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Chants et musique Gnawa du Maroc Gnawa songs & music from Morocco Gnawa Leila volume 1 Amida BOUSSOU

Amida Boussou

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Chants et musique Gnawa du MarocGnawa songs & music from Morocco

Gnawa Leila volume 1

Amida BOUSSOU

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Les Gnawa (Gh na' ua) du Maroc font partied'une minorité ethnique émigrée de l'empire duSoudan occidental (Ghana, Guinée, Mali,Sénégal, Niger). Lors de la conquête du Mali en1591, Ahmad El Mansur, sultan de Marrakech etmembre de la dynastie des Saadiens constituaune garde personnelle formée de noirs

soudanais, imité ensuite par Mulay Ismall (1672 - 1727) à Meknès et par Mulay Abdallah (1757 -1790) à Essaouira.

Les descendants actuels de ces esclaves déportés du Soudan au Maroc se divisent en troisgroupes :

- les Gnawa de l'Intérieur (région de Marrakech) - ceux de la côte (région d'Essaouira et Casablanca)- ceux du Nord (région de Meknès et Tanger)

Leur intégration au monde islamique a donné naissance à une confrérie (Tariga) qui est uneexpression particulière du Tasawwuf ou soufisme nord-Africain. Ils se réunissent sous laprotection du Wali (le saint marabout) : en ce qui concerne les Gnawa, leur Wali est Sidna Bilal,esclave noir libéré par le Prophète Mahomet et devenu ensuite le premier muezzin de l'Islam.Les adeptes de la Tariga Gnawiya célèbrent leur culte par des chants liturgiques et des dansesextatiques, héritage d'une tradition orale ininterrompue.

A l'intérieur de la confrérie, chaque groupe se réunit autour d'un maître le M'allem garant duculte et de la tradition musicale ; les disciples commencent par l'apprentissage du chant et dela danse, la pratique des Qraqèb (sorte de castagnettes métalliques) et du tambour T' bel. A lafin de leur initiation les Gnawa maîtrisent l'instrument du M'allem, l'Hejhuj ou Gambri'.

Le Gambri' est une sorte de luth à trois cordes en boyau de chèvre, accordé en Sol (107 Hzpremière corde) en ré (150 Hz corde du milieu) et en ré (75 Hz troisième corde). La corde dumilieu est toujours jouée à vide, comme un bourdon aigu, la tessiture de l'instrument est d'uneoctave et les deux principaux modes utilisés sont pentatoniques : Ré, Mi, Sol, La, Si et Ré, Mi,

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Sol, La, Do avec Ré, La et Sol comme notes toniques de référence. Le Gambri' est à la fois uninstrument cordophone, membranophone et idiophone : le pouce et l'index de la main droitepincent les trois cordes tandis que le majeur, l'annulaire et l'auriculaire frappent la tabled'harmonie en peau de chameau qui forme avec la caisse semi-cylindre un tambourrudimentaire (cette caisse est obtenue à partir d'un tronc fendu en deux et creusé). Un sistremétallique la Sersèra vient s'encastrer à l'extrémité du manche du Gambri', il est mis enrésonnance par les mouvements de l'instrument et les vibrations des cordes (fig. 1).

M'allem Amida Boussou raconte ainsi l'histoire et l'origine du Gambri' : « Dans l'ancien Soudanle fils d'un ancien chef de tribu adorateur du feu, se disputa avec son père qui ne voulait pasembrasser la foi en un dieu unique. Il fut chassé de son village, vécut retiré et construisit uninstrument de musique pour chanter les louanges d'Allah et la bénédiction de son prophète. Cetinstrument avait à l'origine deux cordes. Bientôt, les gens se rassemblèrent en grand nombrepour écouter le joueur de Gambri'. Parmi ses auditeurs, un en particulier, devint l'élève du“maître”, apprit le chant et ajouta une corde au Gambri', celle du milieu.»

Autre instrument utilisé par les Gnawa le Qraqèb est constitué de huit disques bombés de dix àdouze centimètres de diamètre assemblés deux à deux par une tige cannelée de dix centimètresenviron. Au moyen d'un anneau ou d'un cordon passé dans les trous pratiqués sur les bords desdeux disques opposés, on constitue un axe sur lequel s'articule le mouvement du doublemanche. Le son du Qraqèb est obtenu en ouvrant et fermant la main par percussion du coupleopposé de cymbales. Autrefois fabriqué à partir du coeur du palmier, le Qraqèb est aujourd'huiréalisé en métal (fig. 2).

