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www.globules.com Juin 2 0 0 9 Reportages le journal de l’écrit-santé Haute-normandie à Rouen à Evreux Des mots sur les maux, des avis sur la vie 8 7 à Le Havre Extrait de la Bande Dessinée « Le monde de Mélodie » Nos reporters... Vous avez dit : handicap ? L’autre & moi L'accessibilité pour plus de liberté

7 Des mots sur les maux, des avis sur la vie · 87 Des mots sur les maux, des avis sur la vie ... Pour en savoir plus sur ce projet : La Péniche au 02 35 81 17 76 entre 14H00 et

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Reportages

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Vous avez dit : handicap ?

L’autre & moi

L'accessibilité pour plus de liberté

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sommaireLes infos p.2 à 3 Vos reportages p.4 à 9Les assos p.10Biblio, zoom p.11Vos écrits p.12 à 13Abonnement, contact p.15Numéros utiles p.16

Dates clés Les 19 & 20 septembre 2009, les journées du patrimoine auront pour thème « Un patrimoine accessible à tous ». Tous les ans, le 3 décembre : journée internationale du handicap.

« APF Ecoute Parents » au 0 800 800 766Un nouveau numéro vert "par et pour" des parents d'enfant en situation de handicap. La particularité de cette ligne : les écoutants sont eux-mêmes des parents d'enfants en situation de handicap ayant été confrontés à une expérience similaire à celle des appelants. Ils ont reçu une formation initiale à l'écoute et bénéficient d'un accompagnement en continu mené par un psychologue référent du service d'appui ainsi que de supervisions régulières avec un intervenant extérieur. Appel anonyme et gratuit les lundis (9h-11h), mardis (9h-12h), mercredis (20-22h), jeudis (14-16h), vendredis (18-20h) - Autres numéros verts d'APF Ecoute Infos : Ecoute Handicap Moteur : 0 800 500 597 - Ecoute SEP : 0 800 854 976 - Appel anonyme et gratuit depuis un poste fixe, du lundi au vendredi, 13h-18h

Recherche de bénévoles pour la Bibliothèque Sonore Régionale Le Groupement d'Insertion des Handicapés Physiques (GIHP 76) recherche des bénévoles ayant des compétences en informatique pour aider à sauvegarder son patrimoine cassette sur CDmp3. La bibliothèque sonore permet aux personnes empêchées de lire par un handicap (visuel, moteur,

personnes âgées, hospitalisées, dyslexiques…) de découvrir et de profiter d’œuvres littéraires. Ce travail demande des équipements adaptés essentiellement pour transférer rapidement les cassettes, reformater les fichiers, effectuer la mise en forme et les corrections nécessaires (diminution du bruit de fond, équilibrage des fréquences, etc...). Le GIHP se charge de fournir le boitier réseau rapide de numérisation. Renseignements au GIHP au 02 35 89 30 29 - www.gihp76.asso.fr

Des ambassadeurs pour le don du sang Une action mise en place par la Mission Locale de l’ Agglomération d’Elbeuf pour encourager une participation massive des habitants à une collecte de don du sang. Le label « Grande Cause Nationale 2009 » est attribué cette année au don du sang, de plaquettes et de moelle osseuse afin de sensibiliser les populations au déficit de plus en plus important des stocks et à la baisse du nombre de donneurs. Le défi des 6 jeunes ambassadeurs informés et formés à cette problématique sera de convaincre 100 nouveaux donneurs pour la collecte organisée le 22 octobre 2009. Pour en savoir plus : 02 32 96 44 30

Concours amateur de Bande Dessinée du festival NormandiebulleOrganisé dans le cadre de sa 14ème édition qui aura lieu les 25, 26, 27 septembre 2009, il a pour thème « La fonte des glaces ». Les participants doivent réaliser une planche de format A3 (29,7 x 42 cm), comptant deux cases minimum.

87édito

Infos

Soutenues par le Pôle Citoyenneté de la Mairie d’Elbeuf, par Karim Merabet, directeur de la Péniche, par Julie Roucou responsable du « lieu dit » (structure de prévention des comportements à risque à l’adolescence) Naila, Toulaye, Aïssata et Monique ont mis en place une action de prévention des risques pris lors d’une consommation excessive d’alcool. A l’origine de leur projet : un « raz-le-bol » de voir leurs amis être victimes d’accidents de la route à cause de l’alcool. Leur action de sensibilisation sous forme de table ronde implique l’intervention de différents professionnels : un avocat, un commissaire de police, l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et

Addictologie, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, une assistante sociale et une infirmière CCA d’Elbeuf pour sensibiliser les jeunes elbeuviens au dangereux mariage de l’alcool et de la voiture. Les lycéens et le public de la médiathèque ont déjà bénéficié de cette action. A l’avenir, elles aimeraient pouvoir intervenir dans les discothèques pour y sensibiliser les jeunes et distribuer des alcotests. Elles pensent qu’une attention toute particulière devrait être portée aux femmes car, de manière générale, les spots de prévention s’adressent surtout aux hommes.Pour en savoir plus sur ce projet : La Péniche au 02 35 81 17 76 entre 14H00 et 20H00

Une sensibilisation menée par 4 jeunes filles d’Elbeuf

Alcool et sécurité routière

« VOUS AVEZ DIT : HANDICAP ? »

Si les choses ont bien évolué, il reste beaucoup à faire. Du regard sur celui ou sur celle qui vous paraît différent à la relation de gêne ou d’amour « trop » protectrice, en passant par les problèmes de l’accessibilité (oui mais… quand nos trottoirs nos maisons nos cafés seront-ils véritablement accessibles à tous ?), l’équipe de Globules (et en premier les jeunes qui co-produisent notre revue) a souhaité un numéro consacré au thème du handicap qui donne la parole de manière privilégiée aux personnes concernées… En premier lieu les mots et le langage : on hésite tous un peu, doit-on dire porteur de handicap, personne qui souffre de handicap ou simplement une personne qui a un handicap ? Pour ce numéro 87 de Globules, nous avons tout d’abord sorti cahiers, appareil photo et crayons à Verneuil sur Avre dans l’Eure, au centre de l’Arche. Une belle assemblée mêlée s’était réunie pour préparer quelques moments d’été à passer ensemble. Ils ont accepté d’aborder à plusieurs voix, personnes handicapées et valides, le sujet « Vous avez dit : handicap ? ». Nos reporters ont rencontré Mme Fortin au Havre, qui est membre du Groupement pour l’Insertion des Personnes Handicapées afin de la questionner sur les aspects liés à l’égalité des chances et aux discriminations, toujours potentiellement existantes : « l’accessibilité pour plus de liberté ». Et puis, « L’Autre et Moi » : comment réagir devant la différence physique ou mentale, quelles attitudes avoir ? Comment modifier ses propres comportements et respecter l’Autre ? Les reporters du « comité de rédaction jeunes » de Globules se sont rendus à l’université de Rouen et ont posé leurs questions incisives à Régine Scelles, psychologue et enseignante-chercheuse.L’été arrive avec ses moments doux et ensoleillés, fertiles en rencontres… Profitez-en, reposez-vous, amusez-vous et gardez un œil sur l’Autre, il est comme vous, à quelques détails près… Et, si vous souhaitez parler à une personne qui a un handicap, n’hésitez pas et surtout, adressez-vous d’abord à elle. Nous espérons que ce numéro de Globules vous en aura donné l’envie…

Prenez soin de vous et des « autres »

Christine Ternat

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« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

87

Lefebure Virginie

Il est ouvert aux jeunes haut-normands et bas-normands âgés de 8 à 25 ans. Une catégorie des plus de 25 ans est ouverte à toute la France. A faire parvenir à Concours BD amateur, service culturel, Ville de Darnétal , BP 94, 76162 Darnétal Cedex au plus tard le 1er septembre 2009.Retrouvez le règlement complet sur www.normandiebulle.com - Renseignements au 02 32 12 31 70 ou [email protected]

Concours de scénarios et de films sur téléphones portablesLe festival européen de cinéma du « Grain à Démoudre » fêtera son 10ème anniversaire du 20 au 29 novembre 2009. A cette occasion, il organise deux concours sur le thème de l'anniversaire : - un concours de scénarios pour les 15/25 ans : 3 à 5 pages maximum dactylographiées à envoyer au plus tard le 30 juin, accompagnées d’un bulletin d’inscription. Les 6 gagnants composeront « le jury du scénario » qui décernera le prix du meilleur scénario. - un concours de films réalisés sur téléphone portable : un seul plan séquence ou un film monté, avec ou sans dialogue, d’une durée maximale de 1 minute. Pour participer : être âgé de 12 à 25 ans, remplir un formulaire d’inscription en ligne et enregistrer son film sur le site. Les films doivent être envoyés avant le 30 septembre 2009 en se connectant sur le site.Les jeunes dont les scénarios et les films auront été retenus seront invités au Festival. Les scenarios seront lus par des comédiens professionnels et les films projetés au public durant le Festival.Contact : Festival de cinéma du Grain à Démoudre Maison des associations, BP 95, 76700 Gonfreville L’Orcher - www.dugrainademoudre.net

De jeunes illustrateurs pour un concours de nouvellesLe Festival du Livre de Jeunesse de Rouen recherche de jeunes illustrateurs pour illustrer les nouvelles gagnantes du concours sur le thème « Moi et les autres ». Les 10 nouvelles sélectionnées et leur illustration seront éditées dans un recueil diffusé durant la prochaine édition du festival les 4, 5 et 6 décembre 2009. D’autres concours et des nouveautés sont à découvrir sur le site Internet du festival www.festival-livre-rouen.fr

Lancement de la campagne « Re-mind the gap »Une campagne à « laquelle participent plus de cinquante associations de nombreux pays à travers le monde pour inviter les dirigeants des pays les plus riches, et notamment la France, à augmenter d’urgence leur contribution au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et pour leur rappeler les engagements d’atteindre l’accès à la prévention, à la prise en charge médicale et aux traitements pour tous d’ici 2010, réitérés lors des deux derniers sommets du G8 ». Actuellement dans le monde, ce sont 15 000 personnes qui meurent chaque jour du sida, tuberculose, paludisme. http://campagne5milliardspourlefondsmondial.over-blog.org

« Nous sommes au regret de vous annoncer les 20 ans d’Act Up-Paris »www.actupparis.org

Festival Rock’N Caux Les 10 et 11 juillet 2009 à Rouxmesnil Bouteilles (derrière l’Hippodrome de Dieppe). La programmation et les infos sur www.rockncaux.org

3

La rubrique de Daniel Hadwiger, volontaire allemand à Globules

InfosI n f o s

Dans le cadre du Programme Européenne Jeunesse en Action, plusieurs projets d’échanges sont organisés par des structures de Haute-Normandie. Bien qu'ils suivent des objectifs différents, ils ont une idée en commun : celle d’une Europe accessible à tous.

