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« Le travail de la voix, est le travail de toute une vie. » A cquérir de la technique, une maîtrise, une sincérité, une signature n’est pas tout, il faut « être ce que l’on émet » et entretenir son instrument, le soigner et le développer, sans cesse. Comme une vraie déclaration d’intention à vous-même, faites le choix de vous exprimer ! J’ai longtemps regretté qu’il n’existe nulle part un ouvrage nourri de plusieurs courants qui offrirait une formation riche et complète. Je souhaite aujourd’hui partager mes connaissances dans ce manuel PY 3.14, la méthode qui, je l’espère, sera pour vous un outil utile pour votre voix. Je propose un enseignement sans douleur, sans artifice, qui amènera chacun à trouver sa différence et sa signature vocale. La suite, ce sera à vous de l’écrire, à vous de travailler, de faire fructifier votre voix pour qu’elle devienne votre instrument et amie. Je le dis souvent : « Je n’ai rien inventé ». PY 3.14, la méthode est le fruit d’une expérience de vie, un mélange de techniques aussi diverses que complémentaires. Elles m’ont nourri et permis de développer une technique hybride, résultat de plus de vingt-cinq années consacrées à la maîtrise de cet instrument bizarre qu’est la voix. Mes multiples rencontres, émouvantes, enrichissantes et le travail sur scènes ou en coulisses m’ont montré la voie, « la voix » de ce que je suis. Avant-propos PIERRE-YVES DUCHESNE

Avant-propos Pierre-Yves DUCHesNe Aaicomparis.com/wp-content/uploads/2017/11/Maquette... · par les muscles du thorax et de l’abdomen et de la trachée-artère, qui conduit l’air

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« Le travail de la voix, est le travail de toute une vie. »

Acquérir de la technique, une maîtrise, une sincérité, une signature n’est pas tout, il faut « être ce que l’on émet » et entretenir son instrument, le soigner et le développer, sans cesse. Comme une vraie déclaration d’intention à

vous-même, faites le choix de vous exprimer !

J’ai longtemps regretté qu’il n’existe nulle part un ouvrage nourri de plusieurs courants qui offrirait une formation riche et complète. Je souhaite aujourd’hui partager mes connaissances dans ce manuel PY 3.14, la méthode qui, je l’espère, sera pour vous un outil utile pour votre voix.Je propose un enseignement sans douleur, sans artifice, qui amènera chacun à trouver sa différence et sa signature vocale. La suite, ce sera à vous de l’écrire, à vous de travailler, de faire fructifier votre voix pour qu’elle devienne votre instrument et amie.

Je le dis souvent : « Je n’ai rien inventé ». PY 3.14, la méthode est le fruit d’une expérience de vie, un mélange de techniques aussi diverses que complémentaires. Elles m’ont nourri et permis de développer une technique hybride, résultat de plus de vingt-cinq années consacrées à la maîtrise de cet instrument bizarre qu’est la voix.Mes multiples rencontres, émouvantes, enrichissantes et le travail sur scènes ou en coulisses m’ont montré la voie, « la voix » de ce que je suis.

Avant-propos Pierre-Yves DUCHesNe

L ’art de Pierre-Yves Duchesne est celui du « bien chanté » et ce à tous les étages. Il est le détenteur d’un enseignement pur et efficace, héritier d’un savoir que les plus grands chanteurs d’opéra de ce monde utilisent depuis la nuit des temps.

Contrairement à la croyance populaire, ce savoir est parfaitement adapté à tout autre chanteur.

Si vous le permettez j’aimerais vous partager mon amour inconditionnel à l’endroit de cet homme et pédagogue magnifique qu’est Pierre-Yves. Le décrire ne se fait pas en une préface… Mais au-delà de tout ce qu’il maîtrise et transmet, c’est sa générosité, son humanisme et sa grande psychologie qui m’ont le plus touchée. A une époque de ma vie où je pensais sérieusement que mon train vocal avait déraillé pour de bon, ce sont avant tout ses qualités humaines qui m’ont sauvées. Je n’oublierai jamais son sourire tendre face à mes larmes et son calme absolu devant mon affolement, lorsque je lui confiais mes peurs. Une chose est sûre : il n’a jamais peur, ou du moins vous ne le saurez pas lorsque vous vous trouverez face à lui. Car son unique but, au-delà du « bien chanté » est de vous protéger de toutes les paralysies psychiques si chères au chanteur qui ont tôt fait de le tétaniser en plein vol dès qu’il les laisse le surprendre. Pierre-Yves déteste les surprises vocales… Il a raison. On ne jette pas une plâtrée de glaise au hasard sur un « Donatello » pour voir ce que cela fera. Chaque coup donné par l’instrument qui dégage la beauté immergée sous la pierre est réfléchi et dévoile sa vérité. Il en va de même pour le chant.

