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ANALYSE DU PERSONNAGE GEORGES DUROY EN TANT QUE REPRSENTANT DE LASOCIT DU XIXme SICLE DANS LE ROMAN
BEL- AMI DE GUY DE MAUPASSANT
CAROLINA MANCILLA PAZYENNY FLOR EMILSE MORENO ACUA
UNIVERSIDAD DEL VALLEFACULTAD DE HUMANIDADES
ESCUELA DE CIENCIAS DEL LENGUAJESANTIAGO DE CALI, AGOSTO DE 2011
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ANALYSE DU PERSONNAGE GEORGES DUROY EN TANT QUE REPRSENTANT DE LA
SOCIT DU XIXme SICLE DANS LE ROMANBEL- AMI DE GUY DE MAUPASSANT
Monografa presentada como requisito para optar por el ttulo de Licenciada enLenguas Extranjeras Ingls - Francs
CAROLINA MANCILLA PAZYENNY FLOR EMILSE MORENO ACUA
CARMEN CECILIA FAUSTINO RUIZDirectora
UNIVERSIDAD DEL VALLEFACULTAD DE HUMANIDADES
ESCUELA DE CIENCIAS DEL LENGUAJESANTIAGO DE CALI, AGOSTO DE 2011
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TABLE DE CONTENU
INTRODUCTION 41. JUSTIFICATION 52. OBJECTIFS 63. TRAVAUX ANTRIEURS 74. BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR 145. RSUM DE LUVRE 186. CONTEXTE HISTORIQUE 206.1. Contexte littraire et politique 206.2. Guy de Maupassant : naturaliste ou raliste ? 27
7. AUTEURS IMPORTANTS DU NATURALISME ET DU RALISME 307.1 Honor de Balzac 307.2 Gustave Flaubert 317.3 mile Zola 327.4 Guy de Maupassant 32
8. CADRE THORIQUE 348.1. La sociologie de la littrature 348.1.1 Lauteur et le personnage 40
8.1.2. La forme spatiale du personnage 418.2 La description 428.3 Lespace 438.4 Le temps 44
9. ANALYSE DU ROMAN 469.1. Lauteur et le personnage 469.2. Le personnage principal: description physique, psychologique et
Philosophique de Georges Duroy 499.3. Relation de Duroy avec les femmes 56
9.4. Rapport du personnage principal avec l'espace 639.5. Rapport du personnage principal avec le temps 659.6. Le personnage en tant que reprsentant de la socit du
XIXme sicle. 68
CONCLUSIONS 71RFRENCES BILBIOGRAPHIQUES 73
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INTRODUCTION
Guy de Maupassant, un des crivains les plus connus de lcole raliste, analyse ce
phnomne et dcrit la misre humaine de son poque travers des sujets qui
inspirent son criture: la maladie, la mort, lagonie, le fantastique, la cruaut, les
obsessions, la vie militaire, la folie, lambition, les valeurs, la bourgeoise, lascension
sociale, le moral, le dsamour, les dformations, lhallucination et la solitude. Il a
crit prs de trois cent contes qui sont pleins danecdotes: LAuberge, Le Horla(1887),
La petite Roque (1886), La Maison Tellier(1881) La Nuit, et les romans Une vie(1883),
Bel Ami(1885) et Pierre et Jean(1888).
travers le personnage de Georges Duroy, Maupassant explore lunivers du
journalisme et nous raconte des vnements de la vie quotidienne qui le mnent
donner sa vision critique de la socit bourgeoise du XIXme sicle. C'est une socit
qui accorde beaucoup de valeur l'argent et l'accumulation de richesses pours'assurer une bonne position sociale. Le roman Bel- Ami fait rfrence lascension
sociale dun journaliste qui russit grce son apparence physique, le pouvoir
conomique, son travail la Vie Franaise et sa relation avec les femmes.
Dans ce travail nous analyserons le rapport auteur personnage, le personnage
principal, Georges Duroy, dans ses dimensions physique, motionnelle et
philosophique, et la relation de ce personnage avec les femmes. Nous aborderons
galement le temps et lespace par rapport lvolution du personnage principal afin
de saisir comment ce personnage et les autres personnages reprsentent pour
lauteur, la socit du XIXme sicle.
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1. JUSTIFICATION
Nous portons un intrt particulier au roman de Maupassant, Bel Ami, car il y
dpeint les valeurs et croyances de la socit du XIX sicle et notamment
limportance de l avoir sur l tre . Cette primaut de lavoir sur ltre existe
encore aujourdhui et a pntr lambiance sociopolitique et socioconomique de
bien des pays du monde. Il est donc intressant de faire une analyse de cette uvre
littraire franaise, crite une autre poque mais qui peut aider comprendre
certains changements et mettre en vidence les similitudes entre la ralit du XIXme
sicle et celle daujourdhui.
Par ailleurs, nous considrons la littrature comme une matire importante dans le
programme de Licence en Langues trangres, car sa richesse linguistique et critique
peut apporter notre formation en tant quenseignantes. Nous pensons quun
professeur de langue trangre doit connatre la littrature dans ses dimensions
linguistique, sociale et culturelle, car elle occupe un espace remarquable dans la
formation personnelle et professionnelle. Cest pourquoi nous avons voulu
approfondir lanalyse dun texte en particulier car il nous amne mieux connatre un
auteur et son temps.
Nous esprons que cette analyse contribuera aux travaux dautres tudiants, pour
raliser ce type de mmoire et quelle sera utile aux professeurs de mme qu la
communaut qui en gnral sintresse au sujet que nous allons dvelopper dans cetravail.
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2. OBJECTIFS
Objectif gnral
Analyser la vision que Maupassant porte sur la socit du XIX sicle dans Bel-ami,
partir de la caractrisation de Georges Duroy (personnage principal du roman) et des
rapports quil tablit avec son entourage.
Objectifs spcifiques
Dcrire le contexte social, littraire et culturel du XIXme sicle dans lequel
sinscrit le roman Bel-ami.
Analyser lvolution du personnage principal, Georges Duroy, dans ses
dimensions physique, psychologique et philosophique.
Analyser les rapports que Duroy entretient avec les femmes afin de
caractriser ces rapports (identifier les motivations de ces rapports).
Identifier les vnements marquants qui permettent de mettre en vidence la
relation du personnage avec lespace et le temps dans le roman.
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3. TRAVAUX ANTRIEURS
Nous avons fait la recherche des travaux ou des mmoires sur le roman Bel Ami et
son auteur Guy de Maupassant afin de connatre diffrents concepts et diverses
perspectives qui abordent le livre et lcrivain.
Premirement, lUniversit del Valle, lcole dtudes Littraires, nous avons
trouv une tude de Rojas (1999) qui fait une analyse psychologique de lunivers cr
par le protagoniste de Le Horla. partir de la psychocritique propose par Charles
Mauron, centre dans le contenu de louvrage, Rojasmontre le monde cr dans le
rcit, travers le discours du narrateur, de ses rflexions autour du mystre et des
limites de lhomme. Cette analyse comprend la structure du personnage: sa
dimension cognitive et mentale, sa dimension affective o les peurs et la solitude
dominent son tre; la dimension pragmatique qui motive ses actes face sa pense.
En mme temps, lanalyse psychologique du personnage montre que celui-ci est
ambigu : la dissociation de sa pense est mise en relation avec lexistence de Le Horla
En gnral dans ltude du sujet psychocritique on remarque une prminence de la
fantaisie ou de la ralit, ce qui produit un mlange entre surnaturel et fantastique.
Deuximement, le mmoire de Realpe (2001) montre la tradition philosophique et
morale davant le XXme sicle. Elle construit une analyse sur les comportements et
les dcisions que ltre humain doit prendre un moment spcifique de son
existence. Realpe retrace lhistoire dauthentiques dilemmes moraux depuis la
tragdie classique jusqu'au roman contemporain, et dcrit des situations qui mettent
en vidence une problmatique lie la condition humaine : la prise de dcisions.
Elle montre comment ltre humain peut adopter un comportement dtermin au
sein dune socit, en mettant ses intrts particuliers au-dessus de son thique et de
sa morale.
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En troisime lieu, larticle de Rodriguez (2006), fait une analyse de la socit du
XIXme sicle travers le personnage Georges Duroy. Il souligne que lauteur de cetouvrage a crit lhistoire du personnage partir de la ralit sociale, morale et frivole
de lpoque.
Rodriguez prsente le personnage la fois comme le hros et lantihros de lhistoire
o Maupassant fait une critique du triomphe de Georges Duroy, dnonce la russite
de lastuce et pointe du doigt la manire dont le journalisme offre lespace idal aux
gens qui veulent le pouvoir sans avoir conscience ni scrupules.
Ensuite, nous avons le mmoire de Dortindeguey (1979) qui a fait une tude des
personnages fminins et de leur rle dans la socit bourgeoise partir de quatre
romans de Maupassant : Une vie, Bel-ami, Mont-Oriol et Pierre et Jean. Le thme
central est lanalyse des types de femmes de lpoque. Elle tient compte de certains
aspects tels que la description physique et morale, lducation, le mariage et
ladultre, afin de dgager la vision de lauteur sur les femmes. Selon Dortindeguey, la
femme occupe la premire place dans toute luvre de Maupassant qui se dfinit
comme connaisseur du cur et de lme fminine et sculpteur de sa beaut.
Dortindeguey a choisi les quatre romans cits plus haut car ils regroupent les types de
femmes issues de toutes les classes sociales ; Maupassant sintresse la socit
franaise et observe autant les murs rustiques que les murs parisiennes de la
deuxime moiti du XIXme sicle. La femme est la base dune socit rgie par des
institutions qui lui ont attribu un rle capital dans une cellule familiale. Cette tude
ne sintresse aux femmes dans leurs relations familiales mais la relation de ces
dernires dans leur couple ou entre amants ; les types fminins et leur vie (carrire
dpouse, de mre, et pour la plupart dentre elles, de matresse). Lanalyse montre
quil y a une vision pessimiste du monde et des hrones dans les romans de
Maupassant.
