ASPS - Manuel Chef d Agres - V.1.1 - Janvier 2009

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    SAPEURS-POMPIERS PROFESSIONNELS ET VOLONTAIRES

    CHEF D’AGRÈS

     www.asps.fr

     Conforme au GUIDE NATIONAL DE RÉFÉRENCE des emplois, des activités et des formations de tronc commun

    des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires

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    Culture

     ADministrativeNiveau 2 

    CAD 2 

    SAVOIRParfaire la connaissance de son environnement professionnelet réglementaire

    SAVOIR FAIREAgir dans son cadre hiérarchique et d’activité

    SAVOIR ETRE 

    Avoir conscience de ses responsabilités

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     ASPS oct obr e 2008 – Formati on d ’Ad aptat ion à l’Em plo i de Ch ef d’ Agrès – UV CAD 2 – Page 2Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

     A – CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DU CHEFD’AGRES

     A1 – Organisation des jurid ictions

    Objectif : être capable d’expliquer l’organisation des juridictions en France.

    Depuis toujours les individus ont eu à gérer et à régler des conflits entre eux. Lerèglement des conflits a souvent été violent et, parfois meurtrier. C’est encore le cas.Mais il a également été de tous temps soumis à l’arbitrage de « sages » reconnus etrespectés. Toutefois la loi appliquée était bien souvent arbitraire et dans les mains duplus fort. Le sens de l’institution judiciaire d’aujourd’hui est d’arbitrer les conflits demanière juste, égale pour tous, et de protéger la masse des individus des excès de

    quelques uns. Depuis la Révolution française c’est la loi qui définit les devoirs dechacun et les peines ou sanctions encourues par ceux qui ne les respectent pas. Laloi définit également des droits et elle protège ceux qui en bénéficient. Dans lapratique, ce sont des juges qui arbitrent les conflits qui leur sont soumis. Les jugesne font qu’appliquer la loi, votée par les représentants du peuple. Ils n’ont pas le droitde l’interpréter ni de la modifier. Selon que les conflits concernent les personnes(physiques ou morales – les entreprises par exemple) entre-elles ou les personnes etles administrations (ou les administrations entre-elles) deux sortes de tribunauxpeuvent être saisis : dans le premier cas les tribunaux de l’ordre judiciaire ; dans le

    deuxième cas les tribunaux de l’ordre administratif.

    L’ordre judic iaire

    L’ordre judiciaire comprend les juridictions civiles, pénales, pour mineurs etspécialisées.

    Les juridictions civiles

    Elles interviennent sur des sujets aussi variés qu’un divorce, un conflit de voisinage,une dette… Elles sont organisées en trois niveaux :

    - le juge de proximité : pour régler les litiges courants portant sur des sommesinférieures à 1 500 € ;

    - le tribunal d’instance : pour régler les litiges portant sur des sommesinférieures à 7 600 € et certains sujets précis comme les problèmes devoisinage, les relations entre propriétaires et locataires… ;

    - le tribunal de grande instance : pour régler les litiges portant sur des sommessupérieures à 7 600 € et les questions relatives à la personne (état-civil,divorce…), au droit immobilier…

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     ASPS oct obr e 2008 – Formati on d ’Ad aptat ion à l’Em plo i de Ch ef d’ Agrès – UV CAD 2 – Page 3Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    Les juridict ions pénales

    Elles ont pour fonction de sanctionner les comportements passibles d’amendes oud’emprisonnement. Elles comprennent quatre tribunaux :

    - le juge de proximité : il est destiné à connaître des petits délits passibles

    d’amendes ;- le tribunal de police : il juge des infractions les moins sévères comme le

    tapage nocturne, les coups et blessures légers. Les peines ne dépassent pas1 500 € ;

    - le tribunal correctionnel : il statue sur des délits pouvant requérir des peinesallant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement (escroqueries, vols, coups oublessures graves…) ;

    - la cour d’assises : elle juge des infractions les plus graves comme le meurtre,le viol, les actes de terrorisme, etc.

    Les juridictions pour mineurs

    On distingue :

    - le tribunal pour enfants : il juge les mineurs de moins de 16 ans ;- la cour d’assises des mineurs : elle connaît des crimes commis par des

    mineurs entre 16 et 18 ans.

    Les juridic tions spécialisées

    Ces juridictions sont très différentes les unes des autres et remplissent des fonctions

    spécifiques :- le conseil des prud’hommes : il tranche les conflits entre les employeurs et les

    salariés ;- le tribunal maritime commercial : il juge des infractions maritimes relatives au

    personnel et aux usagers de bateaux et navires ;- le tribunal des affaires de sécurité sociale : il intervient dans les litiges

    opposant les personnes physiques ou morales et les organisme de sécuritésociale ;

    - le tribunal de commerce : il statue sur les conflits entre commerçants et sur ledéfaillances d’entreprise ;

    - le tribunal paritaire des baux ruraux : il statue sur les conflits liés à uneexploitation agricole ;- la cour d’appel : elle examine les affaires déjà jugées par les juridictions

    civiles, pénales ou spécialisées, sauf pour la cour d’assises, les jugementsd’une cour d’assises ne pouvant être examinés que par une nouvelle courd’assises ;

    - la cour de cassation : elle vérifie la conformité des jugements de toutes les juridictions avec les règles de droit. Si elle juge qu’un jugement n’est pasconforme au droit elle renvoie l’affaire devant une juridiction qui doit denouveau juger en tenant compte de la règle rappelée par la cour de cassation.

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     ASPS oct obr e 2008 – Formati on d ’Ad aptat ion à l’Em plo i de Ch ef d’ Agrès – UV CAD 2 – Page 4Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    L’ordre administ ratif  

    Il se compose de trois niveaux de juridictions :

    - le tribunal administratif : il juge les contestations contre les actes et lesdécisions des administrations locales ou de l’Etat ;

    - la cour administrative d’appel : elle examine les recours contre les décisionsdes tribunaux administratifs ;

    - le conseil d’Etat : selon les sujets traités il peut juger en premier ressort, enappel ou en cassation. Il est en outre le conseiller du Gouvernement et donneson avis quant aux projets de lois, décrets et arrêtés.

     A2 – Pouvoirs de police du maire et du préfet

    Objectif : être capable de résumer les pouvoirs de police du maire et du préfet.

    Le maire

    Le maire est l’autorité compétente pour prendre et faire respecter les mesuresnécessaires au bon ordre, à la sûreté, la sécurité et la salubrité publics (sûreté etcommodité du passage dans les rues, répression des atteintes à la tranquillitépublique, bruits, y compris les bruits de voisinage,  rassemblements nocturnes quitroublent le repos des habitants et tous actes de nature à compromettre la tranquillitépublique,  maintien du bon ordre dans les endroits où se font les grandsrassemblements de personnes, inspection sur la fidélité du débit des denrées qui sevendent au poids, prévention et distribution des secours nécessaires pour fairecesser les accidents, incendies, inondations, éboulements de terre... ). Le maire a

    donc de lourdes responsabilités à assumer.

    Les pouvoirs de police portant sur des objets particuliers

    Les pouvoirs de police du maire portant sur des objets particuliers s’exercent dans untrès grand nombre de domaines :

    - en matière de circulation et de stationnement le maire exerce ses pouvoirs surles routes nationales, sur les routes départementales et les voies decommunication à l’intérieur des agglomérations ;

    - il assure, notamment, la police des funérailles et des lieux de sépultures ;

    - il assure la police des ports maritimes communaux, celles des baignades et decertaines activités nautiques et établit les règlements qui s’imposent ;

    - il prescrit la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édificesmenaçant ruine, les travaux de remise en état de terrains, le ramonage descheminées et fourneaux des maisons, usines, etc., l’entourage des puits etdes excavations présentant un danger pour la sécurité publique ;

    - il surveille la salubrité des rivières, ruisseaux, étangs, etc., ordonne lesmesures d’assainissement ou de suppression des mares communales etprescrit aux propriétaires de mares ou de fossés à eaux stagnantes deprendre toutes dispositions pour faire cesser les causes d’insalubrité.

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     ASPS oct obr e 2008 – Formati on d ’Ad aptat ion à l’Em plo i de Ch ef d’ Agrès – UV CAD 2 – Page 5Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    Les pouvoirs de police du maire exercés au nom de l’État 

    Le maire est chargé, sous l’autorité du représentant de l’État dans le département,de l’exécution des mesures de sûreté générale et des fonctions spéciales qui lui sontattribuées par les lois, par exemple sur la publicité, les enseignes.

    Le préfet

    Si le champ d’action du maire en matière de police est très vaste, il connaîtcependant certaines limites, notamment parce qu’il exerce ses attributions sous lecontrôle du représentant de l’État dans le département, le préfet.

    Ainsi, le préfet peut prendre toutes mesures relatives au maintien de la salubrité, dela sûreté et de la tranquillité publiques dans tous les cas où il n’y aurait pas étépourvu par les autorités municipales, après mise en demeure adressée au mairesans résultat. Si le maintien de l’ordre public est menacé dans deux ou plusieurscommunes limitrophes, le préfet peut se substituer, par arrêté motivé, aux maires descommunes concernées pour réprimer les atteintes à la tranquillité publique, maintenirle bon ordre dans les endroits où il se fait des grands rassemblements de personneset assurer la police des baignades et des activités nautiques.

