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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
-----------------------------
-----------------------------
DÉPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE
CENTRE D’ÉTUDE ET DE RECHERCHE
HISTOIRE-GEOGRAPHIE
---------------------
---------------------
MÉMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE
PÉDAGOGIQUE DE L’ÉCOLE NORMALE SUPERIEURE
(C.A.P.E.N)
l’enseignement/apprentissage de l’histoire des
jeunes sous l’influence de la révolution
numérique : étude menée auprès des
établissements publics et privés d’Antananarivo
Présenté par
RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary
Dirigé par
M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences
19 décembre 2014
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
-----------------------------
-----------------------------
DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE LITTERAIRE
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE
HISTOIRE-GEOGRAPHIE
---------------------
---------------------
MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE
PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE SUPERIEURE
(C.A.P.E.N)
l’enseignement/apprentissage de l’histoire des
jeunes sous l’influence de la révolution
numérique :
étude menée auprès des établissements publics et privés
d’Antananarivo
Présenté par
RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary
Membres du jury
Président : M. ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maître de conférences
Juge : M. RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’Enseignement Supérieur et de Recherche
Rapporteur : M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences
19 Décembre 2014
‘‘Nous prêchons la sagesse de Dieu, mystérieuse et
cachée, que Dieu, avant les siècles, avait prédestinée pour
notre gloire’’ I CORINTHIENS 2, 7-8
REMERCIEMENTS
Le présent Mémoire clôture les cinq années d’études à l’Université d’Antananarivo au
sein de l’établissement Ecole Normale Supérieure. Nous adressons nos remerciements à
l’endroit de toutes les personnes qui nous ont permis de le réaliser.
Nos premiers remerciements s’adressent, tout d’abord, à Dieu, car sans son entière
bénédiction ce travail n’aurait pas pu être réalisé.
Ensuite nous adressons nos vifs remerciements à :
Monsieur ANDRIAMIHANTA Emmanuel, Maître de conférences à l’Ecole Normale
Supérieure, notre président du jury, qui a bien voulu nous faire l’honneur d’assurer
cette noble et lourde tâche malgré ses nombreuses attributions.
Monsieur RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’enseignement supérieur et de
recherche à l’Ecole Normale Supérieure qui a bien voulu juger notre travail en dépit
de ses multiples occupations. Nous vous exprimons notre gratitude et vous remercions
beaucoup.
Monsieur RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences à l’École Normale
Supérieure, qui a aimablement accepté de nous encadrer tout au long de notre
recherche. Nous apprécions les conseils qu’il nous a donnés, sans quoi nous n’avons
pas abouti à ce résultat.
Nous sommes également reconnaissants aux personnes suivantes qui, directement ou
indirectement, nous ont aidés à la bonne réalisation de ce travail :
À mes parents RAHARINOSY pour leur soutien financier et moral pendant
mes études à l’ENS
À tous les membres de ma famille
À la promotion VATOSOA
À tous mes amis
Que tous ceux ou celles qui m’ont épaulé et qui n’ont pu être cités trouvent ici
l’expression de ma profonde reconnaissance
LISTE DES ABREVIATIONS
ADSL : asymmetric digital subscriber line ou ligne d'abonné numérique asymétrique
AOL : American on line. C’est une première société mondiale de services en ligne utilisant le
réseau Internet
CDI : centre de documentation et d’information
CD-ROM : compact disc read only memory
DARPA : Defense Advanced Research Projects Agency
DVD : Digital Versatile Disk
EAO : Enseignement Assisté par Ordinateur
E-mail : electronic mail ou messagerie électronique
GPS : Global Positioning System
HTML : HyperText Markup Language
IBM : International Business Machines
IP : Internet Protocol
MS-DOS : Microsoft-Disk Operating System.
NTIC : Nouvelles Technologies d’Information et de Communication
OTC : Outils de Travail Collaboratif
PC : Personal computer
SMS : short message service
TCP : Transmission Control Protocol
TD : Travaux Dirigés
TIC : Technologies d’Information et de Communication
TICE : Technologies d’Information et de Communication appliquées à l’Enseignement
TP : Travaux pratiques
USB : Universal Serial Bus
VHS : Video Home System
Wi-Fi : Wireless Fidelity
XML : eXtensible Markup Language
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Utilisation de l’internet au Québec 2009 - 2012 .............................................................. 19
Graphique 2: Pourcentage des gens possédant un ordinateur à la maison au Québec 2012.................. 20
Graphique 3: Pourcentage d’élèves utilisant l’internet : classe de 1ère .................................................. 38
Graphique 4: Pourcentage des élèves qui utilisent le web 2.0 ............................................................... 39
Graphique 5 : Les différents types du Web 2.0 ..................................................................................... 40
Graphique 6: Tranche d’âge des élèves enquêtés .................................................................................. 41
Graphique 7: Pourcentage des élèves possédant un ordinateur chez eux .............................................. 42
Graphique 8: Pourcentage des élèves utilisant les NTIC dans l’apprentissage de l’histoire ................. 47
Graphique 9: Les types des NTIC utilisés par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire ................. 48
Graphique 10: Les méthodes pédagogiques adoptées par les professeurs d’histoire ............................ 55
Graphique 11: Pourcentage des NTIC utilisées par les professeurs d’histoire ...................................... 57
graphique 12 : Pourcentage des élèves ayant des difficultés sur la matière histoire ............................ 58
graphique 13 : Types des difficultés rencontrés par les élèves durant le processus de l’apprentissage de
l’histoire ................................................................................................................................................ 59
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Internet et la poste : mieux comprendre l’internet ............................................................... 13
Tableau 2: Méthodes d’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens ................................................. 44
Tableau 3: Les modèles de relation pédagogique .................................................................................. 70
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La fin du 20e siècle et le début du 21e siècle ont été marqués d’une part, par la succession des
crises que ce soit économique ou politique et d’autre part par le développement considérable
de l’informatique. De ce fait, les jeunes qui sont nés entre 1980 et 2000 ont grandi avec le
chômage et l’informatique. Cette nouvelle génération de jeunes que les psychologues
qualifient de génération « Y » ou « Digital Native »1 possède un caractère psychologique
particulier et par conséquent un mode d’apprentissage différent. Ainsi, nous avons pu
constater que ces jeunes détestent apprendre par cœur, ils détestent aussi qu’on leur donne des
ordres, ils adorent apprendre à travers les outils informatiques. Pour ces jeunes, même s’ils se
noient dans le domaine virtuel, ils veulent que les choses qu’ils apprennent aient une relation
directe avec la réalité et ils posent souvent des questions telles que « Si j’apprends ça, en quoi
ça va m’aider à améliorer le monde? » En ce qui concerne la matière histoire, ces jeunes ne
voient même pas la matière histoire comme une matière qui sert à améliorer la connaissance
générale. Par ailleurs, ces jeunes ne s’intéressent guère à la politique or la matière histoire
traite de la politique : histoire politique ou histoire des relations internationales. Du coup, ces
jeunes ne s’intéressent plus à l’histoire même à l’histoire de leur propre pays. D’autre part, les
raisons qui nous ont poussé à choisir ce thème c’est que l’effectif de ces jeunes ne cesse
d’augmenter à Madagascar. Or, la méthode d’enseignement de l’histoire ne change guère
ainsi que le contenu à enseigner. Tout cela va encore augmenter le problème de l’éducation à
Madagascar. L’observation des contextes ainsi que l’état de lieux nous ont conduit à porter
une réflexion sur ce sujet dans ce mémoire qui a pour titre :
« L’ENSEIGNEMENT/APPRENTISSAGE DE L’HISTOIRE DES JEUNES SOUS
L’INFLUENCE DE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE : étude menée auprès des
établissement publics et privés d’Antananarivo ». En analysant ce sujet, nous avons émis
la problématique suivante : est-ce que les méthodes d’enseignement utilisées à l’école de
Madagascar permettent-elles d’augmenter la motivation des jeunes actuels à participer
activement dans le processus d’apprentissage de l’histoire ?
Faut-il réorganiser la matière histoire et la méthode d’enseignement de l’histoire à
s’adapter aux besoins des jeunes de la nouvelle génération ?
Afin de pouvoir répondre à cette problématique, nous avons avancé les hypothèses suivantes :
1 Lucie Wozniak, Les Digital Natives en organisation : construction d'un idéal-type et mise en débat des
stratégies numériques, 2012 mémoire master 2, université européenne de Bretagne-Rennes, 2012, p. 13
2
- Les jeunes ne trouvent pas dans la matière histoire l’utilité dans la vie quotidienne
- Les professeurs d’histoire ne seraient pas au courant de l’évolution psychologique des
jeunes.
- La matière histoire décrite dans le programme scolaire ne correspondrait plus aux
attentes des ces « jeunes de natifs numériques »
- Les jeunes espèrent une autre manière d’enseigner ou une autre pédagogie
Pour cette recherche, il nous a fallu procéder à un travail méthodique. Nous avons procédé
d’abord à des documentations c'est-à-dire des recherches bibliographiques. Nous avons
consulté des ouvrages comme :
Carol Allain, Le choc des générations: Cohabiter, une responsabilité partagée, éditions
l’Harmattan, 2011
Louis Marmoz, Indiscipline et violence à l'école: Etudes européennes, Editions L'Harmattan,
2006- 248 pages
Jean-Michel Fourgous, Réussir à l’école avec le numérique: Le guide pratique, Odile Jacob,
25 août 2011 - 176 pages
COMPIEGNE Isabelle, La société numérique en question, Editions Sciences Humaines, 2011,
125 pages
Nous avons également mené une recherche sur internet. Ensuite, nous avons procédé à des
enquêtes sur le terrain. Nous nous sommes entretenu avec les professeurs d’histoire aux
lycées ainsi qu’aux élèves du lycée d’Antananarivo pour comprendre le mode d’apprentissage
des élèves et la méthode d’enseignement des professeurs, nous avons essayé de faire une
corrélation.
Ainsi l’étude que nous avons menée comporte trois parties : La première partie sera consacrée
à l’analyse des caractéristiques psychologiques des jeunes de nouvelles générations et la
nouvelle méthode d’apprentissage. Dans la deuxième partie nous allons parler des méthodes
d’enseignements et les méthodes d’apprentissage de l’histoire dans le lycée privé le Petit Nid
et le lycée public d’Andohalo. La troisième partie sera axée sur les nouvelles perspectives de
l’enseignement de l’histoire dans les lycées de Madagascar.
3
Première partie
La nouvelle génération des jeunes :
caractéristiques et style d’apprentissage
4
Cette partie sera consacrée d’abord à l’étude des caractéristiques des jeunes de
nouvelles générations et la nouvelle méthode d’apprentissage de ces jeunes. Force est de
constater qu’avec le développement considérable de l’informatique et les technologies
d’informations, les jeunes du 21ème
siècle ne ressemblent plus à ses aînés. En plongeant dans
le domaine du virtuel, ces jeunes ont désormais un caractère psychologique différent.
L’écrivain et concepteur de jeux vidéos Marc Prensky définit pour la première fois les
concepts de natif numérique (digital native) et d'immigrant numérique (digital immigrant)
dans un article paru en 20012. Après cette première définition de Marc Prensky de la nouvelle
génération des jeunes, plusieurs appellations ont fait surface. Il s’agit de : « Génération Y » ou
génération « why » qui correspondrait à une génération qui pose souvent des questions3, puis
« les natifs numériques »4 et la « Net génération »
5. Les natifs numériques ne sont pas des
élèves comme les autres. Élevés avec l’Internet, ils vivent dans un monde différent. Pourquoi
apprendre par cœur quand tout est disponible sur la Toile6 ? Pourquoi s’efforcer à une
orthographe parfaite quand il existe des correcteurs orthographiques ? Et pourquoi tant de
feuilles et de stylos quand leur propre intérieur est envahi par les PC (personal computer) et
les tablettes ? Dans ce contexte de l’utilisation permanente des nouvelles technologies
d’informations et de communications, Il paraît donc nécessaire de trouver les impacts des
nouvelles technologies sur ces jeunes dont le but est de percevoir les évolutions
psychologiques et l’influence cognitive que le numérique a pu avoir sur cette génération.
« Car ces jeunes représenteront plus de 30 % de la population dans moins de 5 ans »7. En
outre, il faut mettre un point sur les méthodes d’apprentissage de ces jeunes de nouvelles
générations puisque le véritable problème se situe dans ce domaine. Nous verrons par la suite
que le système éducatif malgache et plus particulièrement les méthodes d’enseignement de
l’histoire dans les lycées de Madagascar ne correspondent plus aux attentes des jeunes de
natifs numériques.
2 http://edutechwiki.unige.ch/fr/Natifs_num%C3%A9riques
3 www.abondanceconsulting.com/pdf/15-generation-y-les-jeunes-adultes
4 Traduction en français du « digital native génération »
5 http://edutechwiki.unige.ch/fr/Natifs_num%C3%A9riques
6 internet
7 Lucie Wozniak, op.cit., p 15
5
Premier chapitre : la mutation psychologique des jeunes : « les natifs
numériques ou génération Y »
Il semblerait que la généralisation du numérique et d’Internet ait fait naître de
nouveaux comportements surtout sur les jeunes du 21ème
siècle compris entre la tranche d’âge
de 15 à 25 ans.
I. Le rôle des nouvelles technologies sur la transformation des caractères
psychologiques des jeunes et l’avènement des générations digital natives
À l’heure actuelle, les nouvelles technologies sont les outils par excellence qui
permettent le traitement des données stockées sous formes numériques. Les jeunes qui
utilisent en permanence les nouvelles technologies sont en constante relation avec les
informations stockées sous forme numérique. Alors, il serait nécessaire de définir ce qu’est le
numérique avant d’analyser les conséquences qu’il pourrait entraîner.
1. Qu’est-ce que le numérique ?
Selon Isabelle COMPIEGNE (2010) : « le terme numérique est utilisé à la fois en tant
que substantif et adjectif. Son sens initial le plus général est qui a un rapport aux nombres »8
Pour le dictionnaire Larousse, le numérique est une représentation d’information au
moyen des caractères tels que les chiffres. Ainsi, selon Henri SAMIER : « le numérique peut
être défini comme un codage d’information préalablement discrétisée9 ». Ces informations
sous formes numériques ont vu le jour avec l’avènement de l’ordinateur. En effet, l’ordinateur
a été dans un premier temps le seul instrument qui permettait de déchiffrer ces infirmations
codées, mais aussi de créer des informations codées ou informations sous forme numérique.
Mais avec l’apparition de l’ordinateur, nous assistons aux États-Unis, à la création d’un
système de transfert rapide de ces informations numériques. « Ce nouveau réseau d’autoroute
d’information »10
, connu sous le nom d’internet a complètement modifié la société
d’aujourd’hui. La société du savoir est peu à peu remplacée par la société d’information.
Toutes nouvelles technologies qui permettent de propager rapidement ces informations
numériques sont connues sous le nom de TIC ou technologies d’informations et de
communications. Une des conséquences de l’utilisation de ces informations numériques est
l’uniformisation du stockage de ces données numérisées. « Une disquette d’hier, un Cédérom
8 COMPIEGNE (I), Les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p. 234
9 Samier (H), « L’université virtuelle », les cahiers du numérique, juillet 2000, vol.1, N° 2-2000, p. 103
10 Samier (H), op.cit., p. 17
6
d’aujourd’hui »11
. Maintenant, avec la clé USB (universal serial bus), la capacité de stockage
a triplé.
Ainsi, nous assistons à une transformation du support de cours stocké sous forme
numérique. L’ordinateur est l’outil par excellence de traitement et de consultation du savoir
numérisé. L’internet est le nouveau média de communication de ces supports.
2. L’avènement de la micro informatique
« La dernière décennie restera probablement comme celle de l’âge d’or des fabricants
d’ordinateurs personnels (personal computers, PC) »12
Le premier micro-ordinateur professionnel fut français. En 1973, en effet, l'ingénieur
François Gernelle développe au sein de la société R2E, le Micral N, présentant tous les
caractères des futurs ordinateurs personnels des années 1980 : microprocesseur, clavier
universel, écran cathodique, système d'exploitation. Faute de ressources financières, et malgré
une brève descendance avec la série Micral de Bull, ce produit ne résistera pas à la future
vague des PC (personal computer) d'I.B.M. En fait, la révolution est d'une autre nature. Apple
fait, en 1978, une apparition fracassante en mettant sur le marché de la grande consommation
le premier ordinateur personnel familial vendu comme un aspirateur, un poste de télévision ou
un magnétophone.
Puis quelques années plus tard, de nombreuses sociétés (Compaq, Amstrad, Atari, etc.)
commercialisent des machines à vocations diverses, qui se ressemblent toutes et qui sont
incompatibles. En dépit du dédain affiché par les dirigeants d’I.B.M, la société met, en 1981,
son premier PC sur le marché. Le micro-ordinateur s'enrichit d'un véritable système
d'exploitation (MS-DOS de Microsoft), et présente une architecture « ouverte », permettant
d'envisager de nombreux ajouts de périphériques et l'utilisation de nombreux logiciels. Ainsi,
avec l’apparition des micros ordinateurs, le monde voit une nouvelle ère de révolution : « la
révolution numérique ». Cette révolution numérique va bouleverser le mode de vie de la
population mondiale surtout les jeunes. Du moins ceux qui sont couverts par les numériques.
11
Samier (H), op.cit., p. 103 12
Journal Le Monde, 04 Mars 2009. Cité par COMPIEGNE (I), Les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p. 239
7
Photo N°01 : Premier ordinateur personnel d’IBM
Source : Encyclopedia Universalis 2014
3. La révolution numérique
3.1.Qu’est-ce qu’une révolution ?
Depuis quelques années, nous assistons à une transformation radicale de la société
humaine. Avec le développement du numérique, nous assistons à un véritable changement au
sein de la société. Une véritable révolution s’enclenche. Etant donné que c’est le numérique
qui a déclenché ce changement, nous parlerons alors d’une révolution numérique. Mais avant
de parler de cette révolution numérique, nous allons d’abord parler de la révolution
proprement dite.
Selon le dictionnaire Larousse, « une révolution est un changement brusque et
violent dans la structure politique et sociale d’un État, qui se produit quand un groupe se
révolte contre les autorités en place et prend le pouvoir 13
». Employé au sens large, le terme
« révolution » désigne toute transformation historique d’importance. Il peut, par exemple, être
appliqué à des mutations de type économique. On parle ainsi de « première », de
« deuxième », voire de « troisième révolution industrielle », pour qualifier les différentes
étapes du processus de modernisation des économies capitalistes. Dans son sens politique, la
13
Petit Larousse 2010
8
révolution apparaît comme un choix extrême et dissident, pratiqué après l’échec de toute
tentative légale de réforme.
La révolution se distingue ainsi de la guerre d’indépendance, qui consiste en une
lutte armée nationale contre un pouvoir colonial étranger dans le dessein de changer de
gouvernement, sans pour cela engager un processus de changement révolutionnaire. Il
convient également de distinguer la révolution du coup d’État, lequel est une brusque prise de
pouvoir par une petite faction ou un membre du gouvernement en place. Un coup d’État
n’entraîne pas nécessairement des transformations profondes et durables de la société. De
même, il est nécessaire de différencier une révolution d’une révolte ou d’une rébellion,
lesquelles correspondent à une tentative avortée de révolution, ou bien à un simple
changement d’allégeance.
3.2.Qu’est-ce qu’une révolution numérique ?
« En un clin d’œil (un clic de souris ?) dix ans à peine notre monde a changé plus
profondément qu’il n’y paraît. La révolution numérique et l’internet qui l’irrigue le mettent
cul par-dessus tête »14
Isabelle COMPIEGNE affirmait que : « la thèse de la révolution numérique repose sur
l’affirmation que les technologies mises en œuvre dans une société en déterminent
l’organisation et le fonctionnement. Elle établit donc une relation plus ou moins directe entre
les mutations techniques et les mutations sociétales et insiste sur les innovations
technologiques de ce nouveau système »15
À l’heure actuelle, une véritable révolution se déroule sous nos yeux, sans que nous en
ayons toujours une claire conscience. Une transformation radicale se manifeste actuellement
et cette transformation touche tous les secteurs de la société : l’entreprise, l’école, l’hôpital, la
ville, les loisirs, etc. nous ne savons pas encore si cette révolution nous conduira vers un
monde nouveau et harmonieux, mais une certitude émerge de notre observation, c’est que
nous y allons gaiement et dans une relative douceur.
Si dans l’histoire humaine, le terme révolution évoquait la violence, le courage et la
souffrance, ici, dans ce terme particulier de révolution numérique, il n’existe point
14
Journal Libération, 20 octobre 2005, in, les mots de la société numérique, COMPIEGNE (I), éd. Belin, paris , 2010, p.275 15
COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p. 275
9
d’affrontements violents entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Les acteurs de cette
révolution ne sont qu’une masse silencieuse et joyeuse d’hommes et de femmes ordinaires
dont les passions, les motivations et les énergies convergent et s’agrègent ne serait-ce qu’un
court instant. Ces hommes révolutionnaires du numérique ne sont pas animés par des discours
des grands hommes comme l’étaient autrefois les révolutionnaires. Ils s’engagent volontiers
parce qu’ils se sentent plus libres. « La vraie dimension de cette révolution numérique est une
transformation sociale animée par la curiosité, la passion, un zeste d’esprit frondeur et dans
laquelle chacun peut être alternativement moteur ou en situation de retrait16
» nous ne
pouvons pas empêcher cette révolution d’avancer ni même de contrôler son cours, puisque
cette révolution s’appuie sur les outils qui incarnent le progrès, des outils qui incarnent la
fierté de l’humanité. Dans cette révolution, il n’existe pas des meneurs du moins ils existent,
mais nous ne les voyons pas. Si dans l’histoire des révolutions, pour contenir une révolution
classique il suffisait juste de repérer ses meneurs, mais ici, nul gouvernement, nul chef d’État
ne pourrait jamais trouver les meneurs de cette révolution. C'est-à-dire, les personnes qui ont
diffusé les informations numériques ne pourront jamais être identifiées. Voici donc le
véritable visage de cette révolution numérique, une révolution douce, mais qui bouleverse tout
un monde. Une révolution où les révolutionnaires ne sont pas identifiés directement. Mais ce
qui rend cette révolution si spéciale c’est que cette révolution est indissociable avec le progrès.
En effet, plus le progrès technique se développe, plus la révolution numérique avance et prend
une ampleur considérable.
4. Quelles sont les conséquences du numérique ?
4.1.Un nouveau support : le savoir numérisé
La numérisation des contenus pédagogiques est maintenant une réalité quotidienne.
Que ce soit pour construire des cours en ligne ou tout simplement une diffusion en salle de
cours. Dans cette numérisation des contenus pédagogiques, les médias de tous types (vidéo,
audio, textes, images…) sont présents sous forme de fichiers informatiques.
Un cédérom peut contenir l’équivalent d’une encyclopédie ou une heure de vidéo de
qualité VHS (video home system) ou 74 mn de son de qualité irréprochable. Aujourd’hui, les
DVD (Digital Versatile Disk) peuvent décupler voir même plus les capacités de stockage.
« Un ordinateur portable et un vidéoprojecteur (portable lui aussi) constituent le couple
16
Berry Michel & Deshayes Christophe, Les vrais révolutionnaires du numérique, Ed. Autrement, paris 2010, p.06
10
unificateur pour la diffusion des documents pédagogiques à des élèves »17
. Ainsi, avec le
développement considérable du numérique et aussi des savoirs numériques, les documents
traditionnels risquent de se trouver « perdus pour la science »18
si les documents ne sont pas
numérisés. Ce problème a été perçu très rapidement par les bibliothèques et les musées du
monde entier. À titre d’exemple, « la Bibliothèque nationale de France propose sur son
serveur Gallica plus de trente-cinq mille ouvrages numérisés soient 15 000 000 de pages en
ligne19
».
Il est donc clair que toute publication au sens large du terme (article, livre, base de
données) est désormais créée et manipulée, stockée sous forme numérique. Dans chaque
domaine de connaissance (Histoire, Médecine, Géographie, Philosophie…) la masse
d’information numérique potentiellement disponible est gigantesque.
4.2.Un nouveau média : l’internet
L’une des conséquences du développement du savoir numérisé a été l’apparition d’un
nouveau média de diffusion de ces informations numérisées : l’internet. L’importance de
l’internet réside dans la publication et diffusion des informations en ligne dans une quasi-
instantanéité.
Historique de l’internet et définition
« l’internet est un réseau informatique mondial qui réalise la connexion de plusieurs réseaux
entre eux »20
Internet est un réseau télématique21
international d’origine américaine. Constituant à
ce jour le plus grand réseau22
du monde, Internet est accessible aux professionnels comme aux
particuliers23
. Initialement destiné à la recherche pour relier quelques universités américaines
dans les années 1960, Internet a su évoluer pour devenir un réseau mondial interconnectant un
nombre croissant de réseaux informatiques de toutes tailles, après s'être considérablement
développé dans les années 1990.
17
Samier (H), op.cit., p.p. 104 18
ibidem 19
ibidem 20
COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, op. cit, p. 165 21
Cf glossaire. 22
CF glossaire. 23
Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation.
11
Internet est issu du réseau ARPANET, créé aux États-Unis en 1969 sous l'impulsion
de la D.A.R.P.A. (Defense Advanced Research Projects Agency). Au milieu des années 1970,
d'autres types de réseaux émergent, en particulier les réseaux locaux d'entreprise24
. Et
progressivement et ce, d’une manière extraordinaire, grâce aux investissements de l’état
américain, Internet est devenu un véritable réseau fédérateur reliant tous les réseaux de la
planète. On distingue trois niveaux parmi ces réseaux : les réseaux d'organisation, les réseaux
régionaux et les réseaux de transit. Chaque type de réseau est connecté à un ou plusieurs
autres au moyen d'équipements d'interconnexion appelés routeurs.
Hervé le CROSNIER affirmait que : « le monde numérique s’organise désormais
selon un étrange modèle : l’information en nuages. Le stockages et le calcul effectués par les
ordinateurs personnels migrent vers de gigantesques centres de traitement contrôlés par les
géants de l’internet »25
Actuellement, l’internet est devenu l’outil par excellence pour la transmission des
informations numériques. En effet, l’échange et la diffusion du savoir sont rendus possibles
partout dans le monde dans une quasi-instantanéité grâce à l’internet. L'émergence des
réseaux sans fil a rendu nécessaire la mise en place de services Internet nomades les liaisons
informatiques sans fil (le Wi-Fi) à haut débit ont permis de raccorder à Internet les ordinateurs
portables. Les réseaux ont été configurés pour accepter ce type particulier de clients mobiles.
Fonctionnement de l’internet
Internet est un réseau des réseaux ou un inter réseau. Internet est une interconnexion
de plusieurs milliers de réseaux locaux et à longue distance. Mais qu’est-ce qu’un réseau ? Un
réseau informatique est un ensemble de nœuds et de liens26
. Les nœuds du réseau sont
l’ensemble composés par : les ordinateurs, les routeurs, les passerelles27
. Tandis que les liens
sont l’ensemble de toutes les voies de transmission qui connectent ces nœuds (lignes
téléphoniques, câbles, fibres optiques, liaisons satellites...). Par ailleurs, pour communiquer,
les machines connectées à un réseau doivent utiliser un langage commun, appelé protocole de
communication. Sur Internet, le langage commun des ordinateurs est TCP/IP qui a été créé en
1974 par Vinton Cerf et Robert Kahn. Enfin, en ce qui concerne la communication sur
24
Encyclopedia Universalis 2014 25
LE CROSNIER (H), Le monde diplomatique, août 2008 26
http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#Reseau 27
CF glossaire
12
internet, la transmission des informations numériques se fait par paquets. La transmission par
paquet des informations s’effectue de manière suivante :
« le protocole TCP découpe les messages numérisés à transmettre en paquets
chaque paquet porte l’indication de son emplacement dans le document d’origine et
sa destination... (partie IP du protocole)
la transmission des paquets utilise toutes les voies libres (liaisons satellites, par câble,
réseau téléphonique commuté...)
les paquets sont dispersés pendant leur transmission et acheminés par les routeurs, de
proche en proche et selon les voies libres.
ils sont reconstitués à l’arrivée par le protocole TCP »28
.
