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HYPOTHERMIE PER OPERATOIRE
et MOYENS de RECHAUFFEMENT
PALAMA Olivier PROUTEAU Didier
2
PLAN
1- INTRODUCTION
2 - MA REFLEXION
3 - LE CADRE THEORIQUE
3- L’ENQUÊTE DE TERRAIN
4- CONCLUSION
introduction
• Nous sommes des mammifères homéothermes : le contenu en chaleur de nos organes profonds est « relativement » constant au cours du temps … et de l’anesthésie générale
• La traduction de ce contenu en chaleur en une grandeur physique facilement mesurable correspond à la température dite centrale.
• L’intérêt de l’homéothermie est d’optimiser les réactions biochimiques qui agissent pour le bon fonctionnement de notre organisme en le régulant autour d’une valeur constante de 36 à 37°C
• Les conséquences de l’hypothermie per opératoire sont multiples• Les effets cliniques per et post opératoires en relation avec une
hypothermie sont « relativement » prévisibles.
C’est à partir de ces deux « relativités » que notre champ d’action préventif peut s’exercer
iféfré dan’ nout blok!
5
1- LE THÈME
de mon travail d’intérêt professionnel
Dans l’univers du bloc opératoire,
le froid est omniprésent.
Nombre de personnes en gardent un souvenir peu agréable.
Je me suis intéressé dans ce travail à la prévention de
l’hypothermie lors des interventions d’environ une heure.
6
Ce que j’ai constaté:
- Aux urgences: il faut du temps pour réchauffer les patients arrivant
en hypothermie
- Au cours des stages pendant ma formation d’infirmier anesthésiste:
l’apparition fréquente de frissons et d’état d’inconfort du patient en
post-opératoire.
Questions : au cours de l’AG, - quels sont les effets de l’hypothermie? - quelles sont les complications?
7
- diversité des pratiques
- utilisation non systématique des moyens de réchauffement
actifs
- inégalités dans les ressentis exprimés des patients
- chaque patient a ses propres moyens et ressources pour lutter
contre l’hypothermie
Sur le terrain:
LE CHEMINEMENT DE MA RÉFLEXION
Dans la littérature :
En juin 1999 : oxymag : 9 patients sur 11 présentent frissons et
hypothermie au réveil,
En 2005: une étude sur 1000 patients : l’incidence des frissons post-
opératoires est estimée à 14,4%.
En 2008 : présentation lors du 26ième congrès MAPAR, portant sur
801 établissements européens met en évidence les réalités suivantes :
- 43% des patients sont réchauffés activement en per opératoire
- l’incidence des frissons post opératoire est évalué entre 6 et 15%
Constats : évolution oui, mais peut mieux faire ?…
9
Mon questionnement:
Il est logique de penser que les prises en charge anesthésiques
pour les actes chirurgicaux de longue durée bénéficient de
moyens de réchauffement quasi systématiquement.
- Mais qu’en est il de la prévention de l’hypothermie lors
des interventions de courte durée réalisées en pratique
courante?
Qu’en pensez vous ???
10
Dans quelle mesure l’absence de réchauffement actif pour les
interventions de courte durée influence-t-elle la qualité du réveil
et le confort du patient?
11
2- LE CADRE THÉORIQUE
- Physiopathologie de l’hypothermie
- thermorégulation neuronale et hormonale
- thermogénèse
- thermolyse
- Conséquences physiopathologiques de l’hypothermie
- Effets de l’AG et de la chirurgie
- Moyens permettant de limiter la thermolyse au bloc opératoire
- Recommandations
- Qualité de soin et prévention (EPP)
Physiopathologie de l’hypothermie (1)
• Thermorégulation
= équilibre entre la production et la déperdition de chaleur.
