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ARTH 648B-2 Envisioning Digital and Virtual Forms of Exhibitions: The Curatorial Translation of Theory into Practice, 2012
L’EUROPE DE L’EST AU TRAVAIL : NATALKA HUSAR ET BOGDAN LUCA EN
DÉTAIL
Adeline Paradis-Hautcoeur
La présente exposition propose l’observation en détails des œuvres des peintres canadiens
Natalka Husar et Bogdan Luca. Leurs tableaux seront ici examinés selon le thème du travail; non
seulement l’acharnement du peintre à l’œuvre, mais aussi le labeur illustré dans leurs
compositions. En effet, ces peintres sont tous deux originaires de l’Europe de l’Est : Luca est né
en Roumanie et sa famille est venu s’installer au Canada en 1994. Husar est née au New Jersey
de parents ukrainiens ayant immigré aux États-Unis en 1949, elle a par la suite emménagé à
Toronto au début de la vingtaine en 1973. L’identité de ces artistes est donc duelle et résulte de
l’impact de la culture nord-américaine avec celle de l’Europe de l’Est. Comme Natalka Husar
l’affirme, elle n’aurait pas pu peindre ses œuvres sans le recul d’une vie en Amérique du Nord.
Malgré qu’elle ait grandi de ce côté de l’Atlantique, son sujet premier a toujours été l’Ukraine et
cette relation à distance est médiatisée par la peinture.1 L’artiste a plus d’une fois donné forme à
sa muse : l’Ukraine est à la fois inspiration et personnage.
Le travail présenté dans les œuvres de ces deux artistes prend différentes formes. En fait, puisque
les histoires personnelles de Luca et d’Husar sont fortement liées à l’époque soviétique, une
définition plus marxiste du labeur peut être des plus appropriées. Dans cette optique, le travail
sera possiblement considéré comme de l’exploitation, en ce sens qu’une personne ou un groupe
profite d’une autre personne ou d’un autre groupe au détriment de l’état physique et moral de
cette dernière instance.2 Karl Marx s’est insurgé contre l’idée du travailleur aliéné sous le
capitalisme. Selon lui, l’économie capitaliste est basée sur l’exploitation de la classe ouvrière, et
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ce, jusqu’aux limites de la légalité. Les travailleurs s’éreintent dans une tâche répétitive où les
capacités naturelles de l’homme sont brimées et ils doivent obéissance à un employeur
inconscient des difficultés de l’ouvrage.3 Or, autant le travailleur sera aliéné dans un système
économique capitaliste, l’histoire a démontré que la situation n’était guère mieux dans les pays
soviétiques. Les personnages de Luca seront donc considérés comme des ouvriers. Quant à
Husar, ses œuvres traitent d’une autre forme de labeur. Les jeunes filles aguichantes évoquent le
trafic humain, plus spécialement le trafic roulant sur la prostitution juvénile, dont l’Ukraine est
malheureusement l’un des principaux foyers en Europe.4 Alors qu’elles ne sont encore que des
enfants, leur comportement trahit une expérience inadéquate pour leur âge. L’ignorance de
l’attitude appropriée témoigne d’une coupure avec une réalité peut-être plus saine. Leur
aliénation est démontrée par leur insouciance.
En outre, le thème du travail est aussi visible dans les techniques picturales d’Husar et de Luca.
Ces deux artistes ne lésinent pas sur leur tâche et leur application minutieuse de la matière sur la
toile démontre un grand amour des détails. Dans son ouvrage intitulé Le Détail : une histoire
rapprochée de la peinture (1996), l’historien d’art français Daniel Arasse s’épanche sur
l’importance de la minutie des peintres et sur la fonction du détail à travers l’histoire de l’art.