    Enfin, le préfet dans le département est seul compétent pour prendre les mesuresrelatives à l’ordre, à la sûreté et à la salubrité publics dont le champ d’applicationexcède le territoire d’une commune.

     A3 – Connaissance du mil ieu socioprofessionnel

    Objectif : avoir la compréhension du système dans lequel le chef d’agrès estappelé à évoluer.

    Conséquences opérationnelles des pouvoirs de police

    Le maire est responsable de la distribution des secours dans sa commune. Il est à cetitre directeur des opérations de secours (DOS) jusqu’à ce que le préfet le devienneéventuellement lui-même comme en cas de sinistre très important dépassant lecadre communal. Le chef d’agrès doit prendre en compte ce facteur. Autrement dit, siil doit se conformer strictement aux ordres de sa hiérarchie, il ne doit pas négliger lesavis ou demandes du maire, comme d’ailleurs du préfet si ce dernier est DOS, et les

    retransmettre sans aucun délai à la chaîne de commandement qui lui indiqueraimmédiatement la conduite à tenir. Dans la pratique, le maire comme le préfet fontparfaitement confiance aux différents échelons de commandement des sapeurs-pompiers et le chef d’agrès ne doit pas redouter la présence du maire qui lui serasouvent très utile pour obtenir l’assistance des services communaux (servicestechniques, services sociaux, etc.).

    Evolut ion du service (mise en place d'un CTA / CODIS, SDACR, budget)

    Les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) sont, dans leurorganisation actuelle, en évolution constante. Parmi les évolutions les plus notables

    on peut noter la mise en place des Centres de Traitement de l’Alerte (CTA) uniquesdans chaque département, des Centres Opérationnels Départementaux d’Incendie et

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    de Secours (CODIS) qui sont chargés de coordonner les actions et les moyens dessapeurs-pompiers sur le département ou l’élaboration des schémas départementauxd’analyse et de couverture des risques qui ont pour vocation de permettre de mettreen adéquation les risques et les moyens. Enfin les SDIS, établissements publicsautonomes, sont dotés d’un budget leur permettant de mener à bien l’ensemble deleurs missions.

     A4 – Organisation opérationnel le du département

    Objectif : être capable d’expl iquer l’organigramme opérationnel départemental.

    Chaque SDIS est doté d’une organisation opérationnelle propre découlant de sonSDACR. Le Règlement Opérationnel (RO) définit précisément l’organisationopérationnelle du département (moyens, répartition géographique, conditiond’engagement, etc.).

    B – RESPONSABILITES DU CHEF D’AGRES

    B1 – Notions de responsabili tés - conséquences

    Objectif : connaître les droits et obl igations du chef d'agrès.

    Notion de préjudice

    Le chef d’agrès intervient dans de multiples situations, souvent dangereuses. Ses

    responsabilités sont donc importantes tant vis-à-vis des victimes, de sessubordonnés que de son SDIS d’appartenance. La variété des interventions et leurdangerosité mettent en effet le chef d’agrès en permanence en situation que l’onpeut qualifier de « limite ». Si, pour une raison ou pour une autre, l’intervention sepasse mal, sa responsabilité peut être engagée.

    En effet, toute personne qui estime que l’intervention des sapeurs-pompiers lui aporté tort (préjudice) peut estimer devoir en demander réparation.

    La réparation demandée ne peut qu’être pécuniaire (par exemple le sinistré quiestime que les dégâts causés par l’intervention sont hors de proportion avec ce qu’il

    était nécessaire de faire) mais aussi pénale (par exemple en cas de divulgation,même par inadvertance, de l’état de santé d’un malade qui s’en plaint au titre dudevoir de conservation du secret médical).

    Faute personnelle et faute de service

    Le chef d’agrès peut, à l’occasion d’une intervention, commettre une fautepersonnelle , qui l’engage lui seul ou n’engage que la responsabilité de son SDIS. Ilpeut aussi s’agir d’une combinaison de ces deux cas.

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     ASPS oct obr e 2008 – Formati on d ’Ad aptat ion à l’Em plo i de Ch ef d’ Agrès – UV CAD 2 – Page 7Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    Faute personnelle

    La faut personnelle est dite « détachable du service » lorsque le sapeur-pompier lacommet hors de l ’exercice de ses fonctions. Par exemple s’il commet un vol sur leslieux d ’une intervention. C’est sa seule responsabilité qui est engagée. Il serapoursuivi personnellement pour cette faute.

    Faute de service

    En revanche, si le sapeur-pompier commet des dégradations involontaires sur leslieux d’une intervention c’est la responsabilité seule du SDIS qui est engagée, c’estla faute de service. Par exemple s’il chute en glissant sur une plaque de verglas enportant des tuyaux sur un feu et, ce faisant, les fait tomber sur une voiture enstationnement et en détériore la carrosserie.

    Cumul de fautes

    Il se peut que les deux types de fautes se combinent. Dans le cas d’un sapeur-pompier conducteur d’un VSAV qui a causé un accident de la circulationoccasionnant une victime en se rendant en intervention alors qu’il était sous l’emprisede l’alcool, la faute personnelle du sapeur-pompier sera retenue en même temps lafaute de service car l’accident a eu lieu à l’occasion du service et son chef d’agrès nel’a pas empêché de prendre le volant. Il s’agit donc d’une faute personnelle en lienavec le service.

    La victime va donc pouvoir poursuivre le sapeur-pompier à titre personnel sur le planpénal (conduite en état d’ivresse) et le SDIS pour obtenir des dommages-intérêts, ce

    dernier étant à priori plus à même de les payer que le conducteur du VSAV.Conséquences pour le sapeur-pompier fautif

    Le sapeur-pompier fautif met en jeu sa responsabilité de trois façons :

    - pénalement et personnellement s’il commet une infraction pénale, le SDIS nelui sera alors d’aucun secours ;

    - pécuniairement si sa faute est détachable du service et qu’elle a portépréjudice à autrui ;

    - disciplinairement : le SDIS peut prendre des sanctions disciplinaires à

    l’encontre d’un sapeur-pompier fautif qu’il y ait on non des suites judiciairespar ailleurs.

    B1 – Cas particulier de responsabilité

    Objectif : respecter certaines obligations réglementaires et administratives.

    Hospitalisation d’office d’un aliéné

    L’hospitalisation des aliénés est complexe à mettre en œuvre et requiert denombreuses garanties juridiques. L’hospitalisation d’office doit impérativement êtreprononcée par le préfet ou, en urgence, par le maire dont la décision doit êtreconfirmée par un arrêté du préfet. En outre le préfet ne peut prendre une telle

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    décision qu’au vu d’un certificat médical ou si l’intéressé par cette mesure a uncomportement qui révèle des troubles mentaux manifestes. Le chef d’agrès ne doit jamais intervenir sans la présence de la police ou de la gendarmerie. Il doit en outrese faire confirmer l’autorisation de transport par le CODIS.

    Hospitalisation d’un aliéné à la demande d’un tiers

    L’hospitalisation à la demande d’un tiers (généralement la famille) nécessite deuxconditions :

    - une demande manuscrite d’un membre de la famille ou d ’une personne qui aintérêt à agir ;

    - la délivrance de deux certificats médicaux (un seul dans l’urgence) ;

    Comme pour l’hospitalisation d’office, le chef d’agrès doit se faire confirmerl’autorisation de transport par le CODIS.

    Prise en charge des mineurs

    L’autorisation d’hospitalisation est en principe donnée par l’un des titulaires del’autorité parentale et est donnée de manière tacite dès lors qu’un des titulairesde l’autorité parentale accompagne l’enfant à l’hôpital. En cas d’urgence, cetteautorisation n’est pas requise pour délivrer les soins. En cas d’absence desparents (ou de l’un des deux) il appartient donc au chef d’agrès de juger del’urgence, en liaison avec le médecin régulateur du centre 15.

    S’il n’y pas urgence il convient que le chef d’agrès attende que l’un des parents

    soit joignable avant de quitter les lieux de l’intervention ou de décider del’hospitalisation. 

    Liberté du lieu d’hospitalisation

    Toute victime a le libre choix de son lieu d’hospitalisation. Si l’établissement choisiest dans la même ville que celle de l’hôpital de secteur il n’y a généralement pas dedifficulté à ce que le chef d’agrès puisse effecteur le transport. En revanche, dans lesautres cas, le transport n’est en aucun cas de son ressort. Dans cette situation ilexiste deux possibilités :

    - soit il laisse la victime sur place et un ambulancier effectuera le transport (casd’un malade à domicile, par exemple) ;

    - soit il assure le transport à l’hôpital de secteur qui se chargera de fairetransporter la victime vers l’établissement de son choix.

    Ouverture de porte

    Le chef d’agrès a le droit et le devoir de pénétrer dans tout lieu ou tout local qui luiest nécessaire de visiter pour la recherche d’une victime, l’évitement de lapropagation d’un incendie ou de fumées, gaz toxiques, etc. Il doit le faire même si les

    occupants des lieux lui opposent une résistance.