Voilà son credo : trouver la place de la voix, pour sculpter au travers du chant sa personnalité propre et vraie. Ce qu’il enseigne, armé de toute sa vive patience est vital pour le chanteur… Surtout, n’allez pas vous imaginer que vous serez ceinturé par sa technique et ses exigences ou que son savoir est une galère pour rameurs olympiques… Non ! Son enseignement libère le chanteur de toutes les maladresses inconscientes bien qu’habituelles, et lui redonne confiance. Une discipline n’est jamais une prison, ou une obligation mais l’exercice quotidien que l’athlète qui espère atteindre le meilleur niveau s’engage à faire tous les jours. Nous sommes ce que nous choisissons de devenir ! Pierre-Yves suggère l’excellence. Pas facile, j’en conviens… Je me suis battue tous les jours à ses côtés pour mieux grandir vocalement et humainement… Le défi est gigantesque, de longues heures de travail m’attendent mais grâce à lui je sais que la victoire sera belle.

Préface LArA FAbiAN

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L’anatomie du système phonatoireL’appareil vocalLe larynxLe corps sonore

Le souffle, la respirationLe souffleLa respiration Le mécanisme du souffle

La respiration avec Nathalie Chevallereau

La cage thoraciqueLes poumonsLe caisson abdominalL’épauleLa tête

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8 9 L’ANATOMIE DU SYSTÈME PHONATOIRELA

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IEL’anatomie du système phonatoireLorsqu’on parle d’anatomie du système phonatoire, lorsqu’on évoque l’existence de l’appareil vocal, bien souvent les visages se crispent, les corps se contractent, comme s’il était question de mathématiques. vous verrez qu’il n’en est rien. Connaître son système phonatoire, son instrument vocal, c’est s’assurer de ne jamais l’abîmer, lui permettre de vibrer, de résonner, de vivre le plus longtemps possible.

Et puisque la nature est bien faite, si l’instrument vocal de chaque être humain reste unique, son fonctionnement est identique pour tous. En s’arrêtant quelque peu sur la théorie, vous verrez que la pratique n’en sera que plus agréable. Je vous passe les détails de l’anatomie en général (os, muscles et organes), et vous invite à consulter les encyclopédies de réfé-rence sur le sujet.

La théorie nous apprend que l’appareil vocal, ou système phonatoire, comprend quatre éléments, fonctionnant en étroite synergie pour produire différents sons : La soufflerie, constituée d’un réservoir d’air, les poumons, eux-mêmes actionnés

par les muscles du thorax et de l’abdomen et de la trachée-artère, qui conduit l’air aux cordes vocales.

Le vibrateur, appelé larynx, qui engendre les ondes aériennes. Le corps sonore, constitué d’un ensemble de résonateurs, le pharynx et la bouche

étant les principaux. Le système articulateur, composé d’éléments fixes et mobiles permettant de

modifier largement la forme de l’onde laryngée, les mâchoires, les lèvres et la langue.

Le système nerveux central assure le synchronisme et la coordination de ces quatre élé-ments. Aucun d’entre eux n’a pour fonction première la phonation car ils assurent tous une tâche biologique vitale : La soufflerie a pour fonction première l’oxygénation du sang. Le larynx, situé au carrefour des voies aériennes et digestives, est le sphincter

des voies respiratoires. Le conduit pharyngo-bucco-nasal sert à la respiration et à la mastication

des aliments.

Nous pourrions ainsi dire que la phonation n’apparaît qu’à titre d’adaptation fonctionnelle secondaire, contrairement à l’audition, qui possède à l’origine un système propre. Tout cela peut sembler un peu compliqué au départ, mais je vous promets que, petit à petit, vous y verrez plus clair. Il est important de connaître chacun de nos muscles vocaux pour en sortir le meilleur par la suite.

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10 11L’ANATOMIE DU SYSTÈME PHONATOIRE L’ANATOMIE DU SYSTÈME PHONATOIRE LA

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L’appareil vocalNous allons maintenant poursuivre avec les différents organes présents dans l’appareil vo-cal. Vous allez voir, tout s’explique. Pour vous aider, j’ai apposé quelques schémas, il vous suffira alors de lire, puis de regarder et vous serez étonnés de la beauté de ce que vous portez en vous, insoupçonnable à l’œil nu.

