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5R SAISON 15 16 RÉCITAL BRAHMS | WAGNER | MAHLER DIEMUT POPPEN JOÃO PAOLO SANTOS ALTO PIANO CONTRALTO SARA MINGARDO

1516 - Programme récital - Sara Mingardo - 04/16

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5R

SA ISON1516

RÉCITALBRAHMS | WAGNER | MAHLER

DIEMUT POPPEN

JOÃO PAOLO SANTOS

ALTO

PIANO

CONTRALTO

SARAMINGARDO

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SUBVENTIONNÉ PAR LA VILLE DE GENÈVE

PARTENAIRE FONDATEUR DE LA TROUPE DES JEUNES SOLISTES EN RÉSIDENCE

PARTENAIRE DU PROGRAMME PÉDAGOGIQUE

PARTENAIRE DES RÉCITALS PARTENAIRE DE PROJET

PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE

PARTENAIRE DE PRODUCTION

CARAN D’ACHE EXERSUISSE FAVARGER FLEURIOT FLEURS GENERALI ASSURANCE TAITTINGER UNIRESO

FONDATION VALERIA ROSSI DI MONTELERA LA FAMILLE LUNDIN

PARTENAIRE DE SAISON

PARTENAIRE DE SAISON

ASSOCIATION DES COMMUNES GENEVOISES ÉTAT DE GENÈVE CERCLE DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

PARTENAIRES DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

BANQUE PICTET & CIE SA CARGILL INTERNATIONAL SAHYPOSWISS PRIVATE BANK GENÈVE SA TOTSA TOTAL OIL TRADING SA UNION BANCAIRE PRIVÉE, UBP SA

PARTENAIRES DU GENEVA OPERA POOL

PARTENAIRES D’ÉCHANGE

PARTENAIRES MÉDIA

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Vendredi 15 avril 2016 à 19 h 30À l’Opéra des Nations

SARAMINGARDO

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Vendredi 15 avril 2016 à 19 h 30À l’Opéra des Nations

RÉCITAL

CONTRALTO

SARAMINGARDO

GUSTAV MAHLERKindertotenlieder

Nun will die Sonn’ so hell aufgehnNun seh’ich wohl, warum so dunkle Flammen

Wenn dein MütterleinOft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen

In diesem Wetter, in diesem Braus

JOHANNES BRAHMS Zwei Gesänge

Gestillte SehnsuchtGeistliches Wiegenlied

Entracte

GEORGE ENESCUKonzertstück pour alto et piano

RICHARD WAGNERWesendonck Lieder

Der EngelStehe still!

Im TreibhausSchmerzen

Träume

Ma Destinée (détail)Victor Hugo, 1857Maison de Victor Hugo, ParisEncre et gouache

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DIEMUT POPPEN

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4 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | SARA MINGARDO

Sara Mingardo... une soirée post-romantique

par Daniel Dollé

Très longtemps encore, on se sou-viendra de la magistrale interpréta-tion de Neris, la nourrice de Médée, dans la Medea de Cherubini, par Sara Mingardo. De son grand air concertant

avec le basson qui est la plainte d’une mère adop-tive pour celle dont le destin tragique lui échappe mais qu'elle s’apprête tout de même à suivre jusqu’à la fin.Les voix de contraltos féminines sonnent parfois lourdes, consistantes, denses. Ce sont des voix riches en harmoniques caverneuses, comme si le registre grave dans lequel elles évoluent pesait

Un enfant dans le noir, saisi par la peur, se rassure en chantonnant. Il marche, s’arrête au gré de sa chanson. Perdu, il s’abrite comme il peut, ou

s’oriente tant bien que mal avec sa petite chanson. Celle-ci est comme l’esquisse d’un centre stable et calme, stabilisant et calmant, au sein du

chaos. Il se peut que l’enfant saute en même temps qu’il chante, il accélère ou ralentit son allure ; mais c’est déjà la chanson qui est elle-même un saut :

elle saute du chaos à un début d’ordre dans le chaos, elle risque aussi de se disloquer à chaque instant. Il y a toujours une sonorité dans le f il d’Ariane.

Ou bien le chant d’Orphée. GILLES DELEUZE

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5RÉCITAL | SARA MINGARDO • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Sara Mingardo... une soirée post-romantique

fortement sur leurs cordes vocales, à l’inverse des sopranos coloratures, que l’on imagine aisément en oiseaux virevoltants. La voix de Sara Mingardo a le charme de la rareté, de l’ambitus lorsque la voix décolle vers les aigus, et du timbre. Le 30 janvier 2007, l’artiste avait déjà donné un récital Place de Neuve. Elle était accompagnée par le Concerto Italiano, au clavecin Rinaldo Alessandrini, dans un programme intégrant des œuvres de Merula, Salvatore, Storace, Carissimi, Legrenzi, Haendel, et Vivaldi. Elle nous revient avec un programme qui s’éloigne largement des rivages de la musique baroque, et présente quatre compositeurs phares du XXème siècle.Avec les Kindertotenlieder, Mahler quitte le monde coloré du Wunderhorn et regarde vers d’autres horizons, en se tournant vers la poésie intimiste de Friedrich Rückert (1788–1866). Est-ce le besoin de retraite, de silence ou de solitude ? Il choisit cinq poèmes parmi les 448 écrits par Rückert à la mort de ses deux enfants, Ernest et Louise. Tout en étant conscient que la pensée de mort est une préoccupation dominante chez Mahler, et ce dès ses plus jeunes années, il est surprenant que le compositeur aborde deux thèmes antino-miques, la mort et l’enfance, dans une période où il connaît des jours heureux sur les plans per-sonnel et professionnel. Quant à Alma Schindler devenue Alma Mahler en 1902, un an après l’écri-ture des trois premiers Lieder, elle écrit dans ses mémoires à propos de la composition des deux derniers Lieder : « Je peux bien comprendre que l’on compose de si terribles textes quand on n’a pas d’enfants, ou quand on a perdu des enfants… Mais je ne peux comprendre que l’on puisse chanter la mort d’enfants quand, une demi-heure aupara-vant, on a serré et embrassé les siens, gais et en santé. Je lui ai dit alors « Pour l’amour de Dieu, tu peins le diable sur la muraille ! » Peut-être oublie-t-on trop rapidement que la création de Mahler est une sorte de préfiguration de sa destinée, de sa vie, et que sa propre enfance est marquée par une série de deuils – sur ses treize frères et sœurs, sept sont morts dans le plus jeune âge.Sur la première page de la partition, Gustav

