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Juin 2014 ET MARÉES CIEL Levez la tête – et voyez ce que Dieu accomplit Comment votre Église fonctionne-t-elle ? 8 3 e partie Revue internationale des adventistes du septième jour croissance La foi 27 de la sac à dos L essentiel 14 du ENTRE

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Juin 2014

et Marées CielLevez la tête – et voyez ce que Dieu accomplit

Comment votre Églisefonctionne-t-elle ?8

3e partie

R e v u e i n t e r n a t i o n a l e d e s a d v e n t i s t e s d u s e p t i è m e j o u r

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Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

www.adventistworld.orgDisponible en ligne en 11 langues

E N C O U V E R T U R E

16 Entre ciel et marées

Bill KnottQuand le ministère prend son envol.

8 P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Comment votre Église fonctionne-t-elle ? 3e partie

Ted N. C. Wilson Le corps du Christ a plusieurs membres,

et chacun d’eux est important.

12 M É D I T A T I O N

Le culte du serpent… à l’église ? Atuanya Cheatham DuBreuil Avons-nous des serpents d’airain auxquels

nous brûlons de l’encens ?

14 C R O Y A N C E S F O N D A M E N T A L E S

L’essentiel du sac à dos Chantal J. Klingbeil C’est un long voyage ; mieux vaut voyager léger.

22 V I E A D V E N T I S T E

Un serviteur fidèle Erna et John Siregar Servir Dieu en dépit des épreuves.

24 L ’ A D V E N T I S M E : S O N H I S T O I R E

Dans les ghettos Benjamin Baker Une histoire de courage et de détermination.

D É P A R T E M E N T S

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P H O T O : C O U R T O I S I E D E D A R R E N P E A K A L L

COUVERTURE : Vue aérienne d’un village de l’île Saibai.

21 E S P R I T D E P R O P H É T I E

Atteindre les incroyants

26 L A B I B L E R É P O N D

Un homme, une femme, un seul couple

27 É T U D E B I B L I Q U E

La croissance de la foi

28 D E S I D É E S À P A R T A G E R

3 R A P P O R T M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour

11 S A N T É

Le cancer du sein Diagnostic

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D É P A R T E M E N T S

Suite en page 4

■ S’adressant à près de 350 dirigeants de l’Église au Centre international des congrès du Cap, Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste mondiale, a exhorté ses auditeurs à reconnaître que « la déviance humaine » est omniprésente, et que son seul espoir de guérison réside en la puissance restauratrice du Christ.

Ted Wilson : « Disons la vérité comme Jésus la disait. Et souvenons-nous que chaque parole sortant de la bouche de ses disciples devrait être une parole incitant leurs semblables à deve-nir des disciples du Christ. Faisons de cela un objectif personnel et l’objectif de ce sommet. Il existe une façon de dire la vérité qui mène à la vie. Par conséquent, parlons, partageons, et apprenons les uns des autres de cette manière. »

C’est lors de l’ouverture du Sommet sur la sexualité que Ted Wilson a présenté son message intitulé « La vérité telle qu’elle est en Jésus ». Des pasteurs, aumôniers, universitaires, pro-fessionnels de la santé, juristes et directeurs de ressources humaines, tous adventistes, se sont réunis au Cap, en Afrique du Sud, pour assister à ce sommet organisé par l’Église adventiste.

Ted Wilson a ensuite défini les paramètres du sommet. Il ne s’agit pas, a-t-il dit, de revoir la perspective de l’Église adventiste ou ses décla-rations sur la déviance humaine pour les faire correspondre à « l’esprit changeant » des ten-dances et des valeurs sociales actuelles. « Il ne s’agit pas non plus de définir cette déviance de façon plus musclée que la Bible ne le fait du péché », a-t-il expliqué.

Le péché n’a rien à voir avec une hiérarchie de fautes humaines, où certaines sont « moins dangereuses ou dommageables » que d’autres ; il constitue plutôt l’expression d’une vie qui n’est pas en harmonie avec Dieu, a-t-il précisé.

Le pasteur Wilson qualifie d’« inconsistante et de moralement fausse » cette démarche de l’Église qui consiste à isoler les membres pratiquants de la communauté LGBT pour les discipliner « tout en ignorant ceux qui s’engagent dans des relations hétérosexuelles avant le mariage, ou dans

La mission prend son envol

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CLARTÉ ET TACT : On aperçoit ici Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, dans son allocution d’ouverture du sommet intitulé « À l’image de Dieu : Écritures, sexualité, et société », lequel s’est tenu au Centre international des congrès du Cap, le 17 mars 2014.

Sommet sur la sexualité :Ted Wilson lance une

réflexion sur« la déviance humaine »

Dans quarante-huit heures, je vais entamer un trajet de 684 kilomètres, dans le cadre

du 150e anniversaire de l’Église adventiste au sein de laquelle j’ai été baptisé à l’âge de 12 ans.

En réunissant tous les segments de ce voyage – 20 minutes de route jusqu’à l’aéroport, une heure et 15 minutes de vol, 58 autres minutes de route vers ma destination finale – j’arrive à un total de deux heures et 33 minutes seulement.

Si Ellen ou James White, Stephen Haskell ou J. N. Andrews avaient fait ce même voyage lorsque l’église adventiste du village de South Lancaster fut organisée en 1864, ils auraient voyagé près de 16 heures en train, et dormi une nuit à New York – pour autant que leur train eut été un express, et qu’aucune vache n’eut bloqué son passage !

Jeudi, j’ai du travail pour toute la journée au bureau : comités, révision d’articles, courriels. Finalement, j’attrape un avion en soirée pour mon prochain rendez-vous. Mon programme de la journée – ma mission – est planifié en fonction de ma connaissance de la technologie qui me conduira là-bas.

La méthode concrétise nos plans en vue de la mission.

Quand tout le monde circulait à pied ou à cheval – ce qui fut le cas pendant la majeure partie des 6 000 dernières années – l’Évangile voyageait à la vitesse des disciples, c’est-à-dire à environ 6,4 km/heure à pied, ou à 24 km/heure à dos de cheval.

Mais quand les méthodes changèrent, nos évaluations de ce que nous pouvions faire en pro-pageant l’Évangile changèrent aussi. Aujourd’hui, je peux faire de longs voyages en une fraction du temps que nos pionniers adventistes mettaient pour parcourir cette même distance, et par surcroît, je ne suis pas toujours obligé de me déplacer. Grâce à la vidéoconférence, à Skype, à FaceTime, ou à quelque plateforme numérique semblable, je peux voir et être vu à l’autre bout du monde depuis ma chaise de bureau.

Si la mission change, c’est parce que les méthodes pour l’accomplir changent aussi. Et c’est une bonne chose. Non, en fait, c’est une chose formidable !

Tandis que vous lisez « Entre ciel et marées » – l’histoire de couverture de ce numéro – priez Dieu

de vous révéler les meilleures méthodes pour accomplir la plus grande

mission que l’Esprit vous inspire.

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l’adultère. La norme divine sur le com-portement sexuel stipule qu’un homme et une femme ne peuvent jouir du don de la sexualité de façon appropriée et biblique que dans le cadre d’un mariage hétérosexuel. Toute entorse à cette norme doit être abordée avec le même sérieux et une même intention d’amener la correc-tion, la repentance, et la restauration. »

Selon Ted Wilson, l’un des objectifs majeurs de ce congrès consiste à amener les participants à se rendre compte que la compassion est essentielle pour « sauver et rétablir » ceux qui ne vivent pas en harmonie avec Dieu.

« Nous sommes venus ici parce qu’en tant que peuple, nous nous sommes en-gagés à nous dire mutuellement la vérité, à la dire à notre entourage, et parce que nous voulons apprendre à l’exprimer comme Jésus », a-t-il ajouté.

Dans son allocution, Ted Wilson a décrit la façon dont Jésus disait la vérité en s’appuyant de façon significative sur les Écritures et sur les écrits d’Ellen G. White, cofondatrice de l’Église. À cet égard, il a cité un passage de Vers Jésus – un classique traitant de la conversion et de la nouvelle naissance. « Jésus ne retranchait rien à la vérité, mais il la disait toujours avec charité. Ses rapports avec le peuple étaient empreints d’un tact parfait, d’une exquise délicatesse. Aucune brusquerie ; pas un mot sévère sans nécessité ; jamais il ne faisait inutilement de la peine à une âme sensible. Il ne censurait pas la faiblesse humaine. Quand il disait la vérité, c’était toujours avec amour. »

Au cours du sommet, d’anciens membres de la communauté LGBT ayant lutté contre la déviance ont donné leur témoignage. Aujourd’hui, ils s’estiment « rachetés » de ce style de vie.

Ted Wilson : « Écoutons-les tandis qu’ils nous font part de leurs luttes et de leur souffrance. Ne laissons pas notre orgueil prétendre que leurs erreurs sont pires que les nôtres au regard du ciel. »– Les bulletins quotidiens d’information sur le sommet fournis par Adventist

frais à facturer, ajoutant potentiellement 50 000 € à la facture finale, quelques semaines seulement avant la tenue de l’événement.

En dépit de ces défis, les participants ont pu fraterniser, participer aux ateliers, écouter de la musique édifiante et les différentes prédications sous une tente d’une capacité de plus de 1 500 per-sonnes. Apportant devant l’estrade un sac rempli de « fardeaux », Marc Engelmann a dit : « Je suis si heureux de pouvoir lever la tête et fixer les yeux sur Jésus ! Nous vous souhaitons de vivre cette expérience au cours des prochains jours. »

Exhortés par les orateurs tout au long de cet événement d’une durée de quatre jours, les jeunes adultes présents à YiM ont répondu avec force : 67 ont décidé de se faire baptiser, 58 se sont engagés à consacrer une année de service à Jésus, et 12 ont accepté l’appel divin au ministère.

Le service à la communauté était un autre élément important de YiM. Dans les rues de Mannheim, les participants ont distribué de la nourriture et redonné l’espoir à des sans-abri. Ils ont aussi visi-té des gens confinés chez eux, de même que des résidants de plusieurs maisons de retraite. Le vendredi, des centaines de jeunes se sont impliqués dans des efforts d’évangélisation.

Plus de 500 bénévoles, soit environ le tiers des participants, ont manifesté leur engagement de bien des façons : prépa-ration de repas, nettoyage des toilettes et des douches, accueil, sécurité, audio et vidéo, entre autres. Après le dernier sermon du lundi matin, ils ont, avec d’autres participants, rapporté 1 500 chaises dans les salles de classe et les conteneurs, balayé 12 000 mètres carrés

Review et Adventist News Network (ANN) sont disponibles en ligne sur les sites suivants : adventistreview.org et news.adventist.org.

« Allons à Dieu, puis sortons pour Dieu »

■ En Allemagne, les week-ends de Pâques sont toujours spéciaux. Les bou-tiques sont fermées, les concerts sacrés foisonnent, et les églises enregistrent une assistance record. Au fil des huit der-nières années, des jeunes adultes adven-tistes des quatre coins de l’Allemagne et de l’Europe se sont rencontrés à Mann-heim, une ville sur les rives du Rhin, pour fraterniser, s’édifier mutuellement, se former, et faire de l’évangélisation. La réunion de cette année, dont la devise était « Levez la tête », s’est tenue du 17 au 21 avril. Les orateurs se sont focalisés sur la disposition personnelle des jeunes dans le contexte des derniers événements précédant le retour de Jésus-Christ. « Allons à Dieu, puis sortons pour Dieu », a martelé Doug Batchelor, président d’Amazing Facts, lors de son sermon du jeudi soir, tandis qu’il rappelait à ses auditeurs l’appel d’Ésaïe au ministère.

Cette année, l’organisation du Congrès Jeunesse en mission (YiM) s’est heurtée à une somme inhabituelle de difficultés et de défis, a rapporté Marc Engelmann, directeur du Ministère de la jeunesse de la Fédération Baden-Würt-temberg, lors de la cérémonie d’ouver-ture. Les commissaires aux incendies de la ville ont réduit la capacité de l’audi-torium principal de l’école de 1 200 à 200. Les dignitaires de la ville ont envoyé une note indiquant un changement aux

ENGAGEMENT COMMUNAUTAIRE : Des jeunes adultes adventistes captivent des gens de la collectivité en leur présentant les aspects les plus fascinants de la prophétie biblique lors du Congrès Jeunesse en mission, en Allemagne.

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de classes, de salles, d’auditoriums, entre autres espaces, et remis en ordre le com-plexe scolaire en deux heures seulement.

Les participants sont venus de toute l’Europe. Joachim Broegaard, un étudiant en médecine du Danemark, a parcouru plus de 1 000 kilomètres pour revoir de vieux amis et participer au programme. Il a également fait la connaissance d’autres personnes inté-ressées au ministère médical en Europe. La traduction des sermons en anglais, en tchèque, et en polonais sous la tente principale a souligné le caractère inter-national de l’événement.

Avant le sermon de jeudi soir, Michael Dörnbrack, pasteur et cofonda-teur de YiM, a présenté Benny et deux de ses amis, John et Elli. Il y a plusieurs années, Benny, un mordu de l’alpinisme et un adventiste passionné, a amené son ami John, alpiniste lui aussi, à son groupe d’Explorateurs. Plus tard, il a commencé des études bibliques avec lui. John a invité à son tour Elli, sa petite amie. Ainsi, un ami a amené une amie. Michael Dörnbrack a encouragé ses auditeurs à ne pas avoir « une foi de type sous-marin », laquelle n’émerge que le sabbat matin pendant deux heures.

Avant de plier bagage le lundi, les participants ont chanté une dernière fois le chant thème du congrès : « Levez la tête, et voyez Jésus, notre roi ». C’était là un petit avant-goût du ciel !– Gerald A. Klingbeil, rédacteur adjoint, avec la contribution de Marcus Witzig, Fédération de Baden-Württemberg

Cyberescroquerie : de nouvelles infos concernant le cybercambriolage d’un demi-million

■ De nouvelles infos ont été publiées dans le cadre de l’enquête en cours pour tenter de déterminer les circonstances entourant un cybercambriolage d’approximativement 500 000 $US à

des transferts de fonds, surtout si ces instructions n’ont pas été confirmées par un autre moyen, tel qu’un coup de fil, un texto, ou un fax », a dit Robert Lemon.

À la Conférence générale, des contrôles internes étaient pourtant en place. Selon les dirigeants de l’Église, ils auraient dû alerter le personnel des finances dès la première transaction frauduleuse. Mais plusieurs employés-clés qui auraient pu soupçonner une fraude étaient en voyage ou absents à ce moment-là, a expliqué Robert Lemon. En outre, les sommes transférées et les explications entraient « dans les démarches habituelles » de l’entité confessionnelle en question, a-t-il précisé.

