurité al-imentaire et santé humaine et environne-mentale, il est logique d’étendre ces progrès à la gestion des récifs. En tout, avec ces efforts collaboratifs en mouvement, il y a de l’espoir énorme pour l’avenir des récifs coralliens.

Michael Kalyn, 4e an-née BIO

20Source de photo: AQWwiki

Page 21: Le Catalyst Novembre Edition

Télécharger nos mémoires

...et nos pensées

Mohamed Bachrouch, 3e année BIM Bien que très vaguement comprise, l’évolution du cerveau est expliquée par les évolutionnistes comme une série de structures qui tendent vers une complexité croissante. La première structure à émerger est la tige du cerveau, le système le plus primitif. Sa fonction est de maintenir les fonctions homéostatiques de base. Le thal-amus, la formation réticulaire et le cervelet ont suivi, et leur objectif principal comprenait le contrôle instinctif de combat ou de vol. Puis, le système limbique a émergé et a permis à nos ancêtres de développer des fonctions plus complexes, y compris les comportements émotion-nels, sexuels et de combat. Enfin, la structure la moins comprise et la plus récente à se développer est le néo-cortex, qui joue un rôle dans chaque processus neuro-nal, du langage à la conscience. Ces structures ont égale-ment évolué de l’intérieur vers l’extérieur relativement au crâne, chacun plus complexe que le précédent. Bien que très anciens et primitifs, nous gardons toujours chacun de ces structures ainsi que leurs fonctions importantes. Elon Musk, entrepreneur et fondateur de Payp-al, la compagnie révolutionnaire de véhicules électriques Tesla Motors et l’entreprise d’exploration spatiale SpaceX, pose la question suivante : pouvons-nous améliorer nos fonctions avec une couche supplémentaire et quelles fonctions exactes cette couche pourra-t-elle servir ? En 2016, Musk a fondé Neuralink, une entreprise de neu-rotechnique spécialisée dans les interfaces implantable cerveau-ordinateur. L’objectif de l’entreprise est d’ajouter à la structure du cerveau déjà complexe une couche externe : le neural lace, un maillage ultra-mince qui peut être implanté dans le crâne par une mince aiguille, se démêler puis englober le cerveau et former une collection d’électrodes capable de surveiller la fonction du cerveau. Celle-ci semble être une interface entre machine et circuits biologiques. Com-me dans un film de science-fiction, le but ultime de cette entreprise est de fusionner l’homme avec la machine, de mêler l’intelligence humaine à l’intelligence artificielle pour amener l’humanité à un niveau de raisonnement cognitif plus élevé. Le but selon Musk est de créer une « couche tertiaire qui est plus complètement symbiotique

avec le reste de notre corps ». Plus concrètement, ce « maillage neuronal » devrait permettre aux humains de télécharger des informations depuis et vers un ordina-teur par lequel le neural lace sera connecté sans fil. Les implications et les utilisations de cette dentelle neuronale sont immenses. Cela représente un nouvel espoir pour les victimes de troubles neuro-dégénératifs tels que les AVCs, la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Cela pourrait mener à des modèles de pensée et de raisonnement réplicables qui catapulterait notre connaissance vers un niveau plus élevé. Nous pourrions l’utiliser pour télécharger nos souvenirs d’enfance, ou pour communiquer plus effi-cacement avec les personnes qui nous entourent, en partageant des sentiments et des émotions impossibles à exprimer autrement. Toute information serait capa-ble de se rendre à sa source avec un simple déclenche-ment d’un neurone. En bordure de la métaphysique, elle pourrait être utilisée pour étudier les constituants de la conscience. Pour citer Elon Musk, « nous nous dirigeons vers la superintelligence, ou la fin de la civilisation. [...] Nous sommes tous [déjà] des cyborgs. [Nous] avons une extension mécanique de nous-même sous la forme de nos téléphones, de nos ordinateurs et de nos applications ». Il croit néanmoins que notre limitation est causée par le fait que nous pouvons absorber plus que nous ne pouvons interagir. En d’autres mots, notre système moteur est moins avancé que notre système sensoriel. Nous avons littéralement un monde entier à portée de main grâce à la technologie, mais notre interaction est limitée car nous sommes obligés de manipuler physiquement nos téléphones et ordina-teurs portables pour arriver à l’information que nous désirons. L’interaction directe du cerveau-ordinateur peut servir comme un catalyseur pour l’évolution de l’homme en tant qu’espèce et pour l’émergence d’une superintelligence, ainsi que pour l’avancement de moyens nouveaux et plus efficaces de communication et de transmission de l’information. Même si Neuralink propose une solution à ce problème, la compagnie provoque de nombreuses in-quiétudes. Tout d’abord, il y a des risques physiques pour l’implantation d’un tel dispositif dans le cerveau humain, et nous nous demandons qui sera le premier bénévole. Une procédure de ce type pourrait causer des dommages neuronaux irréversibles, si exécutée incorrectement.