Le tableau suivant nous récapitule ce fonctionnement de l’internet en mettant en comparaison
avec le fonctionnement de la poste.
28
http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#TCP
12-bis
Tableau 1: Internet et la poste : mieux comprendre l’internet
Sur Internet À la poste
Composants Fonctions Composants Fonctions
lignes
téléphoniques,
câbles Ethernet,
voies
hertziennes...
transportent les données
camions, avions,
voitures
postales...
acheminent le courrier
routeur choisit la voie
d’acheminement des
données, c'est-à-dire, le
routeur le plus proche.
centre de tri répartit les enveloppes,
d’un centre de tri à un
autre, jusqu’au centre le
plus proche du
destinataire
protocole
Internet
(IP : Internet
Protocol)
permet l’adressage des
données, en fournissant
les numéros de la
machine destinataire (n°
IP)
enveloppe de la
lettre
indique l’adresse du
destinataire
protocole TCP
(Transmission
Control Protocol)
- Au départ : découpe
l’information à
transmettre en paquets,
numérotés et acheminés
dans des " enveloppes "
IP
- À la réception : collecte
les enveloppes, extrait les
données et les reclasse
- Contrôle les erreurs
préposé - collecte les colis à
envoyer,
- contrôle
l’acheminement, la
réception et la
distribution des colis
Source : http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#transmission
13
Application internet
Aujourd’hui, parmi tous les réseaux, Internet peut être considéré comme le réseau
spécialisé dans l’information : son but n’est plus, comme à l’origine, de transmettre quelques
lignes à partir de messageries, mais d’échanger des documents électroniques, des données
informatisées, des informations économiques, des schémas, des sons, etc. En outre, grâce aux
récents progrès réalisés dans la transmission et la compression des données, Internet donne
maintenant accès à une information de plus en plus immédiate. C’est pourquoi on a assisté ces
derniers temps à un développement exponentiel de ce réseau, les sociétés de services et les
producteurs d’informations coopérant pour trouver de nouveaux marchés par le biais
d’Internet.
4.3.L’évolution des métiers techniques
Dans un avenir immédiat, la quasi-totalité de la production des matériels pédagogiques
se fera sous forme numérique. L’acte enseignement sera bouleversé avec cette numérisation
des outils pédagogiques. En effet, les unités de temps et de lieu qui réunissaient l’enseignant
et l’élève sont remises en cause. Tout d’abord, l’unité de temps. « Le cours magistral perd son
aura et son omniprésence avec la mondialisation du réseau d’information »29
. L’immédiateté
d’échanges d’information grâce à l’internet, met les élèves au même niveau d’information que
les professeurs. Seulement, il sera difficile pour les élèves de comprendre les informations
publiées en lignes et c’est là qu’entrent en jeu les professeurs. Les professeurs seront des
facilitateurs de la compréhension, mais non plus des détenteurs de connaissances. Puisque les
connaissances, les élèves pourront les trouver sur le Net. Ensuite l’unité de lieu, là aussi, les
technologies d’informations et de communications appliquées à l’enseignement (TICE) ont
modifié le rapport de distance. En effet, les élèves n’ont plus besoin d’aller à l’école pour
acquérir des connaissances puisqu’ils sont en contact permanent avec la connaissance grâce à
l’internet.
Bref, en modifiant profondément le rapport à la mémoire, au traitement et au transport
des données textuelles, sonores ou iconographiques, les nouvelles technologies de
l'information et de la communication (N.T.I.C.) influent directement sur les deux missions
fondamentales de l'école que sont la transmission du savoir et la socialisation des jeunes.
29
Samier (H), op.cit., p. 104
14
Ainsi, les jeunes qui ont grandi avec les TIC ont un comportement et une méthode
d’apprentissage différente. Donc un comportement psychologique à part. Ces nouveaux
groupes de jeunes compris entre la tranche d’âge [15-25] ans sont considérés par les
psychologues comme une nouvelle génération de jeunes qu’ils dénomment : « la génération
Y » ou « digital native Génération ». Ce sont donc des jeunes qui ont grandi avec
l’informatique et surtout avec l’internet. Ils ont un style de vie bien particulier si nous les
comparons avec les jeunes de la génération d’avant. Un conflit s’impose alors, puisque les
enseignants appartiennent à la génération d’avant ou « génération X » ou encore la génération
du « Baby boomer ». Ces enseignants n’ont pas grandi avec l’informatique. Mais avant
d’entrer dans cette mésentente psychologique à l’école, il nous faudra d’abord expliquer ce
qu’est la génération Y ou les natifs numériques.
II. Générations Y et génération immigrée
1. L’insertion du numérique dans la société et la fracture numérique
« Dans la plupart des foyers, on accumule, on déclasse, on remplace… des télés toujours plus
grandes, des consoles plus performantes, des ordinateurs plus hi-tech, des téléphones plus
intelligents, utilisés par des virtuoses du numérique toujours plus jeunes »30
Le panorama technologique des vingt dernières années a été marqué par l’avènement
du numérique dans notre sphère quotidienne. Les technologies numériques, sous toutes les
formes : ordinateur, appareil photo numérique, téléphonie mobile, box ADSL, cadre photo
numérique, console de jeux reliés à Internet, etc. ont pénétré le foyer et la cellule familiale.
Les réseaux haut débit associés à la démocratisation des lignes ADSL chez l’abonné ont
reconfigurés la structure sociétale et modifiés les modes relationnels (renforcés d’ailleurs par
la convergence des technologies et des applications). Nous assistons à une société
« numérico-consumériste » marquée par la profusion des (Nouvelles) technologies de
l’information et de la communication dans notre environnement et dans notre vie quotidienne.
« Cette démocratisation a conduit d’une part à une appropriation quasi naturelle des
technologies numériques par toute une génération, les Digital Natives, qui se retrouvent
façonnées par les dispositifs socio numériques et d’autre part, à la nécessité de gérer une
30
Télérama, décembre 2008, cité par COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p.272
15
transition technologique et sociétale par la génération précédente, les immigrants du
numérique »31
.
Il est intéressant de souligner la question de l’égalité des individus face aux
technologies nouvelles. Selon Danah Boyd : “Technology does not determine practice. How
people embrace technology has less to do with the technology itself than with the social
setting in which they are embedded.” Selon la spécialiste des digital natives, les technologies
ne font pas les pratiques, mais c’est bien l’univers dans lequel nous évoluons qui nous
influence. Ainsi, avant l’apparition de la génération « y », plusieurs générations se sont
succédées selon William Strauss et de Neil Howe32
. Il s’agit de :
La grande génération : 1901 à 1925
La génération traditionnelle ou silencieuse : 1925 à 1943/45
La génération des Baby boomers 1944 à 1960 (1945/63)
La génération X : 1963 à 65/78 dite la génération tampon ou nomade
La Génération Y ou « Gen Why » (les whyers), ou Web 2.0, ou « génération
portefeuille », ou du millénaire ou du « millenium »
Cela dit, autant de générations se sont succédé au cours de l’histoire de l’humanité.
L’univers social étant en constant changement depuis les cent dernières années et ce
changement en permanence du milieu social a modifié le comportement de la population.
Autrement dit, avec ce changement de l’univers social, la psychologie des nouveaux nés
change aussi, car le mode d’éducation évolue en même temps. Ainsi, avec l’apparition et la
démocratisation des nouvelles technologies numériques, nous assistons à l’apparition d’un
nouveau groupe de personne adaptée à ce monde numérique. Cet univers numérique touche
en particulier les jeunes de tous les pays du monde.
Seulement, l’impact du numérique ne se fait pas sentir en même temps entre les jeunes
du même âge dans un même pays. Mais aussi entre les jeunes du même âge dans différents
pays. Il est clair que les différents pays du monde ne sont pas sur le même pied d’égalité sur
l’utilisation du numérique. Cette différence se manifeste surtout entre les pays du tiers monde
et les pays développés. Ainsi, le terme « génération Y » et « génération immigrée » sera
caractérisé par l’influence du numérique sur ces jeunes ou plutôt, l’utilisation du numérique 31
BRACHOTTE (G), Natif du numérique versus immigrant du numérique : un lien social intergénérationnel reconfiguré par les dispositifs ?, disponible sur le site : http://www2.culture.gouv.fr/culture/deps/2008/pdf/Cprospective09-1.pdf 32
www.abondanceconsulting.com/pdf/15-generation-y-les-jeunes-adultes
16
par ces jeunes. C’est Prensky (2001)33
, qui a été parmi le premier à dénoncer une discontinuité
générationnelle, en énonçant le concept de « digital natives » selon lequel les jeunes sont nés
dans le numérique alors que les adultes ne font qu’immigrer dans ce monde (digital
immigrants). Cette discontinuité générationnelle se base sur l’utilisation du numérique. Nous
parlerons alors de « fracture numérique ». D’après Compiègne Isabelle, « la fracture
numérique désigne des différences entre les individus, le sexe, l’âge, le niveau culturel, la
localisation géographique et les conditions socio-économiques. Elle pointe en plus des
clivages entre régions, États et zones géographiques et elle ne se résume pas seulement à la
question de l’accessibilité et aux problèmes de connectivité d’un point de vue
infrastructurel 34
». La pénétration d’internet et des technologies dans la vie quotidienne ne
suffit pas à résorber le fossé. Accéder à l’univers numérique et à tout ce qu’il offre suppose de
disposer un capital économique assez élevé. L’accès à l’univers numérique demeure alors
l’apanage des familles aisées.
2. La génération Y ou Natif numérique ou digital native génération
2.1. Définition et caractéristiques
« Ils ont grandi à l’ère d’internet et font en permanence évoluer l’usage d’un outil qu’ils se
sont approprié. Une bonne raison pour les marques d’étudier les attentes de ces ‘‘digitale
natives’’ de 15 à 25 ans »35
La génération Y désigne les individus nés entre le début des années 1980 et le milieu
des années 1990. Ces adolescents et jeunes adultes ont grandi au moment où l’usage
d’internet s’est généralisé : la e-culture est leur royaume et, pour cette raison, on les désigne
aussi par le terme de digital natives. Pourquoi « Y » ? Parce qu’ils succèdent à la génération
dite « X » celle des quarantenaires qui s’exercent à l’ombre de leurs célèbres aînés, les baby-
boomers36
.
Parfois appelée génération WHY (jeu de mot sur la phonétique anglaise du Y), ou
représentée avec le Y formé par les fils d’un i-Pod encadrant le visage. Dans un article publié
en 2001, Marc Prensky avait inventé l'expression «Natifs numériques» pour décrire une
33
PRENSKY, M., « Digital Natives, Digital immigrants », On the Horizon (MCB University Press), Vol. 9 No. 5, October 2001 disponible sur le site http://www.emeraldinsight.com/journals.htm?articleid=1532747&show=abstract 34
COMPIEGNE (I), La société numérique en question, éd. Sciences humaines, 2011, p.30 35
Les Echos, 31 août 2009, cité par COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010 36
www.abondanceconsulting.com/pdf/15-generation-y-les-jeunes-adultes
17
nouvelle génération, en général née après 1980, qui est par nature habituée aux nouvelles
technologies et compétente dans leur utilisation, une génération qui se sent à l'aise dans le
monde «numérique». Cette génération a grandi avec plus d’avancées technologiques que tout
autre. Elle traite l’information sur le mode réseau. Les jeunes d’aujourd’hui sont plongés dans
une culture numérique. « On peut donner au numérique le titre de culture37
puisqu’il induit de
nouvelles pratiques sociales (le courriel, le « chat », le SMS), de nouvelles habitudes
(conduite guidée par un GPS, achats en ligne, recherche d’informations, …), des arts
nouveaux (l’art numérique), de nouveaux moyens de diffusion de la culture classique, de
nouveaux moyens de production et de réalisation de la culture émergente (comme le cinéma
numérique, les labels musicaux indépendants) »38
. Ainsi, avec l’influence de l’internet, les
jeunes de natifs numériques possèdent cinq caractéristiques bien évidentes qui sont :
« Être connecté
La génération Y est connectée et utilise avec facilité les outils technologiques. Elle
pense en réseau et sait qu’à plusieurs on est plus fort. Les réseaux sociaux font partie du
quotidien.
L’individualisme
Les individus de la génération Y sont plus centrés sur eux-mêmes.
L’équilibre vie privée / vie professionnelle
La génération Y ne vit plus seulement que pour le travail. Elle aspire en permanence à
un équilibre entre le privé et le professionnel, pour se réaliser pleinement.
L’impatience
L’instantanéité du monde numérique a rendu la génération Y impatiente. Cela la
conduit à souvent vouloir tout et tout de suite.
Un rapport différent à l’autorité
Ce ne sont plus les galons qui indiquent que le chef a de l’autorité. L’autorité doit à
présent se gagner et n’est plus liée à un statut. L’autorité doit se démontrer par la
37
Cf glossaire 38
BENEDICTE Loriers, Comment la révolution numérique transforme-t-elle les métiers d’élève et d’enseignant ?, UFAPEC, 2009, N°11
18
compétence et par le comportement. Ou alors être naturellement liée au charisme. C’est une
autorité d’évidence et de compétence »39
.
Cependant, selon Isabelle COMPIEGNE (2010) : « les digitale natives sont des
consommateurs de contenus numériques, pas des experts de la technique »40
en effet, ces
jeunes ne sont que des consommateurs. Ils ne sont pas des créateurs des outils et applications
numériques, la plupart d’entre eux ne connaissent même pas le fonctionnement de l’internet
souligne encore Isabelle COMPIEGNE41
.
2.2.La génération Y et l’utilisation du numérique
Les jeunes dits digital natives sont des jeunes qui sont très à l’aise dans l’utilisation
des technologies numériques. En effet, ces jeunes sont hyperbranchés sur internet. Geneviève
Patte (2012) affirme que : « Ces jeunes naviguent avec bonheur dans ce monde de
l’information et de la distraction permanente »42
. Les jeunes natifs du numériques vivent ainsi
dans un monde de sons et d’image et aussi d’écrits. Ces jeunes natifs numériques sont
émerveillés par la richesse numérique. Dans ce monde numérique, les jeunes peuvent jouer à
toutes sortes de jeux et s’instruire librement, selon leurs curiosités. Un jeune natif du
numérique trouve toujours des informations nécessaires pour faire ses devoirs grâce à internet.
Nuit et jour, un jeune digital native peut entrer en relation avec ses amis grâce à la messagerie
instantanée. Pour un jeune digital native, l’usage de l’internet correspondrait donc pleinement
à son désir de connaître, à son besoin de s’émerveiller et de s’amuser, à son désir de rencontre.
Pour un jeune digital native, lire et écrire, lorsqu’il est devant l’écran n’est pas un problème
pour lui. Le jeune internaute surmonte aisément les difficultés rencontrées dans le monde
numérique. Par ailleurs, le caractère ludique du maniement d’internet séduit énormément un
jeune digital native. En effet, l’internet rend la recherche documentaire plus facile. Mais aussi,
rapide et plus particulièrement attrayante. Un jeune digital native trouve tout et n’importe
quoi sur internet. Un simple clic et nous avons presque toujours une réponse. Pour un jeune
internaute, tout est à disposition. Il zappe, il picore ici et là des informations. Avec l’internet,
tout va vite et très vite. Les jeunes internautes n’ont pas le temps de s’ennuyer.
39
http://www.3hcoaching.com/category/generation-y/ 40
COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, op.cit, p. 97 41
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 30 42
Geneviève Patte, Laissez-les lire ! , éd. Gallimard, 2012, p. 309
19
Graphique 1: Utilisation de l’internet au Québec 2009 - 2012
Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML
L’utilisation régulière d’Internet au sein de la génération Y en 2012 est largement
supérieure à la moyenne des adultes québécois (respectivement 95,4 % et 78,3 %). Leur foyer
est également davantage branché que la moyenne au Québec (91,9 % chez les 18 à 34 ans,
comparativement à 79,7 % pour l’ensemble des adultes). Ces internautes sont actifs sur
Internet durant une moyenne d’environ 20,9 heures par semaine, et ce, principalement sur un
ordinateur portable43
. Pour l’utilisation de l’ordinateur, la génération Y occupe le haut du
podium dans les pays développés. Comme dans le cas présenté par le tableau N° 02 dans la
liste des annexes et du graphique N° 02, la possession d’au moins un ordinateur pour la
génération Y est de 93,4 %, contre 81,1 % pour la moyenne, la majorité détenant un
ordinateur portable avant un ordinateur de table. Ce sont bien là des généralités qui
demandent à être nuancées. Le maniement de l’internet varie avec l’âge. Le petit enfant, le
préadolescent, les adolescents appréhendent cet univers d’une manière bien différente. C'est-
à-dire suivant les intérêts personnels de chaque individu. En plus, « cette inégalité sur le
maniement d’internet dépend aussi selon les contextes sociaux et culturels »44
, selon les âges
et selon les habiletés de chacun. En effet, les enfants ne sont pas égaux face à internet. Le bon
usage de ces nouvelles technologies dépend beaucoup de la vitalité de l’environnement
familial, des aptitudes développées à l’école, et des curiosités qui s’expriment chez l’enfant.
« Dans les milieux modestes, une proportion non négligeable de foyers ne disposent pas
d’ordinateur ou n’en connaissent que des usages limités »45
. La fracture numérique existe
43
www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML 44
Geneviève Patte, op cit., p. 310 45
Geneviève Patte, op cit., p. 311
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2009 2010 2011 2012
jeunes 18-34 ans
adultes
20
donc. Elle correspond peu ou prou à la fracture sociale. Et à l’intérieur de la famille, il peut y
avoir aussi fracture. Pour les enfants, l’usage de l’ordinateur leur est plus facilement familier.
Qu’en est-il des parents ? Beaucoup se sentent encore incompétents, ignorants et cela ne
facilite pas la communication, le partage des connaissances et d’idées à la maison. Cela incite
même les parents à se méfier face à ces nouveaux outils qu’ils ne connaissent pas. Ils voient
leurs enfants s’enfermer de longues heures dans leur chambre devant leur écran. Les parents
se demandent même qu’est-ce qui les fascine donc ainsi ? N’y a-t-il pas comme une drogue ?
N’est-ce pas dangereux tout cela. Il est vrai qu’il existe des sites dangereux sur internet. Si les
parents veulent mettre en garde leurs enfants de ces dangers, il faut que les parents gagnent la
confiance des enfants pour être écoutés. Cette confiance se construit plus solidement lorsque
les parents n’ignorent pas le monde numérique et le partagent avec leurs enfants.
Graphique 2: Pourcentage des gens possédant un ordinateur à la maison au Québec
2012
Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML
À l’aise pour communiquer à l’aide des technologies (internet, e-mail, webcam, SMS,
msm, iPod, chat, blogs…), les jeunes Y sont faciles à joindre, à contacter ou à se recontacter
(ex. : ils renouent facilement avec des amis ou des clients perdus de vue). Ils n’ont pas de
notion de durée, pas de notion du temps historique. Ils ont leur culture, dessins animés, films
d’animation en 3D, jeux vidéo, des blockbusters truffés d’effets spéciaux… cependant, selon
Marie-Jeanne HUGUET, « cette culture n’est pas seulement basée sur l’informatique, surtout
la génération Y l’utilise de manière différente, personnelle et émotionnelle. La technologie est
93 9287
76
54
0
20
40
60
80
100
18 -34 35-44 45-54 55-64 65 et plus
%
18 -34
35-44
45-54
55-64
65 et plus
21
le principal mode de communication et ils sont pauvres en compétences relationnelles
individuelles. Leur attitude vis-à-vis des nouvelles technologies est addictive »46
.
Deuxième chapitre : les méthodes d’enseignement et apprentissage des
natifs numériques
I. Le mode d’apprentissage des natifs numériques
1. Qu’est-ce qu’un style d’apprentissage ?
Style d’apprentissage
Selon Schmeck (1983), cité par Richard Duda (1990), Learning Styles, Presses
Universitaires de Nancy. Le style d’apprentissage est : « Prédisposition de l’apprenant à
utiliser une ou des stratégies en vue de l’accomplissement d’une tâche d’apprentissage
quelconque ». Le style d’apprentissage est donc aussi une mode d’être (préférences,
habitudes) d’un individu donné en face de la tâche d’apprentissage.
Stratégie d’apprentissage
Selon Duquette Lise et Delphine René (1998), « Plan, c’est-à-dire ensemble de
démarches organisées autour de la planification de l’action (d’apprentissage par
exemple) »47
. Parmi les caractéristiques sur les stratégies d'apprentissage qui font consensus
dans le courant cognitif, nous pouvons énumérer les suivantes : les stratégies représentent,
d'une part, les procédures générales ou de hauts niveaux, comme par exemple identifier un
problème, le planifier, le résoudre, et d'autre part, les procédures spécifiques ou de plus bas
niveau comme mémoriser un mot. Parfois, les élèves n’adoptent pas leurs propres stratégies
d’apprentissage. Sans l’intervention du professeur, il n’existe même pas des stratégies
d’apprentissage au sein des élèves. en ce sens, Jean BERBAUM disait : « l’apprenant étant
supposé essentiellement acquérir des comportements nouveaux, il importe non seulement que
l’enseignant lui fasse connaître des comportements nouveaux, par la description, par la
démonstration, mais également qu’il lui fournisse les moyens qui lui en faciliteront
l’acquisition »48
. Autrement dit, les professeurs interviennent dans le processus
d’apprentissage de l’élève et guide celui-ci à adopter une stratégie d’apprentissage. Et cela en
46
HUGUET (M,J), « La génération Y (ou « Gen Y ») ou la génération du millénaire », Métaphore, mars 2009, p.05 47
Duquette Lise et Delphine René (1998), « Stratégies d'apprentissage dans un contexte d'autonomie et environnement hypermédia », Etudes de Linguistique Appliquée, numéro 110, avril-juin. 48
BERBAUM (J), « le développement de la capacité d’apprentissage », cité dans HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 315
22
fonction du style d’apprentissage des élèves c'est-à-dire les habitudes des élèves pour acquérir
des connaissances.
2. Comment identifier les styles d’apprentissage des élèves ?
Pour identifier le style d'apprentissage d'un élève, il faut se fonder à la fois sur :
- « des critères psychosociaux : l'âge, le sexe, l'intelligence, l'aptitude, les
antécédents culturels, l'exposition à la langue…
- ses attitudes et ses représentations
- ses préférences pour telle ou telle activité d'apprentissage
- la façon dont il réalise une tâche d'apprentissage : les stratégies employées »49
Cependant, les élèves ne se ressemblent pas tous. Au sein des élèves, il existe quelques
attitudes contrastées :
- « certains aiment travailler de manière indépendante, d'autres aiment mieux
travailler en groupe.
- Certains ont besoin d'anticiper longuement les problèmes avant de s'attaquer à
une tâche, d'autres traitent les problèmes au fur et à mesure qu'ils se
présentent.
- Certains se concentrent sur une seule tâche à la fois, d'autres semblent pouvoir
faire plusieurs choses en même temps.
- Certains se sentent mal à l'aise dans des situations incertaines, pour d'autres,
cela ne pose pas de problèmes.
- Certains prennent des risques dans leurs productions, d'autres veulent être
sûrs de l'exactitude de ce qu'ils disent ou écrivent.
- Certains favorisent plutôt leur cerveau gauche, d'autres leur cerveau droit.
- Certains utilisent les éléments visuels pour mémoriser, d'autres s'appuient plus
sur leur oreille »50
.
49
http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/index.php 50
http://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/echec_scolaire/echec_scolaire_2.php
23
3. L’apprentissage des natifs numériques
3.1. La motivation des natifs numériques
a) Qu’est-ce qu’une motivation ?
Selon le dictionnaire Larousse, la motivation est « L’ ensemble des motifs qui
expliquent un acte »51
. La motivation peut être définie aussi selon le dictionnaire Larousse
comme un « Processus physiologique et psychologique responsable du déclenchement, de la
poursuite et de la cessation d'un comportement »52
. Motivation, ensemble des causes,
conscientes ou inconscientes, qui sont à l'origine du comportement individuel. A cet effet,
HOUSSAYE (J) affirmait : « la motivation est habituellement définie comme l’action des
forces conscientes ou inconscientes qui déterminent le comportement »53
En effet, la conduite
humaine repose sur des choix conscients et sur des pulsions auxquelles obéit l'inconscient.
Les théories psychologiques distinguent d'une part la motivation « primaire », destinée à
satisfaire les besoins de base comme la nourriture, l'oxygène, l'eau, et d'autre part la
motivation « secondaire » qui incite l'individu à satisfaire ses besoins sociaux telles la
compagnie et la réussite. Les besoins primaires doivent être satisfaits pour que l'organisme
puisse traiter les instincts secondaires. De nombreux psychologues de l'école béhavioriste
pensaient que l'organisme recherche la stimulation minimale et qu'il se comporte de manière à
favoriser l'état de non-stimulation. Des théories cognitives récentes indiquent cependant que
l'être humain recherche plus à optimiser sa motivation qu'à la minimiser. Ces théories offrent
ainsi une meilleure explication des comportements de curiosité et d'exploration, des goûts
esthétiques et de recherche de la variété. Dans le domaine scolaire, la motivation de l’élève est
issue de deux composantes motivationnelles. À savoir : motivation intrinsèque et motivation
extrinsèque.
b) Motivation intrinsèque et motivation extrinsèque
Les travaux réalisés dans le domaine psychologique ont montré que le comportement
d’un individu dépend de modification interne et des excitants externes agissant sur le cerveau.
« Ces modifications internes et influences externes font partie d’un ensemble de facteurs
dynamiques qui déterminent la conduite d’un individu »54
. Or, c’est là est la définition de la
motivation. Ainsi, la motivation peut donc être interne ou intrinsèque, mais aussi externe ou
extrinsèque.
51
Petit Larousse 2010 52
Petit Larousse 2010 53
HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, op. cit, p. 223 54
Norbert Sillamy, dictionnaire de psychologie, Larousse 2003, p. 175
24
Motivation extrinsèque
La motivation extrinsèque se définit comme suit : le sujet agit dans l’intention
d’obtenir une conséquence qui se trouve en dehors de l’activité même ; par exemple, recevoir
une récompense, éviter de se sentir coupable, gagner l’approbation sont des motivations
extrinsèques. Dans le monde scolaire, les exemples de ce type de motivation ne manquent pas :
travailler pour obtenir de bonnes notes ou pour éviter les mauvaises, ou encore pour faire
plaisir à ses parents, voire à son ou ses professeurs. Pour les digital natives, la motivation
extrinsèque se traduit tout simplement par prestige obtenu d’être considéré comme le meilleur.
Motivation intrinsèque des digitale natives
Dans la motivation intrinsèque, les comportements sont uniquement motivés en
vertu de l’intérêt et du plaisir que le sujet trouve dans la pratique de l’activité, sans attendre de
récompense extrinsèque à l’activité ni chercher à éviter un quelconque sentiment de
culpabilité. Pour motiver intrinsèquement les digitale natives, il faut leur fournir des activités
scolaires dans laquelle ils trouvent du plaisir à apprendre. Ainsi pour susciter la motivation
intrinsèque des digitale natives dans le processus d’apprentissage de l’histoire, il faudra leur
offrir une activité qui soit à leur goût. Le professeur peut mobiliser le passé en fonction du
goût des élèves. le professeur pourrait offrir à ses élèves une étude du passé à caractère
ludique dont le récompense est l’estime de soi. C’est bien suffisant pour ces jeunes qui
cherchent à se démarquer au sein du groupe humain. Car « Pour eux, l’important dans la vie
est de faire une différence plutôt que de gagner sa vie »55
.
