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Plan du cours
Chapitre 1 : Natures et mesures des échanges internationaux
Chapitre 2 : Les théories des échanges internationaux
Chapitre 3 : Les politiques macroéconomiques commerciales
Chapitre 4 : Les mécanismes monétaires et financiers
Chapitre 5 : Les politiques macroéconomiques monétaires et financières
Chapitre 6 : Perspective sur la structuration des échanges
Table des matières
Chapitre 1 : Natures et mesures des échanges internationaux
A. Les échanges mondiaux et la balance des paiements française ..................................................... 4
Les tendances mondiales ........................................................................................................................ 4
La nature des échanges ........................................................................................................................... 5
Analyse commentée par la BGP française en 2014 ............................................................................. 5
Chapitre 2 : Les théories des échanges internationaux
A. L’approche Marxiste ........................................................................................................................ 7
L’internationalisation résulte naturellement du capitalisme .............................................................. 7
B. Les thèses libre-échangistes et leurs prolongements ..................................................................... 7
C. Les arguments protectionnistes ...................................................................................................... 7
Le gain résulte de : .............................................................................................................................. 8
Que produisent les 2 pays en 24H ? .................................................................................................... 8
Les prolongements .................................................................................................................................. 9
Ricardo a-t-il « raison » ? ..................................................................................................................... 9
La délocalisation ................................................................................................................................ 10
Le théorème HOS .............................................................................................................................. 10
HOS, Stolper et Rybczynski ont-ils « RAISON » ? ............................................................................... 11
Qualité des Facteurs .............................................................................................................................. 12
Rôle de l’Innovation ........................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
Variété des produits .............................................................................................................................. 14
Les nouvelles théories du CI .................................................................................................................. 14
4
Chapitre 1 : Natures et mesures des échanges internationaux
A. Les échanges mondiaux et la balance des paiements française
- Au cœur des échanges se trouvent les marchandises. En 2014, ces marchandises
représentaient 18 300 milliards de $.
- Sur un plan théoriquement secondaire se trouvent les services. En 2014, ces services
représentaient 4.600 milliards de $.
- Pour calculer de façon plus abstraite mais plus lisible, on prend généralement pour base un
indice de 100, qui évolue ensuite sur le plan chronologique.
Synthèse historique récente :
1994-1998 : Reprise de la croissance européenne et naissance de l’OMC.
1998-2001 : Crise financière des pays asiatiques (effets ressentis sur les échanges mondiaux).
2001-2007 : Bulle internet (anormal), émergence des BRICS (dont intégration de la Chine à l’OMC).
2007-2015 : Crise mondiale, remise en cause brutale de la DIT, relocalisation/raccourcissement des
chaînes de valeur : renforcement de la notion de Triade.
Conclusion : Une inflexion des échanges au sein d’un pôle géographique influera sur l’ensemble des
échanges mondiaux.
Les tendances mondiales
- On observe majoritairement un commerce interbranche, en croissance constante (des pays
spécialisés dans un même domaine échangeront beaucoup entre eux).
- On observe également un échange de services en hausse (1/4 environ des échanges alors
qu’ils représentent 60% du PIB… c’est un paradoxe visible).
- On observe d’autre part une baisse de la part des marchandises primaires (matières
premières et énergies). Avant la 2ème G.M., elles représentaient 60% des échanges, contre
25% aujourd’hui. [NB : Cela ne signifie pas qu’il y a moins de marchandises primaires
qu’auparavant, mais que les autres types de marchandises sont plus nombreux]
5
- On observe finalement un développement des IDE et de la globalisation, ainsi qu’une
déconnexion entre flux financiers et flux réels (certains échanges financiers ne sont pas pris
en compte par les calculs officiels, comme les prêts monétaires entre firmes, par exemple).
La nature des échanges
Au-delà des biens et des services, de nombreux flux internationaux existent (revenus, placements,
prêts…). Les échanges sont récapitulés dans un document : la balance globale des paiements (chaque
pays en a une). Ce document contient des statistiques en partie double (entrées=sorties) basées sur
un an, et comptabilise toutes les opérations donnant lieu à un règlement.
La balance commerciale est différente de la balance des paiements, et ne représente qu’une partie
de celle-ci.
[Source : Rapport annuel de la Banque de France]
Analyse commentée par la BGP française en 2014
Balance commerciale : -34,6 milliards € > Echange de biens au sens strict, déficitaire en 2014.
Sur la durée, la balance commerciale française éprouve un déficit chronique, avec un record en
2011. La facture énergétique a un impact important sur la balance commerciale (ex : la baisse du prix
du pétrole en 2015 aura un impact positif sur la balance commerciale française). De plus les ventes
d’Airbus ont également un impact très fort sur la balance commerciale.
Il existe un seuil d’alerte de la Commission Européenne : entre -4 et +6% du PIB. La France se situe à
environ -1% ce qui constitue un déficit avéré, mais encore loin d’être réellement alarmant.
Balance des invisibles : +16 milliards € > Notamment les services (+18MD€), les Revenus primaires
(+45MD€) et revenus secondaires [ex : prestations sociales] (-47MD€).
Les services, en France, sont majoritairement représentés par le tourisme, le transport et les
assurances. Les IDE et les salaires augmentent.
Balance commerciale + Balance des invisibles = Balance des transactions courantes
BTC = -18,6
Compte de capital = +2
Le compte de capital comporte notamment les remises de dettes et échanges de brevets.
Compte financier = -12 (signe inversé par rapport à la BTC et au Cdc)
Le compte financier mesure des flux de capitaux permettant d’équilibrer le haut de la BGP.
IDE = +21 (SI)
6
Investissements de portefeuille = -7 (SI)
Produits dérivés et autres : -26 (SI)
Erreurs et omissions : -4,6 (SI)
7
Chapitre 2 : Les théories du Commerce International
A. L’approche Marxiste
L’internationalisation résulte naturellement du capitalisme
Si l’on s’appuie sur l’analyse marxiste du capitalisme, la conclusion est la suivante : on arrive
à une surproduction et une baisse tendancielle du taux de profit. S’effectue alors la recherche de
nouveaux débouchés, puis une restauration des profits par les termes de l’échange.
La mondialisation doit amener à une spécialisation centre/périphérie et une répartition inégale des
valeurs ajoutées.
Pour illustration historique, nous pouvons prendre pour exemples le tiers-mondisme et le
développement autocentré (Amérique Latine ou pays communistes).