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Lcrivain tablit les portraits des femmes selon les classes sociales auxquelles elles
appartiennent un moment donn de leur existence. En ce qui concerne le romanBel-Ami, Maupassant montre des femmes telles que : la jeune fille dlicate, fragile et
artificielle qui appartient la haute bourgeoisie (Suzanne) ; une dame de la haute
bourgeoisie (Mme. Walter) une femme du monde, douce, raffine, rserve et
soucieuse de bien remplir ses devoirs mondains ; les demi-mondaines (Mme Forestier
et Mme Marelle) dune beaut qui rside surtout dans la dignit et la distinction;
Madame Forestier est maternelle et protectrice, douce, mystrieuse, nergique et
intellectuelle ; en revanche Rachel la prostitue, qui obi t lart de plaire, reprsente
la vulgarit de la femme. Cette vulgarit et cette arrogance foncires apparaissent
brusquement sous le coup dune contrarit mais elle attache une singulire
importance la politesse. Ce travail montre que lauteur a vou lu caractriser des
femmes dune classe sociale dtermine avec leur portrait moral. Ces femmes
rpondent aux cinq chelons dascension de larriviste Duroy. Lcrivain reconnat en
presque toutes les femmes la finesse, le charme et la grce. Elles sont futiles et
superficielles modeles par leur rang social et obissent au souci de la considration
et dune bonne rputation. Ces femmes mnent donc leur vie autour dune
ducation conventionnelle leur convenance ce qui donne lieu une vie conjugale
qui nest pas satisfaisante et les mnent ladultre. Diffrents types de mariage sont
donc dessins dans ces quatre romans : mariage de raison, mariage de convenance
ou dintrt, mariage damour.
Finalement, le mmoire de Benot (1980), analyse Le monde fminin dans les
romans de Guy de Maupassant : Une vie, Mont-Oriol, Bel-ami, Pierre et Jean. Cette
analyse souligne que lauteur fait une peinture objective de son temps en ce qui
concerne la femme et son entourage, son contexte social et ses attitudes adoptes
face aux problmes de la vie. Les personnages fminins sont troitement lis au
personnage principal et son ascension dans le milieu journalistique, car chaque
tape de son volution correspond la conqute dune femme. Benot, comme lavaitfait Dortindeguey, montre que Maupassant tudie les femmes dans leur milieu
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familial et social. Il caractrise les femmes non maries comme Rachel, des jeunes
filles comme Suzanne, ainsi que les femmes maries qui sont infidles commeClotilde de Marelle, Madame Forestier et Madame Walter. Dans le milieu familial on
trouve des femmes non maries telle que Suzanne Walter, une adolescente ptulante,
indpendante, rveuse et sans aucune exprience de la vie. Elle est duque dans un
couvent o elle reoit une instruction plus que rudimentaire ; elle ne connat rien des
ralits de la vie, et a une vision idale du mariage et de lamour. Le mariage et par
consquent lhomme sont les deux concepts selon lesquels la jeune fille sera
dtermine et modele.
Les femmes maries, Madame de Marelle, Madame Forestier et Madame Walter sont
des pouses infidles. Clotilde de Marelle reprsente la matresse par excellence car
elle reste disponible pour le plaisir et la fantaisie. Elle a pous son mari sans amour,
il lui assure une faade et subvient ses besoins matriels. Elle reste fidle Georges
Duroy parce quelle laime.
Madame Forestier mne une vie indpendante, elle prtend tre lgale de lhomme,
et dissocie amour et mariage. Madame Walter succombe Duroy par passion, elle
dcouvre lamour et se donne entirement lui. Cet amour pour lui se caractrise par
la douleur la fois physique et morale. Ce sont donc des femmes maries
insatisfaites, malheureuses et des pouses infidles ; pour Maupassant le mariage
nest pas synonyme de fidlit.
Selon cette tude, lascension sociale de Duroy est assure par les femmes. Pour
Benot, dans les romans de Maupassant cette ascension sociale commence avec la
rencontre avec Rachel, puis avec Madame de Marelle, continue avec le mariage de
Madame Forestier et termine avec Madame Walter et Suzanne. Selon Benot, dans les
romans de Maupassant les jeunes filles sont innocentes et sympathiques. Cest la
rencontre avec lhomme qui va fixer leur destine et dvelopper leur personnalit.Les femmes ne sont ni heureuses ni fidles, car le mariage napporte pas de plnitude
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leur personnalit ; lhomme napparat pas comme un ducateur mais simplement
comme une opportunit pour la femme de librer ses passions. Les hrones lexception de Madame Forestier sont nulles intellectuellement. En effet, le mariage
apparat dans les romans comme une contrainte sociale et lamour comme un
instinct. Pour Benot, Maupassant condamne le mariage au profit de lamour.
Benot trouve que sur le plan de lamour et du mariage il y a incompatibilit des mes.
Aux yeux de lauteur, lamour est la plus belle illusion de la vie. Le sentimentalisme de
la femme et lintelligence de lhomme vont crer le tragique malentendu de lamour.
La femme trompe impunment son mari : la mondaine pour passer le temps, la
bourgeoise par amour car celui-ci ne lui a pas t procur par le mariage. Daprs
Benot, Maupassant dnonce la frocit hypocrite de la socit de lpoque qui est
la base de leur dchance. Il sattache particulirement aux milieux de la politique et
du journalisme mais il prfre abandonner parfois lvocation dun Paris mondain
pour tracer rapidement le portait de quelques personnages du peuple comme celui
de Rachel.
Dans Bel-Ami, il a observ la femme sous diffrents aspects sociaux. Mais le principe
traditionnel troitement respect au XIXme sicle, veut que lducation sadapte la
destine sociale de lenfant. Ainsi la fille du peuple recevra une formation
lmentaire, tandis que les jeunes filles aises seront prpares leur mission de
mres et dpouses des classes dirigeantes. Maupassant dpeint une socit de
marionnettes o les femmes sont coquettes et frivoles.
Enfin nous avons le mmoire de Gil (1979) Le journalisme des illusions perdues
dHonor de Balzac et Bel-Ami de Guy de Maupassant (1979). Gil fait ltude du
journalisme travers ces uvres et dnonce tant la puissance conomique de la
presse du XXme sicle, que les scandales, les mfaits de la presse ou le caractre des
reporters. Maupassant pointe du doigt la collusion de trois forces : la politique, lesfinances et le journalisme.
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Gil commence par un contexte historique sur le journalisme, les expriences
journalistiques de Balzac et de Maupassant, le journalisme de 1880, les faits sociauxlis au monde du journalisme. Puis elle parle de leurs dbuts communs, de lambition
et du monde journalistique. Aprs, elle fait ltude des murs journalistiques dans le
monde de la littrature, dans le monde des affaires, et pour finir celui de la politique.
Enfin, elle analyse les intentions et les messages de Balzac et de Maupassant.
Le thme dominant de ces deux livres est le journalisme et les deux auteurs sont
intresss aux nombreux scandales de ce milieu car on sait quils ont travaill dans
des journaux et quils ont crit des chroniques. Grce Balzac et Maupassant, lon
peut tudier en dtail tous les aspects du journalisme du XIXme sicle. Dans chacun
de leurs deux romans, on note que la bassesse de lme tait le point commun des
deux reporters entre 1820-1830 et 1880. Le rapport historique a montr les vices des
petits journaux des manigances amorales auxquelles ils se livraient. lpoque de
Balzac la presse tait ses dbuts et commenait tendre son pouvoir, et en 1880
elle atteignait son apoge, grce laide efficace de la finance et de la politique.
Ces trois aspects amnent un jeu conomique qui a pour but de senrichir en
utilisant les moyens les plus malhonntes. Les auteurs rejoignent une ralit qui a pris
lavantage moral des reporters. Ils saident de leur propre exprience dans ce
domaine et de leurs observations faites sur le terrain. On note dans le livre de Balzac
une intention de rgler des comptes avec la presse; or, lobjectif principal recherch
par ce dernier est de nous donner une reproduction exacte des murs
journalistiques. Quand il reprsente la presse, il cherche montrer et expliquer ses
effets destructeurs, car Il se sent capable daffrontercette puissance et de dnoncer
tous ses vices. Illusions perduesreflte donc la mauvaise conscience des journalistes.
Maupassant, grce ses observations, a reproduit fidlement la vision de la socit
des annes 1880. Il montre avec Bel-Ami le rgne de la facilit, de la vnalit dumilieu journalistique. Notre auteur ayant rprim la tentation de se lancer dans une
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tude approfondie des murs de cette poque, sintresse nanmoins celle du
journalisme. Il prfre crire son roman en fonction de cette dernire, afin que sonlivre ait plus dimpact sur le public et gagne en sobrit. Maupassant sest limit dans
son champ dinvestigation: il dcrit avec beaucoup de finesse le milieu journalistique,
mais il sabstient dtendre son observation tousles domaines que touche la presse,
car son objectif principal est de dnoncer la collusion politique finance-journal et
la puissance conomique qui se dgage de ces trois forces. Il nabuse pas de dtails
secondaires.
Gil conclut que les deux uvres sont deux tmoignages dpoques diffrentes
domines par le journalisme et le got pour le pouvoir dans tous les domaines
importants du pays. Cest la crainte de voir lconomie nationale dirige par la presse,
qui a fait ragir les deux hommes. Les deux uvres se compltent. Bel-Amiest une
suite donne aux proccupations de Balzac. Il rpond ses inquitudes de voir le
journal sallier la politique et la finance.
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4. BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR
Guy de Maupassant (1850-1893) est n Fcamp. Fils de parents spars, il grandit
chez ses grands parents. Certains vnements familiaux marquent sa vie pour
toujours. Laure sa mre doit lever ses deux fils seule, Guy and Herv, dans la
campagne normande, o elle les laisse vagabonder en compagnie des paysans :
Maupassant apprend les connatre.
Quand il a douze ans il est envoy Yvetot pour y tudier le latin et les
mathmatiques. Il ne sy plat pas et en vacances il passe son temps la mer, il aime la
pche, la natation. Il finit ses tudes au lyce, Rouen. Quand il a vingt ans la guerre
clate en 1870 et il se mobilise. Aprs la guerre il commence des tudes de droit
Paris ; pour gagner sa vie, il travaille au Ministre de la Marine et de l'instruction
publique. Il y passe huit longues annes de sa vie. Il passe le dimanche sur la Seine.
Flaubert, ami denfance de Laure, est pour Maupassant comme un pre. Grce lui, il
entre en relation avec les principaux crivains de son temps, parmi eux lauteur russe
Tourgueniev et un groupe dauteurs franais, qui son lis par un esprit littraire
commun : Zola, Huysmans, Daudet, les frres Goncourt. Cest ainsi quil participe
llaboration des Soires de Mdan, un recueil. Une longue nouvelle de Maupassant,
Boule de Suif, obtient un succs clatant.