Mahler écrit : « Ces cinq morceaux forment une entité indivisible. » L’ordre séquentiel des pièces fait partie des préoccupations formelles du compositeur.Le premier poème semble tout indiqué pour faire figure d’introduction : le décès vient tout juste de se produire, l’ambiance est morose, mais déjà se présente la nécessité d’ensevelir la noirceur de la nuit dans l’éternelle lumière. Suivent deux poèmes cultivant le souvenir : le premier, plus triste, de l’enfant malade au regard devenu étoile; le second, aigre-doux, de l’enfant plein de lumi-neuse vie. Encore là, l’ordre fait sens et concorde avec la trajectoire formelle. Il en va de même des deux derniers : même si la tempête devrait logi-quement précéder le beau temps, le détail des textes justifie l’inversion. « Ils sont si tristes que cela a été une douleur pour moi de les écrire, comme ce sera une douleur pour le monde qui devra un jour les entendre » écrit Mahler à pro-pos des Kindertotenlieder. Bien que les Lieder soient plus connus dans leur version orchestrale, ils furent également publiés avec un accompagne-ment de piano dont on sait que Mahler l’inter-préta à plusieurs reprises, même après la création orchestrale de l’œuvre. L’atmosphère pesante de ce recueil, parfois à la limite de l’immobilité, se trouve comme concentrée par l’absence des timbres instrumentaux dont il était un maître, le noir et blanc des touches entrant en résonance avec les images d’ombre et de lumière qu’amène la thématique funèbre. Paysages sonores obsédants, lenteurs obsessives et douloureuses, harmonies instables ou tendues réverbèrent la douleur rete-nue mais incommensurable de ce père en deuil, avant que le tempétueux dernier lied ne porte au jour la violence et ne permette finalement d’ache-ver ces chants de mort dans la sérénité, « comme une berceuse ».Viennois d’adoption, Brahms allait ainsi appa-raître comme le maillon le plus fort existant entre les deux écoles qui portent le nom de la capitale de la musique, très précisément entre le romantisme déjà post-classique de la « Grande » Symphonie de Schubert et la science prophétique de la

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6 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | SARA MINGARDO

SARA MINGARDO... UNE SOIRÉE POST-ROMANTIQUE DANIEL DOLLÉ

Symphonie n°5 de Mahler, écrites respectivement quelques années avant sa naissance et quelques années après sa mort.Dans les deux Lieder de Johannes Brahms, l’alto joue un rôle majeur – c’était l’instrument à cordes favori du compositeur. Ils furent écrits pour Joachim Joseph, le cher ami de Brahms, et la mezzo Amalie Schneeweiss qui se sont mariés en 1863.Gesti l le Sehnsucht (Nostalgie apaisée), en Ré majeur, sur un poème de Friedrich Rückert, est un hymne à la nature où l’on croise les forêts, les zéphyrs et le gazouilli des oiseaux. Cette mélodie, baignée de la lumière dorée du crépuscule, fête les noces de Brahms et de Rückert. Un pur enchan-tement qui se poursuit avec Geistliches Wiegenlied (Berceuse spirituelle), en Fa majeur, écrit en pre-mier et revu par la suite. L’œuvre commence par une mélodie de Noël de l’époque médiévale, Joseph, lieber Joseph mein joué par l'alto. Après l’introduc-tion, le soliste expose les variations de la mélodie. Le chant est une berceuse en 6/8 destinée à un berceau à bascule. C’est une œuvre d’esprit sym-phonique. Brahms est à la quête du sublime et atteint le niveau de la Rapsodie pour contralto. Ce lied incarne la fusion idéale de la mélodie popu-laire et de la mélodie savante. Il s’agit d’un aria da capo qui présente une perfection formelle.La seconde partie du récital commence par une œuvre du compositeur roumain Georges Enesco, Konzertstück pour alto et piano, composée en 1906. Adolescent, Enesco avait déjà séduit le composi-teur de Manon : « Je crois voir un enfant prodige, et je me trouve en présence d’un artiste de tout pre-mier ordre ! Il est né symphoniste ; il a douze ans à peine et il orchestre déjà comme un maître. »À l’instar du Roi Œdipe, personnage principal de son unique opéra, chef d’œuvre lyrique du XXème

siècle, Georges Enesco mène une vie d’errance. La Roumanie restera son pays de cœur, et la France le lieu où il mènera à bien l’essentiel de ses grands projets, et qui recueillera son dernier souffle. Son enfance est bercée par la tradition musicale pay-sanne, par les polyphonies de la musique orthodoxe roumaine et par le style composite des tziganes.Très rapidement Enesco devient un soliste virtuose

qui bénéficie des conseils de Johannes Brahms. Il entre dans la classe de composition de Jules Massenet, puis de Gabriel Fauré qui le qualifie « d’in-telligent et d’extrêmement doué ». Georges Enesco aurait aimé qu’on le considère davantage comme un créateur que comme un virtuose. Il voue une grande passion à la musique de chambre et fonde deux ensembles, un trio et un quatuor à cordes.Au début des années 1900, Gabriel Fauré invite Enesco à participer au jury du Conservatoire de Paris; pour la circonstance le compositeur écrit cer-taines pièces virtuoses, dont le Konzertstück pour alto et piano. La même année, 1906, il écrit le Dixtuor à vent, en Ré majeur. L’œuvre se présente sous la forme d’une sonate allegro en quatre par-ties : exposition – développement – récapitulation et coda. On y retrouve les caractéristiques de la musique folklorique roumaine et de la musique occidentale.Les Wesendonck-Lieder, composés en 1857-1858, dans un exceptionnel moment d’effervescence créative, de recherche musicale et culturelle et de passion amoureuse pour Richard Wagner, furent joués le 30 juillet 1862 en public. 1862, l’année où Sarah Bernhardt débute à la Comédie française dans le rôle d’Iphigénie de Racine, où la jeune soprano colorature italienne Adelina Patti fait des débuts fracassants sur la scène du Théâtre-Italien de Paris, mais également l’année de la naissance de May Irwin, l’une des comédiennes et chanteuses les plus appréciées de son époque aux Etats-Unis. Elle est connue pour avoir donné devant la caméra le premier baiser de l’histoire du cinéma.Les cinq Lieder composés par Wagner en 1857 sur des poèmes écrits par Mathilde Wesendonck, constituent des études pour Tristan, sinon des esquisses de ce grand ouvrage. C’est le 22 août 1857 que les Wesendonck s’ins-tallent dans leur somptueuse villa qui surplombe le lac de Zurich, alors que Wagner et son épouse avaient déjà emménagé depuis le 28 avril dans la petite maison de campagne située un peu plus haut et mise à leur disposition par Otto Wesendonck. Dès lors, les relations entre Richard et Mathilde –qui n’avaient pas dépassé le stade

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7RÉCITAL | DIANA DAMRAU • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

