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- 1. P1121-F1/4 P6211-F1/4 1 DROIT DES SOCITS Ce fascicule
comprend : Une introduction gnrale La srie 01 NOTE AUX LVES Le
devoir 1 est associ cette srie et envoyer la correction (se
reporter au calendrier denvoi des devoirs dans le guide de
formation).
- 2. 2 P1121-F1/4 P6211-F1/4
- 3. P1121-F1/4 P6211-F1/4 3 INTRODUCTION GNRALE I. Intrt et
difficults du droit des socits et des autres groupements Il est
inutile d'insister sur l'importance pratique du droit des socits et
des autres groupements aussi bien au niveau des particuliers qu'au
niveau des entreprises publiques ou prives. La place qui lui est
rserve dans les examens de l'INTEC est le reflet de cette
importance. Aussi, pour russir ces examens, est-il indispensable
d'avoir une bonne connaissance de ce droit. Pour y parvenir, elle
exige de srieux efforts et une constance dans le travail. Elle
implique non seulement la comprhension des mcanismes abstraits,
mais encore un entranement aux cas pratiques. En revanche, pour qui
a travaill avec intelligence et persvrance, il est relativement ais
d'obtenir une note leve aux examens. Il faut enfin tre persuad que
l'tude du droit des socits ne doit pas tre mene de faon isole :
elle doit tre relie aux autres disciplines, la comptabilit, la
fiscalit et l'conomie notamment, car l'ensemble forme un tout
indissociable. II. Organisation gnrale du cours de droit des socits
et des autres groupements Le cours de droit des socits et des
autres groupements et du droit pnal des affaires comporte : un
premier sous-ensemble (sries 01 03) est consacr au droit des socits
(civiles et commerciales) et des autres groupements (tels les
groupements d'intrt conomique et les associations) ; un second
sous-ensemble (srie 04) qui sera consacr au droit pnal des
affaires. III. Plan du cours de droit des socits et des autres
groupements INTRODUCTION Prsentation gnrale des socits et de leur
rglementation PREMIRE PARTIE : NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES SOCITS
Titre I : Le contrat de socit Titre II : La socit en tant que
personne morale DEUXIME PARTIE : RGLES PROPRES CHAQUE TYPE DE SOCIT
Titre I : La socit en nom collectif Titre II : La socit en
commandite simple Titre III : La socit responsabilit limite Titre
IV : La socit anonyme Titre V : La socit en commandite par actions
Titre VI : La socit par actions simplifie Titre VII : Le rgime des
valeurs mobilires TROISIME PARTIE : RGLES COMMUNES SUR DIFFRENTS
TYPES DE SOCIT Titre I : Les comptes sociaux Titre II : Les groupes
de socits Titre III : Les fusions et scissions Titre IV : Les
formalits au cours de la vie sociale Titre V : La liquidation et le
partage des socits commerciales Titre VI : Les sanctions civiles
des irrgularits Titre VII : Socits trangres et socits franaises
participation trangre
- 4. 4 P1121-F1/4 P6211-F1/4 QUATRIME PARTIE : SOCITS ET
GROUPEMENTS PARTICULIERS Titre I : La socit en participation Titre
II : La socit cre de fait Titre III : Le groupement d'intrt
conomique Titre IV : La socit civile Titre V : Les socits
particulires Titre VI : L'association IV. Prsentation du cours de
droit des socits Le programme est divis en 3 sries. Il recouvre les
diffrents thmes signals dans la rubrique ci- dessus Plan du cours .
PLAN DES SRIES Srie 01 : Notions fondamentales sur les socits avec
devoir autocorrig Rgles propres la SNC, SCS, SARL avec devoir
envoyer la correction Srie 02 : Rgles propres la socit anonyme
Rgles propres la SCA et SAS, rgime des valeurs mobilires, le rle de
lAMF avec devoir envoyer la correction Srie 03 : Rgles communes
toutes les socits, comptes sociaux, groupes, fusions et oprations
assimiles, publicit, liquidation partage sanctions Socits et
groupements particuliers avec devoir envoyer la correction Le cours
dont les dimensions ne permettent pas un expos exhaustif du
programme est conu en fonction des deux objectifs suivants :
exposer les rgles fondamentales qui sont indispensables pour la
comprhension du rgime des socits et pour la recherche de la
solution des difficults, souvent indites, que la vie des socits ne
manque pas de poser tout professionnel ; souligner les rgles
propres aux oprations sociales qui ont une importance pratique. Les
dveloppements du cours sont troitement axs sur l'ouvrage de MM.
CHARVERIAT, COURET, MERCADAL et JANIN, Mmento pratique Francis
LEFEBVRE, Les socits commerciales. N'hsitez pas consulter les pages
Internet de l'UE 510 du site de l'INTEC au : www.intec.cnam.fr Ces
pages ont t ralises par Jean-Pierre PAMOUKDJIAN matre de
confrences, responsable de l'UE NOTE AUX LVES L'examen de fin
d'anne comportera un cas pratique et des questions choix multiple
(QCM). Bon courage tous !
- 5. P1121-F1/4 P6211-F1/4 5 Objectifs de la srie 1. Matriser le
contrat de socit, en particulier les conditions de validit du
contrat de socit et ses lments spcifiques, ainsi que les formalits
de constitution des socits. 2. L'acquisition de la personnalit
morale en premier lieu, son existence pour la socit, son
individualisation et en second, la capacit juridique de la
socit.
- 6. 6 P1121-F1/4 P6211-F1/4
- 7. P1121-F1/4 P6211-F1/4 7 SRIE 01 PLAN DE LA SRIE INTRODUCTION
: PRSENTATION GNRALE DES SOCITS ET DE LEUR
RGLEMENTATION.............................................................................................................................................9
PREMIRE PARTIE : NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES SOCITS
.......................................22 TITRE I. LE CONTRAT DE
SOCIT
......................................................................................
22 CHAPITRE 1. VALIDIT DU CONTRAT DE
SOCIT...........................................................22
Section 1. Le consentement des associs
...........................................................................22
Section 2. La capacit des associs
....................................................................................24
Section 3. Objet de la
socit..............................................................................................32
Section 4. Cause du contrat de socit
...............................................................................34
CHAPITRE 2. LMENTS SPCIFIQUES DU CONTRAT DE SOCIT
.............................34 Section 1. Pluralit dassocis
............................................................................................34
Section 2. Apports
...............................................................................................................38
Section 3. Participation aux rsultats de
lexploitation.....................................................47
Section 4. Affectio societatis (intrts convergents des
associs)....................................48 CHAPITRE 3.
FORMALITS DE CONSTITUTION DES
SOCITS.....................................49 Section 1. Priode
antrieure la signature des
statuts.....................................................50
Section 2. Signature des
statuts...........................................................................................54
Section 3. Formalits postrieures la signature des statuts
............................................55 TITRE II. LA SOCIT
EN TANT QUE PERSONNE
MORALE............................................ 58 CHAPITRE 1.
EXISTENCE DE LA SOCIT EN TANT QUE PERSONNE MORALE.......58 Section
1. Socit en formation
..........................................................................................58
Section 2. Naissance de la personnalit
morale.................................................................59
Section 3. Dure de la
socit.............................................................................................60
Section 4. Transformation de la socit
.............................................................................61
Section 5. Dissolution de la socit (art. 1844-7 du Code civil)
......................................63 CHAPITRE 2.
INDIVIDUALISATION DE LA
SOCIT..........................................................66
Section 1. Dsignation de la
socit...................................................................................66
Section 2. Sige
social.........................................................................................................67
Section 3. Nationalit de la
socit.....................................................................................69
Section 4. Commercialit de la socit
..............................................................................71
CHAPITRE 3. CAPACIT JURIDIQUE DE LA SOCIT
........................................................72 Section
1. Jouissance des
droits..........................................................................................72
Section 2. Exercices des droits de la
socit......................................................................75
Section 3. Responsabilit de la
socit...............................................................................76
- 8. 8 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 DEUXIME PARTIE :
RGLES PROPRES CHAQUE TYPE DE
SOCIT........................................89 TITRE I. LA SOCIT
EN NOM COLLECTIF
........................................................................
89 CHAPITRE 1. LA CONSTITUTION D'UNE SOCIT EN NOM COLLECTIF
.....................90 Section 1. Conditions de
fond.............................................................................................90
Section 2. Conditions de forme et de
publicit..................................................................91
CHAPITRE 2. LE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIT EN NOM
COLLECTIF..............92 Section 1. La grance
..........................................................................................................92
Section 2. Contrle de la gestion
........................................................................................98
Section 3. Dcisions collectives
.........................................................................................98
CHAPITRE 3. LES ASSOCIS DES SOCITS EN NOM COLLECTIF
..............................100 Section 1. Droits et obligations
des associs
...................................................................101
Section 2. Parts sociales
....................................................................................................102
CHAPITRE 4. LA DISSOLUTION DE LA SOCIT EN NOM COLLECTIF
......................106 TITRE II. LA SOCIT EN COMMANDITE
SIMPLE...........................................................107
TITRE III. LA SOCIT RESPONSABILIT
LIMITE......................................................108
CHAPITRE 1. LA CONSTITUTION D'UNE SOCIT RESPONSABILIT
LIMITE................................................................................................................109
Section 1. Conditions de
fond...........................................................................................109
Section 2. Conditions de forme et de
publicit................................................................112
CHAPITRE 2. LE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIT RESPONSABILIT
LIMITE................................................................................................................113
Section 1.
Grance.............................................................................................................113
Section 2. Contrle de la gestion
......................................................................................119
Section 3. Dcisions collectives
.......................................................................................123
CHAPITRE 3. LES ASSOCIS DES SOCITS RESPONSABILIT
LIMITE..............133 Section 1. Droits et obligations des
associs
...................................................................133
Section 2. Parts sociales
....................................................................................................134
CHAPITRE 4. LA DISSOLUTION DE LA SOCIT RESPONSABILIT
LIMITE......136 CHAPITRE 5. L'ENTREPRISE UNIPERSONNELLE
RESPONSABILIT LIMITE......137 Section 1. Cration de
l'EURL..........................................................................................138
Section 2. Fonctionnement de
l'EURL.............................................................................142
Section 3. Droits et obligations de l'associ unique
........................................................144 Section
4. Dissolution de
l'EURL.....................................................................................145
- 9. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 9 INTRODUCTION : PRSENTATION
GNRALE DES SOCITS ET DE LEUR RGLEMENTATION En droit franais, il
nexiste pas de dfinition juridique de lentreprise, en consquence
elle ne peut tre sujet de droit. Cest en ralit un entrepreneur qui
peut tre soit une personne physique (artisan, commerant, exploitant
agricole, industriel, profession librale), soit une personne morale
(EPIC, socit civile ou commerciale, association, GIE, GEIE) qui va
mettre en uvre une activit conomique, cest--dire de produire,
vendre ou assurer une prestation de services. I. Dfinition de la
socit Dans le langage des affaires, lexpression la socit dsigne
quasiment une personne physique ou morale ayant la qualit
dentrepreneur qui possde et fait vivre une entreprise, cest--dire
un groupe de salaris qui, sous lautorit dun entrepreneur, exploite
les matriels et matires premires en vue de mettre sur le march des
produits ou des services. Ainsi, dit-on couramment, par exemple,
que Thals, Promods vend, achte, loue, fait transporter, embauche,
licencie, etc. Cette assimilation est excessive au regard du droit.
