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Élaboration d’un régime d’assurance-médicaments pour les
Néo-Brunswickois non assurés
Présenté par : Le Syndicat des employé(e)s des secteurs public et privé du Nouveau-Brunswick
Avril 2012
1
Préambule
Le Syndicat du Nouveau-Brunswick (Syndicat du N.-B.), qui représente 8 500 travailleurs Néo-
Brunswickois, se réjouit d’avoir de nouveau la chance de faire une présentation relative à la
politique provinciale sur les médicaments d’ordonnance. Notre présentation précédente était
liée à la tarification des médicaments génériques. La présentation actuelle traite de
l’élaboration d’un régime d’assurance-médicaments pour les individus qui ne sont pas assurés
et les travailleurs les plus pauvres. Le fait que la consultation publique sur cette initiative soit
conduite par le Comité aviseur sur les bénéfices de santé, sous l’égide de la Société d’inclusion
économique et sociale, suggère qu’un régime d’assurance-médicaments pour les individus qui
ne sont pas assurés et pour les travailleurs les plus pauvres remplit à la fois deux objectifs
politiques importants, l’un à l’égard de l’inclusion économique et sociale et l’autre à l’égard de
la santé. Même si notre Syndicat se prononce principalement pour défendre les besoins et les
aspirations de nos membres, nous sommes intimement convaincus que nos valeurs et nos
actions devraient refléter les intérêts de tous les Néo-Brunswickois. Et nous croyons que cette
présentation est à l’image de cette perspective. Les préoccupations de Mme Réjeanne Roy
rejoignent celles d’un bon nombre de ses concitoyens et ses propos illustrent bien le besoin de
couverture des gens qui sont dans une situation similaire à la sienne.
« … Je suis une mère seule. Je travaille de nuit dans un centre pour
délinquants. Je gagne 275 $ net par semaine. Chaque mois, mes
problèmes de santé me forcent à acheter une grande quantité de
médicaments. Lorsque j’ajoute le coût de mes médicaments aux
divers articles dont j’ai besoin, j’en arrive à des dépenses totales de
5 031,25 $ par année. En conséquence, il ne me reste que 8 000 $
pour vivre. Chaque jour, je vis un grand stress. S’il existait un
programme de paiement pour les médicaments, plusieurs individus
qui vivent dans des situations similaires n’auraient pas à passer
leur vie dans le rouge, en ayant peur du lendemain et en étant
terrifiés par l’avenir. Un régime d’assurance-médicaments me
permettrait de demeurer en santé et de continuer à travailler, ce
qui serait bon pour moi et également pour la société... » —
Réjeanne Roy, Petit-Rocher, Nouveau-Brunswick.
2
Notre précédente présentation - Prix équitables des médicaments pour les Néo-Brunswickois,
en date du 15 août 2011
1. Le 20 juillet 2011, le gouvernement provincial a entrepris une consultation publique sur les
diverses manières de « ...rendre les médicaments plus abordables et plus accessibles pour
les familles du Nouveau-Brunswick ». Le 15 août 2011, le Syndicat du N.-B. a remis une
présentation portant sur les meilleures façons d’atteindre cet objectif, en recommandant,
entre autres, l’imitation des récentes réformes de l’Ontario en matière de médicaments.
2. Soixante-huit (68) présentations ont été remises au ministère de la Santé. Parmi celles-ci,
quarante et une (41) présentations provenaient de pharmaciens. Leur principale
inquiétude semblait avoir trait à la rétribution des pharmaciens.
3. Il est décourageant de constater que bien peu parlent au nom des individus marginaux. La
présentation du Syndicat du N.-B. était l’une des trois seules à inclure des
recommandations à l’égard d’un régime d’assurance-médicaments pour les individus non
assurés et les travailleurs les plus pauvres. Les deux autres provenaient de MM. Terry
Crowe et Rémi Boudreau. M. Crowe, un étudiant universitaire adulte et un propriétaire de
petite entreprise, souffre d’un grave problème d’arthrite. Ses médicaments pour l’arthrite
coûtent 25 000 $ par année, mais son régime d’assurance-médicaments ne couvre qu’un
montant d’environ 5 000 $, lui occasionnant un « trou » béant de 20 000 $, qu’il a bien du
mal à combler. En avril 2010, M. Crowe a présenté une pétition à l’assemblée législative du
Nouveau-Brunswick, demandant au gouvernement de fournir à tous les citoyens une
couverture pour les médicaments onéreux. Même si peu de voix se sont fait entendre,
nous croyons qu’il y a beaucoup de Terry Crowe et de Réjeanne Roy parmi les 200 000 Néo-
Brunswickois qui ne sont pas assurés.