La réalisation d’un film tourné à hauteur de fauteuil roulant- Loïc, Cécile, Victor, Hugo, Juliette, Gwenola et Thomas du SESSD de l’Association des Paralysés de France du Havre préparent un séjour du 6 au 18 juillet en Italie. Après deux ans de préparation, les sept jeunes et leurs éducateurs ont établi des relations solides avec huit jeunes italiens de l’association Karabobowski de la région Emilia Romana. Une envie de découverte d’un autre pays, de voyage et surtout d’échange entre jeunes en situation de handicap et jeunes valides… La réalisation d’un film tourné à hauteur de fauteuil roulant et à hauteur de personne valide laissera trace de l’échange. « On part à l’aventure, on ne connaît pas les lieux, ni les gens… » ; « On est handicapé, on ne parle pas italien mais on est motivé pour y aller » ; « L’Europe, c’est accessible, on peut quand même se déplacer ». Pour en savoir plus : [email protected]

2 séminaires sur le handicap- La PAIO (Permanence d'Accueil d'Information et d'Orientation) de Vernon met en place des séminaires européens sur le thème de l’intégration professionnelle et sociale des jeunes en situation de handicap. Du 19 au 24 octobre 2008, elle a organisé un séminaire avec des partenaires de Grèce, d'Allemagne, d'Espagne, d'Angleterre, de Tunisie et de Lettonie sur l'insertion sociale des personnes handicapées mentales. Suite à ce projet, la PAIO et l'association "Handisup" organiseront en partenariat avec l'association anglaise "Enable Me" et le Conseil des Jeunes de West Sussex, deux séminaires sur le thème de l'accès. Du 30 octobre au 3 novembre 2009, dix jeunes Français et dix jeunes Anglais travailleront à Watersfield (West Sussex) sur l'accès des personnes handicapées à l'emploi et à la formation. Un autre échange aura lieu en Haute-Normandie du 16 au 20 février 2010, sur l'accès des jeunes aux décisions politiques et au processus démocratique. Pour en savoir plus : www.globules.canalblog.com

Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH) ont été créées avec la "loi handicap" du 11 février 2005MDPH de Seine-Maritime - 20 place Gadeau de Kerville, 76100 ROUEN - Téléphone indigo : 0825 076 [email protected] - Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 9H00 à 17H30Antenne du Havre : 89, boulevard de Strasbourg 76600 LE HAVRE - Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h00Antenne de Dieppe : 1, Avenue Pasteur 76200 DIEPPE - Horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 13H30 à 16H30MDPH de l’Eure : Tour Aulne, place Kennedy, B.P 35/39, 27035 Evreux Cedex - Tél : 02 32 31 96 13 - Numéro Vert : 0 800 881 605 - [email protected] physique : du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00 - Par téléphone du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

Une europe accessible

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87r e p o r t a g e , r o u e n

4 « D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Le handicap, c’est…Éric : pour moi, le handicap, c’est l’accident que j’ai eu à 33 ans… le handicap c’est aussi la vie au centre… Je supporte mal. J’aimerai être chez moi. Ici, il y a des personnes qui travaillent en donnant des « coups de mains » pour le centre de l’Arche ; moi, je débarrasse la table et je range la vaisselle et il y a le jardinier.Sandra : pour moi, c’est une maladie.Katia : j’ai eu un accident il y a 7 ans... sans me mettre en colère. Me retrouver là et vivre dans un centre est insuportable. J'aimerais surtout travailler.Patrick : c’est difficile à regarder tel qu’on est en ce monde et à accepter. Ce n’est pas évident. Le plus difficile est d’accepter d’être dans un fauteuil. Quand tu sors d’ici, que tu es « dehors », que tu es en ville, tu as plus de mal… Parfois, le regard des autres est terrible par exemple, on peut entendre « t’as vu le handicapé ? Il ne sait pas se débrouiller ». C’est comme si on voulait nous plaindre ! On ne veut pas de la pitié, pas tous les jours ! je préfère que l’on dise « il sait se débrouiller pour telle ou telle chose… ».Barbara : le handicap c’est la différence et la différence fait peur. On ne s’adresse pas aux personnes handicapées.Jean-Claude : que veut dire le mot « handicap » ? C’est un accident de voiture… de travail… ou de maladie… C’est malheureux. Le handicap c’est aussi le fait de croiser des gens qui vous regardent comme des étrangers.Estelle : le handicap, c’est quand on a un peu moins de facilité à faire quelque choseAndy : c’est ne pas avoir d’amis. Ce sont des personnes qui sont rejetées alors qu’elles sont comme tout le monde.Patrick : comme tout le monde ? Des fois oui, des fois non.Jean-Claude : il faut savoir ce qu’est le handicap car il peut toucher

les oreilles, la vue, les autres organes de l’autonomie.

Certains handicaps ne se voient pas au premier coup d’œil et la personne « valide » ne fera pas la différence alors qu’elle regardera la personne qui est paralysée comme « difforme ». C’est humain… dans un sens. Avec les années, les choses changent un peu, on arrive à faire en sorte que les valides nous regardent autrement. Aujourd’hui, je conduis un 4X4 (: mon fauteuil roulant electrique !). Personne n’est à l’abriLucie : souvent, on ne voit pas ce que les personnes qui ont un handicap peuvent faire, leurs capacités. Ils s’adressent à nous en disant « vous êtes très courageuse, vous avez du mérite… ». Mais on peut avoir besoin d’aide un jour, personne n’est à l’abri d’un accident et lorsqu’on est âgé, on peut être handicapé. Tout le monde peut se retrouver dans un fauteuil.

Des personnes à qui on ne s’adresse pas et qui comprennentBarbara : beaucoup n’imaginent pas que ce sont des personnes qui peuvent comprendre...Lucie : il y a aussi les personnes qui parlent d’eux en s’adressant à nous : « Il a mal où le monsieur ? ». Il y a une vraie méconnaissance de ce qu’est le handicap, alors qu’on parle d’intégration. Même le personnel médical n’est pas formé.Patrick : je préférerai que l’on s’adresse à moi et que l’on ne s’adresse pas à une autre personne pour parler de moi car c’est dommage que cela ne soit pas la bonne personne qui parle. Bien sûr, on peut rigoler et se moquer de ceux qui font ça, mais, vont-ils

comprendre ? Il se peut que l’on crée de la zizanie ! Parce que si certains veulent bien comprendre, d’autres s’en fichent complètement. Cela arrive qu’en ville des motards prennent des risques, je me demande comment font-ils pour ne pas avoir d’accidents ?

On n’accepte pasLydia : moi cela me met en colère… Je n’aime pas rester dans le fauteuil et je ne supporte pas que les autres marchent et moi pas. J’aimerais faire du sport et, en centre, ce n’est pas possible…Éric : moi j’aimerais faire du vélo et trouver des endroits où cela soit possible pour moiPatrick : oui pour moi, les accidentés de la route, quelque part, ils ont gâché leur chance par rapport à un handicap de naissance…Lydia : ce qui m’énerve c’est de ne pas pouvoir faire ce que tout le monde fait. J’aimerai faire comme tout le monde.Monique : accepter ? On n’accepte jamais, moi je n’ai jamais accepté…

L’appréhension de ne pas savoir quoi faireKatia : c’est un peu dur de dire les choses… Pour les jeunes, je crois que c’est difficile d’arriver dans ce lieu-là (l’Arche).Sabah : il y a quelque chose d’émotionnel. Certains disent « on a peur ». on a peur de ne pas savoir quoi faire de ne pas savoir si ce que l’on fait c’est bien ou pas… C’est une appréhension normale quand on ne connaît pas.

Pour l'ARCHE : Sandra, Katia, Éric, Patrick, Lydia, Bruni, Delphine, Rose (les résidents), Barbara et Lucie (les professionnels)Pour l'ANCRE : Andy, Omar, Estelle, Cédric, Leila, Monique, Sabah, Walid…

Verneuil Sur Havre

VOUS AVEZ DIT : HANDICAP ?

Rencontre entre les résidents et les professionnels de L’ARCHE et des jeunes de l’association ANCRE du collège Pablo Neruda d’Evreux

Des résidents et des professionels de l’Arche et une arrivée massive de jeunes de l’Ancre se sont réunis pour préparer l’édition 2009 de « Vivre ensemble, conjuguons nos différences ». Au menu de cet après-midi, un échange sur le thème du handicap pour Globules. Au-delà des apparences, des fauteuils roulants, béquilles ou canne blanches… Qu’est ce que le handicap ? Et surtout, QUI sont les personnes touchées par le handicap ? Comment l’appréhendons-nous et comment en parler avec les personnes concernées ? Petit tour de la planète avec ceux qui vivent leur handicap au quotidien, écouter et entendre ce qu’elles et ils nous disent pour mieux comprendre. Se faire l’écho de nos échanges pour peut-être changer un petit peu les comportements

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87r e p o r t a g e , r o u e n

5« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Cap Emploi, « un réseau de spécialistes de l’insertion des travailleurs handicapés »

« Emploi » et « handicap », une association de mots qui fait son chemin et que la loi du 11 février 2005 a renforcé en obligeant les entreprises de plus de 20 salariés à compter 6% de travailleurs handicapés parmi ses salariés. Mais avant d’en arriver là, il faut encore qu’une personne en situation de handicap puisse reconnaître et faire reconnaître ses compétences et savoir -faire, et, que les entreprises aient une meilleure connaissance du handicap. C’est à ces deux niveaux que le réseau Cap Emploi, réseau d’Organismes de Placements Spécialisés, intervient en complément de l’ANPE pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Son rôle est de les accompagner et de les rendre autonomes dans leur retour vers le milieu ordinaire du travail en faisant le lien entre les demandeurs d’emploi et les entreprises. Qu’il s’agisse d’une démarche personnelle ou d’une orientation par l’ANPE, les conseillers de Cap Emploi travaillent de manière personnalisée et individualisée avec chaque personne pour les aider dans leurs recherches d’emploi ou dans la réalisation d’un projet de formation. Ils font le lien avec les entreprises qu’ils rencontrent pour les sensibiliser au handicap de manière générale, les informer sur les aides à l’embauche et les conseillers sur l’emploi de travailleurs handicapés. Ils étudient leurs besoins et répondent à des préoccupations souvent liées à la représentation que les chefs d’entreprise et leurs collaborateurs peuvent avoir du handicap. Lorsqu’une entreprise est prête à embaucher, le travail du conseiller consiste à étudier quels sont les postes de travail disponibles et d’analyser leur compatibilité avec les handicaps existants. Ils peuvent aussi conseiller l’entreprise à définir les adaptations techniques nécessaires au regard des contraintes fonctionnelles, etc…Il met en relation des demandeurs d’emploi avec les entreprises qu’il aide pour le recrutement. Il assure un suivi après l’embauche de la personne et reste en lien avec elle jusqu’à ce que son emploi soit pérennisé.Le bilan réalisé en 2008 par Cap Emploi Rouen/Dieppe souligne une ouverture des entreprises aux travailleurs handicapés : sur les 510 contrats signés, 250 l’ont été dans des entreprises de moins de 20 salariés (aucunement tenue à l’obligation légale des 6%). Les principales difficultés rencontrées pour le retour vers l’emploi sont liées à l’exclusion sociale (sans emploi depuis de nombreuses années, etc…) qui rallonge la durée de l’accompagnement, passée de dix-huit mois jusqu’en 2007 à une trentaine de mois à l’heure actuelle. Par ailleurs, les demandeurs d’emploi accompagnés sont de plus en plus âgés et ont davantage de difficultés pour retrouver un travail.Cap Emploi est un organisme membre de l’Association pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées (AIPH) et un label national, agréé par l’AGEFIPH et l’Etat.

