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Stratégie Régionale de Transition Economique (SRTE)
Délivrable intermédiaire
GT 7 Commerce – proposition stratégique
(Version du 14/10/21)
DOCUMENT DE TRAVAIL – CONFIDENTIEL
A. Remise en contexte, Intentions et enjeux identifiés
« Le commerce est l’activité qui consiste à vendre des biens ou des services. Le commerce de détail en assure la revente dans des quantités adaptées au consommateur final alors que le commerce de gros assure l’approvisionnement des revendeurs au détail ou de collectivités. Il assure la rencontre de l’offre et de la demande par sa fonction d’assortiment. […] La dimension de conseil au consommateur et donc de mise en adéquation de l’offre et de la demande est aussi un aspect essentiel de l’activité du commerce de détail, surtout dans le cadre de biens ou de services où un décalage important peut exister entre la technicité de l’offre et le niveau de compétence des consommateurs.1»
Les commerces de proximité sont donc des acteurs centraux de l’évolution de la consommation des bruxelloises et des bruxellois vers des produits ou services responsables par rapport aux enjeux environnementaux (impacts sur le climat, les ressources et les compartiments de l’environnement) et sociaux (respect des droits humains, condition de production, …). A la croisée de la Stratégie Régionale de Transition Economique et de la Stratégie Good Food, les enjeux de transition de la distribution alimentaire et de restauration sont abordés dans ces deux plans d’actions.. Lancée initialement en 2016, La stratégie Good Food vise à placer l’alimentation au cœur de la dynamique urbaine, en l’abordant dans toutes ses dimensions, économiques, sociales et environnementales. Après une évaluation en 2020, une Stratégie Good Food 2.0 est en cours de co-construction avec les acteurs de terrains. Elle a notamment pour ambition de développer l’accès – tant géographique, qu’économique et symbolique – de tous les Bruxellois à une alimentation de qualité, soit bonne pour la santé et l’environnement. S’agissant du développement des commerces alimentaires, elle ambitionne d’adopter une approche territoriale, répondant aux besoins et réalités des quartiers contrastés qui composent la Région. Les conclusions de ce travail devront être finalisées à l’hiver 2021 et une nouvelle stratégie sera adoptée par le Gouvernement bruxellois dans le courant 2022. Deux GT « Good Foot meets SRTE » ont déjà pris place. Ils ont pour objectif de réfléchir à « « Comment la Région peut accompagner / stimuler / accélérer la transition de l’ensemble des commerces (restaurants et commerces de détail) ? ». Ainsi, les stratégies Good Food et SRTE, tout comme son lien avec les ambitions régionales en terme de commerce équitable et les collaborations prévues entre les acteurs en charge des matières économiques et environnement renforceront l’impact des mesures.
1 Benjamin Wayens, Tatiana Debroux, Pernelle Godart, Céline Mahieu, Mathieu Strale et Emmanuel d'Ieteren, « Le commerce
à Bruxelles : réconcilier l’urbain avec un secteur en reconfiguration », Brussels Studies [En ligne], Notes de synthèse, n° 143, mis en ligne le 04 mai 2020, consulté le 19 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/brussels/4311 ; DOI : https://doi.org/10.4000/brussels.4311
Le Programme Régional pour l’Economie Circulaire (PREC) et le Plan de Gestion des Ressources et des Déchets (PGRD) ont par ailleurs déjà abordé certaines opportunités d’évolution des commerces par la mise en place de business model innovants qui optimisent l’usage de la matière2. Leurs conclusions doivent trouver leur place, amplifiées, dans la Stratégie Régionale de Transition Economique. Les commerces sont aussi des lieux de rencontre, des acteurs fondamentaux de la qualité de vie en ville et des catalyseurs de vivre ensemble. La notion de quartiers commerçants, de dynamiques collectives ont par ailleurs aussi toute leur importance. Les quartiers commerçants, tout comme les commerces de proximité, sont des lieux de vie. Bien souvent, via leurs associations de commerçants, ils sont à l’initiative de dynamiques nouvelles ou de l’organisation d’événements destinés à améliorer la qualité de vie de leur quartier. Rappelons ici les ambitions du Plan Good Move qui vise à développer une logique de mailles apaisées et de quartiers dans laquelle l’offre commerciale locale doit satisfaire les besoins essentiels des habitants3. Soutenir l’appropriation des thématiques de transition économique par les commerces bruxellois est donc un des axes fondamentaux de la SRTE. Mais le commerce ne se limite évidemment pas aux espaces de vente disposant d’un lieu d’accueil
physique. La place croissante de la vente en ligne dans les choix de consommation des ménages et
entreprises bruxelloises est évidemment un phénomène important qui s’est intensifié lors des
confinements de 2020 et 2021. Il est à noter que la vente en ligne peut être faite soit sur des acteurs
qui y sont exclusivement dédiés (pure player) soit par des commerçants ayant une implantation
physique mais désirant diversifier leurs sources de revenus.