Cest pourquoi, il faut immdiatement bien assimiler les rgles
juridiques utilisant le mot socit ; il a deux sens, et il est tantt
pris dans lun, tantt pris dans lautre ; ce mot dsigne : soit le
contrat par lequel deux ou plusieurs personnes (physiques ou
morales), dites associes conviennent de mettre quelque chose en
commun en vue de se partager le bnfice ou de profiter de lconomie
qui pourra en rsulter (art. 1832, al. 1 du C. civ.) ; cest lacte
constitutif de la socit ; exceptionnellement, depuis la loi n
85-697 du 11 juillet 1985, une SARL peut tre constitue par lacte de
volont dune seule personne mais galement une SELU, socit dexercice
librale unipersonnelle, ou enfin une SASU, socit par actions
simplifie unipersonnelle (art. 1832, al. 2 du C. civ.) ; soit la
personne juridique autonome, dite personne morale, laquelle est
affecte la chose mise en commun, et qui est investie de la capacit
dagir (conclure des actes tels que vente, achat, louage, contrat de
travail) au nom et dans lintrt de la collectivit des associs. Le
plus souvent, la conclusion du contrat de socit aboutit, aprs
enregistrement auprs du Trsor public et accomplissement des
formalits de publicit ncessaires et notamment de limmatriculation
au registre du commerce et des socits du lieu du sige social
(infra, titre II. La socit en tant que personne morale), la cration
dune personne morale. Mais il arrive quelquefois que cette seconde
tape ne soit pas franchie : la socit est rduite un simple contrat
de socit. Les socits dpourvues de personnalit morale sont frquentes
en pratique ; elles se rencontrent sous la forme de socits en
participation, de socits cres de fait (infra, 4e partie), de socits
en formation, ainsi que les groupes qui nont pas de statut
juridique en France comme cest le cas en Allemagne. Dans la suite
du cours, le mot socit employ seul, dsignera la socit avec la
personnalit morale. Pour viser lautre sens, la formule sera :
contrat de socit . II. Les diffrents types de socits Les rgles qui
gouvernent le contrat de socit et la personnalit morale qui le suit
ne sont pas toujours identiques. Elles sont amnages pour rpondre
aux divers besoins des activits conomiques (produire, vendre,
assurer une prestation de services et en fonction de lactivit
civile, commerciale, industrielle, agricole, librale).
- 10. 10 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 La socit a pour
origine les foires et marchs du Moyen-ge qui se dveloppent au sein
des villes de lItalie du nord (Gnes, Milan, Pise, Florence,
Venise), des Flandres (Bruges, Gand, Anvers, Amsterdam, Bruxelles),
dAllemagne (Leipzig, Francfort, Brme, Lbeck) et de Champagne
(Provins, Troyes). Cest lors de ces foires que prend naissance le
droit des contrats, la lettre de change ou traite, les prmisses de
la comptabilit, le contrat de socit qui tente dchapper la
prohibition du droit canon du prt intrt. Ainsi, le capitaliste au
lieu de prter de largent apporte la somme promise une socit qui est
cre avec un commerant qui en a besoin Pendant des sicles, en
particulier du XVII e sicle nos jours, on sest content de quelques
formes de socits qui ont donn naissance des socits types ; mais,
depuis une cinquantaine dannes, on ne cesse de multiplier les
formes de socits, ce qui donne naissance de nombreuses socits
particulires. A. Les socits types 1. Les socits dotes de la
personnalit morale Elles comprennent les socits civiles et les
socits commerciales. a. Les socits civiles Elles sont dfinies et
rglementes par les articles 1845 et s. du C. civ. Ces socits ne
peuvent effectuer que des oprations civiles. EXEMPLE Artisanat ;
agriculture et levage ; professions librales ; activits
intellectuelles (Code de la proprit industrielle) ; exploitation
des carrires tourbires, sablires, ardoisires, marais salants,
sources thermales et minrales ; location dimmeuble ; promotion
immobilire ; ralisation de films et entranement de chevaux (infra,
4e partie, titre IV). dfaut daccomplir des oprations civiles, ces
groupements peuvent tre requalifis par un juge en socit cre de fait
(art. 12 du NCPC). Dans les socits civiles, les associs sont
personnellement et indfiniment responsables des dettes sociales,
proportionnellement leurs apports. Longtemps dlaisse, cette forme
sociale connat de nos jours un regain de faveur, en particulier
dans le domaine de la construction immobilire ; au premier janvier
2004, il existait 193 088 socits civiles. EXEMPLE Les SCI de
construction vente ou de location, mais aussi les socits civiles
professionnelles davocats, mdecins, infirmiers, kinsithrapeutes,
notaires, huissiers, des socits civiles de placement immobilier,
les Safer (socit damnagement foncier et dtablissement rural), etc.
b. Les socits commerciales comprennent six socits Ces six socits
dont le rgime juridique est fix au sein du Code de commerce sont :
la socit en nom collectif, dans laquelle les associs dtiennent des
parts sociales, ils ont tous la qualit de commerant et rpondent
indfiniment et solidairement des dettes sociales. Par consquent, si
la socit fait des pertes, les cranciers peuvent demander lun
quelconque des associs de rgler la totalit du passif social ; la
socit en commandite simple, groupant, dune part, un ou plusieurs
commandits ayant la qualit de commerant et rpondant indfiniment et
solidairement des dettes sociales, dautre part, un ou plusieurs
commanditaires non commerants dont la contribution au passif social
est limite au montant de leur apport la socit ; la socit
responsabilit limite, dont lassoci unique ou les associs nont pas
la qualit de commerant et ne sont responsables, en principe, qu
concurrence de leurs apports ;
- 11. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 11 la socit anonyme, dans
laquelle les associs (non commerants) dtiennent un titre ngociable,
appel action, et ne supportent les dettes sociales, en principe, qu
concurrence de leurs apports ; la socit en commandite par actions,
dont le capital est divis en actions et qui regroupe, dune part, un
ou plusieurs commandits ayant la qualit de commerant et rpondant
indfiniment et solidairement des dettes sociales, dautre part, des
commanditaires non commerants et tenus au passif seulement dans la
mesure de leurs apports ; la socit par actions simplifie, qui peut
tre constitue avec toute personne, une ou plusieurs, physique ou
morale, qui dtiennent des actions, et dont la rdaction des statuts
et le fonctionnement interne est organis en toute libert par la
collgialit des associs. Le rgime de ces diffrentes socits sera
expos dans la 2e partie du cours. 2. Socits sans personnalit
morale, elles ne sont pas sujet de droit Ce sont les socits en
participation, les socits cres de fait, et en formation, ainsi que
les groupes. La socit en participation (art. 1871 du C. civ.) qui
peut tre civile ou commerciale est celle que les associs sont
convenus de ne pas immatriculer au registre du commerce et de
socits et de ne pas soumettre aux rgles de publicit. Elle est dite
occulte lorsque les associs ne la rvlent pas aux tiers et
ostensible dans le cas contraire. Elle peut tre civile ou
commerciale en fonction des actes passs par celle-ci. La socit cre
de fait (art. 1873 du C. civ.), elle est plutt appele socit de
fait, est celle quengendre le comportement de certaines personnes
qui apparaissent comme de vritables associs (lapparence qui prime
la ralit). EXEMPLE Socit entre concubins, entre pacss, poux, entre
membre de la mme famille. Le concept de socit cre de fait est connu
de la plupart des tats trangers, la socit simple de droit suisse,
la socit di fatto italienne, la BGB Gesellschaft allemande ou le
partnership des pays de common law sont galement utiliss dans des
situations analogues. La socit en formation est celle qui recherche
son immatriculation au RCS, et qui ne la pas encore obtenue. Le
groupe de socits est un ensemble constitu par plusieurs socits
ayant chacune leur existence juridique propre mais qui se trouvent
unies entre elles par divers liens, sur la base desquels, la socit
prpondrante dite socit mre exerce un contrle sur lensemble des
socits du groupe. En effet, en France, il nexiste pas un statut
juridique du groupe comme ce qui est le cas en Allemagne. B. Socits
particulires partir des socits types que nous venons dnumrer, de
nombreuses formes particulires ont t amnages, afin de rpondre des
situations spcifiques pour lesquelles les formes types de socits
ci-dessus exposes ne paraissent pas satisfaisantes. La loi cre
alors un rgime spcial en greffant sur telle ou telle forme type
(civile ou commerciale) quelques dispositions particulires adaptes
aux besoins considrs. Ainsi, apparaissent des socits particulires
en nombre sans cesse croissant. Ces socits sont trs diverses. Les
plus importantes dentre elles seront prsentes dans la 4e partie,
sous le titre V. relatif aux socits particulires. Ces socits sont
particularises soit par un rgime juridique spcial, indpendant de
leur objet, soit par un rgime juridique adapt leur activit.
- 12. 12 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 1. Les socits
particularises par un statut spcial La socit cooprative rgie par la
loi n 47-1775 du 10 septembre 1947 modifie (agricole, artisanale,
de commerants dtaillants) qui est constitue entre ceux-l mme qui
ont besoin du produit ou du service fourni par lentreprise ; les
membres de la socit sont la fois des associs et des cooprateurs, en
ce sens quils sengagent tre les fournisseurs (cooprative de vente),
les clients (cooprative de consommation) ou les ouvriers
(cooprative de production) de la socit ; les bnfices ne sont pas
rpartis en proportion des apports, mais ristourns au prorata des
oprations traites ou du travail fourni. La socit capital variable
(art. L. 231-1 C. com.) dont le capital est susceptible daugmenter
ou de diminuer constamment par leffet, soit de nouveaux versements
effectus par les anciens membres ou de nouveaux adhrents, soit des
reprises dapport conscutives des retraits dassocis. Il peut tre
stipul dans les statuts des socits qui nont pas la forme de socit
anonyme, ainsi que dans toute socit cooprative (socits civiles ou
commerciales) que le capital social est susceptible daugmenter ou
de diminuer par la reprise totale ou partielle des apports. La
socit participation ouvrire (loi du 26 avril 1917 modifie). Dans
ces socits qui sont des SA, les salaris ont droit, outre leur
salaire fixe, une fraction des bnfices, soit des dividendes et
prennent part, dans une certaine mesure, la gestion de la socit.
Les socits dconomie mixte locales (art. L. 1521-1 et s. du Code
gnral des collectivits locales). Ces socits, de forme anonyme, sont
constitues entre une ou plusieurs collectivits locales (communes,
dpartements, rgions ou leurs groupements) et des personnes prives
ainsi que, ventuellement, dautres personnes publiques, pour raliser
des oprations damnagement ou de construction, pour exploiter des
services publics caractre industriel ou commercial ou pour exercer
toute autre activit dintrt gnral (art. 1er de la loi n 83-597 du 7
juillet 1983). EXEMPLE La rgie immobilire de la ville de Paris. Il
existe galement des socits dconomie mixtes dtat, dans lesquelles
ltat dtient la majorit ou la quasi-totalit du capital social.
