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MAURICE CULOT ET JEAN PAUL MIDANT 9CAMPUS 9 CAMPUS Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche - novembre 2011 CADRE MÉTHODOLOGIQUE ACTUALISÉ DISPOSITIF DE SUIVI DE LA DÉMARCHE PATRIMONIALE

9CAMPUS - Amue

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M A U R I C E C U L O T E T J E A N PA U L M I D A N T

9CAMPUS

9 C A M P U S M i n i s t è r e d e l ’ e n s e i g n e m e n t s u p é r i e u r e t d e l a r e c h e r c h e - n o v e m b r e 2 0 1 1

CADRE MÉTHODOLOGIQUE ACTUALISÉDISPOSITIF DE SUIVI DE LA DÉMARCHE PATRIMONIALE

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9CAMPUSCADRE MÉTHODOLOGIQUE ACTUALISÉ

DISPOSITIF DE SUIVI DE LA DÉMARCHE PATRIMONIALE

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Cette étude a été réal isée par

Maurice Culot et Jean-Paul Midant

Commande du ministère de l ’enseignement supér ieur

et de la recherche

Direct ion générale pour l ’enseignement supér ieur et l ’ inser t ion profess ionnel le

Di rect ion générale pour la recherche et l ’ innovat ion

Pi lotage de l ’étude : serv ice des grands projets immobi l iers,

Alain Neveü, chef de serv ice ;

F lorence Kohler, consei l lère campus

Une vers ion PDF de ce l iv ret de synthèse est sur le CD ROM

accompagnant le guide de recommandations.

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SOMMAIRE

Préambule

CADRE MÉTHODOLOGIQUE ACTUALISÉ 09

• Lecaractèreinéditdelacommande• Unpremieroutilderepérageetdegestion:unefiched’inventaireetdediagnosticpourles

bâtimentsadaptéeauxensemblesarchitecturaux,urbainsetpaysagers

• Undeuxièmeoutil degestion : la distinctiondebâtimentset d’espacesarchitecturaux,urbainsetpaysagersremarquables

• Untroisièmeoutildegestion:desensemblesinscritsdansdespérimètres

• Unquatrièmeoutildegestion:lesguidesderecommandations

DISPOSITIF DE SUIVI DE LA DÉMARCHE PATRIMONIALE 19• Permettreuneappropriationdesoutilsàdisposition

• Utiliserlesoutilsàdisposition• Prolongerladémarchepatrimoniale• Lancerun«planmémoirecampus»

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PRÉAMBULE

Entantquespécialistesdespolitiquespatrimonialesappliquéesauxcadresbâtietpay-sager,nousavonspleinementconsciencequelavilledesannées1950-1960,etsesconstituantscommelescampusuniversitairescréésdetoutepièceàcetteépoque,nepeuventêtreintégrésdansleprésentqu’àconditiondesubirunetransformation.Ilnes’agitpasdefigernotreenvi-ronnement,maisd’accompagnersonpassagedansl’actualitéenréfléchissantsurlapossibilitédecontinuerlesœuvresdecepassérécent.

Nouspensonsquecette transformationdoitpasseraupréalableparun réapprentis-sageetunquestionnement.Ceréapprentissaged’unsavoir-êtreetd’unsavoir-fairepour leshabitantsetlesusagersdelavillemoderneestceluiquiaétéinduitenEuropeparlavolontéd’établirdemeilleuresrelationsentrelecentreetlapériphérie,notammentaveclaréflexionsurlestransportsplacéeaucœurdespréoccupationsdesurbanistesdepuislesannées1990.Uneréflexion,parmid’autres,quinousapermisdenousinterrogersurlesconditionsenvironnemen-talesdenotremodèlededéveloppement.

Al’heureoùlesschémasdirecteursd’urbanismesurlescampusontintégrécettedi-mensionprogrammatique,l’attentionqu’ilconvientdeporterauxélémentsdéjà-là,bâtisetnonbâtis, lieuxdéjà instituéset instituants, doit être, elle aussi, reconsidéréeet amplifiée.C’estcequenousavonsvoulufaireaveclerepéragedesensemblesquenousavonsjugésremar-quables,etlesrecommandationsquenousavonsénoncéesencequiconcernelesconditionsdeleurentretienetdeleuréventuellepérennisation.

Il s’agitde laisserdecôtécequipeutêtre taxédevétusté,d’insécuritéetd’inutilité,sourcededysfonctionnementgraveetgouffrefinancier,dontladisparitionetleremplacementpeuventêtreenvisagés.Mais ils’agitaussid’isoler,depréserveroudecontrôler latransfor-mationd’élémentsqui,acontrario,peuventêtrerenouvelésetefficacementdéveloppéspourdevenirplusperformants.Parmiceux-cietaupremierchef,lesbâtimentsetensemblesurbainsarchitecturauxetpaysagersquisontdevenusparleurforme,leuresthétique,leursymbolique,dessignesimportantsd’identitéparlesquelsonpeutdéfinirlescampusuniversitairescréésenFrancedepuislafindesannées1950jusqu’auxannées1970,reçusenhéritage.Etdefavoriserainsiletravaild’enracinement,avantquepuisses’accomplirlechangementdansladurabilité,sansdouteàd’autreséchellesetavecdenouveauxoutils.

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CADRE MÉTHODOLOGIQUE ACTUALISÉ

UndesobjectifspremiersdesOpérationsCampusdanslessitesexistantsestlaréhabilita-tiondupatrimoine.Maislesqualitésarchitecturalesdecepatrimoinehistorique,dontl’essentielremonteaudébutdesannées1960,dufaitnotammentdesesdégradations,échappentàsesutilisateurs.L’objectifétaitici,d’aprèslestermesmêmesduCahierdesClausesParticulièresdumarchépubliclancélorsdelaréalisationdecetteétude,de«repérer»cepatrimoinesurlesneufsitesuniversitairesconcernés. Laméthodologie employée « devait être adaptable quel que soit le type de campus(ancien,récent,àréhabiliter,àrénover…)».Elledevait«constituer lecadrecommund’unedémarchederévélationetpriseencomptede lavaleurpatrimonialedecescampus»,pour«contribuerà fonder laqualitéarchitecturaleeturbainedes interventionsréaliséessurcesmêmescampusdans lecadredesOpérationsCampuslesconcernant».Cetteméthodologiedevaitpouvoirêtre«appropriéeparlesprofessionnelssouhaitantapprofondirl’étudedel’unoul’autrecampusetservirderéférenceàceuxquipourraients’intéresseràdescampusnonétudiésdanslecadredumarché».

