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Budismo
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ANNM<K$Î)U MUSÉEGUMKT
REVUE
L'HISTOIRE DES RELIGIONS
ri'BUÊBSOCSUKDMECTiOXDE
M. JEAN RÉVILLE
AVEC|-BCONCOir«5DEMM.A.B.MVFH,membredelaSoçtêlâAsiatique;A.BOUCHÉLECLKRCtf,professeuràlaFaculté«leslettresdeParis;P.DECHAIUIE,professe»râlaFaculté«lesleîtreîdeParis;J.-A.UILU,professeurà laFacultédeslettresdePoitiers;G,LAFAYE,jmHredeconférencesalaFacultédeslettresdeParis;G,MASPEKO,del'Institut,professeurauCollègedeFrance;AlbertHÉVIIXE,professeurauCollègedoFraiice;C.-P.T1ELE,professeuràrUai\rersîtêdeLejde,etc.
L.»*uVALLÉE-POUSSIN,G.DEBLOXAY
CONTESBOUDDHIQUES
PÀttïS
KHNEST LEROUX, ÉDITKUR•
28, HUEBOXAPAIHK,28
1892
CONTES BOUDDHIQUES
CONTES BOUDDHIQUES
LÉGENDEDE CAKKIIUPALA
COMMENTAIREOUVERSI DUDHAMMAPADA»
Toutcequ'onest at fruit del'aprit, a pour essencel'esprit,est fait de
requît.Si'ludyu'unparleouagitavecunespritmauvais,alorslemalheurlesuitcommela rouesuitlepieddeluUteattelée.
Cet enseignement du Dliammaoù a-t-il été dit? A SAvalthi.
Concernantqui? Concernantle thera Cakkhupâla.H y avait à Savalthi un chef do famille qui s'appelait Maha-
svanna, qui avait beaucoupdo biens, dojouissances mais pointdo fils.Or,étant allô un jour ciun tîrtha pour so baigner, comme
il s'était baigné et revenait, il vit au milieudu cheminun arbre a
branchestrès étendues,« Cet arbre est sans doute possédé par une grande divinité »,
ponsa-t-il,ct il en fil nettoyerla partie inférieure, fitconstruire,un
mur tout autour, répandit du sable, planta un étendard et orna
l'arbre : « Sij'obtiens un filsou unolille,je vousrendrai degrandshonneurs. » Sur cette promesse, il s'en alla. Dans le sein de son
épouse voilà que fut conçu un enfant. Lui fil la cérémoniedo la
conception.Quanddixmoisfurentécoulés,lafemmemilan monde
un fils.Le marchand, qui avait obtenu ce filspour avoir protégé
l'arbre, lui donna le nomde Pâla. Une autre fois, il eut un autre
filset comme il l'avait appelé Cullapâla (petit Pâla), il appela
1)D'aprèslesnotesprisesà laconférencedeM.SylvainL4vià l'ÉcoledesHautes-Études,1800-91; v.Dhammapada,éd.Fausbôll,Hauniae,MDCCCLV,p.77-93.
COXTF.SPOLDDIUQLES 3
l'autre MahApAla(grand PAla),Et le marchandet sa femmeles
établirent tous deuxquandils eurent l'Aged'avoir une maison.
Ence temps-làle maîtreayantmisen mouvementlarouedola
loi, était venu demeurer dans lo couventdo Jelavana construit
par AnAlImpindika,le grand marchand,au prix de vingt-quatrekotis, et lo maître faisaitprendreà beaucoupdogens lochemin
ducielet de la délivrance,carloTathAgatademeurapendantune
année dans le couvent fondépar des personnesdo sa famille :
quatre-vingtsducôté maternelet quatre-vingtsdu côtépaternel;et il demeuraaussi dix-neufans dans le grand couventde Jcta-
vana construitpar Anathapiwlika;il fit un séjour de six ans à
PubbarAma,qu'avait construitVisAkhaen dépensant vingt-septkotis; sachant les bonnesqualitésdes deuxfamilles,pour cequiest do SAvalthi,il y demeuravingt-cinqans.
Or AnAlhapindikaetVisAkhAla grande laïque,régulièrement,deux foispar jour, allaienthonorer le TathAgataet en allant ils
se disent: « Los jeunes novicesvont regardernos mains, » Car
jamais ilsn'allaient les mainsvides; avant le repas ils faisaient
porter dos mets nourrissants et après le repas les cinq remèdes
et les huit boissons.Dansleur résidenceily a aussi toujoursdes
siègesprêts pour deux mille bhikkus, et en fait do nourriture,de remèdeset deboissons,chacuntrouvecequ'il désire.
Pendantque le maître était parmi cesgens, aucun ne l'avait
questionné,pasmêmeAn&thapindikaquipensait: «LoTathAgataest très délicatentre lesBuddhas,trèsdélicatentre losksattriyas,ce maîtredomaisonest mon bienfaiteur,en m'enseiguantla loi
il se fatiguerait.»
Voilàpourquoi, par excèsd'amitié pour lo maître, on ne lui
posaitaucunequestion.Alors lomaître pensa ainsi : « Ce mar-
chandme ménagetandis que je n'ai pas besoind'être ménagé,moiquiai passéquatre asankheyya,et plus docent millekalpasen brisant ma propre lêto bienparée, faisant sauter mes yeux,arrachantla chairde moncoeur,ayant abandonnémonfilset mon
épouse,quim'étaientpluschersque la vie,accomplissanttoutes
lesoeuvresde perfection,et cet hommememénage(tandisquejen'ai pas besoind'être ménagé.)»
i REVEEPE {.'HISTOIREDESRELIGIONS
Et, pensant ainsi, il se met à prêcher la bonne loi. Or, il y avait
alors àSAvallhisept kotisd'habitants; parmieuxcinq kotis avaient
entendu renseignement «luDlutmmadu maître et étaient devenusdes ariya-sAvakas(noblesauditeurs), les deuxautres kotis étaient
des hommes vulgaires, Or les ariya-sAv.ikas avaient deux de-
voirs : avant le repas ilsdonnent dos aumônes, et après lo repas,les mains chargées de guirlandes, de parfums, avec des vêtements
et des remèdes, ils vont entendre la loi.
Un jour, MahApAlavit les nobles sAvakasallant au couvent
chargés de parfums et tenant à la main des guirlandes. Il de-
manda : « Où va celte foule? — Entendre la loi, répondit-on. —
Moiaussi, je vais y aller. »
Il alla et, saluant le maître, il s'assit au bout de l'assemblée.
Les Buddhasqui enseignent la religion ontcoutume d'examiner
lescirconstances, puis d'après les circonstances ils enseignent lo
Dhamma. Par conséquent, ce jour-là aussi, le maître, ayant exa-
miné les circonstances, enseigna la religion en racontant une his-
toire; et il expliqua la charité, la morale et le ciel, le malheur
des passions, les défauts, les soulïranccs, le mérite du renonce-
ment.