Les responsables des finances de l’Église ont découvert le pot aux roses après que le taux élevé de requêtes de transaction et une alerte provenant de l’une des banques impliquées aient éveillé leurs soupçons. Les escrocs ont cessé sur-le-champ leur activité fraudu-leuse en rapport avec le compte courriel et les comptes bancaires associés.

Heureusement, l’Église a pu recouvrer une partie des fonds se trouvant encore dans les comptes bancaires avant qu’ils ne soient gelés. Par contre, les responsables des finances ne sont pas certains de pou-voir récupérer les sommes restantes. La collaboration avec les autorités fédérales américaines dans l’enquête en cours va certainement se poursuivre, ont-ils dit.

Robert Lemon : « Rien n’indique que des employés aient été impliqués dans un comportement qui porte atteinte à l’éthique. Personne n’a eu accès à un serveur courriel ou à des comptes bancaires de l’Église, et aucun de ceux-ci n’a été piraté.

« Qu’une telle chose se produise sous notre nez est difficile à digérer. Nous dési-rons remercier tous les membres d’église pour leur fidélité. Nous sollicitons leurs prières pour que Dieu nous aide à proté-ger ses fonds dans un paysage où la fraude en ligne évolue constamment. »– Elizabeth Lechleitner/ANN

l’Église adventiste sur une période de quatre semaines, à la fin de 2013.

Selon les dirigeants de l’Église, un mot de passe piraté semble avoir permis à des fraudeurs en ligne de s’introduire dans le compte Gmail d’un employé de l’Église autorisé à donner des instructions pour des transferts monétaires. Personnifiant l’employé à l’insu de ce dernier, les escrocs ont envoyé des courriels au personnel des finances au siège de l’Église adventiste mondiale, approuvant le transfert de fonds au nom d’une entité de la confes-sion. Un système de filtration élaboré établi par les escrocs a marqué toutes les réponses venant du siège comme « lues » et « supprimées », contournant ainsi la boîte de réception de l’employé.

Entre-temps, ces escrocs ont blanchi les fonds de 16 transactions fraudu-leuses à travers les comptes bancaires personnels de cinq victimes, à leur insu, semble-t-il, ont dit les dirigeants des finances de l’Église.

Robert E. Lemon, trésorier de l’Église adventiste mondiale : « Nous avons modifié les procédures pour prévenir au maximum toute autre fraude de ce genre. »

Par ailleurs, il a indiqué que les cas de fraudes où les escrocs naviguent sur Internet à la recherche de courriels contenant des autorisations « de paiement, de transfert, ou d’envoi » de fonds sont en hausse. Dans de tels cas, les escrocs étudient attentivement les courriels des détenteurs de comptes afin de pouvoir envoyer des requêtes de transactions correspondant point pour point au ton et au contenu des courriels authentiques. Certains pirates informatiques vont jusqu’à inclure des commentaires personnels – souvent des détails sur le travail ou la famille qu’ils ont glanés dans de vrais courriels – pour rendre les requêtes de transaction plus vraisemblables encore.

« Nous exhortons les employés et les membres d’église à redoubler de prudence quand ils reçoivent des instructions par courriel concernant

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Le 15 mars dernier, la Journée mondiale de la jeunesse (GYD) – une journée que des jeunes adventistes

du monde entier consacrent au service à la communauté – a connu une croissance exponentielle, et donné le coup d’envoi à la Semaine de prière annuelle de la jeunesse. Cette date a été choisie par le Ministère de la jeunesse de la Conférence générale.

Invités à « être le sermon » pendant au moins un sabbat au lieu de se borner à en écouter un, jusqu’à 8 millions de jeunes adventistes sont sortis de leurs églises pour visiter des patients à l’hôpi-tal et des personnes âgées, divertir des orphelins, nourrir des affamés, donner du sang, diriger des programmes de sen-sibilisation aux problèmes de santé, prier avec des gens dans la rue, ou simplement donner des accolades.

Gilbert Cangy, directeur du Ministère de la jeunesse de la Conférence générale : « Cette journée vise non seulement à souligner l’importance du service à la communauté, mais aussi à créer une prise de conscience à l’échelle mondiale pen-dant la Semaine de prière – une semaine où les jeunes adventistes du monde entier s’unissent en une force impressionnante. »

Selon lui, l’émission diffusée à travers les sites Web et les réseaux sociaux a été partie intégrale de l’événement. « L’émis-sion en direct, notre page Facebook, les tweets, la page Web de GYD, et notre appli sont devenus l’espace où nos jeunes se rencontraient pour raconter leurs expériences et célébrer la bonté de Dieu. »

MOTIVÉS : Des jeunes à Athènes, en Grèce, se préparent à servir leurs

collectivités lors de la Journée mondiale de la jeunesse.

Technologie de pointe et connectivité

En 2013, la première édition de la Journée mondiale de la jeunesse com-portait une émission en direct d’une durée de trois heures. En 2014, ce chiffre a presque décuplé : GYD a diffusé en direct une émission d’une durée de 23 heures depuis 20 sites de production sur six continents. Cette émission a été coordonnée par le Centre des médias adventistes « Stimme der Hoffnung », en Allemagne, et diffusée internatio-

nalement sur Hope Channel, la chaîne officielle de l’Église.

Wolfgang Schick, directeur de la production : « La transmission du signal depuis les sites de production locaux jusqu’à la régie centrale s’est effectuée par diffusion en mode continu IP sur Internet. Il s’agissait d’une nouvelle expérience au chapitre de la production que personne, à notre connaissance, n’avait faite auparavant. »

Par ailleurs, Wolfgang Schick a reconnu qu’il y a eu des problèmes quant

Nathan Brown, Signs Publishing Company, Warburton, Victoria, Australie

prend de l’ampleurCette initiative, qui en est à sa seconde édition, innove et gagne en visibilité

Journée mondiale

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de la

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au maillage entre les différents sites de production et les niveaux possibles de qualité de l’image. « Mais dans l’ensemble, ça a été un énorme succès. La connexion a fonctionné à partir de tous les sites de production », a-t-il expliqué.

L’émission en direct a été prolongée grâce à une présence accrue en ligne et sur les réseaux sociaux, et à une appli de GYD tant pour Android que pour

iPhones. Coordonnée par Daryl Gunga-doo, ingénieur réseau et en planification de la distribution pour la Radio adven-tiste mondiale basée au Royaume-Uni, cette interactivité à plateforme multiple a presque triplé son auditoire de jeunes du monde entier par rapport à GYD 2013.

Un mouvement en plein essorSelon Stephan Sigg, directeur du

Ministère de la jeunesse de la Division intereuropéenne, laquelle est domi-

ciliée à Berne, en Suisse, GYD 2014 a aussi grandi en raison des expériences positives vécues par une foule de jeunes l’année précédente. Stephan Sigg : « La Journée mondiale de la jeunesse 2014 a pris de l’ampleur grâce au bouche-à-oreille. Les jeunes qui s’étaient impliqués en 2013 ont témoigné avec tellement d’enthousiasme que davantage de jeunes et de groupes de jeunes ont décidé

de s’impliquer. Ils ont organisé leurs activités de service en fonction de cela. Comme les expériences et l’impact de GYD exercent une impression durable sur les jeunes impliqués, nous sommes encore loin d’avoir atteint le summum de l’implication. »

Interrogé au sujet de son histoire préférée de GYD dans sa région, Stephan Sigg a d’abord mentionné une évangé-lisation créative auprès de la collectivité en Égypte et à Doubaï, mais a dit ensuite

qu’il avait l’embarras du choix. « C’était vraiment extraordinaire de voir des jeunes partager la bonne nouvelle de façons créatives, et s’impliquer de façons aussi diversifiées auprès des gens dans la rue, dans les hôpitaux, ou dans les maisons de retraite, que ce soit en Allemagne, en France, en Roumanie, en Bulgarie, en Espagne, ou au Portugal ! » a-t-il dit.

« C’est ça mon histoire préférée. Notre Dieu incite nos jeunes à étendre son royaume. »

Une vision accomplieLe concept de la Journée mondiale de

la jeunesse s’est développé en raison de la fragmentation croissante des sociétés dans le monde entier, et peut-être même au sein de l’Église. Gilbert Cangy : « En réfléchissant à l’idée que la jeunesse adventiste est un mouvement mondial, une « armée de jeunes » à laquelle on se réfère souvent, je me suis demandé comment nous pourrions insuffler de nouveau à nos jeunes ce sentiment d’appartenance mondiale. »

Gilbert Cangy croit qu’un culte collectif plus traditionnel jouera toujours un rôle important au sein de la commu-nauté de foi adventiste. Mais il soutient que la Journée mondiale de la jeunesse est aussi, en soi, « essentiellement un culte collectif mondial sous une forme différente. Si Jésus revenait lors d’une Journée mondiale de la jeunesse, il trouverait son peuple au bon endroit (voir Mt 25.34-38). » ■

UNE PRÉSENCE MONDIALE : Des jeunes du Cameroun se sont joints aux 8 millions de jeunes du monde entier qui, pendant une journée, sont sortis pour servir les gens de leurs collectivités et prier pour eux.

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Pour plus de photos et de rapports de la Journée mondiale de la jeunesse 2014, visitez le site globalyouthday.org.

On peut avoir accès aux textes de la Semaine de la prière de la jeunesse sur le site suivant : gcyouthministries.org/MediaPublications/YouthWeekOfPrayer/tabid/100/Default.aspx.

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Résumé des deux premières parties

Dieu a conduit l’établissement et l’organisation de l’Église adventiste. Bien que le mouvement ait commencé avec un petit groupe de croyants qui « cherchaient la vérité comme un trésor caché »1, il grandit rapidement. Lors de l’organisation officielle de la Conférence générale en 1863, l’Église comptait plusieurs milliers de membres. Au fur et à mesure de sa croissance, sa structure continua de se parfaire, afin de « mainte-nir l’ordre et l’harmonie »2.

L’organisation de l’Église ne fut pas mise au point du jour au lendemain. Elle fut élaborée avec réflexion et dans un esprit de prière, tandis que Dieu accordait sagesse et conseil à travers les Écritures et l’Esprit de prophétie.

Cette organisation existe en tant que système de service. Elle maintient l’ordre et une action harmonieuse tandis que l’Église va de l’avant dans la mission que Dieu lui a confiée, laquelle consiste à proclamer sa vérité telle que révélée dans sa Parole pour les derniers jours. Il s’agit

et à notre mission commence au palier de l’église locale. Par la grâce de Dieu, participez à la vie et à la mission de votre église locale !

L’une de vos premières responsabi-lités consiste à prier pour votre église locale – votre pasteur, vos dirigeants locaux élus, et pour l’évangélisation locale. Participez au processus et soyez actif. Impliquez-vous. Gardez à l’esprit qu’on peut avoir un impact non seule-ment lors des réunions publiques, mais aussi dans les rencontres personnelles avec des dirigeants-clés. Si vous avez un souci, parlez-en à votre pasteur, à l’ancien, à votre directeur de l’École du sabbat, à ceux qui peuvent faire bouger les choses.

Adoptez une approche prudente et méthodique. Si un palier ne vous apporte pas satisfaction, passez au palier suivant. Tout le monde doit faire partie du processus. L’Église adventiste, à n’importe quel palier, n’est pas un arran-gement autoritaire depuis le haut, où seulement quelques personnes prennent les décisions.

Tandis que vous vous exprimez et soulagez votre cœur dans un entretien privé, le Saint-Esprit pourra influencer un dirigeant. Ne pensez jamais qu’un courriel de votre part ou une simple

d’un système représentatif où aucun dirigeant ou groupe de dirigeants ne dicte les règlements, les décisions et les activités de l’Église.

Comme tous les paliers de l’Église fonctionnent en harmonie les uns avec les autres, des initiatives peuvent venir de n’importe quel palier de l’Église et sont traitées par les comités. Parfois, des initiatives partent depuis la base et se retrouvent dans le règlement. Comme vous le voyez, notre système est très dynamique ! Tous les membres ont une voix au sein de cette organisation.

L’importance de l’église localeL’église locale joue un rôle absolu-

ment crucial. Elle nous encourage et nous aide en sauvegardant notre ensei-gnement et notre pratique. Pour que la plateforme de l’Église adventiste soit solide, il faut des églises locales solides. Si vous avez des préoccupations, ne pensez pas à la Conférence générale en disant : « Les dirigeants de la Conférence générale vont veiller à ce que tout rentre dans l’ordre. » La fidélité à notre message

Comprendre son unité, sa structure, et son autorité

Note de l’éditeur : Dans cette série en trois volets, le pasteur Wilson explique comment l’unité, la structure et l’autorité œuvrent de concert au sein de l’Église adventiste mondiale en vue de la mission. Aux lecteurs qui n’ont pas eu l’occasion de lire les deux premières parties, nous présentons le bref résumé que voici.

Ted N. C. Wilson

fonctionne-t-elle ?

Comment votre

Église3e PARTIE

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conversation n’a pas d’effet sur votre interlocuteur. Je sais que ces choses ont une influence. Les courriels que je reçois et les conversations personnelles que j’ai avec les autres ont un impact sur moi.

Travaillez dans un esprit de prière, dans l’étude de la Bible, et dans le conseil de l’Esprit de prophétie. Souvenez-vous que notre Église fonctionne, autant que possible, par consensus. Il n’y a aucune raison pour laquelle nous devrions

former des camps et nous battre sans cesse les uns contre les autres. Dieu ne veut pas que l’Église fonctionne ainsi. Parfois, nous devons passer au vote pour découvrir comment le groupe voit la chose, mais en général, la meilleure façon d’aborder les défis, c’est de nous mettre à genoux, d’étudier intensément la Bible, et de demander au Saint-Esprit de nous aider. Le vote s’effectue sous la direction divine à un moment où une

ÉGLISE LOCALE

FÉDÉRATION OU MISSION

UNION DES FÉDÉRATIONS OU

UNION DES MISSIONS

DIVISION

CONFÉRENCE GÉNÉRALE

L’organisation nous a été donnée dans le but de nous protéger, afin que personne ni aucun petit groupe n’exerce une influence excessive sur l’Église de Dieu et sur sa mission.

prise de décision s’impose. C’est là le système que nous utilisons efficacement au sein de l’Église.

Certains peuvent critiquer la struc-ture de l’Église en disant qu’elle est re-produite aux différents paliers et s’avère inutile à cette époque d’approches administratives horizontales.

Lorsque que j’étais président de la Division euro-asiatique, j’ai vu la grande valeur, comme tout président de division vous le dira, de la structure organisation-nelle de l’Église. Dans cette structure, les problèmes locaux sont réglés au palier de la fédération locale. Les questions aux conséquences plus importantes sont portées au palier régional – l’union des fédérations ou l’union des missions. Les questions plus importantes encore sont soumises à la division, et parfois à la Conférence générale. Ultimement, les questions de nature mondiale sont apportées à la session de la Conférence générale où plus de 2 000 représentants des églises du monde entier discutent et votent sur ces questions.

