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Ce journal n’a pas été financé par les dons versés à la Chaîne du Bonheur. Il a été imprimé sur du papier fabriqué dans le respect de la protection de l’environnement.
La Chaîne du Bonheur remercie:
Des chiffres éloquents»» La» catastrophe» du» tsunami» a» fait»
215»400»morts,»47»800»disparus,»envi-
ron»100»000»blessés»et»1,7»million»de»
sans-abri.»
»» Les»pays»les»plus»touchés»ont»été»l’In-
donésie»(131»000»morts,»37»000»dispa-
rus),»le»Sri»Lanka»(38»000»morts,»4093»
disparus)»et»l’Inde»(12»400»morts,»3874»
disparus).»La»Thaïlande»a»été»moins»
sévèrement» affectée» (5395» morts,»
2481»disparus),»mais»elle»a»attiré»l’at-
tention»du»monde»entier»à»cause»des»
nombreux» touristes» victimes» de» la»
vague.»
»» 1,2»million»de»personnes»ont»fait»un»
don» à» la» Chaîne» du» Bonheur,» dont»
plus»de»1400»écoles,»jardins»d’enfants»
et»groupes»de»jeunes.»
»» Grâce» à» ces» fonds,» la» Chaîne» du»»
Bonheur» a» pu» financer» 166» projets»
dans»les»5»pays»les»plus»touchés,»qui»
ont»été»réalisés»par»26»organisations»
suis»ses»d’entraide.»Des»ressortissants»
suisses»ont»également»été»aidés,»soit»
à»l’étranger»soit»ici»en»Suisse.»
Répartition des aides de la Chaîne du Bonheur: »» 8%» aide» d’urgence» (eau» potable,»
vivres,»médicaments,»abris,»etc.).
»» 79%»reconstruction»et»réhabilitation»
(maisons,» écoles,» hôpitaux» et» clini-
ques,»infrastructures»d’installations»
communautaires,»accompagnement»
psychosocial,»réseau»social).
»» 13%»consolidation»de»projets»(équipe-
ments»et»bateaux»pour»coopératives»
de» pêcheurs,» formation,» apprentis-
sage,»micro-crédits,»etc.).
»» 70»537»enfants»ont»été» traités»pour»
traumatisme»psychologique.
»» 39»977»personnes»ont»pu»suivre»une»
formation» et» 130»351» ont» reçu» une»
aide»pour»le»démarrage»d’un»projet.
»» 21»265» maisons» ont» été» bâties» ou»
rénovées»avec»les»fonds»de»la»Chaîne»
du»Bonheur,»dans»5»pays.»Elles»abri-
tent»90»000»personnes,»soit»presque»
la»moitié»de»la»population»de»la»ville»
de»Genève.»
»» 34»centres»de»santé»ont»été»créés.»
»» A»ce»jour,»218,5»millions»de»francs»de»
la»collecte»tsunami»ont»été»engagés»
(96%).»Le»solde»des»fonds»est»réservé»
pour» la» consolidation» de» certains»»
projets.»
Entretien avec Lars Büchler Coordinateur de projetsPage 2
Des actions de solidarité originales et variées Page 3
Qu’est-ce que la Chaîne du Bonheur? Comment travaille-t-elle?
C’est à juste titre qu’on
qualifie le tsunami
du 26 décembre 2004
d’événement du siècle
puisqu’il a frappé 13 pays, faisant plus
de 215 000 morts, 100 000 blessés et
1,7 million de sans-abri.
Cette catastrophe a déclenché un mou-
vement de solidarité unique: 227,7
millions de francs ont été collectés en
Suisse par la Chaîne du Bonheur. La
population de notre pays a fait preuve
d’une solidarité extraordinaire avec
les populations affectées.
Aujourd’hui, la plupart des projets
de reconstruction et de réhabilita-
tion sont terminés. Plus de 90 000
personnes ont bénéficié de nouveaux
logements, de centres médicaux et de
nouvelles infrastructures.
L’argent de la Chaîne du Bonheur
a également permis de soigner des
«blessures intérieures»: plus de 70 000
enfants traumatisés ont bénéficié d’un
soutien psychologique. La Chaîne du
Bonheur et ses organisations parte-
naires ont accordé une grande impor-
tance à la durabilité des projets et à
leur consolidation à long terme. Parmi
les 166 projets réalisés dans 5 pays, il y
a des programmes de formation profes-
sionnelle pour des dizaines de milliers
de personnes et des encouragements
aux activités génératrices de revenus
telles que les microcrédits, notamment
pour les femmes et les plus démunis.
merci
21 000 maisons reconstruites: la vie revient dans les villages.
La Chaîne du Bonheur dit merci à la Suisse!