L’homme possède des thermorécepteurs centraux et périphériques:
• Les thermorécepteurs centraux sont situés dans l’hypothalamus ( = « thermostat »)
• Les thermorécepteurs périphériques sont situés au niveau de la peau
• Thermorégulation• Récepteurs périphériques
au chaud et au froid (non spécifiques de la T°C)– On distingue plusieurs types de fibres nerveuses véhiculant l’information
thermique :- les fibres A-delta myélinisées à conduction rapide- Les fibres amyéliniques C nociceptives non gainées de myéline,
conduisant l'influx nerveux nettement plus lentement vers corne antérieure ME
• Intégration : noyau pré optique hypothalamus
• hypotalamus postérieur (comparaison t°c idéale) : Ctrl variations et commande :– Des Moyens neuro végétatifs :
• tonus sympathique et ctrl vasomotricité• Frisson (augmentation activité du MSS, involontaire), • sudation
– Moyens comportementaux (en dehors de l’anesthésie)
• Vestimentaire, variation T°c de l’ambiance, augmentation de sa production de chaleur (activité musculaire volontaire)
Réponses thermorégulatrices
15
Quelques définitions
L’enveloppe:
Peau et muscles
Joue le rôle d’isolant.
Zone d’échange calorique
régulation des transferts thermiques
avec le milieu extérieur
Le noyau thermique:
cerveau, organes médiastinaux
représente 80% du volume corporel.
Température presque uniforme à 37°C , noyau homéotherme
16
Quelques définitions(2)
Notion de neutralité thermique :
Température ambiante permettant de maintenir l’équilibre thermique
- Nouveau né nourrisson : 32°C (conductance cutanée thermique
élevée, rapport surface cutanée/ volume élevé)
- Adulte : 28°C
Physiopathologie de l’hypothermie (2)
• Thermogénèse physiologique (au repos):
– Fruit du métabolisme oxydatif– Peut donc être équivalente à une consommation d’O²– 300ml/min = 100Watt/jour– Variations nycthémérales
• Diminution pendant sommeil
• Élévation pendant digestion
• X 10 si exercice musculaire
Physiopathologie de l’hypothermie (3)
L’homme s’adapte au froid par :
La vasoconstriction adrénergique cutanée (débits).
Le frisson musculaire : contractions désynchronisées
des muscles striés qui multiplie le métabolisme par cinq.
La thermogénèse chimique: métabolisme basal +
augmentation par réaction au froid (rôle de la graisse
brune et des hormones).
L’horripilation : érection des poils pour emprisonner l’air.
Physiopathologie de l’hypothermie (4)• Thermolyse:
La thermolyse peut se produire selon quatre modalités:
• par radiation ou rayonnement : Le corps humain émet un rayonnement infrarouge dont l’intensité dépend de la différence de température entre la peau et les objets qui l’environnent.Un environnement chaud réchauffe le corps, un environnement froid le refroidit.
• par conduction : La conduction correspond aux échanges thermiques par contact direct.Le corps se refroidit en chauffant la couche d'air ou l’environnement qui est à son contact (table d’opération). Barrière possible : vêtements couverture, efficace si étanche sur tout le corps.
Physiopathologie de l’hypothermie (5)• Thermolyse:
• par convection : La convection correspond aux échanges thermiques entre l’organisme et les fluides en mouvement qui l’entourent (liquide ou gaz) dépend de la vitesse du fluide, de la T°C de l’air et de la T°C de la peau, les mouvements de convection facilite l ’élimination de la sueur et donc le refroidissement
• par évaporation : le moyen le plus efficace pour éliminer la chaleur produite par le corps humain par respiration mais surtout par sudation.
L’évaporation de l’eau à la surface du corps provoque un refroidissement de la peau car elle consomme une certaine quantité de chaleur.
22
Les pertes de chaleur au bloc opératoire
60%
3%12%
25%
Physiopathologie de l’hypothermie (6)
Effets de l’AG et de la chirurgie (1)
Une fois endormi sur la table d’opération, le patient subit l’influence de plusieurs facteurs qui vont contribuer à diminuer sa température centrale.