Lors des représentations de plein air et comme introduction au rituel, les Gnawa utilisent aussideux grands tambours T'Bola maintenus sur le côté gauche du musicien par une bandoulière etjoués avec deux baguettes de formes différentes : dans la main droite une baguette incurvéeSahla en bois de figuier qui percute le centre de la peau tandis que la main gauche frappe lesbords de la membrane avec une baguette plus longue et plus flexible en bois d'olivier Tàrrash.Le T'Bel est utilisé par paire accompagnée de quatre Qraqèb . Ce genre de musiqueexclusivement à percussion n'est pas présenté dans ce premier volume.

La tradition chorégraphico-musicale de la Confrérie des Gnawa s'exprime dans la Leila unecérémonie complexe (exécutée surtout à domicile dans un but thérapeutique) qui débute aucoucher du soleil pour prendre fin à l'aube. Au cours de la phase rituelle les adeptes entrentdans des transes qui attribuées à la Barakà (influence, bénédiction) des saints de l'Islam ou àl'intervention des génies et des esprits des ancêtres du Soudan.

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La première partie de cet enregistrement est consacrée à l'exécution des Ulèd Bambara enouverture de la Leila : une suite de chants à caractère épique et religieux - évocation du nom deDieu, prière - bénédiction adressée au Prophète Mohamed.

Le M’allem Amida Boussou en parle ainsi : « les Ulèd Bambara sont chantés lors de la petite fêtedu soir afin d'oublier la fatigue de la journée suivant la coutume des fils du Soudan. Au début,le M’ftah (ouverture) une prière au prophète Salà Nabi' na (Sabitu a là nabil) qui sert aussi àrassembler les gens. Puis le M’allem appelle chaque groupe : Foulbes, Bambaras, Haussan.Chacun se lève pour danser en reconnaissant le rythme propre à son groupe. Le Gambri'pendant ces chants est accompagné seulement par le battement des mains. »

Si l'exécution des Ulèd Bambara se déroule dans une atmosphère de fête décontractée, on peutmanger, boire du thé, l'exécution des Neghshàh (deuxième partie de l'enregistrement) requiertdes participants une attention plus soutenue : avec l'intervention des Qraqèb et éventuellementl'arrivée du Bkhàra (l'encensoir), on entre dans la phase rituelle. « Lors des Neghshàh, nous souhaitons la bienvenue aux génies » dit Allal Aglaou. “Neghshahc'est aussi le commencement du travail de tout le groupe » dit encore M’allem Amida Boussou :« Il y règne une forte spiritualité due à la transe et à l'évocation des génies. » Neghshàh est un mot d'origine Bambara qui désigne les fils des Juifs ou Ulèd Shmirràh appelésencore Sebtiyn (ceux qui fêtent le samedi). Les danseurs et joueurs de Qraqèb se rassemblentdevant le M’allem accroupis puis debout ; en ligne puis en cercle comme font les Hébreux lorsde leur cérémonie de danse collective.

Seuls les Gnawa et ceux qui connaissent bien les Neghshàh peuvent se joindre à la danse quidemande habileté et concentration, (à ce moment on ne mange, ni ne boit) les danseurs munisde Qraqèb marquent les accélérations du rythme musical. Les Neghshàh amènent à la phasesuivante de la Leila, phase durant laquelle les gens et non les musiciens animeront la danserituelle. La musique des Gnawa est basée sur une structure rythmique accentuée qui fait fonction dematrice mélodique. Dans les Ulèd bambera, la structure rythmique est donnée par le battementdes mains (ou des pieds) et, dans les parties plus rapides, s'articule de la façon suivante :

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Les deux doubles croches pointées sont marquées par une partie des Gnawa tandis que l'autrepartie marque les deux autres croches, la seconde étant accentuée, l'accent de la secondecellule rythmique (série de quatre impulsions) est plus fort que celui de la première cellule. Lescellules rythmiques peuvent aussi être organisées en groupes de quatre: dans ce cas, l'accent leplus fort est celui qui tombe sur l'ultime impulsion de la quatrième cellule rythmique. Dans le Neghshah la structure rythmique des Qraqèb est basée sur la formule :

Les impulsions sont alternativement sur les deux mains (MD = main droite, MG = maingauche), le second accent est plus fort que le premier. La variation mélodico-rythmique duGambri' forme avec la trame des percussions une structure polyrythmique qui est baséeuniquement sur la répétition de la séquence mélodico-rythmique (ostinato), sur les crescendo,les accentuations, les ralentissements et les anticipations.

