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Les dossiers
Solaire et Batiment Août 2012 / Vol 2 N°8
Publiés par CYTHELIA sarl,
La Maison ZEN, 350 route de la Traverse, F-73 000 Montagnole
Tel+ 33(0)4 79 25 31 75 Fax+ 33(0)4 79 25 33 09
Editeur: Alain Ricaud, ar@cythelia.fr, Rédaction : Tassadit Bonnardot ________________________________________________________________________________________________________
CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 1 / 37
Sommaire
Solaire & Bâtiment ............................... 3
La consommation d’énergie en France .......... 3 La fameuse indépendance énergétique ................ 3 Et l’électricité .................................................... 3
Efficacité énergétique et Bâtiment .................. 4 Accélération de la transition énergétique :
Cythelia lance ABATIA..................................... 4 Une notion à éclaircir ......................................... 4 Saint-Gobain veut démocratiser la maison à
énergie positive ................................................. 5 Green Office Meudon: la référence de Bouygues
Immobilier......................................................... 6 Le « Négawatt 2011 » est arrivé ......................... 7 Plan Bâtiment Grenelle: rapport final du groupe
de travail innovation .......................................... 9 L'Habitat Zero Carbone avec des constructions en
ossature bois .....................................................10 Des règles de l'art compatibles avec le Grenelle
Environnement .................................................10 RT 2012 : avancée sur le chemin vertueux de la
construction durable..........................................11
Bâtiment et territoires ................................... 12 Territoire à énergie positive en France : une
illusion ?...........................................................12 Un lotissement tout électrique labellisé BBC .....12
Retour d’expérience ..................................... 13 Confort et énergie positive pour le siège de
« Gamba Acoustic »..........................................13 Des bâtiments positifs par Urbiparc ...................14
Innovations .................................................. 15 Villa Vision, une maison passive inférieure à 15
kWh/m²/an .......................................................15 La Petite Maison Z.E.N pour les bureaux de
Screen Solar ! ...................................................16 Sol’X : le chauffage solaire et le rafraîchissement
céleste ! ............................................................16 Inauguration d'un BEPOS expérimental et
pédagogique. ....................................................16
Mesures pour l’efficacité énergétique ...........17 Réduire la facture des ménages dans l’habitat ....17 Nouveau dispositif de rénovation thermique des
HLM ................................................................18
Initiatives privées ..........................................19 Palmarès concours Bleu Ciel d’EDF .................19 Partenariat entre la la CAPEB et EDF ...............19 A Londres et à Anvers, le photovoltaïque alimente
gares et trains....................................................20 Un système solaire hybride thermique à air et
photovoltaïque ..................................................20
Etude de cas ..................................................20 Construire passif peut-il rimer avec prix
compétitif ? ......................................................20
Observatoire du BBC ....................................21 Diagnostic énergétique : un arrêté encadre la montée en compétence des professionnels .........22 Le Moniteur sonde le BEPOS ...........................23 Parution du manifeste négaWatt – en faveur de
l’efficacité énergétique......................................23 Effinergie – un nouveau label et un pilote « vers
l’énergie positive » ...........................................24 Début des réflexions sur la RT 2020 ..................24
Bâtiment et valeur verte ................................25 Labellisation BBC des maisons neuves individuelles en perte de vitesse ........................25
Plan Bâtiment Grenelle et réglementations ..26 La RT 2012 pénalise le thermique électrique .....26 Scellier 2012 : le niveau de performance
énergétique défini .............................................26 Le diagnostic de performance énergétique est
réformé.............................................................26 Les DPE vierges vont-ils envahir les vitrines des
agences immobilières ? .....................................27 DPE sur factures ...............................................27 RT 2012 : le moteur de calcul aurait-il des ratés ?
.........................................................................28
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Solaire et Batiment Août 2012 / Vol 2 N°8
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CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 2 / 37
Réalisations .................................................. 29 Woopa : un bâtiment architectural à énergie
positive (I) ........................................................29 Un chauffage qui apprend à connaître votre
maison ..............................................................29 « Bâtiment biosourcé » : un nouveau label ........30
Performances dans le tertiaire ...................... 30 Le premier bail vert « petite surface » signé.......30 Performance énergétique: selon le Credoc, les
utilisateurs ont la main ......................................31
Objectif BEPOS ............................................ 32 Bâtiments à énergie positive : l’objectif 2020 est
possible ............................................................32 Familles à énergie positive : 6,1 millions de kWh
économisés cet hiver .........................................32
Réalisations et coûts ..................................... 33 Label BBC pour le patrimoine bâti ancien .........33 Optimisation énergétique: ABATIA, nouvel outil
d’aide à la conception .......................................33 Bilan flatteur pour les bâtiments à énergie positive
.........................................................................34 Construire « passif », combien ça coûte ? ..........36
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Solaire et Batiment Août 2012 / Vol 2 N°8
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Solaire & Bâtiment
La consommation d’énergie en
France
En France, nous consommions en 2010, 266 Mtep1,
soit 4.1 tep / hab.an d’énergie primaire, soit 47 900
kWh/an.hab2 ou bien encore : 5,46 kW permanents par
tête, une augmentation de 7.6% en 10 ans, soit 0.7%
par an. C’est comme si nous avions à notre disposition
individuelle et permanente la puissance de huit
chevaux costauds3 …et ceci est peu comparé aux USA
où ils en ont plus de douze !
La consommation d’énergie finale s’élevait à 158 Mtep
(59 %), soit 108 Mtep de pertes à la production et au
transport.
On estimait la consommation d’énergie utile à seulement 107 Mtep soit une perte totale de 159 Mtep,
essentiellement sous forme de chaleur perdue.
Le rendement global énergétique (énergie utile
/énergie primaire) n’était donc que de 40% !
Enfin, nous dépendions du pétrole et du gaz pour 68%
de notre approvisionnement si l’on compte en énergie
finale.
La fameuse indépendance énergétique
Jusqu’en 2001, la France était le seul pays au
monde à comptabiliser les pertes des centrales
électriques, de sorte que les comparaisons statistiques
avec celles des autres pays n’étaient possibles que pour
les consommations d’électricité (énergie finale), pas
pour les productions (énergie primaire).
Cette équivalence statistique, avait pour résultat
d’augmenter la part de l’électricité dans la
consommation d’énergie primaire de la France (38%
alors qu’elle n’est en réalité que de 22%) et d’augmenter la part du nucléaire (30% au lieu de 15%),
ce qui permettait à nos ministres successif de
l’industrie de dire que la France était un pays
énergétiquement indépendant à 50% !...
Depuis que la France a changé le « coefficient de
conversion », pour s’aligner sur les autres pays, et si
l’on tient compte du fait que l’uranium est totalement
1 non compris les usages non-énergétiques 2 1tep = 1,3 tec = 11 680 kWh = 42.109 J 3 1 CV= 736 W
importé, la fameuse indépendance énergétique n’est
que de 12 % (bois énergie : 7% ; grande hydraulique
2% ; éolien : 1.5% et un peu d’agro-carburants).
Et l’électricité
La consommation intérieure d’électricité en 2010 était
de 429 TWh dont un bon quart pour l’industrie. Les
exportations nettes étaient de 50 TWh (en chute depuis
2002 où elles atteignaient 81 TWh)
La France est le deuxième producteur d’électricité de l’Union européenne (après l’Allemagne) avec 515
TWh en 2009. Cette production est assurée à 75,6 %
par le nucléaire soit 390 TWh en 2009, ce qui place la
filière française au deuxième rang mondial après les
États-Unis. La part de l’électricité issue des
combustibles fossiles est l’une des plus faibles
d’Europe (10.8% de la production, soit 55,5 TWh).
L’hydroélectricité française occupe en 2009 le premier rang au sein de l’Union européenne (devant la Suède)
avec 62 TWh (dont 5 TWh de pompage turbinage)
produits en 2009 (soit 12.0 % de la production totale).
Elle est aussi la première filière renouvelable française
(87 % de la production renouvelable). Dans une
moindre mesure, l’électricité renouvelable est produite par la filière biomasse (pour 1.8 % soit 1.3 TWh en
2009), la filière éolienne (pour 10.8% soit 7.83 TWh),
la filière géothermique (pour 0,04 % soit 0,029 TWh)
et la filière photovoltaïque (pour 0,4 % soit 0,33 TWh).
La production hydraulique, est irrégulière sur la
période mais globalement en baisse (-2,2 % par an en
moyenne). La croissance du pompage turbinage (+ 8,0
% par an en moyenne sur la période) ne suffit pas à la
maintenir. Elle perd 9.34 TWh en 2009 par rapport à
1997 et semble s’être stabilisée autour de 61 TWh
depuis 2005. Les autres filières renouvelables affichent une dynamique positive. La mise en service en 2004 de
la centrale de Bouillante II (Guadeloupe) commence à
porter ses fruits et permet à la filière géothermique de
produire 6 GWh supplémentaires. L’éolien continue sa
croissance avec + 31 % en 2009 par rapport à 2008 et +
56 % de taux de croissance annuel moyen entre 2000 et
2009. La biomasse n’a cessé de croître sur la période
(+ 8 % par an en moyenne) et a gagné 2 TWh de
production. Enfin, le faible niveau de départ du solaire
confère à cette filière une croissance soutenue sur la
période (+ 45 % par an en moyenne). Au total, du fait
de l’importance de l’hydraulique dans le bilan français,
________ Les dossiers Solaire et Batiment_________________________________________Août 2012 / Vol 2 N° 8_____________
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la production d’origine renouvelable l’augmentation
n’a été que de 30.4 TWh entre 2004 et 2009. Combinée
à la sollicitation accrue des filières conventionnelles, sa
part dans la production totale a gagnée 1.3 points entre
2004 et 2009. Source : Extraits du cours d’Alain RICAUD « Enjeux et situation des
Energies renouvelables en Europe »
Efficacité énergétique et Bâtiment
Accélération de la transition énergétique :
Cythelia lance ABATIA
RT 2012, conception bioclimatique, contrats de
performance énergétique, chacun se rend compte que
les changements sont désormais incontournables. En
2012, déposer un permis de construire ce n’est plus
seulement faire des plans et respecter les contraintes
d’urbanisme ! Il faut prouver l’efficacité énergétique
du bâtiment. Pour s’y préparer, de nouveaux outils sont
nécessaires.
Les outils de simulation thermique nécessitent des
compétences techniques pointues en thermique du
bâtiment. Le calcul réglementaire d'un projet est un
investissement et prend du temps. Or, dès l'esquisse d'un projet de création ou de rénovation, il est
important de pouvoir comparer rapidement l'impact
énergétique des choix architecturaux et des différentes
solutions constructives envisagées.
Le 15 Mai, CYTHELIA a lancé ABATIA son nouveau
logiciel de calcul des besoins énergétiques du bâtiment.
Issu du programme de R&D de l’ANR PACIBA -
initié par le programme Prebat 2006 - et coordonné par
ARMINES (2007-2010), ABATIA fait partie des
Progiciels d’Aide à la Conception Intégrée des
Bâtiments. 100% intégré à Sketchup®, il permet la saisie rapide du projet car sa prise en main et son
utilisation sont très faciles. Il fournit instantanément
une analyse précise des performances énergétiques de
l'enveloppe, des apports solaires et des systèmes actifs
du bâtiment selon le scénario d'occupation défini. Le
rendu visuel en 3D des résultats est clair et
pédagogique. Calcul des masques proches et lointain,
détection automatique des ponts thermiques,
indicateurs économiques, comparaison de variantes, …
Vous avez une hérité d’une vieille bâtisse dont vous ne
savez pas quoi faire ? Vous projetez de faire construire
votre future maison ? Allez donc tester gratuitement la version d’essai sur www.abatia.fr
Intuitif, ergonomique, la convivialité associée au gain
de temps et d’argent, ainsi qu’aux aspects financiers,
sont les ingrédients qui devraient faire le succès
d’ABATIA. Comme le dit Père Etienne, le nom du
nouveau-né a une consonance monastique, ce qui est
d’heureux augure ! Je lui souhaite donc une longévité
abbatiale...
AR
Une notion à éclaircir
De plus en plus de bâtiments sont annoncés « à énergie
positive ». Pourtant, il n'existe à ce jour aucune
définition. Décryptage des principaux enjeux liés à ce
nouveau venu dans le lexique du bâtiment.
©DR Liens entre réglementations et étiquettes
énergétiques Correspondances entre réglementations
et étiquettes énergétiques Source : CSTB
La prochaine directive européenne de performance
énergétique des bâtiments (EPD2), qui devrait être
définitivement adoptée le 6 mai prévoit la
généralisation des bâtiments « Nearly zero energy » à
l'horizon 2020, avec une anticipation pour les
bâtiments publics en 2018. Elle les définit comme suit :
«La quantité quasi nulle ou très basse d'énergie requise
devrait être couverte dans une très large mesure par de l'énergie produite à partir de sources renouvelables,
notamment l'énergie produite à partir de sources
renouvelables sur place ou à proximité ».
L'article 4 du Grenelle 1, voté en août 2009, propose
lui aussi un objectif similaire, en fixant l'objectif
suivant : «Toutes les constructions neuves faisant
l'objet d'une demande de permis de construire déposée
à compter de la fin 2020 présentent, sauf exception,
une consommation d'énergie primaire inférieure à la
quantité d'énergie renouvelable produite dans ces
constructions, et notamment le bois énergie. »
A travers ces deux objectifs, européen et français, se dessinent des questionnements autour de
l'établissement d'une définition du « bâtiment à énergie
positive», notamment sur la localisation de la
production d'énergie renouvelable et le niveau
d'exigence requis. Alors qu'au niveau européen, on
parle de «production d'énergie sur place ou à
proximité», laissant penser que l'énergie d'une
chaufferie bois alimentant un réseau de chaleur local
pourrait être comptabilisée dans le bilan énergétique du
bâtiment, l'objectif du Grenelle semble ne vouloir
prendre en compte que la « quantité d'énergie renouvelable produite dans la construction ».
L'autre différence majeure se situe autour de
l'établissement du niveau d'exigence. Là où la directive
européenne semble exiger des bâtiments passifs qui
tendraient à ne consommer que de l'énergie
renouvelable, la loi française ambitionne que les
bâtiments soient non plus importateurs d'énergie, mais
exportateurs.
________ Les dossiers Solaire et Batiment_________________________________________Août 2012 / Vol 2 N° 8_____________
CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 5 / 37
Saint-Gobain veut démocratiser la maison à
énergie positive
En inaugurant, mercredi 6 juillet, dans un lotissement
de Beaucouzé, près d'Angers, une maison saine, BBC et à énergie positive réalisée avec les marques du
groupe, Pierre-André de Chalendar, P-DG de Saint-
Gobain, entend démontrer qu'il est possible de
construire la maison de demain avec des solutions du
marché.
La maison Saint-Gobain Multi-Confort de
Beaucouzé Ce qui frappe en arrivant sur le site de la « maison
Saint-Gobain Multi-Confort », c'est d'abord le
contraste entre les typologies des pavillons classiques
de banlieue résidentielle du lotissement sur lequel est implantée la parcelle et la maison de Saint-Gobain.
© Saint-Gobain
A l'initiative de ce projet, Maurice Manceau, directeur
Habitat France du groupe, a eu la bonne idée d'associer
dès le départ une architecte, Laure Levanneur, de
l'agence ARCHIfact. « J'ai d'abord répondu à un projet
de vie d'une famille (NDLR : les propriétaires
prendront possession des lieux dans deux ans, le temps
pour Saint-Gobain d'analyser le projet) qui souhaitait
une maison agréable, saine, esthétique, respectueuse de
l'environnement et accessible en prix » explique Laure
Levanneur. « Mais dans le programme de départ, je devais harmoniser esthétiquement trois systèmes
constructifs différents : blocs et isolation intérieure,
isolation par l'extérieur et ossature bois pour le
garage » explique-t-elle. Maison Saint-Gobain oblige,
c'est le verre qui fera la liaison grâce à un superbe
atrium sublimant les contours de la maison et donnant
toute la dimension architecturale à l'ensemble.
Globalement, avec une surface vitrée présentant 28%
de la surface hors atrium, la maison répond largement à
l'exigence de la RT 2012 qui impose 1/6e de la surface
habitable. L'exercice pourtant n'était pas des plus aisés
car le projet s'inscrivait dans une parcelle ordinaire de 509 m2 pas particulièrement bien orienté. « J'ai dû
réorienter une partie de la toiture plein sud pour la pose
de panneaux photovoltaïques et revoir l'emplacement
des portes et fenêtres pour maximiser les apports
solaires » précise Laure Levanneur.
Largement conforme à la RT 2012
L'isolation a également été un point sur lequel les
concepteurs du projet ont mis l'accent avec un
échantillon des solutions proposées par le groupe : bloc
à isolation répartie avec bille d'argile pour la réalisation
des murs porteurs (Calimur C20, un système proposé
par Euro Béton qui va se commercialiser
progressivement dans toute la France), plancher sec isolant, entrevous en polystyrène expansé de Placo,
isolation thermique par l'extérieur (Weber.therm),
système d'isolation des murs par l'intérieur et des
combles d'Isover, etc. Résultat : avec une
consommation de 39 kWh/m2/an, ce projet est très
largement conforme à la RT 2012. Mais la maison peut
également s'afficher à énergie positive puisqu'elle est
censée produire 61 kWh/m2/an, ce qui donne un
différentiel production – consommation de 22
kWh/m²/an.
Enfin, à la différence de nombreux autres projets BBC ou passifs, un soin tout particulier a été apporté au
confort de vie avec une réflexion au niveau de
l'accessibilité, un traitement acoustique et un travail sur
la qualité de l'air. Les plaques de plâtre et le plâtre de
finition bénéficient par exemple d'une technologie qui
réduit les principaux composés organiques volatiles
(COV). D'ailleurs, la maison est truffée de capteurs et
un partenariat avec l'Institut Supérieur de la Santé et
des Bioproduits d'Angers a été établi pour un suivi
régulier de la qualité de l'environnement.
Si cette maison se présente comme une vitrine des solutions du groupe Saint-Gobain, le succès de cette
opération se trouve également dans l'organisation d'un
chantier qui aura duré un peu plus de 5 mois (et autant
d'études). A la manœuvre : Michel Fournier,
responsable ingénierie et chantier chez Saint-Gobain
Habitat France dont le rôle aura aussi été de
sensibiliser les différents corps de métier aux exigences
liées au BBC et tout particulièrement à l'étanchéité à
l'air. « Pour les différentes sociétés du groupe, ce
chantier aura été très enrichissant et nous aura aussi fait
prendre conscience de la nécessité de mieux
harmoniser nos différents systèmes constructifs. Nous avons sorti quelque 150 détails constructifs dont
certains peuvent être améliorés. La R&D va
maintenant exploiter nos remarques en travaillant par
exemple sur la récupération de la chaleur sous les
panneaux photovoltaïques » explique Michel Fournier.
Pour le groupe, ce projet n'est donc pas uniquement
qu'une très belle opération de communication. « Cette
expérience nous a fait progresser sur nos métiers, mais
surtout sur les interfaces entres nos différents métiers »
résume Pierre-André de Chalendar. D'un point de vue
plus stratégique, la confrontation avec d'autres industriels impliqués dans le projet a également été
bénéfique. « Nous ne pouvons pas être les premiers
________ Les dossiers Solaire et Batiment_________________________________________Août 2012 / Vol 2 N° 8_____________
CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 6 / 37
mondiaux dans tous les métiers, mais ce projet nous a
ouvert des pistes de collaboration avec d'autres
industriels comme Velux, Aldes ou Legrand.
Incontestablement, cette expérience va renforcer
l'ouverture du groupe » explique Pierre-André de
Chalendar. Jean-Philippe Defawe | 07/07/2011 | 11:08 | BâtimentInnovation
chantiers Source : Le moniteur.fr
Green Office Meudon: la référence de
Bouygues Immobilier
Bouygues Immobilier va livrer début juillet son premier bâtiment tertiaire nouvelle génération Green
Office.
En juillet, le premier immeuble de bureaux Green
Office sera livré à Meudon (92) à la société de conseil
en nouvelles technologies Steria France. Ce sera l'un
des plus grands bâtiments tertiaires à énergie positive
en France. Un événement pour Bouygues Immobilier
qui concrétise ainsi sa démarche sur le concept Green
Office : des nouveaux standards d'immeubles de
bureaux à énergie positive basés sur une conception
environnementale poussée, un confort optimal et une grande durabilité.
Un bâtiment à énergie positive qui prend en compte les
consommations énergétiques des équipements et des
usages des occupants.
© FV Signé par Ion Enescu du Cabinet 2M, Green Office Meudon
est le 1er bâtiment tertiaire de grande ampleur à énergie positive en
France.
« Ce projet est le résultat de la symbiose établie entre
les prouesses techniques et la conception
architecturale, entre la volonté de résultat et une
nouvelle philosophie, une autre façon de penser le bâti,
plus sain, plus humain, plus ancré dans
l'environnement », explique Ion Enescu, Architecte
Atelier 2M. Là, tout est dit ; l'idée est d'atteindre la
performance énergétique tout en assurant le meilleur
confort aux utilisateurs. Avec un élément essentiel : la
prise en compte dans le calcul de la consommation du fonctionnement du bâtiment (chauffage, ventilation,
éclairage, ...) ainsi que les usages des collaborateurs
(consommations bureautiques et informatiques) pour
un résultat énergie positive garanti.
Utilisation optimale des apports solaires
D'une surface de 23 000 m2, le bâtiment Green Office
de Meudon produira plus d'énergie qu'il n'en
consommera : production estimée à 64 kWh/m²/an
pour une consommation globale d'énergie de 62
kWh/m²/an, tous usages confondus, dont la bureautique
et les parkings.
Pour y parvenir, le parti pris retenu repose sur une conception bioclimatique en favorisant les apports
solaires l'hiver et la lumière naturelle. Ainsi, les baies
vitrées couvrent 40% de la surface totale de la façade.
Les menuiseries mixtes bois/alu ( Uw de 1,5 W/m2.K)
sont équipées d'un double vitrage avec intercalaire
warm-edge de 28 mm. Les dimensions du bâtiment ont
aussi été calculées pour réduire les besoins
énergétiques. La lumière naturelle ne pénétrant
efficacement dans les bureaux que sur 5 m ou 6 m
environ, plus de la moitié des plateaux ne dépasse pas
une profondeur de 13,5 m (contrairement à celle habituelle des immeubles de bureaux entre 18 m et 20
m), ce qui permet de positionner les bureaux sur 6 m le
long de chaque façade, et de réserver le noyau central
aux circulations et locaux techniques.
L'isolation par l'extérieur a été réalisée avec 20 cm de
laine minérale, plaquée sur la façade « lourde » de 27
cm de béton (traditionnellement, les voiles béton font
entre 10 et 15 cm) et recouverte d'un bardage
aluminium.
