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LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012 État du développement durable au Québec et Guide pour les décideurs LE DDQ 2012 UN éVèNEMENT ORGANISé PAR COLLOQUIUM LE 17 ET 18 SEPTEMBRE 2012 AU CENTRE DES CONGRèS DE QUéBEC

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Le Livre bLanc du ddQ 2012État du développement durable

au Québec et Guide pour les décideurs

Le DDQ 2012 un évènement Organisé par COLLOQuium

Le 17 et 18 septembre 2012 au Centre Des COngrès De QuébeC

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3LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

RÉSUMÉ INTRODUCTIF

Colloquium organise des événements sur divers sujets pouvant appuyer la prise de décision et la réflexion des décideurs et des gestionnaires du Québec. En 2012, Colloquium a choisi de produire un événement sur le développement durable au Centre des congrès de Québec en rassemblant divers experts du milieu.

En effet, d’ici 2013, la Table d’accompagnement-conseil des entreprises du secteur privé (TACEP) a fixé comme objectif que 20% des entreprises agissant sur le territoire québécois adoptent une démarche en développement durable.

Le développement durable apparaît pour certains comme un concept encore élitiste, réservé au domaine de la recherche, du gouvernement ou bien des grandes entreprises qui ont les moyens d’investir.

OR, LE DEVELOPPEMENT DURABLE EST ACCESSIBLE À TOUS.

L’événement du 17 et 18 septembre 2012 visait à faire un état des lieux du sujet et à mieux comprendre les différents axes du développement durable. Dans le même élan, plusieurs conférences présentaient différents outils et stratégies pour mettre la mise en action de certaines facettes du développement durable au sein des entreprises du Québec.

L’évènement de Colloquium a rassemblé des décideurs et des influenceurs québécois sur le développement durable autour de différentes thématiques :- Pourquoi investir en développement durable ?- Comment engager les parties prenantes ?- Comment aborder d’autres stratégies, telles que l’intégration de la norme BNQ 21000 et l’investissement responsable ?

Ce livre blanc est un résumé des thématiques abordées lors de l’événement. Il a pour objectif d’offrir aux organisations et aux entreprises du Québec des pistes de compréhension pour démystifier le développement durable à travers des concepts-clés, des outils et des exemples d’organisations au Québec.

Des projets réalisés par

des organisations québecoises

Des outils pour comprendre comment mettre en place le thème

Des explica tions éclairées

par les conférenciers

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5LE LIVRE BLANC DU DDQ 20124COLLOQUIUM ET SES FONDATEURS

COLLOQUIUM ET SES FONDATEURS

LES ÉvèNEMENTS DE COLLOQUIUM

Colloquium est née d’un fort désir d’aider les organisations et individus à améliorer leur efficacité, leurs connaissances et leurs compétences, ainsi que de pousser la réflexion et de donner des outils utiles.

À travers des évènements d’affaires uniques, Colloquium réunit des experts afin de produire des contenus uniques pour les gestionnaires, décideurs d’entreprise et professionnels. Les thématiques choisies par Colloquium ont toujours comme but d’appuyer et d’outiller les entreprises et les organisations de Québec en les maintenant à l’affût des tendances.

Les quatre fondateurs de Colloquium sont des entrepreneurs de Québec, désireux d’appuyer les gens d’affaires de la Capitale dans leur développement et leur réflexion stratégique. Colloquium vise aussi, dans ses événements, à favoriser le réseautage et les connexions durables entre experts et gens d’affaires de différents milieux.

COLLOQuiumAu travers des évènements, conférences et formation stratégiques, Colloquium réunit des experts afin de produire des contenus uniques pour les gestionnaires, décideurs d’entreprise et professionnels. Les thématiques choisies par Colloquium ont toujours comme but d’appuyer et d’outiller les entreprises et les organisations de Québec en les maintenant à l’affût des tendances.

Les quatre fondateurs de Colloquium sont des entrepreneurs de Québec, désireux d’appuyer les gens d’affaires de la capitale dans leur développement et leur réflexion stratégique. Colloquium vise aussi, dans ses événements, à favoriser le réseautage et les connexions durables entre experts et gens d’affaires de différents milieux.

Les thématiques mises de l’avant dans les événements de Colloquium répondent à ces objectifs :• être stratégiques pour les organisations;• outiller les décideurs, les gestionnaires, les professionnels et les entrepreneurs;• permettre de susciter la réflexion et la discussion.

missiOnCréer des connexions et participer au partage d’expertise afin d’augmenter les connaissances et les habiletés des gestionnaires, des professionnels et des entrepreneurs de Québec, par l’entremise d’événements stratégiques et uniques.

DE GAUChE à DROITE JOnathan ChabOt, DIRECTEUR WEB ET MULTIMéDIA ; myrka maheux, DIRECTRICE DE LA pROGRAMMATION ; patriCk gOuLet, DIRECTEUR MéDIAS SOCIAUx ET CONTENU& rémi LaChanCe, DIRECTEUR GéNéRAL.

phOTOGRAphIE pRISE pAR FRéDéRIC LAVOIE LORS DE L’OUVERTURE DE L’éVèNEMENT. TOUS DROITS RéSERVéS.

rémi LaChanCe DIRECTEUR GéNéRAL

patriCk gOuLetDIRECTEUR MéDIAS SO-CIAUx ET CONTENU

myrka maheuxDIRECTRICE DE LA pROGRAMMATION

JOnathan ChabOtDIRECTEUR WEB ET MULTIMéDIA

LE PRINTEMPS DES RéSEAUx SOCIAUx3 et 4 avril 2012

MARkETINg ET VENTES 360Oº— CENTRE DES CONgRèS DE QUéBEC5 et 6 février 2013

DéVELOPPEMENT DURABLE QUéBEC 17 et 18 septembre 2012

LE PRINTEMPS DES RéSEAUx SOCIAUx— CENTRE DES CONgRèS DE QUéBEC2e éDitiOn. 16 et 17 avriL 2013

gESTION ET RESSOURCES hUMAINES— CENTRE DES CONgRèS DE QUéBEC4 et 5 Juin 2013

événements COLLOQuium 2012 événements COLLOQuium 2013

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7LE LIVRE BLANC DU DDQ 20126NOS pARTENAIRES

NOS PARTENAIRES

SéNikL’équipe de Sénik était responsa-ble de toute la logistique et de la coordination de l’événement. Ils ont pris l’événement en main de a à z : de la gestion du budget et des repas, en passant par la technique dans les salles et la signalisation.•www.senik.ca

éCologiStikL’entreprise a demandé à chaque participant du colloque le moyen de transport utilisé pour se ren-dre à l’événement et le nombre de kilomètres parcourus. écologistik s’est servi de ses informations afin de déterminer l’empreinte écologique du colloque.•www.ecologistik.ca

atelier Mille MilleL’Atelier Mille Mille, grâce au travail de la talentueuse Julie Espinasse, a réalisé la mise en page de ce document•www.ateliermillemille.com

Partenaires diffuseurs

Les coLLaborateurs de service

réSeau eNtrePriSe et déveloPPeMeNt duraBle (redd)Fondé en 2005, cet organisme à but non lucratif produit des ressources faisant autorité sur d’importants enjeux en matière de développement durable dans le but d’influencer les pratiques de gestion et la recherche. •http://nbs.net

ParC teChNologiQue du QuéBeC MétroPolitaiNLe Parc techno a partagé l’événement avec ses membres pour qui le dével-oppement durable est une grande préoccupation.

L’association des professionnels en développement durable a invité tous ses membres à participer au colloque Développement Durable Québec.•www.aprodd.ca

leS atelierS de CoNverSatioN aNglaiSeFondée en 1983, ACA offre des cours grand public, pour les jeunes, des cours en entreprise ou par téléphone. Cours d’anglais et d’espagnol. 202-2600, boul. Laurier, Québec, QC g1V 4T3 - 418-657-2600•[email protected]

la ville de QuéBeC •www.ville.quebec.qc.ca

le JourNal ChefS d’eNtrePriSeS Le Journal d’affaires des leaders économiques de Québec et Chaudière-Appalaches est fier de s’associer à titre de partenaire associé pour l’année 2012-2013 à Colloquium, événements d’affaires.•www.chefs-entreprises.ca

coLLaborateurs de services

frédériC lavoie PhotograPhe évéNeMeNtielMonsieur Lavoie avait le mandat de faire vivre l’événement en images. Il a réussi à démontrer le dynamisme et l’innovation du colloque en prenant des photos de tous les conférenciers, des dîners réseautage et du 5 à 7.•www.fredphotographe.com

doxa foCuSColloquium veut créer des événe-ments qui répondent à un besoin. Afin de constamment améliorer notre offre, nous avons mandaté la firme de recherche marketing Doxa Focus afin de sonder l’appréciation des participants et analyser les résultats de l’étude.•www.doxafocus.com

terMiNuS CréatioNLa talentueuse équipe de Terminus création a créé l’identité visuelle du colloque DDQ2012. Les designers avaient également le mandat de créer les publicités, affiches et cocardes de l’événement.•www.terminus-creation.com

Les commanditaires de L’événement

ParteNaire MaJeur

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Chapitre 2

8L’éQUIpE DU LIVRE BLANC

L’ÉQUIPE DU LIvRE bLANC

sOmmaire

Lauren rochat Responsable De la publication Du livRe blanc

LAUREN ROChAT est diplômée d’un DESS en gestion du développement durable et d’une maîtrise en environnement (UdeM, géographie). Elle a cumulé plusieurs expériences en tant que consultante (Optim ressources – mise en place d’une stratégie de développement durable ; Conseil des Entreprises en Services Environnementaux ; Optimergy – analyse des bilans carbone) mais également en communication (journaliste chez gaïaPresse, gestionnaire des réseaux sociaux chez Engagés.ca). Elle est impliquée dans sa communauté en tant que membre du C.A. de Cataléthique, une association de réseautage en pratique d’affaires éthique et développement durable.

éLISABETh DUMONT a terminé ses études en relations publiques en 2011. Elle a travaillé en tant que responsable de promotion et d’information du bureau de recrutement étudiant de Québec et comme agente de liaison pour la compagnie Sanimax.

Diplômé d’un MBA en Comptabilité de Management à l’Université Laval, gREgORy OLEFFE a réalisé son sujet sur la monétarisation des externalités environnementales. Il a également réalisé une année d’échange à Cape Town, en Afrique du Sud. Ses expériences de tra-vail sont diverses : il a été par exemple consultant financier ou vérificateur externe pour Revenu Québec.

éMILIE LOISELLE vient du domaine de l’organisation et de la coordination d’évènements. Elle cumule de nombreuses expériences dans ce domaine, notamment dans l’organisation de voyages éducatifs ou d’évènements sportifs (Coupe du monde de snowboard de Stoneham, Coupe du monde de vélo de montagne, le Redbull Crashed Ice de Québec).

