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la dépendance : débattre, comprendre, agir Février 2011 débat national sur la dépendance MINISTÈRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA COHÉSION SOCIALE

Brochure "La dépendance : débattre, comprendre, agir"

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avec l’allongement de l’espérance de vie se pose le défi de l’accroissement des situations de dépendance. Pour répondre aux difficultés rencontrées par les personnes âgées dépendantes et par leurs proches, et pour s’assurer que, demain, ces personnes pourront continuer d’être prises en charge, de façon adaptée à leurs attentes et à leurs besoins, la réforme de la dépendance, voulue par le Président de la République, s’avère indispensable." D'où l'organisation d'un grand débat national sur la prise en charge de la dépendance

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la dépendance : débattre, comprendre,agir

Février 2011débat national sur la dépendance

MINISTÈREDES SOLIDARITÉS

ET DE LA COHÉSIONSOCIALE

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Pourquoi un débat sur la dépendance ?

Vivre plus longtemps : cette chance nous est donnée, selon la formulebien connue, d’ajouter des années à la vie, et de la vie aux années. Mais avecl’allongement de l’espérance de vie se pose le défi de l’accroissement dessituations de dépendance. Pour répondre aux difficultés rencontrées par lespersonnes âgées dépendantes et par leurs proches, et pour s’assurer que, demain,ces personnes pourront continuer d’être prises en charge, de façon adaptée àleurs attentes et à leurs besoins, la réforme de la dépendance, voulue par lePrésident de la République, s’avère indispensable.

Il est indispensable, en effet, de se poser les bonnes questions et d’en-visager, ensemble, comment y répondre. Peut-on prévenir la dépendance ?Comment favoriser le maintien à domicile ? Quelle offre de soins et de struc-tures développer ? Comment articuler les solidarités familiales avec les autrestypes de prise en charge ? Et comment, plus largement, diffuser une imagepositive du vieillissement, en faisant vivre nos valeurs de solidarité, de fraternitéet de respect ?

Le grand débat national qui s’ouvre doit nous permettre d’explorertoutes les pistes, d’échanger sur les bonnes pratiques et les idées novatrices.Des groupes de travail thématiques sont d’ores et déjà chargés de dresser unétat des lieux et d’élaborer des propositions nourries de leur expertise. Desdébats auront lieu en région, dès le mois d’avril, pour que chaque citoyenparticipe pleinement aux discussions qui nous concernent tous. Quatre colloquesinterrégionaux thématiques, précédés de la mise en place de « groupes deparole » de citoyens, et un site Internet complèteront ce dispositif participatif.C’est à nous tous qu’il revient de dessiner une société plus solidaire et plus forte,parce que plus attentive aux plus fragiles.

Roselyne BACHELOT-NARQUINMinistre des Solidarités et de la Cohésion sociale

Marie-Anne MONTCHAMPSecrétaire d’État auprès de la ministre des Solidaritéset de la Cohésion sociale

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Quelles dépenses publiquespour la dépendance ?

D’un montant estimé à 24,7 milliards d’euros en 2010, l’effort public consacréaux personnes en situation de perte d’autonomie représente 1,3% de notrerichesse nationale.

Ces ressources proviennent essentiellement des crédits de l’assurance maladievotés chaque année pour les personnes âgées (60%), consacrés aux soins deville, aux soins hospitaliers et au secteur médico-social, et de la contributiondes départements (20%), au titre de l’aide sociale à l’hébergement (ASH) etau cofinancement de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)

Des financements complémentaires sont apportés par les aides sociales verséeschaque année par la branche vieillesse et la branche famille (aides au logement),et par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (principalement àtravers la contribution solidarité autonomie (CSA), corollaire de la « journée desolidarité », et une fraction de la contribution sociale généralisée (CSG)). Il fauty ajouter, en outre, certaines exonérations fiscales et sociales associées à laperte d’autonomie (au titre des salaires versés pour l’emploi d’une personne àdomicile ou de l’exonération de taxe d’habitation).