Cette question doit être considérée
sous différents angles. Par compa-
raison avec les autres catastrophes,
et surtout les catastrophes oubliées,
il est vrai que le rapport est dispro-
portionné. Une chose est sûre: la
grande quantité d’argent à disposi-
tion a conduit les organisations inter-
nationales à consacrer trop d’argent
à l’aide d’urgence et à des projets à
court terme, principalement dans des
régions faciles d’accès. Si on considère
toutefois la reconstruction et surtout
les projets à long terme, on pourrait
encore financer des nouvelles phases
de consolidation de projets. Ainsi,
il n’y a pas eu trop d’argent, mais –
sous la pression d’un très large public
et parfois aussi des victimes – on a
assisté à un engagement trop rapide
de l’argent, ce qui a conduit à cer-
taines erreurs et à une utilisation
mal proportionnée. A la Chaîne du
Bonheur, ce ne fut pas le cas. 96% des
fonds ont été engagés à ce jour: 8% de
la collecte pour l’aide d’urgence, 79%
pour la reconstruction et la réhabilita-
tion et 13% pour des projets de conso-
lidation. Le solde des fonds sera utilisé
pour des compléments de projets en
cours et, si besoin est, pour quelques
derniers projets.
Trop d’argent pour le tsunami?
5 ans après le tsunami
Au total, ce sont plus de 3,1 millions
de personnes qui ont, d’une manière
ou d’une autre, bénéficié de l’aide de la
Chaîne du Bonheur, ce qui correspond
à la moitié de la population suisse.
5 ans après le tsunami, le bilan de
l’aide est un succès. 1,2 million de
personnes ont fait un don pour les
victimes: la Chaîne du Bonheur
leur dit merci, merci à la Suisse!
La» Chaîne» du» Bonheur»
est»l’organisation»de»soli-
darité»et»de»collecte»de»
dons»des»médias»suisses.»
Née»en»1946,»fondation»
indépendante» depuis»
1983,» elle» est» principa-
lement»soutenue»par»les»
radios»et»les»télévisions»
de»SRG»SSR»idée»suisse.»
Elle»collabore»également»
avec» la» presse» et» les»
médias» privés.» Le» tra-
vail»opérationnel»sur»le»
terrain»des»catastrophes»
est»mené»par»des»orga-
nisations» d’entraide»
suisses» expérimentées,»
sur»la»base»d’un»contrat.»
La» Chaîne» du» Bonheur»
travaille» aujourd’hui»
avec» 30» organisations»
partenaires.»Elle»affecte»
l’intégralité» des» dons»
aux» projets» et» finance»
ses» propres» frais» par»
les» intérêts» des» fonds»
en»attente»d’utilisation.»
Elle» cofinance»des»pro-
jets»ciblés,»à»hauteur»de»
80%» au» maximum;» les»
organisations»qui»réali-
sent» le» projet» peuvent»
déduire» au» maximum»
10%» de» frais» d’accom-
pag»nement.» Une» com-
mission» spécialisée» et»
des»ex»perts»de»la»Chaîne»
du» Bon»heur» analysent,»
ap»prou»vent» et» suivent»
les»différents»projets.»
Pour plus
d’in for ma tions:
www.bonheur.ch
«Le bilan de l’aide est un succès.»
Quadri:
Pantone:
Participez et gagnez!
Prix Solidarité page 3
merci 2
Je me suis occupée d’une femme qui a été surprise par la vague avec son bébé et son fils de 5 ans. D’une main, elle a serré son
bébé dans ses bras et de l’autre, elle a tenu son fils. Au bout de 50 mètres, elle s’est aperçue qu’il lui était impossible de tenir les
deux enfants. Elle n’en avait simplement plus la force. Elle a donc dû se résigner à lâcher un de ses enfants. Elle a ouvert son bras
et laissé partir le bébé. Peu de temps après, elle a compris qu’elle n’arriverait jamais à s’en sortir si elle continuait à tenir son fils.
Et elle a aussi dû lâcher son deuxième enfant.»
Mousoumi Kar de l’organisation d’entraide ASED s’occupe des personnes traumatisées, sur les îles d’Andaman (Inde)
«Les bons résultats exigent du temps»La Croix-Rouge suisse a choisi de
financer avec les fonds de la Chaîne du
Bonheur un nouveau type d’aide, les
projets «Cash for Rehabilitation and
Reconstruction». De quoi s’agit-il?
Lars Büchler: Les victimes du tsu-
nami ont reçu directement des fonds
qui leur permettaient de reconstruire
leur propre maison. L’argent était
versé en plusieurs tranches, en fonc-
tion de l’avancée des travaux (fonda-
tions – murs – toits – aménagements
intérieurs). Ce concept part du prin-
cipe que les bénéficiaires de l’aide
connaissent mieux leurs propres
besoins et peuvent fixer leurs priori-
tés. Certains ont construit leur maison
eux-mêmes, d’autres ont fait appel à
des spécialistes de la construction.