EXEMPLE Air France, la Compagnie franaise des ptroles, la Compagnie
gnrale transatlantique. Les socits du secteur public. Il sagit
pratiquement de socits anonymes dont le capital appartient
exclusivement ou en majorit, directement ou indirectement ltat.
EXEMPLE Thomson, Dassault, EDF, GDF, etc. 2. Socits particularises
par leur objet Ces socits qui sont soumises sur tel ou tel point
des obligations spciales sont trs nombreuses et varies. On peut
nanmoins les regrouper par secteurs dactivit. On rencontre ainsi :
dans le secteur du crdit : les socits exploitant des tablissements
de crdit, les socits financires, etc. ; dans le secteur immobilier
: les socits civiles de construction-vente, les socits civiles de
gestion, les socits dhabitation loyer modr, les socits immobilires
dinvestissement, les socits immobilires de gestion, les socits
immobilires pour le commerce et lindustrie, etc. ; dans le secteur
de lassurance : les socits dassurance, capitalistes, mutuelles ou
forme mutuelle ; dans le secteur de lagriculture : les socits
dintrt collectif agricole, les socits damnagement foncier et
dtablissement rural (SAFER), les entreprises agricoles
responsabilit limite, etc. ; dans le secteur des professions
librales : les socits dexperts-comptables, les socits de
commissaires aux comptes, les socits civiles professionnelles
;
- 13. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 13 les socits dexercice
libral, (SELCA, SELAFA, SELARL, SELAS), ces socits sont constitues
pour lexercice dune profession librale soumise un statut lgislatif
ou rglementaire ou dont le titre est protg rserves aux professions
juridiques, techniques, mdicales, etc. ; dans des secteurs divers :
les socits de dveloppement rgional, les socits de pharmacie, la
socit interprofessionnelle pour la compensation des valeurs
mobilires, les socits dinvestissement capital variable, les socits
de mines, les socits de presse, les socits agres pour le
financement des tlcommunications, les socits financires
dinnovation, les socits de capital-risque, les socits de bourse,
les socits objet sportif, les socits de contrepartie, etc. 3.
Comparaison des formes de socits trangres Quelques formes de socits
trangres France France Allemagne Allemagne Belgique Belgique Italie
Italie Royaume-Uni Royaume-Uni Pays-Bas Pays-Bas tats-Unis
tats-Unis SOCIT CIVILE Acte crit BRGERLICHES GESETZLICH
GESELLSCHAFT Acte crit ou verbal Responsabilit indfinie des associs
SOCIT CIVILE Acte crit ou verbal Responsabilit individuelle SOCIETA
SEMPLICE Acte verbal INDIVIDUAL PROPRIETORSHIP ou SOLE
PROPRIETORSHIP (par analogie) BURGERLIJK MAATSCHAPPIJ Acte crit
Responsabilit limite aux parts SOCIT EN NOM COLLECTIF Contrat crit,
publicit, responsabilit solidaire OFFENE HANDELSGESELLSCHAFT
Contrat crit ou verbal Publicit Responsabilit solidaire SOCIT EN
NOM COLLECTIF Contrat crit Publicit Responsabilit solidaire SOCITA
IN NOME COLLETTIVO Acte crit Publicit Responsabilit solidaire
GENERAL PARTNERSHIP ou CO-PARTNERSHIP (par analogie) Publicit
Responsabilit illimite des associs 20 associs maximum VENNOOTSCHAP
ONDER FIRMA Acte crit Publicit Responsabilit solidaire et indfinie
GENERAL PARTNERSHIP (par analogie) Nombre dassocis illimit
Responsabilit illimite SOCIT EN COMMANDITE SIMPLE Responsabilit
solidaire des commandits Responsabilit limite des commanditaires
KOMMANDIT GESELLSCHAFT Responsabilit solidaire des commandits
Commanditaires responsables de leur mise SOCIT EN COMMANDITE SIMPLE
Responsabilit solidaire des commandits Responsabilit limite la mise
des commanditaires SOCIETA DI ACCOMANDITA SEMPLICE Responsabilit
solidaire des commandits Commanditaires responsables de leurs mises
LIMITED PARTNERSHIP (par analogie) COMMANDITAIRE VENNOOTSCHAP Seule
responsabilit des commandits SOCIT COOPRATIVE Socit capital
variable Publicit Contrle administratif GENOSSENSCHAFT 7 associs
minimum Publicit Conseil de surveillance COOPRATIVE COMMERCIALE 7
associs minimum Publicit Responsabilit solidaire SOCIETA
COOPERATIVA 2 associs minimum Capital variable Publicit Collge de
contrle COOPERATIVE SOCIETY (par analogie) COOPERATIVE VEREENIGING
Publicit Commission de contrle ASSOCIATION PARTICIPATION Caractre
occulte STILLE GESELLSCHAFT Caractre occulte ASSOCIATION EN
PARTICIPATION Caractre occulte ASSOCIAZIONE IN PARTICIPAZIONE
Caractre occulte PARTNERSHIP (par analogie) Forme particulire
JOINT-VENTURE (par analogie, Avec Forme Incorporated) SOCIT EN
COMMANDITE PAR ACTIONS Conseil de surveillance Commandits
responsables KOMMANDIT GESELLSCHAFT AUF AKTIEN Commandits
responsables Conseil de surveillance SOCIT EN COMMANDITE PAR
ACTIONS Commandits responsables Commanditaires responsables de leur
mise Conseil de surveillance SOCIETA DI ACCOMANDITAPER AZIONI
Responsabilit des commandits COMMANDITAIRE VENOOTSCHAP OB AANDELEN
Responsabilit des commandits Commanditaires responsables de leurs
mises
- 14. 14 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 SOCIT
RESPONSABILIT LIMITE Associs 1 100 Aucun capital minimum Publicit
Associs responsables de leur mise Responsabilit des grants
GESELLSCHAFT MIT BESCHRNKTER HAFTUNG 2 associs minimum Capital
minimum : 20 000 DM Publicit Conseil de surveillance SOCIT DE
PERSONNES RESPONSABILIT LIMITE Maximum 50 associs Capital minimum :
250 000 FB Publicit Associs non responsables des dettes SOCIETA A
RESPONSABILITA LIMITATA Capital minimum : 50 000 LIT Publicit
Collge de contrleurs LIMITED LIABILITY PARTNERSHIP Publicit
Responsabilit limite aux parts BESLOTEN VENOOTSCHAP Statut priv
SOCIT ANONYME 7 associs minimum Capital minimum 37 000 et si APE
225 000 Publicit Conseil de surveillance ou directoire AKTIEN
GESELLSCHAFT 5 associs minimum Publicit Capital minimum : 100 000
DM Conseil de surveillance Directoire SOCIT ANONYME 7 associs
minimum Publicit Comit de surveillance SOCIETA PER AZIONI Capital
minimum : 1 million de LIT Publicit Collge de contrleurs JOINT
STOCK COMPANY (par analogie) PRIVATE COMPANY Associs non suprieurs
50 actions non cotes PUBLIC COMPANY Actionnaires illimits Actions
rendues publiques et cotes PRIVATE LIMITED LIABILITY COMPANY Statut
anonyme priv NAAMLOZE VENOOTSCHAP Publicit Contrle administratif
PRIVATE CORPORATION INC. Actionnaires au minimum 7 Actions
publiques et cotes Responsabilit limite au capital souscrit
Dclaration dincorporation PUBLIC CORPORATION INC. Contrle par le
gouvernement ou les municipalits o elles sont incorpores JOINT
STOCK COMPANY Corporation aux actions ngociables volont
Responsabilit illimite des actionnaires PUBLIC OWNED CORPORATION
Private corporation aux actions largement diffuses III. Socits de
personnes et socits de capitaux On qualifie de socits de personnes,
les socits dans lesquelles les associs en nombre toujours restreint
se groupent en considration de leur personnalit ( intuitu personae
). Les associs doivent agrer tout nouvel associ et dcider si un
vnement affectant la personne de lun deux (le dcs, lincapacit, les
procdures collectives) soppose ou non ce que la socit continue son
activit. Elles peuvent fonctionner sans compte capital , les
dcisions sont prises en principe lunanimit. Ces caractristiques de
la socit de personnes ne sont aujourdhui pleinement consacres que
dans les socits en nom collectif et les socits en commandite
simple. Depuis la loi du 4 janvier 1978, ce nest plus le cas pour
la socit civile o le cdant de parts sociales peut obtenir le rachat
de ses parts sociales par les autres associs si ceux-ci ont refus
dagrer le cessionnaire, et, sauf clause des statuts, le dcs dun
associ nentrane pas en principe la dissolution de la socit. Les
socits de capitaux (socits anonymes, socits en commandite par
actions) sont des socits dont le rgime nest pas fond sur la
personnalit des associs, mais uniquement sur la recherche de
capitaux. Les associs ne se connaissent gnralement pas et peuvent,
sauf drogation, cder librement leurs actions, qui sont des titres
ngociables.
- 15. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 15 Entre les socits de
personnes et les socits de capitaux se trouvent les socits
responsabilit limite, ainsi que les SAS soumises un fort intuitu
personae socits hybrides dont les traits caractristiques sont
emprunts, tantt aux unes, tantt aux autres. La distinction entre
les socits de personnes et les socits de capitaux ne sert
pratiquement qu fixer linterprtation des textes lorsquun doute se
fait jour sur leur porte : dans les socits de personnes, on
rejettera toute solution qui conduirait imposer un nouveau venu aux
anciens tandis que dans les socits de capitaux, on ne sarrtera pas
cette considration. Mais cette solution est carter chaque fois ce
qui est frquent dans la vie des affaires que des socits de capitaux
subordonnent lentre de nouveaux associs lagrment des anciens. Cette
situation rsulte de linsertion dune clause dagrment dans les
statuts de la socit. IV. Socit et autres groupements Il existe, en
dehors de la socit, quatre autres formules pour regrouper les
activits de plusieurs personnes, dans le cadre dune personnalit
morale, en vue dexercer une activit conomique (produire, vendre,
assurer une prestation de services) : lassociation et le groupement
dintrt conomique ou encore le groupement europen dintrt conomique
et les fondations. Bien que ces deux formes de groupement soient
tudies dans la 4e partie (srie 06), il faut dissiper toute quivoque
sur leur place par rapport la socit. A. Distinction entre la socit
et lassociation Selon larticle 1er de la loi du 1er juillet 1901,
lassociation est la convention par laquelle deux ou plusieurs
personnes (physiques ou morales) mettent en commun dune faon
permanente leurs connaissances ou leur activit dans un but autre
que de partager des bnfices . Les intrts de cette distinction sont
nombreux, au regard de leurs conditions de constitution, capacit,
fiscalit, dissolution ou liquidation, libert dtablissement. Compte
tenu de ce que dsormais une socit peut raliser un bnfice ou une
conomie, il sensuit les solutions suivantes : a. Lorsque le
groupement a pour but de partager les bnfices pouvant rsulter de
laction commune, il doit revtir obligatoirement la forme dune
socit. Ainsi, une association qui distribuerait des bnfices ses
adhrents pourrait tre requalifie par le juge (art. 12, al. 2 du
NCPC), en une socit cre de fait (infra, 4e partie). En revanche, si
le groupement a pour but de raliser des bnfices mais en excluant
leur distribution, il peut alors tre une association : on se trompe
souvent sur ce point ; la loi interdit seulement lassociation de
rpartir ses bnfices entre ses adhrents et non pas den faire, les
associations peuvent mme chapper aux impts commerciaux (IS, TVA,
taxe professionnelle) lorsque leurs activits lucratives accessoires
leur objet nexcdent pas le montant de 100 000 sous rserve de
respecter certaines conditions fiscales. b. Si le groupement est
constitu dans un but purement dsintress, exclusif de toute
recherche dun avantage matriel quel quil soit (profit ou conomie),
seule lassociation est utilisable. Le choix de lassociation simpose
mme lorsque le groupement, constitu dans un but dsintress, procure
accessoirement ses membres un avantage patrimonial : cas, par
exemple, dun groupement sportif.