Le larynxLe larynx constitue l’extrémité supérieure de la trachée-artère. Il est situé à la hauteur de la sixième vertèbre cervicale, chez l’adulte. Il est formé de cartilages articulés, reliés entre eux par des ligaments et des muscles dont les cordes vocales. Le tout étant tapissé par une muqueuse.La composition du larynx. Il se compose de cinq cartilages principaux : le cartilage cricoïde, deux petits cartilages aryténoïdes, le cartilage thyroïde, l’épiglotte.

Coupe sagittale schématique

Vue postérieure des cartilages et de leurs articulations

Coupe frontale du larynx passant en avant des aryténoïdes

Coupe sagitale paramédiane

Trachée Œsophage

Cornet inférieur

Apophyse palatine du maxilaire supérieur

Maxilaire supérieur

Muscle genio-hyodien

Os hyoïde

GlotteCartilage thyroïde

Muscle thyro-aryténoïdien

sphénoïde

Pilier antérieur

Pilier postérieur

Paroi pharyngée

Épiglotte

Cartilage aryténoïde

Cartilage cricoïde

Os hyoïde

Os hyoïde

Épiglotte

bord supérieur de l’épiglote

Orifice nerf laryngé supérieur

Membrane thyro-hyodienne

Ligament aryteno-épiglot

Cartilage santorini

Cartilage thyroïde

Os hyoïde

Aile latérale thyroïde

Corde vocale

Thyro-aryténoïdien épiglote

Aryténoïde

Muscle aryténoïdien (profond)

Thyro-aryténoïdien supérieur

Muscle aryténoïdien (inférieur)

récurrent

Ligament crico-aryténoïdien

Membrane crico-aryténoïdien

Thyro-aryténoïdien moyen

Chaton cricoïdien

Cartilage cricoïdien

Thyro-aryténoïdien inférieur

1er anneau trachée

Crico-thyroïdien

Corne supérieure catilage thyroïdien

Muscle thyro-hyodien

Ligament thyro-épiglote

bande ventricule

Épiglote sectionnée

Cartilage inter-aryténoïdien

Muscle thyro-aryténoïdien (supérieur)

Os hyoïde

Corne inférieure catilage thyroïdien

ventricule laryngé

Muscle aryténoïdien épiglote

Muscle thyro-aryténoïdien (moyen)

Ary-aryténoïdien

Muscle crico-aryténoïdien latéral

recurrent

Épiglotte

Trachée

Antérieur

Postérieur

12 13L’ANATOMIE DU SYSTÈME PHONATOIRE L’ANATOMIE DU SYSTÈME PHONATOIRE LA

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Cartilage arytenoïde

Cartilage ???

Ouverture de la glotte

Les muscles du larynxLes muscles du larynx sont répertoriés en deux catégories. Il y a les muscles dits « intrin-sèques » (à l’intérieur) et les muscles « extrinsèques » (à l’extérieur).

Cartilage cricoïdien

Les muscles intrinsèquesLes muscles intrinsèques relient les cartilages entre eux et assurent leur mobilité. Je vais brièvement les énoncer, pour ne pas vous perdre en chemin. Je crois que la curiosité et la culture font partie de l’éducation de la voix. Les muscles cricoaryténoïdiens unissent le cartilage cricoïde et chacun des

aryténoïdes par l’arrière. Les muscles cricoaryténoïdiens latéraux relient les mêmes cartilages, mais par les

côtés. L’inter-aryténoïdien joint les deux cartilages aryténoïdiens par l’arrière. Les muscles crico-thyroïdiens se composent de deux faisceaux qui s’insèrent de

chaque côté du larynx. Les muscles thyro-aryténoïdiens se divisent également en deux faisceaux (ary-vocal

et thyro-vocal).

Muscles face postérieure

PY 3.14 la méthodeles leçons : 1. Préparation et mise en voix2. la zone d’accroche du son3. les résonateurs4. les registres de la voix et les passages5. le timbre6. l’intensité vocale7. la projection et la directivité8. Trouver sa position naturelle9. Trouver son axe10. la mise en état respiratoire11. le renforcement de la pression

du souffle 12. le bâillement et la décontraction13. la prise de conscience de l’action

du diaphragme14. l’oreille15. la langue16. la « verticalisation » des sons17. Musculation de la bouche 18. l’articulation 19. les attaques20. le Capot21. le vibrato22. le développement de la voix23. le développement de la voix

