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1 La loi du 22 avril 2005 La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des relative aux droits des malades et à la fin de malades et à la fin de la vie la vie Espace éthique AP/HP Espace éthique AP/HP Yves-marie Doublet Yves-marie Doublet 5 octobre 2012 et janvier 5 octobre 2012 et janvier 2013 2013

1 La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de la vie La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de

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La loi du 22 avril 2005 La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des relative aux droits des

malades et à la fin de la viemalades et à la fin de la vie

Espace éthique AP/HPEspace éthique AP/HP

Yves-marie DoubletYves-marie Doublet

5 octobre 2012 et janvier 20135 octobre 2012 et janvier 2013

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La loi du 22 avril 2005La loi du 22 avril 2005

Son élaboration : 5 octobre 2012Son élaboration : 5 octobre 2012

Ses dispositions : janvier 2013Ses dispositions : janvier 2013

Son application et ses enjeux : janvier Son application et ses enjeux : janvier 20132013

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Injection létale sur un jeune patient en état pauci Injection létale sur un jeune patient en état pauci relationnel après un polytraumatisme crânien relationnel après un polytraumatisme crânien avec traumatisme crânienavec traumatisme crânien

Injection pratiquée par le médecin à la demande Injection pratiquée par le médecin à la demande de la mère du jeune homme après qu’elle lui ait de la mère du jeune homme après qu’elle lui ait fait avaler des barbituriquesfait avaler des barbituriques

Campagne pour l’euthanasie (médias, Campagne pour l’euthanasie (médias, interpellation du Président de la République, interpellation du Président de la République, livre de Vincent Humbert…)livre de Vincent Humbert…)

L’élaboration de la loiL’élaboration de la loiLe point de départ : l’affaire Vincent Le point de départ : l’affaire Vincent

HumbertHumbert

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Les termes du débat Les termes du débat 

Le débat socialLe débat social

Le débat médical

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Le débat socialLe débat socialLes positions en présenceLes positions en présence

Les partisans de l’euthanasie :Les partisans de l’euthanasie :

- - Un choix individuelUn choix individuel

-- L’invocation des législations hollandaise et L’invocation des législations hollandaise et belge, les pratiques suisses de suicide assistébelge, les pratiques suisses de suicide assisté

Les choix de la fin de vie : une affaire privée en Les choix de la fin de vie : une affaire privée en dehors de toute immixtion du législateurdehors de toute immixtion du législateur

Le refus de la légalisation de l’euthanasie et du Le refus de la légalisation de l’euthanasie et du suicide assistésuicide assisté

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Le débat médicalLe débat médical

Les soins palliatifsLes soins palliatifs

L’acharnement thérapeutiqueL’acharnement thérapeutique

La prise en charge de la douleurLa prise en charge de la douleur

Les cérébrolésés et la néonatologieLes cérébrolésés et la néonatologie

Les situations extrêmesLes situations extrêmes

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La création d’une Mission d’information à La création d’une Mission d’information à

l’Assemblée nationalel’Assemblée nationale

Le sujet : l’accompagnement de la fin de : l’accompagnement de la fin de vievie

La composition : 31 membres de tous les La composition : 31 membres de tous les groupes politiques avec des approches de groupes politiques avec des approches de cette problématique transcendant les cette problématique transcendant les clivages partisansclivages partisans

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La méthode  La méthode 

81 auditions organisées en 5 cycles:81 auditions organisées en 5 cycles:- historiens- historiens-philosophes, sociologues, religieux-philosophes, sociologues, religieux-professions de santé, monde associatif-professions de santé, monde associatif- juristes- juristes- responsables politiques- responsables politiques

Auditions à huis clos mais reproduites lors de la Auditions à huis clos mais reproduites lors de la présentation des conclusions de la mission présentation des conclusions de la mission ( Rapport Assemblée nationale 1708, Respecter la ( Rapport Assemblée nationale 1708, Respecter la vie, Accepter la mort )vie, Accepter la mort )

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La méthodeLa méthode

Écouter et rapprocher les points de vueÉcouter et rapprocher les points de vue

Déplacements en Belgique, aux Pays-bas et en Déplacements en Belgique, aux Pays-bas et en France dans une USPFrance dans une USP

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Les caractéristiques de cette Les caractéristiques de cette mission mission

Un travail approfondi qui n’était pas limité Un travail approfondi qui n’était pas limité par le tempspar le temps

Un aboutissement consensuelUn aboutissement consensuel

La rédaction d’une proposition de loi La rédaction d’une proposition de loi débouchant sur la loi du 22 avril 2005 débouchant sur la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin relative aux droits des malades et à la fin de viede vie

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Interrogations préalables à toute réflexion

Quel est le regard de la société sur la mort ?

Quel est le regard de la société sur la fin de vie?

Quelles sont les attentes des personnes en général , des patients et des professionnels en particulier?

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Première interrogation : Quel est le Première interrogation : Quel est le regard de la société sur la mort ?regard de la société sur la mort ?

La réflexion la fin de vie est inséparable d’une réflexion sur la La réflexion la fin de vie est inséparable d’une réflexion sur la place de la mort dans la sociétéplace de la mort dans la société

Les évolutions de la société :Les évolutions de la société :- La mort refouléeLa mort refoulée- La mort rationaliséeLa mort rationalisée- Les rites escamotésLes rites escamotés

Une constante: La peur de la mortUne constante: La peur de la mort

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La mort refouléeLa mort refoulée

La mort comme tabou: la désocialisation et La mort comme tabou: la désocialisation et l’individualisation de la mortl’individualisation de la mort« Comme on naissait en public , on mourait en public et pas seulement le roi mais « Comme on naissait en public , on mourait en public et pas seulement le roi mais n’importe qui. Le mourant présidait et ne trébuchait guère car il savait comment se n’importe qui. Le mourant présidait et ne trébuchait guère car il savait comment se tenir tant il avait été de fois témoin de scènes semblables. Il appelait un à un ses tenir tant il avait été de fois témoin de scènes semblables. Il appelait un à un ses parents, ses familiers, ses domestiques, «  jusqu’au plus bas » dit Saint- Simon en parents, ses familiers, ses domestiques, «  jusqu’au plus bas » dit Saint- Simon en décrivant la mort de Mme de Montespan. Il leur disait adieu, leur demandait pardon, décrivant la mort de Mme de Montespan. Il leur disait adieu, leur demandait pardon, leur donnait sa bénédiction. Investi d’une autorité souveraine, surtout au XVIII et XVIII leur donnait sa bénédiction. Investi d’une autorité souveraine, surtout au XVIII et XVIII èmes siècles, par l’approche de la mort, il donnait des ordres, faisait des èmes siècles, par l’approche de la mort, il donnait des ordres, faisait des recommandations »recommandations »Philippe Ariès, Essais sur l’histoire de la mort en occident du Moyen Age à nos jours, Philippe Ariès, Essais sur l’histoire de la mort en occident du Moyen Age à nos jours, 19791979

Le mourant est mis à l’écart et le défunt doit Le mourant est mis à l’écart et le défunt doit disparaître le plus rapidement possibledisparaître le plus rapidement possible

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La mort n’est plus familière

L’image du paysan de Tolstoï qui voyant venir la mort se tournait vers le mur de façon pacifiée

La mort présentée comme un non événement aux enfants: «  ce ne sont plus les enfants qui naissent dans les choux mais les morts qui disparaissent parmi les fleurs » ( Philippe Ariès )

Le paradoxe : un discours surabondant sur la mort. Les médias: morts lointaines, des chiffres, les morts spectacle

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La mort refouléeLa mort refoulée

« Les sociétés dans lesquelles les « Les sociétés dans lesquelles les ethnologues ont constaté que la mort n’a ethnologues ont constaté que la mort n’a que peu de place sont des sociétés en que peu de place sont des sociétés en général en grande difficulté » général en grande difficulté » (Pascal (Pascal Hintermeyer, directeur de l’institut de Hintermeyer, directeur de l’institut de sociologie de Strasbourg)sociologie de Strasbourg)

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La mort à rebours des valeurs actuelles

Une société tournée vers la recherche du bonheur et la mort vécue comme une gêne

Une société exaltant la jeunesse, la beauté, l’efficacité et la rapidité

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La mort désocialisée, la mort solitaire

Un parisien sur deux meurt seul

On meurt presque en cachette

Le recul de la cohabitation entre les générations

Étude de l’INED publiée fin 2011: soignants présents dans 66 % des cas; famille dans 34 % des cas. Personnes mortes seules dans 11 % des cas

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1818

La mort rationaliséeLa mort rationalisée

Le déplacement du lieu de la mort du domicile à l’hôpital ( 18.600 décès / an à l’assistance publique)

En 1962, on comptait 33,5 % de morts à En 1962, on comptait 33,5 % de morts à l’hôpital l’hôpital

Aujourd’hui, on estime ce taux à plus de Aujourd’hui, on estime ce taux à plus de 70%, ce chiffre atteignant 90% en région 70%, ce chiffre atteignant 90% en région parisienneparisienne

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1919

La médicalisation de la fin de vieLa médicalisation de la fin de vie

Une contestation croissante du pouvoir médical au nom d’une revendication de l’autonomie de l’individu

L’incapacité de l’entourage à assumer la mort à domicile

La crainte d’euthanasies clandestines : l’article du père Patrick Verspieren dans la revue Etudes en 1984

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2020

Les rites escamotésLes rites escamotés

La fonction du rite : transcender l’angoisse La fonction du rite : transcender l’angoisse de la mort chez les survivants, relier l’avant de la mort chez les survivants, relier l’avant et l’après ( le symbole de l’horloge qui et l’après ( le symbole de l’horloge qui s’arrête et reprend comme toujours )s’arrête et reprend comme toujours )

Le rite comme expression de l’intériorité et Le rite comme expression de l’intériorité et régulateur de la violencerégulateur de la violence

Le rite comme moyen de partager une Le rite comme moyen de partager une expérience communeexpérience commune

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Les rites escamotésLes rites escamotés

La mort hospitalière a accéléré la déritualisationLa mort hospitalière a accéléré la déritualisation

La disparition du corps avec la crémation (25 % des La disparition du corps avec la crémation (25 % des décès , 40 % en Allemagne, 75 % au Royaume-Uni)décès , 40 % en Allemagne, 75 % au Royaume-Uni)

Une obligation de discrétion:Une obligation de discrétion:- Le deuil est encombrantLe deuil est encombrant- L e temps du deuil ne correspond plus au temps socialL e temps du deuil ne correspond plus au temps social- Le décalage entre l’accélération du temps social et le Le décalage entre l’accélération du temps social et le

temps psychologiquetemps psychologique

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Une constante: la peur de la mort

La mort impensable, la mort à la troisième et à la deuxième personne. La mort à la première personne ne peut être pensée qu’au futurLes réponses religieuses et philosophiquesLes »bricolages individuels idéologiques où chacun construit son propre système de croyance

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Deuxième interrogation : Quel est le Deuxième interrogation : Quel est le regard de la société sur la fin de vie?regard de la société sur la fin de vie?

