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© Masson, Paris, 2006. Rev Epidemiol Sante Publique, 2006, 54 : 2S7-2S9 COMMUNICATIONS ORALES ÉPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES TRANSMISSIBLES (SESSIONS PARALLÈLES 1) A2-1 Revue systématique des données de la littérature sur la fréquence de la toxoplasmose congénitale en Europe BÉNARD A. (1), BINQUET C. (2), SENSINI A. (3), MOUILLET E. (1), GILBERT R. (4), PETERSEN E. (5), SALMI L.R., POUR LE GROUPE EUROTOXO (1) (1) Inserm U593 — Isped, IFR 99, Bordeaux, France ; (2) Service d’informatique médicale, CHU de Dijon, Dijon, France ; (3) Department of Experimental Medicine and Biochemical Sciences, Microbiology Section, Perugia, Italie ; (4) Centre for Paediatric Epidemiology and Biostatistics, Institute of Child Health, Londres, UK ; (5) Staten Serum Institute, Copenhagen, Danemark. Objectif : Les programmes de prévention de la toxoplasmose congénitale (TC) diffèrent entre les pays européens. De la fréquence d’une maladie dépend le niveau de prévention à mettre en place. Dans le cadre de la conférence Eurotoxo (http://eurotoxo.isped.u-bordeaux2.fr), notre objectif était d’estimer la disponibilité et la validité des données de la littérature sur la fréquence de la TC en Europe. Méthode : Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature sur sept paramètres épidémiologiques mesu- rant la fréquence de la TC. La recherche bibliographique a été effectuée sur Medline, Pascal et Embase jusqu’en septembre 2005. Les études menées au niveau national ou régional et fondées sur un sondage probabiliste ou exhaustif ont été définies comme représentatives. Résultats : Soixante quinze articles ont été inclus et évalués parmi 2 587 références sélectionnées. Quarante et une études présentaient des résultats sur la séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes enceintes. Les préva- lences rapportées allaient de 8 % à 73 %. Deux études étaient représentatives : 27 % (intervalle de confiance à 95 % : CI [26-28]) des femmes étaient séropositives pour la toxoplasmose au Danemark en 1990 et 18 % (CI [17,6- 18,4]) en Suède en 1998. Trente articles présentaient des résultats sur le risque de transmission materno-fœtale de la toxoplasmose. Les valeurs rapportées allaient de 6 % à 29 %. Une étude représentative rapportait une incidence de 25 % (CI [5-57]) en Suède en 1998. Vingt articles présentaient des résultats sur le risque de complications chez les enfants atteints de TC. Les valeurs rapportées allaient de 9 % à 67 %. Une étude était représentative mais seuls trois cas de TC ont été inclus. Conclusion : Les données sur la fréquence de la TC en Europe sont limitées, par leur nombre et leur validité épi- démiologique, et ne semblent pas pouvoir expliquer les différences observées en Europe en termes de programme de prévention. A2-2 Description des systèmes de surveillance épidémiologique de la toxoplasmose congénitale en Europe BÉNARD A., SALMI L.R. POUR LE GROUPE EUROTOXO Inserm U593 — Isped, IFR 99, Bordeaux, France. Objectif : La toxoplasmose congénitale (TC) est une parasitose reconnue, dans certains pays européens, comme un problème de santé publique et faisant l’objet de mesures de prévention. Dans le cadre de la conférence Eurotoxo (http://eurotoxo.isped.u-bordeaux2.fr), notre objectif était de décrire les systèmes mis en oeuvre en Europe pour la surveillance épidémiologique de la TC et leur adéquation avec les programmes de prévention existant. Méthode : En novembre 2004, un questionnaire adapté des critères des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a été envoyé à une liste d’experts dans 36 pays européens. Cette liste a été élaborée à partir des correspondants d’Eurosurveillance, de l’Inventory of Resources for Infectious Diseases in Europe (IRIDE) et du réseau EPIET (European Program for Intervention Epidemiology Training). Résultats : Vingt huit des 36 pays contactés ont participé à l’étude. L’Autriche et la France, qui ont mis en place un programme national intensif de dépistage et de prévention de la TC font partie des 14 pays qui n’avaient pas mis en place de système de surveillance de cette maladie. Onze pays (Bulgarie, Chypre, République Tchèque, Estonie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie et Écosse) disposaient d’un système de surveillance dédié aux cas de toxoplasmose symptomatique, congénitale ou non. Trois pays ont mis en place un système de surveillance spécifique de la TC : l’Allemagne, l’Italie et le Danemark. Parmi eux, seul le Danemark disposait d’un système de surveillance national et exhaustif.