Répartition des dépenses publiques par type de financeur

+15,4 %entre 2008 et 2010

Organismes de sécurité sociale (15,6 Mds )

(439 M )

Collectivités locales (5Mds )

CNSA (2,7 Mds )

Dépenses fiscales (1Md€)

Etat

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Domicile Établissement Ensemble Nombreenmilliers En % En % En %

Nombreen milliers

Nombreen milliers

GIR 1 18 2,5 71 15,6 89 7,6 GIR 2 129 17,9 207 45,5 336 28,6 GIR 3 156 21,7 70 15,4 226 19,3 GIR 4 416 57,9 107 23,5 523 44,5 Ensemble 719 100,0 455 100,0 1 174 100,0

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Comment évaluer son degré d’autonomie ?

Depuis la fin des années 90, il existe une grille d’évaluation (grille AutonomieGérontologique Groupe Iso-Ressources, AGGIR) qui permet de définir le niveaude dépendance pour adapter aux besoins de la personne âgée dépendante lesservices et les professionnels qui seront chargés de s’occuper d’elle. Cetteméthodologie permet non seulement de mettre en évidence le degré de perted’autonomie ou le degré de dépendance physique mais aussi l’état psychique(notamment pour les personnes âgées victime de la maladie d’Alzheimer).

Ainsi, on va trouver 6 niveaux de dépendance : de GIR 1 à GIR 6 (le GIR 6 étanten situation de moindre dépendance). Le niveau de dépendance est évalué parles équipes médico sociales du département qui utilisent la grille AGGIR aucours d'une visite au domicile de la personne âgée.

C’est cette grille qui permet de bénéficier de l’allocation personnaliséed’autonomie (APA) pour financer les aides à la vie quotidienne (toilette,alimentation, déplacement, habillement).

Bénéficiaires de l'APA selon le degré de dépendance

de la personne au 30 juin 2010

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Nombre de bénéficiaires et dépenses relatives à l’Apa

2007 2008 2009 2010

Bénéficiaires au 31 décembre (en milliers)

Dépenses d’Apa(en millions d’€)

1 078 1 115 1 136 1 174

4 555 4 855 5 029 5 240

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Quelles sont les aides disponibles ?

Les prestations dédiées aux personnes âgées dépendantes regroupent, pourl’essentiel, le dispositif de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), lesprestations proposées par la caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav),l’aide sociale à l’hébergement (ASH) et les aides personnelles au logementversées par la caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf).

Comment les obtenir ?l’aide sociale aux personnes âgées (ASPA) : il faut déposer une demandeau centre communal d'action sociale ou bureau d'aide sociale ;

l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) : le dossier de demandeest à retirer auprès de la Maison du Département proche de votre domicileou auprès des organismes de sécurité sociale ;

l’aide personnelle au logement (APL) : votre demande doit être effectuéeauprès de la caisse d’allocation familiale (CAF) de votre lieu de résidenceou de la Caisse de MSA si vous dépendez du régime agricole.

À ces prestations dédiées s’ajoutent des dépenses fiscales destinées égale-ment à alléger le coût de la prise en charge des personnes âgées. Il s’agit,pour l’essentiel, de la réduction d’impôt sur le revenu au titre des frais dedépendance et d’hébergement des personnes âgées dépendantes accueilliesen établissement et de l’exonération d’impôt sur le revenu des sommes verséesau titre de l’APA. Ces deux dépenses fiscales ciblées sur la dépendance repré-sentaient en 2009 un coût évalué à environ 250 millions d’euros.

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relevant du Gir 1

relevant du Gir 2

relevant du Gir 3

relevant du Gir 4

Montants mensuelsau 1er avril 2010

1 235,65 1 059,13 794,35 529,56

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Qu’est-ce que l’allocation personnaliséed’autonomie (APA) ?

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) constitue la principale aide pourles personnes dépendantes : cette prestation universelle s’adresse aux personnesâgées de 60 ans ou plus résidant à domicile ou en établissement et confrontéesà une perte d’autonomie.

Cette prestation n’est pas soumise à conditions de ressources, mais son montantvarie selon les revenus des bénéficiaires. Elle permet la prise en charge d’aideset de services diversifiés.

La dépense totale est évaluée à 5,24 milliards d’euros, soit 385 millions de plusqu’en 2008.

Montant maximum du plan d’aide d’un bénéficiaire

1 174 000bénéficiaires de l’APA au 30 juin 2010

(dont 719 000 à domicile et 455 000 en établissement)

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Quelles solutions d’hébergementpour les personnes dépendantes ?

