IS FECIT CVI PRODEST « Celui-là a commis le crime, à qui le crime est utile »

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IS FECIT CVI PRODEST « Celui-là a commis le crime, à qui le crime est utile »

Je suis Tiberius Octavius Cicero, juge en charge de l’affaire du meurtre du riche propriétaire terrien, Marcus Aurélius

Servilius.

Son cadavre, encore chaud, a été retrouvé sauvagement poignardé, dans le quartier des bas-fonds de Dougga, près de

la Maison aux Cygnes (un lupanar notoire) à la septième heure de la nuit (1 heure du matin) par Félix, le portier, qui s’inquiétait de ne pas voir revenir son maître d’une soirée

chez les Madeii où il avait été convié. En l’absence de coupable, Rufus Marcus Servilius, le fils de Marcus Aurélius

Servilius a été accusé de parricide.

Les acteurs se mettent en place.

Les spectateurs s’installent.

Le jeu de rôles peut commencer.

Rufus Marcus Servilius est le coupable tout désigné. Tout l’accuse même son

absence le jour de l’assassinat de son père.

Félix, le portier de la famille Servili a été témoin de heurts

violents entre les deux hommes au sujet de la fortune de la famille

que le père dépensait sans compter.

Gaius Caecilius Metellus, l’envoyé du

procurateur romain de Carthage, aurait trouvé

dans la mort de Marcus Aurélius

Servilius un intérêt certain. La victime était fermement opposée au paiement du tribut, elle

était un rempart à la mission de Gaius

Caecilius Metellus qui devait réunir une

quantité de blé imposée par Rome.

Son ami, Julius Marcilius lui offre un alibi. Ils sont rentrés ensemble juste

après le départ de la victime.

Mais Titus, le portier des Madeii, dit le contraire. Gaius Caecilius Metellus

serait revenu peu de temps après son départ de chez les Madeii pour ne quitter

la maison que bien après le meurtre vers la dixième

heure de la nuit (4 heures du matin).

Clodia, l’esclave de chambre de la fille des Madeii, la belle Nahania, a

confirmé les dires du portier Titus. Gaius Caecilius Metellus aurait rejoint sa maîtresse, dans une pièce reculée

de la maison jusqu’à une heure tardive, bien après le meurtre.

Publius Marcius Quadratus est

depuis longtemps l’ennemi politique de la victime. C’est

lui-même qui a déposé plainte contre son fils.

Membre du collège des décurions, il se

présentait pour obtenir l’une des deux charges de duumvir et savait déjà d’avance que

face à Marcus Aurélius Servilius,

il avait peu de chance d’être élu.

Si l’on en croit son garde du corps, Numérius, ils

auraient quitté la soirée à la septième heure de la nuit (1 heure du matin) au moment où Félix

retrouvait le cadavre de son maître.

Mais le portier des Madeii, Titus, a vu sortir Publius Marcius Quadratus et son garde du corps à la sixième heure de la nuit (minuit). Il a également vu la sortie de sa maîtresse, la femme de Lucius Julius Madeius, quelques secondes après lui. Publius Marcius Quadratus l’a suivie dans la rue. Il était à ce moment

là sans son garde du corps.

Deux hommes ont donc pu tuer Marcus Aurélius Servilius.

Julius Marcilius pour aider son ami…

…ou Numérius pour obéir à son maitre.

Julius Marcilius ne connaissait pas Rufus Marcus Servilius, le fils de la victime.

Ce n’est pas le cas de Numérius qui a été vu à plusieurs reprises en sa compagnie, en train de recevoir de l’argent.

Nous savons que la victime a été trouvée près d’un lupanar notoire, « la Maison aux Cygnes ». Nous savons également qu’elle avait l’habitude d’entretenir des

prostitués.  

Sextus Lucius, le propriétaire de ce

lupanar, nous apprend que

Marcus Aurélius Servilius était

follement amoureux d’une certaine Elena et qu’il l’avait mise enceinte. Cette

femme a été achetée après le meurtre par un

inconnu qui pourrait

ressembler à Rufus Marcus Servillius.

Rufus Marcus Servilius a donc prémédité diaboliquement la mort de son père en payant

Numérius, puis il a tué sa futur belle-mère ainsi que l’enfant qu’elle portait en son sein.

Numérius a tué Marcus Aurélius Servilius sauvagement. Pour l’argent, pour son

maître? Le mystère restera…

« Que la flamme de la justice de Rome s’abatte sur toi Rufus Marcus Servilius et qu’elle te réduise en cendre.

Je condamne également au bûcher Numérius pour avoir tué un citoyen romain…

… et que son maitre, Publius Marcius Quadratus, ne puisse jamais se présenter de son vivant à la charge de duumvir de la cité de Dougga. »

FIN