Le caractère inédit de la commande

Ilfautd’abordsoulignerlemanquedetravauxderéférenceenlamatièreavantl’engagementdecetteétude.Iln’existaitpasavantcelle-cid’analysehistoriquesurl’architectureetlaformeurbainedescampusfrançaisconstruitsaudébutdesannées1960,réaliséepardesbureauxd’étudespro-fessionnels,oubienpardeslaboratoiresliésàlarecherchedanslesécolesd’architectureainsiqu’àl’université. Lavaleurpatrimonialedel’architectureetdespaysagesconstituésàcetteépoque,quantàelle,acommencéàêtredégagéegrâceauxactionsenfaveurdupatrimoineduXXesièclemenéesparleConseildel’Europe(circulairedu9septembre1991,relativeàlaprotectionduPatrimoinearchitec-turalduvingtièmesiècle),reprisesen1999parleMinistèredelaCultureetdelaCommunicationetsesreprésentationsrégionales(lesDirectionsRégionalesdesAffairesCulturelleouDRAC). Considéréesàcetteépoquecommeundesenjeuxculturelsdesannéesàvenir,l’identificationet l’étudedupatrimoineconstituépar lesconstructionsrécentesontfaitensuite l’objetd’initiativesdispersées.Leregardsurl’architectureetlepaysagefrançaisdesTrenteGlorieusesavolontiersétédirigéversdeuxdomaines:lesgrandsensemblesd’habitations,etlesconstructionsduloisirdemasse(stationsdesportsd’hiver,villesbalnéairesdulittorallanguedocien);etjusqu’àprésentlescampusuniversitairesnefaisaientcurieusementpaspartiedecetengouementsociétal. Si lerepéragedesbâtimentsetensemblespaysagersn’avaitpasencoreétéfait, letravaildesensibilisationàlaqualitédubâtietdespaysagesconçusdanslesannées1960étaitsurplaceembryonnaire.SeullecampusdeGrenoble-Saint-Martin-d’Hères-Gièresenétaitàétablirunechartepatrimoniale.PourtantlelancementdespremiersPPPdanslessitesconcernésdèslafindel’année2011conféraitàcetteétudeunenjeuparticulier.Elleadoncétépournousl’occasiond’innover.

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fiche n°11Bâtiment n°04

- ext : 29/09/2010 - int : 30/09/2010

Affectataire : Université de Provence, Aix-Marseille I, Lettres et Sciences Humaines

9 CAMPUS Campus Aix-en-ProvenceFICHE BÂTIMENTIDENTIFICATION DU BÂTIMENTAdresse : 29 avenue Robert Schuman Dates des relevés

Il s'agit d'un bâtiment imposant de par sa volumétrie (35.000 m2) et moderne de par sa typologie, dont les façades sont identiques sur toutes les orientations, mais les références à l'architecture méridionale, avec ses arcades, ses patios et dans le traitement de la lumière, restent très présentes.Ainsi, cet ensemble bâti principal composé de trois bâtiments combinés autour d'un hall d'entrée communstructure et oriente, grâce à l'équerre que forment le "socle bas" et la "barre", le site de la Faculté de Lettres et participe fortement à son identité.Situé au centre de la composition urbaine des deux facultés du campus, il assure la transition avec l'architecture, la volumétrie et l'implantation des bâtiments de l'Université de Droit préexistants.L'accès principal se fait au niveau de l'équerre par un parvis principal dessiné. On retrouve le même traitement pour les entrées secondaires dans le socle situées à l'arrière du bâtiment côté voie ferrée (beaucoup d'étudiants

SITUATION SUR LE CAMPUS

NATURE DU PROGRAMME / DATATIONDate de conception : 1961Date de construction : 1962 - 1965Date d'inauguration : 1966

pour les entrées secondaires dans le socle situées à l arrière du bâtiment côté voie ferrée (beaucoup d étudiantsarrivent à pieds depuis le centre ville par l'arrière) et également derrière l'amphithéâtre principal.

Architecte ou Maitre d'œuvre : R.Egger, J.Levasseur (architecte d'opération)Autre intervenant remarquableProgramme d'origine :

Amphithéâtres, Locaux d'enseignement et de recherche

Appellation usuelle : Faculté de Lettres

Lieux de vie étudiante, Salle de sport, Locaux administratifs, Locaux logistiques

DESCRIPTION DE L'EXTERIEUR DU BÂTIMENT

Cet édifice est composé de trois bâtiments :Un grand bâtiment bas de 3 niveaux avec ses 3 patios qui forme un "socle" pour une barre de 7 niveaux posée perpendiculairement. Un grand amphithéâtre complète l'ensemble, accroché au niveau du hall partagé tel un appendice à la barre

Occupation actuelle : le programme est relativement inchangé

Ajout d'appareils de climatisation en façade

Parement en pierre très dégradé laissant apparaître le béton et parfois les ferraillages.La totalité des menuiseries bois sont remplacées par des menuiseries PVC blanches.

, p , , g q

ETAT DE CONSERVATION ET TRANSFORMATIONS EVENTUELLES

ETAT D'ORIGINE

POTENTIEL DE TRANSFORMATIONventilation climatisation chauffage

isolation

appendice à la barre.La composition d'ensemble est horizontale : les trois bâtiments sont unifiés par le traitement identique des 3 premiers niveaux (arcades), puis le corps de la barre (R+4 à R+6), et enfin le couronnement ceint d'une galerie couverte par des voûtes légères.

Structure poteaux/poutres béton armé, planchers poutres béton préfabriquées.En façade, toutes les maçonneries sont en parement pierre de Segny de la commune de Magny (Côte d'Or),

i 60 60 t l i i b iIsolation par l'extérieur difficilement envisageable

Ajout d'appareils de climatisation en façade.Filet horizontal de protection (contre les chutes du parement pierre) au 1er étage sur toutes les façades depuis les années 1970 et sous le pignon ouest de la barre depuis 2008.

accessibilité handicapés Photos complémentaires sur format numériqueAccessibilité aux PMR déjà aménagée.autres INTERET PATRIMONIAL

éléments remarquables : DESCRIPTION DE L'INTERIEUR DU BÂTIMENT façades

environ 60x60cm, et les menuiseries en bois. Fenêtres verticales, menuiseries bois, allèges vitrées.Toiture terrasse non accessible.

Pour une description plus fine des 3 sous-bâtimentsB_04_01, B_04_02 et B_04_03, voir les sous-fiches bâtiment qui suivent : n°12, 13 et 14.

Isolation par l extérieur difficilement envisageable(cela changerait complètement le rythme des arcades et donc la composition des façades). Une étude commandée par l'université a d'ailleurs montré qu'une isolation par l'intérieur serait plus efficace dans ce cas précis.

espaces intérieurs : intérieurdescription des espaces d'accueil et de circulation

espaces libres

INTERET PATRIMONIAL DU BÂTIMENT - Edifice remarquable

- Edifice de qualité

ETAT DE CONSERVATION ET TRANSFORMATIONS EVENTUELLES

ETAT D'ORIGINE

Sol granito globalement en bon état, mais modifié en de multiples endroits pour des revêtements de moindre qualité (carrelages, linoleum).Plafond d'origine en mauvais état et généralement remplacé par des dalles acoustiques 60x60.

