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Entrée en vigueur : 1 er janvier 2016 1 Département fédéral des affaires étrangères DFAE Aide sociale aux Suisses et Suissesses de l’étranger (ASE) Prêt d’urgence à des personnes séjournant temporairement à l’étranger Directives d’application éditées par la Direction consulaire (DC/ASE)

Aide sociale aux Suisses et Suissesses de l’étranger … · montant ne doit pas dépasser six fois l’argent du ménage (montant de base) pour une personne seule, douze fois l’argent

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Entrée en vigueur : 1er janvier 2016 1

Département

fédéral des affaires étrangères DFAE

Aide sociale aux Suisses et Suissesses de l’étranger (ASE) Prêt d’urgence à des personnes séjournant temporairement à l’étranger Directives d’application

éditées par la

Direction consulaire (DC/ASE)

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Les présentes directives de la Direction consulaire (DC) se fondent sur la loi fédérale sur les personnes et les institutions suisses à l'étranger (LSEtr) et sur l’ordonnance y relative (OSEtr). Elles ont été conçues comme un guide à l’intention des autorités chargées de l’application de la législation, en particulier la section Aide sociale aux Suisses de l’étranger de la DC (ASE) et les représentations suisses à l’étranger. Elles servent également de référence pour les requérants et toute personne que ce sujet intéresse. Elles n’ont pas de portée impérative pour les autorités judiciaires.

Pour faciliter la lecture du document, le masculin générique est utilisé pour désigner les deux sexes.

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Sommaire

1. Principes de l’aide sociale de la Confédération 6 1.1. Etendue et but de l’aide sociale 6 1.2. Responsabilité individuelle en matière d’aide sociale 6 1.3. Conditions d’octroi de l’aide 7 1.4. Forme de l’aide sociale 10 1.5. Principe de subsidiarité 11

2. Prestations périodiques 13 2.1. Introduction 13 2.2. Prestations forfaitaires 13 2.3. Frais justifiés 14 2.4. Frais non imputables 16 2.5. Revenus 17 2.6. Calcul de la prestation mensuelle 18

3. Prestations uniques 22 3.1. Introduction 22 3.2. Traitements médicaux et mesures thérapeutiques 22 3.3. Acquisitions et réparations 23 3.4. Emoluments pour la délivrance de documents d’identité 24 3.5. Frais de sépulture 24 3.6. Prestations d’aide sociale en cas de retour en Suisse 24 3.7. Prestations d’aide sociale dans un pays tiers 25

4. Assistance en cas de séjour en institution 26 4.1. Principes 26 4.2. Argent du ménage et argent de poche 26 4.3. Cas particulier des personnes en détention 26

5. Contributions d’entretien, assistance de la famille, prestations d’assurance 27

6. Remboursement des prestations d’aide sociale 28 6.1. Obligation de remboursement du bénéficiaire et de ses héritiers 28 6.2. Conditions 28 6.3. Procédure 28

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7. Réduction, refus et suppression des prestations d’aide sociale 30

8. Procédure 31 8.1. Devoirs du requérant 31 8.2. Tâches incombant à la représentation suisse 31 8.3. Tâches incombant à l’ASE 35 8.4. Recours 37 8.5. Protection des données et secret de fonction 37

9. Aide sociale allouée par les cantons 39 9.1. Suisses de l’étranger séjournant temporairement en Suisse 39 9.2. Collaboration entre la Confédération et les cantons 39

10. Prêts d’urgence accordés à des personnes qui séjournent temporairement hors de leur Etat de domicile 40

10.1. Procédure ordinaire 40 10.2. Etablissement d’une décision sujette à recours 41 10.3. Aide d’urgence pour les requérants 41

11. Bases légales 43

Table des abréviations 44 Sites Internet 45 Index 46

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Formulaires • AS 1 Droits et obligations des requérant(e)s • AS 2 Demande d’aide sociale • AS 3 Rapport de la représentation suisse relatif à une demande d'aide sociale • AS 4 Formulaire pour les plurinationaux • AS 5 Frais de transport • AS 7 Demande de garantie de couverture des frais • AS 10 Cession de rente AVS/AI • AS 11 Budget à établir pour le calcul forfaitaire • AS 12 Budget à établir pour le calcul forfaitaire par quote-part • AS 13 Budget à établir pour le calcul individuel • AS 14 Budget à établir pour le calcul combiné • AS 16 Aide-mémoire pour les visites à domicile • AS 17 Preuve de la recherche active d’un emploi

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1. Principes de l’aide sociale de la Confédération 1.1. Etendue et but de l’aide sociale

L’aide sociale aux Suisses de l’étranger est régie par la loi fédérale du 26 septembre 2014 sur les personnes et les institutions suisses à l'étran-ger et par l’ordonnance y relative du 7 octobre 2015. Les Suisses de l’étranger qui sont dans le besoin et qui ne peuvent sub-venir à leur entretien dans une mesure suffisante ont droit à des presta-tions d’aide sociale. Ces dernières sont adaptées à leur situation person-nelle et tiennent compte des conditions particulières prévalant dans le pays de résidence. Les prestations, accordées à titre unique (ci-après «prestations uniques») ou périodique (ci-après «prestations pério-diques»), doivent couvrir les besoins vitaux du requérant. Elles doivent lui permettre:

- de vivre dignement, - de participer activement à la vie sociale du pays de résidence, - de préserver ou de recouvrer, dans la mesure du possible, son in-

dépendance économique ou - d’être rapatrié en Suisse, si le séjour à l’étranger n’est plus souhai-

té ou ne paraît plus approprié. L’aide sociale de la Confédération ne sert pas à développer une activité économique ou à couvrir des risques liés à une activité indépendante. Elle a pour but de permettre aux ayants droit de vivre dans la dignité et leur garantit à cette fin un minimum social (cf. normes CSIAS). Il n’existe aucun droit à un montant défini. L’aide sociale publique, fondée sur le principe de subsidiarité, vise la mise en place de solutions avantageuses.

1.2. Responsabilité individuelle en matière d’aide sociale Toute personne qui effectue un séjour à l’étranger engage sa propre res-ponsabilité. Mais il n’est pas possible de se prémunir à l’avance contre tous les événements et situations difficiles. En effet, il existe de multiples raisons pour lesquelles des personnes ne sont pas en mesure, temporai-rement ou de manière générale, de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs proches et de surmonter par leurs propres moyens des situations difficiles. Dans un premier temps, l’octroi d’une aide sociale à des per-sonnes dans le besoin ne saurait dépendre des causes de la situation d’indigence, et la personne concernée ne perd pas le droit à une aide sociale, même en cas de faute de sa part ayant conduit à cette situation. Mais à partir du moment où cette personne bénéficie d’une aide de la re-présentation suisse, elle se voit imposer, dans un deuxième temps, l’obligation de tout mettre en œuvre pour s’en sortir, obligation dont le non-respect peut conduire à une réduction, voire à une suppression des prestations.

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1.3. Conditions d’octroi de l’aide 1.3.1. Conditions personnelles

L’aide sociale, au sens des présentes directives, est accordée aux res-sortissants suisses dans le besoin qui n’ont pas de domicile en Suisse et sont inscrits au registre des Suisses de l’étranger (art. 3, let. a, LSEtr). Font exception les cas dans lesquels une aide sociale d'urgence s'im-pose. Le cas échéant, la représentation inscrit cette personne d’office audit registre (art. 11, al. 2, LSEtr et art. 5 OSEtr). Sont également considérés comme des ressortissants suisses à l’étranger, les mineurs qui y séjournent, et ceci même si leurs parents (ou celui des parents qui détient l’autorité parentale) séjournent en Suisse et y ont élu domicile. En cas de besoin avéré, les personnes qui séjournent à l’étranger et qui n’y ont pas élu domicile peuvent bénéficier d’une aide sous forme de prêts pour payer leur voyage de retour en Suisse, leur assurer le néces-saire jusqu’à ce retour ou couvrir leurs frais d’hospitalisation et de con-sultation médicale (cf. art. 47 LSEtr et art. 61 ss OSEtr).

1.3.2. Conditions financières L’aide sociale n’est accordée qu’aux personnes qui ne peuvent subvenir dans une mesure suffisante à leur entretien par leurs propres moyens, par une aide de source privée ou par l’assistance de l’Etat de résidence (art. 24 LSEtr, subsidiarité). Contrairement aux prestations d’assurance, elle est allouée en fonction des besoins. L’indigence est attestée dès lors que les dépenses imputables sont supé-rieures aux revenus (cf. art. 21 et 25 OSEtr). Le requérant doit faire valoir un éventuel droit à une pension alimentaire, à des contributions d’entretien, à des prestations d’assurance ou à des prestations versées par l’Etat de résidence. Les dépenses imputables (cf. art. 21 OSEtr) comprennent:

- un forfait pour les dépenses courantes que l’ASE fixe par pays ou, au besoin, par région (cf. art. 23, al. 1, OSEtr); ce forfait couvre en partie les besoins fondamentaux de subsistance tels que prévus par les normes CSIAS),

- les frais de logement, - d’autres dépenses circonstancielles et répétitives, notamment les

frais médicaux de base. Avant de pouvoir bénéficier de l’aide sociale, le requérant doit pourvoir à son entretien en utilisant sa fortune (cf. art. 19, al. 1, let. b, OSEtr). Les principes suivants sont applicables :

- La fortune doit être facilement réalisable. Les éléments de fortune facilement réalisables sont, par exemple, les avoirs en compte pos-tal ou bancaire, les actions, les obligations, les véhicules automo-biles, les métaux précieux, les biens mobiliers de valeur. Si l’assistance est accordée sous la forme de prestations périodiques de longue durée, les éléments de fortune moins facilement réali-

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sables, comme les immeubles, doivent, en règle générale, être aliénés.

- Une partie de la fortune doit être laissée à la disposition du requé-rant (montant librement disponible, art. 24, al. 1 à 3, OSEtr). Ce montant ne doit pas dépasser six fois l’argent du ménage (montant de base) pour une personne seule, douze fois l’argent du ménage pour un couple marié et trois fois l’argent du ménage pour chaque enfant mineur. Le montant librement disponible est deux fois plus élevé si la personne concernée n’a pas la possibilité de reconsti-tuer un patrimoine dans un avenir proche (art. 24, al. 4, OSEtr), par exemple si elle touche l’AVS ou qu’elle a une incapacité de gain permanente.

1.3.3. Cas des plurinationaux

En principe, les plurinationaux dont la nationalité étrangère est prépondé-rante ne peuvent pas bénéficier de l’aide sociale (art. 25 OSEtr). Pour déterminer laquelle des nationalités est prépondérante et conformément à l’art. 16 OSEtr, les éléments suivants sont pris en compte:

- les circonstances qui ont entraîné l’acquisition de la nationalité étrangère par le requérant;

- l’Etat où il a résidé pendant l’enfance et la formation; - la durée du séjour dans l’Etat de résidence actuel, et - les rapports que le requérant entretient avec la Suisse

Il se peut qu’au fil du temps la nationalité prépondérante soit d’abord la suisse, puis une autre. Si l’aide sociale a commencé d’être octroyée lorsque la nationalité suisse était prépondérante, les prestations d’assistance allouées sur une base régulière peuvent être maintenues même si, avec le temps, la nationalité étrangère est devenue prépondé-rante. Si une personne bénéficiant de l’aide sociale acquiert une nationalité étrangère, il convient d’examiner dans quelle mesure le versement de prestations d’assistance continue de se justifier. Quand bien même la nationalité étrangère du requérant est prépondé-rante, l’aide sociale sera accordée à titre exceptionnel dans les cas sui-vants:

- s’il s’agit d’enfants mineurs, lorsque la nationalité prépondérante de l’un des parents est suisse. L’aide sociale est allouée au maxi-mum jusqu’à la majorité de l’enfant. Si celui-ci devient financière-ment autonome avant sa majorité, le versement des prestations périodiques est supprimé.