Cap Emploi en Haute-Normandie : Cap Emploi Rouen /Dieppe, 20 place Gadeau de Kerville, 76100 Rouen – Tel : 02 35 03 74 68 et Chemins des Vertus, 76550 Saint Aubin Sur Scie - Tel : 02 35 84 72 85Cap Emploi Le Havre 34 rue Gustave Lennier 76600 Le Havre Tél : 02.35.22.71.21Cap Emploi Evreux – 4 place Alfred de Musset 27000 Evreux Tel : 02 32 28 43 64Site internet : www.capemploi.net

Ce n’est pas différent, ce sont des amis et des projetsOmar : ce n’est pas parce que c’est une personne handicapée que c’est différent, c’est pareil, c’est une personne…Walid : j’ai des copains ici (à l’Arche) Jean-Claude, Simon… c’est d’abord un contact, ce sont des « potes » pour moi, même s’ils sont plus âgés que moi. On se respecte.Myriam : beaucoup sont venus ici pour la première fois… Je vais parler pour eux parce qu’on a des idées que l’on a du mal à exprimer. Ici on peut se faire des amis et c’est bien… C’est normal c’est humain. Il y en a qui ne réalisent pas, ni l’âge, ni la couleur… On peut tous avoir une idée, un jour ou l’autre, et dès qu’on accepte celle de l’autre, on devient un Humain. Il y a des différences qui se voient d’autres non. Rencontrer une personne c’est beaucoup de choses, c’est une émotion.Katia : avec le projet « Vivre ensemble », on a tout résumé.Sylvain : on doit expliquer le projet aux nouveaux.

J’aimerais vous direJean-Claude : quand quelqu’un a du mal à s’exprimer, et si vous ne le comprenez pas, faites-le répéter. Cela est moins pénible que d’entendre et répondre à coté de la question. Ceux qui nous connaissent savent qu’on a du mal à s'exprimer ou qu’on s’exprime mal, parfois même pas dans le sens où on le souhaiterait… Sylvain : il y en a qui peuvent interpréter ce que l’on dit (Cédric, Omar, Estelle, Walid…) et après l’intelligence fait le reste. Il y a des richesses à partager.Jean-Claude : un autre un conseil : si vous poussez quelqu’un en fauteuil, restez avec lui, parlez-lui ne vous sauvez pas, ne partez pas en le laissant comme ça !Estelle : pourtant, si on le fait c’est que l’on doit avoir envie d’échanger avec la personne ?Lucie : on ne doit pas avoir peur du handicap et de la première image que l’on en a. Il existe des personnes passionnées comme vous tous, par ceci ou cela : la radio, la mode, le cheval, le basket le vélo… Et donc on a beaucoup à partager ensemble. Et vous en sortirez plus riches que ceux qui ne font pas le pas que vous faites en venant ici.

Jean-Claude : savoir être respectueux et aller de l’avant passer au-delà des aspects physiques.Myriam : et je te respecte si tu me respectes.Jean-Claude : Un jour, au zoo de la Palmyre, je m'arrête devant l’espace consacré aux gorilles. Un des gorilles à fait ses besoins puis il a saisi ses crottes et les a lancées sur la foule qui le regardait avec curiosité. Son geste, je l’ai compris, il ressemble à un geste humain. Parfois, se voir regarder comme un animal de foire, alors qu’on est une personne en situation de handicap, c’est difficile… C'est également difficile de ne pas penser…(!) et d'esquiver un sourire…Mirella : le regard peut être aussi séducteur, il peut exprimer une attirance pour quelqu'un. Le handicap n'empêche pas de fonder une famille, d'être amoureux ou d'avoir des enfants…

* « Vivre ensemble, conjuguons nos différences 2009 est un projet de l'association ANCRE vient de se voir décerner le label Dynamique Espoir Banlieues de la Jeunesse et Sport (DEB – JS) par la Préfecture de l’Eure

R e p o r t a g e , E v r e u x

Clémence Chasle

Discriminé(e)La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) Les discriminations liées au handicap sont interdites par la loi au même titre que celles liées à l’origine, au sexe, etc… Si vous pensez être victime d’une discrimination, vous pouvez saisir la HALDE, autorité administrative indépendante créée en 2004, qui pourra vous aider « à identifier les pratiques discriminatoires, et à les combattre. Elle conseille pour les démarches juridiques, et contribue à établir la preuve de la discrimination». Tel : 08 1000 5000 (prix d'une communication locale à partir d'un poste fixe du lundi au vendredi de 9h à 19h) - www.halde.fr

Conta

ct L'Arche : [email protected]'Ancre : [email protected]

« Emploi » et « handicap », une association de mots qui fait son chemin

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Reporters : Anaïs Marcel, Mahamadou Dianessy, Xavier Toutain, Xavier Martin, Julien Boullet, Stanislas Dufils, Jérôme David, Patricia Dubosc

« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Expert : Anne-Marie Fortin

Mme Fortin, membre du Groupement pour l’Insertion des Handicapés Physiques (GIHP), travaille dans un service d’aide à domicile pour des personnes en situation de handicap et milite depuis de nombreuses années pour faire évoluer tout ce qui touche au handicap. Elle même victime d’un handicap, elle connaît bien le sens des mots : exclusion, accessibilité, autonomie. C’est en toute logique qu’elle participe très activement aux commissions d’accessibilité mises en place par la Mairie du Havre. Elle reçoit nos reporters pour répondre à leurs questions sur ce sujet et faire le point sur l’application des nouvelles lois.

Le Havre

Lysa Fabrion

Globules : Qu’est-ce qu’une commission d'accessibilité et quel est son rôle ?Anne-Marie Fortin : il existe deux commissions qui ont pratiquement le même nom ce qui ne facilite pas la compréhension.La commission communale d’accessibilité et de sécurité créée avec la loi de 1995 et qui concerne les grandes villes de chaque département. Le travail de cette commission a pour but d’étudier toutes les demandes de permis de construire et déclarations de travaux . Nous appliquons les textes édictés par les différents décrets et arrêtés sur l’accessibilité décidés par l’état. A la suite de l’étude, un avis favorable ou défavorable est émis qui bloque le cas échéant le dossier en cas de non respect et oblige le demandeur à revoir son projet.Suite à la pression des associations nationales des personnes handicapées, la loi de 2005 a apporté des nouvelles normes en accessibilité, plus précises qui doivent maintenant être appliquées.A noter que cette commission n’examine pas les permis concernant les logements locatifs malgré les demandes des associations auprès de l’état. Il n’y a donc peu de contrôles et nous le regrettons.La seconde commission d’accessibilité est plus récente et découle de la loi du 11 février 2005. Elle doit être créée dans les villes de plus de 5000 habitants et être gérée par l’intercommunalité (CODAH au Havre ). Cette commission qui comprend plusieurs représentants des différentes associations de tous les types de handicap du Havre travaille sur la voirie, les transports et l’accessibilité des établissements existants. Elle demande aussi un recensement des logements accessibles dans les locations à loyers modérés.Cette nouvelle loi sur l’accessibilité concerne tous les types de handicaps (moteur, visuel, auditif, psychique et mental).

Globules : Qu’est-ce que la Ville du Havre propose pour améliorer la vie des personnes handicapées et pour qu’elles vivent le plus normalement possible ?Anne-Marie Fortin : elle fait beaucoup de choses. Un adjoint a

été nommé pour tout ce qui concerne le handicap, il s’agit de Mr JOUGLA. Elle a aussi créé un service handicap

dirigé par Mme LACOUME qui est très active et compétente. C’est un service connu des habitants où

ils savent qu’ils trouveront une bonne écoute, beaucoup d’informations et d’aides dans tous les domaines liés au handicap.Nous sommes beaucoup plus entendus qu’avant mais il faut quand même de la persévérance et de la patience pour obtenir des avancements. Les choses évoluent au niveau de la voirie, le travail se fait dans le but de rendre la chaîne de déplacement accessible. Un certain nombre de feux de carrefour sont équipées de dispositifs sonores afin de faciliter la traversée piétonne des personnes non voyantes.La CODAH travaille sur l’accessibilité des transports, certains arrêts de la ligne n°2 sont accessibles et les nouveaux bus ont un plancher qui s’abaissent pour permettre l’accès des fauteuils. Les associations participent activement à toutes ces études.Bien évidemment, vous entendrez toujours des gens qui se plaignent, généralement ils restent chez eux et ne font rien pour faire changer les choses.Il faut beaucoup d’énergie pour se faire entendre et parfois obtenir peu. J’ai travaillé sur l’accessibilité de la forêt de Montgeon, on a obtenu une bonne accessibilité mais il aura fallu 10 ans de discutions avant.

La loi dit que tous les ERP doivent présenter un diagnostique pour 2011 : qu’est-ce qui est accessible et qu’est-ce qu’il faut faire pour que cela le devienne. En 2015 les travaux devront être faits.La difficulté au Havre, c’est que certains sites sont classés, comme les bâtiments d’Auguste Perret qui ne peuvent pas être transformés, il y a aussi les problèmes techniques, les plans inclinés qui ne sont pas autorisés sur les trottoirs. Tout cela demande pas mal de travail et de temps.

Globules : Comment peut-on faire pour améliorer l’accessibilité dans les commerces ?Anne-Marie Fortin : c’est vrai que c’est un

problème, dans certains cas le coût des travaux et la mise en œuvre de ceux-ci entraînent des difficultés. Malgré la demande du gouvernement qui veut qu’en 2015 tout soit réglé, j’ai l’impression que les commerces concernés ne sont pas au courant de la législation où ne veulent pas l’être. De plus, avec la situation économique actuelle, l’accessibilité passera au second plan. Il y aura donc des dérogations pour problèmes de coûts, aspects techniques…et sans doute beaucoup de raisons pour ne pas être aux normes.Pour le moment dans la commission, on ne parle pas beaucoup des commerces. C’est un sujet délicat qui ne concerne pas la mairie apparemment, il paraît que cela dépend des commerces eux mêmes. Il y a pourtant tous les restaurants existants qui sont souvent inaccessibles et je suis pessimiste pour l’avenir : 2015 ne sera pas un aboutissement. Par exemple depuis de nombreuses années, on a des problèmes avec les restaurants de la plage. Sur la digue, la partie de circulation en ciment a été obtenue par les associations. Cela n’avait pas été pensé et seulement le coté esthétique avait été privilégié.

L'accessibilité pour plus deliberté

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Globules : De la même manière qu’il existe des pistes cyclables, pourquoi n’y a-t-il pas de pistes pour les fauteuils roulants ?Anne-Marie Fortin : je crois que c’est parce qu’il n’y a pas la place et que ce n’est pas dans les préconisations. Je ne sais pas si les fauteuils électriques ont le droit de rouler dessus car ils sont considérés comme ayant un moteur. Je pense que des gens en fauteuil s’en servent quand même mais normalement notre place est sur les trottoirs. Mais on slalome pas mal car il y a des poubelles, des terrasses de bar, et pas mal de choses sur les trottoirs. Il y a quand même des « abaissés » de part et d’autres sur les grandes artères. Par contre, dans les petites rues, on est obligé de se mettre sur la route. Il y a encore beaucoup de travail à faire.

Globules : Pourquoi la plage du Havre n’est-elle pas accessible et pourquoi n’y a-t-il pas de passage prévu pour aller jusqu’à la mer ?Anne-Marie Fortin : elles est accessible. La digue promenade l’est. Au niveau des bains maritimes, on peut aller assez loin pour se baigner. A cet endroit, la mairie du Havre a installé beaucoup de choses pour les handicapés et les « tiralos ». Il faut que quelqu’un vous aide mais c’est possible de se baigner. Il est possible d’avoir des vélos pour promener des personnes handicapées. C’est le service handicap de la ville, avec Mme Lacoume, qui a fait faire toutes ces installations et aménager un cheminement pour les non-voyants. Il y a aussi des WC automatiques gratuits et accessibles sur la plage. Le point noir à la plage, ce sont les restaurants qui devaient être dans la continuité de la digue. Mais le projet s’est fait sans concertation avec les associations à l’époque. Des rampes ont été créées mais elle ne desservent qu’un restaurant sur deux ce qui fait que nous n’avons pas accès à tous les restaurants. Ces restaurants, c’est mon cauchemar, malgré les réunions et discutions nous n’obtenons rien de satisfaisant. Cette année on va y retourner mais je ne sais pas ce qu’on va trouver comme solution en dehors d’une rampe d’accès pour chaque restaurant, mais cela a un coût et dépend de la décision de la mairie.Les jardins suspendus et toutes les serres (nouvellement créés) sont aussi accessibles : il y a un ascenseur, le sol a été étudié pour les fauteuils. Des parkings vont être créés.Pour tous les nouveaux projets, la ville nous demande notre avis et cela se passe plutôt bien.