21

Page 22: Le Catalyst Novembre Edition

En outre, les intentions de Musk sont certainement bonnes, qui sait pour quelles fins les techniques proposées peuvent être exploitées ? L’armée commence à investir dans de la recherche similaire et on peut se demander quels sont ses plans sous-jacents. L’idée ouvre des possibilités pour une forme extrême de guerre psychologique et de contrôle de la pensée. Enfin, il est possible que ça aggrave un phénomène qui se pro-duit actuellement dans notre so-ciété : une crise de sens. Les êtres humains ont façonné le monde autour d’eux jusqu’à un point de non-retour. De l’émergence d’outils de reconnaissance vocale, jusqu’à la création de robots ca-pables d’auto-apprentissage, une révolution technologique nous pousse au-delà de nos limites à un rythme accéléré. La robot-ique est de plus en plus avancée et nous sommes libérés d’un certain nombre de tâches que les ordina-teurs et les machines peuvent ef-fectuer pour nous. Bien que plus connectés par les médias sociaux, nous semblons être moins con-nectés dans le monde réel. Les lignes entre l’intelligence réelle et l’intelligence artificielle, entre les robots et l’humanité, se déplacent et s’effacent lentement. Avec tout cela, le sens même de la vie et de l’intelligence humaine semble être en jeu. Dans quelques années, se-ra-t-il possible de nous différenci-er des robots?

Le Virus du Nil occidental, profil et incidence Divine Kankenga,

2e année BIM Arrosant copieusement dif-férents pays de l’Afrique de l’est et étant pratiquement l’unique réserve d’eau de la région, le plus long fleuve du monde constitue ainsi pour les habitants de cette zone quasiment désertique, la plus grande merveille de la nature, la source de vie. Une ironie du sort, c’est dans la zone occidentale du Nil, au nord de l’Ouganda, que sera isolé pour la première fois, en 1937, un virus dangereux, menace pour les habi-tants de la région, et très vite pour les hommes du monde entier, le vi-rus du Nil Occidental (VNO). Le VNO est un virus de la famille des flaviviridae et du genre Flavivirus. Il est aussi connu sous le nom de virus de Rabensburg. Depuis 1999 lors de son arrivée en Amérique du Nord, il continue de prendre par surprise les habitants de la partie occidentale du globe, pas forcément accoutumés à ces agents pathogènes des régions trop-icales. Par la flambée spectaculaire des contaminations au Canada, il attire de plus en plus l’attention. Ur-gence oblige, en plus de décrire l’in-fection dudit virus, la prévention contre sa contraction constituera le leitmotiv de notre composition. Ainsi dans les lignes qui suivent, nous mettrons l’accent sur la trans-mission, les symptômes, le traite-ment, l’incidence, et bien entendu les moyens de se préserver de ce danger. De prime abord, nous dev-ons savoir comment nous pouvons être contaminés par le VNO. Au

fait, nous le contractons lorsque piqués par un moustique qui a été préalablement infecté en se nour-rissant du sang d’oiseau malade : c’est une zoonose. Les moustiques du genre Culex, en particulier Cu-lex Pipiens, sont les principaux vec-teurs, contaminés par des oiseaux malades, surtout les corvidés (cor-beaux, corneille, etc.), principaux réservoirs. Les oiseaux migrateurs sont les principaux responsables de la propagation du virus à travers les continents. Le virus se maintient dans la nature par transmission vertica-le du moustique adulte aux œufs. L’homme, ainsi que d’autres mam-mifères qui peuvent être atteints par le virus -tels que les chevaux, les chats, les chiens, les écureuils, les moufettes, les lapins domes-tiques, etc.- ne développent pas une virémie assez suffisante pour être à leur tour considérés comme réser-voirs. En d’autres termes, l’homme ne peut pas contaminer des mous-tiques sains. Toutefois, dans des cas relativement rares, le VNO est transmis de manière autre qu’une piqûre de moustique, notamment lors d’une transfusion sanguine, d’une transplantation d’organe, de la mère à l’enfant pendant la gros-sesse ou l’allaitement, mais aussi en cas d’exposition à des échantillons infectés, d’où la nécessité pour le personnel de laboratoire de prendre des mesures de sécurité en manip-ulant des échantillons d’homme ou d’animaux effectivement ou préten-dument infectés par le VNO.22