Commeil entendait cela, MahApAla,le chef de famille, se dit :« Celui qui part vers l'autre monde, ni son fils, ni sa fille, ni ses
biens ne l'accompagnent, à quoi me sert d'habiter une maison?
je m'en vais entrer dans les ordres. » A la fin du discours, il
s'approcha du maître et demanda :
« Je voudrais entrer dans les ordres. » Le maître lui dit :
N as-tu aucun parent auquel lu doives demander la permis-sion? — Maître, j'ai mon jeune frère. — Eh bien, va lui de-
mander la permission !— Bien. » Il alla à la maison, appela son
jeune frère et lui dit : « Mon cher, tous les biens, que nous les
connaissionsou non, quels qu'ils soient, qui sont dans celte mai-
son, tout est à ta charge, reçois-les tous et sois-en le maître, pourmoij'entrerai dans les ordres, qu'en penses-tu, mon petit frère?— Tu as été pour moi, quand ma mère mourut, une autre mère;
quand mon père mourut, commeun autre père; tu es 1resriche, et
lu peux, tout eu menant la viede maître de maison, faire de ointes
CONTESnoronmocES b
oeuvres.Ne fais pas cela, — Mon cher, j'ai entendu l'enseigne-ment du Dhammadu maître, La sainte religion a été enseignée
par luidu commencementà la (inavecuneexplicationminutieuse
et exacte de son triple caractère. Je no puis pas accomplirla loi
religieusedans ma maison,j'entrerai dans les ordres, moncher.—-Monfrère, reste ici tant que lu es jeune, lu entreras dans les
ordres quand tu seras vieux,— Moncher, les pieds et les mains
du vieillardsont désobéissantset ne dépendentpas de sa volonté;
je ne ferai pas ce que tu dis, je remplirai lo devoir du Samana :
Lesvieuxpiedset tes vieillesmaint sontdésobéissant*unefois tués
porta vieitte«e.Toidont ta force estpi'rdae, commentaccompli-rais'tu te Dhamma?Ainsije me ferai moine, mon cher, »
Après avoir ainsi proclamé, il alla en présence du maître,
demandad'être moineet reçut l'ordination, et il passacinqannées
avec les maîtres et les savants; il passa la saison tics pluies, et
aprèslaclôture,s'élaul approchédumaître,il lui dit, l'ayant salué:— Vénérable, dans la loi, combien y a-l-il de devoirs?—Deux,ô bikkhu : le devoirdu livre et celui de laméditation?— Quel est, 6 vénérable, lo devoir du livre et celui de la
méditation?— Saisir par la sciencela parole du Buddha,lire un ou deux
NikAyas,ou tout lo Topitaka,s'en souvenir, lo réciter, lo procla-
mer, voilà lodevuirdu livre. D'autre part : obtenir l'étatd'Arhat
©naffermissant la méditation parle désir de faire toujours son
devoir, en vivant avec l'idée de la destruction et de la fragilité,vivre d'une manière frugale; voilà le devoir de la méditation.
—Maître,je suis devenu moineétant vieux,je ne pourrai pas
accomplirle devoirdu livre, maisje rempliraicelui de la médi-
tation. Explique-moi l'essencede la chose.
Alors lo maître lui expliqua ce qui est essentiel pourdevenir
Arhat; il salua le maître et chercha des bikkhus pour aller avec
lui, il enprit soixante et partit avec eux. Ils firentunemarchede
vingt yojanas et atteignirent un grand village voisin de la roule
et le moiney entra avec les sieuspour mendier. Les gens voyant
que les bikkhusétaient consciencieux,furent bien disposéspour
eux, leur offrirentdes sièges, les firent asseoiret leur donnèrent
G REVEEDE{/HISTOIREDESRELIGIONS
une nourriture savoureuse ; « Vénérables, dirent-ils, où vont
vos nobles personnes?— Laïcs, là où il y aura pour nous une
agréable résidence, — Ainsi voilà ; ces savants désirent mi
séjour pour y demeurer, » pensèrent-ils et ils dirent :
« Vénérable, si ces nobles personnes demeuraient ici pendanttrois mois, nous réfugiés dans le triple refuge, nous prendronsde bonnes habiludes do vertu. »
Les autres se dirent : « GrAceh ces gens-là, nous allons faire
notre salut. » Donc, ils acceptèrent la proposition, surveillèrent
la construction du monastère ; on leur fitdes locaux pour se tenir
pendant le jour, d'autres pour se reposer pendant la nuit qu'onleur donna, et régulièrement ils allaient mendier au village.
Un jour, un médecin vint vers eux et leur dit ; « Maîtres, là
où habitent heaucoup de personnes ensemble, il se peut qu'unemaladie survienne; si cela arrive, dites-le moi, et je vous donne-
rai un remède. »
Telle est l'oiïre qu'il fit,
Le jour où commençait la saison des pluies, lo thera dit ;
« Longue vie à vous, en quelles postures allons-nous passer ces
trois mois? — Dans lesquatre postures (debout, en marche, assis,
couché). —Longue vieà vous, qu'est-ce qui est convenable pournous? Ne devons-nous pas être saus nous laisser distraire? c'est
leBuddba qui nous a instruits; on ne se concilie pas les Buddhas
par la fourberie, mais par des dispositionsvertueuses. Il y a quatremauvaises destinées pour le disirait qui sont commesa demeure;donc ne soyezpas distraits. Longue vio à vous !—-Et vous, ô vé-
nérable l — Moi, je passerai mon temps en trois poslurcs et jeno me souviendrai plus du monde, longue vio à vous! — Bien,maître. Ne soyez pas distrait. »
Comme lo thera ne s'accordait pas de sommeil, une fois que lo
premier mois fut écoulé il lui vint une maladio des yeu:c et
commeil tombe des gotiltcs d'eau d'un pot fendu ainsi il en tom-
bait do ses yeux. Toute la la nuit il accomplit les devoirs du Sa*
mana ; à l'heure de l'aurore, étant entré danssa cellule ils'assit.
Les bikkhus, comme l'heure d'allcrquérir l'aumône était venue,allèrent vers le thera et dirent: « Voici que l'heure d'aller quérir
CONTESBOUODIirgi'ES 7
l'aumôno est arrivée. — Longue vie à vous, prenez l'écuelloet
lo vêtement, » Et prenant lui aussi son écuelloet son vêtementil
se mettait en route ; les bikkhus alors virent que ses yeux cou-
laient, « Qu'as-lu maître? —Ce sont mes yeux! Longue vio à
vous! ils sont comme crevés. — Un médecin, ne nous a-t-il pasfait des offres?Nousallons le prévenir. —C'estbien, longue vie
à vous. » Ils avertirent le médecin. Celui-ciayant cuit une huile
l'envoya au thera. Le thera s'étant assis se versa l'huile dans le
nez, et alla ensuite au village. Le médecin le rencontrant dit:
« C'est loi, vénérable,qui as les yeux comme crevés? — Oui,
laïc! — Vénérable, je t'ai envoyé de l'huilo que j'avais cuite,l'as-tu versée dans ton nez?— Oui, laïc. — Et maintenant com-
ment cela va-t-il? — Çava mal, laïc. —Comment se fait-ilque,
l'ayant envoyé une huile calmante ta maladie ne soit pas cal-
mée? » Et réfléchissant: « Vénérable, étais-tu assis ou couché
quand l'huile a été verséedans ton nex?» Lothera demeura silen-
cieuxet, mêmequestionnéplusieurs fois, il se garda de répondre.Le médecin pensa:
« J'irai au couventpour voiroù il réside», et dit au thera : «Au
revoir, vénérable, » Puis, une fois le thera congédié, lomédecin
alla au couvent regarder l'endroit où demeurait le thera; il vit la
placeoù déambuler et la place où s'asseoir, mais point de placeoù so coucher.
