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ANNM<K$Î)U MUSÉE GUMKT REVUE L'HISTOIRE DES RELIGIONS ri'BUÊB SOCS UK DMECTiOX DE M. JEAN RÉVILLE AVEC |-B CONCOir«5 DE MM. A. B.MVFH, membre de la Soçtêlâ Asiatique ; A. BOUCHÉ LECLKRCtf, professeur à la Faculté «les lettres de Paris; P.DECHAIUIE, professe» râla Faculté «les leîtreî de Paris; J.-A. UILU, professeur à la Faculté des lettresde Poitiers; G, LAFAYE, jmHre de conférences a la Faculté des lettres de Paris; G, MASPEKO, de l'Institut, professeur au Collège de France; Albert HÉVIIXE, professeur au Collège do Fraiice; C.-P. T1ELE, professeur à rUai\rersîtê de Lejde, etc. L.»*u VALLÉE-POUSSIN, G.DEBLOXAY CONTES BOUDDHIQUES PÀttïS KHNEST LEROUX, ÉDITKUR 28, HUE BOXAPAIHK, 28 1892

0190-Fiducius-Jean Reville-Cuentos Budicos en Frances

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Budismo

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ANNM<K$Î)U MUSÉEGUMKT

REVUE

L'HISTOIRE DES RELIGIONS

ri'BUÊBSOCSUKDMECTiOXDE

M. JEAN RÉVILLE

AVEC|-BCONCOir«5DEMM.A.B.MVFH,membredelaSoçtêlâAsiatique;A.BOUCHÉLECLKRCtf,professeuràlaFaculté«leslettresdeParis;P.DECHAIUIE,professe»râlaFaculté«lesleîtreîdeParis;J.-A.UILU,professeurà laFacultédeslettresdePoitiers;G,LAFAYE,jmHredeconférencesalaFacultédeslettresdeParis;G,MASPEKO,del'Institut,professeurauCollègedeFrance;AlbertHÉVIIXE,professeurauCollègedoFraiice;C.-P.T1ELE,professeuràrUai\rersîtêdeLejde,etc.

L.»*uVALLÉE-POUSSIN,G.DEBLOXAY

CONTESBOUDDHIQUES

PÀttïS

KHNEST LEROUX, ÉDITKUR•

28, HUEBOXAPAIHK,28

1892

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CONTES BOUDDHIQUES

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CONTES BOUDDHIQUES

LÉGENDEDE CAKKIIUPALA

COMMENTAIREOUVERSI DUDHAMMAPADA»

Toutcequ'onest at fruit del'aprit, a pour essencel'esprit,est fait de

requît.Si'ludyu'unparleouagitavecunespritmauvais,alorslemalheurlesuitcommela rouesuitlepieddeluUteattelée.

Cet enseignement du Dliammaoù a-t-il été dit? A SAvalthi.

Concernantqui? Concernantle thera Cakkhupâla.H y avait à Savalthi un chef do famille qui s'appelait Maha-

svanna, qui avait beaucoupdo biens, dojouissances mais pointdo fils.Or,étant allô un jour ciun tîrtha pour so baigner, comme

il s'était baigné et revenait, il vit au milieudu cheminun arbre a

branchestrès étendues,« Cet arbre est sans doute possédé par une grande divinité »,

ponsa-t-il,ct il en fil nettoyerla partie inférieure, fitconstruire,un

mur tout autour, répandit du sable, planta un étendard et orna

l'arbre : « Sij'obtiens un filsou unolille,je vousrendrai degrandshonneurs. » Sur cette promesse, il s'en alla. Dans le sein de son

épouse voilà que fut conçu un enfant. Lui fil la cérémoniedo la

conception.Quanddixmoisfurentécoulés,lafemmemilan monde

un fils.Le marchand, qui avait obtenu ce filspour avoir protégé

l'arbre, lui donna le nomde Pâla. Une autre fois, il eut un autre

filset comme il l'avait appelé Cullapâla (petit Pâla), il appela

1)D'aprèslesnotesprisesà laconférencedeM.SylvainL4vià l'ÉcoledesHautes-Études,1800-91; v.Dhammapada,éd.Fausbôll,Hauniae,MDCCCLV,p.77-93.

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COXTF.SPOLDDIUQLES 3

l'autre MahApAla(grand PAla),Et le marchandet sa femmeles

établirent tous deuxquandils eurent l'Aged'avoir une maison.

Ence temps-làle maîtreayantmisen mouvementlarouedola

loi, était venu demeurer dans lo couventdo Jelavana construit

par AnAlImpindika,le grand marchand,au prix de vingt-quatrekotis, et lo maître faisaitprendreà beaucoupdogens lochemin

ducielet de la délivrance,carloTathAgatademeurapendantune

année dans le couvent fondépar des personnesdo sa famille :

quatre-vingtsducôté maternelet quatre-vingtsdu côtépaternel;et il demeuraaussi dix-neufans dans le grand couventde Jcta-

vana construitpar Anathapiwlika;il fit un séjour de six ans à

PubbarAma,qu'avait construitVisAkhaen dépensant vingt-septkotis; sachant les bonnesqualitésdes deuxfamilles,pour cequiest do SAvalthi,il y demeuravingt-cinqans.

Or AnAlhapindikaetVisAkhAla grande laïque,régulièrement,deux foispar jour, allaienthonorer le TathAgataet en allant ils

se disent: « Los jeunes novicesvont regardernos mains, » Car

jamais ilsn'allaient les mainsvides; avant le repas ils faisaient

porter dos mets nourrissants et après le repas les cinq remèdes

et les huit boissons.Dansleur résidenceily a aussi toujoursdes

siègesprêts pour deux mille bhikkus, et en fait do nourriture,de remèdeset deboissons,chacuntrouvecequ'il désire.

Pendantque le maître était parmi cesgens, aucun ne l'avait

questionné,pasmêmeAn&thapindikaquipensait: «LoTathAgataest très délicatentre lesBuddhas,trèsdélicatentre losksattriyas,ce maîtredomaisonest mon bienfaiteur,en m'enseiguantla loi

il se fatiguerait.»

Voilàpourquoi, par excèsd'amitié pour lo maître, on ne lui

posaitaucunequestion.Alors lomaître pensa ainsi : « Ce mar-

chandme ménagetandis que je n'ai pas besoind'être ménagé,moiquiai passéquatre asankheyya,et plus docent millekalpasen brisant ma propre lêto bienparée, faisant sauter mes yeux,arrachantla chairde moncoeur,ayant abandonnémonfilset mon

épouse,quim'étaientpluschersque la vie,accomplissanttoutes

lesoeuvresde perfection,et cet hommememénage(tandisquejen'ai pas besoind'être ménagé.)»

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i REVEEPE {.'HISTOIREDESRELIGIONS

Et, pensant ainsi, il se met à prêcher la bonne loi. Or, il y avait

alors àSAvallhisept kotisd'habitants; parmieuxcinq kotis avaient

entendu renseignement «luDlutmmadu maître et étaient devenusdes ariya-sAvakas(noblesauditeurs), les deuxautres kotis étaient

des hommes vulgaires, Or les ariya-sAv.ikas avaient deux de-

voirs : avant le repas ilsdonnent dos aumônes, et après lo repas,les mains chargées de guirlandes, de parfums, avec des vêtements

et des remèdes, ils vont entendre la loi.

