(132577357) DOSSIER COURS LOI 06-99 + MODIF LOI 30-08(1)

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INTRODUCTION

Du lendemain de lindpendance jusqu lpoque actuelle, le droit marocain a suivi deux tendances, une premire tendance marque par le contrle des prix et une deuxime tendance relativement rcente refltant une politique conomique librale.

De lindpendance jusquen 1973, le droit marocain reflte plutt les principes dune conomie dirige lex. qui concerne directement notre matire est celui de la loi de 1971 relative au contrle des prix. (Il y avait aussi une rglementation rpressive des changes en matire de commerce extrieur, une organisation svre de la Hisba et de la rpression des fraudes, la continuation du monopole du secteur public.)

La loi 08-71 du 21 Chaabane 1391 (12.10.1971) sur la rglementation et le contrle des prix et les conditions de dtention et de vente des produits et marchandises est une loi qui pose la rglementation des prix comme tant la rgle. Ainsi, lart. 1er de cette loi dispose que : les prix de tout service, marchandise ou produit peuvent tre rglements tous les chelons de la commercialisation, ils sont fixs par le Premier ministre ou les autorits dlgues cet effet sur proposition du ministre de la comptence duquel relve la marchandise, produit ou service et aprs avis du comit conomique inter ministriel .

Outre la rglementation des prix, la loi impose leur publicit (maintenant cest pour informer le consommateur et non pour le contrle queffectue lEtat) lart 5 de cette loi impose laffichage des produits rglements ou non des marchandises ou produits exposs ou mis en vente.

Ladministration peut (pouvait) imposer la dclaration et la dtention de marchandises dont les prix sont rglements (il existait une caisse de compensation pour aider lachat de ces matires)

La loi 08-71 dfinit trois sortes dinfractions :

- Linfraction de majoration illicite des prix- Linfraction assimile la majoration illicite des prix- Linfraction de stockage clandestin (existe sous la loi 06-99)

De 1973 2000, plusieurs textes juridiques vont dans le sens dune conomie plus librale appele libralisme tempr par certains auteurs. Ainsi, la loi de 1973 sur la marocanisation de lexercice de certaines activits conomiques, instaure le principe de la libert du commerce au profit des marocains, mais cest partir des annes 1980 quune vritable rforme conomique et institutionnelle a t entame.

- La loi de 1989 sur la privatisation du secteur public- Le dahir du 06.07.1993 relatif lexercice des tablissements de crdit et leur contrle(Loi bancaire), modifie par la loi de 2006- Les trois lois du 21.09.1993 sur le march des capitaux ont apport des innovations au niveau de lorganisation et de la gestion de la bourse ainsi que les conditions dexercice des socits de bourse et la protection de lpargne investie en valeurs mobilires avec la cration du CDVM- La constitution de 1996 a pos le principe de la libert dentreprendre art 15

10- Le nouveau code de commerce de 1996 a constitu lun des rouages fondamentaux de ka rforme du droit des affaires et a annonc, puis a t suivi par la loi de 1997 instituant des juridictions de commerce- Les lois sur les socits de 1996 et 1997 ont galement adopt un cadre juridique plus adapt lconomie avec notamment de nouveaux organes de direction et le renforcement du rle du CAC- La loi de 1997 sur les tlcommunications qui met en place lAgence Nationale deRgulation des Tlcommunications- La loi de 1997 sur la proprit industrielle et commerciale- Ladoption le 05.06.2000 dun nouveau cadre juridique organisant la libert des prix et de laconcurrence- Le Dahir du 03.10.2002 qui a permis ladoption dun rgime juridique moderne de lassurance

Ainsi que nous lavons vu travers les textes susviss, le Maroc a entam ds la fin des annes 1980 et dbut 1990, une vaste rforme conomique et financire dans le but dadopter et dappliquer les principes dune conomie de march.

Le bon fonctionnement dune conomie de march suppose que les entreprises voluent dans un environnement bas sur la libre concurrence. Se doter dun droit de la concurrence devenait donc un impratif auquel le Maroc devait faire face. Le dfit a t relev par ladoption de la loi n 06-99 sur la libert des prix et de la concurrence.

La libre concurrence, qui est le principe pos par cette loi, ne doit pas tre confondue avec le modle de la concurrence pure et parfaite. Selon lcole conomique noclassique, il existe des conditions thoriques ncessaires une concurrence pure et parfaite. Ces conditions sont les suivantes :

- Latomicit du march, les acheteurs et les vendeurs sont suffisamment nombreux pour quune dcision individuelle ne puisse conduire une variation de loffre ou de la demande. (une entreprise elle seule ne pourra pas influencer le march).

- Lhomognit des produits, les biens changs sont semblables en qualit et encaractristiques donc un produit de meilleure qualit constitue un autre march.

- La libre entre sur le march. Tout acteur conomique (acheteur ou vendeur) est libredentrer ou de quitter le march.

- La transparence du march, c'est--dire la transparence sur tous les agents et sur le bien chang (une information parfaite et gratuite pour tous les acteurs)

- La mobilit des facteurs de production, travail et capital se dirigent vers les emplois les moins rmunrs.

Si lune de ces cinq conditions nest pas remplie, la concurrence est imparfaite. Ce modle utopique de concurrence pure et parfaite, tait impossible appliquer et aujourdhui, la concurrence libre est une concurrence qui nest pas entrave par des pratiques illicites telles que les abus de domination etc.Le prambule de la loi n 06-99 annonce que lobjet de cette loi est de dfinir les dispositions rgissant la libert des prix et dorganiser la libre concurrence. Lobjectif de cette loi est donc stimuler lefficience conomique, amliorer le bien-tre des consommateurs, assurer la transparence et la loyaut des relations commerciales.

La loi 06-99 sest largement inspire du droit franais de la concurrence, institu par lordonnance du 1er dcembre 1986 et modifi par la loi du 1er Juillet 1996. Le droit franais de la concurrence a t aussi harmonis avec le droit communautaire de la concurrence.

La loi 06-99 pose des principes fondamentaux tels que la libert des prix, elle repose sur le principe de la transparence dans les relations entre les acteurs conomiques.La loi prohibe en outre certains comportements qui pourraient porter atteinte la libre concurrence, il sagit de la prohibition des pratiques restrictives la concurrence et linterdiction des pratiques anticoncurrentielles telles que les ententes ou les abus de position dominante. Les concentrations conomiques sont contrles la base.

La loi 06-99 a mis en place un conseil de la concurrence organe administratif indpendant, charg de veiller au respect des rgles de la libre concurrence et au bon fonctionnement du march. Une procdure spciale de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles est aussi mise en place avec un corps denquteurs charg deffectuer les investigations ncessaires.

Pour assurer le respect des rgles de la libre concurrence, la loi prvoit un arsenal rpressif, ses sanctions relvent de lordre judiciaire et varient selon limportance et la gravit de linfraction.

Selon le ministre des affaires conomiques et gnrales dans sa dclaration du 23 Fvrier1999 cette loi rpond aux choix politiques du pays () cette loi rpond aux engagements internationaux du Maroc puisque laccord dassociation avec lunion europenne prvoit lharmonisation des rgles de la concurrence au Maroc avec celles qui existent en Europe , savoir la lutte contre les accords anticoncurrentiels entre entreprises et contre labus de position dominante, ainsi que la lutte contre les aides publiques.