Tous les niveaux intérieurs entre les bâtiments sont raccordés et les couloirs communiquent. Les ascenseurs de la barre desservent également les différents niveaux du socle.

Hall principal dans le RdC de la barre.

Impostes vitrés au dessus des portes de toutes les salles de part et d'autre des couloirs pour que la lumière - Edifice de qualité

POTENTIEL DE TRANSFORMATION - Construction couranteequipements ou espaces remarquables : ventilation climatisation chauffage - Pouvant être remplacé

mode d'éclairage naturel et artificiel Commentaires :

sols isolation

accessibilité handicapés

Si cet édifice n'offre pas d'espaces intérieurs ou de détails architecturaux remarquables, son implantation sur un site difficile, la combinaison de trois bâtiments, sa volumétrie générale et la modénature de ses façades composées lui confère une présence i t i f t t l'id tité d it

Eclairage naturel : par fenêtres verticales en façade.

Les mises en conformité sont rendues délicates par la faible hauteur sous plafond, mais elles sont déjà entamées ponctuellement.

Isolation envisageable par l'intérieur

Hall d'entrée partagé par les 3 bâtiments.

Dalles Granito, dans les circulations et salles d'enseignement.

de part et d autre des couloirs pour que la lumièretraverse le bâtiment dans sa largeur.

Carrelage dans les sanitaires

Eclairage artificiel : tubes fluorescents au plafond.

Plafonds imposante qui marque fortement l'identité du site, malgré les pierres de parement qui tombent et dégradent son image. En cela, ce bâtiment de la faculté de Lettres est un édifice de qualité.

Le bâtiment a déjà été rendu accessible aux PMR quasiment partout, manquent des toilettes à certains étages.

3 patios (voir fiches n°15, 16 et 17)espaces intérieurs non construits :

Lames métalliques perforées

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Un premier outil de repérage et de gestion : une fiche d’inventaire et de diagnostic pour les bâtiments adaptée aux ensembles architecturaux, urbains et paysagers

Premieroutiltestédanslecadredecetteétude,notrefiched’inventaires’estrévéléeplutôtefficace.Pourlefamilierdesétudespatrimoniales,lafiched’inventairen’aensoiriend’original.Pour l’occasion,néanmoins,ontétémisaupoint,aufildesdiscussionsavecnoscollaborateursetpartenaires,deuxoutilsd’ungenrenouveau,oùlastricteactivitéderepérageaétélargementdépassée.LecanevasdelafichedérivedeceluiemployégénéralementparleshistorienseturbanistesdanslesenquêtesàlaparcelleeffectuéespourétablirouréviserlesPlansdeSauvegardeetMiseenValeur(SecteursSauvegardés).Ilconvientdesituerlebâti-ment,deledater,deledécriredanssonétatd’origineetdanssonétatactuel,d’enremarquerleschangementspourl’extérieurcommepourl’intérieur.Acesrenseignementsontétéajou-tésdesinformationsetdesjugementspermettantdeprécisersonpotentieldetransformationnotammentpourl’isolationetl’accessibilitédeshandicapés(enfaisantconfianceàlacapacitédel’enquêteurpourledétermineraumieux). Cesremarques,quifontappelàl’expériencedel’observateur,àlacompétencedel’his-torienetàcelledel’architecte,mènentàuneprisedepositionquidépasselastricteobjectivité:ils’agitdedéterminerenfaisantlasommedescritèrescontenusdanslesremarquesprécédentes,unintérêtpatrimonial,suruneéchelledetroisdegrés:remarquable,dequalité,etcourant. Cechoixs’expliqueparcequ’ildécouledecequiaétépréciséauparavant:lebâtimentpossèdeun intérêtpatrimonialparsasituation,parsa forme,extérieureet intérieure,par ledegrédereconnaissanceatteintparsonmaîtred’œuvre,parl’adéquationentresaformeetsafonction-mêmesicettedernièreachangéaufildutemps-parl’écartentresonétatd’origineetsonétatactuel,parsonétatdeconservation,parlararetédesescaractéristiquesenconsi-dérantl’ensembleduparcimmobilierétudié,parlamenacequ’unchantierfuturpourraitfairepesersursonintégrité,maisaussiparsacapacitéàsupporterdestransformationsnécessairesàsonutilisationcontemporaine. Valablepourdéterminerlavaleurpatrimonialed’unédifice,cettefichepeutêtreaisé-mentadaptéeauxensemblesarchitecturaux,urbainsetpaysagersmoyennantquelquesamé-nagementsetconstitueledeuxièmeoutilévoquéprécédemment.Letexteétantlibreetpeucontraintparunthésaurus,l’emploidesdeuxfichesestsimple,carilnenécessitepasl’établissementpuisl’utilisationd’unvocabulairetechniquetropabscons.L’enquêteurdécritcequ’ilvoitselonsaculture.Intervientensuitelapuissanceévocatricedel’imagequivientencomplémentprécisercequipourraitresterdanslevague:pourchaquesortiepapierde lafiched’inventaire, troisàsixphotographiesappuient l’enquêteécrite.Cecomplément visuel qui s’adresse à toute sorte de collaborateurs est un puissantmoyen decommunication.Cesphotographiespeuventelles-mêmesêtrepériodiquementcomplétéessursupportnumériqueetl’unedesvocationsdesCDromjointsàl’étudeestlaconstitutiondecettebanquededonnéesvisuellepermettantdesuivrerégulièrementl’évolutiondel’édificeoudel’ensembledécritsurlafiche.

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InstitutdeBotanique,Architecte:RogerHummel,Strasbourg

LapremièrefacultédeDroitetLettres,Architectes:Böet,SardouetPouillon,Aix-en-Provence

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Un deuxième outil de gestion : la distinction de bâtiments et d’espaces architecturaux, urbains et paysagers remarquables

Lesfichesd’inventairenesontdoncpassimplementdesfichesdescriptives.Ladistinc-tiond’élémentssinguliersdansletravailderepérageestprimordiale.Ainsidanschaquecam-pus,desédificesetdesensemblesurbainsetpaysagersontétémisaupremierplan,pourservird’exemplesdanslemouvementdetransformationengagé.Lechoixdesbâtimentsetensemblesremarquablesatenucomptedesprojetsencoursetàvenir,ets’enesttenuàdespriorités.C’estparuntravailmenésurcesbâtimentsetsurcesensemblesqu’ilnousparaîtpossibledelancerunpremiermouvementdesensibilisationen faveurd’unpatrimoineuniversitaire,au-jourd’huisouventméconnuàlafoisdesusagersmaisaussidesmaîtresd’œuvresetdesmaîtresd’ouvragesappelésàtravaillerdanslecadredel’OpérationCampus.Lesrecommandationsenmatièredepréservation,réhabilitationoutransformationneconcernentquecesélémentsquinousparaissentaujourd’huisignificatifs.Situationqui,sielleamèneàuneprisedeconsciencedubienfondédeladémarche,pourraits’appliquerparlasuiteàd’autreséléments,voireàdesbâtimentsplusrécentsdistingués,sansdoute,àleurtourdansunevingtained’années.

