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Les Pyrénées Nature et culture

Les Pyrénées catalanes

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Les Pyrénées catalanes offrent toutes sortes de paysages. Leurs réserves protégées et leurs parcs naturels, leurs églises romanes inscrites au patrimoine mondial par l’Unesco, leurs vallées argées d’Histoire et d’histoires, leur excellente cuisine et leurs fêtes plusieurs fois centenaires en font un lieu de vacances sans équivalent.

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Les Pyrénées catalanes

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Les Pyrénées catalanes offrent toutes sortes de paysages. Leurs réserves protégées et leurs parcs naturels, leurs églises romanes inscrites au patrimoine mondial par l’Unesco, leurs vallées chargées d’Histoire et d’histoires, leur excellente cuisine et leurs fêtes plusieurs fois centenaires en font un lieu de vacances sans équivalent.

Les sources du Llobregat, près de Castellar de n’Hug

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Catalogne

Barcelona

Vielha

El Pont de Suert

Tremp

SortPuigcerdà

La Seu d’Urgell

Ripoll

Solsona

OlotBerga

Figueres

France

Mer Méditerranée

Pirineus

Val d’Aran

Terres de Lleida

Costa de Barcelona-Maresme

Catalunya Central

Costa del Garraf

Costa Daurada

Terres de l’Ebre

Costa Brava

Andorre

Llívia

Tarragona

Lleida

Girona

Val d’Aran

Costa Brava

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Préface 7

Le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, des paysages sculptés par la glace 11

Des paysages préservés, la nature dans toute sa pureté 21

Le Val d’Aran, un petit pays occitan 29

La vallée de Boí, patrimoine mondial 37

Le contraste des vallées, des cours d’eau porteurs de vie 45

La Seu d’Urgell, le carrefour des Pyrénées 53

Olot, la ville volcanique 61

Solsona, des racines de pierre 69

Les villes de montagne 77

L’essence médiévale 83

La Route des Pyrénées comtales 89

La vie dans la montagne 99

Des vacances actives 107

La culture du feu, des fêtes toute l’année 115

La cuisine, un bouquet de saveurs ancestrales 123

Renseignements utiles 130

c’est les Pyrénées

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Le Pedraforca, une montagne mythique

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À l’est, la tramontane caresse les côtes brunes des Albères. Plus au sud, des volcans ponctuent ici et là le territoire de la Garrotxa. Au-dessus du sanctuaire de Núria, les Pyrénées flirtent avec les 3 000 mètres. Les chaînes du Moixeró et du Cadí délimitent avec le massif du Pedraforca un espace qui recèle des trésors naturels de haute montagne. Le sommet catalan le plus élevé est la Pica d’Estats, qui atteint 3 143 mètres. Tout près s’étend le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, véritable paradis de l’eau. Enfin, au nord, le Val d’Aran s’ouvre sur les plaines gasconnes. Du cap de Creus jusqu’aux abords de l’Aneto, les Pyrénées catalanes offrent une diversité de paysages inépuisable.

Le climat varie, lui aussi, selon les vallées, depuis le ciel pur de la Méditerranée où la montagne vient plonger dans la mer, jusqu’aux vents atlantiques qui guident les nuages vers le Val d’Aran. Le long de cette chaîne, la neige recouvre les sommets six mois par an. L’ensoleillement, les températures, l’eau et la main de l’homme ont donné lieu à une flore et à une faune d’une très grande variété.

Les Pyrénées catalanes, une montagne infinie

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Mais les Pyrénées, c’est aussi une présence de l’homme immémoriale. Les vestiges de toutes les époques sont innombrables, depuis les dolmens et les menhirs du massif des Albères jusqu’aux lacs de barrage les plus récents. De plus, c’est là que l’histoire a fait naître notre pays. De cette période subsiste une église romane dans quasiment tous les villages. Quant au présent, il s’exprime par une culture vivante, pleine de légendes, de plats du terroir, de danses, de chansons et de fêtes populaires. Dans les pages qui suivent, nous tâcherons de vous en donner un aperçu. Nous devrons nous en contenter, car une liste exhaustive dépasserait les limites de cette brochure. Région tout à fait singulière, les Pyrénées catalanes sont autant appréciées par ceux qui souhaitent simplement passer quelques jours au calme que par les amateurs d’activités sportives. Les montagnes sont sillonnées de chemins, la neige tant attendue des skieurs est là chaque hiver, il y a des parois pour l’escalade et des rivières à descendre en kayak. D’un bout à l’autre, les Pyrénées sont riches d’attraits infinis.

Au cap de Creus Une loutre La Pica d’Estats, le toit de la Catalogne

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Le cirque lacustre de Baiau

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Le parc nationald’Aigüestortes et du lac de Sant MauriciDes paysages sculptéspar la glace Des sommets de trois mille mètres, des falaises, des névés, des congères, des lacs par centaines, des eaux qui jaillissent, d’autres qui se prélassent, des prairies à n’en plus finir, des forêts de pin Laricio côtoyant des sous-bois d’airelles et de rhododendrons, des sapins, des hêtres, des isards, des coqs de bruyère et, ici et là, un gypaète barbu qui plane… Le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici est un parc de haute montagne, somptueux et sans pareil, qui attire chaque année des milliers de visiteurs.

Dans le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici

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Il y a plus de cinq cents millions d’années, les plissements qui ont donné lieu à la chaîne des Pyrénées se sont formés. Ensuite, c’est la force de la glace qui a sculpté les montagnes et les vallées du parc national telles que nous les connaissons. Les glaciers sont descendus dans les vallées sur plusieurs dizaines de kilomètres, atteignant des centaines de mètres d’épaisseur, et ont labouré, avec une implacable ténacité, les parois de ces vallées. La dernière période glaciaire s’est achevée il y a dix mille ans. Les glaciers ont alors fondu et laissé à découvert de vastes cirques de pierre dans le haut et des vallées en auge, à fond plat et parois verticales, plus bas. Sur chaque replat, l’eau est restée en souvenir de ces glaciers disparus. Le parc national recèle des centaines de lacs, une concentration que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans les Pyrénées.

Très vite, la végétation a colonisé les espaces restés libresLe fond des vallées s’est peuplé de bouleaux et de chênes, de peupliers et de hêtres, tandis que les pins sylvestres et les sapins colonisaient les versants. Le pin Laricio s’est installé encore plus haut, avec des sous-bois d’airelles, de rhododendrons et de genévriers, laissant les cotes les plus élevées aux prairies ponctuées de gentianes, d’œillets sauvages et de renoncules. Dans les tourbières a pris place la violette d’eau. Au milieu des éboulis sont apparues les immortelles et les saxifrages. Enfin, près des sommets, sur les parois de pierre lisse, ont poussé les mousses et les lichens.

Le refuge Josep Maria Blanc, au bord du lac Tort de Peguera

Sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) Gentiane des Alpes (Gentiana alpina) Digitale pourpre (Digitalis purpurea)

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Le lac Llong

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Chaque étage alpin possède sa propre fauneLes isards s’aperçoivent sur les plus hauts rochers. Le lagopède alpin se cache sur les versants enneigés tandis qu’un aigle royal traverse le ciel ou que planent le gypaète barbu ou le vautour. Dans les prairies, il n’est pas rare d’entendre le sifflement des marmottes. Dans les forêts se cachent le sanglier et l’écureuil, souvent accompagnés du tambourinage du pic ou, pendant la pariade, du chant du coq de bruyère. Les loutres poursuivent les truites dans les rivières.

Ces contrées élevées et inhospitalières étaient peu fréquentées par les humainsDes siècles durant, il y eut des bergers qui menaient leurs troupeaux à l’estive et les borderies dans lesquelles ils se réfugiaient portent encore le témoignage de leur passage. On y travaillait le bois et on y voyait passer des chasseurs. Tout cela jusqu’au début du siècle passé, où, l’énergie hydroélectrique se développant, on construisit des barrages sur les lacs et des conduites pour faire descendre l’eau jusqu’aux centrales. Toute cette agitation fit naître l’idée qu’il fallait nécessairement protéger la haute montagne. C’est pourquoi, en 1955, un décret instituait le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, le seul parc à avoir ce statut en Catalogne, reclassé par le gouvernement catalan en vertu de la loi 7/1988, du 30 mars 1988.

Le lac de Sant Maurici Une marmotte

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Le parc national s’étend à cheval sur l’Alta Ribagorça et le Pallars Sobirà, débordant sur le Pallars Jussà et le Val d’Aran ; il occupe une superficie de 40 852 ha, dont 14 119 ha correspondent au parc proprement dit et 26 733 à sa périphérie. Comme son nom l’indique, il est divisé en deux grands secteurs : Aigüestortes, dans l’Alta Ribagorça, qui donne sur la vallée de Boí, et Sant Maurici, dans le Pallars Sobirà, qui s’ouvre sur la vallée d’Espot. Un centre d’information a été installé dans chacun de ces secteurs.

Dans le secteur d’Aigüestortes, certains sommets dépassent les trois mille mètres. C’est le cas de Punta Alta et de la crête qui relie le Comaloformo et les Besiberris. Mais la vallée qui reçoit le plus de visiteurs est celle qui part de la vallée de Boí pour remonter le cours de la rivière Sant Nicolau. Accessible à pied ou en taxi, elle conduit au lac de Llebreta et aux plateaux où la rivière dessine de nombreux méandres et se divise en de nombreuses ramifications, d’où le nom d’Aigüestortes (« eaux en zigzags »). La vallée continue vers le lac Llong, et se poursuit jusqu’au col du Portarró d’Espot. Là, on change de bassin et on passe sur le versant est du parc.

Aigüestortes

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Le secteur de Sant Maurici est accessible en taxi depuis Espot ou à pied. Le lac de Sant Maurici est entouré de prairies et de forêts et dominé par Els Encantats, la montagne aux deux sommets jumeaux, qui seraient, d’après ce que nous dit la légende, deux chasseurs transformés en rochers pour ne pas avoir assisté à la messe. La piste qui conduit au lac de Sant Maurici continue de grimper vers les lacs d’Amitges, sous les aiguilles du même nom, destination de nombreux alpinistes. Du côté du Pallars Sobirà, on entre dans le parc sous le col de La Bonaigua et on remonte vers le lac de Gerber, en traversant d’exubérantes sapinières. Du côté du Pallars Jussà, l’entrée du parc se situe en haut de la Vall Fosca. Du barrage de Sallente part un téléphérique qui monte jusqu’au lac Gento. On peut en redescendre à pied en suivant la voie du petit train qui transportait autrefois du matériel vers les barrages ; plus loin, le chemin descend tout droit jusqu’à Sallente.

Dans le Val d’Aran,le pic de Montardo est facilement reconnaissable. Mais le Gran Tuc de Colomers, à 2 936 m, le dépasse de cent mètres. Ce sommet domine un vaste cirque où les eaux dévalent en cascades d’un lac à un autre (plus de soixante lacs au total), avant d’aller se déverser dans la Garonne.

Le pic de Montardo

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Le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici est un lieu splendide, un joyau de la nature sous l’emprise de la pierre, de l’eau et de la végétation. Mais c’est aussi un endroit fragile, soumis aux périls que peuvent constituer les nombreuses visites que lui vaut sa beauté. Toute activité laissant des traces y est donc à proscrire. Si l’on veut y passer la nuit, il est nécessaire de réserver dans l’un des refuges prévus à cet effet. Il est vivement recommandé de suivre l’itinéraire, appelé Carros de Foc (chariots de feu), qui relie les neuf refuges gardés du parc. En outre, on n’oubliera jamais que ce parc national est un lieu de haute montagne : un orage peut s’y former en quelques heures, les températures peuvent baisser tout d’un coup et il peut neiger à tout moment de l’année. Il est donc conseillé d’être toujours bien équipé pour parcourir le parc.

Aigüestortes est un joyau de la nature sous l’emprise de la pierre, de l’eau et de la végétation.Le Sant Nicolau dans le secteur d’Aigüestortes

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Pâturages dans les Pyrénées

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Randonnée de haute montagneLe parc du sud au nord

Le point de départ est à Espot. Suivre la vallée de la rivière de Peguera jusqu’au lac Tort et passer la nuit au refuge Josep Maria Blanc. Monter jusqu’au lac de la Llastra et au col de Monestero, descendre au lac de Monestero et suivre la vallée jusqu’au lac de Sant Maurici ; passer la nuit au refuge Ernest Mallafré. Du Port de Ratèra de Colomèrs, descendre au lac Deth Miei. Continuer jusqu’au lac Major de Saboredo, franchir le col entre les Agulhes (les aiguilles) de Saboredo et descendre jusqu’au refuge Gerber ; passer par le lac de Gerber pour rejoindre la route C-28.

Difficulté : moyenne. Durée : 4 jours. On aura soin de bien s’équiper et de réserver sa place aux refuges.

Point de départ : Espot. Il est conseillé de disposer d’une autre voiture au bout de l’itinéraire, sur le parking du sanctuaire de la Mare de Déu de les Ares, route C-28.

Pour en savoir plus : Maison du parc à EspotRefuge Sant Maurici / J. M. Blanc, tél. (+34) 973 250 108, www.jmblanc.com Refuge E. Mallafré, tél. (+34) 973 250 105 Refuge Saboredo, tél. (+34) 973 253 015, www.refugisaboredo.com

Pour faire des randonnées en haute montagne, il est nécessaire de disposer de bonnes cartes et de se documenter.

Entrées du parcCa de Simamet, Graieres, 2 25528 Vall de BoíTél. (+34) 973 696 189

Prat del Guarda, 4 25597 EspotTél. (+34) 973 624 036

Syndicat d’initiative de la Vall Foscawww.vallfosca.cat

Itinéraire Carros de Focwww.carrosdefoc.com

Parcs naturels de Catalognewww.parcsdecatalunya.net

Offices de tourisme de Sort et de la Vall de Boí (Voir pages 130 et 131)

Adresses utiles

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Des paysages préservés La nature dans toute sa puretéLes Pyrénées catalanes recèlent une multitude de sites naturels de grande valeur, dont l’intérêt est aussi bien environnemental que culturel ou architectural. Certains de ces territoires sont protégés à des degrés divers, afin de préserver la qualité et l’intérêt du paysage, la richesse de la faune ou le patrimoine humain qui y subsiste. Le lac de Naorte

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C’est le plus grand parc de Catalogne. Il recouvre quelque soixante-dix mille hectares de paysages de haute montagne restés pratiquement vierges jusqu’à aujourd’hui et abritant une exceptionnelle diversité de faune et de flore. Il se trouve en plein cœur des Pyrénées, à cheval sur le Pallars Sobirà et l’Alt Urgell.Au nombre des sites d’une valeur inestimable figurent la vallée de Bonabé et ses épaisses forêts de sapins et de pins Laricio, et la vallée d’Àrreu, qui n’est accessible qu’à pied et a conservé de ce fait un patrimoine naturel d’un très haut intérêt et très peu altéré. Le cirque de Noarre est, lui aussi, quasiment intact ; le Pla de Boavi, point de rencontre de plusieurs vallées, offre une grande diversité de végétation. La forêt de Virós est un autre des joyaux naturels du parc, à quoi s’ajoute la vallée de Santa Magdalena, qui recèle des hameaux, des borderies et des chapelles au charme envoûtant. Après de nombreuses années d’absence, l’ours brun se promène à nouveau dans ces parages, et les énigmatiques

coqs de bruyère y sont plus nombreux que partout ailleurs en Catalogne. Ils partagent les lieux avec l’aigle royal, le gypaète barbu, la chouette, le lagopède alpin, et avec des ongulés tels que l’isard, le mouflon, l’écureuil, le daim et le sanglier. Un grand nombre de rivières et de lacs accueillent différentes espèces de poissons, dont la truite, et la flore est riche de mille cinq cents espèces, dont beaucoup sont endémiques des Pyrénées. Le parc renferme certaines des montagnes les plus emblématiques et les plus élevées des Pyrénées, telle la Pica d’Estats qui, avec ses 3 143 m, est le sommet le plus haut de la Catalogne. Pour bien connaître ce parc, rien de mieux que parcourir à pied les innombrables sentiers et itinéraires balisés, mais on peut aussi préférer d’autres modalités sportives telles que le VTT, l’alpinisme, les raquettes à neige, le ski de fond et le ski alpin, les randonnées à cheval ou les activités praticables sur les rivières. Les nombreuses églises et chapelles romanes réparties dans tout le parc constituent l’un de ses principaux attraits. Il en est ainsi de Sant Pere

Le parc naturel de l’Alt Pirineu

Borderie dans le parc naturel de l’Alt Pirineu Une maison traditionnelle

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del Burgal, de Sant Serni de Baiasca, de Santa Maria d’Àneu, de Sant Pau d’Esterri de Cardós, de Santa Maria de Ginestarre, de Sant Joan d’Isil (sur les bords de la Noguera Pallaresa), de Santa Maria de Ribera... Les villages conservent d’intéressants exemples d’architecture traditionnelle et quelques ensembles historiques remarquables, comme la cité médiévale fortifiée d’Escaló et le vieux centre de Castellbò, qui témoignent d’anciens modes d’aménagement urbain. Les scieries, les ruines de forges d’antan, les moulins, les pigeonniers, les charbonnières sont autant de témoignages de l’exploitation des ressources naturelles de ces vallées.