Le commerce ambulant propose lui aussi une part non négligeable de l’offre de biens et, dans une
moindre mesure de services, en grande partie via l’organisation de marchés mais aussi, pour ce qui a
trait à l’offre alimentaire via les FoodTrucks.
Il semble aussi opportun d’envisager les flux logistiques, de et vers les commerces ainsi que la question
de la collecte et du tri des déchets. Ces questions bien que réfléchies partiellement dans le cadre
d’autres plans (Good Move, PREC, PGRD), doivent aussi être abordées ici.
Quelques chiffres à propos du commerce physique en RBC
La surface de la RBC présente la plus grande concentration de commerces du pays. En juillet 2017, la
base de données OliGo4 y recensait 25 435 cellules commerciales dont 21 999 étaient occupées.
2 On parle ici de réparation, de réutilisation, de remanufacturing ou de tout ce qui touche à l’économie de la fonctionnalité. 3 Améliorer sensiblement la qualité de vie dans les quartiers renforçant globalement l’attractivité de la Région et
offrir l’ensemble des services aux citoyens dans un périmètre réduit dans le cadre d’une ville dense, mixte et
multipolaire.
4 La base de données OliGo, alimentée et gérée par hub.brussels, est la principale source de données sur les
commerces, et donne, entre autre, l'inventaire des points de vente localisés en Région de Bruxelles-Capitale.
Ensemble elles occupaient 7,6% de la surface de la Région. Il y a un taux de rotation normal de 10%
dans le commerce de détail.
Le Pentagone est clairement la zone la plus commerçante du territoire. En effet, malgré sa taille limitée
(2,3 % de la surface cadastrée), cet espace accueille 18,1 % des points de vente de la Région et regroupe
10,8 % de la surface cadastrée occupée par du commerce. Plus on s’éloigne du centre, plus la densité
des points de vente diminue mais la surface moyenne de vente augmente (jusqu’à plus du double en
deuxième couronne).
L’emploi du commerce en RBC (hors banques assurances mais incluant la restauration et la vente
automobile) est estimé à 61 000 équivalents temps plein en 2018, soit 9 % de l’emploi régional
(indépendants inclus). Ces emplois sont de type salarié dans 72% des cas, occupés à 65% par des
Bruxellois, et à 70 % par des personnes peu qualifiées (Observatoire bruxellois de l’Emploi, 2015).
Derrière ces chiffres se cachent une incroyable richesse de situations, de types de biens et de services,
de business modèles, de systèmes de propriété, etc. dont il est impossible de rendre compte ici.
Néanmoins, il est structurant de mentionner deux éléments de différentiation : la catégorie de biens
et services des commerces et leur statut.
Le premier a trait à la catégorie de biens et services à laquelle un commerce se rattache
principalement. La nomenclature officielle recense, en première approche, 9 catégories.