La loi permet galement au Maroc dhonorer ses engagements vis--vis des autres accords conomiques qui posent les principes de transparence et de loyaut dans la pratique du commerce (adhsion du Maroc au GATT en 1987 et lOMC en 1994).

La loi n 06-99 sinspire donc largement dans lesprit et la lettre de la loi franaise de 1986, elle abroge certaines dispositions du code pnal sur la spculation illicite sur les prix, mais pour mieux les incorporer dans ses articles.

Les dispositions de la loi de 1971 sont abroges, mais de nombreux articles sont repris dans leur intgralit dans le corps de la nouvelle loi ; enfin, larticle 84 du D.O.C nest pas touch par cette loi qui le complte.

En conclusion, la loi pose le principe de la libert des prix et de la concurrence et prohibe certains comportements anticoncurrentiels. Par ailleurs, elle met en place une structure administrative destine veiller lapplication de ces principes.LOI 06-99

Le professionnel est une personne physique ou morale qui agit pour les besoins de sa profession, c'est l que rside le critre qui permet de distinguer le professionnel du consommateur. Le consommateur est une personne prive qui agit pour la satisfaction de ses besoins personnels ou de ceux de sa famille. Les consommateurs sont des personnes qui se procurent ou qui utilisent des biens ou des services pour un usage non professionnel.

Le droit des affaires produit des rgles relatives aux acteurs conomiques, dans un environnement de concurrence. Lorsquon parle de la libert des prix et de la concurrence, on pourrait croire quil sagit dun domaine qui nest pas rglement, dun domaine o joue la loi du plus fort. Selon Yves Guyon un rgime juridique domin par le principe de la libert du commerce et de lindustrie, pourrait thoriquement, se passer dune rglementation de la concurrence. En effet, les commerants mdiocres devraient tre limins par le jeu des rgles du march puisque les clients traitent avec celui qui vend le moins cher et qui offre les produits de meilleure qualit .

En pratique, ce point de vue savre inexact, car la transparence du march, qui est une condition essentielle de la concurrence, existe rarement. Sil est facile pour le consommateur de comparer les prix et dacheter le moins cher, il est en revanche plus difficile pour lui de connatre la qualit du produit quil a achet par rapport un autre.

Par ailleurs, une concurrence totalement libre entranera une anarchie et se dtruira elle- mme, car dlimination en limination, elle aboutit la cration de monopole .

Pour viter ces situations anarchiques, le lgislateur marocain a adopt un nouveau cadre juridique organisant la libert des prix et de la concurrence par la loi n 06-99, promulgue par le Dahir du 05 Juin 2000. Cette loi qui a vu le jour aprs vingt ans de gestation, vient complter larsenal juridique du droit des affaires. Le prambule de cette loi indique quelle a pour objet de stimuler lefficience conomique, damliorer le bien-tre des consommateurs et dassurer la transparence et la loyaut dans les relations commerciales.

Dune part, cette loi abroge les dispositions du dcret n 2-71-580 du 23 Dcembre 1971 pris pour lapplication de la loi n 008-71 du 12 Octobre 1971 sur la rglementation et le contrle des prix et les conditions de dtention et de vente des produits et marchandises tel quil a t modifi et complt.

Dautre part, elle impose lobligation de la libre concurrence qui vient sajouter lobligation traditionnelle de loyale concurrence prvue par lart 84 du D.O.C.

La loi 06-99 comporte neuf titres groupant 103 articles.

Champ dapplication :

Le titre premier de la loi dfinit son champ dapplication, la loi sapplique :

1- A toutes les personnes physiques ou morales, quelles aient ou non leur sige au Maroc, ds lors que leurs oprations ou comportements ont un effet sur la concurrence sur le march marocain ou une partie substantielle de celui-ci.

Donc le critre de comptence est li aux effets nocifs de pratiques anti- concurrentielles sur le territoire protg par la lgislation considre. Il est donc parfaitement indiffrent quune entreprise ait son sige social ltranger du moment que ses oprations ou comportements dveloppent leurs effets nfastes au Maroc.

2- A toutes les activits de production, de distribution et de services.

3- Aux personnes publiques dans la mesure o elles interviennent dans les activits de production, de distribution et de services comme oprateur conomique et non dans lexercice de prrogatives de puissance publique ou de missions de service public.

A cet gard, le conseil de la concurrence et la jurisprudence franaise staient prononcs dans une affaire concernant une commune qui, avant la consultation des entreprises mises en comptition, stait concerte avec une socit pour mettre cette dernire seule en mesure de rpondre ses souhaits.

La question qui se posait tait de savoir si lorganisation du service public, de la distribution de lots, laquelle procdait le conseil municipal est ou non, constitutive dune activit de production ou de distribution ou de services.

Le conseil de la concurrence avait exclu de la dcision de la municipalit, le caractre dacte de production, de distribution ou de services. Aprs plusieurs pripties procdurales, laffaire a t juge par des juridictions administratives qui ont considr que lorganisation du service public de distribution deau laquelle procde un conseil municipal nest pas constitutive dune activit de production, de distribution ou de services ; lacte juridique de dvolution de lexcution de ce service nest pas par lui mme susceptible dempcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur le march. Lallgation de pratiques anti-concurrentielles qui fondent la demande de mesure conservatoire, ne tend en ralit qu faire chec lexcution de la dcision dune collectivit territoriale prise dans lexercice de ses prrogatives de puissance publique .

Dailleurs, le champ dapplication est le mme. Daprs la doctrine franaise, la libert de la concurrence voulue de manire optimale par le lgislateur franais (idem pour le lgislateur marocain) ne peut tre universelle, au regard des contraintes inhrentes lordre public conomique.

Il na jamais t question de nier les prrogatives de puissance publique doctroi de certains marchs relevant de lorganisation du service public et qui se situent en amont des activits relevant de la lgislation sur la concurrence. Cependant, si une personne publique fausse le libre processus de mise en concurrence, elle fausse inluctablement le jeu de cette concurrence.

4- La loi sapplique aux accords lexportation dans la mesure o leur application a une incidence sur la concurrence sur le march intrieur marocain.

La loi 06-99 interdit, incrimine pnalement, certaines pratiques contraires la concurrence et soumet les oprations de concentration conomique un contrle pralable.

Chapitre 1 : Les pratiques anti-concurrentielles

De la dfense du jeu de loffre et de la demande, dcoule le principe de la libert des prix. Lart 2 de la loi 06-99 dispose que : les prix des biens, des produits et services sont dtermins par le jeu de la libre concurrence sous certaines rserves . Par consquent, cest la loi du march qui va dterminer les prix dans le cadre de la libre concurrence. Ce principe de libert des prix comporte des limitations qui sont soit structurelles soit conjoncturelles.

Limitations structurelles

Elles concernent les secteurs ou les zones gographiques o la concurrence par les prix est limite soit en raison de monopole de droit ou de fait (Ex. Transport ferroviaire, par le monopole de l O.N.C.F) soit en raison de dispositions lgislatives ou rglementaires qui limitent laccs au secteur (ex. secteur des mdicaments).

