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Louis Chauvel http://louis.chauvel.free.fr
Maître de conférences des Universités
Sciences-Po Paris
Inégalités et Développement
Structures Sociales et Dynamiques Comparées des Sociétés
Séance : Strates sociales / Classes sociales :
objectivité et conscience dans différents macro-contextes
2
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience
Plan :
Stratification et classes sociales : introductionHolisme et individualismeFin des classes sociales et moyennisationLes dynamiques actuellesClasses sans conscience de classe ?La spirale historique des classes sociales
Mais avant : compléments sur la semaine précédente
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
3
Approche « discontinuiste » de la stratification sociale
Catégories socioprofessionnelles, Isco, Goldthorpe class scheme, « classes sociales », etc.
Approche « continuiste » de la stratification sociale
Répartition des revenus du patrimoine, du niveau scolaire, etc.
Cadres
Professionsintermédiaires
Employés Ouvriers
Chefs d’entreprise+ 10 salariés
Agriculteurs
CommerçantsArtisans
50
100
classe de revenuinférieur ou « pauvres »
200
classe derevenu médian
classe de revenusupérieurou « riches »
(revenu médian)
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
4
les mesures continues de l’inégalité Le rapport interquartile : q3/q1 Le rapport interdécile ; d9/d1
QG1 QG2 QG3 QG4
Médiane
Mode
queue de distribution
Moyenne
q2q1 q3d1 d9
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
5
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 20 40 60 80 100
Courbe de Lorenz et coefficient de Gini :
% de la population par revenu croissant
% de revenu cumulé
Les 60 % les moins aisésgagnent 36 % du revenu total
La surface entre la courbe et la diagonale = coefficient de Gini
Le coeff. de Gini vaut 0 en cas d’égalité absolue, et 1 en cas de captation de l’ensemble du revenu par une seule personne
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
6
Country Year Gini Coef. D9/D1 D9/D5 D8/D2Sweden 1995 0,221 2,61 1,56 1,76
Luxembourg 1994 0,235 2,92 1,73 1,97Norway 1995 0,238 2,83 1,57 1,95
Slovak Rep. 1996 0,241 2,88 1,62 1,93Finland 2000 0,247 2,9 1,64 2,02Slovenia 1999 0,249 3,15 1,67 2,02Belgium 1997 0,25 3,19 1,7 2,14
Netherlands 1994 0,253 3,15 1,73 2,15Denmark 1997 0,257 3,15 1,62 2,18Czech R. 1996 0,259 3,01 1,79 2,04Germany 1994 0,261 3,18 1,74 2,1Austria 1995 0,277 3,73 1,79 2,33Taiwan 1995 0,277 3,38 1,89 2,24France 1994 0,288 3,54 1,91 2,23Poland 1999 0,293 3,59 1,88 2,24
Hungary 1999 0,295 3,57 1,94 2,27Spain 1990 0,303 3,96 1,97 2,46
Canada 1998 0,305 4,13 1,88 2,51Switzerland 1992 0,307 3,62 1,88 2,23
Australia 1994 0,311 4,33 1,95 2,76Ireland 1996 0,325 4,33 2,01 2,76Israel 1997 0,336 4,86 2,1 2,9Italy 1995 0,342 4,77 2,02 2,76U.K. 1999 0,345 4,58 2,15 2,85
Estonia 2000 0,361 5,09 2,34 2,85U.S. 2000 0,368 5,45 2,1 2,99
Russia 1995 0,447 9,39 2,82 3,95Mexico 1998 0,494 11,55 3,28 4,6
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
7
Représentations de l’inégalité : le strobiloïde 2000 (France)
revenu moyen
25 % des ménages sous 0,15fois le patrimoine médian
0
100
200
300
400
patrimoine brut médianpar ménage :500 KF
revenu disponiblemédian par individupar an : 65 KF
25 % des ménages au-dessus de2,32 fois le patrimoine médian
10 % des ménages au-dessus de3,95 fois le patrimoine médian
5 % des individus au-dessus de2,33 fois le revenu médian
25 % des individus au-dessusde 1,39 fois le revenu médian
10 % des individus au-dessusde 1,92 fois le revenu médian
25 % des individus sous 0,72fois le revenu médian
10 % des individus sous 0,55fois le revenu médian
patrimoine moyen
Patrimoine(par ménage)
Revenu(par tête)
C
I
E
OE
O
I
C
Note : le strobiloïde représente la forme de la pyramide sociale correspondant à la répartition du revenu ou du patrimoine (voir Chauvel, 1995). La courbe est d’autant plus large qu’une part importante de la population est située précisément à ce niveau. Si 100 représente la médiane des revenus, le large renflement au centre du strobiloïde permet de révéler une forte classe moyenne, située à égale distance des extrêmes. Du côté des patrimoines, au contraire, il n’existe pas de classe moyenne, dans la mesure où la population est largement étirée entre l’extrême opulence et l’extrême dénuement en termes d’accumulation. Les revenus sont exprimés en francs par tête dans le ménage : l’individu médian se trouve dans un ménage où le revenu annuel est de 65 000 F par individu. Le patrimoine est exprimé par ménage. Pour le revenu, C, I, E et O représentent la médiane du revenu respectivement des cadres, des professions intermédiaires, des employés et des ouvriers. Pour le Patrimoine, ce sont les moyennes, les médianes n’ayant pas été calculées dans les publications de l’INSEE.