- HoReCa (restaurant, sandwicherie, café, friterie, hôtels...) ;
- Services à caractère commercial (banque, coiffeur, agence de voyage, agence intérimaire...) ;
- Produits d'achats courants (supermarché, pharmacie, kiosque, boulangerie...) ;
- Cellules commerciales vides
- Équipements et soins de la personne (vêtements, chaussures, parfumerie...) ;
- Équipements de la maison (bricolage, décoration, ameublement...) ;
- Équipements de loisirs (sport, livres, musique, arts plastiques, films...) ;
- Sorties et divertissements (cinéma, dancing, bowling, sauna...) ;
- Transports (concessionnaire automobile, vente d'accessoires...) ;
Le deuxième point de différentiation oppose les commerces indépendants ayant leur singularité
propre, aux commerces intégrés dits de « chaine » (succursalistes et franchisés). En 2019, les
commerçants indépendants étaient majoritaires en effectif (82 % des points de vente bruxellois), mais
pas en surface de vente (43 % pour la vente de biens)5. Parmi les cellules commerciales occupées, il y
a en moyenne 18 000 commerces indépendants et 4000 enseignes et franchisés.
Une multitude d’acteurs privés et publics impliqués dans la transition du commerce
Outre hub.brussels, dont certaines actions sont reprises ci-dessous, d’autres acteurs sont également
positionnés sur l’accompagnement des commerces vers la transition :
- les Guichets d’économie locale avec notamment celui de Saint-Gilles spécialisé en
entrepreneuriat durable et la bourse de Village-Finance.
- l’UCM accompagne des catégories spécifiques de commerces (coiffeurs,...) et propose, à
l’initiative de Bruxelles Environnement, le Pack Energie. S’adressant aux PME marchandes et
non marchandes (inclus les commerces), le Pack Energie offre un diagnostic, un
accompagnement et un subside à l’investissement de maximum 15.000 €.
- BECI avec le Brussels Green Network.
- Bruxelles Environnement et ses facilitateurs Good Food et commerces zéro déchet.
- Unizo
Accompagnements réalisés chez hub.brussels
La Business Unit Retail6 accompagnent les (candidat.e.s) commerçant.e.s et les aident à :
1. (re)positionner leur projet commercial, 2. identifier les quartiers pertinents et valider les espaces commerciaux 3. découvrir les spécificités des quartiers grâce à une visite de terrain personnalisée, 4. entrer en contact avec les acteurs économiques de la Région bruxelloise, 5. promouvoir leur ouverture, 6. définir et mettre en place leur stratégie de communication, de leur identité visuelle à
leur présence sur les réseaux sociaux,
5 VAZQUEZ PARRAS, Juan, CUVELIER Louison et WAYENS Benjamin, 2018. Le commerce bruxellois en chiffres. Structuration du paysage
commercial [en ligne]. Bruxelles : Région de Bruxelles)Capitale. Observatoire du commerce. Disponible à l'adresse : http://perspective.brussels/fr/etudes-observations/economie-urbaine/observatoire-du-commerce.
6 La BU Retail de hub.brussels a accompagné 298 commerces en 2018, 242 en 2019 et 184 en 2020.
Étiquettes de lignes Nombre de CATEG
Nombre de CATEG2
Cellule commerciale vide 3824 14,86%
Équipement de la maison 2013 7,82%
Équipement et soins de la personne 2725 10,59%
HoReCa 5264 20,45%
Loisirs 1057 4,11%
Produits de quotidienneté 4300 16,71%
Services 4970 19,31%
Sorties et divertissements 1029 4,00%
Transport 555 2,16%
Total général 25737 100,00%
7. définir leur stratégie de développement post-ouverture, 8. propose des solutions d’incubation commerciale, 9. propose des formations.
La BU Partenariats Locaux travaille avec les communes et les associations de commerçants pour stimuler les dynamiques commerciales au niveau local.
Les conseillers de la cellule économie verte accompagnent, entre autres, les commerces qui se lancent et qui ont besoin d’aide pour structurer leur démarche d’économie circulaire, challenger leur business model circulaire ou trouver des partenaires en vue de créer des synergies.
Dans le cadre de l’incubateur commercial, «l’Auberge Espagnole » les conseillers en économie circulaire proposent également un coaching en économie circulaire durant lequel l’entrepreneur travaille sur son Business Model Canvas à l’aide de l’outil Resilience Coaching.