L’enfer n’est pas ce qui vient après mais L’enfer n’est pas ce qui vient après mais ce qui vient avant ce qui vient avant

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L’angoisse de la fin de vieL’angoisse de la fin de vie

Cette angoisse a une triple dimension:Cette angoisse a une triple dimension:

Une dimension démographiqueUne dimension démographique

Une dimension médicaleUne dimension médicale

Une dimension psychologiqueUne dimension psychologique

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Une dimension démographique Une dimension démographique   

Le vieillissement de la populationLe vieillissement de la population

+ de 65 ans : 14 % de la population en 1990,16,7 + de 65 ans : 14 % de la population en 1990,16,7 % en 2010 et 20% en 2020% en 2010 et 20% en 2020

+ 75 ans : 6, 8 % en 1990 , 8, 8 % en 2010 et 9, 1 + 75 ans : 6, 8 % en 1990 , 8, 8 % en 2010 et 9, 1 % en 2020% en 2020En un siècle on est passé d’une époque où la En un siècle on est passé d’une époque où la moitié des décès avait lieu avant 55 ans à une moitié des décès avait lieu avant 55 ans à une époque où la moitié des décès a lieu après 55 époque où la moitié des décès a lieu après 55 ansans

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Une dimension médicale

La douleur est d’autant plus inacceptable qu’elle est La douleur est d’autant plus inacceptable qu’elle est prise aujourd’hui en charge dans 90% des casprise aujourd’hui en charge dans 90% des cas

Les personnes vulnérablesLes personnes vulnérables

-- Un manque de structures d’accueil pour les personnes Un manque de structures d’accueil pour les personnes dépendantes dépendantes

-- Une prise en charge à domicile insuffisanteUne prise en charge à domicile insuffisante- Un accompagnement négligé dans les EPHAD et les - Un accompagnement négligé dans les EPHAD et les

établissements pour handicapésétablissements pour handicapés

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Une dimension psychologique

La peur de la douleur et de la souffranceLa peur de la douleur et de la souffrance

- - « La douleur fait aujourd’hui l’objet d’un interdit social. Elle est insupportable, « La douleur fait aujourd’hui l’objet d’un interdit social. Elle est insupportable,

inacceptable, obscène »inacceptable, obscène »

- «  Elle m’affecte du dehors. Elle entrave ma liberté, m’enferme dans moi-- «  Elle m’affecte du dehors. Elle entrave ma liberté, m’enferme dans moi-même... la structure de la souffrance, c’est être soi et ne pouvoir l’être. même... la structure de la souffrance, c’est être soi et ne pouvoir l’être. C’est aussi la structure de la fin de vie » C’est aussi la structure de la fin de vie »

Audition de Jacqueline Lagrée du 12 novembre 2003Audition de Jacqueline Lagrée du 12 novembre 2003

La peur de la déchéance et l’invocation de la dignitéLa peur de la déchéance et l’invocation de la dignité

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L’invocation de la dignitéL’invocation de la dignité

  « la vie n’est pas que de la biologie, des « la vie n’est pas que de la biologie, des cellules, des rapports métaboliques, c’est cellules, des rapports métaboliques, c’est le sentiment, la pensée, la raison, la le sentiment, la pensée, la raison, la tendresse, l’amour, si tout cela a disparu tendresse, l’amour, si tout cela a disparu de mon esprit et de la conscience, au nom de mon esprit et de la conscience, au nom de quoi pourriez-vous me confisquer ma de quoi pourriez-vous me confisquer ma libertéliberté » Henri Caillavet, président  » Henri Caillavet, président d’honneur de l’ADMDd’honneur de l’ADMD

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Le débat autour de la dignitéLe débat autour de la dignité

La dignité associée à l’image renvoyée La dignité associée à l’image renvoyée par soi-mêmepar soi-même

La dignité associée à la conservation La dignité associée à la conservation d’une image inaltérée de soi d’une image inaltérée de soi

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A quoi renvoie la notion de A quoi renvoie la notion de dignité ?dignité ?

L’approche philosophiqueL’approche philosophique

- La dignité s’oppose au prix ( pretium)- SénèqueLa dignité s’oppose au prix ( pretium)- Sénèque- La dignité a une dimension ontologique, c’est la valeur La dignité a une dimension ontologique, c’est la valeur

absolue accordée à chaque homme dans sa singularité, absolue accordée à chaque homme dans sa singularité, quelle que soit l’idée que chacun se fait de sa dignitéquelle que soit l’idée que chacun se fait de sa dignité

- La dignité de l’homme tient à son humanité même (Avis La dignité de l’homme tient à son humanité même (Avis

du CCNE de 1991du CCNE de 1991))- « Dignité est un mot qui ne comporte pas de pluriel » « Dignité est un mot qui ne comporte pas de pluriel »

( Paul Claudel) Elle ne se divise pas , ne se quantifie pas( Paul Claudel) Elle ne se divise pas , ne se quantifie pas

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L’approche philosophique de L’approche philosophique de la dignitéla dignité

« Agis de telle sorte que tu traites « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin et toujours en même temps comme une fin et jamais simplement comme un moyen »jamais simplement comme un moyen »

Emmanuel Kant, Fondements de la Emmanuel Kant, Fondements de la métaphysique des moeursmétaphysique des moeurs

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L’approche philosophique de L’approche philosophique de la dignitéla dignité

La dignité n’est pas un attribut abandonné La dignité n’est pas un attribut abandonné au libre arbitre de chacunau libre arbitre de chacun

La dignité est l’irréductible humainLa dignité est l’irréductible humain

La dignité ne dépend ni de l’idée que l’on La dignité ne dépend ni de l’idée que l’on se fait de soi-même ni du regard posé par se fait de soi-même ni du regard posé par autruiautrui

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La dignité dans les textes La dignité dans les textes juridiquesjuridiques

La Déclaration universelle des droits de l’homme de La Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948:   » Tous les êtres humains naissent libres et 1948:   » Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits »égaux en dignité et en droits »Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966 :  »Toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine. »L’article 1er de la Loi fondamentale allemande: « La L’article 1er de la Loi fondamentale allemande: « La dignité de l’être humain est intangible. Tous les pouvoirs dignité de l’être humain est intangible. Tous les pouvoirs publics ont l’obligation de la respecter et de la publics ont l’obligation de la respecter et de la protéger. » ( Constitutions belge, espagnole, suisse protéger. » ( Constitutions belge, espagnole, suisse aussi)aussi)

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La dignité dans la La dignité dans la jurisprudencejurisprudence

La cour d’appel de Versailles a jugé que La cour d’appel de Versailles a jugé que portait atteinte à la dignité des portait atteinte à la dignité des schizophrènes la commercialisation d’un schizophrènes la commercialisation d’un jouet dénommé « Nazo le skizo »( 24 jouet dénommé « Nazo le skizo »( 24 novembre 2004 )novembre 2004 )

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La dignité dans les textes La dignité dans les textes juridiquesjuridiques

Code pénal :  chapitre V Titre 1er Livre IICode pénal :  chapitre V Titre 1er Livre II«  Des atteintes à la dignité de la personne »«  Des atteintes à la dignité de la personne »

Article 16 code civil : « La loi assure la primauté de la personne , interdit Article 16 code civil : « La loi assure la primauté de la personne , interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de la vie »le commencement de la vie »

Article L1110-2 du code de la santé publiqueArticle L1110-2 du code de la santé publique« La personne malade a droit au respect de sa dignité »« La personne malade a droit au respect de sa dignité »

Article R 4127-38 du code de la santé publique:Article R 4127-38 du code de la santé publique:« Le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, « Le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage »sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage »

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La dignité dans la La dignité dans la jurisprudencejurisprudence

La jurisprudence constitutionnelle:La jurisprudence constitutionnelle:

   En faisant référence au préambule de la En faisant référence au préambule de la Constitution de 1946, le Conseil constitutionnel Constitution de 1946, le Conseil constitutionnel affirme : affirme : 

« « il en ressort que la sauvegarde de la dignité de il en ressort que la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme la personne humaine contre toute forme d'asservissement et de dégradation est un d'asservissement et de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle principe à valeur constitutionnelle » (94-343-» (94-343-344DC, 27 juillet 1994)344DC, 27 juillet 1994)

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La dignité dans la La dignité dans la jurisprudencejurisprudence

«« Le respect de la dignité de la personne  Le respect de la dignité de la personne humaine est une des composantes de humaine est une des composantes de l’ordre public l’ordre public ». L’attraction consistant à ce ». L’attraction consistant à ce qu’un nain harnaché à cet effet se laisse qu’un nain harnaché à cet effet se laisse lancer par des spectateurs comme un lancer par des spectateurs comme un projectile porte atteinte , par son objet projectile porte atteinte , par son objet même, à la dignité humaine .( CE, 27 même, à la dignité humaine .( CE, 27 octobre 1995, Commune de Morsang-sur-octobre 1995, Commune de Morsang-sur-Orge)Orge)

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Troisième interrogation: Quelles sont les attentes des Troisième interrogation: Quelles sont les attentes des personnes en général ,des malades et des personnes en général ,des malades et des

professionnels en particulier ?professionnels en particulier ?

