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Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 1
MINISTERE DE L’EDUCATION RÉPUBLIQUE DU MALI
NATIONALE Un Peuple - Un But - Une Foi
FACULTE DE MÉDECINE DE PHARMACIE ET D’ODONTO-
STOMATOLOGIE
ANNEE SCOLAIRE: 2005-2006 No …….........
EVALUATION DES DÉLAIS DE PRISE EN CHARGE DES URGENCES AU
SERVICE DES URGENCES CHIRURGICALES DE L’HOPITAL
GABRIEL TOURE
THÈSE Présentée et soutenue publiquement le………………………………… Devant la
faculté de Médecine, de Pharmacie et d’odonto- stomatologie du Mali
Par Mme KEITA Kadiatou KOÏTA
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine (Diplôme D’ETAT )
Jury:
PRESIDENT: Pr. ABDOU ALASSANE TOURE
MEMBRE : Pr. GANGALY DIALLO
DIRECTEUR : Pr. ABDOULAYE DIALLO
CODIRECTEUR : Dr DJIBO DIANGO
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 2
I INTRODUCTION
Le délai de prise en charge d’un patient se définit comme étant le
temps écoulé entre son admission et la prise en charge de sa
pathologie [23]. Cette prise en charge étant constituée de plusieurs
étapes, chacune d’entre elles aura un délai d’exécution.
En urgence, les pathologies nécessitent une prise en charge rapide,
ce temps est supposé être très court, voire immédiat car le
pronostic vital peut à chaque instant être engagé. En effet le délai
écoulé entre l’admission du patient et la prise en charge de sa
pathologie, de même que la qualité de cette prise en charge sont
des facteurs qui influencent le pronostic. Ce délai est variable selon
la nature de la pathologie urgente et est fonction de l’organisation
des systèmes d’urgence de chaque région.
Des études réalisées sur les délais d’attente des patients dans des
services d’urgence ont rapporté :
-Aux USA : un délai moyen de 41 heures entre l’admission et une
intervention chirurgicale pour les fractures de hanche [3].
-En France, au CHU de Kremlin Bicêtre :un délai moyen de 10
minutes entre l’admission et l’examen par un médecin, de 64
minutes entre l’examen et une prise de décision opératoire [4].
-En Suisse : un délai moyen de 25 minutes entre l’admission et
l’attente, de 265 minutes pour la prise charge dans les box et de 11
heures supplémentaires pour des patients séjournant dans l’unité
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 3
d’hospitalisation de courte durée «durée maximum de 24 heures»
[1].
-Au CHU de Libreville : un délai moyen de 56 minutes entre
l’admission et le premier contact avec un médecin, de 129 minutes
entre la consultation médicale et la prise de décision opératoire, de
245 minutes entre la décision opératoire et l’admission au bloc, de
74 minutes d’attente avant le début de l’intervention chirurgicale, et
de 504 minutes entre l’admission et le début de l’intervention
chirurgicale.
Au Mali, le service des urgences chirurgicales situé à l’entrée de
l’hôpital Gabriel Touré, reçoit en moyenne 14000 patients par an.
Ces patients sont pour la plupart des traumatisés crâniens par suite
d’accident de la voie publique, des victimes d’accidents de travail ou
de coups et blessures, des patients souffrant d’une pathologie
abdominale aigue, des morsures de serpent, des intoxications etc…
L’exode rural massif, une recrudescence des accidents de la voie
publique conséquence d’un développement industriel et commercial,
sont autant de facteurs entraînant un débordement rapide du
service.
Les capacités d’accueil de ce service ainsi que l’organisation du
personnel laissent suggérer quelques difficultés de prise en charge
(dont les délais) des patients qui y sont admis.
Nous avons voulu particulièrement analyser ces délais dans ce
service où aucun travail antérieur n’a abordé en détail ce sujet.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 4
II OBJECTIFS
II1-Objectif général
Evaluer les délais de prise en charge des urgences au SUC de
l’hôpital Gabriel Touré.
II 2-Objectifs spécifiques
1- Déterminer les délais moyens de prise en charge des
patients.
2-Identifier les causes des retards.
3-Inventorier les retentissements des retards sur l’état des
patients.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 5
III GENERALITES
1- L’organisation des urgences
En cent cinquante ans, le rôle de l’hôpital dans la prise en
charge des urgences médicales s’est profondément modifié : l’on est
passé d’une notion de permanence des soins, assurée dans chaque
établissement par l’interne de garde, à une organisation en réseau
des urgences franciliennes [11].
Jusqu’à une période très récente, les hôpitaux ne se sont pas
préoccupés d’organiser l’aide médicale urgente en dehors de leurs
murs. Les premières initiatives d’assistance sanitaire d’urgence sont
prises par les pouvoirs publics: à Paris, la préfecture de police met
en place à la fin du XVIIIe siècle des boites, puis des potes de
secours sur les berges de la seine [13]. Au XIXe siècle, la notion
d’urgence n’est pas réellement inscrite dans le fonctionnement
médical de l’hôpital: il est plutôt alors question de continuité des
soins, garantie par la garde, principale fonction de l’interne. Depuis
1802 (institution de l’internat en médecine et en chirurgie), les
internes assurent aux malades la permanence des soins à toute
heure du jour et de la nuit, en l’absence des chefs de service. En cas
de problème, le directeur de l’hôpital peut appeler, un des
médecins chefs de service (pour une urgence médicale), soit le
chirurgien de garde des hôpitaux de Paris (pour une intervention
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 6
chirurgicale). Alors que l’admission traditionnelle à l’hôpital est
soumise à des règles strictes, la réception des cas d’urgence peut se
faire à toute heure du jour et de nuit et indépendamment des
critères de domicile.
A la fin du XIXe siècle, des critiques s’élèvent pour condamner le
système de la garde dans les hôpitaux parisiens : il n’y a toujours
qu’un chirurgien de garde pour toute la ville de Paris et un seul
interne de garde (en médecine ou en chirurgie) dans chaque
hôpital. Cette organisation paraît inadaptée aux besoins nouveaux
d’une société de plus en plus industrialisée et mécanisée. Au début
du XXe siècle, la commission du service de santé propose un
doublement de la garde, à savoir l’adjonction d’un interne de
chirurgie et d’un externe à l’interne jusqu’alors chargé seul de la
garde. "l’organisation actuelle du service de garde de chirurgie est
une monstruosité[20]. Elle conduit à pratiquer des opérations
graves, dans des conditions souvent mauvaises" (conseil de
surveillance, séance du 23 Novembre 1905). Cette mesure est mise
en application dans l’ensemble des hôpitaux à partir de Janvier
1907.
2 - Les services d’urgence
C’est dans les années 1930 que se développent dans les hôpitaux
les services "porte" : fonctionnant de 17 heures à 9 heures, ils
mettent à disposition des lits pour des malades admis d’urgence
pendant la nuit puis transférés le lendemain matin en médecine ou
en chirurgie. Le premier est créé à l’hôpital Broussais en 1928, puis
d’autres hôpitaux s’en dotent: Beaujon (1935), la Pitié 1936), Tenon
(1937). Peu à peu, le rôle des services "porte" se modifie : ils
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 7
deviennent des services de très court séjour qui permettent de
réduire l’encombrement causé dans les unités cliniques par des
malades nécessitant un traitement rapide et ne réclamant pas de
moyens techniques lourds. Dans les années 1980, pratiquement
tous les hôpitaux de l’assistance publique en disposent : cette
structure originale d’hospitalisation de courte durée,
particulièrement bien adaptée à certains types de pathologies
(urgences sociales, cas bénins), est tout à la fois un lieu de soins,
un sas d’admission et une zone de transit.
Dès la fin des années 1940, les services "porte" se révèlent
insuffisants pour répondre aux besoins croissants en matière de
chirurgie et de traumatologie d’urgence. En mai 1948, l’assistance
publique ouvre à l’hôpital Boucicaut un service d’urgence pilote : ce
centre de grande chirurgie d’urgence et de traumatologie est doté
en juillet 1851 d’un bloc opératoire disposant des équipements les
plus performants. Au début des années 1960, l’augmentation des
lésions traumatiques graves dues aux accidents de la circulation
génère l’apparition des services de réanimation. Dans les hôpitaux
de l’assistance publique, le développement de ces services est tel
que l’institution se voit dans l’obligation en 1965 (circulaire du 13
août) de réglementer leur fonctionnement pour mettre en place
"une organisation cohérente permettant d’assurer la lutte contre la
mort imminente dans les conditions les plus rationnelles et
financièrement les plus raisonnables". Les impératifs d’accueil, de
moyens médicaux et de dispensation de soins sont également
précisés dans cette circulaire. A cette date, l’institution compte onze
services de réanimation et cinq sections pour brûlés.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 8
A l’assistance publique, une réflexion d’ensemble sur l’organisation
des urgences est menée à la suite d’un grave accident de la
circulation en novembre 1977, qui a révélé les dysfonctionnements
de prise en charge des malades relevant de la traumatologie. Des
comités des urgences sont alors mis en place dans les hôpitaux et
les actions de formation s’intensifient.