Circlemade7, le réseau bruxellois des pionnier.e.s en économie circulaire regroupe des entreprises
pionnières, des institutions publiques et des expert.e.s en économie circulaire. Il veille, informe,
accompagne et mobilise pour stimuler l’innovation, afin d’accélérer le développement d’une offre
régionale en économie circulaire et de maximiser les impacts des initiatives prises par ses membres.
Hub.brussels gère aussi la plateforme analytics.brussels qui partage les données collectées sur
l'activité commerciale dans les principaux quartiers commerçants de la Région de Bruxelles-Capitale
ainsi que d’autres informations couvrant de nombreux domaines en lien avec l’activité
entrepreneuriale et économique en Région Bruxelles-Capitale, tels que l’import-export ou le profil
socio-économique des habitants du territoire régional.
Citydev en tant que soutien à l’accès au foncier
Citydev est aussi une ressource pour ce qui a trait à l’accès au foncier. Il s’agit là d’un des aspects
mentionnés dans son contrat de gestion. Il est en outre prévu que Citydev développe des ateliers clefs
sur porte dans ses développements immobiliers et mette des espaces à disposition du développement
de l’artisanat et donc des activités productives en RBC. Citydev a par ailleurs récemment été chargé de
la mise en place d’un guichet pour les occupations temporaires destiné à simplifier l'accès à
l'information et à aiguiller tout porteur de projet d'occupation temporaire.
Des appels à projets dédiés
La Région de Bruxelles-Capitale soutient les commerces indépendants via deux appels à projets :
- Open Soon, destiné à soutenir l’ouverture de commerces durables - Local & Together, destiné à soutenir la dynamique commerciale et la mutualisation des
ressources à l’échelle des quartiers commercants.
Ces deux appels à projets feront l’objet de développement ci-après.
Bruxelles-Environnement a par ailleurs porté un appel à projet « HoReCa et Commerces alimentaires
Zéro Déchets » jusqu’en 2020.
7 Aujourd’hui circlemade regroupe 56 entreprises pionnières et 19 partenaires (publics, académiques et experts). Au sein des 56 entreprises, il y a 15 commerces innovants en économie durable et circulaire.
B. Description des actions par axe
AXE 1: PREPARER
Action 1 : Etudier l’évolution des choix de consommations des bruxellois Action 2 : Définir des secteurs prioritaires
AXE 2 : SENSIBILIER ET CONVAINCRE
Action1 : Vulgariser ce qu'implique la transition économique et mettre en place un guide de bonnes pratiques décliné par type de commerces. Action 2 : Développer un argumentaire économique à propos des gains et opportunités de la Transition économique adaptés aux spécificités des commerces et aux réalités des commerçants. Action 3: Partager des success stories et modèles de transformations réussis Action 4: Visibiliser des ambassadeurs et soutenir les échanges de bonnes pratiques peer to peer. Action 5: Démontrer les gains de la transition économique aux clients Pour convaincre l’offre, il faut absolument convaincre la demande. En effet, les front-runners captent
avant tout une clientèle de convaincus. Or, pour massifier l’offre, il faut disposer de plus de demande.
Par nature les commerçants vendent ce que la clientèle désire. Il convient donc de montrer le gain
pour les clients de faire leurs achats dans des commerces engagés dans la transition économique. Il
faudra en outre Identifier de profils de consommateurs et des arguments auxquels chacun est le plus
sensible.
AXE 3 : OCCUPER LE TERRAIN
Utiliser les cellules commerciales vides comme une opportunité pour accélérer l’évolution de l’offre de biens et services durables.
Action 1 : Développer des commerces témoins
Il conviendrait de soutenir l’implantation des commerces témoins démontrant l’intérêt de s’approprier
les principes de la transition économique. Non seulement ceci permet l’introduction de notre sujet par
capillarité mais de plus, les commerces-témoins participeront à la dynamisation des quartiers.