Les sondagesLes sondages

Les malades et les famillesLes malades et les familles

Les professionnels de santéLes professionnels de santé

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3939

Les sondagesLes sondages

73 % des français souhaiteraient être aidés à 73 % des français souhaiteraient être aidés à mourir en cas de maladie incurable (TNS – mourir en cas de maladie incurable (TNS – Sofres / Le Figaro Magazine , janvier 2004)Sofres / Le Figaro Magazine , janvier 2004)

86 % des français seraient favorables en cas 86 % des français seraient favorables en cas de maladie grave et incurable s'accompagnant de maladie grave et incurable s'accompagnant d'une souffrance insurmontable, à ce que soit d'une souffrance insurmontable, à ce que soit reconnu au malade le droit d'être aidé à mourir à reconnu au malade le droit d'être aidé à mourir à sa demande ( Sofres pour l’ADMD, 2001) sa demande ( Sofres pour l’ADMD, 2001) 

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4040

Les sondages : des questions Les sondages : des questions ambiguësambiguës

Qui ne souhaiterait pas être aidé à mourir Qui ne souhaiterait pas être aidé à mourir en cas de maladie grave et incurable?en cas de maladie grave et incurable?

Que signifie l’expression « être aidé à Que signifie l’expression « être aidé à mourir »?mourir »?

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4141

Sondage 2011

Sondage janvier 2011: les français et les soins palliatifs

- 53 % des français se déclarent insuffisamment informés sur les soins palliatifs

- 68 % ne savent pas qu’il existe une loi interdisant l’acharnement thérapeutique

- 52 % soulignent l’existence de risques de dérives liées à la légalisation de l’euthanasie

- 63% préfèrent qu’un de leur proche gravement malade bénéficie de soins palliatifs plutôt qu’une injection mortelle

- 60 % préfèrent le développement des soins palliatifs à la légalisation de l’euthanasie

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Sondage 2011

Libération 12 octobre 2011:enquête sur les directives anticipées

- 200 personnes de plus de 75 ans interrogées- 70 % ne s’expriment pas sur le sens de la mort mais sur

le sens de la vie qui reste- 83 % pas intéressées par les directives anticipées- 10% souhaitent une aide active à mourir

- 40 % contre l’euthanasie, 40% ne se prononcent pas

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Enquête sur les demandes de mort anticipée –octobre 2011

European Journal of cancer

Enquête réalisée dans 789 structures de soins palliatifs entre 11. 2010 et 2.2011

Demandes de DMA dans 61 % des cas

La DMA a été le motif d’un premier recours aux soins palliatifs pour 55 % des patients

68% en phase terminale; douleur incontrôlée : 3, 7%

Prise en charge tardive des patients par les soins palliatifs

Déficit critique de la démarche palliative et dans le recours aux équipes spécialisées

ymdouble2
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Les attentes des personnes et Les attentes des personnes et des maladesdes malades

Le refus par tous de la douleurLe refus par tous de la douleur

Le refus par beaucoup de malades de l’acharnement Le refus par beaucoup de malades de l’acharnement thérapeutiquethérapeutique

La revendication par certains d’un droit à la mort qui peut La revendication par certains d’un droit à la mort qui peut prendre plusieurs formesprendre plusieurs formes

- Rappel de quelques données historiques, sociologiques - Rappel de quelques données historiques, sociologiques et et sémantiquessémantiques

- Analyse des expériences suisse, hollandaise et belge- Analyse des expériences suisse, hollandaise et belge

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4545

Le refus par tous de la douleur

la douleur touche 80 à 90 % des malades en phase avancéela douleur touche 80 à 90 % des malades en phase avancéeElle revêt plusieurs formes : troubles digestifs, troubles cognitifs, Elle revêt plusieurs formes : troubles digestifs, troubles cognitifs, symptômes respiratoires, les douleurs réfractaires symptômes respiratoires, les douleurs réfractaires L’évaluation de la douleur: l’autoévaluation par une réglette visuelle L’évaluation de la douleur: l’autoévaluation par une réglette visuelle analogique ou l’hétéroévaluation par un tiersanalogique ou l’hétéroévaluation par un tiersLe traitement de la douleurLe traitement de la douleur

- Les antalgiquesLes antalgiques- Les antidépresseurs et les antiépileptiquesLes antidépresseurs et les antiépileptiques- La sédationLa sédation

Les réactions du patient Les réactions du patient Le refus de l’acharnement thérapeutiqueLe refus de l’acharnement thérapeutique

-- Le refus de traitement de la douleur de peur de l’abrutissement Le refus de traitement de la douleur de peur de l’abrutissement- Le refus de soinsLe refus de soins- La demande d’euthanasieLa demande d’euthanasie

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Le refus par beaucoup de malades de l’acharnement

thérapeutique Les malades

-Le refus de voir se prolonger la vie à n’importe quel moyen-L’opposition au recours à des traitements inutiles et disproportionnés quand leurs effets nocifs l’emportent sur leurs bénéfices escomptés

Les médecins       » En certaines circonstances le médecin doit s’efforcer de soulager les souffrances de son malade, l’assister moralement et éviter toute obstination déraisonnable dans les investigations ou la thérapeutique » (Article 37 code de déontologie médicale, version 2004 )

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4747

L’acharnement thérapeutique

Sa définition : Le soin coûte que coûte au motif que la vie n’est pas une valeur parmi d’autres mais la condition de toutes les valeurs ; l’exemple de la chimiothérapie de trop en fin de vie

L’appréciation de l’acharnement thérapeutique :- Avant l’engagement de la réanimation adulte: l’action au bénéfice

du doute- Pendant la réanimation – le pronostic par l’IRM- La néonatologie : l’abstention ou le retrait en cas de pronostics

défavorables- Les états végétatifs : l’utilisation de suppléance artificielle est-elle

justifiée quand le retour à une vie relationnelle est impossible?

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4848

L’acharnement thérapeutique et les problématiques annexes

L’insuffisance de la pénétration des soins palliatifs dans la culture médicale ( les 1ères USP datent de 1987 )(le retard français/Royaume-Uni, Saint Christopher date de 1967) L’adaptation du système du financement de santé à l’activité hospitalière: la T2A : faire de l’acte La demande d’euthanasie et l’acharnement thérapeutique , essentiellement liés tous les deux à de mauvaises pratiques médicales

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4949

L’acharnement thérapeutique

La énième chimiothérapie

La vaccination contre la grippe de nonagénaires déments

Conséquences: contestation du pouvoir médical et d’une médicalisation à outrance qui alimente le courant euthanasique

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Des questions mal interprétées

La douleur des patients ne s’identifie pas La douleur des patients ne s’identifie pas à une demande de mortà une demande de mort

Les patients demandent à ne pas être Les patients demandent à ne pas être abandonnésabandonnés

Les patients sont en quête d’apaisement, Les patients sont en quête d’apaisement, de lien, d’attentionde lien, d’attention

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La revendication par certains La revendication par certains d’un droit à la mortd’un droit à la mort

Rappel de quelques données Rappel de quelques données historiques, sociologiques et historiques, sociologiques et sémantiquessémantiques

Analyse des expériences suisse, Analyse des expériences suisse, hollandaise et belgehollandaise et belge

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Données historiques et sociologiques: le Données historiques et sociologiques: le suicide, une liberté depuis 1791suicide, une liberté depuis 1791

Près de 10 700 suicides identifiés comme tels en Près de 10 700 suicides identifiés comme tels en 2003 pour une estimation totale de 13 000 environ2003 pour une estimation totale de 13 000 environ

Les décès les plus nombreux dus au suicide Les décès les plus nombreux dus au suicide interviennent entre 35 et 54 ans,mais constituent la interviennent entre 35 et 54 ans,mais constituent la deuxième cause de décès chez les 15-44 ans. Le tauxdeuxième cause de décès chez les 15-44 ans. Le tauxde décès par suicide croît quant à lui fortement avec de décès par suicide croît quant à lui fortement avec l’âge.l’âge.

Les moins de 25 ans représentent 5 % des suicides, Les moins de 25 ans représentent 5 % des suicides, les plus de 65 ans représentent 30 % des suicides. les plus de 65 ans représentent 30 % des suicides.

ll existe un gros différentiel entre hommes et ll existe un gros différentiel entre hommes et femmes. On trouve 4,5 hommes qui se suicident pour femmes. On trouve 4,5 hommes qui se suicident pour une femme chez les 75-84 ans et sept hommes pour une femme chez les 75-84 ans et sept hommes pour une femme chez les 85-94 ans une femme chez les 85-94 ans

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Données sémantiques

Le suicide assisté et l’euthanasie- Une parenté : l’idée que la personne n’et pas en

mesure d’effectuer elle-même le geste fatal- Soit c’est une personne qui effectue l’acte létal

avec la volonté délibérée de donner la mort , c’est l’euthanasie

- Soit c’est un tiers qui apporte à la personne la solution létale , c’est le suicide assisté

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Données sémantiques

La définition de l’euthanasie au cours des siècles

- La bonne mort, la mort apaisée, la mort douce (De l’Antiquité à Francis bacon au XVII ème siècle , qui fait référence à une mort entourée de soins médicaux et spirituels

- L’école utilitariste , lorsque la somme des déplaisirs l’emporte sur la somme des plaisirs , la décision peut être prise d’interrompre la vie

- L’école eugéniste allemande :- 1895 Adolf Jost : le droit de mourir ( Das Recht auf den Tod). Si

l’Etat a le droit de demander à des milliers d’individus de se sacrifier en temps de guerre, il a le droit de faire de même en temps de paix pour les personnes diminuées et improductives.