Nous les avons également aidés pour
les questions de propriété foncière et
de permis de construire. Nous avons
en outre collaboré avec les autorités
pour tout ce qui concerne les infra-
structures (eau potable, eaux usées,
électricité, etc).
Il fut une époque où l’on disait qu’il
ne fallait pas distribuer de l’argent
directement aux bénéficiaires pour
éviter toute fraude ou corruption …
La réflexion à ce sujet a progressé.
Lorsque le choix des bénéficiaires est
bien fait, lorsque la planification et les
contrôles sont effectués de manière
rigoureuse et lorsque les objectifs sont
clairement établis avec les personnes
concernées, ce système est efficace. A
condition que ces personnes sachent
comment se débrouiller avec l’argent
Lars Büchler, coordinateur des projets tsunami
Lars Büchler (41 ans) a été durant trois
ans responsable de la Croix-Rouge suisse
et autrichienne, coordinateur de l’aide
post-tsunami à Colombo (Sri Lanka). Ses
activités étaient vastes allant de l’aide
d’urgence et des travaux de déblaiement
jusqu’à la construction de 7 500 maisons
dans plusieurs villages, en passant par des
projets à plus long terme dans le domaine
de la santé, de la formation profession-
nelle et de la création d’emplois.
cash et que le système bancaire fonc-
tionne bien.
Quelles sont les difficultés de ce
système?
Les points sensibles ont été le choix
équitable des bénéficiaires, les chan-
gements répétés des conditions impo-
sées par les autorités (par exemple
la distance entre les constructions
et la mer) et les différences entre les
méthodes de travail du gouvernement
central de Colombo et les autorités
régionales.
Comment avez-vous fait avec la
guerre civile entre cinghalais et
ta mouls? Est-ce qu’on ne risquait pas
de se retrouver entre les fronts?
Nous avons dû sans cesse répéter que
le mouvement de la Croix-Rouge est
impartial et que nous réalisions des
projets aussi bien dans le sud que
dans l’est et dans le nord. Il y avait
au nord du pays une sorte de gouver-
nement parallèle, nous devions donc
toujours mener des négociations sépa-
rées. Mais lorsque nous nous réunis-
sions l’après-midi avec une des par-
ties, nos interlocuteurs savaient déjà
ce que nous avions négocié le matin
avec l’autre partie … Chacun savait
toujours ce qui se passait chez l’autre.
Il fallait donc faire très attention et
faire preuve d’une grande diplomatie
afin de trouver des solutions prati-
cables.
Le travail devait être dangereux par-
fois – comment saviez-vous si vous
pouviez vous déplacer ou non?
Nous disposions de deux canaux
d’informations: d’une part l’ONU et
d’autre part le CICR. Ils avaient tous
deux accès aux offices militaires et
gouvernementaux et nous fournis-
saient un bulletin de sécurité quoti-
dien, qui indiquait ce qu’on pouvait
faire et là où on ne devait pas aller.
Vous étiez là-bas avec votre femme et
votre fille d’un an – est-ce qu’il vous
arrivait d’avoir peur?
Il y avait parfois des attentats et, si on
avait été au mauvais endroit au mau-
vais moment, les choses auraient pu
mal se passer. Mais il y avait peu de
chances pour que ça arrive. On aurait
tout aussi bien pu avoir un accident
de voiture. En tant que délégué, on
court toujours un certain risque qui
reste toutefois minime si on adopte
un comportement raisonnable.
Les touristes considèrent les Sri Lan-
kais comme des personnes très cha-
leureuses et souriantes. Comment se
fait-il qu’une telle haine mutuelle se
soit développée dans ce pays?
C’est une question difficile. Moi aussi
je trouve ces gens très amicaux et
serviables. Les tamouls ont toujours
représenté une minorité dans ce pays
et ils l’ont toujours ressenti. Cette
haine sanglante est le fruit des actes
extrémistes commis depuis des années
de part et d’autre.
Après 5 ans d’aide sur le terrain, les
organisations font le bilan. Quelles
sont les leçons que vous avez person-
nellement tirées de cette expérience?
Les actions d’aide menées suite au
tsunami ont atteint des dimensions
jamais vues auparavant. Tous ont fait
de nouvelles expériences. Ça a com-
mencé avec le succès de la collecte, les
immenses quantités d’argent mises à
disposition, et la pression que cela a
engendré de la part des donateurs et
des médias. Il se peut que certaines
organisations aient sous-estimé l’am-
pleur de la tâche. Par ailleurs, certains
partenaires locaux étaient trop faibles
et on aurait dû commencer par renfor-
cer leurs structures. Une fois de plus,
on s’aperçoit que, pour atteindre de
bons résultats, il faut plus de temps
qu’on ne pense au départ. En tant que
coordinateur, j’étais sans arrêt entre
deux mondes: entre la réalité du ter-
rain et la réalité des responsables en
Suisse, qui souvent ne se rendaient
pas compte de la difficulté de la situa-
tion sur place. Faire le joint n’a pas été
facile. Dans l’ensemble, l’aide suisse a
été un succès et elle tient tout à fait
avantageusement la comparaison avec
l’aide d’autres pays.