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    Bien évidemment le chef d’agrès fait dans ce cas face à une très granderesponsabilité, la propriété étant par définition inviolable. Il doit donc faire preuve de jugement et, ce faisant, autant d’esprit de décision que de retenue.

    Une fois un local visité, il doit en laisser la garde à la police ou à la gendarmerie s’iln’est pas possible de le refermer. Il doit également chercher à prévenir le propriétaire

    ou l’occupant par tous les moyens.

    Mise en danger délibérée de la vie d’autrui

    Le délit de mise en danger délibérée de la vie d’autrui est la seule infraction nonintentionnelle (aucune volonté de causer un dommage) qui soit punie d'une peined'emprisonnement.

    Pour que le délit de mise en danger délibérée de la vie d'autrui soit constitué, quatretypes de preuve cumulatives sont nécessaires :

    - existence d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposéepar la loi ou le règlement ;

    - violation manifestement délibérée de cette obligation ;- exposition directe d'autrui ;- existence pour autrui d'un risque immédiat de blessure ou de mort.

    La dangerosité du métier de sapeur-pompier et les nombreuses contraintes pesantsur les conditions d’engagement des sapeurs-pompiers doivent amener le chefd’agrès a être particulièrement vigilant sur les points suivants :

    - respecter et faire respecter les règles de sécurité édictées par les règlementset consignes ;- s’assurer de la qualification et de la compétence des intervenants ;- ne pas exposer inutilement ses subordonnés .

    Evidemment si des sauvetages sont à réaliser ou si une reconnaissance trèsdangereuse est à effectuer pour supprimer la cause d’un sinistre (fuite de produitchimique par exemple), les sapeurs-pompiers ont le devoir de s’engager, même si ledanger est grand et manifeste ou que toutes les mesures de sécurité n’ont pas puêtre prises (cas du sauvetage). Dans ces cas le chef d’agrès ne pourrait se voirpoursuivi. Mais dans les cas les plus courants et pour le plus grand nombre il a le

    devoir de ne pas exposer inutilement ses subordonnés au danger et garantir leurprotection de manière efficace.

    La décharge de responsabil ité

    Lorsque le chef d’agrès préconise une action et qu’elle est refusée par la victime oule sinistré il doit faire établir une décharge de responsabilité par ces dernières. Cettedécharge a pour but de devenir une preuve au cas où ils auraient à se plaindre quetelle ou telle action n’ait pas été entreprise par le chef d’agrès et que cette inaction aitprovoqué des dégâts (arrêt d’un barrage d’eau ou refus de transport à l’hôpital parexemple).

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    Responsabili té du chef d’agrès en matière de code de la route

    Vis-à-vis du SDIS, le chef d’agrès a la responsabilité complète de l’agrès qui lui estconfié. En cas d’accident le conducteur assume seul les conséquences pénales deses fautes, sauf en cas d’incitation à enfreindre le code de la route au mépris detoute prudence, même lorsque celui-ci prévoit des dispositions spécifiques aux

    services de lutte contre l’incendie pour se rendre en intervention comme :

    - le dépassement des limites de vitesse autorisée ;- le franchissement de feux rouges, des STOP ;- etc.

    Pour bénéficier de ces dispositions spéciales, le chef d’agrès doit toujours s’assurer :

    - que l’intervention est bien urgente et nécessaire ;- qu’il faut un usage simultané des avertisseurs sonores et lumineux ;- que le conducteur respecte des règles élémentaires de prudence (il ne doit

    pas franchir un feu rouge sans s’être assuré au préalable que lesautomobilistes ayant le feu au vert se soient arrêtés et, pour se faire, aborderle carrefour à vitesse réduite).

    C – REDACTION ADMINISTRATIVE

    C1 – Rédaction d’un compte-rendu

    Objectif : être capable de rédiger un compte rendu administratif.

    Le chef d’agrès a le devoir de rédiger un compte-rendu à la fin de chaqueintervention. Le plus souvent ce compte-rendu se présente sous la forme de cases àcocher par le biais du logiciel de traitement de l’alerte. Il peut également être amenéà devoir rendre-compte d’un fait ou d’une activité particulière à sa hiérarchie, ou, plussimplement, effectuer une demande quelconque (un congé exceptionnel, parexemple).

    Importance du compte-rendu

    D’une manière générale le compte-rendu administratif revêt une grande importancecar il devient une pièce communicable, par exemple aux sinistrés dans le cas durapport d’intervention ou à un subordonné dans le cas d’un compte-rendu d’accidentde sport. Le compte-rendu d’intervention pourra, par exemple, permettre au sinistréde justifier de son absence vis-à-vis de son employeur.

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    Principes de la rédaction adminis trative

    Un certain nombre de règles sont à respecter pour l’élaboration d’un compte-renduadministratif :

    - doit comporter en tête les grade et nom du destinataire ;

    - doit être daté ;- doit comporter un objet ;- ne doit comporter aucune formule de politesse ;- doit être court ;- doit comporter un paragraphe par idée ou sujet abordé ;- doit être signé ;- doit faire apparaître clairement les grade et nom du signataire.

    Le contenu du compte-rendu

    Indépendamment de la véracité de ce qui est contenu dans le compte-rendu, toutcompte-rendu doit répondre aux questions :

    - quoi ?- qui ?- où ?- quand ?- comment ?

    Quoi ?

    Le chef d’agrès doit indiquer avec précision l’objet du compte-rendu. Par exemple :« accident de sport ».

    Qui ?

    Le cas échéant il ne doit pas y avoir de doute sur l’identité de la personne en cause.Par exemple : « caporal Georges DUFOUR du CIS Lourdes Nord ».

    Où ?

    Indiquer le lieu précis de l’accident : « gymnase Marcel Cerdan, 23, rue des Bons

    Enfants à Lourdes (83000).

    Quand ?

    Indiquer le jour, la date et l’heure : « mardi 2 décembre 2008 à 17 h 25 ». Si l’heureprécise n’est pas connue, le chef d’agrès doit indiquer : « vers 17 h 30 » ou « entre17 h 15 et 17 h 30 ».

    Comment ?

    C’est la question la plus délicate à laquelle le chef d’agrès doit répondre. Il faut en

    effet éviter toute imprécision tout en n’indiquant pas des faits qu’il n’a pas constatélui-même. Il écrira par exemple : « au cours de la séance de sport quotidienne le

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    caporal DUFOUR a chuté de sa hauteur en rattrapant un ballon de volley-ball. Il s’estplaint d’une vive douleur au poignet gauche » ou « le caporal DUFOUR m’a rapportéqu’il avait chuté de sa hauteur en rattrapant un ballon de volley-ball. Il se plaint d’unevive douleur au poignet gauche ».

    Dans le premier cas le chef d’agrès a été témoin de l’accident et décrit ce qu’il a vu et

    constaté. Ainsi, la « parole » du chef d’agrès va être prise en compte, par exemplepour une pension d’invalidité car le rattachement de cet accident au service estévident.

    Dans le second cas le chef d’agrès n’a pas vu ce qui s’était passé et ne peu queconstater que le caporal DUFOUR se plaint d’une vive douleur au poignet gauche.Toujours dans l’hypothèse d’une pension d’invalidité il y aura sans doute uneenquête pour savoir si, par exemple, l’intéressé n’a pas pris sa garde avec cettedouleur suite à un accident à son domicile car dans cette hypothèse il ne peut y avoirde rattachement de cet accident au service, ce que le caporal DUFOUR tente defaire.

    C’est la raison pour laquelle le chef d’agrès doit être particulièrement attentif à larédaction d’un compte-rendu, quel qu’il soit. Les faits qui y sont mentionnés doiventdonc être rigoureusement exacts, précis et ne pas commettre d’omission. Le chefd’agrès qui manquerait à ces obligations de sincérité dans la narration des faits peutse voir poursuivre tant au plan interne (sanction disciplinaire) qu’au plan judiciaire.

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    Gestion

    Opérationnelle etCommandementNiveau 2 

    GOC 2 

    SAVOIR

    Enoncer le rôle et les responsabilités du chef d'agrès, ainsi que

    son positionnement dans la hiérarchie opérationnelle

    SAVOIR FAIRE

     Assurer le commandement d’un agrès en opération

    SAVOIR ETRE 

    S’adapter à l’évolution de la situation en ayant conscience de

    ses responsabilités

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     A - COMMANDEMENT OPERATIONNEL

     A1 - Principes du commandement opérationnel

    Objectif : être capable de rappeler sans erreur d’interprétation, les différentsprincipes de base du commandement opérationnel au sein des servicesd’incendie et de secours.

    Rappel des principes de base

    Le commandement, en général, et plus particulièrement en intervention exige duchef du chef d’agrès le respect et la stricte application de quelques principes debases :

    - le chef d’agrès dirige son agrès (avec un équipage de 4 hommes, en

    principe 2 équipes) ;- le chef d’agrès ne donne des ordres qu’à ses subordonnés directs (en

    particulier à ses chefs d’équipe) ;- le chef d’agrès rend compte à son supérieur direct (le chef de groupe) ;- le chef d’agrès contrôle les actions de ses subordonnés direct

    (notamment : compréhension et respect de la mission, exécution etrespect des mesures de sécurité).

