30 histoires pour apprendre la sagesse aux enfants

4-12 ans

> S’accepter comme on est.

Le corbeau jaloux

Un corbeau vivait dans la forêt, très satisfait de sa vie. Mais, un jour, il vit un cygne. « Ce cygne est si blanc, pensa-t-il, et je suis si noir. Avec une telle beauté, ce cygne doit être l’oiseau le plus heureux du monde. » Il exprima ses pensées au cygne qui lui répondit : « En fait, je pensais que j’étais le plus heureux des oiseaux jusqu’à ce que je voie une perruche qui, elle, a de belles couleurs. Je pense maintenant que la perruche est l’oiseau le plus heureux du monde. »

Le corbeau alla voir la perruche qui lui expliqua : « Je vivais une vie très heureuse jusqu’à ce que je voie un paon. J’ai de belles couleurs, mais le paon a de jolies plumes pour faire la roue. »

Le corbeau alla alors au zoo voir un paon. Il vit que des centaines de personnes venaient lui rendre visite. Lorsque les visiteurs furent partis, le corbeau s’approcha du paon : « Cher paon, tu es si beau. Chaque jour, des milliers de personnes viennent t’admirer. Moi, quand les gens me voient, ils me chassent. Je pense que tu es l’oiseau le plus heureux de la planète. »

Le paon répondit : « J’ai toujours pensé que j’étais l’oiseau le plus beau et le plus heureux de la planète. Mais à cause de ma beauté, je suis pris au piège dans ce zoo. J’ai remarqué que le corbeau est le seul oiseau qui n’est pas gardé dans une cage. Si j’étais un corbeau, je pourrais voler librement et je serais alors plus heureux. »

Morale : Apprends à être heureux avec ce que tu as au lieu de convoiter ce que tu n’as pas. Il y aura toujours quelqu’un qui en aura plus ou moins que toi. La personne qui est satisfaite de ce qu’elle possède est la personne la plus heureuse.

> Pratiquer l’humilité.

Le tigre et l’humble renard

Il était une fois, un tigre orgueilleux qui vivait dans la forêt. Il avait l’habitude de donner les restes de sa nourriture, les os et morceaux de second choix, aux petits animaux de la forêt.

Il faisait cela régulièrement, jusqu’au jour où il rencontra un gentil et généreux renard. Le renard se présenta chez lui pour recueillir sa pitance. Comme toujours, le tigre lui donna les morceaux immangeables ou avariés. En sou-riant, le pauvre renard partit avec le panier rempli.

Quelques jours plus tard, de retour de la chasse et chargé de viande fraîche, le renard décida de ramener le panier au tigre. Il le remplit avec une partie de la viande qu’il avait chassée. Puis, il retourna chez le tigre pour le lui rendre.

En regardant le panier, le tigre, surpris, lui demanda : « Pourquoi m’as-tu rendu ce panier rempli de bonne viande alors que je ne t’ai donné que des restes ? » Le pauvre petit renard répondit : « Vous m’avez donné ce que vous aviez envie de me donner. Moi, je vous donne ce que j’ai envie de vous donner. Chacun donne ce qu’il a dans le cœur. »

À partir de ce jour, le tigre devint à son tour généreux envers les autres animaux.

Morale : Une personne généreuse donnera ce qu’elle a de mieux aux autres. Et une personne avare ne donnera que ce qu’elle ne souhaite pas garder. Même si quelqu’un est avare avec toi, reste généreux avec lui. Fais ce que tu as dans le cœur. Sois généreux et bon, même avec les personnes qui ne le sont pas avec toi. Ainsi, ils comprendront leurs erreurs et changeront.

> Prendre le temps de réfléchir.

Les trois perroquets

Dans la forêt d’une île lointaine, vivait le roi des perro-quets et ses sujets, des oiseaux de toutes natures, multicolores et bavards. Quand il monta sur le trône, il voulut choisir comme Premier ministre le plus sage et le plus avisé d’entre eux. Après une série d’épreuves physiques difficiles, seuls trois concurrents restèrent en lice et durent s’affronter dans un ultime défi : « Vous serez enfermés dans cette cage. La porte sera munie d’une serrure compliquée. Celui qui réussira à sortir de la cage sera mon Premier ministre », leur dit le roi.

Les trois derniers gagnants entrèrent donc dans la cage et les oiseaux soldats la fermèrent. Deux des postulants, qui étaient fort savants, se plongèrent aussitôt dans des calculs ardus. Ils alignaient des colonnes de chiffres, traçaient des schémas indéchiffrables et des diagrammes totalement incompréhensibles. De temps en temps, ils se levaient, examinaient la serrure d’un air pensif, puis retournaient à leurs travaux en soupirant.

Le troisième, lui, était assis sur le perchoir de la cage et ne faisait rien. Il réfléchissait, se concentrait, et médi-tait sans s’agiter. Tout à coup, il descendit, alla à la porte de la cage et tourna la poignée. La porte s’ouvrit et il s’en alla vers le roi. Les deux autres perroquets ne comprirent pas ce qui venait d’arriver : eux, si savants en tout, n’avaient pu trouver cette solution si simple.