- Influence des agents anesthésiques
• abaissent le seuil de déclenchement des mécanismes thermorégulateurs • diminution de la thermogenèse, diminution du métabolisme basal,
suppression du tonus, de l’activité musculaire et du frisson.• augmentation de la thermolyse, suppression de la vasoconstriction qui met
en contact direct le noyau avec l’environnement.• Disparition des réactions comportementales
- Influence de la ventilationL’air expiré est plus chaud et plus humide que l’air inspiré: cela implique donc une perte calorique. Diminution du travail respiratoire, diminution du MB
23
Effets de l’AG et de la chirurgie (2)
- Influence de l’environnement
L’ambiance froide et l’exposition aux températures basses des blocs opératoires entraîne une perte de chaleur du sujet vers l’environnement. Baisse du tonus sympathique et vasodilatation,
- Influence des perfusions et transfusions
La perfusion d’un litre de soluté à température ambiante fait chuter la température centrale d’environ 0,25 degrés.
24
Effets de l’AG et de la chirurgie (3)
- Influence de la chirurgie
• La durée de la chirurgie est un facteur proportionnel d’hypothermie.
• L’ouverture de la cavité abdominale ou thoracique est une cause de perte calorique importante pouvant atteindre l’équivalent du métabolisme basal horaire (50 à 60 kcal/h).
• Le confort des équipes chirurgicales impose souvent des températures ambiantes basses.
• Pourtant, des températures ambiantes trop basses n’apportent pas une meilleure protection contre les infections.
25
Effets de l’AG et de la chirurgie (4)
L’anesthésie générale entraîne une chute de température maximale au cours de la première heure
<=> redistribution du débit sanguin du compartiment central vers le compartiment périphérique exposé à la température ambiante froide.
= inéluctable
26
Effets de l’AG et de la chirurgie (5)
27
Prévention de l’hypothermie peropératoire par l’utilisation d’une couverture chauffante placée sur les membres inférieurs. (Chirurgie viscérale)
Anesthésie rachidienne
• Dérégulation id AG– Chute tonus sympathique régional– Afférences thermiques périphériques
perturbées• Fibres des récepteurs chauds bloqués rapidement• Absence d’infos interprétée comme un confort
thermique• Frisson peu efficace (zone limitée)• Vasodilatation persistante• Réchauffement actif plus efficace que pour AG
Sujets âgés
• Hypothermie souvent plus profonde– Panicule adipeux plus mince– Seuil du frisson plus bas– MB diminué– Réchauffement externe plus difficile
Enfant
• Noyau et périphérie plus proches
• Index cardiaque > adulte
• Surface cutanée > adulte– Échanges plus importants avec le milieu
extérieur
• Hypothermie plus rapide et plus profonde
Sujet obèse
• Panicule adipeux épais : résistance aux échanges thermiques– Mauvaise vascularisation– Pertes caloriques nettement plus faibles
• Résistance dans les deux sens car en cas d’hypothermie : réchauffement actif difficile
Conséquences de l’hypothermie (1)
• Diminution de la VO² = 8% par °c perdu– Reflet de la diminution des activités enzymatiques– Constitution d’une dette calorique
• Globalement délétère sauf :– Souffrance cérébrale aigüe
• diminution des phénomènes inflammatoires cérébraux• de la cascade cytoxique (glutamate, œdème, CMRO²)• Plutôt prévenir hyperthermie
– Chirurgie cardiaque majeure avec arrêt circulatoire • Baisse des AVC post op
– Prévention de l’hyperthermie maligne• chez les patients susceptibles
Hémostase (2)
• Hypothermie diminue – Réponse vasculaire à une stimulation
vasoconstrictrice– L’agrégation plaquettaire (baisse de la
synthèse du thromboxane A2)
• Augmente – Le TP– Le TCA et autres réactions enzymatiques de
l’hémostase secondaire
Cardio vasculaires (3)
• Si T°C < 30°c : collapsus
• Si T°C < 28°C : cardioplégie, ACR
• Coronariens : risque X 3 – Angor instable, arythmie ventriculaire, IdM– Modifications ECG x 8
• Réductions du risque de 55% chez patients réchauffés en per op
Pharmacocinétiques (4)
• Halogénés – Diminution de la MAC (-5% isoflurane)– Augmentation de la solubilité = retard
d’élimination
• Propofol : – Clairance diminuée par baisse du débit
sanguin hépatique– Diminution des catalyses enzymatiques
• Morphiniques ;– T 1/2 (demi vie d’élimination) augmentée
• Curares : – Diminution des réponses aux tests électro
physiologiques en l’absence de curares– Durée d’action de l’atracurium augmentée de
60% à 34°c– Durée d’action du Vécuronium majorée de
25% par degré C perdu– Mesure du T4/T1 efficace seulement à partir