    Ce principe encadrement a pour but essentiel de garantir le succès d’uneintervention avec la plus grande sécurité possible. Il permet en effet d’éviter touteconfusion dans les ordres donnés, dans les comptes-rendus et de faciliter le contrôle

    des actions menées (personnels, missions, moyens), selon un niveau decompétence défini et garanti.

    La chaine de commandement

    L’organisation opérationnelle repose sur le bon fonctionnement de la chaîne decommandement opérationnel. Le chef d’agrès en est le premier élément de cettechaîne qui dispose d’un commandement direct et qui peut se trouver dans lasituation de premier responsable d’une opération ou de responsable unique, si celle-ci est de son niveau et ne nécessite pas de renforts. Il est ainsi souvent le premierCommandant des Opérations de Secours (COS) qui va diriger l’intervention etdécider de la manœuvre pour mener à bien l’intervention en cours. Une mauvaiseévaluation de la situation, des premiers ordres mal exprimés ou dont l’exécution estmal contrôlée peuvent avoir des conséquences très dommageables sur le succèsfinal de la manœuvre ou la sécurité des binômes engagés.

    Les différents niveaux de responsabilité opérationnelle et les fonctionsopérationnelles qui leur correspondent sont généralement les suivants :

    - l’équipe : dirigée par un chef d’équipe (caporal ou caporal-chef) quicommande à son équipier, c’est l’élément de opérationnel de base, le

    binôme ;

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    - l’agrès : commandé par un chef d’agrès (sergent à adjudant-chef ou,selon les UV détenues, caporal ou caporal-chef) qui commande aupersonnel de son agrès ;

    - le groupe : commandé par un chef de groupe (major ou lieutenant ou,selon les UV détenues, adjudant ou adjudant-chef) qui commande de 2à 4 agrès ;

    - la colonne : commandée par un chef de colonne (capitaine oucommandant) qui commande de 2 à 4 groupes ;

    - le site : commandé par un chef de site (lieutenant-colonel ou colonel)qui commande à plusieurs colonnes.

     Ainsi, le supérieur direct du chef d’agrès est le chef de groupe duquel il recevra sesordres et auquel il devra toujours rendre compte en cours d’action et en fin demission. Les subordonnés directs sont les chefs d’équipes et équipiers sous sesordres, outre le conducteur de l’agrès qu’il commande et dont il a la responsabilité.

    Le Commandant des Opérations de Secours (COS) et le Directeur desOpérations de Secours (DOS)

     

    Le COS est le DDSIS ou un sapeur-pompier du SDIS, en fonction de ce qui est définipar le Règlement Opérationnel (RO). Ce commandement s’exerce sous l’autorité dupréfet ou du maire.

    Le DOS est le préfet ou maire qui assume la responsabilité des opérations desecours et qui dispose du COS pour la direction technique de l’intervention.

     A2 - Rôle du chef d'agrès en situat ion opérationnelle

    Objectif : connaître le rôle et les obligations du chef d’agrès en si tuationopérationnelle.

     Avant le départ en opération

    Le chef d’agrès doit essentiellement s’assurer qu’il dispose du personnel en nombreet en qualifications nécessaires et suffisants pour partir en intervention en cas dedoute ou d’insuffisance il doit obligatoirement rendre compte au CODIS et, s’il partavec un équipage insuffisant en nombre ou en qualification, il doit s’assurer dudépart concomitant d’un deuxième engin.

    Pendant le trajet

    Pendant le trajet le chef d’agrès doit :

    - informer son personnel de la nature exacte de l’intervention ;- chercher le renseignement auprès du CODIS, si nécessaire ;- prendre connaissance des plans, le cas échéant ;- guider le conducteur (itinéraire, modalités de la conduite).

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     A son arr ivée sur les l ieux

    Le chef d’agrès doit veiller en permanence à :- donner des ordres clairs et précis ;- rendre compte régulièrement à son chef de groupe ou au CODIS ;- la sécurité des intervenants, des victimes et sinistrés, du public ;

    - s’assurer de la condition physique et morale de ses personnels ;- être en liaison permanente avec son chef de groupe ou le CODIS.

     Avant de qui tter les l ieux

    Le chef d’agrès doit veiller à ce que les lieux soient sécurisés (balisage,gardiennage…) et qu’aucun matériel n’est resté sur place.

    De retour au CIS

    De retour au CIS le chef d’agrès a pour impératif de s’assurer du parfaitreconditionnement de son agrès et des ses personnels.

     A3 – Manœuvre de la garde

    Objectif : être capable de participer à une manœuvre de la garde dans le cadred’un exercice de mise en situation.

    La manœuvre est une action de formation à part entière. Elle participe à la Formationde Maintien des Acquis (FMA) et a pour but essentiel le maintien des compétencespar la réalisation d’objectifs individuels ou collectifs (au sein d’un engin d’incendie par

    exemple).

    Le chef d’agrès doit s’assurer que le thème de manœuvre choisi est simple,réalisable et proches de la réalité opérationnelle. Il doit veiller au respect del’ensemble des techniques opérationnelles réglementaires et à la sécurité despersonnels.

    Toute manœuvre doit faire l’objet d’un débriefing avec le personnel.

    B – NOTIONS DE CADRE D’ORDREB1 – Cadres d’ordres

    Objectif : être capable de décrire les dif férents cadres d’ordres et leur intérêt.

    Objectif des cadres d’ordres

    Les cadres d’ordres sont des moyens prédéterminés destinés, pour celui qui lesdonne, à ne rien oublier et, pour celui qui les reçoit, à les comprendre facilement.Cette modalité a pour but de réduire au maximum les difficultés de communication en

    situation opérationnelle.

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    Le chef de groupe utilise :

    - l’ordre préparatoire ;- l’ordre de mouvement ;- l’ordre Initial ;- les ordres de conduite.

    Le chef d’agrès doit savoir ;

    - analyser la situation ;- se fixer un objectif ;- faire un choix ;- exprimer ses ordres à ses subordonnés ;- contrôler l’action de ces derniers ;- rendre compte.

    Informations sur les ordres graphiques

    Pour fixer son idée de manœuvre et suivre l’évolution de l’intervention, le chef de

    groupe exprime ses ordres et rend compte de la Situation TACtique (SITAC) au

    moyens d’ordres graphiques. Le chef d’agrès n’a ni à les élaborer ni a les interpréter.

    Il se peut en revanche que le chef de groupe lui précise sa mission au moyen de la

    SITAC. Le chef d’agrès peut alors être amené à visualiser des symboles qui

    renseignent la SITAC.

    Quels que soient ces symboles, un code couleur définit la nature des opérations :

    - en bleu celles liées à l’eau ;

    - en vert celles liées aux personnes ;

    - en rouge celles liées à l’incendie ;

    - en orange celles liées aux risques spécifiques ;

    - en violet celles liées au commandement ;

    - en noir celles liées aux cheminements.

    Exemples de symboles :

    Symbole Signification

    Cheminements

    Voie de circulation

    Sens de circulation

    Voie interdite à la circulation

    Symbole Signification

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    Prises d’eau

    En service

    Point de ravitaillement

    Sou

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    B2 – Appl ications des cadres d’ordres par le chef d’agrès

    Objectif : être capable de d’appliquer individuellement l’ordre initial sur unesituation opérationnelle du niveau de chef d’agrès (1 seul agrès engagé).

     Analyse de la s ituat ion – Réaction immédiates

     Avant de donner un ordre, le chef d’agrès doit analyser la situation. Le plus souventcette analyse dure quelques secondes et est faite avant même de descendre del’engin. Par exemple, le VSAV se présente sur les lieux d’une intervention pour uncycliste renversé : le cycliste saigne à la jambe mais est debout et discute avec unagent de police ; le chef d’agrès sait d’emblée que la blessure est bénigne et que lavictime est consciente. Cette analyse quasi automatique de la situation va luipermettre sans aucun délai de dire à son conducteur où stationner et à son équipesecouriste quel matériel emporter. Dans d’autres cas il devra effectuer unereconnaissance sommaire ou se renseigner auprès des témoins avant de pouvoir

    donner ses ordres.

    Le chef d’agrès doit en tout état de cause chercher avant toute chose à répondre demanière précise aux questions suivantes :

    -  quels sont les risques de l’intervention ?-  quel est leur localisation ?-  où se situe le risque de propagation du feu ou d’extension du sinistre ?-  combien y-a-t-il de victimes ?-  les moyens engagés sont-ils suffisants ?

    Il peut ensuite donner son ordre initial en précisant, pour chaque équipe engagée :

    -  son emplacement : « Où ? » ;-  l’itinéraire à emprunter : « Par où ? » ;-  la mission à effectuer : « Contre quoi ? Pour quel résultat ? » ;-  les moyens à utiliser et/ou à emporter : « Avec quoi ? » ;-  le mode d’action : « Comment ? ».