- 16. 16 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 c. Si le
groupement a pour but unique de permettre ses membres de raliser
des conomies, par exemple dobtenir un service un meilleur prix
quaux conditions habituelles du commerce, la socit ou lassociation
peut tre utilise indiffremment, notre avis. La commission europenne
a prsent le 6 mars 1992 une proposition de rglement en vue de
permettre la cration dassociations et de fondations europennes
(JOCE n C 99, 21 avril 1992, p. 11). B. Distinction entre la socit
et le groupement dintrt conomique (GIE) Comme le GIE, la socit peut
dsormais tre constitue dans le seul but de faire profiter ses
membres des conomies rsultant de son action. Mais il existe une
diffrence fondamentale entre la socit et le GIE, celui-ci doit tre
un prolongement et le dveloppement de lactivit conomique de ses
membres (art. L. 251-1 art. L. 251-23 du C. com.), ce qui limite
ncessairement ltendue de son objet social et, celle de sa capacit
juridique (infra, titre II. La socit en tant que personne morale),
alors que la socit peut avoir un objet extrmement large, mais dans
le commerce juridique, et, au besoin, sans rapport avec lactivit de
ses membres. Exemple : Le GIE carte bancaire. La modification de
larticle 1832 du Code civil a rduit lattrait du GIE dj affect par
la responsabilit indfinie et solidaire de ses membres. Le GIE
conserve lavantage majeur dtre un groupement autonome dont son
fonctionnement nest soumis aucune rgle contraignante. Le rglement
communautaire 2137/85 du 25 juillet 1985 a cr le groupement europen
dintrt conomique (GEIE). Comme pour le GIE franais, le GEIE a pour
but de dvelopper ou daccrotre lactivit conomique de ses membres,
damliorer ou daccrotre les rsultats de cette activit. Le rgime
juridique du GEIE, se trouve aux articles L. 252-1 L. 252-13 du C.
com. C. Distinction entre la socit et la fondation La dfinition de
la fondation rsulte de larticle 18 de la loi n 87-571 du 23 juillet
1987, cest lacte par lequel une ou plusieurs personnes physiques ou
morales dcident dun commun accord laffectation irrvocable de biens,
droits ou ressources la ralisation dune uvre dintrt gnral et but
non lucratif. On notera une opposition fondamentale de lobjet de la
fondation par rapport celui de la socit, mais, de plus, la
fondation nacquiert la personnalit morale qu compter de la prise
dun dcret en Conseil dtat qui lui octroit la reconnaissance dutilit
publique.
- 17. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 17 Les principaux groupements
de personnes But Groupement Se partager le bnfice Profiter dune
conomie Faciliter, dvelopper, accrotre lactivit conomique de leurs
membres Autre Socit X X X Association X X X GIE GEIE X V.
Lgislation sur les socits commerciales A. Avant 1966 Le Code civil
en 1804 et le Code de commerce en 1807 sont lorigine de la cration
de la socit. Cependant, ils sont trs pauvres sur la rglementation
socitaire. Ainsi, le Code civil dfinit le contrat de socit et fixe
la rglementation de la socit civile, tandis que le Code de commerce
ne consacre que quelques articles (18 64) afin de prciser les
diffrents types de socits. Les socits commerciales seront rgies par
deux textes non codifis : la loi du 24 juillet 1867 sur les socits
par actions et la loi du 7 mars 1925 sur les SARL. B. La rforme de
1966 (loi du 24 juillet 1966) Quel tait lesprit de la lgislation de
1966 ? Le lgislateur a t guid par les cinq objectifs suivants : la
protection de lpargnant qui apporte son argent aux socits ; la
scurit des tiers qui traitent avec les socits ; la rpression des
fraudes et des irrgularits ; ladaptation des structures des
entreprises franaises aux ncessits conomiques ; la prise en
considration des mesures tendant lharmonisation des lgislations des
6 tats signataires du trait de Rome, de nos jours, 27 tats. Le
rgime des socits commerciales a t profondment refondu en 1966 et se
trouve, depuis, sans cesse adapt : il concerne deux textes, la loi
n 66-537 du 24 juillet 1966 entre en vigueur le 1er avril 1967 et
son dcret dapplication n 67-236 du 23 mars 1967. La loi
fondamentale n 66-537 du 24 juillet 1966, qui comprenait lorigine
509 articles, se divisait en trois titres prcds du chapitre
prliminaire (articles 1 8) contenant quelques dispositions gnrales
: le titre I (art. 10 418) est relatif aux rgles de constitution,
de fonctionnement, de dissolution et de liquidation des socits
commerciales ; le titre II (art. 423 489) concerne les dispositions
pnales ; le titre III (art. 490 509) a pour objet quelques
dispositions diverses et transitoires. Cette loi a t modifie
plusieurs reprises (62 fois) notamment par : la loi n 78-9 du 4
janvier 1978 qui a donn naissance aux articles 1832 1844-17 posant
les rgles gnrales applicables toutes les socits dfaut de
dispositions contraires (art. 1834-6 av) ;
- 18. 18 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 la loi n 81-1162
du 30 dcembre 1981 qui met cette lgislation en harmonie avec la
deuxime directive du Conseil des Communauts europennes (infra,
Incidences du trait de Rome) ; la loi n 82-596 du 10 juillet 1982
sur le conjoint dartisan ; la loi n 82-915 du 2 octobre 1982 sur
les institutions reprsentatives du personnel et, surtout, par la
loi n 83-1 du 3 janvier 1983 sur le dveloppement des
investissements et la protection de lpargne ; la loi n 83-353 du 30
avril 1983 relative aux obligations comptables des commerants et de
certaines socits ; la loi n 84-148 du 1er mars 1984 relative la
prvention et au rglement amiable des difficults des entreprises ;
la loi n 85-11 du 3 janvier 1985 ; la loi n 85-705 du 12 juillet
1985, la loi n 85-1321 du 14 dcembre 1985 ; lordonnance n 86-1135
du 21 octobre 1986 ; la loi n 87-416 du 17 juin 1987 ; la loi n
88-15 du 5 janvier 1988 (JO du 6 janvier, p. 220) relative au
dveloppement et la transmission des entreprises ; la loi n 88-17 du
5 janvier 1988 (JO du 6 janvier, p. 227) relative aux fusions et
scissions de socits commerciales ; la loi n 88-70 du 22 janvier
1988 (JO du 23 janvier, p. 1111) relative aux bourses des valeurs ;
la loi n 94-1 du 3 janvier 1994 (JO du 4 janvier, p. 129)
instituant la socit par actions simplifie ; la loi n 94-126 du 11
fvrier 1994 relative linitiative et lentreprise individuelle ; le
dcret n 87-970 du 3 dcembre 1987 (JO du 4 dcembre, p. 14127)
portant simplification de diverses formalits incombant aux
entreprises ; le dcret n 88-55 du 19 janvier 1988 (JO du 20
janvier, p. 928) relatif au vote par correspondance dans les
assembles dactionnaires ; le dcret n 88-56 du 19 janvier 1988 (JO
du 20 janvier, p. 930) relatif certaines actions en responsabilit
contre les dirigeants sociaux exerces par les actionnaires. La loi
du 24 juillet 1966 est complte par le dcret dapplication n 67-236
du 23 mars 1967 qui comprend aussi un chapitre prliminaire et trois
titres. Le dcret a t de mme modifi plusieurs reprises. C. La
naissance dun nouveau Code de commerce (le droit positif) Par une
ordonnance n 2000-912 du 18 septembre 2000 a t adopt un nouveau
Code de commerce dont le livre II rassemble les dispositions sur
les socits commerciales et les GIE et les GEIE. Cette codification
de la loi du 24 juillet 1966 sest effectue droit constant ce titre
II du Code de commerce, il faut ajouter le dcret dapplication n
67-236 du 23 mars 1967, codifi aux articles R. 210-1 et s. C. com.
Au Code de commerce, il faut ajouter les textes suivants : les
articles 1832 1844-17 du Code civil relatifs aux dispositions
gnrales applicables toutes les socits ; le dcret n 78-704 du 3
juillet 1978 tout particulirement ses articles 1 29 relatifs
lapplication de la loi du 4 janvier 1978 ; les dispositions du Code
montaire et financier, concernant tant les marchs financiers que
les valeurs mobilires ; le dcret n 69-810 du 12 aot 1969 modifi
relatif lorganisation de la profession et au statut professionnel
des commissaires aux comptes. Les articles du Code de commerce
seront cits par la suite par leur numro prcd de la lettre L et ceux
du dcret par leur numro prcd de la lettre R.
- 19. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 19 Incidences du trait de
Rome sur la lgislation des socits commerciales Le trait de Rome du
25 mars 1957 entr en vigueur le 1er janvier 1958, qui a cr ce que
lon appelle la Communaut europenne, est lorigine dune importante
rglementation, dite communautaire , publie au Journal officiel des
Communauts europennes, quun juriste doit consulter tout autant que
la rglementation nationale, publie elle au Journal officiel de la
Rpublique franaise, sur les sources de la rglementation
communautaire en matire de socits. Le rgime franais des socits a t
influenc, pour le moment, par treize directives : la premire
directive (n 68/151) du 9 mars 1968 qui portait sur trois points :
la publicit, la validit des engagements sociaux, les cas de nullit
des socits ; elle a t prise en compte par une ordonnance du 20
dcembre 1969 ; la deuxime directive (n 77/91) du 13 dcembre 1976
concerne la contribution des socits anonymes, le maintien de
lintgralit de leur capital et les modifications pouvant tre
apportes celui-ci par suite daugmentation ou de rduction ; elle
vient dtre intgre dans notre lgislation par la loi n 81-1162 du 30
dcembre 1981 ; la troisime directive (n 78/855) du 9 octobre 1978
concerne la protection des intrts des actionnaires et des tiers
loccasion des fusions des SA ; la quatrime directive (n 78/660)
concerne la structure et le contenu des comptes annuels et du
rapport de gestion, les modes dvaluation ainsi que la publicit de
ces documents dans les SA et les SARL. La mise en harmonie du droit
franais avec cette directive a t ralise par la loi n 83- 353 du 30
avril 1983. Mais cette loi a un champ dapplication plus large que
celui prvu par la directive puisque les rgles comptables quelle
dicte simposent tous les commerants, personnes physiques ou morales
et aux socits civiles faisant publiquement appel lpargne ; pour les
autres directives au nombre de treize, voir le Mmento F. Lefebvre,
Socits commerciales n 37 et s. Projet de socit anonyme europenne Un
rglement 2157/2001 du 8 octobre 2001, JOCE L. 294 du 10 novembre p.