La motivation que ce soit intrinsèque ou extrinsèque dépend en particulier du but
poursuivi par l’école. Bien évidement, un élève sera motivé intrinsèquement dans une école
qui poursuit un but d’apprentissage tandis que dans une école qui valorise le but d’évaluation,
l’élève sera motivé extrinsèquement, car l’élève n’a qu’un objectif, avoir de bonnes notes. Les
notes données par le professeur seront comme un élément extérieur de l’élève qui anime sa
motivation.
c) Les facteurs agissant sur la motivation des élèves natifs numériques
La plupart des enseignants sont préoccupés par le problème de la motivation parce
qu’ils estiment qu’elle joue un rôle déterminant sur l’investissement de leurs élèves dans
l’apprentissage, et donc sur leur maîtrise et leur réussite. Mais il est important d’ajouter que le
fait de maîtriser et de réussir influence aussi fortement la motivation. En ce qui concerne la
génération de natif numérique, pour que ces nouveaux groupes d’élèves soient motiver dans le
55
http://www.pedagogeeks.fr
25
processus d’apprentissage, il faut tenir compte de leur caractéristique. Ainsi, pour motiver les
digital natives, il faudra que le professeur crée un lien individualisé avec ces élèves. cela est
presque primordial puisque ces jeunes accordent une grande importance aux relations
interpersonnelles. Apprendre les noms, prendre les présences, donner une rétroaction
périodique personnalisée sur les apprentissages effectués en classe, reconnaître et valoriser les
efforts investis sont quelques moyens pour y parvenir. Ces élèves ont davantage besoin que
leurs enseignantes et enseignants les soutiennent, les écoutent et prennent du temps pour eux.
Ensuite, ces élèves souhaitent que leurs enseignantes et enseignants se préoccupent d’eux en
tant qu’individus. Toutefois, il est possible que les enseignants aient à accompagner ces élèves
dans leur apprentissage à faire face aux conséquences de leurs décisions. En plus, ces élèves
digital natives ont parfois besoin d’être poussés à stimuler leur créativité. Ils voudront aussi
comprendre l’importance de ce qu’ils ont à apprendre. Par ailleurs, il faudra faire comprendre
à ces jeunes qui craignent l’échec que ce n’est pas essentiel de toujours obtenir 100% pour
considérer ce qu’ils font comme une réussite. De cette façon, plusieurs abandons par crainte
de ne pas réussir pourraient être évités. Ces élèves ont aussi besoin d’apprendre à gérer eux-
mêmes leur agenda, afin d’intégrer à leurs multiples activités de bonnes habitudes de vie.
Enfin, pour motiver encore plus ces élèves digital natives il faudra privilégier le travail de
groupe car ces élèves apprécient énormément de travailler en équipe en classe. Puisque ces
élèves sont à l’aise de communiquer avec des groupes de pairs, nous pouvons saisir cette
opportunité afin de mettre en place des groupes d’entraide et du tutorat par les pairs. En un
mot, nous pouvons résumer les besoins des natifs numérique envers leurs professeurs comme
suit :
- « Sois mon leader!
- Donne-moi des défis!
- Laisse-moi travailler en équipe!
- Amusons-nous!
- Respecte mes idées, même si je suis jeune! »56
56
http://www.pedagogeeks.fr/archives/tag/generation-y
26
3.2.Les natifs numériques et leurs façons d’apprendre
a) Les natifs numériques et l’apprentissage à travers les TIC
la génération Y est une génération connectée, elle n’admet que ce qu’elle comprend. La
génération Y vient à l’école ses connexions et ses questions dans sa tête. Ces jeunes sont très
à l’aise dans la manipulation des outils informatiques. Et quand il s’agit de travailler en
contexte scolaire, ils n’hésitent pas à utiliser les NTIC pour réaliser leurs travaux scolaires.
Autrement dit, les jeunes natifs numériques ont l’habitude d’utiliser les NTIC pour faire leurs
devoirs ou pour faire des recherches.
b) Les natifs numériques et l’apprentissage par groupe
« Apprendre ensemble, c’est engager un processus dans lequel les apprenants sont
appelés à partager ce qu’ils connaissent, à échanger sur leurs différentes conceptions des
nouveaux éléments, à construire ensemble des connaissances et à maîtriser des compétences
qui seront le fruit de leurs interactions »57
. Proposer d’apprendre ensemble, c’est aussi cadrer
l’approche sur les étudiants et les interactions possibles entre eux menant vers la maîtrise des
compétences. Cette approche centrée sur les étudiants relève du constructivisme et surtout du
socioconstructivisme.
Définition de la pédagogie de groupe
Ces dernières années dans les écoles, on assiste de plus en plus à une recrudescence de
travaux de groupe, qui auraient pour fonction de favoriser les apprentissages des élèves. Les
maîtres cherchent ainsi des solutions s'éloignant des pratiques plus traditionnelles pour
essayer de mettre l’élève au centre du système éducatif. Pour comprendre cela et pour
réfléchir à l'efficacité du travail de groupe, il faut d'abord se pencher sur la définition de ce
qu'est un groupe dans une classe, puis sur ce qu'on entend par pédagogie de groupe.
Selon Larousse, « un groupe est un ensemble distinct de choses ou d'êtres de même
nature, réunis dans un même endroit »58
. Un groupe est donc un rassemblement de personnes
entretenant des relations fondées sur des caractéristiques identiques ou des buts communs.
Parler de groupe revient donc à aborder une structure sociale spécifique, aux multiples visages.
En effet, il existe de multiples variétés de groupes à savoir : la famille, une équipe de travail,
un gang, personnel d’une usine, etc. Certains groupe sont spontanés comme les bandes
57
DESHÊNE Michelle, PARENT Séverine, pédagogie collégiale, vol.21, N°04, 2008, p.06 58
Petit Larousse 2010
27
d’enfants qui jouent à l’école, d’autres sont institutionnalisés. Mais spontané ou
institutionnalisé, chaque membre du groupe est soumis à des règles qui naissent
progressivement. Dans un groupe, les uns constituent une fin en soi pour satisfaire les besoins
affectifs, tandis que les autres constituent un moyen pour parvenir à un but. Nous parlons ici
alors de groupe de travail. Les êtres humains ont besoin du groupe qui satisfait leurs besoins
de sécurité et de communication.ils acceptent les lois pour ne pas être punis ou en être exclus.
Nous parlons alors de conformisme de groupe. L’étude des groupes permet de connaitre les
forces qui s’y exercent et de pouvoir organiser des nouveaux rapports sociaux.
Par ailleurs, la pédagogie de groupe est considérée comme la manière de transmettre
des connaissances à travers le travail par groupe. Le travail de groupe est un outil
pédagogique privilégié pour permettre aux élèves de construire leur savoir à travers une
activité, un projet commun. Il consiste à regrouper les élèves en divisant la classe en petits
groupes d’unités variables, afin qu’ils réalisent une même activité correspondant à un objectif
fixé par l’enseignant. Les élèves sont alors impliqués dans une tâche commune et participent à
l’élaboration du travail donné en confrontant leurs idées avec celles des autres. Cependant, il
ne faut pas oublier que la simple juxtaposition d'individus rassemblés en un certain lieu n'est
pas une condition suffisante à l'existence du groupe. « Il n'y a groupe que lorsque le tout ne se
réduit pas à la somme des parties »59
. D'autre part, pour véritablement parler de groupes, il
faut au moins trois élèves, pour entraîner un dialogue voire un conflit cognitif ; c'est à dire
«des interactions cognitives entre des sujets ayant des points de vue différents». De ce fait, cet
outil pédagogique est une structure qui doit permettre à l'élève d'arriver à un niveau cognitif
supérieur, qui lui permet de progresser. L’interaction est caractéristique du travail de groupe :
c’est lors de confrontation de points de vue que les enfants vont construire leur savoir. C'est
en ce sens que l'on peut rapprocher le travail de groupe du constructivisme qui met en
évidence qu'apprendre se fait par interaction avec les autres ; en effet, c'est l'élève qui
construit ses savoirs suite à une confrontation avec ses pairs. Pour approfondir cette définition,
il faut mettre le travail de groupe en opposition au fonctionnement de la classe traditionnelle.
En effet, le travail de groupe est constitué de relations plurielles, d'échanges, articulés sur un
contact avec ce qui est donné comme le réel, évacuant tout ou partie de l'autorité du maître.
De ce fait, le groupe se caractérise alors par la présence d’individus en interaction.
59
BOISSEAU Sabine, Apprendre autrement à l’école : le travail de groupe, IUFM de Bourgogne, 2006, p. 06
28
La pédagogie socioconstructiviste en parfaite relation avec le besoin relationnel des
natifs numériques
Développée par Lev Vygotsky en 1934, et s'appuyant sur le constructivisme de Piaget,
élaboré dès 1923, le socioconstructivisme peut être défini comme une approche selon laquelle
l'acquisition de connaissances durables est favorisée par la prise en compte du champ social
dans lequel elle est située. Particulièrement appropriés à cet égard, on trouve les processus de
communication se produisant dans les situations où il y a au moins deux personnes essayant
de résoudre un problème. Le monde social d'un apprenant est un concept central dans le
socioconstructivisme. Il inclut les gens qui affectent directement cette personne, y compris
des enseignants, collègues, apprenants, administrateurs, et participants à toutes les formes
d'activité pédagogique. De ce fait, Jean Marc MONTEIL affirmait : « la réalité objective des
situations scolaires conduit généralement l’élève à apprendre et à réaliser ses performance
en présence d’autrui »60
.
L’approche pédagogique socioconstructiviste cherche alors à engager les étudiants
dans la construction de leur savoir dans un contexte social. Cette approche place les étudiants
en interaction afin qu’ils apprennent avec et par les autres. Dans cette optique d’apprentissage
par interaction avec autrui, le partenaire est perçu comme une ressource. Dans l’apprentissage
socioconstructiviste, le progrès cognitif résulte alors de la dynamique entre l’objet, l’aide
apportée par autrui et la capacité de l’individu à en tirer profit. Cet apprentissage
socioconstructiviste est facile à être réalisé et à adopter pour l’enseignement des digital
natives car ces jeunes sont depuis toujours dépendants des autres et ils tirent les informations
via les réseaux sociaux mis en place par le développement du numérique. Ainsi, dans cet
apprentissage par interaction avec autrui, les partenaires que ce soit les parents ou les
enseignants ou même la société s’impliqueront dans la progression de l’apprentissage. Dans
cette théorie, les enseignants fournissent de l’information aux élèves qui doivent s’impliquer
dans le processus d’acquisition, d’appropriation et d’intégration de l’information fournie.
« Les confrontations entre les individus (ou les élèves) sont source de développement. Le
savoir naît de l’échange et est partagé. La participation est centrale, car l’individu est alors
vu comme un acteur en quête d’adaptation à une culture61
». Les élèves placés en situation où
ils doivent enseigner aux autres auront inévitablement à s’impliquer dans un processus
d’apprentissage organisé. En plus de comprendre le contenu, ils doivent structurer,
60
MONTEIL (J-M), « comparaison sociale, coopération, compétition », sous la direction de HOUSSAYE (J), la pédagogie une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 141 61
DESHÊNE Michelle, PARENT Séverine, op.cit., p.06
29
contextualiser et communiquer leurs acquis. Bref, dans un apprentissage socioconstructiviste,
la construction du savoir s'opère en groupe et en équipe autour de situations problèmes dont la
résolution exige que l'apprenant confronte sa solution à celles d'autrui. l’apprentissage par
groupe répond parfaitement aux besoins des jeunes natifs numériques. Car ces jeunes sont
habitués à chercher les information via la communauté virtuelle à l’aide des réseaux sociaux.
L’apprentissage par groupe devient de plus en plus d’actualité avec l’existence des
jeunes natifs numériques. Car, actuellement, grâce aux NTIC, les jeunes cherchent diffusent
les informations par interaction avec autrui à travers les réseaux sociaux. Sur ce, Isabelle
COMPIEGNE affirmait que : « les technologies numériques ont ouvert un nouvel espace
relationnel et sociétal d’une autre nature, celle de la communauté virtuelle »62
.
II. Enseigner la génération Y, présente-t-il un défi pour les professeurs ?
1. Les méthodes d’enseignement
Au fil du temps, plusieurs méthodes pédagogiques ont fait leur apparition, et ce d’une
manière successive. Seulement tout peut être encore utilisé en fonction du contexte et de la
réalité. Des psychologues se sont intéressés au problème constant en éducation et pour cela ils
ont fini par élaborer des méthodes pédagogiques conformes à la réalité, au contexte et à la
psychologie des élèves. Ainsi, face à l’évolution des technologies et au changement de la
psychologie des jeunes, plusieurs méthodes pédagogiques sont tombées en désuétudes. Mais
avant tout, il nous faudra éclaircir ce qu’est une méthode pédagogique. Et puis citer quelques
méthodes pédagogiques ayant été adoptées par les professeurs au cours de l’histoire.
1.1. Méthode pédagogique : définition
Qu’est-ce qu’une méthode ?
Selon le dictionnaire Larousse, une méthode c’est une démarche rationnelle de l'esprit
pour arriver à la connaissance ou à la démonstration d'une vérité. Une méthode est donc un
ensemble ordonné de manière logique de principes, de règles, d'étapes permettant de parvenir
à un résultat.
62
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 35
30
Qu’est-ce qu’une pédagogie ?
« La pédagogie c’est la manière de transmettre des connaissances à des élèves »63
.
Selon Alain REUNIER : « la pédagogie est une action qui vise à faciliter les apprentissages
et à augmenter, à terme, la capacité de traitement de l’information des élèves, afin de les
rendre efficace et autonomes dans la vie de tous les jours, ce dans le cadre d’une éthique
clairement définie »64
. Jean HOUSSAYE poursuit encore : « qu’est ce que la pédagogie ?
c’est l’enveloppement mutuel et dialectique de la théorie été de la pratique éducative par la
même personne, sur la même personne »65
. la pédagogie est donc une
théorie de l’enseignement, un art de transmettre le savoir. La pédagogie s’est imposée à partir
du XIXe siècle comme science de l’éducation, ou didactique expérimentale, et s’interroge
aujourd’hui sur les conditions de réception du savoir, sur le contenu et l’évaluation de celui-ci,
sur le rôle de l’éducateur et de l’élève dans le processus éducatif et, plus globalement, sur les
finalités de cet apprentissage, indissociable d’une norme sociale et culturelle.
Qu’est-ce qu’une méthode pédagogique ?
Une méthode pédagogique décrit le moyen pédagogique adopté par l’enseignant pour
favoriser l’apprentissage et atteindre son objectif pédagogique. Selon Philippe MEIRIEU :
« expression méthode pédagogique désigne un courant pédagogique cherchant à promouvoir
certaines finalités éducatives et suggérant, pour cela, un ensemble plus ou moins cohérent de
pratiques »66
Un enseignant valorise plus à un instant donné une méthode qu’une autre ; bien
sûr la méthode unique imposée ou obligatoire serait une erreur, car elle appartient au libre
choix de l’enseignant et est souvent affaire de circonstances. Ainsi, pour favoriser
l’apprentissage, les professeurs ont recourt à plusieurs méthodes pédagogiques, et ce en
fonction de la situation et de la réalité. A ce propos, Marc BRU affirmait : « l’enseignant ne
gère pas directement les apprentissages, il en gère les conditions en agissant sur un certain
nombre de variables qu’il peut modifier »67
De ce fait nous pouvons distinguer cinq méthodes
pédagogiques : expositive, démonstrative, interrogative, de découverte et expérientielle. Elles
peuvent être pratiquées dans une séquence pédagogique soit individualisée soit en petits ou
63
Microsoft® Encarta® 2008 64
REUNIER (A), préparer un cours, les stratégies pédagogiques efficaces, Tome 2, ESF éditeur, paris, 2001,p. 17 65
HOUSAYE (J), la pédagogie une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 13 66
www.meirieu.com/DICTIONNAIRE/methodepedagogique.htm 67
BRU (M), “enseignant, organisateur des conditions d’apprentissage », sous la direction de HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 106
31
grands groupes avec la médiation d’outils pédagogiques ou sans et des rôles des acteurs bien
différents.
1.2. Les différentes méthodes pédagogiques
Comme nous venons de citer tout à l’heure, il existe plusieurs méthodes pédagogiques
qui ont été adoptées au cours de l’histoire de l’éducation à savoir :
« Méthode expositive, transmissive, passive ou magistrale L’enseignant maîtrise un
contenu structuré et transmet ses connaissances sous forme d’exposé : c’est le cours magistral
qui laisse peu de place à l’interactivité avec l’apprenant. Dans le triangle de Jean Houssaye,
cela correspond à la relation privilégiée enseignant-savoir où l’enseignant est un expert du
contenu, un détenteur de vérité qui transmet l’information de façon univoque. Il est souvent
difficile que le discours magistral en tant que tel puisse permettre d’apprendre quoi que ce soit,
sauf dans le cas ou il est articulé à d’autres activités : TD, TP, etc. qui permettront un véritable
travail cognitif.
Figure N°01 : Triangle pédagogique de Houssaye (1988)
Source : http://www.epi.asso.fr/revue/articsom.htm#a1301g
Méthode démonstrative L’enseignant détermine un chemin pédagogique : il montre,
fait faire ensuite et fait formuler l’étudiant pour évaluer le degré de compréhension. Cette
méthode suit l’enchaînement suivant : montrer (démonstration), faire faire (expérimentation)
et faire dire (reformulation). Cette méthode est souvent utilisée dans les TD ou l’étudiant
acquiert un savoir-faire par simple imitation.
Méthode interrogative ou maïeutique L’étudiant est reconnu comme possédant des
éléments de connaissance ou des représentations du contenu à acquérir. À l’aide d’un
32
questionnement approprié, l’enseignant permet à l’étudiant de construire ses connaissances
par lui-même ou de faire des liens et de donner du sens à ces éléments épars. L’étudiant ou un
groupe d’étudiant est incité à formuler ce qu’il sait, ce qu’il pense, ce qu’il se représente…
Méthode active ou de découverte L’enseignant crée un scénario pédagogique avec
du matériel qui permet d’utiliser les essais, les erreurs et le tâtonnement pour apprendre. Il
mobilise l’expérience personnelle de l’étudiant ou celle d’un groupe d’étudiants pour
apprécier la situation et résoudre le problème avec leurs moyens. Le travail intra cognitif et le
travail co-élaboratif entre pairs sont favorisés. Cette méthode suit l’enchaînement suivant :
faire faire à l’étudiants, faire dire à l’étudiant puis l’enseignant reformule.
Méthode expérientielle De nombreuses disciplines ou savoirs ne peuvent s’enseigner,
mais s’apprennent en faisant avec des personnes qui savent faire comme par exemple, la
médecine ou l’art. Aujourd’hui, de nouveaux métiers ou fonctions et certains savoirs ne sont
pas encore formalisés dans des écrits ou reconnus comme tels, car trop jeunes: risk manager,
spécialiste qualité, formateur avec les TICE, webmaster etc. Dans ce cas, ce savoir est acquis
par l’étudiant dans et par l’action en règle général dans un projet réel. L’enseignant incite à la
formalisation du savoir-faire par l’étudiant qui est le vrai producteur du savoir qu’il partage et
réélabore avec d’autres »68
.
2. Méthode d’enseignement adaptée à la génération Y
Dans le cadre du développement considérable des savoirs numériques, le rapport
maître-élève se trouve bouleverser. Les jeunes d’aujourd’hui ne ressemblent plus à des jeunes
de la génération précédente dites « génération X » en effet, la nouvelle groupe de jeunes nées
entre 1980 et 2000 sont des jeunes hédonistes, ils adorent travailler en équipe, ils recherchent
la valorisation de leur travail, ils sont très proches de leurs parents, ce sont aussi des jeunes
pragmatiques et ne ressent aucun regret de leurs actes. Mais le caractère le plus spécifique de
ces jeunes c’est qu’ils mélangent travail et loisir. C'est-à-dire, ces jeunes travaillent pour le
plaisir et le sens.
En ce qui concerne l’enseignement de ces jeunes, et plus particulièrement
l’enseignement de l’histoire, le travail présente tellement de défis. En effet, pour enseigner la
génération Y, il faut que le professeur pratique davantage le travail en équipe. Mais le travail
en équipe n’est pas suffisant pour motiver ces jeunes à travailler de plus en plus en classe. Il
68
www.latrompette.org/Methodes%20pedagogiques.pdf
33
faut que le professeur tienne compte aussi de certaines choses comme : le professeur doit
démontrer comment appliquer la matière sur la vie quotidienne, car les jeunes de natifs
numériques ne s’intéressent pas à des choses qui n’ont pas de relation avec la vie quotidienne.
Ensuite, étant donné que les jeunes d’aujourd’hui ont grandi avec l’informatique, l’utilisation
de la nouvelle technologie est indispensable pour l’enseignement de la matière. Cela est
d’autant plus efficace, car l’utilisation de la nouvelle technologie permet dans un premier lieu
d’attirer l’attention des élèves, mais aussi dans un second lieu de créer un environnement ou
l’élève se sent à l’aise et heureux dans ce qu’il entreprend. Enfin, pour motiver les élèves à
travailler de plus en plus fort, il faut que le professeur valorise et reconnaisse la performance
de l’élève. Car les natifs numériques cherchent toujours cette validation de la réussite
personnelle étant donné que ces jeunes sont assez dépendants vis-à-vis de leur ainé dans le
travail qu’ils font.
34
Conclusion de la première partie
Le développement considérable du numérique avec l’avènement du micro-ordinateur a
provoqué un bouleversement dans la vie quotidienne des hommes. Le stockage des
connaissances a d’abord changé. Tout est devenu numérique. Les livres, les enregistrements
sonores des discours des grands personnages, les archives vidéo historiques, etc. tout cela a
été transformé sous format numérique. Et avec le développement de matériel de diffusion et
de transmission de ces savoirs numérisés, nous assistons à l’apparition d’un nouveau moyen
de communication. Ces nouveaux moyens de communication sont issus de l’utilisation des
nouvelles technologies dont le micro-ordinateur qui a joué un rôle primordial. Désormais, les
communications inter humaines deviennent de plus en plus faciles avec l’utilisation des ces
NTIC, mais aussi avec l’apparition et le développement de l’internet. Un nouveau média qui
va bouleverser la psychologie des hommes surtout ceux qui sont nés et ont grandi avec ces
NTIC. Ces nouveaux natifs numériques, puisqu’ils ont grandi avec l’informatique, ont acquis
un nouveau comportement. L’influence du numérique sur les jeunes d’aujourd’hui est telle,
que cela a complètement modifié leur mode d’apprentissage à l’école. Ces hyper connectés
sur internet ne veulent plus apprendre par cœur. Un échec de plus pour la pédagogie par
objectif. Ils ne s’intéressent pas aux évènements historiques qui n’ont aucun rapport avec la
réalité. Par ailleurs, la motivation scolaire des natifs numériques est désormais orientée vers
l’usage du numérique à l’école. Et avec le développement considérable des communautés
virtuelles, cela, grâce au développement des réseaux sociaux, les jeunes natifs numériques ont
maintenant l’habitude de travailler en groupe. Mais, si nous parlons du cas de Madagascar, et
plus précisément, les jeunes de la ville d’Antananarivo, est-ce les jeunes Malgaches sont des
jeunes de la génération Y ? si ce sont des jeunes de natifs numériques, qu’en est il du mode
d’apprentissage ? Ainsi, dans la deuxième partie du travail nous allons analyser les modes
d’apprentissage de l’histoire des jeunes Malgache, et en particulier les jeunes de la ville
d’Antananarivo . Nous évoquerons aussi les modes d’enseignement utiliser par les professeurs
d’histoire dans les lycées ainsi que la réaction des jeunes élèves Malgaches face à la matière
histoire.
35
Deuxième partie
les méthodes d’apprentissage de l’histoire
des jeunes malgaches ; leur réaction face à
la matière histoire et les méthodes
d’enseignement de l’histoire dans les
lycées
36
Troisième chapitre : les méthodes d’apprentissage des jeunes
Malgaches
Les enquêtes menées auprès des différents établissements d’Antananarivo à savoirs
l’école privé Le Petit Nid et le Lycée Andohalo, nous ont permis d’identifier d’une part, les
différentes méthodes d’apprentissages de l’histoire des jeunes malgaches ayant grandi avec
l’informatique et d’autre part, les méthodes d’enseignements de l’histoire utilisées par les
professeurs du lycée d’Antananarivo. Ces enquêtes nous ont permis aussi d’identifier les
problèmes sur l’enseignement/apprentissage de l’histoire dans les lycées.
Les enquêtes menées auprès des établissements publics et privés d’Antananarivo nous
ont permis de comprendre les méthodes d’apprentissage de l’histoire la plus utilisée par les
élèves qui ont grandi avec les technologies d’informations et de communications. Seulement,
l’acquisition de ces nouvelles technologies d’information et de communication dépend
grandement du niveau de vie des parents d’élèves. Aussi constatons-nous une différence entre
les élèves du lycée public et les jeunes du lycée privé de Madagascar. Dans une telle condition,
nous constatons que la plupart des jeunes Malgaches, tous des lycéens, ne sont pas tellement
de natifs numériques c'est-à-dire de « la génération Z », mais de la « génération Y » ou
génération de transition entre « la génération X » et la « génération Z ». La seule différence
entre ces jeunes et leurs ainés réside dans la faculté d’utilisation des outils informatiques, mais
aussi dans l’utilisation du réseau internet. En effet, les jeunes actuels sont plus habiles même
tout petits sur la manipulation des outils informatiques. Ils savent même plus que leurs parents.
Ils sont comme « un petit poisson dans l’eau » en ce qui concerne la manipulation des outils
informatiques et de communication tels que les ordinateurs et les téléphones portables. En
outre, les jeunes Malgaches d’aujourd’hui surtout ceux des établissements où nous avons
mené notre enquête sont des jeunes hyper connectés. C'est-à-dire, ils sont souvent connectés
sur internet. D’autre part, ces jeunes ont en quelque sorte grandi avec l’internet, contrairement
aux adultes de la génération précédente. Certes, les deux générations se connectent souvent
sur internet cependant, les jeunes actuels sont entrés dans monde de l’internet bien plus tôt.
Ainsi, nous avons pu constater que ces jeunes lycéens malgaches surtout ceux des
établissements privés adoptent une nouvelle méthode d’apprentissage de l’histoire en fonction
du développement technologique.
37
I. Les nouvelles techniques d’information et de communication des
jeunes Malgaches
Les résultats de l’enquête menés auprès des établissements publics et privés de
Madagascar nous ont montré que ces jeunes utilisent beaucoup les services offerts par
l’internet. Avec l’apparition des tablettes tactiles vers l’année 2011, les jeunes sont désormais
et constamment connectés sur internet. Ces nouveaux matériels informatiques peuvent
remplacer le rôle des ordinateurs classiques. En plus, les tablettes tactiles sont faciles à
transporter, car plus légères et plus petites pourtant leurs puissances et leurs facultés de
traitements numériques sont équivalentes à celles des ordinateurs derniers modèles. Grâce à
ces nouveaux matériels de communication et de l’information, les jeunes d’aujourd’hui sont
plus que jamais détachés de la réalité. En effet, ils se sont noyés dans le domaine virtuel. Et
surtout celui des réseaux sociaux appelés aussi « Web 2.0 ». En outre, avec l’apparition du
web 2.0, « nous observons une communication transversale forte, une hyper connectivité et
une instantanéité intégrée permettant l’échange en temps réel de contenus et d’information
sans frontière physique ni virtuelle »69
. Les jeunes ont autant d’amis dans le monde virtuel
que dans le monde réel. Et lorsqu’ils s’expriment sur les médias sociaux, type Facebook ou
Twitter, les digital natives ne se soucient pas des frontières entre groupes d’amis restreints et
les « amis d’amis ». Ils cherchent à diffuser une information via leur « mur » ou « wall70
»
d’information et cette diffusion va se faire à la plus large audience possible. Les digital
natives chercheraient donc, à entrer en interaction avec leur public « d’amis » ou de contacts,
dans un but inconscient ou non de montrer à tous, les liens relationnels qu’ils entretiennent
avec leur communauté. Les enquêtes nous ont permis de connaître le nombre des jeunes
élèves utilisant le Web 2.0. Le pourcentage des élèves ayant connecté souvent sur internet est
représenté par le graphique ci-dessous.