Pas de climatisation, mais une ventilation naturelle
Une des originalités de ce bâtiment repose sur
l'absence de climatisation. Si une ventilation double-flux se charge de récupérer les calories sur l'air extrait
l'hiver, la ventilation se fait naturellement. Elle est
assurée par les ouvrants motorisés de la façade, qui
devient ainsi active en s'adaptant en permanence aux
besoins de chauffage et de refroidissement du
bâtiment. Les menuiseries mixtes bois/alu, développées
spécifiquement par le fabricant MC France, répondent
au besoin de confort thermique. Elles se composent
d'une très grande baie vitrée à châssis fixe, d'une
fenêtre à ouverture manuelle et d'un ouvrant motorisé.
Ces ouvrants sont pilotés automatiquement par la GTB
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selon la température extérieure et intérieure. Des stores
motorisés extérieurs viennent compléter le dispositif.
Recours aux énergies renouvelables
La production d'énergie de l'immeuble est réalisée
pour 1/3 des besoins énergétiques par 4 200 m² de
panneaux photovoltaïques (435 000 KWh.an) placés
sur les façades, la toiture, les terrasses et en abris de
parking extérieur. Le reste, soit 954 000 KWh.an, est
assuré par une chaudière à cogénération biomasse,
alimentée par de l'huile végétale. Cette dernière,
permet de produire simultanément de la chaleur et de l'électricité.
Rendre les occupants éco-responsables
Le bail de location entre Bouygues et Steria France
intègre un contrat d'exploitation encadrant la
performance énergétique de Green Office. D'une part,
Bouygues a mis en place un contrat de performance
énergétique (CPE), système de bonus/malus sur les
charges, d'autre part, Steria s'engage à aménager et
gérer l'immeuble de façon à préserver cette
performance, notamment en sensibilisant les salariés à
un comportement éco-responsable. Pour ce faire, les occupants de chaque bureau peuvent piloter l'éclairage,
les stores, la consigne de chauffage et les brasseurs
d'air, mais il leur est demandé de chercher à minimiser
leur consommation d'énergie . Un bilan énergétique
personnalisé leur sera d'ailleurs donné périodiquement.
Par ailleurs, pour éviter l'utilisation des ascenseurs
source de consommation énergétique, un travail
particulier a été effectué sur les escaliers, notamment
par un éclairage naturel et un mur végétal.
Chiffres clefs
23 300 m² SHON
4 200 m² panneaux photovoltaïques
62 kWh/m².an consommation
64 kWh/m².an production
400 t de CO2 en moins par an
Les intervenants
Maître d'ouvrage : Bouygues Immobilier
Architecte – Maître d'œuvre d'exécution :
Cabinet 2 M
Pilotage-coordination : M & C Consultants
AMO HQE : Tribu
BET Structures, vrd, fluides, HQE : Arcoba
BET Façades : CEEF
BET Photovoltaïque : Solareo
BET Acoustique : LASA
Frédérique Vergne | 14/06/2011 | 17:18 | Innovation chantiers ,
Source : le Moniteur.fr
Le « Négawatt 2011 » est arrivé
A la différence des réponses technologiques classiques
et souvent binaires (pour ou contre le nucléaire par
exemple), le scénario négaWatt propose une approche
par la demande plutôt que par l'offre, à travers le
concept de services énergétiques.
Source AlterEco N°307 Nov 2011
Il ne peut pas mieux tomber, le nouveau scénario
négaWatt… pour Thierry Salomon, président de l'association éponyme et co-auteur du document, le
contexte post-Fukushima est favorable : ''Après cet
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accident, le tabou de la sortie du nucléaire en France a
été levé. Et sur ces entrefaits, l'Allemagne a décidé de
sortir totalement du nucléaire. Du coup, l'interrogation
sur la faisabilité devient caduque : non seulement le
scénario négaWatt 2011 est faisable, mais on a
beaucoup plus de marge de manœuvre !''
Et si la sortie du nucléaire était une bonne nouvelle
pour la France ? Car à travers le scénario négaWatt,
c'est une nouvelle perspective sociétale qui s'exprime.
En témoigne l'affluence étonnante qui entoure sa
présentation publique à Paris ce 29 septembre 2011. Une rencontre qui dépasse les cercles de spécialistes et
d'experts. Le scénario négaWatt, c'est un projet de
société.
Remettre la question énergétique dans le bon sens
Fondée en 2001, l'association négaWatt milite pour
''remettre la question énergétique dans le bon sens en
partant des usages et non des ressources : c'est de
nous chauffer, de nous éclairer ou de nous déplacer
dont nous avons besoin, et non de bois, d'uranium ou
de pétrole''. En incarnant l'énergie dans les besoins
humains, négaWatt montre que les choix énergétiques ne sont pas que technologiques ou matériels : ils sont
porteurs de valeurs.
La trilogie sobriété-efficacité-renouvelables fournit
une triple réponse à la question de l'avenir énergétique.
Elle présente l'originalité d'être au croisement de
l'éthique et de la technologie. La sobriété interroge les
besoins et agit sur les comportements, à travers des
mesures simples comme la réduction de la vitesse sur
les routes ou le recours au co-voiturage. Elle consiste à
privilégier les usages les plus utiles et restreindre les
plus extravagants. L'efficacité consiste à agir par les choix techniques afin d'optimiser la quantité d'énergie
nécessaire à satisfaire un service énergétique donné. Le
recours aux énergies renouvelables, enfin, vise à
augmenter la part de services énergétiques alimentés
par les énergies les moins polluantes et les plus locales.
Ingrédients de la transition énergétique Il y a d'autant plus urgence à opter pour une transition
que les choix énergétiques relèvent du temps long : les
infrastructures d'aujourd'hui pèseront longtemps sur les
générations futures. Le CO2 libéré par la combustion
des énergies fossiles pèsera sur le climat de demain, les
déchets nucléaires et le démantèlement des centrales auront des coûts à long terme, et chaque goutte de
pétrole consommée aujourd'hui nous rapproche de la
pénurie. Le scénario négaWatt s'affirme soucieux de
préserver le long terme. Fruit d'un travail collectif de
plus d'une quinzaine d'experts, il réactualise le scénario
antérieur (2006), qui avait inspiré certaines mesures du
Grenelle, et porte sur l'horizon 2050. Il s'agit d'une
approche multidimensionnelle, qui ne se résume pas à
la lutte contre le changement climatique. Il y est aussi
question de contraintes sur l'eau et les matières
premières, d'usage des sols et de la biomasse pour l'alimentation et l'énergie.
Le modèle se fonde sur la prise en compte des besoins
de services énergétiques dans trois secteurs
principaux : la chaleur (chauffage des bâtiments, eau
chaude sanitaire, cuisson des aliments, chaleur utilisée
dans les process industriels) ; la mobilité (l'ensemble
des déplacements des personnes, des matières
premières et des biens) ; l'électricité spécifique
(éclairage, électroménager, informatique, bureautique
et moteurs électriques). Le scénario négaWatt analyse
secteur par secteur les gains attendus de l'application
d'une démarche de sobriété et d'efficacité. Les
économies les plus importantes sont trouvées dans le bâtiment (résidentiel + tertiaire) : avec plus de 600
TWh d'économie en 2050 par rapport à une évolution
tendancielle, il connaît une réduction de 63 % par
rapport à 2010 (année de référence du scénario nW). Et
ce malgré le contexte démographique projeté par
l'INSEE et que le scénario nW prend en compte : 72,3
millions d'habitants en France en 2050, soit 7 millions
de personnes supplémentaires dont les besoins seront à
satisfaire.
2,2 fois moins d'énergie en 2050 Dans les transports, le scénario nW prévoit une évolution des besoins de mobilité sous l'effet des
politiques d'aménagement du territoire et de nouvelles
pratiques sociales : généralisation des transports doux
et des transports en commun, densification des espaces
urbains, revitalisation des campagnes, télétravail,
covoiturage, le scénario prévoit un gain d'environ 25%
de kilomètres parcourus par personne en une année.
Une meilleure efficacité des moteurs permet d'en
diminuer la consommation unitaire de 55% d'ici à
2050. Quant au véhicule électrique, sa généralisation
poserait d'importants problèmes de réseau électrique et de matières premières, il faut donc le réserver aux
trajets courts en milieu urbain.
Dans le secteur industriel, le scénario prévoit une
baisse de 10 % à 70 % sur les besoins en matériaux
grâce à l'instauration de principes de « réparabilité » ou
« recyclabilité » et intègre un gain moyen de 35% pour
les moteurs électriques. Les énergies renouvelables
dans ce secteur couvriront 30 % des besoins de chaleur
basse température d'ici à 2050. L'agroalimentaire ne
sera pas en reste et laissera plus de place à la biomasse
et moins à la production de viande et d'élevage, dans
un souci de rééquilibrage des surfaces disponibles et de souveraineté alimentaire.
Nouvelle gouvernance Au final, les Français ne consommeront pas moins,
mais mieux, soulignent les promoteurs du scénario nW
2011. Et les gains en énergie seront considérables :
54 % sur la chaleur, 59 % sur la mobilité, et 40% sur
l'électricité spécifique. Il faudra donc fournir 2,2 fois
moins d'énergie en 2050 que dans un scénario
tendanciel. En conséquence, les besoins restants seront
couverts à 90 % par les énergies renouvelables. Priorité
à l'éolien avec une multiplication par 3,5 de la puissance installée d'ici à 2020 puis encore par 2 d'ici
2050 avec 17 500 machines installées en offshore en
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priorité. Quant au photovoltaïque, il pourra atteindre à
terme 90 TWh par an, si une politique volontariste est
restaurée. Au total, les filières renouvelables pourront
fournir jusqu'à 990 TWh en 2050, sur un total de 1 100
TWh de besoins en énergies primaires, soit 90 % des
besoins. Infrastructures et réseaux devront être adaptés
à cette grande mutation, avec des procédés de stockage
innovants, comme la méthanation par électrolyse
d'hydrogène combiné à du CO2, une nouveauté de ce
scénario. Le tout permettra de se passer de nucléaire :
le scénario prévoit l'arrêt du dernier réacteur du parc en 2033. Le recours temporaire à des centrales au gaz est
proposé comme solution de transition, dans la limite de
70 TWh par an.
Pour changer la donne, la gouvernance de l'énergie
devra aussi évoluer, souligne en conclusion le
document de présentation. Principe constitutionnel
d'accès à une source d'énergie sûre et à un prix
acceptable, loi d'orientation pour la transition
énergétique et Haute Autorité indépendante de
l'énergie, du climat et de l'environnement forment
les trois piliers de cette nouvelle gouvernance. Trois chantiers seront alors prioritaires : rendre le pouvoir
aux territoires pour une gestion locale et citoyenne de
l'énergie, faire de la transition énergétique l'affaire de
tous, et repenser l'urbanisme, à la recherche d'un
''mieux vivre ensemble''. Source Agnès Sinaï, Actu-Environnement, septembre 2011
Plan Bâtiment Grenelle: rapport final du
groupe de travail innovation
Constitué dans le cadre du Plan bâtiment Grenelle, le
groupe de travail propose, dans son rapport définitif
publié le 29 septembre, douze leviers pour stimuler
l'innovation et améliorer la performance énergétique
globale du secteur du bâtiment.
Mis en place en mai 2010, le groupe de travail
''Innovation'' a retenu douze propositions dans son
rapport final remis à Philippe Pelletier, président du
Plan bâtiment Grenelle, autour de trois thématiques :
''une approche éco-socio-technique de l'innovation, les enjeux de la coopération entre acteurs et la mesure de
la performance et les garanties qui s'ensuivent''. Dans
son rapport, le groupe ''a souhaité montrer le
formidable gisement d'innovation que la filière du
bâtiment peut aujourd'hui exploiter pour atteindre le
facteur 4'' en émissions de gaz à effet de serre d'ici
2050. Il entend "ouvrir de nouvelles pistes en termes
d'innovation dans le bâtiment" sur l'organisation de la
filière, la réglementation et la législation, le
financement, l'assurance et la certification, la
copropriété, la mesure et la vérification, et les chaleurs
récupérables, ont indiqué les auteurs.
Généraliser la performance énergétique Parmi les 12 propositions figure la mise en œuvre
intégrée des procédés de construction, de réhabilitation
et d'exploitation qui ''est l'un des principaux leviers
pour abaisser les coûts à des niveaux permettant une
généralisation de la performance énergétique''. Les
gains dégagés pourraient ''alors atteindre 15% du coût
de la construction ou de la rénovation. Ils peuvent
également diminuer de façon drastique le coût de la
non-qualité, estimé à 10 milliards d'euros par an sur
l'ensemble de la filière du bâtiment'', chiffre le groupe
de travail. L'évolution du processus de construction
pour limiter ce coût nécessite toutefois des
investissements, en termes de formation, de
méthodologie, et de recherche et développement.
''Pour générer une capacité de production plus importante, de meilleure qualité et à un moindre coût'',
le rapport recommande également aux entreprises du
bâtiment (notamment les TPE qui représentent 98% de
ces entreprises) d'opérer des actions groupées afin
d'être plus compétitives. ''A chaque groupement
d'entreprises serait affilié un «intégrateur» qui
orchestrerait la mutualisation des compétences des
acteurs du groupement (architecte, bureau d'études,
entreprise de travaux, contrôleur technique,
certificateur, etc.) afin de proposer une offre globale,
notamment aux propriétaires de maisons individuelles et ainsi assurer une garantie de résultat", indiquent les
auteurs.
Prévu par la réglementation thermique 2012, le groupe
de travail propose de récupérer les chaleurs perdues
dans les bâtiments et les processus industriels, la
production d'électricité et les rejets des bâtiments (eaux
usées, ventilation). Le rapport recommande de mettre
en priorité les chaleurs récupérables dans les énergies
renouvelables. Pour ce faire, il propose de fixer un
objectif chiffré dans la Programmation Pluriannuelle
des Investissements (PPI) concourant à l'objectif global d'atteinte de 23% d'énergies renouvelables d'ici 2020.
Il préconise également d'autoriser EDF ou tout autre
industriel à vendre tout ou partie de la chaleur issue de
ses processus de production ou encore de généraliser le
classement de tous les réseaux de chaleur d'ici 2020 et
enfin, rendre obligatoire à terme le raccordement aux
réseaux classés et performants.
Figurent aussi, parmi les propositions, la mise en place
de protocoles de mesure et de vérification ''permettant
de prouver les gains d'énergie obtenus'' ou encore le
déploiement des compteurs communicants intelligents
dans les logements privés, et notamment les maisons individuelles alors qu'il est prévu que 100% des foyers
devraient en être équipés d'ici dix ans.
''Financer et innover'' Le groupe suggère également la constitution des zones
franches dédiées aux entreprises innovantes sur les
territoires. Ce qui permettrait "de leur offrir un terrain
d'expérimentation allégé de certaines contraintes
réglementaires, avec comme spécificité le soutien des
collectivités locales (avantage fiscal, mise à disposition
de zone constructible ou de friches industrielles), des
investissements dédiés et un système d'assurance adapté". Un responsable de l'innovation aurait pour
mission d'assurer la gouvernance et le contrôle des
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zones franches au niveau territorial.
Côté budget : le groupe de travail préconise aussi de
favoriser l'accès des TPE/PME aux financements
notamment publics de R&D au travers des clusters et le
réseau d'Oséo tout en renforçant la formation et la
mission de coordination des pôles de compétitivité (et
des plates-formes) dans le secteur du bâtiment. Il
préconise également la mise en place d'un fonds de
réserve -''aujourd'hui optionnel''- dans les copropriétés
existantes pour faciliter les démarches des travaux
futurs de rénovation énergétique des co-propriétaires et de ''rendre obligatoire ce fonds pour les nouvelles
copropriétés en construction". Le groupe prône
également le recours au mécanisme de «tiers
investisseur» pour la réalisation de travaux
d'amélioration énergétique de logements privés, afin
d'accéder à des taux réduits et de limiter le surcoût lié à
l'appel à un tiers. Pour augmenter les ressources
financières dédiées à l'efficacité énergétique, le rapport
recommande en outre d'étendre la contribution au
service public pour l'électricité (CSPE) à la distribution
de combustibles fossiles consommés par les ménages et les entreprises, complétant ainsi le système des
certificats d'économie d'énergie (CEE).
Dernière recommandation : le groupe propose de
''fluidifier la procédure de certification française''.
D'une part, il suggère d'adapter les assurances au
niveau réel des risques encourus par une innovation
afin ''d'échapper au schéma classique'' des assurances
qui appliquent ''le tout ou rien : une innovation est
assurable ou non, sans palier intermédiaire''. D'autre
part, les évaluations comme l'ATEx (Appréciation
Technique d'Expérimentation) et l'ATEc (Avis Technique) ''étant souvent hors de portée'', le groupe
préconise la création de relais locaux (plateformes,
clusters, centres techniques...) accrédités par le CSTB
(Centre scientifique et technique du bâtiment) qui
favoriseraient la proximité avec un plus grand nombre
d'acteurs. Source Rachida Boughriet, Actu-Environnement, octobre 2011
L'Habitat Zero Carbone avec des
constructions en ossature bois
Il est aujourd'hui possible de construire et d'occuper un
habitat tout en réduisant considérablement le bilan
carbone grâce à la conception modulaire en bois, tel est
le nouveau crédo de Wolseley France.
Conçue comme un laboratoire en conditions réelles,
cette initiative est portée par tous les acteurs de la
filière bois dans l'objectif d'exposer et développer des
solutions collectives concrètes.
D'une superficie de 100 m², le prototype HABITAT
ZERO CARBONE en ossature bois propose aux professionnels une solution pour l'habitat de demain.
Ce projet défend en effet trois axes majeurs : construire
en bois éco certifié, privilégier les bois locaux et inciter
au maximum à l'utilisation de bois feuillus très présents
dans les forêts françaises. Ambitieux, le prototype
entend ainsi participer efficacement à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre.
Le revêtement extérieur de cette maison sera conçu
avec un tout nouveau bardage en Douglas, profil faux
claire, voie en section 40 x 105 mm. Ce bardage est
fabriqué en France, à partir d'un Douglas français éco-
certifié PEFC. Il reproduit parfaitement le bardage
traditionnel, et permet une mise en œuvre
particulièrement facile (pose à emboitement), tout en
privilégiant l'esthétique naturelle, linéaire et épurée du
bardage à claire voie. De même, la terrasse sera réalisée en Robinier (faux
acacia) provenant d'un partenariat de la Division Bois
et Matériaux de Wolseley France avec BOIS DES
TROIS PORTS, autre filiale de Wolseley France. En
bois éco-certifié PEFC, ces lames offrent un profil
antidérapant rainuré et une grande résistance
(champignons, insectes et termites) grâce à son essence
de bois naturellement durable.
Ce nouveau projet sera présenté à l'occasion du Salon
Bâtimat, le rendez-vous des professionnels du
Bâtiment français et internationaux, qui se tiendra du 7 au 12 novembre prochains, Porte de Versailles à Paris. Source : Enerzine Commentaires :
Notons que le bilan carbone d’une construction doit se
faire non seulement sur la construction, mais aussi sur le bâtiment en exploitation sur sa durée de vie. Un
habitat zéro carbone devra donc être conçu avec des
matériaux puits de carbone (bois notamment), et des
appareils à faible émission de Gaz à Effet de Serre.
TB
Des règles de l'art compatibles avec le
Grenelle Environnement
Règles de l'Art Grenelle Environnement 2012
Le programme d'accompagnement des professionnels
du bâtiment « Règles de l'Art Grenelle Environnement
2012 », lancé il y a un an, débouche aujourd'hui sur les
premiers résultats concrets.
Doté d'un budget d'une vingtaine de millions d'euros sur trois ans, financé par l'Etat et les « obligés » des
certificats d'économie d'énergie EDF et GDF-Suez, le
programme « Règles de l'Art Grenelle Environnement
2012 » (RAGE) réunit l'Agence Qualité Construction
(AQC) chargée de sa gestion et de son animation, la
Capeb et la FFB représentant les entreprises, la Coprec
pour les contrôleurs techniques et enfin le CSTB.
La plus importante partie du programme est l'analyse
des principaux documents techniques unifiés (DTU) et
règles professionnelles existants pour les rendre
compatibles avec les objectifs du Grenelle
Environnement. Ce qui pourra conduire à les modifier ou à les compléter si nécessaire. Il s'agit également
d'élaborer des règles techniques traitant spécifiquement
des travaux d'économies d'énergie dans les domaines
qui n'en disposent pas aujourd'hui, notamment dans le
secteur de la réhabilitation des bâtiments existants.
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Ces « recommandations professionnelles » sont
destinées à devenir par la suite des normes NF DTU.
« Elles déboucheront également sur des manuels de
formation, des carnets de chantiers très opérationnels et
une évolution des qualifications professionnelles »,
promet Alain Maugard, président du programme. Il se
réjouit par ailleurs de l'accord passé avec la fédération
des sociétés d'assurance pour considérer comme
techniques courantes les travaux qui respecteront ces
recommandations.
Premières recommandations professionnelles pour
le photovoltaïque intégré et les rupteurs thermiques
Les sujets qui ont été jugés les plus urgents à traiter par
les membres du conseil d'orientation du programme
sont les pompes à chaleur, le photovoltaïque intégré,
les puits canadiens, le solaire thermique, les rupteurs
de ponts thermiques, les poêles à bois. Les premières «
recommandations professionnelles » seront présentées
lors du salon Batimat, au cours de deux conférences
dans le cadre du Forum Actualités Construction
(pavillon 4, face au stand de l'AQC D182) : le mardi 28
novembre à 13 h 30 pour les systèmes photovoltaïques intégrés en toiture, et le mercredi 9 novembre pour les
rupteurs thermiques.
Pour continuer l'élaboration de ces documents, deux
pôles d'expertise viennent d'être créés. Le premier, qui
s'intéressera à la partie « passive » du bâtiment
(l'enveloppe), réunira les centres techniques industriels
dédiés aux différents matériaux (béton, bois, métal,
tuiles et briques), sous la houlette du CSTB. Le second,
consacré à la partie « active » (les équipements
techniques), sera piloté par le Costic. Ses premières
recommandations sont attendues pour la fin de l'année. Elles porteront sur les pompes à chaleur air/eau, la
ventilation double flux et les chaudières bois.
Retour d'expérience sur les bâtiments BBC
Batimat sera aussi l'occasion pour le programme
« Règles de l'Art Grenelle Environnement 2012 » de
présenter les premiers retours d'expériences de non-
qualité et de dysfonctionnements dans les bâtiments
BBC (conférence le mardi 8 novembre à 14 h 30 au
Forum Actualités Construction). Une première étude,
réalisée en 2010 sur une trentaine de bâtiments BBC
par l'AQC et la DHUP du ministère de l'Ecologie, a été
complétée pour atteindre 200 opérations analysées. L'AQC a mis au point un outil d'analyse des résultats
par critères.
Outils d'autocontrôle de la performance
énergétique
Par ailleurs, sont annoncées deux études, confiées à
CDPEA (plateforme Construction durable performance
énergétique Aquitaine) dont la livraison est attendue en
fin d'année. La première a pour objectif d'identifier les
méthodes et outils d'autocontrôle sur chantier pour les
entreprises, destinés à vérifier la qualité de réalisation
de l'étanchéité à l'air, de l'isolation et de la ventilation. La seconde vise à définir une méthodologie
d'inspection de l'enveloppe par les artisans et les
entreprises à l'aide de caméras de thermographie
infrarouge.