1 portant statut de la socit anonyme europenne. Ce rglement prvoit
la constitution de socits entirement rgies par un droit unique,
directement applicable dans tous les 25 tats membres, liminant
ainsi pour cette forme juridique nouvelle de socit tout
rattachement juridique tel ou tel pays. Le rglement (2157/01)
relatif au statut de la socit europenne qui entrera en vigueur au
plus tard le 8 octobre 2004, laquelle porterait le nom de societas
europaea (SE). Cest une socit anonyme de droit communautaire ayant
la personnalit morale, le capital social minimal est de 120 000 ,
le sige social devrait se situer dans ltat o est installe
ladministration centrale de la socit (direction effective) et
implant lintrieur de la Communaut. Elle devrait comporter une
assemble gnrale et soit un organe de surveillance et un organe de
direction, soit un organe dadministration. La constitution dune
socit europenne pourrait rsulter seulement de : la fusion de socits
anonymes ; la cration par des SA et SARL dune socit holding ; la
constitution par toute socit dune filiale commune ; la
transformation dune SA. Le Conseil des communauts a adopt le
rglement n 2137/85 du 25 juillet 1985 instituant le groupement
europen dintrt conomique GEIE ayant pour objet de faciliter ou de
dvelopper lactivit conomique de ses membres, damliorer ou daccrotre
les rsultats de cette activit. EXEMPLE Cration dun GEIE entre les
tats franais et espagnol et la ville de Barcelone pour utiliser
leau du Rhne pour alimenter en eau potable la ville de
Barcelone.
- 20. 20 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 VI. Nature
juridique de la socit Les juristes doctrinaux se sont passionns, il
y a quelques annes, pour savoir si la socit tait un contrat ou une
institution. Cette discussion a pass de mode. Elle est, il est
vrai, dun trs faible intrt pratique mais a cependant un intrt
historique. Il ne faut pas oublier que la socit peut rsulter
galement de lacte unilatral dune seule personne physique ou morale
(art. 1832, al. 2 du C. civil). EXEMPLE Une SARL unipersonnelle,
une SASU ou une SEL unipersonnelle. La question soulve de grandes
difficults qui ont favoris le dveloppement dune longue et intense
controverse entre les auteurs. Il tait gnralement admis, avant la
loi n 85-697 du 11 juillet 1985, que la socit est un acte juridique
original qui ne peut pas tre class dans une catgorie connue et
quelle relve de deux conceptions diffrentes : dune part, elle rpond
de la conception contractuelle en faisant une certaine place la
volont des associs ; dautre part, elle sinspire de la conception
dite institutionnelle dans la mesure o elle obit une rglementation
imprative axe sur la satisfaction de lintrt collectif, distinct de
lintrt personnel des associs. Cette analyse demeure, notre avis,
valable bien que le lgislateur ait, par la loi du 11 juillet 1985,
prtendu affirmer le caractre institutionnel de la socit en
remplaant, dans larticle 1832 du Code civil, le terme constitu par
institu et permis la cration dune socit par lacte unilatral dune
seule personne (art. 1832, al. 2 du C. civ.). Mais ce simple
remplacement ne saurait suffire, nous semble-t-il, supprimer
dfinitivement tout emprunt la conception contractuelle ds lors que
la socit, aux termes de larticle 1832 du C. civ., suppose son
origine un contrat ou un acte unilatral de volont dont le rgime
est, nous le verrons, emprunt celui des contrats. Dailleurs, la loi
n 94-1 du 3 janvier 1994 instituant la socit par actions simplifie
montre un renouveau de cette conception contractuelle au sein mme
des socits par actions pour lesquelles le caractre institutionnel
avait t le plus fermement soutenu. VII. Importance pratique des
socits Les socits sont trs nombreuses en France beaucoup moins
ltranger tel point que pour lhomme de la rue, toute lactivit
conomique est dans les mains des socits. Ce point de vue est
naturellement erron : il existe encore des entrepreneurs
individuels, des associations, des fondations, des GIE, des GEIE,
des syndicats, ainsi que toutes les personnes morales de droit
public. En effet, au 1er janvier 2004, il existait 1 940 342
entrepreneurs individuels. Selon les statistiques de lInsee, il
existait au 1er janvier 2004 : 3 880 157 entrepreneurs dont : 1 940
342 entrepreneurs individuels personnes physiques, 948 948 SARL,
110 196 SA dont 5 858 sont directoire, 61 305 SAS, 31 109 SNC, 944
SCS, 372 SCA,
- 21. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 21 404 790 associations loi
de 1901, 193 088 socits civiles, 99 853 administrations, 83 352
autres. Total : 3 880 157
- 22. 22 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 PREMIRE PARTIE :
NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES SOCITS STRUCTURE FONDAMENTALE DE LA
SOCIT lorigine de toute socit, sans exception, se trouve un acte
juridique (cest--dire un accord dune ou de plusieurs volonts) qui
lui donne naissance et fixe ses caractristiques ainsi que ses rgles
de fonctionnement et qui peut tre soit un contrat de socit (ex.
socit civile : SNC, SCS, SA SCA) soit un acte unilatral de volont
(ex. : SARL unipersonnelle, SASU, SEL unipersonnelle, art. 1832,
al. 2 du Code civil). Sur cet acte juridique, aprs accomplissement
des formalits denregistrement et dimmatriculation de la socit
(formalits seulement cartes dans la socit en participation et la
socit cre de fait), se greffe la personnalit morale, cest--dire la
reconnaissance dune personnalit juridique de la socit distincte de
celle des associs qui la composent. Il est recommand, encore une
fois, de bien prendre conscience de la coexistence de ces deux
lments dans toute socit et de ne pas voir dans toute socit une
personne morale et rien quune personne morale. TITRE I. LE CONTRAT
DE SOCIT Pour que le contrat de socit soit rgulier, il faut :
respecter les rgles de validit des contrats en gnral (art. 1108 du
Code civil) ; runir les lments spcifiques qui caractrisent la socit
et sans lesquels lacte conclu ne peut tre qualifi de socit (article
1832 du Code civil) ; accomplir les formalits imposes par la loi
(Enregistrement, JAL, RCS, Bodacc). CHAPITRE 1. VALIDIT DU CONTRAT
DE SOCIT Conformment larticle 1108 du Code civil, le contrat de
socit est soumis aux quatre conditions de validit suivantes :
consentement des parties lacte (cest--dire les futurs associs),
capacit juridique des mmes personnes, objet certain (objet social)
et cause licite. Les rgles exposes propos du contrat de socit sont
transposables au cas o la constitution de la socit rsulte dun acte
unilatral de volont (article 1832, al. 2 du Code civil). EXEMPLE
SARL unipersonnelle, SASU, SEL unipersonnelle. Section 1. Le
consentement des associs Existence du consentement Le consentement
doit tre rel, libre et exempt de vices.
- 23. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 23 I. Ralit du consentement
Pour tre certain, le consentement doit maner dune personne
disposant dune intelligence ncessaire qui lui permet de comprendre
vritablement lengagement quelle souscrit, elle doit tre saine
desprit. Si un alin, sans protection lgale (infra. Majeurs
incapables sauvegarde de justice, curatelle, tutelle), donnait son
accord un contrat de socit, il pourrait en obtenir, dans certains
cas (infra. Les sanctions civiles des irrgularits), la nullit qui
devra tre prononce par un juge car selon ladage nul ne peut se
faire justice soi-mme. Le consentement ne doit pas, ensuite, ntre
quapparent, autrement dit simul. Il arrive en effet, dans la vie
des affaires, que lon cherche dissimuler aux yeux des tiers lacte
que lon veut en ralit conclure. On passe alors un acte apparent
donn et on dresse un acte secret dune autre nature, appel
contre-lettre : cest le procd juridique de la simulation ; ainsi,
on constate parfois lexistence dun acte de socit apparent qui
masque lexistence entre les mmes parties dune vente, dune donation,
dun prt ou dun contrat de travail. Le plus souvent, cette
simulation est monte pour frauder (masquer une convention secrte)
lapplication dune rgle de droit, par exemple, la lgislation du
travail. Tout intress, mme les parties, peut faire la preuve par
tous les moyens de cette fraude. Lorsque la simulation est tablie,
on applique les rgles qui auraient d ltre, dans notre exemple, les
rgles du contrat de travail. Pour bien comprendre le rgime de la
simulation qui est une hypothse pratique car il se trouve
rgulirement des personnes voulant chapper aux lois normalement
applicables, voir un ouvrage de droit civil sur les obligations.
Laction en dclaration de simulation se prescrit par 30 ans. II.