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Les différentes approches de l’euthanasie

1920 : Karl Binding et Alfred Hoche proposent d’inclure les malades mentaux et les enfants malformés ( La permission de détruire des vies sans valeur- die Freigabe der Vernichtung lebensunwerten Leben)

1939-1941 : Programme T4 ordonné par Hitler qui a fait 100 000 victimes. Il s’agit de personnes handicapées et improductives gazées dans des «  Fondations charitables pour des soins hospitaliers » auxquelles on accorde une mort miséricordieuse

L’approche compassionnelle : les russes atteints par la rage et ayant supplié qu’on les achève à l’Hôtel Dieu à la fin du XIX ème siècle. L’euthanasie est conçue là comme le seul moyen lorsqu’il n’existe rien d’autre pour calmer une douleur insoutenable

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Des ambiguïtés persistantes

Euthanasie active et euthanasie passiveEuthanasie directe et euthanasie indirecteEuthanasie volontaire et euthanasie involontaireLa définition de l’euthanasie:

«  Un acte délibéré par lequel un tiers entraîne la mort d’une personne malade , acte qui ne demande pas de compétence médicale particulière »

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Les critères de l’euthanasie

L’intention de donner la mort

Un acte qui provoque la mort

La volonté de mettre fin à des souffrances

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Les exemples étrangers

La Suisse

Les Pays – Bas

La Belgique

Le Luxembourg

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Le suicide assisté en SuisseLe suicide assisté en Suisse

L’article 115 du code pénal :L’article 115 du code pénal :« Celui qui, poussé par un mobile égoïste , aura incité une « Celui qui, poussé par un mobile égoïste , aura incité une

personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni d’une peine privative de liberté de 5 ans au plus ou puni d’une peine privative de liberté de 5 ans au plus ou d’une peine pécuniaire d’une peine pécuniaire »»

-légalité du suicide assisté en l’absence de mobile égoïste-légalité du suicide assisté en l’absence de mobile égoïste- Un contexte historique très particulier- Un contexte historique très particulier-intervention d’associations d’aide au suicide: Dignitas et -intervention d’associations d’aide au suicide: Dignitas et

ExitExit-pas de distinction incitation au suicide et aide au suicide-pas de distinction incitation au suicide et aide au suicide

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Les associations d’aide au suicide Les associations d’aide au suicide assistéassisté

Dignitas: 8.000 €Dignitas: 8.000 €conditions : souffrir d’une maladie mortelle, d’un handicap conditions : souffrir d’une maladie mortelle, d’un handicap

excessif ou d’une douleur non maîtrisableexcessif ou d’une douleur non maîtrisable

Exit:Exit: -demande contenue dans un « testament biologique » -demande contenue dans un « testament biologique » ((discernement,demande sérieuse et répétée, maladie incurable,souffrances physiques ou psychologiques intolérables, pronostic fatal ou invalidité importante)

-acte effectué par la personne elle-même : -acte effectué par la personne elle-même : « autodélivrance »« autodélivrance »

- acte effectué par le médecin traitant ou un - acte effectué par le médecin traitant ou un médecin d’Exitmédecin d’Exit-acte effectué par un représentant de l’association-acte effectué par un représentant de l’association

EEstimation du nombre de suicides assistés/ décès : 0, 6 % et 28 % des suicides (2008).

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Chiffres 2005 - 2010

2005 2006 2007 2008 2009 2010

Exit 162 150 179 167 217 257

Dignitas

138 195 138 132 89 97

Total 300 345 317 299 306 354

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Suicides et suicides assistés

Depuis 2008 , nombre de suicides à peu près constant

Augmentation du nombre de suicides assistés

Un suicide assisté pour 4 suicides en 2009

Suicides assistés plus nombreux que les suicides chez les personnes de plus de 85 ans

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Académie suisse des sciences médicalesAcadémie suisse des sciences médicales

Dans ce genre de situation aux confins de la vie et de la mort (Assistance au suicide ) le médecin peut se retrouver face à un conflit difficile à gérer. D’une part, l’assistance au suicide ne fait pas partie de l ’activité médicale, car elle est contraire aux buts de la médecine. D’autre part, le respect de la volonté du patient est fondamental dans la relation médecin-patient. Un tel dilemme exigeune décision morale personnelle du médecin qui doit être respectée en tant que telle. Lemédecin a, dans tous les cas, le droit de refuser d’apporter une aide au suicide. Si toutefois,dans des situations exceptionnelles, il accepte d’apporter une aide au suicide à un patient, il lui incombe la responsabilité de vérifier si les exigences minimales suivantes sont réunies:– La maladie dont souffre le patient permet de considérer que la fin de la vie est proche.– Des alternatives de traitements ont été proposées et, si souhaitées par le patient, miseen oeuvre.-– Le patient est capable de discernement. Son désir de mourir est mûrement réfléchi, il ne résulte pas d’une pression extérieure et il est persistant. Cela doit avoir été vérifié par une tierce personne, qui ne doit pas nécessairement être médecin.Le dernier geste du processus conduisant à la mort doit dans tous les cas être accompli parle patient lui-même.

Directives médico éthiques sur la prise en charge des patientes et patients en fin de vie - 25 novembre 2004 A

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Les interrogations sur les pratiques Les interrogations sur les pratiques

suissessuisses LeLe médecin peut accomplir lui-même l’acte donnant la mort ou médecin peut accomplir lui-même l’acte donnant la mort ou peut prescrire l’actepeut prescrire l’acte

Des critères de suicide assisté très largesDes critères de suicide assisté très larges- l’enquête de l’université de Zürich de 2008: personnes ayant fait l’enquête de l’université de Zürich de 2008: personnes ayant fait

l’objet de suicide assisté : 30 % ( affections rhumatismales , l’objet de suicide assisté : 30 % ( affections rhumatismales , syndromes de douleurs )syndromes de douleurs )

- L’enquête de l’université de Zürich de septembre 2010 : une L’enquête de l’université de Zürich de septembre 2010 : une majorité se prononce contre l’inclusion de critères psychiques et 86 majorité se prononce contre l’inclusion de critères psychiques et 86 % des personnes interrogées souhaitent la participation d’un % des personnes interrogées souhaitent la participation d’un médecin ou d’un professionnel de santémédecin ou d’un professionnel de santé

Les pratiques de Dignitas: la fourniture de sacs d’hélium; les Les pratiques de Dignitas: la fourniture de sacs d’hélium; les suicides assistés sur les parkings; les urnes funéraires au fond du suicides assistés sur les parkings; les urnes funéraires au fond du lac de Zürichlac de Zürich

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Le débat en Suisse sur le suicide Le débat en Suisse sur le suicide assisté en 2009assisté en 2009

Le 17 juin 2009, le Conseil fédéral a mené une Le 17 juin 2009, le Conseil fédéral a mené une première discussion sur l’assistance au suicide première discussion sur l’assistance au suicide organisée. Deux options étaient à l’étude : organisée. Deux options étaient à l’étude : l’adoption de restrictions législatives, d’une part, l’adoption de restrictions législatives, d’une part, et l’interdiction des organisations d’assistance et l’interdiction des organisations d’assistance au suicide, d’autre partau suicide, d’autre part

Le 28 octobre 2009, le Conseil fédéral a envoyé Le 28 octobre 2009, le Conseil fédéral a envoyé en consultation deux options de modification du en consultation deux options de modification du droit pénal afin de réglementer explicitement droit pénal afin de réglementer explicitement l’assistance organisée au suicide l’assistance organisée au suicide

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Le débat en Suisse sur le suicide Le débat en Suisse sur le suicide assisté en 2010assisté en 2010

Une nette majorité des cantons, des partis Une nette majorité des cantons, des partis politiques et des organisations invités à se politiques et des organisations invités à se prononcer lors de la consultation est clairement prononcer lors de la consultation est clairement en faveur d’une norme réglant explicitement en faveur d’une norme réglant explicitement l’assistance organisée au suicide au niveau l’assistance organisée au suicide au niveau fédéral. Mais absence de consensus sur la fédéral. Mais absence de consensus sur la manière de procéder.manière de procéder. le Conseil fédéral s’en est tenu à son intention le Conseil fédéral s’en est tenu à son intention d’élaborer une nouvelle norme pénale. Il a d’élaborer une nouvelle norme pénale. Il a décidé de présenter au Parlement un projet de décidé de présenter au Parlement un projet de loi d’ici la fin de l’année 2010.loi d’ici la fin de l’année 2010.

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Le statu quo en 2011

Le Conseil fédéral le 29 juin 2011 a choisi de ne pas modifier la loi et de promouvoir la prévention du suicide et la médecine palliative

2 raisons: - risque de donner un statut légal aux organisations d’aide au suicide,

ce qui pourrait avoir un effet incitatif en postulant que des vies sont dignes de protection et d’autres non.

- rejet des milieux médicaux.

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Cour européenne des droits de l’homme

Dans un arrêt du 20 janvier 2011, la Cour européenne des droits de l'homme a été amenée à se prononcer sur les obligations des États, en l'espèce la Suisse, pour aider un homme à se suicider. On ne saurait sous estimer les risques d'abus inhérents à un système facilitant l'accès au suicide assisté. L'exigence de disposer d'une ordonnance médicale pour se procurer du pentobarbital sodique  est légitime, puisque cela protège les gens contre toute décision précipitée . Le droit à la vie oblige les États à mettre en place une procédure destinée à assurer qu'une décision de mettre fin à sa vie correspond bien à la libre  volonté de l'intéressé. L'exigence d'une ordonnance médicale délivrée sur le fondement d'une expertise psychiatrique satisfait à cette exigence (Haas c. Suisse, 20 juin 2011, req. 31322/07).