Maupassant abandonne son travail au ministre et devient journaliste puis conteur,
romancier et essayiste. Il publie en lespace de dix ans quinze recueils de contes, six
romans, trois rcits de voyage et dinnombrables chroniques dans diffrents journaux.
Il parvient vivre de sa plume, et mme bien vivre. Il gte ses nombreuses
matresses, loue Paris des appartements de plus en plus luxueux, possde une villa
sur la cte normande, un yacht en Mditerrane : le Bel Ami , achet grce aux
droits dauteur du roman qui porte ce nom. Il fait de longs sjours dans les villes
deaux, ainsi que des croisires en mer, en particulier sur la Cte dAzur dont ilapprcie la douceur. Ses succs lui ouvrent les portes des salons parisiens,
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notamment ceux de la haute finance juive et cosmopolite. Il est choy par les
femmes, redout par les hommes, et cache sous des apparences rustres un espritcaustique et une sensibilit vif fleur de peau.
Ses modles ne sont plus les paysans normands les petits employs des ministres ni
les filles, mais les gens du monde. Il sintresse aux passions souterraines, aux
mandres sentimentaux. Dlaissant le genre du conte, pittoresque ou piquant, il se
veut avant tout analyste du cur humain et crit notamment de longues nouvelles
ou des romans.
Pendant longtemps, Maupassant souffre des consquences dune syphilis contracte,
celle-ci se verra aggrave par les excs dune vie drgle et par une lourde hrdit :
sa mre tait sujette des crises nerveuses et son frre meurt fou en 1889.
Migraines atroces, maux destomac, troubles oculaires, hallucinations, insomnies,
anxit il essaie dy remdier par des drogues varies et abuse de lther. Aussi
fidle observateur de lui-mme que des autres, il utilise le rsultat de ses
investigations dans ses contes fantastiques ou cruels, qui plongent le lecteur dans
langoisse avec une sensation de malaise, une fois le livre referm.
Quand sa lucidit et la matrise de son art lui chappent il se sent menac et d evient
fou. En 1892, sa maladie le condamne la paralysie gnrale et la dmence. Il tente
de se suicider mais son valet len empche. On lenferme Passy, dans la clinique du
docteur Blanche, o il meurt le 6 juillet 1893, sans avoir pu vaincre la nuit qui a
submerg son esprit.
Ses ouvrages sont envahis dun pessimisme absolu, confirm depuis lenfance, tay
par lenseignement de Flaubert et la doctrine de Schopenhauer, fort rpandue cette
poque. Lhomme, crature borne, ne peut avoir du monde qui lentoure quune
connaissance illusoire. Machine animale, en proie aux maladies, aux dformations,aux putrfactions, poussive, mal rgle, nave et bizarre (Carlier et Al (1988:462), il
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est condamn la solitude et lennui. La vie est un pige, lamour un leurre, et Dieu
sil existait, aurait les traits dun bourreau.
Cependant cet univers dsespr est adouci par la piti quprouve Maupassant
envers certaines victimes du sort : animaux innocents, vieilles filles oublies, enfants
sans dfense, fous pitoyables. Il a une prdilection pour les fous, prsents dans son
uvre : le hros du Le Horla ou celui de La Petite Roque sont vous lobsession
morbide, ainsi que matre Hauchecorne qui la fin de sa vie, ressasse son histoire de
ficelle. Maupassant peut exprimer ses propres fantasmes; lun des plus persistants
chez lui est de sentir une double personnalit. Le thme du double hante toute
luvre de Maupassant. La plupart de ses personnages possdent une duplicit
fondamentale, paysans russ, politiciens vreux, femmes de fausse vertu; et il arrive
que ltre malfique chez lhomme abrite en lui -mme, le monstre inavou, se
matrialise et devienne lAutre. Chez lui, il a lapparence dun ami, mais laisse le hros
en proie une peur indlbile. Toute ressemblance excessive entre les deux tres est
malfique, quant la jeune fille de Fort comme la mort, en toute innocence, va
conduire Olivier Bertin au suicide, parce quelle est le portrait rajeuni de sa mre. Les
thmes de la folie, du double et de lobjet sont particulirement significatifs de mme
que la peur, la solitude, la mort, la nuit et leau.
Maupassant est un auteur original et populaire. Son talent est vident grce sa
matrise du rcit court. Il nous montre une grande varit de structures: il utilise la
troisime personne, la lettre, le journal, le cauchemar, le rve, le dialogue. Il choisit
en gnral un narrateur omniscient aussi bien la premire qu la troisime
personne. Il utilise un vocabulaire simple, une syntaxe souple qui lui permet de
fustiger les vices dans la perspective de montrer les sentiments et les hantises
caches dans les replis de la conscience.
Maupassant connat bien lunivers du journalisme. Chroniqueur en vogue, il nhsitepas, contrairement son hros, fustiger lalliance de la presse, de largent et du
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pouvoir, ainsi qu dnoncer les pratiques des colons en Algrie et en Tunisie o il a
t envoy spcial en 1881.
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5. RSUM DE LUVRE
Bel-Amiraconte lhistoire de Georges Duroy, fils de paysans normands, ex militaire qui
dsespre de sa vie misrable et veut appartenir la socit bourgeoise. Georges
Duroy, ou Bel-Ami, habite Paris et na pas dargent il rve dune autre vie, et
dappartenir la socit bourgeoise qui lui semble tre le chemin le plus convenable.
Cependant il ne sait pas comment y arriver.
Forestier, un ami de larme lui indique le chemin du journalisme et lintroduit dans
cette socit. Duroy ne sachant comment sy prendre suit les conseils de son ami. Il
trouve un travail dans La Vie Franaise grce Forestier, mme sil ne sait pas crire
darticles. Forestier commence alors par lui enseigner servir quelquun et Il lenvoie
chez sa femme pour quelle laide rdiger son article qui sera ensuite publi.
Peu aprs il devient lamant de Madame de Marelle qui laide aussi pour ses articles.
Cest la fille de cette femme qui le nomme Bel -Ami. Il se sert de son charme pour
conqurir les femmes, telle que Madame de Marelle pour laquelle il sent un dsir
brutal. Il se montre habile pour faire des galanteries et il sduit les femmes avec des
discours damour. Aprs la mort de Forestier il pouse sa veuve et adopte le nom de
Du Roy de Cantel pour plus de noblesse. Son nouveau statut ne lempche pas de
poursuivre ses relations avec Rachel, Madame de Marelle. Il aime conqurir des
cratures naves, des femmes lgantes, riches et puissantes. De temps en temps il se
dispute avec Madame de Marelle, mais ils se rconcilient. Madame Walter lui avoue
son amour et elle devient sa matresse. Elle lui donne des informations sur Monsieur
Walter et Monsieur Laroche.
Vaudrec, un ami de Duroy, meurt et laisse un testament o il lgue toute sa fortune
Mme Du Roy. Bel-Ami afin dviter un scandale public manipule alors sa matresse
pour quelle partage cet hritage avec lui. Lorsquil rencontre Suzanne la fille deMadame Walter, il voit en elle loccasion dappartenir une famille puissante encore
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plus riche avec en sus le pouvoir politique. Il dcide alors de quitter Madame
Forestier.
Il avoue son amour Suzanne la fille de M. Walter. Or Il apprend que sa femme a un
amant, M. Laroche-Mathieu. Du Roy, manigance alors un plan pour prendre sa femme
en flagrant dlit dadultre et se fait aider dun commissaire de police. Il russit et
demande aussitt le divorce pour se marier avec Suzanne Walter.
Pour pouvoir pouser Suzanne Walter il schappe avec elle et contre la volont de
Madame Walter, son mari dcide dautoriser ce mariage. Du Roy continue son
ascension sociale et devient Rdacteur en chef. Aprs le mariage qui a lieu lglise,
en prsence de nombreuses figures de la haute socit, Duroy rencontre Madame
Marelle qui lui pardonne et se rconcilie avec lui. On assiste ainsi la formation
morale et sentimentale du hros, pauvre au dpart, qui russit par la suite grce sa
conqute des femmes.
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6. CONTEXTE HISTORIQUE
6.1. Contexte littraire et politique
Selon Carlier et Al (1988:5), le contexte littraire et politique de louvrage Bel -Ami a
t marqu par des bouleversements en France. Le XIXme sicle est un sicle de
changements importants dans la science, lart et les droits humains qui ont eux
mmes contribu au progrs et la transformation de la socit. Aprs la Rvolution
franaise est ne une forme de libert qui nexistait pas pendant L'Ancien Rgime de
Napolon : Rpublique sans une structure rellement solide mais avec des principes
rvolutionnaires sa base.
La peine de mort pour raison politique et lesclavage dans les colonies sont abolis
en 1848; la libert de la presse et le suffrage universel sont tablis. Une unit
nationale est ne et le peuple a lespoir dune socit juste. Mais le coup d'tat de
Louis Napolon Bonaparte dtruit les nouvelles ides de libert et de socialisme quisont frapps mort.
Entre 1870 et 1871, priode connue comme lAnne terrible, Paris est en guerre;
linvasion prussienne, le sige de Paris puis la rpression sanglante de la Commune
donne aux dbuts de la troisime Rpublique une couleur tragique. La dmocratie
bourgeoise stablit et les scandales financiers se multiplient.
C'est galement l'poque o la tour Eiffel est btie; c'est l'poque de la premire
automobile et de l'invention de la cinmatographie. L'esprit matrialiste et positiviste
se dveloppe; on reconnat lart et la richesse des civilisations asiatiques et africaines.
Cependant un nouveau conflit europen menace d'clater. ce moment-l le moyen
privilgi des crivains pour exprimer leur pense politique est lcr iture dont les
changements sociaux deviennent les sujets prfrs. Le mot littrature prend un
sens moderne mais le livre reste rserv une classe sociale dlite, aux intellectuels
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et aux savants. Le livre deviendra par la suite un objet de consommation pour un
public de lecteurs devenu plus large et le systme de ldition franaise devrasadapter cette demande.
