Art. VOIR ( Mort. Accid.)7

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Marie tabrecque

(h erarr en 1991. Au moment mOme ouVSylvie Drapeau triomphait sur lesplanches du TNM dans to Locandlera,.IXinlse Agfan,incarnait elle,atrssi ias6millante Mirandolina, au Centaur... enitallen. La Riba'lta, troupe th66trale qu'ellea fondde en 9r en compagnie de deuxautres acteurs d'origine italienne, avait 6t6officiellement s6lectionnde pour soulignerau Canada le bicentenaire de la moi deGoldoni.

Un point tournant dans l,6volutionde cette troupe amateure italophone, quidecide alors de s'engager sw tu roi.

professionnelle. Denise Agiman, guiapprend les rudiments ae Ia mise .n,.jn.d la faveur d'une . niaitrise en artdramatique, reprend les r6nes de lacompagnie; Aujourd'hui, quelques pidces(dont un programme triple et bilineue dePirandello i La licorne, en 96) et qrilqru,expdriences plus,.tard, l.a Rib-atal.fait,legrand, saut, gn prdsentant son pfemibrspectacle entiiiement en frangais: Mortaccidehtelte I d'un'siaichiate, de DartoFo, au Quat'Sous.

Porteuse d'un discours interculturei,la troupe veut d6sormais rejoindre Iamajorit6 francophone d,abord, rout encontinuant i servir Ia communaute ita_Iienne... "mais dans un esprit d,int6gration

a prisi ga[de,,dq nb pas srl't,lligpeg:au. traitgras, optant plutOt pour l'estheiique,plusl6gEre, anti-psychologique, de la comme.dia dell'arte, associ6e i l'auteur de MiatercBuffo. lssu de l'6cole du cabaret, Dario Focroit que c'est en faisant rire le ipectateurqu'on ouvre son inconscient. -par le jeuexag6re, grotesque; on mOntre ce qu,il y ade plus cach6." l

Fraichement "nob6lls6, (dans lacontroverse), l'homme de .th6dre italien'travaille dans Ia spontan6it6. C,est unmaitre de l'improvisation devant public. .lln'6crit pas ses pirices d'abord avec lesmots. Architecte, il dessine.les situations.Une fois dessinees, il avait coutume de lesjouer devant le pubhc tout de suite. Lepublic est son cobaye. ft, soir aprds soir, lespectacle prend forme. Toutes les pidcede Dario Fo sont le r6sultat de 4oo, 5oo,rooo representations. Sa feniine enregistretous les spectacles, et choisit le meilleur.Mais il se donne la libert6 d'improviser soiraprds soir: c'est ga, la commedia dell,ane.II faut s'adapter au public.,

"Ce n'est pas vrai que la commedia-dell'arte est morte au XVIIIe sidcle, affirmeDenise Agiman. On I'a dans le sang. LesQueb6cois l'ont dans le sang. par exemple,j'ai jou6 Led Bellet-Seurt en italien: c,estde la commedia dell'arte pure. Et dans lafagon qu6becoise de jouer, je trouve qu,il ya cette "physicalit6", ce c6t6 latin: unespontaneit6.,

0n le voit: Italiens et eu6b6cois ontbeaucoup en commun. La Ribalta tend uneperche au public francophone, en espdrantqu'il va la saisir. A chacun de faire unpas...l

Mariage e l'italienneli

I 1 *"n:r, en scdne Mort qccid,entelle d.,un antq.rct iotr, O. Dario Fo, OfNlSf AGIMAN r6unir des iom6dignsI francophones er iralophones sur une m€me sc0ne. Et permet r, *urr.. i

^,;;;;;;ilr'm; r"" r*_.*spectacle tout en frangais. Les temps.tunganr... ' . -- -.- "'"""" * "'":

. linguistique>,'',nii., tn6atr.,', ctest de lacommunication, exptiqUe la volubilemetteure en sidne. Il. fallait se fairecomprendre. Inutile de parler juste A unghetto. l.e frangais est,la langue officielle,ici.,0uitte, peut-Otre, A d6cevoir untantinet la communaut6 italophone,laquelle, il faut cependant le dire, maitrisede plus.en plus Ia langue de Moliere...

- -Evidemment, il y aura des cririques.. Mais on est pr6ts A ga. A un_moment. donn6, il faut trouver une langue com_

mune, sinon on ne va plus se parler. Nous,on veut cr6er un, tiait d,union. 0n a laconfiance de Ia communautd italienneimaintenant, et a travers nous, on voudraitrapprocher (les deux groupes). Mais c,estune utopie, peut-€tre... Dans un climat deconfiance, on peut y arriver. ]e trouve quele th66tre est Ie lieulddal p0ur essayer dese parler. Parce qu'il y a une volont6 rierencontre drls le depart. Le public qui va auth6atre est ouvert A un dialogue. Le choixlinguistique, c'est fondamental. Sinon, onhabite la mdme maison, mais chacun reste ,

dans sa chambre:,; I

Jou6e dans un frangais piment6 dequelques mots italiens, Mbrt accid.entelle I

illustre d'ailleurs biei cette volont6 dedialogue, puisque Ia distribution melange iparts 6gales francos et italophones.Marttne Beaulne, Gabriel Gascon etJacques E. I.e Blanc y cdtoient paoloMoleslni, Pleme plnchiaroli et Sllvio

Orvieto (c'est Ia prestation de ce dernier,fort appr6ci6e aux Auditions du Quat,Sousl'an dernier, dans un extrait de cette memepidce, qui a amen6 Denise Agiman Aproposer Ie spectacle i pierre Bernard).

L'crit en r97o, une 6poque politi_quement trds troubl6e dans la patrie deGoldoni, Ie texte lance unq afiaque sati-rique contre le pouvoir. *C,est une pidcen6d comme un mhnifesre politiqie, bn ytrouve d6s do.gmgs, un moralisme-social_d6mocrate, du prbl6tariat... Des choses un'peu anachronjques. Mais il y a aussi.quelque chose d'important: montrer quelest Ie rOle de l'artiste, du fou, dani Iasocidtdi ce q['il, peut faile pour d€masquerles ereurs de certains pouyoirs., L,euvres inspirsde faits v6ridiques: la fin tragiqued'un a-narchiste arr6t6 en 1909, et .to-mb6,de la fen0tre de Ia pr6fecture de police deMilan. "01.n16 lamais d6couyert ia v6rif6.Les policiers ont donn6 diff6rentesversions absolument absurdes. IIs se sontcontredits, se sont perdus dans leurs mots,dans la paperasse ei Ia bureaucratie.r

Tout un discours que Denise Agiman

Au Th6atre de euat,sousVoir calendrier Ih66tre

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