Un jour, MahApAlavit les nobles sAvakasallant au couvent

chargés de parfums et tenant à la main des guirlandes. Il de-

manda : « Où va celte foule? — Entendre la loi, répondit-on. —

Moiaussi, je vais y aller. »

Il alla et, saluant le maître, il s'assit au bout de l'assemblée.

Les Buddhasqui enseignent la religion ontcoutume d'examiner

lescirconstances, puis d'après les circonstances ils enseignent lo

Dhamma. Par conséquent, ce jour-là aussi, le maître, ayant exa-

miné les circonstances, enseigna la religion en racontant une his-

toire; et il expliqua la charité, la morale et le ciel, le malheur

des passions, les défauts, les soulïranccs, le mérite du renonce-

ment.

Commeil entendait cela, MahApAla,le chef de famille, se dit :« Celui qui part vers l'autre monde, ni son fils, ni sa fille, ni ses

biens ne l'accompagnent, à quoi me sert d'habiter une maison?

je m'en vais entrer dans les ordres. » A la fin du discours, il

s'approcha du maître et demanda :

« Je voudrais entrer dans les ordres. » Le maître lui dit :

N as-tu aucun parent auquel lu doives demander la permis-sion? — Maître, j'ai mon jeune frère. — Eh bien, va lui de-

mander la permission !— Bien. » Il alla à la maison, appela son

jeune frère et lui dit : « Mon cher, tous les biens, que nous les

connaissionsou non, quels qu'ils soient, qui sont dans celte mai-

son, tout est à ta charge, reçois-les tous et sois-en le maître, pourmoij'entrerai dans les ordres, qu'en penses-tu, mon petit frère?— Tu as été pour moi, quand ma mère mourut, une autre mère;

quand mon père mourut, commeun autre père; tu es 1resriche, et

lu peux, tout eu menant la viede maître de maison, faire de ointes

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CONTESnoronmocES b

oeuvres.Ne fais pas cela, — Mon cher, j'ai entendu l'enseigne-ment du Dhammadu maître, La sainte religion a été enseignée

par luidu commencementà la (inavecuneexplicationminutieuse

et exacte de son triple caractère. Je no puis pas accomplirla loi

religieusedans ma maison,j'entrerai dans les ordres, moncher.—-Monfrère, reste ici tant que lu es jeune, lu entreras dans les

ordres quand tu seras vieux,— Moncher, les pieds et les mains

du vieillardsont désobéissantset ne dépendentpas de sa volonté;

je ne ferai pas ce que tu dis, je remplirai lo devoir du Samana :

Lesvieuxpiedset tes vieillesmaint sontdésobéissant*unefois tués

porta vieitte«e.Toidont ta force estpi'rdae, commentaccompli-rais'tu te Dhamma?Ainsije me ferai moine, mon cher, »

Après avoir ainsi proclamé, il alla en présence du maître,

demandad'être moineet reçut l'ordination, et il passacinqannées

avec les maîtres et les savants; il passa la saison tics pluies, et

aprèslaclôture,s'élaul approchédumaître,il lui dit, l'ayant salué:— Vénérable, dans la loi, combien y a-l-il de devoirs?—Deux,ô bikkhu : le devoirdu livre et celui de laméditation?— Quel est, 6 vénérable, lo devoir du livre et celui de la

méditation?— Saisir par la sciencela parole du Buddha,lire un ou deux

NikAyas,ou tout lo Topitaka,s'en souvenir, lo réciter, lo procla-

mer, voilà lodevuirdu livre. D'autre part : obtenir l'étatd'Arhat

©naffermissant la méditation parle désir de faire toujours son

devoir, en vivant avec l'idée de la destruction et de la fragilité,vivre d'une manière frugale; voilà le devoir de la méditation.

—Maître,je suis devenu moineétant vieux,je ne pourrai pas

accomplirle devoirdu livre, maisje rempliraicelui de la médi-

tation. Explique-moi l'essencede la chose.

Alors lo maître lui expliqua ce qui est essentiel pourdevenir

Arhat; il salua le maître et chercha des bikkhus pour aller avec

lui, il enprit soixante et partit avec eux. Ils firentunemarchede

vingt yojanas et atteignirent un grand village voisin de la roule

et le moiney entra avec les sieuspour mendier. Les gens voyant

que les bikkhusétaient consciencieux,furent bien disposéspour

eux, leur offrirentdes sièges, les firent asseoiret leur donnèrent

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G REVEEDE{/HISTOIREDESRELIGIONS

une nourriture savoureuse ; « Vénérables, dirent-ils, où vont

vos nobles personnes?— Laïcs, là où il y aura pour nous une

agréable résidence, — Ainsi voilà ; ces savants désirent mi

séjour pour y demeurer, » pensèrent-ils et ils dirent :

« Vénérable, si ces nobles personnes demeuraient ici pendanttrois mois, nous réfugiés dans le triple refuge, nous prendronsde bonnes habiludes do vertu. »

Les autres se dirent : « GrAceh ces gens-là, nous allons faire

notre salut. » Donc, ils acceptèrent la proposition, surveillèrent

la construction du monastère ; on leur fitdes locaux pour se tenir

pendant le jour, d'autres pour se reposer pendant la nuit qu'onleur donna, et régulièrement ils allaient mendier au village.

Un jour, un médecin vint vers eux et leur dit ; « Maîtres, là

où habitent heaucoup de personnes ensemble, il se peut qu'unemaladie survienne; si cela arrive, dites-le moi, et je vous donne-

rai un remède. »

Telle est l'oiïre qu'il fit,

Le jour où commençait la saison des pluies, lo thera dit ;

« Longue vie à vous, en quelles postures allons-nous passer ces

trois mois? — Dans lesquatre postures (debout, en marche, assis,

couché). —Longue vieà vous, qu'est-ce qui est convenable pournous? Ne devons-nous pas être saus nous laisser distraire? c'est

leBuddba qui nous a instruits; on ne se concilie pas les Buddhas

par la fourberie, mais par des dispositionsvertueuses. Il y a quatremauvaises destinées pour le disirait qui sont commesa demeure;donc ne soyezpas distraits. Longue vio à vous !—-Et vous, ô vé-

nérable l — Moi, je passerai mon temps en trois poslurcs et jeno me souviendrai plus du monde, longue vio à vous! — Bien,maître. Ne soyez pas distrait. »

Comme lo thera ne s'accordait pas de sommeil, une fois que lo

premier mois fut écoulé il lui vint une maladio des yeu:c et

commeil tombe des gotiltcs d'eau d'un pot fendu ainsi il en tom-

bait do ses yeux. Toute la la nuit il accomplit les devoirs du Sa*

mana ; à l'heure de l'aurore, étant entré danssa cellule ils'assit.