Paru en avril 1989, le rapport du Pr. Steg "l’urgence à l’hôpital" met
en évidence l’insuffisante médicalisation des services d’urgence et la
mauvaise qualité de l’accueil. A la suite de ce rapport, le ministère
de la santé définit les Services d’Accueil et d’Urgences (SAU) dans la
circulaire du 14 mai 1991 et met en place, en septembre de la
même année, la Commission nationale de restructuration des
urgences, présidée par le Pr. Steg. Cette commission remet en
septembre 1993 un rapport qui formule deux propositions
majeures : accroître le personnel qualifié ; restructurer les services
d’urgence, définis comme SAU ou ANACOR (ANtennes d’Accueil et
d’Orientation des urgences).
A l’AP-HP, la médicalisation des services d’urgence, amorcée dès
1989, se poursuit dans les années suivantes : le nombre des
médecins affectés aux urgences s’accroît de 80% entre 1989 et
1992. La création des CESU (Centres d’Enseignement pour les soins
Urgents) en 1990 permet d’intensifier la formation des personnels
médicaux et soignants. Aujourd’hui l’urgence tend à devenir une
spécialité médicale à part entière et les médecins qui y travaillent
revendiquent l’appellation d’urgentistes.
Dans le cadre de la réorganisation du réseau des urgences en Ile-
de-France , treize hôpitaux de l’AP-HP ont été retenus comme siège
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 9
de SAU, les autres établissements disposant d’Unité de Proximité
d’accueil, de traitement et d’orientation des urgences (UP), certains
hôpitaux, notamment pédiatriques, pouvant disposer d’un SAU
spécialisé, dénommé Pôle Spécialisé d’Accueil et de traitement des
urgences (POSU). Plusieurs hôpitaux de l’AP-HP assurent par ailleurs
des gardes pour certaines spécialités médicales, comme
l’ophtalmologie, la stomatologie, la dermatologie, la neurochirurgie…
Depuis 1985, l’AP-HP a également mis en place des services
d’urgences médico-judiciaires.
3 - L’accueil aux urgences
Souvent qualifiés de "vitrines" de l’hôpital, les services
d’urgence sont tout particulièrement tenus d’assurer un accueil de
qualité parce qu’ils requièrent des compétences médicales, mais
aussi sociales et psychologiques [19].
Durant tout le moyen âge, l’hôpital, très faiblement médicalisé,
s’attache moins à soigner qu’à recueillir, nourrir, et héberger.
L’urgence- dans la mesure où le mot revêt une véritable signification
à cette époque- se fonde alors sur le principe de la charité, comme
en donnent l’exemple les modalités d’admission à l’hôtel-Dieu,
connues par un règlement du XVème siècle. A son arrivée à l’hôpital,
l’indigent est reçu par une sœur portière, chargée de l’examiner
enfin de déterminer, non la nature de son affection, mais la gravité
de son état. Selon le degré de gravité de son mal, le malade est
couché dans un lit à plusieurs places ou dans un lit individuel. La
prise en charge médicale des malades est ici reléguée au second
plan : l’on procède d’abord à des rites d’admission chrétiens. A
partir du XVIIème siècle, l’hôpital est chargé d’assurer une autre
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 10
forme d’urgence, sociale celle-là [21]. L’hôpital général (fondé en
1656) joue un rôle d’enfermement, pour tous ceux qui sont
potentiellement facteurs de désordre public.
Au début du XIXe siècle, l’hôpital amorce un processus de
médicalisation progressif. Avec la création du concours de l’internat
(1802), les établissements parisiens disposent d’élèves qui, en
charge de la garde, assurent désormais une permanence médicale à
l’hôpital. Cette organisation, au regard du niveau de connaissances
diagnostiques de l’époque, paraît dans un premier temps suffisante.
Mais durant tout le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle,
l’organisation de l’accueil aux urgences, même si elle s’adapte
progressivement, ne connaît pas de véritable remise en cause.
Jusqu’à une période très récente, des structures d’accueil des
urgences ne sont considérées que comme les prolongements plus ou
moins médicalisés des services hospitaliers. Elles fonctionnent avec
un personnel médical désormais sous-qualifié au regard des
compétences à la fois polyvalentes et pointues que requièrent
l’accueil et le traitement de l’urgence.
La qualité de l’accueil des urgences hospitalières n’est devenue un
sujet de préoccupation que depuis une vingtaine d’années :"la
difficulté que suscite parfois l’accueil et la réception, dans les
centres hospitaliers, des malades et blessés graves dont l’état
requiert des soins immédiats, constituent, à l’heure actuelle, l’un
des problèmes les plus aigus de la santé publique [5]. L’accueil des
urgences confère à l’hôpital son image de marque ; il en fait la
réputation [20]. Il est donc particulièrement important de veiller à la
qualité de cet accueil, de faire en sorte qu’il soit effectué dans les
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 11
locaux adaptés, avec le concours d’un personnel suffisamment
étoffé et qualifié, enfin d’offrir au malade et au blessé le cadre
agréable et sécurisant que requiert son état" (circulaire ministérielle
du 29 janvier 1995).
Mais ce sont les deux rapports du Pr Steg (1989 et 1993) qui ont
tiré la sonnette d’alarme sur la situation de l’accueil aux urgences
dans les hôpitaux publics. Une réflexion a été menée par les équipes
hospitalières sur la spécificité de la mission d’accueil aux urgences,
et sur la diversité des compétences qu’elle réclame. L’ accueil aux
urgences détermine tout le déroulement ultérieur de la prise en
charge du patient : l’admission d’urgence, par définition non
programmée, génère un traumatisme important pour le patient. Par
ailleurs, les malades expriment aujourd’hui de façon plus
systématique leur exigence à être non seulement bien soignés, mais
à être dans des conditions satisfaisantes : aux urgences, cette
exigence se traduit notamment par le refus d’attendre. La qualité
des conditions matérielles et psychologiques est donc essentielle.
Elle ne saurait suffire : l’évaluation rapide de la nature et de la
gravité de l’urgence exige des compétences médicales importantes.
Améliorer l’accueil aux urgences est une priorité institutionnelle
Après que les dysfonctionnements dans les services d’urgence
des hôpitaux publics ont été pointés par le rapport Steg (1989),
l’AP-HP a inscrit dans son "plan stratégique 1990-1995"
l’amélioration de l’accueil aux urgences comme l’un de ses dix
objectifs prioritaires. Les actions mises en œuvre à partir de 1990
ont été prolongées depuis 1996 par les orientations inscrites au
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 12
"projet 2000", dans une perspective un peu différente : conformer
les structures d’urgence de l’AP-HP aux nouvelles normes de qualité
exigées par les décrets de mai 1995.
Parmi les objectifs prioritaires, l’amélioration des locaux a
nécessité la réalisation de travaux importants de rénovation, dans le
but de pourvoir chaque centre d’urgences de structures d’accueil et
de traitement à la fois fonctionnelles et agréables. Dans le cadre de
ce plan d’entretien ou d’adaptation des locaux, de nombreux sites
ont fait l’objet de travaux, dont certaines opérations lourdes,
comme celles menées à Lariboisière, Bichat et la Pitié-Salpêtrière
(95 MF d’investissement pour les trois sites). Ces réalisations ont
préparé l’AP-HP aux exigences requises par les nouvelles normes
ministérielles (décrets de mai 1995 et mai 1997), définissant les
SAU (services d’Accueil des urgences) sur différents critères, dont
ceux de superficie et de capacité d’accueil. L’amélioration des
conditions matérielles d’admission et de prise en charge des
patients, bien qu’essentielle, ne constitue cependant qu’une des
composantes de l’accueil aux urgences. Accueillir aux urgences, cela
signifie réunir très rapidement les éléments nécessaires à une
évaluation de la nature et de la gravité de l’urgence médicale, mais
aussi offrir à chaque patient un accueil personnalisé destiné à
réduire le stress généré par la situation (information, prise en
charge psychologique et sociale…). De ce fait, les mesures que l’AP-
HP a engagées ont également porté sur les personnels, dans un
double souci qualitatif et quantitatif. Le personnel a été
considérablement augmenté depuis 1990 : présence d’un médecin
senior et d’un chirurgien à l’accueil 24h/24 et renforcement des
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 13
équipes paramédicales. L’effort a également porté sur la formation,
la prise en charge par les Centres d’Enseignement pour les soins
urgents (CESU),créés auprès de chaque SAMU en 1990. enfin, c’est
toute une réflexion qui s’est engagée au sein de l’institution pour
tenter de répondre aux objectifs annoncés. La mise en place de la
fonction d’Infirmière d’Accueil et d’Orientation (IAO) constitue ainsi
l’une des mesures susceptibles de répondre aux interrogations que
l’institution se pose depuis dix ans pour fournir une prestation de
qualité aux urgences.
4 - L’attente, point noir de l’accueil aux urgences
Le Dr Davido précise en effet "de quoi se plaignent les malades
mécontents ou pas tout à fait satisfaits ? Ils se plaignent de l’attente
mais à aucun moment ils ne formulent de critique contre le
personnel médical et paramédical"…
Sur ce point, en dehors même des données statistiques, il suffit
d’écouter les malades passés aux urgences : la majorité considère
que l’attente a été anormalement longue.
De fait cette attente aux urgences présente quatre caractéristiques :
1● L’attente est réelle, non mythique et a même été mesurée.[19]
2● L’attente est de plus en plus "ressentie", c’est-à-dire qu’elle
comporte une tonalité et une intensité particulières en raison des
conditions psychologiques : le malade a le sentiment que son cas
est urgent mais que cette urgence est méconnue, négligée ou
contestée et ce sentiment est souvent accru par l’anxiété des
accompagnants.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 14
3● L’attente est souvent "kafkaïenne", le malade attend il ne sait
qui, ni quoi, ni pourquoi, ni pour combien de temps et cette attente
peut lui paraître d’autant plus incompréhensible qu’il voit parfois
des malades arrivés après lui être pris en charge avant lui.