On entend souvent dire qu’il y a eu
trop d’argent …
Qu’est-ce que ça veut dire trop d’ar-
gent? S’il avait uniquement été ques-
tion de l’aide d’urgence, alors oui, il
y aurait eu trop d’argent. La Chaîne
du Bonheur et les organisations
suisse d’entraide ont mis l’accent sur
la reconstruction, la réhabilitation et
la consolidation de projets durables.
Pour cela, il n’y a jamais trop d’ar-
gent! Ce sont surtout les projets à long
terme qui constituent une nouvelle
chance pour les populations touchées
par une catastrophe.
Privations, situations de guerre, cli-
mat inhabituel, frustrations, difficul-
tés avec les autorités locales, surme-
nage … comment un délégué fait-il
face à toutes ces difficultés?
Il y a certainement eu quelques délé-
gués qui étaient mal préparés à leurs
tâches et qui ont été dépassés par la
situation. Personnellement, je m’ef-
force toujours de prendre les choses
avec une certaine dose d’humour;
j’essaie de prendre de la distance pour
analyser ce qui se passe vraiment.
Quand ça ne suffit plus, et qu’on se
sent devenir fragile, il faut s’éloigner,
prendre quelques jours de congé, res-
pirer. De nombreuses organisations
font attention à leurs collaborateurs
et les forcent à prendre une semaine
de repos après un certain temps sur
le terrain, afin qu’ils puissent repar-
tir avec un nouvel élan. On appelle ce
repos «restant recovery».
Vous retournez ces jours au Sri
Lanka pour aller évaluer pour la DDC
des projets consacrés aux dépla-
cés internes dans le nord du pays.
Qu’est-ce qui vous plaît à l’idée de
retourner là-bas?
Le Sri Lanka est un pays tropical
magnifique. Il y a là-bas des couleurs,
des odeurs, de la chaleur, des fruits. Et
les gens sont si chaleureux. Pour moi,
c’est un peu comme si je rentrais à la
maison.
«Les actions d’aide menées suite au tsunami ont atteint des dimensions jamais vues auparavant.»
Au début, les critiques étaient mul-
tiples à l’idée de remettre du cash
à des victimes du tsunami au Sri
Lanka afin qu’elles puissent organi-
ser elles-mêmes la reconstruction de
leur maison. Nombreux étaient ceux
qui avaient des doutes sur ce projet.
Finalement, le programme «Cash for
Rehabilitation and Reconstruction
CfRR» a été un succès. L’expérience
a montré que les bénéficiaires qui
étaient responsables de la reconstruc-
tion de leur maison s’impliquaient
davantage et que cette occupation
les aidait beaucoup à vivre les mois
difficiles qui suivaient la catastrophe.
La»Chaîne»du»Bonheur»et»ses»organisations»
partenaires»ont»analysé»et»ont»tiré»certains»
enseignements»de»l’aide»post-tsunami:»
»» l’étendue»de»la»catastrophe»et»le»volume»
de»l’aide»ont»été»quelque»peu»sous-esti-
més»au»début»
»» la»sélection»des»responsables»de»projets»
doit»être»améliorée»–»ceci»dès»le»début,»
malgré»le»temps»qui»presse
»» les»organisations»doivent»être»limitées»à»
leurs»domaines»de»compétence
»» les» structures» des» partenaires» locaux»
doivent»être»renforcées
»» les»grands»projets»devraient»être»seg-
mentés»en»différentes»parties»pour»per-
mettre»un»meilleur»suivi»
»» pour» éviter» que» l’aide» se» concentre»
dans» les» régions» faciles» d’accès» et»
que» les» victimes» les» plus» vulnérables»
n’en»reçoivent»qu’une»petite»partie,»la»
Chaîne»du»Bonheur»et»ses»organisations»
partenaires»doivent»apprendre»à»se»dis-
tancier»de»la»pression»des»donateurs»et»
des»médias.
Richard» Munz,» médecin» allemand» spé-
cialisé» dans» l’urgence,» résume» bien» la»
situation:»«En»matière»d’aide»en»cas»de»
catastrophes,»on»a»tous»chaque»fois»quel-
que»chose»à»apprendre:»les»organisations»
d’entraide,»les»médias,»mais»aussi»les»dona-
teurs».
Histoire d’un succès: du cash pour la reconstructionLe projet se déroulait en plusieurs
étapes: de l’argent était tout d’abord
mis à disposition pour les fondations
des maisons. Lorsqu’elles étaient ter-
minées, des collaborateurs de l’orga-
nisation d’entraide venaient sur le
chantier pour vérifier l’avancement
des travaux. Si tout était en ordre,
le bénéficiaire recevait l’argent pour
construire les murs, puis dans un troi-
sième temps, le toit et enfin les amé-
nagement intérieurs. Une vérification
avait lieu avant chaque versement
d’argent. Plus de 3000 maisons ont
été construites de cette façon au Sri
Lanka.