DANIEL DOLLÉ SARA MINGARDO... UNE SOIRÉE POST-ROMANTIQUE

d’une sorte d’amitié amoureuse encore contrô-lée – vont se précipiter. La répercussion de cette passion naissante sur le génie créateur du com-positeur ne se fait pas attendre. Le projet d’écrire Tristan qui, comme on le verra plus loin, date de la fin 1854, se concrétise brusquement.Peter Wapnewski a parfaitement raison quand il résume ainsi la situation : « Schopenhauer et Mathilde Wesendonck ont la co-responsabilité de Tristan avec ses énergies philosophiques et érotiques. » Quant au personnage d’Isolde, assez pâle aussi bien chez Béroul et Thomas que chez Gottfried de Strasbourg, ce n’est que grâce aux transformations que lui fait subir Wagner qu’il prend du relief. Et c’est à nouveau Wapnewski qui en tire la conséquence : « L’Isolde de Wagner n’est pas Mathilde. Mais sans cette dernière, elle ne serait pas ce qu’elle est. »C’est vers la fin de l’année 1854 que Wagner décide d’entreprendre cette nouvelle composition. Ainsi, dans une lettre datée du 16 décembre, il précisait à Franz Liszt : « Mais, comme, dans toute mon existence, je n’ai jamais goûté dans sa perfection le bonheur que donne l’amour, je veux à ce plus beau de tous les rêves élever un monument dans lequel ce désir d’amour sera satisfait jusqu’à com-plet assouvissement. J’ai dans la tête le plan d’un Tristan et Isolde – la musique la plus simple, mais où déborde la vie la plus intense ; et dans les plis de la « voile noire » qui flotte au dénouement, je veux ensuite m’envelopper – pour mourir. »Commencé le 20 août, le poème est terminé le 18 septembre et fait l’objet d’une lecture auprès d’un cercle restreint qui en est profondément impres-sionné. Puis, le 1er octobre, Wagner commence la composition de l’œuvre et écrit le fameux accord qui débute le prélude ainsi que le leitmotiv du désir. C’est à la fin novembre et en décembre qu’il met en musique trois des célèbres Wesendonck-Lieder. En avril 1858 la passion devient encore plus forte pour atteindre son paroxysme en août suivant. La concomitance entre la proximité de Mathilde et la progression de Tristan est flagrante.Cinq fragments d’un discours amoureux, dont l’ordre fut fixé par Wagner après coup : l’ange

inaugure le cycle, les rêves le referment ; au centre, la serre est le lieu de la chaleur suffocante ; et de part et d’autre de ce pivot central, le renonce-ment au désir et la douleur veillent dans l’ombre. On trouve là cette ambiguïté tonale et ce lyrisme étouffant que l’opéra portera à son paroxysme. Même si Wagner a prudemment réservé ses Lieder à la voix et au piano, il se chargera plus tard d’or-chestrer Träume, et c’est en 1893 seulement, par le chef d’orchestre Felix Mottl, que seront instru-mentées les quatre autres pièces du cycle.

L’art n’est pas le chaos, mais une composition du chaos qui donne

la vision ou sensation, si bien qu’il constitue un chaosmos, comme dit

Joyce, un chaos composé.GILLES DELEUZE

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8 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | SARA MINGARDO

Les Lieder de Wagner et Mahler

par Pierre Flinois

Dans le vaste univers de la mélodie européenne, et du lied allemand, le développement de la forme jusqu’au cycle de Lieder est un phénomène relativement tardif, qui prendra toute

son envergure avec les grands cycles de Schubert et Schumann. Mais plus tardive encore est cette évolution qui porte le lied à l’orchestre : Berlioz, en France, orchestrant ses Nuits d’été en fut sans doute l’initiateur, dès 1856. Wagner suivit de peu, en 1857, avec ses Wesendonck-Lieder (n’orchestrant que le dernier, et laissant le soin des quatre autres à l’un de ses fervents admirateurs, Félix Mottl). Ce sera en fait à Gustav Mahler et à Richard Strauss de donner à ce genre qui marie l’intimité du pro-pos au grandiose de l’expression ses chef-d’œuvres incontournés.Des Wesendonck-Lieder, composés à Zurich en 1857, on connaît l’origine : cinq poèmes anodins de celle que Richard Wagner aimait alors, Mathilde Wesendonk, épouse du riche mécène de son exil zurichois. Dans leur douceureuse expression, ils devaient séduire le compositeur en gestation de son plus haut chef-d’œuvre : Tristan et Isolde, depuis trois ans déjà. Tant par l’ambiance propre de la musique qu’elles lui inspireraient, que par l’usage même de thèmes bientôt repris dans l’opéra, par les couleurs amoureuses que la voix y expose, ces mélodies pour voix de femme et piano seraient ainsi des « Études » pour l’opéra à venir, autant que le catalyseur de sa composition, une fois la passion opposée à l’impossible quotidien. Et si par l’am-pleur de leur propos musical, la splendeur de la ligne, la gravité du ton aussi, ils appellent naturel-

lement à l’orchestre, ils n’en demeurent pas moins l’une des rares incursions du compositeur hors de son domaine de pré-dilection, l’opéra. Mahler n’avait point d’enfants à 41 ans lorsqu’il commença la composition des K i n d e r t o t e n l i e d e r sur des textes de Friedrich Rückert. Co nt r a i re m e nt à

la plupart de ses Lieder, ces « Chants des enfants morts » furent écrits directement pour orchestre, et c’est à la Cinquième et la Sixième Symphonie qu’il convient d’en relier le vocabulaire mélodique et stylistique, sans écarter toutefois l’influence évi-dente des Wesendonck-Lieder ou de Brahms. Loin du lied classique, la forme est ici extrêmement expressive et lyrique, ne serait-ce que par la nature même du sujet, sensible pour un compositeur qui avait perdu nombre de ses frères et sœurs pendant sa jeunesse. Le destin se montrera toutefois cruel quand trois ans après leur achèvement, en 1907, Mahler perdra sa fille Maria, âgée de 4 ans. Mais si l’œuvre de l’inspiratrice de Wagner est toute de parfums et de lumières diaprées, celle que Mahler induira de Rückert en choisissant cinq des 450 poèmes de son recueil serait – à l’exception du der-nier, agité en son initium, mais apaisé bientôt – est toute sérénité et apaisement.

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9RÉCITAL | SARA MINGARDO • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Et maintenant le soleil va se lever radieux

Et maintenant le soleil va se lever radieux,comme si la nuit n’avait apporté aucun malheur.Le malheur n’est arrivé qu’à moi seul,mais le soleil luit pour tout l’univers.

Tu ne dois pas enfouir en toi cette nuit,mais la verser dans la lumière éternelle.Une lampe s’est éteinte dans ma tente.Que rayonne la joyeuse lumière du monde !

Je sais maintenant pourquoi de si sombres flammes

Je sais maintenant pourquoi de si sombres flammesjaillissaient parfois de vos regards,ô yeux !Vous vouliez en un seul éclairrassembler toute votre force.

Je ne savais pas, car le brouillardm’aveuglait,tissé sournoisement par le sort,que la lumière de ce regard s’en retournait déjàvers le lieu où toute lumière a sa source.