Selon Arasse, un détail a le pouvoir d’arrêter le regard et de perturber la lecture d’une œuvre.5 Un
autre auteur français, le critique et sémiologue Roland Barthes, explique l’importance que peut
prendre un détail dans l’analyse d’une composition. Dans La chambre claire (1980), Barthes
parle du « punctum » comme d’un détail poignant, subjectivement choisi par l’inconscient,
duquel la lecture de la composition se centralise : nos yeux ne cessent d’y revenir.6 Bien
qu’Arasse traite principalement de l’art italien à la Renaissance et Barthes de la photographie, je
me permets d’appliquer ces concepts à la peinture contemporaine. En effet, le détail révèle non
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seulement le processus de représentation qu’emprunte le peintre, mais aussi le fonctionnement de
la perception des spectateurs. Les détails guident le regard de l’observateur et la narration ainsi
bâtie est issue de ce circuit de détails. Or, l’attention portée aux détails réduit à néant notre mode
traditionnel d’appréhension d’une œuvre d’art. Il est convenu que la distance d’observation,
d’appréciation même, d’un tableau sera proportionnelle aux dimensions du canevas : plus l’œuvre
est grande, plus l’éloignement sera important afin de mieux embrasser du regard l’ensemble de la
composition. Par contre, l’examen attentif du détail oblige le spectateur à se rapprocher de la
surface peinte et à conséquemment faire fi du reste de l’œuvre. Observés l’un à la suite de l’autre,
les détails deviennent l’équivalent des mots de vocabulaire du langage pictural adopté par le
peintre. En cela, l’observation détaillée d’une œuvre requiert que le spectateur imite le myope : le
nez sera collé à la toile afin de mieux cerner les coups de brosses, les mélanges de pigments et les
coulisses de peintures qui forment minutieusement le contour d’un bouton de chemise.
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Pandora’s Parcel to Ukraine
Natalka Husar
1993
224 x 274 cm
Huile sur toile
De la série Black Sea Blue
Galerie nationale du Canada
http://ccca.concordia.ca/artists/work_detail.html?languagePref=en&mkey=6076&title=Read+Between+the+Lines&artist=Natalka+Husar&link_id=1624
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Ce tableau de Natalka Husar a été présenté dans le cadre de l’exposition Black Sea Blue dévoilée
en 1995 et 1996. Cette série fut produite suite à un premier voyage en Ukraine après
l’effondrement de l’Union soviétique. Les œuvres viennent en réponse à la réalité de l’Ukraine
indépendante, une réalité qu’Husar n’avait auparavant qu’imaginée. Ses tableaux sont
couramment comparés à des peintures d’histoire. 7 Leur grand format (souvent plus de
deux mètres de haut) présente certainement une mise en scène qui sert la théâtralité de la
narration. En fait, Husar se sert des techniques des peintres académiques pour rendre l’histoire de
l’Ukraine : « to paint history is to paint the truth » affirme l’artiste. Elle s’inspire d’un détail qui
va créer une image, un personnage entier et ce détail croît pour donner une composition
complète.8
Ainsi, Pandora’s Parcel to Ukraine dépeint l’absurdité du regard de l’Ouest sur l’Est. Alors
qu’elle n’avait en tête qu’une image folklorique de son pays d’origine, une visite dans le village
natal de sa mère lui a donné une tout autre idée de l’Ukraine indépendante.
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Gustave Courbet
L'Atelier du peintre
Entre 1854 et 1855
598 x 361 cm
Huile sur toile
Musée d'Orsay, Paris
http://www.musee-
orsay.fr/fr/info/gdzoom.html?tx_damzoom_pi1%5Bzoom%5D=1&tx_damzoom_pi1%5BxmlId
%5D=000927&tx_damzoom_pi1%5Bback%5D=fr%2Fcollections%2Fcatalogue-des-
oeuvres%2Fresultat-collection.html%3Fno_cache%3D1%26zsz%3D9&cHash=82ba1d869c
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À la manière de Gustave Courbet pour son œuvre l’Atelier (1855), l’artiste a dépeint les
personnages réels et fictifs de l’actuelle société ukrainienne.9 Bien que Courbet ait représenté
l’espoir de la future génération sous la forme d’enfants, l’apparence fantomatique des fillettes
peintes par Husar témoigne de la précarité de leur avenir. En effet, alors que leurs visages portent
les cicatrices de l’explosion de 1986 à Tchernobyl, leurs parents s’éreintent à travailler à l’usine.