de T°c > 35,5– Risque majeur de curarisation résiduelle
Réveil et hypothermie = épreuve d’effort (5)
• Ventilation– Hypothermie = dysfonctionnement musculaire
• Hypoventilation alvéolaire• Dépression de la commande ventilatoire
– Altération de la réponde à l’hypoxie et hypercapnie– Majoration par le retard d’élimination de drogues– Hypoxémie, Hypercapnie
• Durée du réveil– L’augmentation spontanée de la T°c au réveil est de
0,5°C par heure– En chirurgie colo rectale, l’hypothermie double le
temps de séjour en SSPI
• Réveil :– Remboursement de la dette calorique – Premier mécanisme de récupération de
chaleur = vasoconstriction• Réactionnelle à l’hypothermie centrale et
périphérique • Relargage massif des catécholamines
– N/adré x 3 pdt 3h post op– Augmentation de la PA
– Deuxième mécanisme : le frisson• Composante tonique puis clonique• Augmentation de la production calorique
– Activité musculaire squelettique– Remboursement rapide de la dette calorique
• VO² X 4 chez le patient hypotherme– Baisse de la SVO²– Majoration seulement de 25% chez le patient
normotherme au réveil
• Augmentation de la production de CO²– Accroit le travail ventilatoire
Infections post opératoires (6)
• Diminution des mécanismes immunitaires avec dysfonctionnement cellulaire et enzymatique
• Diminution de la PO² tissulaire par le biais de la vasoconstriction (anaéobies)
• Accroissement des sidérophores bactériens (BGN)
• Cicatrisation ralentie – Enzyme de synthèse du collagène PO² dépendante
Les moyens de réchauffement
• « PRE - VEN - TION »– Le maintien de la normothermie en per opératoire est
un objectif qui doit faire partie de la prise en charge en routine de tout patient anesthésié
– Maintien au dessus de 36°C = monitorage– Préserver le contenu en chaleur totale (la température
centrale n’est que le reflet partiel de celle ci)– Réduire les pertes – Réchauffer– Traiter le frisson
• Le bilan thermique d’un individu correspond à l’ensemble des échanges de chaleur subis par l’organisme.
• Les différents flux sont représentés par :– C (convection, conduction)– R (rayonnement)– E ( évaporation : 1l de sueur = perte de sueur de 675
watts)– M (métabolisme basal = 100 watts)
• Leur quantification permet d’évaluer la contrainte thermique
• Mais au fait, un Watt, koi ça il é??? – L’unité de puissance d’énergie
• 1 Watt = 1 joule pendant une seconde• 1 Watt-heure = ???? joules
• Un joule ?– Quantité de travail (ou d’énergie) produit par une
force de 1newton dont le point d’application se déplace de la force
• 1méga joule = 278 Wh
• Une calorie ? – quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1°c la
température d’un gramme d’eau à pression atmosphérique normale,
• 1 cal = 4,18 joules• 1 Kcal = 1,163 Wh
• L’hypothermie observée en fin d’intervention, en l’absence de moyens de prévention, est le résultat d’un bilan calorique négatif (pertes de chaleur supérieures à la production)
• Exemple:– bilan calorique d’un patient de 70kg opéré
dans une salle à 20°c pendant 5 heures
– Production : 77kcal/h = 385 Kcal– Pertes :
• Cutanées : 95Kcal/h = 475• Perfusions (base de 0,7l/h): 12Kcal/h = 60• Ventilation (8l/mn) : 12Kcal/h = 60
• Bilan = 385 – (475+120) = - 210Kcal
• La chaleur spécifique du corps humain est estimée à 0,83Kcal/kg/°C
• Ce déficit représente un chute de la T°C centrale de 3,5°C
• Principes de prévention de l’hypothermie per opératoire : – diminution des pertes – Combinée – à un apport calorique– Par toutes les voies notamment cutanée et
intraveineuse
Moyens proposés (JILAR 2005)
• 1 - Réchauffement cutanés par couvertures chauffantes– Méthode de référence de prévention de l’hypothermie
• Début en 1990 = révolution ds la pec hypothermie• Seul moyen efficace de transfert de chaleur• L’importance des échanges dépend du gradient de T°C entre
peau et environnement immédiat• Transfert de chaleur de l’extérieur vers la peau puis vers le
noyau après stockage = bilan calorique positif• La quantité de chaleur transférée est proportionnelle de
façon linéaire à l’augmentation de la T°C cutanée
– Couvertures à convection d’air chaud (air pulsé forcé)
• Le + efficace– Souplesse des couvertures
» Enveloppement optimal des surfaces laissées disponibles par l’installation chirurgicale
» Effet de serre– Conduction d’air chaud
» Volumes d’air chaud mobilisés assurent des transferts caloriques importants
» Efficacité augmentée si ajout d’un drap coton en double
– Usage unique (coût ?)