L’absence d’informations, d’explications et d’apaisements, en un
mot l’absence de "médicament verbal" confère à cette attente un
caractère d’étrangeté insupportable.[5]
4● L’attente enfin n’est pas toujours anodine : elle ne peut pas,
dans certaines circonstances, ne pas avoir de conséquences
néfastes pour la santé du patient.
Cette noire description du "point noir" de l’attente doit cependant
être atténuée par les considérations suivantes :
-d’une part, cette attente comporte une part inévitable. Non
seulement parce que aux "heures de pointe", plusieurs patients
arrivent en même temps, mais surtout parce que la spécificité
même de la médecine aux urgences est d’être une médecine
séquentielle comportant formalités d’admission, examen du malade,
examens complémentaires, interprétation des résultats et deuxième
examen, recherche d’un lit, transfert en salle.[19]
-enfin, et surtout de gros efforts ont été déployés par beaucoup
d’hôpitaux et notamment à l’assistance publique à Paris pour limiter
la durée d’attente et ces efforts ont donné parfois des résultats
satisfaisants.
Les autres motifs d’insatisfaction les plus couramment signalés ont
trait :
-à la vétusté et à l’inconfort des locaux ;
-à la promiscuité : malades et blessés mélangé ;
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 15
-à l’absence d’insonorisation : les lits d’examen sont souvent
nombreux dans une seule et même salle et séparés simplement par
des rideaux ;
-à la lourdeur des formalités administratives et à leur caractère
parfois déshumanisé ;
-et surtout aux transferts qui sont toujours mal vécus. Seuls 2%
d’entre eux sont effectués à la demande même du malade. Tous les
autres le sont par manque de place ou par absence dans
l’établissement d’une discipline dont relève le malade [20].
L’urgence est un problème complexe et primordial. Le service
d’accueil des urgences constitue la vitrine de l’hôpital. C’est le point
pivot de l’organisation à mettre en place pour la bonne mise en
marche des urgences. Sa place au sein de l’hôpital doit être définie
sans ambiguité et des moyens appropriés doivent lui être consentis
pour remédier aux insuffisances de la situation de départ.
Les services d’urgence occupent une situation très particulière dans
l’hôpital parce que leur position de « filtre » à l’entrée leur confère
une importance non négligeable dans le contrôle du flux des
hospitalisations. Ils jouent un rôle dans l’orientation des malades
dans les filières de soins et sont devenus des observatoires idéaux
pour le recueil d’événements sentinelles.
La volonté de réguler les flux s’est appuyée sur une informatique
adaptée qui permet outre une gestion optimisée du flux, d’identifier,
par un système d’analyse sophistiqué du processus de prise en
charge, les dysfonctionnements et les causes.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 16
Dans le contexte d’évolution et dans le cadre d’une démarche
qualité, des critères de tri ont été instaurés. Ce triage consiste à
noter le degré de priorité d’une situation clinique donnée. Il s’avère
d’une importance capitale puisqu’il permet une meilleure
organisation des soins prodigués aux patients dès leur arrivée aux
urgences. Ce triage se doit de respecter trois concepts importants :
l’utilité, l’applicabilité et la validité. Le triage permet d’attribuer un
niveau de priorité pour chaque patient, évitant ainsi d’utiliser l’ordre
d’arrivée comme ordre de prise en charge.
Au Mali les événements politiques de Mars 1991 avec leur cortège
de mutilations humaines ont mis à nu l’insuffisance, voire l’absence
d’un service digne de recevoir les blessés. C’ est ainsi que les
autorités maliennes avec la coopération française ont créé un
service d’urgences chirurgicales au sein de l’hôpital Gabriel Touré.
Le service ouvrit ses portes en Novembre 1996.
Depuis sa création, ce service n’a cessé de voir son activité croître.
De 1997 à 2004 le nombre de passage a augmenté de 11000 à
16000.
Organisation du service
Le service fonctionne de façon permanente 24h/24, 7j/7.
Il comprend quatre secteurs qui se veulent fonctionnels et pratiques
pour le bien être des malades, du personnel médical, et
paramédical.
- le secteur d’accueil composé d’un hall avec une table
d’enregistrement occupée par deux infirmiers ; d’une salle d’examen
avec six tables, quatre tensiomètres muraux, un lavabo ; d’une salle
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 17
de soins avec deux tables, un chariot pour pansements, une source
d’oxygène et un lavabo.
-le secteur de déchoquage avec deux lits, deux sources d’oxygène,
un scope, un chariot pour pansements, une armoire de
médicaments d’urgence, deux sources d’oxygène et un lavabo.
Cette salle sert aussi de réveil pour les malades opérés.
-le secteur de blocs composé d’un vestiaire avec une banque de
sang ; d’un bloc de traumatologie orthopédique, deux blocs de
chirurgie viscérale, une salle de stérilisation.
-le secteur de réanimation avec deux grandes salles de quatre lits
chacune ; un scope mobile, un aspirateur, une source d’oxygène
pour chaque lit.
Le service comprend un médecin anesthésiste réanimateur, cinq
médecins généralistes qui font la garde par rotation avec des
internes de 7e et 8e années de médecine ; 26 infirmiers qui
assurent des rotations par groupe de 6 :deux pour l’accueil et la
salle de soins, deux pour le secteur déchoquage et deux pour la
réanimation ;ces groupes se relayant selon les horaires
suivantes :8h-15h ; 15-8h avec un jour de repos pour chaque
groupe après la garde
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 18
IV METHODOLOGIE
1 - Cadre d’étude :notre étude a lieu au service des urgences
chirurgicales de l’hôpital Gabriel Touré.
Ce service situé à l’entrée, porte ouest de l’hôpital fonctionne 7
jours sur 7 et 24 heures sur 24. Il reçoit les urgences médico-
chirurgicales de Bamako et souvent des régions.
Il comprend 4 secteurs :
_le secteur accueil-tri composé de :
*une grande salle avec six tables d’examens.
*une salle des soins.
*un vestiaire pour les chirurgiens.
*une salle d’attente pour les accompagnateurs.
*une salle de réception occupée par deux infirmiers.
*une salle de bain pour les patients.
_ le secteur blocs opératoires : qui comprend :
*Trois salles d’opération dont une réservée uniquement aux
urgences traumatologiques.
*une salle de conditionnement communément appelée déchoquage.
Elle sert aussi de salle de réveil pour les malades opérés.
*une salle de stérilisation équipée d’un autoclave, de deux
poupinels, de deux chariots (à linge) et des tambours où sont
rangées les boites d’instruments chirurgicaux ; il y a aussi deux
armoires métalliques pour stocker le matériel stérile.
_ le secteur de réanimation : qui comprend :
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 19
*deux grandes salles de quatre lits chacune, avec monitorage
automatique.
*une salle de surveillance servant aussi de salle de staff.
*trois salles de garde pour les médecins, internes et infirmiers.
*un magasin de consommables.
*deux toilettes réservées aux malades.
_le secteur administration : qui comprend :
*le bureau du chef de service.
*le bureau du secrétaire.
*le bureau des médecins.
*le bureau de l’infirmier major.
*le bureau du gestionnaire.
Les installations des gaz médicaux, du vide central et le groupe
électrogène sont à l’extérieur du service, ainsi que la salle de garde
du personnel de soutien et leurs deux toilettes.
2 - le personnel : le service compte :
- 1 médecin anesthésiste réanimateur qui est le chef de service.
- 5 médecins généralistes.
- 26 infirmiers.
- 1 secrétaire de direction.
- 1 gestionnaire.
- 9 agents de surface.
Le service reçoit temporairement des étudiants de la 6e année
médecine faisant fonction d’internes. Il y a aussi des stagiaires en
médecine et des écoles de formation d’agents techniques de santé,
des techniciens de santé nationaux et étrangers.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 20
Le service reçoit tous les patients consultant en urgence et sans
rendez-vous à l’exception des patients se présentant pour des
problèmes gynécologiques, pédiatriques, ophtalmologiques, et
psychiatriques qui sont reçus dans les services des dites spécialités.
A l’admission du patient, l’un des infirmiers de l’accueil prend les
renseignements avec les accompagnateurs pendant que l’autre
l’installe. Il le met dans des conditions d’examen et appelle le
médecin qui décidera de la stratégie de prise en charge.
3 - Type d’étude :
Notre étude a été transversale avec enquête prospective.
La période s’étendait de février à juillet 2005.
3-1- Patients:
La population d’étude était constituée par toutes les urgences
admises au service soit directement, soit par référence d’une autre
structure sanitaire pendant la période d’étude.
La classification clinique des malades aux urgences (CCMU) a permis
une catégorisation utile pour juger de leur gravité. L’évaluation
porte sur les éléments suivants :motif d’admission, l’état clinique,
recueil des paramètres vitaux (TA, pouls, conscience, température).
Le patient est classé :
CCMU1 : lorsque le patient présente une pathologie pour laquelle
aucun risque vital ou d’aggravation n’est prévisible à court ou à
moyen terme et ne nécessite pas d’examens paracliniques
(biologique, radiologique).