Les ressortissants ukrainiens, à l’abri de cette dure réalité, tentent par tous les moyens de venir en
aide aux êtres chers. De leurs colis, occupant le côté droit de la toile, s’échappent justement les
malheurs de l’Ukraine. Ces paquets deviennent de véritables boîtes de Pandore. Comme
l’expliquait Arasse, il suffit d’un détail pour saisir le sens d’une œuvre. Ainsi, la narration ici
proposée par Husar est explicite par le détail du couteau de cuisine planté dans l’un des colis dans
le coin inférieur droit de la toile. Il témoigne de la bêtise des envois. Malgré toutes les bonnes
intentions du monde, il est évident que des ballotins de chocolats ne sont d’aucune utilité dans un
pays en pleine reconstruction. Le kitsch des objets choisis par l’artiste, tel que les cœurs de faux
velours, le pantin et le chandail de Mickey Mouse, renforce cette idée de l’incohérence et de
l’impuissance du geste.
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Natalka Husar
Odessa’s Tears
1995
224 x 137 cm
Huile sur lin
De la série Black Sea Blue
Collection Colin Alisson, Toronto
http://ccca.concordia.ca/artists/work_detail.html?languagePref=en&mkey=6076&title=Read+Bet
ween+the+Lines&artist=Natalka+Husar&link_id=1624
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La toile Odessa’s Tears, peinte en 1995 par Husar, présente aussi une narration construite à partir
d’un détail. Au coin supérieur gauche, la surface sombre capte tout de suite le regard dû au fort
contraste entre le gesso noir du fond et les couleurs vives. À l’intérieur de ce cercle noir se
retrouve un landau dévalant un escalier, une scène inspirée du célèbre film le Cuirassé Potemkin,
réalisé en 1925 par Sergeï Eisenstein, prenant pour décor l’escalier monumental d’Odessa. Ce
landau est pour moi mon « punctum » et tous les éléments déchiffrés sont ainsi analysés en
rapport à ce carrosse. Sa chute guide le parcours de l’œil du spectateur. De plus, les plis des draps
couvrant le corps de la femme renforcent cette ligne directrice. Je ne peux m’empêcher
d’imaginer les pleurs du bébé. Résonnants sur tous les éléments du tableau, ses cris semblent
donner une froide lueur aux objets. Même si l’accumulation de jouets pour enfants, de textures et
de couleurs vives évoque une idée de luxure, le sort du petit pleurant dans le landau paraît plus
qu’incertain.
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Natalka Husar
Changing Spots
1999
221 x 142 cm
Huile sur lin avec fermeture éclair
De la série Blond with Dark Roots
Art Gallery of Alberta, Edmonton
http://ccca.concordia.ca/artists/work_detail.html?languagePref=en&mkey=6076&title=Read+Bet
ween+the+Lines&artist=Natalka+Husar&link_id=1624
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En comparaison avec Black Sea Blue, les œuvres de l’exposition Blond with Dark Roots, montrée
au public en 2001 et 2002, présentent une évolution narrative des personnages.10 Les fillettes de
Pandora’s Parcel to Ukraine sont devenues préadolescentes dans Changing Spots.11 Sous les
coups de pinceau d’Husar, elles rendent visuellement compte de l’interprétation de l’artiste sur la
situation politique, économique et historique de cette république se relevant toujours de la chute
du bloc soviétique.12 Ainsi, ses œuvres tournent autour de personnages et chaque détail vient
confirmer la personnalité du ou des protagonistes des tableaux. En effet, l’artiste signale qu’elle
ne pourrait pas peindre une figure sans connaître, ou plutôt imaginer, les moindres détails de sa
vie.13 Une fois cette personnalité complétée, Husar peut alors à son gré modifier son âge ou sa
situation puisque la peinture permet tout. Changing Spots présente donc de jeunes filles
souriantes et légèrement habillées de fourrure. La richesse des textures des manteaux témoigne de
l’application d’Husar à ses détails. Elles sont couvertes de ces manteaux qui passent
habituellement de mère en fille dans les pays de l’Europe de l’Est, mais cet accoutrement de
dame sur un corps prépubère laisse entrevoir une sexualité précoce. Leur sourire invite le
spectateur à venir les rejoindre dans un endroit qui semble clos, mais orné de draperie. Le lit
termine ce décor de boudoir.