étudiante au baccalauréat en communication publique, profil journalisme, à l’Université Laval, MARIE-CLAUDE SAVOIE a terminé son diplôme d’études collégiales en arts et lettres au Cégep Limoilou, à Québec. Elle fait partie de l’équipe de Zoomshow.tv depuis près de deux ans.

nos bénévoLes

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1110 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012SOMMAIRE

SOMMAIRE

intrODuCtiOnLA NéCESSITé D’INTégRER LE DéVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PME 12

Chapitre 1POURQUOI INVESTIR EN DéVELOPPEMENT DURABLE ? 13

1.1. pOurQuOi ? 14

LE DéVELOPPEMENT DURABLE AU PROFIT DE LA PERFORMANCE — P. LANThIER, MDEIE 14

Quelles sont les GRanDes tenDances au QuÉbec ? 14Quels sont les bÉnÉFices enGenDRÉs paR le DÉveloppeMent DuRable pouR une entRepRise? 15

MISER SUR LE DéVELOPPEMENT DURABLE : POURQUOI ET COMMENT ? — C. MACDONALD, TALENTUUM 16

une nouvelle stRatÉGie 16la RecHeRcHe D’un positionneMent stRatÉGiQue 17la RÉDuction Des coÛts 17cRÉeR De nouvelles oppoRtunitÉs De MaRcHÉs 17enGaGeR les eMploYÉs 18

1.2. QueLs types D’initiatives sOnt mises en pLaCe ? 19

inFoRMeR le peRsonnel 19RÉaliseR Des ÉconoMies D’ÉneRGies 19RÉDuiRe l’iMpact enviRonneMental 19

FaiRe Des caMpaGnes publicitaiRes 19

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR À ENgAgER LES PARTIES PRENANTES ? 30

2.1. COmment rassembLer Les parties prenantes ? 31

MOBILISEZ VOS éQUIPES POUR VOTRE SUCCèS EN DéVELOPPEMENT DURABLE — E. DORMAgEN, OPTIM RESSOURCES 31

COMMENT BIEN géRER SES RELATIONS AVEC LES PARTIES PRENANTES ? — J. gAgNON, TACT INTELLIgENCE CONSEIL 32

L’EMPOWERMENT CORPORATIF : UNE QUESTION D’ENgAgEMENT DE LA hAUTE DIRECTION — M. ChAPDELAINE, CASCADES CANADA 33

MOBILISER LES EMPLOyéS POUR INTégRER LE DéVELOPPEMENT DURABLE — S. ROBERT, LOTO-QUéBEC 35

INTégRER UNE POLITIQUE DE DéVELOPPEMENT DURABLE PAR UNE DéMARChE INCLUSIVE — P. TRAhAN, CLD QUéBEC 36

2.2. COmment intégrer La rse 2.0 ? 37

SAVOIR COMMUNIQUER SES PROJETS DURABLES PAR LE WEB 2.0 — M. gABOR, W.ILLI.AM/ 37

ENgAgER ET CRéER DES PARTENARIATS PAR TWITTER — h. ChANDONNET, #MARDIDD 39

UNE APPROChE VOLONTAIRE DE ChANgEMENTS DES hABITUDES: L’IMPLANTATION D’UN PLAN DE gESTION DES DéPLACEMENTS — P. LEMAy ET J. BOUChER, UNIVERSITé LAVAL 20

ALLER AU-DELÀ DES ENJEUx D’hygIèNES CORPORATIVES — J. RENAUT, DESSAU 22

la DÉFinition Des enJeuX Doit alleR plus loin Que Des enJeuX D’HYGiÈnes coRpoRatives 22coMMuniQueR les enGaGeMents De l’entRepRise 23

FAIRE DES ChOIx DURABLES DANS L’ENTREPRISE, C’EST MODIFIER LES hABITUDES DéCISIONNELLES — C.hERVIEUx, C. FIORUCCI, REDD 24

pRenD-on touJouRs nos DÉcisions D’une ManiÈRe RaisonnÉe? 24coMMent tRansFoRMeR une DÉcision couRante en une HabituDe 25

1.3. mesurer Les effOrts investis 26

COMMENT PROUVER LE RETOUR SUR INVESTISSEMENT ? — C. MACDONALD, TALENTUUM 26

les obJectiFs D’iMpacts 27les obJectiFs D’application 27les obJectiFs D’appRentissaGe 27les obJectiFs De RÉaction 27les bÉnÉFices intanGibles 27

MESURER LES RéSULTATS DE L’INTégRATION DU DéVELOPPEMENT DURABLE : LE DURABLOMèTRE— g. DéRy, ROChE 28

Chapitre 3D’AUTRES STRATégIES POSSIBLES 40

3.1. Les nOrmes 41

LES NORMES, LE DéVELOPPEMENT DURABLE ET LA RESPONSABILITé SOCIéTALE — J. BLANChET, BNQ 41

Qu’est-ce Qu’une noRMe? 41la noRMe iso 26 000 42la bnQ 21 000 42

UN OUTIL POUR LES PME : LA BNQ 21000 — C. VILLENEUVE, TRANSFERT ENVIRONNEMENT 43

IMPLANTER LES NORMES ET LES STANDARDS DE LA RSE EFFICACEMENT — L. SIMARD, CBLEUE 44

3.2. L’investissement respOnsabLe 46

L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE : UN LEVIER DE ChANgEMENT DANS L’ENTREPRISE— R. VENDETTE, MOUVEMENT DESJARDINS 46

l’investisseMent Responsable, Qu’est-ce Que c’est? 46

COnCLusiOnDU DéVELOPPEMENT DURABLE À LA TRANSITION éCOLOgIQUE — R. AUDET, UQAM 50

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INTRODUCTION 12

INTRODUCTION

La néCessité D’intégrer Le DéveLOppement DurabLe Dans Les pme

Le développement durable apparaît pour certains comme un concept élitiste, réservé au domaine de la recherche, du gouvernement ou bien des grandes entreprises qui peuvent se permettre de grands investissements. En effet, le contexte des petites et moyennes entreprises (PME) est différent : elles manquent de temps, de ressources humaines et de ressources financières.

Or, les PME représentent 98 % de toutes les entreprises canadiennes. également, elles prodiguent plus de 80 % de nouveaux emplois chaque année.

En revanche, les PME génèrent aussi jusqu’à 80 % des impacts négatifs sur l’environnement et sont, à elles seules, responsables de plus de 60% des déchets commerciaux.

Ce livre blanc, rédigée à la suite du colloque sur le développement durable tenu à Québec le 17 et 18 septembre dernier, a pour objectif de démystifier ce concept afin de faciliter aux (PME) l’intégration de ce changement.

Pourquoi investir en développement durable ? Comment engager les parties prenantes ? Comment aborder d’autres stratégies, tel que la norme BNQ 21000 et l’investissement responsable ? Afin de répondre à ces différentes thématiques, des pistes de solutions sont présentées de diverses manières.

pOurQuOi investir en DéveLOppement

DurabLe ?

1.1. PourQuoi ?1.2. Pour QuelS tyPeS d’iNitiativeS ?1.3. MeSurer leS effortS iNveStiS

CHAPITRE 1

« Sans une implication concrète des PME, les objectifs du développement durable et le RSE sont irréalisables.

»marie-franCe turCOtte, DIRECTRICE DE LA SUCCURSALE FRANCOPhONE, REDD

Des projets réalisés par

des organisations québécoises

Des outils pour comprendre comment mettre en place le thème

Des explica tions éclairées

par les conférenciers

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ChApITRE 1 1514 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.1. pOURQUOI ?

Le DéveLOppement DurabLe au prOfit De La perfOrmanCe — P. Lanthier, MDeie

PhiLiPPe Lanthier

Diplômé de Hec Montréal (Dess en gestion du développement durable), philippe lanthier a acquis plus de 5 ans d’expérience en ac-compagnement stratégique des entreprises privées et publiques. Depuis l’automne 2011, il est responsable de la stratégie de sensibilisation des entreprises québécoises au développement durable au ministère du Développement économique, de l’innovation et de l’exportation (MDeie). son objectif est de promouvoir l’utilisation d’outils disponibles afin de faciliter l’intégration du développement durable.

« 93% des chefs de direction considèrent que le développe-ment durable est important pour la réussite future de leurs entreprises. Cependant, la plupart d’entre eux ne savent pas comment l’ancrer au sein de leur organisation.

»SOURCE reDD, 2010

Comme le reflète le tableau, selon la Fondation de l’entrepreneurship (2011), la grande majorité des Québécois d’âge adulte (78,7%) estime que le développement durable peut améliorer la performance économique des entreprises.

Selon le sondage SECOR-JCCM, la prise en compte du développement durable dans le monde des affaires est un facteur de prospérité futur du Québec pour 93% des répondants.

QueLs sOnt Les bénéfiCes engenDrés par Le DéveLOppement DurabLe pOur une entreprise ? Selon le MDEIE, le développement durable est un facteur favorisant la prospérité de l’entreprise.

Comme le montre la figure, plusieurs aspects font d’un investissement en développement durable un choix gagnant. En effet, de plus en plus d’institutions financières prennent en compte des critères de développement durable dans leurs décisions d’investissement, de même pour les primes d’assurances grâce è l’intégration de stratégie de gestion du risque. Une entreprise qui maîtrise en approvisionnement d’énergies et qui tient compte des tendances du marché en fidélisant sa clientèle semble plus attractive ; par exemple, de plus en plus d’institutions et d’organismes publics intègrent des politiques d’achat durable. Introduire le développement durable permet aussi de créer un sentiment d’appartenance à l’entreprise. Cela apporte plusieurs avantages, notamment d’attirer et de retenir la main-d’œuvre, d’améliorer la productivité en mobilisant le personnel ainsi que de favoriser l’innovation et des idées créatrices.

AINSI, LE DéVELOppEMENT DURABLE EST UNE DéMARChE à LA pORTéE DE TOUTES LES ENTREpRISES.

COnsuLter « COMMENT LES ENTRE-PRENEURS QUéBECOIS JONgLENT-ILS AVEC L’INTégRATION DES PRINCIPES DE DéVELOPPEMENT DURABLE ? » FONDATION DE L’ENTREPRENEUR-ShIP, 2011

CONSULTER LA DéMARChE QUéBéCOISE DU DéVELOPPEMENT DURABLE SUR LE SITE INTERNET : www.MddeP.gouv.QC.Ca/ develoPPeMeNt/eNtrePriSeS/

Aujourd’hui, certaines entreprises hésitent à investir dans le développement durable. En effet, beaucoup d’interrogations restent en suspens : « Pourquoi devrais-je le faire ; Quels en sont les avantages ? ». Philippe Lanthier présente les bénéfices de cet investissement en dressant un portrait des mouvances au Québec et des avantages d’un tel changement.

Afin d’intégrer le développement durable, 3 objectifs sont indissociables selon la TACEP (Table d’accompagnement-conseil des entreprises du secteur privé) : assurer le maintien de l’intégrité de l’environnement et l’équité sociale pour permettre le plein épanouissement des individus et des communautés et viser l’efficience économique pour créer une économie innovante et prospère. Tout un changement pour les modèles d’affaires !

QueLLes sOnt Les granDes tenDanCes au QuébeC ?D’après le sondage du MDEIE, en 2010, entre 10 et 20 % des entreprises québécoises ont amorcé une démarche en développement durable.

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1716 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 1

Intégrer les principes du développement durable dans une entreprise répond à un choix stratégique. Claude MacDonald dresse un portrait des raisons originelles et des premiers projets mis en place par des entrepreneurs québécois.

une nOuveLLe stratégie Plusieurs raisons amènent une entreprise à intégrer le développement durable dans son modèle d’affaires, que ce soit pour la recherche d’un positionnement stratégique, la réduction des coûts, favoriser de nouvelles sources de revenus ou bien pour engager les employés. L’engagement des parties prenantes fait l’objet du prochain chapitre.

cLaude macdonaLd

claude MacDonald est le président fondateur de talentuum. spécialiste en formation, il a formé plus de 20 000 gestionnaires, professionnels et employés provenant d’organisations d’envergure à travers le canada au cours des 20 dernières années. il a reçu la certification eDc du McGill executive institute et la certification certified Roi professional du Roi institute aux e-u et est formateur certifié du groupe brooks.