CCMU2 : lorsque le patient présente une pathologie pour laquelle
aucun risque vital n’est prévisible à court ou à moyen terme mais
qui requiert un ou plusieurs examens.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 21
CCMU3 : lorsque le patient est susceptible de s’aggraver sans que le
pronostic vital ne soit engagé.
CCMU4 : lorsque le pronostic vital est engagé et nécessite un geste
de réanimation.
CCMU5 : lorsque le pronostic vital est très sombre.[17]
Cette classification nous a permis de prendre en compte :
3-2 - Les critères d’inclusion :
Etaient inclus dans notre étude, les patients admis au service et
appartenant aux classes 3, 4, et 5 de la classification CCMU ;
3-3 - Les critères de non inclusion :
N’étaient pas inclus dans notre étude, les patients admis au service
et appartenant aux classes 1 et 2 de la classification CCMU ;
Patient hospitalisé dans un autre service de l’hôpital ;
les urgences médicales
3 –4 - Mode de recrutement :
Pour recueillir les données nous avons utilisé une fiche d’enquête
pré-établie que nous avons remplie à partir de :
-un interrogatoire :pour préciser l’âge du patient, sa profession, sa
provenance, son motif d’admission.
Cet interrogatoire est mené soit auprès du patient, soit de ses
accompagnateurs s’il n’est pas à mesure de répondre.
-un examen physique du patient : cet examen est complet et
comporte la mesure des paramètres vitaux (TA, pouls, FR,
température, saturation en oxygène, Glasgow).
-les examens complémentaires demandés :
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 22
examens biologiques (groupage-rhésus, taux d’hémoglobine et
d’hématocrite).
examens radiologiques (radiographie standard, échographie,
tomodensitométrie).
Les paramètres étudiés étaient :
-les données socio-démographiques.
-les moyens de transport utilisés.
-les motifs de consultation.
-les examens paracliniques.
-les différends délais des étapes de prise en charge :
•huit délais de prise en charge ont été étudiés :
∗délai entre l’admission et l’installation du patient dans la salle de
tri ;
∗délai entre l’admission et le 1er contact avec le médecin ;
∗délai entre l’admission et la détermination d’un diagnostic ;
∗délai entre l’admission et les soins ;
∗délai entre l’admission et la prise de décision opératoire ;
∗délai entre la décision opératoire et le début de l’intervention ;
∗délai entre l’admission et le début de l’intervention ;
∗délai entre la décision et le transfert ;
-les causes des retards et leur conséquence sur l’état des patients.
-enfin la durée totale du séjour au service.
Nous avons considéré comme retard chez tout patient ayant attendu
pour l’accomplissement d’un geste, alors que ce geste aurait dû être
fait immédiatement.
L’enregistrement s’arrêtait après le transfert du patient dans un
autre service.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 23
L’enquête s’est déroulée de façon discrète à l’insu du personnel
soignant.
La saisie et l’analyse des données a été faite sur Epi Info.
Le traitement du texte a été effectué sur word.
Les tests de Kruskal Wallis, Whitney et Mann, et de Student ont été
utilisés pour comparer les différentes variables.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 24
V RESULTATS TABLEAU I : répartition des patients selon l’âge.
La tranche d’âge la plus représentée a été [21-30 ans] , avec une
fréquence de 26,5% de la population d’étude. Les patients de plus
de 81 ans ont été les moins vus (0,2%).
Age Fréquence Pourcentage <1 an 12 2,5%
1 – 10 ans 80 17,0%
11 –20 ans 106 22,5%
21 –30 ans 125 26,5%
31 –40 ans 65 13,8%
41 –50 ans 45 9,6%
51 –60 ans 19 4,0%
61 –70 ans 9 1,9%
71 –80 ans 9 1,9%
81 ans et
plus 1 0,2%
Total 471 100,0%
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 25
TABLEAU II : répartition des patients en fonction du sexe.
sexe Fréquence Pourcentage Masculin 343 72,8%
Féminin 128 27,2%
Total 471 100,0%
le sexe masculin a été le plus représenté avec un sexe ratio de 2,68. TABLEAU III : répartition des patients selon leur profession.
Profession Fréquence Pourcentage OUVRIER 165 35,0% ETUDIANT 106 22,5% SANS PROFESSION
80 17,0%
MENAGERE 49 10,4% FONCTIONNAIRE 31 6,6% Commerçant 27 5,7% AIDE MENAGERE 8 1,7% RETRAITE 5 1,1% Total 471 100,0%
Les patients ouvriers ont été les plus représentés avec une fréquence de 35% de la population d’étude. Les retraités ont été moins vus (1,1%).
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 26
TABLEAU IV : répartition des patients en fonction de leur lieu de résidence.
la commune VI a été la plus représentée avec 24,2% de la population d’étude. TABLEAU V : répartition des patients en fonction de leur provenance régionale.
Région Fréquence Pourcentage Sikasso 17 44,8% Koulikoro 15 39,5% Ségou 4 10,5% Mopti 1 2,6% Tombouctou 1 2,6% Total 38 100,0%
La région de Sikasso a été la plus représentée avec une fréquence de 44,8%.
Commune Fréquence Pourcentage Commune VI 114 24,2% Commune I 86 18,3% Commune V 84 17,8% Commune II 50 10,6% Commune IV 46 9,8% Régions 38 8,3% Commune de Kati
30 6,4%
Commune III 22 4,7% Total 471 100,0%
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 27
129
38 6
0
10
24
4338
45
30
46
35
21
13 14 12 13
29
22
1616
6
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
00H
02H
04H
06H
08H
10H
12H
14H
16H
18H
20H
22H
heure d'entrée
éffe
ctif
graphique 1 : répartition des patients en fonction des horaires d’admission. Le flux des patients est dense entre 09h et 14h.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 28
TABLEAU VI : répartition des patients en fonction des moyens de transport.
Autres : moto, pieds les véhicules de sapeurs pompiers ont été les plus représentés avec une fréquence de 28,7%.
TABLEAU VII : répartition des patients en fonction du mode d’admission.
provenance Fréquence Pourcentage Consultation primaire 394 83,7% Réferé d’une structure sanitaire
60 12,7%
BOX 17 3,6% Total 471 100,0%
La consultation primaire a été la plus représentée avec 83,7%.
moyen de transport
Fréquence Pourcentage
Sapeurs-pompiers
135 28,7%
Véhicule personnel
132 26,1%
Taxi 104 22,1% Sotrama 55 11,7% Ambulance 46 9,8% Autres 8 1,7% Total 471 100,0%
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 29
TABLEAU VIII : répartition des patients en fonction de leur motif d’admission.
motif d'admission
Fréquence Pourcentage
Accident de la voie
publique 247 52,4%
Douleurs abdominales 90 19,1%
Morsure de serpent 28 5,9%
Chute 26 5,5%
Coups et blessures
volontaires 23 4,9%
Brûlure 17 3,6%
Tentative d’autolyse 12 2,5%
Autres 8 1,7%
Accident de travail 6 1,3%
Ingestion de corps
étranger 5 1,1%
Intoxication alimentaire 5 1,1%
Noyade 4 0,8%
Total 471 100,0%
Autres : tentatives d’avortement, coups et blessures involontaires. Les accidents de la voie publique ont été les plus fréquents avec 52,4%.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 30
TABLEAU IX : répartition des patients en fonction de la classification CCMU.
Classification Clinique des Malades aux Urgences
Fréquence Pourcentage
CCMU4 288 61,3% CCMU3 162 34,2% CCMU5 21 4,5% Total 471 100,0%
Les patients classés CCMU4 ont été les plus fréquents avec 61,3%. TABLEAU X -1 : répartition des patients en fonction du type d’urgences.
Diagnostic
Fréquences Pourcentage
Urgences traumatologiques
290 61,6%
Urgences abdominales
126 26,7%
Urgences ORL
6 1,2%
Autres
49 10,5%
Total
471 100,00%
Autres : urgences médicales Les urgences traumatologiques ont été les plus représentées avec une fréquence de 61,6%.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 31
TABLEAU X-2 :répartition des patients en fonction du diagnostic.
DIAGNOSTIC Fréquence Pourcentage TRAUMATISME CRANIEN MODERE
110 23,4%
FRACTURE OUVERTE 49 10,4% POLYTRAUMATISME 29 6,2% ENVENIMATION 28 5,9% TRAUMATISME CRANIEN GRAVE 28 5,9% APPENDICITE 26 5,5% PERITONITE 26 5,5% FRACTURE DU FEMUR 20 4,2% BRULURE 18 3,8% OCCLUSION 18 3,8% PLAIE PENETRANTE 16 3,4% HEMOPERITOINE 11 2,3% INTOXICATION MEDICAMENTEUSE 10 2,1% POLYFRACTURE 9 1,9% INVAGINATION INTESTINALE 8 1,7% FRACTURE DU BASSIN 7 1,5% AMPUTATION TRAUMATIQUE 6 1,3% EVISCERATION 6 1,3% FRACTURE DE COTES 6 1,3% INTOXICATION ALIMENTAIRE 6 1, 3% POLYBLESSE 6 1,3% ABCES 5 1,1% HERNIE ETRANGLEE 5 1,1% CORPS ETRANGER INTRAOESOPHAGIEN
4 0,8%
NOYADE 4 0,8% TRAUMATISME CERVICAL 4 0,8% CORPS ETRANGER 1 0,2%
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 32
INTRABRONCHIQUE IMPERFORATION ANALE 1 0,2% INTOXICATION AU PETROLE 1 0,2% PERFORATION ABDOMINALE 1 0,2% PERFORATION TRACHEALE 1 0,2% THROMBOSE HEMORROIDAIRE 1 0,2% Total 471 100,0%
Le traumatisme crânien modéré a été le diagnostic le plus représenté avec 23,4% de la population d’étude. TABLEAU XI : Délais moyens entre l’appel et l’arrivée des différents consultants.
consultants Délai moyen entre l’appel
et l’arrivée
Chirurgien traumatologue 34±47 minutes
Chirurgien pédiatre 34±41 minutes
Infirmier anesthésiste 27±36 minutes
Chirurgien O.R.L 25±32 minutes
Chirurgien viscéral 15±18 minutes
Le délai moyen entre l’appel et l’arrivée d’un chirurgien viscéral a été de 15±18 minutes.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 33
TABLEAU XII : répartition des types d’urgences en fonction de leurs délais moyens de prise en charge.