Page 23: Le Catalyst Novembre Edition

D’après l’Organisation mondiale de la Santé, environ 80% de personnes infectées restent asymp-tomatiques. Pour le reste, au terme d’une période d’in-cubation de 2 à 15 jours, la contamination par le VNO induit une palette de symptômes allant de relative-ment légers à graves, ces derniers conduisant éventu-ellement à la mort. Les symptômes courants sont les suivants : fièvres, maux de tête et de dos, nausées et vomissements, diarrhée, perte d’appétit, douleurs ab-dominales, courbatures, éruption cutanée, tremblem-ents, et raideur de la nuque. Dans 1% des cas, une infection par une souche plus virulente ou un affaiblissement préalable du sys-tème immunitaire conduisent à une forme sévère de la maladie. Troubles neurologiques, paralysie et fi-nalement mort sont observés chez les oiseaux réser-voirs. Chez l’homme, nous observons dans ce cas les symptômes suivants: troubles neurologiques tels que méningite et encéphalite, avec des séquelles perma-nentes, confusion et désorientation, perte de vigilance pouvant aller jusqu’au coma, faiblesse musculaire, ré-flexes ostéo-tendineux diminués et engourdissement, paralysie des membres inférieurs, sensibilité à la lu-mière, inflammations de la moelle épinière (myélite), de la rétine et de la choroïde, observées dans les tout derniers cas et mort éventuelle : 3 à 15% des cas chez les personnes âgées ou immunodéprimées. Fort malheureusement, il n’existe à ce jour qu’un traitement symptomatique, et il n’y a pas de vaccin. Néanmoins, la maladie est bien guérie puis-qu’en plus du combat artificiel contre les symptômes impliquant souvent chimiothérapie, perfusions intra-veineuses, assistance respiratoire et prévention contre des infections secondaires, le système immunitaire dans la plupart des cas, vainc le virus. La convales-cence est longue et marquée d’une grande fatigue. La guérison dépend donc de l’âge du patient et de son état de santé. Les personnes de plus de cinquante ans et les personnes dans d’autres conditions pouvant affaiblir le système immunitaire telles que des mala-dies (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires, sida, etc.), de la chimiothérapie parallèle ou de mauvaises habitudes de vie (alcoolisme, tabagisme…), sont des personnes plus à risque. Cependant, tout le monde et n’importe qui peut être infectés ! Les moustiques sont actifs et se faire piquer par un maringouin vecteur de l’infection quelque part dans la nature est très probable. Les ris-ques sont plus accrus en ces moments de fin d’été et début d’automne où nous avons droit à des tempéra-

tures élevées, des fois au-dessus de la normale. Et bien entendu, le VNO ne se refuse pas le loisir de faire des victimes ! Santé publique Ottawa indique que treize personnes sont actuellement touchées, nous rapporte la presse Le Droit. C’est une première dans la ville. En 2016, seulement deux cas avaient été répertoriés. Le nombre record de huit personnes infectées en 2012 est déjà largement franchi. Au Québec, l’Institut Nation-al de Santé Publique¬¬ du Québec (INSPQ), signale une explosion du nombre de personnes conta¬minées par le VNO, stipule le Journal de Montréal (dans son édition du 19 mai 2017). Le INSPQ a recensé en 2015, dernière année comptabilisée par l’organisation, un total de quarante-cinq cas, comparativement à six cas l’année précédente. Plusieurs organisations de la santé surveillent de près l’incidence du VNO au Can-ada. C’est une maladie à déclaration obligatoire, tous nouveaux cas détectés par les professionnels de santé devant être communiqués aux autorités régionales de santé publique. De ce fait, Le Gouvernement du Canada dis-pose des nombres des cas déclarés chaque année entre 2002 (année de son apparition effective au Canada) et 2016, représentés par le graphique suivant. Notons que cette année, la province de l’On-tario est la plus touchée : sur les soixante-douze cas répertoriés à ce jour au Canada, soixante-quatre se trouvent en Ontario. Pas plus tard que la première se-maine de septembre 2017, le VNO a fait deux morts, au sud-ouest de l’Ontario, dans la ville de Windsor, nous rapporte la presse Le Devoir. Un devoir de lutte pour la vie s’impose. Le meilleur moyen de combattre le virus du Nil occidental est de se protéger contre l’infection. Car, comme on le dit si bien, mieux vaut prévenir que guérir. Des organisations gouvernementales de la santé, telles que Héma-Québec sont mises en places afin d’assurer le contrôle des transfusions sanguines, et d’autres des transplantations d’organes, pour éviter les infections accidentelles. D’autre part, chacun à son niveau a intérêt à se protéger des piqûres de mous-tiques, surtout quand on est en brousse, en forêt, ou en camping et spécialement du crépuscule à l’aube. Pour cela, il faut : bien se couvrir, porter des vêtements longs et de couleur claire, utiliser de l’insecticide, utiliser des insectifuges parmi ceux approuvés par Santé Canada, se débarrasser régulièrement d’eau stagnante, et net-toyer toute accumulation, même petite, de déchets, débris, herbes ou buissons touffus.

23

Page 24: Le Catalyst Novembre Edition

Graphique 1: Incidence du VNO par an, de 2002 à 2016 au Canada

De plus, nous devons être vigilants et consulter immédiatement un médecin en cas d’appa-rition des symptômes suspects, parmi ceux énoncés ci-haut. Ainsi, avec un peu d’effort et de minutie, nous parviendrons à réduire le nombre de nou-veaux cas dans nos régions. Nos familles et nous serons protégés du virus du Nil occidental qui nous guette et serons, dans la mesure du possible, gardés en santé. En effet, tel que le dit ce proverbe canadien, « Bon feu, bonne mine, c’est la moitié de la vie. » !

24

Source: Gouvernement du Canada