« Maître, étais-tu couchéquand tu t'es versé le remède? »
Le thera rosta silencieux.
« Vénérable, n'agis pas ainsi. On ne peut remplir lodevoir du
Samana qu'avec un corpsqui so soutient. Ainsi étends-toi pour
l'injecter l'huile », cl il le lui répéta à plusieurs reprises.« Au revoir, longue vieà vous!je medécideraiaprès avoir pris
conseil », répondit le thera.
Or lo thera n'avait là ni parents, ni famille, qu'il put consulter
cl il se disait :
« Allons! mon ami PAlila,qu'est-ce que tu vas considérer, les
yeux ou la loi du Buddha?Que t'importe! lo temps àpasser sans
yeux dans le cercle des transmigrations, sur la route du salut, ne
compte pas. Voilà déjà que dcsBuddhas ont passé par centaines
b BÏ.VTRDKI.HISTOIREPESRKI.ÏfilOXS
et par milliers et tu n'en as pas fréquenté un seul. Maintenant luas résolu de passer la saison des pluies, trois mois, sans le cou-
cher; par conséquent, «nietes yeux périssent ou se fondent, pensuà la loi du Buddhaet non à tesyeux », et il s'adressaitces stances ;
Mrsyeuxseperdent,mesuns à moi!Moioroii'essoperdentetaussimouc.;rps!Toutenu personneseperd.Pourquoi,o Pù'ila,tetroub'es-lu?
Mesyeuxvieillissent,mesyeuxà moi!Mesoreillesvieillissentet aussimoucorps!Toutemapersonnevieillit.Pourquoi,à l'Alita,te lroub!es-tu"?
Mesy.uxse t-risent,mesvvaxa moi!M>:son-iX'ss- Lrisentet aussimoucorps!Toutemapersonnesebrise.Pourquoi,ô l'Alita,te troub!es-tu?
Après s'être ainsi édifié lui-même,grAcoà ces trois stances, et
ayant pris le remède pour son nezen restant assis, il alla mendier
au village. Le médecin l'apercevant : « — Elibien, vénérable, le
remède pour le nez a-t-ilété pris? — Oui, laïc. — Comment va?
vénérable. — Çava mal, laïc. — Vénérable, est-ce assis ou cou-
ché que lu as pris le remède. »
Le thera demeura muet, et, quoiquequeitionuôà plusieurs re-
prises, ne dit rien. Alors le médecin : « Vénérable, tu ne fais pasce qu'il faut. A partir d'aujourd'hui ne dis plus: Un tel fait cuire
de l'huile pour moi. Et moije ne me dirai plus : Je fais cuire de
l'huile pour toi », dit-il. Alors, repoussépar le'médecin,ilretourna
au couvent en pensant : « Tu es repoussé par lo médecin, ne re-
nonce pas, ô Samana, à ta manière d'être :
ttepousséparla médecine,tu esabandonnéparlemédecin.Tuesdestinéà êtrelaproieduroidelamort.Pourquoi,Pâlita,te laissertroubler"?
Édifié par cette slance, il accomplit les devoirs du Samana, et
quand ce fut la deuxième veille de la nuit, tout à coup voilà queses yeux et ses douleurs s'en allèrent. Il devint un Arhat, entra
dans sa cellule et s'assit.
CONTESROEDDIItQEES 0
Los bikkhus, à l'heure où Pou va recueillir les aumônes, vin-rent et dirent : « Lève-toi,*c*o;fle moment d'aller recueillir les
aumônes, —C'est le moment? Longue vie à vous, —Oui, véné-
rable. — Eh bien, allez-y. —-El voa>, vénérable? —-J'ai perdumes yeux, Longue vie à vous. » Ils regardèrent ses yeux et, se
mettant à pleurer :
« Vénérable, ne vous mettez point en souci, nous veilleronssur vous, »
Ils réconfortèrent le thera, remplirent leurs devoirs et ensuite
allèrent au village, Les gens, comme ils ne voyaientpas lo thera,disaient : « Vénérables, votre directeur où est-il? •>
Ayant ouï l'événement ils envoyèrent du riz, et prenant eux-
mêmes mie sébile à aumônes ils allèrent pour honorer le thera,ils honorèrent les plantes de ses pieds et lui parlèrent en pleu-rant :
« 0 vénérable, nous veillerons sur loi, ne t'inquiète pas, » et
après l'avoir consolé ainsi ils repartirent.Dès lors quotidiennement ils envoyèrent au monastère du riz
pour manger, et le thera adressait sans cessedes exhortationsaux
soixante bikkhus qui so conformaient strictement à ses exhorta-
tions, de sorte qu'à la fête de clôture qui suivit, tous ensemble ils
f;blinrent l'étal d'Arhat avec les facilités surnaturelles et quandla saison despluies fut passée, désireux de voirie maître, ils direntau thera :
« Vénérable, nous sommes bien désireux do voir lo maître. »
Le thera à ces mois pensa :« Moije suis très faible,à mi-chemin ily a une forêtque ne fré-
quentent pas les êtres humains, si jo vais avec eux, tous seront
fatigués et seront incapablesde mendier, je les enverrai donc en
avant », et il leur dit : « Longue vie à vous! allez en avant. —
Et toi vénérable? — Je suis faibleet à mi-chemin il y a un bois
qui n'est pas fréquentépar les êtres humains. Allezen avant, sijavais avec vous, vous serez tous fatigués. — Non, vénérable, ne
fais pas ainsi, nous irons avec toi, dirent-ils. —Ne faitespasccla,vous ne me feriez pas plaisir. Quand mon frère cadet vous aura
vus, il vous questionnera, alors racontez-lui comme quoi j'ai
lO REVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS
perdu les yeux. Il enverra quelqu'un vers moi avec qui j'irai.Quantà vous,honorezen monnomceluiquia lesdixforcescl les
quatre-vingtstheras, »
Tels sont les ordresqu'il donnaà ses disciples;ils lui deman-
dèrent pardonde leur insistanceet entrèrentdans levillage. Les
gensles faisaient asseoir, leur donnaientdes aumôneset leur di-
saient : « Eh quoi, vénérablesvous avez l'intention de partir?— Oui, laïcs, nous sommesbien désireuxde voir le maître. »
Et après avoir insisté à plusieurs reprises, voyant que les
bikkhusétaient décidésà parlir, les gens du villageles accompa-
gnèrentenpleurant, puiss'en retournèrentchezeux. Lesbikkhus
arrivèrent au bout de quelques tempsà Jetavana, ils saluèrent
le maître et les grands theras, et le lendemainse mirent à aller
demander l'aumône dans la rue où habitait le frère cadet du
thera. Cemaîtrede maisonles reconnut,leur donnadessiègeset
les reçut très cordialement,puis : « Et mon frère le thera où
est-il?», fit*il.Ils lui racontèrentce qui c'était passé.Le frère du
therahonorala plante deleurspiedsenpleurantet leur demanda:
«Quefaut-ilfairemaintenant,vénérables?—Le thera attendque
quelqu'un d'ici aille vers lui, avec qui en prenant son temps il
arrivera.— Vénérables,il y a Pâlita,monneveu,envoyez-lelui.—Impossiblede l'envoyer ainsi, car il y a un danger h courir
sur laroule, il serait prudentde le recevoirpréalablementmoine.— Soit! faîtescela, puis envoyez-le.» Ils reçurent moine Pdlita
après l'avoir instruit dans la règle seulementdurant un demi-
mois,puis ils le mirentfenroule. Le neveuPâlita arriva enfinau
villageet apercevant un vieillardà sa porte il lui parla : « Y a-
t-ilun couventaux environsdu village?—Oui, vénérable.— El
qui y demeure?— Le thera Pâlita, vénérable.— Montrez-moi
le chemin.—Quies-tu?—Je suis leneveudu respectablethera.»