Ars

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L’un des endroits les plus impressionnants du parc est la face nord du Cadí, avec ses escarpements géants quasiment verticaux et ses vallées profondes et boisées.

L’église Sant Joan, à Isil

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Le parc naturel du Cadí-MoixeróCe parc englobe les chaînes du Cadí et du Moixeró, le massif de Pedraforca – classé site naturel d’intérêt national – et la vallée de Gresolet, ainsi qu’une bonne partie de la Tossa d’Alp et du Puigllançada. Les endroits les plus impressionnants du parc sont le versant nord du Cadí, avec ses escarpements géants quasiment verticaux et ses vallées profondes et boisées, et le Pedraforca, qui, avec sa majestueuse silhouette, est l’une des montagnes les plus appréciées des alpinistes catalans. Les autres sites remarquables sont les alpages du Cadí et la roche de l’Ordiguer, sur la face nord du Cadí, ou encore la vallée de Gréixer, sur le versant sud, au-dessus de laquelle se dresse le Moixeró, qui culmine aux fières Penyes Altes de Moixeró. Un bon nombre de localités conservent leur architecture traditionnelle. Il en va ainsi de Bagà, l’ancien chef-lieu de la baronnie de Pinós, qui a conservé une partie de ses murailles médiévales et une jolie place à arcades, et de Bellver de Cerdanya, centre d’un ancien bailliage, qui domine la plaine du Segre. Des petits villages de montagne, tous nichés dans de beaux sites, ont conservé d’intéressants exemplaires d’architecture civile et religieuse : Adraén, Querforadat, Cornellana, Cava, Ansovell, Gisclareny, Gréixer, Gósol, Gresolet, Bastanist, le monastère de Sant Llorenç prop Bagà, l’église de Talló, Sant Julià de Pedra, Bor, Coborriu, Tartera, Mosoll, Talltendre, etc.

Les Albères et le parc naturel du cap de CreusCes deux unités géographiques constituent les derniers contreforts des Pyrénées avant qu’elles ne plongent dans la Méditerranée. Le massif des Albères, classé site naturel d’intérêt national, sert de frontière naturelle entre deux grandes plaines catalanes, l’Empordà et le Roussillon, avec des sommets comme le Puig Neulós (1 257 m). Le secteur ouest, du côté de Requesens, comprend les zones les plus humides et les plus élevées, couvertes de forêts de chênes-lièges, de chênes verts, de chênes rouvre et de châtaigniers, sans compter les hêtraies et les prairies alpines. Le secteur est s’étend autour du monastère de Sant Quirze de Colera. Les Albères sont l’une des régions d’Europe qui possèdent le plus grand nombre de mégalithes. Le cap de Creus s’avance dans un site marin exceptionnel. La beauté des côtes de cette presqu’île n’a rien à envier à celle de l’intérieur de ses terres. Plusieurs écosystèmes y coexistent, d’où la présence de nombreuses espèces, dont certaines sont endémiques. Le riche patrimoine architectural de la région trouve son point d’orgue au monastère de Sant Pere de Rodes. Tout près s’étend le parc naturel des Aiguamolls de l’Empordà, deuxième zone humide de la Catalogne, avec des points d’observation sur les étangs et les marais.

Arsèguel, au pied du massif du Cadí

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Le défilé de Mont-rebeiEn traversant la chaîne du Montsec, les eaux de la Noguera Ribagorçana ont creusé un profond défilé, le seul de Catalogne à être resté vierge, sans routes, sans voies ferrées, sans lignes électriques. Un chemin creusé partiellement dans le rocher permet d’admirer ce site spectaculaire, formé de parois qui atteignent par endroits plus de cinq cents mètres à la verticale.

Le parc naturel de la zone volcanique de la Garrotxa Espace protégé et très humanisé, ce parc constitue le plus bel exemple de paysage volcanique dans la péninsule Ibérique, avec sa trentaine de cônes d’anciens volcans de type strombolien, ses cratères et ses coulées de lave basaltique. Les plus beaux éléments en sont les falaises basaltiques de Castellfollit de la Roca et de Sant Joan les Fonts, les volcans d’El Croscat, de Santa Margarida et du Montsacopa, et la hêtraie dite Fageda d’en Jordà, immortalisée dans un poème de Joan Maragall. La rusticité du paysage de la Garrotxa s’accentue vers le nord, donnant des lieux emblématiques comme Sant Aniol d’Aguja et la vallée d’El Bac.

Le défilé de Mont-rebeiPromenade en calèche dans la hêtraie dite Fageda d’en Jordà

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La traversée du MoixeróLe point de départ est Bagà. Se diriger vers le nord pour monter jusqu’au refuge de Rebost pour y passer la nuit. Continuer jusqu’au Pla dels Orris, passer par le col de Comafloriu et rejoindre le sommet de la Tossa d’Alp et le refuge Niu de l’Àliga pour y passer la nuit. Poursuivre l’itinéraire en suivant la crête du Moixeró et monter jusqu’aux Penyes Altes (2 279 m). Au col de Moixeró, prendre le chemin du col d’El Dental et rejoindre le refuge Sant Jordi. Le dernier jour, descendre en suivant le torrent d’El Pendís jusqu’à la piste qui longe le cours du Bastareny pour retourner à Bagà.

Difficulté : moyenne. Durée : 3 jours.

Point de départ : Bagà, par la route C-16, après Guardiola de Berguedà.

Pour en savoir plus :Bureaux du parc naturel Cadí-Moixeró à Bagà Refuge de Rebost, tél. (+34) 608 736 714, www.refugirebost.cat Refuge Niu de l’Àliga, tél. (+34) 647 477 774 Refuge Sant Jordi / Font del Faig, tél. (+34) 619 239 860

Pour faire des randonnées en haute montagne, il est nécessaire de disposer de bonnes cartes et de se documenter.

Parc naturel de l’Alt PirineuCtra. Val d’Aran, 31 25595 LlavorsíTél. (+34) 973 622 162

Parc naturel du Cadí-Moixeró et du massif du PedraforcaVinya, 1 08695 BagàTél. (+34) 938 244 151

Site naturel d’intérêt national des AlbèresRectoria Vella, Amadeu Sudrià, 317753 EspollaTél. (+34) 972 545 079

Parc naturel du cap de CreusMonestir de Sant Pere de Rodes17489 El Port de la SelvaTél. (+34) 972 193 191

Parc naturel de la zone volcanique de la GarrotxaCasal dels Volcans, av. Santa Coloma, s/n17800 OlotTél. (+34) 972 266 202

Défilé de Mont-rebeiAjuntament de Sant Esteve de la SargaTél. (+34) 973 653 377

Parcs naturels de Catalognewww.parcsdecatalunya.net

Adresses utiles

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Le Val d’AranUn petit pays occitanÀ l’extrémité ouest des Pyrénées catalanes, le Val d’Aran, qui s’ouvre vers le nord de la chaîne, se distingue par un ensemble de traits que l’on ne trouve nulle part ailleurs en Catalogne. L’orientation de la vallée a pour conséquence que les vents atlantiques y pénètrent chargés d’humidité. Dans le Val d’Aran, la pluviosité est plus régulière que dans les autres régions pyrénéennes de Catalogne, où la pluie dépend davantage des caprices méditerranéens. L’eau, en torrents ou rivières, se déverse dans la Garonne, qui devient plus loin le grand fleuve traversant les plaines aquitaines avant de se jeter dans l’Atlantique.Gausac

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Comme les nuages et la pluie, le commerce et la culture se sont tournés vers le nord. Au sud, la barrière montagneuse a rendu les communications difficiles avec l’Aragon et la Catalogne. Pendant des siècles, la neige a empêché, six mois par an, toute traversée des cols des montagnes. Il n’est donc pas étonnant que les Romains soient entrés dans cette vallée en suivant le cours de la Garonne, et que sa langue, l’aranais, soit un dialecte du gascon et par là même un dialecte de l’occitan, la langue des troubadours du Moyen Âge. Mais l’histoire a rapproché le Val d’Aran des comtés aragonais et catalans. En 1313, Jacques II accordait à la vallée le privilège de la Querimonia, une charte juridique qui octroyait d’importantes exonérations aux Aranais. Le Val d’Aran était structuré en six terçons, qui élisaient leurs conselhers au Conselh Generau, une institution qui s’est maintenue jusqu’en 1835 puis a été rétablie en 1991.

Dès que l’on sort du tunnel de Vielha, on voit tout de suite que les pentes sont plus vertes, que le climat a changé et aussi les villages, avec leurs clochers couronnés de toits en pointe. Nombreux sont les villages qui ont conservé leur structure et leur architecture traditionnelles. En revanche, Vielha, le chef-lieu situé au centre de la vallée, est une ville dynamique et moderne. De son origine romaine, elle a conservé son nom, et de son passé médiéval les vestiges romans et gothiques de l’église Sant Miquèu. Cette église abrite une sculpture sur bois remarquable : Le Christ de Mijaran, qui faisait partie d’une Descente de Croix romane. Dans la vieille ville, on peut voir de belles maisons seigneuriales, telle la Casa de Santesmasses, aussi appelée Tor deth Generau Martinhon. Elle héberge le musée du Val d’Aran, qui présente une vision complète de ce territoire.

Le Torà Arties

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Le patrimoine artistique est disséminé dans toute la valléePrès de la frontière avec la France, sur la rive gauche de la Garonne, le village de Bossòst possède une belle église du XIIe siècle, dite Era Mair de Diu dera Purificacion ; ce bel édifice roman comporte trois absides à décoration lombarde et a un portail orné de trois arcades, de colonnes et de chapiteaux sculptés ainsi que d’un tympan montrant un Christ en majesté et les Évangélistes. Vilamòs, perché sur la rive droite, recèle une autre église romane, l’une des plus anciennes. La Casa Joanchiquet a été aménagée en musée.

En remontant le cours de la Garonne viennent Betren et Gausac, aux abords de Vielha. L’église de Betren présente un portail gothique à voussures sculptées. L’église Sant Martin de Gausac est gothique, possédant un robuste clocher qui servait de tour de défense, ce qui n’est pas rare dans les églises de l’époque, dont l’enceinte était aussi une protection. Par exemple, une enceinte fortifiée entourait Santa Maria d’Arties. D’origine romane, cette église est sur plan basilical ; l’intérieur abrite un retable gothique peint par le maître de Vielha et des fresques de style gothique tardif montrant le jugement dernier. Arties s’est développé autour de cette église et s’étend aujourd’hui en une mosaïque de toits de schiste ardoisier. On y remarque Ço de Paulet, une belle demeure du XVIe siècle, et la solide tour de la maison des Portolà, une famille à laquelle appartenait le premier gouverneur de Californie, Gaspar de Portolà. Toujours à Arties, l’église Sant Joan, de style roman à la base, a évolué vers un gothique austère ; elle sert aujourd’hui de salle d’expositions temporaires.

Peintures de style tardo-gothique dans l’église Sant Andrèu, à Salardú Le Christ de Mijaran, dans l’église Sant Miquèu, à Vielha

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À Salardú, l’église Sant Andrèu est un édifice roman et gothique de transition, montrant trois nefs et trois absides, et un imposant clocher octogonal. À l’intérieur, on admire un magnifique Christ roman, qui rappelle celui de l’église de Casarilh en aval du fleuve, et des peintures du gothique tardif restaurées à la fin du siècle dernier. Plus haut, Unha possède une belle église romane, Santa Eulària, dont le clocher est coiffé d’un bulbe. Dans ces bourgades, la population vivait essentiellement de l’élevage et de l’exploitation du bois. Mais il y avait d’autres activités, et notamment une tradition minière : extraction de fer, de cobalt, de galène et, surtout, de zinc et de plomb, ce dont témoigne une mine réhabilitée au nord d’Arres, la Mina Victòria. À Vielha, on peut visiter la Fabrica dera Lan (fabrique de laine), qui utilisait la force motrice des eaux du Nere. Enfin, à Salardú fonctionne un ancien moulin à farine.

Après le travail vient le temps de la fête, des danses...Et, parmi ces danses, figurent de nombreuses danses traditionnelles qui ont survécu jusqu’à nos jours. La première fête de l’année est celle des Magràs ou fête du carnaval. Pendant la semaine de Pâques, on assiste à des processions à Bossòst. Le 13 mai, la fête de la Sainte-Croix, à Salardú, rassemble autour du Christ de Salardú les croix des huit hameaux de la commune. Le solstice d’été, le 23 juin, est particulièrement fêté à Les et à Arties (voir la rubrique des fêtes). De plus, chaque village organise sa fête patronale. Une fête plus moderne, la Hèsta d’Aran, a lieu le 17 juin, en commémoration du rétablissement du Conselh Generau. Enfin, la Corsa Aran per sa Lengua, une course populaire organisée pour la défense de l’aranais, rassemble des coureurs des divers terçons et s’achève par un concert.

Salardú

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Mais le Val d’Aran n’est pas que villages, travail et fêtesLe Val d’Aran, c’est d’abord la montagne. Un tiers du territoire aranais se trouve à une altitude supérieure à deux mille mètres. Si des milliers de skieurs profitent de la neige à Baqueira Beret pendant les mois d’hiver, il existe aussi d’autres options. Ainsi, on ne manquera pas d’aller voir L’ Artiga de Lin et les chutes des Uelhs deth Joèu, où jaillissent les eaux provenant du glacier de l’Aneto. Le Montcorbison, tout près de Vielha, est d’ascension facile et offre de magnifiques panoramas. Dans le secteur du parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, on retiendra le sommet du Montardo et le cirque de Colomèrs, où se trouve une importante zone lacustre. Sur les versants qui ferment la vallée au nord, le chemin qui va du Pla de Beret jusqu’au sanctuaire de la Mair de Diu de Montgarri est bien connu des randonneurs. En hiver, ce chemin est praticable à raquettes. Partout, on trouve des pentes qui offrent d’infinies possibilités pour pratiquer le ski alpin ou le ski de fond. En été, le nord de la vallée est peu fréquenté ; il présente néanmoins de très beaux sommets, tel le Tuc de Maubèrme.

Pour reprendre des forces après une journée bien remplie, rien de tel que goûter à la cuisine de la vallée, qui offre une grande variété de spécialités (voir le chapitre « La cuisine, un bouquet de saveurs ancestrales »). Une brochure sur le Val d’Aran, publiée dans cette même collection, présente en détail les spécificités de cette belle vallée.

Danses traditionnelles à Arròs Bossòst

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Unha

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La forêt de La Tuca (À VTT) Sur la place de Betren, prendre la direction de Vielha. Avant de traverser le pont qui enjambe le Nere, tourner à gauche vers la place de l’église. Continuer et remonter la piste qui longe la rivière jusqu’au km 5, où l’on rejoint la route de Vielha et de la France (N-230) devant la bouche nord du tunnel de Vielha. Continuer sur la piste jusqu’à l’incinérateur. Sur la droite monte une piste forestière qui atteint la cote maximale de cet itinéraire (1 530 m). Redescendre jusqu’à la route C-28, qu’il faut traverser pour revenir à Betren.

Difficulté : moyenne.

Point de départ : Betren, que l’on rejoint, en venant de Vielha, par la C-28 en direction de Salardú (vers l’est).

Pour en savoir plus : Routes du Palau Robert, www.gencat.cat/probertOffice de tourisme de Vielha

Office de tourisme du Val d’AranCtra. Gausac, 125530 Vielha e MijaranTél. (+34) 973 640 688www.torismearan.org

Offices de tourisme de Les, Salardú et Vielha(Voir pages 130 et 131)

Adresses utiles

Unha

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La vallée de BoíPatrimoine mondialL’ art roman le plus pur atteint son apogée dans la vallée de Boí, avec une concentration exceptionnelle d’églises construites aux xe, xie et xiie siècles, qui ont conservé leurs beaux clochers, une décoration extérieure raffinée et des peintures religieuses de renom international. L’ ensemble des neuf églises de la vallée de Boí (l’ Assumpció de Cóll, Santa Maria de Cardet, Sant Feliu de Barruera, l’église de la Nativitat et la chapelle de Sant Quirc de Durro, Santa Eulàlia d’Erill la Vall, Sant Joan de Boí, Santa Maria de Taüll et Sant Climent de Taüll) a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’Unesco. L’église Sant Feliu, à Barruera

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Des joyaux de l’art romanLa construction de ces églises est due à l’initiative des seigneurs d’Erill, une grande famille féodale attestée dès 1077 qui exerça sa domination sur toute la vallée. Son isolement a contribué à préserver une grande partie de l’ensemble monumental actuel. Entre 1919 et 1923, la direction des musées de Barcelone a procédé au transfert de la plupart des peintures, afin de parer à l’éventualité d’une spoliation. Les fresques ont été détachées et sont visibles aujourd’hui à Barcelone, au Musée national d’art de Catalogne (MNAC). Les deux églises de Taüll (Santa Maria et Sant Climent) ont été classées monument historique et artistique en 1931. Plus tard, le gouvernement catalan a classé l’ensemble des églises romanes « bien d’intérêt culturel ». En 1994, un plan de restauration architecturale de ces monuments fut mis en place et l’Unesco procéda à leur inscription sur la liste du patrimoine mondial en l’an 2000.