Dans ces secteurs, les prix peuvent tre fixs par ladministration, aprs consultation du conseil de la concurrence.

Limitations conjoncturelles

Ladministration peut aprs consultation du conseil de la concurrence, prendre des mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motives par des circonstances exceptionnelles ou une calamit publique. (Grave crise dapprovisionnement ou vnement qui a une incidence sur la vie conomique) ; ou une situation manifestement anormale du march. Ex. la hausse brutale des prix, due une demande excessive.

En pratique, la concurrence est souvent utilise par les entreprises qui sentendent entre elles pour faire jouer la concurrence en leur faveur, cest le cas par ex. lorsquelles sentendent pour fixer les prix au niveau qui les arrange ou lorsquelles se regroupent pour crer une situation de monopole, cest pourquoi le lgislateur est intervenu pour interdire les pratiques anti-concurrentielles.Les sanctions pnales varient selon les hypothses, laction des juges rpressifs tant plus forte dans le domaine des ententes et abus de domination que dans celui des concentrations conomiques.

Aux termes de lart 67 de la loi, toute personne qui aura pris une part personnelle dans la conception, lorganisation, la mise en uvre ou le contrle de pratiques anti-concurrentielles vises aux art 6 et 7 de la loi 06-99, constituant une entente ou un abus de domination, encourt une sanction pnale.

Section 1 : Lincrimination des ententes et des abus de domination

Nous traiterons dans un premier temps, les conditions pralables de linfraction, avant dexaminer dans un deuxime temps, les lments constitutifs de linfraction.

1 : Les conditions pralables de linfraction

Pour que le dlit de lart 67 de la loi 06-99 soit constitu, il faut dabord que les pratiques prohibes par les art 6 et 7, aient t constates. Ainsi, les ententes et abus de domination doivent tre caractriss sans pouvoir faire lobjet de lexonration accorde par le lgislateur dans lart 8 de ladite loi.

A- Lexistence dune entente ou dun abus de domination

Les pratiques anti-concurrentielles prohibes par la loi sont au nombre de deux, les ententes illicites et les abus de domination.

1- Les ententes

a- Principe de la prohibition

Lart 6 de la loi 06-99 dispose : sont prohibes, lorsquelles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet dempcher de restreindre, ou de fausser le jeu de la concurrence sur un march, les actions concertes, conventions, ententes ou coalitions expresses ou tacites sous quelle que forme et pour quelle que cause que ce soit, notamment lorsquelles tendent :

1- Limiter laccs au march ou le libre exercice de la concurrence par dautres entreprises

2- Faire obstacle la formation des prix par le libre jeu du march en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse.

3- Limiter ou contrler la production, les dbouchs, les investissements ou le progrs technique

4- Rpartir les marchs ou les sourcesdapprovisionnement .

b- Les composantes de la notion dentente

Une entente est un accord bilatral ou multilatral entre personnes physiques ou morales dont les formes peuvent varier et qui est nocif la concurrence.

1- Accord entre personnes physiques ou morales

Les actions concertes rsultent de laccord entre plusieurs entreprises indpendantes pourappliquer une mme politique sur le march.

Ne sont pas considres comme illicites, les ententes entre socits filiales dun mmegroupe, c'est--dire assujetties raison de 50% de leur capital, un contrle commun.

Pour ce qui est de la nature de laccord, il peut sagir soit dun vritable contrat, ex. clause dexclusivit entre acheteur et vendeur, soit dun arrangement quelle quen soit la qualification (Dclaration dintention, protocole, mmorandum Etc).

En ce qui concerne la forme de laccord, la concertation peut tre expresse ou tacite,ostensible ou dissimule.

Enfin, lobjet de laccord peut concerner une activit de production ou de ngoce voir deservices.

Tous ces mcanismes recouvrent les deux types dententes quune classificationconomique distingue : les ententes verticales et les ententes horizontales.

- Les ententes verticales concernent des agents qui ninterviennent pas au mme stadedu processus conomique ex : un accord entre un producteur et un distributeur.

-Les ententes horizontales concernent les agents qui ont une activit identique ex. un accord entre producteurs ou accord entre consommateurs.

2- Accord caractre anti-concurrentiel

La deuxime composante de lentente est quil doit sagir dun accord caractre anti- concurrentiel. A cet gard, lart 6 commence par dfinir la notion dentente illicite de manire gnrale avant dnumrer quatre types dobjets dentente illicite.

Dune manire gnrale, lart 6 nonce que cest un accord qui est prohib sil a pour objet, ou peut avoir pour effet, dempcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un march .

Ainsi, lentente est condamnable non seulement raison de ses incidences sur laconcurrence, mais encore pour les risques quelles lui font courir. Par consquent, une ententequi, en fait, na produit aucun effet sur la concurrence, peut cependant, tre qualifie dentente prohibe, la seule ventualit des effets contraires la concurrence, peut dclencher la rpression.

A cet gard, la jurisprudence franaise et le conseil de la concurrence franais attnuent la porte des dispositions lgislatives franaises similaires, en se basant sur la notion de Seuil de sensibilit , emprunte au droit communautaire. C'est--dire que le droit na pas se soucier des ententes ngligeables, donc laction sur le march reste mineure. Lapprciation pour cela se base sur les parts de march des entreprises en cause et/ou sur leur chiffre daffaires.

De manire spciale, lart 6 de la loi 06-99 numre dune manire non limitative, plusieurs types dobjets dententes ou deffets dententes.

Premire srie dententes : limitation de laccs au march ou du libreexercice de la concurrence par dautres entreprises .

Cest le cas des ententes de quota qui sont des accords par lesquels les entreprises se reconnaissent le droit de produire ou de vendre une quantit dtermine de produits fixe selon des critres variables de sorte quelles sinterdisent de se concurrencer les unes les autres. Cest aussi le cas pour les ententes restreignant lactivit conomique, ex. mettre une entreprise lindex pour lliminer. (La boycotter dune manire ou dune autre)

Un ex. de cette premire srie dententes, est le fait pour une fdration de ski dimposer, pour laccs aux comptitions, en plus de la possession dune licence comptition dirigeant , ladhsion au rgime dassurances ngoci par la fdration, sous peine pour le candidat, mme convenablement assur, dtre exclu des comptitions.

Deuxime srie dententes : faire obstacle la formation des prix par le libre jeu du march en favorisant artificiellement, leur hausse ou leur baisse .

Ceci concerne les barmes de prix et toute autre pratique, comme lalignement dun prix de vente commun sur la base du prix de revient le plus lev de la profession ou la dtermination en commun des prix.

Ex. 5 auto-coles dune agglomration de 25.000 habitants augmentent, deconcert, le prix de lhoraire denseignement dune somme uniforme (10 francs).

Troisime srie dententes : limitation ou contrle de la production des dbouchs des investissements ou du progrs technique .

Ex. Industriels sunissant pour retarder la production ou la vente de produits nouveaux, dans le but dcouler des stocks de produits finis. Autre ex. fabricants de produits cosmtiques, ayant mis en place des rseaux de distribution slective en pharmacie, conduisant une distribution exclusive de ces produits en officine.