Tirer des leçons du tsunami
Nouvelle maison: regard d’espoir
3 merci
«Les bons résultats exigent du temps»
Des gestes de solidarité variés Les dons à la Chaîne du Bonheur:
Les plus petits et les plus grands
victimes»de»cette»catastrophe»»dit»Ivo.»
Sa»soeur»Nina»ajoute:»«Cette»immense»
vague,»c’était»de»la»folie.»Beaucoup»de»
personnes»ont» tout»perdu.»Nous»vou-
lions»simplement» faire»quelque»chose»
pour»elles.»»
4,5 millions versés par la PosteDe» son» côté,» en» ce» début» de» janvier»
2005,» la» Poste» suisse» encourage» ses»
55»000»collaborateurs»à»participer»à»l’ac-
tion»de»solidarité.»Le»directeur»général»
d’alors,»Ulrich»Gygi,»promet»de»doubler»
leurs»dons.»Il»ne»se»doute»pas»que»ses»
collaborateurs»vont»donner»plus»de»2,25»
millions» de» francs!» Au» final,» la» Poste»
verse»4,556»millions»de»francs»à»la»Chaîne»
du»Bonheur»pour» le» tsunami.»Comme»
c’est» le»cas» lors»de»chaque»collecte,» la»
Poste» renonce» également» à» percevoir»
les»taxes»sur»les»bulletins»de»versement,»
soit» l’équivalent» de» 900»000» francs.»»
«Nous»avons»vidé»notre»porte-monnaie»
=» Frs.» 8.50»…» Meilleures» salutations,»
Nina»et»Ivo.»»Le»5»janvier»2005,»ce»mes-
sage»est»faxé»à»la»Chaîne»du»Bonheur»
depuis»l’hôpital»de»l’Ile»à»Berne.»Il»est»
envoyé»par»un»infirmier,»père»de»deux»
enfants» qui» lui» ont» confié» cette» mis-
sion.»Nina»et» Ivo,» âgés»à» l’époque»de»
8» et» 7» ans,» se» souviennent» très» bien»
aujourd’hui»encore»de»la»terrible»nou-
velle.» «Nous» pensions» beaucoup» aux»
L’équipe de basket Geneva Devils,
détentrice de la coupe suisse de bas-
ket à l’époque, a attribué la recette du
match des quarts de finale en faveur
des victimes du tsunami: plus de 4000
francs ont été versés à la Chaîne du
Bonheur.
Dans l’enveloppe on a trouvé un
joli ange colorié par Emilie, 4 ½ de
Veyras (VS). Un mot de la maman ajou-
tait que la petite l’avait dessiné pour
les enfants du tsunami. Emilie a aussi
cassé sa tirelire et donné CHF 10.–.
Les écoliers de Kriens se sont privés
pendant une semaine de chocolat, de
chewing-gum, de Coca, de cinéma
et de téléphone portable. Une petite
fille de 6 ans a déposé 20 centimes
dans la caisse, prix du bonbon auquel
elle a renoncé. Montant total pour la
Chaîne du Bonheur: CHF 7200.–
Madame Z., Suissesse émigrée en
Thaïlande, a été grièvement blessée
D’où vient le concept même de «soli-
darité»?
Jürg Krummenacher: De la Rome
antique. Le droit romain connaissait
l’expression «obligatio in solidum», ce
qui recouvre la notion de «responsa-
bilité collective». La signification de
ces mots a évolué au cours des siècles.
Au XIXème siècle, le mot «Solida-
rité» signifiait en France la respon-
sabilité de ses pairs. La solidarité est
ensuite devenue un concept défendu
par le mouvement ouvrier. Ce n’est
que récemment, avec les débuts de la
coopération au développement après
la deuxième guerre mondiale, que le
mouvement a traversé les frontières.
Aujourd’hui, solidarité signifie res-
ponsabilité entre toutes les couches
sociales et toutes les cultures.
Vous avez dit qu’on devrait veiller sur
ce concept. Que vouliez-vous dire?