Daprs, Carlier et Al (1988:6) le nombre de titres publis augmente et des diteurs
tels que Zola, Charpentier, Verne et Hetzel font fortune. Pourtant les crivains vivent
en gnral assez mal de leur plume. Balzac, Sue et Hugo, auteurs forts tirages, font
plutt figure dexception alors que Stendhal, Musset, Gautier et d'autres sont obligs
de trouver dautres sources de revenus. Ceci est un des facteurs qui marginalisent
lcrivain puisquil lui est difficile de sadapter au systme de lpoque qui considre le
livre comme une vulgaire marchandise.
Nanmoins, les circuits de diffusion se diversifient avec la cration des salons et des
cnacles-foyers intellectuels o l'uvre est reue (parfois lue en public), critique et
mme labore au contact dautres esprits littraires. Des coles, des courants, des
mouvements se regroupent autour dun matre : Victor Hugo rassemble les
Romantiques dans son Cnacle. Mdan, chez Zola, ce sont les initis du Naturalisme
qui se rejoignent.
Dautres types de littratures donnent le jour des livres et des varits de journaux :
il sagit de la littrature scientifique, la littrature religieuse et la littrature historique.
De cela, il rsulte le dveloppement des connaissances dans ces diffrents domaines
et de leurs multiples spcialisations, le rationalisme, la spiritualit, et enfin
lapparition du genre romanesque qui capte lintrtde tous les publics.
En 1836 avec La Presse, le journal bon march est invent et en partie finance par la
publicit. Les titres se multiplient depuis la feuille politique jusqu la revue culturelle
comme la clbre Revue des deux Mondes. On ne compte plus les crivains-
journalistes et feuilletonistes de Nerval Maupassant. La presse devient de plus enplus un outil conomique et surtout un formidable moyen de pression politique. Dans
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un tel climat socio-conomique, au cours de la Monarchie de Juillet le journal
rpublicain, Le National et lorgane du gouvernement, Le Constitutionnelsaffrontent.En 1863, Milland cre Le Petit Journal un sou. Vingt ans plus tard, on trouve Paris
soixante quotidiens diffrents.
Ce phnomne a des consquences importantes. Linstruction se dveloppe avec la
cration de lyces et lEmpire instaure lenseignement primaire obligatoire et lac en
1882. Le public socialement privilgi, form par lenseignement secondaire et
suprieur sintresse la littrature, mme sil nen apprcie pas toujours lesprit
crateur ou la culture populaire des consommateurs de romans et de journaux
sensation.
Daprs Carlier et Al (1988:7), cette poque, les crivains sont des militaires, des
marins, des industriels, des commerants, des banquiers, des universitaires, des
mdecins ou encore des avocats. Les valeurs librales dfendues par les classes
moyennes qui se heurtent la grande bourgeoisie du pouvoir en place et trouvent
leur expression dans le roman balzacien ou stendhalien des annes 1830-1840. Les
crivains sont marqus par leur vie personnelle et le dsquilibre social de lpoque
de sorte que dans leurs productions prdominent des sujets lis au contexte social et
aux ides de progrs universel. Les thmes prfrs des crivains sont les conflits
entre lindividu et la socit. Ils veulent montrer que ltat de la socit et des
personnages quils ont crs ont des caractristiques plus relles avec lobjectif de
susciter, chez les gens, une prise de conscience de linjustice sociale, du conformisme
moral et intellectuel que fonde lidologie bourgeoise en cette fin de sicle.
Le tableau ci-dessous prsente les principaux mouvements littraires du XIXme
sicle, les caractristiques et les auteurs reprsentatifs:
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Mouvement Dfinition Caractristiques Prcurseurs
Romantisme1
1820-1850
Dfinie comme une rvolutionpotique qui reflte la crise dela sensibilit collective. Il
apparat en France aprs 1820 la fin de la crise en
Angleterre et en Allemagne.Les romantiques en Francesont diviss en deux groupes.Les conservateurs et leslibraux. Le thtre passe parune poque rvolutionnairequi a une thorie du drameromantique, tablie parStendhal, et mise au point parHugo et Vigny. La cration duthtre moderne, picesirrgulires inspires deShakespeare et Schiller.
Libert et individualisme dans lart Libre adaptation des modles trangers. Exaltation du sentiment Au niveau politique simpose le libralisme. Lesprit romantique est dfini par : la valeur
des sentiments comme le bonheur, lavrit et la libert qui font que lindividu aune nergie passionne.
La libert dans lart. Lobstacle vers lindividualit le mensonge,
largent, le prjug moral, la tyrannie, lavanit de laction.
Un mlange au niveau potique des sujetstels que : le rve, le voyage, lexaltation dela nature mais au mme temps la rvolte.
Le thtre est domin par la libert et pardes orientations que peuvent expliquer lecontexte historique, social et littraire.
Des auteurs inspirs dans le romannoir : Nodier (Rcits Fantastiques) Balzac (Eugnie grandet) Hugo (Les Misrables et Notre-
Dame de Paris) George Sand (La Mare au diable)
Dautres auteurs Stendhal (Armance) Lamartine (Recueillementspotiques) Montesquieu (Lettres persanes) Dumas (Le comte de Monte-Cristo)
Positivisme
(1850-1890)
Dfini comme un mouvement
surgi au sein de la philosophiepositive.
Confiance dmesure dans les possibilits
de la science.La science fiction est surgieLes crivains de la science fiction ne furentpas pris au srieuxSinspire sur le plan de la critique
Leconte de Lisle (Les pomes
antiques, pomes barbares et pomestragiques)
Jules Verne (Voyage au centrede la terre)
Taine (La Fontaine et ses Fables)
1 Salomon (1978:121-137)
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Ralisme
Aprs 1850
Cest un mouvement qui vise la reproduction exacte,complte, sincre du milieu
social, de lpoque. Lobjectifdu ralisme est peindre la
ralit en tenant compte desproblmes de la classeouvrire
Lide de lexpression de la ralit. La disgrce et la vulgarit ne le rebutent pas Il marque lintroduction de mthodes
scientifiquesOn trouve dveloppement de lhistoire et de
lobservation impersonnelleLtude et la description rigoureuse de faitsOn a lobservation et la documentation
comme linspiration de lcrivain pour viterla subjectivit excessive.
la nouvelle sintresse aux humblesdestines, aux intrigues de la vie deprovince, aux tracas de la vie quotidienne.2
des personnages de la bourgeoisie sontremplacs par des tres moyens oumdiocres et de la classe ouvrire.
Les sujets principaux des crivains sont prisdes situations de la vie quotidienne et lesconflits psychologiques et sociaux de ltre
humain.
Flaubert (Madame Bovary) Gautier (Le Capitaine Fracasse et Le
Roman de la Momie) Balzac (La Femme de Trente Ans)
Naturalisme
1880
Ce mouvement est lerenforcement et lasystmatisation du ralisme etcherche appliquer les
Cest le rsultat dune philosophiematrialiste et dterministe
Le romancier tient compte des expriencespersonnelles
Zola (Lassommoir) Huysmans (Sac au dos)
Maupassant (Bel- Ami, Pierre et Jean) Goncourt (Sur Philomne)
2 Carlier et Al (1988:464)
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mthodes de la biologie et laphysiologie au moral
La prtention une mthode exprimentaleLe roman est une collection ordonne de
petits fais authentiquesLa raction des caractres doit stablir
conformment aux lois des sciencesmdicales et psychiatriques
Le symbolisme
1886
Ce nest pas une cole maisune socit damis potes. 3Le symbolisme a donn dessolutions aux problmesesthtiques littraires
Lexpression du sentiment subtil eexceptionnel
Forme libre et complexe sans lesprceptes de la potique traditionnelle(vers libr).
Utilisation constante de symbolesReprsente une ralit complexe
Baudelaire (Les Fleurs du Mal) Rimbaud (Des Ardennes auDsert) Mallarm (Posies, Un coup deds jamais nabolira le hasard)
3 Plinval (1978: 219-226)
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Dans la peinture et la littrature le sujet dinspiration est le mme et le Romantisme
est linfluence principale du dbut du sicle. Les peintres montrent un got pour lanature sauvage et la passion pour lOrient, la libert, la somptuosit des couleurs, le
mystre des paysages. En 1848, la peinture se dirige vers le ralisme laissant de ct
les sujets romantiques et en prenant compte de lobservation de la ralit comme
outil principal. Le principal chef duvre est produit par Gustave Courbet, considr
comme crateur visionnaire et qui sest distingu par son tableau Lenterrement
Ornansen 1849-1850.
Durant la seconde moiti du XIXme sicle, arrive l 'impressionnisme o lartiste a le
souci de reprsenter le monde selon sa pense sans se proccuper des rgles
imposes par la socit. travers la peinture, Renoir, Monet, Pissarro et Seurat
traduisent la reprsentation que Verlaine, Rambaud, Maupassant et Laforgue ont
crite.
Le Symbolisme nat en 1886 aprs l'Impressionnisme, subit l'influence de la peinture
impressionniste et de la musique wagnrienne (Salomon, 1978: 156). Il cherche
mettre en relief limportance de la musicalit et de lharmonie dans les textes
potiques. Selon Jean Moras, le Symbolisme dcoule des actions des humains,
tous les phnomnes concrets qui ne sauraient se manifester eux-mmes. Ce sont l
de simples apparences avec les ides primordiales. (1886. En Carlier et Al, 1988:
399) Le dveloppement du symbolisme est une raction contre le positivisme et ses
certitudes scientifiques car il utilise lunivers entier comme source de recherche
(Idem) Lessence du mouvement est la reprsentation dune ralit complexe
reprsente grce lutilisation du symbole ,
cette poque on trouve plusieurs artistes qui dveloppent leur travail au XIXme
sicle. Voici un tableau qui rsume les artistes les plus importants et leurs uvres:
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Artiste Ouvrage
Beethoven 1808 Symphonie pastoraleGoya 1810 Les dsastres de la guerre
Delacroix 1815 Les massacres de ScioLa mort de SardanapaleFemmes dAlger
Chopin 1839 Prludes
Monet 1874 Impression
Van Gogh 1890 Champ de bl aux corbeaux
Renoir 18751887
Le Moulin de la GaletteJeunes filles au piano
6.2. Guy de Maupassant : naturaliste ou raliste ?
Dans le monde littraire, diffrents auteurs classent Guy de Maupassant dans deux
mouvements diffrents de la littrature : le naturalisme et le ralisme. Selon Salomon
(1978), Guy de Maupassant membre du groupe Mdan (aux cots de Zola, Huysmans,
Alexis, Card, Hennique) appartient au mouvement naturaliste. Ses romans Une Vie,
Bel-Ami et Pierre et Jean reprsentent un naturalisme assez diffrent de celui Zola d
sa manire de simplifier les situations dans le but dobtenir une vision plus
complte, plus saisissante, plus probante que la ralit mme. Paralllement, de
Plinval (1978) associe Maupassant au naturalisme parce quil reprsente
intgralement la vie, avec une prcision rare et avec un pessimisme tragique, en
dcrivant surtout la bourgeoisie et la vie paysanne. (p. 229)
Selon Maupassant dans le prface de Pierre et Jean les coles ralistes ou naturalistes
prtendent montrer tout la vrit de la vie, rien que la vrit et tout que la vrit
(p. 14); dautres coles littraires qui nous ont donn une vision dforme,
surhumaine, potique, attendrissante, charmante ou superbe de la vie. Pour lui, un
crivain naturaliste veut nous montrer une ralit dans son livre, mais elle va tre
diffrente de la ralit de la vie.