Globules : Parfois les gens ne respectent pas les emplacements réservés aux personnes handicapées. Comment peut-on faire pour que ces personnes respectent plus la loi ?Anne-Marie Fortin : les gens les respectent beaucoup plus, parce que maintenant ils ont une amende de 135 euros. Il y a quelques années, on a fait une action à la mairie avec des affiches : « Si t’es autonome, c’est pas ta place». Cela a sensibilisé quelques personnes mais les choses ont vraiment évolué quand il y a eu les amendes. J’ai vu des gens me faire des réflexions catastrophiques quand je leur faisais remarquer qu’ils étaient garés sur un emplacement réservé : « Si vous êtes handicapé c’est de votre faute, le Bon Dieu vous a puni ». Il faut continuer à sensibiliser des gens mais on dit toujours « j’en ai pour 5 minutes » et donc on se gare sur une place réservée. Dans les grandes surfaces, il y a beaucoup de places mais elles sont souvent prises, c’est plus compliqué pour mettre une amende quand il s’agit d’un parking privé. Au Havre, des places sont matérialisées prés des magasins, des médecins, des pharmaciens, etc….là où c’est utile.

Globules : Pensez-vous qu’il y a assez de travail en secteur protégé et dans les ESAT (Etablissements et Services d'Aide pour le Travail)?Anne-Marie Fortin : Non. Il y a beaucoup de gens qui aimeraient et qui ne peuvent que travailler en secteur protégé et en ESAT. La loi dit qu’il devrait y avoir du travail dans le milieu ordinaire. Dans les entreprises de plus de 20 salariés, 6% des employés devraient être des personnes handicapées. Si ce n’est pas le cas, l’entreprise paient une contribution à l’AGEFIPH. Certaines entreprises préfèrent donner leur « amende ».

Globules : Quel est le regard que les gens portent sur vous et comment le ressentez-vous ?Anne-Marie Fortin : ça dépend des gens. Par exemple, ici les résidents ont des handicaps physiques et non mentaux. Mais leurs difficultés font qu’on ne les comprend pas toujours bien. Le fauteuil roulant ça passe maintenant mais quelqu’un qui ne parle pas normalement, on le regarde bizarrement. A une époque, quand je posais une question, on répondait à la personne qui m’accompagnait et pas à moi. Les gens avaient une vision vraiment étroite. Maintenant, le regard a changé car on parle plus du handicap dans les médias et il y a le Téléthon. C’est vrai qu’il y a un peu moins d’appréhension, la vision change mais il y a encore beaucoup de choses à faire, notamment par rapport au handicap mental.

Globules : Est-ce que vous avez besoin d’aides et de financements pour mettre en place les idées que vous avez dans la commission d'accessibilité ?Anne-Marie Fortin : dans la commission d’accessibilité communale, on applique les textes. On ne fait pas de travaux, on est donc limité. La voirie, les transports, l’adaptation des logements, nous pouvons demander mais nous ne décidons pas des financements, c’est la mairie qui alloue les enveloppes . On aimerait que les choses soient plus rapides mais quand il est question d’argent c’est toujours difficile. Quand on veut faire financer un projet, c’est long par exemple, pour ce service du GIHP qui facilite la vie autonome des handicapés lourds, il a fallu 4 ans pour convaincre de son intérêt et obtenir des financements. Globules : Pensez-vous que votre travail va vraiment aboutir à quelque chose et que les délais seront tenus pour 2015 ?Anne-Marie Fortin : oui ça aboutit et heureusement qu’on ne se donne pas tout ce mal pour rien. Mais je ne pense pas que tout ce qui a été prévu pour 2015 sera tenu. Certaines choses le seront comme certaines mises aux normes de ERP de la Ville du Havre, la voirie continuera à être améliorée. Pour l’accessibilité des petits commerces et restaurants je suis plus mitigée, pour l’instant peu de choses bougent. Parfois les textes sont respectés mais ne donne pas satisfaction. Par exemple, au cinéma Gaumont de Montivilliers, les places réservées aux personnes en fauteuil roulant sont celles devant l’écran, où l’on doit avoir la tête en arrière pour voir et on est trop près de l’écran, c’est infernal, mais légalement, il respecte le pourcentage de sièges attribué et les toilettes sont aussi accessibles. Tout est ok mais dans l’inconfort le plus total. Le Gaumont du Havre sera accessible grâce à l’investissement dans des ascenseurs. Toujours une question d’argent. Ce n’est pas évident de faire de l’accessibilité car cela a un coût ! Il y a encore beaucoup d’obstacles à franchir et dans les années à venir le travail ne manquera pas pour les associations..

Propos recueillis par Anaïs Marcel, Mahamadou Dianessy, Xavier Toutain, Xavier Martin, Julien Boullet, Stanislas Dufils, Jérôme David, Patricia Dubosc en stage à l’AHAM dans le cadre du projet « Savoir pour réussir ». Merci à Louisa Guérib, Laurence Troadec et Jean Christophe, formateurs et éducateurs.

Le Label « Tourisme & Handicap » est un label national qui permet d’identifier les sites touristiques et de loisirs accessibles aux personnes handicapées. Il est garant d’une offre touristique de qualité, favorisant

l’autonomie des personnes en situation de handicap, avec des critères similaires sur toutes les structures labellisées en France.Il peut être attribué aux structures d’hébergement, de restauration, mais aussi aux prestataires de loisirs sportifs et récréatifs (villages vacances, piscines, …), aux lieux de visites (musées, châteaux, parcs et jardins, chemins de randonnées…) et offices de tourisme et syndicats d’initiatives. Il permet ainsi aux personnes en situation de handicap de trouver des infrastructures qui leur sont accessibles aussi bien pour se loger et se restaurer que pour se divertir durant leur séjour.

Comment reconnaître ces lieux ? Un logo à 4 pictogrammes (moteur, mental, auditif, visuel) permet d’identifier le ou les handicaps pour lesquels le site est accessible, qu’il dispose d’aménagements et services adaptés et respecte au minium la loi du 11 février 2005.Comment l’obtenir ? Il suffit de faire une demande à la Délégation Régionale au Tourisme qui organise, avec la Coordination Handicap Normandie, une visite du site avec deux évaluateurs issus l’un du monde du handicap, l’autre du monde du tourisme. Un compte-rendu de la visite permet d’identifier et d’engager, le cas échéant, les aménagements nécessaires. Après un avis favorable émis par la commission régionale de labellisation, le dossier est envoyé en commission nationale de l’association Tourisme & Handicaps. Depuis 2002, la Coordination Handicap Normandie co-anime le label « Tourisme & Handicap » avec la Délégation Régionale au Tourisme et

le soutien de la Région Haute-Normandie. Elle sensibilise les prestataires touristiques à l’accueil des personnes handicapées par le biais du label et les accompagne dans la mise en œuvre du label. Elle peut notamment les orienter vers des artisans déjà sensibilisés et formés à la problématique du handicap. La Haute-Normandie va bientôt compter son 100ème labellisé.

Pour en savoir plus sur le label : Coordination Handicap Normandie au 02 35 72 72 52 ou sur www.handicap-normandie.org

30 Juin : Label « Tourisme et Handicap » : Colloque « vivre ensemble », des vacances et des loisirs pour tous. 14h - Casino de Saint-Valéry-En-Caux

« Un label pour des vacances et des loisirs pour tous »

R e p o r t a g e , L e H a v r e

Label Tourisme & Handicap Conta

ct GIHP, 75 rue René Bazille76620 Le Havre02 35 54 11 76

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Rouen

« D e s m o t s s u r l e s m a u x , d e s a v i s s u r l a v i e » , s o u t e n e z G l o b u l e s e n v o u s a b o n n a n t . . .

Reporters : Raouf Benamar, Vanina Estrans et Rebecca VasseurExpert : Régine Scelles

Globules : peut-on définir le handicap par rapport à une norme (à ce qui serait « normal ») ?Régine Scelles : le normal dépend du groupe dans lequel on vit. Le normal c’est ce que l’on va rencontrer le plus, c’est ce qui nous paraît le plus naturel. Mais c’est culturel… Si vous parlez du Brésil et des enfants des rues, leur norme sera de voler car c’est ce qui leur permet de survivre. Dans certaines cultures, pour se dire bonjour ou pour se parler, on va se toucher, alors que dans d’autres c’est le contraire, on reste à distance. Dans certaines, se regarder dans les yeux est un signe de franchise alors que dans d’autres c’est un signe d’affront… Ce qui est « anormal », comme un déficit physique ou une déficience intellectuelle, se repère. Dans mon village, lorsque j’étais enfant, il y avait un monsieur un peu particulier - qui aujourd’hui serait catalogué comme « déficient » - mais on ne se posait pas la question, il était pour tout le monde un peu spécial mais certainement pas handicapé.

Globules : à partir de quand est-on handicapé ? y a t-il des frontières, des degrés ou des limites ?Régine Scelles : le handicap, dans son acceptation scientifique, est une conséquence : je suis en fauteuil parce que je suis tétraplégique et je suis handicapé pour me déplacer s’il y a des marches ou d’autres lieux inaccessibles. Imaginez que tout soit accessible ! Je ne serai pas handicapée, bien que je le serai si on considère le point de vue de la sécurité sociale. Le handicap dans son acception de conséquence sur le plan de l’action est lié à l’exclusion. Notre société est une société de l’écriture et du symbolique : quelqu’un qui ne lit pas – comme l’était ma grand-mère - se sent exclu de beaucoup de choses et est réellement handicapé.

Globules : quelqu’un qui a un doigt en moins souffre moins qu’une personne qui vit dans un fauteuil ?Régine Scelles : ce que vous dites semble être du « bon sens » et pourtant dans la vie, ce n’est pas comme ça que cela se passe. En consultation, je reçois des enfants handicapés et leurs parents et certains vont trouver beaucoup de qualités à leur enfant alors qu’il est sourd, mal voyant ou déficient et, à côté de ça, vous aurez des

parents pour qui l’épilepsie, même partiellement stabilisée de leur enfant, sera insupportable. Je suis chercheuse et mes travaux de recherche portent sur l’opinion concernant la qualité de vie qu’ont les personnes handicapées sur elles-mêmes et la qualité de vie telle que les autres l’imaginent. Ce que je peux vous dire c’est que l’on majore toujours la détresse de l’autre quand il est handicapé. Il n’est pas possible à l’avance de déterminer comment une personne réagira au handicap. Certains se laisseront aller, même chez les plus « battants », et d’autres vont se battre comme des malades alors qu’ils se pensaient ou étaient pensés comme étant faibles, fragiles. Dans un colloque, un jour, se sont retrouvés 2 personnes dont l’une était une personne extrêmement brillante et très handicapée. À côté se trouvait une personne qui avait été tellement battue enfant qu’elle était devenue insensible à ce que son propre corps sentait, elle disait qu’elle était « handicapée de son corps ». À un moment de leur échange, la première personne lui a dit « vous êtes beaucoup plus handicapée que moi ».