L’homme ne peut pas exister pour
lui seul. Cela commence dès la nais-
sance: il a besoin que ses parents
s’occupent de lui. La nature ne suffit
pas. La solidarité avec les étrangers,
avec des hommes dans une situation
de vie différente, doit être constam-
ment réaffirmée, notamment grâce
aux médias. Les images émouvantes
des catastrophes provoquent un senti-
ment de compassion pour les victimes
même si elles nous sont étrangères. Les
articles ou les reportages permettent
de comprendre pourquoi certaines
personnes tombent dans la misère, ce
que cela signifie pour elles et comment
on peut les aider. La Chaîne du Bon-
heur et les organisations d’entraide
jouent un rôle essentiel pour dévelop-
per cette solidarité. Lorsque l’on voit
des familles dévastées par le tsunami,
qui ont tout perdu – leurs enfants, leur
«Nous vivons dans un village planétaire»Que signifie solidarité? Nous avons posé la question à Jürg
Krummenacher, ancien directeur de Caritas Suisse, aujourd’hui
maître de conférences à l’Université de Lucerne.
maison, leur bateau, et qui se retrou-
vent devant un vide immense – cela
donne les frissons. La solidarité va de
pair avec les sentiments et la notion
d’identification: il se pourrait que
je me trouve un jour dans la même
situation, ceci pourrait aussi m’arriver
et j’aurais alors besoin d’aide.
Est-ce que la solidarité a aussi quel-
que chose à voir avec l’égoïsme?
Oui. Et c’est légitime. On le voit lors
de troubles politiques ou lors de
guerres. Si nous aidons les gens sur
le terrain, il y aura peut-être moins
de demandeurs d’asile qui viendront
chez nous. Cette réflexion joue tou-
jours un rôle. Aujourd’hui, nous ne
vivons pas isolés, nous vivons dans
un village, un village planétaire
parce que nous sommes tous dans le
même bateau. Nous voyons ça avec
le changement climatique, à travers
les risques environnementaux. Nous
sommes un village planétaire dans
lequel la solidarité est cruciale. Il est
aujourd’hui de plus en plus évident
que, pour que les choses aillent bien
pour nous, elles doivent aller bien
pour la population du sud, pour les
habitants de tel ou tel pays. A cette
condition seulement nous irons bien.
Jürg Krummenacher
Marc»Santschi,»directeur»du»sponso-
ring»de»la»Poste,»se»souvient:»«Nous,»
postiers,»étions»fiers»de»pouvoir»sou-
tenir» une» institution» aussi» impor-
tante,»honnête»et»digne»de»confiance»
que»la»Chaîne»du»Bonheur.»»
Solidarité de SwisscomIl» en»va»de»même»chez»Swisscom,»
qui» met» à» disposition» un» numéro»
de»téléphone»gratuit»et»installe»les»
lignes»pour» la» journée»de»collecte.»
Comme» pour» la» Poste,» les» 20»000»
collaborateurs» de» Swisscom» sont»
solidaires»des»victimes»du»tsunami»
et»collectent»1,162»million»de»francs.»
L’entreprise»double»ce»montant.»Les»
deux» entreprises» sont» partenaires»
logistiques»de»la»Chaîne»du»Bonheur»
depuis»ses»débuts,»il»y»a»plus»de»60»
ans,»réunies»à»l’époque»sous»un»seul»
sigle,»les»PTT.
Ivo et Nina ont vidé leur porte-monnaie.
Gagnez le «Prix Solidarité» de la Chaîne du Bonheur, un vol dans le plus
gros avion du monde et la visite d’un projet post-tsunami financé par la
Chaîne du Bonheur en Asie!
Qu’est-ce que la solidarité? Que signifie-t-elle pour vous? Rédigez votre
réponse sur une page A4. Ou répondez par un dessin, une photo ou
une vidéo que vous aurez réalisés vous-même, ou encore par un enre-
gistrement sonore (max. 4 minutes, mp3). Un jury composé d’experts
de la solidarité sélectionnera les meilleures contributions.
1er au 3ème prix: un vol pour Singapour (y.c. visite de la ville) et visite
d’un projet de reconstruction en Indonésie ou en Inde organisée par
Globetrotter. Remise d’un certificat pour l’obtention du Prix Solidarité!
Le billet est valable pour 2 personnes, vol sur le nouvel Airbus A380,
offert par Singapour Airlines. Singapour Airlines a activement soutenu les
actions de la Chaîne du Bonheur et de ses organisations partenaires depuis
2005. Et 100 prix de consolation.
Envoyez votre contribution à: Chaîne du Bonheur, Prix Solidarité, CP 132,
1211 Genève 8 ou par mail à: prixsolidarite@bonheur.ch.
Délai d’envoi: 31 décembre 2009.
Prix Solidarité: Que signifie pour vous la Solidarité?
lors du tsunami et a tout perdu. Elle
est revenue en Suisse où elle vit main-
tenant sans beaucoup de moyens.
Elle verse quand même 20 francs à la
Chaîne du Bonheur. Elle ne peut hélas
pas donner davantage, écrit-elle à la
Chaîne du Bonheur.
Un propriétaire immobilier est à tel
point bouleversé par le tsunami qu’il
modifie son testament. Le produit de
la vente de sa maison – un million de
francs – ira à la Chaîne du Bonheur
en faveur des victimes de cette catas-
trophe.