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Selon cet auteur le romancier qui veut nous donner une image exacte de la vie auraun plan qui consistera dans le groupement de petits faits constants, do se dgagera
le sens dfinitif de luvre, avec la logique ordinaire des faits, vitant toute
explication complique des personnages et des vnements. L'auteur devra souvent
corriger les vnements au profit de la vraisemblance, et au dtriment de la vrit car
le vrai peut quelquefois ntre pas vraisemblable (p. 17).
Un crivain raliste nous raconte des histoires et nous force penser et comprendre
les vnements qui sont le rsultat dun ensemble dobservations rflchies de sa
vision personnelle du monde. Lcrivain raliste prendra son ou ses personnages une
priode d'existence et les conduira par des transitions naturelles avec le
dveloppement des ses sentiments et ses passions dans le milieu social jusqu' la
priode suivante (p.16)
Carlier et Al (1988 :467) considrent les romans de Maupassant au cur du
mouvement Raliste car il fait une description cruelle de la socit de son temps. Il
donne une image exacte de la vie avec la finalit dinviter le lecteur penser et
comprendre le sens profond des vnements. Ses histoires sont un ensemble
dobservations et de profondes rflexions. Maupassant appartiendrait au ralisme
puisquil exprime et analyse sa ralit sociale sans faire une description de la
problmatique des personnages et leurs comportements.
Le ralisme est un mouvement dispers dans lart, la pe inture et la littrature. Il nat
vers 1848 grce Balzac qui est considr le fondateur de lcriture raliste. Ce
dernier cherche reprsenter le plus fidlement possible la ralit en laissant de ct
la beaut et la perfection. Le style de Balzac parmi dautres trouve ses racines dans
les scnes de la vie quotidienne de province et de la vie parisienne. Sa mthode est
lobservation minutieuse qui est une caractristique propre du ralisme, aveclintgration dvnements sociaux qui deviennent le sujet de lintrigue. Les crivains
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ralistes ne se contentent pas de choisir un type de socit, ils crivent leurs histoires
partir dun contextesocial, cest--dire quils fouillent au plus intime de la socit,dans la famille, dans les consciences, dans la vie prive et jusque dans la vie des
domestiques pour montrer les drames et les combats qui existent secrtement. Le
ralisme tel que celui de Balzac est lexplication de la ralit et non une simple copie
de la ralit. La comdie humaine est la fois lhistoire et la critique de la
Socit (Carlier et Al 1988 : 176)
cette priode ces sujets font partie du monde social, contemporain et historique.
Les crivains sintressent aux sujets et aux vnements qui ntaient pas considrs
autrefois comme faisant partie du milieu artistique. Le pre Goriot, uvre publie
par Balzac en 1835, est un exemple de la recration de la socit o ltre humain fait
preuve davarice, dambition, dabandon, et sa ruine. Les romans foisonnent des
personnages de la vie quotidienne : ouvriers, artisans, prostitues ou encore des
marginaux et reprsentent les aspects les plus sordides de leur existence.
Les crivains ralistes sintressent aussi reproduire le rel et rendre compte des
faits travers de lobservation et dune vritable documentation. Des crivains
comme les frres Goncourt et Zola se rendent sur place pour sinformer auprs des
spcialistes ; Maupassant et Flaubert visitent des lieux mdicaux. Tout ce travail
rside dans le souci daccorder de limportance lindividu en tant qutre social et
ignore dautres aspects tels que leur psychologie. 4
Les sujets traits par Maupassant sont lis la vie quotidienne et aux soucis de ltre
humain: les rves, la vie, lespoir, les penses, la peur, les conflits familiaux et la
bourgeoisie. Comme nous lavons dj dit, les crivains ralistes faisaient un travail
dobservation de la ralit dans les sites publics tels que les jardins, les cafs, les
muses, les cours de rcration etc., afin dobtenir le matriel ncessaire pour crire
4 http://www.ambiance-fantastique.com/PAGES/c-realisme.htm
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leurs romans. Ils prenaient des notes sur les mouvements, les attitudes des gens, les
bruits, les conversations, etc.
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7. AUTEURS IMPORTANTS DU NATURALISME ET DU RALISME
7.1 Honor de Balzac
Selon Carlier et Al (1988 :170), Balzac consacre sa vie la littrature. Son uvre
considrable compte quatre vingt dix romans parmi lesquels prs de deux mille
personnages qui reprsentent la socit franaise du XIXme sicle. Les thmes de
son uvre sont: loccultisme et le fantastique dans Louis Lambert, La peau de
chagrin et Le colonel Chabert; les murs dans Csar Birotteau, Eugnie Grandet et Le
pre Goriot, La comdie humaine(il y fait une critique de la socit concernant des
aspects tels que lambition et les crimes sociaux). La passion destructrice (cette ide
de Balzac est fonde sur un systme philosophique qui conoit la socit comme une
socit de profit et de pouvoir, vouloir et sentir). On retrouve cette philosophie dans
La peau de chagrin, La fille aux yeux dor, La recherche de labsolu et Le pre Goriot. Le
thme de linitiation ou approche de la socit et de ses dangers- ressort dans Le
pre Goriot et Illusions perdues. Le thme de la russite dans les romans de Balzacdonnent lieu une morale car, il prend en compte le dsir des personnages et les
obstacles de la ralit, la russite est traite dans Illusions perdues et Le pre Goriot.
Tel que le dcrit Salomon (1978 :133) les uvres de Balzac sont rassembles dans La
comdie humaine qui comprend trois sries :
tudes des murs: Scnes de la vie prive(Le Colonel Chabert, Batrix, Le
pre Goriot), Scnes de la vie de province (Le Lys dans la valle, Ursule
Mirout, Eugnie Grandet, Illusions perdues), Scnes de la vie parisienne
(Histoire des Treize, Csar Birotteau, Splendeur et misres des courtisanes)
Scnes de la vie politique(Une tnbreuse affaire),Scnes de la vie militaire
(Les Chouans), Scnes de la vie de campagne (Les Paysans, Le Mdecin de
campagne, Le Cur de village).
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tudes philosophiques : (La peau de Chagrin, La Recherche de labsolu, Louis
Lambert, Sraphita). tudes analytiques : (Physiologie du mariage)
Balzac dcrit minutieusement lespace, les personnages et les faits. On peut le
constater notamment dans Le pre Goriot o il fait la description de la pension
Vauquer. Il reprsente attentivement la nature, la campagne, la rivire telle la
description quil fait dans Eugnie Grandet. Entre 1800 et 1848 se droulent la
plupart des romans de Balzac qui ont pour cadre : Paris et ses environs, la province ou
ltranger. Les descriptions de Balzac permettent de mieux comprendre les
personnages tels quils sont.
Les personnages de Balzac font partie dune gamme de typologies issues de la ralit,
de laristocratie parisienne la provinciale, du monde de la finance, du commerce, du
journalisme, de la littrature, de la mdecine, de larme, de ladministration, de la
politique, de lglise, des bourgeois des provinces, des jeunes arrivistes, des
aventuriers, et des paysans entre autres. On peut galement trouver que les
personnages de Balzac prennent des caractristiques de lui-mme.
7.2 Gustave Flaubert
Les principaux sujets dvelopps chez Flaubert sont : la btise, la violence, la mort, la
folie, lorgie, le monstre, la tragdie et lchec. Il exprime par ailleurs son got pour le
sarcasme, lironie et la dnonciation.
Les uvres de Flaubert sont: Madame Bovary (1857), Sjour Carthage (1858),
Salammb (1862), Lducation sentimentale (peu du succs) (1869), La Tentation de
saint Antoine (troisime version dune uvre commence en 1846), Trois contes
(1877), Bouvard et Pcuchet(rcits ironiques dirigs contre la sottise humaine et unscientisme born) (1881).
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Flaubert a un got de lobservation qui vient probablement dune enfance entoure
de mdecins. Pour lui lme est conditionne par le physique. Il est contre la tendanceromantique qui met en scne des personnages exceptionnels. Il sintresse aux tres
moyens ou mdiocres. Il est aussi convaincu que lcrivain ne doit pas crire sur lui-
mme mais lducation sentimentaleest son roman autobiographique. Son principal
souci est la recherche de la beaut. Il crit pour une lite. Il aime les images
clatantes.
7.3 mile Zola
Zola est considr le fondateur du naturalisme qui est le mouvement qui reflte la
ralit ; il sinscrit dans le ralisme mais avec une vision plus extrme des faits. Il
considre ltre humain comme le rsultat d'une certaine force telle que lhrdit, le
milieu social et lpoque. Il sintresse aux thmes qui relvent des problmes
sociaux : la nature, lamour, le travail, la fcondit, lascension sociale, lamour
incestueux, lamour impossible, la grande lutte entre la religion et la nature, la
russite, la solitude, la bourgeoisie, le socialisme humaniste ou encore le ralisme
historique et social. Selon Salomon (1978), le socialisme et sa vie ont influenc Zola
qui souvre de plus en plus la sympathie, lespoir et la piti. Son uvre est
pleine didalisme.
Lon compte parmi ses crits: Thrse Raquin (1867), Les Rougon-Macquart1871
1893. LAssommoir 1877, Nana 1880, Germinal 1885, La Terre1887, La Bte humaine
1890, Le Roman exprimental 1880. Les Trois Villes : Lourdes 1894, Rome 1896 et
Paris 1897. Jaccuse (1898). Les Quatre vangiles : Fcondit (1899), Travail (1901),
Vrit (1903) etJustice (en projet).