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.1. pOURQUOI ?

miser sur Le DéveLOppement DurabLe : pOurQuOi, COmment ?— C. MaCDonaLD, taLentuuM

« En investissant dans la crois-sance des communautés et de son bien-être, une entre-prise donne des pouvoirs à leurs futurs clients et crée un « branding » plus fort avec une clientèle plus fidèle. Elle peut ainsi plus facilement surmonter les ralentissements économ-iques, garantir de meilleurs bénéfices à long terme et attirer plus d’investisseurs.

» biLL CLintOn, 2009.

la reCherChe d’uN PoSitioNNeMeNt StratégiQueC’est souvent la principale motivation. Les leaders veulent être considé-rés comme favorisant l’environnement auprès de leurs parties pre-nantes, que ce soir leurs consommateurs, des employés, des associés...Malheureusement, lorsque c’est la seule finalité, les efforts restent superficiels. La stratégie d’investir uniquement dans l’image fait en sorte que les dirigeants pratiquent l’écoblanchissement, c’est-à-dire présenter une image faussement verte de leur organisation.

Par exemple, certains hôtels disent intégrer une stratégie de développement durable en réduisant la consommation de serviette. Toutefois, ils ne vont pas au-delà des enjeux « d’hygiène corporative ». Ils ne semblent pas se placer au-delà des décisions évidentes.

la réduCtioN deS CoûtSComme expliquée précédemment, la diminution des coûts est un facteur considéré par les décideurs. Certaines organisations sont dans des secteurs à faible marge (ex: la restauration) et n’ont pas les ressources financières pour investir dans une réelle stratégie. Ils veulent en faire suffisamment pour avoir une image positive et récolter les économies évidentes, sans que cela n’engendre de forte incidence sur les bénéfices. Toutefois, une stratégie de réduction des coûts peut être bénéfique lorsqu’elle est réalisée par une société ayant une grande influence.

Par exemple, Wal-Mart, en demandant à ses fournisseurs d’intégrer une stratégie verte, notamment de travailler sur la réduction des emballages et la réduction des transports, a permis des changements favorables à l’environnement.

Créer de NouvelleS oPPortuNitéS de MarChéSInvestir en développement durable apporte de nouvelles sources de revenus.

C’est ce qu’explique Bill Clinton (2009) « Tout comme les technologies de l’information qui ont explosé dans les années 1990, les technologies vertes se préparent à être le prochain secteur de croissance majeure. Les énergies renouvelables, l’agriculture durable, la conception de bâtiments écologiques, écoconstruction et la rénovation, une plus grande efficacité dans l’éclairage et les appareils ménagers, les réseaux intelligents et de transport d’énergie propre sont des marchés qui promettent de générer des emplois et des bénéfices au niveau mondial ».

Ainsi, ces nouveaux investissements génèrent de nouvelles opportunités de marchés.

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19LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 1 18

En novembre 1994, Robert Rosen de l’American Psychological Association aux états-Unis a cité 13 facteurs qui composent une entreprise en santé.

L’un d’eux était que

«L’organisation et ses em-ployés s’engagent à préserver et à rétablir la santé de l’environnement et à s’engager dans des pratiques écologiques judicieuses.

»

eNgager leS eMPloyéSCréer un engagement des employés permet de favoriser de meilleurs résultats pour l’entreprise.

En effet, il existe une forte relation entre la rentabilité, la fidélisation de la clientèle, la satisfaction des employés, la loyauté et la productivité.

Les maillons de la chaîne sont les suivants :• le résultat et la croissance sont stimulés principalement par la fidélité

des clients;• la loyauté est une conséquence directe de la satisfaction du client;• la satisfaction est largement influencée par la valeur des services fournis aux clients;• la valeur est créée par des employés satisfaits, loyaux et productifs;• la satisfaction des employés, à son tour, résulte principalement de

services de soutien de haute qualité, des politiques et des projets qui permettent aux employés de produire des résultats pour les clients.

ON CONSTATE QUE LORSQUE LES ENTREpRISES METTENT LES EMpLOyéS ET LES CLIENTS AU pREMIER pLAN, LEURS EMpLOyéS SONT SATISFAITS, LEURS CLIENTS SONT FIDèLES, LEURS pROFITS AUGMENTENT ET LEUR SUCCèS EST MAINTENU.

« Lorsque les entreprises mettent les employés et les clients d’abord, leurs employés sont satisfaits, leurs clients sont fidèles, leurs profits augmentent et leur succès est maintenu.

» hbr

CONSULTER LE PROJET DéFI-CLIMAT SUR LEUR SITE WEB AU www.DefiCLimat.QC.Ca

CONSULTER LE PROgRAMME « FAITES DE L’AIR » SUR LEUR SITE WEB http://www.faitesDeLair.Org/

« Aujourd’hui, avoir une image “écolo” représente un excellent outil de relations publiques pour se démarquer de la concurrence

»emmanueLLe géhin,

PRéSIDENTE DE L’AgENCE OZONE.

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?

1.2. QueLs types D’initiatives sOnt mises en pLaCe? Les organismes qui s’initient au développement durable commencent généralement par :

• iNforMer le PerSoNNel, en mettant en place une campagne de sensibilisation. Par exemple, le projet Défi-climat est la plus vaste campagne de mobilisation et de diffusion sur les changements climatiques au Québec : plus de 1000 organisations et 20 000 citoyens y ont participé! grâce à leurs efforts, l’émission de 20 427 tonnes de gaz à effet de serre (gES) devrait être évitée cette année.

• réaliSer deS éCoNoMieS d’éNergieS, notamment en changeant les ampoules à faible consommation, en éteignant les ordinateurs, en isolant mieux, etc.

• réduire l’iMPaCt eNviroNNeMeNtal en intégrant un programme déjà mis en place. Par exemple, le programme de recyclage de vieux véhicules, «Faites de l’air! », est financé par le gouvernement du Québec, initié et géré par l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et vise à réduire la pollution émise par les véhicules âgés et à encourager l’utilisation de modes de transports plus durables.

• faire deS CaMPagNeS PuBliCitaireS : de honda à Wal-Mart, en passant par hydro-Québec, general Electric, Alcan, Quebecor et Shell, les géants de l’automobile, de l’énergie, de la distribution et de la communication, entre autres, rivalisent de slogans publicitaires pour vanter leurs efforts dans la lutte contre la pollution et les changements climatiques.

Les professionnels du monde des affaires estiment qu’il s’agit d’un mouvement de fond. Bien que cette stratégie ne soit pas foncièrement pour des questions d’éthique ou pour sauver la planète, elle est payante et s’inscrit dans l’évolution des marchés à long terme, notamment en raison de la pression croissante des consommateurs.

Ces différents projets ont favorisé la mise en place de produits certifiés par des organismes reconnus, tels que Québec Vrai, Programme Choix Environnemental (éco-Logo), Ecocert, FSC (Forest Stewardship Council).

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ChApITRE 1 2120 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012 21

En 2007, l’Université Laval s’est dotée d’une démarche globale en développement durable. Elle s’appuie sur un fonds de 2 millions de dollars sur 5 ans, la mise en place d’un portail web, d’une politique adaptée, l’élaboration d’un plan d’action et la publication d’un rapport de développement durable.

Un volet important de cette démarche s’attarde à la promotion et au soutien des modes de transport alternatifs à l’automobile solo : en effet, le transport des personnes représentait 20,4 % émission de geS. Il y a dans ces déplacements dits « pendulaires » deux acteurs essentiels: les employés et les étudiants.

L’analyse a révélé que 82 % des étudiants et des employés résident dans une zone sans correspondance en transport en commun. Parallèlement à cela, la situation est facilitée pour les automobilistes : l’accès routier est simplifié, les espaces de stationnements abondants et les tarifs de stationnement sont concurrentiels au transport en commun.

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.2. pOUR QUELS TypES D’INITIATIVES ?

une apprOChe vOLOntaire De Changements Des habituDes : L’impLantatiOn D’un pLan De gestiOn Des DépLaCements— P. LeMay & J. BouCher, université LavaL

L’ORgANISME MOBILI-T A CONTRIBUé AU DIAgNOSTIC AFIN D’éLABORER LE PLAN D’ACTION.MOBILIT EST UN ORgANISME À BUT NON LUCRATIF QUI FAVORISE LE DéVELOPPEMENT DE SOLUTIONS NOVATRICES EN TRANSPORT DURABLE. http://www.mObiLi-t.COm/

Toutefois, la situation des transports durables est encourageante : les étudiants et les employés bénéficient d’un abonnement bus, la desserte en transport en commun et en vélo est de bonne qualité et des aménagements pour les cyclistes ont été réalisés (stationnements, casiers à vélo, accessibilité à des douches). Un logiciel de covoiturage a été installé et Communauto a des places de stationnement.

Les profils des utilisateurs ont donc été construits suivant l’utilisation des transports en fonction de la saison.

À la suite des questionnaires adressés à chacun des utilisateurs, l’université laval a adopté des mesures selon leurs besoins.

Ainsi, leur travail sur l’offre des transports durables se concentre notamment sur la réduction du stationnement pour les autosolistes tout en augmentant en parallèle les places réservées pour les covoitureurs, en améliorant la sécurité pour les cyclistes et en travaillant de concert avec les services de transports en commun pour améliorer la desserte.

De plus, l’analyse a révélé un fait important : la plupart des autosolistes étaient mal informés sur l’offre des transports en commun, notamment sur le fait qu’ils bénéficiaient d’un abonnement spécial, ainsi que l’existence des aménagements pour les vélos (services de prêts, douches, casiers).

AINSI, LA CLé pOUR LA RéUSSITE D’UNE pOLITIQUE DE TRANSpORT DURABLE pASSE pAR UNE BONNE COMMUNICATION.

LA MISSION éTABLIE PAR L’UNIVERSITé LAVAL EST D’OFFRIR UNE PéRENNITé DE LA QUALITé DE VIE DES PERSONNES ET DE LA COMMUNAUTé.

Pierre Lemay

suite à une maîtrise en administration des af-faires de l’université laval (2001), pierre lemay a travaillé à l’université laval en développe-ment des affaires et en analyse et planification associée au recrutement étudiant. il coordonne, depuis 2007, la démarche institutionnelle de développement durable de l’université laval. ses mandats principaux sont associés à la gestion du fonds institutionnel de soutien aux initiatives en développement durable, la coordination de la table de concertation sur le développement durable, ainsi que l’organisation et le suivi du plan d’action institutionnel en la matière.

Jean-sébastien boucher

suite à des études en géographie et à des études supérieures en aménagement du territoire et développement régional, Jean-sébastien boucher a collaboré à des recherches avec le Réseau de transport de la capitale, en tant que chargé de projets au centre de gestion des déplacements du Québec métropolitain. il occupe, depuis novembre 2011, le poste de coordonnateur en transport durable à l’université laval.

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ChApITRE 1 2322 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.2. pOUR QUELS TypES D’INITIATIVES ?

aLLer au-DeLà Des enJeux D’hygiènes COrpOratives — J. renaut, Dessau

« Travel brochures show the beach not the security line at the airport.