69
Lucie Wozniak, op.cit., p 24 70
Cf glossaire.
38
Graphique 3: Pourcentage d’élèves utilisant l’internet : classe de 1ère
Source : Enquête de l’auteur, Mai 2014
Les enquêtes menées auprès de cet établissement privé nous ont montré que les élèves
utilisant l’internet et qui sont souvent connectés sur internet sont très nombreux avec un
pourcentage de 84,78 %. La plupart de ces jeunes qui se connectent souvent sur internet sont
des jeunes en pleine adolescence en quête d’une identité. La majorité de ces jeunes sont
compris entre la tranche d’âge [15-20[ans. Par ailleurs, les élèves qui disent qu’ils ne se
connectent pas sur internet avec un pourcentage 15, 21 % sont des jeunes compris entre la
tranche d’âge [10-15[ans. Autrement dit, ils sont encore trop jeunes. Cependant, même s’ils
ne se connectent pas sur internet, ils savent quand même manipuler les outils informatiques
toutes catégories71
. Étant donné que ces jeunes sont tous des adolescents, la recherche de
contact est primordiale pour eux. Car l'adolescence est une période où les rapports sociaux
sont primordiaux. Avec les écrans, les « ados » ne rompent jamais le contact. En effet, en
restant connectés, les jeunes se sentent moins seuls. Ainsi, les jeunes s’expriment la plupart du
temps via les réseaux sociaux ou Web 2.0. Isabelle COMPIEGNE affirmait : « en raison de
leur diffusion et de leur utilisation massive des technologies numériques s’immiscent dans
l’expérience de sociabilité des jeunes surtout pour communiquer avec d’autres jeunes du
même âge aux centres des intérêts communs. Ceci explique la popularité des blogs, la
71
Interview mené par l’auteur
84,78%
15,21%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
oui non
%
oui
non
39
messagerie instantanée des réseaux sociaux »72
L’utilisation du Web 2.0 pour ces jeunes se
traduit par un besoin de se rassurer face à l’incertitude de la vie quotidienne (le chômage de
leurs parents, l’insécurité, etc.). Mais aussi, par le fait que ces jeunes sont très dépendants vis-
à-vis d’autrui dans tout ce qu’ils entreprennent. Alors, d’après notre enquête, nous avons pu
connaître le pourcentage des jeunes de l’établissement privé le petit nid qui utilisent le Web
2.0.
Graphique 4: Pourcentage des élèves qui utilisent le web 2.0
Source : Enquête de l’auteur, Mai 2014
Ce graphique montre que la plupart des jeunes utilisent le Web 2.0, avec un total de
88,63 %. Cela montre que les jeunes d’aujourd’hui ont acquis un nouveau moyen de
communication : la communication virtuelle. « du travail, des amis ou l’âme sœur : on trouve
tout sur les sites sociaux du Net. Même et surtout de quoi perdre son temps »73
. En effet, le
Web 2.0 a permis aux jeunes du monde entier de se communiquer entre eux. Partager les
informations via les réseaux sociaux. Ces jeunes sont très à l’aise dans la communication
virtuelle. Par contre, ils sont moins à l’aise dans la vraie réalité de la vie. Discuter face à face
directement avec les autres personnes n’est pas dans leurs apanages. L’utilisation du Web 2.0
se traduit en outre par le fait que l'émancipation face aux valeurs parentales peut amener
72
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 40 73
Télérama, 26 septembre 2007, cité par COMPIEGNE (I), les mots de la société numérique, éd. Belin, paris , 2010, p.272
88,63%
11,36%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
oui non
oui
non
40
l’adolescent à rechercher des activités et à tisser des liens à l’abri de la surveillance parentale.
L’utilisation du Web 2.0 facilite grandement cela. Pour les jeunes, le Web 2.0 est comme une
« fenêtre ouverte » sur l’extérieur. La messagerie instantanée permet, par exemple,
d’entretenir un lien étroit et continu avec les amis, mais également d’entrer en contact avec
des inconnus et donc de tisser des liens qui échappent au contrôle des parents, avec les risques
que cela comporte. L’adolescent peut donc utiliser ce média pour gagner plus d’autonomie.
Ainsi, notre enquête auprès des établissements publics et privés confondus nous a montré que
non seulement les jeunes lycéens se connectent souvent sur internet et utilise le Web 2.0, mais
aussi, ils utilisent les différents types de Web 2.0. En effet, les enquêtes nous ont montré que
les jeunes utilisent le plus souvent le réseau social Facebook. Cependant, ils participent aussi
à des forums, à des discussions sur des blogs. Pour ces jeunes, l’utilité de ces Web 2.0 réside
dans le fait que ces réseaux sociaux leur donnent des informations, mais aussi il y a ce besoin
d’être en interaction avec les autres.
Graphique 5 : Les différents types du Web 2.0
Source : Enquête de l’auteur, Février et Mai 2014
En outre, les élèves enquêtés sont des jeunes dont l’âge est compris entre la tranche
d’âge [10-15] ans. Mais aussi de la tranche d’âge de [15-20] ans. Or, les jeunes qui font partie
de ces tranches d’âge sont des jeunes que nous pourrions qualifier de jeunes de natifs
numériques. Cependant, il existe une différence entre les jeunes dont la tranche d’âge est de
[10-15] ans et les jeunes dont la tranche d’âge est de [15-20] ans. En effet, si on considère que
9,61%
76,92%
13,46%
autres
41
les élèves de l’enseignement secondaire d’aujourd’hui ont entre 12 et 18 ans, cela nous amène
à considérer qu’ils furent nés les années 1990 et 1998. Ces élèves sont définis comme des
élèves appartenant a la génération Y (nés entre 1980 et 2000), tandis que les élèves qui ont 13
ans et moins, ces élèves sont considérés comme des élèves appartenant à une nouvelle
génération. « La génération Z 74
» constituée par des jeunes nés depuis 2000. Mais malgré le
fait que ces jeunes appartiennent à des générations différentes, ces générations ont en
commun, leur familiarité avec la technologie qu’ils utilisent quotidiennement et dans laquelle
ils sont immergés, à tel point qu’ils vivent leur vie à partir du web.
Graphique 6: Tranche d’âge des élèves enquêtés
Source : Enquête de l’auteur, Février et Mai 2014
Seulement, malgré leur plus jeune âge, ces jeunes sont des experts en manipulation
d’outils informatiques. Ils ont commencé à manipuler les outils informatiques très jeunes. Et
si nous tenons compte aux tranches d’âge, nous pouvons dire que ces jeunes lycéens sont des
générations de natif numérique. D’autant plus que certains d’entre eux ont commencé à
utiliser les nouvelles technologies de l’informations et de communications à l’âge de 08 ans
seulement. À cet effet, nous pouvons dire que ces jeunes ont grandi avec l’informatique. Pour
eux, utiliser les outils informatiques leur semble anodin. Alors que pour ses aînés c'est-à-dire
les adultes, l’utilisation de ces matériels informatiques leur semble étrangère et peut avoir des
74
http://www.jolpress.com/tags/generation-z-0
[10-15[24%
[15-20[76%
[20-25]0%
42
conséquences surtout sur la santé et plus particulièrement la santé des yeux75
. Par contre les
jeunes d’aujourd’hui peuvent rester devant un écran d’ordinateur durant 5 heures sans temps
d’arrêt. Et pourtant, ces jeunes disent que « ça ne leur fait rien du tout de rester tout le temps
devant l’écran ». Autrement dit, les jeunes d’aujourd’hui sont habitués à regarder et à rester
toujours devant l’écran. La plupart de ces jeunes disent même qu’ils ont du mal à passer leur
journée sans utiliser les outils informatiques. Par ailleurs, la plupart des ménages possèdent
désormais un ordinateur. Cette explosion de la consommation des outils informatiques a été
réalisée grâce au développement considérable des industries de pointe dans les nouveaux pays
industrialisés. En effet, le prix des outils informatiques n’a cessé de baisser durant les six
dernières années pour enfin se stabiliser. Ces outils informatiques sont maintenant abordables
pour les familles à revenu moyen. Et d’après notre enquête, 91,30 % des élèves enquêtés
possèdent un ordinateur chez eux. Cela dit, l’utilisation des outils informatiques fait partie de
la vie quotidienne de chaque famille comme c’était le cas de la télévision dans les années 60 -
70.
Graphique 7: Pourcentage des élèves possédant un ordinateur chez eux
Source : Enquête de l’auteur
Étant donné alors que la majorité des élèves enquêtés possède des ordinateurs chez
eux, il est donc évident que ces élèves utilisent ces outils informatiques pour appuyer leurs
75
Interview de l’auteur
91,30%
8,69%
0,00% 20,00% 40,00% 60,00% 80,00% 100,00%
oui
non
oui
non
43
études. Et y compris la compréhension de la matière histoire. Les enquêtes nous ont permis de
savoir l’évolution des styles d’apprentissage des élèves et de confirmer les méthodes
d’apprentissages de l’histoire des élèves du lycée.
II. Les méthodes de l’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens
d’Antananarivo
1. Les jeunes élèves malgaches et l’apprentissage de l’histoire
Les résultats des enquêtes menées auprès des établissements publics nous montrent
que les élèves du lycée possèdent un style d’apprentissage soi-disant presque uniforme. En
effet, pour apprendre la matière histoire les élèves utilisent le plus couramment la lecture de la
leçon et la compréhension. Pour les jeunes d’aujourd’hui, la compréhension est presque la
plus primordiale. Autrement dit, ils ne veulent pas apprendre quelque chose qu’ils ne
comprennent pas. Cette volonté de tout comprendre est un trait caractéristique des jeunes
actuels. La question que ces jeunes posent la plus souvent est « pourquoi ? » la génération des
jeunes d’aujourd’hui n’est plus comme autrefois. Ces jeunes ont du mal à respecter un ordre
qui leur est imposé. Ils se posent souvent une question quand ils effectuent telles ou telles
tâches. Cela dit, les jeunes d’aujourd’hui veulent comprendre tout ce qu’ils font et tout ce que
font les gens de leurs entourages. Ils ne veulent rien faire sans comprendre l’importance de la
tâche à effectuer. Pour ces jeunes, la retombée des choses qu’ils font sur la réalité doit être
efficace et immédiate. Par ailleurs, ces jeunes ont du mal à se concentrer pour une période
assez longue. Cela est dû par le fait que la rapidité des communications d’aujourd’hui avec les
nouvelles technologies les a modifiés psychologiquement. Ainsi, cette impatience et cette
perte de concentration assez rapide posent un défi majeur pour l’enseignement de l’histoire.
En outre, parmi ces jeunes, il existe quand même des exceptions en ce qui concerne leurs
méthodes d’apprentissage de l’histoire. Ces groupes d’élèves représentent 14 % de l’effectif
total des élèves enquêtés. Si pour les jeunes, lire et comprendre sont la façon la plus utilisée
pour apprendre l’histoire, il existe quand même un groupe de jeunes qui utilise d’autres
moyens pour apprendre l’histoire. Parmi ces autres méthodes d’apprentissage de l’histoire
figure : prendre des notes et élaborer des fiches, travailler avec des amis pour comprendre les
faits historiques. Par contre, les jeunes d’aujourd’hui détestent apprendre la leçon donnée par
le professeur d’histoire par cœur. Si autrefois, les élèves apprennent leurs leçons par cœur, à
l’heure actuelle, cette pratique est tombée en désuétude. La pédagogie traditionaliste ne se
pratique plus pour ces élèves. Ce changement est dû en quelque sorte à l’utilisation
permanente des outils de nouvelles technologies par ces élèves. Et parmi ces nouvelles
44
technologies d’information et de communication, le réseau internet est sans doute l’élément
qui joue le rôle important dans ce bouleversement à l’école. Pour ces jeunes, il n’est plus
nécessaire d’apprendre par cœur la leçon puisque sur internet, ils trouvent tout ce qu’ils
cherchent. Ces jeunes élèves disent que « ça ne sert à rien d’apprendre par cœur puisqu’on
trouve tout sur internet » Le tableau suivant nous montre les méthodes d’apprentissage de
l’histoire la plus utilisée par les élèves du lycée.
Tableau 2: Méthodes d’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens
méthode d'apprentissage de l'histoire
établissement par cœur lire et comprendre autres Total
le petit nid 5 35 7 47
10,63 % 74,46 % 14,89 % 100 %
lycée Andohalo
6 34 7 47
12,76 % 72,34 % 14,89 % 100 %
Source : Enquête de l’auteur
D’autre part, grâce au développement des technologies d’information, les élèves sont
en contact permanents avec la connaissance. L’utilisation abusive de l’internet a modifié
énormément la psychologie des jeunes élèves. Et surtout sur la manière d’apprendre et plus
particulièrement l’apprentissage de l’histoire. Les enquêtes nous ont montré que les élèves
d’aujourd’hui favorisent la compréhension de la leçon au détriment de l’apprentissage par
cœur. Cette manière d’apprendre ne présente pas de défaut majeur pour apprendre l’histoire
parce qu’en histoire, le but est de former un esprit critique. Les élèves doivent représenter les
faits historiques d’une manière objective. Or, cette objectivité ne pourra se faire qu’après
analyse des évènements historiques. Autrement dit, l’apprentissage de l’histoire n’est pas
question de répétition, mais question d’analyse. Un bon historien n’est pas forcément celui qui
retient le plus les dates et les évènements historiques. Un bon historien c’est celui qui est
capable de faire une analyse objective des événements historiques. ÉTHIER, LEFRANCOIS
et DEMERS affirmaient : « Il s’agit de rendre premiers non le repérage, la consommation et
la mémorisation de données produites par autrui, mais l’examen autonome, méthodique et
impartial de controverses publiques signifiantes. Nous croyons que cela passe par la
manipulation d’outils et de processus de pensée spécifiques au domaine de l’histoire pour
dépister et traiter l’information pertinente, puis pour débattre avec douceur, rigueur et
45
vigueur des causes historiques et des solutions sociopolitiques de ces problèmes publics et
des intérêts (convergents et divergents) en jeu »76
Cependant, les dates sont inséparables de l’histoire. Car, quand on parle d’histoire, on
parle de date. Or, les dates ne sont pas à être analysées. Elles sont faites pour être apprises par
cœur. Donc, même en voulant seulement comprendre les faits historiques, les jeunes élèves
doivent quand même apprendre par cœur les dates. Cela pose un dilemme important, étant
donné que la plupart des jeunes détestent apprendre par cœur. Dans une telle situation,
susciter la motivation des jeunes élèves à s’intéresser un peu plus à l’histoire parait plus que
primordial. Si les élèves s’intéressent à l’histoire, l’apprentissage par cœur des dates ne sera
plus un problème majeur pour eux dans le processus d’apprentissage de l’histoire.
2. La nouvelle technologie et l’apprentissage de l’histoire
L’avènement des NTIC a modifié le mode de documentation des élèves. La lecture du
livre est aujourd’hui désuète surtout pour les jeunes. En effet, le développement de la
technologie d’information et de communication a rendu le transfert de connaissance très
rapide. La numérisation des savoirs a modifié le mode de recherche de connaissance des
hommes surtout pour les jeunes. Ces NTIC ont modifié le rapport à la mémoire. Mais aussi,
avec le transport rapide des données textuelles, sonores ou iconographiques, les NTIC influent
directement sur les missions fondamentales de l’école à savoir : la transmission du savoir et la
socialisation des jeunes. Par ailleurs, les NTIC sont de plus en plus utilisées dans une
perspective d’apprentissage et de formation. « La convergence des différents réseaux qui fait
de l’ordinateur un outil par excellence de TIC permet une utilisation multiple et diversifiée,
tant en formation qu’en éducation »77
. En effet, les TIC servent à la production des documents
et des outils de formations spécifiques. Les NTIC s’intègrent aussi dans le développement de
la technologie éducative, mais aussi celle de la communication. Ainsi, dans les lycées
d’Antananarivo et plus particulièrement dans les établissements où nous avons mené notre
enquête, les nouvelles technologies devient un élément incontournable dans les appuis à
l’apprentissage. Certes, les deux établissements le petit nid et le lycée d’Andohalo possèdent
tous deux des bibliothèques, mais en plus ils possèdent aussi des centres TIC ou cyber.
L’insertion des NTIC dans les centres de documentations et d’informations paraît plus que
76
ÉTHIER (M-A), LEFRANCOIS (D), DEMERS (S), « Faut-il toujours remonter jusqu’à Mathusalem ? Un pas en avant, deux pas en arrière », Enjeux de l’univers social, automne, 2013, p. 04 77
Baron (G.L), « les TIC », (Solar Claudie, TIC et Formation des Adultes), sous la direction de Houssaye (J), Eduquer et Former, Hachette, 1999 , p. 260
46
primordiale étant donné que les élèves d’aujourd’hui ont grandi avec l’informatique. Aussi
l’utilisation des NTIC est-il chose courante pour ces jeunes qui ont grandi avec l’informatique.
Avec cette révolution numérique marquée par le développement des NTIC, les jeunes élèves
d’aujourd’hui ne sont plus habitués à chercher des livres dans les bibliothèques pour
apprendre la matière histoire. Pour ces jeunes élèves, leurs modes de documentations se font
désormais à travers les outils issus de la nouvelle technologie. Cela se fait à un simple
ordinateur jusqu’à l’utilisation du réseau mondial d’information connu sous le nom de internet.
En effet, pour appuyer la leçon donnée par le professeur d’histoire au lycée, les élèves ont
l’habitude d’utiliser les NTIC. Les enquêtes menées auprès des établissements privés et
publics d’Antananarivo nous ont montré que la majorité des élèves utilise les nouvelles
technologies pour apprendre l’histoire. Seulement il existe une petite différence sur
l’utilisation des nouvelles technologies entre les élèves des établissements publics et ceux des
établissements privés. En effet, les enquêtes nous ont montré que le pourcentage des élèves
de l’établissement privé qui utilisent davantage la nouvelle technologie pour apprendre
l’histoire est assez élevé par rapport à ceux des établissements publics. Cette différence réside
dans le fait que les élèves des établissements privés et ceux des établissements publics n’ont
pas le même niveau de vie. Étudier dans un établissement privé demande beaucoup d’argent.
Car, il faut payer les frais de scolarité, et même dans l’établissement où nous avons mené
l’enquête, les parents d’élèves doivent encore acheter les fournitures au sein de
l’établissement même. Cela dit, les parents qui envoient leurs enfants dans les établissements
privés sont des parents dont le revenu est assez élevé. Alors que dans les établissements
publics, tout est presque gratuit, sauf les frais d’inscription. Ainsi, les élèves qui étudient dans
les établissements publics sont presque des élèves issus des familles à revenu moyen ou faible.
Mais il existe quand même des élèves dont les parents sont très riches, mais qui étudient dans
les établissements publics. Pour eux, c’est la qualité de l’enseignement qui compte. Mais en
tout cas, la majorité des élèves qui étudient dans les établissements privé et public utilise la
nouvelle technologie pour apprendre l’histoire comme le montre le graphique suivant.
47
Graphique 8: Pourcentage des élèves utilisant les NTIC dans l’apprentissage de
l’histoire
Source : Enquête de l’auteur
Cela dit, les nouvelles technologies font désormais partie intégrante de
l’environnement d’apprentissage de l’histoire des élèves du lycée. Dans cet apprentissage de
l’histoire à travers les nouvelles technologies, les élèves d’aujourd’hui sont gâtés. En effet, la
numérisation du savoir a permis de créer plusieurs types de supports didactiques. Et ce bien
évidemment des supports didactiques issus de la nouvelle technologie. À l’heure actuelle,
apprendre avec un livre n’est plus à la mode pour les jeunes. Les raisons qui poussent les
élèves à se détourner de la lecture du livre s’expliquent d’une part par le développement
considérable des savoirs numérisés stockés sous forme de logiciel. Et d’une part, cela
s’explique par la facilité d’accès à ces nouvelles technologies. Ainsi, actuellement, il existe
plusieurs genres de technologies qui sont la plupart des supports didactiques. Et en ce qui
concerne la matière histoire, la technologie qui a été utilisée en premier par les écoles était les
films documentaires. Avec l’avènement de la télévision, seuls les films documentaires nous
ont apporté des connaissances authentiques des évènements historiques. Ces vidéos nous
plongent dans l’histoire et nous donnent une idée de ce qui s’est passé à une telle ou telle
époque. Puis, avec l’avènement des ordinateurs, les savoirs ont été désormais stockés sous
forme numérique. Ce stockage des savoirs sous forme numérique a permis à la création et au
développement des logiciels d’éducation. Les dictionnaires sont désormais disponibles sous
89,13%
10,86%
60%
40%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
100,00%
oui non
le petit nid
lycée Andohalo
48
forme numérique. actuellement, il suffit juste qu’un élève possède un ordinateur pour pouvoir
consulter ces savoirs. Et puis, avec l’apparition de l’internet, la quantité des savoirs stockés
sous forme numérique et qui sont accessibles à tout le monde est gigantesque. Par ailleurs, la
plupart des élèves d’aujourd’hui possède dorénavant un ordinateur chez eux. En plus, ces
jeunes élèves sont souvent connectés à internet. Autrement dit, les élèves sont désormais en
contact permanent avec les connaissances. C'est-à-dire, ils ont grandi avec un environnement
où la connaissance était presque présente. Ainsi, pour apprendre l’histoire en utilisant les
nouvelles technologies, les élèves du lycée ont un large choix sur le type de nouvelle
technologie à utiliser. Mais parmi ces nouvelles technologies, nous constatons une utilisation
considérable de l’internet par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire. Comme le montre
le graphique ci-dessous :
Graphique 9: Les types des NTIC utilisés par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire
Source : Enquête de l’auteur
Avec l’utilisation des nouvelles technologies, la recherche d’informations devient plus
facile. Il suffit simplement pour les élèves d’écrire quelques mots pour obtenir ce qu’ils
recherchent. Ainsi, pour les élèves enquêtés, l’utilisation des nouvelles technologies les aide
24,61%
21,53%
46,15%
7,69%
film documentaire
logiciel d'éducation
internet
autres
49
dans l’apprentissage de l’histoire. Pour ces élèves, ces nouvelles technologies présentent
autant d’avantages. Étant donné que les nouvelles technologies de communication et
d’information sont de plus en plus accessibles pour les jeunes, l’apprentissage de l’histoire à
travers ces nouvelles technologies prend une place de plus en plus importante pour les élèves.
Par ailleurs, avec le changement psychologique des jeunes, provoqué par la révolution
numérique, la recherche des informations à travers les livres perd de moins en moins son
importance. En effet, s’informer à travers les livres prend beaucoup de temps. Il faut d’abord
chercher les livres adéquats dans des bibliothèques. Seulement cette recherche prend de temps
et parfois même, après avoir cherché pendant longtemps, les élèves ne trouvent pas le bon
livre. En plus, étant donné que les livres comptent parfois plusieurs pages, la lecture de ces
livres nécessite un laps de temps très long. Mais encore, les élèves devront faire un résumé du
livre en question. En un mot donc, la recherche d’informations à travers les livres nécessite
beaucoup de temps. Pourtant, les jeunes d’aujourd’hui sont des jeunes impatients. Ils détestent
attendre pendant un laps de temps très long. Les jeunes d’aujourd’hui veulent obtenir les
choses qu’ils cherchent instantanément. Ces jeunes veulent obtenir tout et tout de suite. Cette
impatience de la part des jeunes est due à l’influence du numérique. En effet, les informations
stockées sous forme numérique sont accessibles pour tous, et ce dans une quasi-instantanéité.
Car le transfert des informations numérique se fait à une vitesse hallucinante. Cette rapidité de
transfert des informations est rendue possible grâce à internet. C’est pour cette raison que la
majorité des jeunes d’aujourd’hui utilisent le réseau internet pour s’informer et se documenter.
S’informer d’abord, car sur internet, nous trouvons des informations qui se passent à travers le
monde entier. Car, actuellement, les médias du monde entier utilisent l’internet pour diffuser
les évènements qui se passent dans leurs pays respectifs. Avec internet, les chefs d’État du
monde entier ne peuvent plus cacher des informations. Car, grâce à internet, tout peut être
diffusé et tout peut être lu par tout le monde. Reste à savoir si les informations publiées sont
fiables ou pas. Ce problème d’authenticité des informations publiées sur internet pose un défi
pour les professeurs d’histoire. En effet, les jeunes peuvent facilement se noyer dans des
informations comportant des subjectivités. Ils ont du mal à analyser ces informations d’une
manière objective. Se documenter ensuite, car sur internet, nous pouvons trouver des données
sous forme numérique et la quantité de ces données est gigantesque. En effet, les données
stockées sous forme numérique que ce soit des archives vidéo historiques, des documents
historiques, ou même des livres sont publiés sur internet. Désormais, grâce à internet, les
élèves peuvent se documenter sans avoir à chercher des livres dans les bibliothèques. En se
connectant sur internet, les jeunes peuvent se documenter à tout instant. D’autant plus qu’ils
50
sont plus à l’aise avec les outils informatiques. Les interviews avec ces élèves nous ont permis
de comprendre leur choix. C'est-à-dire d’utiliser les nouvelles technologies pour apprendre
l’histoire au lieu de lire des livres historiques. Les élèves privilégient la documentation via les
nouvelles technologies par la rapidité et la facilité des recherches.
Pour l’internet : l’utilisation de ce réseau mondial de transfert d’information
aide beaucoup les jeunes élèves du lycée. En effet, pour ces élèves, se documenter sur internet
présente beaucoup d’avantages. Tout d’abord, la recherche sur internet est très facile. Les
élèves utilisent souvent le site web Wikipedia pour connaître des choses qui les intriguent. Par
ailleurs, sur un seul site web, les élèves peuvent trouver tellement de documents78
. Et parfois
les données trouvées sur internet sont souvent illustrées par des photos ou même des vidéos.
Ces illustrations donnent aux élèves une idée de la réalité historique. C'est-à-dire, le mode de
vie de la population d’une époque lointaine, ou les conditions de vie de la population. Ces
illustrations créent une image chez les jeunes et augmentent l’imagination des élèves. Ces
illustrations sont d’autant plus utiles en histoire, car elles permettent de comprendre ce qui
s’est vraiment passé. Avec ces illustrations, les élèves peuvent imaginer d’une manière
objective un tel ou tel évènement historique. D’autre part, avec l’internet, les élèves voient
tout ce qui est essentiel sur un sujet historique donné. Ils n’ont plus besoin de faire un résumé,
car sur internet, ils peuvent voir des documents déjà résumés. En outre, pour certains élèves,
la documentation à travers l’internet leur permet d’obtenir des documents qui ne figurent pas
dans la leçon donnée par le professeur d’histoire. La collecte d’information historique sur
internet facilite la compréhension et l’assimilation des connaissances historiques. D’autres
élèves trouvent que les textes publiés sur internet sont plus détaillés. Et pour eux cette
information détaillée sur internet est plutôt bien, car cela permet d’approfondir les
connaissances. À part cela, certains élèves se documentent sur internet pour la préparation des
exposés. d’autres pour connaître des définitions et augmenter la culture générale. Bref, pour
les élèves, se documenter sur internet est un atout pour l’apprentissage de l’histoire, car la
recherche sur internet est très pratique. Très pratique dans le sens où l’accès à l’information
est très rapide en plus les recherches sont très faciles puisqu’il suffit simplement d’écrire
quelques mots pour obtenir tout et tout de suite. En plus, il suffit de poursuivre des liens
donnés sur internet pour pouvoir encore trouver d’autres informations intéressantes. Par
contre, ces élèves trouvent quand même des inconvénients sur l’utilisation de l’internet. En
effet, avec l’avènement du réseau internet, les élèves ne sont plus motivés à la lecture des
78
Interview de l’auteur
51
livres pourtant la lecture des livres augmente la capacité du langage parlé et du langage écrit.