Action 1.1: Intensifier le développement des incubateurs commerciaux : auberges espagnoles et kokotte
Les équipes d’Atrium.brussels et ensuite de hub.brussels travaillent depuis 2015 sur un modèle
d’incubation dédié au commerce, référence unique sur la scène mondiale. Actuellement, Hub.Brussels
dispose de 3 incubateurs commerciaux : deux auberges espagnoles à Etterbeek et Saint-Gilles (au sein
du Tri-Postal) et un « Kokotte » au centre de Bruxelles dédié aux Re(staurants)Ca(fés). Les taux de
satisfaction et résultats sont très positif et il conviendrait d’étendre cette offre d’incubation
commerciale et de pousser son caractère exemplaire en terme de durabilité. En effet par l’action on
démontre qu’un business model entièrement durable est rentable.
Action: 1.2: Soutenir l'ouverture de nouveaux commerces durables et innovants via l'Appel à projet Open Soon
L’appel à projets Open Soon a été lancé en 2016. Il consiste en une aide au lancement d’un commerce
répondant à des critères de viabilité financière, d’originalité et de qualité avec un subside de maximum
15.000 €. Depuis 2020, les commerces qui désirent participer à cet Appel à projets doivent s’engager
à respecter un nombre minimum de bonnes pratiques de durabilité8. Les bonnes pratiques durables
mises en place permettent aux commerces de prétendre à différents niveaux de subvention (5.000 €
– 10.000 € - 15.000€).
Action 1.3: Soutenir l'implantation de commerces exemplaires répondant aux besoins des citoyens dans des quartiers où ils sont moins présents actuellement
Mobiliser le guichet occupation temporaire afin de faciliter les occupations temporaires des cellules
commerciales vides.
Engager des discussions avec des propriétaires de cellules commerciales vides afin de mettre en place
des projets pilotes de location/sous-location afin de susciter l’implantation de nouveaux commerces
témoins dans les quartiers ou la vacance commerciale est la plus prégnante et les besoins en
commerces de qualité les plus criants.
En matière d’offre alimentaire, on constate une offre Good Food très inégalitairement répartie sur la
Région, il convient donc de stimuler dans les zones peut desservies le développement une offre Good
Food accessible à tous profils de consommateurs.
Les espaces commerciaux publics, régionaux, communaux, fédéraux pourraient aussi être mobilisés
pour implanter des commerces témoins.
Ces commerces pourraient « inviter » les commerçants des quartiers dans lesquels ils s’implantent afin
de leur permettre de se familiariser à l’éco-gestion et tous les autres principes liés à un commerce
inscrit dans une démarche transitionnelle.
Action 1.4: Pénaliser les propriétaires de cellules commerciales vides
Action 2 : Les HotSpots de la transition économique
Nous proposons de profiter de la présence des commerces témoins dans les quartiers afin de les
utiliser comme lieux de sensibilisation.
L’idée serait de créer des lieux hybrides, animés, dans lesquels les utilisateurs des quartiers (habitants,
chalands, travailleurs, commercants) pourront être familiarisés aux réalités de ce changement sociétal.
L’idée serait d’organiser des master-class, des événements, des programmes de formation etc. Il
conviendrait de recenser les différentes thématiques et de les proposer aux communes et aux
associations de commerçants pour guider les implantations. Ces activités pourraient par ailleurs être
organisées dans des lieux décentralisés, en partenariat avec des acteurs de terrain afin de soutenir
l’élan de la transition et de créer du lien entre acteurs de proximités.
8 Le guide de bonnes pratiques ont été développés avec des spécificités par type de commerce à savoir : Reca, détaillant alimentaire, transformateur détaillant et autres secteurs. https://1819.brussels/subsides/appel-projets-opensoon
AXE 3 : FACILITER ET HABILITER
Action 1 : Filières et sourcing
Il sera primordial de travailler sur l’approvisionnement des commerces et donc sur le développement
ou le renforcement de filières de production et de chaines logistiques. Le lien devra ici évidemment
être fait avec les actions du plan de soutien aux activités productives mais un travail sur les filières et
le sourcing devra aussi être facilité à une échelle dépassant la Région de Bruxelles Capitale.