Globules : doit-on dire : personne « porteuse de handicap » ou « personne handicapée » ?Régine Scelles : je n’aime pas ce mot « porter » le handicap car cela signifierait que l’on pourrait le dé-porter. On ne porte pas, on a un handicap et ce handicap contribue à faire de moi ce que je suis. Dans la rencontre avec une personne handicapée, ce n’est pas ce qui la différencie de moi qui me met mal à l’aise, mais ce qu’elle pourrait avoir de commun avec moi. Je préfère penser que l’aveugle ne peut me comprendre et parler à son accompagnateur que de la considérer comme une personne qui, comme moi, peut faire une demande, refuser une aide… Le pire, pour une personne handicapée, est de vivre des situations où on parle d’elle à coté d’elle, pour elle, sans s’adresser à elle, faisant parfois comme si elle n’existait pas.

Globules : souvent, face à une personne qui a un handicap, on n’ose pas, on a peur de mal faire. Parfois, on cherche à aider et on se fait envoyer promener… Pourquoi ?

Régine Scelles : la première chose est de ne pas nier la personne handicapée de sa place de personne à part entière. J’étais avec une amie aveugle et je prenais un verre dans un café. Cette amie a un chien. Eh bien ! le serveur est venu me demander à moi si mon amie pouvait bouger son chien ! Elle n’était pas une consommatrice comme une autre mais une handicapée …. Je ne connais personnellement pas la trisomie 21 mais je connais des personnes qui ont une trisomie 21. Parfois, cette relation personne valide/personne handicapée réveille nos envies de « maternage » ou de sadisme. Je rencontre, par exemple des familles et parfois aussi des professionnels qui entravent le développement de l’autonomie des sujets handicapés car les maintenir dans un état de dépendance leur permet de les materner et d’en ressentir une certaine valorisation.

Globules : la relation difficile qui peut exister, vient-elle d’une crainte ou d’une peur de s’imaginer handicapé quand on ne l’est pas ?Régine Scelles : d’abord, on a tous peur que cela puisse nous arriver un jour et cette peur génère de la souffrance. Et puis, plus globalement, notre société a une réelle difficulté à faire de la place aux personnes qui ont un handicap et, par extension, à tous ceux qui sont différents.

Globules : comment réagir ? Régine Scelles : que faire ? En général, les personnes qui ont un handicap connaissent leurs propres schémas pathologiques et savent très bien se débrouiller avec. L’attitude à avoir est donc de la laisser se débrouiller, tout en étant présent et attentif à ses besoins, en se montrant disponible et surtout en n’étant pas autoritaire. Il faut proposer et non imposer. Il n’y a que la personne handicapée qui peut savoir ce dont elle a besoin. Quand je dis que je n’ose pas parler de « cela » à une personne handicapée, ce n’est pas que parce que j’ai peur de la blesser, c’est parce que cette question nous met mal à l’aise. Avant de faire des hypothèses sur ce qu’elle pense, demandons-nous ce que nous pensons nous de nos questions. Souvent, la relation n’est pas simple parceque la personne handicapée doit, en plus, être celle qui console. La plupart des personnes qui ont un handicap

Régine Scelles est psychologue, enseignante/chercheuse à l’Université de Rouen. Si son expérience clinique actuelle l’amène à suivre en consultations des enfants handicapés et leur famille, elle a mené antécédemment un travail de recherche sur les représentations entre personnes valides et personnes handicapées. C’est dans ce cadre que Globules la rencontre. L’accueil est chaleureux, les propos clairs et respectueux… Des réponses qui interrogent nos comportements, remettent les pendules à l’heure et font bouger les idées toutes faites…

L’Autre & Moi Changer son regard

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savent bien le malaise ou la gêne qu’elles provoquent chez l’autre. Vous savez, c’est comme pour tout le monde, personne n’aime qu’on fasse à notre place, même si c’est par gentillesse, car c’est ressenti comme une violence… Eh bien c’est pareil ! On peut être blessant sans le vouloir, le mieux est d’attendre et de s’assurer que la demande existe.

Globules : quelle est l’importance de l’attitude de l’entourage ?Régine Scelles : c’est fondamental bien sûr, l’entourage a une influence majeure sur la vie de la personne qui a un handicap car les relations qu’il aura avec les autres, ce sont d’abord les relations qu’il va tricoter avec ses parents, sa famille et ceux qui l’entourent quotidiennement.

Globules : lorsqu’on a un handicap dès la naissance accepte-t-on mieux son handicap que les personnes qui l’ont eu par accident ?Régine Scelles : l’acceptation selon moi est un non-sens. Le handicap fait partie de la vie, et la question est : « comment se construit-on avec son handicap ? » (et non pas contre). On ne peut pas « faire comme si » cela n’existait pas. Si on le fait pour se faire accepter des autres, alors, il y a quelque chose qui ne va pas. Cette construction se fait progressivement, avec le regard des autres. Lorsque le handicap vient à la suite d’un accident, celui-ci va s’inscrire dans une histoire. L’accident va se tricoter avec l’histoire et la personne lui donnera du sens.

Globules : que pensez-vous des attitudes de rejet ou d’indifférence ? Régine Scelles : la situation a beaucoup évolué. Aujourd’hui pour nombre d’enfants, le handicap existe, alors qu’on le cachait il y a encore quelques années. Aujourd’hui, le risque est la catégorisation

des individus… Les émissions comme le téléthon ont fait beaucoup pour rendre plus familier le sujet handicapé. Là encore, on peut critiquer et dire qu’on a fait une catégorie de personnes handicapées « battantes », qui pourraient guérir ou progresser, alors qu’il y a tous les autres. Il faut veiller à ne pas faire une catégorie de handicap « montrable » acceptable ou valorisant pour la société et une catégorie qui sera toujours laissée pour compte…

Globules : toutes les personne qui ont un handicap en ont-elles conscience et souffrent-elles du regard des autres ?Régine Scelles : la réponse est sans ambiguïté : oui. Même l’enfant qui paraît le plus touché. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui n’ait pas conscience de ses difficultés et qui, à certains moments de sa vie, n’en souffre pas. Ce qui ne veut pas dire qu’elle souffre tout le temps. Elle peut, comme tout humain, être heureux dans l’enfance et déprimer à l’adolescence. L’enfant qui a un handicap veut rassurer ses proches et va chercher à se faire accepter d’eux. Quelqu’un qui est atteint d’un handicap physique ou mental doit faire des deuils ( : de la marche, de la lecture, écriture, du permis de conduire…) et c’est toujours difficile. Il y a aussi la souffrance physique. Le regard de l’autre a son importance, c’est aussi l’environnement affectif qui accueille ou rejette la personne comme elle est. L’enfant qui se sent regarder avec sympathie, va se sentir sympathique. Que se passe-t-il s’il voit dans le regard de l’autre l’horreur ou la peur qu’il provoque bien malgré lui ?

Globules : ces personnes vivent des moments de dépression ?Régine Scelles : absolument. C’est précisément souvent lors de ces moments de deuil. Mais si quelqu’un est capable d’entendre et de comprendre sans banaliser, et peut accompagner la personne dans sa tristesse, cela l’aidera à vivre mieux par la suite. Par ailleurs, beaucoup de personnes qui ont un handicap, ont un vrai bonheur à vivre.

Propos recueillis par Raouf Benamar, Vanina Estrans et Rebecca Vasseur, étudiants Rouen -

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R e p o r t a g e , R o u e n

Lysa Fabrion

Ann Sof la maman, Max (19ans) et Sarah (17ans) frère et sœur nous parlent de Ben (23 ans). Moment privilégié à trois voix. Extraits…Max : (…) pour moi, c’est un plaisir d’être le frère de Benjamin. Je ne vois pas la différence, c’est Ben.Sarah : c’est ton frère, ce n’est pas un « handicapé », tu ne te dis pas tous les jours qu’il a un handicap, alors que, dans la rue, les gens le voient tout de suite. C’est une richesse, quelque chose en plus. Cela ouvre et élargit notre esprit… Ceux qui ne le connaissent pas ne peuvent pas comprendre. Ce qu’on veut, ce n’est pas un sourire gêné ou de la pitié, c’est un regard normal. (…)An Sof : Ben, c’est une personne…Max : Ben a eu de la chance d’avoir des parents qui ont su faire accepter la différence aux autres. (…) Il y a beaucoup de sensibilité de la famille et des amis. On a grandi avec Ben. (…) Les amis de notre âge qui l’ont vu grandir en parlent affectueusement, avec beaucoup de spontanéité, comme d’un enfant grand. Petit, j’avais des difficultés à expliquer aux copains qui s’étonnaient que Ben ne parle pas. Beaucoup de gens ne comprennent pas qu’il existe un vrai dialogue avec Ben, parce qu’ils ne conçoivent pas que l’échange puisse être non-verbal. (…)An Sof : certaines personnes se détournent, par peur de blesser ou simplement par crainte de ne pas savoir quoi faire. La personne qui a

un handicap ressent ce regard. Ben comprend beaucoup plus qu’on ne croit. Il ressent beaucoup…Max : oui ! il y a des choses que l’on fait avec lui, on sait que ça va le faire rire sur le champ. On a mis du temps à accepter le fait qu’en même temps, on soit petit frère ou petite sœur et qu’on s’occupe de lui, par exemple, on va le changer… En fait on est plus grands que lui. (…)Max : comment vous, vous l’avez vécu avec Papa et avec Samuel (frère aîné de Ben Max et Sarah) ?Ann Sof : cela n’a pas été facile, cela a même été très dur. On n’a pas su tout de suite que Ben avait un handicap, c’était un enfant comme les autres (…) Lorsqu’on a découvert son handicap, la crèche n’a pas remis en cause son accueil. À l’époque c’était unique. Dès qu’on su que Ben avait un problème de développement, il a eu de la kiné. Cela nous a beaucoup aidé de pouvoir « faire » quelque chose (…) et Alexis (le kiné) a été quelqu’un de très important. Il venait à la crèche pour expliquer au personnel ce qu’ils pouvaient faire. (…)Sarah : j’aimais me lever le dimanche matin, pour être avec vous quand vous lui donniez le bain, et je ne comprenais pas que vous me disiez « ce n’est pas à toi de le faire » alors que je voulais vous aider.An Sof : on voulait vous protéger. Un enfant handicapé dans une famille, cela peut être «déconstructeur», et, si tu n’as pas suffisamment d’appuis, cela désorganise tout. Quand vous étiez bébé, je devais m’occuper aussi

de Ben. Même s’il est comme un enfant, morphologiquement, Ben n’est pas un bébé. La vie était organisée autour de lui. Samuel a traversé, avec nous, la naissance, les inquiétudes et la dépression (la tristesse) du haut de ses 4 ans. (…)Max : Ben n’anticipe pas. Il peut tomber, se brûler. Il faut toujours être attentif et quelqu’un pour le garder. (…)Sarah : parfois cela m’énerve, le week-end quand il est là et qu’il prend toute la place… (…) Comment Ben aurait été s’il n’avait pas eu son handicap, serait-il aussi beau ?Max : même si je rêve, je n’ai pas de réponses à ces questionsSarah : je n’aimerais pas qu’il soit quelqu’un d’autre. Ce qu’il fait n’est jamais de sa faute. Quand je suis en colère, c’est contre sa maladie, pas contre lui…Max : …et c’est légitime. On le comprend…Sarah (à sa maman) : tu en fais un peu trop. Un bain le soir et un bain le matin, est-ce nécessaire ?Ann Sof : ce que les autres nous disent nous permet de grandir et de faire autrement. Ben s’est mis à manger tout seul un jour où il était seul devant son assiette et il avait très envie. Cela nous a étonné et depuis il se débrouille…Mille mercis à Annesof, Max et Sarah pour ce témoignage (NDLR) -