Quatrime srie dententes : la rpartition des marchs ou des sourcesdapprovisionnement .

Ex. Les ententes de rpartition gographique du march qui sont des accords par lesquels, les entreprises se partagent des zones gographiques. Autre ex. Le cas de pratiques de la part dentreprises de travaux publics, tendant, lors dun appel doffres dsigner lavance lentreprise qui devra apparatre, comme la moins disante.

Ces quatre groupes de pratiques anti-concurrentielles ne sexcluent pas mutuellement et peuvent au contraire, des degrs divers, sassocier.

Ex. (Laffaire est classe dans les quatre sries).

Dans laffaire des cosmtiques cite ci-dessus, les pratiques incrimines :

- Empcher dautres dtaillants que les pharmaciens, de vendre des produits (1re srie)-Favoriser la hausse des prix, par la diffusion de prix conseill des revendeurs habitus respecter des prix lgalement imposs en matire de mdicaments. (2me srie)- Limiter les dbouchs en rpartissant les marchs (3me et 4me srie).

Bien quil ait donn une srie dexemples pour tre le moins abstrait possible, lart 6 reste quand mme assez gnral. Par consquent, il faut dans chaque cas despce, un diagnostic conomique approfondi. (Cest pour cela quon a cr le conseil de la concurrence).

2- Les abus de domination

Cette expression recouvre deux sortes de pratiques anti-concurrentielles dtailles par lart7 de la loi 06-99 : Lexploitation abusive dune position dominante et lexploitation abusive dun tat de dpendance conomique.

a- Lexploitation abusive dune positiondominante

Lart 7 de la loi 06-99, prohibe dans les mmes conditions que les ententes (lorsquelle a pour objet ou peut avoir pour effet, dempcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence), lexploitation abusive par une entreprise ou un groupe dentreprises, dune position dominante sur le march intrieur ou une partie substantielle de celui-ci.

Labus peut notamment consister en refus de vente, en vente lie ou en conditions de vente discriminatoires ainsi que dans la rupture de relations commerciales tablies, au seul motif que le partenaire refuse de se soumettre des conditions commerciales injustifies.La constitution dune position dominante nest pas en soi illicite, seul labus est interdit. Cette tolrance sexplique par le fait que les innovations techniques importantes, gnrent souvent, des positions dominantes et quelles saccompagnent dun dplacement de la demande qui affecte les intrts des entreprises concurrentes.

Cela consiste aussi, dans le fait dimposer un caractre minimal au prix de revente ou de raliser des ventes perte pour liminer un march ou empcher daccder un march, une entreprise ou lun de ses produits.

La position dominante se caractrise par trois lments (jurisprudence franaise et rapportsdactivit du conseil de la concurrence franais) :

- Dabord, une entreprise ou un groupe dentreprises pouvant occuper une telle position etexerant une activit commerciale, conomique ou spculative.

- Ensuite, un march susceptible dtre domin. Le march de rfrence o sera donc mesure la puissance conomique de lentreprise est le lieu sur lequel se rencontrent loffre et la demande de produits ou de services offerts. Il comprend les produits ou services offerts par lentreprise en cause ainsi que ceux qui sont substituables, gographiquement accessibles pour les clients de cette entreprise.

- Enfin, la domination du march qui se traduit soit par monopole, soit par concentration manifeste de la puissance conomique. Le critre principal de domination sera limportance du march contrl, mais dautres critres pourront tre, ventuellement, retenus en particulier la facilit daccs au march, lavance technologique, la nature des comportements litigieux.

Donc, la position dominante sur le march se caractrise par le pouvoir de faire obstacle une concurrence effective, elle suppose que lentreprise occupe sur le march une place prpondrante qui lui assure notamment, limportance des parts de march quelle dtient dans celui-ci et la disproportion entre celle-ci et celle des entreprises concurrentes.

Lexploitation abusive dune position dominante

Ex. une socit de cinma tait en position dominante dans le secteur de lexploitation des salles de cinma. Dautres socits exploitant des salles de cinma indpendantes avaient demand que des mesures conservatoires soient prises contre cette socit (darrter dexploiter la carte), il a t dcid que la socit tait bien en position dominante, mais que le fait pour cette socit de tenter de fidliser le public par un systme dabonnements, ntait pas une pratique anti-concurrentielle.

b- Lexploitation abusive dune situation dedpendance conomique

Lart 7 de la loi 06-99 prohibe dans les mmes conditions que les ententes, lexploitation abusive par une entreprise ou un groupe dentreprises, de ltat de dpendance conomique dans lequel se trouve son gard, une entreprise cliente ou fournisseur qui ne dispose pas de solutions quivalentes.Comme dans le cas prcdent, un tel abus peut notamment consister en refus de vente, en vente lie ou en conditions de vente discriminatoires ainsi que dans la rupture de relations commerciales tablies, au seul motif que le partenaire refuse de se soumettre des conditions commerciales injustifies. Cela consiste aussi, dans le fait dimposer un caractre minimal au prix de revente ou de raliser des ventes perte.

La notion de dpendance conomique dsigne une relation commerciale dans laquelle, lun des partenaires na pas de solution alternative sil souhaite refuser de contracter dans les conditions que lui impose son client ou son fournisseur.

A cet gard, le conseil de la concurrence en France a considr quune entreprise se trouve dans une situation de dpendance conomique vis--vis dun fournisseur ou dun client avec lequel, elle ralise une part importante de ses ventes ou ses achats, ds lors que, dans lhypothse o elle devrait renoncer ses ventes ou ses achats, elle ne disposerait daucune autre solution quivalente pour poursuivre son activit .

Types de dpendance conomique :

1/ Dpendance pour cause de relation daffaires : cest lengagement dune entreprise pour des contrats de longue dure et le fait que ces contrats soient essentiels pour la survie de lentreprise.

2/ Dpendance pour cause de puissance dachat : ex. une entreprise de production de produitsalimentaires, qui les coule auprs dune grande surface.

3/ Dpendance pour cause dassortiment : cest le cas du commerant spcialis (parfumerie, articles de sport ) qui ne peut exercer normalement son activit sans proposer la vente les produits dune marque disposant dune notorit particulire.

Contrairement labus de position dominante, (on nest plus en rapport avec le march, cest presque contractuel, un rapport entre deux partenaires conomiques), linfraction ne sapprcie pas en fonction du march, mais procde dune analyse des rapports de force entre deux partenaires, lun tire lessentiel de ses moyens dexistence des relations contractuelles tablies avec lautre, il est en tat de dpendance conomique sil nexiste pas sur le march dautres partenaires avec lesquels il pourrait traiter effectivement.

Une entreprise exploite abusivement cet tat de dpendance lorsquelle impose son partenaire, des conditions quil naurait pas acceptes, sil avait bnfici dune certaine indpendance.

Le recours la notion dexploitation abusive de ltat de dpendance conomique sest impos parce que labus de position dominante qui suppose la dfinition du march gographique dun produit dtermin et de ses substituts, ne permet donc pas dapprhender la simple domination dun partenaire commercial sur lautre dans leur rapport bilatral.