CartedesBâtimentsremarquables(rouge),dequalité(orange),etcourant(jaune),Toulouse-Rangueil

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Un troisième outil de gestion : des ensembles inscrits dans des périmètres

Toutcomme lesbâtiments isolésserontconsidérés,saufmentionspéciale,pour leurintérieuretdanslalimitedeleurenveloppeextérieureetdeleursdispositifsd’accèsimmédiats,les ensemblesarchitecturaux, urbainset paysagers devront être reconnusdansdes limitesmatériellesprécises,àl’intérieurdesquellespourronts’appliquerlesrecommandations.C’estpourquoiontétéreportéssurunecartedusitedespérimètres,danslesquelslespréconisa-tionsprendront leursens. Ilnes’agitpasderesterdans levague,desecantonnerdansunprincipeouuneintention,maisdetestericiunevéritableairedemiseenvaleur,quitteàl’usageàfaireévoluersonétendueetsaforme.Mêmesilesrecommandationsn’ontpaslamêmepor-téeréglementairequ’undocumentd’urbanisme,ellesdevrontêtreperçuesdanstoutesleursconséquencesdansletravaildeterrain.

Cestroisoutils,créésàl’occasiondecetteétude,peuventresteropérationnels.Ilssonttrèsfacilementadaptablesauxbesoinsqu’onpeutdèsaujourd’huianticiper.Nouspouvonsainsifacilementimaginerqu’ilspuissentservir–siilenestfaitlapublicité–debasepourlesautresinventairesqu’ilseranécessairedemultiplierdanslesannéesàvenir.

Dispositif de suivi de la démarche patrimoniale pen-dant la durée de l’Opération Campus

BassindupremiercampusscientifiquedeBordeauxTalence-Pessac-Gradignan

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CartedesensemblespaysagersremarquablesduCampusdeLyonlaDoua

Cartedesensemblespaysagersremarquables(enrouge)etdequalité(enorange)ducampusdeMontpellierleTriolet.

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Un quatrième outil de gestion : le guide de recommandations

Commenousl’avonsécritdanslaprésentationdes9guidesderecommandations,ceux-cidé-coulentdesconstatsetdesanalysesréalisésàpartirdesfichesderepérages,descartogra-phies,deshistoriquesetdel’examendesdocumentsdesannées1950et1960.Nousyavonsintroduitlesélémentsd’unestratégiederedécouverte,préservation,évolutionetmiseenvaleurdesédifices,ouensemblesbâtisetpaysagersdistinguéscommeremarquables.Avantderédigerlesrecommandationsproprementdites,ilnousasembléimportantdedégagercequenousavonsappelépourchacundessitesétudiés:lespointsfortsdupatrimoine(d’unemanièregénéralecequinoussemblecaractérisersonidentité).Puisavantdeprocéderélé-mentaprèsélément,nousavonsénoncédesrecommandationsàl’échelledetoutlecampus.Enfin,nousavonsprésenté lesbâtimentsetensemblesurbainsarchitecturauxetpaysagersremarquables,quiontétéensuitelocaliséssurunecarte,etsurlesquelsnoussouhaitonsenprioritéfixerl’attention(pourleprocessusquinousaamenéàprocéderainsi,nousrenvoyonslelecteuràlapremièrepartiedesguidesderecommandations).

Pourchaquebâtimentouensembleurbainetpaysagerpourlequelnousavonsdesrecomman-dations,celles-ciseprésentententroisparties:Lapremièrepartieestladescriptiondubâtimentoudel’ensembleurbainetpaysagerqui,danssarédaction,reprendlesinformationsmisesenfichependantlepremierrepérage,lesorga-niseetleurdonneunsens.L’objectifestdeprésenterunédificeouunpaysageforméaudébutdesannées1960,sous l’aspectqu’ilaprisaujourd’hui,en insistantsursesélémentscarac-téristiquesafinderévéleraulecteurcequipourraitposerproblèmelorsqu’onenvisagerasatransformation.C’estaussil’occasiond’énonceruncertainnombredecontradictionsdanslesopérationsderénovationsdéjàeffectuées,surlesquellesonpourraitrevenir.Ladeuxièmepartieest lapartie recommandationsproprementdite.Ellesse résumentàdesactionssimples,auxrésultatsimmédiatementtangiblesqui,souvent,secantonnentauxélé-mentslesplussignificatifs.La troisièmepartiedecechapitre,consacréaux recommandationssur lesbâtimentseten-semblesurbainsetpaysagersremarquables,consisteenunesuitedephotographies.Celles-ciontétéchoisiesenfonctiondeleurpertinencepourmontrerunétatàpréserveroubienàtransformer.Aucunedecesphotographiesn’estanodine.Parfoisellesdévoilentunepathologievisibleà l’œilnu.D’autresfois,ellesrévèlentdesinterventionsdéjàréaliséesetabusives.Etd’unemanièregénérale,ellespermettentàunnonspécialisted’apprécierlafacilitéouladiffi-cultépourtransformerlebâtimentoul’espaceurbainetpaysagerenquestion.

ExtraitduguidederecommandationpourlacitéscientifiquedeVilleneuved’Ascq

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ExtraitduguidederecommandationpourlacitéscientifiquedeVilleneuved’Ascq

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Conception : Jean-Paul MIDANT, Études et Conseils

bâtiment de recherche en biologie et Physiologie animaledifférentes vues du château d’eau

CamPus de BoRdeaux - TaLenCe - PessaC - GRadiGnan

auTouR du CHâTeau d’eau : BâTimenTs eT ensemBLes aRCHiTeCTuRaux, uRBains eTPaysaGeRs RePéRés

Le château d’eau du campus dessiné par l’architecte Pierre mathieuest un signal positionné au centre du site. il est intéressant au point de vue de sa fonction : il permet à l’université d’être autonome quant à son approvisionnement et à sa distribution de l’eau. il est aussi remarquable par son design et possède la particularité d’avoir une pièce panoramique à son sommet et une grande salle voutée en béton, percée d’ouvertures au-dessous du réservoir. depuis son faîte, on peut voir un autre bâtiment remarquable, consacré à la recherche en biologie et en physiologie animale, construit à l’occasion de l’extension du premier campus scientifique.

initialement prévu pour recevoir des aires d’évolution sportive et des cours de tennis à proximité de la faculté de droit et de science Politique, le parc qui s’est développé au sud se compose de deux ensembles. de part et d’autre, un cheminement piéton conduit au restaurant universitaire qui bénéficie aujourd’hui d’un arrêt du tramway à proximité.L’emplacement de ce parc naturel est quasiment au centre géographique du campus de Bordeaux-Talence-Pessac-Gradignan, ce qui en fait la particularité et l’intérêt dans la vie étudiante.

