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Travail collectif et collectif de travail : une approche psychosociale
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Travail collectif et collectif de travail :une approche psychosociale
Guillaume Gronierguillaume.gronier@tudor.lu
Qu’est-ce que le travail collectif ?
Le travail collectif
• Le travail collectif désigne « l’articulation de compétences et/ou de tâches individuelles nécessaires à l’accomplissement d’un but commun » (Karsenty & Pavard, 1997).
• Le travail collectif peut revêtir différentes formes : coopération, coopération distribuée, coordination, collaboration, coaction, co-action, concertation, etc.
Le travail collectif
Trois principales activités collectives :
tâche 1 / tâche 2
Coopérer
tâche 1 tâche 2
Se coordonner
tâche 1 tâche 2
Communiquer
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Le travail collectif : coopérer
• Coopérer : actions vers le même but, communes ou séparées (Maggi, 1996).
Actions séparées Actions communes
Le travail collectif : coopérer
• Coopérer : actions vers le même but, communes ou séparées (Maggi, 1996).
• Repose sur la construction d’un référentiel commun, c’est-à-dire une représentation commune et partagée du but à atteindre.
Le travail collectif : coopérer
• Coopérer : actions vers le même but, communes ou séparées (Maggi, 1996).
• Repose sur la construction d’un référentiel commun, c’est-à-dire une représentation commune et partagée du but à atteindre.
• Repose sur une synchronisation cognitive : les acteurs doivent se mettre d’accord sur l’objectif, sur les plans d’actions, sur les méthodes....
Le travail collectif : coopérer à distance
• A distance, il faut favoriser la construction d’un référentiel commun à travers la création d’une conscience mutuelle partagée.
• La conscience mutuelle permet à chaque membre d’une équipe d’avoir connaissance de l’activité des autres membres.
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Le travail collectif : se coordonner
• Se coordonner est une action de régulation des activités coopératives.
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Le travail collectif : se coordonner
• Se coordonner est une action de régulation des activités coopératives.
• Cela repose sur l’utilisation d’artefacts, aussi appelés objets intermédiaires (Jeantet, 1998) : plans, maquettes, planning, compte-rendus, etc.
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Le travail collectif : se coordonner
• Se coordonner est une action de régulation des activités coopératives.
• Cela repose sur l’utilisation d’artefacts, aussi appelés objets intermédiaires (Jeantet, 1998) : plans, maquettes, planning, compte-rendus, etc.
• Repose sur une synchronisation opératoire (Darses et Falzon, 1996) : ce sont les actions individuelles qu’il s’agit de synchroniser pour qu’elles soient efficaces.
Le travail collectif : communiquer
Communiquer est un processus coopératif.
La réussite d’un projet de conception dépendra en partie de la façon dont les acteurs se seront compris sur :
• les objectifs du projet• ce que sera le futur produit (à quoi il
ressemblera)• à quels besoins il répondra
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Le travail collectif : communiquer
Chaque individu possède une «sphère personnelle» (Moles, 1984).
Chaque sphère personnelle va regrouper :
• les connaissances (le répertoire) de la personne et les codes de langage (jargon, expression, langue...) ;
• sa connaissance de l’interlocuteur.
Se comprendre va consister à faire coïncider les sphères personnelles.
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Le travail collectif : communiquer
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RE
E E
ER R R
Compréhensiontotale
Compréhensionpartielle
Compréhensionoptimale
Compréhensionnulle
R : récepteurE : émetteur
Le travail collectif : communiquer
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MessageEmetteur Récepteur
sphère personnelle sphère personnelle
Bruit
Fidélité?
Répertoireémetteur
Répertoirerécepteur
Code commun
Le travail collectif à distance
Coopération
Coordination Communication
SDC
workflow
Cloud
forum
D’après Favier (1998)
Skype
téléphone
Chat
Face à face
Qu’est-ce qu’un collectif de travail ?
Le collectif de travail
Le collectif de travail est un groupe restreint d’individus qui a pour caractéristiques :
• une structuration élevée ;• composé d’un petit nombre d’individus
(3 à 8) ;• une forte conscience des buts
communs ;• de nombreuses actions communes,
spontanées et novatrices ;• forte interdépendance des membres
et sentiments de solidarité ;• différenciation des rôles entre les
membres ;• constitution de normes, de croyances
et de rites propres.
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Le collectif de travail
Pour Bales, le groupe a toujours un problème (de conception) à résoudre, ce qui crée une tension chez les individus : le groupe va fonctionner afin de diminuer les tensions et trouver une solution.
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Solidarité : fait preuve de solidarité, aide, encourage, valorise les autresDétente : cherche à diminuer la tension,blague, rit, se déclare satisfaitAccord : approuve passivement, accepte tacitement, comprendDonne des suggestions : donne desdirectives, des indications
Demande une opinion : demande une analyse, un avis, une évaluationDemande des suggestions : demande ce qu’il doit faire, des directionsDésaccord : désapprouve, rejettepassivement, refuse l’aideTenstion : se montre tendu, réclame de l’aide, se retire de la discussionAntagoniste : fait preuve d’hostilité,d’opposition, dévalorise autrui
Donne son opinion : analyse, évalue, exprime son sentiment, son souhaitDonne des orientations : apporte une information, explique, répète, clarifieDemande une orientation : demande une information, une confirmation
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Types de problème :a : Orientation : communication visant à aboutir à une définition
commune de la situationb : Evaluation : évaluation de la production du groupec : Contrôle : influence, contrôle des autresd : Décision : élaboration d’une décisione : Tension : réduction ou tensions enter les membres du groupef : Intégration : cohésion et intégration du groupe
Le collectif de travail
Pour Bales, le groupe a toujours un problème (de conception) à résoudre, ce qui crée une tension chez les individus : le groupe va fonctionner afin de diminuer les tensions et trouver une solution.