Or, il est impratif de pouvoir contrler des comportements dentreprises qui, sans occuper une position dominante, sont des partenaires obligs pour leurs fournisseurs ou leurs clients, en raison de leur importance sur le march.

B- Labsence de tout fait justificatif

Aux termes de lart 8 de la loi 06-99, certaines ententes et abus de domination sont justifis( bonnes ententes ) :

Il sagit en premier lieu des pratiques qui rsultent de lapplication dun texte lgislatif ou dun texte rglementaire pris pour son application.

Il sagit en second lieu de pratiques dont les auteurs peuvent justifier quelles ont pour effet, de contribuer au progrs conomique et que ces contributions soient suffisantes pour compenser les restrictions de la concurrence ; et quelles rservent aux utilisateurs, une partie quitable du profit qui en rsulte, sans donner aux entreprises intresses, la possibilit dliminer la concurrence pour une partie substantielle des produits et services en cause. Ces pratiques ne doivent imposer des restrictions la concurrence que dans la mesure o elles sont indispensables pour atteindre cet objectif de progrs.

Ce sont l des faits justificatifs qui sont un obstacle la qualification, lacte incrimindevenant ainsi licite.

1- Premier fait justificatif : Ou la notion dautorisation de la loi

La premire justification (ententes autorises) tient lexistence dun texte lgislatif ou dun texte rglementaire pris pour son application. Des comportements anti-concurrentiels peuvent tre justifis si leurs auteurs sont en mesure dinvoquer une loi, un dcret ou un arrt, condition que ces deux derniers textes aient t pris en application dune loi, ce qui restreint le champ dapplication du fait justificatif.

Il faut une relation entre la pratique anti-concurrentielle en cause et le texte pouvant ventuellement la justifier. Le lien de causalit doit tre direct, le fait justificatif concerne uniquement les cas o lentente et labus de domination, parat rsulter directement du texte.

2- Deuxime fait justificatif : Le progrs conomique est la deuxime cause de justification

Cela sexplique par le fait que lobjectif de la concurrence est assurer une meilleure adquation de la production aux besoins et une meilleure utilisation des ressources pour une plus grande satisfaction des consommateurs. Par consquent, il est lgitime dadmettre que ce rsultat peut dcouler dune pratique anti-concurrentielle. Les auteurs de ces pratiques doivent apporter la preuve du progrs conomique. Ils doivent prouver la fois que cette action comporte des avantages conomiques et quils sont suffisants pour compenser les incidences de celle-ci sur la concurrence.

Le progrs conomique peut se caractriser par laccroissement de la productivit ou lamlioration des conditions du march, mais non par le maintien de lemploi.

De plus, une partie quitable du profit rsultant de ces pratiques, doit tre rserve aux utilisateurs finaux. Et pas seulement aux entreprises concernes.Enfin, il faut quil y ait un lien de causalit : la justification de la pratique anti- concurrentielle est subordonne la condition que le progrs conomique ait pour cause dterminante, lentrave la concurrence.

Il existe des faits dgags par la doctrine qui ne justifient pas les pratiques anti- concurrentielles, mais qui peuvent attnuer la responsabilit des parties en cause, cest le cas de la bonne foi des parties qui ntaient pas conscientes lors de la mise en uvre de ces pratiques, de leur caractre rprhensible.Certains accords, notamment lorsquils ont pour objet damliorer la gestion dune P.M.E, ou la commercialisation par les agriculteurs de leurs produits, peuvent tre reconnus comme satisfaisant ces conditions, par ladministration, aprs avis du conseil de la concurrence.

2 : Les lments constitutifs de linfraction

Daprs lart 67 de la loi n 06-99, sera punie toute personne physique qui, frauduleusement ou en connaissance de cause, aura pris une part personnelle dans la conception, lorganisation, la mise en uvre ou le contrle de pratiques vises aux articles 6 et 7 de la loi .

La premire question que lon doit poser concerne la dfinition des comportements incrimins, la dfinition des pratiques anti-concurrentielles est-elle suffisamment prcise. Le principe de la lgalit impose au lgislateur, la rdaction de textes clairs et prcis pour viter toute interprtation judiciaire extensive.

La doctrine critique (la loi 06-99) dans laquelle linfraction vise est une participation des abus que le texte pnal ne dfinit pas de faon prcise. Les notions dentente et dabus de domination sont dfinies dune manire trop gnrale notamment lorsquelles tendent art 6 et labus peut notamment consister en . art 7 et ces dfinitions sont plus pratiques que juridiques.

Le texte existe pour lincrimination, mais la loi pnale est dinterprtation stricte, or la loin 06-99 a laiss un champ dapprciation trop large au juge.

Le texte vise toute personne physique , donc il concerne les dirigeants, les cadres et mme les conseils. Daprs Jean-Didier Il serait la fois immoral et injuste, de ne sanctionner que les personnes morales pour leurs pratiques anti-concurrentielles. Les cerveaux dans personnes morales sont des individus qui se dchargeraient, de ce fait, trop commodment de leur propre responsabilit pnale. .

Lart 70 de la loi n 06-99 dispose qu en cas dinfraction aux dispositions des art 6 et 67, les personnes morales peuvent tre reconnues, pnalement responsables, lorsque les circonstances de lespce le justifient, notamment la mauvaise foi des parties en cause ou la gravit de leurs infractions et sans prjudice des sanctions civiles susceptibles dtre appliques par les tribunaux comptents .

A- Llment matriel

Daprs lart 67, lauteur de linfraction doit avoir pris une part personnelle dans la conception, lorganisation, la mise en uvre ou le contrle des pratiques incrimines.

Le simple constat de lexistence des pratiques anti-concurrentielles ne suffit pas, cenest quune condition pralable, ncessaire mais non suffisante. Llment matriel suppose la runion de deux conditions :1- Lauteur doit prendre part, c'est--dire participer de faon prcise, la conception de pratiques anti-concurrentielles.

Le domaine dapplication de cet article est trs large, car il vise la fois linstigateur qui a conu et organis lopration (conception et organisation) et le simple excutant (mise en uvre).

2- La participation doit tre personnelle, cette exigence implique de sa part, un acte positif et matriel, ce qui exclue toute prsomption de responsabilit charge du chef dentreprise.

En effet, une ancienne jurisprudence franaise condamnait les chefs dentreprises pour avoir commis une simple ngligence dans la surveillance de leurs subordonns, auteurs directs de telles infractions.

Remarque : La lgislation franaise relative la libert des prix et de la concurrence (Ordonnance du 1er Dcembre 1986) ajoute le caractre dterminant qui est absent dans notre loi, alors que cest ce qui permet de dterminer les diffrents degrs de responsabilit lorsque plusieurs personnes ont particip linfraction. Donc, ne seraient responsables, que les personnes, sans qui, la conception, lorganisation ou la mise en uvre des pratiques anti- concurrentielles, naurait pas eu lieu.

B- Llment moral

Lauteur doit avoir agi frauduleusement ou en connaissance de cause.