Les bikkhus, comme l'heure d'allcrquérir l'aumône était venue,allèrent vers le thera et dirent: « Voici que l'heure d'aller quérir

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CONTESBOUODIirgi'ES 7

l'aumôno est arrivée. — Longue vie à vous, prenez l'écuelloet

lo vêtement, » Et prenant lui aussi son écuelloet son vêtementil

se mettait en route ; les bikkhus alors virent que ses yeux cou-

laient, « Qu'as-lu maître? —Ce sont mes yeux! Longue vio à

vous! ils sont comme crevés. — Un médecin, ne nous a-t-il pasfait des offres?Nousallons le prévenir. —C'estbien, longue vie

à vous. » Ils avertirent le médecin. Celui-ciayant cuit une huile

l'envoya au thera. Le thera s'étant assis se versa l'huile dans le

nez, et alla ensuite au village. Le médecin le rencontrant dit:

« C'est loi, vénérable,qui as les yeux comme crevés? — Oui,

laïc! — Vénérable, je t'ai envoyé de l'huilo que j'avais cuite,l'as-tu versée dans ton nez?— Oui, laïc. — Et maintenant com-

ment cela va-t-il? — Çava mal, laïc. —Comment se fait-ilque,

l'ayant envoyé une huile calmante ta maladie ne soit pas cal-

mée? » Et réfléchissant: « Vénérable, étais-tu assis ou couché

quand l'huile a été verséedans ton nex?» Lothera demeura silen-

cieuxet, mêmequestionnéplusieurs fois, il se garda de répondre.Le médecin pensa:

« J'irai au couventpour voiroù il réside», et dit au thera : «Au

revoir, vénérable, » Puis, une fois le thera congédié, lomédecin

alla au couvent regarder l'endroit où demeurait le thera; il vit la

placeoù déambuler et la place où s'asseoir, mais point de placeoù so coucher.

« Maître, étais-tu couchéquand tu t'es versé le remède? »

Le thera rosta silencieux.

« Vénérable, n'agis pas ainsi. On ne peut remplir lodevoir du

Samana qu'avec un corpsqui so soutient. Ainsi étends-toi pour

l'injecter l'huile », cl il le lui répéta à plusieurs reprises.« Au revoir, longue vieà vous!je medécideraiaprès avoir pris

conseil », répondit le thera.

Or lo thera n'avait là ni parents, ni famille, qu'il put consulter

cl il se disait :

« Allons! mon ami PAlila,qu'est-ce que tu vas considérer, les

yeux ou la loi du Buddha?Que t'importe! lo temps àpasser sans

yeux dans le cercle des transmigrations, sur la route du salut, ne

compte pas. Voilà déjà que dcsBuddhas ont passé par centaines

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b BÏ.VTRDKI.HISTOIREPESRKI.ÏfilOXS

et par milliers et tu n'en as pas fréquenté un seul. Maintenant luas résolu de passer la saison des pluies, trois mois, sans le cou-

cher; par conséquent, «nietes yeux périssent ou se fondent, pensuà la loi du Buddhaet non à tesyeux », et il s'adressaitces stances ;

Mrsyeuxseperdent,mesuns à moi!Moioroii'essoperdentetaussimouc.;rps!Toutenu personneseperd.Pourquoi,o Pù'ila,tetroub'es-lu?

Mesyeuxvieillissent,mesyeuxà moi!Mesoreillesvieillissentet aussimoucorps!Toutemapersonnevieillit.Pourquoi,à l'Alita,te lroub!es-tu"?

Mesy.uxse t-risent,mesvvaxa moi!M>:son-iX'ss- Lrisentet aussimoucorps!Toutemapersonnesebrise.Pourquoi,ô l'Alita,te troub!es-tu?

Après s'être ainsi édifié lui-même,grAcoà ces trois stances, et

ayant pris le remède pour son nezen restant assis, il alla mendier

au village. Le médecin l'apercevant : « — Elibien, vénérable, le

remède pour le nez a-t-ilété pris? — Oui, laïc. — Comment va?

vénérable. — Çava mal, laïc. — Vénérable, est-ce assis ou cou-

ché que lu as pris le remède. »

Le thera demeura muet, et, quoiquequeitionuôà plusieurs re-

prises, ne dit rien. Alors le médecin : « Vénérable, tu ne fais pasce qu'il faut. A partir d'aujourd'hui ne dis plus: Un tel fait cuire

de l'huile pour moi. Et moije ne me dirai plus : Je fais cuire de

l'huile pour toi », dit-il. Alors, repoussépar le'médecin,ilretourna

au couvent en pensant : « Tu es repoussé par lo médecin, ne re-

nonce pas, ô Samana, à ta manière d'être :

ttepousséparla médecine,tu esabandonnéparlemédecin.Tuesdestinéà êtrelaproieduroidelamort.Pourquoi,Pâlita,te laissertroubler"?

Édifié par cette slance, il accomplit les devoirs du Samana, et

quand ce fut la deuxième veille de la nuit, tout à coup voilà queses yeux et ses douleurs s'en allèrent. Il devint un Arhat, entra

dans sa cellule et s'assit.

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CONTESROEDDIItQEES 0

Los bikkhus, à l'heure où Pou va recueillir les aumônes, vin-rent et dirent : « Lève-toi,*c*o;fle moment d'aller recueillir les

aumônes, —C'est le moment? Longue vie à vous, —Oui, véné-

rable. — Eh bien, allez-y. —-El voa>, vénérable? —-J'ai perdumes yeux, Longue vie à vous. » Ils regardèrent ses yeux et, se

mettant à pleurer :

« Vénérable, ne vous mettez point en souci, nous veilleronssur vous, »

Ils réconfortèrent le thera, remplirent leurs devoirs et ensuite

allèrent au village, Les gens, comme ils ne voyaientpas lo thera,disaient : « Vénérables, votre directeur où est-il? •>

Ayant ouï l'événement ils envoyèrent du riz, et prenant eux-

mêmes mie sébile à aumônes ils allèrent pour honorer le thera,ils honorèrent les plantes de ses pieds et lui parlèrent en pleu-rant :

« 0 vénérable, nous veillerons sur loi, ne t'inquiète pas, » et

après l'avoir consolé ainsi ils repartirent.Dès lors quotidiennement ils envoyèrent au monastère du riz

pour manger, et le thera adressait sans cessedes exhortationsaux

soixante bikkhus qui so conformaient strictement à ses exhorta-

tions, de sorte qu'à la fête de clôture qui suivit, tous ensemble ils

f;blinrent l'étal d'Arhat avec les facilités surnaturelles et quandla saison despluies fut passée, désireux de voirie maître, ils direntau thera :

« Vénérable, nous sommes bien désireux do voir lo maître. »