Même si elle génère des états de transe, la musique et les chants des Gnawa n'oublient paspour autant l'histoire et le sort des esclaves soudanais du XVIe siècle. Quand M'Allem AmidaBoussou demande au maître terrestre (ou divin ?) dans “Zid El Mall” « d'en donner un peu plus”, quand, avec humour, dans “Khalimbàra Meskin” il parle « de la viande bien grasse quemangent Madame et Monsieur » et surtout quand il évoque l'ancien royaume Mandingue et lespremiers Gnawa, il rejoint la lancinante mélancolie des êtres déracinés chantés aussi bien àBâton Rouge, à Rio qu'à Port-au-Prince.

Traduction française : Nathalie Molinier

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The Gnawa (G' na.' ua) of Morocco belong to an ethnic minority which emigrated from the empire of WesternSudan (Ghana, Guinea, Mali, Senegal, Niger).At the time of the conquest of Mali in 1591, Ahmed El Mansur, sultan of Marrakech and member of thedynasty of the Saadians, set up a private guard made up of Sudanese blacks. Mulay Ismail (1672-1727) lnMeknes and Mulay Abdallah (1767-1790) in Essaouira did likewise later on. The present descendants ofthese slaves who were deported from Sudan to Morocco are divided into three groups:

- the Gnawa of the Interior (Marrakech area)- those of the coast (Essaouira and Casablanca area)- those of the North (Meknes and Tanger area)

Their integration into the Islamic world gave birth to a brotherhood (Tariga) which is a specific expression ofthe "Tasawwuf or North African Suflism. They unite under the protect1on of "Vali" (the holy marabout). The"Vali" of the Gnawa is Sidna Bilal, a black slave freed by the prophet Mohammed, who later became thef1rst muezzin of Islam. The followers of the "Tariga Gnawiya" celebrate their worship with liturgical hymnsand ecstatic dances which are the heritage of a steady oral tradition.

Within the brotherhood, each group meets around a master, the "M'allem", who is responsible for the cultand the musical tradition. The followers begin by learning to sing and to dance, to p1ay the "Qraqèb" (sortof metallic castagnets) and to beat the "T'bel" drum. At the end of their initiation, the Gnawa master theinstrument of the "M'allem": the "Hejhuj" or "Gambi".

The "Gambri is a kind of three-stringed lute made of goat gut, tuned in G (107 hz first string), in D (150 hzmiddle string) and in D (75 hz third string). The middle string is always played empty, l1ke a high-pitcheddrona. The range of the instrument is of an octave. And the two main modes which are used are pentatonic:D, E, G, A, B and D, E, G, A, C with D, A and G used as base keynotes. The "Gambri" is a "cordophone","membranophone" and "idiophone" instrument as well. The thumb and forefinger of the right hand pluckthe three strings while the middle finger, the ring finger and the little finger strike the sounding board madeof camel skin which forms a rudimentary drum with the semicylindrical drum (this drum is made of a treetrunk silt in two and hollowed out). A metal sistrum: the "Sersèra", fits into the extremity of the neck of the"Gambri". It is set to resonance by the motions of the instrument and the vibrations of the strings (picture 1).

"M' allem" Amida Boussou relates the story and the origin of the "Gambri": "In the ancient Sudan, the sonof an ancient tribal chief - a. fire worhipper - had a quarrel with his father who did not want to embrace thefaith in one and only god. He was turned out of his village, led a secluded life and built a musical instrumentto sing the praises of Allah and the blessing of his prophet. This instrument used to have two stringsoriginally. Soon people gathered in large numbers to listen to the "Gambri" player. Among his listeners, onein particular became the master's pupil, learned to sing and added one sting to the " Gambri" , the middleone.

Another instrument used by the Gnawa, the "Qraqéb", is made of eight convex d1scs of ten to twelvecentimetres diameter put together two by two with a fluted stem of about ten centimetres.

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With the help of a ring or a cord which goes through the holes pierced on the edges of two opposite discs, onesets up un axis upon which the movement of the double neck is articulated. The sound of the "Qraqéb" isobtained through opening and closing one's hand by the percussion of the opposite pair of cymbals. The"Qraqèb" which used to be made from heart of palm is now manufactured with metal (picture 2).