Diagnostic
Délais
Urgences
chirurgicales
traumatologiques
Urgences
chirurgicales
abdominales
Urgences
chirurgicales
ORL
Admission-
Diagnostic
40 minutes 42 minutes <25 minutes
Admission-
décision
opératoire
83 minutes 89 minutes <57 minutes
Décision-début
opératoire
127 minutes 123 minutes 180 minutes
Admission-
début
opératoire
210 minutes 212 minutes <237 minutes
Les urgences chirurgicales O.R.L entraient au service avec un diagnostic et une décision opératoire déjà prise au service d’ORL.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 34
TABLEAU XIII-1a : répartition des diagnostics en fonction de leurs différents délais moyens de prise en charge.
Délai moyen Diagnostic
Admission-installation
tri
Admission-1er contact médecin
Admission-diagnostic
Admission-soins
Traumatisme crânien modéré
35 secondes 88 secondes 272 secondes
480 secondes
Traumatisme crânien grave
42 secondes 94 secondes 279 secondes
295 secondes
Polyblessé 65 secondes 113
secondes 260
secondes 431
secondes
Traumatisme cervical
59 secondes 122 secondes
2610 secondes
585 secondes
Noyade 24 secondes 61 secondes 225 secondes
300 secondes
Envenimation 63 secondes 323
secondes 425
secondes 606
secondes
Intoxication 68 secondes 116 secondes
245 secondes
476 secondes
Le délai moyen entre l’admission et le diagnostic pour un traumatisme cervical était de 2610±5045 secondes soit 43,5±84 minutes.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 35
TABLEAU XIII-1b : répartition des diagnostics en fonction de leurs différents délais moyens de prise en charge.
Délai moyen
Diagnostic
Admission-
installation
tri
Admission-
diagnostic
Attente
d’hospitalisation
Fracture du
bassin
18 secondes 12790
secondes
28920 secondes
Polyfracture 37
secondes
4098
secondes
35820 secondes
Fracture de
côtes
32 secondes 11350
secondes
27060 secondes
Fracture du
fémur
28 secondes 5709
secondes
25680 secondes
Les polyfractures ont un délai de diagnostic plus court, mais des
délais d’installation et d’attente de lit d’hospitalisation plus
long :35820 secondes soit 597 minutes.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 36
TABLEAU XIII-1c : répartition des diagnostics en fonction de leurs différents délais moyens de prise en charge.
Délai moyen Diagnostic
Admission-diagnostic
Admission-décision
opératoire
Décision-début
opératoire
Admission-début
opératoire Polytraumatisme
8 minutes 80
minutes
105
minutes
185
minutes
Amputation 4 minutes 31 minutes 158
minutes
189 minutes
Fracture ouverte
43 minutes 148 minutes 95 minutes 243 minutes
Plaie pénétrante 31 minutes 75 minutes 151
minutes
226 minutes
Hémopéritoine 94 minutes 430 minutes 85 minutes 515 minutes
Eviscération 1 minute 15 minutes 59 minutes 74 minutes
Brûlure 8 minutes 46 minutes 154
minutes
200 minutes
Occlusion 81 minutes 110 minutes 217
minutes
327 minutes
Péritonite 96 minutes 151 minutes 177
minutes
328 minutes
Appendicite 46 minutes 69 minutes 132
minutes
201 minutes
Invagination
intestinale
37 minutes 30 minutes 190
minutes
220 minutes
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 37
Hernie étranglée 24 minutes
25 minutes 80 minutes 105 minutes
Abcès 78 minutes 90 minutes 50 minutes 140 minutes
Corps étranger
intra oesophagien
-
-
180
minutes
180 minutes
Imperforation
anale
- - 175
minutes
175 minutes
Thrombose
hémorroidaire
- - 37 minutes 37 minutes
Le délai moyen entre l’admission et le début d’une intervention
chirurgicale pour un polytraumatisé a été de 185±115 minutes.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 38
02000400060008000
10000120001400016000
tem
ps e
n se
cond
e
ad-ins tri ad-1ercont
ad-diag ad-soins ad-décision
op
décision-debut op
ad-debutop
week end jours ouvrables
graphique 2 : délais moyens de prise en charge par rapport aux périodes de la semaine. On note un délai de diagnostic plus long les week-end que les jours ouvrables. Par contre les autres délais sont plus courts les week-end que les jours ouvrables.P<10-6
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 39
graphique 3 : délais moyens de 1er contact par rapport aux horaires d’admission. le délai de 1er contact le plus long a été observé à 04 heures du matin.
0
100
200
300
400
500
600
700
800
00H
01H
02H
03H
04H
05H
06H
07H
08H
09H
10H
11H
12H
13H
14H
15H
16H
17H
18H
19H
20H
21H
22H
23H
heure d'admission
déla
is m
oyen
s de
1er
con
tact
en
sec
onde
s
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 40
Graphique 4 : délais moyens de diagnostic par rapport aux heures d’entrée. le délai de diagnostic le plus long a été observé à 01 heure du matin.
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
00H
02H
04H
06H
08H
10H
12H
14H
16H
18H
20H
22H
heure d'entée
déla
i moy
en d
e di
agno
stic
en
seco
ndes
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 41
Graphique 5 :délais moyens de diagnostic par rapport aux heures d’entrée. Le plus long délai de geste thérapeutique a été observé à 07 heures du matin.
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
00H
02H
04H
06H
08H
10H
12H
14H
16H
18H
20H
22H
heure d'entrée
déla
i de
gest
e th
érap
eutiq
ue
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 42
TABLEAU XIV : répartition des patients en fonction de la continuité de leurs soins.
continuité soins
Fréquence Pourcentage
OUI 453 96,2%
NON 18 3,8%
Total 471 100,0%
la continuité des soins a été observée chez 453 patients soit 96,2% de la population d’étude.
TABLEAU XV : fréquence des patients qui ont eu un retard dans le traitement.
Retard
Fréquence Pourcentage
NON 355 75,4% OUI 116 24,6% Total
471 100,0%
Sur 471 patients, 116 ont eu un retard de traitement soit 24,6%.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 43
TABLEAU XVI: répartition des patients par rapport aux causes de retard dans le traitement.
Dans 38,8% le retard était dû à la non disponibilité des
médicaments prescrits à la pharmacie de l’hôpital.
Causes du retard
Fréquence Pourcentage
médicaments non
disponibles à la
pharmacie de l’hôpital
45 38,8%
manque de moyens financiers 35 30,2%
accompagnateurs absents 27 23,3%
rang long à la pharmacie 6 5,1%
refus de payer 1 0,9%
Afflux massif 1 1,8%
Total
116 100,0%
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 44
TABLEAU XVII : délais moyens entre la demande et l’obtention des résultats d’examens complémentaires.
Examens
complémentaires
Délai moyen entre demande et résultat
Tomodensitométrie
523±599 minutes
Echographie
154±85 minutes
Radiographie standard
125±175 minutes
Biologie
51±107 minutes
Le délai moyen entre la demande et l’obtention d’un résultat
d’examen tomo-densitométrique a été de 523±599 minutes soit
8,7±9,9 heures.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 45
TABLEAU XVIII : répartition des retards des résultats d’examens
complémentaires en fonction de leurs causes.
Causes des retards
Fréquence Pourcentage
Accompagnateurs absents
59 29,3%
Examen non faisable à l’hôpital
43 21,4%
Retard de prélèvement
27 13,4%
Patient instable
25 12,4%
Manque de moyens financiers
16 8%
Technicien de surface non disponible
15 7,5%
Echographe occupé
9 4,5%
Autres
7 3,5%
Total
201 100%
Autres : examens non faits
Dans 29,3% des cas, le retard était dû à l’absence
d’accompagnateurs.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 46
TABLEAU XIX : répartition des patients en fonction de la cause du retard de l’intervention.