Nous prenons cette forme représen-tative de gouvernance de l’Église très au sérieux. « Mais lorsque, dans une session de la Conférence générale, les frères venus de toutes les parties du monde se sont prononcés, on ne doit pas maintenir

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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

obstinément une indépendance personnelle et un jugement privé. Il faut se soumettre. […] Le Seigneur a conféré une autorité aux représentants de son Église universelle, assemblée en [session de la] Conférence générale. L’erreur que risquent de commettre certains, c’est d’attribuer à l’intelligence et au jugement d’un homme, ou d’un petit groupe d’hommes, l’autorité et l’influence dont Dieu a revêtu son Église, qui s’exprime par la voix de la Conférence générale assemblée pour élaborer des plans en vue de la prospérité et de l’avancement de la cause3. »

L’organisation nous a été donnée dans le but de nous protéger, afin que personne ni aucun petit groupe n’exerce une influence excessive sur l’Église de Dieu et sur sa mission. Grâce à elle, tous les membres ont un vote et une voix au chapitre, et exercent une influence dans la mission de l’Église, afin « que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (1 Co 14.40).

La Bible foisonne de principes de relations interpersonnelles, d’organisa-tion, d’administration, et d’instructions concernant l’accomplissement de la mission de Dieu. En écho à ce thème, la plupart des écrits de l’Esprit de prophé-tie prodiguent des conseils sur la façon d’accomplir la mission de l’Église. Alors que nous nous rassemblons autour du magnifique plan de l’organisation et de l’unité au sein de cette Église, nous irons de l’avant dans l’unité pour achever la mission que le Seigneur nous a confiée. ■1 Ellen G. White, Messages choisis, vol. 1, p. 240.2 Idem., Conquérants pacifiques, p. 80.3 Idem., Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 486. C’est nous qui soulignons.

Porto Seco, Angola

Le projet « Une église en un jour » arrive en Angola ! Eder Lucca, directeur de Maranatha/Angola et entrepreneur brésilien, décharge le premier conteneur des pièces en acier qui serviront à construire une église en un jour. Il met en chantier 40 des 1 000 églises qu’ont demandées les dirigeants de l’Église adventiste.

Il y a des années, le jeune pasteur d’une église pentecôtiste, laquelle était située au cœur des bidonvilles de Porto Seco, a découvert dans sa lecture de l’Exode des passages sur le sabbat du 7e jour. Étonné, il s’est lancé

dans une étude sur le sabbat pendant des semaines. Finalement, il a fait part de sa découverte à sa congrégation.

Ces croyants ont décidé de se livrer intensément à la prière et à l’étude. Un jour, l’un des membres a présenté au pasteur un représentant évangélique adventiste. Peu après, la congrégation tout entière a voté de se joindre à la communauté adventiste.

Depuis, le groupe loue un bâtiment après l’autre, chacun devenant rapidement trop petit. C’est alors qu’une des femmes entend parler de Maranatha Volunteers Inter-national et de l’initiative « Une église en un jour ». Elle en parle à ses amis, et ils com-mencent à prier spécifiquement pour la construction d’une telle église à Porto Seco.

« Nous savions que Dieu dirait oui, dit-elle. C’est pourquoi nous avons décidé de procéder à une levée de fonds en vue de l’achat d’un terrain. Nous avons offert des services contre rémunération, tels que la fabrication de plats cuisinés et la lessive. »

Bientôt, on déniche un terrain à vendre à 40 000 $. Les femmes réussissent à convaincre le propriétaire de le leur vendre à 30 000 $ – la somme exacte qu’elles ont ramassée ! Les membres achètent alors du ciment et coulent une grande dalle de béton pour l’église que Dieu – ils en sont convaincus – va leur envoyer.

Le 3 septembre 2013, Eder et son équipe montent la structure en acier à Porto Seco. Avant même qu’ils aient terminé, les femmes commencent à poser les blocs pour les murs.

Quatre cents voisins que ces femmes ont invités assistent à l’inauguration de la nouvelle église de Porto Seco.

Plus que 999 à construire !

ASI et Maranatha Volunteers International collaborent pour financer et faciliter les projets « Une église en un jour » et « Une école en un jour ». Depuis le lancement

du projet en août 2009, plus de 1 600 églises de ce type ont été construites dans le monde entier. Des histoires comme celle-ci vous parviennent grâce à Dick Duerksen, le « conteur d’histoires » de Maranatha.

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Uneéglise en un jour

Ted N. C. Wilson est le président de l’Église adventiste du septième jour.

UN RÊVE ENFIN RÉALISÉ : Les membres de cette église à Porto Seco, en Angola, ont procédé à une levée de fonds pour l’achat du terrain et la fondation de ce bâtiment en cuisinant et en faisant la lessive.

10 Adventist World | Juin 2014

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S A N T É

Peter N. Landless et Allan R. Handysides

Depuis quelques années, on diagnostique beaucoup plus facilement le cancer du sein

grâce à la mammographie de dépistage – un examen couramment utilisé. La mammographie permet de diagnostiquer davantage de cancers à un stade plus précoce. Par conséquent, une détection précoce du cancer du sein entraîne de meilleures chances de réussite du traitement. En fait, plusieurs se demandent même si certains des cancers découverts nécessitent un traitement aussi intensif que dans les cas plus avancés.

Chez au moins 75 pour cent des femmes qui développent un cancer du sein, aucun facteur de risque n’est identi-fiable. Certains des facteurs déclenchant le cancer du sein sont plus clairs que d’autres.

La prédisposition génétique – un facteur dans environ 10 pour cent des cas – implique les gènes 1 et 2 du cancer du sein (BRCA 1 et BRCA 2), de même que le gène de la protéine 53 (TP53).

Il existe aussi certains troubles géné-tiques héréditaires rares qui prédisposent au cancer du sein, tels que le syndrome de Cowden (les personnes qui en sont atteintes présentent une mutation du gène suppresseur de tumeur PTEN).

L’apparition précoce des premières règles, soit avant l’âge de 12 ans, est

détecté plus de 45 000 nouveaux cancers, et enregistré quelque 17 000 décès. On a également observé que l’augmentation de la masse corporelle accroît le risque de cancer du sein. Des ajustements ont été faits pour tenir compte des effets de l’indice de masse corporelle, de l’âge, de la situation géographique, de l’usage du tabac, de la pauvreté, de l’âge à la nais-sance du premier enfant, et de l’utilisation de l’hormonothérapie substitutive.

À partir de ces informations, nous estimons que l’obésité, la consommation d’alcool, l’apparition précoce des pre-mières règles, la ménopause tardive, ou la prise d’œstrogène et de progestérone dans le cadre de l’hormonothérapie substitutive peuvent effectivement constituer des facteurs causant le cancer. La prédisposition génétique est un facteur important, mais moins courant.

Dans le prochain numéro de Adventist World, nous allons discuter du traitement du cancer du sein. ■

associée à une légère augmentation du risque de cancer du sein. Par ailleurs, les femmes qui ont une ménopause prématurée, soit avant l’âge de 30 ans, sont à moitié moins à risque que celles qui commencent leur ménopause à l’âge de 55 ans. Les femmes qui prennent des œstrogènes et de la progestérone dans le cadre d’une hormonothérapie substitutive voient leur risque de cancer du sein augmenter d’environ 20 pour cent. Cependant, selon une étude des Instituts nationaux de la santé (NIH), on constate, après un suivi de sept ans, que les femmes qui prennent seulement des œstrogènes ne présentent pas d’aug-mentation du risque de cancer du sein.

La consommation modérée d’alcool semble augmenter le risque de cancer du sein. Plus on consomme d’alcool, plus le risque augmente.

Les régimes riches en gras animal sont également associés à une augmen-tation du risque de cancer du sein. Reste à déterminer si cette augmentation est imputable au gras animal ou à d’autres carcinogènes présents dans de tels régimes.

L’obésité est, elle aussi, associée à une augmentation du risque de cancer du sein. Au cours d’une étude britannique (1996-2001) portant sur plus d’un million de femmes âgées entre 50 et 64 ans, on a

Diagnostic

Récemment, mon médecin m’a annoncé que je suis atteinte d’un cancer du sein (stade 1). J’ai 70 ans. J’ai eu ma ménopause il y a 19 ans. Ma mère – qui a plus de 90 ans – a eu ce même cancer il y a 10 ans. Aujourd’hui, elle se porte bien. Pourriez-vous me donner de l’information au sujet des facteurs de risque et des causes possibles, ainsi que des traitements disponibles ?

Le Dr Peter N. landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est l’ancien directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

cancer du sein –Le

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M É D I T A T I O N

Un jour, j’ai regardé un téléreportage sur des petites églises situées dans les montagnes des Appalaches, aux États-Unis. Au cours de leurs services religieux,

les fidèles pratiquent un rite fort singulier : la manipulation de serpents. Pour justifier leur participation à une activité aussi dangereuse, ils citent Marc 16.18 ainsi que l’épisode où Paul se fait mordre par un serpent venimeux (Ac 28.1-6). Cette pratique est un témoignage de leur foi en Dieu et en sa protection. Le narrateur précise que malheureusement, plusieurs d’entre eux se font mordre chaque année, et pour certains, la morsure est fatale.

Fausses interprétations des Écritures ? Foi présomptueuse ? Sans doute, mais disons-nous bien que ces Appalachiens audacieux ne sont pas les premiers à intégrer des serpents dans leur expérience de culte.

Dans 2 Rois 18, nous faisons la connaissance d’Ézéchias, roi de Juda. Achaz, son père – un monarque aussi idolâtre que méchant – avait entraîné la nation dans l’apostasie spirituelle et la décadence morale. En conséquence, Dieu avait permis aux Assyriens de prendre et d’occuper plusieurs villes importantes de la Judée.

Contrairement à son père, Ézéchias « fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (2 R 18.3, LSG). Il savait pertinemment qu’il n’y avait qu’un moyen de sauver son peuple : débarrasser le pays de son engouement pour l’idolâtrie et ramener le peuple à Dieu. Dès lors, il lança une réforme majeure dans le pays : il fit disparaître les hauts lieux, brisa les stèles, et coupa le poteau d’Achéra.

Il ordonna aussi aux Lévites de purifier le temple même de Dieu en y enlevant tout ce qui y avait été mis pour adorer les idoles ! Au nombre des choses à détruire se trouvait une relique historique intéressante : « Il mit en pièces le serpent d’airain que Moïse avait fait, car les enfants d’Israël avaient jusqu’alors brûlé des parfums devant lui » (v. 4, LSG). Un culte au serpent… à l’église ?

Foi et leçons d’objetQuelle histoire se trouve derrière le serpent d’airain ? Pour

le savoir, il nous faut reculer quelques siècles, là où les Israélites – ces anciens esclaves suivant Dieu et Moïse, le serviteur qu’il s’était choisi – erraient dans le désert, avant d’entrer en Canaan. Bien que Dieu eût toujours satisfait tous leurs besoins, il éprou-vait leur foi de temps en temps en permettant que leurs vivres s’amenuisent considérablement, ou que des obstacles intimi-dants se dressent devant eux. Malheureusement, au lieu d’exer-cer leur foi en ces occasions, les Israélites choisissaient la plupart du temps de se plaindre amèrement de Dieu et de ses dirigeants. Une fois, le Seigneur répondit à leurs lamentations en envoyant « contre le peuple les serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël » (Nb 21.6).

Les Israélites comprirent le message. Ils crièrent à Moïse et le supplièrent de plaider auprès de Dieu en leur faveur. Dans

Atuanya Cheatham DuBreuil

. . . à l’église ?Quand le symbole éclipse la réalité

serpentculte

REGARDEZ ET VIVEZ : Cette sculpture sur le mont Nébo – l’endroit

depuis lequel Moïse, selon la tradition, a vu la terre

promise – représente le serpent qui a apporté la

guérison dans le désert, et le Fils de l’homme qui

apporte le salut.

Le du

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son amour et sa miséricorde pour ses enfants égarés, Dieu instruisit Moïse de faire un serpent d’airain et de le placer sur une perche. Quiconque avait été mordu n’avait qu’à regarder ce symbole du péché pour être guéri. En revanche, ceux qui refusaient ce moyen de salut étaient condamnés à périr.

Ce serpent d’airain possédait-il, en lui-même et de lui-même, quelque vertu thérapeutique ? Bien sûr que non ! À l’instar des services du sanctuaire, des offrandes et des sacrifices par le feu, ainsi que des jours saints, le serpent n’était qu’une leçon d’objet par laquelle Dieu révélait la simplicité et la beauté de son plan du salut.

Tout comme les serpents brûlants avaient mordu les Israélites et semé la mort, ainsi Satan, le serpent ancien, avait trompé les premiers parents de l’humanité et les avait empoi-sonnés par le venin mortel du péché.

Au lieu d’abandonner l’humanité au triste sort qu’elle avait choisi, Christ devint un serpent sur une perche – il devint péché pour nous. Il troqua son caractère pur et saint contre notre nature empoisonnée. Il accepta la mort lente, doulou-reuse et inévitable qui était la nôtre afin que nous puissions avoir la vie abondante qui était la sienne.

Les Israélites n’avaient qu’une chose à faire : regarder au Sauveur par la foi et accepter la guérison et le salut offerts. Et il en est ainsi pour nous.

Au fil des années, hélas, ils perdirent de vue cette magnifique illustration de l’amour et du salut de Dieu. Certains commen-cèrent à considérer le serpent comme un porte-bonheur, un augure de bonne fortune. Ils se mirent à attribuer leur guéri-son, leurs bénédictions et leur prospérité non à Dieu, mais au serpent. Ils commencèrent à honorer le symbole et à s’appuyer sur lui plutôt que sur le Sauveur qu’il représentait.

Cet encens qu’ils offraient autrefois à Dieu dans son temple en symbole de leurs prières et de leurs actions de grâces, ils le brûlaient maintenant en l’honneur du serpent d’airain. Ézéchias savait qu’il devait détruire ce rival pour que son peuple revienne enfin au vrai Dieu.

Remix du culte du serpentÀ l’époque où Jésus commença son humble ministère en

Israël, les Juifs avaient banni le culte des idoles avec détermina-tion. Cependant, ils l’avaient remplacé par une forme nouvelle et subtile du « culte du serpent ». Ils étaient les gardiens vigilants de la tradition, des coutumes et d’un « précepte de tradition humaine » (Es 29.13, LSG). À un certain moment, les Juifs, et tout spécialement les pharisiens, avaient conclu que leur salut ne se fondait ni sur Dieu, ni sur sa grâce. Ils décidèrent qu’il était le résultat direct de leur héritage, de leur nationalité, de leur adhésion méticuleuse à la loi (par la lettre et la tradition), et de la majesté du temple dans lequel ils rendaient un culte au Créateur.

