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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
UNIVERSITE D’ORAN ES-SENIA
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE
Laboratoire de Nutrition Clinique et Métabolique_____________________________________________________________________________________
---MEMOIRE-
En vue de l’obtention du diplôme de
MAGISTER
En Nutrition Clinique et Métabolique
Présenté par
Boukadoum Ali
Soutenue en Avril 2007
Devant le jury
PrésidentPr. BOUCHENAK M Professeur (Université Es-sénia, Oran)
ExaminateurDr. BOUKORTT F. Maître de Conférences (Université Es-sénia, Oran)
ExaminateurPr. KADDOUS A. Professeur (CHU d’Oran)
EncadreurDr. MEKKI K. Maître de Conférences (Université Es-sénia, Oran)
Effet d’une supplémentation en acides gras polyinsaturés oméga 3 sur la
dyslipidémie, chez despatients atteints d’insuffisance rénale chronique
en phase prédialytique, de l’ouest algérien.
Remerciements
A
Madame BOUCHENAK M., professeur à l’université d’Oran, en
témoignage de ma reconnaissance pour son enseignement, les
encouragements et les conseils précieux qu’elle n’a cessé de me
prodiguer. Et qui a bien voulu présider ce jury.
Qu’elle trouve ici l’expression de ma respectueuse gratitude
Monsieur KADDOUS A.,, Professeur en Néphrologie (CHU d’Oran) qui a bien accepte d’évaluer et d’examiner ce travail.
Qu’il veuille bien accepter l’expression de mon profond respect
Melle BOUKORTT F.,, Docteur ès Sciences au département deBiologie de la Faculté des Sciences (Université d’Oran Es-Senia) pourl’honneur qu’elle me fait en acceptant d’examiner mon travail.
Qu’elle trouve ici, le témoignage de mon profon remerciement
Madame MEKKI K., Docteur ès Sciences au département de Biologiede la Faculté des Sciences (Université d’Oran Es-Senia). Ce travail aété réalisé sous sa direction, elle ma accordé une aide précieuse avecbeaucoup de patience et de compréhension.
Qu’elle accepte l’expression de mon entière reconnaissance
Je remercie vivement Madame TALEB-DIDA N ainsi
qu’à toute les personnes qui ont contribué de prés ou de loin à la
réalisation de ce travail et à toute l’équipe du Laboratoire du Nutrition
Clinique et Métabolique.
Ce travail de recherche s’inscrit dans un projet de recherche financé par l’Agence nationale pour le Développement de la Recherche en
Santé- ANDRS, Code : 02/15/01/01/084
Et a été réalisé au Laboratoire de Nutrition Clinique et Métabolique
del’Université d’Oran Es-Sénia, dirigé par Dr MEKKI K
COMMUNICATION
6èmes Journées Francophones de Nutrition. Organisées par la SFN et la SFNEP. Nice29 Novembre- 1er Décembre 2006
BOUKADOUM A., TALEB-DIDA N., MEKKI K., KADDOUS A., BOUCHENAK MVariation des facteurs de risque lipidiques en fonction d’une supplémentation en acides gras oméga 3, chez des patients atteints d’insuffisance rénale chronique.
SOMMAIRE
AVANT PROPOS……………………………………………………………………….1
INTRODUCTION………………………………………………………………………4
I.Insuffisance Rénale Chronique……………………………….………………………..4
I.1Définition……………………………………………………………………..4
II. Métabolisme des Lipides au cours de l'Insuffisance Rénale Chronique……………..4
III. Conséquences des Anomalies du Métabolisme Lipidique…………………………..6
III. 1. Risque cardiovasculaire…………………………………………………..6
III. 2. Progression de l'insuffisance rénale………………………………………6
IV. Effet de l'hémodialyse et de la dialyse péritonéale chronique ambulatoire sur le
métabolisme des lipides et des lipoprotéines…………………………………………….7
V. Intérêt du traitement nutritionnel au cours de l'IRC………………………………….8
V.1. Modifications des Apports en Hydrates de Carbone……………………….8
V.2. Restriction protéique dans l'IRC avant le stade de la dialyse……………….8
V.3. Supplémentation du régime alimentaire…………………………………....9
VI. Rôle des acides gras polyinsaturés dans la prévention des maladies
cardiovasculaires………………………………………………………………………....9
VI. 2 Effet des acides gras polyinsaturés sur la dyslipidémie………………….10
VI. 3.Mode d’action des acides gras polyinaturés……………………………..11
VII. Apports nutritionnel conseillés au cours de l’IRC…………………………………12
VII.1 Apport protéique………………………………………………………….12
VII.2 Apport lipidique…………………………………………………………..14
VII.3 Apport glucidique…………………………………………………………14
VII. 4Apport en minéraux………………………………………………………14
VII.4.1 Apport sodé……………………………………………………..14
VII.4.2 Apport calcique…………………………………………………14
VII.4.3 Apport potassique………………………………………………14
VII.4.4 Apport en phosphore……………………..……………………..15
VII.5 Apport en oligo-éléments…………………………………………………15
VII.5.1 Apport en fer………………………………………………..…..15
VII.5.2 Apport en zinc……………………………..……………………15
VII.6 Apport vitaminique……………………………………………………….15
VII.7 Apport hydrique…………………………………………………………..15
SUJETS ET METHODES……………………………………………………………….17
I. Déroulement du protocole……………………………………………………………..17
I.1 Dépistage………………………………………………..……………………17
I.2 Intervention nutritionnelle……………………………………………………18
I.3 .Supplémentation en acides gras polyinsaturés oméga 3…………………….21
II. Méthodes………………………………………………………………………………21
II.1 Enquête alimentaire ………………………………………………………….21
II.2. Prélèvement sanguin…………………………………………………………22
II.3 Analyse biochimique…………..……………………………………………..22
II.3.1 Urée: (kit BioSystems)…………………………………………….22
II.3.2 Créatinine : (Kit Biocon)…………………………………………..22
II.3.3 Glucose: (Kit Biocon) ……………………………………………..22
II.3.4 Triglycérides: (Kit Biocon) ………………………………………..22
II.3.5 Cholestérol: (kit BioSystems)……………………………………...23
II.3.6 Albumine: (kit BioSystems)…………………………………….….23
II.3.7 HDL-Cholestérol: (kit BioSystems)……………………………….23
II.3.8 LDL-cholestérol: (kit human)……………………………………...23
II.3.9 Dosage de l’apolipoprotéine AI: (Kit Orion Diagnostica)…………24
II.3.10 Dosage de l’apolipoprotéine B: (Kit Orion Diagnostica)…………24
II.3.11 Dosage de la protéine C réactive (CRP) :
(Kit Omega Diagnostics)………………………………………………….24
II.3.12 Le dosage des TBARS sériques
selon la technique d’quintanilha et al 1982:………………………....24
III Plan d’analyse………………………………………………………………..…………25
RESULTATS……………………………………………………………………………..26
I. Estimation de la consommation alimentaire des patients………………………………26
I.1 Apport énergétique total (AET) chez les patients au cours de l’intervention nutritionnelle, chez les patients et lescontrôles…………………………………………………………….……………..26
I.2. Répartition de la ration énergétique entre les différents repas da la journée,
(exprimée en % de la ration énergétique totale), chez les patients et les
contrôles…………………………………………………………………..………..26
I.3. Répartition qualitative de la ration alimentaire, (exprimée en % de l’apport
global en nutriments), chez les patients et les
contrôles………………………………………...………………………………….26
I.4.Répartition des aliments consommés par groupe d’aliments exprimés en g/j chez
les patients et les contrôles……………………………………..…………………...27
II Variations des teneurs sériques en glucose, urée et créatinine, chez les patients et les
contrôles …………………………………………………………………………………..33
III. Variations de la dyslipidémie chez les patients et contrôles, au cours du traitement
nutritionnel ………………………………………………………………………………...33
IV. Variations des indices d’athérogénicité………………………………………………..34
V. Variations de la de la protéine C réactive et des substances réagissant à l'acide
thiobarbiturique (TBARS) au cours du traitement nutritionnel……………………………34
DISCUSSION……………………………………………………….…………..………..38
CONCLUSION…………………………………..………………………………………44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………….46
ANNEXES………………………………………………………….……………………..52
ABREVIATIONS
AET : apport énergétique total
ALA: acide alpha linoléique
AGMI : Acides gras monoinsaturés
AGPI : Acides gras polyinsaturés
AGS : Acides gras saturés
Apo : Apolipoprotéine
AR: Apports recommandés
CL: cholestérol libre
CRP : protéine C réactive
CT : Cholestérol Total
DHA: acide docosahexaénoïque
EC : esters de cholestérol
EPA : acide eicosapentaénoîque
FR: fonction rénale
HDL : Lipoprotéines de Haute Densité
IMC : Indice de masse corporelle
IRC : Insuffisance rénale chronique
LCAT : Lécithine: Cholestérol Acyltransférase
LDL : Lipoprotéines de Faible Densité
LH : lipase hépatique
Lp(a) : Lipoprotéine (a)
LPL : Lipoprotéine Lipase
MCV : maladie cardiovasculaire
PL : phospholipides
TG : Triglycérides
VLDL : Lipoprotéines de Très Faible Densité
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Apport énergétique total exprimé en MJ/j chez les patients IRC, traités et
contrôles, comparés aux apports recommandés chez l’IRC.
Figure 2. Composition qualitative de la ration alimentaire chez les patients IRC,
traités et les contrôles exprimée % de l’apport en glucides (simpleset complexes) en
lipides (acides gras saturés (AGS), acides gras monoinsaturés (AGMI), acides gras
polyinsaturés (AGPI) et en protéines (animales et végétales)
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1 : Apports nutritionnels recommandés chez un insuffisant rénal chronique
Caractéristique des patients IRC.
Tableau 2 : Caractéristique des patients IRC.
Tableau 3 : Apports nutritionnels de la ration alimentaire type proposée.
Tableau 4 : Conseils nutritionnels pour un patient atteint d’insuffisance rénale
chronique en phase prédialytiqueExemple d’une répartition journalière.
Tableau 5 : Apport énergétique total et sa répartition entre les nutriments, chez les
patients IRC, traités et contrôles.
Tableau 6 : Répartition journalière de la ration énergétique chez les patients IRC,
traités et contrôles.
Tableau 7 : Apport journalier en cholestérol et en fibre exprimé en g/j chez lespatients et contrôles.
Tableau 8 :Répartition des aliments consommés par groupe d’aliments exprimée en
g/j chez les patients et les contrôles.
Tableau 9 : Variations de la glycémie, de l’urémie et de la créatininémie chez
les sujets IRC.
Tableau 10 : Variations de la dyslipidémie chez les sujets IRC.
Tableau 11 : Rapport d’athérogénicité chez les patients IRC.
Tableau 12 : Teneurs en protéines C et concentrations plasmatiques des substances
réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) chez les patients IRC.
Avant propos
1
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est définie comme une perte graduelle des
néphrons fonctionnels. Au fur et à mesure de la destruction des néphrons, le rein devient de
moins en moins capable d’excréter les produits de déchets comme l’urée, la créatinine ou
l’acide urique (Baumelou, 2003). Lorsque certains néphrons sont lésés, l’excrétion des
produits métaboliques est ralentie, et les déchets s’accumulent dans le plasma. Les néphrons
sains restants devront assurer un surcroît de travail, appelé hyperfiltration. Ceci explique que
pendant quelques mois ou années, l’insuffisance rénale est compensée et notamment les
chiffres de créatinine plasmatique sont peu élevés, parfois normaux (Monnet et al., 1999).
L'incidence de l’IRC connaît une forte hausse dans les pays développés et ceux en voie
de développement, elle représente un problème majeur de santé publique. Le remplacement
de la fonction rénale requiert l'utilisation de modalités thérapeutiques coûteuses telles
l'hémodialyse, la dialyse péritonéale ou la greffe rénale.
Les complications cardiovasculaires, endocriniennes et métaboliques sont un facteur
important de morbidité et de mortalité chez l’IRC quelle que soit la modalité thérapeutique
utilisée. Les maladies cardiovasculaires (MCV) représentent la première cause de morbidité et
de mortalité au cours de l'IRC. Les études épidémiologiques s’accordent sur le fait que les
maladies cardiovasculaires sont responsables de 40% des décès dans cette population
(Lacour et al., 1993, Quaschning et al., 2001).
Différents facteurs sont impliqués dans la physiopathologie de l'atteinte vasculaire de ces
patients, l'hypertension artérielle, les anomalies du métabolisme phosphocalcique, l'insulino-
résistance et les anomalies du métabolisme des lipides.