Le CSTB s'attelle quant à lui à l'élaboration d'une grille
d'analyse permettant d'évaluer les logiciels à la
disposition des artisans et entreprises pour réaliser les
audits énergétiques des bâtiments préalablement à leur
réhabilitation.
Toutes les informations relatives au programme «
Règles de l'Art Grenelle Environnement 2012 » sont
désormais disponibles sur le site Internet
www.reglesdelart-grenelle-environnement-2012.fr, mis en ligne le 12 octobre. Les professionnels pourront
notamment y télécharger gratuitement les
« recommandations professionnelles », avant qu'elles
deviennent des DTU... payants. Source : Isabelle Duffaure-Gallais, lemoniteur.fr, 13/10/2011
RT 2012 : avancée sur le chemin vertueux
de la construction durable
Le 28 octobre 2011, la RT 2012 entrera en application
sur une partie du parc tertiaire et les logements en zone
ANRU. A cette occasion, Bernard Boyer, ancien
Président de IOSIS et co-pilote du groupe de travail sur
la RT 2020, qui sera prochainement lancé, revient sur
la RT 2012 qu'il considère comme le socle de la
construction durable et évolutive.
Cette réglementation a les yeux fixés sur la
consommation. Certains diront : où est le paramètre
carbone ? Cherchons bien, il n'est pas oublié et tant
mieux d'avoir procédé par étape : la consommation d'abord et surtout la consommation finale puis primaire
– celle qui concerne l'occupant et le citoyen !
Mettre l'occupant dans le coup, c'est accéder à un
gisement gratuit d'économies - celles liées au
comportement.
Commencer par la consommation, ce n'est pas oublier
le carbone, car consommer moins c'est, bien
évidemment, l'acte premier de la limitation des gaz à
effet de serre. C'est « anthropiquement » vertueux. Il
vaut mieux consommer moins et ensuite traiter la
consommation ultime par une production vertueuse sur le plan carbone. N'oublions pas, nous sommes en
France, et notre parc de production existe avec une
réponse carbone actuellement acceptable, certes par le
nucléaire, mais c'est ainsi.
Autre point fondamental, le cadre réglementaire
évoluera : 2012 la consommation ; 2020 peut-être le
carbone. Pourquoi ce fameux seuil de 50 kWh ? Et
bien, là aussi, il y a une intelligence, car il correspond à
la quantité d'auto production capable et moyenne des
constructions. En cela, cette réglementation intègre
l'économie, le bon sens et les progrès à venir. Ainsi,
une construction qui a un bon comportement passif (Bbio) pourra évoluer par ses équipements techniques
et des ajouts éventuels, par exemple de capteurs
photovoltaïques, et devenir un jour neutre sur le plan
de l'empreinte écologique.
Cette réglementation comporte bien sûr un côté
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« sachant », un côté « calcul », mais c'est normal. Il
s'agit d'organiser des processus et équipements de très
haut niveau technique et scientifique. Nous ne sommes
pas dans le syndrome de la « boîte noire » porteuse
d'opacité.
Tout cela s'appréhende facilement, soit pour des
bâtiments classiques et « typifiables » par des moteurs
de calcul simplificateurs, soit pour des bâtiments
complexes et/ou spécifiques par des calculs dédiés et
basés sur des simulations complexes. Donc il n'y a rien
à craindre si « sachants » et professionnels exercent leurs métiers au service des projets et surtout des futurs
occupants.
Enfin, cette réglementation – que je qualifie d'étape –
est une réglementation aujourd'hui équilibrée sur le
plan de son objectif durable et de l'économie des
projets. Son évolution nous permettra d'intégrer, entre
autres, les paramètres d'unification européens, voire
mondiaux.
Certes, elle est apparemment incomplète et coercitive,
mais génératrice de changements et de prises de
responsabilité. Elle ne se veut pas utopique ni parfaite ; elle répond tout simplement au bon sens de son temps.
Avec un peu d'effort et de patience elle sera, j'en suis
sûr, considérée comme le socle de la construction
durable et évolutive. Encore faut-il apprendre à la
connaître et à se l'approprier. Source
Bâtiment et territoires
Territoire à énergie positive en France : une
illusion ?
L'AFP rapporte que les sept villages de la communauté
de commune de Mené (Côtes d'Armor) ont lancé un
réseau "territoire à énergie positive", inspiré de la
démarche négaWatt. Ces sept communes ont déjà
adopté un plan territoire 100 % d'énergies
renouvelables et locales d'ici 2030.
La communauté de commune rassemblant 6 500
habitants sur 165 km2 a débuté cette démarche au début
des années 2000 afin de limiter l'impact environnemental de l'agriculture locale, réduire la
dépendance au pétrole, notamment s'agissant de
l'agriculture, et diversifier un tissu économique local
dépendant essentiellement de l'agro-industrie.
La première étape vise une production locale et
renouvelable de plus de 20 % de l'énergie consommée
sur le territoire à l'horizon 2013. En 2005, les premiers
projets sont lancés et aboutissent en 2007 à l'ouverture
d'une huilerie de colza-carburant à Saint-Gouéno.
L'huile alimente les moteurs diesel des tracteurs et les
tourteaux alimentent le bétail, limitant ainsi le recours au pétrole et au soja importé d'Amérique du Sud.
Par ailleurs, deux communes disposent d'un réseau de
chaleur alimenté par des chaufferies consommant des
plaquettes de bois local et chauffant 4 500 m² de
bâtiments publics et privés. Deux autres réseaux sont
en cours de construction et un troisième est à l'étude.
Le bois consommé par ces chaufferies provient des
forêts locales et, pour 20 %, d'une plantation de saules
de 20 hectares irriguée avec l'eau rejetée par l'usine de
méthanisation inaugurée en juin 2011.
L'usine de méthanisation devrait produire entre 12 et
14 GWh à partir de 35 000 tonnes de lisiers agricoles et
40 000 tonnes de coproduits issus d'entreprises
agroalimentaires locales.
Enfin un parc éolien participatif d'une puissance de
25 MW est en attente d'obtention du permis de construire. Source Philippe Collet, Actu-Environnement
Commentaires :
Cette démarche volontaire et citoyenne nous démontre qu’il est possible aujourd’hui d’envisager l’avenir
autrement. La comunauté de communes du Mené
communique de façon claire et accessible à tous via le
site energies.ccmene.fr. Une lettre, nommée « Les
énergéthiques du Mené » propose un bilan mensuel
pour « parler des énergies en général, et de celles du
Mené en particulier, faire part de leurs expériences et
des informations issues de leur veille ». Les acteurs du
territoire du Mené nous montrent que les initiatives
peuvent aussi se faire à notre échelle, sans attendre
que ça vienne d’en haut. TB
Un lotissement tout électrique labellisé BBC
Le lotissement « Les Sauges du Tholonet », composé
de 20 villas, constitue la première référence française
tout électrique ayant obtenu le label BBC Effinergie.
Ce projet d'envergure qui a été instrumentalisé pour
une période de 2 ans possède une consommation
maximale d'énergie primaire limitée à 42 kWh/m²/an,
alors que les critères du label BBC Effinergie fixe à 45 kWh/m²/an la limite maximum à ne pas dépasser à
l'intérieur de cette zone géographique.
Le lotissement implanté à Oraison, dans les Alpes de
Haute Provence, propriété de la Caisse des dépôts et
consignations, se compose au total de 20 villas de 90 à
120 m². Sa construction a été lancée à la demande de la
Compagnie Immobilière Méditerranéenne (CIM, filiale
du groupe UNICIL), experte en accession à la
propriété.
Concernant la partie chauffage, ce chantier vitrine en
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matière de réduction des consommations en énergie
primaire en tout électrique est équipé en pompe à
chaleur air/eau. C'est la société Daikin qui a été retenue
dans le cadre de ce projet avec son modèle Altherma
chauffage.
Ce projet de construction qui résulte d'une volonté
partagée, entre plusieurs acteurs, d'aller plus loin dans
la recherche d'économies d'énergie de bâtiments
résidentiels équipés en tout électrique, a reçu le soutien
de l'ADEME et d'EDF.
La consommation et les habitudes des habitants du lotissement « Les Sauges du Tholonet » seront
mesurées et analysées durant 2 ans par la Direction
Recherche et Développement d'EDF, dont le but est de
sensibiliser tous les acteurs de la profession sur l'intérêt
des constructions BBC dans le résidentiel. Cette étude
portera sur cinq points : le chauffage, l'eau chaude
sanitaire, la ventilation, l'éclairage et les
consommations globales.
Chaque villa dispose d'une kyrielle d'équipements dont
les performances énergétiques permettent de s'inscrire
dans les critères du label BBC Effinergie : chauffe-eau solaire individuel raccordé à un ballon d'eau chaude
sanitaire de 400 litres, VMC hygroréglable, béton
cellulaire pour monomurs, double vitrage, éclairage
basse consommation,…
L'installation comprend la pose d'une pompe à chaleur
en extérieur (contre la maison), d'un kit hydraulique et
de planchers chauffants basse température en intérieur. Source Enerzine, 24/10/2011 Commentaires :
Il est regrettable que ce type de projet, qui se veut
novateur et démonstrateur des possibles en France
aujourd’hui, n’intègre pas d’énergies renouvelables.
Le même quartier, sur lequel les toitures de bâtiments
seraient valorisées par une installation photovoltaïque,
et dans lequel une petite éolienne serait installée aurait
bien plus d’intérêt. Il est également étrange qu’un tel quartier puisse être
labellisé BBC alors que seules des maisons
individuelles ont été construites, impliquant un très
mauvais coefficient de compacité à l’échelle du
quartier. Le « politiquement correct » voudrait en effet
plutôt que l’on se dirige vers de petits bâtiments
collectifs afin de réduire significativement les
déperditions et la consommation de matériaux par
unité de surface habitable.
Les lobbies et entreprises derrière ce projet ont encore
du chemin à faire avant de pouvoir prétendre
participer activement au développement durable et au respect de l’environnement… TB
Retour d’expérience
Confort et énergie positive pour le siège de
« Gamba Acoustic »
Après une année d'exploitation, le siège de l'entreprise
"Gamba Acoustique" à Labège (31) produit plus
d'énergie qu'il n'en consomme. Pourtant, privilégiant le
confort à l'efficacité énergétique, le bâtiment
fonctionne avec un débit d'air et une température
dépassant de loin ceux recommandés.
Sur la première année d'exploitation, les mesures de consommation effectuées par l'entreprise qui occupe le
bâtiment donnent 37,7 kWh/(m²Shon.an) d'énergie
finale (soit 96,9 kWh/m² d'énergie primaire) pour tous
les postes, informatique comprise. La production
annuelle d'électricité des 355 m² de panneaux
photovoltaïques installés sur le bâtiment, frôlant les
70 kWh/m², permet donc de compenser largement les
besoins du bâtiment en énergie finale.
Sa forme simple et sa petite taille, rectangle de 500 m²
sur deux étages, fera dire aux mauvaises langues que
ce n'est pas difficile dans cette configuration d'être à
énergie positive. Mais pour Guy Capdeville, gérant de
Gamba Acoustique et qui a son bureau dans le
bâtiment, l'important n'est pas là. "Ce qui compte c'est
que le bâtiment offre la liberté d'être comme on est". Si
cette formule sonne un peu comme une publicité pour
un restaurant famillial, ce n'est pas tout à fait un hazard. Guy Capdeville souhaite souligner qu'il faut
savoir, pour offrir un véritable confort aux occupants,
s'affranchir du strict respect de la température de
consigne ou des lux recommandés. Il s'étonne d'ailleurs
de voir la faute portée sur les occupants lorsqu'un
bâtiment n'a pas réussi à être à énergie positive durant
son exploitation, alors que c'était annoncé dans les
calculs théoriques.
Débit d'air deux fois supérieur à la réglementation
Guy Capdeville défie quiconque de rester assis devant
son ordinateur dans un bureau chauffé à 19°C. "On
peut supporter cette température lorsqu'on bouge ou
éventuellement chez soi avec une couverture mais au
bureau, statique, c'est très inconfortable". Au siège de
Gamba Acoustique, le chauffage est, en hiver, réglé,
non pas sur les 19° réglementaires, mais sur 22°C. Et le
débit d'air soufflé par la VMC est deux fois celui qu'impose la réglementation. Ici, la sacro-sainte
efficacité énergétique passe après le bien être.
Les apports passifs se révèlent être la clef du succès.
Si, chose exceptionnelle, les consommations mesurées
dans les bureaux labègeois de Gamba acoustique sont
inférieures à celles obtenues lors des simulations thermodynamiques, c'est avant tout que les hypothèses
prises en phase conception se voulaient réalistes.
« Pour la température intérieure hivernale, nous
n'avons pas renseigné dans le logiciel 19°C
(température demandée par le code de la construction
et de l'habitation) mais une température de 21°C »
précise Gilles Faure, qui s'est chargé des études
thermiques. Le directeur du BET toulousain
Technisphère explique également que durant le temps
écoulé entre la phase conception et la réalisation, les
performances des équipements techniques se sont nettement améliorées. Mais cela ne suffit pas à
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expliquer l'importance des écarts entre théorie et
pratique.
Soleil et salariés apportent 50% des besoins en
chauffage
Plus de 30 000 kWh finaux étaient prévus pour le
chauffage, l'ECS, la ventilation et les pompes. Le
relevé des compteurs indiquent pour la première année
une consommation inférieure à 20 000 kWh. « Le
soleil et les occupants apportent 50 % des besoins en
chauffage, c'est notre grande surprise ». Si le bâtiment
reçoit un tel apport passif de calories, c'est que les murs sont en béton, qu'il n'y a pas de faux plafond et
qu'au sol on trouve du carrelage. La chaleur est donc
largement absorbée par les matériaux et restituée de
façon homogène dans les bureaux.
Multi-rafraichissements
Le principe est simple : les nuits d'été les fenêtres
s'ouvrent, l'air pénètre dans le bâtiment et charge les
murs en béton d'une fraîcheur qu'ils rendent le jour. En
pratique, les choses se compliquent. Au-delà des
barreaux anti effraction et des moustiquaires qu'il faut
prévoir, l'automatisation du système d'ouverture des menuiseries est loin d'être évident. « Lorsque le vent
souffle à plus de 50 km/h, les ouvrants se referment
automatiquement. Le problème c'est que la vitesse peut
osciller autour de 50 et la menuiserie s'ouvre et se
referme alors sans cesse. Je suis en train de peaufiner
les réglages de manière à ce que la réouverture n'ait
lieu que deux heures après l'enregistrement d'une
vitesse trop élevée » explique Guy Capdeville.
Pour rafraîchir le bâtiment, d'autres dispositifs peuvent
accompagner la ventilation naturelle nocturne. L'eau
circulant dans le système de géothermie permet de
rafraîchir celle circulant dans le plancher et ainsi de la
maintenir à une température d'environ 19°C durant la
période chaude. Et après de « longues et âpres
discussions » avec ALDES, Guy Capdeville dit avoir
réussi à faire accepter le fabricant de CTA de faire
circuler l'eau du sous-sol dans la batterie chaude, en été, de manière à rafraîchir l'air envoyé dans le
bâtiment durant les journées chaudes. « Le fabricant
craignait un risque de condensation, cet été aucune
goutte d'eau ne s'est formée ».
Source Le Moniteur en ligne, Eric Leysens, 24/10/2011 et 31/10/2011
Commentaires :
Ce projet, à l’innitiative d’un chef d’entreprise, est
intéressant par l’approche qu’il propose. On ne parle
pas ici simplement d’efficacité et de sobriété, mais de confort et de bien être ce qui est et restera la base de
tout bâtiment.
Les systèmes de rafraichissement mis en place sont
pertinents, à exploiter et reprendre dans différents
projets. C’est à ce type de détails que l’on mesure
jusqu’à quel niveau est entrée l’équipe de conception
du bâtiment.
L’aticle complet nous apprend aussi que le bâtiment
n’a pas été labellisé, sans en expliquer la raison. Il est
alors intéressant de relever que le coût de labellisation
d’un bâtiment tertiaire est loin d’être négligeable, et
que seul un organisme la propose en France…
On peut contester les températures de consigne car on
est déjà dans un environnement confortable à 20 ou
21°C, surtout dans un bâtiment performant, dans
lequel le phénomène de paroi froide ne se fait pas
ressentir. C’est un détail, nous saluons la démarche !
TB
Des bâtiments positifs par Urbiparc
Le coup d'envoi a été donné au chantier de l'Alpha à
Echirolles, sur le Parc Sud Galaxie par le promoteur
immobilier Urbiparc, filiale de Bouygues Immobilier,
qui affiche clairement son objectif : devenir leader
national des bâtiments tertiaires modélisés, basse
consommation.
Sous le nom d'Ecospace, l'entreprise grenobloise présente une gamme modélisée d'immeubles de
bureaux BBC qui, complétés par un système de
production photovoltaïque, deviennent à énergie
positive. Le premier né de la famille Ecospace, baptisé
Alpha, fera parti du paysage échirollois courant juin
2012.
Ce bâtiment de bureaux "confortable", "modulable" et
à "énergie positive" de 3 320 m², signé par l'architecte
Bruno Tomasini, sera livré en juin 2012. Le chantier se
veut ultra-performant.
Urbiparc s'appuie sur les principes de
l'industrialisation et de la préfabrication (ossature béton, panneaux de façade en bois préfabriqués
assemblés en usine, menuiseries intégrées, etc.)
permettant des coûts de construction optimisés et un
gain de temps considérable dans la réalisation du
bâtiment.
"Inscrits dans une démarche d'amélioration continue,
nous avons capitalisé sur nos expériences et sommes
allés encore plus loin dans la performance de ce
bâtiment. Notre valeur ajoutée réside à la fois dans le
choix des assemblages de plusieurs procédés
constructifs qui ont fait leurs preuves et dans la pertinence des solutions et équipements techniques qui
améliorent le confort et la performance énergétique du
bâtiment" a indiqué Jean-Christophe Portay,
responsable du programme.
L'innovation consiste à réduire l'empreinte
écologique du bâtiment (chantier à faible nuisance,
qualité des matériaux, recyclage des déchets, etc.) et
répondre aux exigences des utilisateurs (très faibles
charges, ergonomie du poste de travail, bâtiment
évolutif, etc.), tout en proposant un coût de
construction inférieur de 30 % par rapport à un
bâtiment non « réplicable », à performance énergétique équivalente.
L'Alpha est en cours de certification « NF bâtiments
tertiaires associée à la démarche HQE » et sera
labellisé BBC Effinergie grâce à sa compacité et aux
systèmes constructifs retenus (performance de
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l'enveloppe, ventilation double flux à haut rendement,
pompe à chaleur sur eau de nappe, éclairage à
détection de présence et gradation…). Avec la
présence de 500 m² de panneaux photovoltaïques en
toiture, le bâtiment atteindra une autonomie
énergétique.
L'utilisateur verra ses consommations de chauffage,
rafraîchissement, ventilation et éclairage réduits de
plus de 60%. Cette performance est réalisée par rapport
à un bâtiment aux normes RT 2005 (soit un gain de 10
euros HT /m2/ an par rapport à un bâtiment RT 2005). Enfin, le prix du loyer de l'Alpha est identique à
celui d'un bâtiment neuf RT2005, pour une
comparaison en coût global “loyer + charges”. Source Enerzine, 03/11/2011
Innovations
Villa Vision, une maison passive inférieure à
15 kWh/m²/an
Vue de l'extérieur, seul son design épuré la distingue
des habitations voisines construites dans le style
provençal. Et pourtant, la villa Vision bâtie à Carros,
dans les Alpes-Maritimes, n'a rien à voir avec une
maison traditionnelle.
Véritable habitat "écolo", elle consomme moins de
15 kWh/m²/an, soit 30 fois moins que la moyenne
française et 3 fois moins qu'une construction BBC
(basse consommation).
La villa Vision est l'une des huit maisons aujourd'hui
officiellement certifiées “passives“ en France, un standard ouvert de bâtiment très basse consommation,
défini en Allemagne par le PassivHaus Institut de
Darmstadt4.
Dépourvue de tout système de chauffage et de
climatisation, elle procure toutefois un confort idéal à
ses occupants avec une température constante de 21 à
23°C, quelle que soit la saison. Elle puise ses
ressources dans son isolation thermique, son étanchéité
à l'air et les apports solaires passifs. Pour atteindre
cette performance, l'ensemble des techniques courantes
de construction ont été revues et enrichies d'un système domotique afin d'optimiser la consommation d'énergie.
Isolation, étanchéité, traitement de l'air
« L'isolation de la maison par l'extérieur est un
élément clé de sa performance énergétique, explique
Victoric Bailleul, responsable communication de la
société Vision Eco-habitats, conceptrice de la villa
passive de Carros. Chaque matériau est étudié selon
4 Pour obtenir la certification “maison passive“, l'habitation doit
répondre à plusieurs critères :
- étanchéité : tenir 0,6 fois le volume d'air par heure sous une
dépression de 50 Pascal (test du Blower door),
- le système de chauffage ou de ventilation ne doit pas consommer
plus de 15 kWh/m2/an,
- la consommation d'énergie primaire ne doit pas excéder 120
kWh/m2/an (électroménager inclus),
- les résultats de l'étude thermique et énergétique doivent être
analysés avec le logiciel PHPP (PassivHaus Planing Package).
ses coefficients et sa conductivité thermiques et tous les
ponts thermiques, sources de déperditions d'énergie,
sont neutralisés. »
Le traitement de l'air intérieur est, lui, assuré par
une VMC double flux très performante. « Tempéré,
recyclé et purifié en permanence, l'air intérieur est
d'une qualité supérieure à celui d'un habitat
traditionnel, reprend Victoric Bailleul. C'est comme si
on laissait les fenêtres ouvertes 4 heures par jour, mais
sans aucune déperdition thermique. »
Quant à la température ambiante, elle est régulée par géothermie. L'air extérieur circule dans un tuyau
enterré à 1,50 m dans le sol, selon le système du puits
canadien. Il chauffe ou se refroidit par géothermie
passive et sort du puits à une température de 15°C . Cet
air arrive dans la VMC double flux et croise un
récupérateur de chaleur, dans lequel l'air vicié transmet
ses calories à l'air entrant. On gagne là encore quelques
degrés. L’éclairage par halogènes basse consommation,
l'ensoleillement, et la vie à l'intérieur de la maison
contribuent à réchauffer encore un peu l'atmosphère
pour finalement atteindre une température ambiante constante et agréable.
A la pertinence des techniques de construction vient
s'ajouter l'intelligence d'un système domotique.
Celui-ci régule la consommation énergétique en
pilotant l'éclairage, les volets roulants, mais aussi
l'arrosage automatique du jardin, en fonction de divers
paramètres.
Par exemple, la lumière s'allume sur détection de
mouvement et selon des scénarios pré-définis
(extinction générale au départ de la maison, allumage
de l'entrée au retour). Les occupants évitent ainsi tout gaspillage d'énergie.
Les volets roulants sont, eux, abaissés ou relevés en
fonction de la température et de la luminosité
extérieures, mesurées par une station météo installée
sur le toit ; un dispositif de “sun tracking“ permet de
définir l'orientation des lamelles pour optimiser les
apports d'énergie gratuits.