Le thera à ces mois pensa :« Moije suis très faible,à mi-chemin ily a une forêtque ne fré-

quentent pas les êtres humains, si jo vais avec eux, tous seront

fatigués et seront incapablesde mendier, je les enverrai donc en

avant », et il leur dit : « Longue vie à vous! allez en avant. —

Et toi vénérable? — Je suis faibleet à mi-chemin il y a un bois

qui n'est pas fréquentépar les êtres humains. Allezen avant, sijavais avec vous, vous serez tous fatigués. — Non, vénérable, ne

fais pas ainsi, nous irons avec toi, dirent-ils. —Ne faitespasccla,vous ne me feriez pas plaisir. Quand mon frère cadet vous aura

vus, il vous questionnera, alors racontez-lui comme quoi j'ai

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lO REVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS

perdu les yeux. Il enverra quelqu'un vers moi avec qui j'irai.Quantà vous,honorezen monnomceluiquia lesdixforcescl les

quatre-vingtstheras, »

Tels sont les ordresqu'il donnaà ses disciples;ils lui deman-

dèrent pardonde leur insistanceet entrèrentdans levillage. Les

gensles faisaient asseoir, leur donnaientdes aumôneset leur di-

saient : « Eh quoi, vénérablesvous avez l'intention de partir?— Oui, laïcs, nous sommesbien désireuxde voir le maître. »

Et après avoir insisté à plusieurs reprises, voyant que les

bikkhusétaient décidésà parlir, les gens du villageles accompa-

gnèrentenpleurant, puiss'en retournèrentchezeux. Lesbikkhus

arrivèrent au bout de quelques tempsà Jetavana, ils saluèrent

le maître et les grands theras, et le lendemainse mirent à aller

demander l'aumône dans la rue où habitait le frère cadet du

thera. Cemaîtrede maisonles reconnut,leur donnadessiègeset

les reçut très cordialement,puis : « Et mon frère le thera où

est-il?», fit*il.Ils lui racontèrentce qui c'était passé.Le frère du

therahonorala plante deleurspiedsenpleurantet leur demanda:

«Quefaut-ilfairemaintenant,vénérables?—Le thera attendque

quelqu'un d'ici aille vers lui, avec qui en prenant son temps il

arrivera.— Vénérables,il y a Pâlita,monneveu,envoyez-lelui.—Impossiblede l'envoyer ainsi, car il y a un danger h courir

sur laroule, il serait prudentde le recevoirpréalablementmoine.— Soit! faîtescela, puis envoyez-le.» Ils reçurent moine Pdlita

après l'avoir instruit dans la règle seulementdurant un demi-

mois,puis ils le mirentfenroule. Le neveuPâlita arriva enfinau

villageet apercevant un vieillardà sa porte il lui parla : « Y a-

t-ilun couventaux environsdu village?—Oui, vénérable.— El

qui y demeure?— Le thera Pâlita, vénérable.— Montrez-moi

le chemin.—Quies-tu?—Je suis leneveudu respectablethera.»

Le vieillardle conduisitau couvent, Pâlita salua le thera; il

lui rendit lesdevoirsprescrits pendantun demi-mois,veilla soi-

gneusementsur luî, puis : « Maître,le maître de maisonqui est

mon oncle attend votrearrivée, allons-y, dit-il. — Prends mon

bâton.Pâlitale neveuprit le bout du bâtonet entra avecle thera

dans le village.Les gensdu villagele firentasseoir.

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CONTESBOUDDHIQUES 11

« Tu as donc l'intention de partir, vénérable?— Oui, laïcs, jem'en vaisaller saluer le maître. »

Alorslesgens le supplièrentde mille manières et voyant qu'ilsne réussissaient pas, ils prirent congédu thera, l'accompagnèrentà mi-chemin,puis s'en retournèrent en pleurant. Le novicePâlita

tenait l'extrémité du bâton du thera et marchait bien au milieu

du chemin, et ils arrivèrent dans une forêt à l'endroit qu'on

appelle Katthanangara où avait habité autrefois le thera. Comme

ils s'éloignaient de cet endroit, voici qu'ils entendirent le son de

la voix d'une femme[qui chantait en ramassant du bois dans

cette forêt.

Il n'y a pa3 de son capable comme la voix d'une femme de

troubler le corps entier des hommes. C'est pourquoi le Bienheu-

reux lui-même a dit : 0 bikkhus ! je ne connais aucun son qui

s'empare de l'âmp d'un homme comme ceci : savoir, la voix

d'une femme.

Le novice,prisd'amour pour la femme,lâcha lebout du bâtonet

dit : « Restezlà, ô vénérable,j'ai aflaire»et ilalla auprèsd'ellequile voyant resta silencieuse, et avec celte femme Pâlita perdit sa

vertu. — Le thera de son côté pensait : « C'est le son d'un chant

qui se fait entendre, certainement c'est une voix de femme; évi-

demment le noviceaura perdu sa vertu. »

Le novice après cela revint en disant : Allons-nous-en, véné-

rable, dit-il, mais le thera lui demanda: « Es-tu tombéen étal de

péché, novice? » Celui-cidemeurait muet, quoique interrogé à

diverses reprises et ne répondit rien; le thera dit alors : « Un

pécheur tel que toi ne doit pas tenir le bout de mon bâton. »

Pâlita troublé enleva son costume religieux et revêtit celui de

maître de maison : « Vénérable, d'abord j'étais novice, mainte-

nantje suisdevenumaître de maison.Je n'étais pas devenumoine

par foi, mais par crainte des dangers de la roule. Allons-nous-

en. — Longue vie à toi, un mauvais maître de maison est un

pécheur, un mauvais novice est un pécheur. Toi-mêmedans la

conditionde Samana lu n'as pas su être vertueux. Commemaître

de maison qu'est-ce que tu ferasde bon? Un pécheur tel que loi

ne doit pas tenir mon bâton. — Mais, vénérable, le chemin est

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12 REVEEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS

semédedangers surhumainset vousêtes aveugle, commentros-

teriez-vous ici? »Le thera répondit : «Longue vieà toi, necrois

pas cela : quand mêmeje devrais mourir étendusur le sol, je ne

partirais pas avec loi », et il ditcelle stance :

Ah!j'aiperdulesyeux;mevoicidansuncheminimpraticable;Jen'iraipasavectoi: ounefaitpassacompagnied'unfou!Hélas,j'aiperdulesyeux,mevoicidansuncheminimpraticable:Jemourrai,je nepartiraipas:onnefaitpassacompagnied'unfou!

L'autre se troubla à ouïr ces paroleset se dit :

« J'ai, hélas! commis une action grave, irréfléchiecl irrégu-lière», et étendant lesbras il s'élança en criant dans un bosquetd'arbres. Et par l'éclat desvertus du therale trône de pierre Pan-

dukambala,trônedu roidesdieux,longdesoixanteyojanas,largede cinquante,de la couleurdes fleursduJayasumana, siègequi a

la vertu de s'élever et de s'abaisser,ce trônes'échauffa.Çakkasedit : Qui doncdésireque je quitte mon siège?cl regardantdeson

oeildivin il aperçut le thera. C'est pourquoi les anciens ont «lit:

«L'Indra des dieux qui a mille yeux éclaircil son oeildivin et

ce Pâla qui blâmele péchévécutune viede sainteté.