»mark Lee, SUSTAINABILITy

Toutefois, pour mettre en place un réel développement durable, il faudrait aussi, selon Jean-Philippe Renaut, modifier les pratiques actuelles : « La loi du plus bas soumissionnaire conforme n’aide pas! Faites du développement durable dans vos projets, mais il faut que ça coûte moins cher! »

Ce n’est pas toujours évident et c’est pour cela que les enjeux de gouvernance sont si importants.

COmmuniQuer Les engagements De L’entreprisePour cela, la mise en place d’indicateurs est nécessaire afin d’améliorer la performance, mais aussi, pour améliorer la crédibilité auprès des employés et clients.

De plus, ces changements doivent être soutenus par une transparence de l’entreprise sur sa vision et ses actions. Les enjeux de gouvernance sont essentiels dans une approche de développement durable. Cette transparence communicationnelle, a pris la forme, chez Dessau, d’une reddition de compte (rapport de développement durable).

« Du leadership en développement durable, ce n’est pas (que) la publication d’un rapport, c’est effectuer un réel travail sur ses propres enjeux et travailler pour en diminuer l’impact »

AINSI, IMpLANTER UNE STRATéGIE DE DéVELOppEMENT DURABLE AU SEIN D’UNE ORGANISATION DEMANDE DE TRAVAILLER SUR LES VRAIS ENjEUx, MAIS AUSSI, D’êTRE TRANSpARENT SUR L’ORGANISATION AFIN DE CONVAINCRE LES CLIENTS ET LES FOURNISSEURS.

CONSULTER LE 1ER RAPPORT DE DéVEL-OPPEMENT DURABLE DE DESSAU

Jean-Philippe Renaut est venu présenter la démarche de développement durable chez Dessau. Afin de la réaliser, deux étapes ont été nécessaires : identifier les enjeux prioritaires selon l’entreprise afin d’intégrer une gouvernance exemplaire sur le plan de la performance.

La DéfinitiOn Des enJeux DOit aLLer pLus LOin Que Des enJeux D’hygiènes COrpOrativesTout d’abord, pour définir les enjeux, il s’agit de faire la différence entre les enjeux propres à l’entreprise et les enjeux « d’hygiènes corporatives ». En effet, lors de la mise en place d’une démarche de développement durable, il y a bien entendu des aspects usuels, commun à la plupart des entreprises comme la mise en place de solution pour les problématiques environnementales quotidiennes (le recyclage du papier, des bouteilles d’eau, la prise en compte des parties prenantes, le respect des normes).

Néanmoins, chaque entreprise doit centrer son énergie sur ses propres enjeux, afin de mettre en place une démarche personnalisée. Ces enjeux sont ceux qui suscitent le plus d’intérêts de la part des parties prenantes externes (fournisseurs, clients, communauté, ONg) et pour lesquels ils ont le plus de contrôle. Ainsi, les enjeux prioritaires sont, chez Dessau, la diminution d’utilisation d’énergie et des ressources primaires (en interne et sur les projets) et la transparence de l’industrie.

Jean-PhiLiPPe renaut

Détenteur d’une maîtrise en environnement et développement du london school of economics (2006), Jean-philippe Renaut a travaillé à de 2006 à 2011 au sein de la firme sustainability auprès de clients tels que shell, tata Group, volkswagen, en plus de coordonner des travaux de recherche avec le pnue, le GRi et le WWF. il est actuellement conseiller corporatif senior – développe-ment durable et responsabilité sociale chez Dessau. son rôle consiste à améliorer la performance sociale et environnemen-tale de l’une des plus importantes firmes canadiennes d’ingénierie-construction et d’intégrer ces dimensions dans le cadre de projets clients.

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ChApITRE 1 2524 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

prenD-On tOuJOurs nOs DéCisiOns D’une manière raisOnnée?

Logiquement, la réponse est oui : on cherche les informations nécessaires, on évalue les différentes options puis on choisit la meilleure.

Mais, en réalité, la prise de décision est souvent biaisée : il n’y a pas de réel accès à une information complète. De plus, des facteurs émotionnels influent notre raisonnement, comme la peur de perdre un acquis ou d’un changement, de l’intégration d’une innovation.

Tout d’abord, une nouvelle décision peut exiger de renoncer à quelque chose, même si nous en obtenons une en échange. Or, l’humain a souvent peur de perdre un acquis.

Avant de prendre une décision, on se fie souvent à notre intuition. Le cerveau cherche les informations faciles à trouver et ignore des informations importantes et plus complexes. Or, les décisions durables impliquent souvent un changement de mentalité, par conséquent, il est plus difficile d’assimiler toute l’information pertinente. En effet, lorsque l’on devient « mentalement occupé » (pressé par le temps, etc.), des expériences ont prouvé que la tendance est de faire un choix plus facile et souvent moins responsable.

chantaL hervieux

chantal Hervieux travaille depuis de nombreuses années à la chaire de responsabilité sociale et de développement durable (cRsDD). elle a collaboré à plusieurs mémoires présentés en commission parle-mentaire, notamment sur le projet de loi sur le développement durable du Québec et sur les stratégies de développement durable (provinciale et fédérale). elle a participé à de nombreux colloques internationaux et était directrice adjointe du colloque organisé en octobre 2011 à Montréal « pMe : en marche vers le développement durable ».

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.2. pOUR QUELS TypES D’INITIATIVES ?

faire Des ChOix DurabLes Dans L’entreprise , C’est mODifier Les habituDes DéCisiOnneLLes— C.hervieuX, C. FioruCCi, reDD

céLine fiorucci

céline Fiorucci est responsable de la suc-cursale francophone du Réseau entreprise et développement durable (ReDD). sa mission est de mener à bien les objectifs stratégiques du ReDD, notamment le développement des partenariats stratégiques et la diffusion des ressources et de leur visibilité.

COmment transfOrmer une DéCisiOn COurante en une habituDe?

Pour aider les gestionnaires à identifier quelle technique utiliser selon différentes situations, l’équipe de recherche du REDD a développé un arbre décisionnel.

Dans le cas où le geste est simple et régulier, 4 facteurs permettent d’encourager les décisions durables. L’entreprise peut :• utiliser l’option durable comme choix par défaut (par exemple, modifier les caractéristiques de l’imprimante)• fixer des objectifs pour les comportements responsables permet de donner un repère vérifiable.• S’engager publiquement à les atteindre permet de verrouiller les décisions, par exemple, en publiant un rapport de développement durable.• également, ce rapport permet de donner une rétroaction sur l’adoption des nouveaux comportements.

Dans le cas d’une décision complexe, c’est-à-dire qui implique de nombreux facteurs (par exemple, choisir un fournisseur), le REDD suggère une autre manière d’aborder le problème• utiliser une Prise de décision Structurée (PdS), à l’aide des commentaires des parties prenantes. Il s’agit de définir clairement les objectifs et d’intégrer les différents points de vues. Cela permet d’intégrer des solutions constructives et durables.• utiliser une adM – Analyse de décision multicritères, qui intègre les différentes options en leur attribuant un score. Il s’agit ensuite de pondérer les critères et de retenir le meilleur score. Ce type d’analyse est très utilisé lors des évaluations d’impacts environnementaux.

CONSULTER LE DOCUMENT « FAIRE DES ChOIx DURABLES, gUIDE POUR LES gESTIONNAIRES » SUR LE SITE DU REDD

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ChApITRE 1 2726 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.3. MESURER LES EFFORTS INVESTIS

COmment prOuver Le retOur sur investissement— C. MaCDonaLD, taLentuuM

• leS oBJeCtifS d’iMPaCtS : ils sont très importants pour comprendre les conséquences immédiates et à long terme. De plus, ce sont eux qui attirent l’attention des commanditaires du projet. Sans ce niveau de données, de nombreux intervenants pourraient affirmer que le projet n’a pas réussi. Ce sont, par exemple, les résultats sur la réduction de la consommation d’énergie, des déchets ou la satisfaction des employés reliés au projet.

• leS oBJeCtifS d’aPPliCatioN : ces données évaluent dans quelle mesure un projet est correctement mis en œuvre par le changement de comportement. Par exemple, les mesures comprennent l’étendue de l’utilisation de la technologie apportée en utilisant comme indicateur la fréquence d’utilisation ainsi que les succès découlant de son utilisation. L’analyse des objectifs d’application permet d’identifier les obstacles et les éléments facilitateurs lors du transfert de ces nouvelles connaissances ainsi que la qualité de l’information transmise.

• leS oBJeCtifS d’aPPreNtiSSage : un élément d’apprentissage est présent en développement durable, comme lors de l’intégration d’un nouveau système ou d’une nouvelle technologie. Dans ce cas, les mesures se concentrent sur les compétences, les connaissances, les capacités, la confiance, l’attitude et la sensibilisation.

• leS oBJeCtifS de réaCtioN évaluent la satisfaction des participants sur le programme/projet. L’objectif est de chercher à savoir si le projet a permis de développer un intérêt pour une initiative; c’est aussi un prédicateur de succès ou d’échec.

Mesurer l’engagement et les réactions potentielles du public (employés, dirigeants ou clients) du projet permet d’obtenir des suggestions pour faciliter son appropriation et identifier les obstacles à sa réussite. Les données à ce niveau fournissent le premier signe de la réussite ou de l’échec potentiel du projet. Ces données présentent également aux responsables du projet des informations dont ils ont besoin pour faire des ajustements et augmenter les chances de succès.

Il existe un sixième niveau de données appelé « BéNéfiCeS iNtaNgiBleS ». Les bénéfices intangibles ne sont pas convertibles en argent, car cela nécessiterait la consommation de trop de ressources, ou qu’il n’est crédible de le faire. Pourtant, ils sont des mesures importantes du succès d’un projet, par exemple, la notoriété de la marque, la réputation, la satis-faction des clients, la satisfaction des employés, l’engagement et l’image publique. Les bénéfices intangibles sont certaines fois plus importants que les bénéfices tangibles.

L’ANALySE DE LA PERFORMANCE APPORTE DE NOMBREUx AVANTAgES. ELLE PERMET DE pRIORISER LES pROjETS pOUR éTABLIR DES pRIORITéS, D’AVOIR UNE APPROChE FONDéE SUR LES RéSULTATS ET, AINSI, FACILITER LE DIALOgUE AVEC LE CONSEIL D’ADMINISTRATION.

« Utiliser vos communications pour éduquer et informer peut faire beaucoup pour la croissance de votre entre-prise ou de vos initiatives environnementales.

»parrs et weinberg (2009)

« 46 % des entreprises in-terrogées indiquent que les défis liés au budget d’investissement demeurent un obstacle aux initiatives de développement durable 42 % trouvent qu’il est difficile de démontrer la valeur commer-ciale quantifiée et le retour sur investissement (ROI) afin de bien faire l’analyse de la rentabilité et de la durabilité de leurs projets.

»aberDeen grOup, ThE ROI

OF SUSTAINABILITy, 2009

à Lire MEASURINg ThE RETURN ON INVESTMENT IN gREEN INITIATIVES, PATRICIA PULLIAM PhILLIPS AND JACk J. PhILLIPS, 2010

Les entreprises investissent dans des projets de réduction des gaz à effet de serre ou mettent en place des politiques de récupération de matière recyclable. Mais, que savent-elles des retombées de leurs projets ? Comment se mesurent-elles ?

Les entreprises évaluent rarement la performance de ces projets: elles se contentent de démontrer qu’elles ont mis en place des projets. En effet, les systèmes actuels d’évaluation des projets en développement durable fournissent peu de mesures, notamment sur l’imputabilité, l’amélioration des processus et la production des résultats du projet.