    Préparation des ordres

    Le chef d’agrès a rarement le temps de mettre ses ordres par écrit ou même de les

    élaborer de manière complexe. Pour aller rapidement et ne rien oublier, il doitcherche à répondre à toutes les rubriques du canevas appelé SOIEC-M :

    S SituationSituation à l’arrivée du chef d’agrès sur leslieux ou évolution de la situation

    O Objectif Résultat attendu de la manœuvre

    I Idée de manœuvre Moyen pour parvenir au résultat

    E Exécution Modalités d’exécution par les équipes

    C Commandement Emplacement du chef d’agrès

    M Mesures de sécurité Mesures de sécurité prises et/ou à prendre

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    Ordre initial simpli fié 

    De la même manière le chef d’agrès ne dispose que de quelques secondes pourexprimer son premier ordre à la descente de l’engin ou immédiatement après.Comme pour la préparation des ordres et Pour aller rapidement et ne rien oublier, ildoit chercher à répondre à toutes les rubriques du canevas appelé SMES :

    S Situation Situation rencontrée

    M MissionMission précise pour chaque équipe et pour leconducteur

    E Exécution Modalités précises d’exécution de la mission

    S SécuritéConsignes de sécurité générales etparticulières

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    Relations

    Publiques Niveau 1 

    REP1 

    SAVOIR

    Connaître les techniques et matériels communs à différents types

    d'opération dans l'objectif de diriger son équipe en situationopérationnelle

    SAVOIR FAIRE

    Participer, en toute sécurité, avec son équipier à la mise en œuvre des

    matériels précités

    SAVOIR ETRE 

    S'adapter aux contraintes liées à l'environnement et aux risques

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     A – RELATIONS AVEC LA PRESSE

     A1 – Différents médias.

    Objectif : être capable d’énoncer les principaux médias et leurscaractéristiques en répondant à un questionnaire individuel.

    Les différents types de médias

    Les médias se distinguent à la fois par leur nature (presse, radio, télévision, Internet)et leur audience (internationale, nationale, régionale, locale).

    La presse

    La presse est le moyen de diffusion de l’information le plus ancien. D’audiencenationale, régionale ou locale, les journaux quotidiens (presse nationale et régionale)

    ou hebdomadaires (presse locale) véhiculent des informations qui, selon leuraudience, vont de la plus importante (la guerre en Afghanistan) à la plus banale(l’assemblée générale de l’association de pêche).

     Au niveau national ou régional, la presse est alimentée par les agences de presse(comme l’Agence France-Presse) qui relaient un nombre considérable de journalistessur le terrain et par ses propres journalistes, souvent spécialisés sur tel ou tel sujet.

     Au plan local, le chef d’agrès peut être amené à rencontrer des journalistesprofessionnels ou des correspondants des journaux qui peuvent être le propriétairedu bureau de tabac ou un commerçant, par exemple. Bien implantés, ils connaissent

    beaucoup de monde car ils couvrent un très grand nombre d’évènements dont la« résonance » ne dépasse souvent pas le cadre du village.

    La radio

    Bien qu’il existe des radio locales, dont l’audience est limitée à la portée de leurémetteur soit quelques dizaines de kilomètres, le chef d’agrès n’a que peut dechances de rencontrer un reporter sur les lieux de l’intervention. C’est également vraides radios d’audience régionale ou nationale qui ne dépêchent de reporters que surdes opérations très importantes et de longue durée. Leur interlocuteur est alors lepréfet, le maire ou le COS.

    La télévision

    D’audience régionale ou internationale (toutes les chaînes nationales sont relayéespar satellite et donc sont internationales) la télévision, comme la radio, ne dépêchede journalistes et de cameramen que sur les interventions majeures.

    Internet

    De nombreux médias sont diffusés par l’Internet, y compris la presse, la radio et latélévision. Ces médias, d’audience internationale, ne disposent pas de

    correspondants et sont exclusivement produits à partir des informations des agencesde presse ou de témoignages et documents qui proviennent directement des lieux

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    des interventions (sinistrés eux-mêmes, témoins). Le chef d’agrès peut très bien voirson action être diffusée dans le monde entier presque en direct sur ce type demédias grâce à la mise en ligne d’une vidéo numérique amateur, même pour unévènement local et mineur. Il doit donc être conscient qu’une simple photo ou vidéo« amateur » peut le mettre en avant à tout moment, sans même qu’il en soitconscient ou qu’il ait été interviewé.

     A2 – Métier de journaliste

    Objectif : être capable de décrire le métier de journaliste.

    Le métier de journaliste

    Le métier de journaliste consiste à recueillir des informations, les vérifier, les trier etles rendre accessibles au public. Cependant, ce métier peut recouvrir des réalités etdes façons d’exercer très différentes : présentateur du journal télévisé de 20 h, grand

    reporter parcourant le monde, « localier » au journal « Ouest France », journalistepolitique au « Monde », critique de cinéma, spécialiste des faits de société, journaliste sur Internet… Papier, micro, écrans de toutes natures sont désormais sesinstruments et ses supports de travail. Et l’ordinateur, bien sûr.

    Des métiers diversifiés

    Le rédacteur

    Son travail s’étend de la collecte d’informations à la diffusion par voie de presse. Lemétier implique des contacts extérieurs nombreux, une bonne culture générale, descapacités rédactionnelles et une grande mobilité.

    L’agencier

    L’agencier travaille pour une agence de presse, soit au desk, où les journalistessélectionnent, corrigent ou réécrivent les dépêches qui leur sont envoyées par lescorrespondants du monde entier, soit sur le terrain, en tant que correspondant.

    Le journaliste reporter d’images (le JRI) 

    Le JRI réalise des reportages pour les journaux et les magazines télévisés. Caméraà l’épaule, il couvre tous les sujets d’actualité et les événements du monde. C’est unélectron libre qui doit disposer de grandes capacités d’autonomie.

    Le secrétaire de rédaction (le SR)

    Le SR travaille à la lisibilité et à la compréhension d’un article de presse écrite. Ilopère des corrections et assure le lien entre la rédaction et la fabrication du journal. Ilest souvent amené à vérifier l’exactitude d’un fait.

    Le journaliste radio

    Le journaliste radio doit, en plus des qualités requises pour ses confrères, savoir

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    monter, mixer une bande son et "poser sa voix" pour passer à l’antenne. La réactivitéest la clé de voûte de cette profession.

    Le journaliste en ligne (Internet)

    Il doit savoir restituer l’information dans son contexte, avec rigueur et rapidité. Il écrit

    des paragraphes courts et les articles sont agrémentés de liens vers d’autresdocuments : images vidéo, sons, textes, autres sites complémentaires...

    Le localier  

    Il exerce dans une agence locale d’un quotidien régional et couvre tous lesévénements qui se situent dans sa zone de diffusion. Bien enraciné dans sa région, ilen connaît les spécificités. C’est lui que le chef d’agrès peut-être amené à rencontrer.

    Le rédacteur en chef

     A la tête de l’équipe rédactionnelle, le rédacteur en chef veille au respect de la ligneéditoriale d’une publication ou d’un journal audiovisuel. Il détermine les sujets àtraiter puis définit les "angles" à aborder.

    Le chef d’édition

    En télévision, le chef d’édition est le journaliste chargé de coordonner les équipestechniques et rédactionnelles. Il détermine l’ordre de passage des sujets du journalen fonction des instructions du rédacteur en chef.

    Le reporter-photographe

    Professionnel de la photographie, il fournit des clichés qui témoigneront ouillustreront un article. Il est souvent le premier journaliste présent sur le terrain.

    L’envoyé spécial 

    Journaliste envoyé en mission pour une durée déterminée, il est le témoin privilégiédes événements qu’il "couvre" pour sa rédaction.

    La carte d’identi té professionnelle dite « Carte de presse » 

    Délivrée par une commission paritaire de journalistes et d’employeurs de presse, lacarte de presse certifie que son détenteur travaille effectivement pour un organe depresse. Le journaliste qui l’obtient s’engage par ailleurs à respecter l’éthique de sonmétier et notamment la Charte de journalistes professionnels.

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    Principales règles du métier  

    Les journalistes adhèrent à la Charte des devoirs professionnels des journalistesfrançais qui proclame que :

    « Un journaliste digne de ce nom :

    - prend la responsabilité de tous ses écrits, même anonymes ;- tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la

    déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautesprofessionnelles ;

    - ne reconnaît que la juridiction de ses pairs, souveraine en matière d’honneurprofessionnel ;

    - n’accepte que des missions compatibles avec la dignité professionnelle ;- s’interdit d’invoquer un titre ou une qualité imaginaire, d’user de moyens

    déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi dequiconque ;

    - ne touche pas d’argent dans un service public ou une entreprise privée où saqualité de journaliste, ses influences, ses relations seraient susceptibles d’êtreexploitées ;

    - ne signe pas de son nom des articles de réclame commerciale ou financière ;- ne commet aucun plagiat, cite les confrères dont il reproduit un texte

    quelconque ;- ne sollicite pas la place d’un confrère, ni ne provoque son renvoi en offrant de

    travailler à des conditions inférieures ;- garde le secret professionnel ;- n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée ;

    - revendique la liberté de publier honnêtement ses informations ;- tient le scrupule et le souci de la justice pour des règles premières ;- ne confond pas son rôle avec celui du policier. »

    Les attentes du journaliste

    L’accueil et l’o rientation du journaliste sur une opération

    Le journaliste souhaite avant toute chose alimenter son média. C’est son métier, ilest payé pour cela. Pour disposer de l’information nécessaire à son objectif le journaliste de terrain, le localier, dispose généralement de quatre sources

    d’information :

    - le maire ;- le COS ;- la police ou la gendarmerie ;- les témoins, les sinistrés et les victimes.