Portrait sensible…

MÈRE, FRÈRE ET SŒUR DE BEN…

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La Coordination Handicap Normandie UN « PÔLE RESSOURCES » ASSOCIATIF SUR LE HANDICAPActive depuis plus de 30 ans, la Coordination Handicap Normandie (également nommée Comité de Coordination des Associations de Personnes Handicapées de Haute-Normandie) regroupe, à ce jour, près de 70 associations de personnes en situation de handicap. Qu’il s’agisse de handicaps intellectuels, moteurs, sensoriels, ou de maladies génétiques, psychiques, qu’il s’agisse de petites ou de grandes associations, son originalité est de prendre en compte tous les types de handicap. Son champ d’actions, transversales et régionales, se situe à tous les niveaux de la vie de la personne en intervenant dans les domaines de l’insertion sociale et professionnelle : accessibilité environnementale, scolarisation, emploi, culture, sport, logement…La mise en œuvre de la loi du 11 février 2005 dite «loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » a renforcé ce rôle de coordination de l’association qui est devenu un véritable « Pôle Ressources » régional en matière de handicap que ce soit pour les personnes en situation de handicap elles-mêmes, pour les associations ou les institutions, qu’elle informe et oriente. Le réseau de partenaires réunis au sein de la coordination lui permet de rediriger chaque personne selon sa demande et ses besoins vers des professionnels compétents. Par ailleurs, avec l’appui de ses associations adhérentes, elle accompagne les décideurs publics et privés dans la mise en place de projets et d’actions favorisant l’autonomie et la participation des personnes handicapées, comme par exemple : accessibilité des transports publics avec la Région Haute-Normandie, les Départements de l’Eure et de Seine-Maritime, les agglomérations ; développement de l’offre de logements sociaux accessibles, adaptables et adaptés avec les bailleurs sociaux ; accès à la culture par la formation des personnels des musées départementaux ; aménagement du territoire par la co-animation du label « Tourisme & Handicap » avec la Délégation Régionale au Tourisme et le soutien de la Région Haute-Normandie (voir article page …)…Contact : Coordination Handicap Normandie, 26 rue Desseaux, 76100 Rouen - Tel : 02 35 72 72 52 [email protected] - www.handicap-normandie.org - http://ccahhn.zeblog.com

Association Cheval-Esperance, centre spécialisé dans l’équitation adaptée pour adultes et enfants atteints de tous types de handicap. Cheval-Esperance, 4449 rue de la Haie, 76230 Bois-Guillaume - tel : 02 35 59 96 81 - [email protected]

Association « N.Y.D. ACCUEIL », des activités de loisirs, des distractions intérieures ou extérieures pour enfants, adolescents, adultes touchés par un handicap physique ou mental - Hameau le Maurenger, 76440 Sainte Genevieve-En-Bray - Tel : 02 35 34 59 18

Association Norm’Handimer, pour emmener en mer des personnes en situation de handicap - Régis Levicq au 06 86 75 37 82

Association des Paralysés de France (APF), 3 rue Linus Carl Pauling, 76130 Mont Saint Aignan - Tel : 02 35 73 25 01 - E-mail : [email protected] - www.apf.asso.fr

Association Une Souris Verte, née de la volonté de parents d’enfant en situation de handicap qui a « comme objectif de sensibiliser aux différences et d’inclure les jeunes enfants en situation de handicap dans la société» - www.unesourisverte.org - un des projets de l’association est l’animation du site Internet www.enfantdifferent.org

Association Musique Et Situation de Handicap (MESH) « étudier, promouvoir et développer l’intégration culturelle des personnes en situation de handicap, et d’œuvrer à favoriser leur accès aux pratiques artistiques et notamment à la pratique musicale » - Le Forum, Allée Bourvil, 95210 Saint Gratien - Tel : 01 39 64 65 22 - www.mesh.asso.fr

Le Réseau Musique et Handicap, partenariat des nombreux acteurs impliqués dans la problématique Musique et Handicap – Tel : 01 39 64 65 22 - www.musique-handicap.fr

HANDISUP Haute Normandie, aider les lycéens, les étudiants et jeunes diplômés en situation de handicap de la Région - Maison de l'Université (2e étage), 76821 Mont-Saint-Aignan cedex - Tel : 02 32 76 92 52 - www.handisup.asso.fr

HANDISPORT, Comité Régional Haute-Normandie, 50 rue Henri Fabre, BP 2004 - 76620 Le Havre Tél. 02 35 48 44 48 - www.handisport-hn.org - Site officiel du Foot-Fauteuil Handisport http://www.foot-fauteuil.com

Le Groupement Insertion Handicapés Physiques (GIHP)

« LOISIRS, CULTURE ET HANDICAP » Créé en 1978, le GIHP Haute-Normandie avait pour première mission de développer des transports adaptés aux personnes à mobilité réduite sur l’agglomération rouennaise, elbeuvienne et dieppoise. Au fil des années, son champ d’action s’est élargi et depuis 2005, il anime le Pôle ressources « Loisirs, Culture et Handicap », pour favoriser l’accès à la culture des personnes handicapées et mettre en place une véritable politique de terrain auprès des professionnels et des collectivités territoriales.« On affiche généralement la volonté de faire de la culture et de l’art, un espace d’ouverture et de métissage, sans cloisons, barrières ou frontières. La culture est apparentée à un grand espace de liberté, offert à tous, sans distinction… Pour autant, les choses ne sont pas si simples et de grandes inégalités existent. » (Muriel Homo, directrice du pôle ressources)Pour ouvrir davantage les espaces culturels aux publics handicapés, le pôle s’appuie sur des projets culturels et artistiques déjà existants dans notre région. Il accompagne les professionnels dans la réflexion et conception de projets et d’actions spécifiques : rencontres avec des metteurs en scène, participation aux ateliers de pratiques théâtrales, installations sonores dans le cadre du festival Automne en Normandiereprésentations avec audiodescription, découverte de l’espace scénique, atelier tactile pour découvrir les costumes et accessoires, immersion dans l’orchestre le temps d’une répétition durant la programmation de deux opéras de Mozart au Théâtre des Artsen projet 2010.2012 parcours de visites ouvertes à tous au Parc de Clères, dans les muséums et monuments historiques…Les activités du pôle ressources s’appuient sur l’échange et le partage des savoir-faire et des expériences de tous. Il élabore et anime des formations à destination des professionnels des structures culturelles, touristiques ou de loisirs devant accueillir des personnes en situation de handicaps moteurs ou visuels.Le pôle ressources dispose également d’un fonds documentaire consultable (actes de colloques, livres, ouvrages encyclopédiques…) et d’une bibliothèque sonore régionale qui propose un prêt de livres sonores enregistrés sur CD et interprétés par des donneurs de voix bénévoles.Il informe également sur les manifestations « culture handicap » qui se déroule en France et communique toutes informations utiles auprès des associations de personnes handicapées, des institutions et établissements médico-sociaux, des familles de personnes handicapées et Maisons Départementales des Personnes Handicapées. Pour en savoir plus : GIHP Haute-Normandie, 18 rue Saint Julien, 76100 Rouen – Tel : 02 35 89 30 29 - www.gihp76.asso.fr - [email protected]

De l’idée à l’action... les assos

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Une jeune passion pour les livresFesti'Livres 2009 à Quillebeuf-sur-Seine

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Pendant tout un week-end, Amandine Sassier, Rachelle et Emilia Lenoble ont organisé le "Festi'Livres", un festival de livres à Quillebeuf-sur-Seine. Le vendredi 29 mai et samedi 30 mai, des auteurs, des éditeurs et des illustrateurs se sont rassemblé au "Pôle Animation Familles" sous le thème du développement durable. Le "Festi'Livre" est non seulement le premier festival du livre de la Communauté de Communes de Quillebeuf-sur-Seine, mais aussi un festival créé par trois jeunes filles engagées, âgées de 16 et 17 ans. Épaulé par Véronique Cam-Landrin du Centre d'Animations et de Loisirs de la Communauté de Communes de Quillebeuf-sur-Seine (CAL), elles ont travaillé pendant un an sur la préparation et l'organisation de ce festival. Au programme : un spectacle des marionnettes sur le développement durable, une animation théâtrale et une exposition sur le recyclage du papier.

Daniel Hadwiger

Pour en savoir plus sur cet événement, rendez-vous sur http://www.globules.canalblog.com

B i b l i o , z o o m

Handicap, même pas peur !. Bourtaudou S., Lebot S. Paris : Milan Jeunesse, 2007, 43 p. Les préjugés dont nous faisons part face aux personnes handicapées ; les causes possibles du handicap ; ce que

cela implique pour les proches ; les obstacles au quotidien liés au manque de considération du handicap de la part de la société ; et enfin une conclusion qui prêche le dialogue pour abolir la gêne.

Qu’est-ce qu’il a ? Le handicap. Rublo V ., Favaro P. Paris : Autrement Jeunesse, 2002, 48 p.Toutes les formes de handicap sont abordées ici. Une courte histoire donne

d'abord le ton. Puis une série de réponses à quelques questions sur la différence, le rejet ou l'intégration ouvre le débat. La loi sert de repère avec l'évolution des droits des personnes handicapées et l'arrêt Perruche est relaté sans parti pris. La diversité des approches, les différents points de vue donnés, permettent au lecteur de réfléchir et l'aident à construire son avis personnel.

Un copain pas comme les autres. Allemand-Baussier S., Tossan O. Paris : De La Martinière, 2000, 105 p.Etre normal, ça veut dire quoi? C'est quoi? Réflexions pour les adolescents

sur le handicap, vu du coté des personnes atteintes et vu du côté des personnes valides. Cet ouvrage rappelle que chaque être humain est unique, donc irremplaçable, que "comme toute étiquette, celle de personne handicapée est commode et réductrice" ou encore que la notion de handicap est en constante évolution...

Handicap... Le guide de l'autonomie. Allemand-Baussier S. Paris : De la Martinière, 2008, 119 p.Ce livre, s'adresse aux adolescents, qui ont un handicap récent ou ancien.

On y trouve des témoignages, des conseils pratiques sur les thèmes suivants : l’entourage (amis ou famille), le corps, les loisirs et les études. On trouve également des adresses pour vous aider les adolescents à accroître leur autonomie, à choisir des orientations scolaires ou universitaires ainsi que les loisirs.

Vas-y ! Handicap ou pas. Baussier S., Boisteau M. Paris : Syros, 2001, 30 p.Un petit manuel qui alterne textes courts et scènes de bandes dessinées pour décortiquer les attitudes et sentiments.

Parce qu’une personne handicapée n’a pas besoin d’un handicap supplémentaire, d’un regard pesant mais plutôt d’une attitude franche et dénuée de préjugés.

Biblio du CRES

Contact : Comité Régional d’Education à la Santé, 57 avenue de Bretagne, 76100 Rouen - Tel : 02 32 18 07 60 - www.cres-rouen.org

Agathe Montagnon

Développement durable

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Agathe Montagnon

Exprimez vous !

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Et les frères et sœurs de personnes handicapées ?