«Jusqu’à ce jour, j’ai aidé à mettre au
monde 1780 enfants. Voilà pourquoi
je verse 1780 francs. Meilleures saluta-
tions» Dr. K., gynécologue.
«Suite à cette catastrophe, la sta-
tion grisonne de St Moritz annule
son traditionnel feu d’artifice du
Nouvel An et invite touristes et habi-
tants à se montrer solidaires avec les
victimes. Tous les dons seront ver-
sés à la Chaîne du Bonheur.» Com-
muniqué de presse de la commune
de St Moritz, décembre 2004.
«J’élève des chèvres et ce mois,
je dois amener trois chèvres à
la boucherie. Je vends la viande.
Le bénéfice est pour vous (environ
100.–.) La vie de ces bêtes prend
ainsi une autre signification.» B.H.
Les détenus de l’établissement
pénitentiaire de Lenzburg ont
démontré leur solidarité avec les
victimes du tsunami en collectant
6560 francs.
Sur l’enveloppe, il est écrit «Pour
les victimes du tsunami/Chaîne
du Bonheur». Elle contient un
dessin d’enfant avec deux beaux
soleils qui baignent dans la mer.
Sur le dessin, on a collé une pièce
de 2 francs. «De la part de Svenja».
merci 4
En collaboration avec Handicap Inter-
national, la Chaîne du Bonheur a sou-
tenu des organisations locales d’aide
aux handicapés dans la région de la
province d’Aceh (Indonésie) touchée
par le tsunami. Des architectes locaux
ont bénéficié d’une formation sur les
constructions adaptées aux handica-
pés et des orthopédistes ont suivi des
cours sur la fabrication de prothèses.
Au Sri Lanka, Handicap International
a formé du personnel hospitalier pour
qu’il accompagne les handicapés sur
les plans psychologiques et physiques.
Objectif crucial: aider les personnes
vivant avec un handicap à défendre
leurs droits et à s’intégrer aussi bien
que possible dans la société.
A Aceh, en Indonésie, la Croix-Rouge
suisse a reconstruit les infrastructures
médicales utilisées par 15 000 per-
sonnes dans 15 villages. Des centaines
de sages-femmes et d’infirmières
locales ont pu suivre une formation.
Dans le sud de l’Inde, la Chaîne du
Bonheur et la Croix-Rouge suisse ont
construit plus de 2 000 maisons dans
cinq nouveaux villages. Dans cette
région, les organisations ont aussi
soutenu des groupes de femmes pour
la vente du poisson sur les marchés.
Caritas Suisse attache également
de l’importance à la durabilité de
l’aide qu’elle apporte. Parallèlement
à la construction de 1850 maisons
à Aceh, sur l’île indonésienne de
Sumatra, elle a lancé un programme
de culture de riz qui permet d’assu-
rer un revenu aux habitants. Dans
le nouveau village de Blang Beuran-
dang, les femmes apprennent à gérer
les déchets et à faire du compost. «Le
principal défi c’est que tous ces gens
parviennent à cohabiter dans ces
nouveaux villages» précise Bettina
Iseli, responsable de projets pour
Caritas. Après le départ de Caritas,
les autorités doivent prendre le relais
et veiller au développement durable
de la commune.
Qu’est-ce»qu’il»faut»faire»si»un»nouveau»
tsunami»survient?»Comment»apporter»
les» premiers» soins» à» ses» camarades»
blessés?» A» l’école» d’Inshafuddin,» à»
Banda» Aceh,» on» apprend» à» répondre»
à»ces»questions.»Ces»cours»ont»été»mis»
sur»pied»par»la»Croix-Rouge»suisse»qui»a»
également»supervisé»la»construction»de»
l’école»qui»accueille»plus»de»300»élèves.»
Un»type»de»construction»très»particulier,»
avec»des»piliers»profondément»enfon-
cés»dans»le»sol,»conçu»pour»résister»aux»
tsunamis.»Si»une»nouvelle»catastrophe»
devait»se»produire,»l’école»servirait»de»
radeau»de»sauvetage»pour»les»écoliers»
et»les»habitants»du»quartier.
L’Entraide»Protestante»Suisse»(EPER)»a»
lancé»un»projet»intéressant»en»collabo-
ration»avec»son»partenaire»local»indien»
CASA.» Dans» le» village» reconstruit» de»
Thoduvai»(Tamil»Nadu),»des»membres»
de» la» caste» des» intouchables» (dalits)»
ont»reçu»la»même»aide»que»les»autres,»
ce»qui»semble»normal»mais»qui»ne»l’est»
pas»en»Inde.»Les»14»familles»dalits»ont»
pu»emménager»dans»le»même»genre»de»
maisons»que»celles»des»membres»des»
castes» supérieures.» Habituellement,»
les»dalits»vivent»dans»des»cabanes»misé-
rables»aux»abords»des»villages»indiens:»
ils»font»les»sales»boulots,»ont»rarement»
accès»à»l’éducation,»ne»possèdent»pas»
de»terrain»ni»aucun»bien.»Vijaya»Kalia-
perumal,»une»femme»dalit»de»Thoduvai»
nous» raconte:» «Avant» le» tsunami,» on»
vivait»dans»de»simples»cabanes»en»terre.»