- s’il s’agit d’adultes lourdement handicapés et frappés d’incapacité civile, lorsque la nationalité prépondérante de l’un des parents est suisse.

- en cas de danger de mort imminent, de maladie très grave, d’invalidité réversible (par le biais d’une opération). L’aide sociale

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est limitée au financement des soins médicaux (y compris médi-caments, thérapies, soins à domicile, etc.) dans le pays de rési-dence.

- en cas de faits de guerre, de catastrophe naturelle, de troubles po-litiques. Dans les situations limites, le doute doit profiter au requé-rant.

Aide: formulaire pour les plurinationaux (cf. formulaires p. 5)

1.3.4 Intégration du requérant dans l’Etat de résidence (condition d’octroi de prestations périodiques) Le requérant a droit au versement de prestations périodiques si la pour-suite de son séjour dans l’Etat de résidence se justifie au regard de l’ensemble des circonstances. Si tel n’est pas le cas le requérant peut être invité à rentrer en Suisse (art. 30 LSEtr). L’OSEtr (art. 19, al. 1, let. c) énumère les principaux cas de figure dans lesquels la poursuite du séjour du requérant dans l’Etat de résidence se justifie. Le requérant a droit à des prestations d’assistance lorsque:

- il se trouve depuis plusieurs années dans l’Etat de résidence; - il pourra très vraisemblablement y subsister par ses propres

moyens dans un proche avenir; - il prouve qu’il ne peut être raisonnablement exigé de lui qu’il re-

tourne en Suisse, parce qu’il a noué sur place des liens étroits, no-tamment de nature familiale.

Les éléments suivants peuvent être pris en compte à titre complémen-taire: Eléments plaidant pour l’octroi de prestations d’assistance dans l’Etat étranger:

- le requérant a jusqu’alors totalement ou partiellement subvenu à son entretien dans l’Etat de résidence en y exerçant une activité lucrative;

- séjourne dans l’Etat de résidence depuis plus de cinq ans; - est bien intégré dans la société de l’Etat de résidence ; - est marié ou vit dans une relation de concubinage stable avec un

ressortissant ou une ressortissante de l’Etat de résidence(cf. 2.5.2);

- a eu avec un ressortissant ou une ressortissante de l’Etat de rési-dence des enfants qui sont bien intégrés (par exemple, parce qu’ils fréquentent les écoles publiques);

- a, dans l’Etat de résidence, des parents avec lesquels il entretient des contacts.

Eléments plaidant pour un retour en Suisse: - le requérant est apte à travailler, mais les chances qu’il puisse

exercer une activité lui assurant une autonomie financière sont

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minces (c’est notamment le cas de mineurs assistés lorsqu’ils at-teignent la majorité);

- a jusqu’à présent principalement assuré sa subsistance dans l’Etat de résidence grâce à ses économies ;

- ne dispose pas d’un titre de séjour régulier et ne pourra pas l’obtenir dans un délai utile;

- n’est ni marié ni ne vit dans une relation de concubinage stable avec un ressortissant ou une ressortissante de l’Etat de résidence (cf ch. 2.5.2), ou encore n’a pas de parenté dans cet Etat.

Remarque destinée aux personnes qui exercent une activité lucrative in-dépendante: l’aide sociale n’est pas destinée à couvrir les risques entre-preneuriaux. Aussi, aucune prestation ne peut être accordée en l’absence d’une perspective réelle d’amélioration à brève échéance des résultats financiers. En règle générale, les prestations financières al-louées visent à garantir (à titre complémentaire) l’entretien courant du requérant durant une période limitée. En règle générale, les frais d’exploitation ne sont pas pris en charge au titre de l’aide sociale. Le fait que l’aide sociale accordée à l’étranger coûte plus cher que celle qui serait allouée en Suisse n’est pas déterminant (art. 19, al. 2, OSEtr). Si la poursuite du séjour du requérant à l’étranger ne se justifie pas, sa demande de prestations périodiques est rejetée. Dans le texte de la dé-cision, l’autorité attirera l’attention du requérant sur le fait qu’il pourrait bénéficier d’une aide au retour au cas où il rentrerait en Suisse (art. 34, al. 5, OSEtr et ch. 3.6).

1.4. Forme de l’aide sociale 1.4.1. Principe

En général, l’aide sociale est versée directement au bénéficiaire (en es-pèces, par virement bancaire ou postal). Certaines prestations peuvent toutefois être versées directement à des tiers (par ex. hospice, hôpital; art. 36, al. 3, OSEtr). L’aide sociale n’est pas destinée à l’amortissement de dettes (cf. égale-ment ch. 2.4). Elle vise à permettre aux bénéficiaires de subvenir à leur entretien. Les dettes et leurs intérêts ne font donc pas partie des dé-penses imputables (art. 21, al. 2, OSEtr). Elle ne doit pas non plus servir à payer des impôts. Par ailleurs, ni les prestations périodiques ni les prestations uniques ne sont accordées avec effet rétroactif (cf. ch. 8.3.3).

1.4.2. Prestations périodiques Un budget doit être établi pour les contributions d’entretien périodiques. Il comprend les dépenses imputables et les revenus déterminants de l’ensemble du ménage concerné. L’argent du ménage (l’alimentation, les soins corporels et les produits d’entretien), l’argent de poche, les vête-ments et, généralement, les frais de télécommunications (téléphone, ra-

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dio, télévision, Internet) font l’objet d’un forfait. Les autres dépenses im-putables sont établies sur la base des justificatifs des dépenses effec-tives, pour autant qu’elles soient nécessaires, raisonnables et attestées (cf. art. 21, al. 1, OSEtr). Les contributions d’entretien périodiques sont toujours limitées dans le temps (durée maximale de l’octroi des prestations avant un nouvel exa-men: un an; art. 18, al. 2, OSEtr). Aide: formulaires «Budget» AS 11-14 (cf. formulaires p. 5)

1.4.3. Prestations uniques

Pour les coûts à caractère unique (par ex. réparations ou interventions dentaires), le requérant doit préalablement demander un devis qu’il re-met à la représentation suisse à l’intention de la DC (art. 30, al. 3, OSEtr). Celle-ci statue conformément à l’art. 34, al. 1, OSEtr. L’aide en cas de retour en Suisse est également considérée comme une prestation unique (art. 27 OSEtr). Aide: formulaire «Demande de garantie de couverture des frais», AS 7 (cf. formulaires p. 5)

1.5. Principe de subsidiarité 1.5.1. Principe

L’aide sociale est le filet de sécurité du système de sécurité sociale. Se-lon le principe de subsidiarité, elle n’intervient que lorsque toutes les autres possibilités de financement – exercice d’une activité lucrative, conversion de la fortune en revenu, assistance de la famille, aide sociale de l’Etat de résidence – sont épuisées (cf. art. 24 LSEtr). Conformément à l’art. 27, al. 2, LSEtr, il est possible d’accorder une aide à des personnes qui bénéficient déjà de prestations d’assistance dans le pays de résidence. Le recours à cette possibilité ne doit toutefois être envisagé qu’avec la plus grande retenue, surtout dans les pays où le ni-veau de vie est comparable à celui de la Suisse.

1.5.2. Obligation d’entretien et assistance de la famille L’aide sociale n’intervient qu’après:

− l’obligation d’entretien des père et mère envers l’enfant mineur ou en formation;

− le devoir d’assistance entre époux ou entre personnes vivant sous le régime d’un partenariat enregistré ou dans une relation de concubi-nage stable (cf. ch. 2.5.2) même après la dissolution de l’union (art. 125 ss, art. 159, al. 3, et art. 171 ss CC; art. 12 s. et art. 17 LPart);

− l’obligation d’assistance qui incombe à la famille (art. 328 CC).

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Il revient donc au requérant de faire valoir ces droits (art. 32, al. 1, let. d, et art. 32, al. 2, OSEtr). Remarque concernant l’assistance de la famille: selon les art. 328 s. CC, chacun est tenu, pour autant qu’il vive dans l’aisance, de fournir des ali-ments à ses parents en ligne directe ascendante et descendante (en-fants, parents, grands-parents, mais pas frères et sœurs). D’après la ju-risprudence du Tribunal fédéral, une personne vit dans l’aisance lorsque la constitution et la conservation d’une bonne prévoyance vieillesse, sur-vivants et invalidité sont assurées (ATF 132 III 107, consid. 3.3). Si la DC ou la représentation suisse doit intervenir rapidement, les prétentions du bénéficiaire de l’aide envers les personnes qui ont une obligation d’assistance passent d’office à la DC; cette dernière les examine et, le cas échéant, les fait valoir (cf. ch. 8.3.1; cf. également ch. 5). L’art. 328 CC s’applique lorsque le requérant et le parent qui a une obli-gation d’assistance sont de nationalité suisse et que ce dernier est domi-cilié en Suisse. Des règles particulières sont appliquées lorsque la personne qui a une obligation d’assistance est domiciliée à l’étranger.

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2. Prestations périodiques 2.1. Introduction

Le montant des prestations périodiques se détermine sur la base du budget du ménage que le requérant doit présenter à la représentation compétente au moins une fois par an (art. 30, al. 2, OSEtr).

2.2. Prestations forfaitaires 2.2.1. Argent du ménage (montant de base)

L’argent du ménage doit permettre aux personnes vivant de façon indé-pendante de pourvoir à leur entretien quotidien, ce qui comprend no-tamment les dépenses d’alimentation, les boissons, les soins corporels, le coiffeur, le nettoyage et l’entretien des vêtements et du logement ainsi que les menus articles d’usage quotidien, enfin les taxes sur les déchets. Le montant de l’argent du ménage est fixé périodiquement par l’ASE pour chaque pays ou région, sur proposition de la représentation suisse compétente (art. 23, al. 1, OSEtr). Ce forfait correspond aux besoins d’une personne. Il est identique pour les adultes et pour les mineurs et est adapté en fonction de la taille du ménage. Taille du ménage Argent du ménage

par personne pour le ménage 1 personne 100,0 % 100 % 2 personnes 76,5 % 153 % 3 personnes 62,0 % 186 % 4 personnes 53,5 % 214 % 5 personnes et plus 48,4 % 5 pers.: 242 %

2.2.2. Argent de poche

L’argent de poche est destiné aux dépenses personnelles. Le bénéfi-ciaire ne doit pas rendre compte de son utilisation. Le montant est fixé comme suit:

- pour les adultes, 10 % de l’argent du ménage d’une personne seule;

- pour les jeunes de 10 à 17 ans, 5 % de l’argent du ménage d’une personne seule.