« L'Indra desdieuxqui a milleyeux éclaircit son oeildivin, et

augustede vertu Pâla était assis, fermedans la religion. »

Çakkaensuite se dit : « Si je nevais pas vers ce vénérablequiblâmelopéchéetqui estaugustede vertu,ma tête éclateraensept

morceaux;j'irai doncverslui. »L'Indradesdieuxauxmilleyeux,

quiporte la majestédela royautédivine,s'approchaenun instant

de Cakkhupàla,et commeil n'était plusloindu thera, il filenten-

dre le bruitd'un pas, et alors le thera demanda:

« Qui est là? —Moi,unvoyageur!—Oùvas-tu, laïc?—ASa-

valthi, ô vénérable!—Eh'bicn,vas-y, longuevieà toi. — Et toi,

ô vénérable, où iras-tu? — Moi.je vais au mêmeendroit. — Si

nous allions de compagnie?— Oui, maisje suis faible,et cela

te retardera si tu vas avecmoi. —Je ne suis pas pressé, et si jevais avec un vénérable j'accomplirai une des dix actions ver-

tueuses. Allonsensemble. »

Le thera pensa avoir aiTaîreà un bravehomme ; « Eh bien

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CONTESBOUDDHIQUES 13

prends le bout de mon bâton, laïc, » dit-il. Çakka fil ainsi, et parsa vertu raccourcissant le chemin ils arrivèrent vers le soir au

Jetavana. Lo thera avait entendu que le chemin se raccourcissait:

v Qu'est ce quece bruit? — Nous avons marché vite, je connais-

sais le chemin direct, vénérable. »

Alors le thera se dit que ce n'était pas à un homme, mais à un

dieu qu'il avait affaire.

Celui qui a mille yeux, l'Indra des dieux qui porte la majestéde la royauté des dieux, arriva à Sâvalthi. Il conduisit le thera

dans unehuile de feuillageque son frère cadet lui avait apprêtée,il le fil asseoir sur un lit, et s'approcha ensuite du frère du thera

sous la forme d'un de ses bons amis en lui criant : « Çava bien,PàlA?— Qu'est-ce qui va bien? — Tu sais bien que le thera est

arrivé. — Comment donc? mais, je n'en savais rien, le ihera est

là? — Oui, parfaitement, je viens d'aller au monastère, je l'ai vu

le thera assis dans la hutte que tu lui as fait faire, et j'en viens. »

Là-dessus il s'en alla. Le maîtrede maison alla au monastère,vit le thera et honora sespieds, cl voyant son état : «Eh bien, vé-

nérable! je ne t'avais pas permis de quitter ce monde. »

Il envoya deux doses esclavesauprès du thera, lui fil apporterdu village du rizbouilli et d'autres mets à manger et ordonna

qu'on servit le thera. Les novices, une fois leur tâche accomplie,le servaient.

Unjour, des bikkhus qui demeuraientdans un autre pays,étant

venus à Jetavana se dirent : « Allons voir le maître. » lis l'ho-

norèrent et virent aussi les quatre-vingts theras en faisant la tour-

née des monastères.Arrivés à la cellulede Cakkhupàla: « Allons

le voir aussi », dirent-ils. Le soir ils voulurent aller vers lui;

mais au même moment un grand nuage s'éleva et ils dirent:

«Maintenant voilà le soir cl un grand nuage s'élève, nous irons

le voir demain malin. »

Pendant la première veille il plut; durant la veille moyennele temps s'éclaircit ; le thera qui avait repris ses forces et faisait

des promenades, descendit pour se promener durant la deruière

veille, et sur les chemins dont le sol était fraîchement détrempés'élevèrent de nouveau de uombreux moucherons; le thera en

Page 15: 0190-Fiducius-Jean Reville-Cuentos Budicos en Frances

il REVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS

écrasa beaucoup en se promenant, et les domestiquesne ba-

layaientpas là où le thera se promenait.Et les bikkhusse dirent: « Allonsvoir mainlcnantlarésidence

du thera »,et voyantlesinsectesécrasésdanslepromenoir: «Quidonc s'est promenéici? » demandèrent-ils.— C'est, le maître,

répondit-on.— Voyezl'actedu Samana: quandil y voyail, il se

couchait,dormaitelne faisaitpasdemal,maintenantqu'ila perdules yeux, en voulantse promener,il a tué une massed'insectes.

Croyantfairebien il faisait mal. »

Usallèrent dire au Tathàgata : Seigneur, lo theraCakkhupâlaen sepromenanta fait mourir beaucoupd'insectes.—Est-cequevous l'avez vu commeil les tuait? — Nousne l'avons pas vu,

seigneur. —Demêmeque vousne l'avezpas vu, lui ne voitpaslesinsectes;pour ceuxdontles passionssont épuiséesil n'y apas

dépensées de meurtre, ô bikkhus.—Respectable,puisqu'ilétait

prédestinéà être Arhat pourquoidoncest-il devenuaveugle?—

Par l'effet d'une actionqu'il a lui-mêmecommise.— Qu'a-t-ilfait?—Écoutez,bikkhus. Autrefois, comme régnait le roi de

Bénarès, un certain médecin parcourait villes et marchés en

pratiquant son métier. Il vit une femme faibledes yeux et lui

demanda: Dequoi souffres-tu?— Je ne vois pas de mesyeux.—Je vais te donnerun remède.—Donne, maître.—El toi, quemedonneras-tu?—Si lupeux me rendre lesyeuxdans leur état

normal,je seraitonesclaveet mesfilset mesfillesaussi.—Bien.

El le médecinprépara un remède et les yeux de la femmere-

vinrent à leur état normal par l'effet d'un seul remède, et la

femmepensa: «J'ai promisqueje serai sonesclaveainsi quemes

filset mesfilles,et il seconduirasans douceuravecmoi;je m'en

vais le décevoir» cl elle répondit au médecinqui était venu de-

mander comment elle allait : Avant, je souffrais,un peu des

yeux, maintenantils me fonl très mal. Le médecinse dit : Celte

femmese moquede moi et ne veut rien me donner, je n'ai pasbesoin de celleesclave,je vaisdonc la rendre tout à fail aveugle.Il rentra chezlui, raconla la choseà sa femmequi resta silen-

cieuse, composaun remèdequ'il alla donnerà la femmeen lui

disant : Enduis-en les yeux, ma chère. Elle le fit et ses deux

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CONTESBOUDDHIQUES (SJ

yeux fondirent et s'éteignirent comme s'éteint la flamme d'une

lampe.« Le médecin, c'était Cakkhupâla, ô bikkhus. Laclioti qu'il

a accomplie s'est attachée à lui, car une mauvaise action suit

l'homme, comme la roue suit le pied du boeufattelé au joug. »

Ainsi raconta le roi de la loi cl il établît le rapport qu'il y avaitentre les deux actes et marqua, commedu sceau royal on marqueavec de l'argile un édil, son discours do celte slance :

Toutcequ'onest est fruitde l'esprit,a pouressencel'esprit,est fait del'esprit.Siquelqu'unparleouagitmilparunespritmauvais,alorste malheurle suitcommelarouesuitlepiedde la bêteattelée.

(Stancc I, Dhammapada).