En plus, certains élèves n’arrivent pas à comprendre les informations diffusées sur internet.
Certes, les informations sont précises, mais elles sont trop difficiles à comprendre pour les
élèves. Certains élèves constatent même que certaines informations publiées sur internet ne
sont que des baratins.
Pour les autres nouvelles technologies (film documentaire, logiciel d’éducation
et autres). Avant l’apparition de l’internet, la télévision a été pour les hommes l’un des
moyens d’information le plus utilisés. Les chaines télé diffusaient sur leurs antennes de
l’information venue du monde entier. Il arrive même parfois que ces chaines de télé
diffusaient des films documentaires. Grâce à l’avènement de la télévision les hommes de la
planète ont pu assister directement à travers la télé les exploits des hommes sur la conquête de
l’espace. Grâce à la télévision aussi, les hommes de la planète ont pu assister au déroulement
de certains conflits notamment celui de la guerre du golfe de 1991. Ou encore, l’attentat du 11
septembre 2001 aux États-Unis. Ces vidéos vont être archivées et avec l’avènement de
l’ordinateur, ces vidéos vont être stockées sous forme numérique. La numérisation de ces
archives vidéos a permis la diffusion en masse des films documentaires. Ces films sont
diffusés soit sur internet soit sur un compact Disk ou CD-ROM. D’autre part, l’une des
conséquences de l’utilisation de l’ordinateur a été la création des logiciels. Un logiciel est un
programme ou ensemble de programmes informatiques assurant un traitement particulier de
l’information79
. Il existe deux types de logiciels : les logiciels système et les logiciels
d’application. Le logiciel système contrôle le fonctionnement de l’ordinateur. C’est comme
une interface entre l’homme et la machine. Tandis que les logiciels d’application sont des
logiciels qui permettent d’effectuer la multitude des tâches plus ou moins spécifiques pour
lesquelles sont utilisés les ordinateurs par exemple : logiciel de traitement de texte, gestion de
base de données, comptabilité, programmation, utilisation de réseaux, jeux, etc. parmi les
logiciels d’application figurent les logiciels d’éducation. Comme son nom l’indique, ces
logiciels sont utilisés pour approfondir la connaissance. Ce sont des véritables dictionnaires
numériques. À ne citer que « l’encyclopédie Universalis » et qui est mis à jour chaque année
ou encore « l’Histoire au jour le jour » pour la matière histoire seulement. Ces logiciels
comportent des textes, des vidéos, ou même des documents historiques authentiques par
exemple le discours de Napoléon sur la victoire des Français à Austerlitz ou le discours de
Churchill annonçant la bataille d’Angleterre. Ainsi, avec l’apparition de ces logiciels
79
Microsoft ® Encarta ® 2008. © 1993-2007 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
52
d’éducation, la quantité des données historiques à la disposition des élèves sont énormes. Et
nous pouvons même dire que les élèves de natif numériques les utilisent au maximum pour
apprendre l’histoire. Selon Isabelle COMPIEGNE, « les applications multimédias peuvent
être pédagogique, ludique ou artistique. Les contenus multimédias peuvent stimuler les
capacités créatives et être réalisés à une esthétique et à un univers culturel original. Ils sont
très populaires auprès de la jeunesse »80
En effet, l’utilisation des supports didactiques issus de la nouvelle technologie (films
documentaires, logiciels d’éducations, etc.) aide beaucoup les jeunes élèves du lycée dans
l’apprentissage de l’histoire. Selon eux, ces nouveaux supports didactiques issus de la
nouvelle technologie leur donnent beaucoup plus d’informations plus claires et plus
intéressantes. Plus intéressante dans le fait que les logiciels d’éducation comportent des
animations vidéos interactives qui expliquent d’une manière très simplifiée donc faciles à
comprendre le déroulement d’un événement historique. Par ailleurs, beaucoup d’élèves
s’intéressent aux films documentaires. Pour eux, les films documentaires facilitent
l’acquisition des connaissances et la compréhension des évènements historiques. Les atouts
visuels facilitent la mémorisation des faits historiques comme le déroulement de la Deuxième
Guerre mondiale par exemple. Ensuite, les élèves d’aujourd’hui sont très motivés quand il
s’agit d’apprendre la matière histoire à l’aide des nouvelles technologies. Cela leur permet de
connaître des choses et pouvoir les apprendre, et ce à tout moment et à n’importe quel endroit.
Les connaissances figurées dans les logiciels d’éducation sont faciles à comprendre et la
recherche est aussi très facile. Les savoirs numérisés dans ces logiciels résument même la
leçon donnée par le professeur d’histoire. En plus, les élèves estiment que les NTIC peuvent
remplacer la lecture des livres. Pour résumer donc, les NTIC permettent d’élargir les
connaissances historiques des élèves du lycée.
80
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 16
53
Quatrième chapitre : Les méthodes d’enseignement de l’histoire des
enseignants du lycée ; la réaction des élèves face à la matière
histoire
Au lycée, les professeurs utilisent des méthodes pédagogiques pour faciliter
l’apprentissage de l’histoire. Cependant, la réaction des élèves face à cette matière histoire
pourrait être en relation avec la méthode d’enseignement adoptée par le professeur d’histoire
au lycée.
I. Les méthodes d’enseignement de l’histoire des enseignants du lycée
Ici, il s’agit de comprendre ou plus précisément de connaître les méthodes utilisées par
les professeurs d’histoire dans les lycées enquêtés. Chaque professeur utilise des méthodes
pédagogiques pour faire passer les connaissances aux élèves. Parmi plusieurs types de
méthodes pédagogiques, chaque professeur adopte une ou plusieurs méthodes pédagogiques.
Cela bien évidemment en fonction du contexte sociocognitif. Adopter une méthode
pédagogique est un défi important pour les professeurs d’histoire. En effet, il faudra connaître
la psychologie des élèves. Le comportement des élèves vis-à-vis de la méthode
d’enseignement utilisée. Dans une telle condition, nous ne pouvons pas dire qu’une telle ou
telle méthode est la plus efficace ou pas. À vrai dire, il n’existe jamais des méthodes
d’enseignement efficaces et qui sont standard à travers tout un pays. L’efficacité des
méthodes d’enseignement réside en particulier par une corrélation entre la méthode
d’apprentissage des élèves et la méthode d’enseignement du professeur. Si la méthode
pédagogique utilisée par le professeur convient parfaitement à la méthode d’apprentissage des
élèves, nous pouvons dire que cette méthode est efficace. Mais seulement, cette efficacité se
limite à ce groupe d’élèves bien défini. À part cela, dans une même classe, les élèves ne sont
pas tous pareils. C'est-à-dire, leurs méthodes d’apprentissage ne sont pas unilatérales. En ce
sens, Altet MARGUERITE affirmait : « il n’existe pas une bonne méthode d’enseignement
définissable scientifiquement qui permettrait la réussite de tous »81
. Il est donc dans le devoir
de professeur d’adopter plusieurs méthodes pédagogiques pour que la majorité des élèves
puisse assimiler les connaissances données par le professeur. En outre, le temps influence
aussi sur le choix des méthodes utilisées par les professeurs. En effet, certaines méthodes
d’enseignement nécessitent beaucoup de temps pour la transmission des connaissances. Ainsi,
81
MARGUERITE (A), “styles d’enseignement, styles pédagogiques », sous la direction de HOUSSAYE (J), La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur, 1993, p. 89
54
soucieux de ne pas terminer le programme surtout pour les professeurs enseignant les classes
d’examen, les professeurs adoptent une méthode dont la transmission des connaissances se
fait en un laps de temps très court. Les professeurs d’histoire ne se soucient plus de la réaction
des élèves face à la méthode d’enseignement adoptée, tout ce qui compte pour les professeurs
c’est de terminer le programme scolaire à tout prix. Ainsi, le professeur d’histoire ne
s’intéresse plus aux finalités de l’enseignement de l’histoire qui est de former un citoyen
responsable pouvant prendre des décisions en toute connaissance de cause. Mais aussi
d’inculquer chez les élèves un esprit critique. Ou encore, de former les élèves à pouvoir
analyser les évènements historiques avec objectivité. ÉTHIER, LEFRANCOIS et DEMERS
affirmaient : « Il serait possible de former un citoyen critique, si on cessait de faire de la
transmission d’une liste de dates et des noms propres une fin plutôt qu’un moyen, et si on
commencerait à prioriser les méthodes de l’historien »82
.
Par ailleurs, la majorité des professeurs ne savent même pas l’existence du nouveau
groupe des jeunes de natifs numériques. Ils savent que le développement du numérique peut
modifier les méthodes d’apprentissage des élèves, mais ils ne connaissent pas qu’avec le
numérique, une nouvelle génération des jeunes est née. Cette nouvelle génération aime
apprendre à travers les outils informatiques. Pourtant, la majorité des professeurs n’adopte pas
une méthode d’enseignement appropriée à ces jeunes de nouvelles générations. La plupart des
professeurs d’histoire adoptent la méthode expositive ou magistrale. Cette méthode consiste à
imposer les connaissances aux élèves. Ici, c’est le professeur qui détient la connaissance et les
élèves ne font que recevoir ces connaissances. C’est la méthode la plus utilisée par les
professeurs d’histoire puisqu’en adoptant cette méthode, le professeur peut gagner beaucoup
de temps. Ce gain de temps réside dans le fait que le premier souci des professeurs est de
terminer le programme scolaire. Ainsi, dans les établissements enquêtés, 58,82 % des
professeurs d’histoire adoptent le cours magistral. Comme le montre le graphique suivant :
82
ÉTHIER (M-A), LEFRANCOIS (D), DEMERS (S), op. cit, p. 04
55
Graphique 10: Les méthodes pédagogiques adoptées par les professeurs d’histoire
Source : Enquête de l’auteur
Ainsi, dans les lycées enquêtés, la plupart des professeurs adoptent la méthode
expositive ou le cours magistral. Cette utilisation des méthodes magistrale est plus fréquente
dans les établissements publics de Madagascar. L’une des raisons de la prédominance de cette
méthode magistrale dans les lycées publics vient du fait que les établissements publics de
Madagascar manquent de moyens. En effet, les salles de classe ne sont pas équipées à
recevoir les matérielles nouvelles technologies. Pour répondre aux attentes des élèves de
nouvelle génération. Les professeurs d’histoire dans les lycées publics ne pourront jamais
enseigner la matière histoire à travers les nouvelles technologies. Par ailleurs, dans
l’établissement privé où nous avons mené notre enquête, il existe tout de même des
professeurs qui adoptent d’autres méthodes pédagogiques comme la méthode expérientielle
et/ou la méthode de découverte. Pour ces professeurs, l’adoption de ces méthodes
pédagogiques nouvelles se fait à travers les NTIC étant donné que l’établissement en question
bascule vers l’utilisation de ces nouvelles technologiques non seulement sur la transmission
des connaissances, mais aussi dans les différentes fonctions existantes au sein de
l’établissement, par exemple le pointage digital des professeurs pour surveiller l’absence des
professeurs.
58,82%
5,88%
11,76%
17,64%
5,88%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
magistral
démonstrative
interrogative
découverte
experientielle
56
II. Les nouvelles technologies et la transmission des connaissances
Aujourd’hui, le développement de la nouvelle technologie a considérablement
influencé la vie des hommes. Et plus particulièrement, la nouvelle technologie d’information
et de communication a rendu le transfert de connaissance très vite et aussi accessible pour tout
le monde. Ce développement de la nouvelle technologie va certainement influencer le
domaine de l’éducation. En effet, pour augmenter le taux de réussite scolaire, les
établissements scolaires que ce soit public ou privés de Madagascar ne doivent pas négliger
l’utilisation de ces NTIC à l’école83
. L’utilisation de ces NTIC à l’école n’est pas non
seulement pour être à jour et pour pouvoir suivre l’évolution du monde, mais aussi pour
respecter le mode d’apprentissage des jeunes d’aujourd’hui. Car actuellement, les élèves
baignent dans le domaine virtuel occasionné par la révolution numérique. Autrement dit les
jeunes élèves d’aujourd’hui vivent avec leurs époques. Ils ne peuvent pas se passer des NTIC.
Ainsi, pour susciter leurs motivations et pour que les élèves s’intéressent au cours et plus
particulièrement au cours d’histoire qui n’a aucun lien direct avec la réalité, l’utilisation des
NTIC dans la transmission des connaissances historiques paraît presque incontournable. Ainsi,
les établissements scolaires d’aujourd’hui s’efforcent désormais d’équiper leur centre de
documentation d’ordinateur connecté sur internet. Cela, bien évidement, dans le but
d’augmenter les moyens d’informations offerts pour les élèves. Pour les professeurs d’histoire,
les nouvelles technologies peuvent les aider à transmettre les connaissances historiques. Et
parmi les matériels didactiques utilisés par les professeurs d’histoire, les nouvelles
technologies peuvent considérablement améliorer la transmission des connaissances
historiques. Ainsi, plusieurs professeurs que ce soit des professeurs d’histoire dans les lycées
publics ou des professeurs d’histoire dans les lycées privés de Madagascar ont déjà utilisé des
matériels didactiques issus des NTIC. La révolution numérique que nous sommes en train de
vivre va certainement basculer les écoles vers les écoles numériques. Cela a déjà commencé
en Europe. Plusieurs établissements scolaires français sont déjà équipés de Tableau
numérique interactif. Le célèbre fabricant de stylos à billes BIC conscient de cette évolution
dans le domaine de l’éducation se concentre désormais sur la fabrication des tablettes tactiles
éducatives. Le monde de l’éducation va progressivement vers l’utilisation du numérique.
Cependant en ce qui concerne Madagascar, les établissements scolaires de Madagascar ne
sont pas encore intéressés à l’utilisation des technologies numériques dans les salles de classe.
Pourtant, conscients de l’évolution technologique, les professeurs d’histoire ont tout de même
83
Interview de l’auteur aux chefs des établissements Le petit Nid et le lycée Andohalo
57
essayé d’utiliser des matériels didactiques issus des NTIC pour appuyer le cours d’histoire.
Les professeurs d’histoire ont utilisé plusieurs types de matériels didactiques issus des NTIC à
savoir la projection des cours d’histoire à travers un vidéo projecteur, ou encore, l’application
de l’enseignement assisté par ordinateur. Cet EAO est possible pour tous les enseignants qui
travaillent dans un établissement scolaire déjà équipé de Cyber. Enfin, la majorité de
professeurs d’histoire a déjà utilisé des films documentaires historiques pour appuyer le cours.
Une vidéo relatant un événement historique est très utile dans l’enseignement de l’histoire, car
cela permet de créer chez les élèves une certaine image de ce qui s’est vraiment passé dans les
périodes lointaines. L’animation vidéo permet d’attirer les élèves à s’intéresser un peu plus
sur la matière histoire. Ainsi, la projection des films documentaires est la plus utilisée par les
professeurs d’histoire dans les établissements où nous avons mené notre enquête. Car 41,66 %
des professeurs ont déjà projeté un film documentaire pour appuyer le cours d’histoire.
Graphique 11: Pourcentage des NTIC utilisées par les professeurs d’histoire
Source : Enquête de l’auteur
Par ailleurs, en utilisant ces NTIC pour appuyer le cours, les professeurs d’histoire ont
constaté un changement sur le comportement des élèves. En fait, presque tous les professeurs
ayant utilisé ces NTIC ont remarqué ce changement de comportement des élèves vis-à-vis de
la matière histoire. Ce comportement varie de la motivation, à la concentration et à la
participation des élèves sur la matière histoire. En effet, 05 professeurs sur les 10 professeurs
qui ont utilisé les NTIC ont constaté que les ses élèves sont plus motivés pour apprendre la
matière histoire. Et 06 professeurs ont constaté que les élèves se concentrent un peu plus sur
33,33%
16,66%
41,66%
0,83%
vidéo projecteur EAO film documentaire autres
58
la matière histoire quand le professeur utilise les NTIC pour enseigner. Et enfin, 06
professeurs ont remarqué que les élèves participent de plus en plus durant le cours d’histoire
quand le cours se fait à travers les NTIC. Il faut souligner qu’un seul professeur peut constater
que ses élèves changent de comportement à la fois sur la motivation, sur la concentration et
sur la participation. Grosso modo, l’utilisation des NTIC comme support didactique durant le
cours d’histoire permet donc d’attirer les élèves à s’intéresser un peu plus à la matière histoire.
En plus, la transmission des connaissances devient fluide avec l’utilisation des NTIC durant le
cours d’histoire. Pourtant, même si les professeurs d’histoire constatent que l’utilisation des
NTIC durant le cours d’histoire modifie le comportement des élèves, ces professeurs ne les
utilisent que très rarement soit deux ou trois fois au maximum durant l’année scolaire.
III. La réaction des élèves face à la matière histoire
La plupart des élèves d’aujourd’hui éprouvent des difficultés, face à une méthode
d’enseignement incohérente avec leurs méthodes d’apprentissage. En effet, 59 élèves sur 86
enquêtes éprouvent des difficultés dans le processus d’apprentissage de l’histoire. Ces
problèmes résident en particulier sur la manière d’apprendre l’histoire et sur la compréhension
de la leçon d’histoire. Comme le montre les graphiques suivants :
graphique 12 : Pourcentage des élèves ayant des difficultés sur la matière histoire
Source : Enquête de l’auteur
69,00%
31,00%
oui non
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
oui
non
59
Ces difficultés pourraient être en relation avec la prédominance de la méthode
magistrale adoptée par les professeurs d’histoire durant leur cours. En effet, avec une méthode
d’imposition, les élèves sont moins sollicités à participer. Or, la participation favorise la
compréhension et la mémorisation de la leçon d’histoire. Même si dans une méthode
expositive, le professeur explique quand même la leçon, il n’est pas rare que plusieurs élèves
n’arrivent pas à comprendre les explications. Car en histoire, il faut mobiliser l’imagination
des élèves pour qu’ils puissent avoir une idée d’un tel ou tel événement historique. Par
ailleurs, la majorité des élèves enquêtés s’ennuient durant le cours d’histoire. Les difficultés
rencontrées par les élèves dans le processus d’apprentissage de l’histoire pourraient être la
cause de cet ennui. Car si nous éprouvons des difficultés et qui sont difficiles à résoudre dans
nos études, il est normal que nous nous ennuyions84
. En outre, la cause de cet ennui pourrait
être multiple, mais nous en retenons que trois causes fondamentales si nous nous en tenons au
groupe d’élèves ayant grandi avec l’informatique. En effet, ces élèves de natifs numériques
s’ennuient durant le cours d’histoire, car le professeur d’histoire applique la méthode
magistrale qui exige un apprentissage par cœur de la leçon. Or ces élèves détestent apprendre
par cœur. Ni même apprendre une chose qu’ils ne comprennent pas.
graphique 13 : Types des difficultés rencontrés par les élèves durant le processus de
l’apprentissage de l’histoire
Source : Enquête de l’auteur
84
Interview de l’auteur avec les élèves
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
problème de compréhension de la
leçon
problème sur l'apprentissage de
l'histoire
problème de compréhension de la leçon
problème sur l'apprentissage de l'histoire
60
Étant donné que les élèves d’aujourd’hui, surtout ceux des grandes villes où
l’influence de la mondialisation se fait d’une manière très directe, sont des élèves qui aiment
manipuler les outils informatiques, ils espèrent alors que l’enseignement de l’histoire se fait à
travers ces nouvelles technologies d’information et de communication. Or ce n’est pas encore
le cas dans les établissements scolaires de Madagascar puisque les professeurs même en
utilisant ces NTIC pour appuyer leur cours d’histoire, ne les utilisent que très rarement. En
plus, les élèves que nous avons enquêté, estiment que le contenu de la leçon n’a aucun rapport
direct avec la réalité dans laquelle ils vivent. C’est un problème majeur pour la matière
histoire, car en histoire on n’apprend pas le présent. En histoire, nous étudions le passé pour
mieux comprendre le présent. « Sans rapport au passé, sans retracer au minimum l’histoire
qui le précède, l’événement présent apparaît comme sorti de nulle part. La présence, de
quelque objet que ce soit, demeure une énigme si l’on ignore d’où elle provient, si on la coupe
de son histoire. Si l’histoire est rationnelle, alors le présent s’explique par le passé, comme
un effet se comprend par sa cause »85
affirmait MARCUSE. En enseignant l’histoire, le
professeur doit toujours recourir au passé et au présent, et cela est nécessaire pour expliquer
ce qui change et ce qui reste en place. Si le professeur d’histoire n’arrive pas à mettre une
corrélation entre le passé et le présent, les élèves ne vont pas s’intéresser à la matière histoire.
85
MARCUSE (H), L’ontologie de Hegel et la théorie de l’historicité, Éditions de minuit, Paris, 1972, p. 13
60-I
Photo N°02 : Système de pointage digitale à l’école le Petit Nid
Source : cliché de l’auteur
Photo N°03 : Panneau numérique montrant le basculement de l’école Le Petit Nid vers le
numérique
Source : cliché de l’auteur
Les matériels utilisés par l’établissement scolaire Le Petit Nid sont importés de Chine. Ce
panneau numérique ainsi que ce matériel de pointage digital sont le résultat d’une coopération
entre l’école et l’Etat chinois. En plus, tous les matériels scolaires que ce soit des tables bancs,
les matériels didactiques, proviennent de la Chine.
60-II
Photo N°04 : Bibliothèque combinée à un Cyber, à l’école Le Petit Nid
Source : cliché de l’auteur
L’école le petit Nid est en corporation avec l’Etat chinois, les matériels utilisés par l’école
viennent de Chine. Nous voyons ici les élèves qui se document dans l’un des trois centres de
documentation de l’école le Petit Nid. En effet, l’établissement scolaire Le Petit Nid
Amboditsiry possède trois centres de documentation. La première bibliothèque est destinée
pour les petits enfants. La deuxième est une bibliothèque avec cyber à l’intérieur tel qu’elle
est montré sur la photo N°04. La troisième bibliothèque contient uniquement des livres
d’étude. Mais malgré ce basculement vers le numérique, les salles de classe ne sont pas
encore équipées de tableaux numériques interactifs.
61
Conclusion de la deuxième partie
Le résultat des enquêtes que nous avons mené auprès des établissements scolaires
publics et privés d’Antananarivo nous a montré que la plupart des jeunes Malgaches sont
soumis à l’influence du numérique. Car aujourd’hui, les NTIC s’intègre de plus en plus dans
la vie quotidienne des jeunes Malgaches. Or, nous avons déjà vu dans la première partie que
les NTIC modifient les comportements des jeunes. Autrement dit, les NTIC modifient la
psychologie des jeunes. Au sein des jeunes que nous avons enquêté, nous assistons à une
émergence d’un nouveau groupe de jeunes de la « génération Y ». En plus, le nombre de ces
jeunes va augmenter d’une manière ou d’une autre vu le développement technologique actuel.
Les jeunes Malgaches ont donc acquis un nouveau mode d’apprentissage de l’histoire, ce
grâce aux NTIC.
Par ailleurs, dans les lycées, les professeurs d’histoire ne sont pas tout à fait au courant
de l’existence de ces nouveaux groupes des jeunes. Leurs méthodes d’enseignements restent
inchangées. La méthode magistrale domine toujours dans l’usage pédagogique de ces
professeurs d’histoire du lycée. Il en résulte alors que les jeunes actuels éprouvent des
difficultés sur la matière histoire et du coup, ils ne s’intéressent plus à cette matière. D’ailleurs,
les jeunes d’aujourd’hui espèrent tous étudier à travers les nouvelles technologies mêmes s’il
existe une fracture numérique entre les jeunes Malgaches, ce en fonction du niveau de vie de
leurs parents. Or dans les établissements scolaires, l’utilisation des NTIC comme nouveau
moyen de transmission des connaissances aux élèves n’est pas encore très poussée. Cette
incohérence entre mode d’enseignement et mode d’apprentissage pose un problème majeur
qu’il faut remédier. Ainsi, nous allons tenter d’émettre des solutions à ce problème dans la
troisième partie du travail.
62
Troisième partie
Les nouvelles perspectives de
l’enseignement de l’histoire dans les lycées
63
« Les élèves en difficulté d’apprentissage ont souvent des problèmes de motivation.
Leurs difficultés à apprendre, leurs nombreux échecs et l’image qu’ils ont aux yeux des autres
élèves amènent bon nombre d’entre eux à se démotiver et à perdre tout intérêt à apprendre en
contexte scolaire »86
. Durant le cours d’histoire, nombreux sont ceux qui ne s’intéressent pas
au cours donné par le professeur. Si ces élèves se désintéressent de la matière histoire c’est
que l’enseignement de l’histoire n’a plus aucun sens aux yeux de ces élèves. Mais ici, il faut
souligner que ce qui nous intéresse c’est le groupe d’élèves de natifs numériques. C'est-à-dire
ceux qui sont nés et ont grandi avec l’informatique à la main. Nous nous intéressons sur ce
groupe d’élèves, car dans un avenir proche l’influence de la révolution numérique va toucher
la quasi-totalité des jeunes Malgaches. Ainsi, pour éviter que le problème se généralise, il est
dans notre devoir d’élucider les problèmes de l’enseignement de l’histoire sur ces jeunes de
nouvelle génération. Et de tenter de donner une solution adéquate. Ainsi, d’après les enquêtes
que nous avons menées, il existe un fossé énorme entre le mode d’apprentissage de l’histoire
de ces jeunes et les modes d’enseignement de l’histoire adoptés par les professeurs. Dans une
telle condition, il est nécessaire de donner des solutions à ces problèmes pour supprimer ce
fossé entre le professeur et les élèves ou plutôt entre méthode d’enseignement et méthode
d’apprentissage. C’est pour cette raison que dans cette partie du travail, nous allons tenter
d’émettre des solutions ou plutôt des améliorations sur l’enseignement de l’histoire dans les
lycées où le taux des jeunes de natifs numériques est assez élevé. Dans le cas où les jeunes
malgaches présentent un manque de motivation dans l’apprentissage de l’histoire, notre
premier chapitre dans cette partie du travail sera de résoudre au problème de motivation des
jeunes pour la matière histoire. Puis dans un second temps, nous essayerons d’orienter notre
travail, dans notre deuxième chapitre, à l’adoption d’une méthode pédagogique favorisant
l’usage des TIC. Puis, dans la troisième chapitre, nous allons parler que si nous voulons
améliorer la réussite scolaire des jeunes digital natives, il va falloir solliciter le travail de
groupe. Et dans notre dernier chapitre, nous proposerons les autres utilisation des TIC pour
l’enseignement de l’histoire. Ces différents chapitres seront axés aux tentatives de solutions
pour attirer les jeunes élèves à s’intéresser à nouveau à la matière histoire, mais aussi pour
donner un sens à la matière histoire.
86
Florent Chenu, Françoise Crépin & Monique Jehin, La motivation : comprendre et agir, nov. 2003, p. 09
64
Cinquième chapitre : Susciter la motivation des élèves dans
l’enseignement/apprentissage de l’histoire
Augmenter la motivation des élèves digital natives à s’intéresser à la matière histoire
et être motivé dans le processus d’apprentissage de l’histoire présente un défi majeur pour les
professeurs. Étant donné que dans les établissements enquêtés, 62,79 % des élèves s’ennuient
durant le cours d’histoire et ne montrent aucun intérêt à cette matière. Dans une telle
condition, les élèves ne sont pas du tout motivés pour apprendre l’histoire. Ainsi, pour
augmenter la motivation des élèves, il faudra donner un sens à la matière histoire pour que les
élèves puissent comprendre l’utilité de cette matière dans la vraie vie.