Vous vouliez me dire avec votre éclat:nous aimerions demeurer à tes côtés,mais le destin ne nous le permet pas,

regarde-nous, car bientôt nous serons loin !Ce qui maintenant pour toi ne sont que des yeux,seront des étoiles dans les nuits à venir.

Gustav Mahler (1860-1911)

Kindertotenlieder (1901-1904)Friedrich Rückert (1788 - 1866), Kindertodtenlieder

1. Nun will die Sonn’ so hell aufgehn

Nun will die Sonn’ so hell aufgehn,Als sei kein Unglück die Nacht geschehn!Das Unglück geschah nur mir allein!Die Sonne, sie scheinet allgemein!

Du musst nicht die Nacht in dir verschränken,Musst sie ins ew’ge Licht versenken!Ein Lämplein verlosch in meinem Zelt!Heil sei dem Freudenlicht der Welt!

2. Nun seh’ich wohl, warum so dunkle Flammen

Nun seh’ ich wohl, warum so dunkle FlammenIhr sprühtet mir in manchem Augenblicke.O Augen! O Augen! Gleichsam, um voll in einem BlickeZu drängen eure ganze Macht zusammen.

Doch ahnt’ ich nicht, weil Nebel mich umschwammen,Gewoben vom verblendenden Geschicke,Dass sich der Strahl bereits zur Heimkehr schicke,Dorthin, von wannen alle Strahlen stammen.

Ihr wolltet mir mit eurem Leuchten sagen:Wir möchten nah dir bleiben gerne!Doch ist uns das vom Schicksal abgeschlagen.

Sieh’ uns nur an, denn bald sind wir dir ferne!Was dir nur Augen sind in diesen Tagen:In künft’gen Nächten sind es dir nur Sterne.

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10 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | SARA MINGARDO

Lorsque ta mère chérie pénètre dans la chambre

Lorsque ta mère chérie pénètre dans la chambre,et que je tourne la tête pour la voir entrer,ce n’est pas sur elle que mon premier regard se porte,mais sur ce coin, près du seuil,là où paraissait ton cher visage,quand, rayonnante de joie, tu entrais à ses côtés,comme autrefois, ma petite fille.

Lorsque ta mère chérie pénètre dans la chambre,à la lumière de sa bougie, il me semble comme toujoursque tu entres aussi, te glissant derrière ellecomme autrefois dans ma chambre,

ô toi qui fus de la maison de ton pèrele rayon de joie, hélas, trop tôt éteint.

Souvent il m’arrive à penser qu’ils sont seulement sortis

Souvent il m’arrive à penser qu’ils sont seulement sortis,Que bientôt ils rentreront à la maison !La journée est belle ! ô ne crains rien !Ils font seulement une longue randonnée.

Oui, sûrement, ils sont seulement sortiset bientôt ils rentreront à la maison !Oh ! ne crains rien, la journée est belle !Ils se dirigent vers ces collines lointaines !

Ils sont seulement partis en avance sur nous,et ne sont plus attendus à la maison !Nous les rejoindrons sur ces hauteurs,dans le clair soleil !La journée est belle sur ces hauteurs !

3. Wenn dein Mütterlein

Wenn dein Mütterlein Tritt zur Tür herein,Und den Kopf ich drehe, Ihr entgegen sehe,Fällt auf ihr Gesicht Erst der Blick mir nicht,Sondern auf die Stelle Näher nach der Schwelle,Dort, wo würde dein Lieb’ Gesichtchen sein,Wenn du freudenhelleTrätest mit herein,wie sonst, mein Töchterlein.

Wenn dein Mütterlein tritt zur Tür herein,Mit der Kerze Schimmer,Ist es mir als immer,Kämst du mit herein,Huschtest hinterdrein,Als wie sonst ins Zimmer!

O du, des Vaters Zelle,Ach, zu schnellErloschner Freudenschein!

4. Oft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen 

Oft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen,Bald werden sie wieder nach Hause gelangen.Der Tag ist schön! O, sei nicht bang!Sie machen nur einen weiten Gang.

Jawohl, sie sind nur ausgegangen,Und werden jetzt nach Hause gelangen!O, sei nicht bang, der Tag ist schön,Sie machen nur den Gang zu jenen Höh’n.

Sie sind uns nur vorausgegangen,Und werden nicht wieder nach Hause verlangen,Wir holen sie ein auf jenen Höh’n!Im Sonnenschein, der Tag ist schön auf jenen Höh’n!]

GUSTAV MAHLER

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11RÉCITAL | SARA MINGARDO • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Lorsque ta mère chérie pénètre dans la chambre

Lorsque ta mère chérie pénètre dans la chambre,et que je tourne la tête pour la voir entrer,ce n’est pas sur elle que mon premier regard se porte,mais sur ce coin, près du seuil,là où paraissait ton cher visage,quand, rayonnante de joie, tu entrais à ses côtés,comme autrefois, ma petite fille.

Lorsque ta mère chérie pénètre dans la chambre,à la lumière de sa bougie, il me semble comme toujoursque tu entres aussi, te glissant derrière ellecomme autrefois dans ma chambre,

ô toi qui fus de la maison de ton pèrele rayon de joie, hélas, trop tôt éteint.

Souvent il m’arrive à penser qu’ils sont seulement sortis

Souvent il m’arrive à penser qu’ils sont seulement sortis,Que bientôt ils rentreront à la maison !La journée est belle ! ô ne crains rien !Ils font seulement une longue randonnée.

Oui, sûrement, ils sont seulement sortiset bientôt ils rentreront à la maison !Oh ! ne crains rien, la journée est belle !Ils se dirigent vers ces collines lointaines !

Ils sont seulement partis en avance sur nous,et ne sont plus attendus à la maison !Nous les rejoindrons sur ces hauteurs,dans le clair soleil !La journée est belle sur ces hauteurs !

5. In diesem Wetter, in diesem Braus

In diesem Wetter, in diesem Braus,Nie hätt’ich gesendet die Kinder hinaus!Man hat sie getragen hinaus,Ich durfte nichts dazu sagen!

In diesem Wetter, in diesem Saus,Nie hätt’ich gelassen die Kinder hinaus,Ich fürchtete sie erkranken;Das sind nun eitle Gedanken.

In diesem Wetter, in diesem Graus,Nie hätt’ich gelassen die Kinder hinaus,Ich sorgte, sie stürben morgen;Das ist nun nicht zu besorgen.

In diesem Wetter, in diesem Graus,Nie hätt’ ich gesendet die Kinder hinaus,Man hat sie hinaus getragen,Ich durfte nichts dazu sagen!

In diesem Wetter, in diesem Saus, In diesem Braus,Sie ruh’n als wie in der Mutter Haus,Von keinem Sturm erschrecket,Von Gottes Hand bedecket,Sie ruh’n wie in der Mutter Haus.