« Nous avons choisi un système KNX Schneider
Electric qui présente une réelle longueur d'avance en
regard des attentes de nos clients, aussi bien celles des
concepteurs de la maison que celles de ses occupants,
déclare Nicolas Colombi, l'intégrateur de la société Cust'Home Paca qui a mis en œuvre cette solution. Les
habitants n'ont rien à faire, tous les paramètres sont
gérés automatiquement pour maintenir la performance
énergétique de la maison. Ils n'interviennent que sur
les scénarios d'éclairage et de pilotage des volets
roulants, en fonction de leurs habitudes et de leurs
activités. »
Enfin, le système KNX est associé à un superviseur
qui, via un coffret de communication Alvidis de
Schneider Electric, permet de remonter toutes les
informations relatives à l'énergie et de les visualiser sur un écran : courbe de température extérieure / intérieure,
hygrométrie extérieure / intérieure, consommation
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instantanée, équivalent production en CO2, production
d'eau chaude, production photovoltaïque. L'occupant
peut ainsi mesurer les économies réalisées en
comparaison avec une maison traditionnelle.
« La construction d'une maison passive représente un
surcoût de 5 % à 10 %, surcoût amorti en seulement 5
ans par les seules économies d'énergie, conclut
Victoric Bailleul. C'est bien la preuve qu'il est
aujourd'hui possible de construire autrement, de façon
plus écologique et finalement plus économique, en
harmonie avec notre environnement. » Source Enerzine, 24/11/2011
La Petite Maison Z.E.N pour les bureaux de
Screen Solar !
Screen Solar vient d’inaugurer ses nouveaux
bureaux: la Petite Maison Z.E.N. L’équipe de Screen
Solar va profiter de tous les avantages de ce BEPOS pour développer son activité « solaire et bâtiment ».
Mardi 15 novembre soixante invités sont venus
découvrir ce bâtiment démonstrateur en présence de
Benoit Leclair, Vice-Président de la Région Rhône-
Alpes en charge de l’Energie et du Climat, Louis
Besson Président de Chambéry Métropole, et
Bernadette Laclais, maire de Chambéry.
Conception bioclimatique, ossature bois, isolation
renforcée, matériaux français, vitrages hautes
performances, pompe à chaleur couplée à la toiture
photovoltaïque complète avec technologie couches
minces (modules CIGS), auvent photovoltaïque semi-transparent et déphasage production/consommation
d’énergie. TB
Photo Alain RICAUD
Sol’X : le chauffage solaire et le
rafraîchissement céleste !
Sol’X, dispositif révolutionnaire breveté de chauffage /
rafraichissement de la Petite Maison Z.E.N est issu du
programme de recherche collaboratif PACAirPV,
initié par Cythelia, avec l’INES, Armines et CIAT sur le couplage des pompes à chaleur et des modules
photovoltaïques. Sol’X est associé au système
d’intégration CANOPIA développé par Screen Solar
pour une intégration très esthétique des modules
photovoltaïques (modules sans cadre Q-SMART UF 90
fournis par Q-Cells pour ce projet novateur).
Grâce à CANOPIA et SOL’X la chaleur récupérée
pour chauffer le bâtiment provient de la ventilation des
modules photovoltaïques. Ceci augmente leur
rendement (+7%) et leur durée de vie : un module PV
vieillit 7 fois moins vite s’il fonctionne à 50°C plutôt
que 70°C. En été, grâce à l’équilibre radiatif nocturne,
le système produit du froid la nuit, et le restitue en
journée selon les besoins. IL
Le photovoltaïque devient un produit de
construction multi-fonctionnel
20 ans après avoir breveté le procédé de fabrication de modules PV semi-transparents chez SOLEMS, il était
logique pour Alain Ricaud de choisir cette technologie
pour couvrir l’auvent de la terrasse de la Petite
Maison ZEN. Les 10 modules semi-transparents
abritent la terrasse de la pluie et du soleil tout en
laissant passer 10% de la lumière avec un rendu
particulièrement esthétique. La Petite Maison Z.E.N
est ainsi la meilleure illustration de la vision de Screen
Solar du photovoltaïque dans les bâtiments de demain:
un produit de construction à part entière avec des
applications multi-fonctions: couverture esthétique, production d’électricité, de chaud, de froid, stockage et
semi-transparence. XA
Photo Alain RICAUD
Inauguration d'un BEPOS expérimental et
pédagogique.
En 2007, c'était l'inauguration de la première maison
Zen (Zéro Énergie Net) à Montagnole. Mardi, on
inaugurait la petite maison dans la (même) prairie,
encore plus Zen que sa voisine. Et pour en faire les
honneurs à la soixantaine d'invités, dont Benoît
Leclair, vice-président délégué à l'énergie et au climat
de la Région Rhône-Alpes, Bernadette Laclais, maire
de Chambéry, et Louis Besson, président de
Chambéry-Métropole, quel meilleur guide qu'Alain
Ricaud. Pionnier du photovoltaïque, gérant de Cythelia
cabinet d'expertise et conseil en solaire photovoltaïque, et président de Screen solar, start-up spécialiste de
l'intégration des technologies photovoltaïques dans le
bâti. Innovation, sobriété, efficacité. C'est donc à
l'intérieur de la petite maison Zen qu'Alain Ricaud
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(dont la troisième casquette est celle d'enseignant à
l'Université de Savoie) a pris la parole devant une
assemblée de professionnels et de partenaires
institutionnels d'un projet soutenu par la Région et
répondant à trois critères : innovation, sobriété,
efficacité. La petite maison en bois est ainsi devenue la
vitrine et le banc d'essai du programme « PACAirPV »
(Pompe à chaleur air/photovoltaïque) lancé par
Cythelia. Outre l'électricité produite, la solution
innovante, jointe à une isolation sans faille, est cette
circulation d'air sous les modules de la toiture qui, récupérée à travers un dispositif réversible, produit de
la chaleur ou du froid selon les besoins. Benoît Leclair,
succédant à Alain Ricaud, replaçait la filière
photovoltaïque dans le contexte de la politique
énergétique nationale, en regrettant le moratoire 2010
freinant le photovoltaïque. Alors, la maison ZEN,
maison du bonheur énergétique et écologique ? Certes,
à condition d'en payer le surcoût de construction (20
%), son avenir dépend actuellement des banques et de
l'Etat. En attendant, la Région continue de travailler
pour un horizon 2020 plus « vert »... Guy ÉTIÉVENT, Le Dauphiné, Repères, Edition de CHAMBERY,
Samedi 19 Novembre 2011
Mesures pour l’efficacité énergétique
Réduire la facture des ménages dans
l’habitat
Le Grenelle de l’Environnement et les directives
européennes ont fixé des objectifs ambitieux en
matière d’efficacité énergétique qui visent à la fois à
réduire les consommations d’énergie et à limiter les
émissions de gaz à effet de serre. Les ménages sont
particulièrement concernés puisqu’ils sont directement à l’origine de la moitié des émissions et de la
consommation d’énergie, essentiellement dans le
domaine du logement et des transports, mais aussi à
travers l’utilisation de biens de consommation ou
d’équipement consommant de l’énergie.
En résumé, améliorer l’efficacité énergétique de notre économie est le moyen le plus efficace à la fois pour
lutter contre le changement climatique et lutter contre
la baisse du pouvoir d’achat des ménages face à
l’augmentation et à l’instabilité des prix de l’énergie, à
condition que les ménages aux revenus les plus faibles,
qui sont aussi les plus sensibles aux évolutions du prix
de l’énergie, puissent bénéficier des mesures
proposées.
Le groupe [de travail « Ménages : comment réduire les factures] a retenu une quarantaine de mesures, dont une
quinzaine de « mesures phares ».
[Parmi les mesures retenues, celles qui concernent particulièrement le secteur du bâtiment sont présentées
ci-après.]
A-1 : Efficacité et priorité au parc existant
Les mesures proposées […] visent à rendre plus
efficaces les dispositifs existants, en prolongeant et en
ciblant mieux les mesures financières, en mettant en
place des systèmes de fiabilisation de leur mise en
oeuvre, en corrigeant des dispositions juridiques qui
pénalisent actuellement les logements collectifs
(copropriétés et logements sociales) qui sont pourtant
des cibles prioritaires.
1. Soutenir la rénovation énergétique des logements
en confortant et coordonnant les deux piliers de
l’aide publique : le CIDD5 et l’éco-PTZ
6.
Pour une meilleure efficacité des deux dispositifs
existant, le groupe souhaite une progressivité de ces
aides en fonction de l’importance des travaux réalisés,
un cumul possible des dispositifs ainsi qu’un
réalignement des critères techniques des deux aides.
2. Soutenir la rénovation énergétique des
copropriétés par un « eco-prêt » à taux zéro
spécifique. Les outils existants sont inadaptés aux copropriétés
pour des problèmes spécifiques de solvabilité des
différents ménages les composant. Le groupe soutient
donc très activement la mise en place d’un éco-PTZ spécifique aux copropriétés qui pourrait être souscrit
par un tiers (le syndicat de copropriétés par exemple).
3. Prolonger l’éco prêt logement social.
L’éco-prêt logement social a été déterminant dans le déclenchement des opérations de réhabilitation dans ce
secteur mais l’enveloppe de prêts a été entièrement
consommée. Compte tenu du bilan positif sur le plan
énergétique, environnemental et économique de ce
dispositif, le groupe souhaite son renouvellement ainsi
que son adaptation pour les logements d’insertion.
4. Éliminer les frottements fiscaux pour les
opérations de rénovation thermique financées par
des tiers investisseurs dans des immeubles collectifs.
Dans les logements collectifs le recours à un tiers investissement est souvent nécessaire, notamment sous
forme de contrats de performance énergétique. Le
groupe de travail demande donc que soient alignées les
aides publiques pour des opérations financées par des
tiers investisseurs dans des logements collectifs sur
celles dont peuvent bénéficier les ménages investissant
en direct dans des logements individuels.
5. Attribuer les aides publiques sous conditions de
qualification des professionnels.
Afin de rendre plus efficaces les travaux réalisés et les crédits publics qui les financent, le groupe souhaite la
généralisation, pour toutes les aides publiques de
rénovation énergétique, de clauses de qualité qui
reposeraient sur la qualification des professionnels qui
réalisent les opérations de rénovation.
6. Fiabiliser le Diagnostic de Performance
Énergétique.
5 Crédit d’impôt développement durable 6 Prêt à taux zéro
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Le Diagnostic de performance énergétique (DPE)
permet de déterminer la performance d’un bâtiment.
Pour faciliter l’application des différentes mesures
existantes mais également des propositions envisagées
par le groupe, le DPE est un outil indispensable, mais
cela suppose la mise en oeuvre d’une série de mesures
visant à améliorer significativement sa fiabilité.
A-2 : Lutte contre la précarité énergétique
De nombreuses mesures sont proposées pour lutter
contre la précarité énergétique, ce qui nécessite à la
fois de mieux connaître les populations concernées et leurs problèmes spécifiques, de travailler, à
moyen/long terme, à améliorer la qualité énergétique
de leurs logements et de leur permettre, à court terme,
d’avoir accès à l’énergie.
7. Précarité des propriétaires occupants : mobiliser
plus de moyens pour le repérage des ménages en
situation de précarité énergétique et l’ingénierie
d’accompagnement des travaux.
Le groupe souligne les problèmes rencontrés pour
identifier les personnes en situation de précarité
énergétique, notamment dans le cadre de Habiter mieux ainsi que l’importance des coûts de l’ingénierie
et plus généralement de l’accompagnement qui peut
rester à la charge des éligibles. Il faut donc pouvoir
disposer de fonds pour le repérage et l’ingénierie des
travaux, notamment dans le cadre du programme
Habiter Mieux ou à travers d’autres programmes, qui
pourraient être financés notamment par les certificats
d’économie d’énergie.
8. Précarité des locataires : confier une mission au
Pôle de Lutte contre l’Habitat Indigne pour
intégrer l’énergie dans les textes sur la décence et la
salubrité. Afin de limiter la possibilité de louer des logements
trop énergivores, cause de la précarité énergétique de
nombreux ménages, il est proposé d’intégrer des
critères énergétiques dans les textes sur la décence et la
salubrité afin d’inciter les propriétaires bailleurs, attentistes ou négligents quant à la gestion de leur
patrimoine, à réaliser une mise à niveau des logements
qu’ils louent.
9. Précarité : généraliser les tarifs sociaux pour
l’énergie et faciliter leur attribution par le
versement de chèques énergie (distribués par
exemple par les CAF).
Les tarifs sociaux actuels ne concernent que le gaz et
l’électricité. Le groupe souligne la nécessité de
généraliser et d’homogénéiser les tarifs sociaux pour
toutes les formes d’énergie. A terme, il propose
également d’étudier les modalités d’un éventuel remplacement de ces tarifs par énergie par un dispositif
de « chèques énergies » distribués par exemple par les
CAF.
A-3 : Études à réaliser
Le groupe a privilégié les propositions d’action
immédiate. Toutefois, il souhaite que soient menées
certaines études qui lui paraissent nécessaire pour aller
plus loin dans certains domaines qui lui paraissent
porteurs de solutions intéressantes.
10. Lancer une étude sur l’éventualité de la création
d’une obligation de travaux de rénovation
énergétique pour les bâtiments résidentiels et les
mesures incitatives fiscales qui pourraient
l’anticiper. L’accord s’est fait sur l’idée de lancer un groupe de
travail sur l’obligation de travaux, sachant que si une
telle obligation était posée, quelle que soit la forme et
la progressivité qu’elle puisse avoir, il faudrait qu’elle
soit annoncée très à l’avance pour que les parties
prenantes puissent s’y préparer. Des mesures
incitatives fiscales de type bonus-malus sur les droits de mutations ou sur les taxes foncières pourraient
l’anticiper.
11. Lancer une expérimentation sur les modalités
d’information sur le lieu de vie des ménages, pour
accompagner le déploiement des compteurs
communicants à grande échelle.
A l’occasion du déploiement des nouveaux compteurs
communicants, le groupe de travail souhaite qu’une
étude soit menée en France sur les gains d’efficacité
énergétique de dispositif d’affichage destinés
directement aux ménages, en fonction des différents
outils, services et informations possibles. Il propose donc le lancement d’un appel à projet pour une
expérimentation sur la mise à disposition gratuite et en
temps réel des données individuelles
de consommation d’énergie et ses conséquences en
termes d’efficacité énergétique.
Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Synthese-du-
rapport.html, publié le 15/11/2011
Nouveau dispositif de rénovation thermique
des HLM
Le nouveau dispositif de rénovation thermique des
HLM devrait améliorer sensiblement le pouvoir d'achat
des français en diminuant leur facture d'énergie, tel est
le souhait affiché de Nathalie Kosciusko-Morizet,
François Baroin, et Benoist Apparu (respectivement
ministres de l'environnement, de l'Industrie et chargé
du Logement).
Diminuer la facture énergétique des foyers modestes, notamment des locataires HLM, est devenue une
priorité pour le Gouvernement à l'heure où près de 3,8
millions de ménages consacrent plus de 10 % de leurs
ressources à leurs factures d'énergie.
La loi Grenelle a donc prévu la rénovation thermique
de 800.000 logements sociaux d'ici 2020. Pour
atteindre cet objectif, l'Etat et la Caisse des Dépôts et
Consignations (CDC) ont signé en février 2009 une
convention prévoyant la mise en place d'une enveloppe
de 1,2 milliard d'euros « d'éco-prêts logement social »
afin de rénover 100.000 logements énergivores.
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Cette enveloppe a déjà permis d'obtenir des résultats
jugés "très encourageants", tant sur le plan
économique (2,7 milliards d'euros de travaux, 40.000
emplois) qu'environnemental (économie annuelle de
plus de 1 000 GWh d'énergie finale, émission évitée de
240 000 tCO2/an). Elle a aussi permis des
redistributions de pouvoir d"achat aux locataires, grâce
au partage des économies de charges.
Par exemple, la facture énergétique d'un logement de
catégorie G peut atteindre 2000 euros par an : sa
réduction de moitié, partagée avec le bailleur, représente le montant de l'allocation de rentrée scolaire
pour deux enfants scolarisés en primaire.
Mise en place d'un nouveau prêt sur fonds
d'épargne
L'Etat a souhaité poursuivre son engagement pour la
rénovation énergétique des HLM en créant un nouveau
prêt sur fonds d'épargne, consacré à la réhabilitation
thermique. Il sera proposé dès cette semaine aux
organismes HLM et aux SEM, sans contingentement
annuel et dans les mêmes conditions d'éligibilité que
l'ancien éco-prêt HLM. Son taux sera indexé sur le taux du livret A et fonction de la durée du prêt […].
Sur le plan économique, les travaux ainsi financés
présenteront le double avantage d’avoir un effet contra-
cyclique et de constituer un relais de croissance du
secteur du bâtiment. Ils seront répartis sur tout le
territoire, pour accompagner la rénovation du parc
HLM.
Ce nouvel éco-prêt sera la contrepartie nationale des
aides européennes à la rénovation thermique, dans le
cadre du FEDER.
Source Enerzine, 05/12/2011
Initiatives privées
Palmarès concours Bleu Ciel d’EDF
Avec ses Trophées Habitat Bleu Ciel d'EDF, la
marque récompense les réalisations exemplaires de son
réseau de partenaires, constructeurs de maisons
individuelles. Découvrez le palmarès de cette édition 2011, placé sous le thème "BBC et électricité". Autant
de témoignages de ce que peut être l'habitat
aujourd'hui.
Comment allier performance énergétique, confort et
qualité architecturale ? C'est le défi posé à tout
constructeur de maison individuelle, aujourd'hui plus
qu'hier, avec l'entrée en vigueur prochaine de nouvelles
réglementations thermiques découlant du Grenelle de
l'environnement. Et qui dit chercher à atteindre la
performance, la basse consommation en mode passif
ou en positif, dit opérer un choix le plus pertinent
possible, tant dans le système constructif que dans les énergies utilisées. Et, de fait, l'électricité ne vient pas
forcément dans le haut de la liste...
Tout l'enjeu de cette troisième édition des Trophées
Habitat de Bleu Ciel EDF est là : avec pour thème
"BBC et électricité", elle entend apporter "une réponse
constructive et concrète pour faire émerger des
initiatives locales, réduisant efficacement l'empreinte
carbone des bâtiments, en recourant à des solutions
électriques performantes et de faible consommation."
Un challenge pour l'habitat de demain
L'idée est ainsi d'encourager les professionnels de
l'habitat neuf "à appréhender les évolutions
réglementaires non pas comme une contrainte, mais
comme une formidable opportunité de se challenger",
explique Bleu Ciel EDF. Se questionner sur des
nouvelles manières de construire, sur de nouvelles innovations techniques, mais aussi sur de nouvelles
manières de vivre.
Des 258 candidatures déposées en régions, quatorze
projets ont été repérés par le jury national de
professionnels réuni pour ces trophées. Tous se
devaient de respecter le cahier des charges : un niveau
de performance BBC (bâtiment basse consommation :
consommation en énergie primaire de 50kWh/m²/an) ;
un diagnostic de performance énergétique (DPE)
exemplaire - sans la prise en compte du photovoltaïque
si l'équipement est prévu dans le projet ; la mise en œuvre de solutions thermiques performantes ;
l'innovation dans les matériaux et les techniques ; et,
enfin, l'intégration de la dimension bioclimatique dans
la conception.
Les pistes de "reconquête" du marché
Quatorze lauréats donc, qui témoignent de réalisations
exemplaires pour le grand public. Et autant de
premières pistes de "reconquête" de l'électricité sur le
marché. Quels sont les potentiels d'amélioration des
solutions électriques explorées actuellement ? Pour
Patrick Bayle, directeur délégué marketing sur les marchés des particuliers et des professionnels d'EDF -
interrogé à ce sujet par un confrère lors de la
présentation des lauréats - ils se trouvent dans la
recherche d'un meilleur rendement pour la
thermodynamique à trouver dans les évolutions
techniques apportées à l'effet joule (l'effet thermique
produit lors du passage du courant électrique dans un
conducteur) ; dans les recherches sur la ventilation :
"comment diffuser le frais de manière efficace et sans
trop consommer ?" ; et, enfin, selon le directeur
délégué, dans la domotique.
Et Patrick Bayle d'ajouter que l'enjeu de la rénovation n'est pas oublié pour autant. Au contraire : toutes ces
innovations préfigurent aussi les solutions qui, demain,
amélioreront l'existant... et surtout, à un coût rendu
accessible au fur et à mesure que produira en volumes
ce "laboratoire" qu'est le neuf.
Source Batiactu.com, 19/12/2011
Partenariat entre la la CAPEB et EDF
La Confédération de l’Artisanat et des Petites
Entreprises du Bâtiment (CAPEB) et EDF, viennent de
signer une nouvelle charte de partenariat dans le
prolongement d’un premier accord intervenu en 2007.
Les deux acteurs réaffirment leur volonté commune de
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contribuer activement au développement des marchés
de l’efficacité énergétique, notamment via une
utilisation accrue des énergies renouvelables.
L’enjeu: atteindre les objectifs fixés par la loi du 12
juillet 2010 portant engagement national pour
l’environnement, en matière de réduction des
consommations et de lutte contre le changement
climatique.
Ce nouvel accord vient renforcer les relations entre
EDF et la CAPEB afin d’améliorer la relation de
proximité, la sécurité des installations ainsi que la qualité de service et d’intervention auprès des clients
d’EDF et des artisans. EDF entend ainsi s’appuyer
davantage sur l’expertise et les savoir-faire des
entreprises artisanales dans les domaines de
l’installation, de la maintenance et de la performance
énergétique du bâti.
Cet accord définit le cadre général du déploiement du
programme de Formation aux Economies d’Energie
des Entreprises et artisans du Bâtiment (FEE Bat),
éligible aux Certificats d’Economies d’Energie et
financé par EDF depuis 2007. Les deux acteurs s’engagent à renforcer leur collaboration au bénéfice
d’actions d’information et de sensibilisation des
professionnels pour les inciter à recourir à la formation
dans le domaine de l’efficacité énergétique des
logements. A cet effet, la CAPEB et EDF étudieront
les conditions de la poursuite de la prise en charge du
coût des formations FEE Bat pour les entreprises
formées.
De même, le Confédération et EDF réaffirment leur
collaboration dans le cadre du programme
d’accompagnement des professionnels du bâtiment, portant sur la révision des “Règles de L’Art Grenelle
de l’Environnement“ (RAGE), programme financé à ce
jour par EDF.
Le partenariat prévoit également le développement de
l’offre globale pour la rénovation des bâtiments. D’une
part, par la création de synergies entre la CAPEB et
EDF. D’autre part, par l’utilisation du logiciel
MONBATI de la CAPEB, logiciel spécialement conçu
pour les entreprises artisanales, pour faciliter la gestion
des chantiers et les échanges entre professionnels de la
construction. L’appel à projets “500 maisons à rénover
en Alsace” constituera un premier test de mise oeuvre des modalités pratiques de diffusion et d’utilisation de
MONBATI.