4. Le Syndicat du N.-B. croit fermement que la mise sur pied d’un régime d’assurance-
médicaments pour les individus non assurés et les travailleurs les plus pauvres constitue
une politique d’intérêt public des plus avisées. Ce qui correspond à notre vision du type de
société dans laquelle les Néo-Brunswickois désirent vivre. Les quatre pierres angulaires
d’une société économiquement et socialement inclusive, soulignées par le premier ministre
Alward dans son introduction au plan Ensemble pour vaincre la pauvreté, sont la sécurité,
la santé, l’autonomie et l’implication sociale. Un régime d’assurance-médicaments pour les
individus non assurés et les travailleurs les plus pauvres aurait donc certainement un grand
rôle à jouer pour permettre aux gens de demeurer en santé et autonomes et pour leur
permettre de sortir de leur situation de pauvreté.
Le gouvernement et la ministre Dubé doivent être félicités pour l’élaboration d’un régime
d’assurance-médicaments visant les Néo-Brunswickois non assurés
3
5. Le 23 février 2012, le gouvernement provincial a entrepris une consultation publique
portant sur l’élaboration d’un régime d’assurance pour les médicaments d’ordonnance
visant les Néo-Brunswickois non assurés. Lors de l’annonce de cette consultation, la
ministre de la Santé, Mme Madeleine Dubé, a déclaré : « ... le gouvernement provincial
s’est engagé à mettre en œuvre un régime propre au Nouveau-Brunswick, visant à
subventionner les coûts d’une manière équitable, en se basant sur la capacité de payer de
chacun... Ce régime aidera à prémunir les Néo-Brunswickois non assurés contre les
difficultés financières ou la pauvreté causés par des problèmes médicaux nécessitant une
pharmacothérapie... »
6. Le Syndicat du N.-B. félicite chaleureusement la ministre Dubé et soutient son initiative
d’élaboration d’un régime d’assurance-médicaments pour les Néo-Brunswickois non
assurés. Nous espérons sincèrement que cette présentation pourra l’aider dans ses
délibérations. Nous aimerions beaucoup avoir la chance de nous asseoir avec Madame la
ministre pour discuter plus avant de la question.
Encadré : Régime d’assurance pour les médicaments d’ordonnance basé sur les revenus et
Couverture des médicaments onéreux
7. La couverture des médicaments onéreux est définie comme suit :
«… la fourniture d’un niveau général de couverture pour protéger les individus contre les
dépenses liées à des médicaments qui menacent leur sécurité financière ou qui leur
imposent un fardeau financier excessif. Le niveau de difficulté peut être établi soit comme
un montant fixe en dollars ou comme un pourcentage du revenu personnel ou familial... »
Voir : La couverture des médicaments onéreux au Canada, Bibliothèque du Parlement,
PRB 09-06E, 1er septembre 2009, page 1.
http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/prb0906-e.pdf.
8. Il est également important de noter que cette couverture des médicaments onéreux ne se
rapporte pas à une couverture en soi de tous les médicaments onéreux. Elle a plutôt trait à
un régime d’assurance-médicaments basé sur les revenus, avec un niveau général de
couverture qui protège les individus contre les dépenses liées à des médicaments qui
menacent leur sécurité financière ou qui leur imposent un fardeau financier excessif. C’est
cela que la ministre Dubé avait en tête lorsqu’elle a dit que l’élaboration d’un régime
d’assurance-médicaments pour les Néo-Brunswickois non assurés « ... aidera à prémunir
les Néo-Brunswickois non assurés contre les difficultés financières ou la pauvreté causés par
des problèmes médicaux nécessitant une pharmacothérapie... »
9. Le sénateur Kirby (règle de Kirby) a recommandé qu’une couverture publique des
médicaments soit fournie aux Canadiens qui dépensent plus de 3 % de leur revenu annuel
4
net en médicaments d’ordonnance. (Kirby, Michael J.L. (2002). La santé des Canadiens – Le
rôle du gouvernement fédéral, Volume cinq : Principes et recommandations en vue d’une
réforme – Partie 1).
10. Tel que discuté ailleurs dans cette présentation, tous les régimes d’assurance-médicaments
provinciaux basés sur les revenus comprennent une certaine forme de couverture des
médicaments onéreux et de couverture visant des problèmes de santé antérieurs.