During the open-air performances and as an introduction to the ritual, the Gnawa also use two big "T'bola"drums which are kept in position on the musician's left side by a shoulder strap and are played with two sticksof different shapes. In the right hand a curved stick, "Sahla.", made of fig tree wood which strikes the centreof the skin while the left hand strikes the edges of the membrane with a longer and more flexible stick made ofol1ve wood: the "Târrash". The "T'bel" is used in pairs with an accompaniment of four Qraqèb. This kind ofmusic which is solely percussion is not presented in this first volume.

The choregraphic and musical tradition of the brotherhood of the Gnawa is expressed in the " Leilah" , acomplex ceremony (mostly performed at home for a therapeutic purpose) which starts at sunset and comes toan end at dawn. During the ritual phase, the followers go into trances wich are attributed to the "Barakà"(influence, blessing of the Holies of Islam or to the intervention of the genii and spirits of the ancestors fromSudan.

The first part of this recording is devoted to the performance of the "Ulèd Bambara" as overture of the"Leilah": a series of hymns of an epic or religious nature - evocation of God's name, prayer-benedictionaddressed to the prophet Mohammed.

The "M'allem" Amida Boussou speaks about it in the following terms: « The "Ulèd Bambara" are sungduring the little evening celebration so as to forget the tiredness of the day, following the custom of the sons ofSudan. At the beginning, the "M'ftah" (overture), a prayer to the prophet (" Sabitu a la Nabil") which is alsoused for gathering people. Then the "M'allem" calls out for each group: Foulbes, Bambaras, Haussan. Everyone of them gets up to dance as they recognize the rhythm wich is peculiar to their group. During thesehymns, the "Gambri" is solely accompanied by the clapping of hands ».

Whereas the performance of the "Ulèd Bambara." takes place in a relaxed and festive atmosphere - one caneat and drink tea - the performance of the "Neghshàh" (second part of the recording) calls for a moresustained attention of those taking part in it. With the "Qraqèb" and possibly the arrival of the "Bkhàra" (thethurible), one enters the ritual phase.

« During the "Neghshàh" , we welcome the genii » Allal Aglaou says. « "Neghshàh" is also the start of workfor the whole group » M'allem Amida Boussou explains. « An intense spirituality which is due to the tranceand the evocation of genii reigns there ». "Neghshàh" is a word of Bambara origin which refers to the sons ofthe Jews or "Ulèd Shmirràh". They are also called "Sebtiyn" (those who celebrate the saturday). The dancersand the "Qraqèb" players gather in front of the "M' allem". First they crouch down then they stand up, in aline, then in a circle as the Hebrews do during their ceremonial of collective dance.

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The Gnawa and those who know the "Neghshàh" well are the only ones who can join the dance. It requiresskill and concentration (nobody eats nor drinks then). The dancers equipped with "Qraqèb" mark thespeeding-up of the musical rhythm. The "Neghshàh" lead on to the following phase of the "Leilah", duringwhich the ritual dance is conducted by the people, not by the musicians. The Gnawa's music is based on amarked rhythmic structure which acts as a melodic matrix. In the" Uled Bambara", the ryhthmic structure isgiven by the clapping of hands (or feet) and during the fastest parts it is articulated in the following way :

The two dotted semiquavers are marked by part of the Gnawa while the other part marks the two otherquavers. The second one is pronounced, the stress of the second rhythmic unit (series of four impulses) isstronger than that of the first unit. The rhythmic units can also be organized in groups of four. ln that case,the strongest stress is that which falls upon the fourth rhythmic unit. In the "Neghshàh", the rhythmic structure of the "Qraqèb" is based on the following formula:

The impulses are alternately on both hands (RH = right hand, LH = left hand), the second accent is strongerthan the first one. The melodic and rhythmic variations of the "Gambri" form à polyrhythmic structure withthe framework of the percussions. It is based solely on the recurrence of the melodic and rhythmic sequence(ostinato), on the crescendo, accentuations, slackening and anticipations.

Although it generates states of trance, the music and the songs of the Gnawa do not leave out the history andthe fate of the Sudanese slaves of the 16th century. When "M'allem" Amida Boussou asks the earthly (orheavenly ?) master "to give a bit more" in "Zid El Mall", when he refers to "the full fat meat eaten by themistress and the master" in a humorous way in "Khalimbàra Meskin" and above all when he recalls theancient kingdom of the Mandingo and the first Gnawa, he remains the same whether it is sung in BâtonRouge, Rio or Port-au-Prince.