B. Les thèses libre-échangistes et leurs prolongements
Auteurs clés : Smith et Ricardo
Productivité : valeur de la production/moyens mis en œuvre pour l’obtenir.
On a mesuré par exemple qu’il fallait, en 1925, 200h de travail pour obtenir un vélo et 4h pour obtenir une douzaine d’œufs. En 1982, ces durées étaient de 28h et 20min.
Nbr d’heures de travail par µ de bien
Vin Drap
Angleterre 8 4
Portugal 3 6
Dans cet exemple, on identifie des avantages absolus. Ceux-ci reposent sur de multiples causes : ressources naturelles, avance technologique, coût des facteurs…
De ces avantages absolus découle une spécialisation, sur tel ou tel domaine.
Si l’Angleterre reconsidère sa production, au lieu de travailler 12h pour obtenir 1µ de drap et 1µ de vin, elle travaillera 12h pour obtenir 3µ de draps. Elle ne fabriquera plus de vin, et devra l’importer. Comme le Portugal aura pris la même décision de reconsidération de sa production, et produit uniquement du vin (3µ), un échange pourrait naître entre les deux pays pour combler les besoins. Il y a plus de ressources produites qu’au départ, et donc plus de richesses. (#SevenWonders)
C. Les arguments protectionnistes
Le mercantiliste français Antoine de Montchrestien conclut en 1615 « Les marchands étrangers sont comme des pompes qui tirent hors du royaume […] la pure substance de nos peuples […] ; ce sont des sangsues qui s’attachent à ce grand corps de la France, tirent son meilleur sang et s’en gorgent. »
8
Le gain résulte de : La spécialisation
L’échange
Exemple :
Nbr d’heures de travail par µ de bien
Vin Drap
Angleterre 4 3
Portugal 1 2
Si l’Angleterre est moins productive que le Portugal, et selon la théorie des avantages absolus, aucun
échange ne peut résulter de ces calculs…
Ricardo évoque cependant un avantage, dans cette situation, que les deux pays pourraient tirer d’un
échange : et si la main d’œuvre se déplaçait plutôt que les biens ? Cependant, à cette époque, on
constate une faible mobilité des capitaux et de la main d’œuvre…
Si l’on poursuit l’exemple, dans le cadre d’un échange :
Pour obtenir 1 unité de drap, l’Angleterre doit renoncer à ¾ d’unité de vin.
Pour obtenir 1 unité de drap, le Portugal doit renoncer à 2 unités de vin.
o NB : « Je dois renoncer à x pour obtenir y » : Coût d’opportunité
Inversement, on s’offre 1 unité de vin avec 1.33 draps en Angleterre contre ½ drap au
Portugal.
L’échange est créateur de richesses (bien qu’il ajoute certains coûts comme les transports)
o THEORIE DES AVANTAGES RELATIFS (ou COMPARATIFS)
On parle d’avantages relatifs lorsque proportionnellement un pays est proche du plus compétitif.
On peut aussi mener l’analyse en termes de coût d’opportunité.
L’avantage relatif pour les draps revient à l’Angleterre, tandis qu’il revient au Portugal pour le
vin.
Conclusion S’il n’y a pas d’avantage absolu, on cherche un avantage relatif. Ces avantages relatifs
peuvent être définis de 2 façons : en comparant les coûts de production des deux pays ; ou en
comparant les coûts d’opportunité.
Que produisent les 2 pays en 24H ?
En autarcie, l’Angleterre peut produire 8 draps et 6 vins en 24h.
En autarcie également, le Portugal peut produire 12 draps et 24 vins en 24h.
Selon la théorie des avantages relatifs, en cas d’échange, si les deux pays échangent le produit qui
leur demande le moins de temps (Angleterre = Draps / Portugal > Vin), le nombre de ressources
augmente, et les deux pays gagnent en richesses, en drap et en vin.
9
La conclusion de Ricardo est contre-intuitive pour l’époque, encore marquée par le mercantilisme :
« L’échange est profitable même en l’absence d’avantages absolus ».
Les prolongements
1) Paul SAMUELSON illustre le concept par l’exemple d’un avocat qui fait mieux le secrétariat que sa secrétaire et pourtant ne la licencie pas. Il n’a aucun intérêt à le faire : il doit se consacrer à son rôle d’avocat, dans lequel il est spécialiste, et qui ne peut être fait par sa secrétaire. Même si le secrétariat est moins bien fait, il est fait, et ne lui prend pas de temps.
2) James INGRAM compare le gain à l’échange et les progrès techniques :
Un Portugais produit des draps, il innove technologiquement de sorte qu’il produise une unité
en 1h de travail. Un autre Portugais produit du vin ; 2 unités en 2h de travail.
o Il le vend à un Anglais. A quel prix ? (en heures de travail) Moins de 8h, sinon l’Anglais n’est pas intéressé. Plus de 2h, sinon le Portugais vend à perte.
Il faut donc trouver un prix intermédiaire (disons 6h). o Il peut donc racheter 2 unités de draps selon les conditions
marchandes de l’Angleterre. Les deux Portugais ont donc généré 2 unités de draps, l’un par la spécialisation
technologique, l’autre par la spécialisation commerciale.
3) JS Mill théorise que l’échange des biens dépend également de leur prix relatif. Selon lui, les termes de l’échange (prix et coûts) justifient les échanges.
Le gain à l’échange demande une spécialisation, même faible.
Ce sont les termes (prix et coûts) de l’échange qui expliquent le gain à l’échange. Les exportations ne permettent que d’obtenir les fonds nécessaires à l’importation.
Une balance commerciale excédentaire n’est pas absolument souhaitable, car cela créerait un désordre économique à l’étranger, et donc avec nos partenaires commerciaux.
Ricardo a-t-il « raison » ?
Dans les grandes lignes, oui. Du début 19ème au années 70, les études empiriques confirment l’idée que la spécialisation accompagne les échanges internationaux.
McDougal et Balassa (années 50-60) mesurent les avantages relatifs entre les USA et la GB. Ils concluent à un lien très fort entre productivité du travail des branches industrielles et l’exportation.
NB : les USA ont alors partout des avantages absolus sur la GB. Pourtant, ils échangent quand même.
10
La délocalisation
La délocalisation serait une évolution naturelle de notre système économique. En effet, le coût de production comprend une grande partie de coût de main d’œuvre. Ce coût de main d’œuvre différant selon les pays, il va sans dire qu’un certain nombre d’entreprises trouve un avantage à délocaliser leur production.