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Janice Kulyk Keefer
Changing Spots
2006
Dans Midnight Stroll
http://books.google.tt/books?id=bJ10j3KLBWkC&printsec=frontcover&hl= fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0 - v=onepage&q&f=false
La poétesse canadienne d’origine ukrainienne Janice Kulyk Keefer a écrit un poème en
collaboration avec Natalka Husar. 14 Le même titre affirme que le texte est écrit pour
accompagner l’œuvre et les deux dernières strophes renforcent la référence à la prostitution
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juvénile : « (The girls’ English is bad/but they smile a lot) / Under the rug, the ghost/ of another
rug. Under the borrowed fur,/ skins pale lining ». On apprend que « l’invité » en question est un
étranger parlant anglais et qu’il lui importe peu si la communication est impossible puisque les
fillettes sont tout de même souriantes. De plus, « the ghost » évoque un élément malheureux,
honteux, à cacher sous le tapis. La peau pâle juvénile est prise en guise de doublure des manteaux
de fourrure, ce qui en fait dénote l’absence de toute doublure. Elles sont nues et souriantes sous
des fourrures empruntées. Un malaise flotte, rien n’est montré, mais tout est supposé.
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Natalka Husar
Horseshoes and Waves
2001
218 x 142 cm
Huile sur lin avec fermeture éclair
De la série Blond with Dark Roots
Collection de Janice Kulyk Keefer, Toronto
http://ccca.concordia.ca/artists/work_detail.html?languagePref=en&mkey=6076&title=Read+Bet
ween+the+Lines&artist=Natalka+Husar&link_id=1624
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Même s’il est certes possible de ne voir qu’un jeu de gamine dans Changing Spots, le clou de la
scène est dépeint dans Horseshoes and Waves. La fillette à la chevelure si caractéristique est la
même que dans Pandora’s Parcel to Ukraine.
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« You know what I like best? » She sucks her finger and then continues: « I love to suck! I do it with my finger cause I have nothing else to suck! »
Yo Puta María Lidón 2004 http://www.movie-censorship.com/report.php?ID=136061
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Par contre, alors qu’elle suçait innocemment son pouce dans la toile précédente, son regard et son
majeur dans la bouche prennent maintenant une connotation sexuelle. Sucer son pouce est le
geste d’un enfant voulant être réconforté, son chandail de Mickey Mouse et son ruban rose vif
renforcent cette posture juvénile. Dans la toile suivante, elle suce son majeur avec un regard
aguicheur. Dans un film traitant de prostitution à travers le monde, Yo Puta, sorti en 2004, l’une
des prostitués affirme : « You know what I like best? She sucks her finger and then continues: I
love to suck! I do it with my finger cause I have nothing else to suck! »15 Les cheveux en bataille,
entourée de draps et dentelles, elle recouvre nonchalamment sa nudité avec l’un des manteaux de
fourrure de Changing Spots. Sucer son majeur semble ici mimer une fellation. Les couleurs
froides, sombres même, et cette silhouette fantomatique composent l’atmosphère du dénouement
de ce jeu malsain.
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Janice Kulyk Keefer
Horseshoes and Waves
2006
Dans Midnight Stroll
http://books.google.tt/books?id=bJ10j3KLBWkC&printsec=frontcover&hl= fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0 - v=onepage&q&f=false
ARTH 648B-2 Envisioning Digital and Virtual Forms of Exhibitions: The Curatorial Translation of Theory into Practice, 2012
Le poème de Keefer accompagnant l’œuvre confirme cette mise en scène. Le texte paraît relater
un dialogue entre l’homme et la fillette : « This half-shaved head : not surgery-/coquetterie. My
finger’s a cigarette/ I’m taking one long, cool drag on./ If this pose won’t do, teach me another. ».
L’homme fume une cigarette en analysant la coiffure de la jeune fille alors que celle-ci lui
propose une autre position. L’usage du français à quelques endroits vient peut-être souligner la
différence entre la culture de l’homme et de l’enfant. De plus, la dernière strophe « Hypocrite
Voyeur,/my mirror, my/mother. » vient souligner la culpabilité de l’homme faisant rimer
« voyeur » avec « mother ».