2.2.3. Vêtements, linge de maison, chaussures

Un forfait fixé entre 5 et 15 % du montant de l’argent du ménage d’une personne seule est alloué à chaque ayant droit pour l’achat de vête-ments, de linge de maison (cuisine et literie) et de chaussures, en sus de l’argent du ménage perçu.

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La marge d’appréciation laissée à la représentation suisse permet de te-nir compte des besoins individuels des personnes assistées, des particu-larités locales et des conditions climatiques. Si la personne assistée peut prouver l’existence d’un besoin supplémentaire, il est possible de pren-dre en charge les coûts effectifs. Dans ce cas, un devis doit être présen-té (formulaire AS 7, rubrique: dépenses uniques).

2.2.4. Radio/TV, téléphone, Internet Les taxes de concession radio/TV, les frais de communication télépho-nique et les coûts d’utilisation d’Internet sont inclus dans le budget. En principe, ces dépenses ne devraient pas dépasser 10 % de l’argent du ménage. S’agissant des frais d’acquisition et d’installation, se reporter au ch. 3.3.

2.3. Frais justifiés Sont également incluses dans le budget d’autres dépenses périodiques, pour autant qu’elles soient nécessaires, raisonnables et attestées (art. 21, al. 1, let. b, OSEtr).

2.3.1. Frais de logement Le loyer établi sur la base du contrat de bail est imputé dans son intégra-lité si:

- la taille du logement est adaptée aux circonstances; - le loyer est conforme aux usages locaux pour un logement mo-

deste de cette taille. Les coûts d’un logement en propriété sont pris en charge en lieu et place d’un loyer, pour autant qu’ils ne soient pas plus élevés que ceux d’un loyer ou si des circonstances particulières le justifient. Pour les presta-tions garanties par un droit de gage immobilier, se reporter au ch. 8.3.5. Des frais annexes (chauffage, électricité, eau, conciergerie, gérance, etc.) proportionnés doivent être pris en compte (coût effectif ou forfait dé-terminé en fonction des valeurs moyennes qui ont cours dans le pays de résidence). Les coûts facultatifs, comme les frais de jardinage, ne sont pas imputables. Des frais de logement excessifs sont imputables jusqu’à ce qu’une solu-tion plus avantageuse soit trouvée. A cet égard, l’infrastructure de trans-ports (par ex. offre de transports publics) doit aussi être prise en considé-ration. La personne assistée peut être contrainte à chercher un autre lo-gement ou à sous-louer son logement. La prise en compte du loyer ac-tuel peut être limitée dans le temps. Si la personne assistée n’obtempère pas, les frais de logement imputables peuvent être réduits en consé-quence.

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2.3.2. Assurance-maladie, franchises Les primes d’assurance en cas de maladie et d’hospitalisation et les franchises sont imputables. Sont prises en compte les primes des assu-rances qui couvrent les risques les plus importants dans le cadre d’une solution peu onéreuse (comparable à l’assurance de base en Suisse pour une hospitalisation en division commune dans un établissement pu-blic). Les standards locaux doivent aussi être pris en considération.

2.3.3. Cotisations AVS/AI Les cotisations minimales de l’assurance AVS/AI facultative sont généra-lement prises en charge à titre de mesure préventive. Une demande doit être présentée chaque année. Il faut y joindre la déci-sion de la Caisse suisse de compensation à Genève. Aide: formulaire «Demande de garantie de couverture des frais» AS 7 (cf. formulaires p. 5)

2.3.4. Assurances responsabilité civile, mobilière et autres

Les primes sont prises en charge, pour autant qu’elles soient néces-saires, raisonnables et attestées.

2.3.5. Frais professionnels Les frais professionnels sont les dépenses justifiées liées à l’exercice d’une activité lucrative (par ex. vêtements de travail, garde des enfants pendant les heures de travail, repas devant obligatoirement être pris à l’extérieur (une partie est déjà comprise dans l’argent du ménage). Ils ne sont imputables que s’ils sont proportionnés aux revenus de l’activité lu-crative.

2.3.6. Dépenses de mobilité Les frais de déplacement sont pris en compte lorsque le moyen de transport est utilisé dans le cadre professionnel, pour les achats, pour des visites médicales ou – modérément – pour rendre visite à des proches dans les environs. En principe, seuls les frais de déplacement en transports publics sont imputables. Dans des cas spécifiques, les frais d’utilisation d’un véhicule privé ou d’un taxi peuvent exceptionnellement être imputés (par ex. utili-sation indispensable dans le cadre professionnel, raisons de santé, pas d’offre de transports publics). Aide: formulaire «Frais de transport» AS 5 (cf. formulaires p. 5)

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2.3.7. Etudes et formation En principe, seuls sont imputables les frais d’écolage d’une école pu-blique jusqu’à la fin de la scolarité ordinaire dans l’Etat de résidence, c’est-à-dire celle qui ouvre les portes d’une formation supérieure ou de la vie professionnelle. Il n’existe aucun droit à fréquenter une école suisse; toutefois, une demande fondée sur une prise de position de la représen-tation peut être examinée. Les frais d’écolage d’une école privée sont imputables à titre exception-nel, sur la base d’une prise de position de la représentation suisse, lors-qu’il n’y a pas d’autre possibilité de bénéficier d’un enseignement mini-mum (connaissances de base en lecture, écriture et calcul). Les frais de la première formation professionnelle des mineurs peuvent être pris en compte si celle-ci augmente leurs chances de devenir finan-cièrement autonomes. Formation supérieure, formation complémentaire: les frais des études universitaires et autres formations supérieures ne sont pas pris en compte. Exceptionnellement, il est possible d’intégrer les frais de formation ou de perfectionnement professionnel des adultes dans les frais imputables si la formation suivie améliore nettement leurs chances d’accéder à l’autonomie financière.

2.3.8. Soins et régimes alimentaires spéciaux Sur la base d’un certificat médical, les dépenses suivantes peuvent être prises en compte:

- régime alimentaire spécial; - aide ménagère; - soins à domicile, dans certaines circonstances.

Les coûts des soins à domicile de longue durée sont imputables si cette solution est plus avantageuse qu’un placement en institution (cf. ch. 4).

2.3.9. Autres frais D’autres frais nécessaires attestés par des justificatifs peuvent éventuel-lement être intégrés dans les dépenses imputables.

2.4. Frais non imputables Les dettes et leurs intérêts (emprunts, factures d’hôpital, etc.), les impôts (y compris les éventuels impôts fonciers), les amendes et les taxes (par ex. overstay) ne relèvent pas en règle générale des dépenses impu-tables au titre de l’aide sociale (art. 21, al. 2, OSEtr).

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2.5. Revenus 2.5.1. Revenus déterminants

Tous les revenus que le requérant reçoit ou pourrait recevoir à temps doivent être inclus dans le calcul du budget (art. 22 OSEtr), en particulier:

- revenus d’une activité lucrative, y compris toutes les allocations; - contributions d’entretien, contributions d’assistance de la famille; - rentes (par ex. de vieillesse, de survivant et d’invalidité); - prestations d’assurances (indemnités journalières de l’assurance-

chômage, de l’assurance-maladie, de l’assurance-accidents, etc.); - prestations d’assistance de l’Etat de résidence; - aides privées; - rendement effectif ou potentiel de la fortune (intérêts, loyers, fer-

mages). Sont portés au budget les revenus nets, c'est-à-dire les revenus après déduction des cotisations obligatoires d’assurance et de prévoyance.

Lors de la prise avérée d’un emploi régulier générant des revenus, l’ASE peut décider d’un revenu libre disponible au titre d’incitation au travail. S’agissant des revenus perçus a posteriori (par ex. une rente versée ré-troactivement), cf. ch. 5.

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2.5.2. Imputation des revenus des personnes non assistées Les revenus d’une personne vivant dans le même ménage que la per-sonne assistée, mais qui n’a pas droit à l’aide sociale, sont pris en compte dans une proportion équitable lorsque le ménage est constitué d’un couple marié, de personnes vivant sous le régime du partenariat en-registré ou dans une relation stable de concubinage. Un concubinage est considéré comme stable lorsque les concubins ont un enfant commun ou que la relation dure depuis au moins deux ans.

2.5.3. Revenus affectés et donations Lorsqu’une personne bénéficiant de l’aide sociale reçoit des fonds affec-tés à un but précis et/ou dont l’utilisation est fixée par la loi (bourses, contributions d’entretien pour l’(ex-)conjoint ou les enfants), ces res-sources doivent être imputées selon l’affectation prévue. Toute autre li-béralité doit être prise en compte dans le budget de manière adéquate.

2.6. Calcul de la prestation mensuelle 2.6.1. Principes

L’ASE détermine, sur la base d’un budget, le montant à verser mensuel-lement, en général dans la devise de l’Etat de résidence. La prestation d’assistance correspond au découvert apparaissant au budget (art. 25, al. 1, OSEtr). L’ASE établit le budget à partir des éléments fournis par le requérant et la représentation suisse (art. 30, al. 2, OSEtr et art. 34, al. 1, OSEtr). Le budget est établi compte tenu de la situation propre à chaque cas, no-tamment:

− du nombre de personnes vivant dans un ménage; − du nombre de personnes vivant dans ce ménage qui peuvent

bénéficier de prestations d’assistance; − des liens de parenté entre les personnes vivant dans le mé-

nage; − de l’égalité en droit des couples, qu’ils soient mariés ou qu’il vi-

vent sous le régime du concubinage ou du partenariat enregis-tré.

Pour tenir compte de ces différents facteurs, il existe quatre méthodes de calcul: le calcul forfaitaire simple, le calcul forfaitaire par quote-part, le calcul individuel et le calcul combiné. Chacune d’elles fait l’objet d’un formulaire spécifique. La méthode et, donc, le formulaire à utiliser dans chaque situation ressortent du tableau ci-après:

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Composition du ménage (mariage, concubinage et partenariat enregistré, cf. 2.6.1 ci-dessus)

Nationalité Méthode de cal-cul

- Personne seule (aussi en insti-tution)

- Couple marié (ménage de deux personnes)

- Couple marié avec enfants mi-neurs

- Père ou mère avec enfants mi-neurs

Tous les membres du ménage sont de nationalité suisse ou de nationalité suisse prépon-dérante.

Calcul forfaitaire simple (AS 11)

- Couple marié avec enfants mi-neurs

- Père ou mère avec enfants mi-neurs

Les membres du ménage ne sont pas tous de nationalité suisse ou de nationalité suisse prépondérante.

Calcul forfaitaire par quote-part (AS 12)

- Personne seule en colocation - Couple de concubins avec ou

sans enfants mineurs* - Couple marié et sans enfants

mineurs (un seul des époux est suisse et a droit aux presta-tions d’assistance)*

- Enfant majeur vivant avec ses parents

- Personne vivant auprès de ses frères et sœurs, de ses en-fants, de ses grands-parents, de ses petits-enfants ou d’amis et connaissances

Le requérant est la seule per-sonne de nationalité suisse ou de nationalité suisse prépon-dérante.

Calcul individuel (AS 13)

- Couple marié - Couple marié avec enfants mi-

neurs - Père ou mère avec enfants mi-

neurs

Tous les membres du ménage énumérés sont de nationalité suisse ou de nationalité suisse prépondérante, mais vivent avec des personnes n’ayant pas droit aux prestations d’assistance.