Causes des retards d’intervention
Fréquence Pourcentage
Chirurgien non disponible 69 44,8%
Bloc occupé 19 12,3%
Résultat d’examen complémentaire 18 11,8%
Anesthésiste non disponible 16 10,4%
Malade instable 7 4,5%
Manque de matériel stérile 9 5,8%
Chirurgien et anesthésiste non
disponibles 5 3,2%
Lit non disponible 4 2,6%
Intervention reportée 4 2,6%
Intervention annulée 3 2%
Total 154 100%
Sur 471 patients, 154 ont eu un retard d’intervention. Chez 69 patients soit 44,8% le retard était dû à la non disponibilité du chirurgien.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 47
Délai moyen entre la décision et le transfert :Le délai moyen entre la décision et le transfert était de 84±157 minutes. TABLEAU XX: répartition des patients par rapport aux causes de retard de transfert .
causes retard Fréquence Pourcentage
lit non disponible dans le
service de réception 122 97,6%
technicien de surface non
disponible 2 1,6%
non payement du kit 1 0,8%
Total 125 100,0%
Dans 97,6% le retard de transfert était dû à la non disponibilité de
lit dans le service de réception.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 48
TABLEAU XXI : répartition des patients en fonction de leur devenir.
devenir du patient Fréquence Pourcentage
Transfert 341 72,4%
Sortie avec consultation 46 9,8%
Sortie avec ordonnance 43 9,1%
Décès 29 6,2%
Evasion 6 1,3%
Sortie contre avis médical 5 1,1%
Evacuation 1 0,2%
Total 471 100,0%
341 patients soit 72,4% ont été transférés dans un service
spécialisé.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 49
TABLEAU XXII : répartition des patients en fonction de leur service de réception.
service de réception
après suc Fréquence Pourcentage
Traumatologie 162 34,4%
Sortie 131 27,8%
Réanimation 86 18,3%
Chirurgie générale 57 12,1%
Chirurgie pédiatrique 17 3,6%
Réanimation pédiatrique 9 1,9%
0.R.L 4 0,8%
Hôpital de Kati 2 0,4%
Médecine 2 0,4%
Gynécologie 1 0,2%
Total 471 100,0%
Le service de traumatologie a reçu le maximum de patients avec
34,4%.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 50
TABLEAU XXIII: répartition des patients en fonction du
retentissement des retards.
retentissement des
retards/patient Fréquence Pourcentage
Aucun 234 73,3%
Dégradation de l’état du
malade 66 20,7%
Décès 19 6%
Total 319 100,0%
6% de décès dus aux retards ont été observés. La durée moyenne du séjour :une durée moyenne de 695±518
minutes a été observée.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 51
VI COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
Lieu d’étude Population d’étude Période d’étude Suisse N=1431 2 mois Libreville N=325 36 mois Mali (notre étude) N=471 6 mois
Au cours de notre étude nous avons recensé 471 patients pour
une période de six mois. Ce chiffre est nettement inférieur à celui
retrouvé dans une étude similaire réalisée en Suisse, qui a recensé
1431 patients pour une période de deux mois. [1], au cours de
laquelle l’enquête a été menée par toutes les infirmières du service
et 24h/24. Par contre dans la nôtre l’enquête a été menée par un
seul personnel. Souvent L’indisponibilité de celui-ci a fait manquer
certains enregistrements laissant passer certains cas.
Les tests de Kruskal et Wallis, de Mann et Whitney et de
Student ont été utilisés pour comparer les différentes variables.
Lieu d’étude Age moyen P
Libreville
(A.SIMA)
24,4 ±15ans
P<10-6
Mali (notre étude) 25,7±17 ans T Fischer=604765,16
L’âge moyen retrouvé au cours de l’étude a été de 25,7±17
ans. Ce chiffre est supérieur à celui retrouvé par A SIMA ZUE et
collaborateurs au centre hospitalier universitaire de Libreville qui est
de 24,4±15 ans [2].P<10-6
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 52
Lieu d’étude Sexe ratio
Libreville (A.SIMA) Féminin 1,2
Mali (notre étude) Masculin 2,7
Le sexe masculin a été le plus représenté avec un sexe ratio de
2,7 en faveur des hommes. Ceci pourrait se traduire par une
fréquentation plus accentuée de la circulation routière par ce sexe.
Par contre A.SIMA a trouvé à Libreville un sexe ratio de 1,2 en
faveur du sexe féminin, reflet de la fréquentation au service des
urgences gynéco-obstétricales.
La profession ouvrière a été la plus représentée avec une
fréquence de 35% de la population d’étude. Le manque de moyen
financier pour une prise en charge précoce des pathologies, la
méconnaissance des règles de la grande ville, pourraient être
souvent des facteurs favorisant la fréquence de cette classe
professionnelle aux urgences.
La majorité des patients résidaient dans la commune VI avec
une fréquence de 24,2%; et la région de Sikasso a été la plus
représentée pour les provenances régionales avec une fréquence de
29,3%.
Lieu d’étude Densité de l’activité
Suisse 10h-22h
Mali 9h-14h
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 53
Le maximum de patients a été reçu entre 9h et 14h, traduisant
la densité de l’activité de ce service dans la journée, ce qui n’est pas
le cas à l’hôpital Cantonal Universitaire de Genève où l’activité de la
division médico-chirurgicale est dense entre 10h et 22h [1], et pour
l’hôpital Kremlin Bicêtre où l’activité est dense entre 9h et 11h [1].
Les véhicules des sapeurs pompiers ont été le moyen de
transport le plus représenté avec une fréquence de 24,2%. Ceci
traduirait l’implication de ce corps dans la politique sanitaire du
pays, et l’absence de service médical pré-hospitalier au Mali.
Les patients admis directement aux urgences sans passer par
une autre structure sanitaire ont été les plus fréquents avec 83,7%.
Ceux provenant d’un Box de consultation ont représenté 3,6% et
entraient avec un diagnostic, écourtant leur délai de prise en
charge.
Lieu d’étude Motifs d’admission P
Suisse (A.BAZIN) AVP et abus d’alcool (70%)
Mali (notre étude) AVP (52,4%)
P<10-6
Chi2=50,87
Libreville (A.SIMA) Problèmes gynécologiques
(50,1%)
Les accidents de la voie publique ont été les motifs d’admission
les plus fréquents avec 52,4%. L’augmentation des engins à deux
roues [4], la méconnaissance ou le non respect du code de la route,
l’imprudence des jeunes dans la circulation, sont autant de facteurs
qui pourraient expliquer l’émergence de ce fléau [6]. Par contre au
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 54
CHU de Libreville, les problèmes gynéco-obstétricaux ont été les
motifs d’admission les plus fréquents [2].
Lieu d’étude Degré de gravité P
Suisse (A.BAZIN et col) CCMU4 61%
Mali (notre étude) CCMU4 62,3%
p<10-6
chi2=39,17
Libreville (A.SIMA) CCMU4 58,8%
Mali (notre étude) CCMU4 62,3%
P=0,0994 Chi2=2,71
Les patients dont le pronostic vital est engagé et nécessitant
des gestes de réanimation ont été les plus représentés avec 61,3%
de la population d’étude, et étaient d’origine traumatique. Il n’y a
pas de différence significative entre ce chiffre et celui retrouvé par
A.SIMA à Libreville, P=0,0994.
Les traumatismes crâniens ont été les plus représentés avec
une fréquence de 29,3% des diagnostics, conséquence le plus
souvent des accidents de la voie publique.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 55
P Lieu d’étude Délai moyen appel-arrivée
chirurgien viscéral
Suisse (A.Bazin
et col
59±48 minutes
Mali (notre
étude)
15±18 minutes
P<10-6 Test de Fischer=16906,53
Lieu d’étude Délai moyen entre appel-
arrivée Chirurgien
traumatologue
P
Suisse (A.Bazin
et col
13±17 minutes
Mali (notre
étude)
34±47 minutes
p<10-6
test de Fischer=6399,18
Lieu d’étude Délai moyen entre appel-
arrivée Anesthésiste
P
Suisse (A.BAZIN et
col)
28±31 minutes
Mali (notre étude) 27±36 minutes
P=0,0093 Test de Fischer=10,93
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 56
Au cours de l’enquête les différents consultant ont eu comme
délais entre l’appel et leur arrivée :
-chirurgien traumatologue 34±47 minutes ; chirurgien pédiatre
34±41 minutes (l’hôpital ne dispose que de deux chirurgiens
pédiatres dont un expatrié) ; anesthésiste de bloc 27±36 minutes ;
chirurgien O.R.L 25±32 minutes ; chirurgien viscéral 15±18
minutes. Ce délai est nettement inférieur à celui observé à l’hôpital
Cantonal où le délai entre l’appel et l’arrivée d’un chirurgien viscéral
a été de 59 ±48 minutes [1].
On a noté un délai de diagnostic plus long les week end que les
jours ouvrables (p<10-6). Ceci pourrait s’expliquer par le nombre
réduit du personnel pendant le week end et l’indisponibilité de
certains examens complémentaires au sein de l’hôpital. Ce résultat
est comparable à une étude effectuée dans les hôpitaux canadiens,
qui a montré que les patients admis aux urgences les lundis et
mardis attendent moins longtemps pour leur diagnostic que ceux qui
sont admis les vendredis et samedis [7] ; l’étude a signalé que
seulement 5 pour cent des procédures urgentes de diagnostic sont
effectuées les samedis et dimanches.
Les urgences chirurgicales traumatologiques et viscérales ont
respectivement des délais moyens de 40 minutes et de 42 minutes
entre l’admission et le diagnostic, de 83 minutes et 89 minutes
entre l’admission et une décision opératoire, de 127 minutes et 123
minutes entre la décision et le début de l’intervention. Il n’y a pas
une différence significative (p=0,961) chi2=0,29. entre les différents
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 57
délais de prise en charge pour les urgences chirurgicales
traumatologiques et viscérales.