Le regard porté sur les personnes handicapées commence à changer. Au fil des décennies, les actions de sensibilisation ont porté leurs fruits, même s’il reste beaucoup à faire. On rencontre tout de même moins de regards qui dévisagent comme si la personne handicapée était une sorte d’Ovni. Dans les lieux accessibles, que ce soient des magasins, des piscines, des plages, des médiathèques, ces citoyens trouvent leur place un peu plus naturellement. Bien sûr, reste l’étonnement de ceux qui n’ont pas l’habitude : « Qu’ont-ils, ces deux-là dont les mains gesticulent dans le silence ? », « Pourquoi ces pupilles qui bougent tout le temps ? »… Il reste de la peur, aussi. Peur obscure d’être atteint soi-même, un jour ?Il en est d’autres auxquels on prête encore trop peu d’attention : les frères et sœurs de personnes handicapées. Qui sont-ils, ces frères et sœurs ? Souvent des enfants dont les parents ont moins le temps de s’occuper, étant donné les soins que réclame l’état de l’enfant handicapé. Ils grandissent avec la culpabilité d’aller bien, et l’envie de vivre comme les autres… Souvent « sans histoires », on en retrouve une bonne part dans les métiers d’aide : comme s’ils tentaient de réparer le passé.J’en sais quelque chose : je suis une sœur de personne handicapée. Ce n’est pas un hasard si je mène des ateliers d’écriture avec l’Association Ancre du collège Pablo Neruda d’Evreux, entre collégiens et personnes de tous handicaps. Ce n’est pas un hasard non plus si j’ai écrit sur ce sujet (je suis auteur de livres pour enfants).Continuons, donc, à cheminer ensemble !

Sylvie Baussier

Le handicap, ça ne s’attrape pas !

"C'était important d'écrire ce texte car il fallait que j'évacue les paroles blessantes de certains adultes. Je ne voulais pas garder cela pour moi mais dire à tout le monde Le handicap, ça ne s’attrape pas ! »

Ma maladie, c’est pas facileY en a qui se moque de nousVous êtes relousArrêtez de vous moquer de nous

Nous avons un message à faire passerC’est en rapant que l’on va s’expliquer

Je me rappelle un jour A une caisse pour handicapésJ’entends une mère dire à son fils Cet enfant faut pas s’en approcherSa maladie tu peux l’attraper

Moi je sais que ça s’attrape pasJ’avais envie de lui dire mais j’osais pasAujourd’hui j’ai grandi c’est pas la même histoireJ’avais pas la force de lui répondre C’est fini je me ferai plus avoir

RefrainOn dénonce, on dénonce, on dénonce, on dénonceCeux qui ne veulent pas comprendreOn balance, on balance, on balance, on balancePour leur dire qu’on est comme tout le monde.

Virgile

B comme BesoinI comme IndispensableE comme EnrichirN comme Notre

E comme ExistenceT comme Tout en R comme RéfléchissantE comme Epanoui

Ramatoulyae, 19 ans

C’est un samedi matin, après un long sommeil agréable. Le soleil fait lui aussi surface, un vrai moment de douceurs. Je reprends mes esprits et me dirige au balcon pour admirer le jardin de l’un de mes voisins. Il est sur une chaise, relaxé, perdu dans ses pensées, le regard fixé vers la mer vers la mer calme, ce matin.Une joie immense de sentir ce grand air, et ces vacances…qui finissent…dans deux jours. MISERE !!!

Alexandre, 18 ans

Je me souviens des jours où mon père était encore vivant. J’adorais passer de longs moments avec lui. (Ma mère et mon père ne vivait pas ensemble). Quand l’ été arrivait, on passait de longues journées, ensemble, dans la forêt pour aller cueillir des jonquilles ou juste faire une promenade. C’étaient des agréables moments et je voulais que ça ne s’arrête jamais.

Anthony Dupont, 19 ans

Ce matin, je me suis réveillé(e) zen. J’ai eu l’envie de courir, de courir sans m’arrêter de crier car je me sentais libre. J’avais envie de voler comme un oiseau, de voler comme un papillon.Les nuages criaient mon prénom.Le vent me chantonnait la mélodie de la nature.

Alfa S, 19 ans

Ces textes ont été réalisés par des élèves de Terminale Bac Pro du Lycée Françoise de Grâce du Havre lors de « la semaine du Bien Etre » en mars 2009 et par de jeunes stagiaires en Formation EXEGO, dans le cadre d’ateliers d’écriture animés par la Mission Locale du Havre. Retrouvez d’autres textes sur www.globules.canalblog.com

Chanson

Témoignages

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Vision humaine sur le mondeHandicapUn bien vaste sujet à traiterMoi je le traiterai directement et simplementPar le manque d'ouverture de l'humain envers d'autres humainsC'est un fort handicap qui gangrène le monde d'hier et aujourd'hui

Niguèle Ildefonse

Poèmes

Voici ce que j’ai dit il y a deux ans en arrivant à mon nouveau poste après quelques années passées entre réadaptation et permis médicaux. Je suis arrivée pleine d’illusions pensant que ma réintégration au travail grâce à la loi du 11 février 2005, m’aiderait à continuer à réaliser ma passion : l’enseignement.Mon espoir de pouvoir continuer à la réaliser malgré mon handicap grandit d’autant plus que des communiqués du Rectorat annoncèrent la création d’un référent handicap pour l’Académie, et que les brochures et les grands discours officiels reconnaissaient les droits spécifiques aux personnes handicapées. Mais la réalité fut tout autre; elle fut cruelle: mon nouvel établissement ne voulait pas d’handicapés, et on me le fit sentir.Quelle triste déception d’être personnellement confrontée au fait que la “vitrine” vaille plus que les personnes. Au nom des objectifs et de l’efficacité, la personne devient un objet, la froide distance de la hiérarchie refuse le dialogue, et par certitude d’ “avoir raison” on refuse de prendre le risque d’écouter l’autre. Et la loi de 2005? La législation fixe à 6% le minimum légal de travailleurs handicapés pour les établissements de plus de 20 salariés.Deux ans ont passé et l’employeur n’a toujours pas pris les mesures requises, fait les aménagements nécessaires répondant aux besoins d’un travailleur handicapé. Par exemple : une salle unique pour mes cours, une armoire dans ma salle pour éviter de porter tous les jours des livres et des copies, une salle proche des toilettes pour professeur handicapé ; rien que des aménagements raisonnables et possibles. Bien au contraire, le simple fait de demander ces aménagements imposés par la loi a posé problème. Hormis m’entendre dire à plusieurs reprises que j’étais une « privilégiée » (sic !) je n’ai rien pu obtenir. Il est évident qu’il manque une sensibilisation à la situation des personnes handicapées, au respect de leursdroits et de leur dignité. Heureusement, le Rectorat a accepté ma demande d’allègement d’horaires, ce qui dans une certaine mesure a amorti les effets de la violation de mes droits en tant que travailleur handicapé. Le plus difficile dans ma nouvelle vie comme handicapée

est le sentiment de culpabilité, créé de toutes pièces par la constante pression extérieure : « ici c’est comme ça », « vous êtes une privilégiée », « et sinon cherchez ailleurs ». Très clairement, un(e) handicapé(e) est gênant(e) pour certains établissements. On fait table rase non seulement de la loi française de 2005 mais aussi de la Convention relative aux Droits des personnes handicapées de l’ONU signée par la France en 2006. Combien de fois me suis-je demandée si nous étions dans un Etat de droit ou si l’Education Nationale constituait un état dans l’Etat, où les victimes pouvaient devenir les coupables alors même que la loi les protège ?Dans le désespoir, je suis allée à la Maison Départementale des Personnes Handicapées de la Seine Maritime pour demander l’intervention d’une assistante sociale. Comme rien ne changeait, j’ai sollicité a nouveau cette institution et c’est alors que la conseillère me dit : « Madame si vous voulez faire valoir vos droits, cherchez un député » ! (phrases dites avec sérieux et bonne intention).Ce qui me fait dire que sans mécanismes efficaces pour contrôler l’application des lois concernant la protection des personnes handicapées, elles restent lettre morte.Par ailleurs, il faut avoir le sens de l’humour pour survivre, pour ne pas déprimer, pour porter la lourdeur de notre handicap et profiter des moindres instants de la vie et du travail que l’on aime.J’ai eu des collègues qui avec beaucoup de naïveté me disaient «. …mais ton cou n’est pas déformé ? » . Le Handicap n’est pas nécessairement visible au premier aperçu. Comment faire comprendre aux gens que « malgré » notre apparence de « normalité » nous avons bien des souffrances, des douleurs physiques, que notre handicap nous limite de façon significative dans l’exercice de nos activités personnelles et professionnelles par rapport aux personnes bien portantes? Dans tous les cas nous devons continuer à nous mobiliser, en disant haut et fort ce qui ne va pas, puisque personne d’autre ne le fera pour nous. Nous avons tous le droit de vivre pleinement.

Ester Pons

Ma nouvelle vieBienvenue chez les validesAu début de mon arrivée en France, il y avait plusieurs obstacles à franchir, entre autre celui de la langue. D'un coup, des choses simples comme un appel téléphonique ou l'achat d'un portable sont devenus très difficiles. C'est là que j'ai découvert un petit peu comment c’est d'être dans un monde qui ne correspond pas tout à fait à mes besoins et lequel est adapté à une majorité dont on ne fait pas partie. Il est d'autant plus important que la majorité s'adapte aussi à la minorité et l'aide à s'y intégrer. Dans ce cadre, je pense particulièrement aux relations entre personnes handicapées et valides. Par exemple, quand on aperçoit un porteur de lunettes, on remarque bien sûr qu'il porte des lunettes. Mais on ne le réduit pas à ses lunettes, c'est seulement une petite partie de lui et ne veut rien dire sur lui-même. Mais est-ce que c'est pareil avec un handicap ? Traite-t-on des personnes en situation handicap comme tous les autres personnes ? Il ne faut ni faire semblant qu'on ne voit pas le fauteuil roulant, ni se concentrer sur le seul handicap. Parce que le handicap est seulement une particularité, mais pas la particularité d'un homme.

Daniel Hadwiger

La folieLa folie nous broie, nous terrifieElle attaque un jour lâchementEt on se trouve en proie aux démonsPerdant peu à peu la conscience du réel.La folie nous emmène dans un autre mondeAvec des personnages d’autres planètesElle balaie tout sur son passageEt impose l’explosion des limites.Pour un artiste, elle est la créationLe délire nous entraîne vers un autre universPeuplé de songes, de cauchemarsSublimé par le flot de la démence.La folie nous quitte un jour comme elle est venueOn regrette parfois ce monde surréalisteOn ne se remet jamais tout à faitD’avoir voyagé au delà des frontières.

Françoise Boissière

Un clone sans différence, sans handicapLa complexité, la dureté, la compétitivité, la production, les déchirures affectives et sociales, le “toujours plus de tout” pour être absolument comme l'autre, m'amène à penser que le monde génère des handicapés exclus et des “handicapés à vivre sa vie en dehors des rails”, des chemins communs que l'on nous balise pour n'être qu'une file, qu'une tête, qu'une pensée, ne supportant plus la différence.Allons tous aux Dock 76, allons tous voir le même film, adhérons tous à la même pensée et l'être humain ne sera plus qu'un clone sans différence, sans handicap.