L’église Santa Maria, à Cóll

L’église de la Navitat, à Durro L’église Sant Joan, à Boí

L’église Santa Eulàlia, à Erill la Vall

La chapelle de Sant Quirc, près de Durro

La Main de Dieu, Sant Climent, Taüll (MNAC)

L’église Sant Climent, à Taüll

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L’une des premières églises romanes que l’on trouve dans la vallée est celle de Cóll, à l’extérieur du village : petite, elle présente un portail roman du XIIe siècle. Un peu plus haut se trouve Cardet. Son église romane Santa Maria n’a qu’une seule nef et son abside est d’une hauteur considérable ; elle abrite une statue de la Vierge de Cabanasses.À Barruera, l’église romane Sant Feliu se trouve aussi à l’extérieur du village. À une seule nef, elle a un clocher carré très robuste. On gagne Durro par une route secondaire. L’église romane de la Mare de Déu de Durro, du XIIe siècle, présente une seule nef couverte d’un berceau et un porche latéral à arcades ; le clocher est carré, à voûtes lombardes ; le portail est formé d’archivoltes reposant sur une double rangée de colonnes. Une Vierge romane du XIIe siècle provenant de Durro, et qui faisait partie d’une Descente de Croix, est aujourd’hui visible au MNAC. Erill la Vall se trouve sur la rive droite de la Noguera de Tor. Son église paroissiale Santa Eulàlia, du XIIe siècle, est l’un des joyaux de l’architecture romane d’influence lombarde : une seule nef, une abside et deux absidioles formant un trèfle ; un porche formé d’arcades en plein cintre et un clocher très stylisé. Au début du XXe siècle, on retrouva dans la sacristie un groupe sculpté en bois de style roman, du XIIe siècle, qui représentait une Descente de Croix. Aujourd’hui, une partie en est conservée au musée épiscopal de Vic et l’autre au MNAC.

Mais on peut admirer une reproduction fidèle de ce groupe à l’intérieur de l’église. Un embranchement mène à Boí. L’église Sant Joan a conservé son clocher d’origine, de style lombard, et une abside. Les autres parties de l’édifice sont le résultat de différentes restaurations. À l’intérieur, on voit une reproduction des peintures murales des XIe et XIIe siècles qu’abritait auparavant l’église. Enfin, un kilomètre plus loin ou guère plus, la route rejoint Taüll. Divisé en deux secteurs, ce village s’est développé autour de deux des églises romanes les plus emblématiques de toutes les Pyrénées : Santa Maria et Sant Climent. L’église Santa Maria est l’église paroissiale de Taüll. Datée du XIIe siècle, elle se trouve sur la Plaça Major et se compose de trois nefs séparées par des colonnes et terminées par trois absides ; on y admire une reproduction de l’ensemble pictural qui l’ornait ; le clocher est sur plan carré. En bas du village se dresse l’église Sant Climent. Datée du XIIe siècle, elle a été construite en même temps que l’église Santa Maria, et toutes deux furent consacrées par l’évêque Ramon Guillem de Roda en décembre 1123. Sant Climent a, elle aussi, trois nefs séparées par des colonnes et terminées par trois absides décorées d’arcatures lombardes et de fenêtres géminées ; le clocher s’élève sur six étages. À l’intérieur de l’église se trouvent des peintures murales d’une polychromie remarquable ainsi que la reproduction du célèbre Pantocrator, ou Christ en majesté, qui se trouvait auparavant dans l’abside centrale.

L’église Santa Maria, à Cardet

En route dans la vallée de Boí

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Une station thermale en pleine montagne Un bon bain peut être l’assurance d’un repos bien mérité, après ces nombreuses visites ou une randonnée dans le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici. À Caldes de Boí, il y avait, au XVIIIe siècle, un établissement de bains. C’est aujourd’hui un complexe comprenant deux hôtels, un établissement thermal, un centre de soins de beauté et des salles de conférence.

Caldes de Boí

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Le Pantocrator de l’église Sant Climent, à Taüll

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À Barruera, emprunter la route de Durro et traverser le pont qui franchit la Noguera de Tor ; un peu plus loin commence le chemin balisé. À Durro, prendre le chemin de pierre qui monte à l’église, continuer de monter pour rejoindre, en haut du village, la piste qui conduit à la chapelle Sant Quirc de Durro.

7,5 km, 2 h 15 min.

Difficulté : aucune difficulté, 360 m de montée.

Point de départ : Barruera. À El Pont de Suert, prendre la N-230, puis la L-500.

Pour en savoir plus : Offices de tourisme d’El Pont de Suert et de la vallée de Boí

Centre de l’art roman de la vallée de BoíCamí del Batalló, 525528 Erill la VallTél. (+34) 973 696 715www.centreromanic.com

Musée national d’art de Catalogne (MNAC)Palau NacionalParc de Montjuïc08038 BarcelonaTél. (+34) 936 220 376www.mnac.cat

Musée épiscopal de VicPl. Bisbe Oliva, 308500 VicTél. (+34) 938 869 360www.museuepiscopalvic.com

Syndicat d’initiative de la vallée de Boíwww.vallboi.com

Offices de tourisme d’El Pont de Suert et de la vallée de Boí(Voir pages 130 et 131)

Adresses utiles

Détail du parement d’autel de Sant Pere de Boí (vers 1260), au MNAC

De Barruera à Durro

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Le contraste des valléesDes cours d’eau porteursde vie Les cours d’eau qui dévalent des sommets pyrénéens ont creusé des dizaines de vallées, dont chacune est différente des autres. Nous en avons choisi sept, aux attraits et au peuplement très diversifiés, que nous présentons selon la course du soleil, d’est en ouest. Une liste minimale, qui pourrait être beaucoup plus étendue.

Pont sur le Llierca

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La vallée de Sant Aniol « Garrotxa » signifie terre âpre et rocailleuse, et l’on n’est pas surpris de ce nom lorsque l’on pénètre dans les vallées qui ferment cette région au nord. En remontant le cours du Llierca, on rencontre bientôt un pont médiéval à une seule arche, qui franchit, aérien, un gouffre profond. Plus loin, après le petit village de Sadernes, la rivière s’encaisse entre des parois calcaires. La vallée de Sant Aniol s’étire entre les montagnes de Gitarriu et le Puig de Plansesserres, et la rivière se repose dans des gouffres calmes et transparents. Des chênes verts, des houx, des châtaigniers et des chênes rouvre jalonnent le chemin. Sur la rive gauche part le chemin qui monte vers le Puig de Bassegoda ; sur l’autre rive, un autre chemin monte jusqu’à Taleixà, un village aujourd’hui abandonné. En suivant le cours de la rivière, on aboutit à la chapelle Sant Aniol d’Aguja, nichée dans un site plein de charme, où l’écrivain Marià Vayreda situe le début de son roman La punyalada. Un peu plus haut, on rejoint les chutes d’El Brull.

La vallée de Núria Pour rejoindre Núria, on prend un train à crémaillère à Ribes de Freser ou à Queralbs, dont il convient de visiter la belle église romane. En montant, le train laisse derrière lui des forêts de frênes et de noisetiers et des chênes rouvre qui s’éloignent au fond des vallées. Le pin Laricio obscurcit les versants, puis, remontant des torrents au bord des falaises, le train parvient au bord d’un lac. De l’autre côté se dresse le complexe du sanctuaire, avec la chapelle qui abrite la Vierge de Núria, une statue romane en bois, du XIIe siècle. Le complexe comprend des restaurants, des boutiques et un hôtel. Plus haut, on trouve une auberge. On est ici à deux mille mètres d’altitude, et les sommets qui entourent la vallée de Núria avoisinent les trois mille mètres. Outre une petite station de ski et des balades à cheval en été, la vallée offre de multiples activités possibles : ascension du Puigmal ou des pics de Noufonts, de La Fossa del Gegant et de l’Infern, traversées vers Ulldeter et les gorges de Carançà.

Le train à crémaillère de Núria Le sanctuaire de Núria

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La CerdagneContrairement aux autres vallées pyrénéennes, qui sont orientées vers le nord ou vers le sud, la vallée de la Cerdagne s’étend d’est en ouest, bordée par les hauts sommets des Pyrénées et ceux du Moixeró et du Cadí. Cela est dû au fait que la Cerdagne s’est formée par l’enfoncement d’une faille. Du peuplement préromain subsistent des toponymes tels que Bor, Urús, Alp et Das. Le Moyen Âge a laissé dans cette vallée des églises romanes, Sant Pere d’Olopte, Santa Cecília de Bolvir et la majestueuse basilique de Santa Maria de Talló, par exemple, ainsi que l’ancienne muraille de Bellver. Mais le traité des Pyrénées a fractionné de façon aléatoire l’unité de la

vallée, comme en témoigne l’enclave de Llívia, perchée comme une île en plein territoire français. Au cœur de la Cerdagne, sur une hauteur, se dresse Puigcerdà, le chef-lieu, qui constitue un excellent belvédère sur la région. Au début du siècle dernier, les touristes y venaient pour la pureté de l’air et la fraîcheur en été. Aujourd’hui, il existe une grande station de sports d’hiver, créée par la réunion des pistes de La Masella et de La Molina. L’été offre mille randonnées à travers les pins et les sapins du parc naturel du Cadí-Moixeró, vers les lacs de La Pera et de Malniu, ou encore vers les sommets frontaliers de l’Andorre.

Llívia

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La vallée d’Aigua d’OraÀ l’extrémité est du Solsonès, la rivière Aigua d’Ora s’étire, depuis le village de Navès, dans une étroite et longue vallée parsemée de solides maisons rurales et où l’on peut visiter un écomusée où fonctionnent encore une vieille scierie et un moulin alimentés par la force de l’eau. Au fond, les montagnes de Busa dessinent un haut plateau entouré d’impressionnantes falaises. En aval, dans un rétrécissement de la vallée, se niche une jolie église romane du XIIe siècle : Sant Pere de Graudescales. Cette église, qui appartenait à un monastère vite disparu, présente un plan en croix latine, une coupole au-dessus du transept et trois absides.

La vallée de CardósLa route se fraye un passage en concurrence avec les eaux de la Noguera de Cardós. Plus haut, la vallée s’élargit et Ribera de Cardós apparaît : petits hôtels, tour romane à côté de l’église, ruelles étroites, murs et toits d’ardoise, sans oublier mille et une propositions de sports d’aventure. Entourée de sommets qui font partie du parc naturel de l’Alt Pirineu, la vallée est ponctuée de rares plats où ont pu s’installer des villages : Surri, Anàs, Estaon (construit sur un éperon), Ginestarre et sa petite église romane qui en garde l’entrée, Aineto (accroché à la montagne), Tavascan. Au-dessus, c’est la montagne qui impose sa loi.

Entourée de sommets qui font partie du parc naturel de l’Alt Pirineu, la vallée est ponctuée de rares plats où ont pu s’installer des villages.

Sant Pere de Graudescales

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La Vall FoscaDans cette vallée fermée par des montagnes, le soleil se couche tôt (d’où son nom, « vallée sombre »). La partie haute est limitrophe avec le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici. Puis elle s’étire vers le sud en suivant le cours du Flamisell. Cabdella, le dernier village, possède une belle église romane (Sant Vicenç) et offre des vues magnifiques. En contrebas se trouve la centrale de Cabdella, qui abrite un musée de l’hydro-électricité. Plus au sud, Espui conserve aussi une église romane, l’église Sant Julià. À La Torre de Cabdella se trouve la chapelle Sant Martí. Enfin, Estavill a gardé sa structure médiévale de village fortifié et un réseau de ruelles couvertes.

Les vallées d’ÀneuDans la partie haute du Pallars Sobirà, les vallées d’Àneu sont occupées par quatre communes qui rassemblent vingt-quatre hameaux et lieux-dits. Entourées du parc naturel de l’Alt Pirineu et du parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, elles présentent un intérêt écologique évident. Il s’y trouve aussi un riche patrimoine d’art roman : églises Sant Joan d’Isil et Santa Maria d’Àneu à Escalarre, ensemble monumental de Son de Pi, monastère bénédictin de Sant Pere del Burgal à Escaló, ponts d’Espot et d’Esterri d’Àneu ; sans oublier l’écomusée des vallées d’Àneu (voir les détails dans la rubrique consacrée à la vie dans la montagne). Enfin, la fondation Territori i Paisatge, installée à Les Planes de Son, propose des activités visant à faire découvrir la nature d’une façon à la fois ludique et pédagogique.

L’église Santa Maria, à Ribera de Cardós

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Olopte

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Le point de départ est à Les Pollineres. Monter jusqu’au premier lac, laisser sur la gauche le lac Inferior de la Pera et passer le petit pont qui franchit la rivière. Emprunter le chemin qui remonte la rivière sur sa rive droite. Au bout de 200 m, on rejoint le lac Superior de la Pera. Monter vers le col sur la gauche du Monturull puis au pic de Monturull. Descendre jusqu’au col de Claror, et suivre la crête qui monte jusqu’au Perafita ou Tossal de la Truita. Descendre au Port de Perafita et au Collet Sant Vicenç. En longeant la montagne sous le pic d’El Sirvent, on redescend jusqu’au refuge des lacs de la Pera et de là jusqu’à Les Pollineres.

Difficulté : moyenne. Durée : de 4 à 5 h.

Point de départ : Les Pollineres. À Martinet de Cerdanya, emprunter la route LV-4036. Avant d’arriver à Lles, tourner sur la gauche pour aller à Arànser, d’où l’on rejoint, par un chemin goudronné, les pistes de ski nordique. Suivre sur 12 km la piste forestière qui mène à Les Pollineres (2 040 m), où on laisse la voiture.

Pour en savoir plus : Refuge des lacs de la Pera, Lles de CerdanyaTél. (+34) 972 140 559 et (+34) 934 120 777Offices de tourisme de la Cerdagne

Pour faire des randonnées en haute montagne, il est nécessaire de disposer de bonnes cartes et de se documenter.

Consortium de l’Alta Garrotxa(Vall de Sant Aniol)Rectoria de SadernesTél. (+34) 972 287 882www.altagarrotxa.org

Vallée de NúriaTél. (+34) 972 732 020www.valldenuria.cat

Portail touristique de la Cerdagnewww.cerdanya.cat

Mairie de Navès(Vall d’Aigua d’Ora)Tél. (+34) 973 482 553naves.ddl.net

Conseil culturel des vallées d’ÀneuTél. (+34) 973 626 316www.aneu.org

Syndicat d’initiative municipal de la Vall FoscaTél. (+34) 973 663 001www.vallfosca.cat

Offices de tourisme d’Esterri d’Àneu, La Torre de Cabdella, Puigcerdà, Ribera de Cardós, Ribes de Freser et Solsona(Voir pages 130 et 131)

Adresses utiles

Montée à Perafita et Monturull à partir des lacs de la Pera

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La Seu d’UrgellLe carrefour des Pyrénées Le chef-lieu de l’Alt Urgell occupe un emplacement privilégié : La Seu se trouve au centre des Pyrénées catalanes, entre les montagnes andorranes et les derniers contreforts de la chaîne du Cadí, dominant la plaine alluviale déposée par les eaux du Segre et de la Valira. Un carrefour ancestral de voies de communication entre le Pallars Sobirà, l’Andorre et la Cerdagne, qui a vécu au cœur de l’histoire du pays

Le cloître de la cathédrale

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La cathédrale La ville primitive, appelée Orgellia, occupait la butte où se trouve aujourd’hui le quartier de Castellciutat. Siège épiscopal, elle fut saccagée par les musulmans. Plus tard, on transféra la ville dans la plaine et on y construisit une cathédrale qui fut consacrée au IXe siècle. Mais, au XIIe siècle, on la remplaça par la grande cathédrale romane Santa Maria d’Urgell. D’une délicate architecture lombarde, elle présente l’un des plus beaux cloîtres de style roman catalan, avec des colonnes couronnées par des chapiteaux de granit sculptés de personnages appartenant à la mythologie médiévale, qui évoquent les chapiteaux présents dans le Roussillon. Adossée au cloître, l’église Sant Miquel, romane, est la seule survivante d’un ensemble d’églises épiscopales construites à l’initiative de saint Ermengol au début du XIe siècle.

La cathédrale romane Santa Maria d’Urgell

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Le musée diocésain d’UrgellJouxtant la cathédrale, ce musée présente l’une des plus belles collections d’art médiéval de Catalogne. Il recèle une inestimable collection de pièces d’art sacré provenant de tout l’évêché d’Urgell ainsi qu’une importante série de Vierges romanes. Mais ses pièces les plus connues sont le célèbre Beatus de Liébana (un manuscrit enluminé du Xe siècle), le retable gothique d’Abella de la Conca exécuté par Pere Serra en 1364 ou encore une urne en argent de 1755, dédiée à saint Ermengol et que l’on doit à l’orfèvre baroque Pere Lleopart.