Les objectifs du retour sur investissement sont, après avoir identifié les mesures d’impact, de les convertir en argent pour calculer le retour sur investissement. Cette mesure financière est généralement exprimée en termes de rapport coût-bénéfice, indiquant le pourcentage de retour sur investissement et la période de récupération. De plus, lors du processus d’évaluation, il est essentiel d’isoler les effets réels du projet ; cette étape est essentielle, car de nombreux autres facteurs influencent les données de performance (d’impact) et il est nécessaire d’identifier la contribution des facteurs clés. Cela permet de prouver que les ressources financières ont été allouées de façon appropriée. De plus, par la suite, ils peuvent être utilisés pour d’autres projets similaires. En plus du rapport coût-bénéfice du projet, il y a d’autres indicateurs de mesures d’impacts à prendre en compte.

cLaude macdonaLd

claude MacDonald est le président fondateur de talentuum. spécialiste en formation, il a formé plus de 20 000 gestionnaires, professionnels et employés provenant d’organisations d’envergure à travers le canada au cours des 20 dernières années. il a reçu la certification eDc du McGill executive institute et la certification certified Roi professional du Roi institute aux e-u et est formateur certifié du groupe brooks.

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ChApITRE 1 2928 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

Roche a été la première firme d’ingénieur-conseil à se doter d’un pôle d’activité entièrement dédié au développement durable. Leur vision est d’adopter une approche écoresponsable en interne (sensibilisation des employés, politique de développement durable) et avec leurs clients.

Dans le milieu de l’ingénierie, la vision d’un projet est à court terme et le projet choisit en fonction du prix et non de l’écoresponsabilité du projet. De plus, intégrer une nouvelle approche pour une entreprise comporte de nombreux défis : en effet, ce sont des heures supplémentaires, une charge financière et pour les ressources humaines. Aussi, certaines personnes sont résistantes au changement.

Cependant, une fois sensibilisée, quand les employés deviennent vraiment mobilisés et lorsque la nouvelle approche est associée au projet global, l’intégration du développement durable n’est plus une charge supplémentaire.

Le constat de Roche est simple: toute organisation est capable de contribuer au développement durable, il suffit d’être visionnaire.

Gaston déry

Gaston Déry œuvre depuis plusieurs années à marier un développement économique et environnemental du Québec. avant de rejoindre le groupe Roche en 2007, il a été président-directeur général de l’aMbsQ puis le premier directeur général de la sopFiM, afin de défendre les enjeux économiques et envi-ronnementaux des forêts. il a ensuite travaillé en tant que vice-président de l’organisme de développement économique de Québec, pÔle-Qca, pour mettre en place des stratégies visant à favoriser l’essor économique de la grande région de la capitale nationale. en 2007, il a obtenu le phénix de l’environnement du Québec (catégorie « mise en valeur des espaces naturels et de la biodiversité ») pour ses réalisations à l’Île-aux-pommes, première île de l’estuaire du saint-laurent à devenir une Réserve naturelle en milieu privé. .

Chapitre 1pOURQUOI INVESTIR EN DéVELOppEMENT DURABLE ?1.3. MESURER LES EFFORTS INVESTIS

mesurer Les résuLtats De L’intégratiOn Du DéveLOppement DurabLe: Le DurabLOmètre — G. Déry, roChe

« Mettre en place le développement durable, c’est comme monter un meuble Ikéa: au départ, on défait la boîte, les instructions sont longues et on se demande si ça vaut vraiment la peine de la monter.

Puis, une fois le travail effectué, on se rend compte que, finalement, ce n’était pas très compliqué et qu’on pourrait le refaire!

»g. Déry

Roche a alors cherché à imaginer un outil qui prouverait aux PME que, le développement durable, en fin de compte, ce n’est pas tant compliqué. Le « Durablomètre » est né de cette vision, afin de favoriser à la fois l’intégration du développement durable aux pratiques de gestion ainsi que la mesure des résultats, pour expliquer que cela n’engendrera pas forcément des coûts supplémentaires.

Il contient 4 étapes. Tout d’abord, la réalisation du diagnostic de l’entreprise, ses besoins, sa situation. Ensuite, il faut choisir les actions à poser en déterminant un échéancier. Puis, il s’agit de lancer le projet dans l’entreprise en sensibilisant les employés. Enfin, le bilan du projet contient les résultats des efforts investis dans le changement.

Les projets mis en place s’orientent vers l’amélioration de l’efficacité énergétique, la réduction de l’empreinte environnementale du produit, l’optimisation de la gestion des ressources humaines, la santé et la sécurité des employés et le lien avec le contexte local.

Cet outil a préalablement été testé dans différents types de PMe au Québec afin d’évaluer l’intégration du développement durable dans les PME et proposer des recommandations adaptées à la réalité. Le diagnostic permet de choisir le projet à mettre en place, les actions à implanter à court terme, établir une stratégie d’interventions et enfin, réaliser un bilan du projet qui montre les bénéfices acquis.

SELON ROChE, CETTE AppROChE pERMET D’ORIENTER LA DéMARChE AFIN D’ASSURER UNE GESTION OpTIMALE DES STRATéGIES à LONG TERME. LES RéSULTATS MESURABLES ONT COMME pRINCIpAL AVANTAGE DE BRISER LES RéSISTANCES DES DIRIGEANTS AFIN DE « CONCEVOIR UN MONDE DURABLE, UNE ROChE à LA FOIS ».

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31LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

COmment réussir à engager

Les parties prenantes ?

2.1. CoMMeNt MoBiliSer ?2.2. CoMMeNt iNtégrer la rSe 2.0 ?

CHAPITRE 2

« Les ressources de la planète sont limitées, les ressources de l’homme sont inépuisables s’il est motivé

»antOine ribOuD,

ANCIEN P.D.g. DE DANONE.

Afin d’intégrer le développement durable à long terme dans une entreprise, il est essentiel de mobiliser les employés pour faciliter l’acceptation du changement et valoriser leur participation. Cette étape est cruciale, car il s’agit de donner envie aux employés de changer.

La mobilisation comporte plusieurs aspects : l’information donnée aux employés est très importante, car elle permet de les amener à réfléchir aux principes du développement durable et à les comprendre. Pour cela, l’information doit être claire et adaptée à la cible définie : les valeurs de l’entreprise et de l’innovation apportée par ce changement doivent être en cohérence avec les valeurs des employés.

La cible choisie peut être tous les employés ou seulement un groupe restreint d’employés qui ont une grande d’influence dans leurs départements.

Le discours établi se base sur la participation, sans s’opposer aux valeurs des participants ni, au contraire, reprendre les dossiers ou les combats des syndicats. Il est essentiel, pour assurer une vraie collaboration, d’impliquer les employés en amont de la décision, et non lorsque la décision du changement est déjà prise.

Les outils utilisés doivent intégrer deux dimensions : un aspect externe (par exemple, sensibiliser en utilisant des journées médiatisées comme « la journée sans ma voiture »), ainsi que des outils de sensibilisation interne, créés et/ou adaptés à la culture de l’entreprise.

Enfin, la communication des résultats est très importante. Elle permet de montrer l’évolution de l’entreprise avec des indicateurs significatifs. Cela a pour incitatif de motiver les gens à participer au processus, de leur montrer le chemin parcouru, tout en exprimant de la gratitude aux employés pour les résultats obtenus.

esther dormaGen

esther Dormagen est diplômée d’un Mba de l’université McGill (1997) et a effectué la première partie de sa carrière en ressources humaines et communication. Depuis 2006, elle a intégré optim Ressources afin d’aider des organismes publics et privés à intégrer les principes du développement durable dans leur planification stratégique. Dans le cadre de son implication comme consultante sur le projet bnQ 21000, elle accompagne 2 entreprises minières. elle est également une associée de l’organisation the natural step pour le Québec et vice-présidente de l’apRoDD, association dont elle a participé à la création.

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ?2.1. COMMENT RASSEMBLER LES pARTIES pRENANTES ?

mObiLisez vOs éQuipes pOur vOtre suCCès en DéveLOppement DurabLe— e. DorMaGen, oPtiM ressourCes

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33LE LIVRE BLANC DU DDQ 201232ChApITRE 2

« En interagissant de façon réfléchie avec son environnement sociopolitique, une organisation favorise son développement durable.

»J. gagnOn

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ?2.1. COMMENT RASSEMBLER LES pARTIES pRENANTES ?

COmment bien gérer ses reLatiOns aveC Les parties prenantes ?— J. GaGnon - taCt inteLLiGenCe ConseiL

CONSULTER LE gUIDE REDD : « ENgAgER LES PARTIES PRENANTES COMMUNAUTAIRES »

L’expression « responsabilité sociale » (ou sociétale) des entreprises gagne en popularité, mais pas dans des actions concrètes tant qu’elle n’est pas intégrée dans l’esprit des dirigeants d’entreprises. L’analyse de Cascades est que, pour mettre en place le développement durable, dans un contexte de démarche volontaire, tout commence par un engagement ferme de la haute direction.

En effet, pour intégrer un réel processus de développement durable, il doit être appliqué dans l’ensemble des relations entre la direction d’une entreprise, son conseil d’administration, ses actionnaires et les diverses autres parties prenantes, afin que les décisions atteignent les objectifs fixés.

Depuis sa fondation, Cascades fabrique, transforme et commercialise des produits d’emballage et de papiers tissu composés principalement de fibres recyclées : tout se fait en boucle fermée. Le développement durable est donc ancré dans son modèle d’affaires.

Toutefois, pour une entreprise, l’aspect économique reste le plus important lors de la prise de décision. Mais, une démarche de développement durable ou de responsabilité sociétale n’est pas opposée à cette vision. En effet, l’opinion des clients joue beaucoup sur la volonté des entreprises à s’impliquer dans un tel processus.

marie-eve chaPdeLaine

Marie-eve chapdelaine travaille au sein de cascades depuis 2006 avec un objectif : le maintien de la position de leader en développement durable de l’entreprise. elle s’intéresse particulièrement à la sensibilisation de la population et à l’évolution des comportements par rapport aux enjeux environnementaux et sociaux. suite à un premier diplôme universitaire en communication publique à l’université laval, elle poursuit actuellement sa formation à la maîtrise en environnement à l’université de sherbrooke. Également, Marie-eve chapdelaine est très impliquée et siège dans plusieurs conseils d’administration et comités sectoriels.

L’engagement des parties prenantes est essentiel pour une entreprise. Cette démarche proactive permet de définir l’identité d’une organisation dans son environnement sociopolitique sur le long terme. L’objectif est de favoriser de bonnes relations avec les parties prenantes.

Pour cela, il faut d’abord comprendre qui elles sont. généralement, ce sont des acteurs qui peuvent affecter ou qui sont affectés par les activités d’une organisation. Cela peut être, par exemple, à l’interne, les employés, les syndicats et les actionnaires, mais aussi les clients, les fournisseurs, les groupes de citoyens, les organisations environnementales.

Après les avoir identifiés, l’entreprise doit chercher à connaître ses parties prenantes, notamment leurs intérêts et leur situation. Il s’agit de créer une union avec les parties prenantes choisies en développant une relation avec la communauté.

En posant cette action, on facilite l’intervention auprès de ces partis. Des interventions régulières avec, par exemple, un comité de citoyen ou un comité liaison, permettent une communication optimale si elles sont bien gérées. La gestion des parties prenantes passe par l’écoute et la transparence de l’entreprise vis-à-vis des diverses parties. Il est nécessaire de mettre en place un processus continu avec des rétroactions afin de bien gérer le processus communicationnel. Les parties prenantes doivent saisir les implications de la démarche et les objectifs doivent être fixés dès le départ pour ne pas créer de fausses attentes.