La pauvreté et l’absence de régime d’assurance-médicaments
11. L’absence de régime d’assurance-médicaments est un symptôme de la pauvreté. Les
Canadiens qui sont les plus susceptibles d’être sous-assurés ou de ne pas avoir d’assurance
du tout sont des jeunes (âgés entre 18 et 34 ans), ils ont des revenus faibles à moyens ou ils
travaillent à temps partiel. (Voir Vishnu Kapur et Kisalaya Basu, Drug Coverage in Canada:
Who is At Risk? Health Policy, Vol. 71, no 2, 2005, page 189).
12. La figure 1 ci-dessous illustre le pourcentage de Canadiens, classés par cohortes selon leurs
revenus, qui possèdent des assurances-médicaments. On peut voir que 42 % des Canadiens
qui font partie de la cohorte ayant les plus faibles revenus n’ont aucune couverture
d’assurance.
13. La Société d’inclusion économique et sociale, instituée en avril 2010 lors de l’adoption de la
Loi sur l’inclusion économique et sociale, définit ainsi la pauvreté : « ... en plus du manque
d’argent, la pauvreté c’est... de ne pas être capable de payer les médicaments nécessaires
pour traiter une maladie... »
14. En vertu de cette Loi, la Société d’inclusion économique et sociale a le mandat « ... de
mettre en œuvre, d’évaluer et de mettre en œuvre... » le Plan d’inclusion économique et
5
sociale, qui consiste en un projet de réduction de la pauvreté, élaboré conjointement par le
gouvernement et divers organismes corporatifs et communautaires à but non lucratif.
15. Le Plan d’inclusion économique et sociale, qui a été officialisé en novembre 2009, propose,
dans le libellé de l’un de ses éléments d’action : « ... de préciser les détails d’un programme
d’assurance pour les médicaments d’ordonnance visant les Néo-Brunswickois non assurés,
avec l’objectif de commencer à intégrer ce programme d’ici avril 2012... »
La pauvreté au Nouveau-Brunswick
16. Voici un tableau statistique de la pauvreté au Nouveau-Brunswick :
Le seuil de la pauvreté au Nouveau-Brunswick est défini ainsi par Statistique Canada :
(Voir Statistique Canada, Catalogue no. 75F0002M — No 002, Les lignes de faible
revenu, 2009-2010, page 30)
Famille de 4 : 31 000 $ après impôt (arrondi au
1000 $ le plus près)
Famille de 3 : 27 000 $
Famille de 2 : 19 000 $
Famille de 1 : 10 000 $
Selon le recensement de 2006, 729 995 personnes vivent au Nouveau-Brunswick et
approximativement 100 740 (13,8 %) d’entre eux vivent dans la pauvreté, répartis de la
façon suivante :
Recevant de l’aide sociale : 38 984
Aînés : 11 733
Moins de 18 ans : 23 221
Tous les autres : 26 802
Total : 100 740
Il y a 141 593 personnes au Nouveau-Brunswick qui ont moins de 18 ans et
approximativement 23 221 (16,4 %) d’entre eux vivent dans la pauvreté.
Il y a 107 640 aînés au Nouveau-Brunswick et approximativement 11 733 (10,9 %)
d’entre eux vivent dans la pauvreté.
La couverture des médicaments d’ordonnance au Nouveau-Brunswick
6
17. La figure 2 ci-dessous montre un résumé de la couverture des médicaments d’ordonnance
au Nouveau-Brunswick :
Régimes d’assurance-médicaments basés sur les revenus et régimes publics d’assurance-
médicaments excluant les aînés et destinés aux individus sans régime de groupe ni autre
régime public
18. La figure 3 ci-dessous montre les résultats d’un relevé portant sur les régimes d’assurance-
médicaments basés sur les revenus et les régimes publics d’assurance-médicaments
excluant les aînés et destinés aux individus sans régime de groupe ni autre régime public.
Notez que seuls le Nouveau-Brunswick et l’Î-P-É n’ont pas de régimes similaires.
7
Voici ce que le Programme d’assurance-médicaments pour les familles de la Nouvelle-Écosse
peut nous apprendre
19. Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a mis en œuvre son Programme d’assurance-
médicaments pour les familles en mars 2008. Ce programme basé sur les revenus est un
payeur de dernier recours et a pour objectif de fournir de l’aide à environ 20 % des
résidents de la Nouvelle-Écosse, soit près de 200 000 résidents, qui ne sont pas assurés ou
qui sont sous-assurés.