La concurrence prix n’étant pas tenable, l’issue est peut-être la différenciation (se recentrer sur des produits à forte valeur ajoutée et faible concurrence).
NB : Ricardo n’envisageait pas théoriquement la mobilité des facteurs.
De nombreux auteurs ont précisé la théorie ricardienne pour mieux comprendre le développement des échanges. Voici les idées principales :
- Multiplicité des facteurs - Stratégie des firmes et des Etats - Rendements croissants
Le théorème HOS
Théorie d’Eli Heckscher et Bertil Ohlin. Le « S » correspond à Samuelson, qui a prolongé leurs
travaux.
Gain à l’échange en présence de plusieurs facteurs de production
o Terre
o Capital
o Travail
o Matières premières
Deux hypothèses : Mobilité internationale des facteurs nulle, mais mobilité nationale
totale, fonctions de production identiques entre pays.
La dotation en facteurs agit sur le prix des facteurs : COMMENT ?
o Ex : Marché du Travail
Offre
Demande
Equilibre
Chaque pays se spécialise dans les industries consommatrices du facteur dont il est
fortement pourvu (pour éviter un déséquilibre trop fort entre l’offre et la demande).
La spécialisation rétroagit sur le prix des facteurs (si l’on modifie l’offre, la demande sera
amenée à changer elle aussi).
Reprenons le marché du travail : Quel effet sur la demande dans un pays spécialisé dans une
industrie de main d’œuvre ?
11
o Stolper-Samuelson (1941) puis Rybczynski (1955) complètent le modèle HO en
décrivant une régulation par les prix des marchés des facteurs (variation des salaires
pour le travail et de taux d’intérêt pour le capital)
Le coût du travail est le salaire, et le coût du capital est le taux d’intérêt.
o Le facteur rare (donc cher) perd de ses revenus à l’échange
o A terme, une intégration économique mondiale devrait unifier le coût des facteurs
Illustration : Relocalisation des facteurs de production car augmentation du facteur salaire augmente
dans le pays de délocalisation.
HOS, Stolper et Rybczynski ont-ils « RAISON » ?
En 1953, Léontieff publie une étude portant sur les échanges des USA avec le reste du monde en
1947.
Le rapport machines/travailleurs y est le plus élevé du monde à l’époque.
Selon le théorème HOS, les USA devraient se spécialiser dans l’industrie des machines…
Contenu en facteurs des exportations US
Contenu en facteurs des importations US
CAPITAL 2 550 780,00 3 091 339,00
TRAVAIL 182313 170 004
Rapport K/L en milliers de $ par jour et par travailleur
14 18
« Paradoxe de Leontieff » : Pourquoi les USA, pourtant dotés en Capital, importent autant.. ?
Léontieff aboutit à une vision plus nuancée du théorème HO : Malgré les apparences, le facteur
abondant aux USA est la main d’œuvre car sa productivité est à l’époque 3 fois supérieure au reste
du monde.
De plus le contenu technologique US est supérieur et tend à réduire le poids de la main d’œuvre dans
les exports.
12
Chapitre 2 : Les nouvelles théories du commerce international
Qualité des Facteurs Depuis la 2nde GM, on remarque une augmentation des échanges entre pays « similaires ». Les
anciens économistes (Ricardo, Smith, HOS…) posent un cadre général au gain à l’échange :
Spécialisation
Paradigme libéral (tout va se réguler tout seul > Main invisible, rendement décroissant,
atomicité…)
Dotations factorielles
Ce cadre est remis en cause dès les années 1950. L’évolution des échanges amène à lever certaines
hypothèses des modèles classiques pour mieux les expliquer.
Prolongement des travaux de Léontieff : l’approche Néo-factorielle
Dichotomie entre travail qualifié et travail non qualifié.
Corrélation entre la dotation en capital et le travail qualifié
La spécialisation associe alors Capital et travail qualifié contre travail non-qualifié
Si l’intuition de la théorie HO a souvent été confirmée par les chiffres, la loi d’égalisation du coût
des facteurs semble plus contestable du fait des multiples facteurs agissant sur les salaires,
l’intérêt :
Démographie (chute de natalité)
Développement industriel (ex : Japon puis Dragons passant du textile à des industries plus
valorisantes)
Imperfections de marché (coût de transport, barrières…)
On voit émerger la question du progrès technique et de l’innovation (combinaison de travail
et capital).
Le modèle néo-technologique (POSNER, 1961) énonce que les échanges existent du fait d’écarts de
technologie. L’avance technologique génère un flux d’exportation TEMPORAIRE si la demande existe
dans les pays étrangers. Il y aurait un délai lié à la demande : elle doit exister sans devenir massive.
Krugman synthétise les approches « néo » en schématisant :
Le groupe « sud » en retard technologiquement mais qui bénéficie en permanence de
transfert technologique, se spécialisant dans des technologies datées et possédant un
travail peu qualifié.
Le groupe « nord » innove en permanence pour maintenir son avance technologique et
bénéficier de rentes de monopole.
Explication de la destruction d’emplois non-qualifiés
13
La France est performante en termes de technologie avancée (aéronautique, pharmacie, chimie, luxe
agroalimentaire…). En revanche, elle prend du retard sur des technologies plus faibles (plastique…)
Or : 61% de l’industrie française contre 42% pour l’Allemagne concerne les technologies moyennes
ou basses.
Le rôle de l’innovation
Le plan Europe 2020 fixe un cadre : 3% du PIB consacré à la R&D en 2020 (dans tous les pays
d’Europe).
Actuellement :
Allemagne, USA : 2.8%
Japon, Suède, Danemark, Finlande : >3%
France : 2,2%
Statistiquement, on observe une corrélation entre innovation et exportation.
Attention, il faut toujours dissocier « corrélation » et « causalité ».
Prolongement du Cycle de vie de Vernon et le Vol d’oies sauvages d’Akamatsu (consommation puis
biens d’équipement). (cf. graphique : au-dessus de la ligne noire, le pays est en bénéfice commercial ;
en dessous, il est en déficit).
Le pays qui innove est logiquement le leader sur ce secteur dans un premier temps, et
connait un excédent commercial. Les pays industrialisés achètent le bien, se plaçant en
déficit commercial, puis se mettent à le produire également (l’export remplace
progressivement l’import).
Il faut noter l’innovation très forte de certains pays d’Asie Pacifique (Dragons : HK, Singapour, Corée
du Sud, Taïwan / ASEAN : Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande).