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Trouver sa voixLa tessitureLe rythmeL’interprétationLa notion d’espaceLes styles

Le cours idéal Exercice 1Exercice 2Exercice 3Exercice 4Exercice 5

Partitions pour l’entraînementLeçons 2 à 23

ANNExEsConseils et remèdes BibliographieInterview de Pierre-Yves Duchesne Biographie de Pierre-Yves DuchesneTémoignages

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31PY 3.14 LA MÉTHODELA

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PY 3.14 la méthodeAprès cette prise de conscience théorique de notre corps et son anatomie, je vous propose de partir à la découverte de notre voix. Progressivement, les notions que nous allons aborder vont devenir de plus en plus « pratiques » et vous allez comprendre les mécanismes fondamentaux qui vont vous permettre d’exercer le chant, de poser votre voix sans effort.

Armé d’un bagage essentiel, je vous propose conjointement des exercices simples que j’ai développés au travers de mon propre apprentissage et tout au long de ma carrière artistique. Par des exemples précis et à la portée de tous, la directivité, l’intensité, la projection, l’axe et le développement de votre voix vont rapidement vous sembler évidents et naturels. Je n’ai jamais eu pour habitude de faire de longs discours théoriques pour mettre des mots sur des sensations.

Ma technique vocale est à la portée de tous. Sachez encore une fois qu’elle ne s’adresse pas simplement aux artistes dont la voix est l’instrument. Professeurs, avocats, commerciaux, chargés de communication… toute personne dont la voix est l’outil de travail trouvera ici des réponses.

Toutefois, par habitude, je conserve une tendance à utiliser le vocabulaire du champ lexical du « chanteur ». Je ne l’ai jamais voulu excluant. Ce qui convient au chanteur convient à tous les phonateurs ou émetteurs. Vous conviendrez qu’il est surtout plus agréable d’utiliser le terme « chanteur » que « phonateur » ou « émetteur ».

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LEÇON 01 LEÇON 01

Préparation et mise en voixil est important de se préparer régulièrement. Je vous invite à découvrir deux exercices qui vous aideront à vous échauffer.

La mise en état physiqueProtocole à réaliser quotidiennement pour éveiller votre corps (5 minutes en moyenne).

1. Positionnez-vous devant un miroir, en sous-vêtements afin de ne pas cacher votre corps. Dans un premier temps, essayez d’aligner le plus possible votre bassin et vos épaules, en écartant vos pieds de la largeur de votre bassin.

2. Le premier exercice consiste à contracter les abdominaux, en bas-culant le bassin vers l’avant et en laissant les épaules légèrement vers l’arrière. Tenez cette position trois secondes et revenez en position d’équilibre. Faites les mêmes gestes dans l’autre sens, puis vers la droite (bassin et épaules) et vers la gauche (bassin et épaules), en revenant toujours à la position d’équilibre.

3. Montez ensuite en demi-pointe trois secondes sans respirer puis en respirant, en vous maintenant le plus droit possible. Vous de-vez avoir l’impression que votre crâne est tiré vers le haut. Reve-nez en position d’équilibre avant de vous remettre en demi-pointe sur le pied droit, en soulevant votre pied gauche jusqu’à le coller sur l’intérieur du mollet droit. Cherchez l’équilibre sans ouvrir les bras. Respirez. Bloquez. Et inversement.

4. Nous remontons maintenant au bassin, vous avancez à nouveau, puis à droite, vers l’arrière et à gauche. Et inversement.

5. Au niveau des abdominaux, serrez-les au maximum puis essayez de respirer en ouvrant la cage thoracique tout en laissant vos muscles bloqués le plus possible. Respirez à nouveau en lâchant les abdominaux pour vous focaliser sur la cage thoracique uni-quement, en poussant au maximum votre sternum vers l’avant.

6. En ce qui concerne vos épaules, étirez l’épaule gauche vers l’ar-rière. Bloquez et respirez trois secondes ensuite refaites le même geste vers l’avant, puis avec votre épaule droite.

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01 7. Après, roulez très lentement votre nuque en partant de l’avant,

puis vers la gauche, l’arrière et à droite. Et inversement.

8. Pour votre tête et votre visage, effectuez une succession de « gri-maces » de votre choix, pour solliciter le maximum de muscles, de votre bouche aux oreilles, du nez au front.