fRançoisBoRdes

doyenBRus

au Pied du château d’eau, le restaurant universitaire et le Parc centrall’eXtension du camPus scientifique grand escalier d’un bâtiment recherchemobilier urbain des années 1960

bâtiment de recherche en biologie et Physiologie animale

le Paysage arboré dans le Parc central

vue du Parc central dePuis le faîte du château d’eaude la végétation émerge la Pièce Panoramique, au-dessus du réservoir du château d’eau

Bâtiments remarquables

Édifices de qualité

Constructions courantes

Bâtiments ne faisant pas partiede l’étude

Le patrimoine architectural

Ensembles remarquables

Les ensembles urbains, architecturaux et paysagers

Panneaudel’expositionDu passé aux possibles;réaliséeavecl’EcolenationaleSupérieured’ArchitectureetduPaysagedeBordeaux,d’aprèsl’étude9CAMPUS

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DISPOSITIF DE SUIVI DE LA DÉMARCHE PATRIMONIALE

Permettre une appropriation des outils mis à disposition

1-Unepremièreactiondesensibilisationsousformed’expositiontestàBordeaux:uneexpé-rienceàréitéreretàdévelopper: Avantdelancerlespremierstravauxdanslecadredel’OpérationCampus,lePôledeRechercheetd’EnseignementSupérieurassociantles4universitésbordelaisesaprisl’initia-tived’organisertroismanifestationsdu10octobreau10novembre2011.CeciafinderegarderdifféremmentlecampusdeTalence-Pessac-Gradignan,deretrouverlatracedel’histoiredeceterritoire,d’encomprendrelesens,etceàl’aubedeschangementsinitiés.Deuxexpositionsetuncafédel’architecturesesontadressésàtouslesusagersducampus,ceuxquileviventouceuxqui,uniquement,letraversent.L’expositionDu passé aux possiblesaassociélesétudiantsdecinquièmeannéedel’Ecolenationalesupérieured’architectureetdupaysagedeBordeaux,situéeàproximitéimmédiateducampusuniversitaireetnotrebureaud’étude,pourproposerune lecture historique de l’évolution architecturale et paysagère et un ensemble de projetsimaginéspoursondéveloppementfutur.Acetteoccasionaétéprésentéeaupubliclamétho-dologied’inventaire,etlesbâtimentsetensemblesarchitecturaux,urbainsetpaysagers. Cettepremièreactiondesensibilisationdanslasuitedirectedel’étudeengagéepourraitêtresuiviepard’autresdanschacundessitesconcernés,sousdesformesvariées:expositions,biensûr,maisaussivisites,événementsdivers,conférences-débats,rédactionsdeguides-dé-couvertesdupatrimoineuniversitaire,travailenrelationaveclacréationoulamodificationdelasignalétiqueducampus,etc.

2-Organiserpourchacundessitesétudiésunerestitutiondel’étudedes9CampusauprèsdelaPrésidenceduPôledeRechercheetd’EnseignementSupérieur,desresponsablesd’établis-sement,ducorpsprofessoraletdupersonneladministratifconcerné.

3-Organiserunerestitutiondel’étudedes9Campusauprèsdespersonnelsdesservicestech-niquesetpatrimoniauxdesuniversitésconcernésetorganiserdesjournéesdeformationthé-matiques.Cesactionsseraientmenéesendirectiondelamaîtrised’ouvrageetdespersonnelschargésdelamaintenanceetdel’entretiendessites.Onpourraitenvisagerqu’ellesaientpourcadrelesrencontresrégulièresdéjàorganiséesauseindel’associationquiréunitauniveaunationallesdifférentsservicesdupatrimoine.

4-Mettreenplaceuneveilleauniveaudel’administrationcentrale,permettantdeconseilleretd’assisterlesintervenantslocauxdansleurschoixetleursprojets.

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Utiliser les outils mis à disposition

1-Réinterrogerchaqueschémadirecteurd’aménagementdecampusàlalumièredel’inven-taireetduguidederecommandationsafindepermettre lesmeilleurschoixpossibles,aussibienentermesdetracésurbainsquedebâtimentsàconserver.Prendrepourexemplelesdé-marchesdesPRESdeMontpellieretdeToulousepourmettreencorrélation lesdonnéesdecetteétudeaveclesprojetsdetransformationàmettreenœuvreprochainement.Pourlecam-pusscientifiqueMontpellier-LeTriolet,cetteinitiativeapermisdemettreenvaleurlaqualitédesaménagementspaysagersd’origineainsiquelacompositionduplanmasse,etdeproposerà lafoisdessolutionsnouvellesdans lacontinuitédecellesadoptéesdans lesannées1960aveclaperspectived’unemeilleurefonctionnalitéetd’uneplusforteidentité.AToulouse-Rangueil,l’étudeapermisdeconforterleschoixurbanistiquesdéjàengagésenlesajustant,etdereconsidérerlesdémolitionsetlesréhabilitationsenvisagées,cequiapermisdedégagerdessolutionséconomiquementplusfavorables, toutensauvegardantuneimagecohérented’undesplusimportantsensemblesbâtisetpaysagers.

2-Danslecasoùunschémadirecteurd’aménagementvaêtrelancé,intégrerl’inventaireetleguidederecommandationsdanslecahierdeschargesdelaconsultation.

3-Danslecasd’opérationdeconstructionouderéhabilitation,intégrerdemêmel’inventaireetleguidederecommandationdanslecahierdeschargesdelaconsultation.

4-Danslecasd’uneréhabilitationd’unbâtimentrepérécommeremarquabledansleguidederecommandation,engagerdesétudespréalables. Lesrecommandationseffectuéespourchacundescampusmontrentlanécessiténonpassimplementdesensibiliseràlaproblématiquedupatrimoinearchitectural,urbainetpay-sager,maisdeformerlesprofessionnelsintervenantssurlebâtietlepaysageuniversitaireaupatrimoinearchitectural,urbainetpaysagerduXXesiècle.Cettecultureestpourlemomentquasi-étrangèreauxpréoccupationsdeterraincommeauniveaudelagouvernancedesuni-versités. Lasituationn’estpasnonplustrèsavancéedanslemilieudesarchitectesmême.Pourlors,àl’exceptiondequelquesspécialistesforméssurletas,cesontpourl’essentieldesan-ciensélèvesdel’EcoledeChaillot(aujourd’huidélivrantunDiplômedeSpécialisationetd’Ap-profondissement,mentionArchitectureetPatrimoine),habituésàintervenirdansledomainedelarestaurationausensstrictdutermesurdesédificesancienstrèssinguliers,quisontappeléssurdeschantiersdemaîtrised’œuvrederéhabilitationquandonsouhaitequ’ilssoientréalisésavecsoin-lesformationsadéquatesdanslesécolesfaisantdéfaut.EtseulleDSAArchitectureetPatrimoinedéveloppédepuisquelquesannéesàl’écolenationalesupérieured’architecturedeParis-BellevilletientcomptedesspécificitésdubâtietdupaysageduXXèmesiècle. Bref,dansledomainequinousintéresse,beaucoupdechosessontencoreàinventer,malgré l’urgenceet lesmotsd’ordre,notammentenmatièrededurabilité.Danstous lescaspourtant,nousinsistonssurleproblèmecrucialdelacompétencedesmaîtresd’oeuvres,qui,s’ils ne sont pasexpérimentés, doivent se faire conseiller. C’est pourquoi nouspréconisonsl’interventiondespécialistespourlaréalisationd’étudespréalablesdétailléespourchacundesbâtimentsremarquablesrepérés,avanttravauxdetransformation.DanslecasdupatrimoineduXXesiècle,l’interventiond’unarchitecteoud’unurbanisteconseilnonforméenlamatièrenesuffitpas.