La dyslipidémie constitue le facteur de risque majeur responsable de la genèse de
complications cardiovasculaires chez l'IRC, elle est retrouvée chez 50 à 70% des patients
atteints d'IRC et constitue un facteur de progression de la maladie. Elle se manifeste à un
stade précoce de l'insuffisance rénale et accélère sa progression vers le stade terminal (Elisaf
et al., 1995, Massy et al., 1999, Combe et al., 2004).
Avant propos
2
L'hypertriglycéridémie est l’anomalie lipidique la plus commune chez l’IRC, elle constitue un
facteur de risque important dans la genèse des complications cardiovasculaires chez l’IRC, et
elle est souvent associée à une réduction du taux de cholestérol des HDL2 (Shah et al., 1994,
Quaschning et al., 2001).
Les patients IRC de l’ouest algérien présente une dyslipidémie caractérisée par une
hypertriglycéridémie et un taux de cholestérol-HDL2 bas. L' hypertriglycéridémie chez ces
patients est modérée (1 g/L vs 0,68g/L chez les témoins) comparée à son homologue
occidental (2,8 à 3 g/L) (Mekki et al., 2002, 2003). Ceci est en relation avec les habitudes
alimentaires comparables au régime type méditerranéen (riche en fibres alimentaires et acides
gras monoinsaturés) (Mekki et al., 2004a). Cependant, cette hypertriglycéridémie s’accentue
avec l’augmentation de la durée de l’hémodialyse, et s’accompagne d’une
hypercholestérolémie (Mekki et al., 2004b).
Les récentes avancées en physiopathologie de l’IRC ont permis de souligner
l’importance de la prise en charge diététique de cette maladie. Des modulations
nutritionnelles peuvent limiter le risque athérogène, grâce à des régimes pauvres en lipides
saturés et cholestérol, et enrichis en acides gras polyinsaturés (AGPI) et monoinsaturés
(AGMI). De tels régimes, contribuent à augmenter le taux des HDL et à diminuer le risque
coronarien.
Les études d’intervention nutritionnelles chez l’IRC ont montré que la supplémentation du
régime alimentaire avec de l’huile de poisson (riche en AGPI de la série oméga 3 ) entraîne
une diminution de la triglycéridémie (Bilo et al., 1991, Klahr, 1994, 1996, Brown et al.,
1998). En général, les effets de l’huile de poisson sont considérés favorables pour prévenir
l’athérosclérose et les maladies qui en résultent chez l’IRC.
Les huiles de poissons sont des sources riches en acide eicosapentaénoîque (EPA;20:5n-3) et
en acide docosahexaénoïque (DHA;22:n-3). L'évidence épidémiologique a prouvé que la
consommation des AGPI est inversement associée à l'incidence des maladies
cardiovasculaires. Des études ont prouvé que le traitement par les AGPI réduisent le risque
d’événements coronaires secondaires (Burr et al., 1989, De Lorgeril et al., 1999).
Avant propos
3
L’ingestion d’huiles de poisson sous forme d’acide eicosapentaénoîque (EPA) et d’acide
docosahexaénoîque (DHA) entraîne une réduction du taux de triglycérides (TG) et de la
concentration en Lp(a) (Harris, 1997 ) ainsi qu’une diminution des lipoprotéines riches en
TG (VLDL very low density lipoprotein et LDL low density lipoprotein) , de la synthèse des
VLDL avec réduction de leur taille (Sanders et al., 1997). Les huiles de poissons entraînent
également une baisse du cholestérol-LDL, une augmentation de la clairance des triglycérides,
une élévation du cholestérol-HDL avec augmentation de la synthèse de l’apo AI et AII
(Eritsland et al., 1996, Von Schacky et al., 1999, Kris-Etherton et al., 2000).
En se basant sur ces observations, il apparaît que la prise en charge diététique pourrait
corriger la dyslipidémie de l’IRC et constituer un traitement préventif. Le but de cette étude
est d’évaluer l’effet d’une supplémentation en AGPI oméga 3 sur le profil lipidique et le
risque cardiovasculaire des patients IRC dyslipidémiques de l’ouest Algérien.
Introduction
4
I. Insuffisance Rénale Chronique
I.1 Définition
L’insuffisance rénale chronique (IRC) est définie par une diminution prolongée et définitive
des fonctions rénales secondaires à des lésions anatomiques irréversibles du parenchyme
rénal. Elle s'exprime essentiellement par une diminution de la filtration glomérulaire avec
augmentation de la créatininémie. Les principales maladies rénales responsables
d’insuffisance rénale sont les glomérulonéphrites, les néphropathies vasculaires, la
polykystose rénale et les néphropathies diabétiques (Baumelou, 2003).
Lorsque certains néphrons sont lésés, l’excrétion des produits métaboliques est ralentie, et les
déchets s’accumulent dans le plasma. Les néphrons sains restants assurent un surcroît de
travail, appelé hyperfiltration. Ceci explique que pendant quelques mois ou années,
l’insuffisance rénale est compensée. (Monnet et al., 1999).
L’évolution de l’insuffisance rénale est très variable selon la nature de la néphropathie, mais
aussi entre les individus affectés. Elle est trop souvent découverte à un stade avancé. Ses
conséquences viscérales sont alors multiples et compromettent le pronostic après mise en
route de l’épuration extra-rénale (Baumelou, 2003).
II. Métabolisme des Lipides au cours de l'Insuffisance Rénale Chronique
Les anomalies du métabolisme des lipides et des lipoprotéines sont fréquentes au cours de la
maladie rénale, contribuant à l'incidence élevée des atteintes cardiovasculaires chez ces
patients. L'anomalie lipidique la mieux établie au cours de l'IRC est une hypertriglycéridemie,
athérogène par son action sur la réduction du cholestérol-HDL2.(Locatelli et al., 2001;
Quaschning et al., 2001)
L'hypertriglycéridémie apparaît au stade modéré de l'IRC, s'accentue avec la progression de
l'IRC et le traitement dialytique, pouvant entraîner une hypercholestérolémie. Le profil des
apolipoprotéines (apo) est modifié avec une diminution du rapport apo AI/B. De plus,
l'augmentation des concentrations plasmatiques de Lp (a) constitue un facteur de risque
indépendant de maladie coronarienne, y compris chez les patients traités par hémodialyse
(Locatelli et al., 2001; Quaschning et al., 2001, Mekki et al., 2002, 2004).
La cholestérolémie est généralement normale mais elle peut être élevée notamment chez les
patients ayant une hypertriglycéridémie importante. L'activité de la lipoprotéine lipase (LPL)
Introduction
5
est diminuée du fait de la conjonction de plusieurs mécanismes parmi lesquels la résistance à
l'insuline, l'hyperparathyroidie secondaire, la présence d'inhibiteurs circulants dans le plasma
urémique c'est à dire un rapport apo CII/apo CIII diminué. Les enzymes lipolytiques, la
lécithine cholestérol acyltransférase (LCAT) et la triglycéride lipase hépatique (LH), ont
également une activité réduite chez les urémiques, contribuant aux anomalies du catabolisme
des lipoprotéines riches en triglycérides (Lacour et al., 1993).
Il a été montré que les patients IRC de l’ouest algérien, présentent une dyslipidémie à
caractère athérogène. L' hypertriglycéridémie (HTG) chez ces patients est modérée (1 g/L vs
0,68g/L chez les témoins) comparée à son homologue occidentale (2,8 à 3 g/L) (Mekki et al.,
2002, 2003). Ceci est en relation avec les habitudes alimentaires comparables au régime type
méditerranéen (riche en fibres alimentaires et acides gras monoinsaturés) (Mekki et al.,
2004a).
Les mécanismes de l’HTG chez ces patients hémodialysés sont bien expliqués.
L’hypertriglycéridémie retrouvée est le résultat de la surcharge en triglycérides des VLDL,
LDL, HDL2 et HDL3. L’étiologie de l’hypertriglycéridémie est une réduction importante de
l’activité des enzymes lipolytiques, lipoprotéine lipase et lipase hépatique (LH) et de l’activité
de la LCAT. La réduction de l’activité de la LPL est due à une augmentation des
concentrations de son cofacteur inhibiteur l’apo C-III, et à l’augmentation des concentrations
en insuline. La réduction de l’activité de laLPL est associée à une augmentation au niveau
des VLDL, des teneurs en phospholipides (PL), cholestérol libre (CL) et esters de cholestérol
(EC). Ce déficit de catabolisme des VLDL chez les IRC a pour conséquence une diminution
des teneurs en apolipoprotéines, phospholipides des LDL et leur enrichissement en cholestérol
libre et esters de cholestérol (Mekki et al., 2003).
La forte diminution de l’activité de la LCAT, est aussi en partie responsable de l’état
d’hypertriglycéridémie observé. La réduction de l’activité de la LCAT est due à la diminution
des concentrations de son cofacteur activateur l’apo A-I. La diminution de cette activité est
associée à une diminution des concentrations de son substrat les PL-HDL3 et une
augmentation des concentrations en CL-HDL3. La conséquence directe de cette anomalie est
une diminution des EC-HDL2 (Mekki et al., 2002).
L’augmentation des TG-HDL3 est due à la diminution de l’activité de la lipase hépatique, ce
qui a pour conséquence une diminution de l’affinité de la LCAT pour les HDL3 entraînant
ainsi une augmentation de TG-HDL2 et PL-HDL2 (Mekki et al., 2002).
Introduction
6
III. Conséquences des Anomalies du Métabolisme Lipidique
III. 1. Risque cardiovasculaire
La dyslipidémie constitue le facteur de risque majeur responsable de la genèse de
complications cardiovasculaires chez l'IRC, elle est retrouvée chez 50 à 70% des patients
atteints d'IRC et constitue un facteur de progression de la maladie (Elisaf et al., 1995, Massy
et al., 1995, Combe et al., 1996). Elle se manifeste à un stade précoce de l'insuffisance rénale
et accélère sa progression vers le stade terminal. Actuellement il est clairement établi que
l'hypertriglycéridémie est un facteur important de complications cardiovasculaires chez
l'insuffisant rénal. De plus, l'augmentation des concentrations plasmatiques de Lp(a) est un
facteur de risque indépendant de la maladie coronarienne y compris chez les patients traités
par hémodialyse (Attman et al., 1993).
Chez l'IRC, l'hypertriglycéridémie est souvent associée à une réduction du taux de cholestérol
des HDL2. Les HDL ont des propriétés antiathérogènes et jouent un rôle primordial dans
l'homéostasie du cholestérol. Elles assurent le transport inverse du cholestérol, depuis les
cellules périphériques jusqu'au foie et la bile et ont un effet opposé à celui des lipoprotéines à
apo B, proathérogènes. Il existe une relation inverse entre le taux de cholestérol des HDL2 et
HDL3 et le développement des maladies cardio-vasculaires (Shah et al., 1994, Boaz et al.,
2000).
III. 2. Progression de l'insuffisance rénale
La progression de l'IRC, liée à la destruction progressive des néphrons sains restants est un
processus impliquant des mécanismes physiopathologiques indépendants du type de
néphropathies initialement responsables de l'insuffisance rénale (Kopple et al., 2000). Parmi
ces facteurs, les anomalies lipidiques secondaires à l'IRC contribuent à sa progression par le
développement d’une glomérulosclérose et de lésions tubulo-interstitielles qui accélèrent
l’athérosclérose (Attman et al., 1993, 1999). Des études expérimentales menées chez
l’animal ont largement suggéré le rôle de la dyslipidémie sur la progression de l’insuffisance
rénale par le développement d’un équivalent d’athérome intra-glomérulaire (Keane, 1989).
Ainsi dans des modèles animaux d'IRC, il est clairement établi que les perturbations
lipidiques contribuent à la progression de l'IRC, la correction des anomalies lipidiques la
ralentissent, leur aggravation précipite son évolution (Attman et al., 1993).
Introduction
7
Chez l'homme, il n'est pas encore prouvé que les anomalies lipidiques contribuent à la
progression de l'IRC (Massy et al., 1995). Il est possible que les traitements hypolipidémiants
prescrits pour la prévention cardiovasculaire puissent préserver la fonction rénale, donc ils
sont nécessaires pour prévenir la progression de l’IRC avant la dialyse. (Massy et al., 1999)
Peu de données sont actuellement disponibles, toutefois des travaux menés chez des patients
diabétiques et non diabétiques, protéinuriques et dyslipidémiques, ont révélé une association
entre la sévérité de la dyslipidémie et la rapidité de diminution de la fonction rénale (Ravid et
al., 1995), et que l’utilisation d’inhibiteurs de l’hydroxy-méthyl-coenzyme A réductase
(HMG CoA réductase) permettent, outre la diminution du taux de cholestérol, une
stabilisation voire une amélioration de la fonction rénale (Lam et al., 1995).