14
La taille des pays (des marchés) explique les échanges
Pour Linder : le marché domestique représentatif génère un avantage de coût (learning by doing). >
Nous échangeons car notre économie domestique est de grande taille. Cela nous apprend à travailler
sur de grandes échelles (effets d’apprentissage), générant une réduction des coûts, notamment.
L’échange extérieur prolonge les échanges régionaux ; deux pays similaires auront tendance à
échanger de la même façon que deux régions entre elles. Cela suppose un cœur de cible large... Quid
des segments non satisfaits ?
Variété des produits
Pour Lassudrie-Duchêne, il existe une demande de variété liée à l’hétérogénéité des produits
(hypothèse classique remise en cause). L’échange vient alors de la recherche de marché élargi par
les firmes et de produits différenciés par les consommateurs. Les échanges internationaux
permettent de réconcilier volume et différenciation.
NB : Il faut noter le rôle de la statistique dans le découpage sectoriel.
Linder et Lassudrie-Duchêne sont à l’origine de deux fondements des Nouvelles théories du CI : les
rendements croissants et la différenciation des produits.
Les nouvelles théories du CI
Théorie classique des rendements décroissants : Au lancement d’un produit, plus l’activité
augmente, plus les coûts unitaires diminuent (rendements croissants). Arrive ensuite une période où
les coûts n’évoluent presque pas (rendements constants). Puis, arrive un moment ou, lors d’une
activité forte (large), les coûts augmentent (rendements décroissants). Cette augmentation finale
des coûts de production est explicable par l’agrandissement progressif de l’échelle d’activité, le
nombre croissant de démarches administratives…
Krugman est le chef de file de ce mouvement qui a formalisé les intuitions antérieures.
Le premier point prolonge l’idée de Linder : il existe des rendements croissants au sein de certaines
industries.
On observe une économie d’échelle lorsque le coût unitaire d’un produit diminue du fait d’une
augmentation de l’échelle de production.
EE Externes (économie liée à l’environnement de l’entreprise)
o Elles sont générées dans un environnement économique par:
La concentration de compétences similaires (imitation ou collaboration),
L’accès à des ressources performantes (RH et capital)
Les infrastructures
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o L’existence d’économies d’échelle externes est en soi un facteur de spécialisation et
d’échange.
o L’avantage comparatif est à la fois cause et conséquence de l’échange. (On produit
et on génère des bénéfices, réinvestis pour produire plus et générer plus de bénéfices,
réinvestis pour produire encore plus…)
o La taille du pays est un facteur d’avantage comparatif
o Cet avantage est stable car générateur de barrières à l’entrée
o Cf. argument protectionniste des industries naissantes.
EE Internes (économie liée au fonctionnement interne de l’entreprise)
o Elles sont générées par les firmes
o Trois causes principales:
Coûts fixes
Apprentissages
Négociation
o La tendance qui résulte des EEI est la constitution de monopoles ou oligopoles
(selon les tailles des marchés et les fonctions de coûts).
Cependant, monopole contestable
Il y a gain à l’échange (prix < et quantités >) et spécialisation
De fait, il y a rationalisation de l’offre et disparition des firmes les moins
performantes …
Sauf si l’on envisage de se différencier…
Linder, puis Krugman contredisent la théorie des rendements décroissants. Celle-ci peut cependant
s’appliquer à quelques industries…
La concurrence monopolistique
L’hypothèse d’homogénéité des produits est remplacée par celle de substituabilité imparfaite des
produits.
Les firmes sont alors en monopole sur leurs produits mais menacées par des produits
substituables.
Le nombre de firmes en concurrence élevé a deux effets:
o La baisse du prix pour une demande donnée
o L’augmentation des coûts moyens
Le marché trouve un équilibre.
Plus il y a de firmes,
o plus la concurrence contribue
à faire baisser le prix (PP)
o Plus le coût moyen monte (CC)
o Equilibre: CC = PP
16
L’ouverture amène une augmentation de la taille des marchés modifiant l’équilibre.
L’ouverture des échanges provoque les effets suivants:
o Plus de variété
o Baisse des coûts donc des prix
o Rationalisation des productions
On explique ainsi l’apparition des échanges intrabranches.
17
Chapitre 4 – Les stratégies des Etats
Il existe des effets de gouvernance (Etats, grandes entreprises, organismes), qui polarisent les
échanges et orientent les marchés à plus forte ampleur que les agents « classiques ».
La tentation protectionniste
Le mercantilisme
17ème > 19ème siècle
L’argument principal du mercantilisme est la richesse monétaire nationale. Il vise à atteindre
l’excédent commercial pour accumuler les moyens de paiement. Dans cette optique, l’échange est
un jeu à somme nulle (+1 d’un côté, -1 de l’autre).
Exemples :
Corn Laws (pour maintenir les cours, fermer les frontières lorsque l’on produit trop de blé
pour éviter un excédent céréalier trop fort)
Commerce maritime Britannique
Colbert et la promotion de l’industrie française par substitution aux importations assortie
d’une limitation des exportations de matières premières.
Espagne et Portugal : contrôle des mouvements de moyens de paiement (bullionisme)
A long terme, les excédents commerciaux importent de l’inflation (loi du marché de la Monnaie
confronté à l’économie réelle et aux prix relatifs à l’étranger).
On peut avoir une approche « win-win » des échanges (cf Ricardo).
« La protection douanière est notre voie, le libre échange est notre but » (Friedrich List, 1841)
Le protectionnisme est un mouvement éducateur vers la maturité des industries dans le but
d’ouvrir les frontières aux échanges.