CES ENTENTES pARTICIpATIVES SONT FAVORABLES à LA RépUTATION D’UNE ENTREpRISE ET pERMETTENT DE RéDUIRE LES COûTS ENGENDRéS LORS D’UNE RELATION CONFLICTUELLE AVEC LES DIVERSES pARTIES. BIEN GéRER SA RELATION AVEC LES pARTIES pRENANTES EST UN FACTEUR pRIMORDIAL pOUR UNE ENTREpRISE DANS UN pROCESSUS DE DéVELOppEMENT DURABLE.

Jonathan GaGnon

titulaire d’un b.a. en sciences politiques et d’un Dess en affaires publiques et représentations des intérêts, Jonathan Gagnon évolue pendant sept ans en tant que conseiller aux affaires publiques et gouvernementales. en 2010, il ac-cepte l’invitation à se joindre au MDDep et est rapidement promu directeur de cabinet adjoint. il revient toutefois à ses premiers amours en 2011 au sein de tact, une entreprise de com-munication composée de figures de proue du secteur. il est également président de la Jeune chambre de commerce de Québec.

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ?2.1. COMMENT RASSEMBLER LES pARTIES pRENANTES ?

L’empOwerment COrpOratif : une QuestiOn D’engagement De La haute DireCtiOn — M. ChaPDeLaine, CasCaDes CanaDa

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3534 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 2

« La RSE permet à l’entreprise d’équilibrer ou d’intégrer ses impératifs économiques, environnementaux et sociaux tout en répondant aux attentes des actionnaires et des intervenants […].

Dans l’entreprise progressiste, la RSE consiste généralement à concentrer l’attention sur de nouvelles possibilités, afin de répondre à l’amalgame de demandes économiques, sociétales et environnementales du marché.

Beaucoup d’entreprises pensent que cette façon de faire leur donne un net avantage concurrentiel et stimule l’innovation à l’intérieur de l’entreprise.

La RSE est fréquemment perçue comme la contribution de l’entreprise au développement durable.

»LA RESPONSABILITé SOCIALE DES ENTREPRISES, INDUSTRIE CANADA, 2008.

Intégrer une bonne gouvernance dans l’entreprise apporte plusieurs avantages, notamment d’affirmer son leadership, de donner une vision claire des orientations, de collaborer étroitement avec les acteurs ainsi que des directives claires aux intervenants concernés afin d’entreprendre des actions précises.

Ainsi, une bonne gouvernance incite les entreprises à être plus transparentes sur leurs actions, notamment à travers des mécanismes d’évaluation et de reddition de compte.

Puisqu’intégrer une telle démarche se fait sur une base volontaire, c’est actuellement une question d’empowerment corporatif : l’entreprise prend en charge sa destinée.

Pour Cascades, la démarche de développement durable a intégré plusieurs étapes. Tout d’abord, consulter les parties prenantes (employés, le CA, les clients, les fournisseurs, les ONg,…) et rédiger un plan d’action, soumis à leur approbation ainsi que celle de la direction puis publier une reddition de compte. Ce plan d’action a permis d’identifier 18 objectifs, 3 orientations stratégiques et 5 priorités.

Ainsi, des innovations ont été permises, telles que la création d’une équipe d’intervention en énergie et des projets d’efficacité énergétique comme l’usine de biogaz à Saint-Jérôme. Des partenariats durables ont été créés avec les entreprises (Bombardier), des récompenses pour les employés et fournisseurs sont attribuées (concours éco-héros et le prix du fournisseur durable) ainsi que des activités communautaires lors de la SQRD.

les bénéfices sont réels : par exemple, lors des entrevues, plusieurs affirment qu’ils souhaiteraient travailler pour Cascades à cause de son souci pour l’environnement et parce que l’entreprise a une bonne réputation. La performance en développement durable apporte des contrats (par exemple, avec Bombardier ou L’Oréal) et sont tributaires de la majorité des ventes du groupe Papiers fins.

pOUR CASCADES, CES BONS RéSULTATS SONT DIRECTEMENT RELIéS à L’IMpLICATION DE LEURS pARTIES pRENANTES, QUE CE SOIT L’ENGAGEMENT CLAIR DE LA DIRECTION, LA SENSIBILISATION DES EMpLOyéS ET DE LEUR LAISSER pLACE à L’INITIATIVE AFIN DE DEVENIR ExEMpLAIRE.

« Une stratégie de développement durable repose sur la simplifica-tion d’un système complexe, sa vulgarisation et l’empowerment de l’organisation face à cette nouvelle réalité.

»s. rObert

Loto Québec est une société d’état regroupant plus de 7000 employés afin d’exploiter les jeux de hasard et d’argent au Québec. Plusieurs actions ont été mises en place afin d’implanter une démarche de développement durable dans l’entreprise.

Toutefois, certains défis se sont posés, notamment pour changer les mentalités des employés et des gestionnaires dans la prise de décision.

Pour susciter l’engagement dans les différents départements, il a fallu intégrer les différentes parties prenantes et adapter la manière de communiquer. Ainsi, plus de 130 gestionnaires ont suivi une formation sur le développement durable et 88 % des employés ont participé au programme de sensibilisation du jeu responsable.

Afin d’améliorer les pratiques, des outils ont été fournis pour permettre ces changements.

les résultats sont très positifs; la consommation de papier des imprimantes a été réduite de 27%, les évènements ont intégré des critères de développement durable, la plupart des établissements ont obtenu des certifications environnementales, la consommation d’eau a diminué de 4,7 % et la consommation d’énergie de 10 %.

AINSI, LE DéVELOppEMENT DURABLE, C’EST AVANT TOUT UNE QUESTION DE MOBILISATION pOUR FAVORISER UNE AMéLIORATION CONTINUE DE ChACUN AU SEIN DE L’ENTREpRISE.

simon robert

issu du domaine social, simon Robert a commencé sa carrière en tant que consultant pour des organismes à but non lucratif. il est entré, pour une première fois, au service du développement durable de loto-Québec en 2007. après avoir travaillé en tant qu’expert en développement durable pour Rio tinto, il est de retour à la tête du service du développement durable de loto-Québec depuis le printemps 2010. il est également membre du comité interministériel de développement durable du gouvernement du Québec.

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ?2.1. COMMENT RASSEMBLER LES pARTIES pRENANTES ?

mObiLiser Les empLOyés pOur intégrer Le DéveLOppement DurabLe — s. roBert, Loto-QuéBeC

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37LE LIVRE BLANC DU DDQ 201236ChApITRE 2

LE CAFé DES ENJEUx DU DéVELOPPE-MENT DURABLE, UNE OCCASION DE PARTAgER SES CONNAISSANCES DANS UNE AMBIANCE CONVIVIALE !

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ?2.1. COMMENT RASSEMBLER LES pARTIES pRENANTES ?

intégrer une pOLitiQue De DéveLOppement DurabLe par une DémarChe inCLusive — P. trahan, CLD QuéBeC

Depuis plusieurs années, les grandes entreprises se sont engagées sur le chemin de la responsabilité sociale investissant efforts, ressources et budgets afin de faire évoluer leur organisation. Pour plusieurs entreprises, communiquer de tels efforts demeure encore un enjeu.

La communication en responsabilité sociale (RSE) sert 2 objectifs principaux : la reddition de compte et intégrer les parties prenantes. Les modes de communication numériques par le web et les médias sociaux ont ouvert de nouvelles perspectives et inversé le paradigme de la diffusion des messages.

Il y a 10 ans, une douzaine de sociétés appartenant au groupe Fortuna 500 publiaient un rapport sur le développement durable et la RSE. AUJOURD’hUI, PLUS DE 8000 ENTREPRISES À TRAVERS LE MONDE ONT SIgNé LE PACTE MONDIAL DES NATIONS UNIES.

Beaucoup croient encore que la RSE est, avant tout, centrée sur l’entreprise, alors que l’objectif est d’arriver à communiquer avec les parties prenantes identifiées, de les faire collaborer et d’innover.

matyas Gabor

Diplômé en marketing international et en technologies de l’information de Hec Montréal, Matyas Gabor œuvre depuis plus de 10 ans en marketing numérique pour la mise en place de ponts stratégiques entre les besoins des entreprises, les impératifs créatifs et technologiques et rejoindre les attentes des publics cibles. il a ainsi propulsé la marque de w.illi.am/, firme de conseil, marketing et développement numérique parmi les leaders de l’industrie numérique du Québec. ses clients sont de secteurs très diversifiés, que ce soit pratt & Whitney canada, bombardier, Hydro Québec, cascades, loto Québec, birks, l’oréal ou tout dernièrement aéro Montréal qui regroupe l’industrie de l’aérospatiale du Québec.

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ? 2.2. COMMENT INTéGRER LA RSE 2.0 ?

savOir COmmuniQuer ses prOJets DurabLes par Le web 2.0— M. GaBor, w.iLLi.aM/

Depuis 2003, le CLD de Québec a intégré le développement durable dans sa mission. Avant de devenir un projet pilote pour la BNQ 21000, plusieurs étapes ont été franchies.

Tout d’abord, le CLD de Québec a réalisé une démarche inclusive en impliquant l’ensemble de son personnel dans des activités de sensibilisation, d’acquisition des connaissances ou encore de mobilisation, notamment en utilisant le moment du café comme un moment d’échange.

Le taux de participation du personnel a été exceptionnel. L’instauration de table de concertation entre l’ensemble des parties prenantes et la direction du CLD a permis d’arrimer les attendes de chacun avec comme dénominateur commun le développement durable. Ensemble, des orientations ont été déterminées. Une entité a été désignée responsable de la nouvelle stratégie. De ce fait, un comité de développement durable a été créé pour veiller à mettre graduellement les projets en place.

Ainsi, à la suite de l’intégration des principes et les enjeux du développement durable dans sa stratégie de gestion, le CLD de Québec s’est doté d’un nouveau bâtiment à la certification leed optimisant la gestion de l’eau et de l’énergie, d’un plan de transport durable, d’une politique de conciliation travail-famille ainsi qu’une politique écoresponsable sur le traitement des déchets. UNE DES RAISONS DE LA RéUSSITE DE CE PROJET A éTé, OUTRE UNE DIRECTION FAVORABLE À CE PROJET, L’ENVIE D’ALLER EN AVANT DES POLITIQUES DE DéVELOPPEMENT DURABLE DU QUéBEC.

Ainsi, ce CLD a fait partie des projets pilotes du projet de la norme BNQ 21000 afin de valider et de bonifier une démarche et des outils pour répondre aux besoins des entreprises du Québec.

Pierre trahan

Œuvrant dans le domaine des communicationsdepuis plus de 30 ans, il conseille desentreprises et organismes avec communication Dazibao, l’entreprise qu’il a fondée en 1990. Depuis 2008, avec le clD de Québec, il est chargé des relations de presse, des productions imprimées, de la veille stratégique et siège au comité de développement durable du clD de Québec.

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3938 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 2

« Chaque seconde, c’est 11 nouveaux comptes Twitter, 8 comptes Facebook et 8 comptes google + qui se créent.