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Bogdan Luca
Emptying
2011
De la série Spolia
Dimensions inconnues
Huile sur toile
http://neubachershor.com/events/bogdan-luca-spolia/ - !prettyPhoto[1]/3/
ARTH 648B-2 Envisioning Digital and Virtual Forms of Exhibitions: The Curatorial Translation of Theory into Practice, 2012
Contrairement à Husar qui affirme que l’Ukraine fut durant longtemps sa muse, Luca n’a jamais
déclaré peindre la Roumanie, mais ses intérêts sont certainement influencés par son enfance
passée dans ce pays.16 Ses personnages de travailleurs évoluant dans une situation trouble
peuvent se rattacher à son pays d’origine. Bien que, sans que rien ne soit présenté, le spectateur
puisse déduire l’acte performatif des fillettes d’Husar, les compositions de Luca dépeignent des
personnages en action. Néanmoins, même s’ils semblent appliqués à la tâche, ces hommes ne
sont en rien efficaces. Cette non-productibilité pose un haut contraste avec les travailleurs chers
au Réalisme socialiste.
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Affiche de propagande soviétique
« Plan quinquennal en 4 ans: Fait! »
(traduction libre)
Date, dimensions et locations inconnues
http://www.almanart.com/la-couleur-rouge.html
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En effet, les figures ouvrières faisaient partie d’une iconographie largement propagée sous
l’Union soviétique. Des compositions figuratives, principalement adressées aux prolétaires et
illustrant de très simples récits étaient produites pour véhiculer une image idéalisée de la
puissance nationale. L’individualité des figures représentées est complètement niée pour mieux
mettre en lumière un idéal qui devait être au service de l’État. Bien que ces images de
propagande aient été conçues pour nourrir un espoir, les hommes en uniforme peints par Luca
paraissent être un témoignage sur l’effondrement du système soviétique en Roumanie.
Dans Emptying, des travailleurs de la construction déversent un liquide jaunâtre sur le sol,
inondant du même coup de petites habitations. La perspective d’une réelle narration est
complètement éclatée par l’échelle invraisemblable de ces minuscules résidences.
L’accumulation d’éléments tels que les maisons, les collègues, les montagnes et les objets
métalliques ressemblant à des pelles mécaniques forment un ensemble chaotique dans lequel
l’être humain doit pourtant effectuer sa tâche. Cette mise en scène où règne la confusion
témoigne de l’impossibilité d’un travail efficace.
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Bogdan Luca
The Grey Eminence
2011
127 x 114 cm
Huile sur toile
De la série The Roving Iconist
http://le-gallery.ca/exhibitions/2011/151/the+roving+iconist/
ARTH 648B-2 Envisioning Digital and Virtual Forms of Exhibitions: The Curatorial Translation of Theory into Practice, 2012
The Grey Eminence fait partie de la série The Roving Iconist. Pour l’artiste, « iconist » décrit une
personne qui interprète le monde comme un vaste réseau où des images issues de la culture
populaire construisent une mythologie personnelle.17 Malgré que l’œuvre The Grey Eminence
soit peut-être la composition de Luca où les visages sont les plus distinguables, l’absence de trait
caractéristique empêche d’identifier un personnage d’une toile à l’autre comme c’est le cas pour
Husar. Historiquement, l’appellation « éminence grise » se réfère à une personnalité influençant
le pouvoir politique tout en restant volontairement dans l’ombre. Les uniformes signalent que ces
hommes sont au service de l’État et leur analyse d’une maquette urbaine semble être le sujet
débattu. Certes, ces hommes effectuent une tâche où leur identité n’est pas reconnue, mais le
groupe semble complètement démuni devant la complexité de la miniature. La composition, le
jeu des couleurs et les échelles donnent l’impression que rien n’est tangible et que tout n’est
qu’insécurité. De plus, leurs actions sont décousues : alors que l’un d’entre eux porte un masque
à gaz et projette une substance sur la maquette, un autre en avant-plan utilise une sorte
d’entonnoir auditif pour écouter le cœur du problème. Devant l’incohérence de leur
comportement, la justesse de leurs conseils politiques sera peut-être à questionner.