I. Donner un sens à l’apprentissage de l’histoire
Selon Maryline DEVES « Pour le professeur, le sens des apprentissages est énoncé
dans les instructions officielles et guidé par la recherche didactique et pédagogique réalisée
par des spécialistes. Les finalités de l’enseignement sont intellectuelles, civiques,
patrimoniales et culturelles ; c’est ce que le professionnel de l’éducation a à charge de
réaliser à sa mesure »87
. Pour l’élève, lui énoncer cet objectif de cette manière n’aurait aucun
sens. Il s’agit de se pencher sur la mise en place de la signification qu’il projette sur ses
activités en classe. Par ailleurs, plusieurs usages peuvent rendre l’histoire enseignée utile à
savoir :
- la fréquentation du passé (élargissement de l’expérience vécue, du possible) qui faut
rendre accessible à l’élève. Le didacticien Henri Moniot parle « d’annexion psychologique du
passé »88
pour expliquer la mobilisation du passé selon le goût de l’élève.
- La représentation du passé, servant à concevoir un cadre pour le temps présent, une
perception de la durée, par delà les temporalités variables.
- Construire et renforcer des identités alimentées par la science historique (mémoires
sociales, premières étapes vers la construction individuelle et l’intégration des autres identités,
vers une culture humaniste).
- Légitimer les bonnes causes et les ordres établis, c’est-à-dire mettre en valeur la
culture occidentale moderne, en consacrant les valeurs de la démocratie, cette dernière
pouvant être soumise à des remises en cause à toutes les périodes de l’Histoire et notamment à
87
DEVES (M), comment donner un sens à l’enseignement de l’histoire ?, IUFM académie de Montpellier, 2005, p. 19 88
Moniot H, didactique de l’histoire, Nathan pédagogie, Paris 1995, p.29
65
l’heure actuelle. Cette réflexion à propos des valeurs permet de se positionner en tant
qu’acteur de la citoyenneté nationale et supranationale, et comme vecteur du maintien d’un
système garant de libertés, de notions fondamentales dans la société. Sans entrer dans le
dialogue moralisateur, l’enseignement de l’Histoire contribue à la formation du citoyen
responsable.
- Construire la connaissance réaliste à partir du passé. Ce dernier offre une largeur de
vision de l’esprit dans l’analyse de situations actuelles. La transdisciplinarité avec l’Éducation
civique est dépassée par la dimension citoyenne de la discipline historique (il en va de même
pour la Géographie enseignée).
- Appeler aux sentiments personnels, aux représentations des élèves afin qu’ils
assimilent plus profondément l’intérêt des apprentissages scolaires.
Ces différents usages de l’Histoire enseignée ne sont pas a priori perceptibles par
l’élève. Il s’interroge, au moins de façon ponctuelle, sur l’intérêt d’un exercice, d’une analyse
d’un document, donc sur la logique de ce qu’ils apprennent. Selon Maryline DEVES : « la
motivation n’est que relative et qu’elle est relayée par un consensus éducatif implicite »89
.
Parfois, la plupart des élèves réalisent de façon plus ou moins engagée les mises en activités et
les recherches en classe parce qu’ils se sentent obliger de le faire. Dans une telle condition,
les élèves ne comprennent donc pas le sens de l’apprentissage. Ainsi, pour mettre en relief la
signification de la discipline transmise, il faudra que la réflexion demandée à l’élève doit être
comprise par celui-ci, il doit savoir ce que l’on attend de lui dans le cadre de la leçon, et de
façon générale, durant le cycle d’apprentissage dans lequel il est intégré. Le sens donné est
donc fonction de la cohérence des objectifs attendus par le professeur et de leur clarté de
formulation des consignes.
Par ailleurs, il est nécessaire de rendre explicite l’utilité des mises en activités par
rapport au sujet et à la recherche de résolution de l’énigme. Elles peuvent être individuelles
(en ateliers ou identiques pour toute la classe), réalisées en binôme ou bien collectives (par
groupe d’élèves limités à trois, quatre, pour une cohérence de travail). Plus largement nous
apprenons l’élève à être actif et le cours d’Histoire n’est qu’un prétexte pour mettre en œuvre
cette activité.
En outre, « chaque séance doit être perçue comme une unité de sens reliée par des
logiques thématiques et une progression des savoir-faire à partir d’objectifs énoncés
89
DEVES (M), op.cit, p. 20
66
préalablement » affirmait Monique FLONNEAU90
. L’autonomie doit être privilégiée afin que
la construction du sens par l’élève soit intériorisée et assimilée. Il est, dans un second temps,
intéressant de faire confronter les idées des élèves, leur faire mutualiser leurs approches et
leur réflexion afin de conforter une thèse ou bien de la complexifier. Il est souhaitable même
qu’il acquière satisfaction lors de la résolution de l’énigme, voire du plaisir et un
épanouissement conscient.
Pour que l’élève donne sens à ses apprentissages, il est nécessaire qu’il s’appuie sur
des supports rendus accessibles et qu’il les analyse de façon individuelle. Le travail en groupe
et de mise en commun sont utiles pour mettre en perspective la réflexion personnelle que
l’élève aura construite. La reprise du professeur fait office de régulateur des informations
extraites et de leur organisation proposée. Le discours historique est alors initié par le sujet
apprenant qui poursuit sa démarche problématisée.
II. Raconter l’histoire pour enseigner les élèves est-il nécessaire ?
Nous nous interrogeons souvent sur la manière de transmettre l’histoire aux élèves. En
effet, il existe un débat permanent entre raconter l’histoire et construire l’histoire, entre
histoire immuable et histoire en devenir. Cependant, le discours historique n’est-il pas une
production issue de réflexion ? Est-ce que le récit de la matière est antinomique du procédé de
reconstruction du passé des hommes ? Le problème de fond qui se pose consiste à positionner
sur ce que l’on entend par récit. La place de la discipline scientifique et son statut peuvent être
reflétés par la façon de la transposer dans l’enseignement.
Aussi, le récit est-il synonyme de fiction ? Ces interrogations rapportent au centre de
la réflexion le document et son utilisation. Si le récit est basé sur des sources historiques, la
démarche est cohérente avec la science humaine. Le dossier documentaire et le travail de
description, d’analyse, prennent alors sens dans la construction de discours historique.
Maryline DEVES affirmait : « Raconter l’histoire n’est pas un non-sens »91
. Il est nécessaire
que cette forme de discours ne s’apparente pas à la fiction née de l’imaginaire du professeur.
Le récit ne doit pas être une fiction, il doit être une construction.
Autrement dit, le récit s’appuie sur l’analyse pour conserver une rigueur historique.
L’élève doit comprendre que le discours d’un historien est élaboré avec une méthode
cohérente. Cette méthode, c'est-à-dire, la description, l’analyse et l’interprétation d’un
événement historique, est alors transposée dans l’enseignement de l’histoire et sert à éveiller à
90
FLONNEAU (M), « Faut-il raconter l’Histoire ? », Le Journal des Instituteurs, n°9 mai 1997, p.p. 73 - 74. 91
DEVES (M), op. cit, p. 22
67
l’esprit critique et à prendre du recul sur les informations et à contextualiser des faits de
société.
Flonneau Monique distingue deux conceptions de l’histoire. Elle confronte le récit en
tant que support vraisemblable et la démarche critique de l’historien qui tend vers la vrai.
Selon Flonneau Monique, « Un des écueils possibles dans le récit est que, s’il est reçu par
l’élève, la vraisemblance s’imposera au-delà de toute analyse de fond »92
. C’est pourquoi il
est nécessaire que cette forme de discours soit comprise par l’élève. Car le récit historique
peut intéresser et offrir un sens momentané, si bien que l’approche narrative passionne et
incite à se documenter. L’approche narrative peut être donc assimilée à une situation
d’accroche en début de séance. Vu sous cet angle, le récit raconté par le professeur d’histoire
est utilisé comme un levier qui crée un intérêt à la leçon d’histoire.
Le récit dans l’histoire peut être donc vecteur de sens. L’histoire narrée comporte un
décor, des personnages et une action. L’événement raconté devient alors un élément de base
du cours d’histoire. Dans cette narration de l’événement, chaque professeur invente de
nouveaux modèles explicatifs où l’événement trouve son importance. En plus, « le récit
historique redonne, à travers le courant de pensée une place nouvelle aux personnages
historiques. Le récit reclasse ces personnages historiques au rang des « grands hommes »
ayant marqué l’histoire de l’humanité »93
. En effet, le récit historique genre biographie sert à
donner de chair au passé. C'est-à-dire, la narration genre biographique sert à redonner vie à
l’histoire, et à proposer une identification possible dans la sensibilité consciente ou non de
l’élève. Ainsi, le récit des grands hommes peut être envisagé pour expliquer certains
processus complexes comme des évènements clefs par exemple. Les grands hommes sont
perçus comme l’incarnation de l’esprit de leur temps et servent à rendre compréhensibles
certaines évolutions historiques. Il s’agit donc ici de laisser entrer dans la salle de classe les
personnages historiques pour donner sens à l’histoire.
92
Flonneau M, op. cit., pp. 73-74 93
FLONNEAU Mathieu, « Réhabiliter la connaissance des Grands Hommes », le Journal des Instituteurs, n°6 février 1997, pages 65-66.
68
1. Le récit historique pour donner sens à l’histoire comporte-t-
il un risque ?
« Le contexte du récit doit être clairement posé. Il est nécessaire de faire émerger la
cohérence historique dans la chronologie et dans un contexte élucidé qui lui donne un
sens »94
, affirmait Maryline DEVES. C'est-à-dire, de donner de l’ordre et de signification à la
fois. L’approche narrative est risquée, car il privilégie l’évènement, qui est une petite histoire,
au détriment des structures notionnelles. « De plus, l’anecdote n’est pas forcement porteuse
de concepts »95
. Le récit anecdotique est utile dans un rôle d’accroche. Il est donc nécessaire
de ne pas privilégier trop fréquemment le sens momentané, celui qui fait appel aux sentiments
sous peine de ne jamais laisser construire le sens global par les élèves. « Tout récit historique
utilisé en classe doit être remis dans le cadrage temporel, afin de comprendre le contexte et la
notion qui y est associée »96
. Ainsi, raconter l’histoire aux élèves pourra être utilisé comme un
levier de façon occasionnelle, pour réveiller l’intérêt, et la motivation des élèves par rapport à
un thème qui aurait perdu de sens.
2. Faut-il raconter l’histoire pour donner du sens à la matière ?
Raconter l’histoire pour lui donner un sens ? Selon DEVES (M), « Ce n’est pas une
nécessité, mais une possibilité d’entrée pour faire comprendre l’histoire aux élèves ». Il est
indispensable de prendre du recul sur le discours historique et sur sa construction. « Le récit
qui propose le retour des grands hommes et de l’événement est à placer dans une approche
culturelle contextualisée, offrant des clefs des lectures plus accessibles aux élèves »97
. Mais
pour faire construire le sens, il est donc nécessaire de créer une tension intellectuelle où
l’élève sera lui même demandeur de connaissances et de méthodes. C’est l’élève qui est à
l’initiative de son projet intellectuel. Le rôle de l’accroche est déterminantes pour démarrer de
façon dynamique la mise au travail.
94
DEVES (M), op.cit, p. 23 95
DEVES (M), op.cit, p. 24 96
ibidem 97
LECHARNY (H), « De l’événement à l’événement », le Journal des Instituteurs, n°6 février 1997, p. 60
69
Sixième chapitre : Favoriser l’usage des TIC dans l’éducation des
jeunes natifs numériques
Les technologies de l'information et de la communication (TIC) constituent l'un des
facteurs les plus marquants des sociétés contemporaines. Le domaine de l'éducation n'échappe
pas à leur emprise et nombreux sont les gouvernements qui investissent dans ce secteur en
espérant plus d'efficience et d'efficacité de leur système éducatif. Cependant, si la progression
du réseau Internet et l’intégration des TIC dans le quotidien sont spectaculaires dans les pays
du Nord, elles le sont moins dans ceux du Sud. En effet, et pour des raisons politiques, de
nombreuses écoles dans ces pays n’ont pas toujours accès à l’Internet et aux dernières
avancées des TIC comme en Occident où presque toutes les écoles sont équipées en
ordinateurs. Par ailleurs, le rythme accéléré du développement technologique dans le monde
entier invite à la rénovation des systèmes éducatifs, notamment de ceux des pays du Sud, afin
qu’ils puissent améliorer la qualité de l’enseignement et l’apprentissage en vue du
développement des compétences par le biais de l’usage efficace des technologies de
l’information et de la communication (TIC). Alors, dans un monde où les nouvelles
technologies sont de plus en plus prépondérantes dans la vie quotidienne, il serait nécessaire
d’analyser les enjeux motivationnels des nouvelles technologies sur l’enseignement/
apprentissage de l’histoire dans les pays du sud et notamment à Madagascar et plus
particulièrement dans les grandes villes où la mondialisation influence directement la vie des
gens..
I. Corrélation entre NTIC et motivation scolaire
Le rôle clé dans le changement éducatif devient de plus en plus manifeste.
L’application des outils TIC à l’enseignement devient un enjeu majeur pour tout
gouvernement soucieux d’améliorer leur éducation nationale. Au début, et jusqu’à
aujourd’hui, l’enseignement était toujours dans le système pédagogique traditionnel, centré
sur le professeur, la transmission du savoir se fait alors d’une manière verticale, et ce par le
biais d’une imposition rigoureuse de la connaissance aux élèves. Actuellement, dans le souci
d’amélioration du système éducatif, si l’enseignement devait être centré sur l’élève,
l’utilisation des TIC est obligatoire pour tout enseignement. Seulement, « dans ces
changements radicaux, le nouvel enseignant doit maîtriser ce nouvel environnement de NTIC,
et être prêt psychologiquement pour un changement radical de rôle, tout en renforçant et
70
actualisant son savoir dans la discipline qui est ici la discipline histoire 98
». En effet, dans
l’espace des technologies, les NTIC occupent une place au sommet de la hiérarchie.
Cependant, selon Henri SAMIER : « si ces technologies ne sont pas appliquées avec les
pédagogies appropriées, elles n’apporteront rien d’autre à l’éducation que confusion et
erreur d’objectifs99
». Ainsi, l’environnement des NTIC doit être maitrisé par les enseignants
pour que le changement qui accompagne l’univers des NTIC soit une véritable révolution
dans le domaine pédagogique. Pourquoi une véritable révolution ? Une révolution parce qu’en
premier lieu, elle sera marquée par l’abandon de la forme verticale de formation. C'est-à-dire,
le transfert vertical de connaissances, au profit d’une forme en anneau où l’enseignant se
transforme en facilitateur d’un processus centré sur l’enseigné et sa capacité de découvrir les
connaissances, à son propre rythme et en collaboration avec d’autres enseignés, c'est-à-dire
avec d’autres élèves. En deuxième lieu, cette nouvelle forme de pédagogie utilisant les NTIC,
libère l’espace de temps et de lieu. Espace de temps parce que les élèves peuvent désormais
étudier à n’importe quel moment de la journée ou même pendant la nuit. Espace de lieu
ensuite, car les enseignés peuvent procéder au processus d’apprentissage à n’importe quel
endroit. Ainsi, en perdant sa verticalité, l’apprentissage devient un processus de collaboration
et de partenariat entre différents groupes. Avec un apprentissage de collaboration et
d’apprentissage, l’élève digitale native sera motivé et s’engagera un peu plus dans le
processus d’apprentissage. Le digital native est motivé pourquoi ? Il est motivé parce que les
digital natives sont des élèves dépendants. Dépendants d’abord avec leurs parents, puis cette
dépendance continue jusque dans leur formation. Un digitale native est très à l’aise quand il
s’agit de travailler en équipe.
Tableau 3: Les modèles de relation pédagogique
modèle centrage Rôle de l’élève Technologie
Traditionnel Professeur Passif Tableau noir
Information Elève Actif Ordinateur
Connaissance Groupe Adaptatif Ordinateur en réseau
Source : Samier (H), « l’université virtuelle », les cahiers du numérique, France
2000, Vol-1, N°2-2000, p. 23
Ce tableau montre le rôle fondamental des NTIC dans le changement éducatif. En
effet, plus les NTIC sont appliquées, plus l’élève est sollicité et par conséquent il participe un
98
Samier H, op. cit., p. 23 99
Samier H, op cit., pp. 21-22
71
peu plus dans le processus d’apprentissage. Cet engagement de plus en plus de l’élève dans le
processus d’apprentissage est un levier pour augmenter l’intérêt de l’élève à la matière et par
la suite de favoriser la motivation de l’élève.
II. Les NTIC au service de l’éducation
Nous vivons actuellement une époque où les changements technologiques sont très
rapides. Les TIC font partie intégrante de notre société, dans un contexte tant professionnel
que privé. Le développement rapide des TIC nous oblige donc à former aussi bien les
enseignants que les élèves à ces nouvelles compétences. Or il apparaît que l’adaptation aux
usages des TIC en classe est trop lente à Madagascar. Si de plus en plus d’écoles se voient
dotées des nouveaux outils technologiques, un grand nombre d’enseignants se sentent
démunis ou à même à l’écart face à ces nouveaux matériels.
1. Adaptation aux usages TIC en classe
L’utilisation des NTIC en classe est souvent sollicitée pour que les digitale natives
puissent se sentir à l’aise dans le processus d’apprentissage. Cependant, il semble être
nécessaire de se demander comment s’intègrent les NTIC en classe. Est-ce que cette
intégration demande une modification des pratiques d’enseignement ? Dans cette intégration
des TIC dans le secteur de l’éducation, il ne suffit pas de combiner l’utilisation de l’outil
informatique avec les pédagogies existantes, mais il est pertinent d’adapter l’enseignement
aux nouvelles possibilités que les NTIC peuvent offrir. Par ailleurs, dans le cadre de
l’intégration des TIC en classe, force est de constater que cette intégration des TIC en classe
peut se situer sur deux approches institutionnelles. La première consiste à dire que les TIC
peuvent être vues comme une discipline scolaire à part entière avec des compétences
spécifiques en TIC qu’il faut maîtriser à la sortie de l’école. La deuxième conception consiste
à dire que les TIC sont des outils transversaux qui devraient être intégrés dans toutes les
disciplines scolaires.et font partie intégrante de tout enseignement. Cette deuxième approche
induirait une restructuration profonde de la manière d’enseigner les disciplines scolaires.
2. Formation des enseignants aux TIC
Selon Stéphanie HEER et Abdeljalil AKKARI (2006) « Une intégration efficace des
TIC dans le domaine de l’éducation ne peut se réaliser sans une formation à l’appui »100
.
100
HEER (S), AKKARI (A), Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 2006, disponible sur le site www.profetic.org/revue
72
Former les enseignants à l’usage des TIC en classe semble être important dans notre société
où l’innovation technologique prend de plus en plus d’ampleur. La formation peut jouer un
rôle déterminant dans l’application des TIC à éducation. Une formation pourrait pousser les
enseignants à une meilleure acceptation de l’innovation technologique. Dès que l’ordinateur a
pénétré dans la classe, la formation ne peut plus rester à l’écart des TIC. La formation des
enseignants sur les TIC doit cibler l’acquisition des deux compétences. D’une part la
compétence technique sur la manipulation des outils TIC. Et d’autre part une compétence
pédagogique associée aux TIC. Ainsi, l’enseignant en formation doit être capable d’acquérir
un esprit critique face à l’utilisation des TIC. Mais aussi, de réfléchir à des séquences
d’enseignement utilisant les TIC et ainsi adapter son enseignement.
III. Les TIC et les relations maîtres/élèves
Avec l’intégration des TIC à dans l’enseignement, la relation maitre-élève se trouve
bouleversée. L’utilisation des TIC durant le cours d’histoire permet de motiver les jeunes
digital native. Et les TIC leur permettent aussi de mieux s'approprier les connaissances et
certaines compétences, avec la possibilité de presque tout revoir ou refaire au CDI ou à la
maison. Si les professeurs se montrent ouverts aux utilisations des TIC, et qu’ils acceptent de
changer de posture, c'est-à-dire de passer au détenteur du savoir au guide qui facilite
l’acquisition des connaissances historiques, la relation entre élève motivé et professeur guide
sera meilleure. Cela va certainement améliorer l’intérêt des élèves sur la matière histoire et
par la même occasion la réussite scolaire se trouvera améliorée. Les élèves seront
reconnaissants envers le professeur puisque l’image du professeur se trouvera changée. Au
lieu d’être un professeur qui terrorise les élèves en transmettant des connaissances d’une
manière verticale et obligatoire et dont l’apprentissage exige l’apprentissage par cœur, avec
l’utilisation des TIC à l’école, cette image du professeur sera changée en un professeur qui
aide les élèves dans le processus d’apprentissage, un professeur qui donne des conseils. Ainsi,
les élèves seront motivés à assister au cours d’histoire.
Ainsi, étant donné que les élèves digital natives sont des jeunes d’une génération dont
l’utilisation des TIC est d’usage quotidien, les enseignants d’aujourd'hui auront besoin
d’autres outils que ceux qu’ils avaient utilisés pour enseigner les précédentes générations. Il
est donc nécessaire de prendre en compte l’évolution technologique actuelle dans
l’enseignement.
73
IV. Les types d’enseignement utilisant les TIC
« Dans l’éducation nationale, l’innovation est parfois un acte d’indiscipline qui a
réussi »101
il est parfois difficile d’intégrer les nouvelles technologies à l'école à cause de la
routine des pratiques éducatives. Changer un monde d’enseignement est parfois difficile à
adopter pour les enseignants. Seulement, avec la révolution numérique qui est une révolution
douce, l’acte éducatif se trouvera bouleverser d’une façon ou d’une autre. Puisque dans le
souci d’une égalité des chances, avec l’avènement d’une nouveau groupe de génération Hyper
consommatrice des NTIC, la pratique pédagogique sera tournée vers l’utilisation des NTIC.
Ainsi, si nous voulons une amélioration dans le réussite scolaire, il faudra que l’école de
demain adopte les TIC dans la transmission des connaissances.
1. L’école et l’innovation technologique
Si nous nous intéressons à l’amélioration technologique pour l’école de demain, il faut
commencer à intégrer à l’école les nouveaux outils techniques. Le premier d’entre eux est le
tableau numérique interactif. Le tableau noir a dû céder sa place à un tableau sur lequel on
écrit avec un stylet. Finie également l’école buissonnière. Des serveurs informatiques sont
désormais mis à disposition des élèves, des professeurs et des parents pour mettre en ligne les
relevés de notes, l’appel quotidien des élèves ou encore le contenu du cahier de textes de la
classe. Enfin, Internet fait bien évidemment partie des nouveaux outils de travaux
1.1.L’enseignement assisté par ordinateur ou EAO
Définition
« L’enseignement assisté par ordinateur est une méthode pédagogique interactive qui
prévoit l’usage d’un ordinateur pour dispenser un cours, suivre l’apprentissage et choisir du
matériel pédagogique supplémentaire à proposer aux élèves / étudiants en fonction de leurs
besoins individuels »102
.
L'enseignement assisté par ordinateur (EAO) demeure, après plusieurs années
d'existence, une alternative très mal connue et fort peu répandue dans notre milieu scolaire.
Parmi les raisons pouvant expliquer une telle situation, mentionnons: le niveau de préparation
des maîtres à l'utilisation de la micro-informatique, le nombre encore limité d'ordinateurs dans
101
Berry Michel & Deshayes Christophe, Les vrais révolutionnaires du numérique, éd. Autrement, Paris 2010, p.94 102
http://glossary.uis.unesco.org/glossary/fr/term/2344/fr
74
les écoles ainsi que la qualité des didacticiels développés. Seulement, dans le souci de
combler les lacunes du système d’enseignement à Madagascar, et pour une meilleure égalité
des chances, il faut en prévaloir une alternative pour un nouveau complément pédagogique. Et
parmi ces alternatives nous avons choisi l’EAO. Il est important de considérer ici l'EAO
comme complément et non comme substitut à l'enseignement conventionnel. Il est vrai que le
rôle de l'enseignant s'en trouvera quelque peu modifié, la fonction "communicateur" laissant
le pas à la fonction "guide", mais il s'agit là plus d'une valorisation que d'une dévalorisation.
Quant à l'élève, peu importe son niveau d'habileté, il sera toujours la préoccupation première.
1.2.Intégration de l’EAO dans le système scolaire
Ici, il importe de trouver la façon idéale d'intégrer l'EAO dans le système scolaire
actuel. Cela présuppose qu'il y a place pour un environnement spécifique à son utilisation tant
individuelle que collective et que les maîtres sont conscients de la portée d'une véritable
complémentarité avec l'enseignement conventionnel. Une telle addition rend possible un
enseignement plus adapté aux différences individuelles; une interactivité plus soutenue; un
suivi plus rigoureux et une évaluation plus juste de la performance. Quant à la durée des
sessions EAO, cela dépend naturellement du contexte dans lequel elles sont intégrées, mais il
est généralement convenu de les limiter à 30 minutes au niveau primaire et à 60 minutes au
niveau secondaire. Tout cela demeure évidemment une question de jugement et le maître est
naturellement le mieux placé pour en décider.
2. Les autres types d’enseignement avec les TIC
La prise en compte par l’école des nouveaux enjeux autour des TIC est essentielle.
Pour les systèmes éducatifs de tous les pays du monde, la transformation de la société suite à
la révolution numérique présente un défi considérable. Le système ancien de transmission des
savoirs semble de plus en plus obsolète, remis en cause par la société nouvelle sous
l’influence de la révolution numérique. Ainsi, les enseignants doivent désormais changer de
matériel didactique dans la transmission des connaissances. Ce changement est presque
primordial dans les grandes villes où les digitale natives sont les plus nombreux. Dans le
contexte scolaire où nous vivions, et avec le développement considérable des NTIC, les
enseignants peuvent désormais choisir un type d’enseignement utilisant les TIC pour
augmenter la motivation des jeunes digital natives, pour que ces jeunes s’engagent un peu
plus dans le processus d’apprentissage. Sur ce choix, le professeur possède une large gamme
d’outils TIC pour appuyer son cours à commencer par exemple par la projection d’un film
75
documentaire à l’aide d’un vidéoprojecteur. Les atouts visuels des types d’enseignement vont
aider les élèves à la mémorisation des évènements historiques. Seulement, la simple
projection d’un vidéo historique ne suffit pas pour que les élèves puissent assimiler les
connaissances historiques. Il faudra que le professeur d’histoire organise à la fin du film un
débat où les élèves vont être répartis en plusieurs groupes selon le contexte et l’objectif
poursuivi par l’enseignant.
Force est de constater que les élèves d’aujourd’hui sont très à l’aise dans
l’apprentissage à travers les TIC, le système d’enseignement doit répondre aux attentes de ces
nouveaux groupes de jeunes. Mais l’utilisation des TIC à l’école ne suffit pas pour autant de
colmater le sillon. Pour cela il faut recourir à d’autres moyens pour augmenter le niveau
d’instruction à Madagascar. Nous allons proposer un nouveau perspectif d’enseignement
pouvant se détourner des TIC, mais pourrait être efficace pour l’enseignement des jeunes de
natifs numériques dans le nouveau chapitre qui suit.
Septième chapitre : favoriser le travail de groupe dans l’éducation
des jeunes de natifs numériques
La prise en compte par l’école des nouveaux enjeux autour des TIC est essentielle
dans la compréhension d’une nouvelle société où la culture numérique prend une place
prépondérante. Selon Isabelle COMPIEGNE, « le monde d’aujourd’hui sera plus égalitaire
et plus coopératif »103
. Grâce à la révolution numérique, la société devient une société qui
prône la collaboration. Cette collaboration débarque même à l’école où les jeunes veulent
travailler et apprendre en interaction avec autrui. Ainsi, dans une perspective d’amélioration
de l’apprentissage des jeunes actuels, nous allons consacrer ce chapitre à l’analyse du travail
collaboratif ou le travail par groupe.