IV. Effet de l'hémodialyse et de la dialyse péritonéale chronique ambulatoire sur le
métabolisme des lipides et des lipoprotéines
Bien que l'hémodialyse corrige une grande partie des anomalies métaboliques secondaires à
l'IRC, elle n'a pas d'influence sur les troubles lipidiques. La technique d'hémodialyse
influence les paramètres lipidiques. L'héparinisation itérative nécessitée par l'hémodialyse
contribue à majorer les troubles lipidiques, car l'héparine réduit l'activité des enzymes
lipoplytiques (Klahr, 1994).
En effet, l’étude de Mekki et al., (2004b) menée sur 9 ans chez des patients IRC de l’ouest
algérien, a montré que l’hémodialyse non seulement n’améliore pas la dyslipidémie générée
par l’IRC mais elle aggrave certaines anomalies lipidiques comme l’hypertriglycéridémie, la
diminution de l’activité des enzymes lipolytiques, l’augmentation de la masse des VLDL et
l’altération dans la composition des HDL, et accentue ainsi le risque cardiovasculaire.
De même que pour l’hémodialyse, la dialyse péritonéale chronique ambulatoire, ne corrige
pas la dyslipidémie de l’IRC, une absorption excessive de glucose à partir du liquide de
dialyse peut majorer la synthèse de triglycérides, en particulier chez les patients
hypertriglycéridémiques (Lacour et al., 1993)
V. Intérêt du traitement nutritionnel au cours de l'IRC
V.1. Modifications des Apports en Hydrates de Carbone
La réduction des apports en hydrates de carbone et en cholestérol sans modification des
apports protéiques, permet de diminuer la triglycéridémie au cours de l'IRC (Massy et al.,
1995). La diminution de la triglycéridémie est encore plus conséquente, et s'accompagne
Introduction
8
d'une diminution de la cholestérolémie lorsque la réduction des apports en hydrates de
carbone est accompagnée d'un enrichissement du régime en acides gras polyinsaturés.
Cependant, la nécessité d'une restriction au moins modérée, des apports protéiques dans l'IRC
avant le stade terminal (0,8 à 0,6 g/kg/j de protéines) limite les possibilités de restrictions des
apports en glucides et en graisses, vu que les apports caloriques doivent être égaux à 35
Kcal/kg/j (1,4 MJ/Kg/j), chez l'insuffisant rénal chronique.
Des modulations nutritionnelles peuvent limiter le risque athérogène, grâce à des régimes
pauvres en lipides saturés et cholestérol, et enrichis en acides gras monoinsaturés (AGMI) et
polyinsaturés (AGPI). De tels régimes, comme le régime méditerranéen, contribuent à
augmenter le taux des HDL et à diminuer le risque coronarien (Klahr, 1996, Monnet et al.,
1999).
V.2. Restriction protéique dans l'IRC avant le stade de la dialyse
Les régimes limites en protéines sont utilisés au cours de l'IRC pour ralentir sa progression et
corriger les anomalies métaboliques secondaires à l'urémie. Certains auteurs ont montré que la
restriction protéique induit une diminution de la triglycéridémie et une amélioration du profil
des apolipoprotéines avec une augmentation du rapport Apo AI / Apo B (D'Amico &
Gentile., 1993 ; Attman et al., 1993). Les effets favorables des régimes hypoprotéiques (0,3
g/kg/jour) sont liés à leur contenu faible en cholestérol (D'Amico et Gentile., 1993), mais
également à l'amélioration de la sensibilité à l'insuline (Gin et al., 1991). Cependant, l'intérêt
que suscitent les régimes hypoprotéiques ne doit pas faire oublier leurs inconvénients, en
particulier les contraintes d'un régime strict et leur conséquence pour la qualité de vie. Ces
régimes exposent au risque de dénutrition et ne peuvent être prescrits chez les malades
néphrotiques, diabétiques insulinotraités et lorsque la fonction rénale résiduelle est < 25-30
ml/min. Le risque de dénutrition a des implications pronostiques (augmentation de la
mortalité lors de la mise en dialyse) qu’une surveillance minutieuse des paramètres
nutritionnels doit être réalisée régulièrement. Par contre, en l’absence d’études spécifiques, les
données actuelles suggèrent qu’un apport protidique excessif (>1,2–1,4 g/kg/j) doit être éviter
d’autant que celui-ci aggrave le syndrome urémique (acidose, hyperphosphatémie,
hyperparathyroïdie, hyperhomocystéinémie) (Kopple et al., 2000).
V.3. Supplémentation du régime alimentaire
Les études d'intervention nutritionnelles chez l'IRC ont montré que la supplémentation (3% de
la ration énergétique quotidienne) du régime alimentaire avec de l'huile de poisson (riche en
Introduction
9
acides gras polyinsaturés oméga3) entraîne une diminution de la triglycéridémie d'autant plus
marquée que celle-ci est élevée. En général, les effets de l'huile de poisson sont considérés
favorables pour prévenir l'athérosclérose et les maladies qui en résultent chez l'IRC. (Bilo et
al., 1991, Klahr., 1994)
VI. Rôle des acides gras polyinsaturés dans la prévention des maladies cardiovasculaires
Les AGPI de la série oméga-3 ont un potentiel important en matière de prévention des
maladies cardiovasculaires. Leurs sites d’action sont multiples : prévention des arythmies,
action anticoagulante et antiplaquettaire, modulation de la croissance cellulaire dans la paroi
artérielle, amélioration de l’hémodynamique vasculaire, régulation de la pression artérielle et
action hypolipémiante (Connor & Connor ., 1999 ; Von Schaky et al., 2000).
Les études épidémiologiques ont montré qu’un régime enrichi en AGPI de la série oméga-3,
réduit significativement la mortalité cardiovasculaire : études DART, GISSI-Prevenzione,
Lyon Diet Heart Study (Burr et al., 1989 ; Leaf., 2002 ; Marchioli et al., 2002 )
L’étude DART (Burr et al., 1989) a montré une diminution de la mortalité globale chez des
hommes qui consommaient du poisson gras 2 fois par semaine, sans toutefois constater une
baisse dans l’incidence de l’infarctus du myocarde. En revanche, les résultats récents de
l’étude GISSI Prevenzione, menée en prévention secondaire et consistant en une
supplémentation en AGPI oméga 3, montrent un effet clinique favorable tant sur la réduction
du taux de mortalité totale que sur celle de la mortalité par infarctus du myocarde (Marchioli
et al., 2002). De plus, ce régime a ralenti la progression de l’athérosclérose coronaire (Von
Schacky et al., 2000).
Dans la méta-analyse de Bucher et al. (2002) regroupant 15 808 patients coronariens, avec un
suivi moyen de 6 ans, les AGPI oméga-3 ont significativement réduit le risque d’infarctus du
myocarde fatal, la mort subite et la mortalité totale, sans modifier le risque d’infarctus du
myocarde. D’autres études montrent un moindre risque d’événements cardiovasculaires fatals
chez les consommateurs habituels de poisson.
Dans la méta-analyse de Hooper portant sur 27 études regroupant 30 902 sujets, pendant une
durée moyenne de 2 ans, le traitement diététique administré seul a réduit les événements
cardiovasculaires de 16% et la mortalité cardiovasculaire de 9% (Hooper et al., 2001).
Introduction
10
VI. 2 Effet des acides gras polyinsaturés sur la dyslipidémie
Un régime diversifié riche en AGPI, en fibres et en amandes, a été évalué en comparaison à
un traitement par une statine associée à un régime standard, comparé à un groupe contrôle, au
cours d’une étude clinique d’une durée de 2 mois, menée auprès de 46 patients
dyslipidémiques. Le régime diversifié a significativement réduit les concentrations de LDL-
cholestérol, par rapport au groupe contrôle, cette réduction a été comparable à celle obtenue
avec la statine associée au régime standard (Jenkins et al., 2003).
La qualité et la quantité des graisses alimentaires ingérées et des acides gras qui les
composent, affectent la régulation des niveaux des lipides sanguins. Une alimentation enrichie
en AGPI est une composante essentielle du traitement des dyslipidémies (Connor &
Connor., 1999 ; Von Schaky et al.,2000)
Les poissons et les huiles de poissons sont une source riches en oméga 3, spécifiquement
l’acide eicosapentaenoique (EPA;20:5n-3) et l’acide docosahexaenoique (DHA;22:n-3), qui
sont présents essentiellement dans les poissons gras (Kris-Etherton et al., 2000, 2003). Les
effets hypotriglycéridémiants des acides gras oméga 3 des huiles de poissons sont bien établis
(Harris., 1997, Sanders et al., 1997). Ils sont essentiels parce qu’ils ne sont pas synthétisés
par le corps et doivent être obtenus par le régime alimentaire ou la supplémentation. L’acide
alpha linoléique (ALA) est le précurseur de l’EPA et du DHA. L’ingestion de poisson et de
l’huile de poisson fournit directement de l’EPA et du DHA (l’ingestion de 2 à 3 sardines peut
fournir de 0,98 à 1,7g d’EPA et de DHA). (Kris-Etherton et al., 2000, 2003)
Les bases biochimiques de l'effet favorable des AGPI sont les modifications des
concentrations en lipides et en lipoprotéines du plasma (Roche et Gibney., 1996). Des études
ont montré que la supplémentation à peu d'effet sur les concentrations en LDL plasmatiques et
les concentrations en HDL-cholestérol, mais les concentrations des triglycérides sont
sensiblement réduites (Harris., 1989).
Des résultats ont montré des effets variables des acides gras oméga-3 sur le cholestérol total,
le C-LDL et le C-HDL. Des doses élevées d’acides gras omega-3 (2 à 4 g par jour) sont
exigées pour réduire les niveaux élevés des triglycérides en empêchant la synthèse hépatique
des VLDL et des triglycérides (Harris et al., 1997, Harris ., 1997).
La triglycéridémie postprandial est particulièrement sensible à la consommation des poissons
et des huiles de poissons riches en acides gras oméga 3 (Grimsgaard et al., 1997, Penny et
al., 2002).
Introduction
11
VI. 3.Mode d’action des acides gras polyinaturés
Les acides gras oméga-3 et leurs métabolites actifs, l’EPA et le DHA, diminuent les
concentrations des triglycérides sanguins et augmentent de façon concomitante le niveau du
HDL-cholestérol. Sur le plan métabolique, la diminution des concentrations sanguines des
triglycérides est attribuée à l’activation ou à l’inhibition des enzymes-clés du métabolisme des
lipides. Il était admis que les acides gras qui s’incorporaient dans la membrane et les organites
cellulaires, en modifiaient les propriétés structurelles et les activités métaboliques. Ainsi, en
inhibant l’activité de synthèse et en augmentant le catabolisme d’acides gras, la quantité de
substrats nécessaire à la fabrication des triglycérides diminue et leur entrée dans le sang est
ainsi réduite (Dallongeville., 1999).
Les mécanismes liant la consommation de poissons riches en AGPI, et la diminution de la
concentration plasmatique de la Lp (a) sont peu clairs, il est inconnu actuellement si les AGPI
affectent la synthèse ou le métabolisme de l’apo (a). Des études ont montré que la
supplémentation en poissons riches en AGPI, entraîne une réduction significative de la
concentration de la Lp(a). Il a été suggéré que les AGPI agissent au niveau veineux et
hépatique, entraînant une réduction marquée des triglycérides, et ils peuvent abaisser le taux
de synthèse et/ ou sécrétion des apo (a) par le foie (Dallongeville., 1999).
L’effet hypotriglycéridémiant des AGPI peut être dû à la réduction ou l’inhibition de la
synthèse endogène des lipoprotéines riches en triglycérides. La diminution de la production
endogène des lipoprotéines riches en triglycérides a été démontrée dans de nombreuses études
cinétiques, dans lesquelles les AGPI réduisent la synthèse de VLDL (Harris et al., 1990,
Goldberg , 1996).
La réduction de la synthèse des VLDL entraîne la baisse de la triglycéridémie post prandial
(Goldberg, 1996). En plus, l’activité de la LPL est plus importante après l’ingestion d’un
repas riche en AGPI oméga 3 comparé à un repas riche en graisses saturés (Zampelas et al.,
1994).
VII. Apports nutritionnel conseillés au cours de l’IRC
La prise en charge nutritionnelle de l’IRC est basée sur le concept de néphroprotection.
Les manipulations diététiques ont pour but d’agir sur ces différents mécanismes tout en
maintenant un bon état nutritionnel. Le but est de :
Introduction
12
- Retarder la progressionde l’insuffisance rénale.
- Réduire la toxicité de l’urée.
- Maintenir le statut nutritionnel equilibré. (Gin & Rigalleau, 1995)
Les recommandations suivantes ont été élaborées lors d’un consensus européen (Toigo et al.,
2000) :
- Insuffisance rénale débutante ou modérée (taux de filtration glomérulaire 25-
70mL/min) : régime hypoprotidique : 0,5-0,6 g/kg/jour, dont 75% de protéines de
haute valeur biologique, 600-700 mg de phosphate par jour.
