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Messagerie n° 21 – 18 Août 2015 Basse-Normandie DEROBEES : une véritable ressource fourragère Les dérobées permettent d’assurer un peu plus de stocks fourragers. Pour valoriser au mieux le couvert, il faut choisir l’espèce la mieux adaptée au système d’élevage et au milieu pédoclimatique, et l’implanter rapidement pour s’assurer de produire de la biomasse. Semer le plus rapidement possible Dans l'objectif de produire de la matière sèche avant l’hiver, il faut semer dès que possible. L’implantation des dérobées est possible pendant tout l’été, dès le retour des pluies. Dans tous les cas, il faut un minimum d’eau (10 à 20 mm) pour la levée. Les critères de choix d’espèce sont à la fois liés à l’implantation (rapidité, vitesse de croissance…) mais également à la valorisation prévue (mode d’utilisation par les animaux, valeur alimentaire…). En Basse-Normandie, pour une implantation fin août/début septembre (dates habituelles de semis du colza), voici les espèces les plus adaptées : avantages inconvénients Moha Espèce gélive mais qui ne craint pas les températures élevées. Implantation très rapide et montée à graine rapide (50 j. après semis). Plutôt pâturée à un stade précoce ou récoltée en foin à un stade plus avancé. Valeur énergétique plutôt faible, comparable à un foin de prairie naturelle. Faible teneur en azote soluble. RGI Bonne valeur nutritive (énergie). Espèce non gélive Sensible au manque d’eau sur l’été Destruction difficile avant une culture de printemps. Trèfle Incarnat Bonne valeur nutritive (azote) croissance rapide. Très bien en dérobée, associé à une graminée (RGI) Trèfle d’Alexandrie Peut produire plusieurs coupes sur l’été et l’automne. Bonne valeur énergétique liée à une cellulose digestible. Très complémentaire à une graminée dans le cadre d’une association avec du : Moha, Seigle ou RGI Craint les sols acides Espèce gélive Azote peu dégradable dans le rumen.

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Messagerie n° 21 – 18 Août 2015 Basse-Normandie

DEROBEES : une véritable ressource fourragère Les dérobées permettent d’assurer un peu plus de stocks fourragers. Pour valoriser au mieux le couvert, il faut choisir l’espèce la mieux adaptée au système d’élevage et au milieu pédoclimatique, et l’implanter rapidement pour s’assurer de produire de la biomasse.

Semer le plus rapidement possible Dans l'objectif de produire de la matière sèche avant l’hiver, il faut semer dès que possible. L’implantation des dérobées est possible pendant tout l’été, dès le retour des pluies. Dans tous les cas, il faut un minimum d’eau (10 à 20 mm) pour la levée. Les critères de choix d’espèce sont à la fois liés à l’implantation (rapidité, vitesse de croissance…) mais également à la valorisation prévue (mode d’utilisation par les animaux, valeur alimentaire…). En Basse-Normandie, pour une implantation fin août/début septembre (dates habituelles de semis du colza), voici les espèces les plus adaptées :

avantages inconvénients

Moha

Espèce gélive mais qui ne craint pas les températures élevées. Implantation très rapide et montée à graine rapide (50 j. après semis). Plutôt pâturée à un stade précoce ou récoltée en foin à un stade plus avancé.

Valeur énergétique plutôt faible, comparable à un foin de prairie naturelle. Faible teneur en azote soluble.

RGI Bonne valeur nutritive (énergie). Espèce non gélive

Sensible au manque d’eau sur l’été Destruction difficile avant une culture de printemps.

Trèfle Incarnat Bonne valeur nutritive (azote) croissance rapide. Très bien en dérobée, associé à une graminée (RGI)

Trèfle d’Alexandrie Peut produire plusieurs coupes sur l’été et l’automne. Bonne valeur énergétique liée à une cellulose digestible. Très complémentaire à une graminée dans le cadre d’une association avec du : Moha, Seigle ou RGI

Craint les sols acides Espèce gélive Azote peu dégradable dans le rumen.

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Messagerie Basse-Normandie

Vesce Bonne valeur nutritive (azote) croissance rapide. Très bien en dérobée, associé au moha ou à une céréale.