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L’euthanasie aux Pays - BasL’euthanasie aux Pays - Bas

La loi du 12 avril 2001 relative à La loi du 12 avril 2001 relative à l’interruption de la vie sur demande et l’interruption de la vie sur demande et l’aide au suicide ( entrée en vigueur le 1 er l’aide au suicide ( entrée en vigueur le 1 er avril 2002 )avril 2002 ) Le principe: l’euthanasie et l’aide au Le principe: l’euthanasie et l’aide au suicide sont des infractions pénales mais suicide sont des infractions pénales mais la loi exonère de responsabilité pénale le la loi exonère de responsabilité pénale le médecin qui respecte des critères de médecin qui respecte des critères de minutieminutie

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LeLes s critères de minutiecritères de minutie

La demande du patient doit être volontaire et réfléchie. Le La demande du patient doit être volontaire et réfléchie. Le consentement du patient qui n’est plus en état de l’exprimer peut consentement du patient qui n’est plus en état de l’exprimer peut être pris en compte s’il a préalablement établi une déclaration écrite être pris en compte s’il a préalablement établi une déclaration écrite en ce sens et est âgé d’au moins 16 ansen ce sens et est âgé d’au moins 16 ans Les souffrances du patient sont insupportables et sans perspective Les souffrances du patient sont insupportables et sans perspective d’amélioration d’amélioration Le patient doit avoir été pleinement informé de sa situation et des Le patient doit avoir été pleinement informé de sa situation et des perspectives qui sont les siennesperspectives qui sont les siennesLe médecin et le patient sont parvenus conjointement à la Le médecin et le patient sont parvenus conjointement à la conclusion qu’il n’existe pas d’autre solution raisonnableconclusion qu’il n’existe pas d’autre solution raisonnableUn autre médecin indépendant doit avoir été consulté et doit avoir Un autre médecin indépendant doit avoir été consulté et doit avoir donné par écrit son avis sur les critères de minutie . Dans donné par écrit son avis sur les critères de minutie . Dans l’hypothèse où la demande d’euthanasie est formulée par un patient l’hypothèse où la demande d’euthanasie est formulée par un patient souffrant de troubles mentaux , deux médecins indépendants souffrant de troubles mentaux , deux médecins indépendants doivent avoir été consultés dont au moins un psychiatredoivent avoir été consultés dont au moins un psychiatre

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Les mineursLes mineurs

Si le mineur a entre 12 et 16 ans et est jugé capable Si le mineur a entre 12 et 16 ans et est jugé capable d’apprécier convenablement ses intérêts, le médecin ne d’apprécier convenablement ses intérêts, le médecin ne peut donner suite à sa demande qu’à condition que le ou peut donner suite à sa demande qu’à condition que le ou les titulaires de l’autorité parentale donnent en outre leur les titulaires de l’autorité parentale donnent en outre leur accordaccordSi il est âgé de 16 à 18 ans le ou les titulaires de Si il est âgé de 16 à 18 ans le ou les titulaires de l’autorité parentale doivent avoir été associés à la l’autorité parentale doivent avoir été associés à la décisiondécisionSont exclus : les mineurs de moins de 12 ans, les Sont exclus : les mineurs de moins de 12 ans, les mineurs de moins de 16 ans incapables d’exprimer leur mineurs de moins de 16 ans incapables d’exprimer leur volonté et les mineurs quel que soit leur âge incapables volonté et les mineurs quel que soit leur âge incapables d’apprécier convenablement leurs intérêtsd’apprécier convenablement leurs intérêts

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La procédureLa procédure

Le médecin envoie le rapport de minutie Le médecin envoie le rapport de minutie de l’euthanasie au médecin légiste de l’euthanasie au médecin légiste Le médecin légiste envoie le dossier à la Le médecin légiste envoie le dossier à la commission régionale de contrôlecommission régionale de contrôleLa commission de contrôle vérifie si les La commission de contrôle vérifie si les critères de minutie ont été respectés critères de minutie ont été respectés (vingtaine de rubriques)(vingtaine de rubriques)S’il y a un doute la commission saisit le S’il y a un doute la commission saisit le parquetparquet

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La La procédureprocédure

Les commissions de contrôle Les commissions de contrôle comprennent un nombre impair de comprennent un nombre impair de membres dont un juristemembres dont un juriste

Le collège des procureurs généraux est Le collège des procureurs généraux est saisi par le procureur de la Reine ou par saisi par le procureur de la Reine ou par les commissions de contrôle des cas les commissions de contrôle des cas litigieuxlitigieux

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L’application de la loiL’application de la loi

Les poursuites ne sont engagées que si les Les poursuites ne sont engagées que si les critères de minutie substantiels ont été critères de minutie substantiels ont été méconnusméconnusUn médecin pratiquant une euthanasie sans Un médecin pratiquant une euthanasie sans solliciter un second avis médical est à l’abri de solliciter un second avis médical est à l’abri de poursuites pénalespoursuites pénalesAucune poursuite pénale n’a été engagéeAucune poursuite pénale n’a été engagéeLes médecins contrevenants sont invités à Les médecins contrevenants sont invités à s’entretenir avec Le Procureur de la Reine pour s’entretenir avec Le Procureur de la Reine pour un simple rappel à l’ordreun simple rappel à l’ordre

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L’application de la loiL’application de la loi Les chiffres : 3.136 en 2010, 2.900 en 2009 ; 2.120 en 2007;1.923 in 2006; Les chiffres : 3.136 en 2010, 2.900 en 2009 ; 2.120 en 2007;1.923 in 2006; 2, 1% des décès en 2009 et 2, 3 % en 20102, 1% des décès en 2009 et 2, 3 % en 2010Des critères très flousDes critères très flousObligation pour le médecin en désaccord avec l’euthanasie de transférer le Obligation pour le médecin en désaccord avec l’euthanasie de transférer le patient vers un médecin qui la pratique (pas d’obligation légale mais patient vers un médecin qui la pratique (pas d’obligation légale mais obligation morale et professionnelle- Société royale de médecine 2011 )obligation morale et professionnelle- Société royale de médecine 2011 )Un contrôle qui porte plus sur la procédure que sur les motifs médicauxUn contrôle qui porte plus sur la procédure que sur les motifs médicauxUne décision médicaleUne décision médicaleUn accord du ministère de la justice requis pour tout engagement de Un accord du ministère de la justice requis pour tout engagement de poursuitespoursuitesUn développement parallèle des soins palliatifsUn développement parallèle des soins palliatifsUne installation de personnes âgées en AllemagneUne installation de personnes âgées en AllemagneUne législation motivée par la transparence qui n’empêche pas la Une législation motivée par la transparence qui n’empêche pas la persistance d’euthanasies clandestinespersistance d’euthanasies clandestinesTransposés à la France cela ferait 10.000 décès par anTransposés à la France cela ferait 10.000 décès par an

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L’application de la loi

Le critère psychiatrique

En 1994 un psychiatre avait été condamné pour avoir aidé un patient à se suicider

En 2011 la société royale de médecine considère que la loi comprend des dispositions permettant le suicide assisté chez des patients souffrant de troubles psychiatriques et de démence

Un sondage réalisé en juillet 2011 sur 800 médecins montre que 86, 5 % des médecins acceptent de pratiquer l’euthanasie et que 7, 9 % s’y refusent.

Comparaison avec l’ Allemagne: sondage 2010: 62 % des médecins contre, 30 % pour et 8 % d’indécis

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Données empiriques

2005 : 8.400 demandes d’euthanasie- 93% des cas , raisons physiques- 1 % des cas , raisons psychiatriques- 6 % des cas, « en finir avec la vie », « souffrance de la vie »

84 % des patients avaient un cancer

39 % des patients avaient entre 65 et 79 ans

23 % plus de 80 ans

The role of the physician in the voluntary termination of life, KNMG 2011

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L’application de la loiL’application de la loi

Lors de sa 96ème session, qui s'est tenue à Genève du Lors de sa 96ème session, qui s'est tenue à Genève du 13 au 31 juillet 2009, le Comité des droits de l'Homme 13 au 31 juillet 2009, le Comité des droits de l'Homme de l'ONU a mis en garde les Pays-Bas pour son de l'ONU a mis en garde les Pays-Bas pour son "taux "taux élevé de cas d'euthanasie et de suicide assisté"élevé de cas d'euthanasie et de suicide assisté".. Les membres du Comité se sont notamment inquiétés Les membres du Comité se sont notamment inquiétés que:que:

--"la loi permette à un médecin d'autoriser de mettre fin à la "la loi permette à un médecin d'autoriser de mettre fin à la vie d'un patient sans recourir à l'avis d'un juge« vie d'un patient sans recourir à l'avis d'un juge« 

- ‘‘le deuxième avis médical requis puisse être obtenu- ‘‘le deuxième avis médical requis puisse être obtenuau travers d'une ligne téléphonique d'urgence au travers d'une ligne téléphonique d'urgence ".".

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L’installation de personnes âgées hollandaises en Allemagne

Dépêche du 4 février 2003 :Un établissement de séjour et de soins doit sortir du quartier de Suderwick à Bocholt ( Rhénanie du Nord Westphalie). C’est ce qu’a rapporté le journal «  die Rheinische Post ». Ce projet pilote répond au souhait de beaucoup de hollandais qui

veulent passer leur fin de vie en sécurité.

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L’application de la loi

D’après les dernières estimations disponibles, le taux de signalement  des euthanasies aux Pays Bas était estimé en 2005 à 80 %, cela signifie un taux d’euthanasies clandestines de 20 % en 2005, ce qui fragilise les vertus de transparence prêtées à cette législation par ses promoteurs.

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L’euthanasie en BelgiqueL’euthanasie en Belgique

La loi du 28 mai 2002La loi du 28 mai 2002Le patient fait une demande d’euthanasie. Il doit Le patient fait une demande d’euthanasie. Il doit se trouver dans une situation médicale sans se trouver dans une situation médicale sans issue et faire état d’une souffrance physique ou issue et faire état d’une souffrance physique ou psychique insupportablepsychique insupportableLe patient fait une demande d’euthanasie à Le patient fait une demande d’euthanasie à l’avance dans une déclaration anticipée au cas l’avance dans une déclaration anticipée au cas où il serait dans une situation irréversibleoù il serait dans une situation irréversibleLe décès peut être ou non prévisible à brève Le décès peut être ou non prévisible à brève échéanceéchéance

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La procédure La procédure

Du côté du patient, la demande d’euthanasie doit être Du côté du patient, la demande d’euthanasie doit être écrite. Si celui-ci ne peut pas la rédiger, elle est rédigée écrite. Si celui-ci ne peut pas la rédiger, elle est rédigée par une personne de son choix n’ayant aucun intérêt par une personne de son choix n’ayant aucun intérêt

matériel dans son décèsmatériel dans son décès Du côté du médecin, celui-ci informe le patient de son Du côté du médecin, celui-ci informe le patient de son état de santé et de son espérance de vie, se concerte état de santé et de son espérance de vie, se concerte avec le patient sur sa demande d’euthanasie et évoque avec le patient sur sa demande d’euthanasie et évoque avec lui les possibilités thérapeutiques ainsi que les avec lui les possibilités thérapeutiques ainsi que les possibilités qu’offrent les soins palliatifs et leurs possibilités qu’offrent les soins palliatifs et leurs conséquences. Il doit arriver avec le patient à la conséquences. Il doit arriver avec le patient à la conviction qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable et conviction qu’il n’y a aucune autre solution raisonnable et que la demande du patient est entièrement volontaireque la demande du patient est entièrement volontaire