Jésus ne critiqua pas la majorité de ces pratiques. La plupart d’entre elles n’avaient rien de mal en soi, excepté le

fait que ceux qui en faisaient leur moyen de salut laissaient de côté ce qui était « plus important dans la loi, la justice, la misé-ricorde et la fidélité » (Mt 23.23, LSG). Après avoir pris la loi dans sa forme la plus littérale et technique, les Juifs la dotèrent d’une puissance propre à sanctifier et à sauver – puissance qu’elle ne possédait pas.

Jésus souligna que ces Juifs honoraient Dieu des lèvres, mais que leur cœur était éloigné de lui. Ils parlaient de Dieu, mais en réalité, peu d’entre eux parlaient vraiment à Dieu ou le connaissaient personnellement. Ils adoraient la loi de Dieu tout en ignorant le Dieu qu’elle représentait.

Regardez et vivez !Un soir, Nicodème, un membre du conseil législatif des

Juifs, alla rencontrer secrètement Jésus. Comme bon nombre de ses collègues pharisiens, il brûlait de l’encens aux « serpents d’airain » de sa propre fabrication.

Après avoir expliqué l’œuvre du Saint-Esprit dans le cœur, Jésus déclara : « Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (Jn 3.14,15) Jésus rappela à Nicodème que ce ne sont pas les symboles sacrés, les traditions de longue date, les messages prophétiques, ni même les saints prophètes, ou ce que nous faisons (ou ne faisons pas) qui nous sauvent, mais le Christ (voir Ep 2.8,9) !

Avons-nous des serpents d’airain auxquels nous brûlons de l’encens ? Il peut s’agir d’objets, de personnes, d’idées et d’enseignements, de traditions et de coutumes, d’attitudes ou de pratiques, et même de ministères et d’activités. Ils ont l’apparence de la sainteté, et peuvent même, par le passé, avoir servi les desseins divins ; mais ce ne sont aujourd’hui que des idoles, bloquant notre accès au seul vrai Dieu et au culte vers lequel ils pointaient autrefois.

Il nous est tellement facile d’estimer davantage ce que nous faisons (ou ne faisons pas), l’église que nous fréquentons, ou ce que nous savons, que d’aimer l’Éternel, notre Dieu, de tout notre cœur, de toute notre âme, et de toute notre force (Dt 6.5,6) !

En détruisant le serpent d’airain, Ézéchias aida les Israélites à discerner le vrai Dieu, le Dieu vivant. Tandis que nous exaltons le Christ – et non les choses qui le symbolisent ou le représentent – nous pouvons faire l’expérience de la guérison divine, et goûter à la joie du salut trouvé en Christ, notre vrai sauveur et rédempteur. ■

serpent

P H O T O : D A v I D B j O R g E N

Atuanya Cheatham DuBreuil habite à Wesley Chapel, en Floride, aux États-Unis. Atuanya et John-Antony, son mari, ont trois enfants.

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C R O Y A N C E S F O N D A M E N T A L E S

N U M É R O 1 3

L’essentiel du

Survivre à la crise mondiale imminente

Lors d’une randonnée pédestre d’une durée de cinq jours, je me retrouve sur une pente raide, chargée d’un lourd sac à dos. Inévitablement, je repense aux consignes reçues.

En effet, on nous a avertis de ne prendre que les articles absolument essentiels. Étant donné que nous serions loin de toute civilisation, chacun de nous devait décider de ce qui serait essentiel (nourriture, vêtements, sac de couchage, etc.) et être disposé à transporter le tout dans un sac à dos. Dès notre première halte en mi-journée, des épaules endolories et des ampoules aux pieds en forcent plus d’un à reconsidérer ce qui est vraiment essentiel !

Le soir venu, nous réévaluons sérieusement le contenu de nos sacs à dos. À cette étape de la randonnée, les fringues de marque perdent, croyez-moi, tout leur attrait ! Plus personne ne veut avoir quelque chose juste pour épater la galerie. De nouvelles normes s’imposent. Est-ce léger ? utile ? Même le pot de miel biologique (il a coûté cher) ne trouve pas preneur. Le matin suivant, tandis que nous reprenons la route, il est impres-sionnant de voir tout ce qui se retrouve aux ordures. Dans nos sacs à dos, il ne reste que l’essentiel, que ce qui compte vraiment.

Une crise à l’horizonLa Bible nous révèle qu’un jour, nous ferons face à quelque

chose d’infiniment plus difficile qu’une excursion exigeante. En fait, les Écritures parlent d’une crise aux dimensions cataclys-miques. Nous ferons face économiquement, écologiquement, et spirituellement à « un temps d’affliction, tel qu’il n’y en a pas eu depuis que les nations existent » (Dn 12.1). Il ne s’agira pas d’un événement à l’échelle locale, mais d’une crise mondiale dans laquelle tous auront à décider de ce qui importe le plus. Ce sera un temps où nul ne pourra s’embarrasser des croyances de

quiconque, ni s’en sortir par l’affirmation d’un autre. Il y aura un petit groupe, un « reste » qui s’accrochera à l’essentiel – à ce qui compte vraiment. Dans notre préparation à la plus grande crise de notre terre, à quoi nous accrocherons-nous ? Que nous restera-t-il ? Et qui restera-t-il ?

Ce qui resteVous souvenez-vous, à l’école, du processus de formation

d’équipes sportives ? N’étant pas très athlétique, je redoutais d’être la dernière à être choisie. Pas très flatteur d’être la dernière. Parfois, il semble que « ceux qui restent » (ou le reste), ne font pas l’affaire. En revanche, après un ouragan, on se félicite d’une telle étiquette, parce que ça signifie qu’on est au nombre des survivants.

Tout au long de l’histoire, Dieu a toujours eu un reste. Ceux qui allaient à contre-courant. Ceux qui prenaient le Créateur au mot. Ceux qui préféraient de loin être ses amis que de fréquenter la crème de la crème. De leur nombre, il y eut Noé. Quel homme hors du commun ! Prenant Dieu au mot, il investit temps et argent dans la construction d’un immense bateau, et invita sans relâche ses semblables à s’y réfugier. Noé faisait partie, lui aussi, du reste – la seule famille qui restait après que le déluge eût détruit la terre entière (voir Gn 6-9).

Chantal J. Klingbeil

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reste

Ainsi, que faudra-t-il pour survivre lorsque notre monde sera détruit de nouveau – par le feu, cette fois (2 P 3.10-12), et non par un déluge ? Que faudra-t-il pour compter parmi les survivants, pour appartenir au reste ?

Avoir les bons contactsLes survivants savent que ce qu’ils transportent dans leurs

sacs à dos ne garantit pas forcément leur survie. Ils savent que ce n’est pas ce qu’on sait qui compte, mais qui on connaît. Ils connaissent le Gagnant. « Ils suivent l’Agneau partout où il va. » (Ap 14.4)

Le livre de l’Apocalypse présente ensuite d’autres caracté-ristiques nous permettant d’identifier ces survivants. Ils suivent l’Agneau partout où il va parce qu’ils ont « la foi de Jésus » (Ap 14.12, LSG). Ils manifestent la confiance inébranlable de Jésus en Dieu et en l’autorité des Écritures. Leur foi comprend toutes les vérités bibliques que Jésus enseignait et en lesquelles il croyait.

Apocalypse 14.12 dit aussi que ces individus « gardent les commandements de Dieu ». Ils connaissent cet avertissement de Jésus : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entre-

ront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. » (Mt 7.21) Parfaitement conscients que leur survie ne dépend uniquement que du Christ, ces survivants s’empressent de faire les choses à sa façon (Jn 15.10). Jamais ils n’échangeront une partie quel-conque de la loi de Dieu contre des contrefaçons humaines.

Apocalypse 12.17 nous dit qu’en plus de garder les « com-mandements de Dieu », ce « reste » a aussi le « témoignage de Jésus ». Jean ne nous laisse pas dans l’obscurité quant à la définition du « témoignage de Jésus » ; plus loin dans son livre, il nous dit qu’il s’agit de « l’esprit de la prophétie » (Ap 19.10). Les conseils prophétiques aident le reste à survivre.

Les adventistes croient qu’Ellen G. White remplit tous les critères bibliques d’un vrai prophète, et que Dieu en a fait sa messagère spéciale pour attirer l’attention sur la Bible et aider les habitants de la terre à se préparer au retour de Jésus. Ellen White elle-même observe que « le fait que Dieu ait révélé sa volonté aux hommes par sa parole n’a pas rendu inutile la présence continue et la direction du Saint-Esprit. Au contraire, l’Esprit fut promis par notre Sauveur, pour ouvrir la Parole à ses serviteurs, pour illuminer et appliquer ses enseignements*. »

Passionnés par notre missionLe reste en question poursuit un objectif. Ces survivants ne

sont pas membres d’un club du reste exclusif, se croyant meil-leurs que les autres et s’enfermant dans leur propre petit monde pour « membres » seulement. Ils ont leur déclaration de mission clairement indiquée dans le livre de l’Apocalypse. Le message des trois anges d’Apocalypse 14.6-12 est la réponse de Dieu à la supercherie satanique qui obscurcira le monde juste avant le retour du Christ (Ap 13.14-16). Parce qu’ils aiment éperdument Jésus, ils sont tous animés d’une même passion : préparer le monde à rencontrer celui qu’ils aiment et suivent partout.

Alors, que reste-t-il dans votre sac à dos ? N’y avez-vous mis que « l’essentiel » ? Tout compte fait, pourquoi ne pas laisser tomber ce sac à dos et suivre l’Agneau ? Il nous conduira vers ceux qui sont en crise, qui ont besoin de savoir qu’ils peuvent, eux aussi, être au nombre des survivants prêts à accueillir Jésus à bras ouverts quand il reviendra, juste au bon moment. ■

* Ellen G. White, Vous recevrez une puissance, p. 122.

sa missionet

Chantal J. Klingbeil est directrice adjointe du Ellen G. White Estate à la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Chantal et Gerald, son mari,

ont trois adolescentes.

L’Église universelle englobe tous ceux qui croient vraiment en Christ. Mais, dans les derniers jours, en un temps d’apostasie généralisée, un « reste » a été appelé à garder les commandements de Dieu et la foi en Jésus. Ce reste proclame que l’heure du jugement est arrivée, prêche le salut en Jésus-Christ et proclame la proximité de son retour. Cette proclamation est symbolisée par les trois anges d’Apocalypse 14 ; elle coïncide avec l’œuvre du jugement dans le ciel et produit une œuvre de repentance et de réforme sur la terre. Tout croyant est appelé à participer personnellement à ce témoignage de portée mondiale. (Ap 12.17 ; 14.6-12 ; 18.1-4 ; 2 Co 5.10 ; Jude 3,14 ; 1 P 1.16-19 ; 2 P 3.10-14 ; Ap 21.1-14)

Le

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ses vérités éternelles. Mais pour enseigner l’Évangile, il faut investir du temps – marcher dans la rue, partager un repas, s’asseoir dans un bateau. »

Un coup d’œil rapide sur le district reculé dont Darren a la charge révèle pourquoi celui-ci se focalise davantage sur un ministère de présence que sur de grandes campagnes d’évangéli-sation. Les centaines d’îles parsemant les 150 kilomètres d’océan qui séparent la péninsule du cap York (Australie) de la Papouasie- Nouvelle-Guinée sont, pour la plupart, inhabitées. Un grand nombre d’entre elles ne sont que des îles volcaniques entourées

Plus de 14 000 kilomètres à vol d’oiseau – et 600 ans – séparent le « pasteur de campagne » des Contes de Canterbury (une œuvre de Geoffrey Chaucer) de Darren

Peakall – un pasteur adventiste œuvrant dans le détroit de Torrès, au large de la côte nord du Queensland, en Australie. Le prédicateur médiéval de Chaucer fut, à juste titre, célèbre pour ses visites régulières à son troupeau dispersé. Peu importe le temps qu’il faisait, il apportait la Parole de Dieu à tous les habitants de son territoire, petits et grands.

Et Darren Peakall – pas médiéval pour un sou – accomplit fidèlement la même tâche à l’autre bout du monde, peu importe le temps qu’il fait, et pour les mêmes raisons. Mais en général, cet Australien musclé ne marche pas ou ne se déplace pas à cheval comme le faisait son homologue anglais. Pour atteindre les membres d’église dispersés sur les 274 îles du détroit de Torrès, il faut des avions et des bateaux… que dis-je, des avions plutôt que des bateaux.

Un ministère de présence« La clé de mon ministère consiste à visiter les membres

d’église », explique Darren. Des rides profondes, sans doute attribuables à ses efforts de concentration, marquent son visage bronzé. « Comment arriverai-je à les aider – à l’instar de Jésus – si je ne peux même pas m’asseoir avec eux, si je ne suis pas au courant de leurs problèmes ?

« C’était à côté d’un puits, à des noces, à bord d’un bateau, ou dans la rue que les gens rencontraient Jésus. Et c’est là que leurs vies étaient transformées. Nous nous focalisons sur les sermons publics du Seigneur – sur ses histoires étonnantes et

P H O T O S : C O U R T O I S I E D E D A R R E N P E A K A L L

Bill Knott

Levez la tête – et voyez ce que Dieu accomplitVaste était sa paroisse, et les maisons fort dispersées,mais il ne cessait point, malgré pluie et tonnerre, de visiter, dans la maladie ou le malheur, les plus éloignés de ses paroissiens, grandes et petites gens1…

LABYRINTHE D’ÎLE : Le détroit de Torrès relie la mer de Corail, à l’est, à la mer Arafara, dans l’ouest. Le labyrinthe de récifs et d’îles rend parfois la navigation difficile.

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UN MINISTÈRE DE PRÉSENCE : À l’île Moa, Darren visite régulièrement ceux avec qui il a établi une relation. En arrière-plan, on aperçoit le Lightbearer II.

E N C O U V E R T U R E

de mangroves très denses. Les 14 îles habitées ne comptent que 8 000 habitants, pour la plupart des Mélanésiens, distincts historiquement et culturellement des aborigènes de l’Australie.