Traduction anglaise: Chantal Testa

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ULED BAMBARAA (fils de Bambara)- à gauche, le chant soliste du M' allem - à droite, la réponse du chœur Lazima1. - Mftah

a) Sala' Nabi' na (Prière pour le Prophète) Dieu et le Prophète Envoyé de DieuSeigneur, je prie pour le Prophète Envoyé de DieuSeigneur, je prie pour le Prophète L'envoyé de Dieu, mon Prophète

(Reprise de la strophe)...

Dieu, Seigneur Aimé de DieuDieu et le Mustafa (1) Envoyé de DieuRéunissons-nous Envoyé de Dieu Réunisons-nous, esclaves et hommes libres Envoyé de DieuRéunissons-nous, femmes et hommes Envoyé de DieuSeigneur, je prie pour le Prophète, L'envoyé de Dieu, mon Prophète

(…)

Dieu et le Mustapha Aimé de DieuDieu, Seigneur Envoyé de DieuSeigneur, je prie pour le ProphèteL'envoyé de Dieu, mon Prophète

(…)

Ma prière pour le Prophète Seigneur, je prie pour le ProphèteMa prière pour le Prophète Et la bénédiction pour Lalla FatimahSeigneur, je prie pour le ProphèteLe maître MohammedNous rendons visite à l'Elu (Le Mustafa) L'époux du jour du Jugement Celui qui détient les clefs du Paradis Celui qui demande le pardon pour la Communauté Islamique

(…)

Dieu et le Prophète Envoyé de DieuRassemblons-nous, hommes Dieu, Dieu, rapprochons-nousRapprochons-nous Tous unis, rapprochons-nous Rapprochons-nous Hommes de Dieu, rapprochons-nous.

(l) "L'élu", un des noms du Prophète (élu d'Istafar).

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b)Ohyeh

Ohyeh ah ah ohyehPère Gnawa, Dieu est éternel

Ohyeh ah ah ohyeh Père Gnawa, Dieu est éternel

La llaha il Allah (2) Et le Mustapha est l'envoyé de Dieu Le monde est illusoire, Père GnawaDieu est éternel

Ohyeh…Père Gnawa, Dieu est éternel

Dieu, Dieu, la limite que le père Moïsen'a pas franchie, Dieu éternel Ohyeh…

Je prie pour le Prophète

(…)La llaha il Allah Ohyeh… La llaha il Allah et le Mustapha est l'envoyé de Dieu

Père Gnawa, Dieu est éternel Ohyeh…Ah, Seigneur, la Grâce Ohyeh…

Ah, Seigneur, la GrâceRassemblons-nous de toute part Ah frère, Dieu éternelCeux de la limite de Moïse Ah frère, Dieu éternelDu rivage de Dar el Beida (3) Ah frère, Dieu éternelDu rivage d'Essaouira Ah frère, Dieu éternelEt ceux de Marrakech Ah frère, Dieu éternelOhyeh… Ohyeh…

Ah, Seigneur, la Grâce

(2) La Shahada, témoignage fondamental de l'Islam. Il est préférable de maintenir la formule originale,fondée sur un "jeu de mots" difficilement traduisible, qui exprime le paradoxe de la définition de la divinité,partant du fait que sa réalité échappe à toute catégorie. (3) Dar = maison ; el = article; Baida = Blanche soit Casablanca.

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c) La Umma (La Communauté)

Oh la la Umma Dieu, Dieu et la Umma Les étrangers Bambarawi, la Umma Ceux de Tombouctou La la la Umma Les Haoussas La la la Umma Les Bambaras La la la Umma Les fils du Soudan Dieu, Dieu et la Umma Eh la la Umma Eh la la Umma La la Umma Atungra (4) La la Umma Atungra Dieu, Dieu, Dieu, Dieu et l' Atungra Dieu, Dieu, Dieu, Dieu et l' Atungra Entrez dans le cercle, Atungra Ah la' TungraDans la maison, dans le cercle, Atungra Ah la' Tungra Wall Hammadi, Mulay' Abdelqader Dieu, Dieu, AtungraLa ilaha i1 AllahSeigneur, envoyé de Dieu La ilaha il Allah

Seigneur, envoyé de Dieu Entrez Ah, Seigneur, envoyé de Dieu Fils du Soudan Ah, Seigneur, envoyé de Dieu Fils de Tombouctou Ah, Seigneur, envoyé de Dieu La ilaha il AllahSeigneur, envoyé de Dieu La ilaha il Allah