De nombreux auteur soulignent les déséquilibres résultant de l’ouverture :
Théorie marxiste du centre et de la périphérie
Evolution défavorable pour les pays les moins avancés technologiquement des termes de
l’échange : prix des X (exportations) / Prix des M (importations) (-0.1 à -1,7 par an)
Loi d’Engel (part du revenu décroissant pour les produits de base)
Effet prix et volume défavorable : la croissance appauvrissante (développer la productivité induit une
hausse de l’offre donc une baisse des prix…)
18
L’intérêt national Echanges = gains à long terme et coûts liés aux changements :
Redéploiements (réorienter les ressources d’une branche vers une autre [ex : main d’œuvre])
Structure de l’emploi (tertiarisation, emplois qualifiés/emplois peu qualifiés)
Structure des revenus (salaires par branche et revenus du capital)
De plus, la prise en compte d’externalités (effets collatéraux) modifie le calcul des gains à l’échange :
+ : diffusion des progrès techniques à l’ensemble de l’activité
- : écologie, dumping social et fiscal (dumping = baisse des conditions)
Les barrières tarifaires
Exemples de droit de douanes (prix supérieur payé par le consommateur japonais) pour le Japon :
Articles de maroquinerie : 8 à 16%
Articles de bijouterie-joaillerie : 5,2 à 5,4 %
Chaussures en cuir (contingent de 12 019 000 paires par an pour l’ensemble des
importateurs)
o –contingent : 17,3%, 21,6 et 24% selon les matériaux utilisés
o Hors-contingent : de 30% à 60% avec un minimum forfaitaire de 4300 yens (30€) par
paire
Vins et spiritueux…
On constate une protection par les prix et par un impôt indirect perçu au passage de la douane
Tarif spécifique par unité de bien
Tarif ad valorem sous forme de taux
o Ces tarifs existent parfois à l’export pour :
Préserver une ressource
Maintenir les cours
Dans un petit pays, le droit de douane génère :
+ de surplus pour les producteurs
+ de recettes fiscales
- de surplus pour les consommateurs
o Le « petit » pays y perd…
Dans un grand pays, le droit de douane génère :
Une incidence (augmentation) sur les prix au niveau mondial
L’augmentation du prix fait que la demande baisse.
La seule différence, au fond, avec le petit pays, est l’impact du droit de douane sur le marché
mondial > la réduction des coûts génère une baisse des coûts d’importation : le grand pays
est plus gagnant à l’échange qu’avant la mise en place du droit de douane.
19
o Le surplus des producteurs augmente
o Les recettes fiscales augmentent
o Le surplus des consommateurs baisse (ils auraient pu acheter davantage et moins
cher sans droit de douane, c’est un impôt qui grève le consommateur)
o Un effet bénéfique supplémentaire : les termes de l’échange (la hausse des prix est
inférieure au droit de douane.
La politique tarifaire est donc toujours globalement défavorable à court terme pour un petit pays.
Elle l’est moins voire pas du tout dans un grand pays.
Il ne faut pas négliger les coûts associés : contrôle administratif et risque de représailles.
Il existe un modèle de droit de douane idéal :
Pour un grand pays :
o Léger droit de douane, dans les termes du libre-échange. Le DDD doit se baser sur le
« bien être national », à savoir le taux de lésion du consommateur. Lorsque le droit
de douane devient trop élevé, le bien-être des consommateurs commence à
descendre, jusqu’à atteindre un statut d’isolement du produit, fixe, qui correspond à
un droit de douane dit « prohibitif ».
Les accords du GATT (1947) est un premier pas vers la régulation internationale des droits de
douane. A cette époque subsiste toujours un très fort taux de protectionnisme (environ 5 à 6 fois
plus fort qu’aujourd’hui).
Les barrières tarifaires anti-dumping
Dumping : Forme de « triche » concurrentielle
Commercial (vendre un produit moins cher que ce qu’il me coûte)
Fiscal (dumping commercial élargi à la fiscalité, aux lois sociales, aux externalités)
Social (lié aux conditions de travail)
Monétaire (lié à la valeur des devises échangées)
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Les barrières non-tarifaires
Les quotas
Le principe est de limiter quantitativement l’accès au marché.
Plusieurs modalités :
o Délivrance de licences d’importation pour des entreprises nationales
Plus difficile à mettre en place, mais la marge capitale reste dans le pays.
o Négociation d’accords de limitation avec les gouvernements étrangers.
Plus simple à mettre en place, mais la marge capitale du droit de douane
reste dans le pays étranger…
o Restrictions volontaires négociées avec les firmes étrangères.
La fixation de quotas génère une pénurie qui fait monter les prix dans le pays d’importation (la
demande nationale permet de vendre plus cher).
La situation est similaire au cas d’un droit de douane, mais il n’y a plus d’incidence fiscale. A la place,
des revenus sont transférés soit aux importateurs locaux sous licence, soit aux pays étrangers.
Les subventions à l’exportation
Il s’agit d’inciter les entreprises nationales importatrices à privilégier les ventes à l’étranger en
échange d’avantages financiers (fiscaux, Transfert monétaire, prêt à taux préférentiel…)
Action symétrique (inverse) au droit de douane
o Coûteux pour l’état
o Les consommateurs domestiques y perdent
o Action sur les prix domestiques et mondiaux (en fonction de la taille de la zone).
Ex : La PAC (1962), d’abord, est un soutien aux prix agricoles/écoulement des
surplus. Subvention aux exploitations.
Les barrières non-tarifaires qualitatives
Normes sanitaires (USA : fromages au lait cru…)
Standards techniques (électricité…)
Procédures administratives
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Les Politiques économiques
La Politique budgétaire
L’ouverture économique a une forte incidence sur les équilibres internes qui amène les Etats à
intervenir.
Réciproquement, les politiques économiques ont un impact certain sur les échanges extérieurs.
L’action des Etats dans ce domaine est à la fois stabilisatrice et volontariste.
Quelques exemples :
o Equilibre macroéconomique en économie fermée :
Y = C + I
Production = Consommation + Investissement
R = C + E
Revenu = Consommation + Epargne
I = E o Equilibre macroéconomique en économie ouverte :
Y = M + C + I + X
X : exports / M : imports
Y = C + I + (X-M) o Le solde commercial est lié aux autres grandeurs macroéconomiques.
Un déficit commercial pèse sur la croissance interne : X – M < 0
De plus, il agit sur l’équilibre I = E, importer réduit la part de revenu consacrée à l’épargne.
De façon indirecte, cela agit également sur l’emploi.
Un excédent commercial est un moteur de croissance et de compétitivité.
La croissance est elle-même source de détérioration du solde commercial (élasticité du revenu des M
et affectation des revenus vers le marché intérieur plutôt que vers l’export).
Le rythme d’inflation agit également sur les échanges :
Inflation domestique : perte de compétitivité-prix immédiate, stimule les importations et
dissuade les exportations.
Ajustement par les prix : taux de change
Ajustement par les finances : réserves de change ou flux de capitaux
Réciproquement, l’inflation à l’étranger génère une compétitivité-prix et un ajustement
En outre, il y a le risque d’importer de l’inflation par les consommations intermédiaires.
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Au-delà de la politique commerciale, les leviers d’action sur le commerce extérieur sont alors les
suivants : Budget, change, monnaie, politique industrielle.
En économie ouverte, l’effet multiplicateur (keynésien) perd de son efficacité, les importations
constituent une « fuite » de revenus.