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
8
Représentations de l’inégalité : comparaison de strobiloïdes nationaux
Suède 1981
0,20,40,60,811,2
Suède 1987
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,20
50
100
150
200
250
Etats-Unis 1979
0,20,40,60,811,2
Etats-Unis 1986
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
France 1979
0,20,40,60,811,2
France 1984
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
Pays-Bas 1983
0,20,40,60,811,2
Pays-Bas 1987
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,20
50
100
150
200
250
0
50
100
150
200
250
0
50
100
150
200
250
Royaume-Uni 1986
0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
Royaume-Uni 1979
0,20,40,60,811,2 0
50
100
150
200
250
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
9
Représentations de l’inégalité : comparaison de strobiloïdes nationaux et monde
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
Suède :revenu disponible médian par individu par an : 8.500 $PPP/an
Rapport interdécile: 2.96
Suisse :revenu disponible médian par individu par an : 12.000 $PPP/an
Rapport interdécile: 3.62
Monde :revenu disponible médian par individu par an : 1.500 $PPP/an
Rapport interdécile: 24.0
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Représentations de l’inégalité : comparaison de strobiloïdes nationaux et monde
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
Suède :revenu disponible médian par individu par an : 8.500 $PPP/an
Rapport interdécile: 2.96
Suisse :revenu disponible médian par individu par an : 12.000 $PPP/an
Rapport interdécile: 3.62
Monde :revenu disponible médian par individu par an : 1.500 $PPP/an
Rapport interdécile: 24.0
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Représentations de l’inégalité : comparaison de coefficients de Gini
Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
0%
25%
50%
75%
100%
0% 25% 50% 75% 100%
0%
25%
50%
75%
100%
0% 25% 50% 75% 100%
0%
25%
50%
75%
100%
0% 25% 50% 75% 100%
Suède
Suisse
Monde
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Séance I- Introduction / Aspects théoriques des inégalités et du développement
Zambia
Yugoslavia
Vietnam
Venezuela
Uganda
U.S.
U.K.
Turkey
Tunisia
Thailand
Tanzania
Taiwan
Switzerland
Sweden
South Korea
Spain
South Africa
SloveniaSlovak Rep.
Singapore
Senegal
Russia
Romania
Portugal
Poland
Philippines
Peru
Panama
Pakistan
Norway
Nigeria
Niger
Nicaragua
New Zealand
Netherlands
Nepal
Morocco
Moldova
Mexico
MauritiusMauritania
Mali
Malaysia
Madagascar
Lithuania
Lesotho
Latvia
Laos
Kenya
Kazakhstan
Jordan
Japan
Jamaica
ItalyIsraelIreland
IndonesiaIndia
Hungary
Hong Kong
Honduras
Guyana
Guinea Bissau
Guatemala
GreeceGhana
Germany
Gambia
France
Finland
AlgeriaArmenia
Australia
Austria
Bangladesh Belarus
Belgium
Bolivia
Brazil
Bulgaria
Burkina Faso
Canada
C. Afr. Rep.
Chile
China
Colombia
Costa Rica
Czech R. Denmark
Djibuti
Dom. Rep.