Par ce temps, par cette averse

Par ce temps, par cette averse,jamais je n’aurais laissé sortir les enfants.On les a emportés,Et moi là dessus, je ne pouvais rien dire !

Par ce temps, par cette tempête,jamais je n’aurais laissé sortir les enfants,j’eusse craint qu’ils ne tombent malades,ce ne sont que vaines pensées maintenant.

Par ce temps, par cette tourmente,jamais je n’aurais laissé sortir les enfants,j’eusse craint qu’ils ne meurent demain,cela n’est plus à craindre maintenant.

Par ce temps, par cette tempête,jamais je n’aurais laissé sortir les enfants.On les a emportés,Et moi là dessus, je ne pouvais rien dire !

Par ce temps, par cette tempête,par cette averse, ils reposent comme dans le sein de leur mère,nul orage ne les effraye.Protégés par la main de Dieu,ils reposent comme dans le sein de leur mère.

GUSTAV MAHLER

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12 GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE • RÉCITAL | SARA MINGARDO

Les Lieder de Brahms

par Karl Schumann

Les conservateurs d’aujourd’hui sont par-fois les progressistes de demain. Tel fut le cas de Brahms : bien avant que le roman-tisme tardif, d’orientation littéraire, ne soit parvenu à refléter par la musique

les états d’âme contenus dans un poème, Brahms avait, en revenant à la simplicité archaïque de la forme et en s’appuyant sur le chant populaire au sens le plus large, donné au Klavierlied une limpi-dité et des contours bien définis, qui devaient être déterminants pour de nombreux compositeurs du XXème siècle. L’opus 91, publié en 1884, est un exemple de cette progressivité dans ce prétendu retour en arrière. L’aria d’autrefois, avec instru-ment obligé, revit dans ces deux chants, où l’alto se joint à l’accompagnement pianistique. Les accords brisés de cet instrument à cordes suggèrent, dans Gestillte Sehnsucht, le gémissement du vent, tandis que dans Geistliches Wiegenlied, au moment où il entonne une vieille berceuse allemande, Joseph, lie-ber Joseph mein, l’alto montre l’ancienne technique du cantus firmus. Aucune tournure n’est forcée, cependant chaque ligne du lied respire l’esprit d’un baroque libre et romantique.Brahms considérait la mélodie et la basse comme deux éléments déterminants. Pour plaire et pour

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être vibrante, la mélodie doit s’élever au-dessus de la basse, qui ne constitue pas seulement un fonde-ment harmonique, mais également un partenaire vivant et animé. Les parties extrêmes forment l’es-sentiel, les parties de remplissage, si riches soient-elles restant secondaires. Ce principe fondamental qu’observe Brahms se manifeste avec le plus de clarté dans les Lieder emprunts de mélodies popu-laires, comme dans Von ewiger Liebe, aux sonorités slaves, ou dans le chant d’allégresse qu’est Meine Liebe ist grün. La simplicité dans le lied risque aisé-ment d’être sentimentale. Ständchen par exemple, qui date de 1889, se meut au bord de la sensibilité. Grâce aux flexions de la ligne mélodique et à la basse Brahms évite tout glissement vers le cliché.Tous les Lieder de Brahms ont une forme com-pacte. Cette forme résulte d’une part de la variété des couplets, pour laquelle Brahms avait une nette préférence, d’autre part du procédé qui consistait à relier sans soudure l’une à l’autre les différentes parties de la composition ainsi que de raccor-der la voix et l’accompagnement pianistique par l’emploi de semblables motifs. De même dans les Lieder s’étendant librement, les différentes par-ties reviennent selon le procédé de la reprise. La fermeture symétrique règne également là où la

Traduction : Jacques Lasserre

fantaisie semble libre d’agir à sa guise, comme dans Die Mainacht. Therese est un net antipode, composé en 1882 sur des vers de Gottfried Keller, qui sur de nombreux points montrait des affini-tés d’esprit avec Brahms. Les traits de l’Allemand du nord qu’était Brahms se manifestent dans les Andante, comme dans Wie Melodien zieht es mir d’après les paroles de son compatriote Klaus Groth, ou comme dans Immer leiser wird mein Schlummer, qui date de la dernière époque créatrice. Le style lapidaire des Vier ernste Gesänge annonce la mise en musique de Der Tod, das ist die kühle Nacht, poème de Heine. C’est avec beaucoup de respect que Brahms traitait les vers de Heine, qui avaient déjà été mis en musique par ses prédécesseurs Schubert et Schumann.Brahms composa quelque trois-cents Lieder pour voix et piano ; une part considérable se compose d’arrangements de chants populaires. Le registre élevé est, dans de nombreux chants, d’origine. Il est plus malaisé d’indiquer les différentes périodes de l’évolution de Brahms à l’aide de trois cents que dans par exemple sa musique de chambre ou sa musique pour piano. Les trois cents montrent en effet, que ce soit dans la première ou la dernière période, les mêmes principes créateurs.

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Nostalgie apaisée

Baignés dans l’or du soir,Comme les bois sont majestueux !Le souffle doux de la brise vespéraleSe mêle aux chants des oiseaux.Que murmurent-ils ensemble ?Une berceuse pour le monde.

Vous, souhaits,Qui s’agitent sans fin dans mon cœurToi, désir, qui remue mon âme,Quand vous calmerez vous ?Quand vous endormirez vousAu tendre murmure des vents et des oiseaux ?Désirs ardents, quand vous éteindrez vous ?

Ah, sur les ailes du rêve, mon âme,Quand cesseras tu de chevaucher les lointains dorés ?Quand mes yeux ne s’attarderont plus en regardlanguissant]Vers les étoiles pour toujours inaccessiblesAlors le vent et les oiseaux seront en harmonieAvec mon attente et ma vie.

Zwei Gesänge Op. 91

Gestillte Sehnsucht n°. 1 (1884)Friedrich Rückert (1788 – 1866),de “Jugendlieder„, Werke, vol. 2, (1816)

In gold’nen Abendschein getauchet,Wie feierlich die Wälder stehn!In leise Stimmen der Vöglein hauchetDes Abendwindes leises Weh’n.Was lispeln die Winde, die Vögelein?Sie lispeln die Welt in Schlummer ein.

Ihr Wünsche, die ihr stets euch regetIm Herzen sonder Rast und Ruh!Du Sehnen, das die Brust beweget,Wann ruhest du, wann schlummerst du?Beim Lispeln der Winde, der Vögelein,Ihr sehnenden Wünsche, wann schlaft ihr ein?

Ach, wenn nicht mehr in gold’ne FernenMein Geist auf Traumgefieder eilt,Nicht mehr an ewig fernen SternenMit sehnendem Blick mein Auge weilt;Dann lispeln die Winde, die VögeleinMit meinem Sehnen mein Leben ein.