Difficulté de maîtriser les proportions des espèces en mélange

Colza fourrager Choisir une variété type hiver plus souple d’exploitation. Pâturage possible 50 à 60 jours après le semis. Conseillé pour des bovins adultes. L’affouragement en vert permet de limiter les pertes.

Implantation parfois délicate (sol fin), possible dès le 1er août. Déconseillé pour les animaux en croissance (substances soufrées anti-nutritionnelles).

Chou fourrager Bonne valeur. Riche en azote soluble et pauvre en matière sèche. Doit être rationné à 4 kg M.S. / vache / j (30 à 40 kg bruts) par rapport aux risques de météorisation et de diarrhées. Déconseillé aux animaux en croissance (idem colza).

Besoin en eau au moment du semis (mai-juillet). Sensible à la concurrence des mauvaises herbes et aux attaques d’altises et de limaces dans les 1ers stades. Environ 3 mois de végétation avant son exploitation.

Navette Cycle de végétation très court (50 à 60 jours)

Productivité plus faible que du colza. Appétence moins bonne que le colza. Contient des composés soufrés responsables de certains troubles chez les ruminants qui obligent à rationner la quantité distribuée.

Céréales Par ordre de préférence : triticale, seigle ou avoine. Le triticale ou le seigle peuvent être semés dès août (70 à 80 kg/ha). Pâturable à l’automne. L’avoine, à semer dès le 15 juillet (60 à 80 kg/ha, 35 kg/ha si avoine rude ou diploïde). Céréale plus riche en sucres que le seigle.

Le semis fin août des trèfles et vesces est un peu tardif mais ils peuvent être intégrés à des mélanges d’espèces en apportant des atouts nutritionnels au fourrage. À partir de mi-septembre, les sommes de températures limitent le développement des dérobées avant l’hiver.

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Messagerie Basse-Normandie

Connaître la valeur alimentaire des dérobées choisies Les modes de valorisation des couverts sont variés : pâturage à l’automne ou en début d’hiver dans les zones les plus douces, affouragement en vert, ensilage ou enrubannage. Dans tous les cas, il est essentiel de bien connaître la valeur alimentaire des dérobées. Pour compléter les références de l’INRA, quelques cultures intermédiaires ont fait l’objet de plusieurs séries d’analyses menées par ARVALIS-Institut du végétal (figure 1). Globalement, les couverts végétaux semés dans le cadre d’intercultures présentent des valeurs nutritives élevées. Les avoines semées mi-août obtiennent de bonnes valeurs (0,82 UFL et 95 PDI/UFL) mais restent cependant en retrait par rapport au témoin RGI. Les valeurs azotées élevées des légumineuses confirment leur intérêt dans les mélanges d’espèces en intercultures pour apporter des protéines digestibles à moindre coût. Enfin, il faut retenir que les crucifères exploitées avant floraison présentent un bon équilibre de valeurs énergétiques et azotées mais doivent être intégrées en quantité limitée dans la ration des bovins du fait de leur risque acidogène élevé (pâturage au fil, affouragement en vert).A noter que les céréales et le colza fourrager sont à privilégier dans les cas de besoins en biomasse importants.

Figure 1 : valeurs alimentaires de différents dérobés – source Arvalis Institut du végétal

Adapter son itinéraire technique Travail du sol : privilégier le non labour (travail superficiel), voire le semis direct afin d’éviter le dessèchement du profil de sol. Semer juste avant une pluie si possible, voire après sur sol encore frais. Rappuyer le lit de semences (éléments de rappui, roulage). Fertilisation : pas nécessaire. Les reliquats après récolte devraient suffire au développement de la dérobée. L’azote non absorbé par la céréale et l’azote issu de la minéralisation des matières organiques sera valorisé par le fourrage d’été. Désherbage : aucun. De façon générale, imiter le coût d’implantation et compter sur le pouvoir couvrant des espèces semées. Le risque de salissement est par ailleurs maîtrisé par l’exploitation qui sera faite du couvert : pâturage ou fauche limiteront les montées à graines.