- Insuffisance rénale avancée (taux de filtration glomérulaire < 25 mL/min) : 0,5-0,6
g/kg/jour, dont 75% de protéines de haute valeur biologique ; 600-700 mg de
phosphate par jour.
VII.1 Apport protéique
L’apport protéique recommandé est de 0,7 à 0,8 g/kg/j chez les patients en IRC débutante et
ayant l’habitude de consommer d’importantes portions de protéines. Un tel régime
hypoprotidique n’entraîne pas de risque de dénutrition s’il est bien conduit, à condition que
l’apport calorique soit couvert (30 à 35 Kcal/kg/j)(Monnet et al., 1999).
En effet, si l’apport calorique a peu d’incidence sur la balance azotée lorsque l’apport
protidique est dans les limites de la normale, son importance devient déterminante sur le
maintien de la balance azotée lorsque l’apport protidique est réduit. C’est ainsi que chez des
patients IRC au stade prédialytique, dont l’apport protidique est réduit à 0,6 g/kg/j, il est
conseillé un apport énergétique voisin de 35 kcal/kg/j pour le maintien d’une balance azotée
équilibrée (Garlick et al., 1991, Kopple et al., 2000).
Introduction
13
Tableau I: Apports nutritionnels recommandés chez un insuffisant rénal chronique de
60kg (35 kcal/kg/jour et 0,8 g de protéine/kg/jour) avant dialyse (MONNET et al., 1999)
Calories/kg poids/j 35 kcal
Protéines/kg poids/j 0,8 g (10% AET)
Lipides 80 g (35% AET)
Acides gras saturés (AGS) 26 g (35 % AG totaux)
Acides gras monoinsaturés (AGMI) 28 g (37 % AG totaux)
Acides gras polyinsaturés (AGPI) 21 g (28 % AG totaux)
Glucides 280 g (55 % AET)
Sodium (sans sel ajouté à la cuisson) 1450 mg
Potassium (sans tenir compte
pertes/trempage, cuisson à l’eau)
2400 mg
Phosphore 900 mg
Calcium (supplémentation souhaitable) 650 mg
Fer (supplémentation souhaitable) 9 mg
Zinc (supplémentation souhaitable) 5 mg
VII.2 Apport lipidique
La consommation de matières grasses est indispensable pour contribuer à la couverture de
l’apport calorique. Elles doivent représenter 35% de l’apport énergétique total (AET). La
qualité des lipides est à considérer dans l’apport dans la mesure où l’IRC entraîne souvent des
perturbations lipidiques (hypertriglycéridémie, hypercholestérolémie). L’utilisation de
graisses riches en AGPI (huile de colza, huile de noix etc.) et AGMI (huile d’olive) a un effet
bénéfique sur la dyslipidémie (Monnet et al., 1999).
VII.3 Apport glucidique
Les glucides sont également utilisés comme principale source d’énergie, ils représentent 55%
de l’AET. Le pain et les féculents, vecteurs de protéines végétales, étant contrôlés, la
consommation de sucres et dérivés (vérification de la glycémie et de la triglycéridémie, car
Introduction
14
souvent une baisse de la tolérance aux hydrates de carbone est notée) est tolérée (Monnet et
al., 1999).
VII. 4 Apport en minéraux
VII.4.1 Apport sodé
Un apport de 6 à 8 g de NaCl/jour est en général recommandé. Les aliments très salés sont
supprimés, le sel de cuisson est maintenu en quantité adéquate, afin de ne pas favoriser
l’inappétence. En présence de rétention hydrique, de l’hypertension artérielle (HTA) ou
d’insuffisance cardiaque, l’apport est réduit à 4, voire à 2 g de NaCl/jour (Monnet et al.,
1999).
VII.4.2 Apport calcique
La restriction en protéines est responsable d’une insuffisance d’apport calcique (ration
quotidienne de 50 g de protéines = 650 mg de Calcium), associée à des troubles du
métabolisme phospho-calcique dus à l’IRC (Monnet et al., 1999).
VII.4.3 Apport potassique
L’hyperkaliémie peut être assez précoce au cours de l’IRC. Elle est fréquente chez les patients
traités par les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC). Elle devient omniprésente en IRC
terminale. L’apport normal sesitue à environ 5 g/j, il est diminué de moitié : 2 à 2,2 g de
potassium/j, pour obtenir une kaliémie acceptable < 5mmol/L. Pour cela, il est recommadé
de :
- Réduire les aliments riches en K+ (chocolat, légumes secs, fruits secs, fruits
oléagineux, pommes de terre en friture ou vapeur etc.)
- Privilégier la cuisson à l’eau, le trempage dans un grand volume d’eau au moins 2
heures (bien que ces méthodes de préparation induisent une perte importante en autres
minéraux et vitamines comme la vitamine C) (Monnet et al., 1999).
VII.4.4 Apport en phosphore
L’hyperphosphorémie est fréquente en IRC avancée. La restriction protidique aide à réduire
l’apport en phosphore (puisque le phosphore est surtout présent dans les aliments riches en
protéines, viandes et laitages). Il doit se situer à 900 mg/j (Monnet et al., 1999).
Introduction
15
VII.5 Apport en oligo-éléments
VII.5.1 Apport en fer
Les patients insuffisants rénaux chroniques sont très souvent anémiques. Mais il est difficile
de proposer une alimentation riche en fer, puisque la restriction protéique limite la source
ferrique représentée par les viandes. Une supplémentation médicamenteuse est nécessaire
(Monnet et al., 1999).
VII.5.2 Apport en zinc
Le taux sanguin de zinc est fréquemment abaissé, les aliments protidiques étant l’apport
principal en zinc. Une supplémentation médicamenteuse est souvent nécessaire (Monnet et
al., 1999).
VII.6 Apport vitaminique
Il est important d’insister sur les vitamines de l’érythropoïèse (vitamine D, B12, B6, Acide
folique). Cependant leursapports s’abaissent en raison des autres contraintes diététiques et de
l’éventuelle anorexie. C’est pourquoi les troubles observés se corrigent à l’aide des
médicaments appropriés. (Monnet et al., 1999)
VII.7 Apport hydrique
La prise de boisson est adaptée à la diurèse. Le plus souvent, 1,5 à 2 L de liquide/j. En cas de
polyurie, augmenter cet apport pour éviter le risque de déshydratation. En cas d’oedèmes,
oligurie, anurie, fonction rénale très altérée, au contraire, réduire les liquides pour combattre
la surcharge hydrique (Monnet et al., 1999).
Sujets & méthodes
16
I. Déroulement du protocole
I.1 Dépistage
Un dépistage de la dyslipidémie chez les patients IRC en phase prédialytique est mené entre
janvier 2004 et juin 2006 au niveau du service de Néphrologie du C.H.U d’Oran. Pour cela
des fiches d’identification des patients sont élaborées afin de permettre une sélection des
sujets selon les critères d’exclusion et d’inclusion établis.
70 patients adultes d’âge moyen 58±13 ans atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC) au
stade prédialytique sont recrutés selon les critères suivants :
Critères d'inclusions
- Patients adultes résidant dans l'ouest Algérien.
- Patients ayant un DFG compris entre < 80 ml/mn
- Sexe confondu
- Indice de masse corporelle (IMC=Poids/Taille2) <30
- Présentant une dyslipidémie (hypertriglycéridémie et/ou hypercholestérolémie)
Critères d'exclusions
- Patients ayant un DFG <10 ml/mn
- Syndrome néphrotique
- Patients traités par des médicaments qui influencent le métabolisme des lipides (
bloquants, antihypertenseurs, stéroïdes..)
- Patients présentant une maladie métabolique (lithiase biliaire, obésité, hyperthyroïdie…)
Le stade de l’insuffisance rénale chronique est déterminé par l’évaluation de la fonction rénale
(FR) selon la formule de Cokroft & Gault.
Sur les 70 patients dépistés, 20 patients IRC présentent une dyslipidémie caractérisée par une
hypertriglycéridémie (TG >1,7 mmol/L et/ou une hypercholestérolémie (CT >5 mmol/L)
(Tableau I).
Sujets & méthodes
17
Tableau II. Caractéristiques des patients IRC recrutés
Population Sexe Age
(ans)
Poids
(kg)
Taille (m) IMC
(P/T2)
TG
(mmol/L)
CT
(mmol/L)
Patients IRC
(N=70)
47 F
23 H
58±13 66±13 1,65±0,06 24±4 4,45±0,10 6,58± 2,1
Patients IRC
dyslipidémiques
(N=20)
11 H
9 F
61±14 65±8 1,69±0,07 23±3
3,6±0,66 5,13± 0,73
I.2 Intervention nutritionnelle
Les patients IRC présentant une dyslipidémie ayant donné leur consentement pour la
participation à l’étude ont reçu des conseils diététiques adaptés à l’IRC en phase prédialytique
(Monnet et al.,1999 ), c'est-à-dire un apport protéique de 0,6-0,8 g.kg-.PC.j-1 et un apport
énergétique de 30 Kcal.kg-1.PC.j-1 pour éviter la dénutrition et préserver les néphrons
fonctionnels restants.
Tableau III: Apports nutritionnels de la ration alimentaire type proposée
Calories totales
Calories /kg de poids / j
Protéines/kg de poids/j
Protéines animales / Protéines végétales
LipidesAG Saturés
AG Monoinsaturés
AG Polyinsaturés
Glucides
2110 kcal
35 Kcal
0,8 g (10% de l’AET)
0,66
80 g (35 % de l’AET)
26 g (35%)
28 g (37%)
21 g (28%)
280 g(55% de l’AET)
Sujets & méthodes
18
Tableau IV : Conseils nutritionnels pour un patient atteint d’insuffisance rénale chronique en phase prédialytiqueExemple d’une répartition journalière (Quantitésmaximales à consommer)
Repas de la journée Quantité àconsommer
Estimation par mesure ménagère(Consultez le manuel Photo)
Petit déjeunerLaitSucreMargarineConfiturePain
DéjeunerSalade verteBœuf ou volaille ou poisson Légumes chaudes(petits pois,artichauts, carottes, navets,courgettes)Fromage frais (Petit suisse)Fruit (orange, pomme)Huile d’olive ou Tournesol
Dîner
Légumes bouillis
Féculents (spaghettis, nouilles) oucouscousLégumes chauds (petits pois,artichauts, carottes, navets,courgettes)Fromage (45% Matière grasse)Fruit (orange, pomme)PainHuile d’Olive ou Tournesol
50 ml10 g10 g40 g50 g
50 g50 g200 g
100 g100 g15 g
100 g250 g
200 g
30 g150 g
50 g15 g
Voir photo K Boissons chaudes2 morceaux de sucreVoir photo C Beurre2 cuillères à soupeVoir photo A Pain
voir manuel photovoir manuel photovoir manuel photo
100 g +2 morceaux de sucre1 Orange ou 1 Pomme1 cuillère à soupe
voir manuel photovoir manuel photovoir manuel photo
1 portion de fromage1 Orange ou une PommeVoir photo A Pain1 cuillère à soupe
Sujets & méthodes
19
A éviterAliments riches en Potassium
Pommes de terre Haricots blancs secs Chou vert cuit et Fenouil cru Potages : Poireaux, Pommes de terre Tomates en conserve, ketchup Fruits secs: Dattes, Abricots, Pruneaux… Banane Chocolat
Aliments riches en Phosphore Légumes secs Viande Œufs Abats Laitages Fromage sec notamment à pâte dure Fruits secs
Aliments riches en Sel Aliments en conserve (sardines, thon, haricots verts, petits pois...). Les crustacés (crevettes….) Les fruits oléagineux (noix, amandes, cacahuètes, olives....) Camembert, fromage rouge
De plus,
Les aliments riches en graisses saturées sont à limiter Privilégier la cuisson avec l’huile d’olive Tremper vos légumes dans l’eau au moins une demi-heure heure à l’avance et faites les cuire dans l’eau
Consommer au moins 2 fois par semaine du poisson Eviter les fritures Eviter les gâteaux et les produits sucrés
I.3 . Supplémentation en acides gras polyinsaturés oméga 3
10 patients IRC dyslipidémiques sont tirés au sort pour la supplémentation en acides gras
oméga 3 et 10 patients servent de contrôles. Les patients recrutés pour la supplémentation
Sujets & méthodes
20
nutritionnelle reçoivent 4 capsules/j soit un apport de 2,1 g d’huile de poissondurant 90 jours
sous forme de capsules contenant de l’huile de poisson (ARKOPHARM).