La question de la précarité énergétique, qui
concerne 3,4 millions de foyers en difficulté, soit
13% des ménages français, est également au coeur
du partenariat. Conscients de l’impact des prix sur le
pouvoir d’achat, la CAPEB et EDF conviennent de
réfléchir aux actions qu’elles pourraient initier afin de
renforcer leur contribution dans la réduction des
risques liés à la sécurité des installations et dans la lutte
contre la précarité énergétique. Source: CAPEB
A Londres et à Anvers, le photovoltaïque
alimente gares et trains
6 000 m² sur un pont londonien et 50 000 m² sur un
tunnel à la frontière Belgo-néerlandaise : ces deux
parcs photovoltaïques ont en commun d’être installés
au-dessus de rails, dans des régions où le taux
d’ensoleillement n’est pas particulièrement élevé et d’alimenter directement en électricité l’infrastructure
ferroviaire.
Outre-Manche et Outre-Quiévrain, l'irradiation
annuelle se situe en dessous de 1000 kWh/m². Ce taux,
plus de deux fois inférieur à celui du sud de l'Espagne ou de l'Italie, n'a pas freiné la réalisation de deux
importants projets de parcs photovoltaïques à Londres
et en Belgique.
Source Le Moniteur, 09/12/2011
Un système solaire hybride thermique à air
et photovoltaïque
La généralisation imminente des bâtiments basse
consommation conduit les entreprises à rechercher des
équipements techniques aux performances inégalées,
notamment avec des systèmes solaires thermiques de
dernière génération. Exemple en Vendée où un
installateur avec un système hybride, thermique à air et
photovoltaïque, transforme un pavillon des années 80 en maison quasi-positive.
Source Le Moniteur, 07/12/2011
Pour en savoir plus, visionnez la vidéo sur le site du Moniteur :
http://www.lemoniteur.fr/181-innovation-chantiers/article/solutions-
techniques/869695-un-systeme-solaire-hybride-thermique-a-air-et-
photovoltaique-pour-un-rendement-optimal
Etude de cas
Construire passif peut-il rimer avec prix
compétitif ?
Sur les projets passifs français, on parle de surcoût ou
de surinvestissement par rapport au BBC. En Belgique,
où le concept est plus répandu, le coût de construction
d’un bâtiment passif peut être inférieur à celui d’un
immeuble standard. Explications.
Pour son premier chantier de logements collectifs à
viser la labellisation « passif », Habitat 62/59 Picardie
aura dépensé plus que pour ses précédents projets
labellisés BBC-Effinergie. Un surinvestissement qui
ne doit pas empêcher la société HLM nordiste
d'atteindre son objectif de production de 500 logements par an. Sans un foncier à « très bon prix » et des
subventions régionales, Denis Ratelade, responsable
construction, précise qu'il n'aurait pu se permettre de
viser les exigences du label allemand Passivhaus sur un
programme de 49 logements sociaux.
Le coût de construction (hors honoraires) des immeubles d'habitation en cours de réalisation à
Béthune (62) devrait s'élever à 1400 euros HT le m².
Soit, selon Denis Ratelade, 200 euros de plus qu'un
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projet BBC, ou 400 euros comparativement à un
immeuble n'ayant pas d'autre objectif que le respect de
la RT 2005.
Ce surinvestissement semble se concentrer sur
quelques lignes de bordereaux de prix. Par exemple, les menuiseries triples vitrage représentent près de
15 % du coût de construction. Les acteurs du projet
pointent également le coût de la VMC double flux avec
échangeur, équipement dont on pourrait se passer sur
un BBC, mais qui est indispensable à tout bâtiment
ayant la prétention d'être passif. Installé dans chacun
des logements, chaque système unitaire revient, sur ce
chantier, à près de 5 000 euros.
En France, l'exigence du "Passif" necessite des
équipements onéreux et peut coûter cher aux
artisans
L'importance du coût des vitrages et des VMC double flux se retrouvent également sur un projet passif
implanté en Champagne-Ardenne. Le Foyer Rémois,
dont tous les logements construits en 2011 sont au
minimum des BBC, avait montré la voie aux nordistes,
en livrant, au printemps 2010, « La Clairière ». La
construction de cet immeuble de 13 logements passifs,
implanté à Bétheny, près de Reims, aura également
permis d'essuyer les plâtres.
Directeur développement du constructeur de Champagne-Ardenne, Jean-Denis Mège met en garde
maîtres d'ouvrage et entreprises : le niveau de détail
que requiert une labellisation passive est plus élevé que
pour un BBC et demande donc une concentration
accrue lors de la réalisation.
"Le chantier de « La Clairière » a duré 20 mois. Face au zèle des certificateurs du Passivhaus Institut, les
compagnons du chantier ont dû revoir leur copie et
certains ont dû refaire le travail plusieurs fois pour
atteindre la qualité d'exécution exigée. Ce
rallongement du temps passé sur le chantier peut coûter
cher aux sous-contractants".
Fenêtres à replacer, VMC à recoffrer, ventilateur du puits canadien à redimensionner... la liste des
problèmes rencontrés sur le chantier n'a pas démotivé
Jean-Denis Mège. Au contraire, fort de son expérience,
ce dernier considère qu'en rationalisant, les projets
passifs à venir ne devraient pas nécessiter un
surinvestissement de plus de 10% (par rapport à un projet basse consommation).
"Construire passif demande d'élargir la mission du
thermicien, d'observer méticuleusement les détails
d'exécution ou encore de vérifier les certificats des
matériaux", explique le directeur développement du
Foyer Rémois. "Mais cette rigueur permet d'obtenir un bâtiment dont les performances réelles épousent les
performances théoriques", précise-t-il. Et cela n'a pas
de prix.
Observatoire du BBC
L’observatoire du BBC a publié, courant novembre,
des indicateurs sur les projets BBC en 2011.
Les résultats proposés sont issus de bâtiments labellisés BBC-effinergie par les organismes
certificateurs ainsi que de bâtiments lauréats des appels
à projet lancés par l’ADEME et les régions.
Les chiffres donnés par la suite concernent 139
maisons individuelles et individuelles groupées, et 126 logements collectifs répartis sur le territoire.
Le nombre de bâtiments totaux analysé reste
relativement faible. Les valeurs données ici n’ont donc
pas de valeur statistique fiable, mais une valeur
informative.
L’un des indicateurs donnés concerne la compacité
des bâtiments. Nous constatons que les maisons
individuelles sont en moyenne moins compactes que
les logements collectifs, ce qui s’explique simplement,
par le fait que les logements collectifs comprennent
plusieurs logements dans la même enveloppe ; chacun des logements possède donc au moins une paroi
mitoyenne avec un autre logement (sol, mur ou
plafond), et donc au global moins de surface
déperditive pour une même surface SHON.
Au niveau des performances énergétiques, les
maisons individuelles ont globalement un coefficient de déperdition thermique global (Ubat) meilleur que
les logements collectifs (moyenne de 0,382 W/(m².K)
contre 0,481 W/(m².K) en logement collectif). Le poids
des pertes par ponts thermiques est également plus
faible en maison individuelle.
Il est intéressant de faire le parallèle entre ces performances, ramenées à la surface de parois
déperditives, et la compacité. Il parait en effet cohérent
que les maisons individuelles aient de meilleures
performances sur le Ubat, puisqu’elles ont au total plus
de surfaces déperditives que les logements collectifs
pour une même surface SHON. Comme le label BBC
s'obtient sur une base de consommations
conventionnelles inférieure à 50 kWh/(m²SHON.an),
les maisons individuelles se doivent d'avoir de
meilleurs performances au niveau de l'enveloppe
thermique pour atteindre les mêmes objectifs qu'en logement collectif.
Le système constructif majoritaire en maison
individuelle est la brique simple, suivi de l’ossature
bois. Le parpaing ne représente quant à lui que 10 %
des maisons labellisées.
En maison individuelle toujours, le type d’isolation
préférée reste l’isolation par l’intérieur (dans 60 % des
maisons observées), suivie par les constructions à
ossature bois isolées uniquement entre montants. On
remarque que l’isolation répartie (brique Monomur,
béton cellulaire, etc.) n’est utilisée comme isolation seule que dans 8 % des cas. L’isolant majoritairement
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utilisé reste la laine minérale, tandis que les isolants
bio-sourcés (fibre de bois, fibre de cellulose
principalement) représentent aujourd’hui 18 % des
choix d’isolation des murs et 22 % des toitures en
maison individuelle.
Dans les bâtiments collectifs par contre, les bâtiments sont principalement construits en béton, avec
cette fois une isolation extérieure ; utilisée dans plus de
60 % des cas. L’isolant utilisé est alors, pour plus de la
moitié des projets, du plastique alvéolaire (polystyrène
expansé ou extrudé, polyuréthane). La laine minérale
vient en second choix. Les énergies et systèmes utilisés
sont également très dépendants du type de bâtiment
labellisé.
L’électricité reste favorisée en maison individuelle, choisie comme source énergétique dans 54 % des cas.
Il s'agit, pour une écrasante majorité de pompes à
chaleur, qui possèdent un coefficient de performance
avantageux, et pris en compte dans la réglementation.
Dans les pompes à chaleur choisie, le système air / eau
est utilisé dans plus de 80 % des cas. Les émetteurs
associés au système de chauffage (quel qu’il soit) sont principalement des planchers chauffants. On peut avoir
différentes explications de ce choix, mais les éléments
déterminants sont probablement un critère de confort
(chauffage rayonnant et homogène) et un critère
pratique : les pompes à chaleur ont un meilleur
coefficient de performance à basse température, et se
couplent donc bien à ce type d’émetteurs.
En logement collectif, le gaz est prépondérant (chaudière gaz à condensation dans la majorité des
cas), et est couplé à des radiateurs. La faible part du
plancher chauffant, d’à peine 20 points, s’explique là
encore assez simplement puisque la chaudière gaz à
condensation délivre un fluide haute température (entre
55 et 70°C) qu'il est préférable de coupler à des
émetteurs type radiateur, et n'est pas compatible avec
les planchers chauffants
Sans surprise, la ventilation simple flux hygroréglable Type B est le système le plus utilisé, en
neuf comme en collectif. La ventilation double flux est
un peu plus utilisée en maison individuelle qu'en
collectif, mais sa part reste faible. Cela peut s'expliquer
par sa prise en compte difficile dans les logiciels
réglementaires, et surtout les surconsommations considérées. La RT 2012, sans être parfaite, devrait
permettre de mieux prendre en compte les avantages de
ces systèmes double flux et de mieux les valoriser sur
des constructions neuves.
Les systèmes actifs pèsent de manière différente sur la
facture énergétique des bâtiments, selon que l’on est en maison individuelle ou en logement collectif.
Globalement, le poste de chauffage représente entre 37
et 40 % des consommations en moyenne. A l'inverse
de la ventilation, le poids des auxiliaires de chauffage
est plus faible en bâtiment collectif, ce qui se
comprend aisément puisqu’un grand nombre de projets
collectifs possèdent un système unique de chauffage
réparti sur tous les logements.La production d’eau
chaude sanitaire a quant à elle un poids plus important
en logement collectif (34 % en moyenne) qu’en maison
individuelle (31 % en moyenne).
Pour finir, nous noterons que près de 4 projets sur 5
sont équipés de capteurs solaires (thermiques) pour
l’eau chaude sanitaire, quel que soit le type de projet,
tandis que des modules photovoltaïques ne sont
installés que sur 1 projet sur 5 en maison individuelle,
et à peine 1 sur 10 en collectif.
Source : solaireetbatiment.wordpress.com, 12/12/2011
Diagnostic énergétique : un arrêté encadre
la montée en compétence des professionnels
Régulièrement attaquée par les associations de
consommateurs, la fiabilité des diagnostics de
performance énergétique devrait se trouver renforcée par l’entrée en vigueur au 1er février 2012 d’un texte
modifiant les modalités de certification mises en place
pour les professionnels.
Il va être plus compliqué de devenir diagnostiqueur de
performance énergétique. Paru au Journal officiel du
24 décembre 2011, un arrêté du 13 décembre 2011
modifie le texte du 16 octobre 2006 définissant les
critères de certification des compétences des personnes
physiques réalisant les diagnostics de performance
énergétique. S’appliquant également à l’attestation de
prise en compte de la réglementation thermique, cet
arrêté, qui entrera en vigueur le 1er février 2012, définit deux niveaux de certification : la certification sans
mention, dite « diagnostic de performance énergétique
individuel » (pour les habitations individuelles et les
lots dans les bâtiments à usage principal d'habitation),
et la certification avec mention, dite « diagnostic de
performance énergétique tous types de bâtiments ».
Avant l’examen théorique et pratique des candidats, les
qualifications professionnelles requises sont désormais,
pour la certification sans mention, soit la preuve d'une
expérience professionnelle de trois ans en tant que
technicien ou agent de maîtrise du bâtiment, soit un diplôme sanctionnant une formation du niveau de
l'enseignement post-secondaire d'une durée minimale
de deux ans dans le domaine des techniques du
bâtiment. Un titre professionnel ou une certification de
qualification professionnelle de niveau équivalent
seront acceptés par l'organisme de certification en
remplacement du diplôme. Pour les candidats à la
certification avec mention, le diplôme doit être
complété par la preuve d'une expérience
professionnelle d’une durée minimale d’un an pour une
formation de cinq ans, de deux ans pour une formation
de trois ans et trois ans pour une formation de deux ans. Outre les qualifications professionnelles exigées,
l'organisme de certification vérifiera également que le
candidat a suivi une formation spécifique (NF EN
ISO/CEI 17024 § 4.3.5) moins de dix-huit mois avant
l'évaluation.
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Renforcement des connaissances théoriques
Concernant l’examen théorique, le texte étend ou
précise le champ des connaissances nécessaires,
notamment en ce qui concerne les spécificités des
bâtiments construits avant 1948, les grandeurs
physiques thermiques ou encore le fonctionnement des
équipements techniques.
La personne certifiée titulaire de la mention « tous
types de bâtiments » devra démontrer qu'elle possède
par ailleurs des connaissances approfondies pour ce qui
est, entre autres, du diagramme de l'air humide, de la prévention des risques liés aux légionnelles, de
l'équilibrage des réseaux de distribution ou du
conditionnement d'air. L'évaluation tiendra aussi
compte (dans le cas d'une personne certifiée) du suivi
des réclamations et des plaintes la concernant dans
l'usage de sa certification.
Une fois la certification obtenue par le candidat,
l’organisme de certification met en place un processus
de surveillance des connaissances et de la pratique
professionnelle avec une opération initiale se déroulant
pendant la première année du cycle de certification (et non plus la deuxième), sauf si celui-ci résulte d'une re-
certification, puis au minimum à une opération entre le
début de la deuxième année et la fin de la quatrième
année de ce cycle et de chaque cycle suivant.
Ces opérations comprendront dorénavant le contrôle
sur ouvrage d’au moins un rapport de diagnostic de
performance énergétique préalablement établi par la
personne certifiée et sélectionné par l'organisme de
certification. Dans le cas d'une certification avec
mention, il portera sur un diagnostic d'immeuble ou de
bâtiment à usage principal autre que l'habitation. Les résultats de chaque opération de surveillance feront
l'objet d'un retour écrit à la personne certifiée en
indiquant les écarts entre les compétences observées et
les compétences attendues.
L’arrêté précise enfin que toute personne certifiée peut
demander le transfert de sa certification auprès d'un
autre organisme de certification accrédité pour la durée
de validité restant à courir, à condition toutefois que
cette certification ne soit pas suspendue et qu’aucune
procédure de re-certification ne soit en cours.
Jean-Charles Guézel | Source LE MONITEUR HEBDO
Le Moniteur sonde le BEPOS
Le Moniteur a lancé en décembre un sondage à propos
des bâtiments à énergie positive (BEPOS). En ce début
d'année, Le Moniteur a publié son analyse. La question
soulevée (« La RT 2020 va-t-elle trop loin en visant
des bâtiments à énergie positive ? ») a fait réagir les
internautes, qui répondent « non » à 60 % contre un « oui » à 39 %, avec au total 806 votants.
Pour synthétiser, retenons que les bâtiments à énergie
positive sont vus par leurs défenseurs comme un
moyen de parer aux faiblesses énergétiques de la
France. Plusieurs internautes relèvent aussi le retard de
la France par rapport à nos pays voisins (comprenez
notamment l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse, la
Belgique, ...), et donc l’urgence d’agir et surtout ne pas
lâcher l’objectif des BEPOS pour 2020.
En parallèle, nombreux sont ceux qui mettent
l’accent sur l’urgence de rénover le parc existant. Ils pensent que la priorité ne devrait pas être mise sur
le logement neuf, car à peine 1 % du parc de bâtiment
est renouvelé chaque année. Ils ne sont pour autant pas
forcément contre le BEPOS, mais voient là un
problème d’échelle de temps quand la législation voit
des objectifs à court terme tandis que le domaine de la construction a une inertie forte, et que les programmes
envisagés aujourd’hui ne verront pas le jour avant deux
ou trois ans. Comme le soulève l’une des sondées, on
parle aujourd’hui de bâtiments à énergie positive alors
qu’il existe encore des opérations neuves non
conformes à la réglementation actuelle (sous-entendu
RT 2005). Bien que cela ne soit théoriquement plus
possible, il n’y a que très peu de contrôles sur la
conformité des bâtiments et beaucoup de projets voient
encore le jour sans étude thermique aucune. Le BEPOS
est donc un objectif intéressant en soi, mais ne doit pas masquer le besoin de rénovation et les actions à mettre
en place pour lutter contre la précarité énergétique.
Des questions sont posées sur la qualité sanitaire du
bâti des BEPOS, questions soulevées par la nécessité
de passer par des enveloppes les plus étanches
possibles pour limiter les déperditions thermiques par
renouvellement d’air non contrôlées. L’inquiétude
porte notamment sur les matériaux utilisés dans
l’habitat, et le risque que peuvent représenter les
matériaux les plus abordables sur le marché en termes
d’émissions de composés organiques volatiles (COV) entre autres. Nous reviendrons sur ce point avec le
déploiement de la nouvelle « étiquette pour un air
intérieur plus sain ».
Les internautes les plus sceptiques se posent des
questions sur la viabilité technique des installations, et
l’impact énergétique des modules photovoltaïques
(rendements faibles, consommation d’énergie pour leur
production notamment). D’autres encore soulèvent la
question du coût et des moyens donnés aux ménages
pour construire un bâtiment performant et à énergie
positive. Les réductions des avantages fiscaux et aides
financières sont particulièrement visées. Pour finir, le comportement des utilisateurs est
montré du doigt comme l’élément le plus impactant
dans les consommations des bâtiments BBC. Il va donc
falloir faire un vrai travail pédagogique pour
sensibiliser les occupants et éviter l’effet rebond dans
ce domaine. Source : Blog Solaire et batiment – 16/01/2012
Parution du manifeste négaWatt – en faveur
de l’efficacité énergétique
Suite à la parution officielle du scénario négaWatt
2011 en septembre dernier, l'Association négaWatt a
publié son manifeste (Manifeste négaWatt - Comment
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réussir la transition énergétique, éditons Acte Sud /
Colibris, collection Domaine du possible).
Le scénario négaWatt a, en quelques mois, déjà
beaucoup fait parler de lui. Rendu public et accessible
librement en ligne, il est le fruit d'un travail de plus
d'un an des membres fondateurs de l'association.
Le Manifeste négaWatt, diffusé depuis la semaine
dernière, est un complément nécessaire au scénario. Il s'adresse à tous, "du simple citoyen aux candidats à
la présidentielle", et permet, grâce à des explications
"simples" et aussi compréhensibles que possible, de suivre la réflexion et les résultats qui ont permis au
scénario négaWatt de voir le jour. De plus, il s'applique
à donner une description des enjeux et de la situation
énergétique en France. Il reprend les schémas du
scenario, par exemple celui dit de Sankey qui montre
les flux - et donc les pertes - depuis les sources
primaires utilisées (charbon, pétrole gaz, uranium,
EnR) jusqu'aux usages finaux (chaleur, mobilité,
électricité spécifique). Il est utile de préciser qu'à ce
jour, pour une production en sources primaires de
3000 TWh, nous utilisons 1900 TWh seulement soit 67%, alors que le scenario propose pour 2050 une
production de 1050 TWh pour un usage de 850 TWh
soit 81% : en résumé un système beaucoup plus
efficace. Enfin, et c'est là où l'ouvrage prend toute sa
valeur, il fournit un ensemble de mesures cohérentes
pour une mise en œuvre opérationnelle et possible dès
aujourd'hui. Source : Blog Solaire et batiment – 24/01/2012
Cet ouvrage est en cours de lecture par les Cytheliens,
nous vous en proposerons une analyse plus détaillée
dans les semaines à venir. Nous saluons ce travail
titanesque réalisé bénévolement par les auteurs, et
relevons qu'il s'agit là (scénario + livre) des
documents publics sur les scénarii et la transition
énergétique les plus élaborés que nous connaissons à
ce jour. TB
Effinergie – un nouveau label et un pilote
« vers l’énergie positive »
Mardi 17 janvier, effinergie a présenté publiquement
son nouveau label qui sera applicable à la RT 2012.
Pas de grande surprise au rendez-vous, les progrès
visés correspondent à ce qui était annoncé dans les
appels à projet des régions depuis avril 2011.
Nous retrouvons donc trois améliorations principales
par rapport au label BBC, et à la RT 2012 entrée en
vigueur le 28 octobre dernier pour les premiers
bâtiments concernés [1].
La première consiste en une amélioration de
l’enveloppe thermique avec un seuil de consommation maximal de 40 kWh/(m².an) au lieu de 50 kWh/(m².an)
pour le BBC et la RT 2012, qui sera toujours modulé
en fonction de la zone climatique, de l’altitude, mais
aussi de la surface, du type de projet et des émissions
de gaz à effet de serre des appareils. De plus, la
production locale d’électricité ne pourra plus être
déduite de la consommation conventionnelle. Sur le
travail de l’enveloppe, le coefficient Bbio[2] devra
également être réduit de 20 % par rapport au seuil fixé
dans la RT 2012.
La deuxième amélioration tient dans la mobilisation
des occupants sur la totalité de leurs consommations
d’énergie, notamment les postes de bureautique,
électroménager, etc. Dans ce cadre, il sera nécessaire
de faire un calcul prévisionnel de ces consommations,
puis de les mesurer et les afficher dans l’enceinte du bâtiment. Cela devrait permettre d’aller vers des
consommations mieux maitrisées et mieux connues
dans les bâtiments.
Pour finir, le label effinergie+ impose l’affichage d’un
certain nombre d’éléments tels que les consommations
par poste, les émissions de gaz à effet de serre, etc.
Pour être labellisé, il faudra également prévoir un livret
d’information aux utilisateurs afin de garantir une
bonne utilisation et la pérennité du bâti.
Par ailleurs, l’association effinergie lance un pilote «
vers l’énergie positive ». Celui-ci « n'a pas vocation à devenir un label pour l'instant mais permet
l'expérimentation » comme le souligne l’association.