Le vieillardle conduisitau couvent, Pâlita salua le thera; il
lui rendit lesdevoirsprescrits pendantun demi-mois,veilla soi-
gneusementsur luî, puis : « Maître,le maître de maisonqui est
mon oncle attend votrearrivée, allons-y, dit-il. — Prends mon
bâton.Pâlitale neveuprit le bout du bâtonet entra avecle thera
dans le village.Les gensdu villagele firentasseoir.
CONTESBOUDDHIQUES 11
« Tu as donc l'intention de partir, vénérable?— Oui, laïcs, jem'en vaisaller saluer le maître. »
Alorslesgens le supplièrentde mille manières et voyant qu'ilsne réussissaient pas, ils prirent congédu thera, l'accompagnèrentà mi-chemin,puis s'en retournèrent en pleurant. Le novicePâlita
tenait l'extrémité du bâton du thera et marchait bien au milieu
du chemin, et ils arrivèrent dans une forêt à l'endroit qu'on
appelle Katthanangara où avait habité autrefois le thera. Comme
ils s'éloignaient de cet endroit, voici qu'ils entendirent le son de
la voix d'une femme[qui chantait en ramassant du bois dans
cette forêt.
Il n'y a pa3 de son capable comme la voix d'une femme de
troubler le corps entier des hommes. C'est pourquoi le Bienheu-
reux lui-même a dit : 0 bikkhus ! je ne connais aucun son qui
s'empare de l'âmp d'un homme comme ceci : savoir, la voix
d'une femme.
Le novice,prisd'amour pour la femme,lâcha lebout du bâtonet
dit : « Restezlà, ô vénérable,j'ai aflaire»et ilalla auprèsd'ellequile voyant resta silencieuse, et avec celte femme Pâlita perdit sa
vertu. — Le thera de son côté pensait : « C'est le son d'un chant
qui se fait entendre, certainement c'est une voix de femme; évi-
demment le noviceaura perdu sa vertu. »
Le novice après cela revint en disant : Allons-nous-en, véné-
rable, dit-il, mais le thera lui demanda: « Es-tu tombéen étal de
péché, novice? » Celui-cidemeurait muet, quoique interrogé à
diverses reprises et ne répondit rien; le thera dit alors : « Un
pécheur tel que toi ne doit pas tenir le bout de mon bâton. »
Pâlita troublé enleva son costume religieux et revêtit celui de
maître de maison : « Vénérable, d'abord j'étais novice, mainte-
nantje suisdevenumaître de maison.Je n'étais pas devenumoine
par foi, mais par crainte des dangers de la roule. Allons-nous-
en. — Longue vie à toi, un mauvais maître de maison est un
pécheur, un mauvais novice est un pécheur. Toi-mêmedans la
conditionde Samana lu n'as pas su être vertueux. Commemaître
de maison qu'est-ce que tu ferasde bon? Un pécheur tel que loi
ne doit pas tenir mon bâton. — Mais, vénérable, le chemin est
12 REVEEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS
semédedangers surhumainset vousêtes aveugle, commentros-
teriez-vous ici? »Le thera répondit : «Longue vieà toi, necrois
pas cela : quand mêmeje devrais mourir étendusur le sol, je ne
partirais pas avec loi », et il ditcelle stance :
Ah!j'aiperdulesyeux;mevoicidansuncheminimpraticable;Jen'iraipasavectoi: ounefaitpassacompagnied'unfou!Hélas,j'aiperdulesyeux,mevoicidansuncheminimpraticable:Jemourrai,je nepartiraipas:onnefaitpassacompagnied'unfou!
L'autre se troubla à ouïr ces paroleset se dit :
« J'ai, hélas! commis une action grave, irréfléchiecl irrégu-lière», et étendant lesbras il s'élança en criant dans un bosquetd'arbres. Et par l'éclat desvertus du therale trône de pierre Pan-
dukambala,trônedu roidesdieux,longdesoixanteyojanas,largede cinquante,de la couleurdes fleursduJayasumana, siègequi a
la vertu de s'élever et de s'abaisser,ce trônes'échauffa.Çakkasedit : Qui doncdésireque je quitte mon siège?cl regardantdeson
oeildivin il aperçut le thera. C'est pourquoi les anciens ont «lit:
«L'Indra des dieux qui a mille yeux éclaircil son oeildivin et
ce Pâla qui blâmele péchévécutune viede sainteté.
« L'Indra desdieuxqui a milleyeux éclaircit son oeildivin, et
augustede vertu Pâla était assis, fermedans la religion. »
Çakkaensuite se dit : « Si je nevais pas vers ce vénérablequiblâmelopéchéetqui estaugustede vertu,ma tête éclateraensept
morceaux;j'irai doncverslui. »L'Indradesdieuxauxmilleyeux,
quiporte la majestédela royautédivine,s'approchaenun instant
de Cakkhupàla,et commeil n'était plusloindu thera, il filenten-
dre le bruitd'un pas, et alors le thera demanda:
« Qui est là? —Moi,unvoyageur!—Oùvas-tu, laïc?—ASa-
valthi, ô vénérable!—Eh'bicn,vas-y, longuevieà toi. — Et toi,
ô vénérable, où iras-tu? — Moi.je vais au mêmeendroit. — Si
nous allions de compagnie?— Oui, maisje suis faible,et cela
te retardera si tu vas avecmoi. —Je ne suis pas pressé, et si jevais avec un vénérable j'accomplirai une des dix actions ver-
tueuses. Allonsensemble. »
Le thera pensa avoir aiTaîreà un bravehomme ; « Eh bien
CONTESBOUDDHIQUES 13
prends le bout de mon bâton, laïc, » dit-il. Çakka fil ainsi, et parsa vertu raccourcissant le chemin ils arrivèrent vers le soir au
Jetavana. Lo thera avait entendu que le chemin se raccourcissait:
v Qu'est ce quece bruit? — Nous avons marché vite, je connais-
sais le chemin direct, vénérable. »
Alors le thera se dit que ce n'était pas à un homme, mais à un
dieu qu'il avait affaire.