Calcul combiné (AS 14)

Définitions «Noyau familial»: les deux parents ou l’un des parents vivant avec

des enfants mineurs sous le même toit. Enfants: les enfants biologiques et adoptés doivent être enregistrés

en Suisse.

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Concubinage stable: si le couple fait ménage commun depuis au moins deux ans ou a un ou des enfants communs, il est assimilé à un couple marié.

Partenariat enregistré: partenariat enregistré, légalement reconnu, entre personnes du même sexe.

*Si le partenaire qui ne bénéficie pas de l’aide sociale a un revenu, son obligation d’entretien envers le requérant est pris en compte: un budget séparé, dit «élargi», est établi.

Une fois que la méthode de calcul adéquate a été identifiée, on procède au calcul conformément aux chiffres 2.6.2 à 2.6.5 ci-dessous. Tant le re-quérant que la représentation doivent établir un budget complet.

2.6.2. Calcul forfaitaire simple (AS 11) Ce calcul s’effectue dans l’ordre suivant: 1. Etablir la liste de toutes les dépenses périodiques imputables

(ch. 2.2 et 2.3) des personnes ayant droit aux prestations d’assistance.

2. Etablir la liste des revenus déterminants (ch. 2.5) desdites personnes. 3. Mettre en balance le total des dépenses imputables et celui des reve-

nus déterminants. En cas de solde négatif, on octroie une prestation d’assistance mensuelle correspondant au montant de ce solde.

2.6.3. Calcul forfaitaire par quote-part (AS 12)

Ce calcul s’effectue dans l’ordre suivant: 1. Etablir la liste de toutes les dépenses périodiques imputables de tous

les membres de la famille. 2. Etablir la liste des revenus déterminants de tous les membres de la

famille. 3. Mettre en balance le total des dépenses imputables et celui des re-

venus déterminants. En cas de solde négatif, diviser le montant de celui-ci par le nombre de personnes vivant dans le ménage afin de déterminer la quote-part individuelle.

4. Attribuer une quote-part à chaque personne assistée dont la nationa-lité suisse est prépondérante.

Ce mode de calcul permet de tenir largement compte des obligations d'assistance découlant du droit de la famille, tout en respectant les li-mites inéluctables de l'aide sociale aux Suisses de l'étranger imposées par les règles de nationalité.

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2.6.4. Calcul individuel (AS 13) Ce calcul s’effectue dans l’ordre suivant: 1. Etablir le montant total des frais communs du ménage imputables

(loyer, charges, redevances radio/TV, etc.) et le diviser par le nombre de personnes vivant dans le ménage (quote-part).

2. Ajouter les dépenses individuelles imputables du requérant à sa quote-part.

3. Déduire de cette somme le montant des revenus individuels détermi-nants du requérant.

4. En cas de solde négatif, celui-ci correspond à la prestation men-suelle d’assistance.

2.6.5. Calcul combiné (AS 14)

Ce calcul s’effectue dans l’ordre suivant: 1. Etablir le montant total des frais communs du ménage imputables et

le diviser par le nombre de personnes vivant dans le ménage, puis multiplier le résultat par le nombre des membres du noyau familial. Ce dernier est constitué des parents (ou d’un des parents) et de leurs enfants mineurs vivant sous le même toit.

2. Ajouter les dépenses périodiques imputables de tous les membres du noyau familial à l’argent du ménage, lequel est calculé d’après le nombre de personnes vivant dans le ménage.

3. Déduire le montant obtenu de la totalité des revenus déterminants de tous les membres du noyau familial.

4. Si le solde est négatif, diviser celui-ci par le nombre des membres du noyau familial afin de déterminer la quote-part individuelle.

5. Attribuer une quote-part aux membres du noyau familial dont la na-tionalité suisse est prépondérante

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3. Prestations uniques 3.1. Introduction

L’aide sociale ne sert pas seulement à combler le déficit mensuel du budget du ménage; elle peut également prendre en charge des dé-penses à caractère unique (art. 20 OSEtr). Pour permettre à l’ASE de les évaluer et, le cas échéant, de les maîtriser, le requérant doit déposer sa demande avant de procéder à la dépense. Toute demande doit être ac-compagnée d’un devis (art. 30, al. 3, OSEtr). Une prestation unique peut être cumulée avec des prestations pério-diques (art. 20, al. 2, OSEtr).

3.2. Traitements médicaux et mesures thérapeutiques 3.2.1. Généralités

Toute demande doit être accompagnée d’un certificat médical. Les coûts de traitements médicaux ou de mesures thérapeutiques ne sont pris en charge que si la nécessité, l’opportunité et la pertinence de ces soins sont établies et si les coûts sont justifiés par un rapport médical et un de-vis détaillé. L’ASE fait procéder au besoin à une évaluation du cas par le médecin-conseil de la représentation suisse.

3.2.2. Traitements hospitaliers et dentaires Séjour hospitalier: dans la mesure du possible et de l’acceptable, un trai-tement stationnaire doit être administré dans un hôpital public. Tout trai-tement en clinique privée doit être dûment justifié. Une hospitalisation en clinique privée ne doit être envisagée que lorsque les hôpitaux publics ne sont pas en mesure de fournir le strict nécessaire (lits, eau potable, soins médicaux et médicaments de base, nourriture). Lors d’un séjour hospitalier de longue durée, les prestations périodiques (en particulier, l’argent du ménage) sont réduites voire supprimées. Si aucun traitement n’est possible dans l’Etat de résidence, on peut envi-sager le transfert du patient dans un pays voisin ou, le cas échéant, en Suisse. Traitement dentaire: en principe, seuls sont pris en charge les traite-ments simples, notamment ceux qui visent à supprimer la douleur et/ou à rétablir la fonction masticatoire. La pose de bridges et de couronnes est considérée comme un traitement exceptionnel. Pour les traitements dentaires conséquents, un devis avec radiographie doit être soumis à l’ASE.

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3.2.3. Traitement médical ambulatoire et médicaments Lorsque le requérant a besoin de prestations périodiques (mensuelles), la garantie de prise en charge des coûts des traitements médicaux am-bulatoires et des médicaments prescrits par un médecin lui est généra-lement délivrée simultanément avec la décision d’allocation desdites prestations. Ces coûts sont remboursés par la représentation suisse sur présentation des justificatifs. Les personnes qui ne bénéficient pas de prestations périodiques mais qui ne peuvent assumer les coûts d’un traitement médical ou médica-menteux, peuvent en solliciter la prise en charge à titre de prestation unique. Elles joignent à leur demande un certificat médical. Comme dans tous les autres cas, il y a lieu de s’assurer préalablement que le traitement ne peut pas être obtenu gratuitement, ou que les coûts ne peuvent pas être pris en charge par une assurance-maladie ou par l’aide sociale de l’Etat de résidence (principe de subsidiarité). Un budget doit être établi pour apprécier l’état d’indigence (art. 20, al. 1, OSEtr).

3.2.4. Urgences Le requérant qui, d’urgence, a besoin d’un traitement médical, doit être hospitalisé ou subir un traitement dentaire doit en aviser la représenta-tion suisse dans les plus brefs délais (cf. ch. 8.2.6).

3.2.5. Autres prestations d’assistance D’autres prestations d’assistance peuvent être financées sur présenta-tion d’un certificat médical, à savoir:

- moyens auxiliaires: prothèses, chaussures orthopédiques, fauteuil roulant, appareils auditifs, etc.

- lunettes: seules des montures simples peuvent être prises en compte. Le devis doit présenter le coût des verres et celui de la monture séparément.

3.3. Acquisitions et réparations

La nécessité d’une acquisition ou d’une réparation doit être démontrée au préalable; un devis est fourni. Le mobilier nécessaire doit être acheté à bon prix (éventuellement d’occasion). Les travaux effectués dans un logement loué sont pris en charge s’ils in-combent habituellement au locataire. Dans un logement en propriété, seuls sont pris en charge les travaux d’entretien ayant un caractère d’urgence. Lorsque les coûts sont élevés, il y a lieu d’envisager le démé-nagement dans un bien loué.

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En règle générale, l’acquisition et l’installation du téléphone, de la radio, de la télévision et d’Internet ne sont pas prises en charge.

3.4. Emoluments pour la délivrance de documents d’identité Les ressortissants suisses ont un droit à obtenir un document d’identité, mais non à ce qu’il soit établi gratuitement. Si un Suisse de l’étranger est dans le besoin et que ce document lui est indispensable, les coûts peu-vent être pris en charge par le biais de l’aide sociale. Ce document peut, par exemple, être indispensable pour régulariser le séjour du requérant dans le pays de résidence. Une attestation délivrée par les autorités de l’Etat de résidence confir-mant l’état d’indigence peut tenir lieu de justificatif.Si le requérant ne bé-néficie pas de prestations périodiques au titre de l’aide sociale, les for-mulaires suivants doivent être remplis. Aides: formulaires «Demande» AS 2, «Droits et obligations» AS 1, AS 7 et éventuelle-ment AS 4 (cf. formulaires p. 5)

Si le requérant bénéficie déjà de prestations périodiques, le formulaire AS 7 suffit.

3.5. Frais de sépulture En règle générale, il appartient aux héritiers, aux proches ou à l’Etat de résidence de prendre en charge les frais de sépulture. Les coûts d’une sépulture simple, selon les standards helvétiques, ne peuvent être pris en charge au titre de l’aide sociale (art. 31 LSEtr) que si personne ne peut les assumer.

3.6. Prestations d’aide sociale en cas de retour en Suisse 3.6.1. Retour

Par retour on entend le fait de revenir en Suisse avec l’intention d’y rési-der durablement, donc d’y élire domicile (art. 27, al. 2, OSEtr). Si un Suisse de l’étranger veut rentrer en Suisse, les frais de voyage peuvent être pris en charge. Au besoin, il peut également bénéficier de prestations d’assistance à l’étranger jusqu’au moment du retour et de l’aide nécessaire à son arrivée en Suisse jusqu’à la première prise de contact avec le service social (art. 28 OSEtr). L’aide est accordée à condition que le requérant ne soit pas en mesure de prendre en charge les frais de retour lui-même. Comme il s’agit d’une prestation unique, il y a lieu de déterminer dans quelle mesure le requé-rant y a droit (art. 20 OSEtr), à moins qu’il ne bénéficie déjà de presta-tions périodiques ou qu’il soit manifeste qu’il n’est pas en mesure de fi-nancer lui-même son retour (art. 27, al. 1, OSEtr).

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3.6.2. Procédure S’il ressort des formulaires que le requérant a remplis et signés que l’aide au retour peut lui être accordée, l’aide sociale prend en charge les frais de voyage par le moyen de transport le plus approprié et le moins onéreux. Le retour nécessite de cas en cas des mesures d’accompagnement de la part des autorités suisses. Celles-ci doivent donc être informées en temps utile (art. 29 OSEtr). Le rapatriement du mobilier en Suisse ne doit être envisagé que s’il en vaut la peine du point de vue financier. Il y a lieu de joindre à la demande un inventaire du mobilier et des effets personnels et deux devis pour le transport. Les frais de rapatriement (y compris de transport de mobilier) ne sont pris en charge que si le Suisse de l’étranger a déposé une de-mande en ce sens avant son retour. Aides: formulaires «Demande» AS 2, «Rapport de la représentation suisse» AS 3 «Droits et obligations», AS 1 (cf. formulaires p.5).