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La procédureLa procédure

Le médecin doit:Le médecin doit:

- s’assurer de la persistance de la souffrance physique ou - s’assurer de la persistance de la souffrance physique ou psychique du patient et de sa volonté réitéréepsychique du patient et de sa volonté réitérée- consulter un autre médecin quant au caractère grave et consulter un autre médecin quant au caractère grave et incurable de l’affection. Le médecin consulté doit être incurable de l’affection. Le médecin consulté doit être indépendant à l’égard du patient et du médecin traitantindépendant à l’égard du patient et du médecin traitant

Si le médecin est d’avis que le décès n’interviendra pas à Si le médecin est d’avis que le décès n’interviendra pas à brève échéance, il doit consulter un deuxième médecin et brève échéance, il doit consulter un deuxième médecin et laisser s’écouler un mois entre la demande écrite du patient laisser s’écouler un mois entre la demande écrite du patient et l’euthanasieet l’euthanasie

Le médecin peut opposer sa clause de conscienceLe médecin peut opposer sa clause de conscience

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La procédureLa procédure

Le médecin ayant pratiqué l’euthanasie remet Le médecin ayant pratiqué l’euthanasie remet une déclaration dans les quatre jours à la une déclaration dans les quatre jours à la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation Commission fédérale de contrôle et d’évaluation composée de 16 membrescomposée de 16 membresLa déclaration comprend un volet La déclaration comprend un volet d’identification et un volet médical, tous deux d’identification et un volet médical, tous deux étant confidentiels étant confidentiels La commission se prononce dans le délai de 2 La commission se prononce dans le délai de 2 mois et saisit le parquet à la majorité des deux mois et saisit le parquet à la majorité des deux tiers en cas de violation de la loitiers en cas de violation de la loi

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La pratiqueLa pratique

349 déclarations en 2004349 déclarations en 2004704 déclarations en 2008704 déclarations en 2008822 déclarations en 2009822 déclarations en 200980 % en Flandre et 20% en Wallonie80 % en Flandre et 20% en WallonieMajorité sur des patients entre 60 et 79 Majorité sur des patients entre 60 et 79 ans . Plus de 90 % sur des malades ans . Plus de 90 % sur des malades conscients, à 80 % pour des cancers et à conscients, à 80 % pour des cancers et à plus de 90 % pour des échéances brèvesplus de 90 % pour des échéances brèves

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La pratiqueLa pratique

Comment s’assurer que les options sont présentées au patient par Comment s’assurer que les options sont présentées au patient par le médecin?le médecin?Le caractère subjectif du critère insupportable de la souffranceLe caractère subjectif du critère insupportable de la souffrancePeu de questionnement, la confidentialité levée dans seulement 15 Peu de questionnement, la confidentialité levée dans seulement 15 % des cas ( doutes)% des cas ( doutes)L’image inquiétante du « zero default »L’image inquiétante du « zero default »Une rigueur qui éveille des questions Une rigueur qui éveille des questions 

« «  Dans la très grande majorité des cas , l’euthanasie est pratiquée Dans la très grande majorité des cas , l’euthanasie est pratiquée correctement et en accord avec les données disponibles de la correctement et en accord avec les données disponibles de la littérature médicale en induisant d’abord une inconscience littérature médicale en induisant d’abord une inconscience profondeprofonde » ( Rapport Cion fédérale de contrôle 2008-2009,p.33) » ( Rapport Cion fédérale de contrôle 2008-2009,p.33)La consultation du second médecin par téléphone, la précipitationLa consultation du second médecin par téléphone, la précipitationLa corrélation entre l’euthanasie et le prélèvement d’organesLa corrélation entre l’euthanasie et le prélèvement d’organesDes soins palliatifs négligés: 3, 5 lits /100.000 habitantsDes soins palliatifs négligés: 3, 5 lits /100.000 habitantsL’ignorance des malades inconscientsL’ignorance des malades inconscients

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La pratiqueLa pratique

Sur un échantillon de 208 personnes décédées à la suite Sur un échantillon de 208 personnes décédées à la suite d’une injection létale, 32 % n’avaient pas exprimé d’une injection létale, 32 % n’avaient pas exprimé explicitement le souhait d’être euthanasiées. Dans cet explicitement le souhait d’être euthanasiées. Dans cet échantillon, la décision n’avait même pas été discutée échantillon, la décision n’avait même pas été discutée avec les intéressés dans 78 % des cas.avec les intéressés dans 78 % des cas.

Une autre étude révèle que dans 12 % des cas les Une autre étude révèle que dans 12 % des cas les injections létales ont été administrées par des infirmières injections létales ont été administrées par des infirmières et non par des médecins. Elle conclut que ces et non par des médecins. Elle conclut que ces infirmières ont exercé illégalement ces tâchesinfirmières ont exercé illégalement ces tâches

Canadian medical association May 17, 2010Canadian medical association May 17, 2010

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La pratiqueLa pratique

18 euthanasies pour affections neuro-18 euthanasies pour affections neuro-psychiatriques ont été déclarées à la psychiatriques ont été déclarées à la commission depuis septembre 2002: il s’agissait commission depuis septembre 2002: il s’agissait d’un cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob, de d’un cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob, de cinq cas de maladie d’Alzheimer, d’un cas de cinq cas de maladie d’Alzheimer, d’un cas de démence vasculaire, de cinq cas de maladie de démence vasculaire, de cinq cas de maladie de Huntington, de cinq cas de dépression majeure Huntington, de cinq cas de dépression majeure irréductible avec hospitalisations répétées et irréductible avec hospitalisations répétées et tentatives répétées de suicide et d’un cas de tentatives répétées de suicide et d’un cas de psychose de type schizophrénique psychose de type schizophrénique

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Les mineursLes mineurs

S’il s’agit effectivement d’enfants capables S’il s’agit effectivement d’enfants capables de discernement, la question se limite à un de discernement, la question se limite à un simple aménagement de la portée de la loi simple aménagement de la portée de la loi pour en permettre l’application à des âges pour en permettre l’application à des âges inférieurs à la majorité légale. inférieurs à la majorité légale.

Site ADMD belgeSite ADMD belge

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L’application de la loi

Une dépêche de l’AFP de mars 2009 révèle que vingt-six mineurs ont été activement euthanasiés au cours des deux dernières années en Belgique, par l’administration de drogues létales. Il s’agit d’une enquête publiée dans l’American Journal of Critical Care, portant sur les pratiques professionnelles de cent quarante et une infirmières et infirmiers affectés dans cinq des sept unités des soins intensifs pédiatriques du pays.

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Le LuxembourgLe Luxembourg

LL’alignement sur la loi belge avec des nuances : ’alignement sur la loi belge avec des nuances :

- - délai de transmission à la commission dans les 8 jours , délai de transmission à la commission dans les 8 jours , ce qui permet d’effacer des preuvesce qui permet d’effacer des preuves

- l- l’immunité médicale. N’est pas sanctionné pénalement et ’immunité médicale. N’est pas sanctionné pénalement et ne peut donner lieu à une action civile en dommages ne peut donner lieu à une action civile en dommages intérêts le médecin qui constate que le patient est atteint intérêts le médecin qui constate que le patient est atteint d’une affection accidentelle ou pathologique grave et d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, qu’il est inconscient et que cette situation est incurable, qu’il est inconscient et que cette situation est irréversible en l’état de la scienceirréversible en l’état de la science

Loi du 16 mars 2009 sur l’euthanasie et l’assistance au Loi du 16 mars 2009 sur l’euthanasie et l’assistance au suicidesuicide

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L’euthanasie progresse -t-elle ? En Europe, refus en Allemagne, Espagne, Italie et SuèdeAllemagne: l’homicide du patient est pénalement sanctionnable même s’il a lieu à la demande du patient. La participation du médecin au suicide n’est pas un acte médical. Lors de son Congrès annuel le 25 juin 2011, la Chambre fédérale des médecins a adopté à une très large majorité une disposition dans le code de déontologie qui interdit aux médecins de tuer les patients à leur demande et de pratiquer le suicide assisté (article 16, assistance aux mourants). Cette position fait suite à un sondage réalisé auprès du corps médical sur la légalisation du suicide assisté. 30% des médecins interrogés étaient pour, 62 % contre et 8 % étaient indécis (Résultats d’une enquête représentative menée auprès de médecins hospitaliers et libéraux par l’Institut pour la démoscopie Allensbach en Juillet 2010 )

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Allemagne

Pour les mourants -malades ou blessés atteints d’une défaillance irréversible d’une ou de plusieurs fonctions vitales entraînant un décès prévisible à brève échéance-, le médecin doit intervenir de telle sorte que les mourants puissent mourir dignement. Cette aide passe par la dispense d’une médecine palliative et l’assistance et la fourniture des soins de base. Pour les patients qui ne sont pas encore mourants mais qui en l’état des connaissances médicales mourront de manière prévisible dans un proche avenir, un changement des objectifs du traitement est possible si des mesures ayant pour objet de maintenir la vie ne font que prolonger les souffrances ou si le changement de traitement correspond à la volonté du patient.

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Projet du ministre fédéral de la justice

Article 1.Modification du code pénal§ 217Encouragement du suicide assisté1. Celui qui intentionnellement ou à des fins lucratives  favorise pour quelqu'un un suicide assisté, fournit les moyens de celui-ci ou sert d'intermédiaire, est puni d'une peine de 3 ans de prison ou d'une amende2.La personne qui n'agit pas à des fins lucratives n'est pas punie pénalement  si elle est une personne de la famille ou un proche

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EspagneArticle 17 du projet de loi espagnol sur les « droits de la personne avant la mort » déposé par le gouvernement de Jose Luis Zapatero le 11 juin 2011 devant la Chambre des députés espagnole précise les critères des décisions d’arrêt de traitement. Le diagnostic du médecin doit être fondé sur un jugement clinique appuyé sur des preuves scientifiques disponibles, sur ses connaissances professionnelles, son expérience, la gravité de l’état du patient et son pronostic. Le personnel soignant adapte l’effort thérapeutique en le proportionnant à l’état du patient, en évitant l’adoption ou le maintien d’interventions et de mesures de soutien de vie sans utilité clinique, en rapport avec la durée et la qualité de sa vie future et en veillant toujours à le soigner et à assurer son bien – être (Proyecto de Ley reguladora de los derechos de la persona ante el proceso final de la vida. (121/000132) Presentado el 11/06/2011, calificado el 14/06/2011).