Ecuador
Egypt
El Salvador
Estonia
Ethiopia
y = -3,0971Ln(x) + 62,894
R2 = 0,1066
20
25
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45
50
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65
100 1000 10000 100000
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Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Introduction : les origines
Stratification et classes socialesCastes, ordres et ClassesQuesnay, Turgot, Ricardo, …Statut assigné et statut acquisSociologie fonctionnaliste, sociologie du conflit
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience
14
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Individualisme :
Strates empilées : neutralité
Position relative et mobilité
Weber
Holisme :
Conflictualité / Rapport social
Propriété des moyens de production
Marx
2 visions des classes
On parlera de classes sociales pour des catégories :
(1) inégalement situées — et dotées — dans le système productif
(2) marquées par une forte identité de classe :
l’identité temporelle (2a) (permanence, imperméabilité à la mobilité, homogamie) ;
l’identité culturelle (2b) (partage de références symboliques spécifiques, de modes de vie permettant une inter-reconnaissance) ;
l’identité collective (2c) (action collective, conflictuelle, dans la sphère politique,
unité de classe et intérêts).
15
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
3 arguments classiques contre les classes sociales :
Nisbet R., 1959 : “ The Decline and Fall of Social Class ”, Pacific Sociological
Review, 2(1), pp. 119-129.
1 - désindustrialisation et expansion des services
2 - expansion économique et disparition de strates repérables de consommation
3 - déstructuration des comportements politiques de classe et répartition du pouvoir
Compléments :
croissance scolaire, travail des femmes et hétérogamie, flou croissant des échelles de salaire, propriété, culture “ moyenne ”, enjeux symboliques,
différences religieuses, de genre, d’ordre culturel, régionalistes, ethniques ou d’orientation sexuelle.
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Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Evolution des groupes sociaux
0
5
10
15
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40
45
1969 1974 1979 1984 1989 1994 1999
Ouvriers (dont contremaîtres)
Employés
Professions intermédiaires
Cadres
Patrons
AgriculteursChômeurs n’ayant jamais travaillé
Source: Enquêtes emploi, France, INSEE 1969-2000
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Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Salaire annuel moyen à temps plein en francs constants 2000
Source: Séries longues sur les salaires, France, INSEE 1950-1999
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
1950 1960 1970 1980 1990 2000
Cadres et prof.
intellec. sup.
Professions intermédiaires
EmployésOuvriers
Note : la baisse du salaire moyen des cadres entre 1970 et 1980 est liée notamment à une forte rupture générationnelle dans l’accès à la catégorie des cadres, marqués par un brusque rajeunissement. Une rupture de série importante a lieu entre 1982 et 1984, marquée par un changement de champ et par la modification du code des CSP : alors que d’autres sources montrent peu de modifications entre les deux dates, l’écart entre cadres et ouvriers s’est ici fortement réduit. Nous rétropolons dans la suite des calculs la série 1950-1982 pour annuler le saut statistique correspondant.
18
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Temps de rattrapage
Source: Séries longues sur les salaires, France, INSEE 1950-1999
Note : en 1955, le salaire moyen des cadres est 3,9 fois plus élevé que celui des ouvriers ; de 1950 à 1955, le taux de croissance annuelle du pouvoir d’achat du salaire ouvrier était de 4,8 % par an ; en 1955, à ce rythme, le temps nécessaire pour rattraper le pouvoir d’achat du salaire des cadres de 1955 est de 29,1 ans.
Rapport dusalairecadres /ouvriers
Croissance annuellemoyenne depuis 5 ans dupouvoir d’achat du salaire
ouvrier (%)
temps derattrapage(années)
1955 3,9 4,8 29,11960 3,9 2,8 49,71965 4,0 3,5 40,01970 3,8 3,7 36,81975 3,4 3,5 35,71980 2,9 1,6 65,11985 2,7 0,3 371,91990 2,8 0,3 353,01995 2,6 0,3 316,21998 2,5 0,6 150,6
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Note : le strobiloïde représente la forme de la pyramide sociale correspondant à la répartition du revenu ou du patrimoine (voir Chauvel, 1995). La courbe est d’autant plus large qu’une part importante de la population est située précisément à ce niveau. Si 100 représente la médiane des revenus, le large renflement au centre du strobiloïde permet de révéler une forte classe moyenne, située à égale distance des extrêmes. Du côté des patrimoines, au contraire, il n’existe pas de classe moyenne, dans la mesure où la population est largement étirée entre l’extrême opulence et l’extrême dénuement en termes d’accumulation. Les revenus sont exprimés en francs par tête dans le ménage : l’individu médian se trouve dans un ménage où le revenu annuel est de 65 000 F par individu. Le patrimoine est exprimé par ménage. Pour le revenu, C, I, E et O représentent la médiane du revenu respectivement des cadres, des professions intermédiaires, des employés et des ouvriers. Pour le Patrimoine, ce sont les moyennes, les médianes n’ayant pas été calculées dans les publications de l’INSEE.