Une relance budgétaire isolée provoque un surcroît de demande dans les pays partenaires
commerciaux.
L’effet sur les entreprises nationales est amoindri.
Les sorties de devises supplémentaires peuvent mener à des impasses budgétaires (endettement,
fragilisation monétaire…)
La force de cet effet dépend de l’élasticité-revenu des importations.
La Politique de change
L’utilisation de plusieurs monnaies dans les échanges donne un rôle important au taux de change.
Le marché des changes se base lui aussi sur un système d’offre et de demande.
On dénombre 158 monnaies, dont 4 monnaies principales (dollar, euro, yen, livre). Le dollar
représente près de 87% des transactions monétaires. L’euro représente environ 33% des échanges
(oui, le tout fait 120%, c’est normal : un échange comprend toujours 2 monnaies !)
Exemples :
Un touriste américain vient en Europe et convertit 2000$ en €, quel effet cela a-t-il sur le
taux de change ?
o La demande d’€ augmente
o L’offre de $ augmente
Le dollar perd de sa valeur. Il faudra donc plus de $ pour atteindre 1€.
o La transaction est minime, l’effet observable sera donc quasi nul. En revanche,
théoriquement, cette transaction a pour effet de baisser la valeur du $ au profit de
celle de l’€.
Un exportateur japonais facture 10 000 yens à un client australien, quel effet cela a-t-il sur le
taux de change ?
o L’australien doit échanger ses dollars contre des yens. La demande de Yens
augmente, ainsi que l’offre de dollars australiens.
Le dollar perd en valeur, le yen gagne en valeur.
Un investisseur anglais place 5000 £ sur des obligations d’Etat espagnoles, quel effet cela a-t-
il sur le taux de change ?
o L’investisseur anglais doit convertir ses £ en €.
La demande d’€ augmente
L’offre de £ augmente.
La valeur de la £ va diminuer, celle de l’€ va augmenter.
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Quel est l’effet d’un excédent commercial canadien avec les USA sur le taux de change ?
o Plus de ventes (en valeur) du Canada vers les USA. Plus d’Américains demandent à
convertir leurs $A (dollars américains) vers des $C (dollars canadiens). Le plus
demandé est donc le $C et le plus offert est le $A.
Le $A perd en valeur > on parle de « dépréciation »
Le $C gagne en valeur > on parle « d’appréciation »
Lorsqu’il y a dépréciation, le coût des importations augmente. Lorsqu’il y a appréciation, il diminue.
En définitive, toutes les opérations impliquant deux monnaies agissent sur le taux de change, sauf si
celui-ci est fixe.
Il faut donc se poser la question du régime de change.
A. Régime « flottant » : ajustement par le prix des opérations de change
Le FOREX fournit une cotation en direct permettant d’observer l’évolution de tous les taux de
change.
NB : Il est donc possible d’investir dans une monnaie, en pariant sur les fluctuations
(appréciations/dépréciations) à venir. Ce phénomène est une forme de spéculation.
Attention cependant, on remarque une overreaction, c’est-à-dire une réaction en chaîne
d’investissements mimétiques : quelqu’un fait un bon investissement dans une monnaie, alors tout
le monde se jette dessus, créant ainsi une bulle financière…
B. Régime « fixe »
Il s’agit d’ancrer la valeur de la monnaie par rapport à un étalon (ex : l’or, après les accords de
Bretton Woods dans les années 40, jusqu’aux années 70)
Pour réaliser cela, les Banques Centrales doivent agir sur les marchés avec leurs réserves de change
(ou contrôler les changes).
La fixité est parfois relative (SME…) parfois absolue (Bretton woods, euro).
Les échanges monétaires n’agissent plus spontanément sur les cours, mais les cours peuvent être
modifiés par les autorités monétaires (dévaluation ou réévaluation).
La politique de change peut agir sur les échanges car elle modifie les prix entre deux pays. Elle agit
par conséquent aussi sur l’inflation.
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Dévaluation/dépréciation
o Avantage-prix pour les X (exportations)
Produits plus demandés car moins chers
o Surcoût pour les M (importations)
Frilosité à l’import car coûts plus importants
Cette stratégie peut fonctionner si :
o Elasticité prix des échanges élevée
o Capacités de production disponibles
o Les partenaires n’adoptent pas aussi cette stratégie !
Dans tous les cas, les effets sont différés : cf. « Courbe en J » de Joan Robinson
On observe dans un premier temps un impact négatif de la dévaluation sur le solde des
échanges extérieurs (effet-prix). Cependant, la perception du produit (moins cher) du pays
dévalué du point de vue des partenaires change, ainsi, on observe ensuite un effet positif sur
le solde des échanges extérieurs (effet-volume).
Les dévaluations/dépréciations compétitives peuvent aussi amener à des cercles vicieux en cas
d’inflation importée (notamment si l’élasticité-prix des importations est faible). Cf. diagramme
suivant :
Réévaluation/appréciation
o Cercle vertueux basé sur :
Une maîtrise de l’inflation importée
Le développement de la compétitivité hors prix
Monnaie forte > importations moins chères > fortes marges sur les exportations > excédent >
monnaie forte >…
Inflation et perte de
compétitivité
Dégradation du solde commercial
Dépréciation
25
La Politique monétaire
Instrument central de cette politique : les taux directeurs.
Outil le plus utilisé en Occident depuis une vingtaine d’années.
Le rôle des banques commerciales est d’évaluer la viabilité des prêts qu’elle octroie.
Si les taux directeurs augmentent : on parle de politique restrictive
o Il devient plus cher d’obtenir de la monnaie
Si les taux directeurs baissent : on parle de politique expansive
o Il devient moins cher d’obtenir de la monnaie
Avec les changes flottants, les taux directeurs agissent également sur les taux de change.
Si l’on augmente les taux sur une place financière, la valeur de la monnaie de cette place va
augmenter.
Les mouvements de capitaux compensent les soldes commerciaux et la politique monétaire peut
accompagner la conjoncture.
Avec les changes fixes, agir sur les taux directeurs oblige les Banques Centrales à des mouvements
de réserves pour maintenir les cours (garder des monnaies étrangères pour les revendre si la force de
la monnaie baisse).
Effet : augmenter l’offre de la devise étrangère et la demande de la monnaie domestique
Ça n’agit pas sur les prix des M et des X, et ça affecte les réserves des Banques Centrales.