Damien

Témoignages

Pêle mêle

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Nom (ou organisme) :Adresse :

87 Bande Dessinée« Le monde de Mélodie » est une Bande Dessinée réalisée en 2008 par Laura, Mathieu, Erwan, Anthony, Valentin, Brandon de l’Institut Médico Educatif de l’association des Papillons Blancs de Pont-Audemer. C’est dans le cadre d’un atelier artistique animé par Stéphane Bachelot, illustrateur et éducateur, en partenariat avec leur institutrice, qu’ils ont imaginé, écrit et dessiné cette histoire. En 2006, avec la BD « La planète bleue broie du noir », cet atelier artistique avait remporté le prix du « Coup de Cœur » du jury au Festival d’Angoulême.

Contact : Association Les Papillons Blancs de Pont-Audemer au 02 32 41 15 97

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Globules est édité par l’Écrit-Santé, association loi 1901. Agrément Jeunesse et Éducation Populaire n°76/560 - août 1998Directrice de publication et rédactrice en chef : Christine TernatAssistante de rédaction : Delphine EnsenatChargées de mission : Hélène Lefrançois, Stéphane LandaisConseiller scientifique : Dr Jean ThibervilleSite Internet : Laurent LebiezComité de rédaction et de lecture Globules :Hélène Lefrançois, Delphine Ensenat, Cécile Gillet, Laurent Lebiez, Anne Mauconduit, Christine Ternat, Jean Thiberville, Zabou, Damien Anne, Sophie Garache, Christel Ledun, Christine Etienne, Stéphane Horlaville, Julie Godichaud, Marine Piquel, Sylvie Vasseur, Chloé Argentin, Marc Heullant, Elodie Cellier, Laurent Gruau, Marie Françoise CottinPilotage : Christine Ternat Reportages : Raouf Benamar, Vanina Estrans, Rebecca Vasseur, Anaïs Marcel, Mahamadou Dianessy, Xavier Toutain, Xavier Martin, Julien Boullet, Stanislas Dufils, Jérôme David, Patricia Dubosc Couverture : Extrait de la Bande Dessinée « Le monde de Mélodie »Illustrations : Agathe Montagnon, Lefebure Virginie, Clémence Chasle, Lysa FabrionBD : Association Les Papillons Blancs de Pont-Audemer Diffusion : Delphine Ensenat et Christel LedunMaquette : Laurent LebiezEdition tirée à 7 000 exemplaires, juin 2009Imprimerie : ETC Yvetot (76)ISSN : 1259-6078 / Dépôt légal : à parutionParution bimestriellel’Écrit-Santé est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général

Siège social : Globules, 57, rue Victor Hugo, 76000 RouenTél : 02 35 07 45 85 Fax : 02 35 07 45 82Site : www.globules.com / email : [email protected] opinions exprimées dans Globules n’engagent que leurs auteurs. Les documents reçus ne sont pas ren-dus. Leur parution implique l’accord de l’auteur. Les indications de marques et adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles de ce numéro sont données à titre d’information sans aucun but publicitaire. La reproduction des textes, dessins et photographies publiées est interdite sans autorisation préalable.MERCI !Merci à tous ceux qui nous ont permis, par leurs écrits, leurs illustrations, leurs questions, leurs conseils, leur soutien technique et leurs encouragements, de réaliser ce numéro.

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Globules n° 88 : « Écolo oui mais c’est cher ! » sera le thème de notre numéro d’été. Si nos habitudes vont – c’est plus que sûr - changer dans les années à venir, comment manger, s’habiller, acheter, construire ou équiper sa maison tout en prenant garde à ne pas exploser sen budget ?Trucs & astuces ou raisonnements philosophiques ou tout bonnement un brin de sagesse seront ce qui guidera les nouveaux consomm’acteurs qui vont regarder autour d’eux et qui ont un œil sur leur environnement. Demain, consommer autrement va devenir quelque chose de complexe : donc ennuyeux et prise de tête ? ou, au contraire plus enrichissant ? À vos plumes pour écrire ou dessiner… nous attendons avec impatience vos commentaires savants ou astucieux…

Les pages de Globules vous sont ouvertes, envoyer nous textes, illustrations et photos avant le 28 août 2009, 57 rue Victor Hugo, 76000 RouenTel : 02 35 07 45 85 / [email protected]

les thèmes 2009 :

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Numéros nationaux : 0 800, 0 801 : gratuit depuis un poste fixe

0810 : prix d’un appel local depuis un poste fixe0821 : appel à 0,12 euros TTC/mn maxi0825 : appel à 0,15 euros TTC/mn maxi

NumérosutilesAIDES, Rouen 02 35 07 56 56 Le Havre 02 35 24 22 03 Planning Familial Rouen Rive Gauche 02 35 73 28 23 ASTER ( Accueil Sida Toxicomanie Entraide Réinsertion ), Evreux 02 32 33 60 81

ADISSA ( Association Départementale d’Insertion de Santé et de Soins des Addictions ), Eure 02 32 62 89 20Centre Spécialisé de Soins aux Toxicomanes, Eure 02 32 62 00 62Réseau Ville Hopital Toxicomanie (Rouen) 02 32 88 64 38La Passerelle (Elbeuf sur Seine) 02 35 78 00 50

Drogues Info Service 0 800 23 13 13

Tabac Info Service 0 825 309 310Alcool Assistance, Croix d’Or 0 821 00 25 26

Associations bénévoles d’entraide pour les personnes en difficultés avec l’alcool :Alcooliques anonymes 24h/24h : 02 35 07 73 00Alcool Assistance Croix d’Or : 02 35 07 73 00Croix Bleue : 02 35 32 43 69Vie Libre : 02 35 96 51 19

Si vous souhaitez figurer dans la liste des numéros utiles, envoyez nous toute forme de documentation nous permettant d’évaluer l’opportunité de la parution soit dans le journal soit sur le site internet (www.globules.com)

La Boussole (Rouen) :Centre d’accueil et de soins 02 35 89 91 84La boutique Dispensaire d’Accueil 02 35 70 41 20

Unité Méthadone 02 35 89 12 03 Centre de soins Maupassant (Neuville les Dieppe) 02 35 82 04 28ALINEA, Le Havre 02 35 19 32 43

Centres d’alcoologie et d’addictologie (pour tout renseignement ou rendez-vous) :Bois guillaume : 02 32 88 90 22 (ou 02 32 88 90 43)Le Havre : 02 32 74 61 30Dieppe : 02 32 14 74 90Evreux : 02 32 33 87 23Centre de Cure Ambulatoire en Alcoologie des 3 cantons :Lillebonne : 02 35 39 10 40Bolbec : 02 35 39 11 02St Romain de Colbosc : 02 35 13 87 44

Contraception, sexualité, sida, ist

Accés aux soinsMédecins du Monde : Le Havre 02 35 21 68 66Rouen 02 35 72 56 66 UMAPPP (Unité Mobile d’Action Psychiatrique pour Personnes Précarisées) : Rouen : 02 35 98 00 71

Croix Verte et Ruban Rouge : 02 32 47 52 61

Hébergement d’urgence 0 800 306 306 ou 115

Hébergement

Aide alimentaireLe Havre Restaurant du Coeur 02 35 19 91 30 Rouen Restaurant du Coeur 02 35 03 02 76 CCAS, La Chaloupe 02 35 71 90 69 Banque Alimentaire : s’adresser au CCAS ou à la Mairie de votre commune

Gonfreville l’Orcher Association OASIS 02 35 49 30 20 (Hébergement Temporaire pour familles ayant au moins un mineur à charge)

Le Havre Association des femmes en difficultés 02 35 24 82 48 (Hébergement d’urgence pour femmes avec ou sans enfant) Nous croyons en toit 02 35 53 01 17 Armée du salut 02 35 70 38 00

Evreux Association Aurore 02 32 02 38 13

Dieppe Armée du salut 02 35 82 51 03

Fécamp Association l’ESCALE (Hébergement d’urgence et temporaire) 02 35 29 62 79

La Boussole (Rouen) - Consult’ADO 02 35 72 84 84Espoir Mare Rouge 02 35 54 26 55 Parenthèse (Le Havre) 02 35 21 15 31 Parenthèse (Montivilliers) 02 35 30 95 00

Accueil et écoute ado

Écoute téléphonique

drogues

a

l

c

o

o

l

Fil Santé Jeunes 0800 235 236

SEPIA (Suicide Écoute Prévention Intervention auprès des Adolescents) 0800 235 236

PAEJ (Permanence d’Accueil et d’Ecoute Jeunes) 0 800 50 20 40

Écoute Ado : Rouen 02 35 62 93 31Yvetot 02 35 90 54 25 Neufchâtel en Bray 02 32 90 47 30

Associations d’accompagnement social spécifique en alcoologie :

Inser Santé (siège social Yvetot) 02 35 95 27 05 CLAP Haute-Normandie (Rouen) 02 35 72 53 30 Service Santé OHN (Rouen) 02 35 52 77 62

ANPAA ( Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie ) : Eure 02 32 62 02 21 Seine-Maritime 02 35 70 37 42

Point Accueil Écoute Jeunes (Elbeuf sur Seine) 02 35 78 92 95 Point Accueil Écoute Jeunes et Parents - ADISSA (Evreux) 02 32 62 89 20 Maison de l’adolescent (Le Havre) 02 32 74 27 30 Accueil Écoute Parents Enfants (Le Havre) 02 35 25 00 00 Accueil 83 02 35 88 19 66Accueil Ado (Dieppe) 06 79 67 44 84

Ni victime Ni battue pour le pays de Bray 06 70 05 46 56 CIDF (Centre d’information du droit des femmes) 02 35 63 99 99 MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié des Peuples) 02 35 98 56 25 CNAGL (Centre Normand d’Aide aux Gays et Lesbiennes) 06 12 75 65 40

Accés aux droits, discriminations, violenceSOS Violence à l’Ecole 0 801 55 55 00 Ecoute enfance maltraitée 0 800 00 92 92 Allo enfance maltraitée 119 Jeunes écoute violence 0 800 20 23 23 Enfance et partage 0 810 13 13 10

Allo Enfance Maltraitée 119

SOS enfants disparus 0 810 01 20 14

Point Écoute Jeunes 0 800 86 87 88 du lundi au samedi, 14h-22h Ligne Azur en direction des personnes homosexuelles 0 810 20 30 40

SOS suicide Phenix (Le Havre) 02 35 46 24 25 Contact Normandie (dialogue entre parents & Homosexuels) 02 35 52 02 08 Collectif «Comme ça»(asso des gays & lesbiens de Haute Normandie) 06 89 75 30 08 SOS amitié (Le Havre) 02 35 21 55 11SOS amitié (Rouen) 02 35 60 52 52 L’Entre Temps, prévention suicide (Elbeuf) 02 35 78 13 00 La Porte Ouverte (Rouen) 02 35 70 67 03 Centre de Lutte contre l’isolement et le suicide (Rouen) 02 35 88 57 62Écoute parents 02 32 97 47 34SOS Homophobie 0810 108 133

Entretiens Pôle d’accompagnement psycho-social : 02 32 18 17 80 Ensemble : 02 32 96 09 60 Inseraction : 02 35 72 62 30

Alcool, drogues, tabac...

Sida Info Service 0 800 840 800 Sida Info Droit 0 801 636 636VIH Info Soignants 0 801 630 515Hépatites info service 0 800 846 800

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Plus d’infos : Annuaires traitant du dispositif de présentation et de prise en charge des drogues illicites, du tabac et de l’alcool en Haute-Normandie disponible à la DDASS : 02 32 18 31 90 et au CRES : 02 32 18 31 90

La HALDE 08 1000 5000Délégation Régionale aux Droits des Femmes : 02 32 76 50 31Victime de violences, vous avez besoin d’une écoute et d’un accompagnement ?lCASA : 02 32 88 82 84