– Couvertures électriques• Usage répétitifs (décontamination facile ?)• Rigidité qui ne permet pas un recouvrement
optimal• Action principalement au niveau des zones de
contact avec la peau (danger)• Efficaces que si 60% de peau disponible
• Quel que soit le matériel utilisé il doit toujours l’être le plus tôt possible, sur la plus grande surface disponible et le plus longtemps possible
• 2 – Le réchauffement des produits sanguins
– La transfusion rapide et et massive de produits sanguins non réchauffés peut transformer une hypothermie modérée (34-34°C) en hypothermie sévère (<33°C) avec risques de troubles du rythme ventriculaires difficiles à corriger.
– La transfusion d’un litre de sang à 4°c entraîne une dette calorique de 30Kcal = proche de la ½ de la production calorique horaire
– Utilisation d’un réchauffeur à sang obligatoire dans ces cas
• 3 - les moyens « éventuellement » utiles• Utiles que si associés au réchauffement cutané
(inefficaces utilisés seuls)
– Isolation cutanée : application sur les zones cutanées inaccessibles au réchauffement cutané (par drap ou champ) réduction jusqu’à 40% des pertes cutanées
– Réchauffement des perfusions : T°C de solutés proche de 37°C au niveau du patient
• ex : réchauffeurs à contre courant d’eau chaude
– Réchauffement des solutés d’irrigation • ex : grands volumes d’irrigation en chirurgie prostatique
• 4 - Les moyens limités, inutiles ? – Le réchauffement et l’humidification des gaz
anesthésiques a un impact faible• lié à la faible part dans le déficit calorique des
pertes liées à la ventilation• Permet de limiter les pertes• Bénéfice sur les fonctions ciliaires et cellulaires
des voies aériennes• Bénéfice limité pour la température centrale
– Le réchauffement des gaz insufflés au cours de la coelio chirurgie est assez décevant
• 5 - Les moyens dangereux :– Qui font courir le risque « inacceptable » de brûlures :
• matelas chauffant à circulation liquide : compression des vaisseaux sous cutanés au niveau des points d’appui qui empêche le transfert de chaleur vers le reste du corps aboutissant à une brûlure locale
• Bricolage : bouillottes, draps pré chauffés
• Gare aux excès : 36, 36,5°C = objectif suffisant sinon – Transfert excessif du compartiment périphérique vers
noyau (effet stock)– sudation au réveil
6 – autres : traitement du frisson
• Eviter son apparition– Coronarien, patient fragile, insuffisant respiratoire =
frisson interdit• Maintenir une sédation jusqu’à réchauffement
acceptable en référence à la T°C de pré induction• Oxygène• Curarisation : efficace si patient toujours sédaté• Abaissement du seuil de déclenchement
– Morphiniques, clonidine, néfopam
• Le réchauffement cutané est moins efficace pour traiter le frisson que pour traiter l’hypothermie cependant
• Mieux vaut prévenir…
55
Première heure après l’induction: phénomène de redistribution
thermique diminution de la température centrale.