Johannes Brahms (1833-1897)

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Berceuse spirituelle

Vous qui planezAutour de ces palmiersDans la nuit et le vent,Vous, saints anges,Faites taire les cimes !Mon enfant dort.

Vous, palmiers de BethléemDans le vent rugissant,Comment pouvez-vous aujourd’huiSiffler si furieusement !Oh, ne rugissez pas ainsi !Taisez-vous, penchez-vousDélicatement et doucement ;Faites taire les cimes !Mon enfant dort.

L’enfant du cielEndure l’inconfort,Ah, comme il est fatiguéPar la peine de la terre.Ah, maintenant dans le sommeilAdoucie délicatementSa peine se dissipe.Faites taire les cimes !Mon enfant dort.

Des froids rigoureuxSoufflent vers ci,Comment vais-je couvrirLes membres du petit enfant !Oh, tous les anges,Vous avec vos ailesQui voyagez dans le vent.Faites taire les cimes !Mon enfant dort.

Geistliches Wiegenlied no 2 (1864)Emanuel von Geibel (1815 - 1884), d’après Lope de Vega, extrait de Spanisches Liederbuch, in 1. Geistliche Lieder, no. 4

Die ihr schwebetUm diese PalmenIn Nacht und Wind,Ihr heilgen Engel,Stillet die Wipfel!Es schlummert mein Kind.

Ihr Palmen von BethlehemIm Windesbrausen,Wie mögt ihr heuteSo zornig sausen!O rauscht nicht also!Schweiget, neigetEuch leis und lind;Stillet die Wipfel!Es schlummert mein Kind.

Der HimmelsknabeDuldet Beschwerde,Ach, wie so müd er wardVom Leid der Erde.Ach nun im Schlaf ihmLeise gesänftigtDie Qual zerrinnt,Stillet die Wipfel!Es schlummert mein Kind.

Grimmige KälteSauset hernieder,Womit nur deck ichDes Kindleins Glieder!O all ihr Engel,Die ihr geflügeltWandelt im Wind,Stillet die Wipfel!Es schlummert mein Kind.

Entracte

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Konzertstück pour alto et piano (1906)

Wesendonck Lieder (1857-1858)(Agnes) Mathilde Wesendonck, née Luckemeyer (1828 - 1902)

1. Der Engel 

In der Kindheit frühen Tagen Hört ich oft von Engeln sagen,Die des Himmels hehre WonneTauschen mit der Erdensonne,

Dass, wo bang ein Herz in SorgenSchmachtet vor der Welt verborgen,Dass, wo still es will verbluten,Und vergehn in Tränenfluten,

Dass, wo brünstig sein GebetEinzig um Erlösung fleht,Da der Engel niederschwebt,Und es sanft gen Himmel hebt.

Ja, es stieg auch mir ein Engel nieder,Und auf leuchtendem GefiederFührt er, ferne jedem Schmerz,Meinen Geist nun himmelwärts!

L’Ange

Aux premiers jours de l’enfance,j’ai souvent entendu dire des angesqu’ils échangeaient les sublimes félicités célestescontre la lumière du soleil terrestre.

Ainsi, quand un cœur en peinecache son chagrin au monde,quand il saigne en silenceet se fond dans les larmes,

Quand il prie avec ferveur,ne demandant que sa délivrance,l’ange descend vers luiet le porte doucement au Ciel.

Oui, un ange est aussi descendu vers moi,et sur ses ailes étincelantes,il emporte, loin de toute douleur,mon esprit vers le Ciel !

George Enescu (1881-1955)

Richard Wagner (1813-1883)

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2. Stehe still!

Sausendes, brausendes Rad der Zeit,Messer du der Ewigkeit;Leuchtende Sphären im weiten All,Die ihr umringt den Weltenball;Urewige Schöpfung, halte doch ein,Genug des Werdens, lass mich sein!

Halte an dich, zeugende Kraft,Urgedanke, der ewig schafft!Hemmet den Atem, stillet den Drang,Schweiget nur eine Sekunde lang!Schwellende Pulse, fesselt den Schlag;Ende, des Wollens ew’ger Tag!Dass in selig süssem VergessenIch mög’alle Wonnen ermessen!

Wenn Aug’in Auge wonnig trinken,Seele ganz in Seele versinken,Wesen in Wesen sich wiederfindet,Und alles Hoffens Ende sich kündet,Die Lippe verstummt in staunendem Schweigen,Keinen Wunsch mehr will das Innre zeugen:Erkennt der Mensch des Ew’gen Spur,Und löst dein Rätsel, heil’ge Natur!

Reste immobile !

Bourdonnant, bruissant rouet du Temps, arpenteur de l’Eternité...Sphères étincelantes du grand Tout,qui encerclez notre globe...Création originelle, halte !Cessez votre perpétuel devenir, laissez-moi être !

Halte, force créatrice !Pensée première, qui toujours crée...Arrêtez, souffles ! Taisez-vous, désirs !Donnez-moi une seule seconde de silence.Pouls affolé, calme tes battements !Cesse, jour éternel de la volonté !Afin que, dans un heureux et doux oubli, je puisse mesurer toute ma joie !

Quand les yeux boivent la joie dans d’autres yeux, que l’âme entière se noie dans une autre âme, que l’être se retrouve dans un autre être,et que le but de tous les espoirs est proche, les lèvres sont muettes,silencieuses dans leur étonnement,et notre cœur secret n’a plus aucun souhait.L’homme reconnaît le sceau de l’Eternité et résout ton énigme, Sainte Nature !

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3. Im Treibhaus

Hochgewölbte Blätterkronen,Baldachine von Smaragd,Kinder ihr aus fernen Zonen,Saget mir, warum ihr klagt?

Schweigend neiget ihr die Zweige,Malet Zeichen in die Luft,Und der Leiden stummer Zeuge,Steiget aufwärts süsser Duft.

Weit in sehnendem VerlangenBreitet ihr die Arme aus,Und umschlinget wahnbefangenÖder Leere nicht’gen Graus.

Wohl ich weiss es, arme Pflanze;Ein Geschicke teilen wir,Ob umstrahlt von Licht und Glanze,Unsre Heimat ist nicht hier!

Und wie froh die Sonne scheidetVon des Tages leerem Schein,Hüllet der, der wahrhaft leidet,Sich in Schweigens Dunkel ein.

Stille wird’s, ein säuselnd WebenFüllet bang den dunklen Raum:Schwere Tropfen seh’ich schwebenAn der Blätter grünem Saum.

Dans la serre

Couronnes de feuillages, en hautes arches, baldaquins d’émeraude,vous, enfants des régions lointaines,dites-moi pourquoi vous vous lamentez.

En silence, vous inclinez vos branches, et tracez des signes dans l’air, et, témoin muet de vos peines,s’exhale un doux parfum.

Tout grands, dans votre désir ardent,vous ouvrez vos braset étreignez vainementl’horreur du vide affreux.