20. La figure ci-dessous montre les franchises et les quotes-parts associées à ce programme :
8
21. Le Programme d’assurance-médicaments pour les familles de la Nouvelle-Écosse existe
depuis plus de 3 ans. L’expérience tirée de ce programme peut être résumée comme suit :
Admissibilité : Le programme est ouvert à tous les résidents de la Nouvelle-Écosse
qui ne sont pas bénéficiaires en vertu d’autres programmes publics
provinciaux d’assurance-médicaments.
Cible du programme : Près de 200 000 Néo-Écossais sont soit non assurés ou
sous-assurés. La taille de la population ciblée en Nouvelle-Écosse est
similaire à celle de la population ciblée au Nouveau-Brunswick.
Inscription : Depuis sa création, 25 000 familles, pour un total de 44 000 individus,
se sont inscrits au programme, ce qui représente un taux de
participation de 44 000/200 000 = 22 %.
Administration : Le programme est administré par Medavie au nom du gouvernement
de la Nouvelle-Écosse.
Coûts : Le budget du programme pour l’exercice financier 2011/12 était de
24,67 M$, ce qui représente un niveau d’assistance de
24 670 000 $/44 000 = 560 $ par personne inscrite. Les totaux réels
pour les exercices 2009/10 et 2010/11 étaient de 18,63 M$ et
22,61 M$, respectivement.
9
Efficacité : 90 % de l’assistance est réservée aux familles qui gagnent moins de
35 000 $ par année (le seuil de la pauvreté). Ce qui signifie que les
familles qui vivent dans la pauvreté, qui ne sont pas assurées ou
sous-assurées et qui ont besoin de médicaments onéreux sont celles
qui bénéficient du programme, tel que prévu.
En moyenne, en tenant compte des franchises et des quotes-parts,
les participants au programme paient 38 % du coût de leurs
médicaments d’ordonnance.
12 médicaments comptent pour 36 % (ou 0,36 x 22,61 = 8 M$) du
coût total du programme, même s’ils comptent pour un minuscule
0,71 % des 461 266 ordonnances remplies en vertu du programme.
Prix équitables La Loi de la N.-É. sur les prix équitables des médicaments a été mise
en vigueur en juillet 2011. En vertu de cette Loi, les prix des
médicaments génériques seront plafonnés à 45 % du coût du
médicament de marque déposée correspondant. Ce plafond sera
rabaissé progressivement jusqu’à 35 % sur une période d’un an.
Source : Comité Hansard, Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse, Comité
des comptes publics, Ministère de la Santé et du Mieux-être,
Programme d’assurance-médicaments pour les familles, 1er juin 2011.
http://nslegislature.ca/index.php/committees/committee_hansard/C7/pa2
0110601
Création d’un régime d’assurance-médicaments pour les Néo-Brunswickois non assurés –
Aperçu des éléments du programme
22. Près de 27 % des Néo-Brunswickois, ou environ 752 838 x 0,27 = 203 000, ne
possèdent aucun régime d’assurance-médicaments. Tout dépendant des dépenses
annuelles considérées par personne en matière de médicaments, les dépenses annuelles
totales pour les médicaments d’ordonnance de ces 203 000 Néo-Brunswickois non assurés
se situent entre 136 M$ et 365 M$.
Dépenses annuelles moyennes en médicaments, présumées* Dépenses totales
670 $ (moyenne de toutes les
couvertures, sauf PMONB) 670 $ x 203 000 = 136 M$
830 $ (moyenne de toutes les
couvertures) 830 $ x 203 000 = 168 M$
1 800 $ (Moyenne du PMONB)
1 800 $ x 203 000 = 365 M$
10
23. La figure 5 ci-dessous montre les caractéristiques principales de notre proposition.
Cette proposition a été modelée à partir d’autres régimes provinciaux publics d’assurance-
médicaments basés sur les revenus, au Canada.
24. Voici les éléments majeurs de notre proposition :
Nom du programme. Pour en faciliter le référencement, le nom donné à notre
proposition est le Programme d’assurance-médicaments du N.-B.