Compositions des capsules MEGA 65 (Expression de la composition par unité de prise)
Principes actifs
Huile de poisson (528 mg). Huile naturelle de chair de poisson contenant 64% au minimum
d’acides gras polyinsaturés oméga 3, dont 33% d’acide eicosapentaénoîque (EPA) et 12%
d’acide docosahexaénoîque (DHA)
Principes non-actifs
Vitamine E, Vitamine A, Gélatine, Glycérol, Colorant : E104
Les patients IRC présentant une dyslipidémie soumis au traitement et les patients contrôles
sont convoqués pour un prélèvement sanguin 1 mois (T1), 2 mois (T2) et 3 mois (T3) après le
début de l’intervention nutritionnelle.
II. Méthodes
II.1 Enquête alimentaire
Afin de contrôler le suivi des conseils nutritionnels une enquête alimentaire est réalisée auprès
des patients 30 j après l’intervention nutritionnelle par la méthode du semainier.
Une pré-enquête réalisée par la méthode du rappel des 24h durant deux jours, auprès de
quelques patients a permis d'ajuster le questionnaire.
Les patients reçoivent un carnet alimentaire qui comporte deux parties :
- la première a pour but de préciser les matières grasses entrant dans l’alimentation habituelle.
- la deuxième permet de connaître l’alimentation repas par repas.
Ce carnet permet de noter les quantités consommées même s’il s’agit de simples grignotages
ou de boissons, et d’inscrire le mode de préparation des plats (par exemple cuit à l’eau, frit,
rôti, etc.) et les quantités d’aliments consommés par unités ménagères (bol, cuillère à café ou
à soupe, 1/8 ou ¼ de baguette de pain, etc.).
L’exploitation des données de l’enquête est réalisée par la table de composition des aliments
(Souci et al., 2000).
Sujets & méthodes
21
II.2. Prélèvement sanguin
Les prélèvements sanguins sont effectués après une période de jeune de 12 heures par la veine
du pli du coude chez tous les patients. Le sang est recueilli dans des tubes secs puis
centrifugés à 4200 t/min pendant 10 minutes. Le sérum est conservé en prises aliquotes avec
de l’EDTA à 0,1% à raison de 10µl/mL à -20°C.
II.3 Analyse biochimique
Sur le sérum sont dosés par des méthodes enzymatiques colorimétriques :
La glycémie, l’urée, la créatinine, l’albumine, les triglycérides, le cholestérol total, le
cholestérol-LDL, le cholestérol-HDL, l’apolipoprotéine AI, l’apolipoprotéine B, la protéine c
réactive et les TBARS.
II.3.1 Urée : (kit BioSystems)
Le dosage de l’urée est réalisé par une méthode enzymatique colorimétrique.
L’urée présente dans l’échantillon donne par l’action de l’uréase et de nitroprusside un
indophénol coloré quantifiable par spectrophotométrie. La lecture se fait à une longueur
d’onde de 600±20 nm.
II.3.2 Créatinine : (Kit Biocon)
Le dosage de la créatinine sérique se fait par une méthode cinétique colorimétrique. La
créatinine présente dans l’échantillon forme un complexe avec l’acide picrique dans un milieu
alcalin. La vitesse d’absorbance de ce complexe change proportionnellement avec la
concentration de la créatinine. La lecture se fait à une longueur d’onde de 492 nm.
II.3.3 Glucose : (Kit Biocon)
Le dosage du glucose se fait par une méthode enzymatique colorimétrique. Après oxydation
enzymatique en présence de la glucose oxydase, le phénol et le 4-amino-antipyrine réagit en
présence d’une peroxydase avec le peroxyde d’hydrogène pour former la quinonéimine,
indicateur de couleur rouge violette. La lecture se fait à une longueur d’onde de 546 nm.
II.3.4 Triglycérides : (Kit Biocon)
Le dosage des triglycérides sériques se fait par méthode enzymatique colorimétrique. Les
triglycérides sont hydrolysés en glycérol par action enzymatique des lipases. Le complexe
coloré est quantifiable par spectrophotométrie. La quinonéimine est formé à partir du
Sujets & méthodes
22
péroxyde d’hydrogène, de l’amino-4-antipyrine et du p-chlorophénol sous l’action catalytique
de la péroxydase. La lecture se fait à une longueur d’onde de 546 nm.
II.3.5 Cholestérol : (kit BioSystems)
Le dosage du cholestérol sérique se fait par une méthode enzymatique colorimétrique. Le
cholestérol libre et le cholestérol estérifié donnent par l’action catalytique de la cholestérol
estérase et la cholestérol oxydase, un complexe coloré quantifiable par spectrophotométrie. La
quinonéimine est formé à partir du péroxyde d’hydrogène, de l’amino-4-antipyrine et du p-
chlorophénol sous l’action catalytique de la péroxydase. La lecture se fait à une longueur
d’onde de 500±20 nm.
II.3.6 Albumine : (kit BioSystems)
Le dosage de l’albumine sérique se fait par une méthode colorimétrique.
L’albumine présente dans l’échantillon réagit avec le vert de bromocrésol en milieu acide, en
donnant lieu à un complexe coloré quantifiable par spectrophotométrie. La lecture se fait à
une longueur d’onde de 630 nm.
II.3.7 HDL-Cholestérol : (kit BioSystems)
Les lipoprotéines de très faible densité (VLDL) et de faible densité (LDL) présentes dans
l’échantillon, précipitent en présence de phosphotungstate et d’ions magnésium. Le liquide
surnageant de la centrifugation contient les lipoprotéines de densité élevée (HDL), dont le
cholestérol est quantifié par spectrophotométrie grâce aux actions de la cholestérol estérase et
oxydase et de la péroxydase pour formé la quinonéimine.
La lecture se fait à une longueur d’onde de 500 nm.
II.3.8 LDL-cholestérol : (kit human)
Le dosage direct du LDL-cholestérol se fait par une méthode enzymatique colorimétrique en
phase homogène. Les chylomicrons et les fractions VLDL et HDL sont éliminés par réaction
enzymatique de la cholestérol estérase et oxydase et de la catalase. Le cholestérol restant de la
fraction LDL est dosé par l’intermédiaire de l’action enzymatique de la cholestérol estérase et
oxydase et de la péroxydase en présence de surfactants spécifiques du LDL. La lecture se fait
à une longueur d’onde de 555 nm.
Sujets & méthodes
23
II.3.9 Dosage de l’apolipoprotéine AI: (Kit Orion Diagnostica)
Le dosage de l’apolipoprotéine AI dans le sérum humain se fait par une technique
d’immunoturbidimétrie. L’antisérum Apo AI, contenant des anticorps anti Apo AI humaine,
utilisé pur ou dilué dans le tampon Apo AI, est ajouté à une partie aliquote de l’échantillon du
patient à analyser. Les anticorps anti Apo AI agglutinent l’Apo AI éventuellement présente
dans l’échantillon du patient et lechangement de turbidimétrie mesuré à 340 nm est
proportionnel à la quantité d’Apo AI présente dans l’échantillon du patient.
II.3.10 Dosage de l’apolipoprotéine B: (Kit Orion Diagnostica)
Le dosage de l’apolipoprotéine B dans le sérum humain se fait parune technique
d’immunoturbidimétrie. L’antisérum Apo B, contenant des anticorps anti Apo B humaine,
utilisé pur ou dilué dans le tampon Apo B, est ajouté à une partie aliquote de l’échantillon-
patient à analyser. Les anticorps anti Apo B agglutinent l’ApoB éventuellement présente dans
l’échantillon du patient et le changement de turbidimétrie mesuré à 340 nm est proportionnel
à la quantité d’Apo B présente dans l’échantillon du patient.
II.3.11 Dosage de la protéine C réactive (CRP) : (Kit Omega Diagnostics)
La mesure de la protéine C réactive se fait par une méthode semi quantitative en utilisant des
particules de latex qui contient des anticorps anti CRP. Les anticorps anti CRP ajoutés au
échantillon de patient contenant des taux élevés de CRP, agglutinent et la mesure
approximative de la concentration de la CRP se fait en multipliant par le facteur de dilution
du sérum du patients.
II.3.12 Le dosage des TBARS sériques selon la technique d’quintanilha et al 1982 :
Gamme étalon :
Les teneurs plasmatiques en substances réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) sont
déterminées par la technique de Quintanilha et al.,(1982). Le dosage des TBARS plasmatique
est réalisé sur 0,5 ml de plasma dilué avec de l’eau distillée (qsp 1 ml) (la concentration finale
en protéines est d’environ 2ml/ml).A cette solution sont ajoutés 2 ml de mélange réactionnel
contenant de l’acide thiobarbiturique 0,017 mM et du buthylhydroxytoluéne (BHT) 3,36Μm.
L’incubation dans des tubes à vide bouchés se fait à 100°C ,pendant 15 min, puis les tubes
sont placés dans un bain glacé pendat 5 min .Les incubations sont centrifugées 10 min à
Sujets & méthodes
24
100xg .La densité optique du surnageant de couleur rose est mesurée à 535 nm .Les résultats
sont exprimés en nmoles de TBARS/L de plasma.
III Analyse
Le dosage des paramètres biochimiques à J0 et J30 J60 et J90 permet de voir l’efficacité du
traitement nutritionnel.
L’étude statistique est réalisée par une analyse de variance entre 2 moyennes pour chaque
variable. Les comparaisons sont effectuées par le test « t » de Student entre patients et
contrôles (J30 vs J0) et dans le temps pour les patients J90, J60, J30 vs J0.
Résultats
25
I. Estimation de la consommation alimentaire des patients
I.1 Apport énergétique total (AET) chez les patients IRC traités et les contrôles (Tableau
V)
L’estimation de la consommation alimentaire réalisée par la méthode de l’enregistrement sur
7 jours « Seven day record and recall» montre que l’apport énergétique total (AET) exprimé
en MJ/J est similaire chez les patients et les contrôles. Cet apport est de 6,9±1,6 MJ/j chez les
patients traités et 6,7±0,9 MJ/j chez les contrôles. L’AET est plus faible chez les sujets IRC
traités et non traités, comparé aux apports recommandés (8 MJ/j) (Tableau V).
La répartition de la ration énergétique entre les trois nutriments montre que les glucides, les
protéines et les lipides représentent 54% et 53%, 9% et 8%, 37% et 39% de l’AET chez les
patients traités et les contrôles respectivement, ces apports sont conformes aux apports
recommandés et à la ration proposée (Figure 1).
I.2. Répartition de la ration énergétique entre les différents repas da la journée,
(exprimée en % de la ration énergétique totale), chez les patients traités et les contrôles
(Tableau VI)
La répartition de la ration énergétique entre les différents repas de la journée montre que chez
les patients et les contrôles respectivement, le petit déjeuner représente 19% et 24%, le
déjeuner 35%, le goûter 17% et 9%, le dîner 29% et 31% (Tableau VI). Le grignotage
représente 1% de l’AET chez les contrôles. Comparé aux contrôles, une diminution
significative de la ration énergétique du petit déjeuner compensée par une augmentation de
ration énergétique du goûter est notée chez les patients (P<0,05).
I.3. Répartition qualitative de la ration alimentaire, (exprimée en % de l’apport global
en nutriments), chez les patients traités et les contrôles.
L’analyse qualitative de la ration alimentaire montre que les apports en glucides, protéines et
lipides sont proches des apports recommandés chez l’IRC en phase prédialytique. En effet, les
glucides simples représentent 23% et 33% alors que les glucides complexes représentent
77% et 67% de l’apport glucidique total, chez les patients et les contrôles respectivement
(Figure 2). Une augmentation significative (P<0,05) de la consommation de sucres simples
est notée chez les patients, comparé aux contrôles.
Résultats
26
L’apport en fibres (Tableau VII) est de 17 g et 19 g par jour chez les patients et les contrôles
respectivement. Les protéines animales représentent 39% et 44% alors que l’apport en
protéines végétales représente 61% et 56% de l’apport protéique global, respectivement chez
les patients et les contrôles (Figure 2). Exprimé en g.kg-1.PC.j-1, l’apport protéique est de
0,45±0,19g et 0,40±0,12g, respectivement chez les patients et les contrôles.
Les acides gras polyinsaturés (AGPS) représentent 30% et 29% de l’apportlipidique total
chez les patients et les contrôles respectivement comparé à 28% des apports recommandés.
Les acides gras saturés (AGS) représentent 36% et 33%, les acides gras monoinsaturés
(AGMI) représentent 34% et 38% de l’apport lipidique global, chezles patients et les
contrôles respectivement. L’apport alimentaire de cholestérol est élevé chez les patients traités
par rapport aux contrôles (P<0,05) (Tableau VII).