Selon Darren, les adventistes ne sont présents que dans cinq des 14 îles habitées – Saibai, Moa, Hammond, Prince de Galles, et Thursday. Darren et Robbie (Robyn), sa femme, habitent sur cette dernière, à l’étage supérieur du bâtiment qui abrite un presbytère et une chapelle. Dans chaque église de l’île, l’assis-tance se compte sur les doigts des deux mains. Lors d’un grand rassemblement, elle peut atteindre jusqu’à 30 personnes – y compris les visiteurs des églises adventistes, lesquels viennent parfois en bateau depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

« Le travail sur ces îles en est un de longue haleine, dit Robbie avec mélancolie. À cause des vastes distances à franchir, on n’établit pas des relations aussi rapidement qu’on le souhaite. Par exemple, il faut compter cinq heures et demie en bateau pour franchir les 150 kilomètres entre notre maison et Saibai ! Ceci veut dire que contrairement à bien des églises, nous ne pouvons voir les membres d’église toutes les semaines. Pour réussir ici, il faut changer radicalement notre façon de voir les choses. »

Revoir les relationsIl faut aussi revoir nos attentes quant au soutien qu’on

espère de la part des membres de la famille et des amis, expliquent Darren et Robbie. « La maison », pour eux, c’est Perth, dans l’ouest de l’Australie, à près de 5 000 kilomètres de distance – « à au moins deux vols », comme le dit Darren. Il est, en effet, impossible de franchir cette distance en voiture pendant le temps alloué aux vacances annuelles. Leurs quatre

enfants, âgés de la fin de l’adolescence à la mi-vingtaine, habitent près de Perth. Il ne leur est pas facile d’accepter la mission actuelle de leurs parents.

« Mon plus jeune fils souffre beaucoup de la distance qui nous sépare, dit Darren en grimaçant légèrement, parce que lui et moi avons une amitié spéciale. “Tu vas me manquer ; je déteste que tu ne sois pas avec nous”, m’a-t-il dit peu avant notre départ. Même si nos enfants et d’autres membres de la famille nous ont rendu visite plusieurs fois, nous préférerions de loin que ceux que nous aimons ne soient pas de l’autre côté du pays. »

« Je téléphone à ma mère deux fois par jour, poursuit Robbie. Elle vit seule – mon père est décédé il y a plusieurs années. Nous nous encourageons l’une l’autre. Au début, Darren aurait voulu que mon enthousiasme pour cette mission soit aussi grand que le sien – lequel n’a guère vacillé depuis que nous sommes ici ! Darrel aime ce qu’il fait et s’investit corps et âme.

« Un jour, il a remarqué combien la famille me manquait. Et il m’a dit : “Robbie, veux-tu vraiment être ici ?” Et j’ai répondu : “Ce qui compte pour moi, c’est d’être avec toi et de servir le Seigneur. N’est-ce pas suffisant ? Je sais que les enfants te manquent, mais de mon côté, ils me manquent terriblement !” »

Au cours de ses premiers 18 mois au détroit de Torrès, Rob-bie a été hospitalisée trois fois. La première fois, elle a dû être traitée aux antibiotiques en raison d’une bactérie dans le sang. Ce traitement a tellement diminué ses capacités immunitaires qu’elle a ensuite contracté clostridium difficile (C-diff) – une infection grave. Cette infection a affecté son rythme cardiaque à un point tel qu’il a fallu la transférer en avion au service de cardiologie. Refaire ses forces n’a pas été une mince affaire,

Levez la tête – et voyez ce que Dieu accomplit

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compte tenu des longs voyages en bateau qu’elle faisait souvent avec Darren pour visiter les membres d’église dispersés, ou alternativement, des diverses tâches dont elle devait s’acquitter sans le soutien et l’encouragement de Darren.

Dans sa formation sur le terrain, Robbie a appris une autre chose : une épouse de pasteur doit établir ses limites auprès des membres. Aujourd’hui, à peine plus de deux ans après avoir été affectés dans leur tout premier district pastoral, elle se souvient des premières semaines – ô combien difficiles ! – là-bas. La maison, l’île, l’église, le climat, bref tout, lui semblait nouveau et étrange.

« Juste après notre arrivée, des membres m’ont dit que la femme du pasteur précédent avait l’habitude de leur faire des éclairs au chocolat, dit Robbie en riant. Ils y sont donc allés de cette demande : “Dites, vous ne pourriez pas faire la même chose ?” J’aime beaucoup cuisiner et exercer l’hospitalité, mais faire des éclairs !… Franchement, ce n’est pas mon don, alors je n’en ai pas fait. Je préfère travailler aux côtés de Darren autant que pos-sible et me concentrer uniquement sur la même chose que lui. »

Un ministère au gré des maréesEt sur quoi Darren se concentre-t-il ? Le plus souvent, sur

la difficulté logistique liée au déplacement dans un district qui s’étire sur quelque 48 000 kilomètres carrés, dont à peine plus d’un pour cent est en terre ferme.

« Le temps et les marées n’attendent personne », dit un vieux proverbe. Cependant, il est tout aussi vrai que le temps et les marées entravent fréquemment ce qu’on doit précisé-ment accomplir. Le seul fait de se rendre aux endroits où les membres habitent et rendent un culte à Dieu exige que l’on soit parfaitement conscient que la vie dans les îles dépend, dans une large mesure, des marées.

Au cours de ses deux premières années au détroit de Torrès, Darren a visité plusieurs îles entourées de vastes bancs de boue, lesquels empêchent même les bateaux à faible tirant d’eau d’ap-procher à marée basse. Il n’y a qu’à arriver au mauvais moment, et vous voilà forcé d’attendre à un kilomètre ou plus du rivage. Et les heures passent, et tous vos plans de la journée sont fichus.

Si, par malheur, vous surchargez le petit canot ou transportez un passager de trop, vous risquez d’être pris au piège dans les mangroves infestées de crocodiles marins.

« Les crocos n’attendent que nous !, lance Darren dans un large sourire. Je vous garantis que ça nous garde éveillés et alertes. Une fois, alors que Brett Townend (le président de la Fédération du nord de l’Australie) nous visitait, le canot que nous manœuvrions le long de la côte a commencé à prendre l’eau juste après que nous ayons dépassé un groupe de crocos. Vous auriez dû voir la tête de mon patron ! Je vous assure que je ne l’oublierai pas de sitôt ! »

Que de temps et de possibilités de ministère perdus à cause des défis qu’occasionnent les voyages en bateau ! Par exemple, un aller-retour depuis Thursday jusqu’à Saibai – laquelle n’est située qu’à quatre kilomètres de la côte de la Papouasie-Nou-velle-Guinée – prend 11 heures. Ainsi, rien que pour y tenir un service de culte, visiter plusieurs familles adventistes, et animer l’heure de l’histoire pour les enfants, il faut rester sur place deux jours et une nuit. Quels sont les coûts d’un tel voyage ? Au bas mot, 800 $ australiens (environ 745 $US ; 540 euros) en diesel (440 litres), chaque fois – sans compter les frais d’entre-tien et de réparation du bateau !

Chacun de ces voyages implique également une somme de temps astronomique.

« Toutes les trois semaines, nous emballions nos affaires pour le week-end et nous rendions à l’île Moa en bateau, ex-plique Darren. Pour maximiser ce voyage, nous y séjournions pendant trois ou quatre jours, et parfois plus longtemps.

« Une fois, quelqu’un nous a demandé : “C’est comment, ces voyages en bateau ?” Cette personne s’imaginait sans doute une scène romantique : le bateau qui glisse doucement sur l’eau pendant des heures, les magnifiques îles tropicales qui défilent sous les yeux… Le détroit de Torrès est magnifique, effectivement ! Mais que nul ne se méprenne : ces îles ne sont pas romantiques. Leurs habitants triment dur pour vivre. J’ai dit à cette personne : “Ce n’est pas aussi merveilleux que ça en a l’air ! C’est comme si nous campions toutes les deux semaines

PAR TOUS LES MOYENS : Brett Townend, près de l’île Saibai, sur l’annexe du « Lightbearer II ».

SOUTIEN GÉNÉRATIONNEL : Les générations et les groupes ethniques se côtoient chez les membres de la famille de l’île Thursday.

18 Adventist World | Juin 2014

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pendant une longue semaine. Il faut faire nos bagages, apporter toute notre nourriture, et prévoir bien à l’avance ce dont nous aurons besoin. Bref, rien de bien romantique !” »

Une proposition qui change toutPour pouvoir piloter le bateau missionnaire dans le détroit

de Torrès, Darren a suivi à Perth une formation à plein temps pendant cinq semaines. Après l’obtention de son brevet de skipper, il a suivi pendant quatre autres semaines un cours d’orientation navale à bord du bateau, avec le pasteur qu’il devait remplacer. Mais il ne lui a pas fallu longtemps pour se rendre compte que les marées entravaient la mission de l’Église dans le territoire. Par le passé, Darren, un pilote chevronné, avait fait la navette en avion pendant des mois pour atteindre des collectivités aborigènes de l’ouest de l’Australie. Parfois, il y était allé en tant que représentant évangélique autonome pour offrir des livres et des DVD aux habitants des villes reculées. Remar-quant que chacune des îles habitées importantes du détroit de Torrès avait des pistes d’atterrissage bien aménagées, Darren a soudain compris que la mission de l’Église avancerait bien plus rapidement s’il pouvait se rendre chez ses membres d’église et

ses petites congrégations isolés en avion plutôt qu’en bateau.« Nous voudrions tous que l’œuvre adventiste dans cette

région se développe différemment, dit-il. Cependant, ces petits groupes d’adorateurs ont vraiment besoin d’un pasteur pour les aider à rester branchés sur leur foi – et parfois même pour garder le contact entre eux. Parfois, il n’y a un culte que lorsque le pasteur est là pour le diriger. Entre les visites pastorales, les activités ralentissent, et de temps en temps, s’arrêtent même. Lorsqu’on ne voit les membres que quelques heures le troisième ou le quatrième sabbat, il est presque impossible de former des anciens stables dans ces endroits reculés. »

Après environ 18 mois de service dans son district, Darren s’est mis à rêver d’un moyen de faire bouger la mission dans le détroit de Torrès, de l’élever à un plus haut niveau – littéralement dans les airs ! Avec l’aide d’un collègue pastoral de la Fédération du nord de l’Australie, lequel est aussi un pilote d’expérience, Darren a rédigé une proposition qu’il a remise au comité exécutif de la fédération. Il s’agissait de louer un avion à hélices pour 100 heures de travail pastoral dans les six derniers mois de 2013.

La Fédération du nord de l’Australie est l’avant-dernière des neuf fédérations de l’Union australienne, bien que son territoire soit le deuxième en termes géographiques. Ce terri-toire inclut un quart du continent dans le quadrant nord-est du pays, soit depuis Ayers Rock dans le désert jusqu’aux îles du

détroit de Torrès. Avec seulement 2 500 membres, 35 congrégations, et 18 pasteurs, la fédération dispose rarement de fonds supplémentaires pour des projets novateurs. Cette proposition de servir le district du détroit de Torrès en troquant le bateau – ce moyen de transport traditionnel désespérément lent – contre un avion a forcé, au début, les administrateurs à réexaminer leur foi en ce que Dieu pourrait faire dans la partie la plus septentrionale de la fédération.

« En l’absence d’une abondance de ressources – ou de dîme – on se montre très prudent », dit Brett Townend, président de la Fédération du nord de l’Australie depuis mai 2012. « Une seule erreur de planification ou une dépense inat-tendue, et on n’a plus les ressources nécessaires pour garder nos pasteurs dans le champ, ou pour permettre à nos congrégations d’avancer dans leur mission. Il ne faut jamais perdre de vue l’ensemble du tableau, même quand on tente de s’assurer que l’on répond bien à ce que le Saint-Esprit semble bénir dans une région. »

L’envol du ministèreAprès avoir examiné soigneusement le plan

de Darren, le comité exécutif lui a donné le feu vert. Dès juin 2013, au moment du camp-meeting

annuel, des fonds ont été alloués pour payer le carburant et les heures de vol des 100 heures prévues, lesquelles, selon Darren, propulseraient la mission dans le détroit de Torrès.

« Pour un voyage typique de 11 heures depuis Thursday jusqu’à Saibai – notre secteur le plus au nord du district – nous

L’AVENTURE COMMENCE : Darren Peakall prend livraison du nouvel avion qui révolutionnera la façon dont le ministère s’effectue dans cette partie du monde.

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nous en tirons à moins de 500 $ de frais aériens au lieu des 800 $ habituels en diesel », explique Darren avec l’enthou-siasme d’un ancien représentant évangélique. « Et il ne nous faut qu’environ une heure de vol même si l’avion est vieux, lent, et très ordinaire. Cet avion a été construit en 1958 : il avait 55 ans quand nous l’avons déniché. En inspectant le tableau de bord, ma première réaction a été : “C’est une blague, ou quoi ?” Mais finalement, il a fait l’affaire. »

Ainsi, les voyages aller-retour à l’endroit le plus éloigné du district ne prendraient qu’à peine plus d’une heure d’avion – une réduction de plus de 90 pour cent du temps qu’il faut par bateau. Grâce à cet avion, les réunions de prière hebdo-madaires avec une petite congrégation adventiste à Kubin Village, à Moa, sont dès lors devenus possibles. Avant, les études bibliques avec des individus intéressés à la foi adventiste languissaient parce qu’elles ne se tenaient qu’à toutes les trois ou quatre semaines. Aujourd’hui, elles sont mieux suivies grâce à un contact hebdomadaire. Pour la première fois, Darren peut visiter régulièrement un petit groupe de 15 adventistes à Weipa, une ville minière côtière à l’ouest du cap York. Ces membres ont maintenant le sentiment de faire partie de l’ensemble des églises sœurs malgré leur isolement géogra-phique – chose absolument impossible jusqu’ici.

« Ça a été comme un coup de fouet pour notre ministère », dit Darren, lequel fait le bilan de près d’une année de déplacement en avion. « Quand on commence à relier les points plus souvent qu’une fois par mois, on se met à envisager le ministère de façon différente. Et quand les membres voient que leur congrégation peut avoir une place régulière et vitale

dans leur collectivité, ils commencent, eux aussi, à s’impliquer davantage. Les candidats au baptême maintiennent le cap vers de bonnes décisions ; le discipulat suit son cours tandis que l’on nourrit leur foi. Ainsi, tandis que nous voyons notre mission prendre son envol, notre foi en ce que Dieu désire accomplir dans le détroit de Torrès se décuple. »

Toujours plus haut, toujours plus loinEn janvier 2014, après avoir prié Dieu et consulté les

officiers de la fédération, Darren et Robbie ont fait un pas plus important encore. Grâce à une hypothèque personnelle assez considérable, ils ont acheté un nouvel avion (un Piper 235 1976), lequel peut transporter de plus lourdes charges et, outre le pilote, jusqu’à trois passagers. Dans un contrat approuvé par le comité exécutif, ils louent l’avion à la Fédération du nord de l’Australie. Ils l’utilisent plusieurs fois par semaine pour rendre visite aux membres, tenir des réunions de prière, et diriger des services de culte à travers leur territoire aux vastes étendues d’eau.