L’objectif est donc de développer de nouveaux projets
pour aller vers les BEPOS. Ceux-ci seront instrumentés
et analysés afin de pouvoir, d’ici un an ou deux,
proposer un label « bâtiment à énergie positive » basé
sur une expérience réelle et que l’on saura réalisable et
efficace. A terme, l’association souhaite que ces
travaux puissent alimenter la définition de la
réglementation thermique prévue pour 2020. [1] Bâtiments à usage de bureaux, d’enseignement, établissement destinés à l’accueil de la petite enfance et bâtiments à usage d’habitation construit en zone ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) [2] Le Bbio défini le besoin bioclimatique d’un bâtiment, il donne une indication sur la conception géométrique (compacité, surface d’ouvrant, etc.) du bâtiment. Source : Blog Solaire et batiment – 26/01/2012
Début des réflexions sur la RT 2020
Dans le cadre du Plan Bâtiment Grenelle, un nouveau
groupe de travail vient d'être créé. Il aura pour mission
de préparer la future réglementation thermique
applicable en 2020. Selon le Grenelle de
l'environnement, cette RT généralisera les bâtiments à
énergie positive c'est-à-dire des bâtiments qui
produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment.
Ce groupe devra dans un premier temps tirer les
enseignements de la mise en œuvre de la RT 2012 et s'assurer de l'appropriation par les acteurs
professionnels des nouveaux cadres de réflexion et
d'innovation. Il formulera par la suite des orientations
pour éclairer les professionnelles et l'administration. Il
pourrait rendre ses premières observations en avril
2012. Source : Actu-Environnement – 18/01/2012
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Bâtiment et valeur verte
Labellisation BBC des maisons neuves
individuelles en perte de vitesse
L'agence nationale pour l'information sur le logement
remarque que la commande de maisons BBC s'est tassée en 2011. Plusieurs raisons sont évoquées comme
le surcoût pour l'acquéreur et le surcroit de risque
perçu par les professionnels.
Dans le cadre d'une mission d'observation confiée par
le ministère du logement, l'Agence nationale pour
l'information sur le logement (Anil) a été chargée
d'évaluer les effets des aides mises en place pour
favoriser l'accession à la propriété. Dans une analyse
publiée fin février, l'Anil constate "un mouvement de
désaffection pour le label BBC dans l'accession en
maison individuelle neuve" malgré la mise en place d'un Prêt à taux zéro (PTZ) favorable. "Après un
engouement passager en 2010, la commande de
maisons BBC semble se tasser assez sensiblement",
ajoute l'Anil.
L'agence évoque plusieurs raisons à cela et notamment
le surcoût du label et la quasi-impossibilité de reporter
certains travaux autres que la décoration. En effet,
alors que pour des constructions traditionnelles
l'acquéreur peut reporter une partie des travaux dans un
délai de 4 mois, avec le BBC il lui est impossible de le
faire puisque l'atteinte de la performance énergétique
nécessite la réalisation de tous les équipements prévus. Autre raison évoquée : les exigences d'utilisation du
logement pour garantir sa performance. "Les
modifications de comportement qu'impliquent les
économies d'énergies sont souvent jugées trop
contraignantes et nombre de ménages doutent de leur
capacité à s'y conformer", note l'Anil.
Manque de compétence pour certains
professionnels Enfin, certains professionnels se sentant incapables de
satisfaire aux conditions d'obtention du label, préfèrent
ne pas proposer ce type de maison. Ce qui est "positif" selon l'Anil car cela "montre que les entreprises
mesurent les exigences qu'implique le label BBC et ne
prennent pas le risque de le proposer si elles ne
maîtrisent pas les techniques à mettre en œuvre". Si
une maison vendue avec le label BBC ne l'obtenait pas
à l'issue de sa construction, cela remettrait en cause
tout le financement du projet sachant que le montant du
PTZ dépend du niveau de performance. "Ce risque
incite les constructeurs mais aussi les établissements
financiers à la prudence", note l'Anil. De plus, lorsque
le label BBC prévu n'est pas obtenu, l'acquéreur peut
poursuivre le constructeur pour demander une indemnisation. Mais cela reste rare selon l'Anil qui
constate que "beaucoup préfèrent tenter de négocier
une remise".
Ces professionnels mettent en avant le surcoût du label,
la faible rentabilité des projets et les contraintes
d'utilisation des maisons BBC pour mettre en avant
leurs produits non BBC. Des inconvénients "qu'ils
tendent à exagérer" selon l'Anil. "Certains consentent
des rabais à la commande pour "rester dans le
marché" et contribuent à accroître le surcoût du BBC",
remarque l'agence.
Selon les statistiques de la Société de gestion de fonds
de garantie de l'accession sociale à la propriété
(SGFGAS), 240.389 PTZ+ ont été émis au cours des
trois premiers trimestres 2011, tous biens confondus.
Les opérations BBC représentent 22% de l'ensemble
des opérations neuves. Leur coût moyen au m2 est d'environ 3.060 euros contre 1.882 €/m2 pour les
opérations neuves non BBC. De manière générale, les
logements BBC restent proportionnellement plus
nombreux dans le collectif que dans l'individuel.
Rappelons que depuis le 1er janvier 2012, le prêt à taux
zéro (PTZ+) est limité aux constructions neuves
labélisées BBC.
Source : Florence Roussel, actu-environnement.com 07/03/2012
Commentaires :
"Les modifications de comportement qu'impliquent les économies d'énergies sont souvent jugées trop
contraignantes et nombre de ménages doutent de leur
capacité à s'y conformer", note l'Anil.
C’est étrange cette idée que les bâtiments basse
consommation impliquent des contraintes fortes
d’utilisation. En effet, si l’on veut réaliser de réelles
économies, il est important de modifier nos habitudes
et modes de consommations… mais ceci est tout aussi
vrai dans un bâtiment « conventionnel » que dans un
bâtiment BBC.
Il est alors légitime de se demander ce que les ménages entendent par « modifications de comportements », et
de creuser les contraintes afin de savoir ce qui est
entendu en arrière plan. S’agit-il de contraintes
« entendues » sur le BBC, comme la non-possibilité
d’ouvrir les ouvrants par exemple ? En effet, cette idée
« préconçue » ne se justifie pas. Ouvrir 10 minutes par
jour ne va pas entrainer de surconsommation excessive
tandis que laisser la fenêtre entrouverte toute la
journée aura un réel impact.
Relevons également que « certains professionnels se
sentant incapables de satisfaire aux conditions
d'obtention du label, préfèrent ne pas proposer ce type de maison. Ce qui est « positif » selon l’Anil […] ».
On remarque en effet une grande prudence des
professionnels, qui préfèrent ne pas trop s’avancer sur
des performances qui pourraient ne pas être
atteintes… Mais que penser alors de la RT 2012 qui
impose un seuil équivalent au BBC pour toutes les
constructions neuves ? Quel va être le positionnement
des constructeurs, et comment les propriétaires vont-ils
pouvoir faire face à des professionnels qui ne sont pas
prêts ou formés à la construction selon ces nouvelles
réglementations ? C’est là que l’on voit que ces professionnels préfèrent
mettre en avant « la faible rentabilité des projets et les
contraintes d'utilisation des maisons BBC pour mettre
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CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 26 / 37
en avant leurs produits non BBC ». Il parait donc
préférable pour les constructeurs de vendre un produit
peu performant mais connu, que de se lancer dans un
grand changement impliquant une adaptation des
méthodes de travail et une formation de fond des
professionnels. Là encore, on se demande un peu
comment va se passer la transition vers la RT 2012,
déjà en vigueur pour une partie des bâtiments neufs et
généralisés à tous les bâtiments d’habitation neufs à
partir du 1er janvier 2013 !
Pour finir, il est intéressant de noter que les constructeurs de maisons individuelles ne se sont pas
encore approprié le discours concernant la valeur
« verte » des maisons performantes, et les économies
générées sur le long terme. Nous vous en reparlerons
probablement… TB
Plan Bâtiment Grenelle et
réglementations
La RT 2012 pénalise le thermique électrique
Le bilan du secteur thermique électrique est mitigé en
2011 : les ventes de chauffages et chauffe-eau
électriques sont en baisse mais le chiffre d’affaires
reste positif. Le marché a été tiré par la rénovation du
parc existant et les consommateurs ont été attirés par
les produits apportant la meilleure maîtrise des
dépenses d’énergie.
L’organisation fédératrice de l’industrie des appareils
ménagers, le GIFAM (groupement interprofessionnel
des fabricants) a publié le bilan du secteur thermique
électrique pour l’année 2011. Et il est mitigé : les ventes d’émetteurs de chauffage électrique ont baissé
de 8 % par rapport à 2010, tandis que celles de
chauffe-eau électriques ont diminué de 2 %. Une
évolution négative qui s’explique principalement par la
mise en œuvre de la RT 2012 dans les logements neufs.
Cette dernière pénalise les solutions électriques en
fixant des objectifs très bas de consommation
énergétique.[…] Source : batiactu.fr, le 26/03/2012
Commentaires :
Il était temps que la réglementation limite les
possibilités de chauffage électrique ! Bien que
mauvaise pour les professionnels du secteur, cette
« nouvelle » (connue depuis la parution de l’arrêté de
la RT 2012) est plutôt bonne pour l’environnement, les
consommateurs (et leurs factures de chauffage) et reste
de bon augure quand aux impacts de la RT 2012. La fin de l’article – vantant les bienfaits du thermique
électrique – a volontairement été coupé. A retrouver
sur batiactu.fr pour ceux qui veulent approfondir.
TB
Scellier 2012 : le niveau de performance
énergétique défini
Le dispositif réglementaire, composé d'un décret et
d'un arrêté, définissant le niveau de performance
énergétique désormais exigé des logements pour
bénéficier du dispositif Scellier, est paru le 7 mars au
Journal officiel.
Label BBC Pour les constructions nouvelles, ces exigences sont
l'obtention du label "bâtiment basse consommation,
BBC 2005" prévu par l'arrêté du 3 mai 2007 relatif au
contenu et aux conditions d'attribution du label "haute
performance énergétique".
Pour les bâtiments existants, il est nécessaire d'obtenir
le label "haute performance énergétique, HPE rénovation" ou le label "bâtiment basse consommation
énergétique rénovation, BBC rénovation 2009" prévus
par l'arrêté du 29 septembre 2009 relatif au contenu et
aux conditions d'attribution du label "haute
performance énergétique rénovation". A défaut, il est
nécessaire de respecter les exigences de performance
énergétique définies par l'arrêté du 5 mars 2012 pour
au moins deux des quatre éléments suivants : isolation
de la toiture ou des murs donnant sur l'extérieur,
fenêtres, systèmes de chauffage, système de production
d'eau chaude sanitaire.
Fin programmée du dispositif Pour rappel, la loi de finances pour 2012 a verdi le
dispositif Scellier et diminué le taux de réduction. Pour
2012, le dispositif est réservé exclusivement aux
logements BBC (sauf outre-mer). Le taux de la
réduction d'impôt est passé de 18 à 16%, auquel il faut
ajouter le rabot fiscal, soit un taux final de 13%. La
base de la réduction d'impôt ne peut excéder la somme
de 300.000 euros par logement et par an. "A ce plafond
de prix de revient s'ajoute un plafonnement de
l'assiette par m² en fonction de la localisation du logement. Il s'agit de recentrer la dépense fiscale sur
les zones les plus tendues", précise l'Agence nationale
pour l'information sur le logement (Anil).
Le dispositif Scellier prend fin en décembre 2012. Source : Laurent Radisson, actu-environnement.com, le 07/03/2012
Le diagnostic de performance énergétique
est réformé
La fiabilité des diagnostics de performance énergétique
(DPE) est mise en cause. Une nouvelle brique à la
réforme de cet outil est apportée par la refonte des
arrêtés qui l'encadrent. Présentation.
Deux arrêtés, publiés le 15 mars au Journal officiel,
viennent refondre les textes fixant le contenu du DPE
et les méthodes à utiliser tant pour la vente que pour la
location. Objectif : fiabiliser cet instrument dont
l'affichage sur les annonces immobilières est
obligatoire depuis le 1er janvier 2011.
"Le DPE a été très rapidement adopté par les Français
et est devenu un critère essentiel pour guider leur choix d'acquisition et location de logement, il était
donc important d'en faire un outil dans lequel ils ont
une entière confiance. Les mesures qui vont être mises
en place ont pour but de faire de l'étiquette énergétique
un outil de référence incontestable", déclarait la
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ministre de l'Ecologie en septembre dernier à
l'occasion de la présentation des mesures
d'amélioration de cet outil.
Une fiabilité mise en doute Le manque de fiabilité des DPE a été dénoncé à
plusieurs reprises, en particulier par les associations de
consommateurs. Les diagnostiqueurs l'expliquaient par
les pressions exercées par les propriétaires et les
acquéreurs, en grande partie du fait que le classement
conditionnait le montant du prêt à taux zéro (PTZ+).
"En dehors de son coût jugé élevé dès lors qu'il ne sert que d'outil de sensibilisation, le diagnostic soulève une
question de légitimité des politiques publiques, dès lors
qu'un outil dont la fiabilité n'est pas toujours assurée
sert de fondement pour la majoration d'une aide
fiscale", confirmaient les députés Bertrand Pancher
(UMP – Meuse) et Philippe Tourtelier (SRC – Ille-et-
Vilaine) dans leur récent rapport sur l'application de la
loi Grenelle 2.
Face à ces différentes critiques, le groupe de travail
"Signes de qualité" du plan bâtiment Grenelle a publié
des recommandations en juillet 2011 afin d'améliorer le dispositif.
Six mesures pour améliorer les diagnostics Le 13 septembre dernier, Nathalie Kosciusko-Morizet
et Benoist Apparu annonçaient six mesures pour
améliorer et fiabiliser le DPE : une meilleure
transparence vis-à-vis des particuliers, une
amélioration de la méthode de calcul, l'utilisation de
logiciels validés par le ministère, la mise en ligne d'une
base de données des DPE, une montée en compétence
des diagnostiqueurs et un contrôle plus efficace.
La mesure relative aux logiciels a été satisfaite par la publication de l'arrêté du 27 janvier 2012 qui fixe une
procédure d'évaluation de la conformité des logiciels.
Celle relative à la compétence des diagnostiqueurs l'a
été par la publication de l'arrêté du 13 décembre 2011
qui définit les nouveaux critères de certification de
leurs compétences. En ce qui concerne l'amélioration
de la méthode de calcul, "la nouvelle méthode de
calcul 3CL est d'ores et déjà publiée sur le site RT-
Bâtiment", précise Romain Remesy, chef de projet
DPE au ministère de l'Ecologie. […]
Améliorer la transparence des données La publication des deux nouveaux arrêtés vise essentiellement à satisfaire l'objectif d'amélioration de
la transparence des données. Le diagnostiqueur va
devoir maintenant renseigner les données entrées dans
la méthode de calcul, afin d'assurer leur traçabilité.
"Il s'agit aussi d'agir sur l'écart entre consommations
réelle et conventionnelle, qui est fonction des
hypothèses prises lors du renseignement des données
d'entrée", précise Romain Remesy.
Quelles sont les autres modifications apportées par ces
textes ? Une harmonisation des méthodes entre le DPE
"vente" et le DPE "location", la possibilité à titre exceptionnel de laisser l'étiquette vierge en l'absence
de factures pour les bâtiments construits avant 1948, un
changement d'étiquette pour les bâtiments à usage
tertiaire, ou encore l'apparition d'une notion de "surface
thermique" pour le tertiaire.
A noter également la publication attendue d'un ultime
texte fixant un modèle de DPE spécifique pour les
centres commerciaux. Actuellement à la signature, sa
publication pourrait intervenir d'ici la fin avril.
Cette réforme saura-t-elle atteindre l'objectif
d'amélioration de la fiabilité des DPE qu'elle s'est
fixée ? Réponse à compter du 1er janvier 2013,
échéance à compter de laquelle les nouvelles règles devront obligatoirement être appliquées. Mais rien
n'empêche les diagnostiqueurs de les mettre en œuvre
dès à présent. Source : Laurent Radisson, 16 mars 2012, Actu-Environnement.com
Les DPE vierges vont-ils envahir les vitrines
des agences immobilières ?
En l’absence de données sur les consommations
(factures d’énergie finale non collectées), les arrêtés
précisent que le diagnostic fera apparaître une étiquette
vierge.
Suite à la publication des arrêtés précisant le DPE
version 2013, Nicolas Beuvaden, associé du bureau
d’études énergétiques Sinteo, redoute le
développement de diagnostics sans étiquette, que les
nouveaux textes réglementaires autorisent.
Un DPE peut être réalisé par la méthode dite de calculs
ou à partir des factures. Il était jusqu'à présent possible
d'utiliser la méthode de calculs pour réaliser le DPE lors de la vente d'un immeuble construit avant 1948. A
partir du 1er janvier 2013, il faudra systématiquement
employer la méthode des factures pour réaliser le DPE
d'un immeuble ancien. En l'absence de données sur les
consommations (factures d'énergie finale non
collectées), les arrêtés précisent que le diagnostic fera
apparaître une étiquette vierge.
« Les DPE vierges ne devraient s'appliquer qu'à « titre
exceptionnel » selon les arrêtés. Mais lorsqu'on sait
qu'environ 35% des factures sont indisponibles, la
nature exceptionnelle du DPE vierge n'est pas garantie. Nous espérons néanmoins que le récent décret relatif à
l'obligation d'une annexe environnementale pour les
lots de plus de 2 000 m2 facilitera un peu le relevé de
factures et sensibilisera propriétaires et locataires »,
précise Nicolas Beuvaden.
L'ingénieur du cabinet Sinteo souligne également que
"l'applicabilité des arrêtés au cas des logements d'un
immeuble avec système collectif de chauffage et/ou
d'Eau Chaude Sanitaire (ECS) n'est pas résolue en
l'absence de sous-comptage permettant de distinguer
les consommations spécifiques de chauffage et d'ECS". Source : LE MONITEUR.FR, Pascal Bruel
DPE sur factures
Je rappellerai au passage à nos législateurs que le but
du DPE est d’informer et de comparer les logements
entre eux. L’information d’un DPE sur factures n’était
déjà pas très bonne, mais sans information du tout du
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CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 28 / 37
fait de l’absence de facture, quel est l’intérêt de faire
un DPE ? La coexistence de 2 méthodes différentes de
calcul ayant vocation à un but comparatif est, dès le
départ, un non-sens. On ne compare pas des carottes et
des navets. La logique aurait voulu qu’on fasse un
calcul conventionnel pour toutes les maisons. Au
moins, c’est cohérent, même si le calcul 3CL a ses
limites. Qui plus est, l’évolution de l’algorithme va le
rendre un peu plus pointu et fiable (à condition de le
faire sérieusement). Donc pourquoi vouloir s’obstiner
avec la méthode par facture pour des maisons individuelles ?? Source : LE MONITEUR.FR, Pascal Clerc
RT 2012 : le moteur de calcul aurait-il des
ratés ?
La réglementation thermique 2012 entre en vigueur
dans quelques mois pour les maisons individuelles. Or, l’outil de calcul ne cesse d’être modifié, avec des
résultats qui diffèrent d’une version à l’autre.
A partir du 1er janvier 2013, impossible de construire
une maison sans présenter un calcul thermique de la
consommation d’énergie primaire inférieur à
50 kWh/m².an. Un chiffre qui repose sur trois
coefficients – besoin bioclimatique (Bbio),
consommation conventionnelle d’énergie primaire
(Cep) et température intérieure de consigne (Tic) –
calculés à l’aide d’un outil informatique développé par
le Centre scientifique et technique du bâtiment
(CSTB). Depuis la publication de la méthode de 1 400 pages à l’été 2011, six versions du moteur ont été
élaborées puis testées par un groupe de travail d’«
applicateurs ». « Une autre version arrivera avant l’été
», annonce Vincent Braire, ingénieur thermicien chez
Pouget Consultants et membre de ce groupe.
L’outil n’est pas simple puisqu’il requiert la saisie de
cinq à sept fois plus de paramètres qu’auparavant.
Surtout, au fur et à mesure des mises à jour, les
résultats en maison individuelle ont beaucoup varié. «
Nous ne sommes pas hostiles à la RT. Mais je ne sais
pas à quel prix je vais devoir vendre ces maisons : entre septembre et février, les exigences de
consommation calculée par le moteur se sont
renforcées de près de 20 % », explique Patrick
Vandromme, président de Maisons France Confort.
Les constructeurs de maisons individuelles s’engagent
via un contrat de construction – avec prix ferme et
descriptif technique –, et les soubresauts du moteur de
calcul ne facilitent pas le choix des solutions qui seront
retenues pour les permis de construire déposés après le
1er janvier. Difficile aussi de préparer la
commercialisation (études, catalogues, descriptifs…) et
d’optimiser les prix de ces maisons qu’ils vendront dès l’été. « Comment anticiper ce qu’on ne connaît pas ? »,
interroge Dominique de Sauza, président de l’UCI-
FFB.
Un moteur en voie de stabilisation La logique de mise à jour du moteur de calcul est
pourtant classique : chaque version corrige les bugs de
la précédente jusqu’à stabilisation. Les metteurs au
point sont optimistes. « Les comparaisons des résultats
de différentes versions du moteur pour la même
maison montrent un Bbio inchangé, affirme Bernard
Loriot, directeur d’AET Loriot. Et pour le Cep, l’écart
est inférieur à 3 %. » Le CSTB confirme : « Les écarts
entre les versions vont de 0,5 à 3 kWh/m².an. Et le
rythme des mises à jour devrait ralentir », estime Jean-
Robert Millet, responsable du moteur de calcul. «
Aujourd’hui, assure Bruno Slama, gérant de l’éditeur de logiciels BBS Slama, les calculs réglementaires sont
fiables en maison individuelle ».
Exit le chauffage électrique
Autre problème posé par la dernière version du
moteur : la disparition annoncée de l’effet joule. Une
maison de 90 m² chauffée à l’électricité en région
Rhône-Alpes a ainsi vu sa consommation baisser de
7 kWh/m².an entre les versions de juin et
septembre 2011 puis gagner 10 kWh en février. «
Cette version ne nous permet plus d’utiliser l’effet
joule, qui était pourtant pertinent pour une grande partie du pays compte tenu de la faiblesse des
consommations », regrette Patrick Vandromme. Le
surcoût est estimé entre 5 000 et 6 000 euros pour
passer de 70 % des maisons dotées d’un chauffage
électrique à 100 % d’équipements complexes à mettre
en œuvre (boucle à eau chaude, bois, etc.). « Hier, le
CMIste maîtrisait le bâti puis adaptait les équipements.
Demain, ce sera l’inverse. Que maîtrisera-t-il en
changeant de métier si brutalement ? », s’interroge
François Turland, directeur général adjoint du bureau
d’études thermiques Bastide Bondoux (groupe EDF).
Demande de dérogation
Si quelques constructeurs, à l’image de Trecobat, font
leurs propositions commerciales en RT 2012, d’autres
ont sans doute péché par optimisme en se fondant sur
une version précoce du moteur, encore imprécise ou
laissant penser que l’effet joule combiné à du solaire
thermique donnerait satisfaction. Il y a aussi un besoin
manifeste de formation. « J’ai vu un BET ajouter de
l’isolant partout pour atteindre les 50 kWh/m².an,
alors que le résultat était faussé par une simple erreur
de saisie sur la ventilation », témoigne Christian
Cardonnel, P-DG du BET Cardonnel Ingénierie. L’interprétation des résultats reste en effet difficile.