Celui qui a mille yeux, l'Indra des dieux qui porte la majestéde la royauté des dieux, arriva à Sâvalthi. Il conduisit le thera
dans unehuile de feuillageque son frère cadet lui avait apprêtée,il le fil asseoir sur un lit, et s'approcha ensuite du frère du thera
sous la forme d'un de ses bons amis en lui criant : « Çava bien,PàlA?— Qu'est-ce qui va bien? — Tu sais bien que le thera est
arrivé. — Comment donc? mais, je n'en savais rien, le ihera est
là? — Oui, parfaitement, je viens d'aller au monastère, je l'ai vu
le thera assis dans la hutte que tu lui as fait faire, et j'en viens. »
Là-dessus il s'en alla. Le maîtrede maison alla au monastère,vit le thera et honora sespieds, cl voyant son état : «Eh bien, vé-
nérable! je ne t'avais pas permis de quitter ce monde. »
Il envoya deux doses esclavesauprès du thera, lui fil apporterdu village du rizbouilli et d'autres mets à manger et ordonna
qu'on servit le thera. Les novices, une fois leur tâche accomplie,le servaient.
Unjour, des bikkhus qui demeuraientdans un autre pays,étant
venus à Jetavana se dirent : « Allons voir le maître. » lis l'ho-
norèrent et virent aussi les quatre-vingts theras en faisant la tour-
née des monastères.Arrivés à la cellulede Cakkhupàla: « Allons
le voir aussi », dirent-ils. Le soir ils voulurent aller vers lui;
mais au même moment un grand nuage s'éleva et ils dirent:
«Maintenant voilà le soir cl un grand nuage s'élève, nous irons
le voir demain malin. »
Pendant la première veille il plut; durant la veille moyennele temps s'éclaircit ; le thera qui avait repris ses forces et faisait
des promenades, descendit pour se promener durant la deruière
veille, et sur les chemins dont le sol était fraîchement détrempés'élevèrent de nouveau de uombreux moucherons; le thera en
il REVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS
écrasa beaucoup en se promenant, et les domestiquesne ba-
layaientpas là où le thera se promenait.Et les bikkhusse dirent: « Allonsvoir mainlcnantlarésidence
du thera »,et voyantlesinsectesécrasésdanslepromenoir: «Quidonc s'est promenéici? » demandèrent-ils.— C'est, le maître,
répondit-on.— Voyezl'actedu Samana: quandil y voyail, il se
couchait,dormaitelne faisaitpasdemal,maintenantqu'ila perdules yeux, en voulantse promener,il a tué une massed'insectes.
Croyantfairebien il faisait mal. »
Usallèrent dire au Tathàgata : Seigneur, lo theraCakkhupâlaen sepromenanta fait mourir beaucoupd'insectes.—Est-cequevous l'avez vu commeil les tuait? — Nousne l'avons pas vu,
seigneur. —Demêmeque vousne l'avezpas vu, lui ne voitpaslesinsectes;pour ceuxdontles passionssont épuiséesil n'y apas
dépensées de meurtre, ô bikkhus.—Respectable,puisqu'ilétait
prédestinéà être Arhat pourquoidoncest-il devenuaveugle?—
Par l'effet d'une actionqu'il a lui-mêmecommise.— Qu'a-t-ilfait?—Écoutez,bikkhus. Autrefois, comme régnait le roi de
Bénarès, un certain médecin parcourait villes et marchés en
pratiquant son métier. Il vit une femme faibledes yeux et lui
demanda: Dequoi souffres-tu?— Je ne vois pas de mesyeux.—Je vais te donnerun remède.—Donne, maître.—El toi, quemedonneras-tu?—Si lupeux me rendre lesyeuxdans leur état
normal,je seraitonesclaveet mesfilset mesfillesaussi.—Bien.
El le médecinprépara un remède et les yeux de la femmere-
vinrent à leur état normal par l'effet d'un seul remède, et la
femmepensa: «J'ai promisqueje serai sonesclaveainsi quemes
filset mesfilles,et il seconduirasans douceuravecmoi;je m'en
vais le décevoir» cl elle répondit au médecinqui était venu de-
mander comment elle allait : Avant, je souffrais,un peu des
yeux, maintenantils me fonl très mal. Le médecinse dit : Celte
femmese moquede moi et ne veut rien me donner, je n'ai pasbesoin de celleesclave,je vaisdonc la rendre tout à fail aveugle.Il rentra chezlui, raconla la choseà sa femmequi resta silen-
cieuse, composaun remèdequ'il alla donnerà la femmeen lui
disant : Enduis-en les yeux, ma chère. Elle le fit et ses deux
CONTESBOUDDHIQUES (SJ
yeux fondirent et s'éteignirent comme s'éteint la flamme d'une
lampe.« Le médecin, c'était Cakkhupâla, ô bikkhus. Laclioti qu'il
a accomplie s'est attachée à lui, car une mauvaise action suit
l'homme, comme la roue suit le pied du boeufattelé au joug. »
Ainsi raconta le roi de la loi cl il établît le rapport qu'il y avaitentre les deux actes et marqua, commedu sceau royal on marqueavec de l'argile un édil, son discours do celte slance :
Toutcequ'onest est fruitde l'esprit,a pouressencel'esprit,est fait del'esprit.Siquelqu'unparleouagitmilparunespritmauvais,alorste malheurle suitcommelarouesuitlepiedde la bêteattelée.
(Stancc I, Dhammapada).
Il
LÉGENDEDE MADDHAKUNDALI
COMMENTAIREbV VERSII DUD!UMMAl'AOA'
Le second vers a été prononcé à Sàvalthi môme, concernant
Maddhakundali.
Or, à Sàvalthi, vivait un brahmane nommé Adinnapubbako,
qui n'avait jamais fait le plus petit cadeau à qui que ce fût. Voilà
pourquoi on l'appelait Adinnapubbako. Il avait un fils très cher
et très joli, et comme il avait envie de faire faire pour ce fils une
parure, il se dit : «Si je commandeune parure à l'orfèvre, il faudra
que je la luî paye, » C'est pourquoi se mettant à battre l'or lui-
même il avait fait pour son fils des boucles d'oreille bien jolies cl
les lui avait données. Et voilà pourquoi tout le monde appelaitl'enfant Maddhakundali.
Quand Maddhakundalieut seizeans, une maladiedejaunissc le
saisit. Ce que voyant, sa mère dit :
1)Dhammapada,éd.Fausbûll.ttauniae,MDCCCLV,p. 93-90.
4D RENTEDEL'illSTONtEDESRELIGIONS
« Brahmane, ton filsa pris unemaladie,fais le soigner par le
médecin.— Machère,si je l'amèneunmédecin,il faudralepayeren nourriture. Tu ne faisaucuneattentionà la dilapidationde ce
que je possède! — Alors que vas-tu faire, brahmane?— J'agi-rai de façonà tt'âVolrrien à payer. »
Lebrahmaneallaauprèsdesmédecinset leurdemanda:«Pour
tellemaladiequeltraitementferiez-vous?» Alorsles médecinslui
indiquent : « On fait ceci, on fait cela.Oncommencepar unecer-
taineécorced'arbre. »
Le brahmaue rapporte de l'écorce et fait le traitement de son
enfant, mais la maladie s'aggtave après le traitement, si bien
qu'elledeviut iucurablo.Le père se rendantcomptede sonétat si
affaiblisedécidaà appelerun médecin.Le médecinayant réfléchi
répondit: «J'ai bienautre choseà faire,appelleun autre médecin
pour traiter ton fils! » Ayantainsi refusé il s'en alla.