Ici aussi, des secteurs prioritaires seront à définir. Pour le secteur alimentaire, un renforcement du
facilitateur filière Good Food et un co-portage du service par Bruxelles Environnement et hub.brussels
pourrait être envisagé.
Une attention particulière devra être apportée au sourcing pour les commerces de gros qui fournit une
grande partie des commerces bruxellois.
Action 2 : Soutenir le développement de l’artisanat entre autre par la mise en place d’un label de
valorisation des artisans
Action 3: Soutenir la logistique durable vers les quartiers commercants9
Mettre en place des projets pilotes de plans de livraison pour les quartiers commerçants. L’idée ici
serait d’adapter le principe de plan de livraison en entreprise à l’échelle des quartiers commercants10.
Soutenir la mise en place de pôles cyclologistiques (cf fiche Good Move C12).
Action 4 : Soutenir la logistique durable depuis les quartiers commerçants
- Soutenir la mise en place de logistique partagée pour la vente en ligne des commerçants à
l’échelle des quartiers.
- Développer de la plateforme en vente de ligne MyMarket.brussels afin de soutenir
l’utilisation et la démocratisation de la livraison par cyclologistique pour les commerçants
proposant aussi de la vente en ligne.
NB : Un attention particulière sera apportée à ne pas multiplier les plateforme. Pour les
commerces alimentaire, le bottin Good Food existe, il est préférable de renforcer voire
développer l’existant que de développer de nouveaux outils.
Action 5 : Soutenir le développement digital des commerces bruxellois
Action 5.1: Assurer une présence en ligne de tous les commerces indépendants bruxellois et leur permettre de valoriser ce qu'ils mettent en place comme dynamique de transition Action 5.2: Développer la plateforme en vente de ligne MyMarket.brussels pour donner la possibilité aux commerces qui le désirent de diversifier leurs sources de revenus
9 Ces actions doivent être mise en place en lien avec les plans Good Move, Good Food et le GT03 de la SRTE. 10 https://mobilite-mobiliteit.brussels/fr/entreprise/plan-de-livraison-dentreprise
Action 5.3: Soutenir le développement de la vente en ligne locale, ancrée en RBC et orientée vers la vente de biens produits localement, de seconde main ou économie de la fonctionnalité tout en préservant une présence de commerce physique de proximité Action 6: Mettre en place des projets pilotes pendant les périodes de travaux Les habitudes des commerçants sont fortement mises à mal pendant les périodes de travaux. Ils doivent systématiquement repenser le fonctionnement de leurs livraisons, la gestion et collectes des déchets, et trouver des façons de minimiser l'impact des travaux sur leurs revenus. Il serait donc opportun de profiter de ces moments de changement pour mettre en place des projets pilotes de :
• Mutualisation dans la gestion de la collecte et le tri des déchets, • Microhub logistique à proximité des zones en chantier avec livraison last-miles en mobilité
douce • Développement de la vente en ligne afin de minimiser l'impact des travaux sur leurs revenus.
Action 7 : Assurer une formation adéquate aux nouveaux métiers du commerce et spécifiquement dans tout ce qui touche à la réparation
Action 8 : Instaurer un moratoire sur le développement de nouveaux centres commerciaux
Action 9 : Développer un label
Il existe déjà plusieurs labels ou garanties de qualité en Belgique et en RBC. Il parait toutefois important
de pouvoir guider les consommateurs vers les commerces qui travaillent sur l’amélioration de leur
impact social et environnemental. Il serait donc opportun de mettre en place un label ou équivalent
qui devra être pensé en lien avec les labels existants ou en cours de création comme le label entreprise
écodynamique, le label Good Food, le label « artisans » prévu par la déclaration de politique régionale
et en profiter pour visibiliser les lauréats Open Soon qui devraient s’intégrer dans ce label.
Cela devra par ailleurs être fait en adéquation avec les mesures envisagées dans le cadre du GT 1 -
Accompagnement, principalement le passeport de transition.