7.4 Guy de Maupassant
D'aprs Carlier et Al (1988) Maupassant est un conteur raliste qui peint la socit de
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son temps dune faon cruelle; il est aussi celui qui sait le mieux prsenter les
obsessions et les abmes de lme des hommes. Il suit les recommandations deFlaubert et de Zola et dcrit seulement ce quil connat pour crer ses personnages.
Son style est laccomplissement de sa vie et son caractre :
Lunivers de Maupassant est un univers cruel avec un pessimisme absolu qui a son originedans son enfance. Guy en comprend lobjet. Lorigine du pessimisme atroce se rapporte la terreur dont il est envahi chaque change doutrages entre ses parents. A lge de 13ans, il a vu son pre rouer de coups sa mre. Depuis, il na plus damour pour personne.Guy est persuad que tout mariage est vou lchec. Lhomme nest pas fait pour vivreavec la mme femme. Il est fort tent de comprendre son pre. Le dsir de sa mre estque Guy devienne crivain. Elle lui donne une ducation passionne et littraire. 5
Tout comme les autres crivains ralistes, Maupassant a des sujets qui inspirent son
criture: la maladie, la mort, lagonie, le fantastique, la cruaut, les obsessions, la vie
militaire, la folie, lambition, les valeurs, la bourgeoise, lascension sociale, le moral, le
dsamour, les dformations, lhallucination et la solitude. Il a crit prs de trois cent
contes qui sont pleins danecdotes : LAuberge, Le Horla (1887), La petite Roque
(1886), La Maison Tellier (1881) La Nuit, et les romans Une vie (1883), Bel Ami
(1885) et Pierre et Jean(1888).
Il collabore avec les crivains naturalistes aux "soires de Mdan" (1880) o il publie
Boule de Suif. Sa vie est guide par son seul idal littraire et son fort attachement au
ralisme mettant en scne la mchancet humaine et l'horreur ordinaire. Il publie au
total six romans et seize volumes de nouvelles, entre ralisme et fantastique, qui lui
apportent, grce son talent de conteur, clbrit et fortune.
5 http://atheisme.free.fr/Biographies/Maupassant.htm
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8. CADRE THORIQUE
Dans cette partie nous prsenterons notre cadre de rfrence pour lanalyse de
luvre. Nous donnerons une dfinition de la sociologie de la littrature, ses
caractristiques, ses reprsentants et quelques aspects tels que lauteur et le
personnage, le personnage et sa description, et lespace dans luvre.
8.1 La sociologie de la littrature6
La sociologie de la littrature est une mthode d'analyse qui tudie des uvres
littraires. D'aprs cette mthode, la littrature est considre comme une ralit, un
phnomne ou encore comme une institution sociale parce quelle tablit une
relation entre les uvres littraires et leur auteur, la socit et le moment histor ico-
politique dans lequel elles sont cres.
La sociologie de la littrature est une discipline qui est apparue aprs la sociocritique
ne dans la Nouvelle Critique franaise, et qui cherchait prendre distance de
lesthtique marxiste traditionnelle en utilisant des principes mthodologiques
propres de la smiotique, de la no rhtorique et de lhermneutique. Dans ce cas-l,
la sociocritique met en relation les structures textuelles avec la socit,
contrairement la sociologie de la littrature qui tient compte de tout le processus de
production, distribution et de rception des uvres.
Lon peut tablir plusieurs liens entre littrature et socit. On distingue deux cas :
dans le premier cas lanalyse illustre la socit avec laide du texte littr aire comme
document de lpoque, ou bien elle peut tablir des conclusions propos des uvres.
Dans le deuxime cas, lanalyse montre les rapports entre les structures littraires et
les structures sociales.
6 http://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%C3%ADa_de_la_literatura
http://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%EF%BF%BDde_la_literaturahttp://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%EF%BF%BDde_la_literaturahttp://es.wikipedia.org/wiki/Sociolog%EF%BF%BDde_la_literatura7/23/2019 CB-0463991(1)
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La sociocritique sintresse lorigine, la condition sociale des auteurs, ainsi qu
leurs ides politiques et sociales. Elle sintresse aussi au degr de dpendance quontles crivains avec la classe qui a le pouvoir conomique qui garantit leur existence, le
besoin de crer, et donc une place de lauteur dans la socit.
Les uvres littraires sont destines au public, au grand public. De ce dernier, dpend
donc lconomie de la littrature. Lcrivain vivant non seulement de ce quil crit
mais surtout de ce quil rend, la condition sociale est donc lie ltat conomique de
ses rentes. La sociocritique se penche aussi sur le rle que jouent les institutions
sociales ou des associations comme le salon, le caf, lacadmie, luniversit, ou
encore le rle de lEtat et son intervention au moment de publier ou de censurer un
auteur ou une uvre.
La critique littraire marxiste cherche expliquer les intrts conomiques dans le
domaine de la littrature et vise montrer le chemin menant au socialisme. Les
reprsentants les plus importants sont : Gramsci, Lukcs et Goldmann entre autres.
Leurs ides sont diffrentes mais ils partagent leur intrt pour des problmes
gnraux de la thorie de lart. Selon eux, lesthtisme dans lart littraire, est li au
contexte historico social de luvre car cest celui-ci qui permet den comprendre les
codes. Autrement dit, la valeur de lesthtisme en littrature ne peut tre considre
hors de sa dimension sociale.
Selon le ralisme socialiste, fortement li la critique marxiste, la littrature doit
reprsenter la ralit et montrer lattitude des politiques. Le rle social de la
littrature est un des arguments de la critique marxiste qui soppose aux thories
formalistes. Lide de lart comme reflet de la structure sociale apparat dans plusieurs
textes marxistes et est reformule dans les uvres de Lukacs.
Selon Lukacs la critique marxiste fait une analyse de la littrature sans tenir comptede lopinion mais dune ralit qui est le produit des conditions politiques et sociales.
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Lessentiel de la pratique lukcsienne, par exemple, cest ltude approfondie dun
texte littraire la lumire des questions sociales. Le point de dpart cest lcrivain,et une uvre concrte. partir de cela, largumentation de Lukacs atteint les niveaux
les plus hauts en utilisant des plus complexes divagations. La catgorie essentielle
selon Lukcs et Goldmann cest la totalit: cest le rsultat.
Lukcs croit que lcrivain ne doit pas abandonner la perspective de la totalit parce
que dans un tel cas, luvre artistique nest plus le reflet du monde mais sa
dcouverte, sa connaissance. Dans ce sens, la littrature raliste est le reflet de la
ralit. Cest--dire que les circonstances historiques et sociales passent avant la
reprsentation artistique. Une uvre raliste doit faire limpasse sur certains styles
ou sujets littraires pour reprsenter au lecteur une vision la plus authentique
possible de la ralit. Pour Lukcs et dautres partisans de la pense marxiste, le
ralisme dtermine la valeur des uvres artistiques. Lartiste doit crer des uvres
qui refltent la ralit comme lentend la science du socialisme.
La forme de luvre doit permettre daccder rapidement au contenu. Elle ne doit pas
tre un handicap et ne doit pas servir de distraction de la ralit que raconte lauteur.
Lcrivain doit avoir la plus haute transparence envers son lecteur et ne doit pas
dformer les objets quil reprsente. partir de ce point du vue, lide est quil
nexiste pas de forme, puisque cela suppose identifier ou prendre en compte deux
aspects essentiels : le monde et la littrature.
Parmi ceux qui ont cherch dvelopper des thories politiques et sociales dans la
littrature lon peut mentionner Lucien Goldman et son ide de sujet collecti f. Lucien
Goldmann parle de la complexit du rapport dunion ou de sparation de lindividu
avec la socit. Cest un des plus grands sujets dinvestigation dorigine marxiste.
Goldmann tudie des textes afin de comprendre la vision marxiste : la classe ou legroupe social de lauteur. Plus le texte est proche de la vision marxiste, plus sa valeur
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artistique est vidente. Par ailleurs, les uvres littraires ne doivent pas tre
considres comme la cration dun individu, mais comme la cration dun sujet collectif : des structures mentales trans-individuelles, cest--dire des ides et des
valeurs partages par un groupe. Selon ces principes, linterprtation dun texte
littraire ne sagit donc pas den reprer des traits linguistiques. Pour comprendre
luvre dans sa totalit, lon doit prendre en considration des structures sociales qui
trouvent leur origine dans une situation concrte.
Selon Acosta (1989) les sociologues tudient les manifestations artistiques qui elles-
mmes contribuent lanalyse et la comprhension des comportements de groupes
sociaux lis luvre littraire. Alors, il sagit de faire connaissance avec des
groupes sociaux que produit la littrature. (p. 30)
Acosta affirme que la sociologie littraire sintresse lt ude des relations entre la
littrature et la socit qui la produit. Ces relations se limitent aux aspects
sociologiques. Dans ce sens son objet dtude est lapparition de luvre, les moyens
de diffusion, laccs au public, linfluence et les effets produits chez le lecteur (p.53).
Ltude de la gense et lapparition de luvre est plus centre sur les conditions
sociales de production que sur le contexte personnel de lauteur. Par consquent
luvre est reue comme un tout dont la fonction est dexpliq uer une ralit ou des
ralits sociales spcifiques et de donner en mme temps un sens au fait quil essaye
dexpliquer.
Cette ralit littraire est organise et structure dune manire particulire et rsulte
dun style dtermin par trois facteurs : lcrivain, louvrage et le milieu social.
Cependant, il est difficile de trouver la manire concrte de raconter la ralit partir
des phnomnes rels ou sociaux.
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Un point qui nous semble des plus importants cest lauteur : son portrait
psychologique, ses origines sociales, son style, ses intentions, ses objectifs quidterminent son esthtisme . Cela nous aide comprendre le choix de lutilisation
dun vocabulaire spcifique de la langue dans une uvre et expliquer si lauteur est
dfenseur ou dtracteur ou bien sil cherche provoquer un changement dans la
socit et les consciences sociales.
Par ailleurs, la sociologie de la littrature cherche identifier leffet que produit la
littrature sur le lecteur et le phnomne de communication qui a lieu entre
lmetteur et le rcepteur. Ltude sociologique dune uvre et de son auteur permet
donc de dduire certaines qualits et en mme temps dexpliquer les ractions
dacceptation ou de refus de luvre(horizons des attentes du lecteur).