Il

LÉGENDEDE MADDHAKUNDALI

COMMENTAIREbV VERSII DUD!UMMAl'AOA'

Le second vers a été prononcé à Sàvalthi môme, concernant

Maddhakundali.

Or, à Sàvalthi, vivait un brahmane nommé Adinnapubbako,

qui n'avait jamais fait le plus petit cadeau à qui que ce fût. Voilà

pourquoi on l'appelait Adinnapubbako. Il avait un fils très cher

et très joli, et comme il avait envie de faire faire pour ce fils une

parure, il se dit : «Si je commandeune parure à l'orfèvre, il faudra

que je la luî paye, » C'est pourquoi se mettant à battre l'or lui-

même il avait fait pour son fils des boucles d'oreille bien jolies cl

les lui avait données. Et voilà pourquoi tout le monde appelaitl'enfant Maddhakundali.

Quand Maddhakundalieut seizeans, une maladiedejaunissc le

saisit. Ce que voyant, sa mère dit :

1)Dhammapada,éd.Fausbûll.ttauniae,MDCCCLV,p. 93-90.

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4D RENTEDEL'illSTONtEDESRELIGIONS

« Brahmane, ton filsa pris unemaladie,fais le soigner par le

médecin.— Machère,si je l'amèneunmédecin,il faudralepayeren nourriture. Tu ne faisaucuneattentionà la dilapidationde ce

que je possède! — Alors que vas-tu faire, brahmane?— J'agi-rai de façonà tt'âVolrrien à payer. »

Lebrahmaneallaauprèsdesmédecinset leurdemanda:«Pour

tellemaladiequeltraitementferiez-vous?» Alorsles médecinslui

indiquent : « On fait ceci, on fait cela.Oncommencepar unecer-

taineécorced'arbre. »

Le brahmaue rapporte de l'écorce et fait le traitement de son

enfant, mais la maladie s'aggtave après le traitement, si bien

qu'elledeviut iucurablo.Le père se rendantcomptede sonétat si

affaiblisedécidaà appelerun médecin.Le médecinayant réfléchi

répondit: «J'ai bienautre choseà faire,appelleun autre médecin

pour traiter ton fils! » Ayantainsi refusé il s'en alla.

Le brahmanesenlaul approcher l'heure de la mort de son fils

réfléchit: « Voici, ceuxqui vont venir pour voir mon fils ver-

raient toutes les richessesque j'ai dans ma maison, je vais en

conséquencemettremonfilsdehors.»Il porlason filsà l'extérieur

de sa maison et le mil couchersur une terrasse.

Cemêmejour, Blngavat,à l'heuredel'aurore, sesentit pénétréde grandecompassionet se leva pour regarder les hommes quiétaient sur le pointd'être convertis, ceuxen qui le bien poussaitde longueset profondesracines, et ceuxqui avaient tourné leur

coeurdéjà vers les précédentsBuddhas. Eu examinantle monde

avecson oeilde Buddha, il déployale filetde la sciencesur l'en-

sembledes dix mille mondes. Commeil voyaitMaddhakundali

dehorssur une terrasse, la mine qu'il faisait, ainsi couché, lui

prouvaque l'heure de la mort du pauvreétait venue. Le maître

l'ayant considéré,et remarquantqu'on l'avait fait coucheraprèsl'avoirporte hors de la maisonpensa:

« En vérité, ai-je besoin,enec cas, de quoiquemotifprofond?Cepauvregarçon, ayant apaisé son esprit en moi,ayant fait son

temps,renaîtra dansunpalaisvolantd'or qui aura trente yojauasdo long, et il aura uncorlègc de milleapsaras; lebrahmauebrû-

lera son fils et demeurera en pleurant au cimetière, et l'enfant

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CONTESBOUDDHIQUES 17

devenu devapulto, étonné deson nouvelélat, avec ses mille apsa-ras, ses orncmenls et ses parures de colliers et ses soixantechars

longs de trois gavyulas sedemandera: Par quelle bonne actionme

suis-je acquis un si grand bonheur? En réfléchissant, il reconnaî-tra que c'est parce qu'il a apaisé son esprit en moi, et se dira :Monpère, qui pour éviter la dépensene m'a pas donné de remède

pleure maintenant au cimetière, il faut que je change cela. Par

impatience, reprenant ses traits de Maddhakundali il viendra s'a-battre non loin du cimetière et pleurera; alors le brahmane luidemandera: Qui es-tu? et il répondra: Je suis ton fils Maddha-

kundali. — Où donc es-tu ressuscité? Dans le séjour des Irenle-trois dieux. Et quelle action avais-tu donc accomplie? A celte

question il exposera comment il est ressuscité pour avoir apaiséson esprit en moi. Le brahmane me demandera ensuite : Quandon a apaisé sa pensée en toi, on renaît donc dans le ciel? Alors

je lui répondrai par la stanec du Dhammapadaqui dit :

Tantily en a decentaines,tantily ena demilliersqu'onnelescomptepas,

« Quand cette slance aura été récitée, quatre-vingt-quatremilliers de créatures se convertiront à la religion. Maddhakundali

sera sotapanno, et aussi le brahmane xVdinnapubbako.»

Après ces réflexions, Bhagavat reconnut qu'il y aurait certai-

nement conversion à la loi pour ce fils de famille. Et, le lende-main après avoir accompli l'acte de la surveillance de son corps,entouréd'une grande assembléedebikkhus. il cnlradans Sàvalthi

pour mendier; peu à peu il se rapprochade la porte de la maison

du brahmane, comme Maddhakundali élait couché, le visagetourné vers l'intérieur de la maison. Le maître, se sachant in-

visible par lui-même, émît de son corps un rayon. L'enfant se

retourna se demandant : « Qu'est-cedonc que cette lumière? »de

sa couche il aperçut le maître,

« Voilà qu'à cause de mon père aveugle et idiot, me trouvant

près de Buddha il m'est impossiblede lui rendre service avec

mon corps, ni d'écouter la loi —je ne suis plus même maître de

mes mains -—il n'y a qu'une chose à faire. » El pensant ainsi il

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48 REVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS

apaisa son esprit. Le maîlre dit : C'en est assez pour lui, puiss'en alla. Commele Talbâgala s'éloignait do plus en plus de ses

yeux, Maddhakundali, l'esprit calme, ayant fait son temps,comme endormi et soudaiu réveillé, renaquit dans le monde

des Devas dans un palais volant tout d'or, long do trente yo-

janas.Lebrahmanebrûla le corps de sou fils, puis fut tout occupéà

gémir au cimelière; il y allait tout lesjours et pleurait : «Oùdonc

es-lu, mon filsunique, où donces-tu? »

Et le devapullo ayant considérésa renaissance heureuseréflé-

chit ainsi : «Par quelle action ai-jedoncmérité ce bel état? » Et

il reconnut qu'il le devaità son apaisementen Buddha. « Quand

j'étais malade, ce brahmanene m'a mêmepas donné de remède,et maintenant voilà qu'il va pleurer au cimelière! il serait con-

venabledechanger cela.»Alorssoussestraits de Maddhakundali,le devaputtos'approcha tout près du cimetière et pleura en éten-

dant les bras.