»m. gabOr

en 2010, la communication de la rSe sur internet était sous-utilisée pour la plupart des entreprises. En effet, les entreprises ne savent pas utiliser les réseaux sociaux pour communiquer avec leurs utilisateurs rapidement sur des questions de RSE ou de développement durable. Elles restent dans des techniques très traditionnelles. L’avantage des réseaux sociaux est de favoriser un dialogue avec les parties prenantes par un contenu riche, qui a pour avantage de décupler la portée des messages.

Pour cela, les plateformes numériques s’adaptent pour répondre aux besoins de chacun. Les médias sociaux permettent de rejoindre les cibles choisies là où elles se trouvent.

Les différents types de médias sociaux permettent de communiquer en adaptant le message au public cible.

De plus, l’utilisation de ces canaux de communication permet d’engager autour de l’entreprise, d’identifier les influenceurs du secteur d’activité et de mesurer l’engagement, savoir ce qui se dit sur l’entreprise et développer des rapports en évaluant la portée de chaque message.

LES MéDIAS SOCIAUx SONT DONC LE MOyEN DE COMMUNICATION LE pLUS EFFICACE pOUR REjOINDRE UN pUBLIC LARGE TOUT EN DéLIVRANT LE MESSAGE AUx BONNES COMMUNAUTéS.

« Les médias sociaux permettent aux entreprises d’écouter ce qui préoccupe les consommateurs

»m. JaCObsOn,

DIRECTEUR RSE, INTEL

Depuis le 7 juin 2011, les entreprises québécoises ont un rendez-vous unique au monde : chaque mardi, elles partagent leurs initiatives sur twitter en matière de développement durable.

L’initiative du projet partait d’une expérience de la compagnie hubrid en 2011 : créer le #mardidd sur 8 semaines avec pour objectif de réunir 140 entreprises pour partager leurs initiatives écoresponsables. Le projet a d’abord cherché à rassembler différents influenceurs en développement durable au Québec : des grandes entreprises, des PME, des municipalités, des OBNL, des universités, des consommateurs…

Tous ces acteurs participent afin d’augmenter la portée de leurs initiatives, mais aussi, pour chercher de l’information sur de nouvelles pratiques, ou encore pour créer de nouvelles collaborations. 16 mois plus tard, le projet existe toujours. La con-versation est maintenant animée par la fQe (Fédération Québecoise en Environnement) afin d’apporter une dimension éducative tout en évitant l’écoblanchissement.

LE #MARDIDD géNèRE JUSQU’À 65 TWEETS À L’hEURE; gRâCE À CETTE INITIATIVE, LE DéVELOPPEMENT DURABLE EST RégULIèREMENT AU TOP 10 DES CONVERSATIONS SUR TWITTER.

Les collaborations nées du #mardidd ont inspiré à hubrid une nouvelle entreprise qui réunirait à la fois la main d’œuvre et les employeurs québécois en économie sociale et en développement durable: le site de recherche d’emploi engagés.ca est né de cette vision. Trois mois après, Emplois Engagés a déjà publié plus de 120 offres et regroupent une communauté de plus de 3000 abonnés sur Facebook.

huGhes chandonnet

Diplômé en presse écrite, Hughes chandonnet a travaillé pour différentes agences de pub-licité de Montréal avant de fonder le studio de création Hubrid en 2010. son approche expérimentale des médias sociaux est récom-pensée par l’attribution de prix boomerang pour la meilleure utilisation de Facebook (2010) et de twitter (2011) avec le projet #mardiDD, qui rassemble de nombreux influenceurs en dével-oppement durable tous les mardis. en juin 2012, il fonde engagés.ca, un site d’emplois destiné aux professionnels du développement durable et de l’économie sociale.

Chapitre 2COMMENT RéUSSIR à ENGAGER LES pARTIES pRENANTES ?2.2. COMMENT INTéGRER LA RSE 2.0 ?

engager et Créer Des partenariats par twitter — h. ChanDonnet, #MarDiDD

« #mardiDD amplifie la portée de vos efforts de réseautage, 140 caractères à la fois

»h. ChanDOnnet

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41LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012

D’autres stratégies pOssibLes

3.1. leS NorMeS3.2. l’iNveStiSSeMeNt reSPoNSaBle

CHAPITRE 3

L’Organisation internationale de normalisation (ISO) a déjà publié plusieurs normes liées au développement durable. Ce travail au niveau international a une influence considérable sur les pratiques nationales. Jacques Blanchet, du Bureau de Normalisation du Québec, est venu illustrer la mise en place d’une norme en illustrant avec le cas de l’ISO 26000 et la BNQ 21000.

Qu’est-Ce Qu’une nOrme?Tout d’abord, une norme internationale est un document de référence définissant des caractéristiques et des règles volontairement applicables aux activités. Ce document est établi à la suite d’un consensus entre différents acteurs afin que tous puissent l’utiliser et fonctionnent de la même manière.

Il y a 4 grandes organisations de normalisations internationales (notamment l’ISO) ainsi que 4 organisations au Canada représentant l’iso (sont le BNQ).

Il faut bien comprendre qu’une norme n’est pas une certification: une norme est un guide, un document à utiliser au conditionnel, tandis qu’une certification comprend un ensemble de règles à respecter. La norme n’est pas obligatoire, mais certaines organisations l’utilisent afin de faire pression sur des industries.

Jacques bLanchet

après plus de 10 ans dans la pratique des arts visuels et à la chaire de recherche et d’intervention en Écoconseil de l’uQac, Jacques blanchet œuvre actuellement à intégrer les principes de développement durable dans les dossiers de normalisation au bureau de normalisation du Québec (bnQ). il a participé en tant qu’expert à plusieurs comités internationaux sur l’iso 26000, dont il a été organisateur d’une des réunions internationales (Québec, 2009).

Chapitre 3D’AUTRES STRATéGIES pOSSIBLES3.1. LES NORMES

Les nOrmes, Le DéveLOppement DurabLe et La respOnsabiLité sOCiétaLe— J. BLanChet, BnQ

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4342 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 3

Au Québec, 20 % des entreprises doivent implanter une démarche en développement durable en 2013. Il existe plusieurs outils afin d’aider à intégrer le développement durable, selon le secteur d’activité de l’entreprise, les différentes phases du projet, les départements de l’entreprise, etc.

Ils sont à utiliser lorsque l’on travaille en amont d’une action, en cours de route pour s’ajuster et en aval pour évaluer une action.

Au Québec, l’outil gratuit par excellence est le BNQ 21000. Ce guide présente les 5 niveaux de maturité d’une entreprise et offre plusieurs grilles d’outils et d’autoévaluation. Il présente notamment 21 enjeux pour les 4 dimensions du développement durable (environnement, social, économique et éthique) et un volet sur les parties prenantes de l’entreprise est présenté et adaptable.

L’OBjECTIF DE CE GUIDE EST DE FAVORISER L’INTéGRATION D’UNE DéMARChE DE DéVELOppEMENT DURABLE DE MANIèRE à CE QU’ELLE SOIT ADApTéE AUx DIFFéRENTES RéALITéS DES MARChéS DU TRAVAIL QUéBéCOIS.

POUR CONSULTER LA NORME ISO 26000 : www.isO.Org/isO/hOme/stanDarDs/isO26000.htm

La mise en place d’une norme internationale regroupe un comité, représentant les nations, ainsi que des experts délégués, qui votent afin de valider l’adoption de chaque article.

La nOrme isO 26 000Dans le cas de la norme ISO 26 000 –Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale, il y avait plus de 400 experts, 9 pays et 45 organisations ! L’objectif était de représenter au mieux la diversité des nations ainsi que la parité hommes/femmes. Chaque pays a pu envoyer jusqu’à 6 experts et chaque organisation, 2 observateurs et 2 experts. Ils étaient ensuite classés selon leur groupe : consommateurs, syndicat, ONg, SSRO, gouvernement et industrie. Le but a été de chercher une norme pouvant être adaptée à toutes les organisations. le consensus a été trouvé après 5 ans et 8 réunions.

La norme ISO 26000 compte 125 pages de recommandations divisées en 7 grands principes, tels que la reconnaissance des intérêts des parties prenantes, le comportement éthique, la transparence, la redevabilité, le respect des droits de l’homme. Ces principes sont encadrés autour de 7 questions centrales, comme l’environnement, la loyauté des pratiques, la gouvernance de l’organisation, les relations et les conditions de travail. Bien que certains aspects discutés puissent s’apparenter à de la philanthropie, il est bien important de noter qu’ils ne suffisent pas à intégrer la responsabilité sociétale dans l’organisation. Au contraire, l’objectif est de donner un nouveau rôle aux organisations: en favorisant l’adoption de principes sociaux et environnementaux, elles peuvent avoir une influence positive dans la chaîne de production dans le cas où elles prennent au sérieux leur rôle de mentor.

La norme internationale n’est pas destinée à empêcher une norme nationale qui serait plus spécifique. Au contraire, chaque pays est encouragé à créer sa propre norme en intégrant ses données culturelles spécifiques.

La bnQ 21 000Le penchant Québecois de l’ISO 26 000 est la BNQ 21 000. Cette norme nationale a regroupé 6 entreprises (2 grandes, 3 PME, 1 regroupement), 3 représentants gouvernementaux, 1 représentant autochtone, 4consultants spécialisés, 3 fonds de financement et 3 chaires de recherches. Elle est divisée en 21 enjeux, 16 principes, un guide pragmatique, une annexe d’auto-évaluation et est accessible gratuitement.

Afin de valider sa mise en place, plusieurs projets pilotes ont été testés: près de 200 organisations ont été impliquées ainsi que 60 entreprises. Les projets pilotes ont permis d’élaborer un « coffre à outils » le plus complet possible, en soulignant les freins, les risques, le tableau de bord à adopter ainsi que des astuces pour la mise en œuvre.

« Une organisation peut influ-encer d’autres organisations en prenant ses décisions d’approvisionnement et d’achats. En tant que meneur et mentor le long de la chaîne de valeur, elle peut promou-voir l’adoption et le soutien des principes et des pratiques de responsabilité sociétale.

»J. bLanChet

POUR CONSULTER LA BNQ 21 000: www.bnQ21000.QC.Ca/

caroLe viLLeneuve

Détentrice d’une maîtrise en environnement et en développement durable, carole villeneuve a acquis plus de 25 ans d’expérience en communication, environnement et développe-ment durable. elle est actuellement directrice, valorisation du capital humain et relations avec les parties prenantes, chez transfert environnement, une entreprise spécialisée dans le l’élaboration et la mise en œuvre de processus de participation publique, la communication sociale et environnementale et la formation dans une perspective de développement durable. elle est également administratrice de pact, du Groupe Durabilité communication et chargée de cours en dével-oppement durable au deuxième cycle et au nouveau programme de baccalauréat du centre universitaire de formation en environnement de l’université de sherbrooke.

Chapitre 3D’AUTRES STRATéGIES pOSSIBLES 3.1. LES NORMES

un OutiL pOur Les pme : La bnQ 21000— C. viLLeneuve, transFert environneMent

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4544 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 3

Lorraine simard

présidente de cbleue inc., lorraine simard accompagne les entreprises et les organisa-tions dans leur processus d’intégration de nouvelles pratiques de gestion en respon-sabilité sociétale (Rso-DD). certifiée GRi, elle conseille et audite dans le cadre de vérification de rapport Rso-DD pour un GRi + (Global Reporting initiative). elle oeuvre dans plusieurs secteurs de la grande industrie, du service, des mines et des pMe. elle est cer-tifiée du bureau de normalisation du Québec (bnQ) à titre de consultante bnQ 21000 pour l’implantation de la norme développement durable.