On trouve deux courants de la sociologie de la littrature : la sociologie matrialiste
(les courants marxistes) et la sociologie empirique (les courants non marxistes).
La sociologie matrialiste accorde beaucoup dimportance lauteur et luvre en
ce qui concerne les phnomnes sociologiques. De plus elle considre luvre
comme une ralit autonome, finie et ferme sur elle-mme et o le lecteur ou le
public na aucune influence. Pour ce courant le lecteur a une trs grande importance
car la lecture de luvre, selon les principes esthtiques matrialistes, les rflexions
se dveloppent sur la nature. Leffet quelle produit est quelle donne au lecteur une
perspective partiale de ce que lauteur suggre.
La sociologie empirique fait des tudes de dates, de faits, et de circonstances
possibles et vrifiables au sein dune uvre, pour dterminer sils peuvent servir de
rfrence pour sa connaissance.
Daprs Schmitt et Viala (1982) il y a trois difficults au moment danalyser laspectsociologique dun texte, ds quil inclut des faits historiques et sociaux. La premire
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est la dualit entre le texte et la socit puisquil y a des aspects sociaux dans le texte
et en mme temps le texte lui-mme fait partie de la vie sociale et culturelle. Si letexte a des rfrents historiques et sociaux, il faut alors les confronter avec les savoirs
tablis leur sujet en Histoire et en Sociologie.
La deuxime difficult cest le champ historique et social du texte. Il sagit en effet de
dfinir le champ socio-historique, c'est--dire des reprsentations donnes dans
luvre du monde social en gnral. La troisime difficult est la nature mme des
objets dtude savoir: lidologie des lecteurs au moment daborder le texte, et
valuer les distorsions quil accorde au rel et en dterminer les causes.
Le champ socio-historique est analys travers le contenu du texte. Il varie selon les
uvres. Tous les vnements ou phnomnes qui affectent collectivits ou individus
reprsentatifs sont considrs comme des faits sociaux. Ces vnements et
phnomnes sociaux peuvent tre authentiques, mais aussi bien fictifs. Ils peuvent
servir de toile de fond au propos ou laction ; ou en tre, linverse, le sujet mme
comme ici ; ou encore avoir le rle de circonstances dterminantes. Aussi, dans tous
les cas, on aura soin danalyser le (ou les) point(s) de vue travers lequel ils sont
prsents. (Schmitt et Viala, 1982 : 172).
Il est galement important de confronter les reprsentations faites par lauteur avec la
ralit. Quel est lobjectif du texte et comment valuer sa reprsentation? On doit
tenir compte des catgories sociales qui aident la comprhension du champ socio-
historique en dcrivant des personnages simples et complexes. Les catgories sociales
des personnages constituent le premier pas pour l analyse dun texte. Aprs, on
examine leurs valeurs et leurs opinions qui nous aident mieux comprendre leurs
critres de jugements moraux ou politiques. De plus, le texte prend une telle place
dans la socit et dans lhistoire que cela nous invite dcouvrir sa gense et laccueil
quil a dans le pass et quil a encore aujourdhui.
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8.1.1 Lauteur et le personnage
Selon Bajtin (1999), lauteur doit donner de la vie ses personnages. Il est
responsable doffrir chaque moment un panorama de lobjet de luvre travers sa
cration. Il doit faire sentir et voir les sentiments positifs ou ngatifs en utilisant les
lments ncessaires. Lauteur doit tre conscient de sa responsabilit avec lhistoire
quil a cre. Son travail est de transformer un personnage et de lui donner les
caractristiques les plus relles possibles.
Lesthtique du personnage est galement la responsabilit de lauteur ; il doit mettre
en valeur les ractions, les gestes, les dcisions et les motions de ce dernier dans sa
cration. Pour ce faire il doit lutter pour tablir une image trs complte et relle de
son personnage. Cest donc une lutte avec lui-mme.
Le processus de cration ne peut pas tre tudi par le lecteur. Il connat le
personnage dans la mesure o il appartient lhistoire. Autrement dit, il peut
percevoir la plnitude du personnage mais il ignore son volution psychologique. On
peut faire des conjectures mais cela na rien voir avec lesthtique.
Lauteur donne au personnage des attitudes et des valeurs morales et il effectue un
travail continu et minutieux de sorte que son hro ait une attitude positive du point
de vue social et moral. Paralllement il doit sloigner du personnage, pour lui
donner de lindpendance. Le plus important cest la conscience que lauteur donne
sa cration son personnage.
La conscience du personnage doit tre dvelopp de la manire la plus complte
possible par lauteur dans la mesure o il est le crateur ; il connat tout par avance et
sait tout propos de lhistoire et de chaque personnage. La conscience de ceux-ci se
situe dans la conscience de lauteur, comme affirme Bajtn (1999):
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() para encontrar al autor concebido de una manera semejante en alguna obra, hay queprecisar todos los momentos que determinan al personaje y a los sucesos de su vida, los
aspectos que transgredan su conciencia de una manera fundamental, y definir su unidadactiva, creativamente intensa y significativa; el autor es el portador viviente de esta unidadconclusiva, que se opone a la nocin del personaje concebido como otra unidad, abierta einternamente inconclusa unidad del acontecimiento. Estos momentos activamentedeterminantes vuelven pasivo al personaje, as como la parte es pasiva en relacin a latotalidad que la acoge y determina. (p.21)
Lextraposition a lieu quand lauteur donne lespace son personnage, c'est--dire,
lauteur reste extrieur au personnage et le laisse se dvelopper en diffrentes
situations de la vie quotidienne la extraposicinse ha de conquistar, y a menudo
se trata de una lucha mortal, sobre todo all donde el personaje es autobiogrfico,
aunque no slo en estos casos: a veces resulta difcil ubicar su propio punto de vista
fuera del enemigo; no tan slo el hecho de situarse dentro del personaje, sino
tambin el situarse a su lado o frente a l (Ibdem, 22)
Le personnage et lauteur doivent tre diffrents et avoir une personnalit propre.
Lauteur doit devenir un autre pour parvenir se regarder dune manire
distincte, comme nous regardons les autres ; partir de l le personnage a donc sa
propre vie et peut exister dans lhistoire.
8.1.2 La forme spatiale du personnage
Pour Bajtin (1999), le lecteur peut envisager le personnage dune manire spatiale. Il
peut accder des horizons que le personnage ne peut pas percevoir. Cependant lelecteur doit tenter de se mettre la place du personnage sans tenir compte de sa
propre pense et vivre le plus possible la ralit concrte de lautre. Il sagit dune
extraposition o le lecteur se place dans un espace dtermin un moment
dtermin de luvre avec lhabilit de sentir le personnage et voir son monde
depuis son intrieur. Aprs la lecture, le lecteur redevient lui-mme ou transforme sa
vision, sa connaissance, son dsir et ses sentiments.
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La posicin vital del que sufre, si se sufre desde adentro, me puede inducir a una accin tica:ayuda, consuelo, reflexin cognitiva, pero en todo caso, la vivencia debe regresar hacia uno
mismo, a su lugar que est fuera del que sufre, y tan slo desde su propio lugar el materialvivencial puede ser concientizado tica, cognitiva o estticamente; si tal regreso no tuvieselugar, sucedera un fenmeno patolgico de la vivencia del sufrimiento ajeno y nada ms.(Ibdem, 31)
On comprend ici que la contemplation esthtique commence avec les
questionnements, la pens et les actions tiques du lecteur :
La actividad esttica propiamente dicha comienza cuando regresamos hacia nosotros mismosy a nuestro lugar fuera de la persona que sufre, cuando estructuramos y concluimos elmaterial de la vivencia. La estructuracin y la conclusin se realizan de tal modo que
completamos el material vivencial, o sea el sufrimiento de la otra persona, con los momentosque son extrapuestos (transgredientes) a todo el mundo objetual de su adolorida conciencia,que ahora ya no cumplen con una funcin comunicativa sino con una nueva, que es laconclusiva () (Ibdem, 31)
Lanalyse comporte des tapes. Au dbut, lapparence physique joue un rle
important car celle-ci montre qui nous sommes : en effet lapparence physique est
une forme dexpression. Le lecteur qui se met dans la peau du personnage ne peut
pas voir limage externe du protagoniste mais il a les images des autres personnages.
Cest--dire que le protagoniste occupe une place diffrente celle des autres
personnages parce que le premier est vu de lintrieur et les autres de lextrieur.
8.2. La description
Selon Reuter (1996: 25), au Moyen ge la description a un rle secondaire, les dcors
ont un aspect symbolique et les auteurs se limitent une seule qualit de lieu ou de
lobjet dcrit. La fonction de la description est avant tout physique et sociale. Il sagit
de montrer les lieux communs qui activent des symboles et des actions obliges ; cest
aussi le cas des portraits de personnages qui ne sont rduits qu quelques qualits.
Lvolution de la description entre les XVI et XVIII sicles arrive avec un jeu complexe
dimitation et de libration des modles. Aux XVIme et XVIIme sicles, la
description devient ornementale et sa caractristique est la recherche du beau. Avec
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les mutations sociales et les premiers lments de constitution du texte littraire la
description devient expressive. Il apparat la notion de gnie crateur avec les idesdoriginalit et dinspiration. Limagination entre en conflit avec limitation et la
description tend exprimer le caractre de lauteur en cherchant symboliser une
atmosphre ou un personnage. Alors, les paysages extrieurs et intrieurs se
refltent.
partir du XVIIIme sicle, la description cherche conserver la fonction plaisante du
roman. Les auteurs font des descriptions qui clairent le pays et ses habitants, les
objets renvoient au personnage. Cette description expressive est prsente jusquau
XIXme sicle avec les Romantiques et dans les romans du XIXme sicle par les
relations mtaphoriques entre les divers lments de la nature et les motions ou
sentiments des personnages. Le modle reprsentatif triomphe pendant la seconde
moiti du XIXme sicle qui est imprgn de la description romanesque. La volont
mimtique o se montre le monde tel quil est simpose. Lauteur doit utiliser
lobjectivit pour montrer le rel sans les dlires de la subjectivit. Le vrai
remplace le pittoresque, accompagn dune attention aux dtails qui
authentifient le rcit et un dsir dexhaustivit. (ibidem, 27)
8.3. Lespace
Les romans peuvent utiliser des descriptions de lieux rels dans leurs rcits. Dans un
tel cas, ils doivent donner une description prcise avec des lments typiques en
utilisant des noms et des informations qui viennent dun savoir culturel extrieur au
roman. Quand ils sont mis en uvre, ils produisent un effet raliste. Cependant,
certains rcits utilisent lespace dune autre manire: labsence de description ou la
rduction des lieux symboliques.