3.6.3. Assistance en Suisse après le retour

En Suisse, l’aide sociale est fournie par les cantons conformément au droit cantonal.

3.7. Prestations d’aide sociale dans un pays tiers 3.7.1 Les personnes visées à l’art. 61 OSEtr bénéficient de la protection consulaire, notamment dans les cas énumérés ci-après.

Les Suisses de l’étranger peuvent se trouver dans le besoin dans un pays tiers, c’est-à-dire hors de leur Etat de domicile. S’ils retournent dans leur Etat de domicile, la représentation suisse leur accorde un prêt d’urgence (cf. 10.1). Dans les cas d’extrême urgence, la représentation suisse alloue immédiatement l’aide nécessaire (cf. procédure similaire au point 10.3 des directives).

3.7.2 Les cas énumérés ci-après relèvent de l’aide sociale. Lorsqu’une demande est déposée en vue d’un retour en Suisse, les prin-cipes de l’aide sociale s’appliquent (cf. art. 27 OSEtr). La représentation suisse compétente pour le pays tiers peut fournir l’aide indispensable en concertation avec l’ASE. Dans les cas d’extrême urgence, la représentation suisse alloue immé-diatement l’aide nécessaire (cf. procédure similaire au point 8.2.6 des di-rectives). Dans les cas d’urgence où l’aide à fournir aura d’importantes répercus-sions financières, il est possible de contacter la Helpline (+41 800 24 7 365), laquelle détermine la procédure à suivre avec l’ASE.

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4. Assistance en cas de séjour en institution 4.1. Principes

La nécessité d’un séjour en hôpital, dans un home médicalisé, une mai-son de retraite, une clinique psychiatrique, un établissement socio-éducatif ou dans toute autre institution doit être attestée par un certificat médical ou une décision de l’autorité compétente. Personne ne peut pré-tendre à y séjourner en chambre individuelle. Lors de la décision d’entrée ou de placement en institution, les autres so-lutions possibles doivent être examinées (par ex. soins à domicile). La prestation d’assistance sera déterminée en fonction de la situation per-sonnelle de l’individu concerné et de la variante la moins onéreuse. Dans la mesure du possible, un placement en établissement public (en général moins coûteux) est privilégié. Lorsqu’une personne est placée dans ce type d’établissement, le forfait journalier le plus avantageux est pris en charge. Les dépenses d’un établissement privé ne sont prises en charge qu’exceptionnellement. Les raisons pour lesquelles la personne concer-née ne peut séjourner dans un établissement public doivent être démon-trées. Si ce genre d’institution n’existe pas, il faut voir comment s’organiseraient les ressortissants, de condition modeste, de l’Etat de ré-sidence.

4.2. Argent du ménage et argent de poche Les personnes séjournant en institution ne reçoivent pas d’argent du ménage (cf. ch. 3.2.2). En revanche, l’argent de poche peut être aug-menté jusqu’à concurrence de 50 %, dans des cas dûment motivés.

4.3. Cas particulier des personnes en détention En principe, aucune prestation d’assistance n’est accordée aux per-sonnes qui purgent une peine privative de liberté. Mais si les conditions de détention sont si rudes que l’absence d’assistance porterait préjudice au détenu, une prestation unique ou des prestations périodiques peuvent lui être octroyées pour couvrir ses besoins élémentaires (frais liés à la détention), à savoir:

- les dépenses pour une nourriture équilibrée et suffisante; - les soins médicaux de base et le nécessaire pour l’hygiène corpo-

relle; - un minimum d’argent de poche, notamment pour pouvoir maintenir

les contacts avec le monde extérieur. Toute autre prestation est du ressort de la protection consulaire du DFAE.

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5. Contributions d’entretien, assistance de la famille, presta-tions d’assurance

Lorsqu’une personne qui bénéficie de prestations périodiques reçoit ou s’attend à recevoir des prestations d’assurance (par ex. rente, indemnité journalière), des contributions d’assistance de la famille ou des pensions alimentaires, les règles suivantes s’appliquent:

- Prestations parallèles: si ces revenus sont perçus parallèlement aux prestations d’aide sociale, ils sont inclus dans le calcul du budget.

- Versement a posteriori: si des prestations d’assurance, des contri-butions d’assistance de la famille ou des pensions alimentaires sont versées avec effet rétroactif pour une période pendant la-quelle la personne concernée a reçu des prestations d’aide so-ciale, ces revenus doivent être affectés en totalité au rembourse-ment des prestations d’aide sociale obtenues. Si la personne con-tinue de bénéficier de prestations périodiques de l’aide sociale, les versements en question doivent être pris en compte dans le calcul du revenu et de la fortune. La personne qui reçoit des prestations d’aide sociale doit signer une cession de créance pour les revenus dont elle s’attend à bénéficier dans le futur (art. 37, al. 2, OSEtr; cf. ch. 8.3.6).

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6. Remboursement des prestations d’aide sociale 6.1. Obligation de remboursement du bénéficiaire et de ses héritiers

La loi ne fixe aucun délai pour le remboursement des prestations d’aide sociale perçues, mais elle énonce un certain nombre de conditions (art. 35 LSEtr; cf. ch. 6.2). Les créances découlant de l’obligation de rem-bourser ne portent pas intérêt (art. 36, al. 2, LSEtr). L’art. 35, al. 2, LSEtr prévoit une exception pour les mineurs: ceux-ci ne doivent pas rembourser les prestations d’aide sociale reçues avant leur majorité (ou, après cette dernière, en vue de leur formation). Les parents demeurent quant à eux soumis à l’obligation de remboursement.

6.2. Conditions Le remboursement des prestations n’est exigé que si la personne con-cernée ne reçoit plus d’aide sociale et que sa situation économique s’est améliorée à tel point qu’elle lui permet d’assurer son entretien de ma-nière appropriée (art. 35, al. 1, LSEtr; normes CSIAS). Le rembourse-ment ne doit pas mettre en péril l’autonomie financière recouvrée. Les héritiers sont tenus de rembourser les prestations d’assistance dont a bénéficié le défunt dans la mesure où ils tirent profit de la succession (art. 35, al. 4, LSEtr). En fonction du domicile du défunt et de l’existence ou non d’un testament, différentes règles sont applicables (LDIP, droit lo-cal).

6.3. Procédure 6.3.1. Contrôles périodiques

Lorsqu’une personne assistée ne reçoit plus de prestations périodiques, l’ASE contrôle à intervalles réguliers si l’on peut raisonnablement exiger de cette personne un remboursement intégral ou partiel des prestations dont elle a bénéficié. Si la personne en question séjourne toujours à l’étranger, le contrôle incombe à la représentation suisse compétente.

6.3.2. Décision L’ASE statue sur le remboursement des prestations (art. 35, al. 5, LSEtr). Elle peut renoncer entièrement ou partiellement à exiger le rembourse-ment si les circonstances le justifient (art. 35, al. 5, LSEtr). Les presta-tions que le bénéficiaire a obtenues en faisant sciemment des déclara-tions inexactes ou incomplètes doivent être restituées dans leur intégrali-té (art. 35, al. 3, LSEtr).

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6.3.3. Remboursement après le décès du bénéficiaire Lorsque le bénéficiaire de l’aide sociale décède en Suisse, l’ASE fait va-loir les prétentions au remboursement des prestations auprès des héri-tiers ou de l’autorité chargée de régler la succession. Si le bénéficiaire est décédé à l’étranger, cette obligation incombe à la représentation suisse compétente. Toutefois, si les autorités étrangères ne s’occupent pas de la succession et que cette tâche relève de la compétence des autorités du lieu d’origine du défunt, conformément à l’art. 87 LDIP, l’ASE se charge de demander la restitution desdites prestations.

6.3.4. Prescription Le remboursement d’une prestation d’aide sociale peut être exigé pen-dant dix ans au plus à compter du versement de la dernière prestation. Il peut être dérogé à cette règle si l’ASE lève la prescription des dix ans par décision avant expiration de ce délai (art. 36, al. 1, LSEtr).

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7. Réduction, refus et suppression des prestations d’aide so-ciale

Dans certaines situations, l’aide sociale peut être réduite, supprimée ou refusée quand bien même la personne en cause remplit les conditions générales auxquelles est subordonné l’octroi d’une aide (statut de Suisse de l’étranger, état d’indigence, etc.). La liste exhaustive des motifs d’exclusion figure à l’art. 26 LSEtr. Cette mesure est notamment prévue dans les cas d’abus et de manque de coopération. Une certaine proportionnalité doit être assurée; la suppression totale ou le refus de l’aide sociale sont réservés aux cas extrêmes. Les réductions de prestations doivent être notifiées par écrit, sous la forme d’une décision motivée pouvant faire l’objet d’un recours. Les per-sonnes directement concernées par une réduction de l’aide sociale doi-vent préalablement avoir la possibilité de donner leur version des faits. Si une personne est signalée dans le système de recherches informati-sées RIPOL dans le cadre d’une enquête pénale ou de l’exécution d’une peine ou encore d’une mesure en rapport avec un crime ou un délit (cf. art. 15, al. 1, let. a, LSIP et l’ordonnance RIPOL), elle ne peut bénéficier que d’une prestation unique au titre de la prise en charge des frais de re-tour en Suisse et, éventuellement, d’une aide transitoire. En revanche, l’octroi de prestations périodiques dans le pays de séjour doit être consi-déré comme un abus de droit et, partant refusé (ATF 121 I 367, 122 II 200 s.).

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8. Procédure 8.1. Devoirs du requérant 8.1.1. Demande de prestations d’aide sociale

Les personnes qui sollicitent des prestations d’aide sociale de la Confé-dération doivent adresser une demande à la représentation suisse dont elles relèvent (art. 32, al. 1, LSEtr et art. 30 OSEtr) et remplir à cet effet les formulaires requis (cf. ch. 8.2.3). Les couples mariés peuvent remettre une demande commune signée par les deux conjoints. Cette procédure vaut également pour les couples vi-vant en concubinage ou pour les personnes liées par un partenariat en-registré. Les enfants mineurs sont normalement inclus dans la demande de leurs parents. Pour les exceptions, voir chiffre 1.2.1. Lorsqu’ils atteignent leur majorité, les enfants doivent déposer leur propre demande d’aide.

8.1.2. Collaboration du requérant Les requérants ont différentes obligations à remplir (art. 32 OSEtr). Ils doivent notamment donner à la représentation suisse des renseigne-ments véridiques et complets sur leur situation et celle des membres de leur ménage (art. 32, al. 1, let. b, OSEtr), signaler sans délai à la repré-sentation suisse toute modification de leur situation personnelle ou finan-cière (art. 32, al. 1, let. e, OSEtr). S’ils omettent de communiquer des faits ayant des incidences sur l’octroi de l’aide, les prestations peuvent être réduites ou supprimées (art. 26 LSEtr). Les prestations périodiques sont toujours allouées pour une durée limitée (art. 18, al. 2, OSEtr). Si l’aide sociale doit se prolonger au-delà de la pé-riode prévue, une demande de renouvellement comprenant un budget actualisé doit être transmise à la représentation suisse en temps utile (au moins six semaines à l’avance). Le requérant est tenu de faire valoir ses prétentions envers d’autres per-sonnes (en particulier les contributions d’entretien), envers les assu-rances (par ex. AVS, AI) ou envers l’Etat de résidence (art. 32, al. 1, let. d, OSEtr). Au besoin, la représentation suisse, le cas échéant en collabo-ration avec l’ASE, peut l’aider dans ces démarches (art. 32, al. 2, OSEtr).