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colloque9 et 10 novembre 2011

Espace culture Le DiapasonUniversité de Rennes 1

Ci-dessus,àgauche,BâtimentCharlesDarwin,facultédesSciences,LyonlaDoua.Architecte:JacquesPerrin-Fayolle,artisteDenisMorogCi-dessus,àdroite,sculptureLa Cornue,Artiste:AlexanderCalder,1975,CampusdeGrenobleSaint-Martind’HèresGières.Ci-dessous,Mosaïquedanslehalld’entréedelaBibliothèqueCentraledesSciencesducampusdeGrenobleSaint-Martind’HèresGières.

Ci-contre,àgaucheenhaut,SculptureLe Cri,artiste:EtienneMartin,1979,campusdeVilleneuved’AscqCi-dessous, affiches annonçant les deux dernières actions del’associationA+U+Cenfaveurdu1%artistique.

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Prolonger la démarche patrimoniale

1-Mettreenvaleurlepatrimoinedéjàconstituéparlesœuvrescommandéesdepuis1951autitre du 1%artistique, aumoyend’actions visant à l’entretenir et à le restaurer dans le casou des bâtiments seraient réhabilités. Engager une nouvelle démarche d’enrichissement enincluantdanslecasd’opérationenMOPetenPPPlapoursuitedecetravaildediffusionenfaveurd’unartcontemporainintégréàl’architectureetàl’espaceurbainetpaysager,ycom-prisquandilnerelèvepasd’uneobligation.Prendrepourmodèlel’initiativepriseparlePRESdeGrenoble,quiinscritcetteexigencedanssadémarchedemaîtred’ouvrage,notammentsurlecampusdeSaint-Martind’Hères-GièresetpourdescontratsPPPoùfigurecettemesureclairementénoncéeetchiffrée.S’appuyersurlaDirectionRégionaledesAffairesCulturellesetsonservicedelaCréationArtistiquepouraffinerlaprocédurequ’elleal’habitudedemettreenœuvre,pourqu’ellel’accompagnedansletempsentantqueconseiletpartenaire.

2-Travailleravecl’associationA+U+C Aufildel’étude,uneconvictionestapparuepuiss’estrenforcée.Nousnoussommesaperçus,quiplusestà l’heureoùlescontratsPPPsontdiscutés,qu’onnepouvaitdissocierlesœuvres réaliséesau titredu 1%artistiquedupatrimoinebâti et dupatrimoineconstituéparlaformeurbaineparticulièredescampusdesannées1950-1960.Lamesureréglementairedestinéeàl’origineàfinancerladécorationdesétablissementsscolairesetuniversitairesestencadréeelle-aussiaujourd’huiparleMinistèredelaCultureetsesDirectionsRégionalesdesAffairesCulturelles.Ilpourraits’agird’unpremierterraind’ententeetdecollaborationenvisa-geableaveccetteadministration. Al’interfaceentreleMinistèredel’EnseignementSupérieuretdelaRecherche,leMi-nistèredelaCultureetdelaCommunicationetlesPrésidencesdesUniversités,l’associationA+U+C (Art+Université+Culture)apourmissionde fédérer lesservicesculturelsde tous lescampus.Undesesobjectifsdéclarésdepuisplusieursannéesestlacréationd’uncentredeveilleetdevalorisationdupatrimoineartistique.Ainsi,l’associationsoutientl’organisationdevisitesdécouvertesetencouragelacréationdesitesinternetreprenantlespremiersinventairesdesoeuvresd’artdontcertainscampussesontdéjàdotés.L’opérationmenéeàl’automne2011,dénomméeCimaise/Effraction vadanscesens.L’associationestaussiàl’origineavecl’Univer-sitédeRennes1d’uncolloquequis’esttenules9et10novembre2011intitulé L’Art pour Tous,aveclesoutiendesdeuxministèresconcernés,àl’occasiondes60ansdupremiertextecréantle1%.Notreétudesurlebâtietsurlepaysageyaétéprésentée. L’associationA+U+Capparaîtdonccommeunpartenairepotentieldéjàsensibiliséetsus-ceptibledemettreàdispositionsonréseauetsalogistiquedansundomainequ’elleconnaîtdéjà.

3-Déclencherunmouvementdereconnaissanceenfaveurdupatrimoinebâtietpaysagerdescampusuniversitairesdudébutdesannées1960;travailleravecunréseaudepartenaireslocaux: Lalabélisation«PatrimoineduXXesiècle»:unemesureappropriéeetunrapproche-mentsouhaitableavecleMinistèredelaCultureetdelaCommunicationetsesDirectionsRé-gionalesdesAffairesCulturelles.Contrairementauxréalisationsdupassé,dontlaprotectionvasouventdesoi,l’intérêtpourlepatrimoineduXXesiècleestunphénomènerécent.Lacréationd’unlabelnationalen1999parleMinistèredelaCultureetdelaCommunication,ministèrequihabituellementinstruitetgèrelesdossiersdeprotectionau titredesMonumentsHistoriqueset leursabords,ainsique lesdocumentsd’urbanismesdutypeZPPAUPetautresPlansdeSauvegardeetdeMiseenValeur(secteurssauvegardés),estvenuecontribueràsareconnaissance.LesDirectionsRégionalesdesAffairesCulturellespar lebiaisdans laplupartdescasde leurserviceArchitectureontainsidresséuneliste,puislaCommissionRégionaleduPatrimoineHistorique,Archéologique

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Paged’accueildusiteLabel Patrimoine du XXe siècle en Rhône-Alpes.www.culture.gouv.fr/rhone-alpes/label/

Agauche,AmphithéâtredeChimie,CampusdeToulouseRangueil.ArchitecteRenéEgger.;àdroite,AmphithéâtresdeLicence,CampusdeMontpellierleTriolet.ArchitecteRenéEgger.Deuxbâtimentsidentiques,surdeuxsitesdifférentsl’unrénové,l’autrepas.