Seigneur, envoyé de Dieu Protège moi, Mulay Abdelqader, Sultan Ohyed ah ah ohyehProtège-mol, Bu' Alami (5), Jilali Ah ohyed ah ah ohyeh Eh Soudanais ah Soudanais Soudanais ah Umma

Soudan Bambara Soudanais ah UmmaSoudan Tombouctou Soudanais ah Umma

Je veux avoir des nouvelles du Soudan Soudanais ah Umma Je veux avoir des nouvelles des fils de ma tante Soudanais ah Umma

(4) le "Cercle" des esprits ancestraux. "Tungra" est le nom d'un génie soudanais, gardien des monts de laforêt (Rhaba). (5) "Père de la bannière" le drapeau blanc et vert de l'Islam; C'est un des noms de Mulay' Abdelqader (1077-1166), maître fondateur de l'ordre Soufi Qadiri, appelé aussi Qadiri, car originaire de la région de Jilan, ausud de la mer Caspienne.

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d) Kurya (6)

Eh Kurya, Mama Kurya Kurya Mère de la vie Eh Kurya, Mama Kurya Ah Kurya, Mama Kurya Ah Gnawa Ah Kurya, Mama Kurya Ah Soudanaise Ah Kurya, Mama Kurya

(6) Nom d'un génie féminin (le terme n'existe pas en français) lié probablement au culte de Kara, sociétéinitiatique féminine des Bambaras.

e) La ilaha il Allah

Ah La ilaha Il Allah La ilaha Il AllahLa ilaha Il Allah La ilaha Il AllahMullay' Abdelqader Sultano La ilaha Il AllahBu' allam, guéris cet état La ilaha Il AllahLa ilaha Il Allah La ilaha Il AllahIl a récité le Coran La ilaha Il AllahMon cœur l'a aimé La ilaha Il AllahFacile à dire La ilaha Il AllahMais lourd sur la balance (7) La ilaha Il Allah La ilaha Il Allah

(7) La ilaha Il Allah "facile à dire mais lourd à porter" est une "maxime" ou Hadith du prophète Mohammed.

f) Banya' (8)

Dieu le Banya' Dieu le Banya'Dieu le généreux Dieu le Banya' La prière et la bénédiction du Prophète Seigneur, Le Banya'Dieu le Banya', la grâce, Maître Oh Dieu, Dieu, le Banya'

Oh Dieu, Dieu, le Banya' La grâce, Maître

Dieu, le généreux Seigneur, la bénédiction d'Ali Dieu, toujours Seigneur, la bénédiction d'Ali La prière et la bénédiction du Prophète Seigneur, la bénédiction d'Ali De La Mecque à Médine Seigneur, la bénédiction d'Ali Sur le mont Arafat Seigneur, la bénédiction d'Ali Les lieux de Mustafa Seigneur, la bénédiction d'Ali

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L'Ami du cœur Seigneur, la bénédiction d'Ali Oh Dieule Banya' , La Grâce, le Maître Oh Dieu, Dieu, le Banya' ,

La Grâce, le Maître

(8) C' est l'appellation du disciple du M' allem ; dans la tradition islamique, l'archétype du d1sciple est leCalife Ali, neveu et gendre du prophète.

g) Atungra

Hommes de Dieu, Seigneurs Eh la la AtungraSidi Mimun (9), Seigneurs Eh la la AtungraJe me retourne vers Dieu le Très-HautMes sœurs Eh la la AtungraKhalimbara Meskin Eh la la AtungraSidi Mimun AtungraFils du Mimun AtungraHommes de Dieu AtungraDans la paix AtungraSur le droit chemin Atungra

DHIKR (Invocation finale) : La bénédiction est sur toi, Envoyé de Dieu

(9) Chef des génies du Soudan.