Attention à la rémanence de certains produits herbicides appliqués sur la culture précédente

Il convient d’être très prudent sur les possibilités de semis de couverts après céréales ou maïs. Certains produits contiennent des matières actives dont la rémanence peut s’étendre sur plusieurs mois et engendrer des phytotoxicités. Les tableaux ci-dessous indiquent de façon non exhaustive les possibilités :

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Après céréales :

Possibilité ou non du semis de différentes familles de dérobées suite à l’application de certains herbicides sur la céréale précédente - Source Firmes

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Messagerie Basse-Normandie

Après maïs :

Possibilité ou non du semis de différentes familles de dérobées suite à l’application de certains herbicides sur le maïs précédent - Source Firmes

Nom Commercial Substance(s) active(s) et concentrations Ch

ou

Co

lza

Co

lza

de

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Sorg

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Trit

ical

e

Atic Aqua Pendiméthaline (455g/l) L

Auxo

Tembotrione (50g/l)

Bromoxynil octanoate (262g/l)

Isoxadifen ethyl (25g/l)

L

Banvel 4S Dicamba (480g/l) 40j 40j 21j 40j 21j

Basagran SG Bentazone (870g/kg) 1m 1m 1m TS TS

Basamaïs Bentazone (480g/l) 1m 1m 1m 1m 1m 1m TS TS

Biathlon Tritosulfuron (714g/kg)

Cadeli Bormoxynil-octanoate (327g/l) TS 1m TS 1m TS 1m 1m TS 1m TS 1m TS 1m TS 1m 1m TS 1m TS 1m

Callisto Mesotrione (100g/l) L

CambioBentazone (320g/l)

Dicamba 90g/l)

Camix

Mésotrione (40g/l)

S-métolachlore(400g/l)

Bénoxacor (20g/l)

CasperProsulfuron (50g/kg)

Dicamba (500g/kg)L L

Chardol 600 2.4D (600g/l) 7j 1m 1m 1m 7j 1m 7j

ConquerantTritossulfuron (125g/kg)

Dicamba (600g/kg)L

Dakota-PDMPTA-P (212.5g/l)

Pendiméthaline (250g/l)

Dual Gold SafeneurS-métolachlor (915g/l)

Bénoxacor (45g/l)L L L L L L L

Elumis Mésotrione (75g/l) Nicosulfuron (30g/l)

Emblem Bromoxynil-octanoate (200g/kg) 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j

Emblem Flo Bormoxynil-octanoate (400g/l) 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j

EquipForamsulfuron (22.5g/l)

Isoxadifen-ethyl (22.5g/l)L L

Isard DMTA-P (720g/l) L L

KartFlorasulam (11g/l)

Fluroxypyr (100 g/l)3m 2m 2m 4m 3m 3m

LaudisTembotrione (200 g/kg)

Isoxadifen-ethyl (100 g/kg)TSL 1s L 1m fin été TSL 1s

Lontrel 100 Clopyralid (100g/l) 5m 5m 5m

Mercantor gold S-métolachlor (960g/l) L L L L L L L

Merlin Isoxaflutole (750 g/kg) L

Merlin flexx Isoxaflutole (750 g/kg) 75 j 75 j L 75 j L

Monsoon active

Foramsulfuron (30g/l)

Thiencarbazone-methyl (10g/l)

Cyprosulfamide 15g/l)

3 m

Diode Sulcotrione (300g:l)

Milagro Nicosulfuron (40g/l)

Pampa Premium 6 OD Nicosulfuron (60g:l)

Peak Prosulfuron (750g/kg) L L

Prowl 400 Pendiméthaline (400/l) L

Rajah Bromoxynil-octanoate (342g/kg) 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j 5j

Refine Thifensulfuron-méthyl (750g/kg)

Starane 200 Fluroxypyr (200g/l) 3m 2m 2m 4m 3m 3m

Stratos ultra Cycloxydime (100g:l) 1m 1m 1m 1m

U 46 D 2-4D (480g/l) 7j 1m 1m 1m 7j 1m 7j

Déconseillé

Possible sans restriction + délai éventuel indiqué en jours ou en mois

Possible avec Travail Superficiel (TS) ou Labour (L) + delai éventuel indiqué en jours ou en mois