L’autonomie des politiques monétaires, les changes fixes et la libre circulation des capitaux peuvent
être souhaités séparément mais il est impossible de les atteindre simultanément.
Figure suivante : Le Triangle de Mundell > il est impossible d’obtenir simultanément plus de deux
sommets.
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Les politiques Industrielles
Il s’agit d’affecter des moyens (généralement publics) supplémentaires pour renforcer des secteurs
d’activité.
Miser sur des secteurs d’avenir (industrie verte)
Développer des grappes d’innovation: technopoles, clusters
Soutenir les effets d’entrainement (armement, naval…)
Agir sur la croissance endogène (EEE)
Tactique pour se positionner avantageusement (Airbus)
Equilibre de Nash et politique industrielle
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Les stratégies des FMN Comprendre les FMN
Définition : une FMN (Firme MultiNationale) est une entreprise qui conçoit, produit, distribue ses
produits dans plusieurs pays.
Une FMN exerce un contrôle sur plusieurs entreprises dans plusieurs pays.
Ce contrôle s’acquiert par les IDE (Investissements Directs à l’Etranger) selon 4 modalités majeures :
Implantation « greenfield » (ex nihilo, à partir de rien) ou agrandissement
Délocalisation (éventuellement sous-traitance)
Fusion ou Acquisition par croissance externe
Joint venture (objet, temps, espace) > mise en commun limitée dans le temps, l’objet et
l’espace de compétences entre deux partenaires.
Les FMN ont par ailleurs accès à de nombreux avantages. On notera un certain nombre de
multiplicateurs de capitaux liés à la possession de filiales.
Selon la structure de l’actionnariat, le contrôle majoritaire n’est pas toujours indispensable.
LBO (Leverage Buy Out): Emprunter à une banque assez d’argent pour prendre le contrôle d’un
groupe. Ce groupe, par les effets de multiplicateurs présentés ci-dessus, générera de lui-même le
capital nécessaire au remboursement des intérêts contractés.
On observe un jeu d’investissements de la part des sociétés dans le but de contrôler un maximum
de capitaux par effets de chaîne (j’investis pour contrôler une entreprise, qui en contrôle déjà une
autre : je contrôle donc maintenant une filiale et une sous-filiale). On appelle cela la participation
indirecte.
Selon la structure de l’actionnariat, le contrôle majoritaire n’est pas toujours indispensable (ex : s’il
n’y a pas d’autre investisseur sur cette entreprise, il est possible de n’investir que 30% de son
capital. On obtient dans ce cas précis un contrôle et un pouvoir de décision important).
Au-dessus de 10%, on parle d’IDE. En dessous, on parle d’investissement de portefeuille (d’après la
CNUCED).
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On remarque 3 vagues d’IDE :
1ère vague : logique industrielle (économies d’échelles et avantages comparatifs) : pétrole mines,
agroalimentaire, industrie automobile…
2ème vague : stratégie commerciale d’élargissement des marchés et d’équilibrage de portefeuilles
(conglomérats) > s’étendre et harmoniser les risques
3ème vague : globalisation financière et industrielle (focalisation sur la VA)
Pourquoi les FMN ?
EXEMPLE :
L’Inde est autosuffisante en production de prêt à porter.
Une grande partie des entreprises productrices de PAP en Inde sont des filiales de FMN
occidentales
Il s’ensuit deux interrogations :
o Pourquoi ne pas produire en occident de quoi exporter en Inde ?
o Pourquoi les unités de production indiennes ne seraient-elles pas contrôlées par des
nationaux ?
Le paradigme OLI proposé par JH Dunning en 1981 apporte une réponse théorique :
o L’entreprise peut identifier 3 types d’avantages dans sa multinationalisation :
Ownership advantage
Il s’agit d’un avantage propre à l’entreprise qui lui permet de
surmonter les obstacles de la multinationalisation (ex : innovation
produit, compétitivité prix, image de marque…)
Il doit être transférable (= être viable à divers endroits)
Naturellement, la multinationalisation est plutôt désavantageuse pour une entreprise :
Barrières de langues, de culture, coût du pilotage, méconnaissance du droit et du marché local,
discrimination négative à l’encontre des FMN.
Exemple d’Ownership Advantage : Hennessy, marque mondiale reconnue dans le champagne permet
de développer une offre de mousseux à base de vin californien.
Contre-exemple : Les méthodes d’organisation japonaises ont du mal à passer les frontières parce
qu’elles font appel à une culture spécifique.
Localization advantage
On peut trouver de multiples avantages à délocaliser l’activité :
- Offre : coût et qualité des facteurs
- Demande : proximité de la demande, nationalisation de l’offre
Les obstacles aux échanges renforcent l’intérêt de l’IDE (DDD, Patriotisme, Distance)
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Internationalization advantage
« Faire plutôt que faire faire »
C.F. Coase et Williamson : coût de transaction VS coût de coordination.
Transaction : il peut être difficile de formaliser un savoir-faire et de protéger la propriété
intellectuelle en cas de cession de licence.
D’autre part, les forces de concurrence sur la filière économique peuvent amener les FMN à préférer
s’intégrer verticalement.
D’après Dunning (OLI), la possession ou non de ces avantages détermine les choix stratégiques à
faire, et donc le niveau d’internationalisation :
OWNERSHIP = Licence d’importation
OWNERSHIP + INTERNATIONALIZATION = Exportation avec réseau de vente propriétaire
O+L+I = IDE
DIPP = Division Internationale des Processus de Production
Le poids des FMN
En cumulant les entreprises étrangères implantées en France (multinationales étrangères) et
entreprises françaises dotées de filiales à l’étranger (multinationales françaises), les multinationales
représentent plus de la moitié de la valeur ajoutée en France, 44% de l’emploi et 84% des
exportations.
La France reste aux premiers rangs mondiaux (4ème en 2013) en termes de stock d’investissements
directs à l’étranger (IDE)
Un poids des IDE plus élevé, au regard de la taille de l’économie française, que la moyenne
de l’OCDE mais aussi, par exemple, qu’en Allemagne.
On remarque au vu des chiffres récents qu’il y a une inversion en termes d’investissements : les pays
émergents, autrefois cible privilégiée des investisseurs, sont maintenant en phase d’investissement
dans les pays occidentaux (notamment la France).
Effets de la multinationalisation :
Les bénéfices théoriques liés aux marchés (Ricardo, HOS…) deviennent inopérants face aux
stratégies internes des entreprises.