Objectif. Le Programme d’assurance-médicaments du N.-B. est un payeur de dernier
recours et est destiné à aider les Néo-Brunswickois qui n’ont pas de couverture
d’assurance-médicaments ou qui doivent faire face à des coûts élevés de médicaments
(relativement au revenu net de leur ménage) qui ne sont pas couverts en vertu d’une
assurance privée. Le Programme d’assurance-médicaments du N.-B. comprend à la fois
un programme d’assurance (avec franchises et quotes-parts) et un programme d’aide
basé sur le revenu. Étant donné que le Programme est un payeur de dernier recours, le
régime d’assurance privé de la personne inscrite (s’il y a lieu) serait le premier payeur
pour toute réclamation. Toute portion de la réclamation impayée par celui-ci serait
ensuite couverte, si l’individu concerné y est admissible, par le Programme d’assurance-
médicaments du N.-B.
Cotisation. Il n’y aurait aucune cotisation nécessaire pour s’inscrire au Programme
d’assurance-médicaments du N.-B.
Admissibilité. Tous les résidents du Nouveau-Brunswick inscrits au régime d’assurance-
maladie et qui n’ont pas de régime d’assurance-médicaments seraient admissibles à
l’inscription au Programme d’assurance-médicaments du N.-B., ainsi que les résidents
qui font face à des coûts élevés de médicaments (relativement au revenu net de leur
ménage) non couverts par leur régime privé d’assurance-médicaments.
* En se basant sur la figure 2 ci-dessus, les dépenses annuelles par personne liées aux médicaments d’ordonnance
se situent entre 670 $ et 1 800 $.
Couverture. La couverture comprendrait tous les médicaments d’ordonnance
médicalement nécessaires inscrits au formulaire du Nouveau-Brunswick, ainsi que tous
11
les frais d’exécution d’ordonnance y associés. Là où existent des médicaments
génériques équivalents, la couverture serait limitée auxdits médicaments génériques,
à moins qu’il n’y ait eu échec dans le traitement à l’aide d’un médicament générique
équivalent du formulaire ou qu’il y ait une raison médicale expliquant que ce
médicament générique ne puisse pas être utilisé.
Franchise. La franchise varierait, de façon progressive, entre 0 % et 4 % du revenu net du
ménage. Cette franchise pourrait être mensuelle, trimestrielle ou annuelle.
Quote-part. Les utilisateurs paieraient 30 % du coût des médicaments admissibles
(incluant les frais d’exécution d’ordonnance y associés) excédant le montant de la
franchise.
Participation. En nous basant sur l’expérience tirée du Programme d’assurance-
médicaments pour les familles de la Nouvelle-Écosse, nous prévoyons qu’environ 22 %
des 203 000 individus non assurés, ou 45 000 individus, participeraient au Programme
d’assurance-médicaments du N.-B.
Équité. Avec des montants de franchises et de quotes-parts qui varieraient
progressivement en fonction des revenus nets des ménages, le Programme d’assurance-
médicaments du N.-B. : « … subventionnerait les coûts en se basant sur la capacité de
payer de chacun… »
État de santé antérieur. Tous les résidents du Nouveau-Brunswick qui n’ont aucun
régime d’assurance-médicaments seraient admissibles à l’inscription au Programme
d’assurance-médicaments du N.-B., sans tenir compte de leur état de santé antérieur.
Efficacité. En nous basant sur l’expérience vécue en Nouvelle-Écosse, nous prévoyons
que 90 % de l’assistance fournie toucherait les ménages dont le revenu net se situe sur
le seuil de la pauvreté ou en-dessous de celui-ci. Ce sont donc les familles qui vivent
dans la pauvreté, qui ne sont pas assurées ou qui sont sous-assurées et qui ont besoin
de médicaments onéreux qui bénéficieraient de ce programme.
Quote-part annuelle maximale. La quote-part annuelle maximale serait plafonnée à un
montant qui varierait, de façon progressive, entre 2 % et 4 % du revenu net du ménage.
Prestations annuelles maximales pour l’utilisateur. En vertu du programme d’assurance-
médicaments du N.-B., les utilisateurs auraient accès aux médicaments d’ordonnance
médicalement nécessaires, assujettis à des franchises et des quotes-parts; il n’y aurait
donc pas de limites par rapport aux prestations annuelles maximales. En d’autres mots,
les prestations annuelles maximales de l’utilisateur ne seraient pas plafonnées en vertu
du Programme d’assurance-médicaments du N.-B. Aucun autre programme
d’assurance-médicaments provincial ne fait l’objet d’un plafonnement.