- Agir frauduleusement, cest avoir agi au moyen dune fraude, c'est--dire par le biais dun acte de mauvaise foi ou de tromperie, cest la volont dlibre de porter, par un acte de mauvaise foi, atteinte la concurrence.Il est dommage que le lgislateur nait pas dfini ces manuvres frauduleuses, en cela, il a adopt la mme dmarche que le lgislateur franais qui pourtant, dans lavant-projet de loi, avait utilis les termes Par contrainte, abus dautorit, dissimulation ou tout autre moyen frauduleux .

La jurisprudence franaise a dfini les manuvres frauduleuses comme un acte positif accompli afin dinduire la victime en erreur et obtenir une remise dans le cadre de lescroquerie.

- En connaissance de cause, deuxime cas vis par lart 6 et qui nest pas prvu en droit franais. Et l, le lgislateur marocain est plus strict, dans la mesure o il suffit que lauteur ait eu conscience de prendre une part personnelle dans les pratiques irrgulires.

Section 2 : La rpression des ententes et des abus de domination

1 : La procdure applicable

Le conseil de la concurrence a t cr par la loi n 06-99. Il a des attributions consultatives, aux fins davis, de conseils ou de recommandations en matire de pratiques anti-concurrentielles et de concentrations. Il est compos outre le prsident, de douze membres dsigns par dcret. (Six membres reprsentant ladministration, trois membres choisis en raison de leur comptence en matire conomique de concurrence ou de consommation et trois membres exerant ou ayant exerc leurs activits dans les secteurs de production, distribution ou de services.

Le conseil de la concurrence est saisi par les commissions parlementaires, le gouvernement, les juridictions et par les organismes viss par lart 15-03 de la loi.

Toutefois, ces organismes ne peuvent user de leur droit de saisine que dans la limite des intrts dont ils ont la charge. Ainsi, les entreprises auxquelles les pratiques anti- concurrentielles ont caus des prjudices, ne peuvent saisir directement le conseil de la concurrence.

A lorigine de lexamen dune pratique anti-concurrentielle, il est procd une enqute administrative donnant lieu la rdaction dun rapport. Lart 61 de la loi dispose que des fonctionnaires de ladministration, habilits spcialement cet effet et les agents du corps des contrleurs des prix, peuvent procder aux enqutes ncessaires.

Ces enqutes peuvent donner lieu ltablissement de procs verbaux et de rapports denqutes sur les pratiques anti-concurrentielles vises aux articles 6 et 7 qui sont transmis lautorit qui les a demands.

Sur base de ce document (rapport ou PV), le Premier ministre peut saisir le conseil de la concurrence. Ds que le conseil est saisi, son prsident dsigne un rapporteur qui examine laffaire et tablit un rapport. Le conseil rend son avis qui est transmis au Premier ministre.

Le premier ministre peut, suite une recommandation du conseil de la concurrence, ordonner aux parties intresses, de mettre fin aux pratiques anti-concurrentielles ou imposer des conditions particulires telles que les injonctions ou des mesures conservatoires.Pour les injonctions, il peut sagir dune injonction de renoncer la diffusion de barme commun (pour que les socits qui se sont mises daccord, cassent une autre socit, portant atteinte la concurrence), lapplication de remises discriminatoires, de sabstenir des mesures de boycott, dliminer de leurs contrats les clauses anti-concurrentielles quils contiennent Etc.

Ces mesures conservatoires ne peuvent intervenir que si la pratique dnonce, porte une atteinte grave et immdiate lconomie du pays, celle du secteur intress, lintrt des consommateurs ou aux entreprises lses. Elles doivent rester strictement limites ce qui est ncessaire, pour faire face lurgence, elles peuvent comporter la suspension de la pratique concerne ainsi quune injonction aux parties de revenir ltat antrieur.

En France, le conseil de la concurrence peut ordonner aux intresss de mettre un terme aux pratiques anti-concurrentielles dans un dlai dtermin ou imposer des conditions particulires comme il peut infliger une sanction pcuniaire applicable soit immdiatement soit en cas dinexcution des injonctions.

Le Premier ministre, peut galement transmettre le dossier au tribunal pour les poursuites pnales, lart 36 dispose que le premier ministre peut saisir le procureur du roi prs le TPI comptent, aux fins de poursuite. Mais le parquet tout comme la victime, peut mettre en mouvement laction publique (principe,de lopportunit des poursuites).

2 : Les peines encourues

A- les personnes physiques

La personne physique qui, frauduleusement ou en connaissance de cause, a pris une part personnelle, aux pratiques anti-concurrentielles, encourt une peine demprisonnement de deux mois un an et dune amende de 10.000 500.000 Dhs ou lune de ces deux peines seulement. (en France cest 4 ans demprisonnement)

B- Les personnes morales

Les pratiques anti-concurrentielles des personnes morales sont incrimines par lart 70 de la loi qui dispose que les personnes morales peuvent tre reconnues pnalement responsables, lorsque les circonstances de lespce le justifient, notamment la mauvaise foi des parties en cause ou la gravit de leurs infractions .

La condamnation dune personne physique dirigeant dentreprise ou syndicat ou ordre professionnel, au titre de lart 67, de mauvaise foi ou ayant commis une infraction assez grave, peut entraner la condamnation de la personne morale. (revoir)

En France, les personnes morales ne peuvent tre dclares directement responsables sur le plan pnal, mais une condamnation solidaire avec leurs dirigeants, personnes physiques, est possible. C'est--dire que la personne morale est condamne garantir le paiement de lamende. (Exam : Diffrence entre rpression Maroc et France en matire dinfractions anti- concurrentielles).

(Maroc : personne physique paye lamende, va en prison et la personne morale aussi aura uneamende)

La peine encourue par la personne morale est une amende dont le montant est, au sens de lart70 :

- Pour une entreprise de 2 5 % du chiffre daffaires hors taxes, ralis au Maroc, au cours du dernier exercice clos.

- Si le contrevenant nest pas une entreprise, ex. un syndicat professionnel, lamende est de 200.000 2.000.000 Dhs. En cas de rcidive dans les 5 ans, le montant maximum de lamende applicable peut tre doubl.

En dpit de ces dispositions, il faut rappeler que dans lesprit de cette loi, et dans la priode de mise en uvre de ce nouveau droit, laspect pdagogique est prventif et privilgi par rapport laspect rpressif.

Chapitre 2 : Les concentrations conomiques

Les oprations de concentration conomique sont soumises un contrle.

Section 1 : Le contrle administratif

Le mcanisme de contrle des concentrations conomiques est essentiellement administratif.

1 : Dfinition juridique de la concentration

Lart 11 de la loi dfinit la concentration comme tant : Tout acte, quelle quen soit la forme, qui emporte transfert de proprit ou de jouissance, sur tout ou partie des biens, droits et obligations dune entreprise, ou qui a pour objet, ou pour effet, de permettre une entreprise, ou un groupe d'entreprises, d'exercer, directement ou indirectement, sur une ou plusieurs autres entreprises, une influence dterminante .

La concentration conomique concerne la rpartition du pouvoir conomique entre les entreprises, cest le regroupement ou la fusion dentreprises, dans un secteur, une branche conomique dtermine ex. la concentration horizontale. Ou au stade successif de la chane de fabrication et de distribution dun produit ou dune matire donne (concentrations verticales).