Il existe différents types d’établissements pour accueillir les personnes âgéessemi valides et/ou dépendantes :

Les établissements accueillant des personnes dépendantes :Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes(EHPAD) accueillent des personnes valides, semi valides ou dépendantes.Plus communément appelés « maisons de retraite », ces établissements sontmédicalisés et prennent intégralement en charge le résident. Les tarifs etles aides financières varient en fonction du statut et du conventionnementde l’établissement. Ils peuvent accueillir à titre provisoire des personnesayant besoin, ponctuellement, d'une prise en charge complète (hébergementtemporaire).

Les unités de soins de longue durée (USLD) sont destinées aux personnesâgées très dépendantes dont l’état de santé nécessite une surveillancemédicale constante.

Les structures d’accueil de jour reçoivent une ou plusieurs fois par semainedes patients vivant à domicile : grâce à diverses activités de stimulation(gymnastique douce, culinothérapie, etc.), le patient conserve une viesociale et les effets de la maladie sont retardés. L’accompagnant habitueldu malade peut également souffler et s’occuper de lui-même. L’accueil dejour améliore ainsi le maintien à domicile et prépare à une éventuelleentrée en établissement d’hébergement.

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Les établissements accueillant des personnes désorientées(Alzheimer ou maladies apparentées) :

Les personnes peuvent être accueillies :

soit au sein d’un EHPAD avec les autres résidents, au sein des pôlesd'activité et de soins adaptés (PASA) qui sont des unités d'accueil de joursans hébergement pour des personnes faiblement désorientées (troublesdu comportement modéré), ou au sein d'une unité d'hébergement renforcé(pour les personnes sévèrement désorientées) ;

soit dans un centre d’activités naturelles tirées d’occupations utiles(CANTOU). Ces unités organisent un projet de vie autour du patient pourl’aider à gérer sa maladie (angoisse, difficultés du comportement, etc.).

Pour aider les familles ou les personnes concernées à choisir l’établissementle mieux adapté aux besoins de la personne, il est recommandé de contacterles centres locaux d’information et de coordination (CLIC).

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Quelles solutions pour rester à domicile ?

La majorité des personnes âgées vivent à domicile (87% des 75 ans et plus) etdésirent y rester.

Adapter son environnement De nombreuses solutions existent pourles personnes ayant du mal à réaliser certains gestes, comme les appareilsconçus pour les personnes se déplaçant avec difficulté. Par ailleurs, des systèmesde téléalarme permettent de prévenir rapidement l’entourage en cas de chuteou de difficulté soudaine.

Être aidé à domicile Les services à la personne proposent des aides variéeset adaptées à la situation de chaque usager, qui peuvent être financéestotalement ou en partie dans le cadre de l’APA. Ces aides concernent : les actesessentiels de la vie quotidienne (lever, toilette, alimentation…), les activitésdomestiques (repassage, ménage, jardinage…), les activités sociales etrelationnelles (sortir, aller chez le médecin, chez le coiffeur…).

Être soigné à domicile La santé d’une personne âgée est fragile et laperte d’autonomie peut rendre certains soins indispensables au quotidien. Denombreuses solutions permettent d’être pris en charge à domicile quelles quesoient l’intensité et la complexité des soins nécessaires : services de soinsinfirmiers à domicile, équipes d’hospitalisation à domicile, ou encore unités desoins palliatifs à domicile peuvent être sollicités selon la situation. Toutefois,le médecin traitant d’une personne âgée vivant à domicile reste son premierinterlocuteur…

Être accompagné par un proche Près de 4 millions de personnescontribuent à la prise en charge d'une personne âgée dépendante faisant partiede leur entourage proche. Accompagner un proche âgé est une tâche qui peuts’avérer difficile d’un point de vue physique et psychologique. Il existe diversessolutions temporaires qui permettent de procurer des moments de répit auxaidants familiaux, en particulier lorsqu’ils accompagnent un proche atteint dela maladie d’Alzheimer.

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Comment garantir les droits des personnes âgées dépendantes ?

Les personnes âgées accueillies en établissement bénéficient d’un certainnombre de droits.