La conscientisation du périnée Le périnée se situe entre l’anus et les organes génitaux. Pour utiliser une expression familière, lorsque vous « serrez les fesses », la zone que vous sentez se contracter s’appelle le périnée. Elle est vraiment connectée à la pédale sus-pubienne dont nous avons déjà parlé. Lorsque vous ressentez que votre périnée est sous tension, vous avez clairement l’impression que votre corps entier semble verrouil-lé, de votre ventre subitement rentré jusqu’à la gorge serrée. Dans ces conditions, vous n’êtes plus en mesure de contre-presser et d’émettre un son correctement. Pour le chanteur, il ne faut surtout pas « serrez les fesses » avant un aigu, mais au contraire relâcher complètement le périnée. Prendre conscience de cette zone permet de savoir si vous chantez en détente ou si vous êtes en position de serrage. Être détendu constitue l’une des phases d’apprentissage les plus difficiles à maîtriser.

Après cette mise en forme quotidienne vous pouvez commencer les leçons de chant.

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La zone d’accroche du sonAvant toute chose, savez-vous comment naît un son ? Inutile d’at-tendre une définition théorique, entrons directement dans le vif du sujet… Vous pouvez le constater par vous-même, pour obtenir le même volume sonore, le plus efficace consiste encore à frapper quelque chose de « dur » plutôt que de frapper sur quelque chose de « mou ». Si vous prenez votre poing et cognez dans l’air, il n’y aura aucun bruit. Par contre, si vous tapez fermement sur une table en bois, vous entendrez un son.

Pour le chanteur, il s’agit donc d’accrocher (ou percuter) dans la zone la plus dure pour avoir la meilleure efficacité. Cette zone se situe sur les racines des dents de la mâchoire supérieure, à égale distance entre le nez et la lèvre supérieure. Ce point précis repré-sente le centre d’une sphère de la taille d’une balle de ping-pong, qui s’étend de l’intérieur à l’extérieur de la bouche. On parle de « denta-lisation ». Cette zone représente aussi l’espace où la courbe sonore trouve son rayonnement le plus bénéfique, à bonne distance du la-rynx.

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Éveil des phonateurs, vocalises, échauffement vocalique5 exercices de 20 minutes à faire tous les jours.

Une vocalise se travaille en haussant la mélodie donnée à chaque fois d’un demi-ton : une fois la mélodie chantée, on la rechante une demi-ton plus haut.

L’ensemble des exercices de vocalises se travaillent dans une certaine tessiture (d’une note basse à une note plus aiguë) qui est indiquée en début de chaque exercice . Cette tessiture peut évidemment varier de plus ou moins un demi-ton.

Les indications de phrasé sont à suivre très précisément (lié, louré ou staccato, respirations ...) : elles font partie intégrante de l’exercice. Une vocalise se travaille d’abord dans un tempo modéré, puis l’on cherche à gagner en volubilité.

1. Accroche du son « o » fermé, prononcé « eau » Penser la descente comme une montée pour ne pas écraser le son, ne pas chanter bas. Le point de départ du son étant l’accroche, cette phase est essentielle. Sans exercices spécifiques pour l’éveiller, chacun trouve mille et un subterfuges pour son confort, de l’ordre de la « malhonnêteté musicale ». Chez le chanteur, le son est souvent pris trop « haut » ou trop « bas ». Vous devez accrocher votre son et faire attention à ne pas dégringoler sur la quinte descendante. Pensez cette descente comme une montée. Si vous pensez descente pour descente, vous allez écraser le médium et chanter bas.

2. Phrasé musical sur place unique, « o » fermé. Ne pas penser 5 placements différents.

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4. Homogénéïté timbre / voix ou percussion vocalique, changement vocalique avec changement de note.

5. Articulation vocalique. Exercice pour la musculation de la face, des zygomatiques. Changement de phrase après huit répétitions.

1. Placement idéal. Ce placement «idéal» correspond au son placé le plus à la pointe du bec. Ne pas tasser le grave. Laisser glisser. Faire comme un bourdon pour sentir la fameuse « balle ». Pour trouver la place sans effort.

2. Les percussives Le « o » est un « o » entre le « o » ouvert et le « â ». Chanter le son « i » dans la position des lèvres pour prononcer le « u ».

3. Les sifflantes. Faire la liaison entre «sous» et «aussi» (z’aussi). Nombreux sont ceux qui ne placent pas correctement les sifflantes. Veillez à ce que la langue ne se trouve pas entre les dents du haut et du bas. Mais simplement collée contre le dos des dents du bas.

Accroche du son3. Homogénéïté timbre/voix ou percussion vocalique. Changement vocalique sans changement de note. Exercice permettant de travailler notamment l’articulation palinto-linguale.