revenu moyen
25 % des ménages sous 0,15fois le patrimoine médian
0
100
200
300
400
patrimoine brut médianpar ménage :500 KF
revenu disponiblemédian par individupar an : 65 KF
25 % des ménages au-dessus de2,32 fois le patrimoine médian
10 % des ménages au-dessus de3,95 fois le patrimoine médian
5 % des individus au-dessus de2,33 fois le revenu médian
25 % des individus au-dessusde 1,39 fois le revenu médian
10 % des individus au-dessusde 1,92 fois le revenu médian
25 % des individus sous 0,72fois le revenu médian
10 % des individus sous 0,55fois le revenu médian
patrimoine moyen
Patrimoine(par ménage)
Revenu(par tête)
C
I
E
OE
O
I
C
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Représentations de l’inégalité : le strobiloïde 2000 (France)
20
Source : Budget des ménages 1995, enquête obtenue auprès du LASMAS-IDL/IRESCO ; ménages dont la personne de référence est âgée de 18 à 65 ans, de CSP cadre ou ouvrière.
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Coefficients budgétaires moyens et écarts de consommation des cadres et des ouvriers en 1995
(A)Coefficient bud.
Ouvriers
(B)Coefficientbud. Cadres
(C) = (A)-(B)Ecart absolu
(D) = (A)/(B)Ecart relatif (%)
tabac 1,95 0,67 1,28 191,7pain 1,21 0,54 0,67 123,4essence 4,38 3,16 1,23 38,9charcuterie et platspréparés 2,73 1,80 0,93 51,5électricité 2,18 1,39 0,79 57,2bricolage entretien 1,05 0,60 0,45 75,1viande : bovins 1,20 0,73 0,48 65,4volaille 0,62 0,30 0,31 103,0combustible gazbouteille 0,26 0,06 0,20 336,7viande : porc 0,45 0,20 0,26 129,0(…)week-end 0,05 0,18 -0,13 -261,8transports terrestres 0,64 1,12 -0,48 -76,1Remboursementrésidence secondaire 0,29 0,62 -0,33 -112,9location auto 0,03 0,17 -0,14 -520,0livres 0,29 0,83 -0,54 -182,7dons autre ménage 2,11 3,60 -1,49 -70,8repas extérieur restaurant 1,13 2,29 -1,17 -103,6réparations logement 1,23 3,17 -1,93 -156,5vacances 2,02 4,66 -2,64 -130,2domesticité 0,04 0,68 -0,64 -1502,1
21
Source : Enquêtes Emploi (1969-2000), enquêtes obtenues auprès du LASMAS-IDL/IRESCOgénération âgée de 30 à 35 ans entre 1995 et 2000
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
CSP des pères selon le niveau de diplôme obtenu par les enfants (% ligne)
CSP père Diplôme enfant Agric. Indep. Cadre Prof. Interm. Em-ployé OuvrierSans diplôme 8,1 10,1 2,5 6,9 13,1 59,3Inférieur au bac 9,6 11,2 3,6 10,9 15,8 48,8Bac pro et techno 12,4 13,2 6,9 16,8 14,6 36,1Bac classique 6,5 15,8 14,0 19,9 17,7 26,2Diplôme universitaire du premier cycleclassique 3,4 14,5 20,4 23,7 15,7 22,3Diplôme universitaire du premier cycletechnique, social et santé 7,8 14,2 18,5 21,5 15,5 22,5Diplôme universitaire du 2e cycle(licence, maîtrise) 5,2 12,8 25,5 24,3 15,6 16,7Diplôme d'une grande école (non citéeci-dessous) dont études comptablessupérieures (DECS), d'avocat (CAPA),d'expert-comptable, de 2e cycle denotariat 4,2 14,9 40,5 20,7 10,5 9,2Diplôme du 3e cycle (DES, DEA,doctorat, dont doctorat en médecine,diplôme de chirurgien- dentiste, CAPES,CAPET, agrégation) 4,3 12,8 38,6 21,4 12,0 10,9Diplôme de l'une des écoles suivantes :Centrale, Ecole de l'Air, ENM, ESSEC,ENA, ENGREF, ENSAE 1e div., Géniemaritime, HEC, INA (« Agro »), Mines,Navale, ENS, Polytechnique, Ponts,Saint-Cyr, Sciences-Po Paris, Sup-aéro,Télécom 2,2 11,3 48,5 21,8 9,8 6,4Total 8,3 12,1 10,1 14,0 15,0 40,6
22
Source : Source : IFOP en 1966 et SOFRES de 1976 à 1994 (Michelat et Simon, 1996) présenté dans Dirn (1998). Complété par "Panel Electoral Français 2002 » Cevipof.