I.4. Répartition des aliments consommés par groupe d’aliments exprimés en g/j chez les
patients et les contrôles (TableauVIII )
L’analyse qualitative de la consommation alimentaire des différents groupes d’aliments
montre une consommation plus importante de lait et produits laitiers (208±25 vs 184±6 g/j ;
P<0,05) et des aliments du groupedes viandes, poissons et œufs (71±4 vs 58±5 g/j; P<0,05)
chez les patients, comparés aux contrôles.
La consommation de pain, céréales, légumes secs et légumineuses, ainsi que les légumes et
fruits est similaire chez les patients et les contrôles.
Résultats
27
Tableau V. Apport énergétique total et sa répartition entre les nutriments, chez les
patients IRC, traités et contrôles.
AET (MJ/24h) % de l’AET
Patients Contrôles AR Patients Contrôles AR
6,9±1,6 6,7±0,9 8
Glucides 3,7
(222 g/j)
3,6
(212 g/j)
4,3
(280 g/j)
54% 53% 55%
Protéines 0,62
(38 g/j)
0,53
(31 g/j)
0,8
(50 g/j)
9% 8% 10%
Lipides 2,5
(67 g/j)
2,6
(72 g/j)
2,9
(80 g/j)
37% 39% 35%
AET : Apport énergétique total, AR: Apports recommandés chez l’IRC en phase
prédialytique. Patients : Sujets IRC ayant reçu une supplémentation en oméga 3, Contrôles :
sujets IRC n’ayant pas reçu de supplémentation.
Résultats
28
Tableau VI. Répartition journalière de la ration énergétique chez les patients IRC,
traités et contrôles.
Repas Patients Contrôles Répartition bonne selon
Trémolières et al., (1984)
Petit déjeuner 19%* 24% 25%
Déjeuner 35% 35% 35%
Goûter 17%* 9% 15%
Dîner 29% 31% 25%
Grignotage 0% 1% 0%
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est
effectuée par le test « t » de Student. (Patients vs contrôles ; *P<0,05)
Tableau VII. Apport journalier en cholestérol et en fibre chez les patients et contrôles.
Aliment Patients Contrôles
Cholestérol (mg) 161 ±25* 110± 21
Fibres (g) 17,5 ±4 19,5± 5,1
Fibres solubles (g) 6,6 ±1,4 7,2± 1,5
Fibre insoluble (g) 10,8± 2,5 12,2 ±4,7
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est effectuée par
le test « t » de Student. (Patients vs contrôles ; *P<0,05)
Résultats
29
0
2
4
6
8
Contrôles Patientstraités
AR
MJ.j-1 Glucides
Lipides
Protéines
8%
54%53% 55%
35%37%
10%
39%
9%
Figure 1. Apport énergétique total exprimé en MJ/j chez les patients IRC, traités et
contrôles, comparés aux apports recommandés chez l’IRC (MONNET et al., 1999).
Résultats
30
Figure 2 . Composition qualitative de la ration alimentaire chez les patients IRC, traités
et les contrôles exprimée % de l’apport en glucides (simples et complexes)en lipides
(acides gras saturés (AGS), acides gras monoinsaturés (AGMI), acides gras
polyinsaturés (AGPI) et en protéines (animales et végétales)
Glucides
0%
50%
100%
Contrôles Patients traités AR
Complexes
Simples
23% 33% 25%
77% 67% 75%
Lipides
0%
50%
100%
Contrôles patients traités AR
AGPIAGMI
AGS
33% 36% 35%
38% 34% 37%
29% 30% 28%
Protéines
0%
50%
100%
Contrôles patients traités AR
Végétales
Animales
44% 39% 40%
56% 61% 60%
Résultats
31
Tableau VIII. Répartition des aliments consommés par groupe d’aliments exprimée en
g/j chez les patients et les contrôles
Groupes d’aliments (g/j) Patients Contrôles
Lait et produits laitiers 208±25* 184±6
Viandes, poissons et œufs 71±4* 58±5
Légumes et fruits 220±34 271±33
Pain, céréales, pomme de terre, légumes secs
ou légumineuses
354±56 419±42
Corps gras 34±7 41±3
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est
effectuée par le test « t » de Student. (Patients vs contrôles ; *P<0,05)
Résultats
32
II Variations des teneurs sériques en glucose, urée et créatinine, chez les patients et les
contrôles (tableau IX)
L’analyse biochimique montre que les valeurs de la glycémie sont similaires chez les patients
et les contrôles à T1 (30 jours après l’intervention nutritionnelle). Une augmentation de la
glycémie est notée chez les patients à T2 (60 jours après l’intervention nutritionnelle)
comparé à T0 (P<0,05).
Les concentrations en urée sérique sont similaires chez les patients traités et les contrôles.
Alors qu’une augmentation de la créatininémie est notée à T2 et T3 (90 jours après
l’intervention nutritionnelle) comparé à T0 (P<0,05).
III. Variations de la dyslipidémie chez les patients et contrôles, au cours du traitement
nutritionnel (Tableau X)
Comparé aux contrôles, une diminution de 43% des concentrations sériques en triglycérides
est notée chez les patients à T1 (30 jours après le début de l’intervention nutritionnelle). En
effet les valeurs sont de 1,60±0,56 mmol/L chez les patients, comparé à 2,01±0,56 mmol/L
chez les contrôles. L’étude chronologique montre que l’hypertriglycéridémie diminue
chronologiquement de 39% à T1 (P<0,05), 41% à T2 (P<0,05) et 60% à T3 (P<0,01),
comparé à T0. En effet les valeurs sont de 3,10±0,66, 1,60±0,40, 1,55±0,16 et 1,03±0,22
mmol/L à T0, T1, T2, T3 respectivements.
Les concentrations sériques en cholestérol total sont similaires chez les patients traités et les
contrôles. Une diminution des concentrations sériques du cholestérol total est notée à T3
comparé à T0 (P<0,05), les valeurs sont de 5,13 ± 0,73 mmol/L à T0, 4,83± 0,23 mmol/L à
T1, 4,55± 0,14 mmol/L à T2 et 3,58± 0,12 à T3.
Les concentrations sériques en C-HDL, C-LDL, exprimées en mmol/L sont similaires chez les
patients traités et les contrôles. Aucune variation n’est notée en fonction de l’intervention
nutritionnelle dans le temps.
L’étude chronologique montre une diminution significative de 26% des teneurs sériques en
apo B à T2 comparé à T0 (P<0,05). En effet les valeurs sont de 0,89±0,22 g/L à T2 et
1,20±0,15 g/L à T0.
Résultats
33
Les concentrations sériques en apo A-I ne varient pas en fonction de l’intervention
nutritionnelle.
IV. Variations des indices d’athérogénicité (Tableau XI)
L’étude de la variation des indices d’athérogénicité CT/C-HDL, CT/C-LDL et apo A-I/apo B
ne montre aucune différence significative entre les patients et les contrôles à T1.(Tableau XI)
L’étude chronologique montre une diminution de 29% du rapport CT/C-HDL et une
diminution de 32% du rapport CT/C-LDL à T3 comparé à T0 (P<0,05).
Une augmentation significative de 25%, 51% et 27% du rapport apo A-I/apo B100 est notée à
T1, T2 et T3 comparé à T0.
V. Variations de la de la protéine C réactive et des substances réagissant à l'acide
thiobarbiturique (TBARS) au cours du traitement nutritionnel (Tableau XII )
La mesure de la protéine C réactive (CRP) circulante montre que les valeurs sériques sont
égales à 6 mg/L chez les patients à T0 et les contrôles àT1, alors que l’analyse qualitative n’a
pas décelée de protéine C chez les patients traités à T2 et T3.
Les concentrations sériques en substances réagissant à l'acide thiobarbiturique (Tableau XII)
(TBARS) diminuent de 20% à T1, 43% à T2 et 79% à T3, chez les patients traités comparés à
T0 (P<0,001). En effet, les valeurs sont de 6,32±0,44 mol/ml à T1, 4,51±0,90 à T2 et
1,66±0,50 à T3. Alors qu’aucune différence significative n’est notée entre les patients et les
contrôles.
Résultats
34
Tableau IX. Variations de la glycémie, de l’urémie et de la créatininémie chez
les sujets IRC.
T0 T1 T2 T3
Contrôles Patients Patients
Glycémie
(g/L)
0,90± 0,19 0,81± 0,11 0,84± 0,14 0,69±0,19* 0,89±0,10
Urée
(mmol/L)
14,27± 4,83 11,05± 4,75 14,60± 3,63 15,71± 2 18,52± 2
Créatinine
(µmol/L)
188,81 ±70,4 151,21±57,24 216,11±87,12# 307,25±73,67** 340 ± 54**
T0: Initialisation de l’étude ; 20 sujets IRC dyslipidémiques. T1 : 30 jours après
l’intervention nutritionnelle, T2: 60 jours après l’intervention nutritionnelle, T3 : 90 jours
après l’intervention nutritionnelle. Patients: Sujets IRC ayant reçu une supplémentation en
oméga 3, Contrôles: sujets IRC n’ayant pas reçu de supplémentation nutritionnelle.
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est effectuée par
le test « t » de Student. * (T1, T2, T3 vs T0) ; # (Patients vs contrôles ; P<0,05) ; **P<0,01
Résultats
35
Tableau X. Variations de la dyslipidémie chez les sujets IRC.
T0 T1 T2 T3
Contrôles Patients Patients
TG (mmol/L) 3,10±0,66 2,80±0,56 1,60±0,56*# 1,55±0,16* 1,03±0,22**
CT (mmol/L) 5,13± 0,73 5,36± 1,02 4,83± 0,23 4,55± 0,14 3,58± 0,12*
C-HDL
(mmol/L)
2,15±0,49 2,50±0,20 2,09±0,33 2,15±0,49 2,00±0,78
C-LDL
(mmol/L)
2,76± 1,79 2,08±0,27 3,00±0,50 2,90±0,25 2,75±0,45
Apo AI (g/L) 1,20±0,42 1,22±0,62 1,24±0,24 1,44±0,20 1,35±0,42
Apo B (g/L) 1,20±0,15 1,0±0,21 0,93±0,63 0,89±0,22* 1,00±0,45
T0: Initialisation de l’étude; 20 sujets IRC dyslipidémiques. T1 : 30 jours après
l’intervention nutritionnelle, T2: 60 jours après l’intervention nutritionnelle, T3: 90 jours
après l’intervention nutritionnelle. Patients: Sujets IRC ayant reçu une supplémentation en
oméga 3, Contrôles: sujets IRC n’ayant pas reçu de supplémentation nutritionnelle.
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est effectuée par
le test « t » de Student. *(T1, T2, T3 vs T0) ; # (Patients vs contrôles ; P<0,05), *P<0,05 ;
**P<0,01
Résultats
36
Tableau XI. Rapport d’athérogénicité chez les patients IRC.
T0 T1 T2 T3
Contrôles Patients Patients
CT/C-HDL 2,83±1,11 2,10±0,11 2,43±0,52 2,11±0,023 2,00±0,06*
CT/C-LDL 1,90±0,75 2,57±0,78 1,61±0,58 1,56±0,90 1,30±0,45*
Apo A-I/apo B 1,06±0,42 1,50±0,50 1,33±0,30* 1,61±0,30** 1,35±0,40*
T0: Initialisation de l’étude; 20 sujets IRC dyslipidémiques. T1 : 30 jours après
l’intervention nutritionnelle, T2: 60 jours après l’intervention nutritionnelle, T3: 90 jours
après l’intervention nutritionnelle. Patients: Sujets IRC ayant reçu une supplémentation en
oméga 3, Contrôles: sujets IRC n’ayant pas reçu de supplémentation nutritionnelle.
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est effectuée par
le test « t » de Student. * (T1, T2, T3 vs T0) ; *P<0,05 ; **P<0,01
Tableau XII. Teneurs en protéines C et concentrations plasmatiques des substances
réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) chez les patients IRC.
T0 T1 T2 T3
Contrôles Patients Patients
Protéines C
(mg/L) 6 < 6 < 1,5 < 1,5 < 1,5
TBARS
(mol/ml) 8,45±0,56 7,89±1,53 6,32±0,44*** 4,51±0,90*** 1,66±0,50***
T0: Initialisation de l’étude ; 20 sujets IRC dyslipidémiques. T1 : 30 jours après
l’intervention nutritionnelle, T2: 60 jours après l’intervention nutritionnelle, T3: 90 jours
après l’intervention nutritionnelle. Patients: Sujets IRC ayant reçu une supplémentation en
oméga 3, Contrôles: sujets IRC n’ayant pas reçu de supplémentation nutritionnelle.