Les fonctions de lespace sont multiples. Nous devons savoir sils sont divers etnombreux ou bien rduits ; sils sont plus ou moins exotiques, spars ou en
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continuit, urbains ou ruraux, passs ou prsents ; cela varie selon les genres, les
thmatiques, les univers de rfrence, etc.
Les lieux produisent du sens selon leur organisation et conforment un systme. Ils
limitent les personnages. De plus, les lieux symbolisent les tapes de la vie,
lascension ou la dgradation sociale des racines ou des souvenirs; ils peuvent aussi
symboliser le statut ou le dsir.
8.4. Le temps
Les indications temporelles permettent de placer le texte dans une chronologie relle
puisquelles sont prcises et correspondent un calendrier ou des vnements
historiques attests. On trouve des romans qui privilgient le pass, lactualit, le
futur ou le brouillage de ces catgories.
Comme lespace, le temps produit des effets de sens. Il est long ou bref, limit,
structur par des oppositions : pass /prsent, vieux/jeunes, etc., et il est nanmoins
organis autour dun vnement. Finalement, le temps constitue aussi le mot if de
base de thmatique romanesques importants : la vengeance, lamnsie.
Un autre aspect important ce sont les contextes historiques et sociaux. Pour Schmitt
et Viala (1982), ceux-ci dterminent la situation dnonciation des textes o se trouve
une localisation dans un temps donn, une socit, une idologie et une culture qui
caractrise leurs rfrents. Lanalyse peut seffectuer dune manire diachronique (au
fil du temps) et synchronique (en oprant des coupes dans le temps) comme des
disciplines complmentaires. Les aspects historiques et sociaux sont
fondamentaux pour tudier les aspects symboliques et pragmatiques puisquils font
partie dans ensemble des situations qui donnent un environnement extrieur au
texte et la fin des significations idologiques.
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Le rfrent socio-historique peut tre explicite ou implicite. Il peut comprendre desfaits, extraordinaires ou quotidiens, des ralits conomiques, sociales,
psychologiques ou morales. Ce rfrent apparat entre les lignes comme un ensemble
dattitudes, de comportements et de valeurs des personnages dun milieu spcifique.
Le texte et les institutions impliquent les pouvoirs, en particulier les politiques. Ces
rapports aux pouvoirs se dfinissent travers la lgislation du texte, la censure et le
mcnat.
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9. ANALYSE DU ROMAN
9.1. Lauteur et le personnage
Maupassant veut montrer avec Bel- Ami la socit de son poque. Il donne ses
personnages des caractristiques propres selon leur milieu social, conomique et
politique. Ce quil trouve intressant est de montrer les aspects quil connat le mieux
comme le monde du journalisme. Le personnage Duroy ou Bel- Ami est intgr dans
une socit qui nest pas relle mais qui est cre partir de la vie que lauteur
connat. Le personnage Georges Duroy ressemble lauteur plusieurs niveaux
surtout celui de la vie quotidienne et sur un plan personnel. Le personnage partage
certains vnements qua vcus lauteur. En effet Maupassant cre les expriences de
Georges Duroy en se basant sur son propre pass. Par exemple la vie Paris joue un
rle important dans la vie du personnage. Comme nous le verrons aprs, le contexte
et les espaces o se place le personnage sont assez proches de la ralit. Lauteur
parle de colonisation delAlgrie et raconte des anecdotes de lAncien rgime et de la
vie arabe. Il montre lAlgrie comme une terre franaise, comme la porte blanche et
charmante de cet trange continent : lAfrique. Par rapport au contexte politique,
Maupassant montre la puissance colonisatrice de la France pendant le XIXme sicle,
notamment en Algrie, pays qui a t colonise entre 1830- 1848.
De plus, avec Paris Maupassant dcouvre diffrents lieux quoffre la ville des annes
1880. Les lieux cits o les personnages dnent et samusent particulirement Georges
Duroy, tels que les Folies Bergre, le journal et les maisons o lauteur raconte ses
scnes, montrent une vie mondaine et quotidienne et la vision sociale bourgeoise de
lpoque, la vie parisienne rgie par largent et le plaisir. Ce monde qui a marqu
lauteur, le monde des riches, Duroy veut y appartenir.
Son pre et sa mre tenaient un petit cabaret, une guinguette o les bourgeois desfaubourgs venaient djeuner le dimanche : la Belle-Vue. Ils avaient voulu faire de leur filsun monsieur et lavaient mis au collge. Ses tudes finies et son baccalaurat manqu, iltait parti pour le service avec lintention de devenir officier, colonel, gnral. Mais dgotde ltat militaire bien avant davoir fini ses c inq annes, il avait rv de faire fortune. (p. 42)
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Le journalisme est un sujet important dans la vie de Maupassant, d son expriencejournalistique ; en effet il crit des chroniques pour des journaux o il aborde des
vnements politiques et dactualit tels que la colonisation en Afrique du Nord et le
suffrage universel. Maupassant dcrit dans Bel-Ami le milieu de la presse o travaille
Duroy, le personnage principal, et qui devient chroniqueur comme Maupassant.
Lcrivain situe son personnage en Algrie. Duroy est militaire et trouve dans le
journal un moyen pour se dtendre :
Duroy Si vous saviez, madame, quels bons moments ma fait passer La Vie Franaise,quand jtais l-bas dans le dsert. Cest vraiment le seul journal quon puisse lire horsdeFrance, parce quil est plus littraire, plus spirituel et moins monotone que tous les autres.On trouve de tout l-dedans. (p. 36)
Lauteur donne Georges Duroy des caractristiques physiques et personnelles
propres. Ces attributs sont bass sur l observation des gens de son poque : la
manire de shabiller, les gestes militaires, luniforme militaire; Duroy est militaire au
dbut puis il devient journaliste et fait son entre dans la bourgeoisie. On note
limportance de la beaut et des vtements classiques, importants pour la socit
bourgeoise.
Le rapport aux femmes marque aussi la vie de Maupassant de mme que celle de
Duroy qui les utilise pour son ascension sociale et professionnelle. Cependant elles
sont surtout objets de passion, il les dsire, il se montre galant avec elles et en mme
temps il profite delles. Il veut les sduire et les connatre parce quil a besoin dun
type damour diffrent de lamour des femmes distingues, dlicates et de lamour
des femmes vulgaires.
Alors il studia comme font les acteurs pour apprendre leurs rles. Il se sourit, se tendit lamain, fit des gestes, exprima des sentiments : ltonnement, le plaisir, lapprobation ; et ilchercha les degrs du sourire et les intentions de lil pour se montrer galant auprs desdames, leur faire comprendre quon les admire et quon les dsire. (p. 26)
Maupassant cherche nous montrer la vie en photographie , et nous donne une
vision plus complte, plus attachante, plus convaincante que la ralit mme. Il
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nessaye pas de tout raconter. En effet il fait un choix des vnements et des
situations pour donner le degr de relief qui leur convient, suivant leur importance,pour produire la sensation profonde de la vrit quil veut montrer.
Ce qui lhumiliait surtout, ctait sentir fermes les portes du monde, de navoir pas derelations traiter en gal, de ne pas entrer dans lintimit des femmes, bien que plusieursactrices connues leussent parfois accueilli avec une familiarit intresse. (p.73)
Des traits de caractre comme la passion et le manque dhonntet sont remarqus
par lcrivain dans une socit dont les murs, la manire de vivre et de voir le
monde, le fait dans lunique but de samuser. Il donne une illusion complte et
ordinaire des faits partir de son personnage. Les dtails nourrissent la ralit quil a
comprise.
Duroy accdera aprs au monde du journalisme sans en avoir les qualifications ou
lexprience. Il y parvient grce aux amitis et ses relations; il sait profiter du talent
de Madame Forestier et ses connaissances de rdacteurs du journal.
Maupassant utilise des lments rels pour crer son personnage. En effet
Maupassant a t volontaire pendant la guerre franco prussienne. la suite de quoi
il sest install Paris o son amiti avec Flaubert lui a ouvert les portes de certains
journaux. On note une ressemblance avec ce qua vcu Bel Ami quand Forestier le
conduit au monde du journalisme. Petit petit lauteur construit la vie journalistique
et sociale du personnage observant les chroniques parisiennes :
Ses murs, tendus dun papier gris bouquets bleus, avaient autant de tches que de fleurs,des tches anciennes, suspectes, dont on naurait pu dire la nature, btes crases ou gouttedhuile, bouts de doigts graisss de pommade ou cume de la cuvette projete tendant leslavages. Cela sentait la misre honteuse, la misre en garni de Paris. Et une exaspration lesouleva contre la pauvret de sa vie. Il se dit quil fallait sortir de l, tout de suite, quil fallaiten finir ds le lendemain avec cette existence besogneuse. (p. 41)
Maupassant tudie les murs (lamour, le divorce, la socit bourgeoise, les femmes).
Il prsente Bel- Ami comme un personnage Jeune (comme lui) qui a besoin
dapprendre dun nouveau monde. Les restaurants, les soires, les hypocrisiesimpudiques, les femmes du vrai monde parisien, le dsir, les paroles passionnes,
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lenvie de conqurir, les galanteries, les paroles damour, les cadeaux, les femmes
lgantes riches, les puissantes nuits damour. Tout cela appartient a socitbourgeoise parisienne de lpoque quil aspire rejoindre. Cest pour cette raison que
lauteur se souscrit dans ce quon appelle le ralisme.
Forestier lui dit : remarque donc lorchestre: rien que des bourgeois avec leurs femmes etleurs enfants, de bonnes ttes stupides qui viennent pour voir. Aux loges, des boulevardiers,quelques artistes, quelques filles de demi choix ; et, derrire nous, le plus drle de mlangequi soit dans Paris. Quels sont ces hommes ? Observe-les. Il y a de tout, de toutes lesprofessions et de toutes les castes, mais la crapule domine (.) (p. 21)
9.2. Le personnage principal: description physique, psychologique et philosophique
de Georges Duroy
Le personnage Bel Ami (Georges Duroy) russit changer sa vie au moyen de
lamiti et des femmes. Au dbut, on trouve un Bel- Ami pauvre qui ne peut
mme pas combler
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