Délai moyen entre admission et
intervention chirurgicale
Lieu d’étude
Fracture du col
du fémur
polytraumatisme
Pitié salpêtrière 3 heures
15 minutes
Mali >7 heures
185 minutes
Les polyfractures et les fractures fermées du bassin ne sont
pas prises chirurgicalement aux urgences de même que les fractures
du col du fémur qui attendent en moyenne 7h pour être hospitalisé
dans le service de traumatologie où elles vont subir ultérieurement
une intervention chirurgicale à froid. Cette méthode est différente
de celle appliquée à l’Aisne l’Oise où 10% des patients avec fracture
du col du fémur sont opérés dans les 3h suivant la radiographie qui
est faite en moins d’une heure après admission, et 16% attendent
48h avant l’intervention [15].
S’il a fallu 8 minutes entre l’admission et le diagnostic pour un
polytraumatisme, il en a fallu 185 minutes entre l’admission et sa
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 58
prise en charge au bloc opératoire. Ce délai est extrêmement long
comparé à celui enregistré à la Pitié Salpetrière où il faut 15 minutes
entre l’admission et une intervention chirurgicale [8].
Lieu d’étude Délai moyen entre
admission et le 1er
contact avec un
médecin.
P
Avicenne de Bobigny
(Petitjean, A-M)
21±7 minutes
Mali (notre étude) 3±9 minutes
p<10-6 test de Fischer=12572,92
Libreville (A.Sima) 45±15 minutes
Mali (notre étude) 3±9 minutes
p<10-6
test de Fischer=29631,01
Les différents délais de prise en charge sont variables par
rapport aux heures d’entrée.
Le délai moyen de premier contact avec un médecin a été de
3±9 minutes. Ce délai est inférieur à celui retrouvé par A Bazin et
collaborateurs à Libreville qui a été de 45 minutes [1].
On a observé que le délai de premier contact était variable par
rapport aux heures d’entrée. Ce délai a été plus long à 04h du matin
qu’aux autres heures d’entrée (p=0,0001).
Le délai moyen pour la détermination d’un diagnostic a été de
34 minutes. Ce délai a été plus long à 01h du matin P=0,0131). Cet
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 59
allongement serait dû à l’absence à cette heure de certains examens
complémentaires au sein de l’hôpital.
Le délai moyen pour un geste thérapeutique a été de 35
minutes. Ce délai a été plus long à 07h du matin (p=0,0006).
L’attente dans les services d’accueil et de traitement des
urgences est le premier facteur d’insatisfaction des patients [2].
Au cours de notre étude cette attente n’a pas posé de
problème dans la mesure où tous les patients ont été installés dans
les 3 minutes suivant leur admission, et la majorité ayant obtenu
des soins dans les 35 minutes suivant leur admission. En 1985,
dans l’unité d’urgences médico-chirurgicales du CHU Avicenne de
Bobigny (France), le délai de prise en charge par le médecin des
urgences était de 21 minutes ±7 minutes et la durée du séjour aux
urgences était de 98 ±16 minutes [10]. La proportion des patients
restant plus de 3 h atteignait 15,2%, soit 87 des 700 patients
étudiés, avec une durée moyenne de séjour de 350±40 minutes
(environ 6 h). En 1989 dans le service des urgences de l’hôpital
Erasme de Bruxelles (Belgique), la durée moyenne du séjour était
de 93 minutes, incluant les formalités administratives, l’examen
clinique, les examens complémentaires et les soins nécessaires [3].
En pratique la durée du séjour pouvait atteindre 220 minutes si
l’état du patient nécessitait le recours à une radiographie et des
examens biologiques. En 1995, dans le service des urgences de
l’hôpital Saint-Louis à Paris (France), la durée moyenne du séjour
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 60
des patients variait entre 57±54 minutes pour les patients les moins
graves, à 175±110 minutes pour les plus graves [22].
Lieu d’étude Durée moyenne du
séjour
P
Avicenne Bobigny
(Petitjean, A.-M)
350±40 minutes
Mali 695±518 minutes
p<10-6 test de Fischer=167060,15
Saint Louis (Paris)
(Savigny,J)
175±110 minutes
Mali (notre étude) 695±518 minutes
p<10-6 test de Fischer=417093,66
Bruxelles (A.Sima) 220±127 minutes
Mali (notre étude) 695±518 minutes
p<10-6 test de Fischer=193813,06
Au service des urgences chirurgicales de l’hôpital Gabriel Touré, la
durée moyenne de prise en charge des urgences a été supérieure à
celle observée en Europe.
Au cours de la prise en charge les soins ont été continus chez
la majorité des patients (96,2%). Dans les 3,8% où les soins n’ont
pas été continus, la cause était soit un manque de moyen financier,
soit l’absence d’accompagnateur pour le patient, soit un refus de
payer les médicaments ; le Mali n’ayant pas d’assurance maladie.
Sur les 471 patients, 116 ont eu un retard de traitement, pour
la majorité due à l’indisponibilité des médicaments prescrits à la
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 61
pharmacie de l’hôpital ; les accompagnateurs étant obligés d’aller
acheter dans les officines à l’extérieur de l’hôpital.
Lieu d’étude
Délai moyen entre demande-
résultat TDM
P
Kremlin Bicêtre
(A.Bazin et col)
87±32 minutes
Mali (notre
étude)
523±599 minutes
p<10-6 test de Fischer=391060,43
Lieu d’étude Délai moyen entre demane-
résultat radiographie
standard
P
Kremlin Bicêtre
(A.Bazin et col
60±28 minutes
Mali (notre
étude)
125±175 minutes
p<10-6 test de Fischer=23261,59
Examen sanguin
Kremlin Bicêtre
(A.Bazin et col
109±98 minutes
Mali (notre
étude)
51±107 minutes
p<10-6 test de Fischer=11893,90
La réalisation et l’attente de résultats des examens
complémentaires ont été identifiées comme une cause de retard
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 62
dans la prise en charge. Il n’y a pas d’échographe de garde et de
priorité pour les patients urgents aux heures ouvrables. Le délai
moyen entre la demande et l’obtention d’un résultat d’examen
scannographique a été de 523 ±599 minutes. Ce délai est long par
rapport à celui observé à la DUMC de Kremlin Bicêtre qui a été de
87±32 minutes,
p<10-6.
Ce délai assez long pourrait s’expliquer par l’indisponibilité de
cet examen au sein de l’hôpital.
Le délai moyen entre la demande et l’obtention d’un examen
radiographique standard a été de 125±175 minutes. Ce délai est
supérieur à celui observé au Kremlin Bicêtre qui a été de 60±28
minutes, p<10-6.
Le délai moyen entre la demande et l’obtention d’un examen
de sang a été de 51±107 minutes. Ce délai est inférieur à celui
observé au Kremlin Bicêtre qui a été de 109±98 minutes, p<10-6.
Cette différence dépend de la nature de l’examen demandé.
Dans l’attente des résultats d’examens complémentaires, 201
cas de retard ont été observés pour la plus part dus à l’absence
d’accompagnateurs pour assurer les démarches, dans d’autres cas
dus à la non faisabilité de l’examen à l’hôpital ou au manque de
moyen financier.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 63
Cette remarque est comparable à celle faite au Centre
Hospitalier de Libreville où la réalisation et l’attente d’examens
complémentaires ont constitué la principale cause de retard.
La constitution d’une équipe médico-chirurgicale a été souvent
difficile. Sur les 154 cas de retard d’intervention observés, le
chirurgien n’était pas disponible dans 69 cas ; l’anesthésiste n’était
pas disponible dans 16 cas ; dans 5 cas et le chirurgien et
l’anesthésiste n’étaient pas disponibles ; dans 18 cas le bloc était
occupé ; dans 18 cas l’intervention a été retardée pour attente de
résultat d’examens complémentaires ; dans 7 cas il y avait un
manque de matériels stériles ; dans les autres cas le retard était dû
à l’instabilité du patient.
Au cours de l’étude il y a eu 6% de décès,20,7% de
dégradations de l’état des patients chez qui un ou plusieurs retards
ont été observés.
Lieu d’étude Délai moyen entre la
demande et le transfert
P
Kremlin Bicêtre
(A.Bazin et col)
38±25 minutes
Mali (notre étude) 132±148 minutes
p<10-6 test de Fischer=56492,36
Le délai moyen entre la décision et le transfert a été de
132±148 minutes. Ce délai est supérieur à celui observé au Kremlin
Bicêtre qui a été de 38 minutes p<10-6. Le retard de transfert était
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 64
du dans 97% des cas à la non disponibilité de lit dans le service de
réception.
Le service dispose d’un secteur de réanimation qui assure la
continuité de la prise en charge des patients.
Au cours de l’étude, 72,4% des patients ont été transférés
dans un autre service, 18,9% des patients sont sortis, 6,2% de
décès ont été enregistrés.
Le service de traumatologie a reçu le maximum de patients
avec 34,4 %, suivi des sorties qui ont représenté 27,8%.
La réduction des pertes de temps au niveau de la prise en
charge des urgences chirurgicales est une priorité pour les
prochaines années, mais sur quoi agir ? l’analyse de l’impact des
différentes causes de retard sur le temps total de prise en charge
montre que la réalisation et l’attente des résultats d’examens
complémentaires influent sur celui-ci (tableau no XVII) ,de même
qu’une équipe médico-chirurgicale incomplète augmente le délai de
prise en charge au bloc (p=0,003).