Chaque valeur représente la moyenne±ES. La comparaison entre 2 moyennes est effectuée par
le test « t » de Student. * (T1, T2, T3 vs T0) ***P<0,001
Discussion
37
Discussion
Le but de cette étude est de voir l’effet d’une supplémentation en acides gras
polyinsaturés oméga 3 sur la dyslipidémie et les facteurs de risque cardiovasculaire
chez des patients atteints d’IRC de l’ouest Algérien.
L’étude est menée chez 20patients IRC en phase prédialytique. Les patients ont reçu
des conseils nutritionnels adaptés à l’IRC en phase prédialytique. Un groupe de
patients à reçu une supplémentation en acides gras polyinsaturés oméga 3 durant 90
jours et un groupe de patients àservit de référence. L’enquête alimentaire menée chez
ces patients 30 jours après l’intervention nutritionnelle a mis en évidence le bon suivi
des conseils nutritionnels par les patients.
L’analyse des résultats de la ration alimentaire par la méthode du semainier, montre
que l’apport énergétique total (AET) exprimé en MJ/j chez les patients IRC est faible
par rapport aux apports recommandés (8 MJ/j). L’AET du groupe contrôle (6,7±0,9
MJ/j) est plus faible par rapport au groupe de patients traités par oméga 3 (6,9±1,6
MJ/j). L’anorexie est fréquente chez l’IRC, ce qui explique la diminution spontanée
des apports énergétiques (Cano., 2000).
Selon Monnet et al., (1999), les besoins énergétiques des patients insuffisants rénaux
chroniques stables ne sont pas différents de ceux d’adultes en bonne santé. Le
métabolisme de repos mesuré donne des valeurs de l’ordre de 22 à 25 kcal/kg/j. Il faut
donc compléter ces valeurs de repos pour assurer l’activité physique normale de la
journée, ce qui donne un minimum de 30 à 35 kcal/kg/j.
L’apport protéique spontané des patients IRC traités et des patients témoins est de 9%
et 8% de l’AET. Ces apports sont dans la limite de la normal de l’apport protéique
recommandé pour l’IRC qui est de 10% de l’AET.
L’apport protéique limite est suggéré au stade précoce de l’insuffisance rénale
chronique. La diminution des apports protéiques entraîne une baisse de la protéinurie,
facteur associé à une aggravation plus rapide des néphropathies. De plus, un apport
excessif en protéines augmente l’urée sérique. Un régime hypoprotidique n’entraîne
pas de dénutrition chez l’IRC si l’apport énergétique est suffisant et si l’apport en
acides aminés indispensables est couvert (Toigo et al., 2000).
Discussion
38
L’apport qualitatif en protéines montre que l’apport en protéines animales et végétales
(exprimé en % de l’apport protéique total) sont similaire, l’apport en protéines
animales représente 39% et 44% pour le groupe des patients traités et les témoins
respectivement, et l’apport en protéines végétales représente 61% et 56 %. Comparés
aux apports recommandés chez l’IRC, l’apport qualitatif en protéines animales
(protéines de haute valeur biologique et sources d’acides aminés essentiels) chez nos
patients est couvert, ceci est dû essentiellement à la consommation des produits
laitiers et les dérivés, des viandes (la viande est l’aliment traditionnel le plus riche en
protéine (15-20%)) et des poissons. L’apport en protéines végétales tient au fait de la
consommation des légumes du pain et des céréales, qui est une source non négligeable
de ces protéines.
La consommation des matières grasses est indispensable pour contribuer à la
couverture de l’apport calorique chez l’IRC et doit représenter 35% de l’AET.
La répartition énergétique en lipides constitue 37% et 39% de l’AET chez les patients
traités et les contrôles respectivement, cet apport est jugé satisfaisant. La qualité de
l’apport lipidique joue un rôle fondamental dans l’équilibre des lipides sanguins et
dans la mesure où tient compte des perturbations lipidiques de l’IRC
(l’hypertriglycéridémie et/ou l’hypercholestérolémie). Le choix des matières grasses
est nécessaire en limitant les aliments riches en acides gras saturés (AGS) et en
privilégiant ceux qui sont riches en acides gras monoinsaturés (AGMI) et surtout
polyinsaturés (AGPI) (qui jouent un rôle efficace important dans la régulation des
dyslipidémies).
L’apport en acides gras AGS, AGMI et AGPI chez les patients traités représente 36%,
31% et 33%. Cette consommation faible en AGMI se traduit par une faible
consommation en volaille et en huile d’olive (source principale en AGMI).
La consommation des glucides est aussi indispensable pour contribuer à la couverture
de l’apport calorique chez l’IRC et doit représenter 55% de l’AET.
La répartition énergétique en glucides représente 54% et 53% de l’AET chez les
patients traités et les contrôles respectivement, cet apport est jugé satisfaisant.
L’apport en glucides complexes représente 67% de l’apport glucidique total chez les
patients traités alors que chez les contrôles il représente 77%. L’apport en glucides
simples représente 33 % et 23% de l’apport glucidique total chez les patients traités et
Discussion
39
les contrôles respectivement. Une augmentation significative de la consommation des
sucres simples est notée chez les patients traités comparés aux contrôles.
Dans notre étude, on a observé que pour les patients IRC recrutés pour le dépistage,
l’hypertriglycéridémie est en général l’anomalie lipidique la plus fréquente chez ces
patients. Cette observation est similaire avec celle des études occidentales. Cette
anomalie pourrait être la conséquence d’une synthèse accrue des triglycérides au
niveau hépatique ou d’un mauvais catabolisme des VLDL. Ces résultats sont en
accord avec ceux de la littérature (Appel, 1991 ; Shoji et al., 1991 ; Attman et al.,
1993 ; Lacour et al., 1993 ; Quasching et al., 2001).
Nos résultats montrent une diminution significative des teneurs des triglycérides
sériques des patients traités comparés au groupe contrôle. Une diminution de 43 %
des concentrations sériques est notée après 30 jours de traitement pour les groupes des
patients traités alors qu’une diminution de 10 % est notée chez le groupe contrôle. De
plus l’étude chronologique montre que l’hypertriglycéridémie diminue
chronologiquement chez les patients traités, une diminution de 41% à T2 après 60
jours et 60% à T3 après 90 jours de traitement. De ce fait, la supplémentation en acide
gras oméga 3 a un effet sur l’hypertriglycéridémie est attribué à la prévention
secondaire des maladies cardiovasculaires. Ces résultats concordent avec les travaux
précedants. Des études épidémiologiques ont montré qu’un régime supplémenté en
acides gras polyinsaturés de la série oméga-3, réduit significativement la mortalité
cardiovasculaire : études DART, GISSI-Prevenzione, Lyon Diet Heart Study (Burr
et al., 1989 ; Leaf., 2002 ; Marchioli et al., 2002).
D’autres études d’intervention nutritionnelles chez l’IRC ont montré que la
supplémentation du régime alimentaire avec de l’huile de poisson (riche en AGPI de
la série oméga 3) entraîne une diminution de la triglycéridémie (Bilo et al., 1991,
klahr ., 1994) et les effets de l’huile de poisson sont considérés favorables pour
prévenir l’athérosclérose et les maladies qui en résultent chez l’IRC (Hamazaki et al.,
1984).
L’effet hypotriglycéridémiant des AGPI peut être dû soit à la réduction ou l’inhibition
de la synthèse endogène des lipoprotéines riches en triglycérides. La réduction de la
synthèse des VLDL entraîne la baisse de la triglycéridémie post prandial (Goldberg,
Discussion
40
1996). En plus, l’activité de la LPL est plus importante après l’ingestion d’un repas
riche en AGPI oméga 3 comparé à un repas riche en graisses saturés (Zampelas et al.,
1994).
Dans notre étude les concentrations sériques en cholestérol total, C-HDL, C-LDL,
sont similaires chez les patients traités avec les oméga 3 et les contrôles après 30 jours
de traitement. De plus il n y a pas de changement significative de ces concentrations
au cours de l’étude chronologique, les concentrationsen C-HDL et C-LDL ne change
pas à T2 (60 jours de traitement) et T3 (90 jours de traitement). Par ailleurs une
diminution de 30% des teneurs en cholestérol total est notée à T3 (90jours
d’intervention nutritionnelle). Des études ont montré que la supplémentation a peu
d'effet sur les concentrations en LDL plasmatiques et les concentrations en HDL-
cholestérol, mais les concentrations des triglycérides sont sensiblement réduites
(Harris., 1989).
Par ailleurs d’autres études ont montré que le traitement avec des doses élevées en
oméga 3 ont un effet sur la teneur sérique du cholestérol total, C-HDL et le C-LDL.
(Harris et al., 1997 ; Woodman et al., 2002).
Les rapports CT/C-HDL, CT/C-LDL et apo AI/apo B sont utilisés comme des indices
d’athérogénicité. Dans notre étude, aucune différence significative n’est notée entre
les patients traités avec les oméga 3 et les contrôles, par contre l’étude chronologique
montre une diminution de 29% du rapport CT/C-HDL (2,83±1,11 vs 2,00±0,06 ;
P<0,05) et 32% du rapport CT/C-LDL (1,90±0,75 vs 1,30±0,45 ; P<0,05) chez les
patients traités avec les oméga 3 à T3 (90 jours après l’intervention nutritionnelle)
comparé à T0 (initialisation de l’étude).
Les AGPI améliorent les lésions rénales non seulement en réduisant les concentrations
sériques des lipoprotéines, mais en modifiant la composition des lipoprotéines. La
réduction des teneurs sériques des lipides est associée à la réduction des lésions
structurales des reins. (Barcelli et al., 1986 ; Brown et al., 1998)
Une augmentation significative du rapport apo AI/apo B est notée de 25%, 51% et
27% (1,33±0,30 à T1, 1,61±0,30 à T2, 1,35±0,40 à T3 vs 1,06±0,42 à T0). Ces
résultats sont en accord avec ceux de la littérature. Des études ont montré que les
apolipoprotéines sont un bon marqueur des anomalies du métabolisme des lipides et
des maladies coronariennes. Plus le rapport Apo AI /Apo B est inférieur plus le risque
cardiovasculaire et coronarien est plus important (Brunzell et al ., 1984). Les
Discussion
41
concentrations sériques en apoAI et en apoB sont similaires chez les patients traités et
les contrôles. Par contre, une diminution significative de 26 % des teneurs sériques en
apo B est notée après 60 jours de traitement. Ceci peut être expliqué par l’effet
bénéfique des AGPI sur le métabolisme des lipides et des lipoprotéines plasmatiques.
(Harris et al., 1997 ; Brown et al., 1998)
Les acides gras oméga 3 jouent un rôle très important dans la prévention et le
traitement des maladies cardiovasculaires, particulièrement les maladies ischémiques.
(Cappelli et al., 1997 ; Brown et al., 1998 )
Au cours de l’insuffisance rénale chronique les perturbations du métabolisme des
lipides sont associées au développement de la sclérose glomérulaire, et par conséquent
à la progression des lésions chez les IRC. La plupart des hypothèses décrites pour
expliquer les effets des acides gras polyinsaturés n-3 sur les maladies rénales
concernent les activités des dérivés EPA et DHA par opposition à ceux de l’acide
arachidonique. La production rénale du thromboxane A2 (principal agrégant
plaquettaire dérivé de l’acide arachidonique) est élevée dans l’insuffisance rénale et
le traitement avec les acides gras oméga 3 entraîne une réduction de sa synthèse.
Les modifications dans la synthèse des prostaglandines ainsi que la modification de
l’activité de la cyclooxygénase et la modulation de la fonction immune sont les
principales effets (Jiang et al., 1998). La production des prostaglandines qui ont une
action vasoconstrictrice est réduite après la supplémentation en acides gras oméga 3
(Dusing et al., 1990 ; De caterina et al., 1994).
D’autre part la supplémentation en acides gras oméga 3 entraîne une réduction de la
viscosité du sang, à cause de la réduction des teneurs en triglycérides plasmatiques, ce
qui contribue à la diminution de la résistance vasculaire rénale.(Zipser, 1985 ;
Munger & Baylis , 1988 ; Togni et al., 2003., Pintro et al., 2004)
L’inflammation est reconnue comme un facteur de risque dans les maladies
cardiovasculaires. L’IRC est accompagnée d’un état inflammatoire, de plus que la
protéine C réactive est associé à la survenue de l’athérosclérose et dans nombreuses
maladies cardiovasculaires. La mesure de la protéine C réactive (CRP) circulante
montre que les valeurs sériques sont négatives chez les patients traités avec les oméga
3 (6mg/L à T0 vs 1,5mg/L à T1, T2 et T3). Alors que les valeurs sériques de la CRP
Discussion
42
sont égales pour les contrôles à T0 et T1(6mg/L). Ce résultat semble très bénéfique,
les patients présentant des teneurs élevées en CRP sont considérés comme des patients
à haut risque de survenue des évènements coronaires et cardiovasculaires (Wilson et
al., 2006 ; Pfutzner & Forst , 2006 ).