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Royaume-Uni

Pas de poursuites contre 31 cas d’aide au suicide entre avril 2009 et mars 2011 Directives du « Crown Prosecution Service » du 25 février 2011:

- Pas de poursuite si la décision de la victime était volontaire, claire et informée

- Si le suspect était guidé par la compassion- Si le suspect a cherché à dissuader la victime de

suivre le cours des choses débouchant sur son suicide

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Évolution dans le monde

2009: rejet en Écosse

Janvier 2010: rejet dans le New Hampshire

Avril 2010: rejet au Canada

Novembre 2010 : rejet en Australie du Sud

Janvier 2011: rejet en Israël

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Les demandes des Les demandes des professionnels de santéprofessionnels de santé

Un besoin de sécurité juridique (150 000 à 200 000 décès en Un besoin de sécurité juridique (150 000 à 200 000 décès en réanimation ou en urgence dont la moitié est précédée d’une réanimation ou en urgence dont la moitié est précédée d’une décision de limitation ou d’arrêt de traitement)décision de limitation ou d’arrêt de traitement)

La nécessité d’harmoniser le code de déontologie médicale de La nécessité d’harmoniser le code de déontologie médicale de 1995 avec le renforcement des droits des malades issu de la loi du 1995 avec le renforcement des droits des malades issu de la loi du 4 mars 20024 mars 2002

La nécessité d’encadrer les modalités de limitation et d’arrêt de La nécessité d’encadrer les modalités de limitation et d’arrêt de traitement et de préciser l’acharnement thérapeutique : agir sur la loi traitement et de préciser l’acharnement thérapeutique : agir sur la loi ou le code de déontologieou le code de déontologie

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Les choix du législateurLes choix du législateur

Le statu quoLe statu quo

La légalisation de l’euthanasieLa légalisation de l’euthanasie

La définition d’une voie françaiseLa définition d’une voie française

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L’option du statu quoL’option du statu quo

Les arguments sociaux Les arguments sociaux : la légalisation de l’euthanasie interprétée : la légalisation de l’euthanasie interprétée comme un encouragement au laissez-faire générateur d’angoissescomme un encouragement au laissez-faire générateur d’angoisses

Les arguments médicaux Les arguments médicaux : la contradiction avec le serment : la contradiction avec le serment d’Hippocrate : » Même si on me le demande, je n’administrerai d’Hippocrate : » Même si on me le demande, je n’administrerai jamais à quiconque un médicament mortel et je n’aviserai personne jamais à quiconque un médicament mortel et je n’aviserai personne à ce propos »à ce propos »

Les arguments juridiques Les arguments juridiques ::- L’appréciation souveraine du parquet et du jury d’assisesL’appréciation souveraine du parquet et du jury d’assises- L’impossibilité de donner des définitions précises dans un texteL’impossibilité de donner des définitions précises dans un texte

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Le regard du jugeLe regard du juge

«« Plus la loi est précise plus elle est difficile à  Plus la loi est précise plus elle est difficile à appliquer et plus elle risque de laisser hors appliquer et plus elle risque de laisser hors de son champ d’application des situations de son champ d’application des situations qui n’ont pas été aperçues. La généralité de qui n’ont pas été aperçues. La généralité de la loi permet de tout appréhender. La trop la loi permet de tout appréhender. La trop grande spécificité de la loi ferme les choix. grande spécificité de la loi ferme les choix. »»

Guy CANIVET, Guy CANIVET, Président de la cour de cassation, audition du 3 février Président de la cour de cassation, audition du 3 février 20042004

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Le regard du législateurLe regard du législateur

« Ranger la mort parmi les ultimes thérapeutiques, je ne « Ranger la mort parmi les ultimes thérapeutiques, je ne peux m’y résoudre . L’ultime expression de la solidarité peux m’y résoudre . L’ultime expression de la solidarité humaine devant la fin de vie se trouve dans le combat humaine devant la fin de vie se trouve dans le combat pour le développement des soins palliatifs afin qu’ils pour le développement des soins palliatifs afin qu’ils puissent s’exprimer pleinement et partout. C’est ainsi puissent s’exprimer pleinement et partout. C’est ainsi que l’on pourra faire vivre au singulier l’exigence que l’on pourra faire vivre au singulier l’exigence d’universalité. Je suis en effet convaincue avec Lucien d’universalité. Je suis en effet convaincue avec Lucien Sève que «  la libre volonté du sujet ne crée d’obligation Sève que «  la libre volonté du sujet ne crée d’obligation éthique pour la collectivité que sous la condition d’être éthique pour la collectivité que sous la condition d’être

universalisable ». S’adapter à la diversité des volontés universalisable ». S’adapter à la diversité des volontés individuelles , ce n’est pas le rôle de la loi individuelles , ce n’est pas le rôle de la loi « « 

Marie George Buffet, La Vie , 3 décembre 2009 Marie George Buffet, La Vie , 3 décembre 2009 

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Contre le statu quoContre le statu quo

L’arbitrage de problèmes difficiles par le L’arbitrage de problèmes difficiles par le jugejuge

La nécessité politique de proposer une La nécessité politique de proposer une alternative au statu quoalternative au statu quo

L’intérêt d’avoir une alternative à L’intérêt d’avoir une alternative à l’euthanasie dans le débat sociall’euthanasie dans le débat social

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L’option de la légalisation de L’option de la légalisation de l’euthanasiel’euthanasie

Données factuellesDonnées factuellesDonnées philosophiquesDonnées philosophiquesDonnées éthiques Données éthiques Données juridiquesDonnées juridiques

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Données factuellesDonnées factuelles

Les leçons des expériences étrangèresLes leçons des expériences étrangères

La transposition des pratiques La transposition des pratiques hollandaises en France :10.000 personnes hollandaises en France :10.000 personnes par an , 3 fois la canicule de 2003par an , 3 fois la canicule de 2003

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Données philosophiquesDonnées philosophiques

La reconnaissance d’un droit à mourir: une mauvaise réponse à une question La reconnaissance d’un droit à mourir: une mauvaise réponse à une question mal poséemal posée

- Droit à mourir et libertéDroit à mourir et liberté::

Le droit à mourir est un droit limité puisque son exercice est enserré par des Le droit à mourir est un droit limité puisque son exercice est enserré par des critères médicauxcritères médicaux

Une liberté , une autodétermination qui est un leurreUne liberté , une autodétermination qui est un leurre

La demande de mort émane toujours d’une personne pour qui la vie est La demande de mort émane toujours d’une personne pour qui la vie est devenue insupportable et qui estime qu’elle n’a d’autre choix que de devenue insupportable et qui estime qu’elle n’a d’autre choix que de l’interrompre. C’est tout le contraire d’une liberté l’interrompre. C’est tout le contraire d’une liberté .Axel Kahn.Axel Kahn

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Données philosophiquesDonnées philosophiques

Un droit irréversible contraire à la libertéUn droit irréversible contraire à la liberté

La liberté , c’est de pouvoir changer d’avis alors que l’acte La liberté , c’est de pouvoir changer d’avis alors que l’acte d’euthanasie est irréversible. Si pour 45 % des tentatives de suicide d’euthanasie est irréversible. Si pour 45 % des tentatives de suicide il y a récidive, pour 55 % la vie est préférée à la mortil y a récidive, pour 55 % la vie est préférée à la mort

Un droit contraire aux responsabilités Un droit contraire aux responsabilités collectivescollectives La vulnérabilité ne peut pas se résoudre par le jeu des libertés La vulnérabilité ne peut pas se résoudre par le jeu des libertés individuelles. La vulnérabilité doit être appréhendée par rapport à individuelles. La vulnérabilité doit être appréhendée par rapport à la mort, au statut anthropologique de la mort, aux professions de la mort, au statut anthropologique de la mort, aux professions de santé..santé..

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Données philosophiquesDonnées philosophiques

Un droit qui ne saurait être le symétrique Un droit qui ne saurait être le symétrique du droit à la viedu droit à la vie

Arrêt Pretty de la Cedh du 29 avril 2002Arrêt Pretty de la Cedh du 29 avril 2002

L’article 2 de la Cedh sur l’obligation pour l’Etat de protéger la vie L’article 2 de la Cedh sur l’obligation pour l’Etat de protéger la vie ne saurait conférer ne saurait conférer « un droit à l’autodétermination en ce sens qu’il « un droit à l’autodétermination en ce sens qu’il donnerait à tout individu le droit de choisir la mort plutôt que la vie » donnerait à tout individu le droit de choisir la mort plutôt que la vie »

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Droit à la mort et volonté de Droit à la mort et volonté de mourirmourir

Derrière l’expression «  J’ai mal » se dissimule souvent Derrière l’expression «  J’ai mal » se dissimule souvent une revendication plus générale «  Je vais mal ». Est-ce une revendication plus générale «  Je vais mal ». Est-ce pour autant l’expression d’une volonté de mourir?pour autant l’expression d’une volonté de mourir?

Derrière cet appel ,il y a plutôt l’expression d’un Derrière cet appel ,il y a plutôt l’expression d’un sentiment de désarroi, d’abandonsentiment de désarroi, d’abandon

N’est-ce pas une surinterprétation de la volonté de N’est-ce pas une surinterprétation de la volonté de mourir compte tenu de la fluctuation de la volonté de mourir compte tenu de la fluctuation de la volonté de l’individu ? L’exemple du testament de viel’individu ? L’exemple du testament de vie

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Droit à la mort et autonomieDroit à la mort et autonomie

Le paradoxe d’une liberté qui a besoin de Le paradoxe d’une liberté qui a besoin de l’autrel’autre

Le paradoxe d’une situation personnelle Le paradoxe d’une situation personnelle qui est une affaire communequi est une affaire commune

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Droit à la mort et créance sur Droit à la mort et créance sur la sociétéla société

La société doit-elle apporter une La société doit-elle apporter une assistance au suicide?assistance au suicide?