    Le chef d’agrès peut être sollicité par un journaliste. Il doit systématiquement l’inviterà s’adresser au chef de groupe dont il dépend, ou directement au COS. S’il est lui-même COS, il ne doit pas refuser de répondre aux questions du journaliste car cedernier aura alors tendance à se retourner vers d’autres sources d’information,

    souvent beaucoup moins fiables comme les sinistrés qui, sous le coupe de l’émotion,n’ont pas la vision ni la connaissance complète de ce qui leur est arrivé.

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    Dans ce cas, le chef d’agrès doit s’assurer que le maire n’est pas sur les lieux. Sic’est le cas, il ira le voir avec le journaliste, et lui proposera par courtoisie derépondre lui-même aux questions. Si la police ou la gendarmerie est présente le chefd’agrès doit leur demander si telle ou telle information peut être donnée ou non enraison d’une enquête éventuelle (scène de crime par exemple).

     A3 - REPONDRE A UNE INTERVIEW

    Objectif : être capable de répondre à un interviewer lors d’une opération desecours dans le cadre d’un exercice de mise en situation.

    Répondre à une interview

    Une fois ces vérifications faites, le chef d’agrès peut répondre au journaliste en setenant aux règles suivantes :

    - ne délivrer que des informations publiques (ce que tout témoin a pu voir) ;- toute information donnée doit être juste et précise (comme pour le compte-

    rendu) ;- toute information délivrée ne peut déroger aux règles du secret et de la

    discrétion professionnels, le journaliste le comprendra très bien maischerchera toujours à obtenir une « confidence », ce que le chef d’agrès doitrefuser avec tact ;

    - utiliser des mots simples et concrets ;- éviter à tout prix le jargon (par exemple le chef d’agrès n’emploiera pas

    « VSAV » mais « ambulance des sapeurs-pompiers » ou n’emploiera pas

    « décaler » mais « partir en intervention » ;- ne répondre qu’aux questions posées, partir dans de longs discours présenteun risque élevé de se tromper.

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    Techniques

    Opérationnelles Niveau 3 

    TOP3 

    SAVOIR

    Connaître les techniques et matériels de base en communs àdifférents types d’opération, permettant au chef d’agrès

    d’appréhender au mieux, la gestion d’une intervention.

    SAVOIR FAIRE

    Faire mettre en œuvre et contrôler l’efficacité de ces matérielset techniques.

    SAVOIR ETRE

    Réagir et donner des ordres conformément à l’évolution de la

    situation, tout en veillant à la sécurité des intervenants.

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     ASPS oct obre 2008 – For mati on d ’Ad apta tio n à l ’Emp loi de Chef d’ Equi pe – UV TOP 3 – Page 2Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

     A – TOPOGRAPHIE, PREVISION ET TRANSMISSIONS

     A1 – Messages en opérat ions

    Objectif : être capable rédiger et de transmettre un message en si tuationopérationnelle dans le cadre d’un exercice de mise en situation.

    L’organisation des transmissions

    La fiabilité de la communication dans les SDIS passe par l’existence d’un réseauradio indépendant. Il s’agit en effet de garantir aux sapeurs-pompiers la permanencedes communications en cas d’évènement grave pouvant perturber l’acheminementde l’information (ordres de départ, messages de renseignements). Même si l’usagedes téléphones portables se généralise, il est en effet déjà arrivé qu’à l’occasiond’évènements particuliers les réseaux des différents opérateurs soient totalementsaturés, ce qui serait inacceptable pour les services de secours. Le SAMU, la police

    et la gendarmerie ayant exactement la même problématique.

    Les sapeurs-pompiers disposent ainsi :

    - de stations fixes (CTA, CODIS, CIS) ;- de stations mobiles (PC, engins…) ;- de postes portatifs.

    Le chef d’agrès est généralement titulaire d’un poste portatif. Il peut communiquersur plusieurs fréquences :

    - les fréquences opérationnelles ;- la fréquence Secours et Soins d’Urgence (SSU) ;- la fréquence air / sol ;- la fréquence recueil ;- les fréquences tactiques.

    Les différents messages opérationnels

    Message de départ

    Le message de départ du type « FPT Langeais parti pour feu de cuisine 56, rue de la

    Paix à Longerai »  est le premier acte important du chef d’agrès en opérations. Ilsignifie au CODIS que l’engin est parti à une heure précise et qu’en conséquence ilest armé conformément au RO. En d’autres termes, le message de départ signifieque le chef d’agrès est en mesure de remplir la mission qui lui est impartie.

    Message de présentation

    Le message de présentation du type « FPT Langeais parti pour feu de cuisine 56,rue de la Paix à Longerai se présente sur les lieux »  indique au CODIS une heureprécise d’arrivée des secours.

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    Message de demande de moyens

    Le message de demande de moyens du type « FPT Langeais demande 1 EPS et 1VSAV en renfort pour feu de cuisine 56, rue de la Paix à Longerai »  indique auCODIS que le chef d’agrès a conduit sa première reconnaissance, a donné sespremiers ordres et a évalué les renforts nécessaires. Le message de demande de

    moyens est passé dans les 2 à 3 minutes suivant la présentation de l’engin.

    Message de renseignements

    Le message de renseignements est un message structuré. Le premier message derenseignements doit être passé par le chef d’agrès dans les 5 à 8 minutes suivantson arrivée sur les lieux. S’il est COS pour la durée de l’intervention, il devra enpasser un toutes les 20 minutes environ. Le message de renseignements a pour butde permettre au CODIS de connaître précisément la situation sur place et de suivreson évolution.

    Le message de renseignements doit renseigner les rubriques suivantes :

    - adresse de l’intervention (« je suis ») ;- nature du sinistre (« je vois ») ;- évolution probable du sinistre (« je prévois ») ;- mesures prises (« je fais » ;- renforts ou services publics nécessaires (« je demande »).

    Par exemple « Feu de cuisine 58, rue de la Paix à Longerai. Le feu intéresse unecuisine de 12 m² environ. Pas de risque de propagation, secours suffisants. 1 LDV

    500 en manœuvre. Je demande EDF et GDF ».

    Message de disponibilité

    Le message de disponibilité permet au chef d’agrès de signaler au CODIS qu’il estprêt à repartir en mission. Il peut soit être passé en quittant l’intervention soit après leretour au CIS s’il a été nécessaire de reconditionner l’engin (bouteilles d’ARI,oxygène, etc.) ou le personnel (douche).

     A2 – Emploi des cartes, parcellaires et p lan ER

    Objectif : être capable d’uti liser une carte ou un parcellaire mais aussi un plan

    ER en situation opérationnelle dans le cadre d’exercices pratiques.

    La carte

    La carte est la représentation graphique de l’espace naturel. Le chef d’agrès abesoin de bien savoir lire une carte routière, outil indispensable pour se rendre surles lieux d’une intervention. L’usage de ce type de cartes est courant. Pour s’yrepérer on utilise la légende de la carte qui se trouve dans un cartouche, en bordure.

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    Le plan d’établissement répertorié

    Dans leur mission de prévision, les sapeurs-pompiers répertorient un certain nombred’établissements à risques de part leur importance, leur emplacement ou leurspécificité.

    Chaque établissement répertorié fait l’objet d’un plan comprenant généralement :

    - un plan d’accès avec l’itinéraire à prendre ;- une photo aérienne du site ;- un plan masse avec le réseau d’hydrants ;- un ou plusieurs plans de niveaux ;- le ou les plans d’intervention avec notamment la localisation précise des

    locaux à risques ou des produits dangereux ;- les consignes particulières en fonction des dangers spécifiques de

    l’établissement.

    Le chef d’agrès y trouve une aide précieuse pour le trajet et, pendant le trajet,prendre connaissance des informations qui l’intéressent en fonction des éventuellesprécisions connues dès l’appel des secours. Une fois sur les lieux il peut facilementdialoguer avec le CODIS, qui dispose du même document, ou avec le chefd’établissement. Si ce dernier est absent, il a en mains un outil important d’aide à ladécision.

    B – REGLES DE SECURITE

    B1 – Règles de sécurité individuelles et collectives

    Objectif :  être capable de citer et d’appliquer les règles de sécuritéindividuelles (notamment le port des différentes tenues de protection enrapport avec les risques) et collectives

    Le respect des règles de sécurité est le premier des devoirs du chef d’agrès. Il doiten particulier veiller :

    - au choix des Equipements de Protection Individuelle (EPI) pour le personnel,en fonction des risques ;

    - au contrôle (quantité et qualité) des EPI ;

    - au respect des règles élémentaires de prudence par le conducteur ;- au balisage des lieux de l’intervention ;- à la condition physique des personnels, à son hydratation et à son

    alimentation ;- au respect des procédures d’intervention ;- à la protection des intervenants (intervention en situation agressive, violences

    urbaines…) ;- etc.

    Le contrôle permanent de la sécurité pour lui-même, les intervenants, les victimes, lepublic est un impératif absolu pour le chef d’agrès. Il doit veiller à ce que toutes les

    actions de secours soient réalisées avec une sécurité maximale.