Avant de décider de financer cet avion à leurs propres frais et risques, les Peakall ont bien réfléchi, et prié avec ferveur. Cette décision va retarder leur propre investissement dans une maison et la planification de leur retraite.

« On fonce ! s’écrie un Darren tout sourire. Il faut investir son argent là où on croit que Dieu le veut. Robbie et moi avons l’assurance que le Seigneur va toucher des cœurs en des endroits encore inconnus pour que cet avion ne cesse de voler, et pour l’avancement de la mission. »

Désormais dégagé du rythme des marées, le ministère prend son envol dans le détroit de Torrès. Et par-dessus tout, on peut, du haut des airs, voir beaucoup plus loin, se fixer des objectifs plus grands, et les atteindre plus rapidement.

C’est là la sorte de mission que le ciel bénit, encore et toujours. ■

1 Geoffrey Chaucer, Les contes de Canterbury, http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Contes_de_Canterbury/Texte_entier, p 16.

ON FONCE : Darren et Robbie Peakall ont investi leurs moyens financiers, leur temps et leur énergie pour apporter l’Évangile à ce vaste territoire.

Bill Knott est éditeur exécutif et rédacteur en chef de Adventist World.

Si vous désirez plus d’information sur le projet d’aviation dans le détroit de Torrès, ou souhaitez le soutenir de vos prières et de vos ressources, contactez la Fédération du nord de l’Australie :

- par courriel : www.na.adventist.org.au

- par la poste : Northern Australian Conference – Torres Strait Project PO Box 51, Aitkenvale QLD 4814 AUSTRALIA

- par téléphone : 07 4779 3988

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RASSEMBLEMENT DU SABBAT : À l’île Saibai, des membres d’église et des habitants de la collectivité se rassemblent pour les services du sabbat.

Dans la providence divine, ceux qui portent le fardeau de l’œuvre de Dieu doivent

s’efforcer d’insuffler une vie nouvelle dans les anciennes méthodes, et d’imaginer de nouvelles méthodes ainsi que d’autres plans pour éveiller l’intérêt des membres d’église à unir leurs efforts pour atteindre les gens du monde. […]

Au cours des années passées, j’ai parlé en faveur du plan consistant à présenter notre œuvre missionnaire et ses progrès à nos amis et voisins, en me référant à l’exemple de Néhémie. Et maintenant, j’insiste auprès de nos frères et sœurs pour qu’ils étudient à nouveau l’expé-rience de cet homme de prière et de foi, au jugement sain, qui ne craignit pas de demander au roi Artaxerxès, son ami, de soutenir les intérêts de la cause de Dieu pour la faire progresser. Nous devons tous comprendre qu’en présentant les besoins de notre œuvre, les croyants ne peuvent faire briller la lumière devant le monde que si, à l’instar de Néhémie, ils s’approchent de Dieu et vivent en étroite

communion avec le Dispensateur de toute lumière. Nos âmes doivent être soli-dement ancrées dans la connaissance de la vérité si nous voulons amener autrui à quitter l’erreur pour la vérité. Dès main-tenant, sondons avec ardeur les Écritures pour que nous puissions présenter aux incroyants le Christ comme le Sauveur oint, crucifié et ressuscité, annoncé par les prophètes, auquel les chrétiens rendent témoignage, et au nom duquel nous recevons le pardon de nos péchés.

Tandis que nous exaltons la croix du calvaire devant nos semblables, nous constaterons qu’elle nous élève. Que chaque croyant accomplisse la tâche qui lui a été assignée en s’inspirant de l’œuvre que le Christ a accomplie pour les âmes au cours de son ministère terrestre. Pour être animés de l’ardeur du héros chrétien qui persévère jusqu’à la fin, il nous faut contempler constamment celui qui est invisible. Notre foi doit passer par la résurrection. Où que nous soyons, quelles que soient nos possibilités, petites ou grandes, nous

Nouvelle vie, nouveaux plans, nouvelles méthodes

devons exercer une influence positive pour le bien.

Pour accomplir le dessein divin en tant qu’ouvriers avec Dieu, nul n’est besoin que tous les croyants travaillent de manières semblables ou identiques. Aucune directive précise ne doit être donnée. Que les ouvriers se laissent diriger par le Saint-Esprit et se montrent disposés à écouter les conseils de ceux qui ont été choisis pour diriger les différentes activités de l’Église. Ainsi, la vérité occu-pera toujours une position avantageuse.

Ce n’est pas par des discussions et des débats que l’on parle le mieux en faveur de la vérité, mais par la mise en pratique de ses principes, par une vie humble et modeste en tant que disciples fidèles du doux et humble Jésus. Ceci est particu-lièrement vrai en ce qui concerne ceux qui sont incapables de donner une raison intelligente de leur foi, et ceux qui brûlent d’un zèle dépourvu de connaissance. Au lieu de parler autant pour défendre notre foi, que de tels croyants étudient davantage la Bible, et que leur comporte-ment témoigne avec éloquence de la puissance pour le bien que la vérité exerce dans le cœur et la vie. […]

Dieu désire que chaque croyant soit un gagneur d’âmes. Il bénira tous ceux qui se tournent vers lui avec confiance pour obtenir la sagesse et être dirigés. Tandis qu’ils agissent avec prudence et circonspection, tandis qu’ils marchent dans la voie de la sagesse et restent fidèle au Seigneur Dieu d’Israël, la pureté et la simplicité du Christ, révélées dans la vie pratique, témoigneront de leur piété authentique. Ils glorifieront, en paroles et en actes, le nom de celui qu’ils servent. ■

atteindreinCroyants

Ellen G. White

E S P R I T D E P R O P H É T I E

Cet article a d’abord paru dans The Church Officer’s Gazette, le 1er septembre 1914. Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

les

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V I E A D V E N T I S T E

Salem Hamonangan Panjaitan naquit dans le village de Siabal-abal, dans la province du Sumatra du

Nord, en Indonésie. Il appartenait à la tribu Batak. Des missionnaires chrétiens visitèrent cette tribu au début de 1900, et un grand nombre de ses membres se convertirent au christianisme.

Premières annéesSalem termina ses études primaires.

La vie au village ne me satisfait plus, se dit-il un jour. Il avait tellement soif de repousser ses frontières qu’il emballa quelques affaires et partit à la conquête du monde – un voyage qui lui ferait découvrir maints endroits et vivre plus d’une aventure. Il se dirigea d’abord vers Medan, capitale du Sumatra du Nord, située à quelques centaines de kilomètres de son village. Au cours de ce long trajet, il dormit là où il pouvait se loger.

À Medan, un Hollandais lui proposa le poste de jardinier à sa maison privée. Il lui confia l’entretien des fleurs, des plantes, de la pelouse et de la cour contre une chambre et un salaire. Ce fut la toute première fois que le jeune homme était payé pour ses services.

Salem s’acquittait consciencieusement de chacune de ses tâches. Remarquant qu’il était non seulement fidèle, mais aussi fort intelligent, son patron lui enseigna la dactylographie et l’initia à d’autres tâches de bureau. Finalement, il lui suggéra de travailler en ville pour un meilleur salaire. Salem décrocha le poste de commis de bureau. Comme il désirait parfaire sa conversation en hollandais, il s’inscrivit à des cours du soir.

Salem rêvait depuis toujours de devenir infirmier et de prendre soin des malades. Des mois plus tard, il s’inscrivit

en soins infirmiers à Padang, capitale du Sumatra de l’Ouest. Deux de ses amis, Karel Tambunan et Partompuan Gultom, commencèrent leur formation en même temps que lui.

Après l’obtention de leur diplôme, les trois hommes exercèrent leur nouvelle profession avec bonheur. Cependant, ils étaient loin de se douter que le Seigneur avait en tête quelque chose de plus extraordinaire encore pour eux.

Plus tard, un évangéliste adventiste venant de l’Amérique vint en ville pour y tenir une campagne d’évangélisation. Curieux d’entendre ce qu’il avait à dire sur les prophéties bibliques, les trois

amis assistèrent aux réunions. À l’ouïe des enseignements adventistes, ces hommes furent tout d’abord sceptiques. Finalement, grâce à l’influence du Saint-Esprit, ils acceptèrent les vérités bibliques et se firent baptiser au sein de l’Église adventiste. Maintenant, se demandèrent-ils, quels sont les plans de Dieu pour nous ?

Un nouveau commencementRemplis d’enthousiasme, les trois

amis prièrent Dieu de les diriger dans leur nouveau rôle de membres d’église. L’adventisme n’était établi que depuis peu dans ce qui était alors les Indes

Pour lui, service et sacrifice allaient de pair

Erna et John Siregar

P H O T O : C O U R T O I S I E D E L ’ A U T E U R

DE COURAGEUX PIONNIERS : On aperçoit ici Salem (première

rangée, troisième à partir de la gauche), et Dina (deuxième

rangée, deuxième à partir de la gauche), en compagnie d’autres

ouvriers adventistes. Plus tard, le couple fit face aux nombreux

défis du service missionnaire.

fidèleserviteur

Un

22 Adventist World | Juin 2014

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orientales néerlandaises (aujourd’hui l’Indonésie). Le besoin d’ouvriers autochtones pour répandre l’Évangile était si grand qu’en 1924, l’Église envoya Karel, Partompuan et Salem au Séminaire de l’Union malaysienne, à Singapour, en vue d’une formation pastorale. Après la cérémonie de remise de diplômes, on les affecta à Java.

Salem assuma différentes fonctions pour l’Église dans de nombreuses villes. En 1925, il devint pasteur adjoint. Le pasteur en chef et lui établirent une église à Semarang. En 1927, on l’envoya à Surabaya, dans l’est de Java, dans le cadre du programme d’évangélisation par les imprimés.

L’année suivante, Salem s’installa à Bornéo pour y démarrer l’œuvre et établir des églises. Plus tard, il travailla à l’intérieur des terres, le long des rivières Barito et Kapuas. Il voyageait à bord de petits bateaux – alors le seul moyen de transport disponible. À l’époque, on trouvait dans cette région les Dayak – une tribu cannibale professant l’ani-misme. Les crocodiles infestaient les rivières, et une jungle grouillante d’animaux sauvages couvrait la majeure partie du pays.

Salem croyait qu’en dépit des nom-breux obstacles, le Seigneur allait bénir ses efforts pour répandre l’Évangile dans ce nouveau territoire. Grâce à sa formation en soins infirmiers, il put traiter un grand nombre de maladies et d’affections chez les Dayak tout en leur manifestant l’amour de Jésus.

Dans cette région aux conditions insalubres, des maladies telles que la malaria et la typhoïde faisaient de nombreuses victimes. Souvent, Salem partait loin de la maison pendant des semaines où une vie pénible l’attendait. Dina, sa femme, se chargeait d’élever leurs enfants. Comme leur maison était située au bord d’une rivière, elle conçut un dispositif permettant de récupérer les noix de coco qui y tombaient. Elle râpait la chair de ces noix et la cuisait. Une fois l’huile extraite, elle la vendait pour arrondir le revenu familial.

Il lui était impossible de commu-niquer avec son mari quand il était en voyage. Avec confiance, elle demandait à Dieu de le protéger. Chaque fois que Salem rentrait à la maison, elle poussait un soupir de soulagement et éprouvait une vive reconnaissance.

En 1929, l’Église envoya Salem de nouveau à Surabaya, dans l’est de Java, et plus tard, à Bandung, dans l’ouest de Java, pour y diriger l’œuvre du colpor-tage. En 1938, Salem fut consacré au ministère pastoral.

En 1940, peu après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Salem – qu’on appelait désormais Pasteur Panjaitan – fut appelé à servir à Semarang, dans le centre de Java. En 1942, l’armée japonaise se dirigea vers le sud et envahit de nombreux pays du sud-est de l’Asie, dont l’Indonésie.

Tandis que les soldats japonais approchaient de Semarang, le gouver-nement hollandais décida de brûler les maisons et d’autres bâtiments pour ralentir l’ennemi et permettre ainsi à la population de s’enfuir à l’intérieur des terres. Salem mit sa famille en sûreté dans un village. Après la tombée de la nuit, il retourna en ville pour secourir d’autres membres d’église et ne s’arrêta que lorsque le dernier membre fut hors de danger.

Pendant trois ans et demi, l’Église adventiste de cette région n’eut aucun contact avec le monde extérieur, ni même avec la division. En plus de s’occuper de leurs membres, les pasteurs locaux se chargèrent de l’administration des affaires et des finances de l’Église. Salem continua de servir ses frères et de satisfaire autant que possible leurs besoins.

Dernières annéesLes épreuves de la guerre affec-

tèrent la santé de Salem à un point tel qu’il perdit beaucoup de poids. Au terme de la guerre, les dirigeants convoquèrent Salem au siège de l’Église adventiste, à Jakarta, et lui proposèrent de prendre des vacances pour recouvrer sa santé. Ils

lui offrirent aussi une motocyclette pour faciliter ses visites. « Comment pourrais-je arriver chez mes membres en motocy-clette, alors qu’un grand nombre d’entre eux n’ont que de pauvres demeures et sont dénués de presque tout ? répondit-il. Non, je n’ai pas le cœur de faire ça. »

Peu après la guerre, on lui assigna un territoire plus vaste – toutes les églises du centre de Java – mais il refusa toujours de se servir d’une automobile et d’une motocyclette. Il préférait enfourcher sa bicyclette et, au besoin, se servir du transport public pour visiter les membres et leurs églises.

Malheureusement, sa santé conti-nua de se détériorer. Il fut hospitalisé pendant plusieurs mois, mais en vain. Il s’éteignit alors qu’il n’avait que 50 ans.

Ce n’est qu’à ses funérailles que sa famille se rendit compte du grand nombre d’amis qu’il s’était faits dans la ville de Semarang. Une procession longue de près de deux kilomètres accompagna la dépouille à son dernier lieu de repos.

Trente ans plus tard, Dina mourut à son tour. On l’enterra à côté de Salem, à Semarang. Plus tard, les deux corps furent exhumés pour être inhumés sur une petite colline du village de Siabal-abal.

Outre les enfants et les petits-en-fants – dont certains continuent de servir l’Église adventiste – Salem et Dina Panjaitan nous ont laissé un précieux héritage : des vies dignes d’être imitées. Même si Salem mourut prématuré-ment, sa vie fut remplie d’expériences formidables aboutissant au salut d’un grand nombre d’âmes pour le royaume du Seigneur. Salem et Dina attendent paisiblement le retour de Jésus. ■

Erna et John Siregar sont la fille et le gendre de Salem et Dina Panjaitan.