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Bogdan Luca
No One is Really Listening
2011
203 x 170 cm
Huile sur toile
De la série The Roving Iconist
Collection privée
http://le-gallery.ca/exhibitions/2011/151/the+roving+iconist/
ARTH 648B-2 Envisioning Digital and Virtual Forms of Exhibitions: The Curatorial Translation of Theory into Practice, 2012
Luca puise son inspiration dans sa vie quotidienne : une image vue sur un écran ou bien à
l’intérieur d’une publication deviendra le cœur d’un prochain tableau.18 Bien qu’il développe
d’abord ses compositions à l’aide du logiciel Photoshop, le processus de création se fait de
manière organique et l’image se transformera sous les coups de pinceau. Comme No One is
Really Listening, aussi de l’exposition The Roving Iconist, en atteste, les œuvres de Luca sont
aussi visuellement chargées que celles d’Husar, mais ses détails prennent une autre forme. Les
minutieux éléments de l’artiste sont involontaires : ce sont les coups de pinceau qui forment les
détails et ils sont tributaires du travail du peintre. Ils témoignent de l’effort de l’artiste en ce sens
que Luca semble avoir passé moins de temps sur une petite surface picturale qu’Husar, mais son
jeu des couleurs et des couches de fond est très perceptible. En outre, la complexité des postures
des travailleurs relève d’une prouesse technique de l’artiste qui vaut la peine d’être mentionnée.
Ici, des hommes s’affairent autour de rails de chemin de fer, mais pour faire quoi? Les installent-
ils? Ou bien les démontent-ils? Leur cravate convient plus à un travail de bureau qu’à une tâche
aussi physique. L’absence de finalité claire dans l’acharnement de ces hommes peut possiblement
être considérée comme un commentaire sur le système capitaliste. Dans une telle économie, un
produit issu de la force humaine est évalué selon sa valeur monétaire et non utilitaire. La
production est donc conçue pour amener le plus de gains monétaires possibles, et non plus pour
combler des besoins utilitaires de base. Plus aucune connexion entre l’ouvrier et son travail n’est
alors nécessaire.19 Si dans un système soviétique l’individualité est complètement brimée pour la
grandeur de l’État, le système capitaliste n’est peut-être piètre mieux puisque l’effort humain
n’est plus considéré pour son utilité, mais seulement pour sa valeur marchande.
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Bogdan Luca
Prototype
2011
203 x 244 cm
Huile sur toile
De la série Spolia
http://neubachershor.com/events/bogdan-luca-spolia/ - !prettyPhoto
ARTH 648B-2 Envisioning Digital and Virtual Forms of Exhibitions: The Curatorial Translation of Theory into Practice, 2012
Pour Prototype peint en 2011, de la série Spolia, Luca affirme avoir eu une vision de cette
composition : des hommes endormis sur lesquels l’image d’un énorme chantier de construction
sera projetée.20 Or, le sens de l’œuvre reste mystérieux. Comment ces corps et cette projection
sont-ils liés? Est-ce la vision du rêve de ces hommes ou font-ils partie de l’image? Sont-ils
tombés de fatigue suite à leur journée passée à ouvrer sur le chantier? Impossible de savoir. Ils se
ressemblent tous, aucun trait particulier ne permet de les distinguer les uns des autres : ils sont
anonymes, au bout du rouleau, et loin de l’ouvrier soviétique idéal. Par contre, suite à l’analyse
des œuvres de Luca, il est à se questionner si l’artiste pose un commentaire tout noir ou tout
blanc. Cette ambigüité donne lieu à un dialogue sur l’actuelle utilisation de la démocratie dans le
monde. L’actualité nous apprend que bien que le Canada est un pays où la démocratie est chose
acquise, le parti conservateur au pouvoir depuis 2006 nous fait mauvaise figure à l’international.