NEGSHAH

6 - Sala' Nabi (Prière pour le Prophète)

Ohyeh yeh yeh, rapprochons-nous de Dieu Dieu, Dieu, le Seigneur, le Maître La ilaha il Allah Le Seigneur et son prophète, Seigneur Dieu, le Seigneur, la Grâce, Maître

(répété …)Ohyeh ahimé' La grâce de Dieu, la grâce de Dieu La ilaha il Allah Prophète aimé de Dieu, Seigneur Dieu le Seigneur, la Grâce, le Maître

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Éloigne-toi, éloigne-toi, éloigne-toi Éloigne-toi, éloigne-toiEloigne-toi Satan, éloigne-toi Éloigne-toi, éloigne-toiSeul Dieu a tout pouvoir Éloigne-toi, éloigne-toiRassemblons-nous de toute part Rassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nousRassemblons-nous, endormis ou éveillésRassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nousRassemblons-nous, esclaves ou libresRassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nousRassemblons-nous, femmes et hommesRassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nous Ahyah Bu' Alam Rassemblons-nousTous unis Rassemblons-nousDieu, Maître Rassemblons-nousOhyeh Je suis à boutDieu, Dieu, Seigneur, Maître La ilaha il Allah Prophète, Seigneur, de Dieu bien-aimé Dieu le Seigneur, la Grâce, Maître Préparons-nous pour la prière A Mulay Abes, rassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nousRassemblons-nous, Wali J'barrassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nousRassemblons-nous, Sidi RhalemRassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nous

Hommes de DieuRassemblons nous, Sidi M'seudRassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nous

Hommes de DieuRassemblons-nous, Sidi Bu’ OmarRassemblons-nous Dieu, Dieu, rassemblons-nous

Hommes de Dieu

Tous unisPour le bien commun Ah, rassemblons-nous Dieu éternel Ah, rassemblons-nous

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Ohyeh Je suis à boutDieu, Dieu, Seigneur, Maître La ilaha il Allah Prophète du dieu bien-aimé Ah, rassemblons-nousDieu, le Prophète, la grâce, Maître

7 – Tour Glami' (10)

Yeh, yeh, yeh, tiririri Tour Glami'Verse-m’en

Oh yeh, yeh, yeh, verse-moi en Tour Glami'

Yeh Tour Glami', Père et Seigneur Tour Glami' Oh verse-m’en Tour Glami', guéris cet étatTour Glami' Oh verse-m’en Tour Glami', mère de l'extaseTour Glami' Oh verse-m’en Tour Glami' , guéris cet étatTour Glami' Oh verse-m’en Je te connais Khabiaku Oh verse-m’en

Si verse-m’en, je le connaisOh verse-m’en Oh verse-m’en Oui, verse-m’en, Tour Glami' Verse-m’en

(10) Tour Glami' est le nom d'une tribu du Soudan et de son premier génie protecteur invoqué dans ceNeghshah, mais Glami' est aussi un mot dérivé de vin (Gla) en dialecte soudanais gnawi : dans ce cas "Tour"peut-être écrit à la française et le morceau prend le double sens d'un "scherzo" sur le vin : "un tour de vin".

8 -Khali M' Bara Meskin (Pauvre oncle M' Bara)

Dieu, Dieu, MaîtreDieu, Dieu, guéris-nous Dieu, Dieu, guéris-moi Dieu, Dieu, Maître Ah, Seigneur, guéris-nous de cet état Dieu, Dieu, Maitre (3 fois)

C'est un malheureux

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Dieu, Dieu, SeigneurDieu, Dieu, guéris-nousDieu, Dieu, Maître Je me tourne vers Dieu le Très-HautOh, Seigneur, guéris-nous de cet état Dieu, Dieu, Maitre (3 fois)

C'est un malheureuxSeul, Dieu peut m'aider, sœurs Seul Dieu, le Maitre peut m'aiderDieu, Le Généreux, ne nous oublie pas Toi qui réponds à nos prières Seigneur, guéris cet état Dieu, Dieu, Maitre (3 fois)

C'est un malheureuxLe pauvre oncle M'Bara le DervicheLui est malheureuxJe me tourne vers Dieu, le Très-Haut Oh, Seigneur, guéris cet état Dieu, Dieu, Maitre (3 fois)

C'est un malheureuxEh, madame monte sur le muletMonsieur monte sur le mulet Tante M'Bara va à pied C'est lui le malchanceux Dieu, Dieu, Maitre (3 fois)

C'est un malheureuxMadame déroule le tapisMonsieur déroule le tapis Tante M'Bara un drap usé Et M'Bara dort par terre C'est lui le malchanceux Dieu, Dieu, Maitre (3 fois)

C'est un malheureuxMadame porte des babouchesMonsieur porte des babouchesTante M'Bara des sandales usées Et M'Bara va pieds nus C'est lui le malheureux

9 - Zid el Mail (donne-m’en plus)

Dieu, Dieu, Seigneur, la GrâceDonne-moi en plus Aimé de Dieu

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Donne m'en plus Mira la folleDonne-moi en plus La ilaha, il AllahEh, ajoute des couleurs Donne-moi en plus, Dieu éternel Donne-m’en plus, donne-m’en plus,