La cathédrale présente l’un des plus beaux cloîtres de style roman catalan, avec des colonnes couronnées par des chapiteaux de granit sculptés de personnages appartenant à la mythologie médiévale, qui évoquent les chapiteaux présents dans le Roussillon.

L’urne en argent dédiée à saint Ermengol (1755) Le Beatus de Liébana

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Le quartier médiévalPrès de la cathédrale partent les deux rues à arcades de La Seu d’Urgell. L’une est le Carrer dels Canonges, principal axe de la vieille ville, jalonné de belles demeures aux fenêtres gothiques et aux poutres décorées : Cal Botxí, Cal Roger, Ca l’Armenter… L’autre rue à arcades est le Carrer Major, où l’on voit les « mesures de la Bladeria » (deux blocs de pierre qui servaient à mesurer le grain) et quelques demeures seigneuriales. Le Carrer de Capdevila et le Carrer de les Eres datent de l’agrandissement de la ville effectué au XIIIe siècle.

Une ville de cultureTout au long de l’année se succèdent divers événements : festival international de musique Joan Brudieu en juillet et août ; représentations du Retaule de Sant Ermengol la première quinzaine d’août (inspirées du retable du même nom) ; foire de la Saint-Ermengol, le troisième dimanche d’octobre, lors de laquelle ont lieu plusieurs manifestations thématiques : la foire aux fromages d’artisanat des Pyrénées, la foire aux produits touristiques des Pyrénées et du ski nordique, l’exposition de produits alimentaires traditionnels « Fet i pastat a la Seu » et un petit marché dans le Carrer dels Canonges, où se tiennent des artisans des Pyrénées. L’église gothique Sant Domènec, devenue maison de la culture, organise régulièrement des expositions, des congrès et des concerts.

Dans le centre historique

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Les marchésUn marché hebdomadaire se tient à La Seu d’Urgell depuis 1029, et sa foire est attestée depuis 1048. Aujourd’hui, tous les mardis et samedis, les rues du centre historique se remplissent d’étals. Dans les commerces de la ville, on trouve les produits d’artisanat typiques des Pyrénées, les meilleurs fromages et beurres de la région, des charcuteries, du miel, des conserves de champignons ainsi que toutes sortes de viandes et autres produits frais du terroir.

Le parc olympique du SegreCet équipement sportif unique a été créé à l’occasion des Jeux olympiques de 1992. Un ensemble de canaux d’eaux calmes et d’eaux vives, disposant d’un système de remontées mécaniques, accueille les amateurs de canoë-kayak, de rafting et d’hydrospeed.

Le marché hebdomadaire Kayak dans le parc olympique du Segre

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Le centre de La Seu d’Urgell

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(À VTT)

Le point de départ est le parc du Segre. Suivre la rive droite de la rivière et la traverser par la passerelle d’Alàs. Emprunter la route qui monte à Alàs ; sur la place, prendre la piste qui mène à Les Peces et à Banat. Plus haut se trouve l’église romane Santa Maria de les Peces. Pour le retour, redescendre à Alàs et, sans traverser le Segre, suivre la piste de la rive gauche. Traverser la rivière par la passerelle de La Seu pour entrer dans la ville.

14,6 km

Adresses utiles

Un chapiteau du cloître de la cathédrale

De La Seu d’Urgell à Alàs et Les Peces

Difficulté : moyenne.

Point de départ : le parc olympique du Segre, à La Seu d’Urgell.

Pour en savoir plus : Centre VTT La Seu –Alt Urgell, parc olympique du Segrewww.parcolimpic.com/btt

Musée diocésain d’UrgellPl. Deganat25700 la Seu d’UrgellTél. (+34) 973 353 242www.museudiocesaurgell.org

Parc olympique du SegreTél. (+34) 973 360 092www.parcolimpic.com

Syndicat d’initiative de La Seu d’Urgellwww.turismeseu.com

Offices de tourisme de La Seu d’Urgell(Voir pages 130 et 131)

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OlotLa ville volcanique Quand on nous parle d’explosions, de tremblements de terre, de langues de feu, de coulées volcaniques, nous imaginons les portes de l’enfer ; nous n’imaginons pas la Garrotxa, ni son chef-lieu, Olot. Pourtant, Olot est entouré de quatre volcans : le volcan des Bisaroques, celui de Montolivet, celui de la Garrinada et le volcan Montsacopa. Le plus visible est le Montsacopa, avec sa chapelle Sant Francesc au bord du cratère et ses flancs entourés du tissu urbain. Santa Pau

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Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter : ces volcans se sont endormis il y a plus de 11 000 ans et les deux derniers séismes dévastateurs ont eu lieu il y a cinq siècles. Quasiment tous les murs s’effondrèrent à ce moment-là, ce qui poussa la population à changer l’emplacement de la ville et à quitter les terrains qui appartenaient au monastère de Ripoll, échappant de ce fait à sa juridiction. La ville qui s’étend aux pieds du Montsacopa en est aujourd’hui le résultat. En descendant du volcan, on trouve le Firal ou Passeig d’en Blay, qui accueille un marché tous les lundis. C’est là que se dresse la Casa Solà Morales, un remarquable édifice moderniste rénové par Lluís Domènech i Montaner et orné de cariatides sculptées par Eusebi Arnau. La visite suivante pourrait être celle de l’église Sant Esteve, un solide monument à la façade baroque qui abrite des retables du même style ; un tableau du Gréco est exposé au musée paroissial. À côté, Can Trincheria est une maison transformée en musée.

Le musée cantonal est aménagé dans l’ancien hospiceOn y voit l’évolution de la région ainsi que des œuvres des grands artistes qui l’ont visitée. Plusieurs salles sont consacrées à l’école paysagiste d’Olot, fondée par les frères Joaquim et Marià Vayreda, avec Josep Berga, les premiers artistes en Catalogne qui sont sortis de leur atelier pour peindre en pleine nature. Il y a aussi des sculptures de Miquel Blay et de Josep Clarà, le célèbre tableau de Ramon Casas La Charge et une collection d’affiches publicitaires des Cigarrillos París. Enfin, des salles sont réservées aux expositions temporaires.

Le musée des volcans

Les Lavandières, de Joaquim et Marià Vayreda (MCG)Can Trincheria

L’église Sant Esteve La Torre Malagrida

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Le volcan de Santa Margarida

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Dans le centre d’Olot, les rues qui entourent la Plaça Major invitent à la promenade, tout comme les cloîtres d’El Carme, un ouvrage Renaissance qui abrite aujourd’hui l’École d’art d’Olot. De la Plaça de Josep Clarà part vers le sud le Passeig de Barcelona, flanqué d’immenses platanes. C’est là que commence l’Eixample Malagrida, une zone résidentielle conçue comme une cité-jardin et offerte par Malagrida, un fils d’Olot émigré en Argentine, qui s’était enrichi dans le commerce du tabac. La Torre Malagrida, qui abrite aujourd’hui une auberge de jeunesse, est la maison seigneuriale qu’il fit construire pour sa famille.

Après avoir traversé le Fluvià, on entre dans le parc Nou, à l’ombre d’un bois de chênes rouvre qui occupe l’emplacement de ce qui était la plaine d’Olot. On y voit aussi des tilleuls, des frênes, des ormes, des cerisiers et des érables, dépassant d’un sous-bois où poussent les noisetiers, les houx, le buis et des buissons d’aubépines. Le parc abrite un musée des volcans. Installé dans l’ancienne Torre Castanys, il présente l’origine, le fonctionnement et les effets des séismes et des volcans ; un simulateur y donne l’occasion de ressentir les effets d’un tremblement de terre. On y découvre aussi les principaux écosystèmes de la Garrotxa (ce qui ne saurait dispenser d’une visite des sites en question) : tout près, par exemple, on trouve les marais de la Moixina ; un peu plus loin, la hêtraie dite Fageda d’en Jordà, chantée par le poète Joan Maragall ; il y a aussi les volcans d’El Croscat et de Santa Margarida. Enfin, une option intéressante : enfourcher le vélo et suivre la Ruta del Carrilet, une « voie verte » empruntant l’ancienne ligne de chemin de fer menant à Gérone.

La hêtraie dite Fageda d’en Jordà

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Casa Solà-Morales. Olot

Dans le parc Nou, on voit des tilleuls, des frênes, des ormes, des cerisiers et des érables, dépassant d’un sous-bois où poussent les noisetiers, les houx, le buis et des buissons d’aubépines.

Le volcan du Montsacopa

La Plaça Major La Casa Escubós La Casa Gaietà Vila

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Le centre d’Olot

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D’Olot à la hêtraie dite Fageda d’en JordàSortir du parc Nou (le « nouveau parc ») par la porte sud. Au lieu-dit La Moixina commence l’itinéraire 9 ; sur la gauche, on voit le Camp d’en Broc, une zone de marécages. Une fois arrivé à El Triai, on traverse un champ et on rejoint le chemin qui vient du pont de Les Móres et qui mène à la hêtraie d’En Jordà. Avant de pénétrer dans la forêt, le chemin décrit une fourche : en prenant à droite, on traverse la hêtraie, on passe par Can Jordà, on revient sur la hêtraie et on monte vers Can Xel, d’où l’on peut gagner les glaisières du volcan Croscat ou le volcan Santa Margarida.

Difficulté : moyenne.

Point de départ : le parc Nou, à Olot.

Pour en savoir plus :Maison des volcansOffice de tourisme d’OlotOffice de tourisme de la Garrotxa

Adresses utiles

Détail d’un balcon de la Casa Solà-Morales

Musée cantonal de la GarrotxaHospici, 8 – 17800 OlotTél. (+34) 972 279 [email protected]

Institut culturel de la Ville d’OlotCasa Museu Can TrincheriaSant Esteve, 29 – 17800 OlotTél. (+34) 972 272 777www.olot.cat/cultura

Maison des volcansParc Nou, av. Santa Coloma, 4317800 OlotTél. (+34) 972 266 [email protected]

Office de tourisme de la GarrotxaAv. Onze de Setembre, 22, 2n17800 OlotTél. (+34) 972 271 600www.turismegarrotxa.com

Office de tourisme d’Olot(Voir pages 130 et 131)

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SolsonaDes racines de pierre Solsona est une ville pleine de caractère, qui possède un patrimoine riche et cossu, édifié pendant plusieurs siècles, pierre à pierre, sur de solides fondations. Ses rues à arcades, ses belles demeures gothiques, Renaissance et néoclassiques et ses sveltes fontaines méritent d’être longuement visitées. Mais la ville sait aussi exploser de vie, lorsque le vacarme des tromblons, les géants et les personnages du bestiaire folklorique catalan animent les nombreuses fêtes qui ponctuent l’année. Solsona et sa région, le Solsonès, s’enorgueillissent également d’un très riche héritage de l’époque baroque, au sein duquel le sanctuaire d’El Miracle et le retable de la Mare de Déu dels Colls, à Sant Llorenç de Morunys, occupent une place de choix.Dans le vieux quartier de Solsona

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La vieille ville Une promenade dans les rues pavées de la vieille ville passe forcément par la Plaça Major, la place à arcades où se tient le marché tous les vendredis. De là part le Carrer del Castell, où se trouvent l’hôtel de ville, une belle bâtisse Renaissance, et la Tour des Heures. Tout près, une fontaine du XVe siècle se dresse sur la Plaça de Sant Joan. Au sud du Carrer del Castell, on rejoint le Carrer de Llobera où subsistent une autre porte de la ville et de nombreuses demeures cossues. Dans cette rue, un musée du couteau et des instruments tranchants nous rappelle la tradition industrielle de Solsona, qui concurrençait Olot ou Tolède, célèbres pour la qualité du travail de leurs artisans ferronniers.

Le musée diocésain et cantonalIl se trouve dans le palais épiscopal, un très bel édifice néoclassique. Sa collection comprend des outils préhistoriques, ibères et romains, mais l’essentiel des pièces exposées a surtout trait au Moyen Âge : les fresques préromanes provenant de l’église Sant Quirze de Pedret, un grand nombre de statues de la Vierge, des parements d’autel provenant de Sagàs, et La Cène, un tableau gothique de Jaume Ferrer Ier, entre autres. On y voit aussi une grande collection d’objets liturgiques plus récents.

Le musée diocésain et cantonal et la cathédrale

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La cathédrale gothique actuelle possède trois absides et un clocher romans ayant appartenu à une cathédrale plus ancienne. On peut y voir un retable baroque et une belle statue en pierre de la Mare de Déu del Claustre (la Vierge du cloître), la sainte patronne de la ville.Fontaine du XVe siècle sur la Plaça de Sant Joan Le Carrer del Castell

La porte d’El PontUne bonne partie des remparts construits autour de Solsona au XIe siècle est encore debout. La porte d’El Pont, qui date de la fin du XVIIIe siècle, est toujours l’entrée principale du cœur de la vieille ville. Plus haut, la cathédrale arbore ses trois absides romanes.

La cathédraleLa cathédrale gothique actuelle possède trois absides et un clocher romans ayant appartenu à une cathédrale plus ancienne. À l’intérieur, on admire un retable baroque et une belle statue en pierre de la Mare de Déu del Claustre (la Vierge du cloître), la sainte patronne de la ville, réalisée au XIIe siècle.

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Le musée diocésain et cantonal de Solsona

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Le retable du sanctuaire d’El Miracle, à RinerLe retable de la chapelle de la Mare de Déu dels Colls, à Sant Llorenç de Morunys

Olius À six kilomètres à l’est de Solsona se trouve l’église romane Sant Esteve. On y découvre une belle crypte intime, sous une voûte de pierre rustique soutenue par six délicates colonnes. De l’autre côté de la route, un cimetière se fond dans le paysage ; très inspiré par l’architecture de Gaudí, il a été conçu en 1916 par Bernadí Martorell.

El Miracle À douze kilomètres au sud de Solsona, le sanctuaire d’El Miracle comprend plusieurs édifices austères qui contrastent fortement avec l’impressionnant retable baroque de la basilique. Il fallut dix ans à Carles Morató pour le sculpter, et dix autres années à Antoni Bordons pour le dorer. Le résultat est spectaculaire comme une scène d’opéra : saints et anges gesticulant, éclats d’or, volutes et spirales de nuages.

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Le centre de Solsona

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Solsona et ses environs(À pied et en voiture)

Entrer à pied dans Solsona par la porte d’El Pont. À gauche se trouvent la cathédrale et, tout à côté, le palais épiscopal qui abrite le musée diocésain et cantonal. Continuer vers la Plaça Major et le Carrer del Castell. Sur la droite de l’hôtel de ville, un passage rejoint la Plaça de Sant Joan. Revenir au Carrer del Castell et passer par le Musée du couteau et des instruments tranchants. Repasser sous la porte d’El Pont et prendre la voiture. Par la route de Manresa (C-55) et la C-26, on rejoint l’embranchement d’Olius. Revenir sur la C-26 et continuer sur la C-149 ; ensuite, la LV-3005 et la LV-3002 nous conduisent au sanctuaire d’El Miracle, à 12 km de Solsona.

Difficulté : aucune.

Point de départ : le parking situé devant la porte d’El Pont.

Pour en savoir plus : Office de tourisme de Solsona

Adresses utiles

La crypte de Sant Esteve, à Olius

Musée diocésain et cantonalPalau EpiscopalPl. Palau, 125280 SolsonaTél. (+34) 973 482 101museu.bisbatsolsona.cat

Musée du couteau et des instruments tranchantsTrav. St. Josep, 925280 SolsonaTél. (+34) 973 480 050www.ajsolsona.cat

Mairie d’OliusTél. (+34) 973 480 961olius.ddl.net

Sanctuaire d’El Miracle25287 El MiracleTél. (+34) 973 480 002www.santuarielmiracle.com

Office de tourisme de Solsona(Voir pages 130 et 131)

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Les villes de montagneSitués au cœur même de la montagne, les villes, bourgs et villages pyrénéens se trouvent en des lieux stratégiques qui, depuis des siècles, constituent de véritables carrefours faisant le lien entre la montagne et la plaine. Tel est le cas de Ripoll, de Puigcerdà, de Berga, ou encore de Tremp, de Sort et d’El Pont de Suert. Ces villes chargées d’histoire, restées fidèles à leur glorieux passé, ont toutes leur marché et leurs quartiers commerçants, où les gens de la montagne viennent s’approvisionner régulièrement. Elles ont gardé leur charme et leur personnalité d’antan.Le portail roman du monastère de Ripoll

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Ripoll C’est la vallée qui a déterminé l’emplacement de ce chef-lieu du Ripollès, au confluent de deux rivières, le Ter et le Freser. Au centre du bourg se dresse l’église d’un monastère fondé par le comte Wilfred le Velu au IXe siècle, sur le clocher de laquelle le drapeau aux quatre barres symbolisant la Catalogne – qui fut la bannière du comte – flotte en permanence. Le monastère de Ripoll fut le plus important du pays pendant plusieurs siècles, avant d’être saccagé puis incendié en 1835 ; on y voit encore un portail roman d’un intérêt exceptionnel. La cité, qui s’était développée autour du monastère, avait pour spécialité le travail du fer et de l’acier, obtenus selon un ensemble de procédés connu sous le nom de « forge à la catalane ». Il convient donc d’aller voir la belle collection des armes que l’on y fabriquait qui est conservée au musée ethnographique de Ripoll.