AXE 4 : DEVELOPPER DES DYNAMIQUES COLLECTIVES AU NIVEAU LOCAL
Action 1: Soutenir la professionnalisation et l’appropriation des thématiques de durabilité par les
associations de commerçants
Action 2: Améliorer la gestion des déchets grâce à la mise en commun de la collecte et du tri au niveau
des quartiers commerçants
Action 3: Soutenir les communes dans leur recherche de commerçants ambulants ou placeurs de
qualité
Action 4: Mettre en place des actions de valorisation/commandes/livraisons dans les quartiers de
bureau afin de diminuer l'impact du télétravail sur l’activité des commerces qui intègrent une
dynamique de transition
L’idée serait de stimuler le fait que les commerces proposent une offre répondant aux besoins des
personnes qui travaillent dans les quartiers de bureaux afin de stimuler la consommation dans leurs
commerces. Cela peut évidemment être le cas pour l’horeca mais aussi pour tous les autres commerces
qui pourraient envisager de se grouper et d’effectuer des livraisons communes dans les quartiers de
bureau. Les travailleurs de ces quartiers pourraient profiter de leur(s) jour(s) de passage dans leur
bureau pour récupérer leurs commandes sans devoir se déplacer dans les commerces. Il est en effet
fort probable vu que leur présence dans leur bureau sera à l’avenir moins régulière, ils auront moins
l’occasion d’aller dans les commerces pendant leurs pauses qu’auparavant.
AXE 5 : FINANCER
Action 1 : Développer des incitants à la consommation dans les commerces labellisés
En marge de ce qui est discuté dans le GT2 sur les aides économiques11, nous préconisons le
développement d’autres moyens de soutenir la consommation dans les commerces qui entre dans une
démarche de transition économique.
Cela pourrait être fait en partenariat avec les communes ayant développé des chèques commerces qui
pourraient s’orienter vers les commerces labelisés, en partenariat avec les employeurs pour le
distribution de primes de fin d’années sous forme de chèques dans ces commerces, etc.
Plusieurs possibilités existent pour faire le lien entre les montants à dépenser et les commerces
(montée en puissance de la Zinne, développement de MyMarket en ce sens, partenariat avec des
sociétés de « chèques repas », etc) . Il conviendra de définir celui ou ceux qui sont les plus opportuns.
Une attention particulière devra être apportée à l’accessibilité de ces commerces aux publics ayant un
pouvoir d’achat moins élevé. En ce qui concerne l’alimentation, une réflexion à ce propos est menée
dans le cadre de la Stratégie Good Food 2.0. Les autres secteurs ne devront pas être oubliés.
Action 2: Soutenir la montée en puisse de la Zinne
La Zinne est la monnaie locale qui circule dans la Région de Bruxelles Capitale depuis le 21 mars 2019. Elle a pour vocation de favoriser et stimuler les échanges économiques répondant aux valeurs spécifiques portées par le collectif citoyen qui s'intègrent très bien dans la notion de Transition économique.
Pour qu'elle puisse être utilisée par le plus grand nombre, la Zinne devra etre digitalisée. La digitalisation prendra la forme du développement d'une plateforme de paiement aux standards quasi bancaires, avec connectivité avec les API bancaires.
En parallèle, pour augmenter le nombre de Zinne en circulation et le nombre d'utilisateurs, les ASBL Zinne et Financité accompagneront les communes pour qu’elles intègrent la Zinne comme outil de relance pour leurs commerces, développeront nouveaux outils pour les utilisateurs et prestataires (outils de gestion, monitoring), procéderont à un démarchage auprès de prestataires potentiels et des institutions publiques, pour qu'ils s'intègrent dans le réseau Zinne.
11 Les commerces labelisés selon le principe décrit ci-avant pourraient avoir accès à des aides à l’expansion économiques majorées par exemple.
Le développement d’un système d’échange entre professionnels de type crédit mutuel sera aussi
envisagé afin de soutenir les échanges commerciaux entre les commerces et entreprises implantés en
Région de Bruxelles-Capitale.