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Frederick Carnes Gilbert

E L L E N g . W H I T E E S T A T E

D I v I S I O N N O R D - A m é R I C A I N E

L’adventisme : son histoire

Tandis que 18 millions d’adventistes du monde entier commémorent les 150 ans où Dieu a conduit avec puissance le grand mouvement du second avènement,

voici une histoire de courage provenant de la Division nord-américaine, une histoire qui nous stimule dans notre parcours vers un avenir incertain, mais néanmoins assuré.

Une éducation stricteFrederick Carnes Gilbert naquit à Londres, en Angleterre,

le 30 septembre 1867. Persécutés à cause de leur foi et de leur ethnie, ses parents, des Juifs russes, avaient fui leur pays d’origine et l’Europe continentale pour se réfugier dans ce pays.

Frederick y reçut une éducation juive stricte, fut formé par un rabbin, et passa par la confirmation. Il célébra son bar-mitzvah et porta même des phylactères. Il avait le chris-tianisme en horreur, non seulement à cause de son éducation, mais aussi en raison de la persécution dont ses ancêtres – et plus récemment ses parents – avaient été l’objet de la part des chrétiens. Lorsqu’il passait devant une église chrétienne, il crachait pour manifester son aversion, et se retenait pour ne pas étrangler tous les chrétiens qu’il croisait sur son chemin.

L’enfance de Frederick ne fut pas de tout repos. De santé fragile, il fut hospitalisé à maintes reprises et frôla la mort. Une fois, il tomba dans une fournaise et fut presque brûlé vif. Alors qu’il entrait dans l’adolescence, son père mourut. Frederick souffrait d’un asthme sévère et d’une maladie pulmonaire. Il était si mal en point qu’un jour, son médecin lui suggéra fortement de déménager en Amérique. Le voyage en mer améliorerait son état, et le climat de l’Amérique favoriserait sa santé.

Aller en Amérique ? S’établir dans cette contrée impie ? Cette seule pensée le faisait trembler. Son père ne l’avait-il pas déjà mis en garde contre ce pays ? Mais sa santé laissait tellement à désirer qu’il se décida enfin à faire le grand saut. Il monta à bord du navire à destination des États-Unis. À peine le bateau s’était-il éloigné du quai que Frederick fut victime, hélas, d’un grave accident. Dès son arrivée à New York, il se rendit immédiatement à l’hôpital.

En AmériqueAu bout d’un certain temps, Frederick en eut la certitude :

l’Amérique était bel et bien une contrée impie. À l’usine où il travaillait, on le persécutait à cause de ses croyances juives. Bien que faisant partie d’un syndicat et payant ses cotisations, il fut congédié de ce travail prometteur sans aucune possibilité de recours. Le jeune chômeur décrocha des petits boulots à droite et à gauche, marchant souvent le soir dans les rues de New York sans nourriture, sans vêtements adéquats, en grelottant de froid.

À 21 ans, il décida de déménager à Boston dans l’espoir d’une vie meilleure. Il trouva à se loger chez les Fiske, une famille adven-tiste. Comme c’est étrange ! se dit-il. Ces gens-là ne mangent pas de porc et observent le sabbat… mais ils croient en Jésus ! En voyant les Fiske « vivre leur religion plus en actes qu’en paroles », le cœur du jeune homme fut profondément touché. Frederick arriva chez cette famille en tant que Juif pratiquant ; mais deux ans plus tard, il prit congé de ses hôtes en tant qu’adventiste engagé.

Après sa conversion en 1889, Frederick passa par des circons-tances plus pénibles encore, que ce soit au travail ou dans la rue. Des membres de sa famille en Angleterre et en Nouvelle- Angleterre lui tournèrent le dos. Sa propre mère le renia en apprenant qu’il avait embrassé la religion de leurs oppresseurs. Frederick quitta son emploi dans une manufacture de chaus-sures pour devenir représentant évangélique. Après avoir vendu des livres pendant neuf mois, il s’inscrivit à l’Académie de South Lancaster (aujourd’hui l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union atlantique) en vue du ministère.

Pour son peupleAprès ses études supérieures, Frederick œuvra auprès des

Goys (les Gentils) de la Nouvelle-Angleterre pendant 10 ans. En 1896, il épousa Ella Graham, avec laquelle il fut marié pendant près de 50 ans. En 1898, il fut consacré au ministère.

Au début du 20e siècle, il embrassa le principe de la réorganisa-tion et de la contextualisation au sein d’un adventisme en quête de moyens particuliers d’attirer des peuples spécifiques à l’Évangile.

Frederick lança une campagne d’évangélisation spécialement conçue pour atteindre les quelque 300 000 Juifs en Nouvelle- Angleterre. Son amour pour l’humanité lui fit adopter des méthodes

ghettosUn Juif pionnier de l’adventisme en Amérique du Nord

Dans les Benjamin Baker

24 Adventist World | Juin 2014

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À gauche : SECRÉTAIRE : F. C. Gilbert (première rangée, au centre), secrétaire itinérant à la Conférence générale, pose avec des membres du comité exécutif de la Division Asie du Sud, en Inde, vers 1935. Ci-dessus : MISSION À BOSTON : F. C. Gilbert démarra la mission envers les Juifs à Boston. Cette photo date d’environ 1905.

A R C H I v E S D E L A C O N f é R E N C E g é N é R A L E

A R C H I v E S D E L A C O N f é R E N C E g é N é R A L E

d’évangélisation de proximité et de communauté. Il se rendait dans les ghettos pour converser avec des rabbins, montait sur une caisse de savon et prêchait en yiddish, faisait du porte à porte, prenait des orphelins chez lui, s’occupait des malades, trouvait des emplois aux chômeurs, et militait activement contre les lois du dimanche (lesquelles menaçaient la liberté religieuse des Juifs).

Frederick établit un centre de réfugiés pour les Juifs persé-cutés qui, reniés par leurs familles et leurs amis, se retrouvaient sans ressources. Il se lança également dans la rédaction de revues évangéliques en yiddish – The Good Tidings of the Messiah, The Messenger, et d’autres tracts et brochures ; enfin, il prit la parole dans des synagogues et des salles. Son zèle attisa la fureur de ses ennemis, lesquels lui envoyèrent des lettres de menaces de mort. Dès que l’occasion se présentait, on le rouait de coups ; parfois, il ressortait de ces agressions la tête ensan-glantée et d’autres fois, le corps tout meurtri. Mais il endura toutes ces choses et souffrit avec joie pour son Messie.

En 1907, sur la recommandation de Frederick, la Fédération du centre de la Nouvelle-Angleterre créa un département juif. Frederick en fut le premier directeur. Il développa des stratégies et collecta des fonds pour atteindre la population juive de la Nouvelle-Angleterre, laquelle croissait rapidement dans le Grand Boston et dans d’autres villes le long de la côte est. Il fut aussi le premier représentant juif de l’Union des fédérations de l’Atlantique, se joignant à M. L. Andreason (le représentant scandinave), et à J. K. Humphrey (le représentant noir) en tant que spécialistes en missiologie ethnique.

En 1908, Ellen White encouragea Frederick en ces termes : « Mon frère, les Juifs ne sont pas les seuls que vous aidez par votre travail. Nos frères ont besoin de votre exemple. Je vous en supplie : soyez de bon courage. Dans vos efforts, n’attendez pas quelque occasion extraordinaire et merveilleuse, mais saisissez les occasions telles qu’elles se présentent. En utilisant fidèle-ment les occasions qui s’offrent à eux, les serviteurs de Dieu confirmeront la puissance de la vérité. »

En 1913, à la demande de Frederick, le Département nord-américain pour les étrangers établit le comité consul-tatif du Département juif. Frederick en fut le directeur. Cinq ans plus tard, il devint directeur du comité consultatif

juif de la Conférence générale. En raison de son âge, Frederick dut renoncer à travailler pour

son peuple dans les ghettos. Il entreprit alors d’écrire des livres pour les Juifs, dans lesquels il exposa les multiples similitudes entre le judaïsme et l’adventisme. Ses ouvrages fort élaborés, tels que Practical Lessons from the Experience of Israel, Messiah in His Sanctuary, et Judaism and Christianity présentent le Christ en tant que point culminant et accomplissement des rites culturels hébraïques, et exercent encore une influence puissante aujourd’hui.

De 1922 jusqu’à sa mort le 31 août 1946, Frederick servit en tant que secrétaire itinérant pour la Conférence générale.

Les méthodes du ChristPour atteindre les 350 millions d’habitants de son territoire,

la Division nord-américaine a mis sur pied un modèle d’évan-gélisation en six étapes, lequel se fonde sur le ministère du Christ. La vie et le ministère de Frederick Carnes Gilbert incarne chacune de ces étapes. « Au début de l’œuvre missionnaire, dit-il, nous avons senti qu’il nous fallait suivre les méthodes du Sauveur autant que possible. » Ces méthodes produisirent une moisson exceptionnelle : elles atteignirent « des dizaines de mil-liers de Juifs à Boston » et ailleurs. « Des Juifs partirent de leurs villes respectives et parcoururent de longues distances pour se rendre à la mission située à Boston. Ils nous dirent qu’ils avaient entendu parler de l’œuvre qui avait été lancée pour leurs frères. »

Le témoignage extraordinaire d’un chrétien non adventiste ayant assisté un jour aux réunions de Frederick est très édifiant. « Il me semblait, dit-il à Frederick, que le Nouveau Testament reprenait vie, et c’était, assurément, merveilleux. Cela est très convaincant pour moi. » ■

Benjamin Baker est archiviste adjoint de la Conférence générale. On peut consulter la version intégrale de cet article en anglais sur le site Web de Adventist World, dans la

section North America (Amérique du Nord).

Juin 2014 | Adventist World 25

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L A B I B L E R É P O N D

Pour soutenir presque tout ce

qu’ils désirent croire, les humains sont

capables de fournir toutes sortes de preuves.

D’où la nécessité d’établir un fondement pour définir et déterminer ce

qu’est la vérité. Il y a une histoire derrière les idées. Le fait de la connaître peut nous aider à comprendre

pourquoi les gens les ont adoptées, et où elles les ont conduits.1. L’origine de la polygenèse. Ce terme savant implique

simplement qu’au commencement, Dieu créa plusieurs couples. Monogenèse – l’idée qu’au commencement, Dieu ne créa qu’un couple – en est le terme opposé. Dans le monde chrétien, la monogenèse fut enseignée jusqu’au 17e siècle. C’est à cette époque que certains commencèrent à propager l’idée que Dieu avait créé différents humains. Cet argument n’était avant tout qu’une tentative pour expliquer l’existence des races humaines. En d’autres termes, les différences entre les races étaient si remarquables qu’on en conclut qu’elles résultaient de la polygenèse (création de plusieurs couples).

Mais les idées ne sont pas statiques. Plus tard, on utilisa la polygenèse pour justifier le racisme, voire l’esclavage et la ségrégation. Dans la pensée chrétienne, la monogenèse était théologiquement utilisée pour soutenir le dogme du péché originel : le péché était universel et fut transmis à tous les humains par un couple originel au moyen de la procréation. En raison de l’influence de l’évolution naturelle, le catholi-cisme n’utilise plus le monogénisme pour soutenir le dogme du péché originel.

2. D’autres arguments. Certains ont avancé des arguments bibliques pour promouvoir la polygenèse. Ils ont soutenu que lorsque Dieu créa les poissons, les animaux et les oiseaux, il créa non une paire, mais un grand nombre de chaque espèce. En ce qui concerne les humains, il aurait pu faire la même chose. On suggère même que le mot hébreu adam signifie « genre humain », et pas forcément un ou deux humains. Cela implique qu’au commencement, Dieu créa de nombreux humains.

On a aussi suggéré que la création de plusieurs couples explique bien l’origine de la femme de Caïn. Selon cette théorie, elle naquit de l’un des autres couples que Dieu avait créés et placés en un lieu différent sur la terre. Certains des

mythes de la création provenant de l’ancien Proche-Orient suggèrent que les dieux procédèrent à une création de masse d’humains. Selon l’un des mythes babyloniens, les humains furent créés pour prendre la place des divinités secondaires, lesquelles étaient chargées de travailler servilement pour les divinités principales. Ceci exigeait, manifestement, la création de nombreux humains, ou une création collective.

3. La preuve biblique. Le récit biblique est le seul à pré-senter la création des humains en tant qu’homme et femme – un seul couple – au commencement. Autant que je sache, on ne trouve aucun récit sur la création de la femme dans la littérature de l’ancien Proche-Orient. Le fait que Genèse 1 et 2 se suivent indique que nous ne traitons pas de deux récits différents de la création humaine, mais du même acte divin. Genèse 1 déclare de façon concise que Dieu créa les humains en tant que couple (homme et femme), et Genèse 2 fournit les détails de leur création.

Ève ne fut pas créée après coup. Elle fut l’expression de l’intention divine originale tandis que Dieu cherchait à créer l’homme et la femme à son image. Le texte biblique est très clair : Ève devint « la mère de tous les vivants » (Gn 3.20). Paul déclara : « Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre » (Ac 17.26, LSG). Caïn épousa manifestement une femme issue des nombreux fils et filles d’Adam et d’Ève (voir Gn 5.4).

Permettons à l’enseignement biblique de percer, par la puissance de l’Esprit, le cœur humain rempli d’orgueil et d’arrogance, et de pousser ce cri dans notre conscience : nous appartenons tous à une seule race ! Il n’y a pas de place pour une gradation de la valeur des êtres humains. Notre génération – peut-être plus que toute autre – a été témoin des horreurs auxquelles une telle gradation a conduit la race humaine. À la lumière de la croix, l’Église, en tant que communauté de foi mondiale formée de toute nation, de toute tribu, et de tout peuple, est l’endroit où ce miracle de la grâce devrait être manifeste. ■

Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien.

Pourquoi certains croient-ils qu’au

commencement, Dieu créa plusieurs couples dans

le jardin d’Éden ?

Un homme, une femme,

un seul couple

26 Adventist World | Juin 2014

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É T U D E B I B L I Q U E

Lors d’un récent week-end, j’ai donné des conférences sur le Saint-Esprit et le réveil à des étudiants universitaires. Après l’une de mes conférences, un étudiant est venu

me parler. « Pasteur Finley, ma foi est faible, par moment. J’aimerais tant qu’elle soit plus grande ! Qu’est-ce que je dois faire pour augmenter ma foi ? »

La question de cet étudiant n’était pas nouvelle pour moi. Au fil des années, je l’ai entendue régulièrement. Dans notre leçon de ce mois-ci, nous allons explorer comment avoir une foi vivante, une foi qui grandit.

1 Que dit Jésus au sujet de la foi au temps de la fin ? Lisez Luc 18.8.De toute évidence, la foi authentique fera défaut au retour de Jésus. Un tas de choses peuvent passer pour de la foi, mais par la question qu’il pose dans ce passage, Jésus nous rappelle la nécessité d’une foi biblique authentique.