Ci-dessus,FacultédesSciences,campusdeLyonLaDoua:reliefsurlemurdesamphithéâtresdubâtimentdepropédeutiqueavecsapolychromied’origineen1967àgaucheetdanssonétat2010/2011àdroite.

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etEthnologique(aujourd’huilaCRPS)présidéeparlePréfetdeRégionasélectionnédestémoi-gnagesbâtisetparfoisdesensemblesurbains,pourrefléter l’identitéd’unterritoiredanssadiversité,au-delàdescritèrestraditionnelsattachésàlanotiondemonument.Celabeldécernéparl’Etat,quiestpériodiquementmisàjour,sertàidentifieretàsignalerlesjalonsdel’évolutiondenotresociété.Ilseraitnormald’yassocierdanslesmoisquiviennentlescampusuniversi-taires,formesurbainesetensemblesbâtisetpaysagers,conçuspendantlesTrenteGlorieuses,plusparticulièremententrelafindesannées1950et1968.Certainsbâtimentsétudiésontdéjàfaitl’objetd’unetellemesure,commesurlecampusdel’EsplanadeàStrasbourg,lebâtimentdelafacultédeDroitetSciencesPolitiques.Onpeutciteraussilabibliothèquecentraledessciences, l’amphithéâtreLouisWeilet lesbâtimentsduCERMOsur lecampusdeGrenoble-Saint-Martin-d’Hères-Gières, tandis que la labélisationde la totalité ducampus littéraire deMontpellierIIIaétéobtenueen2011. Ilfautdirequelescritèresdelalabélisation,quisontquasimentlesmêmesqueceuxquenousavonsappliquéspourlesbâtimentsremarquables,fontappelàdesvaleursd’actualité.Larationalité,l’innovation,l’expérimentation,l’économie,l’esthétique,ladurabilité,fontdecetteidéedupatrimoineduXXesiècleunenotionpartagéesurlaquelletoutenseignant-chercheurdel’université,toutétudiant,toutusagerpeuts’accorder. Lalabélisationaaussipourintérêtd’immergerlesacteursdecettepatrimonialisation«douce» (ellen’apasd’incidence réglementaire)dansun réseauélargidepartenaires,oùapparaissent outre les propriétaires ouaffectataires, lesDirectionsRégionales desAffairesCulturelles, lesConseilsArchitectureUrbanismeEnvironnement(CAUE), lesMaisonsdel’Ar-chitecture,lesVillesetPaysd’Artetd’Histoire,avecleursmissionsdediffusiondelaculturearchitecturaleetunéventaild’actionsdeplusenplusimportantpourtoucherlegrandpublic(édition d’ouvrages au sein d’une collection, réalisation de guides, organisation de visites-conférences,créationdesitesinternet).Labéliserunbâtimentouunensemblearchitectural,urbainoupaysager,c’estainsiluipermettred’êtrereconnuau-delàducampus,lesituerdansunecommunautédevilles,dansunterritoire,pourenfaireunélémentdedéveloppement.

4-Commanderdesétudesspécialiséesetcomplémentairesdansleprolongementdel’inventaire. Laréalisationdesinventairespourchacundescampuspeutêtreenrichiedenouvellesanalysesfondéessurdes informationsquenousneconnaissionspasaucommencementdenotretravail,etdontlapertinenceaétérévéléeaufildesvisitesetdesrecherches.Cescom-plémentspourraientportersurlessujetssuivants:LespanneauxdefaçadesJeanProuvéusinésparlaCIMT;leurentretien,leurefficacitédansletemps,leurspathologieséventuelles,lessolutionsapportéesdanslesactionsvisantàleurréhabilitationoutransformation.• Ainsiilseraittrèsintéressantdedresserunétatsanitaireprécisetexaminerlescomportements

dansletempsainsiquelesmesuresd’entretienetderéhabilitationprisesjusqu’àaujourd’huipourlespanneauxmétalliquesdessinésparJeanProuvépourlaCIMT,pourlesfaçadesdesimmeublesconstruitssurlescampusdeLyonLaDouaetVilleneuved’Ascq.

• Pourraitêtreengagéeuneétudeapprofondiedesbâtiments-typesconstruitsselonlemêmedes-sinet,àpeudechosesprèsaveclesmêmesmoyensmatériels,surlescampusdeMontpellierIIetToulouse-Rangueil(bâtimentsdetravauxpratiques,derechercheetamphithéâtres),ainsiqu’àMarseille-Luminy(bâtimentdesamphithéâtres);cequipermettraitunéchanged’informa-tionsetunretourd’expériencesentreservicesdupatrimoinedecesuniversitésquidoiventfairefaceàdesopérationsd’entretien,réhabilitationoudetransformationsurdesbâtimentsquasi-identiques.

• Lapréservation,réhabilitation,transformationdubâtietdupaysagedesannées1960:lecasdeToulouse-Rangueil.Ilpourraitêtrejudicieuxdecomparerlescoûts,lesobjectifs,lestechniquesemployéesvisantàlapréservation,laréhabilitationetlatransformationdubâtipourdesopérationsexemplaires,enrecueillant lesavisdesprofessionnelsetdesusagersconcernés.Ladémarchedéjàmenéeet

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encourssurlecampusdeToulouse-Rangueil(àlabibliothèqueuniversitaire,àl’ancienneécoledechimie,pourlesamphithéâtresetlessallesdetravauxpratiquesdechimie),paraîts’imposer.

• Lescolorisdesannées1960Danschacundes9campusinventoriés,uneétudedescolorisd’originepourraitêtrecomman-dée.L’utilisationdelacouleurcommedécordesbâtimentsuniversitairesapparaîtaujourd’huisouventaléatoire,etmêmedanscertainscasfantaisisteetdérangeante,tandisqu’elleétaitunedisciplinechezlesarchitectesdesannées1960.Lacouleurmarqueuneépoque.Nouspouvonsengarderlamémoire.