Le brahmane le vit : « Moije pleure à cause du gros chagrinde la mort de mon fils, mais celui-ci pourquoiplcure-t-il ? Ilfaut

que je lui demande. »

Il dit alors cette slance :

Toiqui as desbouclesd'oreillessi bienpolies,qui es richementhabillé,quiportesdesguirliudesdejeunespoussesdeboisde santal,tu agiteslesbras,et tugémis,pourquoies-luchigrin"?

L'autre répliqua : «J'ai un char, tout d'or brillant, maisje ne

puispas trouver des roues pour lui, voilàle chagrinqui melue, »

Alors le brahmanedît : «Dis-moice'qu'ilfaut d'or ou depierres

précieuses, ou de cuivre ou d'argent, pour que je te fasse avoir

une paire de roues, bonpelit garçon. »

En entendantcela, le garçon se dit : « Il n'a pas mêmefait les

remèdesnécessairespour son fils,et quand il voit quelqu'unquiressembleà son fils il lui dit : « Je te ferai une roue de char en

or. — Va! je trouverai moyen de le punir » El il dit au brah-

mane: Et combiengrande la feras*lula païrede rouespourmoi?—Aussigrande que lu voudras. —II mefaut la tune et le soleil,

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CONTESBOUDDHIQUES 19

donne-lesmoi tons les deux, la lune et lo soleil sont des frères;mon char est fait en or, avec ces roues-là il sera beau. — Enfant

que tu es, qui es-tu loi qui demandes ce qu'on no peut pas de-

mander? il ne te reste plus,je pense, qu'à mourir, car lu n'obtien-

dras pas la lune et le soleil. »

L'enfant lui dit : « Qui donc est un enfant, celui qui pleure

pour avoir quelque chose que les sens perçoivent, ou quelquechose qui n'existe pas? On voit le départ et l'arrivée, on voit les

couleurs. Mais celui qui meurt une fois qu'il a fait son temps, il

n'est plus visible. Lequel donc de ceux qui pleurent ici est le plusfou? a

Le brahmane, en entendant cela, considéra que c'était bienraisonné. « Mongarçon, lu dis la vérité, c'est sûr, je suis le plusfou de ceux qui pleurent, puisque je pleure un mort qui a faitson temps, comme un enfant qui demande la lune. »

Après cela, consolé par ces paroles, il fit l'éloge du garçonnetet dit celle stanec:

Lachairenflammée,oh!commeunfeuverséd'unecruche,il l'arrosecommeavecdel'eauet rafraîchittoutlecorps.—Ilaentevéfablessure,ila ôtélecha-grinquihabitaitmoncoeur,ledeuildemonfilsquim'absorbait.—Moi,voicije n'aiplusdeblessure,je suisrafraîchi,je suiscalmé,jenesuisplustristeetje nepleureplusmaintenantqueje t'aientendu,ô petitgarçon!

Et il lui demandait : « Comment t'appclles-tu? es-lu un dieu,un gandhabba, ou bien Sakka le généreux? qui es-tu? de quies-lu le fils?comment te connaîlrai-je? »

Là-dessus le garçonnet lui raconta : « Celuique tu pleures et

regrettes, ton fils,que tu as déposé loi-même dans le cimelière,c'est moi. Car ayant fait une bonne action, je suis maintenant

compagnondes treize grands dieux. »— Maisnous ne t'avons jamais vu faire le plus pelil cadeau

quand tu étaisà la maison,ni mémopratiquer le reposbuddhique.Est-ce par de tels actes que tu es allô dans le monde des dieux?

— Quand j'étais malade, très souffrant, très épuisé, ayant le

corps douloureux, dans notre maisonje vis lo Buddha sans pas-sions, affranchide désirs, IcSugalaà la haute sagesse, et mesen-

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20 BEVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS

tant lecoeurjoyeuxet l'esprit apaiséje lui fisl'aùjali, et c'est parcette bonne actionqueje suisarrivéà vivreen la sociétédestreize

grands dieux.

A mesure que son fils parlait toul le corps du brahmauese

remplissait dejoie, et l'exprimant:«Omerveille,ômiracle,voilà

donc l'effet d'une simple salutation. Eh bien, moi aussi, avec

un coeurjoyeuxet uneâmeapaisée,je vaisau Buddhaaujourd'hui

mémo, il sera monrefuge. »

Et son filslui dit : « Aujourd'hui je vais au Buddhacomme

refuge et auDhamma(loi) et au Sangha(clergé),le coeurserein.

Reçoisde même les cinq verbesde l'enseignemententièrement

épanouis:abstiens-toi vilemaintenantdefairemalauxcréatures;écarlc tout ce qui ne t'a pas été donnéen ce monde; ne bois pasde boissonspiritueuse;ne parle pas à faux, et sois content deta

propre femme.»

Le brahmaneconsentitendisant : « Bien». Puis il ajoutacette

strophe :

Tu désiresle bienpourmoi,ô Yakkha,tu désiresmonsalut,6 divinité.Jeveuxfairecequetudis,tuesmonmaître! Je cherchemonrefugedansle

Buddhaetdansla loiexcellente.Je m'empressede néplusfairede malaux

créatures,je rejetteloindemoitoutcequinem'apasétédonnéencadeaudanslemonde,jeneboispasdespiritueux,jeneparlepasfaussementetjemelienscontentdemonépouse.

Le devaputtodit : «Dans ta maisonde brahmaneil y a beau-

coup de richesses; va auprès du maître, donne-lui les biens,écoute renseignementde la loi, et fais-luiune question. »

Là-dessus il disparut.

Après cela, le brahmanealla dans sa maisonet dit à sa brah-

manl : « Machère, je m'en vais inviter le Samana Gotama,jelui poseraiune question, prépare-toîà le recevoir. » Puis il alla

au monastère,et sans saluer le maître, et sans lui faire de frais,

il resta à part etdit : « O Gotama, acceptepour aujourd'hui de

prendre ton repaschezmoi avectoute la troupede tes bikkhus.»

Le maître accepta, et le brahmane, ayantreçu cette promesse,courut chez lui, prépara à manger et à boire.Le maître arriva

entouré de la troupe desbikkhus et entra chezle brahmane : il

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CONTESBOUDDHIQUES 21

s'assit sur le siège qu'on lui offrait et le maître de maison lui

témoigna du respect. Unegrande foule était accourue, car quandle Tathàgala est invité par un hérétique, deux foules accourent :

d'une part les hérétiques qui se disent : « Aujourd'hui nous allons

voir l'ascète Gotamabien embarrassé par desquestions »; d'autre

part les croyants qui se disent : « Aujourd'hui nous allons voir

toute la grâce du Buddha. » Le brahmane s'approcha du Buddha

comme ils venaient de dîner, et qu'ils étaient assis dans la mai-

son, et lui posa celte question :— OGotama, est-ceque les êtres peuvent renaître dans le ciel,

même s'ils n'ont pas fait le moindre don, s'ils n'ont pas entendu

le Dhamma, et s'ils n'ont pas observé le repos, uniquementpouravoir apaisé leur esprit?