Aujourd’hui,»on»a»les»mêmes»maisons»
que»tous»les»autres.»On»réalise»qu’on»fait»
partie»de»la»société»au»même»titre»que»
les»autres.»
Rédaction:
Peter»Jaeggi,»Roland»Jeanneret,»»
Caroline»de»Palézieux
Photos:
Keystone,»Peter»Jaeggi,»»
Chaîne»du»Bonheur
Version française:
Catherine»Baud-Lavigne
Conception graphique:
raschle»&»kranz»GmbH,»Berne
Impression:
Stämpfli»Publikationen»AG,»Berne
L’épicentre» du» tremblement» de» terre»
qui»a»causé»le»tsunami»du»26»décembre»
2004» se» situait» à» quelques» kilomètres»
de»la»côte»de»la»province»indonésienne»
d’Aceh,»au»nord»de»Sumatra.»Les»infras-
tructures»du»système»éducatif»ont»subi»
d’énormes» dommages.» L’organisation»
«Swisscontact»» a» eu» l’idée» de» mener»
dans»cette»région»un»projet»particulier,»
en»collaboration»avec»la»Chaîne»du»Bon-
heur:» trois» grands» camions» ont» servi»
d’atelier»mobile»pour»la»formation»pro-
fessionnelle.
Muslim,»25»ans,»se»tient»devant»le»petit»
mur»de»briques»rouges»qu’il»apprend»à»
construire.» Il»exulte:»«Je» suis»heureux»
d’être»ici.»J’aime»le»mélange»de»théorie»
et»de»pratique».»En»l’espace»de»trois»ans,»
plus»de»6000»jeunes»ont»pu»suivre»un»
cours»de»deux»semaines.»Onze»différents»
cours»étaient»proposés:»mécanicien»sur»
autos,» soudeur,» électricien,» ébéniste,»
Un avenir meilleur pour les handicapés
Des programmes durables et variés
L’école, un radeau de sauvetage
Intégrer les intouchables
Impressum
Des ateliers mobiles de formation
Les nouveaux propriétaires apprennent à
gérer la fosse septique de leur maison.
Elles ont réalisé les projets sur le terrain16» organisations» d’entraide» parte-
naires»(voir»ci-dessous)»et»10»autres»
organisations» humanitaires» ont»
fourni»une»aide»d’urgence»ou»parti-
cipé»à»la»reconstruction,»sur»contrat»
avec»la»Chaîne»du»Bonheur,»en»Indo-
nésie,» en» Inde,» au» Sri» Lanka,» en»
Thaïlande»et»en»Somalie:
informaticien,» etc.» Les» trois» camions»
offraient» la» possibilité» de» suivre» des»
cours»intensifs»dans»les»régions»les»plus»
touchées»par»le»tsunami.»Ces»camions»
ont» ensuite» été» remis» aux» autorités»
locales»qui»veulent»mettre»en»place»à»
Aceh»un»système»d’apprentissage»simi-
laire»à»celui»qui»existe»en»Suisse.»
Les»cours»étaient»couronnés»par»un»cer-
tificat»reconnu»par»l’Etat.»Plus»de»la»moi-
tié»des»participants»ont»déclaré»vouloir»
lancer»leur»propre»petite»entreprise.»Ils»
Plus d’informations sur www.bonheur.ch
Le tsunami m’a pris ma femme et mes deux filles. La
religion m’aide beaucoup à accepter cette situation.
Elle nous dit que le moment de la mort ne repose pas
entre nos mains. Le jour où nous allons mourir est écrit.
Nous devons l’accepter. Extérieurement, la douleur paraît aujourd’hui
surmontée. Mais à l’intérieur, c’est autre chose. La nuit, les cauchemars
me poursuivent. Il me faudra encore un peu de temps.»
Syamsul Rizal, océanographe, Banda Aceh
pourront»alors»profiter»d’un»programme»
qui»accorde»un»capital»de»départ»et»des»
prêts»pour»le»lancement»de»start»ups.»A»
cette»offre»viennent»d’ajouter»les»aides»
à»la»reconstruction»pour»les»petites»et»
moyennes»entreprises»détruites»par»le»
tsunami.»«Un»des»objectifs»de»ce»pro-
gramme»est»de»maintenir»des»emplois»
ou»d’en»créer»de»nouveaux»,»explique»
Manfred» Borer,» le» responsable» de»
«Swiss»contact»»à»Sumatra.»A»coup»sûr»
un» programme» avec» un» effet» à» long»
terme.
Décembre»2009»|»Tirage»500»000
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