12
Passage au Programme d’assurance-médicaments du N.-B. à partir d’un système
d’assurances privées. Étant donné que l’objectif du Programme d’assurance-
médicaments du N.-B. est d’être le payeur de dernier recours, la responsabilité d’un
fournisseur de régime privé d’assurance-médicaments ne serait pas touchée. Pour cette
raison, nous prévoyons que l’instauration du Programme d’assurance-médicaments du
N.-B. n’engendrerait pas de diminution des réclamations en vertu des régimes privés
d’assurance-médicaments. Le Programme pourrait être intégré au régime d’assurance
d’une tierce partie, comme par exemple Medavie, et pourrait être administré par cette
dernière.
Trois ménages1
ayant des revenus différents, tous aidés par le Programme du N.-B.
25. Ce qui suit illustre de quelle façon le Programme d’assurance-médicaments du N.-
B. aiderait trois ménages ayant des revenus et des problèmes médicaux différents :
Dorion MacKinnon Theriault
Revenu annuel du ménage 15 000 $ 30 000 $ 70 000 $
Problèmes médicaux Hypertension Épilepsie et asthme Mal. de Crohn
Coût annuel pour un ménage sans
assurance-médicaments 1 200 $ 5 000 $ 30 000 $
En % du revenu 8 % 16,7 % 42,9 %
Franchise2
En % du revenu 0 % 2 % 3 %
Montant en $ 0 $ 600 $ 2 100 $
Quote-part3
Montant dépassant franchise 1 200 $ 4 400 $ 27 900 $
% du coût des médicaments 30 % 30 % 30 %
Montant en $ 360 $ 1 320 $ 8 370 $
Quote-part maximale4 300 $ 900 $ 2 800 $
Payée par le Prog. du N.-B. 900 $ 3 500 $ 25 100 $
Quote-part maximale4
En % du revenu 2 % 3 % 4 %
Montant en $ 300 $ 900 $ 2 800 $
Répartition du coût des médicaments
Payé par le ménage 300 $ 1 500 $ 4 900 $
En % du revenu 2 % 5 % 7 %
Payé par le Prog. N.-B. 900 $ 3 500 $ 25 100 $
13
1. Illustration tirée des exemples de scénarios du Programme d’assurance-médicaments pour les famille de la Nouvelle-Écosse. Voir http://www.gov.ns.ca/health/pharmacare/family_pharmacare/family_pharmacare.asp
2. Une franchise est un montant spécifique, en dollars, qu’un individu ou un ménage doit payer de sa poche au début de chaque période de couverture du Programme d’assurance-médicaments du N.-B. Une période de franchise peut s’étendre sur un mois, un trimestre ou une année. En vertu du Programme d’assurance-médicaments du N.-B., la franchise sera établie, de manière progressive, à 0 %, 2 % ou 3 % du revenu net.
3. Une quote-part est la portion du prix de l’ordonnance payable par un individu ou un ménage. En vertu du Programme d’assurance-médicaments du N.-B., la quote-part est de 100 % jusqu’à l’atteinte de la franchise. Une fois la franchise atteinte, la quote-part est de 30 %.
4. La quote-part serait plafonnée, de manière progressive, à 2 %, 3 % ou 4 % du revenu net.
Financement du Programme d’assurance-médicaments du N.-B.
26. En tenant compte d’une dépense de médicaments annuelle par personne de 670 $, le
coût du Programme est estimé à environ 20 M$ (sans compter les frais d’administration),
et est calculé tel que démontré dans la figure 6 ci-dessous. Ce coût est similaire au coût de
22 M$ (incluant les frais d’administration) du Programme d’assurance-médicaments pour
les familles de la Nouvelle-Écosse.
27. Dans notre présentation précédente, nous avions estimé les épargnes de coûts pour le
Programme de médicaments d’ordonnance du Nouveau-Brunswick, suite aux mesures de
réforme des médicaments que nous proposions, à environ 26 M$. De telles épargnes
pourraient être utilisées, entre autres, pour financer entièrement le coût du Programme
d’assurance-médicaments du N.-B.
28. Pour des raisons budgétaires et afin de mieux orienter les prestations vers les ménages
à faibles revenus, le Programme d’assurance-médicaments du N.-B. pourrait être mis en
œuvre d’une façon mesurée et par étapes, en recalculant au besoin les franchises et les
pourcentages des quotes-parts. Pour une plus grande efficacité, un programme de
diffusion pourrait également être mis en œuvre afin d’inciter les gens souffrant de
problèmes chroniques à adopter des pharmacothérapies.
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