-- La loi du 4 mars 2002 relative aux droits du malade et à La loi du 4 mars 2002 relative aux droits du malade et à la qualité du système de santé a consacré le refus de la qualité du système de santé a consacré le refus de traitementtraitement

-- La reconnaissance d’un droit à la mort entraînerait la La reconnaissance d’un droit à la mort entraînerait la reconnaissance non d’un droit-liberté mais d’un droit –reconnaissance non d’un droit-liberté mais d’un droit –créance. Ce droit-créance engagerait la société appelant créance. Ce droit-créance engagerait la société appelant des règles, des droits et des prestationsdes règles, des droits et des prestations

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Droit à la mort et créance sur Droit à la mort et créance sur la sociétéla société

«« Le droit opposable signifierait que j’aurais une  Le droit opposable signifierait que j’aurais une créance par définition contre la collectivité, la créance par définition contre la collectivité, la nation, l’État pour exercer ce que l’on appellerait nation, l’État pour exercer ce que l’on appellerait un droit opposable au suicide, ce qui un droit opposable au suicide, ce qui impliquerait que des dispositions soient prises impliquerait que des dispositions soient prises dans les hôpitaux pour que je puisse m’y rendre dans les hôpitaux pour que je puisse m’y rendre et faire part de ma décision d’en finiret faire part de ma décision d’en finir » »

Robert Badinter, Audition 16 septembre 2008Robert Badinter, Audition 16 septembre 2008

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Droit à la mort et créance sur Droit à la mort et créance sur la sociétéla société

Un droit créance irait à l’encontre de la Un droit créance irait à l’encontre de la finalité du lien social dont la fin est la finalité du lien social dont la fin est la conservation des contractants (Jean-conservation des contractants (Jean-Jacques Rousseau)Jacques Rousseau)

Un droit créance fragiliserait les Un droit créance fragiliserait les personnes vulnérables désireuses de vivre personnes vulnérables désireuses de vivre et les accompagnants. La maladie et la et les accompagnants. La maladie et la vieillesse sont des états où le caractère vieillesse sont des états où le caractère influençable de la volonté est très marquéinfluençable de la volonté est très marqué

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Données éthiquesDonnées éthiques

Un droit à la mort est contraire à la Un droit à la mort est contraire à la démarche d’accompagnement des soins démarche d’accompagnement des soins palliatifspalliatifs

Le faux parallèle des lois belge et Le faux parallèle des lois belge et luxembourgeoise: un droit à la mort et une luxembourgeoise: un droit à la mort et une information des possibilités des soins information des possibilités des soins palliatifs. Le malade conçu comme usager palliatifs. Le malade conçu comme usager et le droit déontologique du médecin de et le droit déontologique du médecin de tuer.tuer.

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Données éthiquesDonnées éthiques

Un droit qui enlève toute justification au Un droit qui enlève toute justification au questionnement. Pourquoi chercher des questionnement. Pourquoi chercher des voies complexes quand il ne peut y avoir voies complexes quand il ne peut y avoir qu’une seule voie?qu’une seule voie?

Un droit contraire aux obligations Un droit contraire aux obligations déontologiques médicalesdéontologiques médicales

Un droit qui ne requiert en contrepartie Un droit qui ne requiert en contrepartie aucune compétence médicaleaucune compétence médicale

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Données éthiquesDonnées éthiques

L’ignorance de la complexité du questionnementL’ignorance de la complexité du questionnement

La transformation du médecin en prestataire de serviceLa transformation du médecin en prestataire de service

La remise en cause du rapport de confiance entre le La remise en cause du rapport de confiance entre le patient et le médecinpatient et le médecin

La méconnaissance des techniques médicales aptes à La méconnaissance des techniques médicales aptes à soulager le patientsoulager le patient

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Données juridiquesDonnées juridiques

Peut-on autoriser en droit français une Peut-on autoriser en droit français une procédure d’exception d’euthanasie?procédure d’exception d’euthanasie?

Peut-on dépénaliser l’euthanasie ?Peut-on dépénaliser l’euthanasie ?

Peut-on autoriser le suicide assisté?Peut-on autoriser le suicide assisté?

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L’exception d’euthanasieL’exception d’euthanasie

L’avis 63 du 27 janvier 2000 du Comité L’avis 63 du 27 janvier 2000 du Comité consultatif national d’éthiqueconsultatif national d’éthique

L’euthanasie est interdite mais un acte de L’euthanasie est interdite mais un acte de solidarité peut être admis au cas où la mise en solidarité peut être admis au cas où la mise en œuvre des soins palliatifs, de l’accompagnement œuvre des soins palliatifs, de l’accompagnement et du refus de l’acharnement thérapeutique se et du refus de l’acharnement thérapeutique se révèlerait impuissant à offrir une vie supportablerévèlerait impuissant à offrir une vie supportable

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L’exception d’euthanasieL’exception d’euthanasie

Deux contradictions:Deux contradictions:- L’affirmation d’un principe et l’autorisation L’affirmation d’un principe et l’autorisation

de son contraire ( Pays-Bas: interdiction de son contraire ( Pays-Bas: interdiction de l’euthanasie et clause d’irresponsabilité de l’euthanasie et clause d’irresponsabilité pénale médicale)pénale médicale)

- Une exception de fond présentée comme Une exception de fond présentée comme une exception de procédureune exception de procédure

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L’exception d’euthanasieL’exception d’euthanasie

Un dispositif inutileUn dispositif inutile

Les ressources de la procédure pénaleLes ressources de la procédure pénale- Le principe de l’opportunité des poursuitesLe principe de l’opportunité des poursuites- La vérification des éléments matérielsLa vérification des éléments matériels- Les faits justificatifs comme l’état de nécessité ou la Les faits justificatifs comme l’état de nécessité ou la

contraintecontrainte

Sur 11 décisions de justice 1988-2008Sur 11 décisions de justice 1988-2008- 8 condamnations avec sursis; 2 acquittements dont 1 - 8 condamnations avec sursis; 2 acquittements dont 1

ayant fait l’objet d’un appel et 1 non lieuayant fait l’objet d’un appel et 1 non lieu

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La dépénalisation de La dépénalisation de l’euthanasiel’euthanasie

L’article 122-4 code pénal permet de ne L’article 122-4 code pénal permet de ne pas incriminer un acte autorisé par la loipas incriminer un acte autorisé par la loi

«  N’est pas pénalement responsable la personne qui «  N’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par des accomplit un acte prescrit ou autorisé par des dispositions législatives ou réglementaires »dispositions législatives ou réglementaires »

Des critères de fond difficiles à écrire : Des critères de fond difficiles à écrire : l’impasse thérapeutique, la situation l’impasse thérapeutique, la situation insupportableinsupportable……

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La dépénalisation de La dépénalisation de l’euthanasiel’euthanasie

Un contrôle a priori? Comment composer la commission ? Serait-Un contrôle a priori? Comment composer la commission ? Serait-elle compétente sachant que la Constitution de 1958 donne au juge elle compétente sachant que la Constitution de 1958 donne au juge judiciaire une fonction de gardien de la liberté individuelle ?judiciaire une fonction de gardien de la liberté individuelle ?

Un contrôle a posteriori ? Les enseignements belgo-hollandais. Le Un contrôle a posteriori ? Les enseignements belgo-hollandais. Le cas de la Suisse critiquée par le Comité des droits de l’homme de cas de la Suisse critiquée par le Comité des droits de l’homme de l’ONU: » absence de contrôle indépendant ou judiciaire visant à l’ONU: » absence de contrôle indépendant ou judiciaire visant à déterminer si la personne qui demande une assistance pour mettre déterminer si la personne qui demande une assistance pour mettre fin à ses jours agit en donnant son consentement complet, libre et fin à ses jours agit en donnant son consentement complet, libre et éclairé »éclairé »

Le recours à des experts ? Les experts ne présentent un intérêt Le recours à des experts ? Les experts ne présentent un intérêt dans la procédure pénale que lorsqu’il y a des enjeux techniques , dans la procédure pénale que lorsqu’il y a des enjeux techniques , scientifiques. Il n’y a pas d’experts en compassionscientifiques. Il n’y a pas d’experts en compassion

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L’autorisation du suicide L’autorisation du suicide assistéassisté

Suicide assisté et provocation au suicideSuicide assisté et provocation au suicide

Le droit français punit la provocation au suicide de 3 ans Le droit français punit la provocation au suicide de 3 ans de prison et 45 .000 € d’amende ( Art.223-13 du code de prison et 45 .000 € d’amende ( Art.223-13 du code pénal)pénal)

Dans les 2 cas il y a intervention d’un tiers. La Dans les 2 cas il y a intervention d’un tiers. La provocation est établie lorsqu’elle a un caractère provocation est établie lorsqu’elle a un caractère contraignant et dissuasif. Des frontières très ténues avec contraignant et dissuasif. Des frontières très ténues avec le suicide assisté: «  Si tu veux je peux te fournir des le suicide assisté: «  Si tu veux je peux te fournir des médicaments… »médicaments… »

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L’autorisation du suicide L’autorisation du suicide assistéassisté

Suicide assisté et non assistance à Suicide assisté et non assistance à personne en dangerpersonne en dangerL’incrimination de non assistance à personne en danger joue peut être L’incrimination de non assistance à personne en danger joue peut être

invoquée lorsque l’on est en état d’intervenir immédiatementinvoquée lorsque l’on est en état d’intervenir immédiatement

Suicide assisté et abus frauduleux de Suicide assisté et abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de situation de l’état d’ignorance ou de situation de faiblessefaiblesseComment faire coexister ces deux droits dans des situations ou des Comment faire coexister ces deux droits dans des situations ou des personnes peuvent profiter de l’état de sujétion psychologique d’une personnes peuvent profiter de l’état de sujétion psychologique d’une personne vulnérable ?personne vulnérable ?

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Données juridiquesDonnées juridiques

Difficultés juridiques réelles à rédiger un Difficultés juridiques réelles à rédiger un dispositif autorisant l’euthanasie et le dispositif autorisant l’euthanasie et le suicide assistésuicide assisté

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Séance janvier 2013Séance janvier 2013

La loi du 22 avril 2005 La loi du 22 avril 2005

Son application et ses enjeuxSon application et ses enjeux