— Pourquoi me demandes-tu ceia, ô brahmane? N'as-tu pasété renseigné par ton fils Maddhakundaliqui avait puisé son es-

prit en moi, sur sa renaissance dans le ciel?— Et quand donc, ô Gotama?— N'cst-il pas vrai que lu es allé aujourd'hui au cimetière

gémir, et que tu as vu un enfant, tout près de toi, qui pleurait en

levant les bras au ciel, et n'as-tu pas dit alors : En grande toi-

lette, avecde belles bouclesd'oreilles brillantes, portant des guir-landes déjeunes pousses de santal doré, etc.?....

Et Buddha répôla tous les mots de la conversation des deux

personnages et raconta toute l'hisloire de Maddhakundali:

« En vérité ce n'est pas par centaines ni par deux centaine*

qu'on compterait le nombre innombrable de ceux qui sont nés

dans le ciel après avoir apaisé leur esprit en moi. »

Commela grande foule n'élail pas unanime, le maître le sa-

chant décida en lui-même: « Que le devaputto Maddhakundali

vienne dans son palais volant. »

Et il vint, paré d'ornements divins, et étant descendu de son

palais, saluaut le maître, il se tint à ses côlés. Et commeon lui

demandait ce qu'il avait fait pour obtenir un si heureux étal, le

maître lui dit celte slance :

Toi,ô divinité,quite tienslà,d'unecouleuraimable,illuminantles région*

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22 BEVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS

commel'étoiledumatin,je tedemandequelleactiontuasfaitequandluétaisencorehomme.

« Le devapullodit : Cet heureux état, ô vénérable, je l'ai ob-

tenu pour avoir apaisémon esprit en toi. —Ainsi lu as obtenu

cet heureux élal, pour avoir apaisé toncoeuren moi?—Oui, vé-

nérable. »

Et la mulliludc ayant vu le jeune dieu témoigne sa joie: « Les

mérites du Buddha sont merveilleuxen vérité; voilà te filsdu

brahmane Adinnapubbako,qui sans avoir fait aucune bonneac-

tion, par le fait seul d'avoir apaisé son esprit dans le maître, a

obtenu cet heureux état. »

Alors le roi de la loi leur raconta que dans ce qu'on fait de

chosesbonnesou mauvaises, c'est l'esprit qui est le principal, car

celui qui a accompliune action avec un coeur apaisé, lorsqu'il

quitte ce monde, il va au monde des dieux, cl sa bonneaction le

suit commel'ombre suit la personne.Et leur ayant expliquecela,il apposa commel'argile du sceau royal en disant, pour termi-

ner, celte stanec :

Toutcequenoussommesestfruitdenotrepeosée:actesetpenséesenpro-cèdent;si luparlesouagisavecsérénité,lajoiete suivracommetonombrequinelequittepas.

{Dhammapada,1,2.

Louis DELAVALLÉE-POUSSIN,GodefroyDEBLONAV.

ASGEUS,IMrKIMERtt6fltDWtt C*e,feUKGARSIEB,4.

Page 24: 0190-Fiducius-Jean Reville-Cuentos Budicos en Frances

ÉRÎiEST LEROUX, ÉDITEUR

28,RUE"BONAPARTE,28

MÉMOIRESPUBLIÉS PAR LES MEMBRES

DELA

MISSION ARCHÉOLOGIQUEFRANÇAISE AU CAIRE

TOMEI

PBEMIEBFASCICULE:ILBOURlANT.Deuxjoursdefouillesà Tell-el-Auiarna.— V. LORET.Le tombeaudel'AmxentAuien-Holep.—U.BOU-R1ANT.L'églisecoptedutombeaude Déga.—V. LORET.La stèlede l'AmxentAmen-llôiep.—H.

- DULAC.Quatrecontesarabesendialectecairote.—V.LORET.LatombedeKhamHa.

Iu-4°satecplanchesnoiresetencouleur.25fr.

^Jr."

DstxiÈMEFASCICULE:G.MASPERO.Troisannéesde fouillesdansles loui-1beauxdé Thêbeset déMempbis.— U. BOURlANT.Les papyrusd'Aquilon—V.LORET.Quelques

• documents'relatifsà lalittérature.et à la musiquepopulairesde la

Haute-Egypte. »

ln-4°,arec9plancheseucouleur,2 planchesnoire»,40planchesdemusique.40fr.

TROISIÈMEFASCICULE:ILBOURlAST.Rap-port au ministrede l'Instructionpubliquesuruuemissiondanslala Haute-Egypte(1884-1885).—P.RÀVAISSE.Essaisur 1histoireet sur h topographiedu Cuire,d'aprcs.Uakrlzi(PalaisdesKhalifesFattoftes).Avecplansencouleur.

* J|iemînrapportédoThébes.Avec- raie héliogravuredu papyruseuS&planches.

• - m ln~4**Mfr"

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LESHYPOGÉESROYAUXDETHÈBES,par M. E.LEFÉBURE.Impartie.LetombeaudeSétiI", publiéin-exteiHoavecla collaborationde; MM.U.BOURlANTet V.LORET,membresde la MissionArchéolo-giqueduCaireetarecleconcoursdeM EDOUARDNAVILLE.

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Page 25: 0190-Fiducius-Jean Reville-Cuentos Budicos en Frances

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d'Ephèse,textecopie,publiéettra-duitparM.U.BOURlANT.

, • ln-4".15fr.

TOMEIX

| PFEMIERFASCICULE: BA1LLET.Papyrusmathématiqued'Akbuifn.—BOU-RlANT.Fragmentsdu lestegrecdu livred'Enoch,et dequelquesécritsallribuésàsaîutPierre.

In-i",avecplanches.30fr.

DEUSIÈUFFASCfccix: Le P. SCIIEIL.DeuxTraitésde Philon,publiésd'aprèsle manuscritde Louqsor.(.</>(/>presse.)

TOMBSX et XI '•

(Eucoursdepublication)LETEMPLED'EDFOU.publiéinex-

teoso,parM.le M"DEROCHE-MONTEIX,avecnombreusesplan-ches. ,- •

V..^lftlivraison.ln-4°.30frN-.^

TOMESXII et XIII '-J/'.{Encourtderpublication)

LETEMPLEDEPIÏIL/E,par M.G.'BENÉDITE,etRecueildesinscrip-tionsgrecques,parM.BA1LLET.

TOMEXIV(Enpréparation)

LETEMPLEDELOUXOR,par Ï!.fGAYET.

TOMEXV

LETEMPLEDEMKDINET-ABOU,par fU.BOURlANT.PBEM.~\FASaccit\comprenantenviron50planches.;%(Souspresse.) ''.,.-.

TOMEXVI(Eupréparation),,,_

LETEMPLEDEDÉIJtrEL-SlÉretLETEMPLEDEBËUENI{Alfa),parG.BÊNÉDifE.

AXGEÀS,«P.;A.SUKDIXETC1»,RCEGA»Hh^j;4it

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