I. Les finalités du travail de groupe dans l’éducation des digital natives
1. Quand mettre en place un travail de groupe ?
Le travail de groupe est un outil pédagogique parmi d’autres. Il convient aux
enseignants de décider quand l’employer et de justifier son utilisation par des objectifs précis
103
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, OP. cit, p.13
76
qui devront être acquis par les élèves. Il est à signaler que les jeunes natifs du numérique sont
plus à l’aise quand il s’agit de travailler en groupe. Cela s’explique par le fait que ces digital
natives sont des enfants hyper dépendants envers leurs parents d’abord et envers autrui ensuite.
De ce fait Isabelle COMPIEGNE affirmait : « les jeunes manquent d’autonomie et leurs
compétences restent limitées »104
. L’utilisation du travail de groupe en contexte scolaire paraît
donc primordiale si nous voulons améliorer la réussite scolaire des jeunes natifs du numérique.
Pour cela, nous allons maintenant envisager les moments et les situations au cours desquels un
travail de groupe peut être proposé. Dans un premier temps, nous insistons sur le fait qu’il ne
faut jamais proposer aux élèves d’effectuer en groupe une activité qu’ils pourraient accomplir
aussi bien individuellement. « En effet, le travail de groupe ne se justifie que si la tâche a un
niveau de complexité telle qu’elle ne pourrait être accomplie par des individus seuls »105
. Le
travail en groupe doit permettre à chaque membre d’enrichir son expérience, d’élargir sa
réflexion et de stimuler sa créativité. Cela est d’autant plus nécessaire à l’heure où le jeunes
d’aujourd’hui adoptent une nouvelle forme de sociabilité avec l’apparition du web 2.0. et que
selon Jenkins (2011), « si leurs activités en ligne leur permettent d’avoir accès à plusieurs
informations, ils n’ont pas pu montrer leurs capacités d’assimilation et les intégrer a un
niveau de réflexion plus élevé. Ils ont besoin d’interactivité, d’apprentissages collaboratifs
pour progresser »106
. Bref, il faut donc que l’objectif prévu ne puisse pas être atteint par un
seul des membres du groupe, mais que sa complexité justifie le dialogue et les échanges.
Ensuite, il faut se limiter sur l’utilisation du travail de groupe en trois situations. Il
s’agit de : « la découverte d’une notion nouvelle, l’acquisition d’un savoir-faire et
l’utilisation de connaissances dans une situation nouvelle ». Nous pouvons en déduire que le
travail de groupe n’est profitable aux élèves que lorsqu’ils n’ont pas toutes les connaissances
pour résoudre un problème. On peut parler alors de situation problème ou de travail de
recherche. Le travail en groupe est donc inutile lorsqu’il s’agit de mémoriser des savoirs ou de
renforcer des connaissances ; les travaux de structuration et d’application doivent donc être
faits de manière individuelle, ce qui se justifie par l’objectif de ce type de travail : il doit
permettre à l’élève de travailler ses propres compétences de compréhension ou de
mémorisation d’une notion, ce qui ne peut être fait qu’individuellement.
104
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op.cit, p. 69 105
ORTUNO (M), comment optimiser le travail en groupe d’apprentissage ?, IUFM académie de Montpellier, 2005, p. 11 106
http://fr.slideshare.net/RyanDJenkins/tag/generation-y
77
Dans ces conditions, le travail de groupe est bénéfique aux élèves, car il permet de
réfléchir sur des problèmes que ceux-ci ne pourraient pas résoudre seuls. De plus, le groupe
d’apprentissage à d’autres avantages. Tout d’abord, il permet aux élèves qui n’osent pas
prendre la parole en grand groupe de parler dans les groupes d’apprentissage et ainsi il
démultiplie les moments de parole. Ensuite il permet aux élèves d’apprendre à retenir leur
affectivité, à différer leur désir d’agir et de dépasser les conflits. Enfin, le travail en groupe
permet de donner du sens aux apprentissages et à l’école en général, et permet aux élèves
d’agir en citoyens responsables en acceptant les règles nécessaires à la réalisation de leur
projet. Cependant, du point de vue intellectuel, le travail de groupe ne peut se justifier que par
une notion centrale : le conflit sociocognitif.
2. Quelle est l’importance du conflit sociocognitif ?
Le conflit sociocognitif est en effet l’élément indispensable pour que tout travail de
groupe puisse être possible. Celui-ci est l’hypothèse centrale de la psychologie sociale du
développement. Selon Vygotsky, « l’intelligence se construit de façon sociale, en relation
avec les pairs »107
. L’interaction sociale est alors une des clés du développement intellectuel
de l’individu. Ainsi le travail de groupe correspond tout à fait aux conditions du conflit
sociocognitif : l’élève est en présence de pairs et il a un travail intellectuel à faire. Il doit
prendre en compte le point de vue d’autrui et intérioriser le conflit. L’élève remet alors en
cause ses propres représentations, apprend à se décentrer pour accepter le point de vue
d’autrui.
De plus, le conflit sociocognitif est lié à l’importance du décalage entre le stade de
développement cognitif du sujet et l’élément nouveau qui vient opérer un réajustement en
exigeant que le sujet réorganise ses connaissances. Si l’écart entre les niveaux de
développement est trop grand, ceux-ci annulent les effets de l’interaction entre les partenaires.
C’est pourquoi le travail demandé doit être regardé de plus près ; il a été vu que la tâche
proposée doit être assez complexe pour ne pas être réalisable par un seul élève. Vygotsky va
plus loin en parlant de « Zone Proximale de Développement »108
. Pour être bénéfique, le
conflit doit concerner une connaissance prête à être modifiée, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas
être trop éloignée de la structure intellectuelle actuelle de l’élève. Ainsi la difficulté pourra
être surmontée avec l’aide des pairs.
107
http://ecolereferences.blogspot.com/2011/09/vygotski-et-leducation.html 108
http://www.edu-tice.org/approche-théorie /auteurs-majeurs/vygotski/
78
Par ailleurs, la médiation sociale, c’est-à-dire le conflit sociocognitif, ne permet un
véritable apprentissage que si elle se situe dans la Zone Proximale de Développement. On
peut conclure sur le fait que le travail de groupe doit répondre à certains critères pour être
bénéfique aux élèves : la tâche proposée ne doit pas être réalisable par un seul élève, elle ne
doit concerner que des phases de découverte ou de recherche et doit se situer dans la Zone
Proximale de Développement des élèves. Après avoir étudié les conditions de mise en place
du travail de groupe, nous allons voir comment celui-ci s’organise.
II. Les stratégies de l’enseignant pour permettre à l’épanouissement de
l’élève digital native dans l’apprentissage par groupe
Durant une séquence de travail de groupe, le rôle tenu par le professeur est
fondamental, quitte à ne pas négliger. Durant un travail de groupe, le professeur doit tenir le
rôle d’observateur de stratégies adoptées par chaque groupe, cela répond à l’attente des natifs
numériques qui est de respecter leurs idées même s’ils sont jeunes. Le professeur doit
permettre aussi au groupe d’avoir une personne ressource cela dit, le professeur sera considéré
comme un leader aux yeux des natifs numériques.
1. Être observateur des stratégies adoptées par les élèves
Lors de la mise en place de travaux de groupe, le maître perd sa place de «leader» et
ne se retrouve plus face à des élèves qui l'écoutent et attendent sa bonne parole, mais placé en
position de retrait, souvent au fond de la classe pour observer comment se passent les choses.
Ce recul est fondamental dans ce dispositif pour avoir conscience de l'impact du travail de
groupe sur le groupe classe. La pédagogie de groupe modifie aussi son statut pédagogique : le
professeur n'est plus celui qui offre, qui transmet le savoir, mais celui qui permet aux élèves
de le découvrir.
En plus, l'enseignant en charge de la classe doit inévitablement endosser le rôle
d’observateur de la tâche (pour voir si les choses se déroulent selon ses attentes) et le rôle
d’observateur de la méthode (pour voir comment les élèves procèdent dans le groupe et pour
voir aussi si chacun s’investit). Par ailleurs, en jouant le rôle d’observateur, le professeur doit
orienter les élèves à émettre leurs idées suivant le but que le professeur voudrait atteindre.
Ainsi, le professeur n’aura pas à nier les idées des élèves digital natives car si il y a une chose
que ces élèves détestent c’est le fait de négliger leurs opinions.
79
2. Permettre au groupe d’avoir une personne ressource
Pour donner toutes les chances au travail de groupe, le professeur d’histoire doit savoir
intervenir de façon ponctuelle à l'intérieur de chaque groupe. Dans cette intervention,
l’enseignant se place comme une personne ressource sur la méthode ou sur la tâche. Ainsi, il
sera considéré comme un leader aux yeux des natifs numériques. Seulement, au cas où les
élèves auront des difficultés, il ne faut pas que le professeur donne tout de suite la réponse,
dans une telle condition, le professeur peut donner quelques conseils, quelques pistes pour
mettre les élèves sur la voie afin de ne pas les laisser s'empêtrer dans des problèmes
insolvables. Nous pouvons donc dire qu'à chaque fois qu'il le peut, l'enseignant doit s’efforcer
de créer une situation où les apprenants se reposent de moins en moins sur son avis et de plus
en plus sur leur propre initiative et leur propre jugement : c'est alors qu'ils prennent
pleinement conscience du fait qu'ils avancent dans leurs réflexions ne serait-ce simplement
qu'en tentant de surmonter les contradictions qui apparaissent entres les membres du groupe.
Cela étant en parfaite conformité aux attentes de digitales natives qui est de respecter leurs
idées ou leurs opinions.
Mais l’action de l’enseignant ne se limite pas à agir quand il y a des difficultés : il peut
permettre aux enfants, par ses questions, d’approfondir leur réflexion sur ce qu’ils sont en
train de faire ou poursuivre leur analyse si un groupe a terminé bien avant les autres. Son rôle
au sein de chaque groupe est avant tout de faire pour que tous les élèves se sentent à l'aise et
puissent enrichir leurs compétences. Cela est d’autant plus nécessaire car les natifs
numériques selon Jenkins (2011)109
, n’ont qu’une faible culture littéraire ; ils ne peuvent se
concentrer très longtemps dans leurs études ; leur capacité de se remettre en question est
limitée, et ils ont besoin d’avoir des résultats immédiats.
III. Les TIC au service du travail de groupe
Les récentes avancées technologiques dans le domaine des TIC ont permis l’apparition
de nouveaux outils de travail collaboratif. De nombreuses études montrent que les
technologies de l'information et de la communication sont aux services des pédagogies actives.
L'approche par projet (issue du modèle socioconstructiviste) incluant l'utilisation des TIC
comme ressources favorise les innovations dans les pratiques d'enseignement-apprentissage.
Cette approche est d'autant plus efficace qu'elle requiert la coopération entre les élèves dans
109
http://fr.slideshare.net/RyanDJenkins/tag/generation-y
80
les différentes phases de la réalisation du projet et qu'elle porte sur des contenus ayant du sens
pour les apprenants. Elle repose sur une démarche structurée, logique et par étapes.
1. L’apprentissage par projet avec les TIC
Cette approche consiste à regrouper par équipe des élèves pour réaliser un projet dont
l'exécution nécessite l'utilisation des TIC comme ressources. « Le projet vise l'apprentissage
de nouveaux contenus disciplinaires du programme officiel et le développement de
compétences technologiques, méthodologiques, sociales 110
». Cependant, cette approche vise
moins l'accumulation des savoirs que leur maîtrise (comme ressources) pour la pratique, c'est-
à-dire pour la réalisation des activités du projet. « Elle prépare ainsi les apprenants au monde
professionnel actuel d'autant plus qu'elle repose sur le travail en équipe ». En plus, ce type
d'organisation du travail favorise des apprentissages en profondeur. En effet, il repose sur
l'entraide, l'enrichissement mutuel par la confrontation et la validation des idées. En outre, la
coopération et la collaboration entre pairs tendent à favoriser l'harmonisation des
connaissances au sein des équipes et du groupe classe.
Cette approche privilégie la méthode active, participative. Celle-ci prend en compte
la motivation, les besoins et les attentes des apprenants. Elle nécessite la définition de
stratégies par lesquelles les apprenants sont amenés à produire, créer, chercher, s'informer et à
communiquer à l'aide des TIC. Cette approche favorise donc la construction de connaissances
par les élèves. L'accent est davantage mis sur l'apprentissage que sur l'enseignement.
L'enseignant n'est plus le magister, l'unique détenteur de savoirs, mais plutôt un facilitateur
qui aide les élèves à construire leurs connaissances.
2. De l’activité collaborative aux outils de travail collaboratif
2.1.Panorama des outils de travail collaboratif
Les concepts et outils de travail collaboratif ne sont pas récents, mais ont pris comme
nous le disions en introduction un tout nouvel essor avec la démocratisation des usages des
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) dans nos sociétés, et par
conséquent dans nos organisations (structures publiques, entreprises, associations, etc.).
Aujourd’hui, le travail collaboratif revêt donc une dimension technologique forte et est
identifié comme un « ensemble de méthodologies et outils issus des TIC qui permettent à des
acteurs de réaliser une œuvre commune en partageant des idées, des informations et des
110
http://www.epi.asso.fr/revue/articsom.htm#a1301g
81
résultats111
». Ces dernières années, les Outils de Travail Collaboratif (OTC) ont acquis une
plus grande maturité sur le plan technique, économique et social d’après Alexandre PIQUET
(2009)112
.
« Tout d’abord, sur le plan technique, les OTC se révèlent aujourd’hui faciles à
installer et plutôt simples à utiliser. De ce fait, ils tendent à effacer la problématique
technique qui représentait une véritable barrière pour une large diffusion de ces solutions
dans les organisations. La démocratisation de l’accès aux OTC est due en grande partie au
fait que ces technologies se soient alignées sur les standards d’Internet.
Ensuite, sur le plan économique, les OTC sont devenues, en premier lieu, des
technologies très abordables. En effet, de l’associatif jusqu’à la très grande entreprise, il
n’est plus rare aujourd’hui d’observer que chacune de ces organisations puisse avoir choisi
les mêmes outils, les mêmes technologies pour mener à bien leurs projets en mode
collaboratifs. En second lieu, les OTC incarnent désormais un atout non négligeable en
termes de performance des processus métiers, de réduction de coûts, d’augmentation de la
vitesse des interactions ou encore de flexibilité spatio-temporelle.
Enfin, sur le plan social, un début de symbiose a pu se mettre en place entre les OTC
et les nouvelles pratiques collaboratives opérant dans les groupes de travail. On doit en effet
ce phénomène à la multiplication d’expériences réussies en matière d’usage qui a mené les
experts du travail collaboratif, chargés du développement des OTC, à passer d’une vision
technocentrée (c’est-à-dire focalisée sur la technique) qui menait le plus souvent à des échecs
face au facteur humain, à une vision où la conception de ces outils est plus centrée sur
l’utilisateur. De cette lente maturation des technologies du travail collaboratif, l’écart entre
l’innovation technique de départ et son appropriation socioculturelle tend à se réduire »113
.
2.2.Catégorisation des outils de travail collaboratif
Les outils de travail collaboratif se distinguent en quatre grandes catégories selon
Alexandre PIQUET114
. Il s’agit : les outils de communication, les outils de partage
d’applications et de ressources, les outils d’information et de gestion des connaissances et les
outils de coordination.
111
PIQUET (A), guide pratique du travail collaboratif : Théories, méthodes et outils au service de la collaboration, Brest, 2009, p. 12 112
ibidem 113
idem 114
PIQUET (A), op. cit., p. 15
82
Les outils de communication
Ils sont considérés comme des outils "de première nécessité" car sans eux il est
impossible de collaborer. Leur rôle est avant tout de faire circuler l’information entre
collaborateurs.
Les outils de partage d’applications et de ressources
Ils permettent à plusieurs membres d’une équipe de travailler ensemble sur un même
document, sur une même application dans le cadre d’un projet commun. Ce sont ici les outils
de collaboration par excellence offrant la possibilité à des utilisateurs de travailler à distance
en ligne.
Outils d’information et de gestion des connaissances
Ces outils de partage de contenus et d'accès au savoir sont également connus sous
l’appellation de « Knowledge Management ». Ils ont pour finalité de rendre plus aisé l’accès
aux informations. Dans le cadre d’un projet, ils offrent la possibilité à un groupe de gérer le
cycle de publication du contenu, à savoir les documents produits et partagés par le groupe.
Cela facilite la création, la validation, l’organisation et la distribution de ce contenu. On peut
diviser cette catégorie en trois sous-divisions :
- Les outils actifs de diffusion de l’information (diffuser une information pertinente)
- Les outils passifs de recherche de l’information (accéder aux documents quelques
soient leur nature et leur lieu de stockage) ;
- Les outils passifs de recherche des compétences (accéder à une information précise et
détaillée détenue par un expert).
Outils de coordination
Ce sont des outils de suivi et de gestion de projet qui permettent de synchroniser, de
contrôler et d’accélérer les interactions entre les contributeurs, les relecteurs et les personnes
chargées de la validation d’un projet. Ils peuvent ainsi assister un groupe projet à tenir les
objectifs fixés tout en répondant aux contraintes de délais, de coûts et de qualité.
83
Tous ces différents outils peuvent être utilisés dans le domaine de « l’ENT ou espace
numérique de travail »115
. Car dans l’espace numérique de travail les établissements scolaires
peuvent proposer des services en ligne comme l’accès pour les élèves à leur emploi du temps,
à des ressources documentaire ou cours. Mais aussi, la possibilité de travailler en
collaboration. Tout cela pourrait, si nous les appliquons, augmenter la motivation des digital
natives dans le processus d’apprentissage. D’autant plus qu’il s’agit ici de travailler en équipe
et ce à l’aide des TIC.
Huitième chapitre : les autres utilisations des TIC pour
l’enseignement de l’histoire
Parmi les premières utilisations des TIC pour l’enseignement figurent les tutoriaux ; des
logiciels spécifiques destinés à l’enseignement des sciences furent alors utilisés tels que les
logiciels encyclopédiques (Universalis, encarta, Larousse…). Puis, vers les années 1980, le
développement de l’Internet, un outil de communication et d’information, commença à être
considéré comme un outil d’enseignement potentiel. D’autres types d’outils informatiques
utiles a l’enseignement firent leur apparition
I. Les TIC pour la communication d’information aux élèves
La communication peut se faire directement à l’aide de présentations sur diaporama et à
distance via Internet.
1. Les natifs numériques et l’apprentissage : le e-culture
Isabelle COMPIEGNE affirmait que : « le virtuel est massivement présent dans les sphères
sociales, économiques et culturelles de la société »116
Les élèves d’aujourd’hui n’ont jamais connu de vie sans Internet : courrier
électronique, recherche sur le web, clavardage, blogues, publication de vidéos, jeux en ligne,
téléchargement de musique, etc.
Selon Jean Michelle FOURGOUS : « De nombreux élèves apprennent avec ces
nouvelles technologies, mais pas nécessairement dans le contexte scolaire »117
. De ce fait, ces
TIC contribuent notamment à changer les relations que les enfants ont avec les savoirs
scolaires. L’usage des TIC fournit à l’élève adolescent l’occasion d’un défi implicite lancé à
115
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op.cit, p. 108 116
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op. cit, p. 15 117
http://www.missionfourgous-tice.fr/
84
l’enseignant, le moyen de se mesurer à lui : en classe, les situations créées avec les
technologies donnent la possibilité d’inverser les rôles, de juger l’enseignant autant que d’être
jugé. Analysée sous l’angle de la construction identitaire de l’adolescent, l’utilisation de
l’ordinateur offre des possibilités d’afficher son refus de l’ordre scolaire. Individuellement ou
collectivement, elle donne matière à l’expression discrète d’une opposition envers
l’enseignant et l’institution scolaire, et plus globalement, envers le monde des adultes et la
société. « L’ordinateur apparaît là encore aux yeux des élèves comme un objet complice au
service de la « cause adolescente » à l’origine de leurs comportements technophiles pouvant
évoluer vers l’addiction. Il s’agit là d’un des défis importants pour l’enseignement
d’aujourd’hui »118
.
D’autre part, face aux élèves qui utilisent la toile comme base de données et
d’informations, les enseignants ne sont plus les maîtres absolus en matière de transmission
des savoirs. La capacité des élèves de publier du contenu (texte, son, image, vidéo) facilement
et de le partager à grande échelle semble changer la posture du professeur. Internet intervient
dans l’exercice du métier d’élève par les immenses ressources disponibles, sur tout et à tout
moment, comme solution d’aide pour acquérir des connaissances, ou en complément ou
substitution de l’apport des enseignants. Christine DIONI affirmait que « L’internet facilite le
travail scolaire dans un rôle d’assistance ou de renfort, et remplace souvent le soutien aux
devoirs dans la sphère familiale ou scolaire »119
.
Ainsi, les outils numériques ont donc fait développer un comportement d’apprentissage
différent au sein des jeunes actuels. C'est-à-dire que les pratiques numériques récurrentes ont
fait émerger de nouveaux comportements impactant le rapport à l’apprentissage du Digital
Native. Nous pouvons résumer en un mot ces nouveaux comportements d’apprentissage du
digital natives comme :
- « La réduction du temps d’accès à l’information entraîne une certaine impatience et
donc un besoin d’accéder aux connaissances de manière rapide.
- Le multitasking (combinaison d’usages simultanés du téléphone, Télé, PC…)
engendre des difficultés de concentration et un besoin d’activités variées pour éviter
la lassitude.
118
COMPIEGNE (I), La société numérique en question, op. cit., p. 16 119
DIONI Christine, Métier d’élève, métier d’enseignant à l’heure numérique, 2008 disponible sur le site http://edutice.archivesouvertes.fr/edutice-00259563/fr/
85
- L’expérience sensorielle proposée par le numérique, conduit le Digital native à
privilégier les supports de connaissance les plus pratiques et les plus illustrés tant
dans le fond que dans la forme.
- Les natifs numériques trouvent leurs motivations dans les jeux »120
Pour ce qui concerne cette dernière spécificité des natifs numériques, c'est-à-dire que
la motivation des natifs numériques est basée sur les jeux, ces jeunes sont des hyper-joueurs.
Autrement dit, les jeux font partie de leur quotidien. Bien entendu, il s’agit ici des jeux
numériques ou plutôt des jeux vidéos. Parfois même, ces jeunes apprennent à travers des jeux
vidéo. Apprendre en jouant parait chose impossible sauf que les jeux ont beaucoup changé.
Maintenant il existe des jeux sérieux qui mobilisent la réflexion et l’habilité. Et avec la culture
internet, les jeux ont considérablement évolué. La plupart d'entre eux traitent de sujets
sérieux : l'édification d'une ville, la gestion d'une ferme, l'animation d'un collectif, la levée de
fonds à objet social, etc. Si le risque de dépendance au jeu existe, il ne faut pas pour autant
négliger ses aspects positifs.
2. Le présentation sur diaporama
La présentation sur diaporama est une des utilisations des TIC les plus communes dans
l’enseignement. La présentation des diaporama assisté par ordinateur est atout important dans
le cadre de la transmission des savoirs aux jeunes natifs numériques. En effet, selon Cassady
1998 la présentation sur diaporama assisté par ordinateur permet de :
- Attirer et maintenir l’attention de la classe
- Avoir un contenu intéressant et bien organisé
- Faciliter la préparation de l’enseignant
- Faciliter le suivi de la présentation par l’assistance
- Clarifier la présentation
- Faciliter le transfert du flux des informations vers l’assistance
« D’un autre côté, il semble que la qualité de la présentation, l’organisation soit liée a
l’insertion de techniques tels les simulations, les clips vidéos, les images, les graphiques sont
les véritables atouts des présentations sur diaporama » (Bartsch & Cobern, 2003 ; Bryan,
2006).
120
http://edutechwiki.unige.ch/fr/Natifs_num%C3%A9riques#Enjeux_p.C3.A9dagogiques
86
3. Le site web ou l’internet
L’Internet est une source d’informations abondantes en ce qui concerne l’histoire. nous
y trouvons des documents, des tutoriaux, des simulations, des tests, des vidéos relatant les
évènements historique ou d’actualité, avec des degrés d’interactivité variables, disponibles a
toute heure, permettant a ceux qui y ont accès de travailler a leur propre rythme aussi souvent
qu’ils le désirent. Le développement de l’internet ou plutôt de la connexion d’internet dans les
établissements scolaires offre une nouvelle perspective d’information et de communication.
En effet, les manuels numériques deviennent accessibles sur internet.
II. Les outils et application virtuelle au service de l’apprentissage de l’histoire
Dans ce monde où la technologie numérique prend de plus en plus de place au sein de la
société, nous assistons au développement des applications virtuelles ainsi que des outils issus
de la nouvelle technologie à savoir le Tableau numérique interactif ou le tableau Blanc
interactif.
1. L’apprentissage de l’histoire à travers les applications virtuelles
Avec le développement de la « réalité virtuelle »121
, beaucoup d’applications virtuelles
peuvent contribuer à l’apprentissage de l’histoire. Nous pouvons orienter les élèves à utiliser
davantage ces applications pour leur donner un support d’information sur la matière histoire.
Dans ce monde dominé par le virtuel et le jeux vidéos, nous ne pouvons pas interdire les
jeunes de ne pas jouer au jeux car c’est déjà inscrit dans leur gène. C’est que nous pouvons
faire c’est de les orienter à jouer au jeux éducatifs et qui à un rapport avec la matière histoire.
1.1.Intégrer les jeux virtuels en contexte d’éducation
Selon Emmanuel DUPLAA et Shervin SHIRMOHAMMADI, « on assiste à un
développement rapide et important des jeux vidéo au sein de la société, et ce domaine est en
passe de distancer l’industrie du cinéma et de la télévision »122
.
La société d’aujourd’hui semble être donc une société où les activités ludiques sous
forme virtuelle deviennent leur passe temps primaire. Et dans ce contexte où les jeunes sont
de plus en plus sous l’influence des ces activités virtuelles, nous avons imaginé d’intégrer les
jeux virtuels en contexte d’éducation. Intégrer les jeux vidéos dans l’enseignement ? la
121
COMPIEGNE (I), la société numérique en question, op.cit, P. 113 122
DUPLAA (E), SHIRMOHAMMADI (S), « Faire la différence… de la recherche à la pratique », décembre 2010, disponible sur le site www.edu.gov.on.ca/fre/literacynumeracy/inspire/research/whatWorks.html
87
question semble être provocante, tant l’image de ces jeux est parfois négative dans les milieux
éducatifs. Cependant, depuis quelques années, il existe des jeux sérieux qui peuvent être
intégrés dans la formation des jeunes. Florence QUINCHE affirmait : « Le développement
exponentiel des Serious Games ou jeux sérieux dans le monde professionnel et dans la
formation d’adultes a largement contribué à répandre ce nouveau mode d’apprentissage. De
plus en plus d’enquêtes recensent et analysent l’intégration des technologies dans les
pratiques pédagogiques et le thème de l’intégration des jeux vidéo dans l’éducation fait
depuis quelques années l’objet de recherches en sciences de l’éducation »123
. L’idée est donc
d’assimiler les jeux sérieux en contexte éducatif. Autrement dit, les jeux sérieux sont donc
utilisés comme un outil didactique. Pourquoi seulement les jeux sérieux ? c’est tout
simplement parce que ces jeux ont comme rôle la transmission des contenus ou des savoirs et
de faire découvrir ou apprendre quelque chose. « Les thématiques des Serious Games sont très
variées (langues, sciences, écologie, histoire, économie, formations commerciales, etc.). On
trouve même des jeux visant à faire découvrir certains problèmes d’actualité (newsgames),
comme par exemple la crise alimentaire au Darfour (Darfur is Dying) » poursuit encore
Florence QUINCHE124
.
1.2.Intégrer les jeux virtuels dans l’enseignement/apprentissage de l’histoire
Selon Florence QUINCHE : « L’intérêt des jeux vidéo réside surtout dans la multiplicité des
modalités d’apprentissage possibles. Certains jeux vidéo combinent ces différentes modalités
par des phases distinctes au cours du jeu (découverte d’un univers, expérimentation,
transmission de contenus, etc.) »125
.