Puigcerdà Chef-lieu de la Cerdagne, Puigcerdà domine la plaine cerdane du haut de la colline qui lui a donné son nom. On y jouit de l’un des plus beaux points de vue de toute la Catalogne. Ville de marché, c’est depuis des lustres le centre de services de la région. On peut y voir des fresques gothiques au couvent Sant Domènec, ainsi que de beaux monuments, comme le pont gothique Sant Martí, l’hôpital ou encore Can Deulofeu. Son magnifique lac, un immense bassin d’irrigation du XIVe siècle autour duquel furent construites de magnifiques demeures au siècle dernier, lorsque la bourgeoisie barcelonaise s’éprit du climat frais et tonifiant de la Cerdagne, est empreint d’une indéniable noblesse.

Ripoll Lac près de Puigcerdà

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BergaSituée dans le piémont pyrénéen, Berga occupe une situation stratégique qui lui permet de faire le lien entre la plaine et la montagne. De l’ancienne cité fortifiée et de son château subsistent encore des pans de mur du château, des tronçons des remparts qui la protégeaient et une porte d’accès à la vieille ville sur la Plaça de Santa Magdalena. À Berga se trouve aussi la petite chapelle romane Sant Pere de Madrona, l’église Sant Joan (beaux éléments gothiques) et des vestiges de l’ancien quartier juif. La ville abrite également un théâtre et un casino de style moderniste (l’Art nouveau catalan). Une visite de Berga s’accompagne agréablement d’une montée au sanctuaire de Queralt, d’un tour du côté du pont et de l’église préromane de Sant Quirze de Pedret ou d’une balade dans le beau paysage pyrénéen d’Els Rasos de Peguera, mais de nombreuses autres randonnées sont aussi possibles. Il ne serait pas envisageable de parler de la ville sans évoquer la Patum, une fête populaire déclarée chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco.

Sort Chef-lieu du Pallars Sobirà, Sort est située sur la rive droite de la Noguera Pallaresa, au pied d’un château médiéval. Dans la partie ancienne de la ville, on peut encore voir les grandes tours rondes, la façade gothique et les murs du château, dont l’intérieur a été rénové et sert désormais d’espace polyvalent pour l’organisation d’expositions et autres activités. Sort est également le point de départ de nombreuses belles randonnées, notamment vers plusieurs villages de la vallée d’Àssua, tels qu’Altron, Sorre ou Llessui. Les rapides de la Noguera Pallaresa qui se trouvent à la hauteur de Sort sont particulièrement appréciés des amateurs de canoë-kayak en eaux vives.

Le sanctuaire de Queralt

Berga Sort

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TrempLes remparts de Tremp étaient protégés par six tours, dont trois subsistent aujourd’hui. Une visite de Tremp ne peut ignorer l’hôpital des pauvres, la basilique de la Mare de Déu de Valldeflors ou le pont Sant Jaume, d’origine romane. Mais le territoire du chef-lieu du Pallars Jussà est très étendu. C’est le plus grand de Catalogne car il englobe la Terreta, une vallée plantée de chênes rouvre, de hêtres et d’ifs qui est sillonnée de nombreux sentiers à parcourir à pied.

El Pont de SuertLe chef-lieu de l’Alta Ribagorça se trouve sur les bords de la Noguera Ribagorçana, au confluent des vallées de Barravés, Boí, Castanesa et Viu. Dans son vieux quartier, on pourra visiter la Plaça Major, la Plaça del Mercadal, l’église Vella (la vieille église) et le palais abbatial. L’église Nova (la nouvelle église) est un bel édifice construit en 1955.

La nouvelle église d’El Pont de SuertLa basilique de Tremp

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(À vélo)En suivant le Passeig de Sant Joan à Ripoll puis la C-26, qui conduit à Camprodon, on rejoint la piste cyclable qui mène à la gare de Toralles, à Sant Joan de les Abadesses (km 12). Ici, une visite s’impose : monastère, musée, église Sant Joanipol et pont médiéval. Pour revenir au point de départ, rebrousser chemin. 24 km, 1 h 30 min.

Difficulté : aucune, 120 m de montée.

Point de départ : Ripoll.

Pour en savoir plus : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

Musée ethnographique de Ripoll(Fermé pour travaux ; expositions temporaires)Pl. Ajuntament, 3 – 17500 RipollTél. (+34) 972 703 144www.museuderipoll.org

Offices de tourisme de Berga, El Pont de Suert, Puigcerdà, Ripoll, Sort et Tremp(Voir pages 130 et 131)

Adresses utiles

Sant Joan de les Abadesses

La Route du fer Ripoll – Sant Joan de les Abadesses

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L’essence médiévale La Catalogne s’est développée avec les Pyrénées pour colonne vertébrale. Le rôle clé qu’ont joué ces montagnes au Moyen Âge est attesté par la quantité et la qualité du patrimoine existant. L’art médiéval est partout présent : dans les églises et les monastères romans, dans l’architecture civile et dans les petites chapelles nichées dans les endroits les plus inaccessibles.

Sant Pere de Rodes

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Sant Pere de RodesDominant El Port de la Selva, ce monastère, dit la légende, aurait reçu les reliques de saint Pierre et autres saints. L’église actuelle remonte probablement au XIe siècle, mais elle présente des éléments appartenant à la période préromane. Ses trois nefs, très hautes, sont séparées par des piliers et des colonnes reposant sur de grands socles et couronnés par des chapiteaux corinthiens ornés de têtes zoomorphes et polygonales et de motifs géométriques. Le clocher, haut de vingt-sept mètres, est de type lombard. Un sentier monte jusqu’à la ligne de crête et aux vestiges du château Sant Salvador, d’où l’on a une superbe vue panoramique.

Sant Quirze de Colera Au pied des monts des Albères se dresse une petite abbaye bénédictine rénovée vers 1123. Construite par une superposition de pierres en épine de poisson, elle présente trois nefs et trois absides de type lombard, ainsi que des restes d’une église antérieure, d’un cloître et de fortifications. Non loin se trouve l’ancienne église paroissiale Santa Maria de Colera, un petit édifice à une nef et une abside construit au XIIe siècle.

Le monastère de Santa Maria de Ripoll D’origine wisigothique, Santa Maria de Ripoll fut refondé à la fin du IXe siècle par le célèbre comte Wilfred le Velu. Sous son égide, la bibliothèque monastique devient l’une des plus riches de l’époque. À partir du Xe siècle, l’abbé Oliba poursuit la construction de l’édifice dans le style roman. Santa Maria de Ripoll arbore un portail du XIIe siècle, qui est l’ouvrage roman sculpté le plus important de la Catalogne. Panthéon comtal, il abrite les restes du comte Wilfred.

Le monastère de Sant Joan de les AbadessesFondé au IXe siècle par Wilfred le Velu, ce monastère recèle un magnifique groupe sculpté du XIIIe siècle, appelé Très Saint Mystère, qui représente une Descente de Croix. On y voit aussi des retables gothiques dédiés à saint Augustin et à sainte Marie la Blanche et la tombe du bienheureux Miró, gothique également. Un cloître gothique, une salle capitulaire dotée d’une fenêtre romane et la chapelle baroque d’Els Dolors, qui abrite une belle Pietà contemporaine, complètent cet ensemble.

Sant Quirze de Colera Le Très Saint Mystère, à Sant Joan de les Abadesses

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Sant Jaume de Frontanyà Cette ancienne collégiale augustinienne est un très beau spécimen du roman lombard du XIe siècle. Construite sur plan de croix latine, elle présente trois absides et une façade austère. On peut voir à l’intérieur de l’église une majestueuse coupole polygonale à douze faces, soutenue par des trompes coniques ; cet élément, unique en Catalogne, a servi de modèle pour la restauration du monastère de Ripoll.

Santa Maria de Gerri Ancienne abbaye sur les bords de la Noguera Pallaresa. L’image caractéristique de cet édifice est sa façade couronnée d’un clocher à jour de trois étages. L’intérieur, à trois nefs, est plus spacieux qu’il ne le semble depuis l’extérieur.

Sant Serni de Tavèrnoles Cette abbaye existait déjà au début du IXe siècle et avait des possessions qui s’étendaient du Berguedà à l’Andorre, de la Cerdagne à Isona et au Pallars, ainsi que des domaines en Aragon et en Castille. Ce qui explique la grande église abbatiale consacrée en 1040, dont le seul élément resté entier est le chevet. Des chapiteaux du cloître et le parement d’autel sont exposés au Musée national d’art de Catalogne (MNAC). Plusieurs documents provenant de l’abbaye, et notamment son cartulaire, sont conservés à La Seu d’Urgell.

Santa Maria de Gerri, à Gerri de la Sal

Sant Jaume de FrontanyàSant Serni de Tavernoles

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Les petites églisesUne multitude de joyaux de l’architecture religieuse émaillent toutes les Pyrénées. On n’en citera que quelques-uns. L’église Sant Cristòfor de Beget, dans le Ripollès, recèle une sculpture sur bois mesurant plus de deux mètres de haut et montrant le Christ vêtu d’une longue tunique à manches. Près de Cercs, dans le Berguedà, Sant Quirze de Pedret est une église construite aux IXe et Xe siècles, à laquelle furent rajoutés des éléments romans ; elle contient de belles peintures murales des Xe et XIIe siècles. Santa Maria de Talló, en Cerdagne, est un grand édifice qui présente, à l’extérieur, de curieux contreforts peu habituels dans l’architecture romane catalane et un ensemble de tombes anthropomorphes. L’église Sant Esteve d’Abella de la Conca, dans le Pallars Jussà, se trouve dans la partie haute d’Abella de la Conca, où elle fut construite au XIe siècle ; à l’intérieur, on voit des restes de peintures murales datant des XIIe et XIIIe siècles. De cette église provient un retable gothique montrant des scènes de la vie de la Vierge, aujourd’hui conservé au musée diocésain d’Urgell. L’église Sant Joan d’Isil, dans le Pallars Sobirà, se dresse sur les bords de la Noguera Pallaresa. Elle présente sur sa façade sud un extraordinaire décor composé d’arcatures et de symboles humains et zoomorphes ; deux bas-reliefs symbolisent Adam et Ève avant et après avoir commis le péché originel.

L’architecture civilePlusieurs ponts enjambant les cours d’eau pyrénéens sont de véritables chefs-d’œuvre d’architecture civile médiévale. Le pont Vell (vieux pont) de Besalú est le passage vers les rues à arcades, les édifices romans et gothiques et les bains juifs de la ville. Sant Joan de les Abadesses possède un autre pont Vell. Ses bases datent de 1138, année où fut achevé le pont roman. Endommagé par le tremblement de terre de 1428, on le reconstruisit en style gothique, et son arche, très svelte, en fait le pont gothique de plus grande portée de la péninsule Ibérique. Le pont Nou (pont neuf) de Camprodon, construit au XIIIe siècle, franchit le Ter en plein cœur de la ville ; sa grande arche a été bâtie avec des pierres de taille irrégulières. Du côté est se dresse la porte de Cerdagne, l’une des entrées de la ville quand elle était entourée de remparts. L’architecture civile est aussi représentée par les châteaux, et en particulier par celui de Mur, un édifice compact doté d’une tour, qui appartenait aux comtes du Pallars. Sur l’esplanade du château qui domine toute la Conca de Tremp se dresse l’église Santa Maria de Mur.

Abella de la Conca

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(En voiture)

Sortir de Figueres par la N-260 vers Llançà, poursuivre par la GI-603 puis la GIV-6032 jusqu’à Vilamaniscle. Là, emprunter la piste qui mène au monastère de Sant Quirze de Colera. Rebrousser chemin jusqu’à Garriguella et prendre la GI-610 puis la GIP-6041 jusqu’au monastère de Sant Pere de Rodes. On peut alors monter jusqu’au château Sant Salvador. De Sant Pere de Rodes, descendre jusqu’à El Port de la Selva ou Llançà, où on ne saurait trop conseiller de finir la journée par un bon repas au bord de la mer.

50 km

Difficulté : aucune.

Point de départ : Figueres.

Pour en savoir plus :Conseil cantonal de l’Alt Empordà, turisme.altemporda.orgOffice de tourisme de Figueres, Llançà et El Port de la Selva.

Monastère de Sant Pere de RodesCtra. Monestir17489 el Port de la SelvaTél. (+34) 972 387 559

Mairie de Rabós d’Empordà(monastère de Sant Quirze de Colera)Tél. (+34) 972 563 [email protected]

Monastère de Santa Maria de RipollPl. Abat Oliba – 17500 RipollTél. (+34) 972 702 351www.ajripoll.cat

Mairie de Sant Jaume de FrontanyàTél. (+34) 938 239 194www.santjaumedefrontanya.net

Mairie de Les Valls de Valira (abbaye de Sant Serni de Tavèrnoles)Tél. (+34) 973 350 458vallsvalira.ddl.net

Mairie de Baix Pallars (abbaye de Santa Maria de Gerri)Tél. (+34) 973 662 040baixpallars.ddl.net

Offices de tourisme d’El Port de la Selva, Sant Joan de les Abadesses, Ripoll, Berga, La Seu d’Urgell, Sort, Besalú, Camprodon, Sort, Tremp, Isona, Garrigàs, Figueres, Llançà, Portbou et Puigcerdà(Voir pages 130 et 131)

Adresses utiles

Le château de Mur

Des monastères au bord de la mer

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La Route des Pyrénées comtalesLa Route des Pyrénées comtales vous propose un voyage qui remonte jusqu’à la naissance de la Catalogne. Un itinéraire qui mêle les impressionnants paysages pyrénéens et l’austère beauté des églises et des monastères romans où résonne encore l’écho du passage de l’abbé Oliba, de Wilfred le Velu et d’autres grands personnages historiques.L’église du monastère de Ripoll

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avec la haute montagne en arrière-plan, cette route traverse des paysages de grande beauté, qui furent le berceau de personnages historiques et le cadre de gestes, de légendes, de mythes et de traditions. Un décor naturel et humain parsemé de monastères, d’églises et de châteaux qui gardent le souvenir des anciens temps, ceux de l’enfance de l’Europe, du féodalisme, des croisades et de l’art roman.

Chacun trouvera sur cette Route des Pyrénées comtales le lieu d’hébergement adapté à ses besoins, du petit hôtel de campagne et du gîte rural en montagne jusqu’au camping champêtre en bord de rivière. Et partout l’occasion s’y présente de goûter aux saveurs qui caractérisent la cuisine catalane de montagne ou d’acheter une vaste gamme de produits de qualité, allant des charcuteries comme la llonganissa de Vic ou le xolís du Pallars à toutes sortes de fromages artisanaux.

À chaque virage de cet itinéraire qui emprunte des routes secondaires dans des paysages de toute beauté, on découvre l’histoire de la naissance de la Catalogne. On comprend comment une société héritière du monde romain et du monde wisigothique a pu se doter, entre le IXe et le XIIe siècle, de sa propre identité, qui s’exprime par un style architectural, l’art

roman, par une langue, le catalan, et par un nom de pays, la Catalogne.

La route traverse le territoire de onze anciens comtés, que l’on peut visiter d’une traite ou pas à pas, comté après comté. D’est en ouest, le visiteur a le choix parmi une sélection de sites médiévaux, de monuments et de musées qui le transporteront facilement dans l’atmosphère de la Catalunya Vella, la Catalogne Ancienne, aux temps du comte Wilfred le Velu, de l’abbé Oliba, du chevalier Arnau Mir de Tost, de la comtesse Ermensinde ou du guerrier Bernat Tallaferro.

Chronologiquement, la Route des Pyrénées comtales commence à l‘époque peu connue qu’est le IXe siècle, lorsque Wilfred le Velu amorce le chemin qui conduira à l’indépendance des comtés catalans, et se poursuit jusqu’au XVe siècle, lorsque la mort de Martin l’Humain sans descendance entraîne l’extinction de la Maison de Barcelone qui a gouverné la Catalogne pendant plus de cinq cents ans

Les lignes qui suivent décrivent brièvement, comté par comté, ce qui attend le voyageur le long de la Route des Pyrénées comtales.