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Population ayant le sentiment d’appartenir à une classe sociale en %
55
57
59
61
63
65
67
69
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
23
Source : "Panel Electoral Français 2002 » Cevipof.
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Sentiment d’appartenance de catégorie socio-professionnelle
Sans réponse
La bourgeoisie
Les classes dirigeantes Les cadres
La ou les classes moyennes
La classe ouvrière, les ouvriers
Les travailleurs, les salariés
La paysannerie, les paysans, les agriculteurs
Les commerçants, les artisans
Les pauvres, les exclus Autre
Indépendants 20 3 2 5 28 8 2 12 8 1 11Cadres 19 9 1 17 38 3 3 0 1 11
Professions intermédiaires 21 3 0 5 49 11 5 1 6Employés 23 1 2 35 22 7 0 3 7Ouvriers 21 0 0 24 41 4 0 0 2 6Inactifs 39 11 2 2 16 28 4Total 21 3 0 5 34 20 4 1 1 2 7
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0
10
20
30
40
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60
70
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1920-
1929
1930-
1939
1940-
1949
1950-
1959
1960-
1969
1970-
1979
1980-
1989
1990-
1999
“classes sociales” et“classe ouvrière”
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Références de la Bibliothèque nationale de France (BNF) dont le titre contient soit “ classes sociales ” soit “ classe ouvrière ” (nombre d’occurrences par décennie et moyennes mobiles sur 20 ans)
0
10
20
30
40
50
60
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1810-
1819
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1839
1840-
1849
1850-
1859
1860-
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1900-
1909
1910-
1919
1920-
1929
1930-
1939
1940-
1949
1950-
1959
1960-
1969
1970-
1979
1980-
1989
1990-
1999
Dont “classes sociales”En gras
25
Note : les points représentent la France et les Etats-Unis à différentes dates. Les positions sont relatives et restituent l’idée de dynamiques générales de différentes périodes.
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
La spirale des classes sociales
Intensité des inégalités
Intensité desidentités
EU 1890 EU 1920
EU 1940
EU 1960
EU 1980
EU 2000
F 1890
F 1950F 1970
F 1982
F 2000
« Victoire du prolétariat »
« Société sans classes » « Aliénation »
« Classes en soi et pour soi »
F 1830
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Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
Les quatre modèles des pays en développement
Fort degré objectif des inégalités
Faible degré objectif des inégalités
Forte conflictualité sociale
Amérique latineBrésil
Asie du Sud-EstViêt-Nam
Europe en transition Hongrie
Faible conflictualité sociale
Afrique Noire Kenya
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Conclusion :
les classes sociales restent un objet intéressant pour la sociologiecontradiction entre aspects objectifs et subjectifs des classes sociales problèmes éventuels de dyssocialisation incertitudes sur les évolutions à venir :
Dans une perspective internationale, une question centrale :expliquer l’absence de conscience de classe dans la plupart des pays en développement, et l’émergence d’autres formes d’appartenances
globalisation, knowledge society, socialisation des nouvelles générationsrisques évidents pour la stabilité politique du système social
Séance II- Strates sociales / classes sociales : objectivité et conscience dans différents macro-contextes
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