Le brahmanesenlaul approcher l'heure de la mort de son fils
réfléchit: « Voici, ceuxqui vont venir pour voir mon fils ver-
raient toutes les richessesque j'ai dans ma maison, je vais en
conséquencemettremonfilsdehors.»Il porlason filsà l'extérieur
de sa maison et le mil couchersur une terrasse.
Cemêmejour, Blngavat,à l'heuredel'aurore, sesentit pénétréde grandecompassionet se leva pour regarder les hommes quiétaient sur le pointd'être convertis, ceuxen qui le bien poussaitde longueset profondesracines, et ceuxqui avaient tourné leur
coeurdéjà vers les précédentsBuddhas. Eu examinantle monde
avecson oeilde Buddha, il déployale filetde la sciencesur l'en-
sembledes dix mille mondes. Commeil voyaitMaddhakundali
dehorssur une terrasse, la mine qu'il faisait, ainsi couché, lui
prouvaque l'heure de la mort du pauvreétait venue. Le maître
l'ayant considéré,et remarquantqu'on l'avait fait coucheraprèsl'avoirporte hors de la maisonpensa:
« En vérité, ai-je besoin,enec cas, de quoiquemotifprofond?Cepauvregarçon, ayant apaisé son esprit en moi,ayant fait son
temps,renaîtra dansunpalaisvolantd'or qui aura trente yojauasdo long, et il aura uncorlègc de milleapsaras; lebrahmauebrû-
lera son fils et demeurera en pleurant au cimetière, et l'enfant
CONTESBOUDDHIQUES 17
devenu devapulto, étonné deson nouvelélat, avec ses mille apsa-ras, ses orncmenls et ses parures de colliers et ses soixantechars
longs de trois gavyulas sedemandera: Par quelle bonne actionme
suis-je acquis un si grand bonheur? En réfléchissant, il reconnaî-tra que c'est parce qu'il a apaisé son esprit en moi, et se dira :Monpère, qui pour éviter la dépensene m'a pas donné de remède
pleure maintenant au cimetière, il faut que je change cela. Par
impatience, reprenant ses traits de Maddhakundali il viendra s'a-battre non loin du cimetière et pleurera; alors le brahmane luidemandera: Qui es-tu? et il répondra: Je suis ton fils Maddha-
kundali. — Où donc es-tu ressuscité? Dans le séjour des Irenle-trois dieux. Et quelle action avais-tu donc accomplie? A celte
question il exposera comment il est ressuscité pour avoir apaiséson esprit en moi. Le brahmane me demandera ensuite : Quandon a apaisé sa pensée en toi, on renaît donc dans le ciel? Alors
je lui répondrai par la stanec du Dhammapadaqui dit :
Tantily en a decentaines,tantily ena demilliersqu'onnelescomptepas,
« Quand cette slance aura été récitée, quatre-vingt-quatremilliers de créatures se convertiront à la religion. Maddhakundali
sera sotapanno, et aussi le brahmane xVdinnapubbako.»
Après ces réflexions, Bhagavat reconnut qu'il y aurait certai-
nement conversion à la loi pour ce fils de famille. Et, le lende-main après avoir accompli l'acte de la surveillance de son corps,entouréd'une grande assembléedebikkhus. il cnlradans Sàvalthi
pour mendier; peu à peu il se rapprochade la porte de la maison
du brahmane, comme Maddhakundali élait couché, le visagetourné vers l'intérieur de la maison. Le maître, se sachant in-
visible par lui-même, émît de son corps un rayon. L'enfant se
retourna se demandant : « Qu'est-cedonc que cette lumière? »de
sa couche il aperçut le maître,
« Voilà qu'à cause de mon père aveugle et idiot, me trouvant
près de Buddha il m'est impossiblede lui rendre service avec
mon corps, ni d'écouter la loi —je ne suis plus même maître de
mes mains -—il n'y a qu'une chose à faire. » El pensant ainsi il
48 REVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS
apaisa son esprit. Le maîlre dit : C'en est assez pour lui, puiss'en alla. Commele Talbâgala s'éloignait do plus en plus de ses
yeux, Maddhakundali, l'esprit calme, ayant fait son temps,comme endormi et soudaiu réveillé, renaquit dans le monde
des Devas dans un palais volant tout d'or, long do trente yo-
janas.Lebrahmanebrûla le corps de sou fils, puis fut tout occupéà
gémir au cimelière; il y allait tout lesjours et pleurait : «Oùdonc
es-lu, mon filsunique, où donces-tu? »
Et le devapullo ayant considérésa renaissance heureuseréflé-
chit ainsi : «Par quelle action ai-jedoncmérité ce bel état? » Et
il reconnut qu'il le devaità son apaisementen Buddha. « Quand
j'étais malade, ce brahmanene m'a mêmepas donné de remède,et maintenant voilà qu'il va pleurer au cimelière! il serait con-
venabledechanger cela.»Alorssoussestraits de Maddhakundali,le devaputtos'approcha tout près du cimetière et pleura en éten-
dant les bras.
Le brahmane le vit : « Moije pleure à cause du gros chagrinde la mort de mon fils, mais celui-ci pourquoiplcure-t-il ? Ilfaut
que je lui demande. »
Il dit alors cette slance :
Toiqui as desbouclesd'oreillessi bienpolies,qui es richementhabillé,quiportesdesguirliudesdejeunespoussesdeboisde santal,tu agiteslesbras,et tugémis,pourquoies-luchigrin"?
L'autre répliqua : «J'ai un char, tout d'or brillant, maisje ne
puispas trouver des roues pour lui, voilàle chagrinqui melue, »
Alors le brahmanedît : «Dis-moice'qu'ilfaut d'or ou depierres
précieuses, ou de cuivre ou d'argent, pour que je te fasse avoir
une paire de roues, bonpelit garçon. »
En entendantcela, le garçon se dit : « Il n'a pas mêmefait les
remèdesnécessairespour son fils,et quand il voit quelqu'unquiressembleà son fils il lui dit : « Je te ferai une roue de char en
or. — Va! je trouverai moyen de le punir » El il dit au brah-
mane: Et combiengrande la feras*lula païrede rouespourmoi?—Aussigrande que lu voudras. —II mefaut la tune et le soleil,
CONTESBOUDDHIQUES 19
donne-lesmoi tons les deux, la lune et lo soleil sont des frères;mon char est fait en or, avec ces roues-là il sera beau. — Enfant
que tu es, qui es-tu loi qui demandes ce qu'on no peut pas de-
mander? il ne te reste plus,je pense, qu'à mourir, car lu n'obtien-
dras pas la lune et le soleil. »
L'enfant lui dit : « Qui donc est un enfant, celui qui pleure
pour avoir quelque chose que les sens perçoivent, ou quelquechose qui n'existe pas? On voit le départ et l'arrivée, on voit les
couleurs. Mais celui qui meurt une fois qu'il a fait son temps, il
n'est plus visible. Lequel donc de ceux qui pleurent ici est le plusfou? a
Le brahmane, en entendant cela, considéra que c'était bienraisonné. « Mongarçon, lu dis la vérité, c'est sûr, je suis le plusfou de ceux qui pleurent, puisque je pleure un mort qui a faitson temps, comme un enfant qui demande la lune. »
Après cela, consolé par ces paroles, il fit l'éloge du garçonnetet dit celle stanec:
Lachairenflammée,oh!commeunfeuverséd'unecruche,il l'arrosecommeavecdel'eauet rafraîchittoutlecorps.—Ilaentevéfablessure,ila ôtélecha-grinquihabitaitmoncoeur,ledeuildemonfilsquim'absorbait.—Moi,voicije n'aiplusdeblessure,je suisrafraîchi,je suiscalmé,jenesuisplustristeetje nepleureplusmaintenantqueje t'aientendu,ô petitgarçon!