2 Qu’est-ce que la foi biblique ? Quelle définition la Bible en donne-t-elle ? Lisez Hébreux 11.1.La foi est le fondement de notre expérience chrétienne, l’assu-rance que Dieu nous aime et ne désire que notre bien. La foi croit implicitement aux promesses divines. La foi, c’est une relation d’amitié avec Dieu, cet ami que nous connaissons bien. Une telle foi nous conduit à lui obéir en toutes choses.

3 Trouvez un synonyme du mot foi. Que découvrez- vous dans Proverbes 3.5, 6 ? De quelle façon ce passage vous aide-t-il à comprendre la foi ?Ellen White définit ainsi la foi : « Avoir la foi, c’est faire confiance à Dieu, croire qu’il nous aime et sait mieux que personne ce qui est pour notre bien. Cela nous amène à suivre sa voie au lieu de la nôtre, à accepter sa sagesse au lieu de notre ignorance, sa force au lieu de notre faiblesse, sa justice au lieu de nos péchés. Nos vies lui appartiennent, nous lui apparte-nons déjà ; notre foi reconnaît cet état de fait et l’accepte, avec toutes les bénédictions qu’il entraîne. » (Éducation, p. 285)

4 Qui est la source de toute foi ? Comment réagissons-nous lorsque nous sentons que notre foi est faible ou inexistante ? Lisez Romains 12.3.La foi est un don de Dieu à tous les croyants. Il ne s’agit pas d’un sentiment, d’une pensée humaniste ou positive. Lorsque

nous remettons consciemment notre vie au Christ et devenons enfants de Dieu par son Saint-Esprit, il nous accorde le don de la foi. La foi se développe au fur et à mesure que nous l’exerçons.

5 Si la foi est un don de Dieu, que faire pour l’augmenter ? Lisez Romains 10.17 et 2 Corinthiens 1.18-20.Tandis que nous lisons la Parole de Dieu dans un esprit de prière, le Saint-Esprit développe en nous une foi plus solide. Alors que nous acceptons les promesses de Dieu et son « oui » éternel envers nous, notre foi grandit.

6 Une simple lecture de la Bible nous est-elle toujours avantageuse ? Quelle vérité surprenante découvrons-nous dans Hébreux 4.2 ?Une simple lecture de la Bible ne fera pas grandir notre foi. Il est possible de lire la Bible de façon négligente et détachée. Mais si nous la lisons avec un cœur confiant et nous réclamons des promesses divines, alors notre foi grandira.

7 Réfléchissez à l’histoire de la femme « atteinte d’une perte de sang » (Lc 8.43-48). Que nous révèle son expérience sur la foi ?Dans cette histoire, il existe au moins deux vérités fondamen-tales sur la croissance de la foi.

Premièrement, la femme croyait que le Christ pouvait et désirait la sortir de sa situation désespérée. Elle n’avait pas foi en elle-même, ni en sa propre foi, mais en Jésus. La foi biblique se focalise toujours sur une personne, et cette personne, c’est Jésus.

Deuxièmement, alors que cette femme exerçait sa foi, celle-ci grandit. Si vous désirez une foi vivante, une foi qui grandit, reconnaissez en tant qu’enfant de Dieu que Jésus vous a accordé le don de la foi. Croyez ce qu’il dit ; remplissez votre esprit de ses promesses ; exercez votre foi. C’est alors que vous la verrez croître. ■

Mark A. Finley

foi

La

de lacroissance

R I y A S H A m Z A

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Trop de cultes prétendus contemporains ressemblent à un concert pop sous un vernis de religiosité.

– Barry Gowland Fishermead, Milton Keynes, Angleterre

que trop bien, s’associent à la consom-mation d’alcool.

Jésus a changé l’eau en pur jus de raisin.

Mark BrownWinnipeg, Manitoba, Canada

Un appel prophétique urgentUn grand merci pour l’article intitulé « Un appel prophétique urgent », de Ted N. C. Wilson (février 2014). Ted Wilson a écrit exactement ce que j’ai tant essayé de dire ! Personne – ni de mon église, ni de ma famille – n’écoute, et je me sens bien seule. Je me rends compte que je dois être le changement que je désire voir, et suis consciente que le poste de dirigeante signifie parfois que l’on doive faire cava-lier seul. Par conséquent, j’irai là où Dieu me conduira et continuerai à m’acquitter fidèlement de mon poste.

S’il vous plaît, priez pour moi. Que Dieu vous bénisse !

Linda EskridgePar courriel

La clôtureDans l’article intitulé « La clôture », de Tim Matsis (février 2014), j’ai relevé une faute d’orthographe dans le nom de la ville de l’auteur : il ne faut pas lire Invergargill, mais Invercargill !

Concernant l’article lui-même, lequel traite de révérence et de respect dans le culte que l’on rend à Dieu, je suis entiè-rement d’accord !

Trop de cultes prétendus contempo-rains ressemblent à un concert pop sous un vernis de religiosité. Si les catholiques

romains, les anglicans conservateurs, et les orthodoxes orientaux vont trop loin dans l’autre direction, leur intention va, du moins, dans le bon sens. En ceci, il y a possibilité de danger : que bon nombre de ceux qui ont été élevés dans l’adven-tisme s’en aillent dans des groupes où il existe une norme de comportement plus élevée pour le culte.

Barry Gowland Fishermead, Milton Keynes, Angleterre

Merci de nous avoir signalé cette erreur ! – Les éditeurs.

MerciSalutations dans le nom de notre Seigneur et ami Jésus-Christ !

S’il vous plaît, priez pour ma famille. Mes belles-sœurs et nos voisins nous haïssent sans cause.

Dick, Kenya

J’ai besoin de la guérison du Seigneur. S’il vous plaît, priez pour moi.

Angelita, Philippines

Je vous demande de prier Dieu pour que notre fille et sa famille, ainsi que notre fils et sa famille se rendent compte qu’ils ont besoin de mettre Jésus dans leur vie.

Je loue le Seigneur, car après 59 ans de prière, mon mari a enfin accepté Jésus et s’est joint à l’Église adventiste.

Betty, États-Unis

Mon père est le pourvoyeur de notre famille. Je prie pour qu’il recherche d’abord le royaume et la justice de Dieu plutôt que de satisfaire d’abord nos besoins en transgressant la loi de Dieu.

Brian, Kenya

D E S I D É E S À P A R T A G E R

LOUANGEPrièrew

28 Adventist World | Juin 2014

Credo et Bible : ne pas confondre !Je vous remercie d’avoir publié l’article « Credo et Bible : ne pas confondre ! », de Lothar Wilhelm (avril 2014). Bravo ! Cela devait être dit, et l’auteur s’est exprimé fort clairement. Je suis entièrement d’accord sur le fait que les adventistes doivent accepter la Bible comme leur « unique règle de foi et de pratique ».

Jen H.Oregon, États-Unis

Alcool : pourquoi pas la modération ?Je vous écris suite à l’article intitulé « Alcool : pourquoi pas la modération ? », de Peter N. Landless et de Allan R. Handysides (mars 2014). Pour justifier leur passion, certains consommateurs d’alcool citent fréquemment le miracle de l’eau changée en vin. Rien n’est plus éloigné de la vérité ! Le terme grec pour « vin » signifie soit du vin alcoolisé, soit du jus de raisin non alcoolisé. Soyons assurés que Jésus ne donnerait jamais aux gens une boisson qui entraîne une perte d’inhibition au point de commettre des péchés tels que le vol, l’adultère, et le meurtre – choses qui, nous ne le savons

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Merci pour la grande œuvre que vous accomplissez grâce à Adventist World !

Gift DorcusOuganda

Il y a 95 ans – et aujourd’huiMerci de votre article sur l’anniversaire de notre institution (« Il y a 95 ans », rubrique Des idées à partager, avril 2014). Quelle belle surprise !

Dans le dernier paragraphe, on lit : « Aujourd’hui, le Complexe éducatif adventiste de l’Union (Complejo Educa-tivo Adventista Unión) a trois campus, dont un à Ñaña incluant l’Université de l’Union péruvienne et l’Académie de l’Union péruvienne. »

Le Complexe éducatif adventiste de l’Union (Complejo Educativo Adventista Unión) n’existe plus, et donc, n’a pas trois campus incluant l’université et l’académie. Il s’agit maintenant de l’Université de l’Union péruvienne (Universidad Peruana Unión), laquelle compte trois campus universitaires, dont l’un se trouve à Ñaña, à Lima, au Pérou. Sur le campus de cette université se trouve l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union (Colegio Unión).

Le-Roy Alomía Directeur des relations publiques et de l’image corporative

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : [email protected] ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

Mon oncle souffre d’un cancer. Il a quitté l’Église, et aujourd’hui, à presque 80 ans, il ne se sent pas prêt à mourir. Joignez vos prières aux miennes pour qu’il remette son âme à Jésus avant sa mort, laquelle est imminente. Je vous demande aussi de prier pour que Dieu console sa femme et sa famille.

Milene, Brésil

Je vous remercie d’avoir prié pour moi. J’ai été accepté à l’université !

Elo, Cameroun

Vos prières pour ma mère ont été exau-cées. Dieu a arrangé la situation pour le mieux. Que son saint nom soit loué !

Ann, États-Unis

RÉPONSE : À Porto, au Portugal, Gilbert Cangy, directeur du Ministère de la jeu-nesse de la Conférence générale, pose en compagnie de Stephan Sigg, directeur du Ministère de la jeunesse de la Division intereuropéenne, et de plusieurs autres lors de l’événement Geracão Adventista em Missão (GAM) – un effort d’évangélisation qui s’est tenu au début de 2014. Le groupe se trouvait alors à la station São Bento.

Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : [email protected]. Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

D’oùvient cetteph to ?

Un monde de découvertes à travers la BibleDieu nous parle par sa Parole. Joignez-vous à d’autres croyants (de plus de 180 pays) qui lisent un chapitre de la Bible chaque jour. Pour télécharger le calendrier de lectures bibliques quotidiennes, visitez le site www.RevivedbyHisWord.org, ou inscrivez-vous pour recevoir le chapitre quotidien de la Bible par courriel. Pour vous joindre à cette initiative, commencez ici :

1er JUILLET 2014 • ézéchiel 4

Ravivés par sa Parole

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À l’échelle mondiale, une femme sur trois n’a pas accès à des toilettes privées ou à des installations conçues pour l’hygiène féminine. Des études de cas révèlent que chez les filles, la fréquentation scolaire chute dès l’apparition de leurs règles. Par ailleurs, on estime que les femmes perdent collec-tivement 97 milliards d’heures par année à chercher où se soulager.

Source : TV5 MONDE

La Bibliothèque du Congrès des États-Unis est la plus grande bibliothèque au monde. Elle fut établie en 1800.

Cette bibliothèque compte plus de 155 millions d’objets dans sa collection. Si on mettait bout à bout uniquement ses étagères, elles s’étendraient depuis la Suisse jusqu’en Irlande du Nord.

Source : The Rotarian

tonne !Des livres àla

pour cent33

Faites vérifier votre pression artérielle au moins deux fois par année. La mesure considérée comme normale est de 120/80. Des chiffres plus élevés pourraient indiquer un début d’hypertension artérielle. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à consulter votre médecin. Source : Journal of the American Medical Association/Women’s Health

de ceux qui font de l’hyper-tension ne le savent pas

pour cent

D E S I D É E S À P A R T A G E R

Le 2 juin 1943, Choi, Tae Hyun (1888-1943) mourut après avoir été torturé par les forces d’occupation en Corée

pendant la Seconde Guerre mondiale.Après avoir complété ses études à l’École secondaire Won Heung, Choi,

Tae Hyun étudia au Séminaire baptiste coréen. En 1910, il se joignit à l’Église adventiste et œuvra au sein des missions Central et West Chosen (1910-1922) à titre de pasteur accrédité.

Après sa consécration au ministère en 1922, Choi, Tae Hyun servit de différentes manières en tant que dirigeant de district en Mandchourie, professeur de Bible à l’Institut de formation de l’Union coréenne, et président de mission.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il fut président de l’œuvre adventiste en Corée. Mais les forces d’occupation qui contrôlaient le pays avaient pour politique de supprimer le christianisme. Choi, Tae Hyun fut emprisonné, de même que de nombreux autres dirigeants chrétiens, et torturé à mort. On pense qu’il s’agit du premier martyr adventiste en Corée.

Source : Seventh-day Adventist Encyclopedia

ans71il y a

B I B L I O T H è q U E D U C O N g R è S

30 Adventist World | Juin 2014

Page 31: Aw june 2014 french

■ « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. […] Je vais vous préparer une place. » (Jn 14.1,2, LSG) Ces versets me rappellent que même si je suis en butte aux difficultés, Dieu est avec moi. Jésus reviendra ! En ce grand jour, il prendra ses enfants et les emmènera au ciel.

– ABI, Asie du Sud-Est

■ « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21.4,5)

Quand je songe à la mort de Leif, mon fils, ces paroles signifient beaucoup pour moi. Leif aimait Jésus. Il est décédé en septembre 2008, à l’âge de 18 ans, lors d’un accident de voiture. Il rentrait chez lui après le camp-meeting qui s’était déroulé dans le sud du Queensland.

– Geofrey, Queensland, Australie

■ Lorsque je suis devenue adventiste, j’ai subi divers types de traumatisme. J’ai eu l’audace d’écrire à Robert Pierson, alors président de la Conférence générale, pour lui demander une promesse biblique de nature à encourager une personne désespérée. Et voici ce qu’il m’a répondu : « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous. » (1 P 5.7)

– Margaret, Australie

La prochaine fois, nous vous invitons à nous parler, en 50 mots ou moins, de votre cantique préféré. Envoyez-nous votre commentaire à [email protected]. Inscrivez dans la ligne Objet : « Dites-le en 50 mots… ».

Mapromesse biblique . . .

W O R D S O R L E S SD I T E S - L E E N M O T S . . .5O

33« Oui, je viens bientôt... »Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

ÉditeurAdventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur.

Éditeur exécutif et rédacteur en chefBill Knott

Éditeur adjoint Claude Richli

Directeur international de la publication Pyung Duk Chun

Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique

Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Akeri Suzuki, Kenneth Osborn, Guimo Sung, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han

Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis)Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran

Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim

Rédacteur en ligne Carlos Medley

Gestionnaire des opérationsMerle Poirier

Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley

Conseiller principalE. Edward Zinke

Directrice des finances Rachel J. Child

Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste

Conseil de gestionJairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson

Direction artistique et graphismeJeff Dever, Brett Meliti

Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander

Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638

Courriel : [email protected] Web : www.adventistworld.org

Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe).

Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultané-ment dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.

Vol. 10, nº 6

préférée

Juin 2014 | Adventist World 31

Page 32: Aw june 2014 french

Monouverture.

Marevue.

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