De l’Empordà jusqu’à la Ribagorça,

Pont sur le Fluvià, à Besalú

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Castellfollit de la Roca

Le comté de Berga : à l’ombre du Pedraforca Sous le sommet majestueux et emblématique du Pedraforca, les terres berguédanes furent, entre le XIe siècle et le XIVe siècle, un lieu de rencontre de personnages historiques fascinants tels que le seigneur de Pinós et le troubadour Guillem de Berguedà, et, en même temps, un espace dans lequel les cathares laissèrent une empreinte indélébile. Dans ce décor naturel privilégié, de charmants endroits et de petits villages, comme Gósol, Saldes ou Maçaners, alternent avec les vieux édifices romans qui émaillent l’espace rural : ce sont les églises de Sant Llorenç prop Bagà, Santa Maria de Lillet, Sant Vicenç de Rus, Sant Jaume de Frontanyà, Sant Sadurní de Rotgers, Sant Quirze de Pedret et Sant Vicenç d’Obiols. Dans ces églises, tout comme dans les paysages qui les entourent, restés quasiment intacts, on revit sans peine l’essence du passé médiéval de la Catalogne des comtes. À cela contribue aussi la magie des fêtes populaires ancestrales, que ce soit la Fia-Faia de Bagà ou la Patum de Berga. Cette dernière, icône des fêtes populaires catalanes, a été inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco.

Le comté de Besalú : la cour de Tallaferro Le territoire de l’ancien comté de Besalú correspond, en gros, à celui de l’actuel canton de la Garrotxa, qui se caractérise par des forêts et des cultures d’une végétation luxuriante et des paysages volcaniques de grande beauté, dont l’un des fleurons est la falaise basaltique de Castellfollit de la Roca. Le chef-lieu de ce canton, Besalú, est l’endroit idéal pour découvrir le legs que nous a laissé le Moyen Âge, depuis le superbe pont qui enjambe le Fluvià jusqu’au patrimoine légué par les communautés juives qui peuplaient la cité à l’époque. Santa Pau, au milieu des montagnes de la Garrotxa, constitue de son côté l’un des ensembles urbains les plus harmonieux du pays ; c’est en outre un véritable concentré d’architecture populaire catalane.

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Le vicomté de Cardona : des rois sans couronneL’imposant ensemble monumental de Cardona témoigne, tout comme sa citadelle juchée sur une butte qu’entourent les eaux du Cardener, de l’importance de la dynastie des Cardona à l’époque des comtés. Le surnom de « seigneurs du sel » qui leur était attribué rend compte du poids économique que représentaient les mines de sel de Cardona (le salí de Cardona) et du pouvoir de ses vicomtes. Les Cardona furent l’une des dynasties les plus influentes dans la politique catalane du Moyen Âge : de véritables « rois sans couronne ». À l’ouest, posée au milieu du plateau qui sépare les eaux du Llobregat et du Segre, la ville baroque de Solsona est le nécessaire contrepoint à l’image médiévale de Cardona. À l’est de Manresa, le monastère de Sant Benet de Bages fut à l’origine du repeuplement de la région pendant la période comtale.

Le château de Cardona

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Le comté d’Empúries : un comté indépendantSur ce territoire fabuleux plus de deux fois millénaire qu’est l’Empordà, Castelló d’Empúries et le monastère Sant Pere de Rodes jouèrent un rôle central dans le devenir de l’ancien comté d’Empúries. Aujourd’hui, ce sont deux références essentielles du patrimoine monumental catalan. À Castelló d’Empúries, le visiteur ne pourra que s’extasier devant l’extraordinaire patrimoine monumental que l’ancien chef-lieu du comté de l’Empordà a préservé jusqu’à nos jours. Plus loin, le monastère Sant Pere de Rodes, situé sur la magnifique presqu’île du cap de Creus, le véritable finis-terrae catalan, et juché sur les monts du même nom, permet d’apprécier l’influence de l’ordre monastique bénédictin sur les origines de l’art roman catalan. Ce lieu de pèlerinage est aussi ancien que celui de Compostelle. Les monastères de Sant Quirze de Colera et de Santa Maria de Vilabertran, le château de Requesens et l’ensemble médiéval de Peralada se trouvaient également sur le territoire du comté.

L’église Santa Maria, à Castelló d’Empúries

Le comté de Gérone : la frontière de l’empire carolingienSur la rive droite de l’Onyar, aux pieds de Montjuïc et des premiers contreforts des Gavarres, l’entrelacs des vielles rues de Gérone a une telle saveur qu’il nous transporte facilement au temps lointain de la naissance des comtés catalans. C’est l’époque qui nous parle du lien mythique qui unissait Gérone à Charlemagne et qui nous renvoie au riche patrimoine légué par les juifs à la ville du Ter dont la plus grande expression est un magnifique et monumental call, le quartier juif où vécurent Isaac l’Aveugle et d’autres personnages illustres. À une extrémité du comté de Gérone, La Bisbal d’Empordà, avec son château, nous aide à comprendre le rôle primordial de l’Église et le pouvoir exercé par les autorités épiscopales de Gérone sur le monde politique catalan au Moyen Âge. Enfin, on ne saurait oublier Pals et Peratallada, dont les ensembles monumentaux sont des exemples de l’atmosphère et des environnements urbains de la période comtale catalane.

La tour de Charlemagne, dans le cloître de la cathédrale de Gérone

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Le comté du Pallars Jussà : les seigneurs de la montagneDe tous côtés entouré de montagnes, le comté du Pallars Jussà occupait le territoire compris entre les gorges de l’Estret de Collegats et la montagne du Montsec. Une véritable muraille géographique défendue, pendant la période comtale, par un grand nombre de châteaux et de forteresses de frontière, tels les imposants châteaux de Mur, Llordà et Sant Gervàs, qui gardent encore le souvenir d’Arnau Mir de Tost. Au sein de cette protection géostratégique, la ville d’Àger a conservé tout son charme médiéval. Au centre de ce territoire irrigué par la Noguera Pallaresa s’étend la Conca de Tremp, bassin fertile au milieu des Pyrénées où prospèrent les trois cultures sacrées du monde méditerranéen : le blé, la vigne et l’olivier. Cette richesse agricole a fait du Pallars Jussà le premier objectif de l’expansion des seigneurs des montagnes, qui en firent une excellente base pour partir à la conquête des plaines de Lleida. La petite église romane Santa Maria de Covet est, dans ce contexte, un vrai joyau caché, un trésor à découvrir.

Le château-palais de La Bisbal d’Empordà L’église de Sant Pere del Burgal

Le comté d’Osona : la clé de voûte de la Catalogne Ancienne Osona est l’un des cantons de Catalogne qui a le plus de caractère. Son nom provient de la tribu ibère des Ausetans et de leur cité, l’Ausa ibère et romaine. Le chef-lieu est le siège d’un évêché depuis le Ve siècle et son nom est mentionné dans les chroniques romaines dès le IIe siècle av. J.-C. Occupant une position stratégique à mi-chemin entre le berceau de la Catalogne que furent les comtés pyrénéens et Barcelone – la ville Cap i Casal, centre et capitale –, l’évêché d’Osona et son comté rétabli allaient devenir la clé de voûte de la Catalunya Vella, la Catalogne Ancienne, un territoire repeuplé par Wilfred le Velu et consolidé grâce à l’immense travail de l’abbé Oliba, qui allait étendre son évêché à l’ouest, au-delà de la Segarra. L’empreinte d’Oliba est encore palpable lorsque l’on contemple le svelte clocher de la cathédrale de Vic, construite à son initiative. Plus loin, isolé sur les falaises que contourne le Ter, l’austère monastère Sant Pere de Casserres transporte le voyageur aux balbutiements de la Catalogne comtale. Les trésors du comté s’enrichissent encore des monastères Santa Maria de Lluçà et Santa Maria de l’Estany et du village ibère de l’Esquerda, situé stratégiquement dans un méandre du Ter.

La cathédrale de Vic

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Covet

Le comté du Pallars Sobirà : de l’art roman en pleine montagne Le Pallars Sobirà occupe le haut de la vallée de la Noguera Pallaresa, depuis les sommets les plus élevés de la chaîne pyrénéenne, parmi lesquels la Pica d’Estats, le toit de la Catalogne (3 145 m), jusqu’au défilé de Collegats, la frontière naturelle avec le Pallars Jussà. Dans ce décor de haute montagne, où abondent les petits hameaux qui grimpent jusqu’au recoin le plus reculé de chaque vallée secondaire, on trouve l’ensemble roman des vallées d’Àneu, qui présente des exemplaires remarquables de l’art roman catalan, notamment les églises Santa Maria d’Àneu, Sant Pere de Sorpe et Sant Pere del Burgal. Cette dernière renferme des peintures murales dont on pense qu’elles représentent la comtesse Lucia de la Marche, ce qui illustre la situation sociale et politique de la femme dans la Catalogne comtale. De Sort, avec les restes de son château et l’exposition sur le comte Hug Roger III, à Esterri d’Àneu, d’Espot à Àreu ou à Tabescan, chaque village cache un trésor à découvrir : ici un château, là une église romane, plus haut une ancienne forge ou le vieux moulin d’une maison noble. Et partout un paysage superbe.

Le comté de Ribagorça : la lumière des images Le vieux comté pyrénéen de la Ribagorça occupait un territoire aujourd’hui partagé entre la Catalogne et l’Aragon, de part et d’autre de la frontière que constitue la Noguera Ribagorçana. Il s’étend aujourd’hui entre l’imposant défilé de Mont-rebei et les hautes crêtes qui séparent le Val d’Aran des vallées de la Ribagorça. En amont de Pont de Suert, les eaux de la Noguera de Tor ont creusé la vallée de Boí, inaccessible par la route jusqu’au milieu du XXe siècle et véritable trésor des Pyrénées catalanes. Cet isolement séculaire a préservé jusqu’à nos jours l’ensemble d’églises romanes le plus remarquable de la Catalogne, dont la valeur artistique lui a valu d’être inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco. Les églises de Durro, d’Erill la Vall, Sant Joan de Boí, Sant Feliu de Barruera, Santa Maria de l’Assumpció de Coll, Santa Maria de Cardet et, surtout, les églises Sant Climent et Santa Maria de Taüll sont de véritables icônes de l’art roman catalan, tout comme leurs peintures murales au nombre desquelles figure le célèbre Pantocrator (Christ en majesté) de Taüll.

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Le comté de Ripoll : une terre de comtes et d’abbés Adossée aux contreforts méridionaux de l’est des Pyrénées, dans un endroit stratégique au confluent du Ter et du Freser, la ville de Ripoll passe pour être le berceau de la Catalogne. Le monastère Santa Maria de Ripoll, fondé par Wilfred le Velu, allait devenir l’un des plus brillants foyers culturels de la chrétienté occidentale, l’endroit où fit ses études Gerbert d’Aurillac, le futur Sylvestre II, le pape de l’an mil. Le monastère de Ripoll, dont Oliba fut l’abbé, est le décor parfait pour pénétrer dans l’atmosphère de la naissance de la Catalogne. Non loin, dans l’idyllique village de Beget, se trouve l’église Sant Cristòfol, dont les dimensions réduites n’enlèvent rien à son caractère majestueux. L’héroïque comte Wilfred a son pendant dans cette région : il s’agit du mythique comte Arnau, qui dominait ce territoire, depuis le château de Mataplana et le sommet du Montgrony. Les gens du pays racontaient qu’un chemin secret reliait Montgrony au monastère de Sant Joan de les Abadesses, cadre légendaire de péchés inavouables.

Un chapiteau à Ripoll Un chapiteau à La Seu d’Urgell

Le comté d’Urgell : une cathédrale entre saints et hérétiques La ville d’Orgellia, siège de l’évêché et du comté du même nom, est attestée depuis le Ve siècle. On ignore la date exacte du rétablissement de l’évêché et du comté d’Urgell, mais très tôt, dès le milieu du IXe siècle, La Seu d’Urgell allait devenir l’un des premiers centres du pouvoir politique de la Catalogne comtale. Avec l’avancée de la Reconquête, évêché et comté allaient s’étendre de leur berceau pyrénéen vers les plaines de Lleida, auxquelles ils donneraient leur nom. Ville de comtes et d’évêques, de saints et d’hérétiques, La Seu d’Urgell a conservé jusqu’à nos jours sa magnifique cathédrale romane, héritage de saint Ermengol, le grand évêque d’Urgell. À Organyà, en aval du Segre, sont conservées des notes pour le sermon dominical écrites par un modeste curé de village : les « homélies d’Organyà » constituent le premier témoignage écrit de la naissance de la langue catalane dans son berceau pyrénéen.

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Pour les offices de tourisme des différentes localités (Voir pages 130 et 131)Pour obtenir des informations plus détaillées sur les différentes étapes de la Route des Pyrénées comtales, voir les sections « Adresses utiles » à la fin des différents chapitres et la rubrique « Renseignements utiles » en fin de brochure.

Adresses utiles

Parement d’autel dans le monastère de Lluçà (XIIIe siècle), à Vic

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La vie dans la montagneMalgré les difficultés liées au relief, les zones de haute montagne catalanes n’ont jamais été des espaces fermés et autosuffisants, bien au contraire. La population vivait de l’exploitation de leurs nombreuses ressources naturelles, comme le bois, le fer ou le charbon, que l’on transportait jusqu’aux plaines, alors que les pâturages d’été de haute montagne permettaient de nourrir des milliers de têtes de bétail. C’était l’époque où le bois était descendu jusqu’à la plaine par la rivière et où les moulins et les scieries fonctionnaient grâce au mouvement de l’eau. Plus tard, au début du XXe siècle, les centrales hydroélectriques ont vu le jour, rendant ainsi possible la seconde industrialisation de la Catalogne. Un vaste réseau de musées nous montre aujourd’hui quelle était la vie dans la montagne jusqu’à il y a quelques années à peine.L’écomusée des Valls d’Àneu

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Le musée de la farine de Castelló d’EmpúriesUne exposition, incluant des machines de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, nous dévoile le secret de la fabrication de la farine, comment était cultivé le blé et comment il était traité après la moisson. Le moulin fonctionnait à l’énergie hydroélectrique : l’eau y pénétrait par le Rec del Molí, un canal d’origine médiévale, pour alimenter une turbine Francis, une turbine hydraulique de type à réaction datant de 1905.

La forge Palau, à RipollCette forge fondée au XVIIe siècle était en service jusqu’en 1978. On y voit deux martinets à manche d’orme et masse d’acier, des trompes à eau, un coffre à charbon, un four et un fourneau à soufflerie. On emmagasinait l’eau déviée du Freser et on la faisait retomber sur la roue hydraulique pour générer du vent, principale caractéristique de la méthode de forge catalane.À Ripoll, il y a aussi un musée ethnographique.

La forge Palau, à Ripoll

Le musée de la farine de Castelló d’Empuries

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La maison musée Can Trincheria, à OlotL’une des plus belles maisons seigneuriales de la ville, construite dans la première moitié du XVIIIe siècle puis plusieurs fois agrandie et restaurée. Une partie de cette maison a été transformée en musée ; on peut en visiter l’étage noble, qui nous renseigne sur le mode de vie d’une famille aisée de l’époque. Les peintures qui ornaient les murs à l’époque ont été conservées dans plusieurs pièces, dont la remarquable « chambre du général », décorée par Joan Carles Panyó. Remarquable également la crèche monumentale commencée par Ignasi de Trincheria au XVIIIe siècle.

Le musée des mines de CercsLa cité ouvrière Sant Corneli a été créée à la fin du XIXe siècle pour loger les mineurs. On y découvre les caractéristiques et les utilisations du lignite (le type de charbon que l’on extrayait des mines de Fígols), ainsi que les conditions de vie des mineurs, au travail, en famille et dans le cadre de la cité. L’espace le plus emblématique est une ancienne galerie réhabilitée à laquelle on accède par un petit train.

Le musée des mines de Cercs

Le musée des mines de Cercs nous montre les dures conditions de vie des mineurs ainsi que la façon dont l’on extrayait le lignite, le charbon des mines de Fígols.

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La pharmacie de Llívia Elle fut construite en 1415 et les premiers écrits attestant son existence datent de 1594. La famille Esteve en a été la propriétaire pendant sept générations jusqu’au milieu du siècle dernier, où la pharmacie ferma ses portes. Le musée municipal de Llívia en expose les objets caractéristiques : une mappemonde sur laquelle figure la provenance des différents produits, des boîtes Renaissance, des pots de céramique bleue et une armoire à médicaments baroque, polychrome sur bois doré.

Le musée des trementinaires de TuixénLes trementinaires étaient les femmes qui connaissaient les herbes médicinales de ces vallées et allaient les vendre sur les marchés de tout le pays pendant l’hiver. Le musée présente leur histoire, les itinéraires que ces femmes suivaient à pied, les témoignages qu’elles ont laissés, ainsi que les produits qu’elles transportaient.

La manufacture de laine d’ArsèguelCette entreprise, transmise de père en fils, fabriquait de grosses chaussettes, des écharpes et des couvertures de berger pour affronter les rigueurs de l’hiver pyrénéen. L’énergie hydraulique faisait fonctionner les machines, parmi lesquelles le diable ou loup, qui ouvrait et aérait la laine, et la mule-jenny, une jeannette conçue au XVIIIe siècle. À Arsèguel, il y a aussi un musée de l’accordéon.