Et il lui demandait : « Comment t'appclles-tu? es-lu un dieu,un gandhabba, ou bien Sakka le généreux? qui es-tu? de quies-lu le fils?comment te connaîlrai-je? »
Là-dessus le garçonnet lui raconta : « Celuique tu pleures et
regrettes, ton fils,que tu as déposé loi-même dans le cimelière,c'est moi. Car ayant fait une bonne action, je suis maintenant
compagnondes treize grands dieux. »— Maisnous ne t'avons jamais vu faire le plus pelil cadeau
quand tu étaisà la maison,ni mémopratiquer le reposbuddhique.Est-ce par de tels actes que tu es allô dans le monde des dieux?
— Quand j'étais malade, très souffrant, très épuisé, ayant le
corps douloureux, dans notre maisonje vis lo Buddha sans pas-sions, affranchide désirs, IcSugalaà la haute sagesse, et mesen-
20 BEVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS
tant lecoeurjoyeuxet l'esprit apaiséje lui fisl'aùjali, et c'est parcette bonne actionqueje suisarrivéà vivreen la sociétédestreize
grands dieux.
A mesure que son fils parlait toul le corps du brahmauese
remplissait dejoie, et l'exprimant:«Omerveille,ômiracle,voilà
donc l'effet d'une simple salutation. Eh bien, moi aussi, avec
un coeurjoyeuxet uneâmeapaisée,je vaisau Buddhaaujourd'hui
mémo, il sera monrefuge. »
Et son filslui dit : « Aujourd'hui je vais au Buddhacomme
refuge et auDhamma(loi) et au Sangha(clergé),le coeurserein.
Reçoisde même les cinq verbesde l'enseignemententièrement
épanouis:abstiens-toi vilemaintenantdefairemalauxcréatures;écarlc tout ce qui ne t'a pas été donnéen ce monde; ne bois pasde boissonspiritueuse;ne parle pas à faux, et sois content deta
propre femme.»
Le brahmaneconsentitendisant : « Bien». Puis il ajoutacette
strophe :
Tu désiresle bienpourmoi,ô Yakkha,tu désiresmonsalut,6 divinité.Jeveuxfairecequetudis,tuesmonmaître! Je cherchemonrefugedansle
Buddhaetdansla loiexcellente.Je m'empressede néplusfairede malaux
créatures,je rejetteloindemoitoutcequinem'apasétédonnéencadeaudanslemonde,jeneboispasdespiritueux,jeneparlepasfaussementetjemelienscontentdemonépouse.
Le devaputtodit : «Dans ta maisonde brahmaneil y a beau-
coup de richesses; va auprès du maître, donne-lui les biens,écoute renseignementde la loi, et fais-luiune question. »
Là-dessus il disparut.
Après cela, le brahmanealla dans sa maisonet dit à sa brah-
manl : « Machère, je m'en vais inviter le Samana Gotama,jelui poseraiune question, prépare-toîà le recevoir. » Puis il alla
au monastère,et sans saluer le maître, et sans lui faire de frais,
il resta à part etdit : « O Gotama, acceptepour aujourd'hui de
prendre ton repaschezmoi avectoute la troupede tes bikkhus.»
Le maître accepta, et le brahmane, ayantreçu cette promesse,courut chez lui, prépara à manger et à boire.Le maître arriva
entouré de la troupe desbikkhus et entra chezle brahmane : il
CONTESBOUDDHIQUES 21
s'assit sur le siège qu'on lui offrait et le maître de maison lui
témoigna du respect. Unegrande foule était accourue, car quandle Tathàgala est invité par un hérétique, deux foules accourent :
d'une part les hérétiques qui se disent : « Aujourd'hui nous allons
voir l'ascète Gotamabien embarrassé par desquestions »; d'autre
part les croyants qui se disent : « Aujourd'hui nous allons voir
toute la grâce du Buddha. » Le brahmane s'approcha du Buddha
comme ils venaient de dîner, et qu'ils étaient assis dans la mai-
son, et lui posa celte question :— OGotama, est-ceque les êtres peuvent renaître dans le ciel,
même s'ils n'ont pas fait le moindre don, s'ils n'ont pas entendu
le Dhamma, et s'ils n'ont pas observé le repos, uniquementpouravoir apaisé leur esprit?
— Pourquoi me demandes-tu ceia, ô brahmane? N'as-tu pasété renseigné par ton fils Maddhakundaliqui avait puisé son es-
prit en moi, sur sa renaissance dans le ciel?— Et quand donc, ô Gotama?— N'cst-il pas vrai que lu es allé aujourd'hui au cimetière
gémir, et que tu as vu un enfant, tout près de toi, qui pleurait en
levant les bras au ciel, et n'as-tu pas dit alors : En grande toi-
lette, avecde belles bouclesd'oreilles brillantes, portant des guir-landes déjeunes pousses de santal doré, etc.?....
Et Buddha répôla tous les mots de la conversation des deux
personnages et raconta toute l'hisloire de Maddhakundali:
« En vérité ce n'est pas par centaines ni par deux centaine*
qu'on compterait le nombre innombrable de ceux qui sont nés
dans le ciel après avoir apaisé leur esprit en moi. »
Commela grande foule n'élail pas unanime, le maître le sa-
chant décida en lui-même: « Que le devaputto Maddhakundali
vienne dans son palais volant. »
Et il vint, paré d'ornements divins, et étant descendu de son
palais, saluaut le maître, il se tint à ses côlés. Et commeon lui
demandait ce qu'il avait fait pour obtenir un si heureux étal, le
maître lui dit celte slance :
Toi,ô divinité,quite tienslà,d'unecouleuraimable,illuminantles région*
22 BEVUEDEL'HISTOIREDESRELIGIONS
commel'étoiledumatin,je tedemandequelleactiontuasfaitequandluétaisencorehomme.
« Le devapullodit : Cet heureux état, ô vénérable, je l'ai ob-
tenu pour avoir apaisémon esprit en toi. —Ainsi lu as obtenu
cet heureux élal, pour avoir apaisé toncoeuren moi?—Oui, vé-
nérable. »
Et la mulliludc ayant vu le jeune dieu témoigne sa joie: « Les
mérites du Buddha sont merveilleuxen vérité; voilà te filsdu
brahmane Adinnapubbako,qui sans avoir fait aucune bonneac-
tion, par le fait seul d'avoir apaisé son esprit dans le maître, a
obtenu cet heureux état. »
Alors le roi de la loi leur raconta que dans ce qu'on fait de
chosesbonnesou mauvaises, c'est l'esprit qui est le principal, car
celui qui a accompliune action avec un coeur apaisé, lorsqu'il
quitte ce monde, il va au monde des dieux, cl sa bonneaction le
suit commel'ombre suit la personne.Et leur ayant expliquecela,il apposa commel'argile du sceau royal en disant, pour termi-
ner, celte stanec :
Toutcequenoussommesestfruitdenotrepeosée:actesetpenséesenpro-cèdent;si luparlesouagisavecsérénité,lajoiete suivracommetonombrequinelequittepas.