Libert du consentement Le consentement nest pas libre sil est
entach dun vice du consentement, erreur, dol ou violence. Un tel
vice est susceptible dentraner lannulation du contrat de socit, qui
peut tre prononce par le juge (nullit relative), sauf sil sagit
dune SARL ou dune SA. Mais lexistence dun vice du consentement est
trs rare dans la pratique des socits. Seuls lerreur et le dol se
rencontrent quelquefois. A. Lerreur (se tromper sans volont
consciente) Elle peut porter notamment : sur lapprciation de la
qualit dun apport : cas, par exemple, o un bien apport ne permet
pas de raliser le but poursuivi. Mais lerreur sur la valeur dun
apport nest pas prise en considration car elle constitue une lsion
( ne pas confondre avec la clause lonine qui est rpute non crite
que nous verrons bientt) qui nest pas source de nullit en matire de
socit ; sur lapprciation des possibilits de fonctionnement et des
chances de russite de la socit crer : une promesse de socit conclue
pour continuer purement et simplement les affaires traites par la
socit ancienne a t annule en raison de limpossibilit pour la socit
ancienne, compte tenu des prescriptions administratives
particulires, de transfrer ses activits la socit nouvelle dans les
conditions prvues laccord ; sur la forme de la socit : par exemple,
si un associ croyait faire partie dune SA et adhrait en fait une
socit civile dans laquelle sa responsabilit est indfinie et non
limite son apport ; sur la nature du contrat conclu : par exemple,
une partie croit sengager dans une socit et lautre dans un prt ou
un contrat de travail avec participation aux bnfices ;
- 24. 24 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 sur la personne :
elle consiste en une fausse apprciation de lidentit physique ou
civile de la personne dun associ ou de ses qualits substantielles
(honorabilit, moralit, comptence, statut social, etc.). B. Le dol
Il suppose quune partie au contrat a us dun artifice, dune manuvre
frauduleuse, de dclarations mensongres ou dagissements trompeurs
pour induire une personne en erreur et la dterminer ainsi tre
associe dune socit. Pour quil y ait dol, il faut : des manuvres
frauduleuses : par exemple, dclarations mensongres, dissimulation
tendant donner des ides fausses de la socit en exagrant son
importance et ses chances de succs, et mme le silence mensonger ou
simple rticence (dol par rticence) dans la mesure o ils portent sur
des faits dont la connaissance aurait modifi le comportement du
cocontractant ; que les manuvres frauduleuses aient t telles que,
sans elles, la victime net pas contract, elles doivent tre
dterminantes ; que les manuvres frauduleuses soient le fait des
cocontractants de la victime, cest--dire des signataires du contrat
de socit. Il est noter que le dol nest pas une cause de nullit
relative de la socit dans tous les cas o son auteur agit dans son
intrt personnel et non pas dans celui de la socit. C. La violence
Elle peut tre physique, morale ou conomique, on ne trouve
pratiquement pas dexemple de violence ltat pur pour les socits
(art. 1111 1115 du C. civ.). Cependant, on peut la rencontrer sous
la forme dune contrainte exerce sur la volont dune personne pour
lamener prendre la qualit dassoci. Section 2. La capacit des
associs La capacit est laptitude dune personne physique ou morale
tre sujet de droit, et apte participer la vie juridique. Le dfaut
de capacit dun associ est une cause de nullit relative de la socit
sauf dans les socits responsabilit limite et dans les socits par
actions moins que ce dfaut natteigne tous les associs fondateurs
(art. L. 235-1, al. 1 du C. com.). Pour dterminer la capacit
requise pour entrer dans une socit, on doit, dans le silence du
Code de commerce pour les socits commerciales, se rfrer aux rgles
du droit commun, ces rgles se trouvent dans le Code civil (art.
1123 du C. civil). Sur ce sujet, voir un ouvrage de droit civil
relatif aux personnes : Prcis Dalloz, Les Personnes. Mais la
capacit nest pas la seule condition qui peut faire obstacle lentre
dune personne (physique ou morale) dans une socit. Il faut aussi
tenir compte, pour apprcier si une personne dtermine est en droit
de faire partie dune socit, de diffrentes situations telles que le
mariage, le pacs, la profession exerce, la qualit de national ou
dtranger, des incompatibilits, des interdictions et des dchances
pour devenir associ ou dirigeant de la socit (grant, directeur
gnral, prsident, administrateur). I. Les mineurs Il y a lieu de
distinguer deux situations : celle du mineur mancip et celle du
mineur non mancip.
- 25. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 25 A. Mineur mancip ( partir
de 16 ans) Le mineur est mancip par le juge des tutelles (juge du
tribunal dinstance) pour les garons et les filles avec
lautorisation des deux parents ou dun parent ou du tuteur, et sous
rserve de prsenter une demande valable, de justes motifs (dpart
ltranger, soutien de famille). Mme sil est mancip, le mineur ne
peut pas tre commerant (art. 487 du Code civil et art. L. 121-2 du
Code de commerce). Il sensuit quil ne peut pas tre associ dans une
socit en nom collectif, un GIE ou un GEIE commercial ou commandit
dans une socit en commandite simple ou par actions mme avec
lautorisation de ses pre et mre (supra. Dfinition de ces socits) ;
en revanche, il peut tre associ dans une SAS, dans une SA, une
SARL, ou commanditaire dans une socit en commandite simple ou par
actions, voire dans une socit civile, puisquil a la mme capacit
quun majeur. B. Mineur non mancip (moins de 16 ans) Lexercice dune
activit commerciale (art. L. 121-2 du C. Com.) tant interdite un
mineur non mancip, ce dernier ne peut pas tre associ dans une socit
en nom collectif ou commandit dans une socit en commandite simple
ou par actions. Sil sagit dune socit pour laquelle la capacit de
faire le commerce nest pas requise (socit responsabilit limite ou
socit anonyme, SAS) ou sil est commanditaire dans une socit
commandite simple ou par actions, le mineur peut, en principe, tre
associ. Cependant, mme dans les socits auxquelles il peut
participer, le mineur nagit pas personnellement. Les parts sociales
(nom donn aux droits sociaux souscrits par les associs dans les
socits de personnes et les socits responsabilit limite) ou actions
(titres ngociables pour les SA, SCA, SAS) sont souscrites en son
nom et pour son compte par son reprsentant lgal : administrateur
lgal (pre ou mre) si le mineur est sous le rgime de ladministration
lgale (pure et simple ou sous contrle judiciaire), tuteur sil est
en tutelle. Mais les pouvoirs du reprsentant lgal ne sont pas
illimits. Des rgles particulires destines protger le patrimoine des
mineurs prvoient certaines autorisations pralables pour que le
tuteur ou ladministrateur lgal puisse disposer des biens du mineur.
Ainsi, une distinction doit tre faite selon quil sagit dapports en
numraire (somme dargent) ou dapports en nature (biens meubles ou
immeubles en pleine proprit, en jouissance, bail). 1. Apports en
numraire (apporter une somme dargent) Les rgles applicables
diffrent selon que le mineur est soumis au rgime de la tutelle ou
celui de ladministration lgale. a. Mineur sous tutelle (plus de
parent) Le tuteur ne peut faire apport des capitaux du mineur quen
respectant les instructions qui lui ont t donnes cet gard par le
conseil de famille (art. 407 du C. civ.), soit davance, soit
loccasion de chaque opration. b. Administration lgale Dans
ladministration lgale pure et simple (en prsence des deux parents),
les apports en numraire au nom du mineur doivent tre effectus par
les deux parents. dfaut daccord entre eux, lapport doit tre autoris
par le juge des tutelles (tribunal dinstance).
- 26. 26 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 En cas
dadministration lgale sous contrle judiciaire (en prsence dun seul
parent), ladministrateur doit obtenir lautorisation du juge des
tutelles du tribunal dinstance avant de procder des apports en
numraire au nom du mineur (art. 389-6, al. 1 du C. civil). 2.
Apports en nature (biens meubles ou immeubles) De multiples
distinctions doivent tre faites selon la nature des biens apports :
a. Apport de biens meubles dusage courant ou de biens ayant le
caractre de revenu dun capital : Fruits Le tuteur ou
ladministrateur lgal peut, sur sa seule signature, en faire apport
(cf. art. 456, al. 2 du Code civil). b. Apport dimmeubles ou de
fonds de commerce Un immeuble par nature est le sol et tout ce qui
est fix au sol. Le fonds de commerce est un meuble incorporel, qui
regroupe un ensemble dlments corporels (marchandises, outillage,
matriels) et incorporels (clientle, droit au bail, nom commercial,
enseigne, achalandage, autorisations administratives, brevets et
marques) appartenant un commerant, ou un industriel. Des
dispositions trs protectrices des intrts du mineur imposent des
formalits particulires en cas de vente, et par consquent dapport en
socit qui est assimil la vente, dimmeubles ou de fonds de commerce
(meuble incorporel) appartenant au mineur. Ces formalits sont
diffrentes selon que ce mineur est en tutelle ou sous le rgime de
ladministration lgale. c. Apport de biens autres que ceux viss
ci-dessus Lorsque lapport consiste en des biens (par exemple, des
objets prcieux, des valeurs mobilires), autres que ceux viss
ci-dessus, le tuteur peut procder lapport avec lautorisation du
conseil de famille mais sans recourir une expertise (art. 457 du
Code civil). Ladministrateur lgal pur et simple doit, quant lui,
obtenir le consentement de son conjoint ou, dfaut, celui du juge
des tutelles (art. 389-5 et 389-6 du Code civil). Quant
ladministrateur lgal sous contrle judiciaire, il doit tre autoris
par le juge des tutelles (art. 389-6 du Code civil). II. Majeurs
incapables Cette qualit est contrlable en marge de ltat civil de la
personne physique considre (extrait de naissance) o sera port la
mention RC qui signifie rpertoire civil. Ce rpertoire est tenu au
greffe du tribunal de grande instance du lieu de naissance sur
lequel sont transcrits les divers vnements affectant les incapables
majeurs (sauvegarde de justice, curatelle, tutelle). On doit
distinguer ici plusieurs hypothses : A. Majeur alin sans aucune
protection Si lintress conclut un acte de socit, la nullit relative
peut tre demande dans un dlai de cinq ans compter de la conclusion
de cet acte (art. 1304, al. 1 du Code civil). Il appartient au
demandeur en nullit de prouver lexistence dun trouble mental au
moment de la conclusion de lacte (art. 489 du Code civil).
- 27. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 27 Toutefois, la nullit ne
pourra pas tre demande au juge si la socit est une socit
responsabilit limite ou une socit anonyme (infra. Les sanctions
civiles des irrgularits, troisime partie). B. Majeur sous
sauvegarde de justice (conserve sa capacit juridique) Ce majeur
conserve lexercice normal de ses droits, il reste capable (art.
491-2, al. 1 du Code civil), sauf sil a donn mandat dadministrer
ses biens pendant la priode de sauvegarde de justice (art. 491-3 du
Code civil) ou si un mandataire a t dsign en justice (art. 491-5 du
Code civil) ; sous ces rserves, il peut donc entrer seul dans
nimporte quelle socit. Nanmoins, la loi lui reconnat la facult de
demander en justice la rescision pour lsion (annulation de lacte)
ou la rduction pour excs (art. 491-2 du C. civ.). C. Majeur en
curatelle (assist pour tous les actes importants par son curateur)
Ce majeur est frapp dincapacit rduite (art. 508 du C. civ.) mais il
conserve une certaine aptitude juridique. Sa protection est assure
par deux mesures qui se combinent : 1. Il est incapable de faire
seul, sans lassistance de son curateur, aucun acte qui, sous le
rgime de la tutelle des majeurs, requerrait une autorisation du
conseil de famille (art. 510 du C. civ.). Il sensuit que : le
majeur en curatelle ne peut agir seul que sil apporte en socit des
meubles dusage courant ou des biens ayant le caractre de fruits ;
pour les apports de tous autres biens, y compris ses capitaux,
lassistance du curateur est requise. Toutefois, le majeur en
curatelle ne saurait faire le commerce. 2. Pour tous les actes qui
ne requirent pas lassentiment du curateur, le majeur peut agir en
rescision pour lsion ou rduction pour excs comme dans le cas de
sauvegarde de justice (art. 510-3 du Code civil). D. Majeur en
tutelle (il est frapp dune incapacit totale et doit tre reprsent
par le tuteur) Ce majeur est dans la mme situation que le mineur en
tutelle (art. 495 du Code civil). On applique donc le mme rgime que
celui concernant ce mineur. Cependant, la capacit du majeur en
tutelle peut tre augmente (art. 501 du C. civ.), par une dcision de
justice, louverture de la tutelle ou au cours de son
fonctionnement, qui peut numrer certains actes que le majeur en
tutelle aura la capacit de faire lui-mme, soit seul, soit avec
lassistance de son tuteur ou de son grant de tutelle. III.