Aucune logique ne se dégage, selon l’Union des
maisons françaises (UMF), ni par zone climatique, ni
par systèmes associés. « N’allons pas trop vite. Nous
manquons encore de recul et ne disposons pas d’un
moteur de calcul à la fiabilité avérée », constate
Jacques Cercelet, de Syntec Ingénierie. En attendant,
les constructeurs anticipent d’éventuelles non-
conformités et donc un risque de contentieux. Voire
des coûts supplémentaires, à leur charge, pour mettre la
maison aux normes. « Nous avons demandé au gouvernement de fixer un palier à 57,5 kWh/m².an
pour le « CEP max » jusqu’à fin 2014, comme dans le
________ Les dossiers Solaire et Batiment_________________________________________Août 2012 / Vol 2 N° 8_____________
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collectif », explique Dominique Duperret, secrétaire
général de l’UMF.
Fin de non recevoir
Mais le ministère a mis moins d’un mois pour trancher.
La requête présentée par l’UMF en mars a été tout
bonnement rejetée. « Les simulations réalisées lors de
l’élaboration de la réglementation ont en effet montré
que le passage d’une exigence règlementaire en Cep
max de 57,5 à 50 kWh/m².an dans les immeubles
collectifs nécessitait l’introduction de nouvelles
technologies qui sont encore coûteuses car insuffisamment diffusées sur le marché de la
construction, et moins mâtures », indique Benoist
Apparu dans sa réponse à l’UMF. A contrario, cet effet
de seuil n’existe pas pour les maisons individuelles. Le
ministère rappelle que les premières versions du
moteur de calcul ont été mises très tôt à disposition des
professionnels pour qu’ils puissent s’y préparer et que
les écarts les variations de Cep obtenues entre les
différents moteurs de calculs sont inférieurs à 5%. Source LE MONITEUR HEBDO, Laurence Francqueville, avec
Thaïs Brouck et Isabelle Duffaure-Gallais
Réalisations
Woopa : un bâtiment architectural à énergie
positive (I)
Le bâtiment à énergie positive Woopa, un projet
architectural de 20 000 m² situé au Carré de Soie, à
Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise a été livré à
l'été 2011.
Woopa qui accueille des bureaux, constitue une
véritable vitrine du mouvement coopératif et du
développement durable. Alimenté par des sources
d'énergies renouvelables, le bâtiment répond aux normes de 2050 en matière de rejet de CO2.
Afin de surveiller le bon rendement des installations et
de détecter les écarts de consommation en matière de
chauffage et de climatisation, Sensus, spécialiste des
solutions de comptage d'eau et d'énergie thermique a
fourni les compteurs d'énergie thermique destinés à
vérifier la consommation et à valider les objectifs fixés
en matière de performance énergétique du bâtiment.
Woopa est un bâtiment à énergie positive répondant
aux normes de 2050 en termes de rejets de C02 et de
consommation énergétique. Les concepteurs du
bâtiment se sont ainsi engagés à utiliser des sources
d'énergies alternatives pour l'alimenter et à respecter
des normes de consommation très contraignantes.
Pour atteindre ces objectifs et surveiller les niveaux
de consommation d'énergie thermique, l'installateur du
réseau d'alimentation en énergie du bâtiment, a fait
appel à Sensus pour lui fournir des compteurs d'énergie
thermique. Conçu selon une approche bioclimatique visant à
minimiser les besoins tout en assurant un confort
thermique grâce à une excellente isolation,
l'optimisation des surfaces vitrées, un triple vitrage et
un atrium, Woopa intègre diverses sources d'énergies
renouvelables pour répondre à ses besoins
énergétiques, comme :
150 m² de panneaux solaires thermiques, qui
assurent la production d'eau chaude pour les
logements,
1500 m² de panneaux photovoltaïques pour ses besoins électriques,
3 chaudières bois à granulés et condensation et 1
chaudière à cogénération à huile qui permettent
d'assurer le chauffage et la production d'électricité,
Une dalle active inerte qui passe sous le bâtiment
et émet de la chaleur grâce à la circulation d'eau à
l'intérieur et permet le « rafraîchissement » en
utilisant la nappe phréatique.
Cette diversification des sources d'énergies permet à
Woopa de respecter ses normes de consommation et de
respect de l'environnement. Parallèlement à ce dispositif, les compteurs d'énergie
thermique, des calculateurs PolluTherm associés à des
mesureurs mécaniques, vont permettre d'évaluer en
temps réel le niveau de production et de consommation
énergétique des 11 000 m² de bureaux qu'abrite le
bâtiment. Ainsi, le comptage devient stratégique
puisqu'il permettra de gérer de manière fine la
performance des sources d'énergies et de contrôler les
écarts de consommation.
L'ensemble des compteurs intègre des modules
Modbus qui transmettent les données via un réseau local, afin que les gestionnaires du bâtiment puissent à
tout moment accéder, sur leur portail dédié, à la relève
à distance des compteurs et ainsi vérifier les niveaux de
production et de consommation en temps réel.
[…] Source : Enerzine, le 21/03/2012
Un chauffage qui apprend à connaître votre
maison
Un régulateur thermique « intelligent » basé sur un
réseau neuronal lancé par la start-up Neurobat pourrait
permettre d'économiser jusqu'à 50% de combustible
grâce à la prise en compte de la météo et du
comportement thermique des bâtiments.
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L'hiver n'a pas encore dit son dernier mot et, sous nos
latitudes, un chauffage central efficace et fonctionnel
paraît indispensable. La plupart des installations
actuelles ne réagissent toutefois qu'à un seul et unique
paramètre – la température extérieure – pour réguler
leur puissance.
Or chaque bâtiment a sa manière propre de réagir
aux changements de température. Conviez une
assemblée de 20 personnes, il y fera bientôt étouffant.
Laissez un rasant soleil d'hiver pénétrer jusqu'au fond
du salon par de larges baies vitrées, la température y montera en flèche… sans que les radiateurs ne
daignent faire baisser leur vigueur.
«Si l'on parvient à mieux prendre en compte les
propriétés de chaque bâtiment en fonction des
habitudes de ses utilisateurs et de son exposition au
soleil, il est possible d'économiser de grandes
quantités d'énergie», a affirmé David Lindelöf,
directeur technique de Neurobat SA.
Cette société trouve son origine dans les travaux du
Laboratoire d'énergie solaire et de physique du
bâtiment (LESO-PB) de l'EPFL, où David Lindelöf et son associé Antoine Guillemin, directeur scientifique,
ont obtenu leur doctorat. Créée dans le cadre d'un
partenariat entre l'EPFL et le CSEM (Centre suisse
d'électronique et de microtechnique, à Neuchâtel),
Neurobat s'apprête à lancer sur le marché un module de
contrôle qui, précisément, se nourrit de plusieurs
sources bien distinctes pour régler finement la
puissance de l'installation de chauffage central. «En
plus de la température extérieure, notre appareil prend
en compte l'ensoleillement, grâce à un capteur solaire,
et la réaction du logement lui-même, au moyen d'un thermomètre placé dans une pièce témoin», a précisé
David Lindelöf. En outre, un capteur de présence
permet de faire baisser automatiquement le chauffage
lorsqu'il n'y a personne à la maison.
Les bâtiments vitrés, à l'instar de cette villa
moderne, réagissent très violemment au soleil. Celle-ci, à St-Niklausen, a été équipée d'un capteur «
intelligent », qui apprend à adapter le chauffage en
conséquence.
Toutes ces données sont intégrées dans un régulateur
susceptible de s'adapter à la plupart des installations
existantes. Mais les ingénieurs en charge du développement de Neurobat ont voulu lui ajouter une
couche d'«intelligence», basée sur un circuit de
neurones artificiels. «Le système enregistre ces divers
paramètres et les met en relation, reprend le
responsable technique. Plus il «apprend», plus ses
réglages deviennent précis. Au bout du compte, il
devient capable d'établir des modèles météorologiques
prédictifs propres à une seule maison, donc bien plus
précis – et moins coûteux ! – que ce que pourraient
fournir des services météorologiques.»
Le régulateur de Neurobat a déjà été installé sur plusieurs bâtiments tests – parmi lesquels l'un de ceux
du CSEM, à Neuchâtel, ainsi qu'une villa privée.
Divers tests ont pu démontrer des économies de
combustible allant selon les cas jusqu'à 65%, suggérant
que des économies de l'ordre de 50% pour un bâtiment
moyen sont envisageables. La pertinence de l'approche
a valu à la société de recevoir cette année le Prix Suisse
Environnement, décerné récemment lors de la foire
Swissbau, à Bâle. Un atout supplémentaire pour
accompagner son entrée sur le marché, dans les
semaines à venir. Source : Enerzine, le 08/03/2012
« Bâtiment biosourcé » : un nouveau label
Les isolants biosourcés s'utilisent comme les produits
habituels.
Ce nouveau label créé par un décret du 19 avril qui
modifie le code de la construction et de l’habitation,
garantit la qualité environnementale de projets qui
incorporent une part significative de biomatériaux.
Les matériaux d’origine végétale ou animale utilisés
dans la construction de certains bâtiments (bois,
chanvre, paille, laine de mouton, plumes) sont qualifiés
de « biomatériaux » ou de matériaux « biosourcés ».
Ces matériaux présentent des avantages environnementaux évidents : naturels et renouvelables
d’une part, ils contribuent d'autre part à la réduction
des émissions de gaz à effet de serre en stockant
temporairement du carbone.
Depuis quelques années, le ministère de l’Ecologie
soutient les acteurs de cette filière, notamment en
participant à l’édition de règles professionnelles
d’exécution d’ouvrages, en vue d’une reconnaissance
de cette pratique, que ce soit pour le chanvre ou la
paille (voir nos articles ci-contre). Avec ce label «
Bâtiment biosourcé », l'Etat souhaite mettre en lumière la qualité environnementale de certains projets et de
valoriser les démarches volontaires des maîtres
d’ouvrage qui intègrent des biomatériaux.
Le décret n° 2012-518 du 19 avril 2012 instaure donc
cette appellation pour les « bâtiments nouveaux
intégrant un taux minimal de matériaux biosourcés et
répondant aux caractéristiques associées à ces
matériaux ». Un arrêté ministériel déterminera les
conditions d’attribution précises. Source : LE MONITEUR.FR
Performances dans le tertiaire
Le premier bail vert « petite surface » signé
Gecina, foncière française en immobilier de bureaux et
résidentiel, et Apogée, Institut Français du
Management Immobilier, viennent de signer, le
premier bail vert pour des locaux inférieurs à 2000 m².
Une démarche volontaire qui a valeur d’exemple.
Pour Apogée, association qui rassemble tous les
organismes développeurs, propriétaires et gestionnaires
de patrimoines immobiliers, l’idée de signer un bail
vert avec la foncière Gecina fait suite à son
déménagement dans le même immeuble, mais dans
des bureaux plus vastes quoiqu’inférieurs à 2 000 m2.
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Une démarche volontaire puisque la réglementation, en
vigueur depuis le 1er janvier 2012, n’impose l’annexe
verte qu’aux baux conclus ou renouvelés des bureaux
ou commerces de plus de 2 000 m2.
Gecina s’est montrée disposée à proposer un texte,
consacré au respect de l’environnement et au
développement durable. « Depuis 2010, nous
développons en avance, même sur le Plan Bâtiment
Grenelle, les baux verts avec nos locataires grands
comptes. Nous sommes aujourd’hui ravis de pouvoir
décliner notre expertise en bail vert pour la première fois sur une surface inférieure à 2000 m² pour
accompagner l’Association Apogée, un locataire de
longue date ! », explique André Lajou, Directeur de
l’Immobilier d’entreprise de Gecina.
Les obligations mutuelles y sont clairement détaillées
et concernent aussi bien le chauffage que la ventilation,
le traitement des déchets, l’éclairage, l’eau, etc…
Une prise de décision concertée entre le bailleur et
les preneurs
Présent lors de la signature, Philippe Pelletier,
Président du comité stratégique du Plan Bâtiment Grenelle et avocat associé, Lefèvre Pelletier &
associés, qui ne peuvent que se réjouir d’une telle
initiative, a rappelé que « Le bail vert peut être soit un
article particulier au sein du bail, soit une annexe, qui
a le mérite de faciliter les évolutions et qui peut être
transmise aux partenaires, tels que les entreprises
prestataires. Ce qui compte, c’est de mettre en
mouvement les preneurs, les bailleurs et leurs
partenaires dans cette phase collective d’acculturation
; dans la mesure du possible, la prise de décision doit
être collective et concertée entre le bailleur et les preneurs ».
Le bail vert ou « annexe environnementale au bail »
comporte différentes mesures :
le preneur et le bailleur doivent se
communiquer mutuellement toute information
utile relative aux consommations énergétiques
des locaux ;
le preneur doit laisser le bailleur accéder aux
locaux pour la réalisation de travaux
d’amélioration de la performance
énergétique ;
les parties doivent s’organiser pour établir un bilan de l’évolution de la performance
énergétique et environnementale du bien
immobilier et s’engager ensemble sur un
programme d’actions visant à améliorer le
score énergétique et environnemental du
bâtiment.
Source : LE MONITEUR.FR
Performance énergétique: selon le Credoc,
les utilisateurs ont la main
Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation
des conditions de vie vient de dévoiler son enquête sur
les performances énergétiques dans le tertiaire. Celle-ci
montre que l’enjeu majeur reste le comportement des
occupants et que plus la taille de l’entreprise est
importante et plus elle sera susceptible de maîtriser ses
consommations d’énergie.
Une enquête, menée à l'automne 2009 mais dévoilé
récemment par le Credoc (Centre de recherche pour
l'étude et l'observation des conditions de vie), auprès
de représentants de 200 établissements du secteur
tertiaire, mesure leurs actions en faveur de la
performance énergétique. Résultat, plus l'entreprise est grande, le nombre de salariés important et la surface
des locaux étendue, plus l'investissement en faveur de
la maîtrise des consommations d'énergie est fort. En
parallèle, dans le cadre d'une convention, le Credoc et
EDF R&D ont approfondi la question à travers une
enquête qualitative auprès des salariés de deux
entreprises ayant engagé des opérations de construction
ou de rénovation de leurs locaux. Conclusion, l'enjeu
majeur de l'amélioration de la performance énergétique
dans le tertiaire, c'est l'apprentissage des occupants.
« Cette mutation technologique a des conséquences profondes sur le mode d'occupation des bâtiments par
les salariés, indique l'étude. Ils doivent respecter des
normes d'utilisation imposées, comme la non-ouverture
des fenêtres. Mais les comportements ne s'adaptent pas
d'emblée à ces normes en raison d'un déficit
d'apprentissage aux nouveaux dispositifs, qui peut
constituer un frein important à l'atteinte des objectifs
de performance. »
Deux manières de procéder
L'étude du Credoc identifie ensuite deux stratégies
mises en place par les entreprises pour améliorer la performance énergétique de leurs locaux. « La
première stratégie est celle des entreprises qui, pour
réaliser des économies de charge et/ou « verdir » leur
image, s'engagent dans des actions volontaristes
portées par la direction, indique l'étude. La seconde est
celle des entreprises qui s'en remettent aux
gestionnaires d'immeubles. » Selon l'étude, le profil
« volontariste » représente 36 % des établissements
ayant investi dans la performance énergétique. Il s'agit
tout d'abord de grands établissements (29 %), situés
dans des bâtiments récents. Ils correspondent à
l'archétype de l'entreprise actrice de ses consommations d'énergie, mobilisée sur cette question
tant pour des raisons d'affichage que d'économie de
charges. À l'opposé, plus des deux tiers des
établissements tertiaires (64 %) ont un profil
« traditionnel » caractérisé par des systèmes peu
automatisés, gérés manuellement par les gestionnaires
d'immeubles, et dont l'efficacité énergétique est
relativement faible.
Impliquer les occupants dans la gestion des outils
L'étude du Credoc indique qu'au moins deux voies sont
possibles pour faire évoluer les usages de l'énergie dans les bâtiments. Dans le premier modèle dit
« technologique », où la performance du bâtiment est
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principalement gérée par des automatismes, les
occupants sont enjoints de ne toucher à rien. Ils se
sentent dépossédés de leur libre arbitre, et subissent des
systèmes qui ne correspondent pas à leurs besoins ou
leur rythme d'activité. À l'inverse, dans le second
modèle appelé « militant » par le Credoc, l'adhésion
des salariés est recherchée. Ils doivent être actifs dans
la gestion quotidienne des appareillages. « Dans tous
les cas de figure, les occupants sont mis en
responsabilité de développer le « bon » usage des
appareillages performants, conclut l'étude. Ainsi la conception des systèmes devrait davantage prendre en
compte les conceptions et les attentes des usagers en
matière de pratiques dites « durables ». En aval, les
entreprises doivent favoriser l'apprentissage des
nouveaux systèmes et donner la possibilité d'intervenir
sur les appareillages. » Source LE MONITEUR.FR, Thais Brouck
Objectif BEPOS
Bâtiments à énergie positive : l’objectif 2020
est possible
Une étude de l’Ademe, non encore publiée à ce jour,
fait part d’un retour d’expérience sur une centaine de
réalisations à énergie positive en France. Usages,
consommations, situation géographique, systèmes
constructifs, type d’habitat : voici les premiers résultats
analysés par Daniela Sanna, ingénieur du service
Bâtiment de l’Ademe.
L’habitat post-2020 est déjà dans nombre d’esprits. A peine la RT2012 publiée, les maîtres d’ouvrage se sont
mis en quête de la construction de demain : le bâtiment
à énergie positive, ou Bepos. Si leur volume est encore
faible sur le territoire, une bonne centaine a été
répertoriée et fait l’objet d’une cartographie par le
service Bâtiment de l’Agence de l’environnement et de
la maîtrise de l’énergie (Ademe). La répartition se fait
comme suit : 65% en tertiaire ; 29% en maisons
individuelles ; 6% en logements collectifs. De plus,
cette cartographie montre que la plupart des
réalisations (55%) se situent en zone géographique H1 (partie nord du pays), « ce qui vient contredire l’idée
reçue que l’on fait du Bepos dans les régions du Sud »,
intervient Daniela Sanna, de l’Ademe.
A partir de là, l’organisme a dressé un état des lieux et
une analyse approfondie sur 25 bâtiments Bepos en
France (tous déjà livrés et tous BBC avant le calcul de
la production de photovoltaïque), au vu de leurs
caractéristiques et de leur impact en termes de
construction. Si l’étude n’a pas été publiée à ce jour,
c’est que l’Ademe a voulu jouer la prudence quant aux
résultats qui en découleraient : en effet, critiqués pour leur nature « passoire thermique », les bâtiments Bepos
sont encore souvent dénigrés pour n’être que des
vitrines technologiques aux performances thermiques
faibles que compensent l’apport solaire photovoltaïque
des toitures. Toutefois, le bilan apparaît plutôt flatteur
aujourd’hui, révélant des données qui soulignent la
performance de ces bâtiments. Puis ont été passés au
crible l’usage, la situation géographique et la
consommation d’énergie conventionnelle (chauffage,
éclairage, eau chaude sanitaire, ventilation et
refroidissement). Or, la réglementation est plus que
floue et il n’existe pas de définition précise du Bepos.
Du coup, est apparue une réflexion, au cours de
l’étude, sur des consommations « hors RT2012 » :
faut-il prendre en compte ou non la consommation
électrique des équipements électroménagers et informatiques, l’énergie grise et la mobilité ?
Un bâti sur base BBC
Ainsi pour vérifier la performance de ces bâtiments,
l’Ademe a pris contact avec les maîtres d’œuvre et
maîtres d’ouvrage qui leur ont fourni les diverses
études thermiques. Du côté du système constructif, on
notera le fort recours au béton + isolation thermique
par l’extérieur ou encore ossature bois + ITE, ainsi que
la surisolation en toiture, la pénétration de la toiture
terrasse végétalisée ou encore la forte présence de
triple vitrage sur les façades nord. Côté consommations, « on retrouve des consommations
autour de 50 kWh/m2/an, soit un niveau équivalent à
celui des bâtiments basse consommation classiques »,
note Daniela Sanna. Ainsi, la production d’énergie
vient en très grande partie (90%) des énergies
renouvelables. Pour le chauffage, l’étude révèle un très
fort recours à la PAC géothermale ; pour l’eau chaude
sanitaire, le solaire thermique est quasi-systématique
(notamment dans le résidentiel) ; tandis qu’une VMC
double flux sert dans presque tous les cas à la
ventilation et que les Leds et les détecteurs de présence font de plus en plus leur apparition dans ces bâtiments.
Si les écarts sont toutefois contrastés, du fait du taux
d’occupation variable des locaux ou du certains
mauvais réglages des équipements de chauffage, « il
n’en demeure pas moins que le niveau Bepos de
manière conventionnelle est atteint. Sur la base du
périmètre actuel et des retours d’expérience que l’on
constate, le Bepos est possible en 2020 », remarque
Daniela Sanna.
Actuellement, un label Bepos en anticipation de la
norme RT2020 est en préparation au sein de
l’association Effinergie. D’autres groupes de travail planchent également sur le Bepos, tant au Plan
Bâtiment Grenelle, qu’à l’Ademe ou le CSTB… «
L’idée est de caler un niveau Bepos performant mais
atteignable dans la RT2012 », ajoute l’ingénieur de
l’Ademe. Cela devrait voir le jour courant 2013… Source : BatiActu - C.L. (25/06/2012)
Familles à énergie positive : 6,1 millions de
kWh économisés cet hiver
Les saisons des Familles à énergie positive se suivent
et confirment qu'avec un peu de volonté et quelques
bons conseils, les économies d'énergies sont à portée
de tous. Le principe ? Plusieurs familles se regroupent
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en équipe et font le pari d'économiser le plus d'énergie
possible dans leur maison (chauffage, eau chaude,
consommations diverses…). L'objectif minimal est de -
8 % par rapport à l'hiver précédent. Mais grâce à leurs
efforts, les familles atteignent en moyenne 15 %
d'économies. En Pays de Loire, la meilleure équipe
affiche une baisse des consommations de 35,5 % ! Cela
passe par des gestes simples (fermer les volets, installer
des rideaux, ne plus laisser ses équipements en
veille...) mais aussi, parfois, par l'installation
d'équipements plus économes (chauffage, lave-linge...).
Pour l'édition 2011-2012, 5.800 personnes se sont
engagées sur trente territoires. Elles ont permis
d'économiser 6,1 millions de kWh, soit la production
annuelle de 61 000 m² de panneaux solaires
photovoltaïques (l'équivalent de 2.440 installations de
maisons individuelles).
Pour participer à la prochaine saison : www.familles-a-
energie-positive.fr.