{Dhammapada,1,2.
Louis DELAVALLÉE-POUSSIN,GodefroyDEBLONAV.
ASGEUS,IMrKIMERtt6fltDWtt C*e,feUKGARSIEB,4.
ÉRÎiEST LEROUX, ÉDITEUR
28,RUE"BONAPARTE,28
MÉMOIRESPUBLIÉS PAR LES MEMBRES
DELA
MISSION ARCHÉOLOGIQUEFRANÇAISE AU CAIRE
TOMEI
PBEMIEBFASCICULE:ILBOURlANT.Deuxjoursdefouillesà Tell-el-Auiarna.— V. LORET.Le tombeaudel'AmxentAuien-Holep.—U.BOU-R1ANT.L'églisecoptedutombeaude Déga.—V. LORET.La stèlede l'AmxentAmen-llôiep.—H.
- DULAC.Quatrecontesarabesendialectecairote.—V.LORET.LatombedeKhamHa.
Iu-4°satecplanchesnoiresetencouleur.25fr.
^Jr."
DstxiÈMEFASCICULE:G.MASPERO.Troisannéesde fouillesdansles loui-1beauxdé Thêbeset déMempbis.— U. BOURlANT.Les papyrusd'Aquilon—V.LORET.Quelques
• documents'relatifsà lalittérature.et à la musiquepopulairesde la
Haute-Egypte. »
ln-4°,arec9plancheseucouleur,2 planchesnoire»,40planchesdemusique.40fr.
TROISIÈMEFASCICULE:ILBOURlAST.Rap-port au ministrede l'Instructionpubliquesuruuemissiondanslala Haute-Egypte(1884-1885).—P.RÀVAISSE.Essaisur 1histoireet sur h topographiedu Cuire,d'aprcs.Uakrlzi(PalaisdesKhalifesFattoftes).Avecplansencouleur.
* J|iemînrapportédoThébes.Avec- raie héliogravuredu papyruseuS&planches.
• - m ln~4**Mfr"
' fili,F M*C«CCLB: LESMOMIESa/fALESDEDEIR-EL-BAHARI.«M. MASPERO.ff i-i«,avec27planches.50.fr.'
TOMEII
LESHYPOGÉESROYAUXDETHÈBES,par M. E.LEFÉBURE.Impartie.LetombeaudeSétiI", publiéin-exteiHoavecla collaborationde; MM.U.BOURlANTet V.LORET,membresde la MissionArchéolo-giqueduCaireetarecleconcoursdeM EDOUARDNAVILLE.
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TOME III
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ROYAUXDETHÈBES,parM.A.LEFÉBURE.3epartie.TombeaudeRamsèsIV. .. Iu-4»,avecplanches.23fr.
TnotsiÊMEFASCICULE: M.AL.GAYET.Lesmonument»coptesdu muséedeBoûlaq.Cataloguedessculptureset stèlesornéesdetasallecoptedumuséedeBoulaq.
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QlATnlKMEFASCICULEJ P. RAVAISSE.Essaisur l'histoireet surla topo-graphiedu Caired'aprèsMakrizi(PalaisdesKhalifesFatienites)Bipar-tie avecplans.—SupplémentauxmonumentscOptesdu MuséedéBoulaq,parM.GÀYET.—Plan-ches supplémentairespour lesfouillésdetuèbéset de Memphis
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ERNEST LEROUX, EDITEUR
RLEBONAPARTE,28
TOMEIVMONUMENTSPOURSERVIRALHIS-
TOIREDE I/E'ÎYPTKCURÉ-TIENNKAUX|V«et V«siècles.Dieuments copte?et arabesiué-dils,p-.rA.AMEI.tNEVU.
Unfoitvolumeïu-l«.6\ïfr.
TOMEVPr.r.Kiw.rts.H.ULE: PU.VIREY.Le
TombeaudeKekhniara.In-l3,ave.;pl.%u-:bts/40fr.
DÏIXIMIEFASCICULE: PII.VIREY.Tom-b<aus.ThébiîiisdelaXVIU«etdelaXIXedynastie,avecplanches.40fr-
Te.oi*it<*ErA«cici-LE; G. BENÉDITE,BOURlANT,Rol'SSAC,.MASPERO,CHASSINAT.TombtMUSIbébaius,are.;pîmchestu couleur.(Scusp,e*n\)
QuiTfiiÈtjErAsciciLE: Tombeauxthé-biins,par le P. SCI1EIL.{Souspresse.)
TOMEVIPREMIER.FASCICULE:G.MASPERO,mem-
brede ITustitut.Fragmentsdelaversionthébainedel'AucîenTes-tament.Textecopte.
lu-V.20fr.DEUXUKEFAscia-LE: G. MASPERO.
Suiteet fin iùs Fragments.—SCIIEIL.TablesdeTell-el-Amarna.—CASANOVA.Unesphèrearabe.—Notïcasurlesstèlesarabesap-parteuautà la Missiondu Caire.
ln-4°,25fr.
TOMEVIIPRÉCISDEL'ARTARABE,parM.J.
BOURGOIN*.Iu-4°,avec300planches.150fr
TOMEVIIIPREMIERFASCICULE: Actesduconcile
d'Ephèse,textecopie,publiéettra-duitparM.U.BOURlANT.
, • ln-4".15fr.
TOMEIX
| PFEMIERFASCICULE: BA1LLET.Papyrusmathématiqued'Akbuifn.—BOU-RlANT.Fragmentsdu lestegrecdu livred'Enoch,et dequelquesécritsallribuésàsaîutPierre.
In-i",avecplanches.30fr.
DEUSIÈUFFASCfccix: Le P. SCIIEIL.DeuxTraitésde Philon,publiésd'aprèsle manuscritde Louqsor.(.</>(/>presse.)
TOMBSX et XI '•
(Eucoursdepublication)LETEMPLED'EDFOU.publiéinex-
teoso,parM.le M"DEROCHE-MONTEIX,avecnombreusesplan-ches. ,- •
V..^lftlivraison.ln-4°.30frN-.^
TOMESXII et XIII '-J/'.{Encourtderpublication)
LETEMPLEDEPIÏIL/E,par M.G.'BENÉDITE,etRecueildesinscrip-tionsgrecques,parM.BA1LLET.
TOMEXIV(Enpréparation)
LETEMPLEDELOUXOR,par Ï!.fGAYET.
TOMEXV
LETEMPLEDEMKDINET-ABOU,par fU.BOURlANT.PBEM.~\FASaccit\comprenantenviron50planches.;%(Souspresse.) ''.,.-.
TOMEXVI(Eupréparation),,,_
LETEMPLEDEDÉIJtrEL-SlÉretLETEMPLEDEBËUENI{Alfa),parG.BÊNÉDifE.
AXGEÀS,«P.;A.SUKDIXETC1»,RCEGA»Hh^j;4it