Je sais bien, pauvres plantes,que nous partageons le même destin.Même si nous vivons dans une lumière éclatante,notre foyer n’est pas ici !

Comme le soleil, joyeux, quittel’éclat vide du jour,celui qui vraiment souffre,se drape dans l’obscur manteau du silence.

Tout devient calme. Un bruissement anxieux remplit la pièce obscure,et de lourdes gouttes, je le vois, se gonflent aux bords verts des feuilles.

RICHARD WAGNER

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4. Schmerzen

Sonne, weinest jeden AbendDir die schönen Augen rot,Wenn im Meeresspiegel badendDich erreicht der frühe Tod;

Doch erstehst in alter Pracht,Glorie der düstren Welt,Du am Morgen neuerwacht,Wie ein stolzer Siegesheld!

Ach, wie sollte ich da klagen,Wie, mein Herz, so schwer dich sehn,Muss die Sonne selbst verzagen,Muss die Sonne untergehn?

Und gebieret Tod nur Leben,Geben Schmerzen Wonnen nur:O wie dank’ich, dass gegebenSolche Schmerzen mir Natur!

Douleurs

Soleil, tu pleures tous les soirsjusqu’à ce que tes beaux yeux soient rouges, quand, te baignant dans le miroir de la mer, tu es terrassé par une mort prématurée.

Mais tu reviens dans ton ancienne splendeur, gloire du monde obscur,réveillé au petit matincomme un fier héros vainqueur !

Pourquoi devrais-je donc me lamenter,pourquoi mon cœur devrait-il être si lourd, puisque le soleil lui-même doit désespérer, puisque le soleil doit disparaître ?

Et si seule la mort donne naissance à la vie, si seules les douleurs donnent la joie, oh, comme je te remerciedes douleurs que tu m’as données, Nature !

RICHARD WAGNER

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5. Träume

Sag’, welch’ wunderbare TräumeHalten meinen Sinn umfangen,Dass sie nicht wie leere SchäumeSind in ödes Nichts vergangen?

Träume, die in jeder Stunde,Jedem Tage schöner blühn,Und mit ihrer HimmelskundeSelig durchs Gemüte ziehn!

Träume, die wie hehre StrahlenIn die Seele sich versenken,Dort ein ewig Bild zu malen:Allvergessen, Eingedenken!

Träume, wie wenn FrühlingssonneAus dem Schnee die Blüten küsst,Dass zu nie geahnter WonneSie der neue Tag begrüsst,

Dass sie wachsen, dass sie blühen,Träumend spenden ihren Duft,Sanft an deiner Brust verglühen,Und dann sinken in die Gruft.

Rêves

Dis, quels rêves merveilleuxgardent mon âme prisonnière,sans disparaître, comme bulles de savon, dans un néant désolé... ?

Rêves qui, à chaque heure dechaque jour, fleurissent plus beauxet qui avec leur préfiguration du ciel, passent heureusement à travers mon esprit.

Rêves qui, comme des rayons de gloire, s’enfoncent dans l’âmepour y peindre une éternelle image :oubli de tout, souvenir unique !

Rêves, semblables au soleil de printempsdont les baisers font sortir des fleurs de la neige, qui, avec une félicité inimaginable, accueillent le jour nouveau,

Et croissent, et fleurissent,et, rêvant, exhalent leur parfum,et se fanent, doucement, sur ta poitrine,puis descendent au tombeau.

RICHARD WAGNER

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21RÉCITAL | SARA MINGARDO • GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Sara Mingardo est l ’une des rares et authentiques contralto d'aujourd'hui. La musicalité et l’élégance de son interprétation ont été distinguées par le prestigieux prix de l’Association des critiques musicaux italiens Premio Abbiati en 2009. Originaire de Venise, elle se forme au Conservatoire « Benedetto Marcello » de sa ville natale auprès de Franco Ghitti, puis à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne. Lauréate de plusieurs concours internationaux, elle fait ses débuts à l’opéra en 1987 dans le rôle de Fidalma dans Il Matrimonio segreto de Cimarosa, et dans le rôle-titre de La Cenerentola de Rossini. Artiste saluée sur les scènes des plus prestigieuses maisons d’opéra, au cours des saisons pas-sées elle a interprété un vaste éventail du répertoire, notamment Il Ritorno di Ulisse in patria au Festival inter-national d’opéra baroque de Beaune, à Zurich, puis, dans la mise en scène de Bob

Sara MingardoContralto

BIOGRAPHIES©

DR

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Wilson et sous la direction musicale de Rinaldo Alessandrini à La Scala de Milan ; Il Trionfo del Tempo e del Disinganno à Vienne ; L’Italia del des-tino à Florence ; Farnace de Vivaldi à Amsterdam et à Barcelone ; Euridice de Caccini aux Innsbrucker Festwochen et L’Incoronazione di Dario à Brême. Brillante interprète des œuvres baroques et de musique sacrée, elle a notamment chanté le Stabat Mater de Pergolèse ; le Gloria de Vivaldi ; la Passione di Gesù Cristo (air de Giovanni) ; la Messe en Si mineur et le Magnif icat de Bach. N'oublions sa remarquable interprétation de la 3ème Symphonie de Mahler avec Juan Pons et la 8ème Symphonie de Mahler à l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia sous la direction d’Antonio Pappano. Récemment, elle a foulé les planches de La Scala de Milan dans L’Incoronazione di Poppea (Ottone) avec Rinaldo Alessandrini – production signée par Bob Wilson – et dans Il Trionfo del Tempo e del Disinganno sous la direction de Diego Fasolis. On a pu l’entendre dans Giulio Cesare au Teatro Regio de Turin, où elle retourne ensuite pour le Stabat Mater de Pergolèse et en récital au Wigmore Hall de Londres, ou inter-préter le Stabat Mater de Dvořák à Paris ; le Messiah à Detroit et à Washington sous la direction de Nathalie Stutzmann. Elle collabore régulière-ment avec des chefs d’orchestre tels que Claudio Abbado, Ivor Bolton, Riccardo Chailly, Myung-Whun Chung, Ottavio Dantone, Colin Davis, John Eliot Gardiner, Riccardo Muti, Trevor Pinnock, Christophe Rousset, Jordi Savall, Jeffrey Tate et Rinaldo Alessandrini, et avec les plus prestigieux orchestres internationaux comme les Berliner Philharmoniker, London Symphony Orchestra, Boston Symphony Orchestra, Orchestre National de France, Les Musiciens du Louvre, Monteverdi Choir & Orchestra, Les Talens Lyriques, Academia Montis Regalis. Parmi ses projets en 2016 figurent : Il Trionfo del Tempo e del Disinganno à Aix-en-Provence sous la baguette d’Emmanuelle Haïm ; Elias de Mendelssohn avec l’Orchestre du Maggio Musicale ; la Passion selon saint Jean à Essen et Aix en Provence. Elle se produira au Teatro Regio de Turin dans L’Incoronazione di Dario de Vivaldi. Elle interprétera aussi le Stabat Mater de Vivaldi

au Festival Musica Sacra à Münster ; le Requiem de Mozart avec le London Philarmonic Orchestra dirigé par Nathalie Stutzmann ; la 8ème Symphonie de Mahler au Festival de Lucerne sous la direction de Riccardo Chailly. Sa vaste discographie com-prend les Stabat Mater de Scarlatti et de Pergolèse sous la direction de Rinaldo Alessandrini (1998) ; Monteverdi, Vivaldi, Haendel, un florilège d’airs et de cantates dirigé par Rinaldo Alessandrini (2004) et la Petite Messe solennelle de Rossini sous la direc-tion d’Antonio Pappano (2013). Elle a aussi enre-gistré les Kindertotenlieder et les Lieder eines fahren-den Gesellen de Mahler sous la direction de Luigi Piovano (2012).