Action 3 : Mise en place d’un appel à projet destiné à soutenir la transformation des business model
des commerces existants
Il serait intéressant de développer un outil d’accompagnement et de financement destinés à soutenir
les commerces existants dans leur transition. L’idée est de soutenir financièrement les commerces
existants qui mettent en place des mesures de transformation de leur business model. Cela pourrait
passer par un élargissement de BeCircular (qui propose déjà des opportunités en ce qui concerne
l’économie circulaire) ou le lancement d’un appel à projets spécifique.
Après les périodes de test et de mise en place, les lauréats seraient eux-mêmes des ambassadeurs de
la transformation de leur activité auprès des autres commerces.
Action 4 : Un appel à projet destiné aux associations de commerçants : Local & Together
Cet Appel à projet a été lancé en 2020. Il propose un accompagnement de hub.brussels et un soutien
financier de la Région de Bruxelles-Capitale.
Actuellement, deux types de projets peuvent être soutenus :
1) Catégorie « soutien aux associations de commerçants » pour un montant de maximum 5.000€ par
projet.
L’objectif de cette catégorie est de stimuler les dynamiques collectives dans le plus grand nombre de
quartiers commerciaux de la Région bruxelloise. Les projets collectifs recherchés doivent contribuer à
la structuration et au développement commercial du quartier concerné, à l’augmentation d’une
consommation durable de proximité, et au renforcement des liens entre les commerces et les usagers
du quartier.
Les projets devront être réalisés en prenant en compte leur impact sur l'environnement, un
accompagnement méthodologique de hub.brussels aidera les porteurs de projet dans ce sens.
2) Catégorie « Soutien aux projets innovants : pour des quartiers commerçants collaboratifs et
circulaires » pour un montant maximal de 40.000€ par projet.
L’objectif est de soutenir à l’échelle d’un quartier des projets innovants et pilotes de
communautarisation des moyens. Les projets proposés doivent tester des solutions collectives visant
à répondre à des problématiques communes aux commerçants et à une priorité régionale, notamment
en terme de gestion des déchets, de logistique, de mobilité et d’alimentation durable, de
redynamisation ou réappropriation des cellules commerciales vides.
Les projets recherchés s’inscrivent dans une démarche qui contribue à diminuer l’empreinte
écologique des modes de consommation et doivent démontrer un plus grand impact sur le plan
économique et environnemental.
AXE 6 : SOUTENIR L’ELAN
Action 1 : Développer et animer des tables rondes locales
La transition économique doit devenir un terme familier et positif. Une thématique porteuse d’espoir
et assimilée par toute la population bruxelloise. La crise sanitaire a brisé des chaînes sociales, altéré la
communication physique. Or, les quartiers et les commerces sont des espaces favorisant l’échange, la
transmission d’information et assurent un lien social important.
En sus de ce qui pourra être développer dans des lieux pérennes pour introduire la transition
économique dans les quartiers nous préconisons l’établissement d’une série de tables rondes afin de
démocratiser les théories et pratiques qui y sont liées. L’économie circulaire, l’alimentation durable,
les coopératives etc. sont autant de sujets qui doivent devenir réellement démocratiques.
Cela se fera évidemment en regard des actions de l’axe 2 qui sont complémentaires.
Action 2 : Organiser des événements dans les quartiers
Les tables-rondes sont organisées dans des espaces fermés. Mais notre Région dispose de nombreux
lieux emblématiques au sein des quartiers : le parvis de Saint-Gilles, Le rouge-cloître à Auderghem, Les
Halles de Schaerbeek etc.
Organisons des événements festifs dans les quartiers pour célébrer notre progression dans la transition
économique. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur des programmes en cours comme GoodFood
ou Local Together mais aussi soutenir des initiatives privées ou publiques locales.
Action 3 : Intégrer la dynamique de transition dans le Schéma de Développement Commercial
Action 4 : Suivre la dynamique et communiquer largement
Un suivi du nombre de commerces se mettant en transition et de l’impact que cela a eu sur leur activité
en ce y compris leur chiffre d’affaire sera intéressant. A la fois de manière qualitative et quantitative.
Il sera par ailleurs important de partager années après années les retours d’expérience et des chiffres
concrets afin d’objectiver les avancées de la transition économique parmi les commerces bruxellois.
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