Alors que la communauté internationale reste surprise de la réélection de parti politique
notamment corrompu en Europe de l’Est, comme c’est le cas en Ukraine, les habitants défendent
leur point en affirmant que, puisque tous sont corrompus, mieux vaut choisir le meilleur des
maux.21
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Ainsi, les thèmes et les narrations d’Husar et de Luca ne sont pas exempts d’un certain
commentaire, ou du moins témoignage, sur leur pays d’origine. J’ai ici proposé que leur histoire
personnelle, fortement liée à l’Europe de l’Est, influence d’une certaine manière leur perception
de la reconstruction de leur pays d’origine, l’Ukraine et la Roumanie, et de la relation de ces pays
avec l’Amérique du Nord. Leurs tableaux ont été présentés sous la thématique du travail, de la
performance. Ce thème, affilié à cette partie du monde, évoque l’imagerie de la propagande
soviétique, de l’exploitation et du travail aliénant. Certains artistes, issus des pays de l’ancienne
Union soviétique, viennent à éprouver de la nostalgie pour cette époque où un seul art officiel
composait la culture visuelle et en reprennent les codes picturaux.22 Pourtant, Luca et Husar ne
semblent pas faire partie de cette vague d’Ostalgia. D’un côté, les fillettes d’Husar sont
représentées avant ou après un acte qui n’est que suggéré. Husar décrit une douleur liée au labeur
gardé sous silence. Les jeunes filles évoluant dans ses œuvres sont les protagonistes d’une
situation malheureusement trop souvent fréquente en Europe de l’Est. Husar confirme que ses
personnages ont les traits caractéristiques de cette région du monde, une apparence typiquement
ukrainienne.23 D’un autre côté, les hommes peints par Luca sont en plein effort, mais cet
acharnement reste vain. Luca affirme que sa double identité, basée sur une culture de l’Est
combinée à celle de l’Ouest, lui donne un sens d’une histoire et d’un monde toujours en
évolution. Comme il en a été lui-même témoin, ces changements peuvent être des plus
drastiques.24 Est-ce en cela un regard critique de l’Ouest sur l’Est? L’époque de la Guerre froide
est terminée : Luca et Husar ont tous les deux déclaré qu’ils ne cherchaient pas à analyser quoi
que ce soit.
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CONCEPTION GRAPHIQUE DE L’EXPOSITION VIRTUELLE
Dans le cadre d’une exposition virtuelle, je désirais exposer des œuvres qui pouvaient bien se
traduire sur un écran d’ordinateur. C’est pourquoi j’ai choisi des artistes-peintres dont les œuvres
pouvaient mieux s’observer avec les multiples possibilités que la technologie nous offre. Ainsi, je
souhaite que mon exposition donne au spectateur la possibilité de saisir le processus de création
par détails, étape par étape.
Je conçois l’exposition de manière très simple : elle serait basée sur une seule page, de laquelle
l’utilisateur pourra trouver les informations sans être distrait par un réseau infini de clics et de
pages. L’interface s’ouvrirait sur une page noire, le titre de l’exposition L’Europe de l’Est au
travail : Natalka Husar et Bogdan Luca en détail apparaitrait en entête. Afin d’également
présenter les œuvres, il n’y aura qu’un détail de visible de chacune des œuvres sur un fond noir.
À ce moment, il n’est pas nécessaire de distinguer les artistes, bien que le sens de lecture, de
gauche à droite, présente les détails en ordre de présentation. Le visiteur, intrigué, aurait le loisir
de sélectionner un détail. Un clic sur un détail engendrait le processus de « révélation détail par
détail » de l’image : l’œuvre apparaitrait graduellement et grandirait au maximum de l’écran, soit
électroniquement ou bien par le concours du spectateur (le mouvement de la souris révèlerait
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l’œuvre). J’ai réalisé cette petite vidéo comme exemple des transitions envisagées. Ici, les
couleurs apparaissent aussi l’un après l’autre. Une fois l’image complète, les spectateurs
pourraient au mieux observer les détails des œuvres par une loupe virtuelle, si désiré. De plus,
toutes les informations relatives à l’œuvre seraient disponibles par de discrets petits onglets. J’ai
réalisé des entrevues téléphoniques avec les artistes et certains extraits, écrits et auditifs,
pourraient être inclus. Les informations ajoutées ici, telles que les images et les textes, seront
aussi disponibles par ces petites icônes.
J’ai ici réalisé un exemple de ce qui pourrait apparaitre après avoir cliqué sur l’onglet
« informations », qui fournirait les détails techniques sur l’œuvre tels que le cartel, qui pourra, par
la suite, resté présent. Par ailleurs, un carré gris, idéalement de la même taille que l’image à
l’écran, serait l’équivalent de la taille réelle du tableau et le rectangle rouge représenterait la taille
de l’image virtuelle. Cette comparaison à l’échelle permettrait au visiteur de saisir la pleine
mesure de la toile.