Le musée du ciment Asland, à Castellar de n’Hug C’est à la fin du XIXe siècle, sur le territoire de la commune de Castellar de n’Hug, qu’Eusebi Güell fit construire la première usine en Catalogne de ciment Portland, le Clot del Moro. Rafael Guastavino, l’architecte, utilisa pour cet édifice la voûte catalane qu’il allait plus tard exporter aux États-Unis. Le musée présente l’histoire, le processus de fabrication et l’usage du ciment ainsi que la vie des hommes et des femmes qui travaillaient dans l’usine. Non loin du musée, à La Pobla de Lillet, se trouvent les jardins Artigas, imaginés par Antoni Gaudí.

Le musée du ciment Asland, à Castellar de n’Hug La crèche de la maison musée Can Trincheria, à Olot

La pharmacie de Llívia

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L’écomusée Çò de Joanchiquet, à Vilamòs Attestée dès le XVIIe siècle, Çò de Joanchiquet était l’une des maisons les plus riches du Baix Aran. Elle a été restaurée dans le respect de l’atmosphère du début du XXe siècle, avec le mobilier et l’agencement de l’époque. Trois étables et un pigeonnier délimitent une cour fermée. Autres musées dans le Val d’Aran : la Fabrica dera Lan (manufacture de laine), la mine Victoria d’Arres, le moulin de Salardú, le musée du Val d’Aran.

L’écomusée Çò de Joanchiquet, à Vilamòs

L’écomusée des vallées d’Àneu Plusieurs équipements sont rassemblés sous la bannière de ce musée. Dans le vieux quartier d´Esterri d’Àneu, la Casa Gassia, du XVIIIe siècle, a gardé sa structure originelle et montre comment se déroulait la vie quotidienne des paysans et quelle fonction avait chaque pièce de la maison. On pourra aussi voir dans la scierie d’Alòs d’Isil comment se faisait le travail du bois, depuis l’abattage des arbres jusqu’à l’obtention des planches. De son côté, l’ensemble monumental de Son nous introduit dans l’univers du religieux : le clocher roman de l’église, un retable gothique, le cimetière et la tour de l’horloge, d’où l’on procédait à des exorcismes contre les orages. Enfin, le monastère de Sant Pere del Burgal, dans le village d’Escaló, nous fait pénétrer dans la vie monacale du Moyen Âge.

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Le tour du Catllaràs

À La Pobla de Lillet, gagner la chapelle Sant Antoni et le lieu-dit Les Coromines, puis suivre les balises du PRC-52 jusqu’au monastère de Santa Maria de Lillet et à l’église romane Sant Miquel. Monter jusqu’aux vestiges du château, au Xalet del Catllaràs, au Collet Fred et au belvédère de la Roca de la Lluna. Poursuivre par le Prat del Joc de la Pilota, le Prat Gespador et le Roc del Catllaràs. Passer un col et tourner à droite sur la piste. Suivre le GR-4 jusqu’au sanctuaire de Falgars et revenir sur ses pas pour retrouver le chemin qui, en longeant la crête, descend jusqu’à La Pobla de Lillet.

Difficulté : moyenne.

Point de départ : La Pobla de Lillet.

Pour en savoir plus : Office de tourisme de La Pobla de Lilletwww.poblalillet.cat – www.altbergueda.cat

Pour faire des randonnées en haute montagne, il est nécessaire de disposer de bonnes cartes et de se documenter.

Adresses utilesMusée de la farine de Castelló d’EmpúriesSant Francesc, 517486 Castelló d’EmpúriesTél. (+34) 972 250 512www.ecomuseu-farinera.org

Maison musée Can TrincheriaOlot (voir pages 130 et 131)

Forge PalauPg. Farga Catalana, 14-1617500 RipollTél. (+34) 972 714 [email protected]

Musée des mines08698 Sant CorneliTél. (+34) 938 248 187www.cercs.cat

Musée du ciment AslandParatge Clot del Moro08696 Castellar de n’HugTél. (+34) 938 257 037www.museuciment.cat

Jardins Artigas08696 la Pobla de LilletTél. (+34) 938 236 146www.poblalillet.cat

Pharmacie de Llívia17527 LlíviaTél. (+34) 972 896 011www.llivia.org

Manufacture de laine25722 ArsèguelTél. (+34) 973 384 009arseguel.ddl.net

Musée de l’accordéon25722 ArsèguelTél. (+34) 620 610 879www.museudelacordio.cat

Musée des trementinaires25717 TuixentTél. (+34) 973 370 030www.trementinaires.org

Écomusée des vallées d’Àneu25580 Esterri d’ÀneuTél. (+34) 973 626 436www.ecomuseu.com

Écomusée Çò de Joanchiquet à VilamòsTél. (+34) 973 641 815www.torismearan.org

Musée de la science et de la technique de Catalogne (MNACTEC)Rambla d’Ègara, 27008221 TerrassaTél. (+34) 937 368 966www.mnactec.cat

Réseau de tourisme industriel de Catalogne (XATIC)Masia FreixaPl. Freixa i Argemí, s/n08224 TerrassaTél. (+34) 937 397 421www.turisme-industrial.cat

Offices de tourisme de Castellar de n’Hug, Castelló d’Empúries, Esterri d’Àneu, La Pobla de Lillet, Olot, Ripoll, Salardú, Tuixent et Vielha(Voir pages 130 et 131)

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Des vacances activesLes Pyrénées offrent des possibilités infinies aux amateurs de sports d’aventure. Que ce soit en solo, en famille ou en groupe, ils trouveront toujours un grand choix d’activités pour une journée, pour un week-end ou pour des séjours plus longs. Baqueira-Beret

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RandonnéesLa plupart des vallées pyrénéennes sont sillonnées de sentiers et de chemins balisés, de longueurs et de niveaux de difficulté variables. Divers itinéraires de randonnées suivent ces chemins et passent par les refuges de haute montagne. Ce sont, par exemple, la traversée Carros de Foc (chariots de feu), dans le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici ; la traversée Porta del Cel (porte du ciel), qui suit des chemins transfrontaliers au nord du Pallars Sobirà ; ou encore l’itinéraire Cavalls del Vent (chevaux du vent), dans le parc naturel du Cadí-Moixeró. Sans oublier l’itinéraire du « chemin des bonshommes », qui suit l’ancienne route des cathares depuis Berga jusqu’au château de Montségur.

SkiOnze stations de ski alpin et six stations de ski nordique se succèdent dans les Pyrénées catalanes. Un excellent réseau où se pratiquent toutes les modalités de sports d’hiver. Outre le ski, ces stations proposent des descentes à scooter des neiges, des sorties en traîneau tiré par des chiens, des randonnées à raquettes, des cours de vélo de neige, des sorties en héli-ski, des balades à cheval sur la neige, des constructions d’igloos, etc.

L’une des randonnées les plus appréciées est celle du « chemin des bonshommes », qui suit l’ancienne route des cathares depuis Berga jusqu’au château occitan de Montségur.

Des randonneurs au Portarró d’Espot, dans le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici

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Una excel·lent xarxa on es poden practicar totes les modalitats dels esports blancs.

Sports nautiquesLes rivières pyrénéennes sont idéales pour la pratique des activités en eaux vives : hydrospeed, rodéo aquatique ou rafting. Les premiers jours de juillet, Sort organise le championnat d’Europe de kayak rodéo freestyle. À La Seu d’Urgell, le parc olympique du Segre accueille des compétitions internationales.

Rafting sur la Noguera Pallaresa

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Vélo tout terrain (VTT)Des centaines d’itinéraires balisés sont proposés par les divers centres VTT des Pyrénées catalanes, qui sont des lieux en libre accès spécialement conçus pour les amateurs du cyclisme tout terrain. Les itinéraires conçus par ces centres VTT partent tous d’un point d’accueil où sont fournies des informations touristiques et des prestations à destination des cyclistes. La traversée à vélo de montagne appelée Pedals de Foc (pédales de feu) parcourt le périmètre du parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici en plusieurs étapes.

Sports aériensSe laisser porter par une montgolfière, piloter un ULM ou planer en parapente en toute sécurité sont des expériences inoubliables. La Cerdagne et le Berguedà offrent de multiples possibilités de vol. Le vol libre se pratique aussi à Àger, au pied du Montsec, un site privilégié dans un cadre naturel exceptionnel. Enfin, des vols sont organisés au-dessus de la zone volcanique de la Garrotxa ou au travers des Pyrénées à partir de la Cerdagne.

Alpinisme et escaladeDes hauts sommets et une infinité de falaises et de parois rocheuses ainsi que de nombreuses possibilités d’hébergement font des Pyrénées catalanes l’endroit idéal pour les grimpeurs et les alpinistes, en hiver comme en été. Tout au long des Pyrénées, de nombreux organismes de randonnées et des agences de guides facilitent l’organisation d’ascensions et d’escalades.

Parapente

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GolfLes clubs de golf des Pyrénées disposent, en général, d’une école et de toutes les installations nécessaires pour y passer la journée, ou plus : restaurants, hôtels, cafés et boutiques. Certains possèdent en outre des installations sportives complémentaires : courts de tennis et de paddle-tennis, piscines chauffées ou sauna.

Golf

VTT Alpinisme Randonnée à cheval

Au trotUn certain nombre d’itinéraires de randonnées équestres ont été tracés dans les Pyrénées. L’Alt Urgell, le Pallars et le Val d’Aran en proposent pour tous niveaux. Dans les vallées du Cadí, on trouve plusieurs clubs d’équitation, dont deux à La Seu d’Urgell. À Prullans, des randonnées à cheval sont organisées sur des itinéraires qui traversent les montagnes, notamment en suivant le « chemin des bonshommes » sur les traces des cathares. Camprodon possède un centre équestre et un centre hippique. Au départ de Sant Jaume de Llierca, des sorties sont organisées jusqu’au cap de Creus et vers la source du Ter.

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En traîneau à chiens sur les Rasos de Peguera

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À partir de Les Bordes de Graus, contourner le barrage sur la droite. À Les Bordes de Quanca, on rencontre la piste de La Pleta Palomera ; tourner à gauche vers la vallée de La Roia de Mollàs. Dépasser la Pleta del Fangassal, continuer par le Clot de l’Escala en longeant la rivière jusqu’au plateau où se trouve le refuge Mont-roig. Passer la nuit dans ce refuge. Poursuivre par les lacs Inferior et Mitjà de la Gallina, et monter jusqu’au sommet du Mont-roig. Pour le retour, rebrousser chemin.

Difficulté : de moyen à difficile. Durée : deux jours. Montée totale :

1 600 m.

Point de départ : Les Bordes de Graus, à 5 km de Tavascan. De Llavorsí (sur la C-13) à Tavascan, prendre la L-504, puis continuer sur la même route jusqu’au refuge de La Pleta del Prat.

Pour en savoir plus :Bureaux du parc naturel de l’Alt Pirineu à Llavorsí, tél. (+34) 973 622 162 Office de tourisme de Llavorsí

Pour faire des randonnées en haute montagne, il est nécessaire de disposer de bonnes cartes et de se documenter.

Adresses utilesItinéraire Carros de FocParc Nacional d’Aigüestortes i Estany de Sant Mauriciwww.carrosdefoc.com

Itinéraire Porta del CelPallars Sobiràwww.laportadelcel.com

Itinéraire Cavalls del VentParc Natural del Cadí-Moixerówww.cavallsdelvent.com

Chemin des bonshommesBerguedàwww.camidelsbonshomes.com

Association catalane des stations de sports d’hiver et d’activités de montagne (ACEM)Tél. (+34) 934 160 194www.catneu.net

Centres VTT de Catalognewww.turismedecatalunya.com/btt

Itinéraire en VTT Pedals de Focwww.pedalsdefoc.com

Fédération catalane de sports équestresTél. (+34) 902 106 632www.fchipica.cat

Fédération catalane de golfTél. (+34) 934 145 262www.catgolf.com

Vacances actives en Catalognewww.turismedecatalunya.com/turismeactiu

L’ascension du Mont-roig

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La culture du feuDes fêtes toute l’annéeDe nombreuses fêtes scandent le passage des mois : carnaval, semaine de Pâques, Fête-Dieu, solstice d’été (la Saint-Jean), fêtes patronales et foires organisées dans tous les villages et les villes, rassemblements autour des chapelles, fêtes de la récolte, le solstice d’hiver et la Noël. Certaines de ces fêtes ont à voir avec les travaux des champs, d’autres avec l’Église, d’autres, enfin, sont nées il y a si longtemps que personne n’en connaît l’origine. Il y a aussi les nouvelles, celles qui sont nées il y a quelques années seulement mais qui sont déjà bien enracinées. Une autre des mille facettes qui caractérisent ces montagnes.

Carnaval à Solsona

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Le carnaval de Solsona« Per Carnaval tot s’hi val » (« pour le carnaval, tout est permis »), affirme le dicton. C’est en effet la fête des déguisements et du laisser-faire. Le jour où le roi Carnaval arrive à Solsona, on suspend un âne en carton au clocher dit Tour des Heures, en souvenir de l’âne que l’on fit monter un jour pour qu’il broute l’herbe apparue au sommet du clocher, d’après ce que rapporte la légende. Mais le bestiaire du carnaval est large : il y a aussi la vache, le hibou, le dragon et la chenille. Les géants fous virevoltent au son d’un paso-doble. La fête dure une semaine et demie, jusqu’au mercredi des Cendres, où l’âne redescend du clocher. Autre grand carnaval, celui de Roses, avec un défilé d’une centaine de troupes et une grande dégustation de riz.

La fête de la laine et du mariage paysan à RipollÀ la mi-mai. À l’arrivée du printemps, les moutons sont débarrassés de leur manteau d’hiver. Cette fête qui commémore les tondailles s’accompagne de la représentation d’un mariage traditionnel. Folklore, produits d’artisanat, brocante. Au mois de mai se tient la fête des trementinaires (les femmes qui ramassaient les herbes médicinales) à Tuixén, dans l’Alt Urgell.

La Patum de Berga

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La Crema deth Haro à Les (Val d’Aran)Le 23 juin. Le solstice d’été est généralement fêté par des feux de joie. Dans divers endroits des Pyrénées, on va mettre le feu à des troncs d’arbre et on les descend de la forêt dans le village. C’est à Durro qu’est brûlé le premier, une semaine avant la Saint-Jean. À Isil (Pallars Sobirà) et à Taüll (Alta Ribagorça), la mise à feu a lieu la veille de la Saint-Jean. À Les, on met le feu à un arbre de douze mètres de haut que l’on a planté sur la place ; les jeunes du village font brûler des écorces de cerisier. Puis on danse et on boit du vin chaud. À Arties, toujours dans le Val d’Aran, on fait brûler le taro, le sapin le plus beau de la forêt ; lorsqu’il brûle depuis un moment, on le renverse et on le promène dans les rues.

La Patum de BergaLe jour de la Fête-Dieu. Le calendrier festif du printemps est déterminé par la date mobile de Pâques, un certain nombre de fêtes ayant lieu avant, le carnaval ou la fête des Rameaux, par exemple, et d’autres après Pâques, comme la Pentecôte. Le dimanche de Pentecôte se déroule l’Aplec dels Francesos (une rencontre avec des Français venus de l’autre côté de la frontière) à Sant Aniol d’Aguja (Garrotxa) et, le lendemain, la Danse de Falgars à La Pobla de Lillet (Berguedà). La Fête-Dieu, quinze jours après la Pentecôte, apporte de nombreuses manifestations, notamment à Solsona et à Bossòst (Val d’Aran) ainsi qu’à Sant Llorenç de Morunys (Solsonès), où les rues sont décorées de branchages. Mais la plus grande fête a lieu à Berga : c’est la Patum, classée chef-d’œuvre oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco. La Patum envahit la Plaça de Sant Pere, dans la vieille ville. La veille de la Fête-Dieu, tout commence par un défilé de géants à midi, puis un autre le soir auquel se joignent d’autres personnages, des « masses » et des tarasques. La véritable Patum a lieu le jeudi, jour de la Fête-Dieu. À midi, on assiste à la Patum d’apparat et, le soir, à une Patum complète, avec des numéros exécutés par tous les personnages, dont des diables pleins de pétards dans les cornes ; la journée s’achève par le Tirabol, de grandes danses pour tous. Le vendredi, il y a une Patum pour les enfants, une Patum d’apparat à midi et une Patum complète le soir. Et le dimanche, une Patum d’apparat à midi et une Patum complète le soir.

Le « mariage paysan », à Ripoll La Crema deth Haro, à Les

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La journée des raiers à La Pobla de Segur (Pallars Jussà)Le premier week-end de juillet. Un hommage aux anciens conducteurs des trains de bois flotté que l’on transportait sur la rivière. La fête commence par la construction de trains de bois sous le barrage de Llània. Puis, après un bon casse-croûte, les conducteurs acheminent leurs trains sur la rivière jusqu’au pont de Claverol, six kilomètres plus bas, où a lieu une grande dégustation de riz. Juillet, c’est aussi la représentation du Mythe du comte Arnau à Sant Joan de les Abadesses (Ripollès), et la transformation, pendant une semaine, de Bagà (Berguedà) en village médiéval. Le 16, jour de la Vierge du Carmel, les pêcheurs sont à l’honneur là où les Pyrénées côtoient la mer, notamment à Cadaqués et à Llançà.