A2-2 - Description des systèmes de surveillance épidémiologique de la toxoplasmose congénitale en Europe

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© Masson, Paris, 2006. Rev Epidemiol Sante Publique, 2006, 54 : 2S7-2S9

COMMUNICATIONS ORALES

ÉPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES TRANSMISSIBLES (SESSIONS PARALLÈLES 1)

A2-1Revue systématique des données de la littérature sur la fréquence de la toxoplasmose congénitale en Europe

BÉNARD A. (1), BINQUET C. (2), SENSINI A. (3), MOUILLET E. (1), GILBERT R. (4), PETERSEN E. (5),SALMI L.R., POUR LE GROUPE EUROTOXO (1)(1) Inserm U593 — Isped, IFR 99, Bordeaux, France ; (2) Service d’informatique médicale, CHU de Dijon, Dijon,France ; (3) Department of Experimental Medicine and Biochemical Sciences, Microbiology Section, Perugia, Italie ;(4) Centre for Paediatric Epidemiology and Biostatistics, Institute of Child Health, Londres, UK ; (5) Staten SerumInstitute, Copenhagen, Danemark.

Objectif : Les programmes de prévention de la toxoplasmose congénitale (TC) diffèrent entre les pays européens.De la fréquence d’une maladie dépend le niveau de prévention à mettre en place. Dans le cadre de la conférenceEurotoxo (http://eurotoxo.isped.u-bordeaux2.fr), notre objectif était d’estimer la disponibilité et la validité des donnéesde la littérature sur la fréquence de la TC en Europe.Méthode : Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature sur sept paramètres épidémiologiques mesu-rant la fréquence de la TC. La recherche bibliographique a été effectuée sur Medline, Pascal et Embase jusqu’enseptembre 2005. Les études menées au niveau national ou régional et fondées sur un sondage probabiliste ouexhaustif ont été définies comme représentatives.Résultats : Soixante quinze articles ont été inclus et évalués parmi 2 587 références sélectionnées. Quarante et uneétudes présentaient des résultats sur la séroprévalence de la toxoplasmose chez les femmes enceintes. Les préva-lences rapportées allaient de 8 % à 73 %. Deux études étaient représentatives : 27 % (intervalle de confiance à95 % : CI [26-28]) des femmes étaient séropositives pour la toxoplasmose au Danemark en 1990 et 18 % (CI [17,6-18,4]) en Suède en 1998. Trente articles présentaient des résultats sur le risque de transmission materno-fœtale dela toxoplasmose. Les valeurs rapportées allaient de 6 % à 29 %. Une étude représentative rapportait une incidencede 25 % (CI [5-57]) en Suède en 1998. Vingt articles présentaient des résultats sur le risque de complications chezles enfants atteints de TC. Les valeurs rapportées allaient de 9 % à 67 %. Une étude était représentative mais seulstrois cas de TC ont été inclus.Conclusion : Les données sur la fréquence de la TC en Europe sont limitées, par leur nombre et leur validité épi-démiologique, et ne semblent pas pouvoir expliquer les différences observées en Europe en termes de programmede prévention.

A2-2Description des systèmes de surveillance épidémiologique de la toxoplasmose congénitale en Europe

BÉNARD A., SALMI L.R. POUR LE GROUPE EUROTOXOInserm U593 — Isped, IFR 99, Bordeaux, France.

Objectif : La toxoplasmose congénitale (TC) est une parasitose reconnue, dans certains pays européens, comme unproblème de santé publique et faisant l’objet de mesures de prévention. Dans le cadre de la conférence Eurotoxo(http://eurotoxo.isped.u-bordeaux2.fr), notre objectif était de décrire les systèmes mis en oeuvre en Europe pour lasurveillance épidémiologique de la TC et leur adéquation avec les programmes de prévention existant.Méthode : En novembre 2004, un questionnaire adapté des critères des Centers for Disease Control and Prevention(CDC) a été envoyé à une liste d’experts dans 36 pays européens. Cette liste a été élaborée à partir des correspondantsd’Eurosurveillance, de l’Inventory of Resources for Infectious Diseases in Europe (IRIDE) et du réseau EPIET(European Program for Intervention Epidemiology Training).Résultats : Vingt huit des 36 pays contactés ont participé à l’étude. L’Autriche et la France, qui ont mis en placeun programme national intensif de dépistage et de prévention de la TC font partie des 14 pays qui n’avaient pasmis en place de système de surveillance de cette maladie. Onze pays (Bulgarie, Chypre, République Tchèque,Estonie, Irlande, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie et Écosse) disposaient d’un système de surveillancedédié aux cas de toxoplasmose symptomatique, congénitale ou non. Trois pays ont mis en place un système desurveillance spécifique de la TC : l’Allemagne, l’Italie et le Danemark. Parmi eux, seul le Danemark disposait d’unsystème de surveillance national et exhaustif.

2S8 CONGRÈS ADELF – EPITER

Conclusion : En Europe, seul le Danemark a instauré un système de surveillance de la TC susceptible de fournirdes données valides et en adéquation avec le dépistage néonatal mis en place. Dans 19 pays européens, le systèmede surveillance n’était pas en adéquation avec les mesures de prévention existantes.