Différentes raisons motivent une entreprise à implanter une norme en développement durable ou en responsabilité sociale. Cela peut être causé pour éviter de perdre la valeur boursière, le retrait d’un investisseur, attirer et retenir le personnel, rehausser son image de marque…

Toute organisation doit être capable de créer une relation de confiance, en maîtrisant les impacts sociaux et environnementaux de ses produits, en respectant les lois, mais également en trouvant des points de convergence pour faciliter le dialogue avec les parties prenantes.

Il faut pour cela identifier quelle communication mettre en place : s’agit-il d’être plus transparent dans sa stratégie de gouvernance et de formaliser une reddition de compte, ou d’implanter une norme ou d’aller chercher une certification?

Dans tous les cas, pour qu’une base de relations durables puisse s’implanter, la communication doit se faire sur un ton humble, quelle que soit l’évolution.

Chapitre 3D’AUTRES STRATéGIES pOSSIBLES 3.1. LES NORMES

impLanter Les nOrmes et Les stanDarDs De La rse effiCaCement — L. siMarD, CBLeue

Introduire une norme dans l’entreprise permet de renforcer la crédibilité, de mieux gérer les informations qualitatives et quantitatives avec les parties prenantes et d’assurer la réalisation des engagements envers les parties prenantes, en évaluant les performances et en communiquant le progrès des résultats.

L’adoption d’une norme en responsabilité sociale se fait suivant 5 étapes majeures : tout d’abord, il faut élaborer un diagnostic de la situation, puis une confrontation des objectifs retenus avec les parties prenantes. Le dialogue devrait favoriser l’adoption du changement et permettre de trouver un terrain d’accord entre tous. Enfin, l’entreprise peut chercher à partager son expérience dans son secteur d’activité.

C’est un processus continu.

la communication est une condition du succès de la mise en place d’une norme. Il faut déterminer dès le départ quels seront les canaux de communication. Le contenu des communications doit être cohérent et transparent dans l’avancement de nos démarches.

Enfin, il apparaît essentiel de partager ses expériences avec les parties prenantes choisies et avec les entreprises du secteur d’activité.

AINSI, UNE NORME pERMET DE DEVENIR UN OUTIL DE RéFLExION, D’ORIENTATIONS STRATéGIQUES, DE GESTION DES RISQUES ET DE DIALOGUE SOCIéTAL. LES DéFIS pRINCIpAUx SONT DE RéUSSIR à pASSER DES pRINCIpES AUx pRATIQUES, D’ARRIVER à SENSIBILISER ET à FORMER LA hAUTE DIRECTION, DE SE DOTER DE TEMpS ET DE BUDGET ET DE MODéLISER UN SySTèME DE GESTION QUI RépOND à NOS BESOINS.

POUR CONSULTER LE PACTE MONDIAL,

UNE INITIATIVE D’ENTREPRISES

CITOyENNES :

www.ungLObaLCOmpaCt.Org/

POUR CONSULTER

LE DOW JONES

SUSTAINABILITy

INDEx :

www.sustaina biLity-inDex.COm/

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4746 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012ChApITRE 3

Aujourd’hui, on constate une conscience grandissante pour les changements climatiques. Par exemple, les Canadiens entreprennent des changements dans leur vie quotidienne : acheter des produits biologiques, utiliser des sacs recyclables, etc. Mais l’attention est très peu portée sur leurs investissements, vus uniquement comme un rendement financier.

C’est un fait, l’investissement responsable est moins connu que le développement durable ou que la responsabilité sociale des entreprises. Est-ce parce qu’il y a encore eu de formation pour les professionnels de la finance? Parce que les stratégies d’investissement apparaissent comme sombres et lugubres? Rosalie Vendette du Mouvement Desjardins est venue démystifier les mécanismes de l’investissement responsable.

L’investissement respOnsabLe, Qu’est-Ce Que C’est ?L’investissement responsable, éthique, durable, l’ISR, … Plusieurs mots recouvrent cette même notion pour une seule et

même vision: intégrer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (eSg) lors de la sélection et de la gestion des placements et des investissements.

rosaLie vendette

Œuvrant dans l’investissement responsable depuis près de 10 ans, Rosalie vendette est conseillère principale isR en plus de soutenir l’équipe de la commercialisation, gestion du patrimoine du Mouvement Desjardins pour le développement et la mise en place de stratégies isR. c’est également une femme très active dans son milieu par son implica-tion dans de nombreuses organisations liées à son expertise et sa communauté; membre du c.a. de l’association canadienne pour l’investissement Responsable, membre du comité de liaison du plan de développement durable de la collectivité montréalaise, elle participe aussi à des projets de la Jeune chambre de commerce de Montréal et de l’initiative pour la finance durable.

Chapitre 3D’AUTRES STRATéGIES pOSSIBLES 3.2. L’INVESTISSEMENT RESpONSABLE

3.2. L’investissement respOnsabLe : un Levier De Changement Dans L’entreprise — r. venDette, MouveMent DesJarDins

L’ISR = INVESTISSEMENT SOCIALEMENT

RESpONSABLE

Toutefois, l’investissement responsable n’est pas pour autant un placement composé de compagnies parfaites. Cela ne veut pas dire non plus réaliser des investissements ayant de moins bonnes perspectives de rendement ! Il s’agit de faire des choix ayant des rendements équivalents, tout en appliquant des critères ESg, soit un filtre extrafinancier.

L’ISR s’applique à toutes les catégories d’actifs, que ce soit par exemple des titres boursiers ou des placements immobiliers.

Il y a deux étapes à considérer.

Tout d’abord, avant d’acheter un titre, le filtre posé peut être négatif (exclusion de certains types d’industries, comme l’armement) ou positif (par exemple, favoriser l’investissement pour des entreprises ayant les meilleures pratiques dans leur secteur en appliquant les critères ESg).

Il ne s’agit donc pas d’investir exclusivement dans les énergies propres. Les choix d’investissements se font par raison, par convic-tion : l’objectif est toujours d’aller vers de nouvelles occasions d’affaires.

Ensuite, une fois le titre acheté, l’entreprise peut pratiquer l’actionnariat engagé. En effet, en sa qualité d’actionnaire, par son droit de vote lors des assemblées générales, elle peut faire valoir de son influence, et ainsi, favoriser des choix durables.

L’IMpACT SERA à LONG TERME ET NON SUR LE MOMENT : UNE ENTREpRISE QUI VA OFFRIR UN MEILLEUR RENDEMENT EST UNE MEILLEURE ENTREpRISE.

« L’INVESTISSEMENT RESpONSABLE, C’EST CRéER UNE NOUVELLE MANIèRE DE VOIR LA FINANCE ET EN INNOVANT : L’ENVIRONNEMENT ET LE SOCIAL OFFRENT UN RENDEMENT FINANCIER ! »

CONSULTER LE SITE www.unpri.Org/ prinCipLes/frenCh.php

SITE WEB DE L’ASSOCIATION CANADIENNE DE L’INVESTISSEMENT RESPONSABLE : www.sOCiaLinvestment.Ca/ franCais/inDex.htm

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COnCLusiOn

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5150 LE LIVRE BLANC DU DDQ 2012CONCLUSION

René Audet, de la Chaire de Responsabilité Sociale et du Dével-oppement Durable de l’UQAM, est venu présenter une nouvelle tendance : la transition écologique.

Ce nouveau concept est une tendance originaire d’Europe qui se dessine à l’échelle mondiale. l’objectif est d’amener la discussion à un autre niveau, plus loin que le développement durable. Il apparaît que, la notion de développement durable a essentiellement porté ses fruits au niveau organisationnel, alors que la crise écologique doit être abordée avec une perspective plus large.

La définition de la transition écologique insiste de façon plus claire sur les liens entre les systèmes humains et les écosystèmes, notamment sur la pauvreté. Les organisations internationales parlent d’une transition vers une « économie verte », « une « économie durable ».

Pour cela, deux approches sont essentielles : l’interventionnisme incitatif, par des incitatifs fiscaux notamment, donc guidé par l’intervention de l’état, et l’interventionnisme par des effets sec-ondaires, menés par des citoyens et les communautés (comme l’agriculture urbaine ou autres initiatives locales). Les deux approches ne sont pas opposées et nourrissent le discours politique.

rené audet

René audet est sociologue de l’environnement et professeur au Département de stratégie de responsabilité sociale et environnementale de l’École des sciences de la gestion de l’uQaM. il participe régulièrement aux confé-rences des nations-unies sur le climat et sur l’environnement et s’intéresse à l’évolution des idées portant sur la gestion de la crise écologique.

COnCLusiOn

Du DéveLOppement DurabLe à La transitiOn éCOLOgiQue— r. auDet, uQaM

Malheureusement, ce discours avance peu : par exemple, à Rio, bien que l’idée d’une transition vers l’économie verte fût omniprésente, il n’y a pas eu de véritable développement.

En effet, l’utilisation de ce langage est non contraignante et ces mesures sont volontaristes.

« la transition écologique, c’est le passage d’un système

sociotechnique à un autre dans un laps de temps relativement long »

Cette définition insiste donc sur trois aspects : l’idée d’un passage, d’un système sociotechnique et la notion du temps.

Tout d’abord, une transition c’est toujours le passage d’un état à un autre, et, dans ce cas-ci, c’est en espérant que le nouvel état permettra de restaurer les écosystèmes.

L’autre notion à retenir, c’est celle de « système sociotechnique ». Un système sociotechnique regroupe l’ensemble des technologies, des pratiques et des règles et des rapports de forces qui régissent un secteur d’activité. C’est une des différences essentielles avec le

développement durable: cette transition se base davantage sur le secteur et sur le système que sur les organisations.

Enfin, une transition se fait sur du long terme, de 25 à 50 ans. Par exemple, la transition du secteur des transports pour de faibles émissions carbone ne peut se faire très rapidement: c’est tout un système qu’il faut transformer, de la production à la mise en place de nouvelles infrastructures. Il s’agit de modifier les règles de la mobilité pour l’ensemble de la société.

Penser la transition écologique, c’est donc essayer de se choisir un futur, de le décrire le plus précisément possible et d’évaluer les progrès dans cette transition.

AINSI, pOUR ALLER DU DéVELOppEMENT DURABLE à LA TRANSITION éCOLOGIQUE, IL FAUT INTéGRER UNE RéFLExION COLLECTIVE SUR LES TRANSFORMATIONS STRUCTURELLES ET NE pAS SEULEMENT SE pRéOCCUpER DES ExTERNALITéS DES ENTREpRISES.

IL S’AGIT D’INTéGRER DE NOUVELLES DyNAMIQUES DANS LES RELATIONS ENTRE LE MONDE DE L’ENTREpRISE ET LES AUTORITéS pOLITIQUES ; IL AppARAîT QUE CE SONT LES ENTREpRISES QUI DEMANDENT DE pLUS EN pLUS DE RèGLEMENTATION DE L’éTAT.

ENFIN, CETTE AppROChE pERMET D’éLARGIR LA pERSpECTIVE DES DIFFéRENTS TypES D’ORGANISATIONS VERS DES SECTEURS ENTIERS.

« […] l’humanité n’a d’autres choix que d’effectuer une transition écologique, c’est-à-dire trans-former profondément ses systèmes économiques, tech-nologiques, politiques et sociaux en vue d’une stabilisation de l’état des écosystèmes, puis de leur restauration.

Cette transition devra également entraîner l’éradication de la pauvreté.

»r. auDet, LE DEVOIR, 26 JUIN 2012

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