Dieu éternel Dieu, Dieu, Seigneur, la GrâceSeigneur, la Grâce Dieu éterneldonne m'en plus Mira la folleDonne-moi en plus Dieu éternelOh, seigneur, la grâceOh, donne-moi en plus Dieu éternelLes premiers GnawaDonne-moi en p1us Dieu éternel(ils) ont tout donné à DieuDonne-moi en plus Dieu éternelIls ont construitDonne-moi en plus Dieu éternelPuis on meurt et on laisse toutDonne-moi en plus Dieu éternelEh, ajoutes des couleursDonne-moi en plus, Dieu éternel

Donne-m’en plus, donne-moi en plus, Dieu éternel

Dieu, Dieu, Seigneur, la Grâce Seigneur, la Grâce Dieu éternelOh, Mira la folleDonne-moi en plus Dieu éternelFaisons un tourDonne-moi en p1us Dieu éternelEn continuant à dire lentementDonne-moi en plus Dieu éternelOù sont les premiers Gnawa ?Donne-moi en plus Dieu éternelM'allem LahsenDonne-moi en plus Dieu éternelOù est M'allem M’bark?Donne-moi en plus Dieu éternel

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M'allem Simu ' Donne-moi en plus Dieu éternelOù est le M'allem Saïd ?Donne-moi en plus Dieu éternelJilali JuitetDonne-moi en plus Dieu éternelOù est Mulay Shérif ?Donne-moi en plus Dieu éternelOù est Mahjub el Ariz ?Donne-moi en plus Dieu éternelM’allem Hajub,Donne-moi en plus Dieu éternelM'allem Ben OmarDonne-moi en plus Dieu éternelOù est le M'allem Hassan ?Donne-moi en plus Dieu éternelPropriétaire de la vacheDonne-moi en plus Dieu éternelOù est Mulay Mazu' ?Donne-moi en plus Dieu éternelTravaillez pour le pachaDonne-moi en plus Dieu éternelNe travaillez pas pour le Caïd. (11)Donne-moi en plus Dieu éternelDieu éternelDonne-moi en plus Dieu éternelEh, ajoute des couleursDonne-moi en plus Eh, donne-m’en plus

Donne en plus, Dieu éternelEh, donne-m’en plus Donne-moi en plus, Dieu éternel Eh, donne-m’en plus

Donne m'en plus, Dieu éternelEh, ajoute des couleursDonne-moi en plus, Dieu éternel Eh, donne-m’en plus

Donne m'en plus, Dieu éternelDieu, Dieu, Seigneur, la GrâceSeigneur, la Grâce Dieu éternel

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donne m'en plus, MadameUn peu ici, un peu là, donne-moi en plus Dieu éterneldonne m'en plus, Mira la folleDonne-moi en plus Ajoute des couleurs Donne-moi en plus, Dieu éternel Eh, donne-m’en plus, donne en plus,

Dieu éternel Et moi où suis-je ?Donne-moi en plus Dieu, Dieu, oh, Seigneur, la Grâce Ehi yeh, donne-m’en plus Seigneur, Maître Je suis là, donne-m’en plus

La ilaha il Allah Je suis là, donne-m’en plus

La ilaha il AllahProphète Envoyé de Dieu

La ilaha il AllahDonne-moi en plus Seigneur, Maître Où sont les premiers Gnawa ? Donne-moi en plus, la Grâce de Dieu La ilaha il Allah

Prophète Envoyé de DieuDonne m'en plus Dieu éternel Donne-moi en plus Dieu éterneldonne m'en plus Dieu éternel Donne-moi en plus Dieu éternelLa Grâce de Dieu sur le prophète Donne-moi en plus Dieu éternelLa Grâce de Dieu sur le prophète Mohammed Donne-moi en plus Dieu éternelMon Dieu, mon Seigneur Donne-moi en plus Dieu éternelDu reste je me sors Donne-moi en plus Dieu éternelJe fais attention Donne-moi en plus Dieu éternelMais il y a des choses qui ne me regardent pas Donne-moi en plus Dieu éternelLa bénédiction pour le prophète Donne-moi en plus Dieu éternelLa bénédiction pour le prophète Mohammed Donne-moi en plus Dieu éternel

(11) Hadith Qudsi’ : Maxime sacrée d’inspiration divine.

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