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    interventions

    DIVersesNiveau 2 

    DIV2 

    SAVOIRDécliner les différentes techniques et méthodes, les risques etles responsabilités liées aux interventions diverses

    SAVOIR FAIREDiriger la mise en œuvre des matériels en fonction des

    différentes méthodes et techniques

    SAVOIR ETREPrendre conscience des responsabilités engagées, des risquesde litige et de la réglementation liée à l’environnement

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     A - GENERALITES SUR LES INTERVENTIONS DIVERSES

     A1 - Généralités sur les interventions diverses

    Objectif : Etre capable d’expliquer les spécificités des interventions diverses

    et les responsabilités afférentes.

    Différents types d’interventions diverses

    Les interventions diverses consistent pour l’essentiel à porter assistance à des

    personnes (personne bloquée dans une cabine d'ascenseur, etc.) ou à protéger

    leurs biens (inondation, intervention pour animaux, etc.).

    Elles nécessitent du chef d’agrès, outre les connaissances techniques liées à

    l'emploi en toute sécurité des matériels nécessaires, un solide bon sens qui doit lui

    permettre d'intervenir efficacement en s'adaptant aux situations les plus variées, touten causant le minimum de désagrément ou de détériorations aux sinistrés comme

    au voisinage.

    Limites des missions du SDIS

    D’une manière générale les interventions des sapeurs-pompiers doivent se limiter

    aux actions que réclame l'urgence. Le chef d’agrès doit donc, même sous la

    pression des sinistrés, ne pas se substituer aux entreprises spécialisées et

    entreprendre des travaux non compatibles avec sa formation et les matériels dont il

    dispose. Dans tous les cas, son intervention doit se limiter à la suppression de la

    cause des désordres et à assurer la sécurité des lieux des occupants.

    Dans tous les cas où il n'y a ni urgence, ni mise en péril des sinistrés et des voisins,

    le chef d'agrès doit inviter le sinistré à faire appel à une entreprise compétente. Le

    choix de cette entreprise est du ressort exclusif du sinistré. Le chef d’agrès ne doit

    en aucun cas s’immiscer dans le choix de cette dernière.

    Dans certains cas, et notamment en cas de carence d’entreprises compétentes ou

    d’indisponibilité absolue (cas des dimanches et jours fériés par exemple), le chefd’agrès peut demander au CODIS l’autorisation d’effectuer l’intervention ou de

    laisser du matériel sur place (destruction d’un nid de guêpes, motopompe, etc.). Le

    CODIS lui fixe alors les conditions financières de l’intervention qu’il n’entreprendra

    qu’après l’accord exprès du sinistré.

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     ASPS janv ier 2009 – Formati on d ’Ad apta tio n à l ’Emp loi de Chef d’Agrès – UV DIV 2 – Page 3Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    Risques liés aux interventions diverses

    Les risques liés aux interventions diverses sont nombreux :

    - chute (par exemple lors de la capture d'animaux ou de dépose de

    matériaux) ;- électrocution ;

    - morsures, griffures, piqûres (capture d'animaux) ;

    - coupure (tronçonnage) ;

    - etc.

    Dans tous les cas le chef d'agrès doit veiller à l'application stricte des règles de

    sécurité et à l'utilisation des équipements de protection individuels adaptés.

    La gestion des interventions diverses

    Le rôle général du chef d’agrès

    Outre son devoir général de sécurité et qu’il doit s’assurer du bien fondé del’intervention, le chef d’agrès doit avoir pour préoccupation permanente de faire ensorte que son intervention ne cause pas de dommages inutiles, soit volontairement,soit involontairement. Volontairement lorsqu’il aura décidé de forcer des locaux danslesquels il n’y avait manifestement pas de danger ; involontairement lorsque, par unemanœuvre inadaptée, il provoque des dégâts importants (par exemple untronçonnage d’arbre mal réalisé provoque l’écrasement d’un véhicule en

    stationnement).

    Les reconnaissances

    Pour lui permettre d’’être le plus efficient possible, c'est-à-dire efficace et économedes moyens humains et matériels, le chef d’agrès doit prendre le temps, saufurgence, de reconnaître les lieux. Cette reconnaissance doit s’appuyer sur ce qu’ilconstate sur le terrain et sur les renseignements qu’il pourra obtenir des voisins, dugardien, etc. S’il a des doutes sur les moyens à mettre en œuvre il ne doit pashésiter à demander conseil au CODIS.

    Les actions à mener

    Dans la plupart des cas le chef d’agrès devra se limiter à supprimer la cause dusinistre (par exemple barrer l’eau au barrage général de l’immeuble) ; dans d’autrescas il devra éliminer ou diminuer les conséquences de la cause (par exemple épuiserles locaux à risque d’une entreprise à la suite d’une inondation) ; parfois il devraeffectuer une action de protection ou de sauvegarde des biens (par exemple bâcherpuis évacuer une collection de tableaux de maître menacée).

    Dans tous les cas de figure il doit faire preuve d’à propos et de bon sens. Lessituations sont presque aussi nombreuses que les interventions, aussi le chef d’agrès

    devra-t-il compter également avec son expérience.

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     ASPS janv ier 2009 – Formati on d ’Ad apta tio n à l ’Emp loi de Chef d’Agrès – UV DIV 2 – Page 4Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    Relations avec les sinistrés

    Les relations du chef d’agrès avec les sinistrés doivent être empruntes de courtoisie,

    même si ces derniers ont attendu longtemps (du point de vue du sinistré le temps

    est toujours trop long), notamment lors d’évènements calamiteux (tempête, grêle,

    etc.). Souvent une explication simple de la situation permet de désamorcer le conflit.

     A2 - Opérations d’épuisement

    La reconnaissance des lieux

    Toute opération d'épuisement de locaux doit être précédée d'une reconnaissance aucours de laquelle le chef d'agrès doit se garder d'exposer dangereusement sespersonnels et faire preuve de bon sens afin d'éviter toute détérioration inutile et sanscommune mesure avec l'opération à effectuer.

    La reconnaissance répond au objectifs suivants :

    - déterminer la cause de l'inondation et la supprimer sans délai sipossible (fermeture de robinet, de vanne, de contre barrage etc.) ;

    - définir les moyens à mettre en œuvre (évaluer le volume à épuiser,la distance de cheminement des tuyaux) ;

    - déterminer les mesures de sécurité à prendre immédiatement(coupure du courant…) ;

    - contacter les sinistrés

    Lorsque l'inondation intéresse un sous-sol (cave, chaufferie, etc.) il est indispensabled'évaluer en le volume à épuiser afin d'adapter le moyen d'épuisement à l’opération.

    Pour un volume inférieur à 20 m3, une motopompe légère d'épuisement ou un hydro-

    éjecteur suffit. Pour les volumes supérieurs, une motopompe et un ou deux vide-caves sont nécessaires.

    Dans certaines zones, en période de crue ou d'orage, l'eau de l'égout ou d'un pland'eau peut inonder les sous-sols. Il est alors inutile d'effecteur l'épuisement. Il fautattendre la fin de la crue ou de l'orage, en particulier si le sous-sol est en terre

    battue.

    L’eau est un élément doté d’une masse très importante (1 l = 1 kg), très difficile àcontrôler (sans forme, s’écoule toujours vers le point le plus bas) et qui accumulerapidement beaucoup d’énergie (vitesse ou poids).

    Evaluer pour mieux agir

    Dans ce type d’intervention, il est important de bien comprendre la cause et lasituation du sinistre. L’évaluation permettra de répartir les actions dans le temps etde déterminer les moyens nécessaires.

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     ASPS janv ier 2009 – Formati on d ’Ad apta tio n à l ’Emp loi de Chef d’Agrès – UV DIV 2 – Page 5Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    La suppression de la cause et la coupure des fluides

    La reconnaissance a pour objet de permettre au chef d’agrès d’identifier la cause etl’état des lieux. En tout état de cause, il faut couper tous les fluides. L’arrivée d’eauévidemment, mais aussi la source naturelle ou non qui est à l’origine de l’inondation.L’électricité aura certainement disjoncté, mais le chef d’agrès doit s’en assurer,

    certaines parties pouvant être indépendantes.

    Le pompage va diminuer le niveau de l’eau stockée qui a pu se stabiliser. Si lasource est toujours active, la rupture de cet équilibre va créer un nouveau flux et undéplacement de matière qui peut créer de nouveaux dégâts. Par exemple, une cavese remplit d’eau suite à des pluies importantes, le terrain environnant gorgé d’eaus’est alors équilibré avec la cave ; si l’on pompe cette cave, alors que le terrain esttoujours gorgé d’eau, la cave va continuer à se remplir et l’on réactive un flux dematière au travers des murs de soutien, ce qui peut endommager la structure del’édifice.

    Le chef d’agrès doit faire preuve d’une vigilance constante et mesure toutes lesconséquences possible de ses choix.

    Le choix des techniques et des matériels d’épuisement

    Le chef d’agrès doit choisir le moyen d’épuisement le plus adapté en fonction :

    - du temps alloué (interventions multiples, biens dont le dommages’aggrave avec le temps d’immersion, etc.) ;

    - des capacités d’évacuation : si elles sont limitées (caniveau étroit,

    ruisseau déjà engorgé) cela peut déplacer le sinistre et en créer unnouveau ;- du danger : dans un local fermé l’emploi d’une motopompe

    thermique va créer une atmosphère toxique et explosible.