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Cette image présente l’allure de la page après avoir cliqué sur l’onglet « texte » : le texte du
commissaire tel que présenté ici apparaitrait. Les couleurs et l’ordre des icônes ne sont encore
qu’au stade de suggestions, mais j’espère que ces exemples vous ont permis de mieux
comprendre mes idées.
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NOTES 1 Gerta Moray, « Bringing Things to Justice: Image and Story in the paintings of Natalka Husar, » Husar Handbook (Guelph: Macdonald Stewart Art Centre, 2010) 7. 2 Jonathan Wolf, « Karl Marx, » Stanford Encyclopedia of Philosophy, accédé 1 décembre 2012 http://plato.stanford.edu/entries/marx/. 3 Alan Wertheimer et Matt Zwolinski, « Exploitation », Stanford Encyclopedia of Philosophy, accédé 1 décembre 2012 http://plato.stanford.edu/entries/exploitation/. 4 « Hausse ‘’inquiétante’’ de la traite d’êtres humains en Europe, » Le Monde (9 novembre 2012), accédé 1 décembre 2012 http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/11/09/hausse-inquietante-de-la-traite-d-etres-humains-en-europe_1788293_3214.html. 5 Daniel Arasse, Le Détail : pour une histoire rapprochée de la peinture (Paris : Flammarion, 1996) 12. 6 Roland Barthes, La chambre claire (Paris : Cahiers du cinéma, 1980) 75. 7 Carol Podedworny, « Natalka Husar’s Beast of Burden : Thinking about history [&] painting in the 21st Century, » Husar Handbook (Guelph : Macdonald Stewart Art Centre) 28. 8 Podedworny, 28; Natalka Husar, entrevue téléphonique avec Adeline Paradis-Hautcoeur, 21 novembre 2012. 9 Loren Lerner, « Natalka Husar, » Memories and Testimonies (Montréal : Université Concordia, 2002) 65. 10 Ihor Holubizky, « Blond on Blonde, » Husar Handbook (Guelph : Macdonald Stewart Art Centre) 23. 11 Moray, 11. 12 Podedworny, 33. 13 Husar, entrevue avec Paradis-Hautcoeur. 14 Janice Kulyk Keefer, « Changing Spots, » Midnight Stroll (Holstein : Exile Editions, 2006) 7 http://books.google.ca/books?id=bJ10j3KLBWkC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false. 15 « The Life, » Movie Censorship, accédé 1er décembre 2012 http://www.movie-censorship.com/report.php?ID=136061. 16 Durant l’entrevue téléphonique, Natalka Husar a expliqué que sa peinture traite maintenant de la vie au New Jersey. 17 « Bodgan Luca, » LE Gallery – Exhibition, 2011, accédé 1er décembre 2012 http://le-gallery.ca/exhibitions/2011/151/the+roving+iconist/. 18 Luca, entrevue avec Paradis-Hautcoeur. 19 Sabine Keller, « Chapter 1 : Consumption and Production, » Arasite, accédé 1er décembre 2012 http://www.arasite.org/skch1.html. 20 Luca, entrevue avec Paradis-Hautcoeur. 21 David Martineau, « Élections générales – L’Ukraine face à un débat « Lance Amstrong, » Le Devoir (31 octobre 2012), accédé 1er décembre 2012 http://www.ledevoir.com/international/europe/362757/l-ukraine-face-a-un-dilemme-lance-armstrong. 22 Peter Osnos, « Understanding 'Ostalgia,' the Strange Longing for Soviet-Era Art, » The Atlantic, 2011, accédé 20 novembre 2012
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http://www.theatlantic.com/entertainment/archive/2011/08/understanding-ostalgia-the-strange-longing-for-soviet-era-art/243685/. 23 Husar, entrevue avec Paradis-Hautcoeur. 24 « Interview : Bogdan Luca, » 1968 Magazine, 2011, accédé 15 octobre 2012 http://www.1968magazine.com/index.cfm?PAGEPATH=INTERVIEWS/ARTISTS/BOGDAN_LUCA&ID=41760.
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