Il est généralement admis que l’urémie est associée à un état de stress oxydatif. En
effet, chez les patients IRC, on observe une augmentation des composés pro-oxydants
et une diminution des composés anti-oxydants (Hasselwander & Young, 1998). Il
existe une corrélation entre les marqueurs de stress oxydatif et le risque de
complications cardiovasculaires dans l’IRC. Une étude réalisée chez des
hémodialysés a montré que les patients présentant les taux les plus élevés de
malondialdéhyde avaient un risque de MCV deux fois plus élevé que les patients
présentant les niveaux les plus bas.(Boaz et al., 1999)
Les teneurs en substances réactives à l’acide thiobarbiturique (TBARS) qui sont un
bon indice de la susceptibilité à l’oxydation en particulier à celle de la peroxydation
lipidique diminuent de 20% à T1 chez les patients traités comparés aux contrôles.
L’étude chronologique montre une diminution significative de 43% et 79%
(4,51±0,90 à T2, 1,66±0,50 à T3 vs 8,45±0,56 à T0 ; P<0,001). En effet, O’hare et
al., (2002) ont montré que, la génération de radicaux libres est positivement corrélée
aux teneurs en cholestérol et triglycérides plasmatiques.
La peroxydation des LDL est une étape essentielle dans la constitution de la plaque
athéromateuse. En effet, les LDL oxydées sont à l’origine de la transformation des
macrophages en cellules spumeuses et induisent la migration et la prolifération des
cellules musculaires lisses dans l’intima. Les LDL oxydées peuvent également induire
plusieurs autres effets favorisant la progression de l’athérosclérose. (Kita et al.,
2001)
Au vu de ces résultats, Il ressort que la supplémentation du régime alimentaire chez
l’IRC par les acides gras polyinsaturés de la série des oméga 3 diminue
l’hypertriglycéridémie, les teneurs sériques en apo B les TBARS et la protéine C
réactive (CRP), et améliore le profil lipidique chez ces patients, et par conséquent
pourrait constituer un traitement dans la prévention du risque cardiovasculaire chez
ces patients.
Conclusion
43
Cette étude a été menée dans le but d’évaluer l’effet d’une supplémentation en acides
gras polyinsaturés oméga 3 sur la dyslipidémie et les facteurs de risque
cardiovasculairechez des patients atteints d’IRC de l’ouest Algérien.
Les résultats obtenus mettent en évidence que, la supplémentation du régime
alimentaire chez des patients IRC par des acides gras oméga 3 (2,1g/j) parallèlement à
un suivi nutritionnel adapté,diminue de façon significative l’hypertriglycéridémie.
La supplémentation en oméga 3 n’a aucun effet sur le cholestérol total, C-HDL, C-
LDL, l’apoAI et l’apo B. Ces résultats vont dans le même sens que ceux observés
dans la population générale.
Les rapports d’athérogénicité CT/C-HDL, CT/C-LDL diminuent chez les patients
traités par lesomégas 3, 90 j après l’intervention nutritionnelle.
De plus, la supplémentation en oméga 3 chez les patients IRC améliore l’état
inflammatoire et le stress oxydant, qui constituent des facteurs de risque reconnus de
MCV. En effet, une diminution significative des valeurs de la protéine C réactive
(CRP) circulante et des valeurs des TBARS sont notées en fonction de la
supplémentation en oméga 3.
Les acides gras oméga 3 extraits des huiles de poisson, entraînent une diminution des
teneurs sériques en triglycérides, et ainsi s’opposent au développement de
l’athérosclérose et de l’infarctus du myocarde, et la consommation de l’huile de
poisson riche en AGPI oméga 3 a un effet protecteur sur les maladies
cardiovasculaires, elle peut constituer à long terme un traitement préventif chez les
patients IRC.
Ce travail met en évidence l’intérêt du suivi nutritionnel dans la prise en charge du
patient IRC. De plus, il met en évidence le rôle des acides gras polyinsaturés oméga 3
dans la correction de la dyslipidémie et le contrôle de la progression de l’IRC, et par
conséquent constitue un traitement de prévention des maladies cardiovasculaires.
De même, ce travail ouvre des perspectives intéressantes sur l’étude des effets des
oméga 3 sur les facteurs de risque cardiovasculaireschez l’IRC, étudier notamment le
métabolisme des lipoprotéines et ses enzymes clé et le statut antioxydant.
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Annexe
53
Fiche clinique des patients IRC
Service :Date :Nom
PrénomDate de naissanceAge
SexePoidsTailleIMC
Stade de l’insuffisance rénale
Clairance de la créatinine
Etiologie
Pathologie(s) associée(s)
Traitement médicamenteux
ABSTRACTThe aim of this study was to evaluate the effect of fish oil rich in polyunsaturated fattyacids (PUFA) omega 3 on dyslipidemia and cardiovascular risk of the patient withchronic renal failure (CRF) of the west Algeria.70 patients with a mean age of 58±13 years with CRF are detected between January2004 and June 2006 in the hospital of Oran. 20 patients with dyslipidemia,hypertriglyceridemia (TG> 1,7 mmol/L) and/or hypercholesterolemia (CT> 5mmol/L)are recruited for the nutritional intervention.The patients receive nutritional councils adapted to the recommendations of thepatient with CRF (energy intake 0,12/kg/d, protein intake 0,8g/kg/d, lipid intake 35%of the energy intake with 28ù of PUFA, 37% of monounsaturated fatty acid MUFA,35% of saturated fatty acid SFA).The patients were divided into two groups: 10 patients (5men and 5 women with themean age of 63±13) are treated by a supplementation with PUFA omega 3 ( fish oilcapsule ARKOPHARM 2,3 g/d) during 30 days (T1), compared to a group of control10patients (6 men and 4 women with the mean age of 62±13).The energy intake is similar between patients (6,9±1,6 MJ/j) and controls (6,6±0,9MJ/j), this energy intake was low than compared to the recommendations. Theconsumption of carbohydrates, proteins and lipids respectively in patients andcontrols was 54% and 53% for carbohydrates, 9% and 8% for proteins, 37% and 39%for lipids. The distribution of the energy intake between the various meals of the dayfor patients and controls respectively was 19% and 24% for breakfast, 35% for lunch,17% and 9% for taste, 29% and 31% for dinner. The protein intake was0,45±0,19g/kg/d and 0,40±0,12g/kg/d respectively for patients and controls. Theconsumption of simple carbohydrates was 33% and 23%, and for the complexcarbohydrates was 67% and 77% respectively for patients and controls.A reduction of 43% in serum triglyceride levels is noted in patients treated withPUFA omega 3 at T1 (1,60±0,56 mmol/L), compared with controls (2,01±0,56mmol/L). The hypertriglyceridemia decreases chronologically with 41% at T2 (60days) and 60% at T3 (90 days).There is no difference in serum total cholesterol levels, and HDL, LDL, Apo AI andApo B in patients treated and the controls at T1. A significant reduction (26%) inserum Apo B levels is noted at T2 compared with T0 in patients treated with PUFAomega 3. there is no difference in the atherogenic indexes CT/HDL, CT/LDL andApo AI/Apo B in patients treated and the controls at T1. A significant reduction(29%) on CT/HDL and 32% of CT/LDL is noted at T3 compared with T0 in patientstreated with PUFA omega 3. An increase by 25%, 51% and 27% of ApoAI/Apo Bwas noted at T1, T2 and T3 compared with T0 in patients.There is no detection on the qualitative analysis of C-reactive protein levels on serumin patients. There is decrease in thiobarbituric acid reactive substances (TBARS), with20% at T1, 43% at T2 and 79% at T3, on patients treated with PUFA omega 3compared with controls.The results indicate that fish oil consumption rich in PUFA omega 3 reducehypertriglyceridemia, the Apo B serum levels and C-reactive protein in patients withCRF, and consequently decrease atherogenic risk and prevent patients fromcardiovascular diseases.
Key words: Nutritional intervention, PUFA omega 3, Dyslipidemia, Chronic renalfailure.
RESUMELe but de cette étude est d’évaluer l’efficacité de l’huile de poisson, riche en acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga 3 sur la dyslipidémie et les facteurs de risquescardiovasculaires du patient atteint d’insuffisance rénale chronique (IRC) de l’ouestAlgérien. 70 patients adultes d’âge moyen 58±13 atteints d’insuffisance rénale chronique (IRC) au stade prédialytique sont dépistés au niveau du centre hospitalo-universitaired’Oran entre janvier 2004 et juin 2006.20 sujets présentant une dyslipidémie caractériséepar une hypertriglycéridémie (TG >1,7 mmol/L) et/ou une hypercholestérolémie (CT > 5mmol/L) sont recrutés pour l’essai clinique et l’intervention nutritionnelle. Les patientsreçoivent des conseils nutritionnels adaptés aux recommandations de patient IRC avantdialyse (Apport énergétique total (AET) de 0,12 MJ.kg-1.PC.j-1, protéines 0,8 g.kg-1.PC.j-1,lipides 35% de l’AET dont 28% AGPI, 37% acides gras monoinsaturés AGMI et 35%d’acides gras saturésAGS). Deux groupes de patients sont constitués par tirage au sortselon la table du hasard. Un groupe comporte 10 patients (5 hommes et 5 femmes, âgé de63±13) sont traités par une supplémentation en acides gras polyinsaturés oméga 3 (2,3 g/jd’huile de poisson sous forme de capsules ARKOPHAM) durant 30 jours (T1), un groupede contrôle comporte 10 patients (6 hommes et 4 femmes, âgé de 62±13). Une enquêtealimentaire est réalisée au cours de l’intervention nutritionnelle pour s’assurer de respect des recommandations.L’estimation de la consommation alimentaire montre que l’AET exprimé en MJ/j est similaire chez les patients traités et les contrôles. Cet apport est respectivement de 6,9±1,6MJ/j et 6,6±0,9 MJ/j chez les patients traités et les contrôles. L’AET est plus faible chez les sujets IRC comparé aux apports recommandés (8 MJ/j). La répartition de la rationénergétique entre les trois nutriments montre que les glucides, les protéines et les lipidesreprésentent 54% et 53%, 9% et 8%, 37% et 39% chez les patients traités et les contrôles.La répartition de la ration énergétique entre les différents repas de la journée représente19% et 24% pour le petit déjeuner, 35% pour le déjeuner, 17% et 9% pour le goûter, 29%et 31% pour le dîner, chez les patients traités et les contrôles. Exprimé en g.kg-1.PC.j-1,l’apport protéique est de 0,45±0,19g et 0,40±0,12g, respectivement chez les patients traités et les contrôles. Les glucides simples représentent 33% et 23%, les glucidescomplexes 67% et 77% de l’apport glucidique, l’apport en fibre est de 17 et 19g/j, lesAGPI représentent 30% et 29%, les AGMI représentent 34% et 32%, les AGSreprésentent 36% et 33%, chez les patients traités et les contrôles respectivement.Une diminution de 43% des concentrations sériques en triglycérides est notée chez lespatients traités à T1, en effet les valeurs sont de 1,60±0,56 mmol/L comparés à 2,01±0,56mmol/L chez les contrôles. L’hypertriglycéridémie diminue chronologiquement de 41% àT2 (60jours) et 60% à T3 (90jours). Les concentrations sériques en cholestérol total, C-HDL, C-LDL, apo A-I et apo B sont similaires chez les patients traités et les contrôles àT1. L’étudechronologique montre une diminution significative de 26% des teneurssériques en apo B à T2 comparé à T0.Les indices d’athérogénicité CT/C-HDL, CT/C-LDL et apo A-I/apo B ne montrentaucune différence significative entre les patients traités et les contrôles à T1. Par contre,une diminution de 29% de rapport CT/C-HDL et de 32% du rapport CT/C-LDL est notéeà T3 comparé à T0. Une augmentation de 25%, 51% et 27% du rapport apo A-I/apo B estnotée à T1, T2 et T3 comparé à T0.L’analyse qualitative n’a pas décelée de protéine c réactive (CRP) chez les patients à T1,T2 et T3. Les concentrations sériques en substances réactives à l’acide thiobarbiturique diminuent de 20% à T1, 43% à T2 et 79% à T3, chez les patients traités comparés auxcontrôles.Ces résultats montrent que la supplémentation du régime alimentaire chez l’IRC par des AGPI oméga 3 diminue l’hypertriglycéridémie, les teneurs sériques en apo B et la CRP,et par conséquent elle peut constituer un traitement de prévention des maladiescardiovasculaires et diminuer ce risque chez ces patients.Mots clés : Intervention nutritionnelle, Acides gras oméga 3, Dyslipidémie, Insuffisancerénale chronique.
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