    Les règles de sécurité

    Le respect et le contrôle des règles de sécurité est le premier devoir du chef d’agrès.

    Source de danger Risques encourus Règles de sécuri té

    Eau Chute (noyade)Port d’un gilet de sauvetage dans les

    embarcations

    Eau et électricité ElectrisationCoupure des énergies avant touteintervention ; emploi d’éclairagesportatifs étanches

    Moteur thermique

    Brûlures

    Remplir le réservoir des motopompesmoteur arrêté et refroidi pour éviter uneinflammation due à la chaleur dumoteur ; refermer le contenant et le tenirà l’écart (un bidon à demi-rempli estplus dangereux qu’un bidon plein)

    ChuteRemplir avec précaution et à l’écart dupassage, pour limiter la zone glissante

    Intoxication au monoxyde decarbone (CO)

    Ne pas utiliser de moteur thermique

    dans un milieu peu ou pas ventilé(caves, sous-sols)

    Liste non exhaustive.

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    La fin de l’opération

    La fin de l’intervention est parfois difficile à trancher. Le chef d’agrès doit savoir fairela part des choses entre ce que peut traiter le sinistré, ce qui est du domained’intervention des sapeurs-pompiers et ce qui relève de la solidarité (personnesâgées, femmes seules avec des enfants, handicapés, etc.). Dans certains cas le

    chef d’agrès ira bien au-delà de la suppression de la cause. C’est son devoir et sonhonneur de porter assistance aux plus faibles et aux plus démunis.

     Avant de quitter les lieux il doit s’assurer de la stabilité des structures, la cas échéantde la prise en compte du relogement par le maire, de l’aération des locaux, etc.

    Il doit aussi contrôler le nettoyage et le reconditionnement du matériel, signaler àson retour les pannes, défauts, chocs, accidents…

     A3 - Les interventions animalières : cadre réglementaire

    Reconnaissance et catégorisation de l’animal

    Les animaux domestiques et de la ferme sont bien connus de tous et même lescitadins les plus endurcis sont à même de les reconnaître. Il en va différemment desNAC, les Nouveaux Animaux de Compagnie comme les pythons, les mygales,différentes sortes de lézards, etc. Dans ce cas le chef d’agrès doit faire appel aupropriétaire, aux témoins ou à un vétérinaire pour identifier l’animal auquel il a à faireet, surtout évaluer son degré de dangerosité (serpent venimeux ou non parexemple).

    Propriété des animaux domestiques

    Les animaux domestiques et d’élevage sont la plupart du temps identifiés pardifférents moyens : puces électroniques, tatouages, etc. Ils ont également un carnetd’identité et de santé détenu par leur propriétaire. Ces informations sont àtransmettre par le chef d’agrès au vétérinaire si ce dernier est amené à intervenir.

    Dans tous les cas de figure le chef d’agrès devra chercher, si nécessaire, à identifierle propriétaire de l’animal et l’inviter à se déplacer sur les lieux de l’intervention.

     Animaux sauvages et espèces protégés

    La connaissance des animaux sauvages et des espèces protégées relève desvétérinaires et spécialistes animaliers. En cas de doute, le chef d’agrès doit faireappel à un vétérinaire ou aux services compétents comme, par exemple, l’officenational de la chasse et de la faune sauvage.

    Il arrive fréquemment que des individus se livrent au trafic illégal d’espècesprotégées. Le chef d’agrès qui le soupçonne doit alors faire appel à la police ou à lagendarmerie.

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     Animal b lessé, indemne ou errant

    Les animaux blessés doivent être confiés aux soins d’un vétérinaire ; les animauxindemnes doivent être remis à leur propriétaire ; les animaux errants doivent êtrerécupérés par le service ou l’association chargé de la fourrière. Pour obtenirl’assistance d’un vétérinaire ou de la fourrière, le chef d’agrès doit solliciter leur

    présence par l’intermédiaire du CODIS.

     Animal féroce, mordeur, gr iffeur (rage) ou provoquant des dégâts

    Face à un animal présentant ces caractéristiques, le chef d’agrès doit demandersans délai l’assistance d’une équipe d’intervention animalière (s’il en existe une),d’un vétérinaire équipé d’un fusil hypodermique, de la police ou de la gendarmeriequi, en cas de danger peuvent faire usage de leur arme à feu.

    L’animal est un bien

    Tout propriétaire d’animal en est responsable. Cela vaut aussi bien pour les bonssoins qu’il doit lui apporter (la maltraitance d’animaux est sévèrement punie) quepour la responsabilité des dommages que son animal peut causer. Du point de vuedu chef d’agrès cela veut dire qu’il doit considérer un animal avec autant de soins etde précautions qu’une victime humaine.

    Responsabilité des maires

    Les maires sont tenus de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’éviter toutévènement fâcheux dû à la divagation d’un animal (un animal est considéré en

    divagation lorsqu’il échappe à la surveillance de son maître, volontairement ou non).Il peut à ce titre imposer des mesures au propriétaire ou au gardien de l’animal(obligation de récupérer l’animal, mise en fourrière…). Face à une situation de cetype, le chef d’agrès doit demander au CODIS l’intervention du maire de lacommune sur le territoire de laquelle l’intervention a lieu.

    Rôle du vétérinaire

    La présence d’un vétérinaire doit être demandée au CODIS par le chef d’agrès,notamment dans les cas suivants :

    - animal blessé ;- animal dangereux ne pouvant être approché ;- animal de race inconnue ;- animal pris au piège dont l’extraction est délicate ;- etc.

     A4 - Interventions animal ières

    Dans tous les cas de figure, le chef d’agrès, s’il ne connaît pas lui-même la

    technique adéquate doit s’entourer des conseils des professionnels présents

    (éleveurs, soigneurs…) et ne pas hésiter à faire appel à un vétérinaire.

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     ASPS janv ier 2009 – Formati on d ’Ad apta tio n à l ’Emp loi de Chef d’Agrès – UV DIV 2 – Page 8Reproduction exclusivement autorisée en formation pour un usage individuel (article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle)

    Une fois entendu ces conseils c’est à lui et à lui seul que revient la décision d’agir de

    telle ou telle manière et la responsabilité de l’intervention lui incombe. S’il éprouve

    des difficultés il ne doit en aucun cas hésiter à demander au CODIS la présence

    d’un chef de groupe.

    Règles générales d’intervention

    Le chef d’agrès doit veiller à ce que l’opération :

    - se déroule dans le calme :o  pas de gestes brusques et amples ;o  pas de cris, faire le moins de bruit possible (marcher et parler

    doucement) ;o  ne pas regarder l’animal dans les yeux, éviter son regard ;o  le toucher avec douceur ;o  faire preuve de patience ;

    - se déroule avec prudence :o  tout animal est potentiellement dangereux, surtout s’il a peur ou est

    blessé.

    Capture d’animal

    La capture de certains animaux s’impose parfois, notamment si quelqu’un a étévictime d’une morsure, surtout sans raisons apparentes. L’animal doit en effetobligatoirement être examiné par un vétérinaire afin de déterminer s’il est porteur ou

    non de la rage. La victime doit quand à elle être présentée sans délai à un médecin.

    La capture d’un animal présente toujours des risques :

    - charge (jeunes bovins, taureaux, sangliers, cervidés, béliers…) ;- coups de corne (bovins, cervidés) ;- coups de pied (herbivores) ;- morsures (carnivores, chevaux, porcs, serpents, singes, mygales) ;- griffures (félins) ;- piqûres (guêpes, abeilles, scorpions, mygales) ;- plaies par les serres (rapaces) ;

    - coups de bec (rapaces, hérons).

    Le chef d’agrès doit donc s’assurer de la protection la plus complète possible de sonéquipage qui doit revêtir la tenue de feu complète, y compris le surpantalon. En casde danger avéré il doit tenter d’isoler l’animal dans un enclos, une cage, etc. et nepas laisser son équipe s’approcher de l’animal.

    Hyménoptères

    Les abeilles sont protégées. Il est interdit de les détruire. Le chef d’agrès doit

    demander au CODIS l’intervention d’un apiculteur. Les nids de guêpes et frelons

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    doivent être détruits par une entreprise spécialisée, sauf en cas de carence

    (intervention le plus souvent payante) ou d’urgence.

    Dans tous les cas le chef d’agrès doit veiller à ce que ses équipiers soient revêtus

    d’une combinaison de protection spéciale. En cas de destruction d’un nid seuls les

    produits autorisés et mis en service par le SDIS sont autorisés d’emploi.

     Animal enlisé, dans l 'eau ou en excavation

    Les interventions concernant les animaux enlisés dans l'eau ou en excavation, sontdes interventions particulières qui nécessitent de faire appel à un vétérinaire qui jugera des moyens à mettre en œuvre (chèvre, moyen de levage, etc.) et des soins àapporter à l'animal.

    Relevage d'animal blessé, capture d'animal

    Un animal blessé doit être transporté sur un plan dur. La méthode de relevage doits'inspirer des méthodes c