Source : Actu-Environnement – 30/05/2012
Réalisations et coûts
Label BBC pour le patrimoine bâti ancien
Rénover un bâtiment ancien au label BBC sans
dénaturer la façade ni remettre en cause l'intégrité de la
construction. Tel est le pari réussi de la Mairie de
Breuillet (91) désormais installée dans un château du
XVII siècle estampillé basse consommation ! L'isolation extérieure est le plus souvent privilégiée
pour atteindre des hauts niveaux de performances
énergétiques dans le bâtiment. Mais dans le cadre de la
rénovation de construction ancienne, cette technique
n'est pas applicable sous peine de dénaturer l'aspect des
façades en pierre.
La solution consiste donc à isoler plus
classiquement par l'intérieur à l'instar du château de
la ville de Breuillet dans l'Essonne (91) qui combine
une isolation comprise entre 10 et 25 cm, des fenêtres
performantes avec fermeture à gueule-de-loup, mais aussi une chape sèche au sol pour stopper les ponts
thermiques associés aux caves voûtées en sous-sol. La
nouvelle mairie ainsi isolée est dotée de deux pompes à
chaleur géothermiques dont les sondes descendent à 30
m sous terre. L'ouvrage bénéficie de larges ouvertures
pour laisser passer la lumière naturelle en complément
d'un éclairage basse consommation.
La solution consiste aussi à supprimer des postes de
dépenses énergétiques à l'instar de la suppression peu
commune de la ventilation mécanique destinée à
rafraîchir les locaux en été. Une méthode plus
classique est utilisée : laisser les fenêtres ouvertes derrières les volets lors des nuits estivales !
Au final, le bâtiment ancien a obtenu sa labellisation
BBC Effinergie et consomme 70 % d'énergie en moins
qu'avant les travaux. Financièrement, le retour sur
investissement est prévu en 7 ans grâce aux 200.000
euros de subventions accordées par l'Ademe et le
Conseil général de l'Essonne. La durée aurait été portée
à 14 ans sans ces aides : une durée qui ne semble
toutefois pas rédhibitoire pour une commune dans la
mesure où, d'après Bernard Sprotti, Maire de Breuillet,
la plupart des emprunts se font sur 30 ans pour financer
des infrastructures bénéficiant à plusieurs générations. Source : actu-environnement.com, Baptiste Clark
Optimisation énergétique: ABATIA, nouvel
outil d’aide à la conception
C’est pour mettre à la portée de tous les éléments
contraignants de la RT 2012 que Cythelia, bureau
d’étude reconnu en matière d’énergie dans le bâtiment,
a développé avec Armines dans le cadre d’un projet
ANR-Prebat (Paciba) un nouvel outil d’aide à la
conception des bâtiments, aujourd’hui concrétisé dans
l’outil ABATIA dont la commercialisation débute. L’objectif premier de ce développement (présenté sur
le Forum 4i) était de cibler les professionnels du
bâtiment non thermiciens, notamment les architectes
(et en particulier les petits cabinets d’architectes qui
n’intègrent pas les compétences en thermique), les
professionnels de la construction mais aussi les
gestionnaires de patrimoine ou les maîtres d’ouvrage.
L’idée était en effet de leur fournir un outil très simple
et très intuitif permettant d’appréhender facilement les
critères thermiques liés à leurs choix constructifs et
cela dès l’esquisse, sans avoir à investir du temps et de
l’argent à cette étape. Pour cela, les concepteurs d’Abatia ont choisi de travailler sous l’environnement
Sketchup (gratuit), très largement utilisé pour les
étapes d’esquisses de projets et très intuitif pour les
non-initiés. Le logiciel Abatia apparaît alors comme un
module externe (Plugin), comme une barre
supplémentaire du logiciel, totalement intégrée. Il
permet, sur l’esquisse dessinée par le cabinet (nouveau
bâtiment ou reproduction d’un bâtiment existant),
d’associer à chaque élément (parois, fenêtre...) des
données sur le système constructif, son orientation (le
logiciel prend en compte les ombrages), les matériaux utilisés, les huisseries, (des données techniques
disponibles dans une base de données standard qui peut
être enrichie par chaque utilisateur).
Cette description technique rapide du bâtiment, et des
informations sur les postes de consommation (mode de
chauffage, d’ECS ou de climatisation) et le profil des
habitants (nombre, âge...), suffit ensuite à visualiser les
apports et déperditions thermiques, les ponts
thermiques, et avoir une idée globale du niveau de
performance énergétique du bâtiment (possibilité de
couplage aussi au logiciel Archelios de Cythelia
d’analyse du gisement solaire et du dimensionnement technico-économique d’ installations photovoltaïques).
Très vite, le concepteur ou le gestionnaire de
patrimoine peut évaluer les alternatives et réduire son
empreinte énergétique très tôt en modifiant ses choix
(par exemple en modifiant l’emplacement ou la surface
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d’ouverture, en changeant un matériau...) et en
évaluant le coût de chacun des changements.
L’outil étant peu cher (800 €) sur une plateforme déjà
familière du monde de la construction (Sketchup), il
met l’optimisation énergétique à la portée de tous, en
évitant les surprises à l’avancée du projet et en
devenant un atout commercial. Tous les résultats
peuvent ensuite être exportés dans des tableurs ou des
rapports, et le projet initial peut être exporté tout entier
au sein de logiciels plus pointus de CAO ou
d’évaluation thermique pour une analyse plus fine, une fois le projet affiné (Archiwizard notamment, logiciel
plus avancé).
A noter que Cythelia débute aujourd’hui la
commercialisation de ce nouvel outil (une version
d’essai est téléchargeable pour 15 jours) et souhaite
renforcer ses moyens financiers pour accompagner
l’effort commercial de diffusion du nouveau logiciel et
poursuivre les développements techniques. GreenNewsTechno – n°65 -25 mai 2012
Commentaires sur ABATIA Avec ses Maisons ZEN, et ses ingénieurs qui élaborent
et transmettent des outils innovants pour la transition
énergétique, en six ans, Cythelia a évolué du Solaire au
Bâtiment.
Constatant que les besoins des professionnels du
bâtiment sur les changements liés à la RT 2012 ne sont
pas couverts correctement, et que seuls sont couverts
les besoins des BE spécialisés - experts en thermique,
en calcul réglementaire et en simulation thermique
dynamique, et des diagnostiqueurs pour le DPE.
Constatant que les outils commerciaux existants sont peu ou pas ergonomiques, nécessitent des pré-requis en
thermique, et sont assez chers pour certains. Constatant
que les concepteurs, a fortiori les architectes, ne
peuvent pas faire d’optimisation des performances
thermiques au moment de l’esquisse, Cythelia a conçu
ABATIA.
L’outil est unique, ergonomique, complet et précis. Il
est adapté au neuf et à la rénovation et permet de faire
les bons choix dès le début du projet.
Il permet à partir du modèle 3D du bâtiment de :
paramétrer l’enveloppe sous « Sketchup »
définir les systèmes actifs
choisir les scénarios d’occupation
visualiser les résultats
optimiser
Son paramétrage est très simple : il affecte des attributs
aux objets en un clic avec choix dans de vastes bases
de données.
Il prend en compte dès l'esquisse :
les éléments de la thermique
les apports solaires avec masques
les apports gratuits des appareils et des occupants. Pour les postes de consommation et production
d’énergie: les objets prédéfinis chaudière, ballon
ECS, frigo, … contiennent les infos sur leurs
caractéristiques énergétiques et le profil de
consommation. Idem pour les occupants.
Il intègre les exigences de la RT avec un rendu visuel
graphique, donne les indicateurs économiques :
coût global actualisé
temps de retour différentiel
Et fournit des pistes d'améliorations.
La performance se visualise par des indicateurs
graphiques suivant des critères génériques :
Déperditions, apports solaires
Compacité, % percements, orientation, …
Ou des critères plus spécifiques :
L’utilisateur choisit son référentiel (RT2012, BEPOS,
PassivHaus…)
L’outil fournit une liste d’indicateurs graphiques
comparant la performance du projet à l’objectif :
Cep
Ubat
Eclairage naturel
Consommations par poste
Enfin au niveau de l’analyse
la conception est guidée par des comparatifs de
variantes (ex : vitrage double VS triple)
l’aide à la décision est apportée par une analyse
économique des choix, rentabilité du
surinvestissement : temps de retour, CGA, …)
tous les résultats peuvent être exportés (.csv) dans
Excel, rapport, PDF, …
En conclusion, c’est un outil s’appuyant sur un
modeleur 3D puissant et largement diffusé qui permet
au concepteur de prendre en compte :
les éléments de la thermique dès l’esquisse, donc d’intégrer les enjeux énergétiques dans son
raisonnement
les indicateurs économiques, permet donc de
vendre le surinvestissement éventuel
accessible aux professionnels non thermiciens il
est ergonomique, complet et précis
ABATIA accélère le changement des mentalités en
transformant les contraintes de la RT 2012 en
avantages clients.
Soyez parmi les premiers à découvrir sa facilité
d’utilisation pour concevoir ou rénover des bâtiments performants ! Rendez-vous sur www.abatia.fr pour
télécharger la version d’essai gratuite.
Xavier Allanic
Bilan flatteur pour les bâtiments à énergie
positive
Les Echos ont publié mercredi 6 juin un article sur les
bâtiments à énergie positive et le bilan qu’en dresse
l’ADEME. Retour sur l’article et analyse.
Article des Echos – Extraits
« Une grosse centaine de bâtiments à énergie positive
(BEPOS) préfigurent déjà la construction neuve de
l’après-2020. Ces pionniers promettent de produire
plus qu’ils ne consomment, un slogan clinquant qui
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CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 35 / 37
attire un nombre croissant de maîtres d’ouvrage
audacieux. [...] Pourtant, les BEPOS ont mauvaise
réputation. Ils sont souvent dénigrés pour n’être que
des vitrines vertes ou technologiques, voire considérés
comme des bâtiments peu performants que compensent
de généreuses toitures solaires. Autrement dit,
l’archétype du bâtiment anti-écologique doublé d’un
non sens économique.
Une étude réalisée l’an dernier pour l’Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
(Ademe), mais non publiée à ce jour, indique pourtant le contraire. Des experts ont inventorié ces deux
dernières années les BEPOS déjà construits ou
commandés en France, révélant la grande diversité
géographique et fonctionnelle de ces ouvrages. La liste
compte de nombreuses réalisations dans le tertiaire
[...] Dans le public figurent des établissements
d’enseignement [...]. Côté logement, de nombreuses
maisons de particuliers motivés sont représentées,
mais aussi quelques opérations d’habitat collectif, dont
une poignée de bailleurs sociaux. [...]
Un concept encore confus. L’étude a passé au peigne fin les performances d’une
trentaine de ces pionniers pour vérifier la pertinence
du concept. Les investisseurs, qui ont participé à
l’étude, n’ont pas souhaité sa publication. Les
résultats sont pourtant plus qu’honorables, selon la
spécialiste des bâtiments à énergie positive à l’Ademe,
Daniela Sanna. Dans l’échantillon étudié, les BEPOS
se montrent très performants en consommation pure. «
On retrouve des consommations autour de 50
kWh/m²/an, soit un niveau équivalent à celui des
bâtiments basse consommation (BBC) classiques », indique l’experte. La production d’électricité, confiée
pour le moment à des panneaux solaires, atteint entre
50 et 80 kWh/m²/an. L’Ademe a du mal à évaluer le
surcoût de ces bâtiments qui varierait de 10 à 25 %,
une difficulté de calcul déjà constatée sur le parc BBC
par le programme de recherche publique Prebat.
Si les débuts des bâtiments à énergie positive s’avèrent
plutôt encourageants, le concept souffre pourtant
toujours de confusion. Les lois Grenelle, qui appellent
leur généralisation dans la réglementation thermique
de 2020, ne les définissent pas vraiment. Pour le
moment, sur les modèles des normes thermiques, la consommation d’énergie des BEPOS ne prend en
compte que les postes chauffage, éclairage, eau chaude
sanitaire, ventilation et refroidissement. Pourtant, à
l’horizon 2020, un autre poste devrait devenir
stratégique : la consommation électrique des
équipements informatiques et électroménagers. Dans
les bureaux, les commerces et les hôpitaux, où les
consommations sont plus élevées (jusqu’à
350 kWh/m²), ces enjeux sont encore supérieurs.
La question des modes de production va aussi se
complexifier. Aujourd’hui, seules les toitures photovoltaïques sont prises en compte par les codes de
calcul des performances. A l’avenir, il faudra y
intégrer d’autres énergies renouvelables, comme
l’éolien. Plusieurs groupes de travail ont récemment
débuté des travaux sur la définition d’un bâtiment à
énergie positive. L’association Effinergie, qui porte le
label BBC, prépare en effet un label BEPOS en
anticipation de la norme RT2020. Le Centre
scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et
l’Ademe lancent leur propre réflexion, de même que le
plan bâtiment Grenelle. Certains spécialistes poussent
pour intégrer à l’avenir l’énergie engloutie par les
équipements des constructions dans le bilan thermique et énergétique complet. Cela rendrait alors
la rédaction de la norme de 2020 encore plus
complexe. De quoi nourrir quelques années de débats
politiques, économiques et techniques. » Source : MATTHIEU QUIRET –Les Echos 6 juin 2012.
Définition des bâtiments à énergie positive
Il est vrai que la définition des bâtiments à énergie
positive n’a pas été clarifiée, et permet donc encore un
certain flou. Cependant, comme nous le préconisons à
Cythelia – avec nos maisons ZEN notamment – il
semble qu’un certain consensus apparaisse au sein des
professionnels. Les BEPOS sont souvent définis
comme des bâtiments basse consommation (BBC)
avant tout, qui produisent ensuite suffisamment
d’énergie pour couvrir les besoins annuels du bâtiment.
Ce sont donc avant tout des bâtiments performants, et la production d’énergie est un plus. Il reste tout de
même une grosse incertitude sur la prise en compte des
usages, aussi souvent nommé « électricité spécifique »,
c.à.d. les consommations liées à la bureautique, aux
appareils électroménagers, etc. A Cythelia, nous
considérons qu’un bâtiment ne peut être à énergie
positive que si tous les postes de consommation sont
pris en compte, électricité spécifique comprise.
Comme l’article le souligne, ces consommations
spécifiques ont un rôle clef dans la consommation
totale des bâtiments, notamment lorsque l’on commence à parler de bâtiments performants, qui
consomment peu par ailleurs. Cela pose cependant un
certain nombre de problèmes au niveau de la
conception, notamment pour évaluer ces usages,
prendre en compte l’impact des usagers et les appareils
réellement installés dans le bâtiment, lorsque les futurs
occupants ne sont pas connus par exemple.
L’association Effinergie travaille à une définition du
label BEPOS, et propose déjà des pistes de réflexions
sur le label « Vers l’énergie positive » , avec deux
niveaux de label possibles :
Le premier niveau préconise une production d’électricité renouvelable supérieure aux postes de
consommation pris en compte par la
réglementation thermique actuelle (soit chauffage,
rafraichissement, ventilation, eau chaude,
éclairage et auxiliaires),
Le second niveau irait jusqu’à la prise en compte
de tous les appareils du bâtiment, soit la
consommation totale.
________ Les dossiers Solaire et Batiment_________________________________________Août 2012 / Vol 2 N° 8_____________
CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 36 / 37
Ce second niveau de label se rapproche des éléments
pris en compte par le label PassivHaus notamment, qui
préconise des consommations de chauffage minimum
mais fixe aussi un seuil maximum de consommation
tous usages confondus.
Communication du rapport et retours
d’expériences
Il est surprenant – et surtout navrant – que les
investisseurs de projets puissent refuser que l’ADEME
publie son rapport d’études concernant les bâtiments BEPOS. En effet, nous sommes aujourd’hui dans une
situation où il faut avancer vite et aller de l’avant pour
lutter contre le changement climatique. Il est donc
nécessaire que tout retour d’expérience puisse être
analysé et repris par d’autres professionnels afin de ne
pas reproduire des erreurs connues, et de permettre
ainsi aux acteurs du bâtiment de développer
rapidement une filière d’excellence. C’est en tout cas la
philosophie de Cythelia lorsque nous publions les
résultats de monitoring de nos maisons, même si des
dysfonctionnements apparaissent parfois. Nous partons
du principe que les erreurs commises nous permettent d’avancer, et ne doivent pas servir uniquement à notre
bureau d’études mais à toute personne intéressée par le
sujet afin d’éviter de les reproduire.
La transparence devrait donc être vue par les
entreprises innovantes comme un atout, et non un frein
à l’innovation.
Les surcoûts liés aux BEPOS
L’ADEME manifeste sa difficulté à évaluer les
surcoûts des bâtiments à énergie positive. Nous ne
pouvons que les comprendre tant le sujet et complexe
et sujet à controverse. Avant de parler de surcoût et de pourcentage, il faut
bien définir le cadre… De quel surcoût parle-t-on,
quelle référence se fixe-t-on, et quelle durée
d’observation ?
Il existe de nombreux types de surcoûts… mais que
veut-on définir ?
Le coût lié à l’effet prototype, qui induit un coût
d’investissement élevé sans pour autant être
représentatif du coût « réel » du même bâtiment
avec des technologies maitrisées et des produits
sur le marché ?
Le coût de l’investissement, qui ne prend pas en compte les économies de charges sur la durée de
vie du bâtiment ?
Le coût « psychologique », qui fait que l’on peut
trouver des technologies maitrisées à coût
exorbitant sur le marché, simplement parce que la
technologie est mal connue ou peu développée en
France (voir à ce sujet la très instructive analyse
des surinvestissements de bâtiments BBC réalisée
par le cabinet Enertech) ?
Le coût lié à l’utilisation de matériaux sains,
lorsque le BEPOS est comparé à un bâtiment « conventionnel » réalisé en béton + isolation laine
de verre ?
Et dans cette évaluation des coûts, et ce reproche de
bâtiment « cher », comment prend-on en compte les
économies de charges, l’augmentation du coût des
énergies, les risques sanitaires diminués (lorsque le
bâtiment est construit avec des matériaux respectueux
des occupants), le confort, etc ?
Il est donc nécessaire, avant de parler de surcoût, de se
poser toutes ces questions et – a terme – de définir un
cadre clair pour cette évaluation économique, en
identifiant les indicateurs clefs tels que le temps de
retour sur l’investissement – ou le temps de retour du surinvestissement par rapport à la solution initiale – et
le coût global sur une durée d’observation fixée, la
même pour tous.
Synthèse
Les Echos dressent donc un bilan plutôt positif des
bâtiments à énergie positive… Il reste cependant de
grands flous permettant à tous d’interpréter leurs
chiffres comme bon leur semble.
La difficulté aujourd’hui, me semble-t-il, ne tient plus
dans la possibilité de réaliser des BEPOS ni dans les
technologies que l’on y intègre, mais plus dans le cadre qu’on lui donne et les outils que l’on met en place pour
leur développement en France. Source : Blog Solaire et Bâtiment - TB
Construire « passif », combien ça coûte ?
Récemment, plusieurs articles sont parus sur les coûts
et contraintes des bâtiments passifs. Extraits.
« Préalable indispensable aux bâtiments à énergie positive, la construction passive coûte plus cher en
France qu’en Belgique. Triples vitrages et VMC
double flux, éléments intrinsèquement liés au concept,
y sont pour beaucoup », selon un article du Moniteur
sur le sujet1.
Dans cet article, les équipements nécessaires à l’obtention du label PassivHaus sont repris un à un, et
une comparaison des prix français et belges est
proposée. On remarque là des différences non
expliquées, avec du matériel souvent plus cher en
France.
Cette description des coûts pratiqués en France – en comparaison des coûts de nos voisins – nous rappelle
une étude réalisée par le cabinet Enertech, qui propose
une analyse des surinvestissements liés à la
construction BBC en France ces dernières années. Lors
de la présentation de cette étude, nous avions entendu
parler de « coûts psychologiques » – qui représentent
les coûts élevés de matériel et équipements si on les
met en relation à la technologie nécessaire, et au prix
que l’on peut observer chez nos voisins (allemands en l’occurrence), mais aussi sur d’autres projets en
France. Comme si – parce que c’est mal connu et peu
développé – c’était normal et nécessaire d’avoir affaire
à des éléments chers.
La question soulevée est donc simple : « Est-ce parce
que la performance énergétique est encore peu (ou trop
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CYTHELIA sarl Editeur : Alain Ricaud Rédaction : Tassadit Bonnardot 37 / 37
peu) développée en France qu’il en est de même
partout ailleurs ? » Et si, comme nous le pensons, la
réponse est non, alors comment se fait-il que les
maîtres d’ouvrages n’aient pas accès à des équipements
au « juste prix » dès aujourd’hui ?
La question des choix de conception peut également être posée. Dans ce cas, d’aucuns diront que le lien
n’est pas forcément intrinsèque, et que les exigences du
label PassivHaus peuvent être adaptées à nos régions et
nos territoires, comme le relèvent d’ailleurs les
industriels du vitrage dans une réponse faite au
moniteur2 : « Bâtiment passif ne rime pas forcément
avec triple vitrage …. double ou triple vitrage, il n’y a
pas de dogme, tout dépend des besoins ». Cette
remarque peut être illustrée par un bon nombre
d’exemples comme la Petite Maison ZEN, dont nous vous avons parlé à maintes reprises, et pour laquelle
nous avons fait le choix de triple vitrage au Nord pour
limiter les déperditions, mais double vitrage sur les
autres faces pour maximiser les apports solaires.
Pour finir, le premier article du Moniteur (« Construire
passif, combien ça coûte ? ») posait aussi la question de la formation – question clef dans la performance
énergétique des bâtiments construits aujourd’hui en
France. En effet, pas évident de trouver la main
d’œuvre qualifiée, et faire revenir une entreprise à
plusieurs reprise est un élément bloquant dans
l’avancement des travaux, et donc dans la prise de
décision du maître d’ouvrage. Ça ne sera pas dévoiler
un secret que d’admettre que l’Allemagne, la Belgique,
l’Autriche, etc. ont compris cela bien avant nous, et ont
une sacrée marge d’avance. Cela dit, nous sommes
humains, donc capables d’apprendre et de nous former aux nouveaux enjeux, aux nouvelles méthodes, etc.
Que dire alors des coûts des constructions passives,
sachant que nous vivons dans un pays aux climats
divers, et contraintes variées… Peut-être faudrait-il
parfois laisser la place à un peu de matière grise pour
optimiser la conception et le coût de la construction d’un même élan ?
Peut-être faudrait-il aussi redonner un peu de moyens
aux bureaux d’études, qui devraient avoir ce rôle
d’accompagnateurs sur les chantier – via des carnets de
détails complets et une expertise technique de la
construction. Tout en optimisant les performances des constructions, ils pourraient faire gagner du temps sur
les chantiers en ayant bien préparé les travaux… Et qui
dit gain de temps dit gain d’argent non?
Source : Blog Solaire et Bâtiment – TB et XAL
1http://www.lemoniteur.fr/199-
materiaux/article/etudes-de-cas/17461228-construire-
passif-combien-ca-coute paru le 07/05/2012. 2 http://www.lemoniteur.fr/190-metiers/article/point-
de-vue/17943573-batiment-passif-ne-rime-pas-forcement-avec-triple-vitrage paru le 13/06/2012
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