Morale : L’intelligence n’est pas la connaissance. Connaître beaucoup de choses et être érudit ne suffit pas. Il faut réflé-chir calmement, utiliser le bon sens et la solution arrive. Être réfléchi et calme, sans s’agiter ni se précipiter, permet de venir à bout de toutes les épreuves.

> Adapter nos capacités à notre environnement.

La chamelle et son bébé

Une chamelle et son bébé se promenaient. En regar-dant les bosses de sa maman, le bébé chameau demanda :« Mère, puis-je vous poser quelques questions ?— Bien sûr ! répondit-elle.— Pourquoi les chameaux ont-ils des bosses ?— Eh bien, mon fils, nous sommes des animaux du désert. Nous avons besoin de bosses pour stocker de l’eau et nous sommes d’ailleurs connus pour survivre sans boire pendant plusieurs jours.— Alors pourquoi nos jambes sont longues et nos pieds arrondis ? continua le bébé chameau.— Mon fils, ils sont faits pour marcher dans le désert. Sais-tu qu’avec ces jambes, nous pouvons nous dépla-cer dans le désert mieux que quiconque ?— D’accord. Mais alors pourquoi nos cils sont-ils si longs ? Parfois, cela gêne ma vision.— Mon fils, ces cils longs et épais sont notre couver-ture protectrice. Ils aident à protéger nos yeux du sable et du vent du désert », répondit la mère avec fierté.Après avoir réfléchi, le bébé chameau reprit : « Je vois. Alors les bosses aident à stocker de l’eau lorsque nous sommes dans le désert, nos jambes sont destinées à traverser le désert et nos cils protègent nos yeux du soleil du désert. Alors que nous faisons ici, dans un zoo !? »La chamelle ne put trouver une explication à la der-nière question de son enfant.

Morale : Tes compétences, tes connaissances, tes capacités et tes expériences ne sont utiles que si tu es au bon endroit et que tu les utilises comme il faut. Il faut donc travailler, développer et utiliser tes capacités là où elles sont utiles.

Livret d’accompagnement pour les parents

Petits contes de sagesse

IntroductionLes contes jouent un rôle essentiel dans la croissance et le développement des enfants. Apprendre à les lire de manière autonome leur donnera confiance en eux : ils pourront y puiser eux-mêmes de la force et des ressources. Un autre aspect de la confiance en soi et de l’estime de soi est de savoir où se situer dans le monde. Les contes peuvent y contribuer en permettant aux enfants de s’ouvrir à d’autres cultures et d’autres horizons.

Les contes de sagesse sont également utiles pour enseigner des notions plus complexes, telles que l’impermanence, le passage du temps ou la compassion. Ils peuvent nous servir quand nous essayons d’expliquer des événements traumati-sants, tels que des séparations familiales ou un deuil. Lire des histoires peut également favoriser la relaxation, avant le coucher par exemple. Elles permettent aux enfants d’oublier le stress et les tensions de la journée et de s’adonner à la rêverie pendant un moment. Lorsque les enfants lisent des histoires dans lesquelles sont développés des sentiments, ceux-ci peuvent les aider à comprendre et à accepter leurs propres émotions. Observer un enfant réagir aux sentiments des personnages dans les histoires vous donnera d’ailleurs une idée de ce qu’il ressent à propos de certaines situations et émotions.

Qu’est-ce que les contes moraux ?Nous avons tous grandi en écoutant des fables mettant en scène des animaux (tels que le renard, le corbeau, la grenouille, etc.), qui se terminent toujours par une morale. Nous avons peut-être oublié ces histoires, mais leurs enseignements, d’une manière ou d’une autre, ont contribué à former ce que nous appelons nos valeurs morales. Les valeurs morales sont les principes qui nous guident tout au long de notre vie. De l’enfance à l’âge adulte, nous continuons à nous imprégner de la morale qui nous façonne.

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> 30 contes moraux joliment illustrés issus du répertoire classique asiatique pour s’émerveiller et s’interroger sur le monde.

> 5 thématiques et un code couleur très clair pour que parent et enfant s’approprient les histoires de façon ludique.

> Un livret expliquant comment les histoires aident les enfants à comprendre et accepter leurs propres émotions, tout en les s’initiant à la philosophie.

Shobana R. Vinay enseigne le yoga et la méditation depuis plusieurs années en milieu scolaire. Recherchant le bien-être des enfants, celui de leur corps comme celui de leur esprit, elle a réuni pour eux ces contes traditionnels qui ont été et sont encore pour elle une source d’enrichissement personnel.

Apprenez à votre enfant à réfléchir

et partager des valeurs positives

Nos enfants grandissent dans un monde de plus en plus individualisé où l’honnêteté, le sens du devoir, le respect des autres, la gentillesse et le pardon ne sont pas toujours mis à l’honneur. Ces contes contribueront à leur enseigner ces valeurs fondamentales.