L’impact des IDE, entrants ou sortants, est considérable sur les équilibres internes :
o Activité, emploi, effet d’entraînement
o Excédent commercial
o Diffusion technologique
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o Rapatriement de revenus du capital
o Importations moins chères…
Les Etats doivent composer avec les stratégies des FMN pour établir leur propre politique
économique extérieure.
Rescrit fiscal : pratique de bonne foi > lorsque l’entreprise fait sa déclaration d’impôts, si elle n’est
pas sûre de certains points de ses documents de synthèse, elle peut demander un rescrit fiscal aux
autorités fiscales.
Aujourd’hui, le terme s’élargit à divers accords d’une autorité fiscale à une entreprise
concernant les impôts de cette dernière.
Lux leaks :
Optimisation fiscale et sociale : réduire au maximum les redevances, notamment foncières, faîtes
entre autres sur le bénéfice.
Prix de transferts :
32
L’organisation internationale des échanges
I. Les organisations mondiales
Depuis que les échanges existent, existe aussi la volonté de les organiser.
Smith, Ricardo… montrent l’existence d’un gain à l’échange
Libéralisme dans un cadre
Que le jeu du marché puisse se mettre en place (sécurité, Monnaie, bien public…)
En économie internationale, le marché ne se résume pas à un lieu virtuel où s’exprimeraient
librement des volontés décentralisées (offres/demandes)
Il s’agit d’un lieu d’échanges organisé.
On y rencontre deux tendances contradictoires (ou complémentaires selon le point de vue) :
o La volonté d’intégrer les échanges à l’échelle planétaire
o La volonté de renforcer des marchés régionaux homogènes
Dans les deux cas, le but est ‘éviter la « guerre commerciale »
Le dilemme du prisonnier :
JAPON
Libre échange Protection
ALLEMAGNE Libre échange (10 ;10) (-10 ;20)
Protection (20 ;-10) (-5 ;-5)
o Quel que soit le choix du partenaire, il vaut mieux se protéger
o Un accord permet d’atteindre un meilleur équilibre
La plupart des institutions internationales qui encadrent les échanges internationaux est née
autour de la 2ème GM.
o Accords de Bretton Woods (1944)
o Création du FMI
o Création de la BIRD (banque internationale de reconstruction et de développement)
Gold Exchange Standard
o Les Américains proposent le dollar comme monnaie de référence
Parité fixe des monnaies / $ (+/- 2%)
Fonds mutuel permettant de stabiliser les monnaies
o Objectif : stabiliser la finance mondiale pour éviter les désordres de l’entre-deux
guerres et accompagner la reconstruction.
Vietnam + Conquête spatiale > énormément de $ émis > inflation mondiale
La RFA commence à demander une conversion de ses $
33
Nixon annonce la fin de la convertibilité or du $ en 1971
Les changes flottants réapparaissent, et le dollar rentre dans une longue période de baisse
Ce devrait être le volet « commerce international » de la charte de la Havane (1947) > « Organisation
Internationale du Commerce »
Les USA n’ont jamais ratifié cet accord
o De cet échec naît le GATT en 1948 sous forme d’accord multilatéral en 1948 sous
forme d’accord multilatéral entre 23 signataires
o Objectif : favoriser les échanges internationaux en les libérant (notamment des
barrières aux échanges)
Règles concrètes :
o Seules les barrières tarifaires sont admises (pas de quota, dumping…)
o Les signataires s’engagent à ne pas les faire baisser
o Consolidation : on ne remonte pas un DDD
o Clause de la nation la plus favorisée (égalitarisme théorique)
o Clause de réciprocité (si vous bénéficiez d’une baisse de droits de douane, vous
devez accorder la même)
o Clause du traitement national (ne pas instaurer de règle privilégiant les producteurs
nationaux au détriment des producteurs étrangers)
Les différends sont traités par médiation
Les règles générales peuvent connaître de nombreuses exceptions (fort déséquilibre
commercial, industries naissantes, union économique…)
Le dernier cycle (Uruguay round) a permis d’élargir le champ d’action du GATT : barrières
non tarifaires, secteur des services, secteur agricole, propriété intellectuelle.
Le GATT reste néanmoins un code de bonne conduite sans véritable pouvoir ni existence
juridiques
L’OMC
Elle naît en 1995 pour prolonger l’action du GATT en renforçant ses moyens :
o La déclaration de Marrakech inclut le GATT de 1994
Elle entérine l’élargissement du champ de compétences : marchandises, services, propriété
intellectuelle
Elle organise une structure de règlement de différends
L’OMC, à l’inverse du GATT, est une véritable institution avec une existence juridique et une
structure administrative
o Conférence ministérielle tous les deux ans
o Conseil général : représentation permanente de la CM
En 46 ans, le GATT avait été saisi 300 fois. L’OMC, en 10 ans, a été saisi plus de 400 fois.
34
II. Les Unions Economiques
Il s’agit de pays qui se rassemblent pour créer un espace économique protégé au sein duquel les
obstacles aux échanges sont réduits.
Plusieurs degrés sont identifiables :
La Zone de Libre Echange abolit les droits de douanes entre ses membres sur les
marchandises.
L’UD ajoute un Tarif extérieur commun à la ZLE
Le marché commun est un élargissement de l’UD aux services, personnes et capitaux
On parle de marché unique lorsque sont harmonisées les normes et réglementations dans le
marché commun
L’union économique (ex : UE) est un marché unique pour lequel sont harmonisées les
politiques économiques
Avantages et inconvénients de l’intégration :
Stabilité/crédibilité des conditions économiques (Monnaie, intérêt, fiscalité… attractivité)
Dimensions du marché (en interne et pour les pays tiers)
Réduction des coûts de transaction en interne
Capacité de négociation internationale (OMC, politique industrielle et économique…)
Création ou détournement de flux d’échanges (Viner, 1950)
o La création d’une UD a un effet positif sur le bien-être matériel d’une nation en
baissant les DDD : création de trafic
o Elle détériore ce bien-être en augmentant les barrières vis-à-vis des tiers :
détournement du trafic
Les effets positifs de l’Union Economique ont amené à des développements multiples et
d’efficacité variable dans le monde. (« Spaghetti Balls »)
Les dispositifs d’accords régionaux sont a priori en désaccord avec les dispositions de l’OMC
bien qu’ils créent du trafic commercial
Clause de NPF (la nation la plus favorisée)/préférence communautaire
L’OMC tolère (a-t-elle le choix ?) les unions économiques déclarées sous réserves qu’elles ne
renforcent pas les barrières vis-à-vis des tiers