Le contrat de séjourChaque maison de retraite doit signer un contrat deséjour avec les résidents qu’elle accueille. Le contrat de séjour a pour but degarantir les droits des résidents, ainsi que le respect de leur dignité. Il doitégalement mentionner la nature des prestations fournies, ainsi que leur prix.Le contrat rappelle certains droits, tels que la liberté de choix du médecin, ledroit aux absences ou encore celui de recevoir des invités payants aux repas.

Le Conseil de la vie sociale La création d'un conseil de la vie sociale(CVS) est obligatoire dans les maisons de retraite médicalisées (EHPAD). Le CVSdoit être consulté sur l'élaboration ou la modification du règlement defonctionnement et du projet d'établissement. Il donne son avis et peut fairedes propositions sur toutes les questions intéressant le fonctionnement del’établissement.

Le CVS doit comprendre au moins deux représentants des personnes accueilliesou prises en charge, un représentant des familles ou des représentants légaux.Lors de la visite d’une maison de retraite, il est possible de demander une copiedes comptes rendus des dernières séances du conseil de la vie sociale. Ils peuventfournir des informations utiles sur les projets en cours dans l’établissement, lesdemandes des résidents, leurs plaintes éventuelles…

La charte des droits des personnes âgées La charte des personnesâgées dépendantes a été élaborée en 1999 par la Fondation nationale degérontologie et par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité. Cette charte metl'accent sur la qualité de vie en maison de retraite.

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Et demain ?

S’ils sont principalement liés au vieillissement général de la population, lesenjeux démographiques et financiers de la perte d’autonomie sont aussi ceuxde l’augmentation de l’espérance de vie. Entre 2000 et 2040, la populationâgée des 75 ans et plus sera multipliée par 2,5.

1 400 000C’est le nombre de bénéficiaires de l’APA en 2020

En 2010, les dépenses au titre de l’APA représentent plus 5,2 Mds€, soit 0,27%de la richesse nationale (PIB). Selon un scénario central (INSEE, DREES, DGTrésor), les dépenses d’APA représenteraient 0,31% du PIB en 2020 etatteindraient 0,42% du PIB en 2040.

Ces projections seront actualisées et affinées dans le cadre des groupes detravail sur la dépendance.

0,20%

0,25%

0,30%

0,35%

0,40%

0,45%

0,50%

0,55%

Part dans le PIB

Coût de l’APA en points de PIB

scénario pessimiste : pas de compression de morbidité

scénario central : réduc on de la prévalence de 0,5 % par an

scénario op miste : réduc on de la prévalence de 1% par an

2010 2015 2020 2025 2030 2035 2040 2045 2050

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Comment va se dérouler le débat nationalsur la dépendance ?

Chacun doit pouvoir prendre part à ce débat car nous sommes tous concernés.

Quels enjeux ?répondre à un défi de société pour aujourd’hui et pour demain : difficultésd’ordre matériel, financier, psychologique, émotionnel ;

explorer toutes les pistes : faut-il faire évoluer nos prestations ? Commentredéployer pour répondre aux besoins de nos concitoyens ? Faut-il privilégierla solidarité nationale, la solidarité familiale ou la prévoyance individuelleou collective ?

Quels principes guideront le débat ?le libre choix des personnes et des familles entre le maintien à domicile etl’hébergement en établissement ;

la qualité des prises en charge pour tous nos concitoyens ;

le principe de responsabilité s’agissant du financement afin de ne pasreporter sur les générations futures la charge du financement.

Quelles modalités ?au niveau national, 4 groupes de travail associant des experts et lespartenaires concernés (élus, syndicats, associations, professionnels, médecinset usagers) ont été installés pour faire des propositions ;

au niveau local, des débats interdépartementaux vont être organisés danschaque région conjointement par les préfets et les agences régionales desanté (ARS). Ils permettront aux usagers de s’exprimer directement ;

un site internet dédié au débat national permettra à chaque citoyen deposter sa contribution et d’avoir des informations ;

4 colloques interrégionaux thématiques viendront clôturer le débat dansle courant des mois de mai et juin. Ils feront une large place à des « groupesde paroles » citoyens.

Ce débat national va durer 6 mois et aboutira avant l’été 2011.

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