Personnes morales Les personnes morales de droit priv (socit civile
ou commerciale, association dclare et reconnue dutilit publique,
fondations, syndicat, groupement dintrt conomique, et GEIE), et les
personnes morales de droit public (ltat, les collectivits locales :
les rgions, les dpartements, les communes, les territoires
doutre-mer, le territoire de Corse et les tablissements publics,
soit administratifs, soit industriels et commerciaux), les
tablissements publics conomiques (les chambres de commerce, des
mtiers, dagriculture), les GIP (groupement dintrt public crs par un
arrt du premier ministre) peuvent souscrire des parts sociales ou
des actions (des droits sociaux) de socits commerciales dans la
mesure de leur capacit dtermine dans le rglement qui est lorigine
de leur cration. En revanche, si le groupement na pas la
personnalit morale (socit de fait, en participation, en formation,
les groupes), il est impossible de dtenir des droits sociaux. Il en
sera ainsi, pour la socit en participation, cre de fait, en
formation, et le groupe.
- 28. 28 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 IV. poux
(personnes maries) A. Droit dun poux entrer dans une socit Chaque
poux, mari ou femme, peut librement devenir membre dune socit en
faisant apport des biens dont son rgime matrimonial lui permet de
disposer. Un obstacle peut tre mis lexercice de ce droit. En effet,
si lun des poux manque gravement ses devoirs et met de ce fait en
pril les intrts de la famille, le juge aux affaires familiales
(juge du TGI) peut prescrire toutes les mesures urgentes que
requirent ces intrts (art. 220-1 du Code civil). Un poux pourrait
ainsi, sur la demande de son conjoint, et sur injonction du juge se
voir priv du droit de faire apport de certains biens en socit. En
pratique, la femme marie peut ne figurer dans les statuts et dans
tous les documents soumis publicit que sous son nom de jeune fille,
sans lindication de son nom dpouse. Le nom marital ntant que le nom
dusage, et aucune disposition lgislative particulire ne lui impose
de lutiliser. En fonction des rgles propres chaque rgime
matrimonial, le pouvoir dun poux faire apport dun bien en socit
sapprcie de la faon suivante : 1. Rgime de sparation de biens et
participation aux acquts Chaque poux, pour ces deux rgimes,
conserve ladministration, la libre disposition et la jouissance de
tous ses biens personnels, il est libre den faire apport en socit.
Toutefois, quel que soit le rgime matrimonial, un poux ne peut,
sans laccord de lautre, faire apport des droits par lesquels est
assur le logement de la famille , ni les meubles meublants dont il
est garni (art. 215, al. 3 du Code civil). 2. Rgime de communaut de
biens Chaque poux peut faire apport librement de ses biens propres
(cest--dire, pour lessentiel, des biens dont lpoux est propritaire
au jour de la clbration du mariage ou quil a acquis pendant le
mariage par succession, donation ou legs, ou la suite dun emploi ou
dun remploi). Chacun peut agir de mme avec ses gains et salaires
puisquil en a la libre disposition quel que soit son rgime
matrimonial (art. 224 du Code civil). Pour un bien faisant partie
de la communaut et ncessaire lexercice de lactivit professionnelle
dun poux, seul ce dernier peut en faire apport une socit (art.
1421, al. 2 du C. civ.). Tout autre bien commun peut tre librement
apport par lun ou lautre des poux (art. 1421, al. 1 du C. civ.).
Toutefois, cette libert nest pas sans limites : en cas dapport de
biens de communaut une socit en nom collectif, une socit en
commandite simple ou une socit responsabilit limite, lapporteur
doit en informer son conjoint et justifier de cette information
dans lacte dapport (art. 1832-2, al. 1 du C. civ.). Apport dun
immeuble, dun fonds de commerce, dune exploitation (agricole ou
artisanale par exemple), de droits sociaux non ngociables (parts de
socit civile, SNC, SCS, SARL) ou de meubles corporels dont
lalination est soumise publicit (yachts, avions mais non les
automobiles) (art. 1424 et 1425 du Code civil). Apport des droits
par lesquels est assur le logement de la famille (droit de proprit,
droit au bail, parts ou actions donnant vocation la jouissance ou
la proprit du logement) et du mobilier dont il est garni (art. 215,
al. 3 du Code civil).
- 29. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 29 Apport dun bien quelconque
lorsque les poux ont transcrit au sein de leur contrat de mariage
une clause dadministration conjointe (art. 1503 du C. civ.). Quand
lpoux apporteur a outrepass ses pouvoirs sur les biens communs
(actif de la communaut entre poux), lautre, moins quil nait ratifi
lacte, peut en demander lannulation dans un dlai de deux ans
compter de la dcouverte de lacte. 3. Apport par un poux dun bien
meuble quil dtient individuellement Dans le but dassurer la scurit
des tiers qui contractent avec lun des poux, larticle 222 du Code
civil dicte une rgle, applicable quel que soit le rgime matrimonial
adopt, selon laquelle si lun des poux se prsente seul pour faire un
acte dadministration, de jouissance ou de disposition sur un bien
meuble quil dtient individuellement, il est rput, lgard des tiers
de bonne foi, avoir le pouvoir de faire seul cet acte . En
consquence, tout poux qui se prsente avec dans ses mains, soit de
largent, soit des parts sociales ou des actions dune autre socit,
peut librement entrer seul, sans le consentement du conjoint, dans
une socit. Cet article 222 C. civil tablit une prsomption absolue
lgard des tiers qui ne sont pas tenus de rechercher si lpoux avec
lequel ils contractent a un rel pouvoir de disposer du bien qui
fait lobjet de cette convention. B. Socit entre poux Deux poux
peuvent, seuls ou avec des tiers, tre associs dans une socit mme
sil sagit dune socit en nom collectif. Depuis le 1er juillet 1986,
deux poux peuvent tre associs dans une mme socit. En principe, la
qualit dassoci appartient celui des deux poux qui fait lapport ou
ralise lacquisition. Toutefois, cette qualit doit tre galement
reconnue au conjoint, pour la moiti des parts souscrites ou
acquises, sil notifie la socit son intention dtre personnellement
associ. Pour permettre lexercice de ce droit de revendication,
lart. 1832-2 du C. civil impose lpoux acqureur davertir son
conjoint et de justifier de linformation dans lacte dachat peine de
nullit de lapport ou de lachat. C. Pacte civil de solidarit (PACS)
Le pacte civil de solidarit est un contrat (dpos au TI) conclu par
deux personnes physiques majeures, capables, non maries, de mme
sexe ou de sexe diffrent afin dorganiser leur vie commune. Les
personnes pacses ont la capacit devenir associ, seules ou avec des
tiers, dans une socit commerciale. Larticle 515-5, al. 2 du C.
civil dispose que les autres biens que les meubles meublants dont
les partenaires deviennent propritaires titre onreux,
postrieurement la conclusion du pacte, sont prsums indivis (le
rgime de lindivision lgale est applicable au contrat de pacs) par
moiti sauf si lacte dacquisition nen dispose autrement. Si le pacs
est conclu compter du 1er janvier 2007, et si lapport est
personnel, les parts sociales sont la proprit exclusive de
lapporteur. Lorsque lapport ralis par un partenaire porte sur un
bien dtenu en indivision, lapporteur est tenu dobtenir laccord
pralable de son pacs, conformment aux rgles de cogestion des biens
indivis.
- 30. 30 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 V. Profession
Lexercice des oprations commerciales est interdit aux membres de
certaines professions afin dassurer leur indpendance et leur
respectabilit et de les mettre labri des conflits dintrt que
peuvent faire natre leurs activits. Cette interdiction frappe
notamment les architectes, experts- comptables, commissaires aux
comptes, avocats, avous, greffiers des tribunaux de commerce,
huissiers, fonctionnaires, magistrats, notaires, syndicats,
parlementaires (dputs et snateurs), ministres, etc. Il sera donc
indispensable de vrifier au cas par cas si la personne est apte
avoir la qualit dassoci dans telle socit. VI. trangers A. Capacit
La capacit des trangers personnes physiques est rgie par leur loi
nationale et non pas par la loi franaise. Pour savoir si un tranger
peut devenir membre dune socit, il faut donc se reporter la loi de
sa nationalit ou se renseigner lambassade ou au consulat.
Toutefois, lincapacit rsultant de la loi nationale de ltranger nest
pas opposable celui qui la ignore et qui a contract sans lgret et
sans imprudence. La capacit dune personne morale trangre dpend
galement de sa loi nationale, cest--dire pratiquement de la loi du
lieu de son sige social rel. B. Carte de commerant tranger En
principe, au regard de larticle L. 122-1 du Code du commerce, aucun
tranger ne peut exercer une activit commerciale, industrielle ou
artisanale en France, sil na pas, au pralable, obtenu une carte de
commerant tranger , dlivre par le prfet du dpartement o ltranger
doit exercer son activit. Toutefois, la porte de cette rgle est trs
rduite dsormais. En effet, quelle que soit leur activit en France,
sont dispenss de la carte de commerant tranger : dune part, les
ressortissants des 27 tats membres de lEspace conomique europen
plus lIslande, le Liechtenstein, et la Norvge (art. L. 122-3 du C.
com.), des valles dAndorre et de la principaut de Monaco, de la
Rpublique populaire dAlgrie (circulaire du 21 septembre 1983, JO du
7 octobre 1983, p. 9158 NC) ; dautre part, les trangers titulaires
de la carte de rsident (art. 17 de lordonnance n 45-2658 du 2
novembre 1945 modifie par la loi n 84-622 du 17 juillet 1984). La
carte de rsident est attribue, sous diverses conditions, aux
trangers qui justifient dune rsidence non interrompue dau moins
trois annes en France ; elle sera valable 10 ans et elle sera
renouvelable de plein droit lexpiration de ce dlai de 10 ans. Cette
carte est galement requise si lintress doit assumer les fonctions
de grant dune SARL, de prsident du conseil dadministration, de
directeur gnral dune socit anonyme, de prsident du directoire,
directeur gnral unique. (Nous verrons plus loin la distinction
existant entre la socit anonyme gre par un conseil dadministration
et la socit anonyme gre par un directoire et un conseil de
surveillance.) Carte de sjour : tout tranger qui dsire sjourner en
France doit tre titulaire dune carte de sjour temporaire. La dure
est de maximum 1 an renouvelable.