Au Grand Théâtre de Genève : récital avec le Concerto Italiano 06-07, Medea (Neris) 14-15.

BIOGRAPHIES

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João Paulo SantosPiano

Originaire de Lisbonne, João Paulo Santos a étu-dié le piano au Conservatorio Nacional de sa ville natale avec Adriano Jordão. Il a également travail-lé avec Helena Costa, Constança Capdeville, Lola Aragón et Elisabeth Grümmer. Ayant obtenu une bourse de la Fondation Gulbenkian, il s’est perfec-tionné à Paris avec Aldo Ciccolini (1979-1984). Sa carrière est liée depuis 40 ans au Teatro National de São Carlos où, après ses débuts en tant que co-répétiteur en 1976, il devient chef des chœurs en 1990, pour y occuper, depuis 2004, le poste de directeur aux études musicales et direc-teur musical. En tant que pianiste, il se produit en soliste, ainsi qu’avec des ensembles de chambre ou en duo avec la violoncelliste Irene Lima et le violoniste Bruno Monteiro. Il collabore aussi régulièrement avec la soprano Ana Ester Neves dans un répertoire de mélodies et de Lieder. Avec Bruno Monteiro, il a enregistré notamment des œuvres pour violon et piano d’Oscar da Silva et Armando José Fernandes, de Robert et Clara Schumann, ainsi que de Karol Szymanowski, Ernest Bloch et Erich Korngold, Ernest Chausson, Johannes Brahms, Gabriel Fauré, César Franck, Edvard Grieg, Ottorino Respighi, Richard Strauss et Camille Saint-Saëns. Dans son vaste réper-toire, on a particulièrement distingué son inter-prétation de l’intégrale des sonates pour piano et autres instruments de Hindemith. Aussi doué comme pianiste que comme chef d’orchestre, il se lance dans une double carrière qui l’amène à diriger des œuvres telles que le Renard et Les Noces de Stravinski, Albert Herring de Britten et The English Cat de Henze - production pour laquelle il a été distingué par le prestigieux prix « Acarte 2000 ». Ses nombreux enregistrements comprennent des œuvres de Satie, Saint-Saëns, Liszt, Poulenc et des compositeurs portugais Luís de Freitas Branco et Jorge Peixinho.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.

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BIOGRAPHIES

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BIOGRAPHIES

Diemut PoppenAlto

Née à Münster en Allemagne et issue d’une famille de musiciens, Diemut Poppen débute sa carrière de concertiste dès l’âge de neuf ans. Parmi ses professeurs figurent Y. Bashmet, K. Kashkashian, B. Giuranna, H. Schlichtig, P. Schidlof du Quatuor Amadeus. Considérée comme l’une des altistes les plus talentueuses de sa génération, elle mène une carrière internationale en tant que soliste ou au sein d’ensembles de musique de chambre. Son répertoire est très étendu et comprend aussi la musique contemporaine, de nombreuses par-titions ayant été composées pour elle. Elle est également professeur d’alto et de musique de chambre à Detmold, Madrid et Lausanne, assure la direction artistique de festivals de musique de chambre en Suisse (Rigi Musiktage) et au Portugal (Cantabile, à Lisbonne) et par ailleurs, dirige des masterclasses et des jurys. La reconnaissance dont

elle bénéficie a donné lieu à de nombreux enre-gistrements sous le label Deutsche Grammophon, EMI, Live Classics, Capriccio, ou Tudor. Cette sai-son, elle se produit en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne, en Italie, en France, en Israël, en Russie, en Arménie, au Royaume-Uni ou encore aux États-Unis. En Suisse, le public a pu l’apprécier en concert en compagnie de musiciens aussi prestigieux que A. Schiff, Th. Demenga, H.Holliger, R. Friedrich, N. Gutman, L. Kavakos, S.Meyer, R. et G. Capuçon. Rappelons enfin que Diemut Poppen s’est pro-duite en tant qu’altiste solo dans l’Orchestre du Festival de Lucerne sous la direction de Claudio Abbado.

Débuts au Grand Théâtre de Genève.© D

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PROCHAINEMENT

Directeur de la publication Tobias Richter

Responsable de la rédaction Daniel Dollé

Responsable de l’édition Aimery Chaigne

ont collaboré à ce programme Sophie Barenne, Sandra Gonzalez,

Isabelle Jornod, Petya Ivanova

Impression Atar Roto Presse SA

ACHEVÉ D’IMPRIMER EN AVRIL 2016

SPECTACLE

RÉCITAL

Simon KeenlysideBaryton

À l'Opéra des NationsMardi 3 mai 2016 à 19 h 30Piano Malcolm Martineau

Schubert

Street Dance ClubProduction Théâtre de Suresnes Jean Vilar / Suresnes cités danse 2016. À l'Opéra des Nations24, 25, 26, 27 avril 2016 à 19 h 3027 avril 2016 à 15 hChorégraphie Andrew SkeelsMusique originale Antoine Hervé Costumes « On aura tout vu »Livia Stoianova & Yassen SamouilovLumières Pascal MératDanseurs Noémie Ettlin, Steven Valade,Jérôme Fidelin, Christine Rotsen, Marie MarconVictor Virnot, Megan Deprez

BALLET

Carmina BuranaCarl Orff

Création chorégraphique mondiale À l'Opéra des Nations13, 14, 17, 18, 19, 21, 22 mai 2016 à 19 h 3022 mai 2016 à 15 hDirection musicale Kazuki YamadaChorégraphie Claude BrumachonAssistant à la chorégraphie Benjamin LamarcheCostumes « On aura tout vu »Livia Stoianova & Yassen SamouilovLumières Olivier TessierAvec Regula Mühlemann, Boris Stepanov,Stephan GenzBallet du Grand Théâtre de GenèveDirection Philippe CohenChœur du Grand Théâtre de GenèveDirection Alan WoodbridgeOrchestre de la Suisse Romande

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