Anesthésie générale perturbation des
mécanismes physiologiques de la régulation thermique.
Ce que l’on retient de la physiologie et des
recommandations (1)
56
- Conséquences de l’hypothermie: imprédictibles en fonction
de chaque patient:- Inconfort, frissons, stress
- Décompensation d’une pathologie sous jacente
- Troubles de la conduction et du rythme cardiaque
- Infection
- Troubles de la coagulation
- Retard d’élimination des agents anesthésiques
PREVENTION
Ce que l’on retient de la physiologie et des recommandations (2)
L’installation d’une dette thermique est précoce et nécessite
du temps avant le retour à la normothermie.
57
Mon hypothèse de recherche est alors la suivante:
Tout retard de compensation de la dette thermique lors d’une
anesthésie générale influence la qualité du réveil post-opératoire.
58
3- EXPLORATION DE TERRAIN
L’outil:
Grille d’observation.
Ce qui était observé:
- le patient ( sexe, âge, classification ASA)
- la chirurgie ( type, durée, voie d’abord chirurgicale)
- le protocole d’anesthésie: AG
- les modalités du réchauffement per opératoire
- la température et les réactions du patient à leur arrivée en SSPI
- les modalités du réchauffement postopératoire
Modalités d’enquête:
Observation des pratiques par les EIA pendant les interventions jusqu’en SSPI.
59
Les objectifs de mon enquête :
- Observer, comparer, analyser les réactions des
patients face au froid en per et post opératoire
immédiat
- Préciser les éléments clés de la prévention sur le terrain.
60
L’ observation sur le terrain
Sur 120 grilles distribuées, 46 sont retournées.
38 seront exploitées.
Critère de durée élargi à 120 minutes comme élément de
comparaison.
Malgré un pourcentage de retour assez faible, les données
recueillies sont fiables.
61
Que tirer de cette observation sur le
terrain?
Les données recueillies m’ont permis de:
- Déterminer les points clés de la prévention de l’hypothermie
lors d’interventions de courte durée.
- Analyser chaque intervention suivant différents paramètres.
62
Analyse des données
63
La population observée:
Une majorité de patients jeunes (73% < 60ans)
64
La population observée (2):
92% asa I et II
65
Comment se pratique le réchauffement sur le terrain? (1)
- environ 90% des salles dotées de générateurs à air chaud.
- Les consommables à usage unique ne sont pas toujours disponibles en salle.
66
Comment se pratique le réchauffement sur le terrain? (2)
Lors du réchauffement, les consommables à usage unique sont remplacés par
des draps en coton.
67
Comment se pratique le réchauffement sur le terrain? (3)
La comparaison des moyennes des températures obtenues en utilisant
les deux techniques, ne montre aucune différence significative .
68
Quelque soit le mode de réchauffement, la clinique et le
monitorage de la température sont des éléments clés de la
sécurité du patient.
Comment se pratique le réchauffement sur le terrain? (4)
Aucun cas de brûlure cutanée observé dans l’enquête.
Mais les constructeurs recommandent fortement d’utiliser les couverture
jetables adaptées et de monitorer la température du patient.
Le réchauffement répond donc à des règles de prise en charge.
69
Comparaison selon le sexe
t<36,5
t<36,5
t<36,5
t<36,5
Comparativement, les sujets de sexe féminin présentent dans cette étude
plus de signes d’hypothermie.
95
1510
1 3
3 9
70
Influence du type de chirurgie
Plus le noyau thermique est exposé au froid, plus le risque
d’hypothermie augmente.
TEMPERATURE MOYENNE
à l’arrivée en SSPI
36,1°C
36,4°C
36°C
36,4°C
71
Influence de la durée d’intervention (1)
81% des patients avec R A
100% des patients avec R A
20% des patients avec réchauffement actif (R A)
Plus la durée d’intervention augmente, plus les patients bénéficient
de réchauffement actif (R A).
72
Influence de la durée d’intervention(2)
81% des patients avec réchauffement actif (R A) 100% des patients avec R A
20% des patients avec R A
Plus la durée d’intervention augmente, plus le risque
d’hypothermie augmente, même lorsque le R A est bien respecté.