2 : Le contrle des oprations de concentration

Les entreprises doivent notifier au Premier ministre, tout projet de concentration (V. Art10). Le contrle peut donc porter sur une cration ou un renforcement dune positiondominante et sur une atteinte la concurrence.La rglementation pour ce contrle sera applicable quand les entreprises qui sont parties lacte en question, ou qui en sont lobjet, ou qui leur sont conomiquement lis, ont ralis ensemble, plus de 40% des ventes, achats ou autres transactions sur un march national de biens, produits ou services de mme nature ou substituables ou sur une partie substantielle de celui-ci.

La mise en uvre des conditions lgales est apprcie en fonction du contexte conomique et juridique. Il faut donc, dlimiter le march des produits en prsence et valuer les perturbations causes par lopration.

Le conseil de la concurrence, apprcie si le projet de concentration apporte au progrs conomique, une contribution suffisante, pour compenser les atteintes la concurrence. Le conseil tient compte de la comptitivit des entreprises en cause au regard de la concurrence internationale.

3 : La procdure relative aux oprations de concentration conomique

Aprs que les entreprises aient notifi au Premier ministre leur projet de concentration, celui-ci le soumet pour avis, au conseil de la concurrence et en avise les entreprises parties lacte.

Le conseil de la concurrence apprcie le projet, les parties intresses sont avises, pour prsenter leurs rponses au rapport tabli par le rapporteur. Le conseil rend alors un avis consultatif.

Le Premier ministre, peut, suite cet avis, enjoindre aux entreprises, dans un dlai dtermin, soit de ne pas donner suite au projet de concentration ou de rtablir la situation de droit antrieure, soit de modifier ou complter ou prendre toute mesure propre assurer ou tablir une concurrence suffisante.

Section 2 : Faible dispositif rpressif

Lart 70 de la loi prvoit quen cas de non-respect de la notification au Premier ministre, du projet de concentration, ou du non-respect des engagements notifis avec le projet de concentration, les personnes morales peuvent tre reconnues pnalement responsables, lorsque les circonstances de lespce le justifient, notamment la mauvaise foi des parties en cause ou la gravit de leurs infractions.

La peine encourue est la mme que celle prvue, pour les infractions anticoncurrentielles. Donc, la concentration, mme excessive, ne donne lieu qu une amende lencontre de la personne morale.

Chapitre 3 : Les pratiques restrictives

Les pratiques restrictives de la concurrence sont traites dans le titre VI de la loi sur la libert des prix et de la concurrence. Les pratiques restrictives sont des pratiques qui constituent des restrictions aux relations normales entre oprateurs conomiques. Bien que reprenant quelques dispositions dj prvues par la loi 008-71 sur la rglementation et le contrle des prix, le lgislateur innove en introduisant de nouvelles rgles visant la transparence et la loyaut dans les relations commerciales.

Les pratiques restrictives de la concurrence sont :

- Celles relatives au stockage clandestin ;

-Celles ayant trait la protection et linformation du consommateur, que nous traiterons en deuxime partie ;Et- Celles visant les comportements restrictifs dans les relations entre professionnels quiferont lobjet de ce chapitre.

Si les comportements anticoncurrentiels affectent lensemble du fonctionnement dun march, dautres comportements peuvent porter ponctuellement prjudice certaines entreprises. Cest pourquoi, il est apparu indispensable que des rgles de bonne conduite commerciale soient prcises et respectes. Ces rgles rpondent une exigence de loyaut dans la comptition conomique.

Les relations commerciales entre professionnels doivent tre caractrises par la transparence. Cette transparence repose sur un certain nombre dobligations et de pratiques interdites. On trouve donc la fois un aspect prventif avec les rgles sur la transparence du march (ce qui nexclut pas le recours la sanction pnale) et un aspect vraiment rpressif avec les divers comportements qui sont incrimins.

Section 1 : Laspect prventif : Obligations entre professionnels

Le lgislateur a renforc les rgles concernant la transparence dans les relations entre professionnels, cest dire entre producteurs et distributeurs, par linstauration de plusieurs techniques permettant dassurer une information convenable sur les prix et conditions de vente entre professionnels.

1 : Les modes dinformation

Le lgislateur dfinit et organise la transparence et la loyaut dans les relations entre professionnels par linstauration de rgles de facturation et par lobligation faite aux professionnels de communiquer les barmes de prix et les conditions de vente.

A- La facturation

Aux termes de larticle 51 de la loi, tout achat de biens ou de produits ou toute autreprestation de service entre professionnels doit faire lobjet:

- Dune facture dlivre ds la ralisation de la vente ou de la prestation du serviceOu-Dun document en tenant lieu dlivr la fin de chaque mois si ces ventes ou prestations entrent dans le cadre de rglements mensuels.

La loi impose lacheteur de rclamer la facture et au vendeur de la dlivrer.

La facture doit tre rdige en double exemplaire prnumrote et tire dune sriecontinue ou dite par un systme informatique selon une srie continue. Chacun doit conserver un exemplaire de cette facture pendant cinq ans.Le contenu de la facture a t prcis par le lgislateur qui impose certaines mentions telles que :

- Le nom, la dnomination des parties et leur adresse ;

- Date de lopration ;

- Quantit et dnomination prcise des produits et services ;

- Prix des biens ou produits vendus et services rendus ;

- Rductions accordes le cas chant ;

- Le montant total toutes taxes comprises ;

- Modalits de paiement.

La dlivrance de fausses factures est interdite par la loi.

B- Les barmes de prix et les conditions de vente

En vertu de larticle 52, tout producteur, prestataire de services, importateur ou grossiste, doit communiquer tout acheteur de produits ou demandeur de prestation de service pour une activit professionnelle qui en fait la demande, son barme de prix et ses conditions de vente.

Celles-ci comprennent les conditions de rglement ou les garanties de paiement et, le cas chant, les rductions accordes.

Cette communication seffectue par tout moyen conforme aux usages de la profession. Une certaine doctrine a considr que cela pouvait comprendre la communication verbale qui est peu fiable puisque le vendeur peut changer davis. La jurisprudence franaise a estim que toute communication volontairement incomplte est assimile un refus de communication.

2 : Les sanctions du dfaut dinformation

Les infractions aux dispositions du Chapitre 2 du Titre 6 susvis sont punies dune amendede 5 000 100 000 Dhs1.

En ce qui concerne les infractions aux rgles sur la facturation, la Cour de Cassation franaise a estim quelles sont tablies par la seule constatation de leur lment matriel. La chambre criminelle de la Cour de Cassation a prcis dernirement, que la seule constatation de la violation en connaissance de cause dune prescription lgale ou rglementaire implique de la part de son auteur, lintention coupable prvue par le code pnal.

Section 2 : Les pratiques interdites

La loi interdit les prix imposs et certaines pratiques restrictives

1 : Le prix minimum impos

A- Le principe

Larticle 53 de la loi interdit toute personne dimposer directement ou indirectement, un caractre minimal au prix de revente dun produit ou dun bien, au prix dune prestation ou dun service ou une marge commerciale.

Il sagit donc dune rgle gnrale qui sapplique toute personne (grossiste, professionnel, syndicat) qui voudrait fixer les prix minima ou les marges minimales que les revendeurs ou prestataires de services doivent proposer leurs clients.