8.2. Tâches incombant à la représentation suisse 8.2.1. Information

La représentation remet les formulaires nécessaires aux requérants et les aide à les remplir (art. 33, al. 2, OSEtr). Elle informe exhaustivement les requérants de leurs droits et obligations (art. 33, al. 1, OSEtr) et leur fait notamment signer le formulaire «Droits et obligations» (AS 1; cf. p. 5).

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La représentation attire l’attention des éventuels bénéficiaires sur l’existence de l’aide sociale. Elle peut déposer une demande d’assistance pour le compte de personnes dans le besoin qui ne se ma-nifestent pas d’elles-mêmes (art. 5 et 31 OSEtr).

8.2.2. Vérification des faits La représentation vérifie les informations fournies par le requérant et lui demande de documenter ses affirmations (art. 32, al. 1, let. c, OSEtr). A cet effet, elle exige qu’il produise des pièces d’identité, actes d’état civil, certificats médicaux, certificats de salaire, attestations fiscales, extraits bancaires, contrat de bail, quittances, etc.; si nécessaire, elle se charge de réunir elle-même ces documents sur la base d’une procuration (art. 33, al. 2, OSEtr). Elle appuie le requérant dans ses démarches visant à déterminer s’il peut prétendre à l’aide sociale de l’Etat de résidence, ou si des tiers ou des parents ont une obligation d’entretien ou d’assistance envers lui (cf. ch. 1.5.2). Le cas échéant, elle l’invite à prendre les mesures qui s’imposent (art. 32, al. 1, let. d, et al. 2, OSEtr). Si les personnes concer-nées vivent dans le pays de résidence du requérant, il appartient à la re-présentation suisse de se concerter avec elles afin d’obtenir qu’elles ver-sent des contributions d’entretien ou d’assistance au requérant. La re-présentation communique à l’ASE les coordonnées des proches qui ont leur domicile en Suisse ou dans un Etat tiers. Il appartient ensuite à l’ASE de vérifier si des contributions d’entretien peuvent être exigées d’eux. Si des personnes ayant une obligation d’entretien refusent de fournir leur contribution, elles doivent être invitées à rendre vraisemblable qu’elles n’en n’ont pas les moyens (par ex. en présentant une attestation fiscale). S’il est possible que des prestations d’assurance (par ex. AI) soient per-çues rétroactivement pour une période durant laquelle des prestations d’aide sociale ont été octroyées, la signature d’une cession de créance est exigée du bénéficiaire (cf. formulaire «Cession de rente AVS/AI» AS 10, p. 5, et art. 37, al. 2, OSEtr). La représentation garantit la protection des données (cf. ch. 8.5). Elle vé-rifie si le requérant est signalé dans RIPOL et en informe l’ASE.

8.2.3. Demande de prestations périodiques La représentation suisse contrôle l’exhaustivité des informations et do-cuments fournis, demande le cas échéant que le dossier soit complété, établit le rapport et le budget conformément aux présentes directives et soumet l’ensemble du dossier à l’ASE, à laquelle il revient de statuer. La représentation transmet le dossier à l’ASE, qui statue sur la demande (art. 32, al. 2, et 33, al. 1, LSEtr ainsi que art. 34 OSEtr).

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Le dossier de première demande d’aide comprend les documents sui-vants:

- formulaire «Droits et obligations» AS 1; - formulaire «Demande» AS 2; - formulaire «Rapport de la représentation suisse» AS 3; - formulaire pour les plurinationaux AS 4; - formulaire «Frais de transport» AS 5 si le remboursement des frais

de transport est demandé; - formulaire «Demande de garantie de couverture des frais» AS 7

(en deux exemplaires); - formulaire «Budget» AS 11, 12, 13 ou 14 du requérant; - formulaire «Budget» AS 11, 12, 13 ou 14 de la représentation; - relevés de tous les comptes bancaires des six derniers mois.

Toute demande de renouvellement de l’aide sociale doit être adressée à l’ASE, au plus tard un mois avant l’expiration de la période pour laquelle les prestations périodiques ont été allouées. Le dossier comprend les documents suivants:

- le cas échéant, formulaire «Frais de transport» AS 5; - formulaire «Demande de garantie de couverture des frais» AS 7

(en deux exemplaires); - formulaire «Budget» AS 11, 12, 13 ou 14 du requérant; - formulaire «Budget» AS 11, 12, 13 ou 14 de la représentation; - relevés de tous les comptes bancaires des six derniers mois.

La représentation établit un bref rapport résumant la situation du requé-rant. Les modifications importantes apportées au budget doivent être dûment motivées.

8.2.4. Demande de prestation unique Toute prise en charge de frais nécessite l’accord préalable de l’ASE. Toute demande de prestation unique doit être accompagnée d’un devis (art. 30, al. 3, OSEtr; pour les exceptions, cf. ch. 8.2.6). La représentation contrôle et complète la demande et transmet le devis accompagné du formulaire «Demande d’aide à l’usage de la représentation suisse » (AS 7) à l’ASE, lorsque le requérant bénéficie déjà de prestations périodiques ou a demandé l’octroi de telles prestations. Si la personne en cause n’a jamais bénéficié de l’aide sociale, la représentation suisse joint en outre au dossier les formulaires «Droits et obligations» AS 1, «Demande» AS 2 et «Rapport de la représentation suisse» AS 3, ainsi que les relevés de tous les comptes bancaires. En ce qui concerne la procédure à suivre pour l’octroi d’une aide sociale d’urgence, cf. ch. 8.2.6.

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8.2.5. Notification de la décision La représentation notifie au requérant la décision qui a été prise et de-mande un accusé de réception (art. 34, al. 4, OSEtr). Si l’ASE rejette la demande, elle informe le requérant de la possibilité de bénéficier des prestations prévues à l’art. 27 ss OSEtr (art. 34, al. 5, OSEtr).

8.2.6. Procédure dans les cas d’urgence Dans les cas d’extrême urgence, notamment médicale, la représentation suisse alloue l’aide nécessaire (art. 33, al. 2, LSEtr et art. 41, al. 1, OSEtr). Elle en informe immédiatement l’ASE et établit à son intention les documents requis dans les meilleurs délais (art. 33, al. 1, OSEtr). Dans les cas d’urgence où l’aide à fournir aura d’importantes répercus-sions financières, il est possible de contacter la Helpline (+41 (0)800 24 7 365), laquelle détermine la procédure à suivre avec l’ASE.

8.2.7. Collaboration lors de la fixation de l’argent du ménage Au début de chaque année, la représentation suisse propose à l’ASE de fixer un certain montant pour l’argent du ménage (cf. ch. 2.2.1) pour le pays qui relève de sa compétence. En cas de fortes disparités régio-nales, le forfait peut être différencié par régions. L’ASE se fonde, par ailleurs, sur les normes de la CSIAS ainsi que sur des indices de prix comme ceux de l’OCDE. Le revenu de la population locale et les prestations d’assistance de l’Etat de résidence donnent aus-si un ordre de grandeur utile. Les besoins vitaux d’un Suisse résidant dans le pays concerné doivent être pris en compte (art. 27 LSEtr). On évitera toutefois de créer des privilèges par trop évidents vis-à-vis de la population locale. Le nouveau montant de l’argent du ménage fixé par l’ASE s’applique à toutes les nouvelles demandes et demandes de renouvellement. En re-vanche, les prestations d’aide sociale déjà versées ne font pas l’objet d’une adaptation en cours de période. En cas de forte variation du niveau des prix (inflation ou déflation), le montant de l’argent du ménage peut être adapté par l’ASE en cours d’année, et ceci pour tous les bénéficiaires de l’aide sociale.

8.2.8. Autres tâches La représentation suisse assure l’exécution des décisions. Si possible, elle rend périodiquement visite aux personnes qui bénéficient de presta-tions d’aide sociale (art. 33, al. 2, OSEtr). Elle évalue si l’aide apportée est adéquate et veille à la conformité de son utilisation. Elle observe si une aide est toujours nécessaire ou, en cas de doute, s’il existe un motif d’exclusion au sens de l’art. 26 LSEtr. Elle rend compte à l’ASE de ses visites auprès des bénéficiaires de l’aide sociale.

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Lorsque l’octroi de prestations périodiques cesse, elle examine de con-cert avec l’ASE la possibilité d’exiger un remboursement (cf. ch. 6). Si un droit de gage immobilier a été constitué en faveur de la Confédération, tout changement de propriétaire doit être communiqué à l’ASE (cf. ch. 8.3.5). La représentation suisse communique sans délai à l’ASE le décès des personnes ayant bénéficié de prestations périodiques. Elle l’informe éga-lement de la succession, du règlement de celle-ci (testament) et des héri-tiers éventuels. Aide: Formulaire «Aide-mémoire pour les visites à domicile», AS 16 (cf. formulaires p.5)

8.3. Tâches incombant à l’ASE 8.3.1. Examen des demandes

L’ASE examine le dossier. Au besoin, elle procède à d’autres investiga-tions avec le concours de la représentation suisse (art. 34, al. 1, OSEtr). Avant de statuer, elle doit notamment déterminer:

- si les conditions légales d’octroi des prestations d’assistance sont remplies;

- si le requérant est signalé au Ripol (cf. ch. 8.2.2); - si le budget est conforme aux directives; - si le requérant a fait valoir correctement et entièrement tous ses

droits tant dans le pays de résidence qu’en Suisse. En tant qu’autorité d’assistance, l’ASE a qualité pour intenter une action en justice et peut à ce titre faire valoir directement les prétentions du requérant envers les membres de la famille soumis à une obliga-tion d’entretien; pour la période pendant laquelle le requérant bé-néficie de l’aide sociale, ses prétentions passent à l’ASE (cf. art. 42 OSEtr et art. 131, al. 3, 289, al. 2, et 329, al. 3, CC).

8.3.2. Décision

L’ASE statue sur la forme et le montant des prestations d’assistance et, s’agissant de prestations périodiques, sur leur durée. Elle fixe également les éventuelles conditions et charges (art. 34, al. 1, art. 18, al. 2, et art. 35 OSEtr). La communication de la décision a lieu par voie de notification. La décision est rédigée dans la langue officielle de la Suisse que le re-quérant maîtrise le mieux.

8.3.3. Avances, rétroactivité, octroi d’une prestation en l’absence de devis Conformément à l’art. 37, al. 2, let. a, OSEtr il est possible d’accorder une avance au requérant.

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Les prestations périodiques sont octroyées au plus tôt à compter du dé-pôt de la demande. Elles ne peuvent l’être rétroactivement (art. 37, al. 1, OSEtr). Une prestation unique peut, à titre exceptionnel, être octroyée en l’absence de devis et avec effet rétroactif, s’il s’agit d’un cas de rigueur (art. 34, al. 2, OSEtr). Il y a cas de rigueur si, à défaut d’une prise en charge des coûts pour lesquels le requérant est en demeure (loyers, co-tisations à la caisse-maladie, honoraires de médecin), la situation de ce-lui-ci se détériorerait notablement.