- 31. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 31 C. Rglementation des
relations financires entre la France et ltranger Cette question est
technique mais en pratique importante car elle commande toutes les
oprations dinvestissements trangers en France. Elle est lobjet du
dcret n 2003-196 du 7 mars 2003 et des articles L. 151-1 L. 151-4
C. Mon. fin. Ce texte prescrit dadresser une dclaration ou dobtenir
une autorisation spciale au ministre de lconomie (direction du
Trsor) avant tout investissement direct ralis en France par des
trangers. On notera simplement ici ce que lon entend par
investissement direct : dune part, lachat, la cration ou lextension
de fonds de commerce, de succursale ou de toute entreprise caractre
personnel (activits librales, entreprises agricoles, etc.) ; dautre
part, toutes autres oprations lorsque, seules ou plusieurs,
concomitantes ou successives, elles ont pour effet de permettre une
ou plusieurs personnes de prendre ou daccrotre en fait le contrle
dune socit exerant une activit industrielle, agricole, commerciale,
financire ou immobilire quelle quen soit la forme, ou dassurer
lextension dune telle socit dj sous leur contrle (art. 1 5 du dcret
n 89-938 du 29 dcembre 1989 modifi). Selon la circulaire du
ministre de lconomie du 15 janvier 1990, une socit franaise dont
les titres ne sont pas cots en Bourse est, en rgle gnrale, considre
comme tant sous contrle tranger lorsque plus du tiers de son
capital ou de ses droits de vote est dtenu par des non-rsidents ou
par des entreprises franaises elles-mmes sous contrle de
non-rsidents. VII. Redressement ou liquidation judiciaires Les
procdures collectives dapurement du passif institues par les
articles L. 620-1 et s. du Code de commerce (sauvegarde,
redressement et liquidation judiciaires, faillite personnelle)
peuvent avoir des consquences, pour les personnes qui y sont
soumises, limitant leur possibilit de participer la constitution
dune socit et de faire apport celle-ci. La procdure de redressement
judiciaire est en ralit destine permettre la sauvegarde de
lentreprise, le maintien de lactivit et de lemploi et lapurement du
passif (art. L. 620-1, al. 1 du C. com.). A. Priode suspecte
(maximum de 18 mois) Pendant la priode suspecte qui prcde le
jugement douverture de la procdure de redressement judiciaire, le
dbiteur reste matre de tous ses droits. Il peut donc, en principe,
participer la constitution de toute socit. Cependant, certains
actes, en particulier les apports en socit peuvent tre annuls. 1.
Apports nuls de plein droit Les apports effectus par le dbiteur
pendant la priode suspecte sont nuls de plein droit lorsquils
dguisent une libralit et, partant, doivent tre considrs comme des
actes titre gratuit ou encore lorsquils sont conclus des conditions
lsionnaires pour lapporteur, par exemple lorsque la valeur de
lapport excde notablement celle des parts ou actions remises en
contrepartie de cet apport (cf. art. L. 632-1 et L. 641-14 du Code
de commerce).
- 32. 32 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 2. Apports
pouvant tre annuls Lapport en socit peut tre annul par le tribunal
de commerce si les associs autres que lapporteur ont eu
connaissance personnellement de la cessation des paiements de ce
dernier (cf. art. L. 632-2 et L. 641-14 du Code de commerce). B.
Jugement prononant le redressement judiciaire compter du jour du
prononc du jugement qui ouvre une procdure soit de sauvegarde ou de
redressement judiciaire, le dbiteur ne peut faire dapport en socit
quavec lautorisation du juge- commissaire. Linobservation de cette
disposition entrane la nullit de lapport. C. Liquidation judiciaire
Une personne physique ou morale mise en liquidation judiciaire ne
peut faire aucun apport en socit puisqu compter de la date du
jugement prononant la liquidation judiciaire et jusqu la clture de
celle-ci le dbiteur est dessaisi de la gestion de son patrimoine.
Tous ses droits et actions sont exercs par le liquidateur (art. L.
641-9,I du Code de commerce). D. Faillite personnelle La faillite
personnelle a pour consquence dinterdire celui qui en est frapp
lexercice de toute activit commerciale ; il ne peut donc tre associ
en nom dans une socit en nom collectif ou en commandite avec la
qualit de commandit. Mais en dehors de ces exceptions, la
participation de lintress une socit reste possible dans la mesure,
bien entendu, o il peut librement disposer des biens dont il doit
faire apport cette socit. En consquence, il peut tre commanditaire
dans une SCS ou SCA et associ dans une SARL ou une SA ou SAS.
Section 3. Objet de la socit I. Dfinition En labsence de dfinition
lgale, on considre que lobjet de la socit (ou objet social) est le
genre dactivit que la socit se propose dexercer pour partager les
bnfices escompts (fabrication et vente de tel ou tel produit,
ngoce, prestation de services, transport, etc.) ou profiter de
lconomie. II. Dtermination de lobjet social La dtermination de
lobjet social, expression de la raison dtre de la socit, revt une
trs grande importance, car elle conditionne la rgularit des
oprations que la socit va effectuer et ainsi viter la
requalification en socit de fait, ou des poursuites pour travail
dissimul (art. L. 324-10 du C. trav.). Cest partir de lobjet social
que sapprcient la capacit de la socit, la validit de la dnomination
sociale et ltendue des pouvoirs des organes de direction de la
socit lgard des tiers (grant, prsident, directeur gnral,
administrateur, le prsident du directoire, le directeur gnral
unique). Lobjet social est dtermin par la description faite dans
les statuts (mention obligatoire, art. L. 210- 2 C. com.) de
lactivit que la socit dcide dexercer. En principe, les fondateurs
sont libres de dfinir, comme ils lentendent, le champ de cette
activit. Ils doivent cependant observer quelques rgles :
- 33. P1121-F1/4 P6211-F1/4 SRIE 01 33 dans certaines socits
spcialement rglementes, lobjet social doit tre strictement dfini
car il est le fondement du statut particulier rserv ces socits ;
cest le cas, par exemple, des socits immobilires pour le commerce
et lindustrie (SICOMI) qui doivent avoir pour objet exclusif la
location dimmeubles usage professionnel. De mme, les SOFICA doivent
avoir, pour activit exclusive, le financement en capital duvres
cinmatographiques et audiovisuelles agres ; dans toute socit,
lobjet doit tre suffisamment explicite ; une formule vague
concernant toute opration commerciale, industrielle ou financire ,
sans autre prcision, serait insuffisante, de mme que tout ce qui
nest pas interdit par la loi. Gnralement, lobjet est formul dune
faon trs large qui permet pratiquement toutes les extensions
dactivits souhaites par la suite. III. Lobjet doit tre possible
Cette rgle, vidente par elle-mme, nappelle gure dexplications du
point de vue pratique. Il faut signaler simplement que, lorsque lun
des objets pour lesquels la socit a t cre vient ne plus tre
possible, la socit ne doit pas tre annule du moment que ses statuts
prvoyaient dautres activits ralisables et effectivement ralises.
IV. Lobjet doit tre licite La licit de lobjet se dtermine partir de
lactivit rellement assume par la socit et non pas partir de celle
indique dans les statuts. Il ne suffit pas que lobjet statutaire
soit licite ; il faut encore que lobjet rel le soit. Par exemple,
les tribunaux ont annul une socit dont les statuts proprement dits
paraissaient lui donner une activit licite, alors quils taient
complts par un rglement intrieur dont les clauses faisaient
apparatre lobjet vritable et illicite de la socit, en lespce la
cration dun monopole faussant le libre jeu de la concurrence
(Toulouse, 3 avril 1941, JCP 1942 II. 1954). Dune faon gnrale, est
illicite toute activit contraire lordre public et aux bonnes murs
(art. 6 et 1134 du Code civil) : contrebande, exploitation de
maisons de tolrance ou de maisons de jeu (sous rserve des lois
relatives aux casinos, aux courses et aux loteries), activits ayant
pour but lentrave au libre exercice du commerce et de lindustrie,
etc. Mme licites, diverses activits ne peuvent tre exerces par des
socits ou ne peuvent ltre que sous certaines conditions. Dautres
activits sont soumises la dtention dun diplme, dun stage
professionnel, dun examen professionnel (architecte, commissaire
aux comptes, experts-comptables, etc.). Pour savoir dans quelles
conditions on peut exercer une activit conomique, il convient
dinterroger le ministre de tutelle de lactivit considre. V.
Sanctions des irrgularits relatives lobjet Sanctions civiles : La
violation des rgles relatives lobjet social peut donner lieu deux
types de sanction prononce par le juge : dune part, la nullit de la
socit, si lobjet est illicite ; dautre part, une rgularisation, si
lobjet na pas t mentionn dans les statuts ou a t mal indiqu.
- 34. 34 DROIT DES SOCITS P1121-F1/4 P6211-F1/4 Sanctions pnales
: Lexercice dune activit illicite peut constituer une infraction
pnale. Il en est souvent ainsi pour les activits contraires lordre
public et aux bonnes murs, mais galement du travail dissimul.
Section 4. Cause du contrat de socit La cause du contrat de socit,
cest la raison pour laquelle plusieurs personnes ont convenu de
sassocier. Souvent, elle est confondue avec lobjet car on considre
que la raison dtre de la socit est prcisment la ralisation de son
objet. En ralit, ces deux notions doivent, dun point de vue
juridique, tre distingues lune de lautre : lobjet, cest lactivit
promise la socit ; la cause, cest le motif pour lequel diverses
personnes sont convenues de sassocier. Cette distinction prsente un
intrt pratique au point de vue de lannulation de la socit. En
effet, il peut arriver parfois que lobjet social soit licite et que
la socit soit nanmoins annulable pour cause illicite. Ainsi une
SARL qui avait t constitue en vue de saffranchir des formalits de
constitution des socits anonymes a t annule pour cause illicite
(Com. 17 janvier 1970, D. 1980, 480 note Poulain). La socit peut
aussi tre annule pour dfaut de cause. Jug par exemple qutaient
nulles pour absence de cause trois socits civiles immobilires
constitues en vertu dune convention conclue antrieurement entre
lapporteur et ses futurs associs, ds lors que cette convention a t
rsolue par une dcision de justice (Civ. 27 octobre 1971, Bull. II.
211). CHAPITRE 2. LMENTS SPCIFIQUES DU CONTRAT DE SOCIT Les lments
caractristiques du contrat de socit sont au nombre de quatre (art.
1832 du Code civil) : pluralit dassocis ; apports ; participation
aux rsultats de lexploitation ; volont de se comporter en associ
(affectio societatis). Section 1. Pluralit dassocis En principe,
hormis le cas de la SEL, SARL, SAS, unipersonnelles, la socit ne
peut exister que si deux personnes (physiques ou morales) au moins
dcident de sassocier (art. 1832, al. 1 du Code civil). I. Nombre
dassocis Dans les socits en nom collectif ou en commandite simple,
dans les socits en participation, les SAS et les SARL
pluripersonnelles, le nombre minimum des associs lors de la
constitution de la socit est de deux. Dans les socits anonymes, il
est de sept (art. L. 225-1 du C. com.). La socit en commandite par
actions, quant elle, doit comprendre quatre associs au moins (dont
un commandit et trois commanditaires) (art. L. 226-1, al. 1 du C.
com.). En revanche, la socit responsabilit limite peut dsormais
navoir quun seul associ (minimum), et cent maximum (art. 1832, al.
2 du Code civil), de mme que la SEL unipersonnelle, ou encore la
SASU, la socit par actions simplifie unipersonnelle.