La pratique du prix impos ne peut tre accepte, car elle paralyse la concurrence et interdit toute baisse sur les prix. La doctrine admet cependant la pratique des prix conseills dans laquelle le producteur, importateur ou grossiste nmet quune simple recommandation sans caractre obligatoire.

Il sagit dun dlit intentionnel. La jurisprudence franaise a prcis que le fait dimposer un prix minimum de revente suppose la volont dlibre du fournisseur dabuser dune position de force et implique une intention frauduleuse de sa part pour chercher sassurer indment le contrle du march et faire chec au jeu de la libre concurrence. Peu importe que le rsultat recherch ait t atteint : il suffit quune telle volont se soit exprime. Mais seules peuvent tre poursuivies, les personnes qui ont commis matriellement linfraction ou qui en ont donn lordre.

1 Art. 71 alina 2 de la loi n 06-99

B- Les sanctions pnales

Elles sont punies par le mme article 71 alina 2 de la loi qui dispose que : Les infractions aux dispositions du chapitre 2 du Titre 6 susvis sont punies dune amende de5.000 100.000 Dhs .

Donc ce dlit ne peut tre puni demprisonnement. Il faut prciser ici que lArt 81 de la loi, qui est de porte gnrale, dispose que : Le tribunal peut condamner solidairement les personnes morales au paiement des amendes prononces contre leurs dirigeants en vertu des dispositions de la prsente loi et des textes pris pour son application .

2 : Linterdiction de certaines pratiques restrictives

Larticle 54 de la loi interdit certaines pratiques restrictives tout producteur, importateur, grossiste ou prestataire de services. Mais avant de les examiner, il convient dabord de rappeler le principe de la libert des prix et des infractions qui lui sont subsquentes.

A- Les prix

1- Le principe de la libert des prix

Larticle 2 de la loi n 06-99 dispose que Les prix des biens, des produits et des services sont dtermins par le jeu de la libre concurrence sous certaines rserves (prvues aux articles 3 ,4 ,5 et 83).

Ce principe de libert des prix comporte des limitations soit structurelles, soit conjoncturelles. En effet, lEtat se rserve le droit dintervenir dans certaines circonstances. Cette intervention pourra simposer dans des secteurs ou des zones qui se caractrisent par une absence structurelle de concurrence, en raison soit de lexistence de monopole (ex : lectricit, eau potable), soit dentraves lgales (secteur mdical, taxis etc.).

Une telle intervention sera galement possible dun point de vue conjoncturel lorsque apparaissent des hausses ou des baisses excessives de prix, motives par des circonstances exceptionnelles ou une calamit publique (Grave crise dapprovisionnement ou vnement qui a une incidence sur la vie conomique). Dans ces secteurs, les prix peuvent tre fixs par ladministration aprs consultation du Conseil de la concurrence.

2- Laction illicite sur les prix

Le lgislateur a introduit larticle 68 qui rprime et sanctionne toute action illicite sur les prix. Auparavant, ces comportements taient incrimins mais les rgles taient contenues dans le code pnal.

a- Lincrimination

Ainsi, le dlit est ralis par le fait, en diffusant par quelque moyen que ce soit, des informations mensongres ou calomnieuses, en jetant sur le march des offres destines troubler les cours ou des suroffres faites aux prix demands par les vendeurs, ou en utilisant tout autre moyen frauduleux, doprer ou de tenter doprer, la hausse ou la baisse artificielle du prix de biens ou de services ou deffets publics ou privs.

La ralisation de linfraction suppose la runion dun lment matriel et dun lment intentionnel. Le but recherch est la hausse ou la baisse artificielle du prix. La tentative est punissable. Lauteur de linfraction doit non seulement avoir lanc sur le march une offre ou une suroffre, mais il doit aussi avoir accompagn sa proposition dinformations mensongres ou calomnieuses.

b- La rpression

La peine encourue est un emprisonnement de deux mois deux ans et une amende de10.000 500.000 dirhams ou lune de ces deux peines seulement (article 68).

La peine est aggrave si la hausse ou la baisse artificielle des prix concerne des denres alimentaires, des grains, farines, substances farineuses, boissons, produits pharmaceutiques, combustibles ou engrais commerciaux. Dans ce cas, le coupable risque un emprisonnement dun trois ans et une amende de 1.000.000 dirhams.

B- Pratiques restrictives

La loi permet galement de lutter contre certaines pratiques commerciales dloyales par linterdiction des pratiques discriminatoires dans les conditions de vente, du refus de vente et des ventes conditionnes et applique ces infractions les peines prvues par larticle 71 alina2 susvis.

1- Les ventes discriminatoires interdites

Il est interdit de pratiquer lgard dun partenaire conomique ou dobtenir de lui des prix, dlais de paiement, conditions de vente discriminatoires et non justifies par des contreparties relles en crant de ce fait pour ce partenaire, un dsavantage ou un avantage dans la concurrence.

Donc trois conditions :

1- traitement diffrentiel (rabais substantiel pour un client et pas pour les autres ;2 absence de contrepartie relle le justifiant ;3 qui avantage ou dsavantage par rapport aux autres concurrents.

2- Le refus de vente ou de prestation de service

Il est interdit de refuser de vendre ou dexcuter un service lorsque la demande dachat ou de service est de bonne foi et quelle a un caractre normal Ex : ne pas vendre un produit un dtaillant et approvisionner rgulirement les autres, condition que sa demande de produit soit normale et pas exagre.3- Les ventes ou prestations de services lies

(Lier la vente lachat dun autre produit).

4- Linterdiction de ravitaillement et de mise en vente en dehors du carreau des marchs de gros et des halles aux poissons

Dans les villes o il existe des marchs de gros et des halles aux poissons, on ne peut dtenir, vendre, ravitailler les grossistes, ou dtaillants en fruits, lgumes ou poissons destins la consommation et vendus en ltat, que sils passent par ces marchs ou ces halles.

Cette rgle qui ne sapplique pas aux produits destins limportation, lexportation ou lindustrie a un double objectif :

- Contrler la qualit des produits destins aux consommateursEt- Mettre les revendeurs sur un pied dgalit.

Donc tout fournisseur de fruits, lgumes poissons doit obligatoirement passer par ces marchs.

LOI 30-08 MODIFIANT ET COMPLETANT LA LOI 06-99

- certains produits et services continuent dtre rglements (mdicaments, lectricit,eau potable etc.) pendant quatre ans- harmoniser les sanctions, prenant en compte le poids conomique du contrevenant.- Rintroduction de la sanction administrative dont lexcution est plus rapide pourdissuader les contrevenants- Durcissement des sanctions en cas de rcidive.-Le non respect des normes de qualit et de quantit sera considr comme une hausse frauduleuse de prix.-Rvision la baisse de l'amende minimale de 1.200 500 DH pour les petits commerants avec un seuil de 5.000 DH. Cette amende est double, par contre, en cas de rcidive dans une dure de 5 ans.- Augmentation de lamende maximale lencontre des grands commerants :lamendepasse de 100.000 300.000 DH et double en cas de rcidive.