La limitation de la prescription des examens complémentaires
est le premier des objectifs. En 1987, une étude portant sur la prise
en charge de 1568 patients dans un service d’accueil des urgences a
montré que dans 97% des cas, la prescription d’examens
complémentaires était inutile et qu’ils avaient multiplié par 4 les
délais d’attente [18]. Il est nécessaire de rappeler que
l’interrogatoire et l’examen clinique permettent seuls d’établir le
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 65
diagnostic dans 73% des cas [16] et que si la numération
globulaire, le taux de l’hémoglobine ou l’hématocrite et le groupe
sanguin sont souvent inutiles dans le cadre d’une urgence
chirurgicale, la réalisation de ces examens ne doit en aucun cas
retarder le geste opératoire.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 66
VII CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
1- Conclusion
Cette étude a permis de montrer que les retards de prise en charge
des urgences chirurgicales de l’hôpital Gabriel Touré sont fréquents
et impressionnants et qu’ils frappent une population essentiellement
jeune, donc active. Les motifs d’allongement des délais d’attente
sont en rapport avec la réalité socio-économique du pays.
L’obtention des délais plus courts devrait être une priorité. Une
réflexion paraît nécessaire pour organiser la prise en charge des
urgences au niveau d’une structure spécifique et codifier la
prescription des examens complémentaires.
2-Recommandations
1● Aux autorités maliennes :
-disposer l’hôpital de tous les examens complémentaires
nécessaires aux urgences et à tout moment ;
-disposer à la pharmacie de l’hôpital de tous les médicaments
prescrits aux urgences ou constituer des armoires d’urgence ;
-améliorer le service social.
2● Aux personnels :
-présence effective au service ;
-limiter la prescription d’examens complémentaires ;
-organiser mieux les équipes chirurgicales, anesthésiques ;
-affecter plus de personnel permanent au SUC
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 67
3● Aux populations :
-respecter les codes de la route.
-porter des casques
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 68
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 69
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Thèse pour le doctorat en médecine, dir. P. Brun, Université Paris
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[18] Saunders CE. Time study of patient movement through the
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Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 71
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universel. 2000 ; no 08 :332.
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 72
ANNEXES
Fiche d’enquête
Nom :……………………………Prénom :…………………………
Age :……………………………..Sexe :……………………………
Résidence :……………………….Profession :…………………
Date d’entrée : …………………...
Jour d’entrée:…………………………..
Heure d’entrée :……………………………………………...
Nationalité 1- malienne / / 2-étrangère / /
Moyen de transport :
1-ambulance / / 2-sapeurs pompiers / /
3-taxi / / 4-sotrama / /
5-véhicule personnel / / 6-autres / /
Provenance
-externe / / -référé / /
Motif d’admission :
1-AVP / / 2-AT / /
3-CBV / / 4-douleur abdominale / /
5-ingestion de corps étranger / /
6-intoxication alimentaire / /
7-intoxication médicamenteuse / /
8-brûlure / / 9-chûte / / 10- noyade / /
11-morsure de serpent / / 12-tentative d’autolyse / /
13-autres / /
Heure d’installation dans la salle de tri :…………………….
Heure de premier contact avec un médecin :………………………………………
Examen clinique du patient :
Nature de la pathologie
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 73
-fracture fermée / / -fracture ouverte / /
-contusion / / -luxation / /
-plaie contuse / / -abcès / /
-plaie pénétrante / / -déchirure / /
-amputation traumatique / /
-plaie scalpée / /
-appendicite aigue / /
-hernie inguinale étranglée / /
-occlusion / / -péritonite / /
-omphalocèle / /
-invagination intestinale / /
-hémopéritoine / / -hémothorax / /
-pneumothorax / /
-emphysème sous cutané / /
-C.E intra oesophagien / /
-C.E intra trachéal / /
-C.E intra bronchique / / -otorragie / / -épistaxis / /
-brûlure / / -envenimation / /
-intoxication / / rupture d’organe / /
-autres / /
Siège de la pathologie
-crâne / / -œil / /
-nez / / -bouche / /
-oreille / / -cou / /
-thorax / / -abdomen / /
-dos / /-bassin / /
-membre supérieur / / -membre inférieur / /
Diagnostic :…………………………………………………………………
Heure de diagnostic :……………………………………………………….
Heure de déchoquage :……………………………………………………
Heure de délivrance des ordonnances :…………………………
Heure d’arrivée des médicaments :………………………………
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 74
Continuité de prise en charge :…………………………………..
Effectuée oui / / non / /
Si retard causes :
1-accompagnants absents / /
2- manque de moyens financiers / /
3-médicaments non disponibles à la pharmacie de l’hôpital / /
4-rang à la pharmacie / /
5-refus de payer / /
Nécessité d’un consultant : oui / / non / /
1-chirurgien généraliste / /
2-chirurgien pédiatrique / /
3-chirurgien traumatologue / /
4-chirurgien ORL / /
5-anesthésiste / /
6-neuro chirurgien / / 7-autres / /
Heure d’appel du 1er consultant……………………………………
Heure d’arrivée du consultant :……………………………………
Heure d’appel du 2e consultant :……………………………………
Heure d’arrivée du 2e consultant :……………………………
Examens complémentaires demandés
oui / / non / /
1-biologique / / 2-radiologique / / 3-TDM / /
4-Echographie / / 5-Autres / /
Heure de demande du 1er examen…………………………………
Heure de prélèvement :……………………………………………
Heure d’arrivée des résultats :…………………………………..
Heure de demande du 2e examen :…………………………
Heure de résultats :………………………………………………
Si retard, causes :
1-retard de prélèvement / /
2-accompagnants absents / /
3-manque de moyens financiers / /
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 75
4-technicien de surface non disponible / /
5-examens non faisables à l’hôpital / /
6-stabilisation du patient / /
7-autres / /
Diagnostic retenu :…………………………………………………
Heure de décision opératoire………………………………..
Heure d’entrée au bloc :………………………………………………
Heure du début de l’intervention :………………………………
Si retard, causes : / /
1-chirurgien non disponible / /
2 - anesthésiste non disponible / /
3-malade instable / / 4-lit non disponible / /
5-intervention reportée / / 6-intervention annulée / /
7-manque de matériels stériles / /
8-bloc non disponible / /
9-retard d’examens complémentaires / /
10-autres / /
Retentissements des retards sur l’état du patient :
1-aucun / / 2-complications / /
4-décès / /
Devenir du patient : / /
Décision de transfert du patient :…………………………………….
1-Heure de transfert :…………………………………………………….
Service de réception :………………………………………………
1-traumatologie / / 2-Rea / /
3-chirur générale / /
4-Rea pédiatrique / /
5-chirurgie pédiatrique / / 6-ORL / /
Si retard, causes :
1-lit non disponible / /
2 -technicien de surface non disponible/ /
2-Sortie + consultation / /
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 76
3-Sortie + ordonnance / /
Heure de sortie :…………………………………………………………….
4-Sortie contre avis médical / /
heure de sortie :……………………………………………………………
5-Décès / /
Heure de décès :…………………………………………………………
6-Evasion / /
Heure d’évasion :………………………………………………………….
Durée totale du séjour :…………………………………………………..
Thèse de médecine/Mme Keita Kadiatou Koita
Evaluation des délais de prise en charge des urgences 77
FICHE SIGNALITIQUE NOM : KOÏTA PRÉNOM : KADIATOU TITRE : Evaluation des délais de prise en charge des urgences au service des urgences chirurgicales de l’hôpital Gabriel Touré ANNEE UNIVERSITAIRE : 2005-2006 VILLE : BAMAKO PAYS D’ORIGINE : MALI LIEU DE DEPOT : bibliothèque de la faculté de médecine et d’odonto-stomatologie SECTEUR D’INTERET : santé publique Résumé : Notre étude s’est déroulé au service des urgences chirurgicales de l’hôpital Gabriel Touré sur une période de six mois (févier-juillet 2005). Elle a été transversale avec enquête prospective et a porté sur tous les patients classés CCMU3, 4 et 5 admis au service. Les objectifs étaient l’évaluation des délais de prise en charge des urgences, l’identification des causes de retard et leur retentissement sur l’état des patients. Durant cette période 471 patients ont été reçus. La durée moyenne de prise en charge a été de 210 minutes pour les urgences traumatologiques, et de 212 minutes pour les urgences abdominales ; les urgences ORL entrent avec une décision opératoires et sont prises en charge en moyenne en 180 minutes. Les polyfractures, les fractures du bassin et du col du fémur ne sont pas prise en charge en urgence. Un délai de diagnostic plus long les week- end a été noté. Un retard de soins a été noté chez 116 patients, pour la plus part dû à l’indisponibilité des médicaments prescrits à la pharmacie de l’hôpital. Un retard d’intervention a été observé chez 154 patients ; les causes de ce retard ont été l’indisponibilité de l’équipe chirurgicale, l’attente des résultats d’examens complémentaires. La cause d’un allongement du délai de transfert a été l’indisponibilité de lit dans le service de réception. 19 cas de décès ont été observés dans les cas de retard.
Mots clés : Urgences, Délais de prise en charge, Causes des retards.
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Evaluation des délais de prise en charge des urgences 78
SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples, devant
l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’être suprême, d’être fidèle
aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un salaire au dessus
de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin d’honoraires.
Admise à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe, ma
langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs, ni à favoriser le crime.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, de parti
ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.
Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.
Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes connaissances
médicales contre les lois de l’humanité.
Respectueuse envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants, l’instruction que j’ai
reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couverte d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
Je jure,
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