Dans le cadre de l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes de natif
numérique, l’utilisation des jeux vidéo sérieux comme étant un outil pédagogique pour
apporter un surplus d’informations sur la matière histoire semble être une idée assez
prometteuse étant donné que les jeunes d’aujourd’hui se baignent dans cet univers vidéo
ludique virtuel. Dans ce contexte d’intégration de jeux vidéo sérieux dans l’enseignement
apprentissage de l’histoire, il n’est pas question d’intégrer ces jeux en salle de classe. C'est-à-
dire, durant le cours d’histoire. Il est question d’orientation. En effet, il faudra que les
professeurs d’histoire orientent les élèves à jouer aux jeux sérieux. Car les interdire de jouer
123
QUINCHE (F), Game based learning, apprendre avec les jeux vidéo, educa.ch, décembre 2010, P. 05 124
QUINCHE (F), op. cit., p. 06 125
QUINCHE (F), op. cit., p. 13
88
serait une perte de temps. Il faudra donc sensibiliser les jeunes à jouer à des jeux sérieux
quand ils joueront aux jeux vidéos. Car parmi les jeux sérieux, il existe des jeux qui donnent
des vraies informations historiques.
Ces genres de logiciel existent en grande quantité actuellement pour ne citer que :
« Axis vs Allies, Blitzkrieg (pour la deuxième guerre mondiale), panzer Cold War (pour la
guerre froide) et Rome Total War pour l’histoire ancienne »126
. Bref, l’utilisation de cette
technologie permet d’intéresser les élèves habitués à passer du temps pour jouer avec des jeux
numériques. car ces applications virtuelles sont basées sur un apprentissage souvent en 3D,
enrichi, amusant et interactif. En plus, elles sont prometteuses car elles permettent
d’augmenter la motivation des élèves, qui peuvent apprendre en s’amusant.
2. TBI ou TNI
2.1.Qu’est-ce que le TBI/TNI ?
« Le tableau numérique interactif est un dispositif matériel et logiciel permettant de contrôler
un ordinateur directement depuis la surface de projection »127
. Le tableau blanc numérique
interactif appelé aussi Tableau Blanc interactif, est un tableau blanc spécial qui interprète et
modifie en direct une image numérique projetée par le biais d’un vidéoprojecteur relié à un
ordinateur.
2.2.Les avantages et inconvénients des TBI/TNI
Les avantages
Les avantages que présente le TNI sont , nombreux, selon les enseignants d'histoire-
géographie qui l'utilisent à savoir :
« le diaporama que l'enseignant ou les élèves préparent pour la leçon est
véritablement interactif, puisque manipulable et modifiable à volonté par
l'enseignant et les élèves
le support de la leçon, les activités et la trace écrite sont conservés, le TNI
devient une véritable « mémoire » du cours.
l'intégration dans un seul et même document de ressources numériques variées
(sons, images, vidéos) et de qualité représente, dans le déroulement de la leçon,
126
www.jeuxvidéos.com/jeuxdestrategiesd’histoire 127
http://eduscol.education.fr/site.histoire-geographie/ressources-et-outils/tableau-numerique-interactif
89
un gain de temps sur la manipulation technique, et donc la possibilité de se
concentrer sur l'essentiel: la transmission des savoirs et des savoir-faire »128
.
Les inconvénients
Malgré les avantages offerts par l’utilisation des TNI en contexte scolaire, ce nouveau
matériel didactique représente quand même des inconvénients, à savoir :
« le manque de compétences des enseignants en ce qui concerne les TIC, ce qui
rend les séances mettant en œuvre ce type d’outils parfois émaillées d’incidents
techniques, voire de stress de la part des enseignants.
Les TBI sont des appareils (encore) coûteux, fragiles, et pouvant facilement être
vandalisés »129
.
128
http://eduscol.education.fr/histgeo/ressources-et-outils/tableau-numerique-interactif 129
http://webcom.upmf-grenoble.fr/sciedu/pdessus/sapea/tbi.html
90
Conclusion de la troisième partie
Le paradoxe entre la méthode d’enseignement du professeur d’histoire dans le lycée de
Madagascar et méthode d’apprentissage des jeunes élèves malgaches, a provoqué un
problème majeur dans l’engagement des élèves du lycée dans le processus d’apprentissage de
l’histoire. Dans le cadre de la résolution de ce problème de désintéressement des élèves à la
matière histoire, le changement de la méthode d’enseignement avec l’intégration permanente
du TIC semble être une des solutions pour favoriser l’enseignement/apprentissage de
l’histoire des élèves.
Dans cette perspective de changement de méthode d’enseignement, susciter la
motivation des élèves semble être primordial. Primordial dans la mesure où l’élève motivé
s’engage un peu plus dans le processus d’apprentissage. Si les élèves s’engagent, un peu plus
sur la tâche, ils surmonteront facilement toutes les difficultés et le résultat scolaire sera
amélioré. Et plus l’élève réussisse en classe, plus il s’engagera un peu plus et même affronter
d’autres difficultés. Cela va aboutir à un cercle vertueux. En outre, pour augmenter la
motivation des élèves à étudier la matière histoire il faut que l’histoire enseignée soit
intéressante pour les élèves. Mais pour rendre la matière histoire intéressante, il faudra que le
professeur d’histoire donne du sens à cette matière. Plus l’élève comprendra la nécessité de la
matière, plus il s’intéressera un peu plus sur la matière et par conséquent il s’engagera
davantage au processus d’apprentissage. En plus, étant donné que les élèves d’aujourd’hui
sont des digital natives, l’utilisation presque permanente des TIC comme support didactique
augmentera considérablement la motivation des élèves non seulement pour apprendre
l’histoire, mais aussi pour aller à l’école. Cela va en quelque sorte diminuer l’abandon
scolaire. Par ailleurs, à l’heure où le numérique a transformé le mode de communication et par
la suite le système de travail, en travail collaboratif, l’application de ce travail de groupe en
contexte scolaire sera un atout pour favoriser ou améliorer l’engagement des élèves dans le
processus d’apprentissage. En plus, avec le développement considérable des TIC, leur
intégration dans le travail de groupe sera un atout puisque les jeunes digital native se sentiront
comme un petit poisson dans l’eau avec l’utilisation des TIC en travail collaboratif.
91
CONCLUSION GÉNÉRALE
Le développement considérable des technologies numériques a bouleversé
considérablement le fonctionnement de la société d’aujourd'hui. Avec l’intégration des
technologies numériques, nous assistons à l’apparition d’une nouvelle ère. Une ère où les
technologies numériques prennent de plus en plus de place dans la société. C’est « l’ère du
numérique ». Cette nouvelle ère a transformé considérablement la société humaine. On parle
alors d’une « société numérique ». Le bouleversement occasionné par le développement du
numérique est tel que cela soit considéré en termes de rupture, de révolution, de mutation, ou
d’évolution. La société est effectivement entrée dans une période où l’empreinte numérique
est de plus en plus profonde. La fulgurance et l’ampleur du développement numérique ont été
surprenantes. Moins de cinquante années séparent les découvertes initiales à l’origine du
principe technique de la numérisation de l’explosion des technologies numériques à la fin du
20ème
siècle. Progressivement, la voix, les sons, les images ont été conquis par le numérique et
sont passés du monde analogique au monde digital. Une succession d’innovations se sont
enchainées avec pour étape culminante l’invention de l’internet, outil emblématique et
symbole incontestable de cet âge du numérique. En ce début du troisième millénaire, le mode
de vie des gens est complètement bouleversé à tel point que cela a donné naissance à une
nouvelle génération des jeunes. Nous nous souviendrons des générations des jeunes qui se
sont succédé au cours de l’histoire. Ces générations ont été influencées par le contexte socio-
économique. Actuellement, avec l’empreinte considérable du numérique dans la société, nous
assistons à l’apparition d’une nouvelle génération « de natif numérique » connu aussi sous
l’appellation de « digital native ».
Le point de départ de notre étude a été centré sur l’analyse de l’influence des TIC sur
la vie de toute la population mondiale. Cette analyse nous a permis de découvrir l’existence
d’une nouvelle génération ayant grandi avec le numérique. Le fil conducteur de notre étude
était donc de comprendre l’influence possible du numérique sur le mode de vie de génération
digital native. Ainsi que sur leur comportement à l’école durant le cours d’histoire et leurs
méthodes d’apprentissage de l’histoire enseignée au lycée. Et nous avons centré notre étude
sur l’analyse des digitale natives malgaches.
Dans cette analyse des digitale native malgache, nous avons cherché à mettre en
comparaison les méthodes d’enseignement des professeurs d’histoire malgaches et les
méthodes d’apprentissage des jeunes Malgaches. Dans cette comparaison, nous avons cherché
92
à discerner les problèmes sur les difficultés de l’apprentissage de l’histoire des jeunes
Malgaches ainsi que les difficultés des professeurs à transmettre les informations historiques à
ces jeunes natifs numériques. L’idée était donc de connaître les ruptures générationnelles qui
mettent en échec le contrat didactique. Dans ce contexte de rupture, nous avons mené notre
enquête sur deux établissements scolaires d’Antananarivo. L’un était un établissement
scolaire privé et l’autre un établissement public. Le but étant de savoir d’abord l’influence des
NTIC dans les différentes classes sociales de Madagascar, puis, de savoir le changement
psychologique de ces jeunes. Cette enquête nous a montré que malgré le fait que les jeunes
malgaches ne sont pas tous égaux sur l’utilisation des outils numériques, ils sont quand même
sous l’influence permanente de la révolution numérique qui s’opère actuellement. Nous avons
donc pu constater que les TIC étaient l’outil didactique par excellence que ces jeunes aiment
le plus pour appuyer le cours d’histoire. Et dans le processus d’apprentissage de l’histoire ou
seulement pour se documenter, les TIC sont des matériels que les élèves d’aujourd’hui
utilisent le plus souvent. Seulement, dans les établissements scolaires de nos jours,
l’utilisation des TIC dans la salle de classe n’est pas encore très poussée. La majorité des
enseignants ne connaissent même pas l’existence de cette nouvelle génération de jeunes de
natifs numériques.
Dans la dernière partie de notre travail, nous avons tenté de résoudre le problème de
l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes digital native en essayant d’avancer des
solutions adéquates selon le contexte économique de Madagascar et selon le contexte
psychologique des élèves. Selon le contexte psychologique d’abord en donnant des solutions
pour augmenter la motivation des digital natives à s’engager un peu plus dans le processus
d’apprentissage de l’histoire. Dans cet enjeu motivationnel, nous avons pensé que
l’intégration des TIC dans la salle de classe comme étant un support didactique permet
d’augmenter la motivation des élèves à apprendre davantage la matière histoire. Ensuite, dans
le contexte économique de Madagascar, notre proposition de solution pour améliorer la
qualité de l’éducation offerte pour les jeunes Malgaches, a été centrée sur le travail de groupe.
Nous avons pensé que ce mode de travail est utilisé dans la mesure où la société actuelle
bascule un peu plus vers la collaboration grâce au développement considérable des
technologies de communications et d’information.
Ainsi donc, nous pouvons avancer que les méthodes d’enseignement de l’histoire à
Madagascar ne sont plus adaptées aux jeunes d’aujourd’hui qui vivent dans une nouvelle
société où l’influence de la révolution numérique a tout bouleversé. Une réorganisation de la
93
matière histoire et ainsi que les méthodes pédagogiques est plus que jamais nécessaire dans la
mesure où le développement technologique prend de plus en plus d’ampleur à Madagascar. Il
faudra alors que la vulgarisation de l’utilisation des TIC dans les salles de classe doive être
l’intérêt primordial si l’on veut supprimer ce problème de rupture générationnelle.
GLOSSAIRES
RESEAU INFORMATIQUE : Un réseau, au sens informatique, est un ensemble de matériels
informatiques interconnectés. Il existe plusieurs niveaux de réseaux : local, régional, national
et international
NOEUDS : Il existe deux types de nœuds : ceux qui servent à véhiculer les informations
(commutateurs, routeurs, passerelles). Et ceux qui exécutent des applications informatiques et
qui contiennent des données (les ordinateurs hôtes ou host)
MS-DOS : C’est un système d’exploitation monotâche et mono-utilisateur, développé par la
société Microsoft pour gérer les micro-ordinateurs
TELEMATIQUE : Ensemble des services et des techniques qui associent les
télécommunications et l'informatique
CULTURE : Ensemble des usages, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses,
intellectuelles qui définissent et distinguent un groupe, une société
WALL : Signifie le « fil d’actualité » où va s’afficher, au fil des publications des utilisateurs
de Facebook présent sur le réseau les informations (commentaires, statuts, photos, vidéos, etc.)
qu’ils vont diffuser.
Table des matières INTRODUCTION GÉNÉRALE ..................................................................................................................... 1
Première partie ............................................................................................................................. 3
La nouvelle génération des jeunes : caractéristiques et style
d’apprentissage ............................................................................................................................ 3
Premier chapitre : la mutation psychologique des jeunes : « les natifs numériques ou génération Y »
............................................................................................................................................................. 5
I. Le rôle des nouvelles technologies sur la transformation des caractères psychologiques des
jeunes et l’avènement des générations digital natives ................................................................... 5
II. Générations Y et génération immigrée ................................................................................. 14
Deuxième chapitre : les méthodes d’enseignement et apprentissage des natifs numériques ........ 21
I. Le mode d’apprentissage des natifs numériques.................................................................. 21
II. Enseigner la génération Y, présente-t-il un défi pour les professeurs ? ............................... 29
Conclusion de la première partie .......................................................................................................... 34
Deuxième partie ........................................................................................................................... 35
les méthodes d’apprentissage de l’histoire des jeunes malgaches ; leur
réaction face à la matière histoire et les méthodes d’enseignement de
l’histoire dans les lycées ..................................................................................................... 35
Troisième chapitre : les méthodes d’apprentissage des jeunes Malgaches ..................................... 36
II. Les méthodes de l’apprentissage de l’histoire des jeunes lycéens d’Antananarivo ............. 43
Quatrième chapitre : Les méthodes d’enseignement de l’histoire des enseignants du lycée ; la
réaction des élèves face à la matière histoire ................................................................................... 53
I. Les méthodes d’enseignement de l’histoire des enseignants du lycée ................................ 53
II. Les nouvelles technologies et la transmission des connaissances ........................................ 56
III. La réaction des élèves face à la matière histoire .............................................................. 58
Conclusion de la deuxième partie ......................................................................................................... 61
Troisième partie .......................................................................................................................... 62
Les nouvelles perspectives de l’enseignement de l’histoire dans les
lycées ................................................................................................................................................ 62
Cinquième chapitre : Susciter la motivation des élèves dans l’enseignement/apprentissage de
l’histoire ............................................................................................................................................. 64
I. Donner un sens à l’apprentissage de l’histoire ..................................................................... 64
II. Raconter l’histoire pour enseigner les élèves est-il nécessaire ? .......................................... 66
Sixième chapitre : Favoriser l’usage des TIC dans l’éducation des jeunes natifs numériques ......... 69
I. Corrélation entre NTIC et motivation scolaire ...................................................................... 69
II. Les NTIC au service de l’éducation ........................................................................................ 71
III. Les TIC et les relations maîtres/élèves .............................................................................. 72
IV. Les types d’enseignement utilisant les TIC ........................................................................ 73
Septième chapitre : favoriser le travail de groupe dans l’éducation des jeunes de natifs numériques
........................................................................................................................................................... 75
I. Les finalités du travail de groupe dans l’éducation des digital natives ................................. 75
II. Les stratégies de l’enseignant pour permettre à l’épanouissement de l’élève digital native
dans l’apprentissage par groupe ................................................................................................... 78
III. Les TIC au service du travail de groupe ............................................................................. 79
Huitième chapitre : les autres utilisations des TIC pour l’enseignement de l’histoire ..................... 83
I. Les TIC pour la communication d’information aux élèves .................................................... 83
II. Les outils et application virtuelle au service de l’apprentissage de l’histoire ....................... 86
Conclusion de la troisième partie .......................................................................................................... 90
CONCLUSION GÉNÉRALE ....................................................................................................................... 91
BIBLIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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Editions autrement, paris 2010, 162 pages
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seuil, septembre 2010, 333 pages
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GENEVIEVE Patte, Laissez-les lire !, Editions Gallimard Jeunesse, 2012, 348 pages
HUOSSAYE Jean, La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd’hui, ESF éditeur,
1993, 349 pages
MARMOZ Louis, Indiscipline et violence à l'école: Etudes européennes, Editions
L'Harmattan, 2006 - 248 pages
NIKITENKO Charlotte, STOCKINGER Peter, « la publication en ligne », les cahiers
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PIQUET Alexandre, Guide pratique du travail collaboratif : Théories, méthodes et
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POUTS-LAJUS Serge, Quelle place pour les nouvelles technologies ? P.P. 295-296,
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QUINCHE Florence, Game based learning, apprendre avec les jeux vidéo, educa.ch,
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RIEUNIER Alain, Préparer un cours, les stratégies pédagogique efficaces, Tome 2,
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ROLLOT Olivier, La génération Y, PUF, 2007
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RANDRIANJANAHARY (K.F), conception d’un produit didactique « TICE » pour
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direction de RAZAFIMBELO Célestin, maitre de conférences, Année 2008
WOZNIAK Lucie, Les Digital Natives en organisation : construction d'un idéal-type
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Articles
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Rapport BVA, « GENE TIC : regard sur la première génération numérique », juin
2010
WEBOGRAPHIE
http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/node/56#Reseau
http://www.pedagogeeks.fr/
http://www.carrefourdesetudiants.unilim.fr/
http://www.cafepedagogique.net/
http://pedagotic.uqac.ca/?
http://www.pedagonet.com/
http://www.jolpress.com/tags/generation-y-0
ANNEXES
I
ANNEXE I
Questionnaires pour les élèves du lycée
1. Vous appartenez à quelle tranche d’âge ?
[10- 15[
[15-20[
[20-25[
2. Est-ce que vous vous intéressez à la matière histoire ?
Oui
Non
3. Si non, pourquoi ?
4. Avez-vous des difficultés sur la matière histoire ?
Oui
Non
5. Si oui, quel genre de difficulté ?
Sur la compréhension de la leçon
Sur la manière d’apprendre
6. Quelle est la méthode que vous utilisez le plus couramment pour apprendre la leçon
d’histoire ?
Par cœur
Lire et comprendre
autres
7. Est-ce que vous vous ennuyez durant le cours d’histoire ?
Oui
Non
8. Si oui, quelle en est la raison ?
Le contenu de la leçon n’a aucun rapport avec la réalité à laquelle vous vivez
La méthode d’enseignement du professeur n’est pas conforme avec vos méthodes
d’apprentissages.
Vous espéreriez étudier la matière histoire à l’aide des nouvelles technologies
d’information et de communication
9. Avez-vous un ordinateur chez vous ?
Oui
II
Non
10. Si oui, en quelle année ?
11. À quel âge avez-vous commencé à utiliser un ordinateur ou un téléphone portable
Ordinateur :
Téléphone portable :
12. Est-ce vous vous connectez souvent sur internet ?
Oui
Non
13. Si oui, combien d’heure par jour ?
14. Est-ce que vous avez une adresse e-mail ?
Oui
Non
15. Est-ce que vous êtes membres des réseaux sociaux
Oui
Non
16. Si oui quels réseaux sociaux
Twiter
Autres
17. Est-ce que vous utilisez la nouvelle technologie pour vous documenter sur la leçon d’histoire ?
Oui
Non
18. Si oui, quel genre de technologie ?
Film documentaire
Logiciel d’éducation (encarta, encyclopédie Universalis…)
Internet
Autres :
19. Est-ce que les nouvelles technologies vous aident-elles à apprendre l’histoire ?
Oui
Non
20. Si oui, pourquoi ?
21. Si non, pourquoi ?
22. Selon vous, est-ce, que l’internet est-il un bon outil pour apprendre l’histoire ?
Oui
Non
III
23. Est-ce que vous avez accès au réseau internet chez vous ?
Oui
Non
IV
ANNEXE II
Questionnaires pour les professeurs d’histoire géographie au lycée privé Le petit Nid et lycé Publique
Andohalo
Date de naissance : 19…..
Sexe : masculin féminin
Université fréquentée :
Nombre d’années d’expérience :
1. Quelle méthode pédagogique utilisez-vous durant le cours d’histoire ?
Méthode expositive ou magistrale
Méthode démonstrative
Méthode interrogative ou maïeutique
Méthode active ou de découverte
Méthode expérientielle
2. En adoptant votre propre pédagogie, est-ce que vous constatez que les élèves s’intéressent à
votre cours ?
Oui
Non
3. Est-ce que vous êtes au courant de l’existence de nouveaux groupes des jeunes de natifs
numériques ?
Oui
Non
4. est-ce que vous utilisez des matériels didactiques pour appuyer votre cours ?
Fréquemment
rarement
jamais
5. quel est votre niveau de compétence pour la manipulation des outils informatiques et de la
nouvelle technologie ?
Professionnel
moyen
débutant
6. parmi les matériels didactiques, avez-vous déjà utilisé des outils didactiques issus des
nouvelles technologies ?
oui
non
V
7. si oui, quel type de matériel ?
vidéo projecteur
enseignement assisté par ordinateur
film documentaire
autres
8. En utilisant ces technologies d’informations et de communications, avez-vous remarqué un
changement sur le comportement des élèves ?
oui
non
9. si oui, sur quel type de comportement?
sur la motivation : positive négative
sur la concentration : positive négative
sur la participation : positive négative
10. Durant votre carrière d’enseignant, avez-vous déjà reçu des formations en psychopédagogie ?
VI
ANNEXE III
Tableaux de données ayant servi à la réalisation des certains graphiques
Utilisation de l’internet au Québec (graphique N°01)
années 2009 2010 2011 2012
jeunes 18-34 ans 90 % 92 % 93 % 95 %
adultes 73 % 75 % 77 % 78 %
Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML
Pourcentage des gens possédant un ordinateur à la maison au Québec (Graphique N°02)
âges 18 -34 35-44 45-54 55-64 65 et plus
% 93 92 87 76 54
Source : www.cefrio.qc.ca/media/uploader/Fiche18-34ans_rv-ML
Pourcentage d’élève de l’école le Petit nid utilisant l’internet (graphique N°03)
connexion à internet
oui non total
84,78 % 15,21 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
pourcentage d’élèves membre des réseaux sociaux (graphique N°04)
utilisation du web 2.0
oui non total
88,63 % 11,36 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
Les différents types du Web 2.0 (graphique N°05)
les types de Web 2.0 et leurs utilisations
Twiter Facebook autres total
5 40 7 52
9,61 % 76,92 % 13,46 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
VII
Tranche d’âge des élèves enquêtés (graphique N°06)
tranche d'âge des élèves
[10-15[ [15-20[ [20-25] total
11 35 0 46
23,91 % 76,08 % 0 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
Pourcentage des élèves possédant un ordinateur chez eux (graphique N°07)
possession d'un ordinateur
oui non total
42 4 46
91,30 % 8,69 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
Pourcentage des élèves ayant utilisé les NTIC dans l’apprentissage de l’histoire
(graphique N°08)
apprentissage de l'histoire à travers les NTIC
établissement oui non total
le petit nid 41 5 46
89,13 % 10,86 % 100,00 %
lycée Andohalo
24 16 40
60 % 40 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
Les types des NTIC utilisés par les élèves dans l’apprentissage de l’histoire (graphique
N°09)
les NTIC utilisées par les élèves
film documentaire logiciel
d'éducation internet autres total
16 14 30 5 65
24,61 % 21,53 % 46,15 % 7,69 % 100,00 %
Source : enquête de l’auteur
VIII
Les méthodes pédagogiques adoptées par les professeurs d’histoire (graphique N°10)
interrogative 2 11,76 %
découverte 3 17,64 %
expérientielle 1 5,88 %
total 17 100,00 %
Source : enquête de l’auteur
Pourcentage des NTIC utilisées par les professeurs d’histoire (graphique N°11)
types de matérielles NTIC utilisés
vidéo projecteur 4 33,33 %
EAO 2 16,66 %
film documentaire 5 41,66 %
autres 1 0,83 %
total 12 100,00 %
Source : enquête de l’auteur
IX
ANNEXES IV
Autres données d’enquêtes de l’auteur
Élèves qui s’intéressent à la matière histoire
intérêt sur la matière histoire
établissement oui non total
le petit nid 43 3 46
lycée Andohalo 34 6 40
total 77 9 86
Source : enquête de l’auteur
Élèves ayant des difficultés sur la matière histoire
difficultés sur la matière histoire
oui non total
le petit nid 37 9 46
lycée Andohalo 22 18 40
total 59 27 86
Source : enquête de l’auteur
Types des difficultés sur la matière histoire
types de difficultés
établissements problèmes de
compréhension de la leçon
problème sur l'apprentissage de
l'histoire total
le petit nid 10 27 37
lycée Andohalo 6 15 21
total 16 42 58
Source : enquête de l’auteur
Élèves qui s’ennuient durant le cours d’histoire
élèves qui s'ennuient durant le cours d'histoire
établissements oui non totaux
le petit nid 26 20 46
Lycée Andohalo 28 12 40
total 54 32 86
% 62,79 % 37,20 % 100 %
Source : enquête de l’auteur
X
Niveau de compétence des professeurs d’histoire géographie sur la manipulation des
NTIC
compétence sur la manipulation des NTIC
professionnel 2 14,28 %
moyen 10 71,42 %
débutant(e) 2 14,28 %
Source : enquête de l’auteur
Changement de comportement des élèves par l’utilisation des NTIC par les professeurs
changement de comportement
comportement positif négatif
motivation 5 0
concentration 6 1
participation 6 0
Source : enquête de l’auteur
Titre : « l’enseignement/apprentissage de l’histoire des jeunes sous l’influence de la
révolution numérique : étude menée auprès des établissements publics et privés
d’Antananarivo »
Nombre de pages : 93
Nombre de tableaux : 03
Nombre de graphiques : 13
Nombre de figures : 01
Nombre de photos : 04
RÉSUMÉ
Actuellement, le développement considérable des technologies numériques a
bouleversé le mode de vie de toute la population mondiale. L’influence de cette technologie
numérique a touché tous les secteurs de la société : la santé, l’éducation, le travail, etc. C’est
une véritable révolution qui se déclenche. Cette révolution du numérique s’intègre de plus en
plus profond dans la pratique quotidienne de la société. Ainsi, la société se voit transformée.
Nous parlerons aujourd’hui de société numérique, et au sein de cette société, nous assistons à
une émergence d’une nouvelle génération de jeunes. Des jeunes hyper connectés sur internet
et dont la vie est rythmée par l’utilisation du numérique avec une sociabilité originale fondée
sur la conversation en continu à travers les NTIC. En plus ces jeunes ont grandi avec le
numérique. C’est pourquoi ils sont considérés comme des natifs numériques ou digital natives.
Notre travail s’est porté sur l’apprentissage de l’histoire de ces jeunes aux lycées. Dans ce
monde où la technologie numérique a complètement changé la psychologie des jeunes élèves,
la méthode traditionnelle telle qu’elle est utilisée par les professeurs d’histoire au lycée n’est
plus adaptée aux modes d’apprentissage de ces jeunes de natifs numériques. Pourtant, de nos
jours, les professeurs d’histoire aux lycées de Madagascar continuent à utiliser la méthode
d’enseignement traditionnelle favorisant l’apprentissage par cœur. De ce fait, nous assistons
alors à une rupture du contrat didactique. Les jeunes digital natives se désintéressent de plus
en plus à l’histoire. C’est un problème majeur que tout professeur d’histoire doit prendre en
considération sérieuse à l’heure actuelle.
Mots clés : révolution numérique, savoir numérisé, société numérique, Digital native, natif
numérique méthode expérientielle, TICE, motivation scolaire, travail collaboratif, OTC
Auteur : RAHARINOSY Riantsoa Nomenjanahary
Tel : 033 41 094 96
Directeur de mémoire : M. RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences
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