Bales (1950) a développé une grille d’analyse des communications : Interaction Process Analysis (IPA). La grille de codage permet d’identifier les communications relatives au domaine «émotionnel» (positif/négatif) et au domaine de la «tâche» (question/réponse).
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Le collectif de travail
L’Interaction Process Analysis repose sur le principe que les groupes se construisent sur un équilibre permanent entre leurs actions orientées vers l’action (tâches), et leurs actions pour obtenir un état émotionnel positif stable.
Les conflits permettent de faire avancer la tâche, en mettant le groupe en situation de crise et en l’obligeant à trouver une solution satisfaisante. En revanche, ils mettent à mal l’équilibre émotionnel du groupe.
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Le collectif de travail
La pensée groupale (effet Janis) illustre le risque d’erreur provoqué par une trop forte cohésion de groupe, qui cherche à éviter le conflit.
L’effet Janis se constitue lorsqu’un groupe établit un consensus sur la solution la plus acceptable pour sauvegarder la cohésion du groupe.
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Le collectif de travail
Les membres évitent de prendre des initiatives ou de suggérer des contre-hypothèses : c’est la solution préférée par le groupe qui est soutenue et sélectionnée.
Il en résulte :• une illusion collective (illusion de
moralité, de rationalité, d’unanimité, d’invulnérabilité)
• une censure collective (envers soi-même et les autres)
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Le collectif de travail : l’expérience de Asch
Expérience de Asch : étude du conformisme lorsque l’individu est dans un groupe.
Des étudiants sont invités à un prétendu “test de vision”. En réalité, tous les participants étaient complices avec l’expérimentateur, sauf un (le sujet naïf).
Tous les participants sont réunis dans une même pièce. On leur demande de juger de la longueur d’une ligne, en la comparant avec 3 autres lignes
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Le collectif de travail : l’expérience de Asch
Lorsque le sujet est seul, il ne se trompe jamais et désigne la bonne ligne.Lorsque le sujet est soumis à un groupe qui ne fait pas l’unanimité des réponses, il se trompe très peu.
Lorsque les complices donnent systématiquement une réponse fausse, 33% des sujets naïfs se conforment à cette réponse.
Après l’annonce des résultats, les sujets attribuent leur mauvaise performance à leur propre “mauvaise vue”
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Le collectif de travail : l’expérience de Asch
26https://www.youtube.com/watch?v=uuvGh_n3I_M
Performance et tâches collectives
Performance et tâches collectives
La performance du groupe, et de ses membres, va dépendre du type de tâches auxquelles il est confronté.
Steiner (1972) distingue 4 types de tâches dans les activités collectives :
• les tâches disjonctives• les tâches conjonctives• les tâches additives• les tâches élaboratives
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Tâche n°1 : disjonctive
Le groupe bénéficie de l’apport du membre le plus compétent.
C’est une tâche de résolution de problème.
La tâche peut être réalisée par un individu au bénéfice du groupe.
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Tâche n°2 : conjonctive
La production du groupe est réduite à celle de son membre le moins compétent.
Les activités individuelles sont similaires et dépendantes les unes des autres.
Par exemple : une cordée d’alpinistes
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Tâche n°3 : additive
Le résultat est constitué par l’addition de la production de chaque membre.
Plus il y a de personnes qui travaillent, plus la production du groupe est importante.
Par exemple : les vendangeurs.
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Tâche n°4 : élaborative
Elle nécessite que les membres organisent leur contribution et choisissent leur procédure.
La réussite du groupe dépend de la façon dont sont organisées les contributions.
Il s’agit d’élaborer une méthode de travail collective.
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Bibliographie
Asch, S.E. (1951). Effects of group pressure upon the modification and distortion of judgments. In H. Guetzkow (ed.) Groups, leadership and men. Pittsburgh, PA: Carnegie Press.
Bales, R. F. (1950). A set of categories for the analysis of small group interaction. American Sociological Review, 15(2), 257–263.
Darses, F., & Falzon, P. (1996). La conception collective : une approche de l’ergonomie cognitive. In G. de Terssac, & E. Friedberg (Eds.), Coopération et Conception (pp. 123-135). Toulouse : Octarès.
Jeantet, A. (1998). Les objets intermédiaires dans la conception. Eléments pour une sociologie des processus de conception. Sociologie du travail, 3, 291-316.
Karsenty, L., & Pavard, B. (1997). Différents niveaux d’analyse du contexte dans l’étude ergonomique du travail collectif. Réseaux, 85, 73-99.
Maggi, B. (1996). La régulation du processus d’action de travail. In P. Cazamian, F. Hubault, & M. Noulin (Eds.), Traité d’ergonomie (pp. 637-662). Toulouse : Octarès.
Moles, A. (1986). Théorie structurale de la communication et société. Paris : Masson.
Steiner, I.D. (1972). Group Processes and Productivity. Academic Press.
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