8.3.4. Conditions et charges Les conditions et les charges prévues à l’art. 28 LSEtr doivent notam-ment satisfaire aux exigences suivantes:

- être proportionnées; - être pertinentes, autrement dit présenter un rapport suffisant avec

l’effort personnel, l’aide de tiers ou l’aide sociale. On peut ainsi faire dépendre l’octroi de l’aide sociale de la recherche active d’un emploi ou d’un logement meilleur marché.

Si des conditions ou des charges ne sont pas respectées, l’aide sociale peut être réduite, supprimée ou encore refusée en vertu de l’art. 26 LSEtr et de l’art. 38 OSEtr (cf. ch. 8.3.7).

8.3.5. Garantie du remboursement par un droit de gage immobilier ou d’autres sûretés Lorsque le requérant est autorisé à rester propriétaire de son logement, l’ASE examine si le remboursement des prestations d’assistance peut être garanti au moyen d’un droit de gage immobilier ou d’une autre sûre-té constituée en faveur de la Confédération et fixe des conditions et charges en conséquence (art. 35 OSEtr). Les frais de constitution des sûretés sont à la charge du bénéficiaire de l’aide sociale.

8.3.6. Cession de revenus futurs Lorsque l’ASE octroie l’aide sociale sous la forme de prestations pério-diques jusqu’au versement de prestations de l’AVS, de l’AI ou d’autres assurances, elle exige la cession des prestations allouées avec effet ré-troactif par les assurances sociales. Le requérant signe une déclaration de cession et requiert le versement des prestations à l’ASE (cf. art. 37, al. 2, OSEtr et art. 22, al. 2, let. a, LPGA). L’ASE fait valoir son droit sur les prestations de rente et d’assurance al-louées rétroactivement, au moyen d’une demande de remboursement. La cession est limitée au montant des prestations périodiques effective-ment versées par l’ASE.

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8.3.7. Procédure à suivre en cas de réduction ou de suppression des presta-

tions L’ASE supprime ou réduit les prestations périodiques, notamment dans les cas suivants:

- lorsque le requérant n’a plus besoin d’aide au sens de l’art. 24 LSEtr ou

- lorsqu’il y a motif d’exclusion au sens de l’art. 26 LSEtr. Selon l’art. 38, al. 3, OSEtr, il y a notamment motif d’exclusion lorsque le re-quérant refuse d’accepter ou de chercher un emploi convenable.

En présence d’un motif d’exclusion au sens de l’art. 26 LSEtr, on déter-mine, en fonction de la situation, si un avertissement, la réduction des prestations (limitée dans le temps ou pour toute la période pour laquelle elles ont été octroyées) ou la suppression totale des prestations est ap-propriée. La réduction et la suppression des prestations ne s’appliquent qu’au membre fautif du ménage et non à l’ensemble de celui-ci (art. 38, al. 2, OSEtr). Lorsque les prestations périodiques ont été supprimées, une nouvelle demande de la personne concernée n’est généralement examinée que pour la période de prestations suivante (cf. ch. 1.3.2) ou si la situation du requérant a changé de façon radicale. La réduction et la suppression d’une prestation unique ou de prestations périodiques fait l’objet d’une décision écrite de l’ASE.

8.3.8. Fixation de l’argent du ménage pour chaque pays Le montant de l’argent du ménage est fixé par la DC pour chaque pays, sur la base des critères énoncés à l’art. 23 OSEtr et au ch. 8.2.7.

8.4. Recours En première instance, les décisions de l’ASE sont sujettes à recours de-vant le Tribunal administratif fédéral (art. 33, let. d, LTAF). Le recours doit être déposé dans les 30 jours suivant la notification de la décision. Il peut être adressé directement à l’autorité de recours ou être remis à la représentation suisse (art. 21, al. 1, PA). L’ASE est tenue de transmettre les recours à l’autorité de recours. La procédure de recours est régie par la loi fédérale sur la procédure administrative (PA, art. 44 ss). Les prononcés du Tribunal administratif fédéral peuvent faire l’objet d’un recours devant le Tribunal fédéral.

8.5. Protection des données et secret de fonction Les données sur l’état de santé, la situation personnelle et le fait qu’une personne bénéficie de l’aide sociale ou a déposé une demande en ce

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sens, sont des données sensibles au sens de l’art. 3, let. c, ch. 3, de la loi fédérale sur la protection des données (LPD). A ce titre, elles doivent être traitées confidentiellement par la représentation suisse et par l’ASE . Il y a lieu de veiller à ce que ces données ne soient transmises qu’à des personnes habilitées à en avoir connaissance. Lorsque le requérant ne peut obtenir par lui-même des informations pertinentes pour la demande, une procuration de ce dernier est requise pour les solliciter.

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9. Aide sociale allouée par les cantons 9.1. Suisses de l’étranger séjournant temporairement en Suisse

Lorsque, durant un séjour temporaire en Suisse, un Suisse de l’étranger a besoin d’une aide sociale d’urgence, celle-ci lui est allouée par le can-ton où il séjourne (art. 41, al. 2, OSEtr). La Confédération indemnise le canton de séjour pour les frais encourus au titre de l’aide sociale d’urgence s’ils ne sont pas remboursés par le bénéficiaire ou par des tiers (cf. art. 41, al. 3, OSEtr). Avant de procéder à l’indemnisation, l’ASE examine:

- si la personne bénéficiaire de l’aide est un Suisse de l’étranger; - s’il s’est réellement agi d’un cas d’urgence qui requérait l’octroi

d’une aide immédiate (art. 41, al. 3, let. b, OSEtr); - si la personne bénéficiaire de l’aide est dans l’indigence au sens

du droit fédéral; - si l’aide octroyée était absolument indispensable pour remédier à

la situation d’urgence. En règle générale, ne sont pas considérés comme relevant de l’aide sociale d’urgence la prolongation du sé-jour en Suisse (par exemple, à des fins de convalescence) ni les coûts du voyage de retour à l’étranger.

Les frais d’urgence médicale sont financés jusqu’à ce que la personne concernée soit à nouveau en mesure de voyager et donc de retourner dans son pays de résidence. L’aide sociale d’urgence est allouée que le Suisse de l’étranger ait déjà bénéficié ou non de l’aide sociale de la Confédération au moment où il séjourne temporairement en Suisse.

9.2. Collaboration entre la Confédération et les cantons Les modalités à suivre (pour les cas incertains, pour la fiche de rensei-gnements à remplir et pour les justificatifs à joindre aux décomptes de frais) sont régies par les circulaires adressées aux cantons.

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10. Prêts d’urgence accordés à des personnes qui séjournent temporairement hors de leur Etat de domicile

10.1. Procédure ordinaire

Du point de vue juridique, les prêts d’urgence sont, à la différence de l’aide sociale, régis par les dispositions générales relatives à la protec-tion consulaire. La compétence en la matière reste toutefois dévolue à l’ASE (l’art. 61 ss OSEtr est applicable).

Si un ayant-droit se trouve financièrement dans le besoin hors de son pays de domicile, il doit épuiser les moyens dont il dispose pour sur-monter ses difficultés par lui-même ou avec le concours de tiers. S’il n’y arrive pas, il peut contacter la représentation suisse compétente (cf. 3.7).

Cette disposition s’applique aussi aux réfugiés et aux apatrides recon-nus par la Suisse qui sont domiciliés sur son territoire. Les Suisses de l’étranger qui séjournent hors de leur Etat de domicile et se trouvent dans le besoin dans un Etat tiers peuvent également obtenir un prêt d’urgence, pour autant qu’ils retournent à leur lieu de domicile habi-tuel. S’ils souhaitent toutefois se rendre en Suisse, le point 3.7 doit être observé. Un prêt d’urgence peut être accordé pour financer le ra-patriement ainsi que les frais d’hospitalisation et de consultation médi-cale, si le traitement ou la sortie de l’hôpital serait remis en question en l’absence de paiement, et à titre d’aide transitoire jusqu’à la pre-mière date possible de rapatriement.

Un prêt d’urgence ne porte que sur le montant strictement nécessaire pour atteindre le but de la demande. Il est versé dans la devise locale.

La représentation suisse décide de l’octroi de prêts d’urgence jusqu’à concurrence d’un montant par personne de

- 600 francs suisses pour le retour depuis un pays européen vers le lieu de domicile habituel ou à titre d’aide transitoire destinée à couvrir les dépenses nécessaires jusqu’à la première date possible de rapatrie-ment;

- 1200 francs suisses pour le retour depuis un pays extra-européen vers le lieu de domicile habituel ou à titre d’aide transitoire destinée à couvrir les dépenses nécessaires jusqu’à la première date possible de rapatriement;

- 2200 francs suisses pour les frais d’hospitalisation et de consultation médicale, y compris les frais de médication et de moyens auxiliaires.

Si le montant nécessaire (temps consacré à la prestation et débours compris) dépasse les compétences financières de la représentation suisse (cf. art. 64, al. 1, OSEtr), la décision revient à l’ASE. La compé-

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tence de statuer appartient également à l’ASE si le requérant est en-registré dans le système de recherches informatisées de police (RI-POL), s’il a déjà des dettes auprès de l’ASE (cf. liste des débiteurs) ou s’il existe un autre motif de refus au sens de l’art. 43, al. 2, LSEtr.

Le temps consacré à la prestation et les débours sont facturés. Des émo-luments peuvent faire l’objet d’un sursis de paiement ou être remis par-tiellement ou en totalité si la personne assujettie est indigente ou pour d’autres motifs importants (art. 61 LSEtr). Il convient alors de considérer si la personne concernée a fait preuve de négligence. Les représenta-tions facturent les dépenses effectives occasionnées par les demandes qui relèvent de leur compétence. Si les émoluments à percevoir entrent dans les compétences de l’ASE, ils sont facturés en concertation avec l’ASE. L’ASE a compétence pour statuer. Le requérant doit dans tous les cas signer une quittance et un engagement de remboursement. Le rem-boursement s’effectue en francs suisses, au cours du jour applicable à la date du paiement. Perception d’émoluments Un prêt d’urgence constitue des débours au sens de l’art. 2, al. 3, OEmol-DFAE. L’octroi d’un prêt d’urgence de plus de 30 francs suisses au titre des compétences de la représentation est toujours soumis à émolument (cf. art. 10, al. 1, let. b, OEmol-DFAE). Le temps consacré à la prestation et les autres débours sont facturés (art. 2, al. 3, OEmol-DFAE). Il est possible de remettre partiellement ou en totalité des émoluments (art. 8 et 9 OEmol-DFAE). S’il appartient à l’ASE de statuer sur l’octroi d’un prêt d’urgence, elle fixe l’émolument à facturer conformément à l’OEmol-DFAE.

10.2. Etablissement d’une décision sujette à recours La représentation suisse ou l’ASE peut refuser l’octroi d’un prêt d’urgence pour les motifs énoncés à l’art. 62 OSEtr, notamment si le re-quérant est en mesure de remédier à ses difficultés par d’autres moyens ou s’il a nui gravement aux intérêts publics de la Suisse. En cas de dé-saccord, la représentation informe le requérant de la possibilité de requé-rir une décision sujette à recours. Une telle décision est établie par la re-présentation suisse compétente ou par l’ASE, selon que la compétence décisionnelle appartient à l’une ou à l’autre. La représentation peut faire appel au service juridique de la Direction des ressources (DR).