A2-3Impact psychologique et social de l’épidémie de Chikungunya à la Réunion

DALBAN C., NATY N., LEPORS A.-K., PORCHERAT S., BÈGUE F., NATY A., FIANU A., NARTZ E., PERRAU J., BONAL B., COTTE L., CATTEAU C., FAVIER F.Centre d’investigation clinique — épidémiologie clinique de la Réunion (CIC-EC).

Objectif : L’épidémie de Chikungunya démarrée en avril 2005, a pris de l’extension en janvier 2006 avec plus de20 000 nouveaux cas par semaine. Les aspects sanitaires sont : afflux important de patients, inflation d’arrêts maladieet de la consommation d’antalgiques, variabilité des formes cliniques, séquelles et handicap, excès de mortalité…L’objectif est de décrire le vécu de la maladie par la population et les professionnels du soin, et les conséquencessur le corps social.Méthodes : Des patients et des personnes indemnes de la maladie seront interrogés par téléphone et questionnairesur : survenue de l’infection et ses caractéristiques, recours aux soins, conséquences et connaissances de la maladie,perception du risque, attitudes préventives (gestion des déchets, nettoyage de la « cour », protection individuelleet familiale…), comportement dans la vie quotidienne (dépenses et consommation, solidarité…), position par rapportaux autorités et aux institutions, avis sur le dispositif de lutte anti-vectorielle, ses effets sur la santé et l’environ-nement. Seront également présentées : étude des rumeurs et des réactions de la population par analyse des médiaset sites internet ; étude du ressenti par psychologue et animateur de prévention lors de groupes de parole. Un échan-tillon d’une centaine de médecins de ville sera interrogé sur la description de l’activité et des pratiques, la perceptionde l’épidémie, les relations avec les patients, la position par rapport aux institutions.Aspects économiques : chiffres du tourisme, transport aérien, chômage technique, activité des entreprises, consom-mation, vente de produits répulsifs et prix.Résultats : Seront rapportés les chiffres sur l’épidémie et l’économie, arrêtés à août 2006, et les données qualitati-ves sur connaissances, réactions et ressenti de la population, jusqu’en juin 2006.Conclusion : La connaissance du point de vue de la population et ses réactions face aux institutions améliorera laprévention en cas de nouvelle épidémie.

A2-4Impact de la gastro-entérite aiguë pédiatrique à rotavirus en milieu hospitalier et médecine de ville : résultats français d’une large étude épidémiologique conduite en Europe

HUET F. (1), CHOUCHANE M. (1), ZOUAIDIA A. (1), MAITRE M. (2), POTHIER P. (3), ALLAERT F.A., ETLE GROUPE D’INVESTIGATEURS (4)(1) Département de Pédiatrie, CHU de Dijon, Dijon ; (2) Sanofi Pasteur MSD, Lyon ; (3) Laboratoire de Virologie,CNR des Virus Entériques, CHU, Dijon ; (4) Cenbiotech, Dijon.

Objectif : Estimer l’impact de la gastro-entérite aiguë (GEA) pédiatrique à rotavirus dans sept pays européens dontla France.Méthode : Étude prospective, multicentrique, conduite du 01/10/2004 au 30/09/2005. En France, la zone d’étudeétait l’agglomération dijonnaise. Était inclus, après consentement signé des deux parents, tout enfant de moins decinq ans, habitant dans la zone d’étude, consultant pour une GEA dans l’une des trois structures de soins : hospi-talisation, urgence/garde, médecine de ville. La GEA était définie par au moins trois selles liquides ou plus mollesque d’habitude et/ou un épisode de forts vomissements sur 24 h. La recherche de rotavirus était effectuée par testÉlisa.Résultats : Au total, 281 cas de GEA étaient inclus en France : 22,4 % (n = 63) en hospitalisation, 42,7 % (n = 120)en urgence/garde, 34,9 % (n = 98) en médecine de ville. Un échantillon de selles était disponible dans 264 cas.Résultat du test Élisa : connu pour 262 cas (93,2 %), ininterprétable deux fois. Rotavirus retrouvé dans 37,8 %(n = 99/262). Âge médian des enfants rotavirus positifs : 13 mois, 58,6 % étaient des garçons. Proportion de rota-virus significativement différente entre hospitalisation, urgence/garde, médecine de ville avec respectivement54,6 % des cas, 45,1 %, 19,6 % (p < 0,0001). Pour les GEA à rotavirus, au moins un parent devait arrêter de tra-vailler dans respectivement, 43,3 % des cas vus en hospitalisation, 44 % en urgence/garde, 42,1 % en médecine deville ; nombre moyen de jours d’arrêt de travail des parents respectivement : 2,3 jours, 2,5 jours, et 3,4 jours. Pourles cas de rotavirus hospitalisés, durée moyenne d’hospitalisation de 3,6 jours ± 2,3.Conclusion : Dans la zone d’étude, sur un an, près de deux tiers des cas de GEA chez les enfants < 5 ans étaientvus en hospitalisation et urgence. Rotavirus est responsable de plus de 50 % des cas hospitalisés et de 45 % descas aux urgences.