57% des patients t<36,5°C67% des patients t<36,5°C
30% des patients t<36,5°C
73
La prévention en pratique quotidienne
Sur les 38 interventions nous observons:
La prévention de l’hypothermie a été en majorité bien respectée
dans cette enquête.
12 patients sans R.A.
26 patients ont bénéficié d’un R.A.
74
Comparaison : avec et sans R A (1)
26 patients RA 12 patients non RA
1 patient exprime avoir froid4 patients présentent des frissons
1 retard de réveil
Nous constatons qu’avec ou sans réchauffement actif, la moitié des
patients arrivent en SSPI avec une température inférieure à 36,5°C ou
présentent des signes d’hypothermie.
75Nous notons 1 retard de réveil lors d’une coelioscopie sans réchauffement actif
Les signes cliniques des patients
- Notons que 9 patients exprimaient avoir froid avant l’induction.R
éch
auff
emen
t ac
tif
per
opér
atoi
re
Ab
sen
ce d
e ré
chau
ffem
ent
per
opér
atoi
re
1 crispations + t<36°C (120’)
1 a froid + t<36,5°C (50’)
1 frissons + t<36°C + courbe SpO2 parasitée (50’)
1 a froid + frissons + t<36°C + courbe SpO2 parasitée (60’)
1 cyanose des extrémités + crispations + t<36°C (90’)
1 retard de réveil + t<36,5°C (70’)
N patients Réactions Durée
- A l’arrivée en SSPI:
76
Comparaison en fonction du réchauffement (2)
Les bénéfices du réchauffement actif ne sont pas notables dans l’enquête:
Pourquoi? - échantillon trop réduit?
- observation réalisée en post-op immédiat = interprétable?
- pas d’évaluation du temps de retour à la normothermie?
Nous savons aussi que : - sous l’effet du réchauffement actif, la température centrale
augmente très lentement (environ + 0,5°C par heure).- dans la première heure d’anesthésie générale, l’hypothermie est inéluctable
77
L’enquête montre que:
- pour des interventions de courte durée
- chez des patients en bonne santé
-> des effets indésirables sont observés en post-opératoire
avec ou sans réchauffement actif
-> un seul retard de réveil: chez un patient sans RA
Le noyau thermique diminue rapidement lors de la
première heure après l’induction.
Synthèse
Les résultats et les données bibliographiques convergent.
Le retour à la normothermie n’est pas immédiat.
Donc :
- quels que soient les moyens utilisés en pré et per op il sera
nécessaire de prolonger cette prise en charge en SSPI.
- l’existence d’une dette thermique est mise en évidence
79
4- CONCLUSION
Dans l’enquête, la précocité d’apparition de la dette thermique
lors des interventions de courte durée est bien réelle quelque soit
le patient ou le mode de prévention.
Dans le but d’optimiser la qualité du réveil, le réchauffement par
couverture à air pulsé devrait donc être mis en place le plus tôt
possible afin de ne pas retarder la protection de l’enveloppe et du
noyau thermique.
Un fléau
• L’hypothermie péri opératoire doit être considérée comme un fléau qui s’installe rapidement, qui peut être dangereux et avoir un impact prolongé sur les infections post opératoires, le saignement, la reprise du transit, les accidents cardio vasculaires le durée du séjour…
• N’oublions pas que c’est la deuxième cause d’inconfort après une anesthésie
• Cette recherche pourrait trouver un prolongement en SSPI dans l’étude de la durée du réchauffement, les complications de l’hypothermie chez les patients fragiles, à court moyen et long terme et aussi sur une évaluation de nos pratiques…
82
Dans un objectif de qualité de soin et de confort, l’IADE a alors
un rôle important à jouer dans la sensibilisation de tous les
soignants à la prévention de l’hypothermie pendant tout le séjour
du patient au bloc opératoire.
Tout patient ne mérite-t-il pas un « accueil chaleureux »?
« Contrairement à la majorité des intellectuels, le riz, pour être cultivé exige une certaine chaleur » Antoine de Caunes
83
* Merci *
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