Lancerun«planmémoirecampus»

Leséquipesd’architecteschargéesdesplans-massesetdelaconstructiondesbâti-mentsseprésententaujourd’huietsesontprésentéshierdansuneconfigurationintergéné-rationnelleoriginale.Certainscampusontétéconfiésà lafindesannées1950àdesaînés,souventdesPremiersouSecondGrandPrixdeRomeoubienàdesarchitectesenchefdesBâtimentsCivilsetPalaisNationauxoudel’EducationNationale,ayantatteintlasoixantaineets’étantfaitconnaîtredanslapériodedel’entre-deux-guerres*.Cesarchitectesrenommésontsouventétéassociésouassistéspardespersonnalitéslocalesmoinsconnuesnationalement,généralementplus jeunesd’unegénérationetsur lesquels les informationsfontsouventdé-faut**.Parmitousceux-ciquelques-unsdeviendrontd’éminentsspécialistesdel’architecturescolaire,commeRenéEggeretJacquesPerrin-Fayolle,pourd’autres,commeFernandPouillon,les interventionssur lescampusneconstituerontqu’uneétapedansunegrandecarrièreendevenir.Parailleurs,certainsarchitectesontproduitsur lescampusdesœuvresexception-nellesquineseretrouverontplusdanslasuitedeleurtravail,c’estnotammentlecasd’Olivier-ClémentCacoub(1920-2008)quisignedeuxbâtimentsremarquablesàGrenoble. Autrementditlaconstructiondescampusaconstituéunlaboratoireuniqueenmatièrederencontredessensibilités.Cescampusont,beaucoupplusquelesgrandschantiersdeloge-mentsociauxetdesgrandsensembles,parnaturerépétitif,constituédesmomentsd’expéri-mentationpourl’éclairagenatureldeslocaux,lesvolumesetlegroupementdesauditoires,lastructureetlaluminositédeshallsdemécanique,lesformesrationalistesouexpressionnistesdeschaufferies,lesjeuxdanslatexturedesbétonscoffrés,lamiseenœuvredemursrideauxinnovantsainsiquedesmobiliersd’auditoriumsoudesalonsd’honneurdontcertainsdusàJeanProuvé. Dupointdevueurbanistique,lescampusontpermislarencontrepastoujoursévidenteentre des conceptions classiques (axes, symétrie,…), avec celles découlant du fonctionna-lisme (formedebâtimentengendréepar leur fonction),selondiverses influencespropagéesdanslesrevuesprofessionnelle(campusanglo-saxons,siègessociauxdesentreprisesaméri-caines,grandshôpitaux,…).Refletdelamentalitédelatablerasequiprévalaitàl’époque,leschâteaux,édifices,parcsetjardinsquioccupaientpréalablementlessitesontrarement,sinonjamais,étéprisencomptedans lescompositions,c’estnotammentflagrantàBordeauxetàMarseille-Luminy. Cescampusàlafrançaiseontcurieusementlargementéchappéàcejouràlacuriositédesamateursd’architecture,etpeu,sinonpas,d’ouvragesleursontconsacré.Ilfautconvenirqueleurlocalisationneplaidepassouventenleurfaveur–ilssontleplussouventsituésdansdespériphéries,etnoyésdansleursextensions–lesespacespublicsmanquentgénéralementd’entretienetdenombreuxédificesontétéaltéréspardestransformationsradicales. Al’exceptiondescampusdeGrenobleetdeToulouse,l’absenced’unegestiond’ensembleaégalementconduitàunefragmentationdesdécisionspeufavorableàl’idéeoriginelled’unité.Aucoursde l’étudenousavonssouventeu l’impressiondenoustrouver faceàunpatrimoinefrappéd’amnésie.Seulsquelquesservicestechniquesconservaient,sansréelleconviction,destracesdecequis’étaitpasséilyacinquanteans.

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Cetteamnésieaévidemmentdeseffetsravageurs,puisquenesaisissantpluslapenséed’ensembleoriginale,onenvientàperdrelesensdelacompositionetdesaxesmajeurs,àbario-lerdesparementsenbétonetdespilotisdesgaleriesendépitdetoutelogique,àdémolirsansraisonvalabledesélémentsdupatrimoineindustrielouencoreàplanterdesarbresetbuissonsendésaccordaveclesédificesetlesperspectives. L’oxygénationdelamémoiredescampusimposed’inventerdesactionsenfaveurdupatri-moine.Lerecensementdesœuvresd’art,lacréationdeparcoursdedécouverte,l’éditiondeguideenestune,maisencequiconcernelareconnaissancedel’architectureilfautd’abords’attacherauhandicapmajeur,celuidumanquededonnéessur lespromoteursdescampus :maîtresd’œuvres etmaîtres d’ouvrages, architectes, ingénieurs, artistes, artisans, industriels, com-manditaires,entreprises,….Ilconviendrait,aveclesfacultésd’histoiredel’artconcernées,lesbibliothèquesuniversitaires,lesécolesd’architecture,d’élaborerunpland’actionpourvalori-serlamémoiredescampus.Celui-cidevraitnotammentcomporterlaréalisationd’entretiensaveclesacteurstoujoursprésents,larédactiondemémoiresetdethèses,laconstitutiondedossiersdocumentaires,larécupérationdesarchivesprivéesdesarchitectes,lacréationdephotothèques;ceci,demanièreàconstituerpourchaquecampus,uncorpusd’informationstenuàjourd’unefaçonpérenne.

Maurice Culot et Jean-Paul Midant

*C’est le cas de Roger Hummel (1900-1983) et AbrahamWeinstein (1906-) à Strasbourg, deJacquesCarlu(1890-1976),RenéCoulon(1908-1997),ClaudeFerret(1907-),André-FélixConte(1909-),Louis-AlphonseSainsaulieu(1901-1972)àBordeaux,NoëlLeMaresquier (1903-1982),JeanVergnaud (1905-1995)etPierreVivien (1909-1999)àLille,Jean-CharlesAndrédeRiche-mond(1904-)àMontpellier,NoëlLeMaresquieretGeorgesMassé(1907-1994)àToulouseouen-coreGeorgesBovet(1903-1980),JeanRoyer(1903-)etAlexandreCourtois(1904-1974)àGrenoble

**Al’exempledeJacquesBerthelot,AttilaCaloust,DidierChaussat,PierreBouillet,EmileFaure,ChristianPichoux(Marseille),PierreEldin(Lille),Jean-ClaudeDeshons(Montpellier),l’AtelierdesArchitectesAssociés,BernardAvezou,l’agenceBardel,BarnieretChapuis,MauriceBlanc,Louis-LucienBlanchet, Roger Berthe, JeanBottineau, Laurent Chapis, Jean-Constant Duboin,PierreEgal,JeanEspié,JacquesGoubet,PierreJomain,Jacques-HenriLabourdette, l’agenceMaillot et Carton, ErnestNeyrinck,GeorgesPaul,BrunoPouradier-Duteil, JeanRousset (Gre-noble),YannicBoudard,ErnestFerdinandChabanne,PauldeNoyers,PierreMillet,JeanMon-tier(Toulouse),GuyBisson,JeanBrum,MauriceBurstin,JeanGalonowski,AlfredKronenberger,CzeslauKutriewicz,CharlesMigliera(Strasbourg),JeanBoët,JoséLevasseur(Aix-en-Provence),GillesAutier,ClaudeBouey,PaulDaurel,GeorgesMassé,PierreMatthieu,FrancisquePerrier,Roger-JeanTagini,JacquesTouzin(Bordeaux),AlainChastel,AbelCholat,RenéGagesetAndréLongeray(LyonlaDoua).