10.3. Aide d’urgence pour les requérants Dans le cadre du traitement de la demande d’aide, il peut arriver que la compétence décisionnelle accordée à la représentation suisse à l’étranger conformément à l’art. 64 OSEtr (cf. point 9.1 ci-dessus) doive être outrepassée.

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Si le montant en jeu équivaut au maximum à quatre fois le montant qui relève de la compétence décisionnelle de la représentation, celle-ci peut, dans les cas d’extrême urgence, allouer l’aide nécessaire. Elle informe immédiatement l’ASE de l’aide fournie et lui fait parvenir dans les meil-leurs délais les documents correspondants en vue de l’établissement a posteriori d’une garantie de prise en charge (procédure similaire au point 8.2.6 des présentes directives). Il s’agit en l’occurrence d’une possibilité supplémentaire pour la représentation suisse de fournir une aide d’urgence qui vient s’ajouter aux compétences qui lui ont déjà été délé-guées en la matière. L’aide allouée dans des cas d’urgence doit être dû-ment motivée. Dans les cas d’urgence où l’aide à fournir aura d’importantes répercus-sions financières, il est possible de contacter la Helpline (+41 800 24 7 365), laquelle détermine la procédure à suivre avec l’ASE.

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11. Bases légales

L’aide sociale aux Suisses de l’étranger est régie par les actes législatifs suivants:

- art. 40 de la Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 (Cst.; RS 101);

- Loi fédérale du 26 septembre 2014 sur les personnes et les institu-tions suisses à l’étranger (LSEtr; RS 195.1);

- Ordonnance du 7 octobre 2015 sur les personnes et les institutions suisses à l'étranger (OSEtr; RS 195.11);

- Convention entre la Suisse et la France du 9 septembre 1931 con-cernant l’assistance aux indigents (RS 0.854.934.9).

Sont déterminants en ce qui concerne l’aide sociale allouée par les can-tons:

- l’art. 115 de la Constitution fédérale (compétence du canton de domicile);

- les lois cantonales régissant l’aide sociale (vgl. http://csias.ch/les-normes-csias/bases-legales/lois-cantonales-daide-sociale/);

- la loi fédérale du 24 juin 1977 sur la compétence en matière d’assistance des personnes dans le besoin (LF en matière d’assistance, LAS; RS 851.1);

- le document «Aide sociale: concepts et normes de calcul de la CSIAS»: il s’agit de recommandations destinées aux autorités d’aide sociale de la Confédération, des cantons et des communes ainsi qu’aux institutions sociales privées. Elles ne lient pas la Con-fédération, mais peuvent servir de ligne directrice pour l’assistance des Suisses de l’étranger.

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Liste des abréviations

OSEtr Ordonnance du 7 octobre 2015 sur les personnes et les institu-tions suisses à l'étranger, RS 195.11

LPGA Loi fédérale du 6 octobre 2000 sur la partie générale du droit des assurances sociales, RS 830.1

LSEtr Loi fédérale du 26 novembre 2014 sur les personnes et les ins-titutions suisses à l'étranger, RS 195.1

LSIP Loi fédérale du 13 juin 2008 sur les systèmes d'information de police de la Confédération, RS 361

DFAE Département fédéral des affaires étrangères

LDIP

OEmol-DFAE

Loi fédérale du 18 décembre 1987 sur le droit international pri-vé, RS 291

Ordonnance du 7 octobre 2015 sur les émoluments du Dépar-tement fédéral des affaires étrangères, RS 191.11

DC Direction consulaire

LPart Loi fédérale du 18 juin 2004 sur le partenariat enregistré entre personnes du même sexe, RS 211.231

Ordonnance RIPOL

Ordonnance du 15 octobre 2008 sur le système de recherches informatisées de police, RS 361.0

ASE Aide sociale aux Suisses de l’étranger

CSIAS Conférence suisse des institutions d’action sociale

PA Loi fédérale du 20 décembre 1968 sur la procédure administra-tive, RS 172.021)

CC Code civil suisse du 10 décembre 1907, RS 210

LAS Loi fédérale du 24 juin 1977 sur la compétence en matière d'assistance des personnes dans le besoin, Loi fédérale en ma-tière d'assistance, RS 851.1

LTAF Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal administratif fédéral, RS 173.32

LPD Loi fédérale du 19 juin 1992 sur la protection des données, RS 235.1

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Sites Internet

Organisation des Suisses de l’étranger Organisation: http://www.aso.ch/ Revue Suisse: http://www.revue.ch/ Swiss Roots: http://www.swissroots.org/

Office fédéral de la statistique Suisses de l’étranger: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/01/02/blank/key/schweizer_im_ausland.html

Protection sociale: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/13/04.html

Législation fédérale https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/droit-federal/recueil-systematique.html

DFAE Département https://www.eda.admin.ch/eda/fr/home.html

Emigrer https://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/leben_im_ausland/auswandern.html

Helpline https://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/das_eda/organisation_deseda/direktionen-abteilungen/kd/zentrum_fuer_buergerservice/helpline_eda.html

Direction consulaire Vivre à l’étranger: séjour à l’étranger; retour en Suisse; émigrer https://www.eda.admin.ch/eda/fr/home.html

Aide sociale aux Suisses de l’étranger https://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/das_eda/organisation_deseda/direktionen-abteilungen/kd/zentrum_fuer_buergerservice/sozialhilfe-auslandschweizerinnen-und-auslandschweizer.html

Swissemigration: https://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/leben_im_ausland/information-und-beratung.html

CSIAS http://www.skos.ch/de/?page=richtlinien/

Centrale de compensation Assurance-vieillesse et survivants (AVS), assurance-invalidité (AI) et allocations pour perte de gain (APG). http://www.zas.admin.ch/index.html?lang=fr

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Glossaire

Acquisitions 3.3. Activité lucrative 1.2.4, 1.5.1, 2.3.6 Aide sociale des cantons 3.6.3, 9.1 Aide transitoire 7, 9.1 Amendes 2.4 Argent de poche 2.2.2, 4.2 Argent du ménage 2.2.1, 4.2, 8.2.7, 8.3.8 Argent du message 2.2.1. Arrestation 7. Assistance de la famille 1.5.1, 1.5.2, 5 Assurance-maladie 2.3.2, 3.2.3 Assurances 2.3.2, 2.3.4, 8.1.2 Bases légales 11. Budget 1.4.2, 2.3, 2.5.1, 2.6.1 Calcul de la prestation mensuelle 2.6. Cas d’urgence (aide sociale) 3.7, 8.2.6, 9.1 Cas d’urgence (touristes) 1.3.1, 3.2.4, 8.2.6 Certificat médical 2.3.8, 3.2.1, 3.2.3, 3.2.5 4.1, 8.2.2 Charges 8.3.4 Clinique privée 3.2.2 Collaboration entre la Confédération et les cantons 9.2. Concubinage 2.5.2, 2.6.1 Conditions 8.3.4 Conditions d’octroi de l’aide sociale 1.3, 6.2 Contribution d’entretien1.3.2, 2.5.1, 2.5.3, 5. Cotisations AVS/AI 2.3.3. CSIAS, normes de la 8.2.7, 11 Décision (aide sociale) 8.2.5, 8.3.2 Décision (touristes) 10.2 Déclaration de cession 8.3.6 Demande 2.3.7, 8.1.1, 8.2.3, 8.2.4 Dépenses de mobilité 2.3.6, 8.2.3 Dette 1.4.1, 2.4 Devis 3.1, 3.2.1 Donation 2.5.3 Doubles nationaux, cf. Nationalité Droit de cité, cf. Nationalité Ecole 1.2.4 Ecole privée 2.3.7

Emoluments pour la délivrance de do-cuments d’identité 3.4. Etendue et but de l’aide sociale 1.1 Exclusion de l’aide sociale 7, 8.3.7 Exécution de peine 4.3 Fixation de l’argent du ménage 8.3.8 Formation 2.3.7 Formation 2.3.7 Forme de l’aie sociale 1.4. Fortune 1.3.2 Frais 2.3 Frais annexes de logement 2.3.1 Frais de logement 1.3.2, 2.3.1 Frais de sépulture 3.5. Frais de transport, cf. Dépenses de mo-bilité Frais de transport, cf. Dépenses de mo-bilité Frais liés à la détention 4.3. Frais non imputables 2.4. Frais professionnels 2.3.5 Franchise 2.3.2. Gage immobilier 8.3.5 Héritiers 6.1, 6.2, 6.3.3 Hôpital 1.3.1, 3.2.2, 9.1 Impôts 1.4.1, 2.4 Indépendant, travailleur 1.2.4 Indice de prix 8.2.7 Indigence 1.3.2 Institution, séjour en 4. Internet 1.4.2, 2.2.4, 3.3 Libéralités 2.5.3 Linge de maison 2.2.3 Logement en propriété 2.3.1, 8.3.5 Loyer 2.3.1, 3.3 Médicaments 3.2.3 Méthodes de calcul 2.6.1 Mineurs 1.3, 2.6.1, 2.6.5, 8.1.1 Mobilier 2.3.4, 3.3 Montant librement disponible 1.3.2 Moyens auxiliaires médicaux 3.2.5 Nationalité, plurinationaux 1.3.3 Obligation d‘entretien 1.5.2, 8.2.2 Obligation d’assistance 1.5.2. Obligation de collaborer 8.1.2. Partenaire 2.5.2, 2.6.1 Prescription 6.3.4

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Prestation d’aide sociale dans un pays tiers 3.7 Prestations d’assurance 2.5.1, 5, 8.2.2 Prestations périodiques 1.2.4, 2 Prestations uniques 1.4.3, 3 Prestations, suppression des 7, 8.3.7 Procédure 8, 9.1 Protection des données 8.5 Quote-part, forfait par 2.6.1, 2.6.3 Radio 1.4.2, 2.2.4, 2.6.4, 3.3 Recours 8.4. Réduction de l’aide sociale 7, 8.3.7 Refus de l’aide sociale 7. Remboursement 6. Rentes 2.5.1, 5, 8.2.2, 8.3.6 Réparations 3.3 Représentation suisse 8.2 Représentation suisse 8.2. Responsabilité individuelle 1.2. Retour en Suisse 1.2.4, 3.6, 9.1 Revenus 2.5. RIPOL, cf. Emprisonnement Secret de fonction 8.5 Séjour temporaire à l’étranger 10.1. Séjour temporaire en Suisse 9.1 Soins à domicile (frais) 2.3.8 Subsidiarité 1.3.2, 1.5 Suisse de l’étranger (définition) 1.3.1 Téléphone 1.4.2, 2.2.4 Télévision 1.4.2, 2.2.4, 3.3 Thérapeutiques, mesures 3.2 Touristes 9.1, 10 Traitement dentaire 3.2.2 Traitements médicaux 3.2 TV, cf. Télévision Vêtements 2.2.1, 2.2.3 Visites 8.2.8 Voiture, cf. Dépenses de mobilité 2.3.6