Trains de bois flotté

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La rencontre des accordéonistes des Pyrénées à Arsèguel (Alt Urgell)Le dernier week-end de juillet. Dans ce village à l’ombre du Cadí, des musiciens du monde entier et des centaines de personnes se donnent rendez-vous autour de l’accordéon diatonique. Un rassemblement de luthiers et des concerts ont lieu du vendredi soir au dimanche matin. Arsèguel possède un intéressant musée de l’accordéon.

Le concours international de chiens de troupeau, à Castellar de n’Hug

Le concours de chiens de troupeau à Castellar de n’Hug (Berguedà) Le dernier week-end d’août. Ce concours est né il y a plus de quarante ans, lorsque des bergers de la région organisèrent entre eux une compétition. Il se divise en deux épreuves auxquelles prennent part tous les chiens : ils doivent d’abord suivre un itinéraire balisé de banderoles, puis conduire un troupeau de moutons et le faire passer par un portail. Des concours de ce type ont lieu aussi à Bellver (Cerdagne), Llavorsí (Pallars Sobirà) et Ribes de Freser (Ripollès).

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La Fia-Faia à Bagà (Berguedà) Le 24 décembre. La Noël vient clore l’année festive. La veille au soir, à Bagà et à Sant Julià de Cerdanyola, un village voisin, on va allumer un feu sur la montagne à l’endroit où se couche le soleil et on en ramène deux torches incandescentes. Une fois au village, on éteint les lumières de la grand-place et on allume les faies, de longues torches faites d’herbes tressées. Lorsqu’elles deviennent trop courtes, on les jette à terre et les enfants sautent par-dessus ces bûchers. Les braises serviront à faire griller du pain que l’on tartinera d’un ailloli aux coings, le tout accompagné de pichets de vin. Il y a aussi du feu à Les (Val d’Aran), où l’on brûle la Soca de Nadau (bûche, souche de Noël) devant l’église. Après la messe de minuit, on chante autour de cette souche en feu et la municipalité offre du chocolat chaud, des brioches et du muscat.

La foire aux poulains, à Espinavell

La foire aux poulains à Molló, lieu-dit Les Planes Espinavell (Ripollès)Le 13 octobre. Les premiers froids arrivent et les troupeaux descendent de la montagne. À Molló, la fête commence par l’arrivée des chevaux qui ont passé tout l’été dans la montagne. Juments, chevaux et poulains sont là vers onze heures du matin et les tractations commencent entre propriétaires et acheteurs. Des prix sont décernés aux plus beaux exemplaires, puis, dans l’après-midi les poulains sont séparés des juments. Ensuite, les chevaux et les juments repartent vers la montagne jusqu’aux premières neiges, où ils redescendront dans les étables de leurs propriétaires. À cette période de l’année, il y a aussi des foires aux bestiaux à Fontalba, Queralbs (Ripollès), à Barruera (Alta Ribagorça), à Bellver (Cerdagne) et à Esterri d’Àneu (Pallars Sobirà).

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De Berga à Queralt

Le point de départ est la Plaça de Sant Pere, à Berga. Remonter le Trencacames et le vieux chemin de Queralt. Dépasser l’Hostal de Sant Marc et continuer tout droit jusqu’à Tres Creus (les trois croix). On rejoint le sanctuaire de Queralt par le funiculaire (fermé le lundi) ou par un escalier. Monter à l’église et suivre le chemin qui borde la falaise et offre des vues splendides.

Difficulté : aucune, hormis une forte montée.

Point de départ : Berga.Pour en savoir plus : Sanctuaire de Queralt, tél. (+34) 938 210 605 Office de tourisme de Berga

Carnaval de Solsonawww.carnavalsolsona.com

La Patum de Bergawww.turismeberga.cat

La Crema deth Haro à Leswww.turismoles.com

Concours de chiens de troupeau à Castellar de n’Hugwww.concursgossosdatura.com

Toutes les fêteswww.festes.orgwww.firesifestes.comwww.festacatalunya.cat

Adresses utiles

La Fia-Faia, à Bagà

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La cuisineUn bouquet de saveurs ancestrales La cuisine pyrénéenne est riche de recettes millénaires, de plats élaborés longuement et à feu doux avec les meilleurs produits de la montagne. Une combinaison de saveurs prononcées et d’arômes puissants derrière lesquels se cachent des siècles d’histoire transformés en fritures, en hachis, en aigre-doux et en délicieux confits.Des fromages de l’Alt Urgell

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Les champignonsOn en trouve toute l’année dans les forêts et les prairies. Au printemps apparaissent les premières morilles, les chanterelles et les faux mousserons, accompagnements parfaits des viandes, des omelettes et des plats de riz. C’est aussi l’époque du rosé des prés, qui entre généralement dans les ragoûts. À la fin de l’été arrivent les champignons pyrénéens des forêts de pin alpin : les girolles et les premiers lactaires, que l’on fait griller avec du lard et une gousse d’ail, et les populaires cèpes, que l’on mange crus ou cuits et qui donnent aux plats et aux sauces un parfum délicieux. L’automne arrivé, c’est le tour des hygrophores, des oronges, des petits gris, des russules et des trompettes de la mort. Dans le Berguedà, des foires et des fêtes sont organisées sur le thème des champignons. Dans nombre d’établissements de la Cerdagne, on peut déguster et acheter toutes sortes de champignons. Dans le Pallars, les champignons sont cuits dès qu’ils sont ramassés et accompagnent souvent les salades.

Lactaires délicieux

Les produits de la terre sont travaillés en cuisine pour donner de véritables œuvres d’art culinaire : les haricots blancs de Santa Pau, les pommes de terre au noir du Berguedà, le hachis de la Cerdagne, le ragoût et le chou farci aranais, le célèbre chou noir (brûlé par la neige) au lard et aux pommes de terre ou encore la populaire escudella de maïs pelé. Sans oublier les recettes destinées à conserver les produits pour les périodes les moins généreuses, comme le confit de porc, ou encore la viande d’agneau ou de veau cuite sur des plaques d’ardoise et les truites au lard. Les fromages et les desserts déploient une symphonie de saveurs, cadeau de la montagne pour le palais.

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Le veau des PyrénéesLes bovins vivent en plein air et s’alimentent de l’herbe des prés et de fourrage. On peut en voir des exemplaires lors de la foire aux bestiaux de Bellver de Cerdanya, en octobre, ou à la foire aux bestiaux et exposition de veau brun des Pyrénées à Ribes de Freser le deuxième samedi d’octobre, entre autres foires et manifestations. À table, le veau des Pyrénées est une viande idéale à faire cuire en ragoût, en fritures ou en grillades. Dans l’est des Pyrénées on trouve la race autochtone des Albères, plus petite, et, plus à l’ouest, la race autochtone du Pallars.

L’agneauPendant des siècles, l’agneau a constitué, avec le porc, la réserve de viande dans les Pyrénées. Tout est bon dans l’agneau. Le gigot sert à faire des paupiettes, une recette très ancienne ; les côtelettes sont délicieuses grillées ; avec les abats, on fait la girella, une saucisse au riz spécialité du Pallars, que l’on déguste chaude, accompagnée de capipota (tête et pieds de veau) ; la carn de bèstia viva est une recette à base de queue de jeune agneau coupée en morceaux et de pommes de terre ; le sang et le foie se cuisinent à la sauce aigre-douce faite de vinaigre et de miel. Les deux races autochtones les plus connues sont la xisqueta, une race d’agneaux petits et robustes, et l’agneau du Ripollès, dont la viande est très savoureuse. Pour accompagner l’agneau grillé, rien de tel qu’un ailloli aux coings ou aux poires, d’une délicate saveur. L’ailloli fait avec ces deux fruits est servi dans de nombreux restaurants.

Pour accompagner l’agneau grillé, rien de tel qu’un ailloli aux coings ou aux poires, d’une délicate saveur. L’ailloli fait avec ces deux fruits est servi dans de nombreux restaurants.

Castelló de TortVilac

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Le porcLa saucisse fraîche (llonganissa), qui est la charcuterie crue par excellence, se consomme grillée. La secallona est faite avec la meilleure viande du porc, séchée et entourée d’un boyau étroit et fin ; le xolís est l’une des charcuteries les plus renommées du Pallars : un saucisson sec fait de la meilleure viande du porc enfermée dans des boyaux larges et épais. Quant aux boudins, il en existe de nombreuses variétés : boudin de langue, boudin blanc, boudin noir… traïdora, bringuera, sans compter que les noms peuvent changer d’une vallée à une autre.

Le gibierLes civets de cerf, d’isard, de sanglier ou de lièvre constituent une cuisine authentique des Pyrénées, élaborée à feu doux pendant plusieurs heures et parfumée de nombreux ingrédients. La volaille donne, elle aussi, des plats délicieux, comme la perdrix au chou farci, spécialité des vallées d’Àneu.

Le poissonLa truite trouve un habitat idéal dans les cours d’eau pyrénéens, le Segre, la Noguera Ribagorçana et la Noguera Pallaresa, dans leurs nombreux affluents et dans les lacs près des sources. Il s’agit de la truite commune, au corps svelte couvert de taches noires et rouges, et à la chair très tendre. Mais les savoureuses truites que proposent les restaurants

pyrénéens sont d’élevage local, pour la plupart. On les sert généralement farcies de petit salé, frites ou grillées. Dans certains endroits des Pyrénées, on trouve aussi du caviar d’esturgeon élevé à Les, dans le Val d’Aran.

Xolís

Trinxat amb rostaRagoût aranais Mató

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Les fromagesIls sont faits avec du lait de chèvre, de vache et de brebis. On en trouve de nombreuses sortes dans les Pyrénées : à l’huile d’olive, bleus, brousses, frais, forts, secs et tendres. Les plus typiques sont le fromage de tupí où entre de l’eau-de-vie, et le serrat, au lait de brebis. On fabrique aussi des yaourts ainsi que le célèbre mató, un fromage blanc que l’on déguste accompagné de miel du pays, ou encore le fameux beurre du Cadí.

Les dessertsLes galettes (coca) se font dans l’ensemble des Pyrénées. Sucrées et parfumées d’anis au sortir du four, elles sont toute une mélodie pour les sens. Dans le Pallars, on fait une croix au milieu, puis on replie chaque morceau et on les appelle redorts. Autres exemples de desserts pyrénéens : les prunes au brandy, les noix pralinées, le moût cuit – moût, farine et noix –, les crespèths (crêpes) aranaises, les poires de Cerdagne. Le fromage blanc (mató) servi avec du miel et des noix, le biscuit roulé (braç de gitano) et une crème brûlée typique de la région ajoutent à cette fête des sens.

Adresses utileswww.turismedecatalunya.com/gastronomia www.gastroteca.cat

Truite

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Renseignements utiles

Ministère catalan de l’Innovation, des Universités et de l’EntrepriseDirecció General de TurismePg. Gràcia, 105 - 08008 BarcelonaTel. 934 849 500www.gencat.cat/diue

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Syndicat d’initiative des Terres de LleidaRambla Ferran, 18, 3r25007 LleidaTel. 902 101 110www.lleidatur.com

Syndicat d’initiative Costa Brava GironaAv. Sant Francesc, 19, 4t17001 GironaTel. 972 208 401www.pirineugirona.org

Office de tourisme du Val d’AranCtra. Gausac, 125530 Vielha e MijaranTel. 973 640 688www.torismearan.org

Conseils cantonauxConsell Comarcal de l’Alt EmpordàNou, 48 - 17600 FigueresTel. 972 503 088www.altemporda.cat

Consell Comarcal de l’Alt UrgellPg. Joan Brudieu, 1525700 La Seu d’UrgellTel. 973 353 112www.ccau.cat

Consell Comarcal de l’Alta RibagorçaAv. Victorià Muñoz, 4825520 El Pont de SuertTel. 973 690 353www.altaribagorça.cat

Consell Comarcal del BerguedàBarcelona, 49, 3r08600 BergaTel. 938 213 553www.elbergueda.cat

Consell Comarcal de la CerdanyaPl. del Rec, 517520 PuigcerdàTel. 972 884 884www.cerdanya.cat

Consell Comarcal de la GarrotxaAv. Onze de Setembre, 2217800 OlotTel. 972 274 900www.turismegarrotxa.com

Consell Comarcal del Pallars JussàCarrer Soldevila, 18 25620 TrempTel. 973 650 187www.pallarsjussa.net

Consell Comarcal del Pallars SobiràMig, 925560 SortTel. 973 620 107www.pallarssobira.info

Consell Comarcal del RipollèsProgrés, 2217500 RipollTel. 972 703 211www.ripolles.cat

Consell Comarcal del SolsonèsDominics, 1425280 SolsonaTel. 973 482 003www.turismesolsones.com

Conselh Generau d’AranÇo de Saforcada25530 VielhaTel. 973 641 801www.aran.org

Informations touristiques

Offices de tourisme du gouvernement catalan

Palau RobertPg. Gràcia, 10708008 BarcelonaTel. 932 384 000www.gencat.cat/probert

Girona 17004Rbla. de la Llibertat, 1 Tel. 972 226 575www.girona.cat/turisme

Vilobí d’Onyar 17185Aeroport de GironaTel. 972 186 708

Lleida 25007Pl. Berenguer IV, s/n www.catalunya.com

Lleida 25004Turó Seu Vella. Edifici CanonjaTel. 973 238 446www.catalunya.com

Àrea de servei de l’EmpordàAP-7 km 35 17700 GarrigàsTel. 972 554 642www.catalunya.com

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Pirineus

Bagà 08695Pujada a Palau, 7Tel. 938 244 862www.baga.cat

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Castellar de n’Hug 08696Pl. AjuntamentTel. 938 257 097www.castellar.diba.cat

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Coll de Nargó 25793Pl. Ajuntament, 1 bxsTel. 973 383 048www.collnargo.com

Coma i la Pedra, la 25284Estació d’esquí Port del ComteTel. 973 492 378

Esterri d’Àneu 25580Major, 40 bisTel. 973 626 345www.esterrianeu.cat

Gironella 08680Torre de l’Amo Colònia Viladomiu NouTel. 938 380 093www.parcfluvial.org Gósol 25716Conseller Agustí Carol i Foix, s/nTel. 973 370 016www.gosol.cat Isona 25650Museu, 4Tel. 973 665 062www.parc-cretaci.com Llavorsí 25595Ctra. Cardós, s/nTel. 973 622 217llavorsi.ddl.net Montferrer 25711CN-260 Pol. ind. MontferrerTels. 973 298 135/353 112 Olot 17800Hospici, 8Tel. 972 260 141www.turismeolot.cat

Olot 17800Av. Sta. Coloma, s/nTel. 972 270 086www.parcsdecatalunya.net

Organyà 25794Pl. de les HomiliesTel. 973 382 002organya.ddl.net

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Ribera de Cardós 25570(Vall de Cardós) Av. Hug Roger IIITel. 973 623 239vallcardos.ddl.net

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Ripoll 17500Pl. Abat Oliba s/nTel. 972 702 351www.ajripoll.cat

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Seu d’Urgell, la 25700Valls d’Andorra, 33Tel. 973 351 511www.turismeseu.com Seu d’Urgell, la 25700Pg. Joan Brudieu, 15Tel. 973 353 112www.ccau.cat

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Sort 25560Camí de la Cabanera, s/nTel. 973 621 002www.pallarssobira.info

Tremp 25620Pl. de la Creu, 1Tel. 973 650 005/9www.tremp.cat

Tuixent (Josa i Tuixén) 25717Pl. Serra del Cadí, 1, bxs.Tel. 973 370 030www.trementinaires.org

Vall d’en Bas 17177Teixeda, 12Tel. 972 692 177www.vallbas.cat

Vallcebre 08699Escoles Velles, s/nTel. 626 696 976www.vallcebre.cat

Alt Empordà

Cadaqués 17488Cotxe, 2ATel. 972 258 315www.cadaques.cat

Castelló d’Empúries 17487Av. Pompeu Fabra. Centre CívicTel. 972 450 802www.castello.cat

Castelló d’Empúries 17486Pl. Jaume ITel. 972 156 233www.castello.cat

Escala, l’ 17130Pl. Escoles, 1Tel. 972 770 603www.lescala.org

Figueres 17600Pl. del Sol s/nTel. 972 503 155www.figueres.cat

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Llançà 17490Castellar, s/nTel. 972 120 944www.llanca.cat

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Peralada 17491Pl. Peixateria, 6Tel. 972 538 840www.peralada.org

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Val d’Aran

Les 25540Av. Sant Jaume, 39Tel. 973 647 303www.turismoles.com

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Federació d’Entitats Excursionistes de CatalunyaTel. 934 120 777www.feec.cat

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